Ton nom est sur mes lèvres, Ton image est dans mes yeux, Ton

Transcription

Ton nom est sur mes lèvres, Ton image est dans mes yeux, Ton
FANNY MON ANGE
« Ton nom est sur mes lèvres, Ton image est dans mes yeux,
Ton souvenir est dans mon cœur : Comment pourrais-tu être
absent ? » Ib,’Arabi (XII e siècle)
Ce recueil est simplement un journal chronologique par date de
mes états d’âme et de mes pressentiments qui petit à petit
aboutiront aux écritures automatiques. Pour les écritures
automatiques c’est comme un Dialogue télépathique entre
Fanny et moi. D’abord on n’y croit pas, ces communications avec
cet être cher qui nous manque tant, on refuse de croire
l’irrationnel, ce que l’on ne comprend pas .Puis on en prend son
parti, on dit que c’est inéluctable, c’est plus fort que vous, on
l’accepte .Puis au fur et à mesure des écritures automatiques on
finit par trouver cela normal. La révélation du surnaturel, les
communications entre les défunts et les vivants ne change pas la
nature de l’être humain : elle l’amplifie, elle l’exalte. Quand mes
mâchoires commencent à frissonner, c’est irrésistible j’ai besoin
d’écrire. Vous allez noter que j’emploie souvent la première
personne « je » et j’en suis confuse mais c’est mon récit, mes
sentiments, mon expression qui n’est pas la vérité mais un
ressenti. Merci de votre indulgence.
Sur les différentes réflexions de ce recueil qui changent, qui
évoluent plus les années passent, sont évidemment
personnelles, je les énonce sans pudeur, sans culpabilité, car
elles ne sont que les reflets, le miroir d’un moment, d’un instant
« T ».Heureusement que parfois elles sont passagères, voire
volatiles .Ses états d’âme, ces réflexions sont issues des
émotions du moment .Il y a des situations où mon cerveau a
réagi à des émotions primaires surtout lorsque j’étais trop
triste, ou trop en colère. Mais l’écrire ou le penser furtivement
sans avoir de remords, ni à me justifier, ni à me laisser dominer
par ces émotions m’a permis de me sauver. Le manque de honte
à travers cela m’a permis d’accepter ces états d’âme.
Notre cerveau enregistre inconsciemment des choses subtiles,
pourquoi quand je suis très triste je ne pourrai pas entendre
cette petite voix, la voix de ma Fanny ?
Certainement les artistes, les chercheurs même sont régis par
ces émotions passagères qui leur donnent ce génie. C’est ce que
l’on peut appeler des bugs .C’est souvent lors d’erreurs que l’on
découvre des choses extraordinaires.
Si j’avais maitrisé mes émotions, j’aurais neutralisé mon
expression émotionnelle donc finalement neutralisé un message,
le message de Fanny. On a constaté dans des études récentes
qu’une régulation visant à inhiber constamment l’émotion
entraine une baisse de la satisfaction et du bien-être
particulièrement au travail, pouvant aller jusqu’à des maux de
tête voire un « burn out », un épuisement émotionnel. Je suis
1
restée la même, énergique et boute en train, car je n’ai rien pris,
ni médicament ou autre pour empêcher d’exprimer ma
souffrance.
Depuis le décès de Fanny, J’ai utilisé mes émotions comme une
force. Je pense modestement que mon honnêteté intellectuelle,
mon indignation a pu me rendre convaincante particulièrement
pour le procès contre GDF, ceux qui sont responsables et
coupables de la mort de Fanny .La tristesse n’est pas
incompatible avec l’activité, au contraire on approfondit, on
réfléchit mieux, ce qui est impossible avec la colère ou la
rancune. La colère rend aveugle.
Cette souffrance m’a-t-elle rendue plus « intelligente »
émotionnellement .Ces émotions me rendraient-elles
« irrationnelle positive », ce sens de deviner, de connaitre
l’impossible ?
« Une décision rationnelle est une décision impossible » Antonio
Damasio , professeur de neurologie, neurosciences et
psychologie à l’université de Californie du sud.
Damasio avait un patient Mr Elliot qui lui a permis de formaliser
cette théorie sur le rôle majeur des émotions dans nos prises de
décision .Elliot avait des connaissances, de la logique , pas de
problème de mémoire, ni moteur ni de langage mais il prenait
des décisions stupides car il éprouvait un niveau très bas
d’émotions .Il souffrait d’une lésion du cortex orbitofrontal zone
charnière entre le cerveau des émotions et celui du
raisonnement .Et le QI n’est pas suffisant , il ne suffit pas d’avoir
un QI élevé pour « réussir » sa vie personnelle et professionnelle.
Pour certains nos émotions parasitent notre réflexion
« supérieure » .Les émotions constitueraient une névrose mais
les humains sont les animaux les plus propices à s’adapter grâce
à leurs émotions : la peur, la honte, les sentiments, la colère etc
.
Le cerveau humain réagit efficacement contre le danger. Si on
l’inhibe on ne réagira pas.
Pourquoi je ne vibrerais pas avec cette communication onirique
que l’on ne connait pas encore, qui est un mystère pour nous
maintenant, certainement une émotion intelligente ?
Pour ma part le temps a permis simplement d’aimer plus et mieux.
Aimer m’a sauvé.
Se rendre compte du trésor que l’on a perdu et surtout réaliser que
l’on l’ignorait lorsqu’elle était là.
Donc tout d’un coup tout devient merveilleux, dans le sens du latin
mirabilia : « choses étonnantes, admirables » tout appartient au
surnaturel, au monde de la magie, de la féerie. On apprécie mieux les
gens que l’on aime, la vie que l’on a.
L’Amour des autres et l’Amour pour les autres sont devenus
indispensables à mon salut !
2
« Lorsque tu regardes le monde, tu regardes le Créateur » Baal
Chem Tov (XVIII e siècle)
On est parfois silencieux à tant de beauté de la Nature, peut-on
remercier le créateur de nous avoir donné cela ? Malgré que notre
enfant nous soit enlevé ? Oui.
La première fois que j’ai dit merci, 5 ans plus tard, je nageais dans la
mer sur la plage de l’Estagnol .Le ciel était bleu, la lumière intense et
j’étais frappée par tant de pureté, la nature est si belle à cet endroit.
Comme une prière j’ai dit « Merci, mon Dieu pour tant de beauté ».
Puis la colère m’a envahi, pourquoi je dis merci alors que mon cœur est
meurtri ? ….
Cette splendeur naturelle c’est la main de l’Etre Divin. C’est la main de
l’homme qui a tué notre fille. Notre civilisation a généré un
individualisme qui s’est dégradé en égocentrisme, la solidarité a
disparu .La puissance de l’argent, du matériel à engendré des
comportements dangereux envers l’humanité. Retrouvons les besoins
intérieurs de l’Ame et de l’Esprit. C’est ce que Fanny dans ses messages
a semblé me transmettre.
Fanny est née au Ciel le 4 décembre 1999 avec 3 de ses camarades
Julie 20 ans, Serge 23 ans et Arnaud 18 ans .Dans leur drame 7 autres
personnes ont trouvé la mort dans l’explosion d’un immeuble due à
une fuite de gaz à 23h45 à Dijon .Onze morts et trois blessés
.L’immeuble ne faisait qu’un tas de gravats de 2 m 50 avec onze
personnes enterrées vivantes dessous.
Quand nous sommes rentrés de Marrakech Fanny m’a demandé si on
pouvait aller voir une voyante, c’est notre truc, on est médium sur les
bords toutes les 2, on n’est pas experte mais pas maladroite pour les
autres mais pour nous cela ne marche pas. Fanny est pressée comme
tous les jeunes alors je lui propose Isa. Elle ne prend pas de rendezvous, elle n’est pas la meilleure mais en attendant un autre rendezvous cela pouvait aller, je la sens un peu stressée, inquiète à cause du
travail, alors si cela peut la rassurer, on prévoit jeudi. Le jeudi arrive, on
sonne, on attend dans la salle d’attente/couloir et là on se prend un
méga fou rire, un délire que je ne peux décrire car dans un fou rire il
faut être dans la situation pour comprendre les raisons. Quelle exquise
complicité nous avions ! C’est à elle de passer, Fanny demande si je
peux rester dans un coin, la voyante accepte. La séance commence,
elle parle de 2 cercueils : des garçons, d’un court-circuit, elle se
retourne vers moi, « Vous irez en justice madame » je lui réponds « Est
ce que je gagnerais ? » « Cela sera long et difficile mais oui » puis sinon
des plates banalités que je retiens à peine mais dans l’ensemble cela va
aller, à un moment je regarde Fanny et je la vois toute ridée, toute
vieille, toute décharnée, je ferme les yeux car j’hallucine, secoue ma
tête, puis je retrouve ma Fanny radieuse, belle petite blonde mince,
aux yeux noisette pétillants de vie. Mais cette vision me fait pressentir
qu’elle est fatiguée et soucieuse donc il faudra que nous en reparlions
toutes les 2.
« Comme nous n’avons rien de plus précieux que le temps il n’y
a pas plus grande générosité que de le perdre sans en tenir
compte »
MARCEL JOUHANDREAU
Le mercredi
3
Quel cauchemar a fait Fanny avant de partir ?
Quatre jours avant de partir elle m’a dit avoir rêvé d’avoir perdu 4
dents, elle me demande « C’est grave maman, qui va mourir ? » Je lui
réponds 4 dents ? Non ce n’est pas possible, c’est quelqu’un qui est
malade, Mamy a un cancer c’est pourquoi tu as rêvé de cela. » Puis je
rajoute « Ecoutes je vais regarder, on en reparlera plus tard ».
Plus tard, plus tard ! Pourquoi remet-on au lendemain ce que l’on peut
savourer ensemble, l’échange, l’émotion commune, le moment
indestructible passé ensemble, pourquoi plus tard ? Quand on sait que
trois jours plus tard on ne pourra plus jamais se parler ! Depuis dès que
je sens que cela peut être un moment privilégié que je ne retrouverais
plus, ce partage, je ne regarde plus l’heure, je prends mon temps, ce
temps intemporel que l’on ne retrouve jamais.Même si j’ai un rendezvous, un travail à faire ou tout autre chose avec ou sans importance.
« Dis quand reviendras-tu ? Dis au moins le sais-tu ? Que tout le temps
qui passe ne se rattrape guère, Que tout le temps perdu ne se rattrape
plus »Barbara
maintenant… ».Elle consommait la vie à cent à l’heure comme s’il lui
restait peu de temps. Et ce dessin étrange …que je découvre dans ses
dessins, elle dessinait beaucoup et partout sur des petits bouts de
papier, elle s’était dessinée en train de regarder sa tombe, sur une
croix était inscrit :
« ICI GIT
FANNY FOREST
1980-1995 »
, l’avant d’une golf était dessiné devant le portail du cimetière. Quatre
ans plus tard quand elle décédera elle possédera une golf…
Le choc fut intense car sur sa tombe provisoire - notre fille était
provisoirement enterrée dans un caveau au cimetière de Dijon pour
cause d’enquête, la raison invoquée une éventuelle nouvelle expertise,
au bout de 3 ans nous aurons enfin l’autorisation de récupérer son
cercueil après un long acharnement contre la juge- les pompes
funèbres avaient fixé sur cette tombe sinistre une croix en bois avec
comme inscription « FANNY FOREST 1980-1999 ».
Fanny était une jeune fille gaie, intelligente, spontanée, fêtarde et
toujours dévouée pour les autres. Une jeune fille normale, qui vivait
pleinement sa vie.
Fanny n’a jamais été dépressive, par contre elle rêvait beaucoup,
c’était un de nos sujets préférés l’interprétation des rêves. Avait-elle
eu un rêve prémonitoire, sans doute ! Celui-là elle ne m’en a jamais
parlé !
Lorsque plus tard après sa mort, j’ai lu son journal intime j’ai eu le
pressentiment qu’elle savait inconsciemment qu’elle allait mourir .Elle
avait marqué « J’ai tout vu, tout entendu, tout ressenti, je peux mourir
La maman de Julie m’a dit que Julie avait rangé toute sa chambre
méticuleusement la veille , lorsque nous avons fait le groupe de
paroles de parents en deuil c’est souvent que la veille ou un moment
4
avant , quand on y repense , il y a eu un phénomène qui peut faire
penser qu’il y a eu prémonition, inconsciente ou pas. Le jour de sa
mort je me suis réveillée mal à l’aise, triste et très angoissée. Ce jour-là
ce sentiment de mal être me poursuit, je dois préparer une choucroute
pour des amis qui viennent manger à la maison le soir, et je n’y arrive
pas, je m’énerve, je surveille l’heure où rentre Fanny, elle travaille chez
TOY R’US jusque fin décembre, après elle prend les cours à l’école de
commerce de Dijon, BTS en gestion en alternance et un ami lui a
trouvé un travail chez Plasto juste en face de notre maison, elle ne le
sait pas, je lui dirais tout à l’heure ou demain si j’ai pas le temps, alors
pourquoi je m’inquiète !
Ce soir elle organise l’anniversaire d’Arnaud, ses 18 ans, chez Serge,
elle organisait tout le temps les fêtes chez nous mais elle m’avait
prévenu trop tard et ce soir-là nous avions déjà invité des amis
«
C’est pas grave », m’avait-elle dit « On ira chez Serge, il vient d’acheter
un appartement, (en juin) c’est encore en travaux mais cela ira, on
fera la fête quand même » avec son grand éclat de rire, quelle joie
l’habitait, c’était une fêtarde comme disent les jeunes, elle bouffait la
vie par les deux bouts, parfois je lui disais, ne va pas si vite, tu as le
temps.
Fanny et Serge sont venus prendre le thé avant de partir à
l’anniversaire, on a ri. Au moment de partir je les ai embrassé très fort,
j’en avais besoin, puis quand ils sont arrivés sur le seuil de la porte il y
avait comme une lumière bleue blanche magnifique qui les rendaient
resplendissants, je les ai trouvés très beaux et j’ai voulu les embrasser
de nouveau, Fanny a râlé un peu « Oh ! Maman » mais elle s’est
laissée faire, elle aimait les bisous. Serge ce soir-là avait un bandeau
Ninja sur le front, il paraissait fier et heureux.
Et ils ont disparu. Peut-on imaginer que je ne les reverrais jamais
vivants, peut-on imaginer que ce soir-là, ils ne rentreront jamais à la
maison ? Non à part ce pressentiment désagréable qui vous tient et
vous ne savez pas pourquoi ?
FAROUK et JULES
« Ne dédaigne aucun homme et ne méprise aucune chose, car il
n’y a pas d’homme qui n’ait son heure, et il n’y a pas de chose
qui ne trouve sa place » Rabbi Ben Azzai (II eme siècle)
Elle montait à cru, les cheveux au vent avec ses chiennes sur son
Farouk, cela était sa vie, ce qu’elle aimait .Elle aurait voulu chevaucher
jour et nuit à travers champ….
Le jour de sa mort Sam, l’ami de Fanny téléphone. Elle avait connu
Sam tout jeune dans le ranch de la chaleur, ils étaient tous les deux
fanatiques des chevaux, cette même conception de la recherche de
plaisir et de sensations, d’amour avec ce noble animal qui est le cheval.
Sam était un jeune homme excessivement beau, d’une beauté
hellénique, quand Fanny l’avait rencontré il avait 14 /15 ans beau
comme un éphèbe, je lui avais dit « Mais ce garçon est tellement beau,
tu ne sors pas avec lui », elle m’avait répondu avec sa frimousse un peu
espiègle « Mais Maman Sam est homosexuel », « Quel dommage ! »
5
avais- je répondu, leur amitié était d’une grande tendresse l’un envers
l’autre muée par la même passion le cheval arabe. Ils avaient fait des
galops ensemble comme on fait l’Amour, avec passion et cela restait
imprégné en elle, imprégné en lui.
« Sylvie, que se passe-t-il ? Fanny devait monter ce matin elle n’est pas
venue, Farouk est devenu fou à 3h du matin, il se tape la tête contre
les poteaux du pré, il s’est ouvert le chanfrein jusqu’à l’os, on ne peut
pas l’approcher, il s’enfuit, que se passe-t-il ? »
« Fanny ne viendra plus, Sam, elle est décédée dans l’immeuble qui
s’est écroulé » j’ai entendu Sam s’effondrer en sanglots.
Est-ce que Fanny était venue déposer à Farouk un dernier baiser avant
de s’envoler dans le ciel ?
Plus tard il me montrera le dernier petit mot que lui avait laissé Fanny
la dernière fois qu’elle avait monté Farouk le vendredi d’avant. Ils
avaient discuté des amours tumultueuses de Sam et elle était partie
ensuite à crue avec Farouk, en rentrant ne voyant pas Sam, elle avait
laissé un petit mot rassurant et avait ajouté « Prends bien soin de toi
Farouk restera fou de tristesse, pendant une semaine, le lendemain de
l’enterrement il se laissera soigner par notre extraordinaire ami
vétérinaire, Alain Guillemin d’Echon, qui connaissait bien les chevaux
et ne trouvait pas exceptionnelle sa réaction, au contraire, les chevaux
sentent le décès de ceux qu’ils aiment. Ce passionné des animaux a été
remarquable. , quand il s’est approché de Farouk, il n’a rien dit au
contraire on le sentait apaisé de pouvoir se faire soigner par lui. Seul
Sam peut le monter maintenant, et il finit tranquillement sa vie au pré,
merci Sam.
SON POISSON ? Jules le combattant, autre amour de sa vie, aussi a été
frappé de chagrin. Le lendemain de sa mort il était sur le dos, nous
avons changé l’eau, rien n’y a fait. Alors tous les jours je l’agitais, «
Deconnes pas Jules, ne meurt pas » puis le vendredi le jour de
l’enterrement, il était de nouveau sur le ventre, je crois sans mentir
qu’il a battu le record de longévité pour un combattant, il avait déjà
presque deux ans, il a continué encore un an. Je ne regarde plus les
poissons avec le même œil, je ne considère plus que ce sont des
animaux sans âme, ni cœur, bien au contraire !
« La mort pour finir ne pose qu’une seule question : a-t-on aimé
?»
Jean-Luc Marion
Fanny a été enterrée Vendredi 10 décembre à 14 heures, Julie a été
enterrée jeudi 9 décembre à 14 heures, Arnaud et Serge même jour
même heure que Fanny.
L’enterrement de Fanny était donc le 10 décembre à 14 heures, il
faisait un temps épouvantable, il pleuvait, je m’étais enfermée dans sa
chambre avant de partir à l’Eglise. Je pleurais, j’avais sa veste de
fourrure dans les mains, je respirais son parfum et je priais « Fais-moi
un signe » à un moment j’y ai pensé très fort et là le soleil a inondé la
pièce et a réchauffé de ses rayons mon visage en pleurs à travers la
vitre quelques instant et a disparu.
6
A l’église par trois fois lorsque l’Archiprêtre Thomas a prononcé son
nom : Fanny, il y a eu un immense rayon de soleil qui a envahi la Nef,
nous étions le 10 décembre, la météo était mauvaise, d’ailleurs elle
présageait la tempête du 26 décembre 1999. Puis à la célébration j’ai
vu une colombe s’envoler à travers les vitraux. J’ai pensé « Tu délires »
expression préférée des filles mais lorsque je suis sortie une amie
chère à mon cœur s’est approchée de moi et m’a dit « Tu as vu la
colombe qui s’est envolée, c’est bon signe ».Je l’ai embrassée, c’était
tellement merveilleux.
Le lendemain au cimetière il faisait un vrai temps de chien, toujours
ces prémices de la tempête du 26 décembre 1999, qui fut dévastatrice,
il y avait beaucoup de vent et de pluie, lorsque nous sommes arrivés
pour arranger les fleurs il y a eu une éclaircie et un magnifique arc-enciel est apparue juste dans l’axe au-dessus de la tombe. Quel
merveilleux présage ! J’ai pensé « Elle est déjà bien haute pour nous
envoyer des signes si fort ».
« La société libérale et décadente ressemble à un troupeau
d’oies qui défileraient en criant « vive le foie gras ! »
Gustave Thibon
Notre fille Fanny, Julie, Serge, Arnaud et les autres n’ont pas passé
l’aube du nouveau siècle. Pourtant les filles étaient nées en 1980 pour
avoir 20 ans en l’an 2000, toute une symbolique !
Quand cette année 2000 est apparue, j’ai espéré que ce chiffre
impressionnant conduise les hommes à s’interroger sur les vraies
valeurs des personnes et des sociétés.
La première vertu est certainement la solidarité dans un monde trop
soumis à l’égoïsme, à l’écart entre riches et pauvres, à l’intolérance, à
la cupidité et au fanatisme.
Un étranger est un ami que je ne connais pas encore »Catherine
de Hueck
Le Beau-Père d’Audrey
Audrey était une amie sincère et chère à Fanny. Trois mois avant sa
mort, Fanny, cherchait un travail en alternance pour préparer un BTS
de Gestion et elle avait vu le Beau-Père d’Audrey qui travaillait dans
une importante entreprise pour lui proposer son CV, ils avaient discuté
assez longtemps puis elle l’avait quitté.
Malheureusement cet homme rentre à l’hôpital fin novembre pour
une tumeur au cerveau. Vers le 11 décembre 1999 soit 6 jours après la
mort de Fanny, Audrey va rendre visite à son Beau-père dont l’état de
santé s’aggravait de jours en jours et là elle a un choc. Son Beau-père
lui dit que la petite blonde est passée le voir à l’hôpital et ils ont eu une
conversation très amicale et très intéressante ! Audrey ne dit rien sur
le décès de Fanny et lui demande « Quelle blonde ? » « Celle qui m’a
apporté son CV » « Fanny ? » Dit-elle « Oui, Fanny ». Audrey ne relève
pas mais est très abasourdie. La semaine suivante Audrey rend de
nouveau visite à son Beau-Père et là il dit « Tu sais elle est vraiment
très gentille ton amie, il faut l’inviter pour les fêtes de fin d’année »
Audrey répond « Ce n’est pas possible, elle est morte » Il répondra «
7
Ah ! Bon, mais elle est vraiment gentille ». Il décédera un mois plus
tard en janvier 2000.
PRIERE A MON PERE
« Celui qui est en colère un jour, se prépare à 100 jours de
tristesse »
Mon père nous avait quitté le 9 juin 1992, il me manquait beaucoup.
J’en voulais à mon père, car j’imaginais que de là-haut il aurait pu
changer les choses, il aurait pu la protéger, la sauver .Alors j’étais en
colère après lui. Puis je me suis aperçu de mon absurdité, j’ai entendu
mon père qui disait « Je n’ai rien pu faire, seulement lui tendre la main
quand elle était en bas, pour qu’elle soit moins effrayée ».Papa, je
pense souvent à toi, tu me manques tant, pourquoi ? Comment faisaistu tes poèmes, dans quel état d’esprit tu les créais ? Je te remercie de
prendre Fanny sous tes ailes ! Mon père écrivait des poèmes et se
débrouillait plutôt bien, admirative je lui demandais comment il
pouvait les inventer ?
« Une idée devient fausse à partir du moment où l’on s’en
contente »
Marc –ALAIN OUAKNIN XX EME SIECLE
Evelyne, une amie, vient de m’avouer qu’elle avait rêvé de Fanny une
semaine avant. Elle était à l’hôpital et Fanny était sur un brancard
couverte de sang. Mais il semble me rappeler qu’elle m’avait dit qu’elle
avait fait un cauchemar sur quelqu’un qu’elle connaissait.
Elle a vu madame Villemin (voyante) à Yzeure, elle lui a dit que Fanny
était partie heureuse. J’en suis sure, qu’elle soit en Paix ! Il faut ajouter
qu’à Dijon madame Villemin et madame Isnard sont deux voyantes
particulièrement douées et honnêtes. En parlant de voyante, Isabelle
m’a dit il y a 15 jours le 12/05/2000 qu’elle était toujours autour de
moi, qu’elle était proche de moi, que je ne voulais pas faire mon deuil
mais qu’il fallait faire attention à ma santé.
« Je ne veux pas faire mon deuil ! »
Cette expression me rend folle et m’emmerde. Je ne veux pas oublier
Fanny et égoïstement je veux que personne n’oublie Fanny. Car je suis
sure que LA-HAUT Fanny ne le voudrait pas. Elle aimait tellement qu’on
l’aime et elle aimait tellement les autres elle disait « Je te ressemble
maman, je suis toujours en train d’aider les autres » je sentais une
pointe d’admiration et j’en étais fière mais malheureusement c’était
au détriment de ses études mais maintenant quand on y pense, quelle
importance ! Elle a fait ce qu’elle avait à faire.
Ah oui ! Madame Villemin a dit qu’Evelyne avait des messages de
Fanny. Tant mieux ! Je suis vexée si j’en ai pas mais peut-être
qu’Evelyne a une sensibilité que je n’ai pas. Elle est tellement gentille,
elle va souvent sur sa tombe mettre des fleurs, elle a même acheté
une plaque quand on connaît ses problèmes financiers ! Elle m’a dit
aussi qu’un jour dans sa voiture elle a vu passer une ombre blanche. Je
l’envie. Elle sera la première à me le dire mais pas la dernière.
Pourtant des messages il me semble que j’en ai tous les jours, j’ai
l’impression de communiquer avec elle, de parler avec elle comme
8
dans les rêves, j’entends que l’on parle ensemble, c’est étrange, puis je
ne me rappelle plus, je me souviens vaguement du contexte de la
conversation mais pas exactement. Je dois rêver debout ! Je me
demande si ce sont des vrais contacts ?
Les contacts sont encore plus forts dans le sauna. Après mes cours de
step , j’aime bien aller transpirer une petite demi-heure dans la sauna
. La première fois je pense que je sommeille, je rêve puis petit à petit je
me rends compte que dès fois Fanny me dit des choses importantes ;
En général elle se met dans mes bras, je l’embrasse sur le front comme
une princesse puis on parle. Parfois c’est très court genre « Dis à papa
de téléphoner à Guy » en rentrant à la maison je m’exécute, Jacky me
fait plaisir et prends des nouvelles de Guy, et là il lui annonce qu’il est
licencié de sa boite et qu’il est content de l’entendre !!!!
Je ne raconterais que quelques séances un peu plus troublantes et non
intimes. A l’époque je ressens ces communications comme une
télépathie, un rêve éveillé ; Je doute mais il y a eu tellement de mise en
garde, d’événements prévus qui se sont déroulés que je suis tiraillée
entre le scepticisme et la Foi de croire.
[Kate Atkinson
LE 25/05/20000 dans le sauna
Nous croyons aux coïncidences, mais pas lorsqu'elles se
produisent en même temps.
[Jean Dion
Il n'y a pas de coïncidences, l'usage de ce mot est l'apanage des
ignorants.
[Paul Auster
Une coïncidence n'est qu'une explication qui attend son heure.
Je ne savais pas qu’Arnaud aimait la musique et composait même des
paroles .J’ai demandé à sa mère qui me l’a confirmé.
J’ai une petite conversation avec Fanny Je lui ai demandé comment
cela allait « Bien, tu me manques beaucoup mais je suis heureuse »
«Que fais-tu de tes journées ? » « J’essaie t’aider le maximum de gens,
je ne peux changer le cours mais j’essaie de leur donner des conseils
qu’ils t’écoutent ou qu’ils ne t’écoutent pas .Tu as raison j’aurais du
faire assistance sociale ou psychologue. J’aime cela » (je lui disais de
son vivant qu’elle ferait une bonne assistante sociale).
Thibault (son petit fiancé) est un éternel adolescent à fleur de peau
mais j’essaie de le sauver contre lui-même.
« Et Julie ? » « Elle voyage, elle parcourt le monde, elle essaie de
rentrer en communication avec son père et sa mère mais sinon elle
observe le monde «
Et Arnaud ? « Il fait de la musique plus spécialement de la guitare,
batterie et il initie Serge qui en chie et qui se fait beaucoup de soucis
pour sa mère ».
Le 01/09/2000 au sauna
Fanny se met dans mes bras comme d’habitude, je l’embrasse sur le
front comme d’habitude, je suis bien comme d’habitude
9
Puis tout à coup je vois mon père, depuis sa mort en 1992, je n’avais
pas eu de contact aussi précis, il est jeune environ 40 ans il n’est pas
gros, l’image de mon père était 1M98 et 110 kilos, je ne l’ai pas
reconnu il était mince, il avait les cheveux frisés, très brun, il était très
beau. Papa me fait d’énormes compliments sur Fanny « Elle est
formidable, elle est à l’écoute des autres, elle aide au Ciel comme sur
Terre » Il est emballé sur Fanny, il dit qu’il le savait même sur Terre,
Petite elle était maligne Je n’en reviens pas .Voir Papa !!! Je le remercie
d’être venu me voir et je remercie Fanny de me l’avoir amené .Puis
tout à coup il devient très sérieux, sombre et sévère « Tu dois
téléphoner à Alice » il me l’a répété au moins quatre fois et Fanny
aussi. J’ai pensé qu’il n’était pas content parce que cela faisait
longtemps que je ne lui avais pas téléphoné .J’ai promis .En rentrant
j’ai composé le numéro, il n’existait plus, j’avais honte. Je me suis
sentie très coupable, je comprenais sa colère, cela faisait si longtemps !
J’ai téléphoné à mon frère Gérard le dimanche pour avoir son numéro.
Je n’avoue pas que c’est papa qui m’est apparu .Il me dit que son frère
Jacquot est mort Samedi et me donne son nouveau numéro. J’appelle
Alice le lundi, en m’excusant et que j’avais appris la triste nouvelle. Elle
m’apprend que son frère qu’elle adorait, c’était son frère préféré sur
onze,( et papa l’aimait bien aussi), a beaucoup souffert et est décédé
non pas samedi, mais vendredi 01/09 à 15H30 exactement. Quel choc !
Juste l’heure où j’ai vu papa me faire les gros yeux .C’est étrange et
bizarre. Est-ce que papa était vraiment là avec Fanny ou était-ce une
médiumnité ou clairvoyance. En tout cas j’ai ressenti que c’était grave
et qu’il fallait absolument que je téléphone à Alice sans tarder .J’étais
bouleversée. J’ai donc renoué avec ma belle-mère qui était mal au
point. En discutant elle me conte que tous les soirs elle voit Fanny au
pied de son lit qui lui fait un petit coucou, lui dit bonsoir. Je frissonne,
je sais pour avoir lu quelques livres dont Le Docteur Elisabeth KublerRoss, psychiatre, ancien professeur de médecine du comportement à
l'université de Charlottes ville en Virginie ou de Raymond Moody que
lorsque l’on voit les défunts tous les soirs la fin n’est pas loin. Pour me
faire pardonner je l’ai appelé toutes les semaines avec une petite
appréhension pour sa santé .Je lui ai même envoyé une boite de
chocolats pour Noel. Hélas elle n’a jamais fini la boite, elle est morte en
janvier.
Le 08/09/2000
Toujours dans le sauna Fanny et Julie sont là .Fanny me raconte que làhaut il n’y que la nourriture céleste , la nourriture de l’Esprit et il vrai
qu’il faut se détacher de la bouffe, de la cigarette, de tout ce qui est
superficiel car en effet ce qui reste c’est spirituel .Et là arrive Christian (
ami très cher décédé en janvier 97) qui me dit que pour lui cela a été
très dur , il a eu envie de boire pendant très longtemps , c’est cela
l’enfer .Il trainait chez Michel (le bar où il buvait avec ses copains)
Après notre séance chez Evelyne , il a commencé à ne plus avoir envie ,
il ne s’ennuie pas , il observe, il se promène avec Julie et Chipie (les
deux chiennes boxers) . Christian m’a dit aussi qu’il n’avait pas souffert
et qu’il nous entendait très bien quand on venait le voir et qu’il était
dans le coma.
Un autre jour Fanny vient avec mon beau-père, le père de mon mari, il
a l’air triste et regrette d’avoir été trop dur dans son éducation, parfois
10
un peu intolérant. Il regrettait et disait qu’il fallait mieux être plus
tolérant et accepter les choses. Je trouvais son discours bizarre mais il
est vrai qu’il était assez strict. Puis il me demande de téléphoner à
Patrick (frère de Jacky) et de le lui dire. Arrivée à la maison je décroche
le téléphone mais je ne sais pas de quoi mon beau-père a voulu parler
et je ne sais pas quoi dire et comment l’amener à lui dire cela, il va me
prendre pour une folle si je lui dis « Tu sais papy m’est apparu et il m’a
dit ….. » Non, je ne peux pas mais bon je fais le numéro, je tombe sur
ma belle-sœur et là sur « Et les enfants comme ça va », je comprends
ce que mon beau-père a voulu me dire, petit problème d’adolescence
avec Amélie (ma nièce) et là je la rassure en disant ce n’est pas grave, il
faut accepter, c’est une étape. Merci Papy pour Amélie.
« Les idées ne sont pas responsables que de ce qu’en font les
Hommes »
VERNER KARL HEISENBERG
JC Eccles dit « l’esprit peut agir sur le cerveau c'est-à-dire sur les
neurones. L’Esprit commande la matière »
Lorsque l’on demande à un sujet d’exécuter un mouvement certaines
aires s’allument mais lorsqu’on demande au sujet de se limiter à se
représenter ce mouvement sans l’exécuter ce sont pratiquement les
mêmes aires qui sont activées.
Il n’y a pas de pensée humaine sans cerveau
Le cerveau est-il un support ou la cause ?
Chercher à réduire l’esprit qui crée la littérature, les arts plastiques, la
science, la philosophie, aux seuls neurones du cerveau serait comme si
l’on prétendait en musique que l’interprétation de Rostropovitch
dépend de son violoncelle ! Mais Rostropovitch c’est Dieu.
Le problème est l’articulation entre la matière (les neurones) et le
naturel (le cerveau) .Sperry considère que les neurones produisent le
mental mais que ce mental devient autonome par rapport au cerveau
.Il émerge du travail du cerveau et par là même s’en différencie.
Alors quand j’ai les premières sensations de nos conversations, de
cette télépathie je pense que c’est le manque qui crée ces effets,
même si je me laisse emporter par ces rêves éveillés, je doute de la
réalité .Je ne voulais prendre aucun médicament, car je savais qu’ils me
placeraient dans un état de déni, ne voulant plus jamais regarder la
réalité en face, je deviendrais dépendante de ces hypnotiques.
J’allais simplement voir un magnétiseur que je connaissais bien pour
équilibrer mes énergies quand vraiment je me sentais faible. J’utilise
toujours cette méthode, il est important de « refaire » de temps en
temps son aura. Jean Marie Legall est un magnétiseur extraordinaire, il
me faisait beaucoup de bien, dommage qu’il soit parti de Dijon.
La séance terminée, un jour, je lui demande s’il est possible d’entendre
des voix, de sentir sa présence et que cela soit ELLE et non pas mon
imagination. Il me répond « Oui c’est possible » et n’en dit pas plus.
Quelques jours plus tard il me téléphone et il est plus bavard, me
disant qu’il est possible de vérifier si les esprits existent avec des amis
à lui qui se retrouvent tous les vendredis soirs lors de séances de
spiritisme comme du temps de KARDEC.
,.
11
Je prends rendez-vous avec eux. Joël Ury m’explique que lors de cette
séance notre fille Fanny n’est pas sure de sortir, car l’expérience est
juste pour prouver qu’il existe des entités, que la vie continue après la
mort mais ce n’est pas une réunion personnelle de médiumnité .Si
Fanny veut sortir elle sortira, sinon elle ne viendra pas. Je comprends
et j’accepte, je suis désireuse de faire cette expérience juste pour
connaitre ces entités qui viennent nous formuler leurs
recommandations et leur philosophie.
Mon mari et ma sœur nous accompagne
« Tempérons notre jugement, ne condamnons pas et
n’affirmons rien hâtivement. La réalité que nous jugeons n’est
qu’éphémère. Le malheur de l’homme réside dans sa
précipitation à juger. Il condamne et se condamne en affirmant
des vérités qui ne sont que temporelles » Cheikh Khaled
Bentounès (XXe siècle)
Séance médiumnique du vendredi 04 mai 2001
LA SEANCE MEDIUMNIQUE COMMENCE :
Nous sommes 13 autour d’une grande table, nous préparons la
séance à la manière Kardec c'est-à-dire une heure de philosophie
et d’études puis au moment de la séance nous nous tenons tous
la main et nous prions et remercions le Divin et tous ceux qui
vont venir, qui d’après Joël se bouscule devant lui, et font la
queue, tellement ils sont contents d’avoir un canal. Une petite
bougie derrière Joël sur une table et Joël quand il part en transe
écrit sur des feuilles, plus vite que l’imprimante de votre
ordinateur, Jean-Luc retire les pages au fur et à mesure et les lit
chacune une fois qu’elles sont finies.
Une entité sympathique au doigt coupé, manque une
phalange, vient d’entrer cette entité dit s’appeler Pierre, dit
Joël puis il écrit :
Ami spirituel –« c’est Monsieur Pierre, bonsoir »
Sylvie/Christiane « le Monsieur qui a le doigt coupé c’est notre
père » (mon père avait pris son alliance dans une machine à
outils et il lui manquait une phalange)
Jean-Luc « est ce que Monsieur Pierre est bien le papa de Sylvie
et Christiane ? »
Ami spirituel « vous parlez du Monsieur avec un grand
cartable ? »
Sylvie/Christiane « Oui c’est cela !.....» (Note père se trimbalait
toujours avec son cartable qui contenait toute sa comptabilité et
ses papiers de son entreprise d’électricité)
Jean-Luc « votre papa vous tend un dossier plein de documents
« il s’occupe de tout « dit-il
12
Sylvie « Quel dossier ? »
Ami spirituel « Sylvie doit se poser des questions … »
en se tenant la tête, un sourire de contentement .Elle comprend
sa situation et correspond avec toi. »
Jacques pose une question mentalement « ET FANNY »
Jacky « ne souffre-t-elle pas trop ? Va-t-elle bien ? »
Ami spirituel « Elle est avec moi, elle m’aide »
Guide « le séjour qu’elle vit la sidère .Elle n’a plus froid, ne se
sent fatiguée. Plus besoin d’apprendre, ni de s’obliger .Aucun
rechignement « tout est facile » rajoute-t-elle, « c’est un peu
comme sur la banquise pour le bruit et dans le Sahara (« Zaara »
mot orthographié ainsi) pour la lumière ! » Elle a revu aussi plein
de personnes qu’elle a connu avant …Elle n’est plus tout à fait icibas, et pas entièrement « dégagée » …
Sylvie « est ce qu’elle a revu les enfants qui sont partis avec elle
–Julie, Arnaud, Serge .Ont-ils un message à donner à leurs
parents ? «
Guide « nous ne les percevons pas ! »
GUIDE « l’homme auquel vous faites allusion est bien portant,
très consciencieux et a le sourire aux lèvres .Il est accompagné
d’une femme à l’allure très élégante.
Celle-ci est l’esprit d’une enfant, mais sa condition nous montre
une toute autre allure .Cette atmosphère spirituelle est activée
autour de vous et tend à vous influencer «
Jean Luc « est ce que Monsieur Pierre « a quelque chose à dire à
ses enfants ? »
Guide « il fait de grands signes .Il cherche le rassemblement .Il
ne faut pas se morfondre autour d’une tombe .Il émet aussi le
souhait de ne pas s’accrocher aux vieilles choses. Il dit encore
que « l’affaire » aura un aboutissement bienheureux, plus pour
vous que pour l’aspect quantitatif »
Sylvie « Et cette enfant, aurait-elle quelque chose à nous dire ? »
Guide « l’esprit en question est très excité par ce contact, mais
elle tient une certaine distance. Elle ouvre de grands yeux tout
Jean Luc « bien ces esprits ne sont pas perceptibles, ce soir, alors
revenons à Fanny ou Pierre »
Sylvie/Christiane « est ce que Papa aurait quelque chose à nous
enseigner ou à nous dire sur son voyage, là-haut ? »
Guide « s’en tenir au premier jet, c’est la sagesse. Il ne faut pas
revenir sur ses efforts, ni les effacer, mais construire dessus … »
13
Sylvie « est ce que papa a revu la maman de Christiane ? » (Nous
avions le même père mais pas la même mère avec ma sœur
Christiane)
Guide « rien n’est comme avant. Les êtres que nous aimons icibas se montrent là, avec nous, dans une toute autre figure.
Rassurez-vous, rien n’est mal, ni méchant, mais le monde où
nous vivons est vaste .Rien ne nous retient plus. »
Sylvie « Est-ce que les communications que j’ai avec Fanny la
fatigue : est ce qu’elle aime.. »
Le Guide « Rassurez-vous, la fatigue n’est plus de chez nous.
Pensez à vous, à vous ménager. Voilà le bon sens ! »
Jean-Luc « Bien. Mais vous n’avez pas répondu à l’autre
question : est ce que Fanny apprécie le contact ? »
Le Guide « La communication est un état permanent de ce cotéci de l’existence. L’appréciation n’est jamais vécue de l’extérieur
ou sous le coup d’une évaluation : c’est un état de circonstance.
La communication que cet esprit vit avec sa mère terrestre est
donc autre chose qu’une satisfaction : c’est un état, un besoin
qui ne s’évalue pas-du moins pour elle. »
Jean-Luc « pour clôturer, une question de Christiane qui aimerait
savoir pourquoi il y a autant de malheur sur Terre ? »
Guide « la Terre ne croule pas sous l’iniquité puisqu’elle remplit
en ce sens un devoir qui vous échappe encore. La misère ou la
douleur que nous vivons avec vous, à travers vous, n’est que le
sens négatif des événements ainsi mis en route. Nous ne disons
pas que le mal est nécessaire, ni le bien d’ailleurs ? Compte tenu
que ces éléments démonstratifs sont faux dans leurs
acceptations humaines ; Le bien et le mal sont une même chosevus en des aspects et un sens différent. Cette vision des choses
n’est pas aisée sur Terre, encore entravée par la lourdeur de vos
raisons. Mais sachez que la noirceur n’est pas vouée à
l’abrutissement perpétuel. Aussi, nous ne pouvons vous certifier,
ici, présentement, que l’aboutissement de plus des 3/4 des
souffrances (……ILISIBLE….). Quand la mort n’est pas caduque,
nous vous démontrons qu’intellectuellement la vie sur Terre
n’est pas une fin… Le malheur que vous décelez n’est que le
triste visage d’une ancienne antériorité humaine- rien qui puisse
vous emmener à juger hermétiquement, sans rémission,
l’ensemble. »
« Nous vous laissons »
Sébastopol
LE DOSSIER
14
Quand on est sorti de la séance on était fourbu mais heureux.
Mais quel était ce dossier que mon père me tendait ? On a
longtemps cherché ma sœur et moi dans ses affaires .Aucun
dossier .Quand ma mère est partie au Ciel, lorsque je suis arrivée
ma sœur ainée m’a tendu un dossier en disant « Tiens c’est pour
toi ».Sur ce dossier était marqué –« Mon passé douloureux » –
au moment où elle me l’a tendu j’ai compris que c’était le dossier
« mon dossier ».Mon père était parti ,j’avais deux ans, il m’a
beaucoup manqué .Puis il est réapparu j’avais 10 ans ½ j’étais en
6eme , cela avait beaucoup perturbé ma scolarité. Je n’ai jamais
osé poser de questions à ce père que j’avais retrouvé , et j’étais
tellement heureuse de le récupérer même si en même temps je
découvrais d’autres frères et sœurs avec lesquels je devais
partager cet être charismatique .Je les aime tous mais je
reconnais qu’au départ je suis arrivée comme un cheveu dans la
soupe , en weekend end je prenais une petite valise et je
couchais sur le canapé, je me sentais un peu de trop mais mon
père a su m’aimer comme je le rêvais depuis des années et ma
belle-mère a été bienveillante envers moi.
Je n’ai pas osé demander des explications, parce que j’avais peur
d’entendre quelque chose qui m’aurait fait mal, on a donc vécu
tous les deux avec un non-dit. Mais j’ai reçu beaucoup d’amour
de ce père affectueux, personnage énigmatique et tellement
passionnant. Nous avions beaucoup de passions en commun,
nous passions des heures à philosopher. J’ai vu ma mère pleurer
tant de fois, que je ne voulais pas rouvrir de blessures. Mais voilà
si j’avais osé, j’aurais su. J’aurais su que ce n’était pas mon père
qui ne voulait plus me voir mais ma mère qui le faisait languir « Si
tu reviens vers moi, tu reverras ta fille sinon je la garde …. ».
Le cœur d’une femme blessée est incommensurable. A 10ans ½ il
a tapé du poing sur la table, voilà pourquoi il m’attendait un soir
à la sortie de l’école.
C’était le dossier qu’il voulait que je lise. Je l’ai brulé, je n’en
veux à personne, les adultes sont parfois irresponsables. Mon
père me languissait et pleurait cette séparation. Il m’aimait !
C’est l’essentiel de ce que je devais savoir, le reste est un
problème d’adulte.
En même temps que le dossier se consumait, les flammes
montaient, que « le passé douloureux » disparaissait, j’ai fait
une prière pour que mon père et ma mère se réconcilient làhaut, pour ma part j’avais eu des parents extraordinaires et
aimants, je ne jugeais personne .Des personnalités, certes, mais
ils m’ont laissé un bel héritage : un tempérament volontaire et
tourné vers les autres.
« Seuls ceux dont l’amour a envahi le cœur connaissent le
langage secret des regards» Faouzi skali (XXe siècle)
15
L’ATELIER D’ICONE
L’atelier d’Icône fut un refuge et une aide extraordinaire .Dans
cet atelier la Foi et la solidarité était d’un grand salut pour ma
détresse. Le Maitre de ces lieux, François, et toutes les filles ont
été d’un soutien chaleureux, je les remercie. Cette petite
communauté a fait un voyage en Egypte peu de temps après,
voir les lieux coptes et tous les jours ils ont prié pour ma
Fannette .Puis, encore une grande prière dans l’Eglise Orthodoxe
de Paris. Dans la religion Orthodoxe le passage dure 40 jours et il
est très important de dire une prière et d’allumer un cierge tous
les jours, pendant les 40 jours qui suivent le décès, et au bout de
ce temps de donner une messe en son nom.
Ce lieu de recueillement a été à chaque fois une bouffée
d’oxygène et de réconciliation avec la Foi .Merci encore à MarieThérèse, Yvette, Sœur Eva Myriam et toutes les autres .Etre là à
l’atelier avec eux était un moment d’extase, ressentir un partage,
une passion. Ce fut un véritable tremplin vers une renaissance
avec ce nouveau monde que je découvrais, que j’appréhendais
mais dans lequel il fallait bien que je (re) naisse. Lorsque je
peignais ces traits, ces lignes, ces points, ces lavis quelque chose
en moi s’apaisait, me subjuguait et je ne pleurais plus Fanny mais
je la ressentais présente, tellement présente que j’avais
l’impression de la voir.
Une vieille amie voyante de ma mère, Mélanie, qui avait bien
connu Fanny, me téléphone un jour en me racontant qu’elle a
rêvé de Fanny. Fanny tenait par les rênes un étalon blanc (son
cheval préféré, elle ne le savait pas) elle était triste et était
habillée d’une grande robe blanche et portait un bandeau dans
les cheveux. « Un bandeau » ais-je dit « c’est étonnant ! ».
Un jour dans l’atelier je veux peindre l’Archange Gabriel, donc je
cherche dans les archives iconographiques .Puis au bout d’un
moment je me rends compte que tous les Anges portent autour
de la tête un bandeau dont les deux bouts flottent derrière. Je
demande à François la signification : « C’est le symbole que
l’Ange vole dans les airs, il se déplace dans les airs » J’étais
bouleversée, le bandeau signifiait que Fanny était devenue un
Ange.
Sœur Eva Myriam, compagne de l’atelier, était moniale au couvent des
Béatitudes à Domois. Nous demandons aux nonnes du couvent de
célébrer la messe des 40 jours pour les victimes de l’avenue Eiffel.
Vers la fin de la messe un rayon de soleil a envahi la Chapelle et Yvette
de l’atelier d’icône est venue me dire que c’était un bon présage, elle
était dans la lumière. Quelle joie de partager avec des gens sincères
cette foi !
Mélanie Trivière était un médium extraordinaire, grande amie
à ma mère, j’aimais quelque fois lui téléphoner, car elle avait tant de
belles choses à raconter, ses rêves, ses prémonitions. Avant les
élections de 2002 elle avait rêvé de Chirac comme le Sauveur, tout en
16
blanc avec une auréole et faisant le bien. Elle était sure qu’il serait
élu .Avait-elle pressenti la guerre du golf et son refus d’engager la
France, guerre truquée par Bush ? Un jour Maman m’appelle et me dit
que Mélanie veut me parler, c’est urgent il faut l’appeler .Intriguée
j’exécute sur le champ, elle avait besoin de parler, elle me mettait en
garde contre ces médiums qui à la base sont doués mais deviennent
mercantiles. Et me parle d’un certain Roussel qui lui parait en ce
moment le plus honnête. Elle avait une faible voix et je me suis
permise de lui demander « Mélanie que vous arrive-t-il ? Vous me
semblez fatiguée ? ». Elle venait de déménager et son pigeon qu’elle
adorait, qu’elle avait depuis des années s’était envolé et n’était jamais
revenu. Elle était extrement touchée par ce malheur, elle y voyait un
mauvais présage. Elle est décédée une semaine plus tard, on aurait dit
qu’elle voulait dire adieu à maman, et à moi. Je l’ai beaucoup pleuré,
maman aussi. Je suis sure qu’elles se sont rejointes au Ciel. L’amitié est
sans frontière c’est comme l’amour. Six mois plus tard Roussel venait
faire des conférences à Dijon.
La petite Helene
« Une mère, c’est si beau que même Dieu en a voulu une » Guy
Gilbert
Elle est d’un grand soutien. J’ai besoin d’elle .Je la considère comme
ma fille, comme une fille que j’aime avec mes tripes. C’était un trio
Julie, Hélène, Fanny 3 sœurs inséparables sauf quand elles se
disputaient, normal ! Elles se réconciliaient aussitôt.
Quel chagrin elle a .Deux amies en même temps dans des
circonstances si violentes, où elle aurait pu être là. Elle est venue
toutes les semaines depuis leur mort et on parle d’elles, on les fait
revivre Dès le début Hélène a rêvé des filles.
Une fois, Hélène me raconte que Julie est venue seule en amie et elle
souriait ! C’est lorsqu’elle a eu besoin d’elle pour des raisons
personnelles .Le 5 janvier 2000 Hélène a eu un accident qui aurait pu
être dramatique, elle pense que c’est Fanny devenue son Ange Gardien
qui l’a sauvé.
Hélène m’aide bien dans mes recherches judiciaires et cela l’intéresse.
Et je l’en remercie chaleureusement.
Elle me dit des choses gentilles comme Fanny m’aimait énormément,
elle considérait que j’étais une bonne mère, que je l’aidais beaucoup
particulièrement lors de son avortement et tout cela me remplit le
cœur de joie et de peine. Fanny ne disait jamais de mal de moi.
Elle s’est rapprochée encore plus de sa mère et tant mieux
.Maintenant elle ne rate jamais un rendez-vous avec elle. C’est
impressionnant comme le malheur des uns fait réfléchir et fait le
bonheur des autres !
Fanny me manque. Pourquoi je n’ai plus le droit de discuter avec ma
fille ? De la serrer dans mes bras, de l’embrasser. Pourquoi ? Pourquoi
il n’y a plus de vie, de jeunes autour de nous ?
Qu’ai-je fait au Bon Dieu pour mériter ce supplice .Et Jacky cette
souffrance qu’il éprouve, ce vide l’a-t-il mérité ?
17
" Quand on n’a pas la bonne fortune, étant médium comme je
l’ai été jadis, de se convaincre par ses propres expériences ou
d’observer, dans les conditions requises, les phénomènes
produits par des médiums très puissants, le mieux que l’on
puisse faire est de se garder des expériences de salon qui sont
purs enfantillages, ou de celles que l’on tente vainement soimême et qui ne sont bonnes qu’à décourager celui qui cherche
la vérité. Il faut dès lors s’en tenir au témoignage des savants
du monde entier, dont je n’ai pas à rappeler les noms, qui,
après avoir étudié les faits, pour en démontrer la fausseté, ont
eu la bonne foi de faire amende honorable et d’affirmer leurs
convictions. Si le spiritisme n’était que duperie, il y a beau jour
qu’il n’en serait plus question, tandis qu’il compte aujourd’hui
ses adhérents par millions. "
Victorien Sardou : "1831 – 1908"
Nous avons fait quelques expériences de spiritisme avec tous ceux qui
aimaient Fanny, et Julie. Quelques-unes ont fonctionné mais je dois
reconnaitre que ce n’est pas prudent, nous sommes trop néophytes et
il nous est arrivé des frayeurs. En particulier les chiennes , à chaque
fois sont très troublées , elles aboient comme si il y avait des étrangers
autour de nous , leurs regards semblent fixer quelqu’un ou quelque
chose , c’est étrange et cela fait peur .Une fois Ninja s’est mis devant
une glace et elle aboyait , aboyait, impossible de la faire taire. Nous
avons les poils débout, puis à chaque fois on bout de cinq dix minutes
elles se couchent.
Une séance de spiritisme cinq mois après le décès des filles :
Hélène, Marie-Hélène et 2 copains qui n’avaient pas connu Fanny, ont
fait un soir une séance de spiritisme avec le verre. Je n’étais pas
présente. Apparemment Fanny est sortie assez vite , Julie n’est pas
sortie .Je ne m’attarderais pas sur les menus détails de cette séance
qui rappelons-le est une expérience très dangereuse si on ne connaît
pas le rituel et surtout comment fermer la porte aux esprits , mais il y
a eu deux choses frappantes .L’une c’est que quand elle désigne MarieHélène elle écrit DELIRE-JAPY , j’ai retrouvé sur un texte de cours ,
(c’était leur petite manie , elles se passaient des petits mots écrits sur
leur feuilles de cours) « Aujourd’hui super délires avec Marie-Hélène »
et il y a eu une époque où elles disaient beaucoup cette expression «
Délires ».L’autre c’est la fin « ADIEU HELE » ce qui avait beaucoup
troublé Hélène , en effet elle pensait que Fanny ne voulait plus la voir
.Puis quelque temps après j’ai lu un livre sur un père qui avait perdu sa
fille Isabelle de maladie et qui avait eu des contacts et écritures
automatiques .Dans ces contacts la première fois sa fille signe ADIEU ,
lui aussi se trouble et lui demandes pourquoi me dis-tu Adieu ? Parce
que c’est devant Dieu que l’on se retrouvera .Aussitôt je téléphone à
Hélène, pour la rassurer et quelle joie de penser que cela peut donner
une preuve de sa place dans le ciel.
Je retranscris la 1ère séance avec Hélène et Marie-Hélène, je crois que
c'était le 11/01/2000.
Après presque 2 h sans rien de bien concluant, le verre se dirige vers
Hélène lorsqu'on demande à l'esprit à qui il veut parler :
"- M'as-tu été proche ? OUI
18
- Il y a longtemps ? NON
- Connais-tu qqu'un qui m’a été proche ? OUI, JC
- Peux-tu me donner la 1ère lettre du nom de mon chat ? C
- Es-tu sure ? NON
- T'en rappelles-tu ? NON
- Peux-tu me donner les initiales de ta mère ? FF
- As-tu qque chose à me dire ? CHAT
- Peux-tu alors me donner les initiales de mon chat ? B
- As-tu des contacts avec Julie ? NON
- Peux-tu en avoir ? NON
- Peux-tu lire l'avenir ? NON
- Nous vois-tu ? OUI Tout le temps ? NON Nous entends-tu tous ? OUI
- Donne-moi la 1ère lettre de ta voiture ? G
- Veux-tu savoir où elle est ? OUI
- C'est ton frère qui l'a. Es-tu contente ? OUI
- Es-tu bien où tu es ? OUI
- Peux-tu communiquer autrement ? NON
- Connais-tu qu’un d'autre dans l'assemblée ? OUI, MH
- Veux-tu lui parler ? OUI
Avec Marie-Hélène :
"Peux-tu me dire l'expression que tu avais souvent quand on était
ensemble ? DELIRE, JAPY (le nom du chien de Marie !)
- Peux-tu lire dans les pensées ? NON
- Veux-tu que je parle de ce soir à ta mère ? JE SAIS PAS
- Sais-tu ce qui s'est passé le 04/01 (mon accident) ? OUI
- Veux-tu que je transmettre un message à qqu'un ? OUI, FLEA (??)
- Est-ce une fille ? - Est-ce une chose ? - Es-tu fatiguée ? OUI
- Veux-tu qu'on arrête ? NON
Après une lutte avec un autre esprit semble s'instaurer.
Elle finira par "ADIEU HELE" ...
Une fois nous avons fait une séance chez Hélène et Guillaume.
Je remontais de La Londe les Maures pour le verdict du procès contre
GDF c’était le 27 mars 2006.
Hélène me téléphone et me demande si j’ai le temps de faire une
petite séance de spiritisme avec Karine qui a perdu son mari d’une
tumeur au cerveau. Je lui précise qu’il faut tout le matériel : l’eau
bénite (très important) les bougies blanches et les photos .Je lui
précise que cela représente toujours un risque de le faire chez soi. Tout
est Ok et nous sommes un nombre impair donc pourquoi pas ? On
s’installe dans la salle. Au début de la séance on remercie nos défunts
et le Seigneur, le Créateur de nous accorder leur faveur .La séance se
déroule bien, très parlante .Tout le monde vient .A la fin on remercie
nos défunts que l’on a contacté .Fanny dit qu’elle est fatiguée, en effet
elle a semblé lutté contre un esprit qui voulait prendre sa place.
Puis quelques jours plus tard les jeunes sortent et Guillaume rentre un
peu pompette, bien comme il faut après une bonne soirée entre
copains. Il s’écroule sur le canapé, Hélène ne peut pas le transporter
19
dans la chambre, il est trop lourd alors elle le laisse dormir sur le
canapé.
Après c’est Hélène qui raconte :
.
“Pour tous ceux qui étudient les phénomènes spirites avec
impartialité et savent en dégager les lois, ces phénomènes sont
causés par des entités indépendantes, par les esprits des
défunts”
Léon DENIS : "1846 - 1927"
Je tente de réveiller Guillaume sans succès pendant environ 15mn. Puis
il ouvre les yeux : regard fixe, dans le vide, pupilles dilatées. Il se met à
cligner des yeux puis se débat en se prenant la tête dans les mains .Il se
donne 2 grosses claques. D'un coup, il revient à lui, et se demande ce
qu'il fait là. Il croit avoir tué quelqu'un, dit qu'on l'a frappé.
Des convulsions le prennent par intermittence, il devient un autre. "Ils
sont tous là", "Laissez-moi". J'allume bougie et sauge. J'essaie de le
faire se lever de cette place. J'ai peur qu'il devienne violent et
s'attaque à moi.
Il se lève, tout en étant pris de frissons comme s'il était traversé par
des êtres qui le bousculent. Il s'arrête devant le miroir du buffet, son
regard fixe revient et bien qu'il ait les yeux ouverts, son regard est dur
et il ne voit rien. Il ne se souvient pas de ces phases-là. Il est un autre.
De retour sur le canapé, il est pris de panique et se met à pleurer à
forts sanglots. Le chat fait comme s'il allait vomir, se purger. Guillaume
revient peu à peu à lui.
On décide de contacter Maryline. Elle passe dans toutes les pièces avec
son pendule. Mauvaises ondes dans la salle. Elle dispose du sel, des
pierres, Jésus et la Ste Vierge. Guillaume est assis sur le canapé, elle
pose sa main sur sa tête et commence à prier. Guillaume tombe en 1/2
conscience, il a des convulsions. Il dira après se sentir attirer par
Maryline, voir une lumière blanche et pleurer. Il s'est senti très fatigué
après.
Je n'ai pas dormi pendant 2 nuits, j'avais l'impression qu'il était repris
de convulsions, je lui ai tenu la main toute la nuit et j'ai prié. Cette nuit,
j'ai bien dormi et je me sens mieux. Hier soir, en allumant la salle de
bain, l'ampoule s'est décroché toute seule (je précise qu'elle n’a pas
explosé à sa base) et s'est cassée par terre.
Désormais, quand on rentre à la maison, c'est en marche arrière pour
ne pas que les mauvais esprits nous suivent."
Guillaume a écrit une lettre pendant son délire, qu’Hélène a brulé, il
fallait le faire. Sur cette lettre il est en colère car il veut protéger ses
deux enfants, il ne veut pas que l’on y touche, la lettre est très
angoissée.
Après j’ai réfléchi lorsque Fanny et Julie arrivent ,en fait elles arrivent
avec toutes les victimes de l’avenue Eiffel , et en fermant les portes
seulement aux 2 filles j’ai laissé certainement erré l’Esprit de H…… qui
est décédée avec ses 2 filles dans l’explosion de l’avenue Eiffel .Et
H…….avait de bonnes raisons d’être en colère par rapport au procès
contre le papa des deux fillettes. Et je pense qu’elle a investi Guillaume
.Heureusement la médaille de Saint Benoit les protège désormais.
Voilà, maintenant je fais très attention à fermer les portes pour tous
ceux qui sont venus même ceux qui ne se sont pas manifestés.
20
« Dire à quelqu’un je t’aime c’est lui dire « Tu ne mourras
jamais »
Gabriel Marcel- 2000
C’est tout ce temps gâché .Toutes ces heures où j’aurais pu être avec
toi, où on aurait pu être ensemble qui me font mal.
C’est cette complicité pleine de tendresse qui me fait hurler de douleur
parce que nous ne l’avons plus. Je lutte mais j’envie toutes ces
mamans qui sont avec leurs filles dans les magasins, à la gym, au golf
bref ensemble, elles ne connaissent pas leur bonheur, j’ai envie de
leur dire parfois mais … ce serait trop cruel de leur faire réaliser que ce
bonheur est fragile, que du jour au lendemain il peut disparaitre, ne
laissant que des traces amères et incompréhensibles. Pourquoi mon
enfant ? Pourquoi y en a-t-il qui sont heureux et pas nous ? Pourquoi y
a-t-il des parents qui ignorent que les moments qu’ils passent avec
leurs enfants sont inestimables ? Il faudrait ralentir le temps, parfois
avoir la possibilité de revenir en arrière, mais si on évitait le drame
c'est-à-dire s’ils fêtaient l’anniversaire d’Arnaud chez nous ? Est-ce que
l’effet papillon se produirait ? Vous connaissez l’effet papillon ? Si vous
changez le destin de quelqu’un, vous changez tous les autres destins.
Si ce n’est pas Fanny, c’est peut-être Jacky ou Christophe qui part
quand même ? Si c’est moi ce n’est pas grave car je ne souffre plus, je
vais là-haut. Mais si Fanny était restée parmi nous, est ce que nous
aurions réalisé ce véritable bonheur ?
Est-ce que nous aurions apprécié toute cette intelligence, cette
délicatesse, cet amour de révolte qu’elle portait, serions-nous
capables d’y gouter toute la saveur avec toute notre tolérance ? Quelle
cruauté cette vie ! Ah ! Quel bonheur ils possèdent ces papas et ces
mamans !
L’innocence on la (se) perd quand on y renonce
Le changement n’est pas une expérience négative, bien au contraire
même si nos doutes et nos hésitations parfois viennent perturber ces
changements.
La mort d’un proche fait-elle partie d’un changement ? On change, on
a changé après, notre perception a changé.
Les gens heureux ne souffrent pas l’angoisse, le mécontentement, les
blessures voilà ce qui tisse l’étoffe des héros, seul un sentiment
d’injustice incite à se dépasser.
LETTRE ENVOYEE A MA MERE LE 19/03/2000
« On croit parfois que la vie change les êtres. Non, elle ne fait
que les révéler.”
Einstein
J’ai du mal à accepter que Fanny ne soit plus là. On lui a volé sa vie
juste au moment où elle allait voler de ses propres ailes. Elle allait
enfin prouver tout ce qu’elle savait faire, elle avait accumulé tant
21
d’expérience juste au moment où nos relations allaient être tendresse,
compréhension. Avant c’était super, mais une relation parents-enfants,
là on était sur la même longueur d’onde, c’était ma confidente, mon
appui, mon soutien dans cette chienne de vie. Fanny n’était que
tendresse et compréhension. Je pense que bien souvent au purgatoire
cela n’a pas duré longtemps et qu’ ‘elle est au Paradis dans la Lumière
de Dieu mais elle me manque tellement. Je n’ai plus envie de rien, je
ne trouve rien de beau même quand c’est très beau. J’ai envie de me
mettre dans un coin et attendre que la mort m’emporte près d’elle.
Rien ne me comble, bien sûr, j’essaie de vivre et d’être le plus naturelle
possible mais c’est un effort constant, ce n’est plus comme Avant, les
années heureuses où j’avais 2 enfants. J’ai peur de perdre Christophe.
J’ai la hantise de le voir partir et de ne plus le revoir. Quand je vois des
enfants je me demande quel destin ils font avoir ? Vont-ils mourir ?
Lorsque tu m’as mis au monde pensais-tu quelle vie cruelle
m’attendait ? Car c’est la chose la plus cruelle qui puisse arriver. On
m’a volé ma fille, on m’a volé son mariage, ses enfants, cette
complicité mère-fille qui aurait fait le bonheur de mes vieux jours.
Pourquoi ? Fanny était une fille extraordinaire et seul son départ me
fait prendre conscience combien on s’aimait !
Je souffre de cette impuissance de n’avoir pas pu sauver Fanny de ce
destin inexorable. Je suis traumatisée par le fait que l’on ait pu
autopsier notre fille si belle, l’a charcuté. Avait-elle droit à cela ? Un
enfant que l’on perd c’est une douleur morale incommensurable mais
c’est aussi une douleur physique. J’ai l’impression tous les jours que
l’on m’arrache les tripes. Je pense aussi que le temps n’y fera rien,
j’aurais toujours le regret de n’avoir pas pu profiter de notre fille et de
nos petits-enfants. On lui arraché son avenir, sa joie de vivre, ses
projets et cela je en peux l’accepter .Pour moi la vie n’est plus un long
fleuve tranquille mais un raz de marée qui vient tous les jours
m’emporter et me détruire petit à petit.
Je ne veux pas que tu sois triste en lisant cette lettre mais à qui
confierais-je mes tourments si ce n’est à sa mère ? Une mère c’est le
cordon ombilical de la vie.
Je sais que tu souffres de me voir malheureuse mais si c’est mon destin
je dois le supporter car il reste Christophe et Jacky mais je ne peux
supporter que Fanny n’est vécu que 19 ans .J’aurais voulu que ce soit
le contraire je vais avoir 44 ans j’ai déjà vécu.
Puisqu’elle est partie il faut que je fasse quelque chose de cette putain
de vie, quelque chose de positif, je ne sais pas quoi encore mais Fanny
le moment voulu m’aidera. Mon chagrin s’intensifie de jour en jour,
c’est une cicatrice béante qui ne se referme pas .Malgré la Foi où je
puisse un peu de force, je n’accepte pas cette cruelle épreuve, je Prie
tous les jours pour qu’elle soit dans la Lumière au-dessus de ce monde
pourri et qu’elle soit heureuse avec ses camarades d’infortune. Mais
c’est un mystère l’Au-Delà et dès je pense que c’est peut-être illusoire
? Je t’aime maman et je pense tous les jours à toi
Sylvie.
Pourquoi c’est la question que l’on se pose au début : Pourquoi ELLE ?
Pourquoi nous ? Pourquoi ce jour-là ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi
? Cela rend fou et il faut très vite se dégager de cette obsession, dès
22
que cela revient, je respire à fond, j’essaye de vider ma tête, je revois
des images positives avec Fanny, j’essaye de retrouver un calme.
« Dans la mort il y a beaucoup plus de rencontres que de
séparations » abbé Pierre
Nous nous rejoignons la maman de Julie et moi, nous devenons sœurs,
comme les doigts de la main, alter-ego. Nous n’avons pas besoin de
parler un simple regard suffit et nous lisons dans les pensées de
l’autre. C’est étrange ces destins qui se rejoignent un jour .Avant le
décès de nos filles c’était un bonjour, un au revoir ! Maintenant c’est
quelque chose auquel je fais attention quand je rencontre une
personne ou simplement quand on me la présente, je m’interroge sur
son rôle qu’elle va jouer dans ma pièce de théâtre personnelle (voir
écriture automatique du ) simple figurant, second rôle ou acteur
principal ?
Je pense sincèrement que nous nous ne rencontrons pas par hasard, il
n’y a pas de hasard et si nous savons nous attarder, écouter les
personnes rencontrées nous nous rendons compte qu’elles ne sont pas
sur notre chemin par hasard. Parfois elles nous accompagnent jusqu’au
bout du chemin et marquent d’une Pierre ce chemin, parfois elles nous
accompagnent jusqu’au bout. « Le hasard est un rendez-vous que l’on
ignore » Francis Cabrel
Il faut tenir compte de nos premières impressions dès fois nous
n’aimons pas ces personnes ou on se méfie d’elles, un sixième sens et
l’avenir nous apprendra que nous n’avions pas tort. Prémonition ?
Parfois par manque de temps, d’écoute et d’égoïsme nous passons à
coté de notre chance à découvrir quelqu’un de bien ;
Donc avec la maman de Julie cela fait tilt !
LA SOPHROLOGUE EN MARS 2000
« L’image de la pensée est féminine puisque…c’est un pouvoir
de conception »
Avec la maman de Julie nous avons rencontré la sophrologue la
première fois ensemble. Je n’arrivais plus à me souvenir de sa voix, son
visage me paraissait plus flou dans mon souvenir, j’avais peur de la
perdre en mémoire visuelle. J’avais appris que cette sophrologue
pouvait aider à mettre en contact avec les défunts. Elle nous a
demandé la cause de leur mort et nous avons bavardé environ 10 mn
.Puis tout à coup, elle nous signale que les filles sont là ! ! ! ! Je suis
interloquée mais un peu sceptique, cela me paraît rapide .Puis elle se
retourne vers moi et dit « Votre fille me dit de vous dire qu’il faut aller
jusqu’au bout pour le procès .Il faut combattre .Vous allez gagner ! »
Pourquoi se retourne-t-elle spécifiquement vers moi ? On lui a pas
parlé de procès, à l’époque on était juste partie civile contre X ? On ne
savait rien.
La séance commence : décontraction (pas facile) l’inspiration,
l’expiration .Puis elle demande de voir un chemin, un lieu que l’on
aime et je dois faire un feu et attendre .J’ai choisi comme endroit Fixin
le bois près du musée Nodot, là où la source coule avec la table en
23
pierre au milieu de foret .Endroit où nous aimions Fanny et moi nous
balader. Tout à coup je vois Fanny, elle approche, elle est habillée avec
son pull gris et son pantalon gris, elle me sourit, elle semble heureuse.
Elle se jette dans mes bras. Nous sommes toutes les 2 assises au coin
du feu. Tout est paisible .Je pleure, je souffre mais je suis heureuse de
revoir Fanny mais par-dessus tout de la « ressentir » .Puis la
sophrologue demande que Fanny jette au feu ses problèmes, elle n’en
a pas vraiment !.Puis elle me demande où se situe mes angoisses, je les
ressens au niveau de la poitrine, elle me demande alors de jeter au feu
mes souffrances .Je jette au feu mais je sens qu’il m’en reste encore.
Le feu se transforme en cendres et en 2 étoiles dans le ciel : Amour et
Compassion.
Je donne Amour à Fanny car il est énorme mon amour pour elle, sans
limite et je garde Compassion pour moi pour m’aider à écouter les
autres, à les comprendre.
Puis la cérémonie des étoiles sur le plexus solaire et le départ, on se
serre très très fort toutes les deux l’une contre l’autre .Je vais mieux
.Ce sera le départ des contacts avec Fanny. Après je la verrais et la
ressentirais tout le temps. Merci Catherine
Puis c’est au tour de Bernadette .C’est poignant.
Pendant la séance, j’ai eu l’impression d’avoir Fanny sur les genoux, on
s’embrassait puis à la fin quand Julie se sépare de sa mère, toujours
dans cette sensation de rêve, je demande à Fanny si elle veut s’en aller
? Elle se lève sans mot et s’en va sur un chemin.
Et là la sophrologue dit « Tiens Fanny me dit au revoir ! Julie est restée
»??????
“Ou bien les observateurs sont des menteurs ou des fous, ou
bien leurs observations sont véridiques. Quand j'affirme, sans
le moindre doute, avoir vu à la fois ma mère et mon neveu en
présence de témoins, alors que tous deux étaient morts, il est
bien clair que j'appartiens à l'une ou à l'autre de ces catégories.
Je laisse à ceux qui me connaissent et à l'ensemble de mon
œuvre de décider”
Arthur Conan DOYLE : "1859 - 1930"
LE 28/05/2000
J’entends cette phrase
« Il faut accepter ce qui est dit, on n’a pas le droit de changer son
karma »
JOUR DE LA FETE DES MERES
J’étouffe, je suffoque, j’ai une forte douleur au niveau du cœur et du
ventre. J’essaie de rester calme et paisible .Je me répète sans arrêt «
Inspire, Expire » .Je suis dans le train pour Paris ou Kiki et Odile
m’attendent .J’ai embrassé Christophe qui dormait avant de partir, le
seul enfant qui me reste. Pourquoi mettre au monde des enfants ?
Pourquoi les élever, se sacrifier, leur donner tout ce qui faut pour
réussir dans la vie et les perdre tragiquement à 19 ans avant qu’ils
n’aient le temps de se prouver qu’ils allaient y arriver .Avant que leurs
rêves d’enfants se réalisent.
24
Je souffre, c’est une douleur gigantesque, incommensurable .Quand
diminuera-t-elle ? Mais est ce que je veux qu’elle diminue ? Peut-être
pas , j’ai l’impression que lorsque je souffre moins , j’oublie Fanny , et
je ne veux pas l’oublier , elle était si fière, elle ne le voudrait pas .Pour
moi Fanny était plus qu’une fille, elle était ma confidente , mon amie ,
un cadeau des Dieux , comme mon fils .Et maintenant avec le recul je
me rends compte qu’elle avait souvent raison , elle était très emportée
, très impulsive , très révoltée par les injustices mais elle n’avait pas
souvent tort même si c’était excessif parfois.
Heureusement nous avons beaucoup d’amis qui nous aident dans cette
terrible épreuve. A part un ou deux qui nous ont tournés le dos, on a
eu des grandes marques d’affection. Ils ont su faire et dire tout ce qu’il
faut au bon moment .Je les bénis et les remercie. Ils ont su nous
écouter, ce qui est très important dans un deuil surtout aussi terrible
que la perte d’un enfant .C’est innommable, quand on perd un parent
on est orphelin, quand on perd un époux on est veuve, mais un enfant
il n’y a pas de nom pour qualifier l’état. Cela me fait du bien de parler
de Fanny même si pour certains c’est trop, je ne me tairais pas, cela
me fait du bien. Perdre un enfant est d’une cruauté inimaginable
.Heureusement pour ceux qui ne l’imaginent pas ! Croire que le temps
efface tout, répare est une absurdité, sermons de psychothérapeutes !
Nous étions une famille ‘réussie’ 2 beaux enfants le choix du roi une
fille, un garçon, un couple parfait, une certaine réussite financière et je
pensais que « Rien ne pouvait nous arriver !» Ce fut le choc la famille
heureuse est devenue la famille malheureuse.
Quelle injustice ! On ne se rend pas compte quand on est dans la
détresse comme les grandes pubs pour fêter un évènement
deviennent des supplices pour ceux qui la voient et l’entendent à la
radio.
La fête des mères est un calvaire pour tous ceux qui ont perdu un
enfant .Cette année 2000 la pub chez But affiche et annonce à la radio
« Bisous, maman, Bisous » PARTOUT .C’était une phrase qu’elle
répétait souvent celle que je préférais.
Est-ce un message ? L’esprit finit toujours par positiver, on croit à une
intervention de l’Au-Delà .Tant mieux, sinon on deviendrait fou ! Fanny
a certainement influencé les publicistes ! ! ! Je trouve cela très beau
d’y penser et cela apaise mon chagrin.
Je t’aime Fanny et mon corps est en manque de tes bisous.
Quand j’ai rendu visite à Odile, la marraine de Christophe, qui est une
amie très chère à mon cœur, et qui nous a bien connu du temps
heureux en famille, elle est bouleversée.
Sa femme de ménage le matin fait le ménage dans une chambre et elle
ouvre un tiroir et de ce tiroir glisse un papier par terre, elle le ramasse
et pousse un cri c’est le faire-part de Fanny !
Quand elle raconte l’histoire à Odile, elle est émue En effet elle n’avait
plus jamais revu ce faire-part .Pourquoi réapparaissait-il le jour de ma
visite ? Peut-être une coïncidence ? Ou un signe de présence pour
signifier je serais là ce soir avec vous ? Sur ce faire part il est écrit :
« Je suis partie et je ne suis jamais revenue……. »
"Quand tu souffres, regarde la douleur en face: elle te
consolera elle-même et t'apprendra quelque chose." Alexandre Dumas
25
Le 29/05/2000
Je vais très mal, demain c’est les 20 ans de Fanny, date insupportable
C’est le premier anniversaire sans Fanny, ce sont ses 20 ans !
Elle était née en 1980 comme Julie pour atteindre 20 ans en l’an
2000.Quel symbole !
On sonne ! C’est le livreur de chez QUELLE qui me demande
«Comment allez-vous ? » Je lui réponds « Très mal, mais pourquoi
cette question ? » « Vous êtes la maman de Fanny ? »
Il me dit qu’il a vu Fanny et Serge ¼ h avant, il l’a embrassé, elle avait
son tee shirt blanc, elle était assise sur le canapé avec une clope ! (Je
t’aime Fanny) puis il est descendu avec Serge fumer une cigarette en
bas sur le seuil de la porte de l’entrée de l’immeuble, Serge ne fumait
pas. Ils n’ont rien senti, aucune odeur de gaz –puis il est parti. Serge
n’avait pas bu, Fanny non plus.
Etrange la veille de son anniversaire de rencontrer ce jeune homme
qui me parle du jour de sa mort !!!!! , J’étais tellement émue, qu’il a
disparu comme il était venu. Je ne l’ai jamais revu.
« Autant que faire ce peu, et sans courber la tête, sois ami avec
tes semblables ; exprime ta vérité calmement et clairement ;
écoute les autres même les plus ennuyeux ou les plus ignorants
: eux aussi ont quelque chose à dire .Fuis l’homme à la voix
haute et autoritaire … »Alain Houziaux
Le 30 mai 2000 JOUR DE SES 20 ANS
Une très belle eucharistie à 8h15 au couvent des béatitudes à Domois.
Avec ces sœurs en communion dont le chant est tellement pur qu’il va
directement à l’oreille de Dieu. Il y a une ambiance sacrée, quelque
chose de serein et cette Icône de la Vierge Marie quelle merveille ! Et
la photo de Fanny sur l’Autel …..
Comme j’aimerais qu’elle soit à coté de nous plutôt que sur l’autel !
Dès fois j’aimerais me réveiller de ce cauchemar. Son père me
murmure « Cela fait du bien » c’est vrai que cela décharge de toutes
les émotions, tu pleures beaucoup, tu lui parles, tu pries, tu lui
demandes de te pardonner d’avoir été aussi injuste, sévère et aussi
exigeante envers elle. Tu lui demandes de te pardonner tout ce que tu
n’as pas compris. De ne pas l’avoir comprise au moment où elle en
avait besoin. Tu pries pour qu’elle soit dans la Lumière de Dieu et
qu’elle soit bien avec Julie, Serge, et Arnaud et toutes les autres
victimes. C’est tout ce que tu peux lui offrir.
Après la messe, tu reprends ta vie comme d’habitude en te mordant
les lèvres, très ,très fort jusqu’au sang pour ne pas pleurer et ne pas
crier. Puis tu travailles frénétiquement pour passer les heures…
Quand je n ‘en peux plus, je me lance à fond dans les activités, dans le
travail, je fais tout sans me laisser une minute de répit, de rêverie
sinon je perds mes repères, j’ai l’impression de couler .Je m’angoisse,
je pense trop, je réfléchis trop. Dès qu’une heure, même en vacances,
se libère dans mon emploi du temps c’est une source d’angoisse. Il
faut que je sois débordée sinon je souffre, et j’ai beaucoup de mal à
retrouver la surface, je me noie, j’ai du mal à respirer, je panique. Je ne
sais plus dire non, ni oui d’ailleurs donc je me lance à fond perdu dans
26
des causes ‘perdues’ qui comme dirait France Gall « des batailles dont
on se fout ».
Mais bon c’est vrai ,quand même, que je crois sincèrement à ce que je
combats depuis la mort de Fanny , j’essaie de m’investir le plus
possible dans la sécurité des accidents dus au gaz et au soutien de la
population dans les catastrophes .Je me donne à fond en espérant
gagner un peu sur cette société qui produit une idéologie de la
puissance matérielle ou des biens matériels qui néglige nos besoins
intérieurs , ceux de l’Esprit et de l’Ame .Cette société qui a génère un
individualisme qui s’est dégradé en égocentrisme . Ces sociétés qui au
détriment des vies humaines privilégient les actionnaires, les actions
en bourse, le mercantilisme et néglige la prévention et la sécurité.
Il y aurait beaucoup à apprendre des vieilles civilisations voire des
cultures dites sous-développées, on les méprise, on méprise leurs
émotions, leurs croyances .Nous sommes depuis 200 ans la seule
société qui vit au milieu de ses ruines, on détruit tout. Les Incas et
autres civilisations (Egypte, mayas, romain etc) ont inscrit dans leur
pierre leur histoire, depuis des millénaires les pierres, les traces se
conservent. Que restera-t-il de notre civilisation ? Nos ordinateurs ?
Nos anciennes civilisations sont mortes quand le culte de la violence
est devenu incontrôlable, seul le pouvoir était la règle. Sommes-nous
arrivés là ? Ces pays qui dépensent plus dans des stocks d’armes voire
d’armes nucléaires que dans le bien-être de leur population :
électricité, eau, école sont-ils à leur apogée? J’espère qu’il y aura une
prise de conscience comme Fanny semble le décrire plus loin dans ses
écritures, sinon les catastrophes l’emporteront .Peut-être une crise
réveillera notre conscience, notre imagination, notre espérance.
Je ne saurai pas survivre sans combattre, savoir ce que je sais et
regarder sa photo sans continuer le combat d’éviter au maximum que
les accidents dus au gaz ne se reproduisent plus, je ne le pourrai pas.
Ce n’est pas grand-chose mais je pense humblement que cette tache
me suffit.
Je me suis toujours indignée contre ces gens suffisants qui pensent
qu’ils ont raison parce qu’ils ont le pouvoir ! Et devant notre fils
Christophe et bientôt nos petits enfants je ne saurai pas baisser les
bras. J’espère que j’ai inculqué cette force et cette rage à notre fils et
bientôt à nos petits-enfants .Une vie sans quête, est une vie fade. J’ai
commencé « chienne de garde » à l’époque la condition de la femme
était désastreuse surtout sur la contraception et l’avortement, j’en
garde un souvenir ému.
« Interrogeons toujours la sincérité de notre intention avant de
la transformer en action » CHEIKH KHALED BENTOUNES XX EME
SIECLE
A SUIVRE…
27