dynamique des invasions biologiques
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AFPP – COLLOQUE RAVAGEURS ET INSECTES INVASIFS ET ÉMERGENTS MONTPELLIER – 21 OCTOBRE 2014 DYNAMIQUE DES INVASIONS BIOLOGIQUES : ROUTES DE COLONISATION ET MODELISATION DE L'EXPANSION CHEZ TETRANYCHUS EVANSI A. MIGEON, P. AUGER ET M. NAVAJAS UMR CBGP (INRA/IRD/Cirad/Montpellier SupAgro), 755 Avenue du Campus Agropolis, 34998 Montferrier-sur-Lez cedex, France. [email protected], [email protected], [email protected] RÉSUMÉ Dans les 20 dernières années, l’acarien rouge de la tomate, Tetranychus evansi, a étendu son aire de répartition et il est devenu une espèce invasive dommageable pour les cultures. Originaire d’Amérique du Sud il a colonisé plusieurs continents y compris l’Europe. Dans cet article nous faisons une mise à jour des données de répartition de cette espèce depuis son premier signalement jusqu’au plus récent. Nous présentons également des données de diversité génétique qui permettent de reconstruire les voies de colonisations qui ont été empruntées ainsi qu’une modélisation de la répartition de cette espèce montrant sa distribution potentielle. Tetranychus evansi étant un ravageur exotique, nous faisons un état des recherches menées sur son contrôle biologique à l’aide d’auxiliaires. Le bilan des connaissances acquises sur cet acarien souligne l’intérêt d’avoir une approche globale des processus d’invasion pour mettre en place des actions visant à limiter l’impact des ravageurs exotiques et pour prévenir leur introduction dans de nouvelles zones géographiques. Mots-clés : Tomate, pullulations, invasion biologique, marqueurs génétiques, modélisation ABSTRACT INVASION BIOLOGY: COLONIZATION PATHWAYS AND EXPANSION MODELLING OF TETRANYCHUS EVANSI In the last two decades the tomato red spider mite, Tetranychus evansi has expanded its geographical distribution emerging as a major invasive agricultural pest. The mite is considered to be native to South America and it has progressively reported from different continents including Europe. Here we present updated data on occurrences, giving an outline of the actual worldwide distribution of this species, from its discovery to the latest reports. We also present data on the genetic diversity of T. evansi that helps to understand the worldwide invasion pathways. We also modelled the potential of T. evansi to colonize new geographical areas. As T. evansi is considered an emerging agricultural pest, we discuss current research on natural enemies potentially useful for its biological control. While summarizing the knowledge on T. evansi, this review outline the interest in having a global overview of invasion processes to help to establish measures to mitigate the impact of invasive alien pests and when possible to prevent their introduction in new geographical areas. Keywords: Tomato, outbreak, invasion, genetic markers, modelling Les espèces exotiques invasives: une préoccupation majeure pour l’agriculture L’accroissement des échanges commerciaux a favorisé la diffusion de nombreux ravageurs exotiques à un niveau devenu problématique. Les conséquences des invasions biologiques sont multiples. En plus de l’impact qu’elles peuvent avoir sur l’environnement (compétition avec les espèces autochtones etc.), les espèces invasives sont souvent dommageables aux agrosystèmes (Pimentel 2000). Le nombre d’acariens tétranyques ou Tetranychidae (principale famille d’acariens ravageurs des cultures) exotiques apparus en Europe est en constante augmentation (Navajas et al. 2010) et la majorité d’entre eux sont considérés nuisibles aux cultures. Le programme européen DAISIE (Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe : http://www.europe-aliens.org/) consacré au suivi des espèces invasives sur le continent a d’ailleurs permis de mettre en évidence l’importance croissante des invasions biologiques en Europe. Les principaux ravageurs des cultures sous nos climats tempérés sont des espèces allochtones (Mack et al. 2000; Kenis et al. 2007). Chez les Tetranychidae, les espèces invasives sont majoritairemant issues d’autres régions tempérées (Navajas et al. 2010). Cependant, de plus en plus d’espèces tropicales sont observées en Europe (Figure 1). Le bassin méditerranéen est le plus touché notamment du fait de la culture de plantes subtropicales et tropicales comme les agrumes et l’avocat (Navajas et al. 2010). Figure 1 : Nombre et origine des espèces d’acariens Tetranychidae exotiques observées en Europe depuis 1950. Données compilées à partir de (Navajas et al. 2010). Number and origin of Tetranychidae alien species observed in Europe since 1950. Data compiled from (Navajas et al. 2010). L’acarien rouge de la tomate, Tetranychus evansi : une espèce venue d’ailleurs Tetranychus evansi Baker & Pritchard (Acari: Tetranychidae) a été décrit en 1952 dans le Nord-Est du Brésil (Silva 1954). Un peu plus tard il était trouvé à l’Ile Maurice (Baker & Pritchard 1960) et dans différentes localités du sud des Etats-Unis (Oatman et al. 1967). Depuis lors, cet acarien s’est répandu à travers le monde. On le trouve dans plusieurs îles de l’océan Indien, plusieurs pays d’Afrique et d’Europe et dans le Pacifique comme à Hawaii et à Taiwan (voir Migeon et Dorkeld (2006-2014) pour la distribution complète de cette espèce). Dans le bassin méditerranéen cet acarien est signalé au Maroc (El-Jaouani 1988), en Tunisie et dans l’Europe du sud comme au Portugal (Ferreira & Carmona 1995; Bolland & Vala 2000), en Espagne (Ferragut & Escudero 1999; Aucejo et al. 2003) (Ferragut & Escudero 1999; Aucejo et al. 2003) et en France (Migeon 2005). Plus récemment il a été trouvé en Italie (Castagnoli et al. 2006), en Crète (Tsagkarakou et al. 2007) et en Israël (Ben-David et al. 2007) (Figure 2). Figure 2 : Carte des observations de Tetranychus evansi compilées à partir de la bibliographie et de nos observations personnelles. Map showing the distribution of Tetranychus evansi occurrences compiled from both literature and personal observations. Tetranychus evansi s’attaque principalement aux solanacées qu’elles soient sauvages, ornementales ou maraîchères (Migeon & Dorkeld 2006-2014) et il est considéré comme un ravageur majeur de la tomate. A ce jour plusieurs cas de résistance à des pesticides ont été rapportés notamment en Afrique (Sibanda et al. 2000; Saunyama & Knapp 2003; Duverney et al. 2005). L’importance des cultures de solanacées, aussi bien en cultures protégées qu’en plein champ, au sein de la zone OEPP (Organisation Européenne pour la Protection des Plantes) et le fort potentiel invasif de T. evansi ont conduit cette organisation à placer cette espèce dans sa liste d’alerte (EPPO 2004). Cet acarien est connu pour ses dommages importants causés aux cultures maraîchères sur la côte méditerranéenne espagnole (Escudero & Ferragut 2005a). En France, sa présence est actuellement limitée aux départements des Pyrénées-Orientales, de l’Aude, du Var et des AlpesMaritimes où, pour ce dernier, il a pu causer d’importants dégâts à des cultures de tomate sous tunnel dans la basse vallée du Var (Figure 3). Figure 3 : Carte des observations françaises de Tetranychus evansi. Les photos représentent un couple d’adultes de Tetranychus evansi (femelle en haut, mâle en bas) et une pulluation observée dans la basse vallée du Var (Alpes-Maritimes) en octobre 2007. Map showing the distribution of Tetranychus evansi French occurrences. Photos (top right) of both female (top of the photo) and male (bottom of the photo). Pullulation pictures were taken in Var lower valley (Alpes-Maritime) under a plastic tunnel in October 2007. Nous avons publié plusieurs outils d’aide à la détermination pour cette espèce, qui peut être confondue dans le bassin méditerranéen avec Tetranychus urticae forme rouge (Auger et al. 2013) ou Tetranychus ludeni (Migeon 2007; EPPO 2013). Utilisation de marqueurs génétiques pour reconstituer les routes d’invasion des ravageurs Jusqu’à une date récente, l’évaluation de la répartition potentielle des espèces invasives se faisait principalement par une approche écologique. Mais l’apport des techniques de génétique des populations a permis de mieux appréhender la dynamique des invasions. Il est ainsi possible en comparant la structure génétique des populations présentes dans l’aire envahie à celle des populations de l’aire native, de retrouver la ou les populations qui sont à l’origine de l’invasion et de comprendre comment elles se sont diffusées (ex. Muirhead et al. (2008); Caldera et al. (2008)). Dans le cas de T. evansi, une analyse génétique conduite par notre équipe avec des échantillons représentatifs de sa distribution actuelle a permis de reconstituer l’histoire de l’invasion du monde et d’en souligner les grandes étapes, depuis son introduction du Brésil vers l’Afrique jusqu’à l’Europe et l’Asie (Boubou et al. 2011). Lors du processus d’invasion une réduction de la diversité génétique due au nombre réduits d’individus à l’origine de la colonisation est généralement observée, phénomène de goulot d’étranglement ou « genetic bottleneck ». En comparant alors la diversité génétique de chaque population échantillonnée il est possible de faire des hypothèses sur l’origine (aire native) de l’espèce et sur les voies empruntées lors du processus de colonisation. A cette fin, la diversité génétique de séquences d’ADN a été estimée avec un fragement (868 paires de bases) d’un gène mitochondrial, la Cytochrome Oxydase I (COI) et un fragment (1137 paires de bases) d’un gène nucléaire (ITS). Au final 10 types de séquences (ou haplotypes) de COI ont été identifiés. La plus grande diversité génétique est observée au Brésil où 5 des 10 haplotypes sont réprésentés ce qui est cohérent avec l’hypothèse de l’origine sud américaine de T. evansi. Figure 4 : Répartition mondiale des deux clades de Tetranychus evansi : en jaune le clade 1, le plus répandu ; en violet le clade 2 limité au Brésil, au Portugal et aux régions transfrontalières de la Catalogne (France et Espagne). Données compilées de (Boubou et al. 2011; Meynard et al. 2013). Map showing the distribution of Tetranychus evansi clades. Yellow: clade 1 the wideler spread; purple : clade 2 restricted to Brasil, Portugal and French and Spanish Catalonia. Data from (Boubou et al. 2011; Meynard et al. 2013). Le second point important mis en évidence dans cette étude avec les deux marqueurs (ITS et COI) est la présence de deux clades ou groupes génétiques parmi les populations. La distribution mondiale de ces deux clades est représentée Figure 4). Il apparait clairement que le premier clade est plus largement distribué à travers le monde que le second. D’autre part, alors que les deux clades sont présents en Amérique du sud et en Europe du sud, seuls les individus appartenant au clade 1 sont présents en Afrique et en Asie. Les acariens appartenant au premier clade semblent avoir un potentiel invasif plus important et ils sont aussi sujets à de fortes pullulations (Wene 1956; Oatman et al. 1967; Qureshi et al. 1969; Migeon 2007; Migeon et al. 2009). Face à ces différences importantes et pour lever toute ambiguité sur la conspécificité des deux clades, des études basées à la fois sur des expérimentations de croisements en laboratoire et sur des marqueurs génétiques microsatellites ont montré que les acariens de ces deux clades sont interféconds, au laboratoire (Gotoh et al. 2009) et dans la nature (Boubou et al. 2012). L’étude fine de la structure des populations de T. evansi à l’intérieur des deux clades (I et II) réalisée aussi à l’aide de marqueurs microsatellites et complétée par des analyses d’approximations Bayésiennes (ABC), a permis de confimer l’aire d’origine de l’espèce, de retracer les voies de propagation de T. evansi dans son aire actuelle de distribution depuis l’Amérique du Sud (Boubou et al. 2012) (Figure 5) et de dater les différents évènements d’introductions. Figure 5 : Scénario le plus problable des routes d’invasion de Tetranychus evansi d’Amérique du Sud en direction de l’Afrique et de l’Europe. Les codes couleurs utilisés sont ceux de la figure 4. D’après (Boubou et al. 2012). Most likely scenario of invasion describing the routes of introduction of Tetranychus evansi from South America into Africa and Europe. The arrows indicate the most likely pathway. See figure 4 for color codes. From (Boubou et al. 2012). Modèles pour prédire la progression des invasions La bonne connaissance de la distribution des ravageurs est capitale pour le contrôle des invasions. Cette connaissance précise permet de prédire leur distribution potentielle ce qui est très utile pour la gestion du risque d’extension des ravageurs à de nouvelles zones géographiques (Sutherst 2003; Kriticos et al. 2011). Une attention particulière doit être portée sur les espèces invasives dans le contexte du réchauffement climatique puisque celui-ci pourrait favoriser un peu plus leur expansion (Huang et al. 2011). On sait que l’augmentation des températures et des périodes de sécheresse peuvent favoriser le développement de certains tétranyques. La modélisation peut être un outil performant à la fois pour estimer l’aire de distribution potentielle actuelle mais aussi pour prédire l’aire de répartition future des espèces sous plusieurs scénarios de changement climatique et donc pour évaluer les risques de colonisation de nouveaux environnements et en estimer l’impact. Les données issues de ces modèles sont d’une grande valeur pour dresser des listes efficientes d’espèces de quarantaine. La modélisation de niches environnementales (niche modelling) consiste à mettre en relation des données d’occurrences, avec des données environnementales en appliquant des modèles statistiques, qui sont par la suite utilisés pour générer des cartes de répartition potentielle. Migeon et al. (2009) ont modélisé la distribution potentielle actuelle à l’échelle mondiale de T. evansi en utilisant le programme CLIMEX 2.0 (Sutherst & Maywald 1985; Sutherst et al. 2004) à partir des occurences connues dans son aire d’origine et dans les aires envahies. Les résultats font apparaître que des zones d’ores et déjà colonisées pourraient l’être plus intensément comme c’est le cas pour le bassin méditerranéen, l’Afrique sub-saharienne et certaines provinces de la Chine comme le Fujian. Des zones encore indemnes comme l’Australie et le sud-est asiatique apparaissent également comme des aires très favorables à cet acarien. Meynard et al. (2013) à l’aide d’autres modèles statistiques ont travaillé sur la réparttion future et sur les différences de distribution entre les deux clades. Les résultats mettent en évidence une niche potentielle plus étendue pour le clade 1 comparativement au clade 2, suggérant que les différences de répartition actuelle de ces deux clades dans l’aire d’introduction (voir Figure 4) ne résultent pas uniquement d’un processus historique ou stochastique mais sont aussi le résultat d’une plus large plasticité du clade 1, le plus invasif. Le risque phytosanitaire futur associé à cette espèce devrait augmenter dans certaines parties d’Europe et décroître dans les zones tropicales. La modélisation de la distribution des espèces est également très utile pour orienter les recherches d’ennemis naturels des ravageurs. En connaissant les caractéristiques climatiques d’une zone géographique nouvellement colonisée par le ravageur invasif il est alors possible de choisir les zones à prospecter prioritairement dans la zone d’origine : celles ayant un climat le plus proche possible de la zone envahie pour espérer trouver des auxiliaires pré-adaptés à ces conditions. Par exemple, c’est cette démarche qui a été suivie par (Fiaboe et al. 2006) lors de la recherche d’auxiliaires de T. evansi en Amérique du Sud. Contrôle biologique de T. evansi : potentiel et objectifs Le fait que T. evansi soit devenu une nouvelle menace pour les cultures de solanacées a engendré de très nombreuses recherches ayant pour objectif son contrôle biologique. Trouver des ennemis naturels n’a pas été une tâche facile. En effet, les prédateurs utilisés à travers le monde pour contrôler les acariens phytophages dans diverses cultures sont peu ou pas efficaces pour contrôler T. evansi (Escudero & Ferragut 2005b; Koller et al. 2007); Van Houten et al., 2013) notamment sur la tomate et sans que l’on en connaisse les raisons. Depuis 2008, une espèce de Phytoseiidae originaire d’Amérique du Sud, Phytoseiulus longipes, a donné des résultats très prometteurs (Ferrero et al. 2007; Furtado et al. 2007). A ce jour il n’est toujours pas commercialisé, sa trop grande spécificité vis-à-vis de T. evansi lui conférant une efficacité très réduite pour contrôler les autres acariens ravageurs couramment rencontrés. Dans les milieux naturels, d’autres espèces de Phytoseiidae ont été signalées sur la tomate et les solanacées, suggérant que certaines d’entre elles ou au moins certaines populations de prédateurs seraient capables de se développer sur ces plantes (Moraes & McMurtry 1986; Moraes et al. 2004) pour y contrôler les populations de T. evansi. On entrevoit ici une voie de recherche prometteuse. Trouver des solutions de contrôle biologique de T.evansi en culture de tomate permettrait de répondre à une problématique importante qui actuellement nécessite l’usage de produits phytosanitaires dont les effets non-intentionnels peuvent remettre en question certains programmes de Protection Biologique Intégrée. Identifier les risques phytosanitaires émergeants: l’utilité des Bases de données La gestion des espèces invasives implique des interventions à des niveaux variés. Le premier consiste à éviter les introductions d’espèces exotiques. Comme le rythme des introductions ne ralentit pas, avoir des informations pertinentes et fiables sur les occurrences des ravageurs est essentiel pour la prévention d’autant plus que cette approcheest efficace et a un coût réduit. Dans ce but, les bases de données constituent des outils particulièrement puissants pour rassembler et rendre rapidement accessible toute l’information disponible sur les espèces cibles. Cela permet de connaître leur répartition mondiale actuelle mais aussi la progression dans le temps de la colonisation de nouvelles zones géographiques, des milieux et des plantes hôtes. Ces informations sont d’une grande utilité, en permettant d’avoir un aperçu global du potentiel invasif des espèces elles facilitent la veille des risques phytosanitaires émergeants. Spidermiteweb : la base de données des Tetranychidae La base de données Spider Mites Web est disponible en ligne (http://www1.montpellier.inra.fr/CBGP/spmweb/). Construite au départ comme un outil de recherche, du fait de son contenu elle a également acquis une visée opérationnelle. Elle décrit l’intégralité des espèces connues et, pour chacune, elle rassemble, avec la bibliographie associée, les données de nomenclature et de répartition ainsi que les plantes hôtes concernées. Dans un contexte d'échanges mondiaux, une telle synthèse fournit des outils de diagnostic, de reconstruction des voies de colonisation et de prévention de bioagresseurs émergeants. Conclusion Reconstruire les voies de colonisation des espèces exotiques est un point essentiel sur lequel reposent les approches de gestion durable et efficace des espèces invasives. Cette approche permet de définir les stratégies permettant de prévenir les nouvelles introductions grâce à une vigilance accrue (avec un suivi spécifique et des mesures de quarantaine) portant sur des espèces clefs (ex. (Sved et al. 2003; Miller et al. 2005; Rollins et al. 2009; Thibault et al. 2009; Lombaert et al. 2011). L’identification des sources d’introductions et des conditions climatiques qui leurs sont associées permettent de prédire la distribution des ravageurs exotiques dans les zones d’introductions (Kolar & Lodge 2001). La mise en évidence de l’aire native de l’espèce invasive permet d’optimiser la recherche d’auxiliaires qui pourront être utilisés pour le contrôle biologique (Roderick & Navajas 2003). L’ensemble de ces outils et mesures participent à réduire le risque d’invasion ou permettent de limiter l’impact des invasions récentes. BIBLIOGRAPHIE Aucejo S., Foo M., Gimeno E., Gomez-Cadenas A., Monfort R., Obiol F., Prades E., Ramis M., Ripolles J., Tirado V., Zaragoza L., Jacas J. & Martinez-Ferrer M.T. (2003). Management of Tetranychus urticae in citrus in Spain: acarofauna associated to weeds. Bull Oilb/Srop, 26, 213-220. Auger P., Migeon A., Ueckermann E.A., Tiedt L. & Navajas M. 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