Garibaldi du jeudi 5 octobre 2006 de 19 h 00 à 21 h 00 à l`é
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Garibaldi du jeudi 5 octobre 2006 de 19 h 00 à 21 h 00 à l`é
Compte-rendu de la réunion du Conseil de quartier Cambronne - Garibaldi du jeudi 5 octobre 2006 de 19 h 00 à 21 h 00 à l’école élémentaire 19, rue Blomet Thèmes : Présentation du projet de modernisation de l’hôpital Necker Enfants Malades ; l’actualité du quartier. Etaient présents : Madame Géraldine CARRÉ, Adjoint au Maire du 15ème arrondissement, chargé des Conseils de quartier Cambronne-Garibaldi et Violet-Commerce Collège des Personnalités Qualifiées : Monsieur François PERRET, Directeur Adjoint du groupe Hospitalier Necker-Enfants Malades Monsieur Serge SAUNIER, Intendant du Lycée technique Fresnel Collège des particuliers : Madame Anne HERVÉ Monsieur Jean-Louis MOULIN Madame Simonne LECERF Madame Micheline BOURNY-THAUMIAUX Monsieur Serge TESTARD Madame Laurence MOROSINI Madame Marie-Antoinette PRINCE Madame Roselyne BRIERE Monsieur Jean-Pierre LE GOFF Collège des associations : Monsieur Eric EHLERS, Responsable 15ème de l’Association des Usagers des Transports – FNAUT Ile de France Madame Brigitte DEPOUILLY, AP du 15ème arrondissement Monsieur Hubert COUDERT, Président AFC Notre Dame du LYS Etait excusée : Madame Marie-Antoinette MONDOLONI Etaient invités : Madame Isabelle LESAGE, Directrice de l’Hôpital Necker/Enfants Malades Professeur REVILLON, Hôpital Necker/Enfants Malades Monsieur Philippe GAZEAU, Architecte 1 Madame Géraldine CARRE : Bonsoir à tous. Merci d’être venus participer à ce conseil de rentrée pour le quartier Cambronne-Garibaldi. Notre thème de ce soir porte sur les travaux de modernisation de l’hôpital Necker Enfants Malades. C’est un sujet que les conseillers de quartier souhaitaient vraiment mettre à l’ordre du jour. Je remercie la direction de l’hôpital d’avoir répondu à notre demande. Nous avons aussi envoyé une information au conseil de quartier voisin. Pour présenter ce projet, nous accueillons ce soir Madame Isabelle Lesage, directrice de l’hôpital Necker Enfants Malades. Madame Lesage est venue accompagnée de Monsieur François Perret, directeur adjoint. Il est également membre de ce conseil de quartier dans le collège des personnalités qualifiées. Monsieur Philippe Gazeau, architecte du projet, est à la gauche de Madame Lesage. A gauche de Monsieur Gazeau, est assis le Professeur Révillon. Je vous remercie tous sincèrement d’être venus ce soir devant nous. Monsieur Perin, Président de la Société Historique et Archéologique du 15ème est excusé, ainsi que Madame Mondolini, conseiller de quartier. Avant de passer la parole à Madame Lesage, j’ai quelques annonces à faire. Suite à la démission de Madame Claudie Gaunet, conseillère de quartier Cambronne Garibaldi et membre du collège des associations, représentant l’Union locale des délégués départementaux de l’Education Nationale, nous accueillons ce soir pour la remplacer un nouveau conseiller de quartier, Madame Brigitte Depouilly, représentant l’association Aménagement Population du quinzième arrondissement. Je remercie, à cette occasion, Claudie Gaunet pour son engagement dans ce conseil. Notre réunion va durer deux heures. Nous sommes dans le préau d’une école. Nous devons impérativement terminer notre réunion à 21 heures. Une directive de la Mairie de Paris nous demande de ne pas occuper les lieux au-delà de 21 heures 30, et il nous faut du temps pour ranger la salle. Notre ordre du jour comporte un deuxième point : l’actualité du quartier. J’apporte habituellement des réponses à vos demandes. J’ai préféré, ce soir, vous préparer un document écrit pour ce suivi des demandes. Je sais, par expérience, que lorsque nous avons un thème d’importance comme ce soir, nous n’avons pas toujours le temps d’aborder ce sujet. N’hésitez pas à inscrire vos demandes dans le cahier à l’entrée de la salle. Elles seront traitées. Voici comment nous avons prévu la répartition du temps, ce soir : 45 minutes pour la présentation du projet par l’équipe de l’hôpital, une heure pour répondre à vos questions. Nous essaierons de garder quinze minutes en fin de séance pour dialoguer autour de la maquette. Madame Isabelle LESAGE : Bonsoir. Nous sommes très contents d’être avec vous ce soir, même si nous savons que le dialogue n’est pas toujours simple entre une grande institution comme l’hôpital Necker et les habitants du quartier autour. Nous n’avons pas souvent l’occasion de nous rencontrer. Certains d’entre vous étaient peut-être à la réunion publique que nous avons organisée le 9 décembre. Il y avait beaucoup de monde et il était peut-être un peu difficile d’échanger, même si certains sont restés après. C’est pour cette raison que nous sommes venus avec toute une équipe. François Perret dirige le projet dans l’équipe de direction de Necker. L’architecte Philippe Gazeau est à la tête de la maîtrise d’œuvre. Le bureau d’études est aussi dans la salle. Le professeur Yann Révillon est chirurgien viscéral. Il est l’un des membres éminents du corps médical qui va trouver place dans le nouveau bâtiment Laennec. Si nous sommes là pour vous présenter le projet, c’est parce que nous savons que vous avez beaucoup de questions, qu’il y a des inquiétudes. Nous avons vu lors de la réunion du 9 décembre et de l’enquête qui avait été faite auparavant à quel point les habitants du quartier étaient attachés à l’hôpital Necker et à son environnement. Ici, c’est un conseil de quartier. Il y a déjà trois quartiers autour de l’hôpital rien que pour le quinzième arrondissement. Il y a aussi le sixième et le septième arrondissement. Beaucoup de quartiers sont concernés et attachent de l’importance à cet hôpital. 4 500 professionnels travaillent à Necker. Il y a mille médecins mais aussi mille infirmières et mille aides-soignants. Il y a environ 150 métiers. Ils traversent le quartier pour venir y travailler. Beaucoup y habitent aussi. Ils sont aussi très attachés à maintenir cet hôpital ouvert sur son quartier. Cet hôpital a 2 une notoriété nationale et internationale qui dépasse le périmètre immédiat. C’est aussi un centre d’urgences pédiatriques. A l’occasion des questions, nous reviendrons peut-être sur l’évolution du secteur adulte bien que l’opération dont nous allons parler concerne les enfants. Nous sommes très attachés à ouvrir davantage cet hôpital. Vous allez voir de quelle manière nous proposons de le faire. Nous allons vous présenter les raisons pour lesquelles le projet qui est présenté en maquette a été dessiné à cet endroit et de cette manière. Je remercie Madame Carré qui a organisé cette rencontre et qui nous donne la parole. Je souhaite que ce temps nous permette de nous écouter mutuellement. Nous répondrons à toutes vos questions très franchement sans aucune langue de bois. Nous sommes vraiment venus vous montrer le projet et pourquoi il a été conçu de cette manière. Necker Enfants Malades est un hôpital ancien. Il est issu de la fusion des Enfants Malades, remontant à 1778, avec l’hôpital Necker pour adultes. Ces deux hôpitaux ont fusionné en 1926. Nous voyons là que l’héritage de ces deux siècles consiste en 28 bâtiments dispersés dont 11 consacrés à l’hospitalisation. Ils sont enchevêtrés. Ils ont poussé au fil des décennies et des siècles. Aujourd’hui, ils ne nous permettent plus de soigner. Ils ne sont plus aux normes. Ils sont complètement éclatés. Les locaux sont, pour la majorité d’entre eux, très vétustes. Des chambres font six mètres carrés. Les mères dorment par terre. Nous ne pouvons pas rénover ces chambres car la structure du bâtiment ne permet pas de le faire. Les activités sont réparties d’une manière qui ne correspond pas à ce dont nous avons besoin aujourd’hui pour soigner. Je vous donne un exemple. Un enfant va naître à la maternité dans le bâtiment de Sèvres. Il est atteint d’une malformation. Notre maternité est spécialisée en médecine fœtale. Les enfants viennent de loin pour naître ici et être tout de suite opérés par Monsieur Révillon qui opère des bébés de quelques jours atteint de malformations graves. Si un enfant né ici a une malformation cardiaque, il doit aller à la cardiologie qui est ici, puis à la réanimation, qui est ici. Ensuite, l’IRM est ici. Il faut donc circuler en surface pour aller de l’un à l’autre. Pour faire un hôpital moderne aujourd’hui, nous avons besoin de rassembler des plateaux d’une certaine taille pour avoir à côté les urgences et l’accueil des enfants polytraumatisés. Les Enfants Malades sont le seul centre de neurochirurgie pédiatrique de France. Grâce au rassemblement de toutes les disciplines qui sont sur le site, nous recevons les enfants qui ont besoin, à la fois, de la neurochirurgie, de la chirurgie orthopédique, de la chirurgie ORL et des réanimateurs spécialisés pédiatriques de toute l’Ile-de-France. Nous avons donc besoin de regrouper ces spécialités qui sont aujourd’hui dispersées : les urgences, les salles d’accueil des polytraumatisés, les blocs opératoires, la salle de réveil. Tout cet ensemble fait un plateau qui ne peut plus être séparé sur plusieurs bâtiments. Toutes les grandes capitales qui rénovent leurs hôpitaux d’enfants font la même chose. Ils installent, par exemple, à côté, la cardiologie, le cathétérisme cardiaque, la chirurgie cardiaque, les réanimations cardiaques, les blocs opératoires cardiaques. Pour nous, c’est une obligation. Pourquoi avons-nous dû reconstruire avec cette difficulté de continuer à exploiter le site tout en reconstruisant ? Beaucoup de disciplines faites à Necker ne le sont pas ailleurs en Ile-de-France. Il n’était donc pas possible de fermer l’hôpital pour le reconstruire et le rouvrir après. Nous devions donc trouver les solutions architecturales qui nous permettent à soigner, à tout moment, dans nos locaux, et seulement après, détruire les bâtiments qui ne sont plus aux normes et dont l’activité va être transférée dans le nouveau bâtiment. Vous avez le titre « l’hôpital asphyxié ». Il a été étudié la possibilité de le fermer s’il n’était pas possible de le rénover. Nous ne pouvions plus continuer à l’exploiter sans le moderniser profondément. L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris et la Mairie de Paris ont fait le choix de préserver cet hôpital sur le site ici à Duroc. Historiquement, il est là depuis 1802 pour l’hôpital pédiatrique. C’est une référence non seulement internationale, mais également très liée à la faculté de médecine et aux unités de recherche. Nous avons 23 unités de recherche sur le site. La priorité a été de préserver cet ensemble extraordinaire de compétences et de spécialités médicales. 3 Pour choisir l’équipe de maîtrise d’œuvre architecturale, l’Assistance Publique a procédé à une démarche particulière. Après une mise en concurrence, cela a consisté à choisir trois architectes en marché de définition. Nous leur avons posé la question : où peut-on construire le nouveau bâtiment mère – enfant ? Les trois équipes d’architectes ont planché sur cette question. Ils sont arrivés tous les trois à la même conclusion. La seule solution possible était de construire à l’angle. Monsieur Gazeau vous expliquera ensuite pourquoi. Le projet a pris du temps car, à chaque fois, les discussions avec les Bâtiments de France ou avec les utilisateurs obligeaient à coordonner de très nombreuses contraintes : continuer à exploiter, respecter le patrimoine historique du carré Necker, garantir que les différentes étapes du chantier pourraient être financées par l’AP-HP. Heureusement, le plan « hôpital 2007 » est arrivé et nous a donné une bouffée d’oxygène pour le financement. Il s’agit d’une grosse opération, et il faut mobiliser les financements importants. Les trois architectes ayant fait chacun leur esquisse au même endroit, cela nous a permis de sélectionner sur la base d’une commission et des critères précis l’équipe de Philippe Gazeau comme répondant aux prescriptions du concours. Monsieur Gazeau, vous allez nous présenter votre projet. Monsieur Philippe GAZEAU : Merci. Bonsoir. Comme vient de le dire Madame Lesage, le projet que nous allons vous présenter est issu d’une réflexion pluridisciplinaire avec beaucoup d’intervenants à commencer par les utilisateurs, les médecins, les ingénieurs et les architectes. Ils travaillent depuis maintenant quatre ans. L’étude de définition, la mise en concours, a duré deux ans. Elle était assez passionnante. Quand on nous a passé cette commande de concours, l’APHP n’était pas vraiment sûre que la réalisation de cette opération soit possible. Il y avait des craintes que nous soyons obligés de finalement fermer le bâtiment. A l’issue de ces deux ans, nous avons eu la chance d’être déclarés lauréats. Depuis deux ans, nous faisons des études sur un projet qui va aboutir à la construction de ce bâtiment. Tout cela pour dire que le projet a été extrêmement et mûrement réfléchi pendant quatre ans. Nous avons passé au crible toutes les contraintes, toutes les possibilités, les impasses, les impossibilités. Pendant l’étude de définition, nous avons essayé tous les scenarii possibles d’implantation sur le site. Il s’est avéré qu’un seul scénario était possible pour réunir toutes les contraintes. Je présente d’abord le site et la situation actuelle. D’un point de vue architectural et urbain, il y a de graves problèmes. Les bâtiments de l’hôpital Necker sont très peu représentatifs de l’institution, de l’activité et surtout de l’excellence médicale de l’hôpital. Sur la rue de Sèvres ou sur la rue de Vaugirard, nous sommes vraiment derrière des murs sinistres qui représentent assez peu l’univers particulier de l’hôpital. Il y a très peu d’ouverture de l’îlot hospitalier sur son quartier. C’est d’ailleurs assez fréquent dans ces grandes emprises institutionnelles. Tout est fait pour que le fonctionnement de l’hôpital soit autarcique. Nous avons beaucoup réfléchi sur ce point. C’était vraiment une donnée de base. A partir du moment où nous voulions moderniser le site, le métamorphoser et rénover le bâtiment, il y avait aussi cette notion d’inscrire et d’intégrer de manière plus forte l’hôpital dans son quartier. Quand on rentre, nous constatons un certain nombre de dysfonctionnements assez forts et qui pèsent beaucoup sur la vie de l’hôpital. Je ne vais pas retracer toute l’histoire. Depuis la fin du XIXe siècle, il y a eu un certain nombre de constructions qui se sont faites sans schéma directeur. Cela a abouti à une succession chaotique de bâtiments faits dans l’urgence, mais sûrement avec de très bonnes intentions médicales. Entre la fin de la guerre et les années 70, il suffisait qu’un grand patron ait l’oreille du Premier Ministre pour qu’il ait son pavillon ou son bâtiment plus vite. Les choses se passaient comme cela. Nous sommes arrivés à une situation d’asphyxie totale, pas du tout satisfaisante du point de vue architectural, mais surtout complètement bloquante pour le fonctionnement de l’hôpital. Tous ces bâtiments sont obsolètes et finalement inadaptés. Je parlais de l’hôpital avec les rues de Vaugirard et de Sèvres. Nous voyons bien aussi le rapport aux limites, à l’arrière du square du Croisic. Nous voyons le résultat avec ce système de construction 4 empirique, sans réflexion. Les bâtiments sont totalement dépassés. C’est assez scandaleux. Ce sont justement les bâtiments de la cardiologie. Des premières mondiales y sont faites, mais les équipes médicales travaillent dans des situations vraiment inconfortables. Ces situations sont vraiment difficiles à supporter. L’autre conséquence de ces constructions anarchiques est une grande difficulté pour s’orienter dans ce site. L’hôpital est effectivement obligé de distribuer des plans avec des couleurs. Même avec toutes les attentions d’accueil à l’entrée de l’hôpital, on a beaucoup de mal à se repérer dans ce dédale de bâtiments et de pavillons d’échelles totalement différentes. Je décris des situations que nous retrouvons dans d’autres hôpitaux. L’espace extérieur est complètement colonisé par le parking des voitures. Là aussi, nous avons eu une grande réflexion. Il nous a paru insensé d’abandonner tout l’intérieur de l’îlot aux voitures. Nous avons trouvé une solution pour les enlever définitivement et mettre un peu plus de paysage à la place. Cette photo est très importante. Elle permet de comprendre la logique d’implantation du bâtiment. Les deux principales contraintes que nous avions dans notre cahier des charges du concours était, d’une part que nous ne pouvions pas, pendant tout le temps de la construction du nouveau bâtiment, démolir les deux bâtiments en orange, ceux de la cardiologie, la tour CCI L1 et le bâtiment CCI L2, bâtiment long en briques. Nous ne pouvions donc pas construire au centre de la parcelle. La deuxième contrainte extrêmement importante concerne l’essence d’un hôpital moderne qui rassemble des activités ultra sensibles, très chaudes sur une géométrie extrêmement efficace et rassemblée. Il faut trouver la géométrie où nous aurions les proximités les plus faciles. Voici le plan du bâtiment tel qu’il va être construit. Ce niveau s’appelle le plateau technique. Il regroupe l’arrivée des urgences, le service de l’imagerie avec les scanners et les IRM, le bloc opératoire en liaison avec l’imagerie et la salle de réveil. Dans un hôpital moderne, cet ensemble-là doit être rassemblé sur un seul niveau et de la façon la plus regroupée possible. Les liaisons doivent se faire avec des temps comptés en secondes. Les contraintes sont donc vraiment très fortes. Cette surface-là fait donc 12 000 mètres carrés. Nous devions mettre 12 000 mètres carrés dans un endroit qui, finalement, ne pouvait pas être ici, aurait pu être là, mais à ce moment-là, il fallait démolir le carré Necker. Nous avons envisagé cette solution. Nous en avons discuté avec les Bâtiments de France qui s’y sont opposés. Vous avez là le bâtiment Sèvres qui est une partie de l’hospitalisation adulte. Ici aussi, tous ces bâtiments servent la logistique. Vous avez encore ici la clinique Robert Debré pour les enfants. Nous sommes arrivés à la conclusion que le seul endroit où nous pouvions construire ce plateau de 12 000 mètres carrés, le socle de notre nouvel hôpital, sans démolir ces bâtiments-là pendant la construction, était dans l’angle. Pourquoi avons-nous marqué au-dessus de cette image « tirer parti des contraintes du site » ? Nous allons essayer de tirer au maximum le parti des contraintes très lourdes qui nous imposent de nous mettre à l’angle du site. Nous allons essayer d’en tirer parti, notamment par rapport à tous les dysfonctionnements architecturaux ou urbains dont nous venons de parler. En nous mettant ici, nous nous apercevons que l’hôpital prend naturellement position sur la Place Léon-Paul Fargue et va avoir un rapport très fort avec le quartier. Il va, tout à coup, avoir une visibilité beaucoup plus forte. Il y a une deuxième conséquence. Une fois que nous aurons construit le bâtiment Laennec, nous allons pouvoir démolir les bâtiments en orange. Nous libérons ce grand espace central qui va devenir un très grand jardin. Tout un travail a été fait et nous a permis de nous conforter dans notre solution. Nous avons trouvé le bon endroit pour répondre à la fonctionnalité médicale, pour répondre aux problèmes de phasage en laissant un certain nombre de bâtiments que nous ne pouvions pas démolir avant la construction du 5 nouveau bâtiment. Cet emplacement avait finalement beaucoup de potentialités extrêmement intéressantes pour la suite du projet. A terme, nous allons démolir tous les bâtiments en orange qui sont de tout âge. Je tiens à dire aujourd’hui que nous ne démolissons pas des bâtiments du XVIIème siècle. Je l’ai lu sur des tracts ou dans un entrefilet du Parisien. C’est totalement faux. Aucun bâtiment du XVIIIème siècle n’est démoli. Le mur du portail, qui date du XVIIIème siècle va être démonté et remonté de l’autre côté. Le seul bâtiment du XVIIIème siècle qui reste sur ce site est le bâtiment Archambault qui vient d’être magnifiquement restauré. Madame Isabelle LESAGE : Nous aimons les vieilles pierres et nous avons restauré le bâtiment Archambault sur la rue de Vaugirard. Nous ne pouvons pas l’utiliser pour recevoir des malades, parce qu’il a une trame de bâtiment beaucoup trop étroite. Nous en avons fait une « maison des familles ». Il permet d’accueillir des enfants qui viennent, souvent de loin, en hôpital de jour ou en consultation avec leurs parents. A côté, vous avez la « maison des parents » pour les parents d’enfants qui restent longuement à l’hôpital pour une greffe de moelle ou des interventions longues. Les parents peuvent habiter sur le site grâce à ces bâtiments. De même, nous allons restaurer entièrement le Carré Historique et en faire le cœur de l’hôpital. Monsieur Philippe GAZEAU : Il y a une réévaluation de tout le patrimoine bâti, qui est extrêmement hétéroclite. Les bâtiments qui restent datent de la fin du XIXeme siècle. Les autres sont du XX ème siècle. L’hôpital a fait l’expertise avant nous, mais tous ces bâtiments sont évidemment inaptes à tout usage médical et encore moins d’hospitalisation lourde. Les architectes des Bâtiments de France ont été consultés dès l’étude de définition. Il y a eu beaucoup de réunions de travail avec eux. Nous avons eu un échange avec eux sur ce qu’il fallait absolument préserver et ce qui devait être démoli pour des raisons médicales. Nous sommes arrivés à un équilibre assez satisfaisant. Voilà deux images un peu fortes, mais qui expliquent bien la manière dont nous allons complètement rénover et restructurer le site et complètement le désenclaver. En rouge, vous voyez les bâtiments actuels. A côté, vous voyez le futur projet. A terme, l’intérieur du site sera totalement dégagé. Ici, vous avez le nouveau bâtiment qui va se décomposer au-dessus de son socle du fameux plateau technique, en deux bâtiments. Le premier est un bâtiment d’articulation à l’angle du boulevard de Montparnasse et de la rue de Sèvres. Le second est un bâtiment d’hospitalisation. Le Carré Necker est remis en valeur au centre de la composition. Il va devenir l’élément central de toute la composition. Le bâtiment Sèvres va être totalement dédié aux adultes. Vous voyez ici la volumétrie. Vous voyez mieux l’idée d’articulation du bâtiment d’angle. Il vient combler le grand pignon aveugle qui existe actuellement sur le bâtiment de logements des années 70. De manière assez symétrique, vous voyez le Carré Necker encadré du bâtiment de Sèvres et du bâtiment Laennec. En jaune, vous devinez une liaison piétonne reliant très fortement la rue de Vaugirard à la rue de Sèvres. Elle va permettre à l’hôpital d’être complètement traversé par une voie publique dans la journée. Elle permettra de traverser ce jardin et de couper à l’intérieur de l’îlot et d’ouvrir complètement l’hôpital sur ces deux rues. Nous voyons là l’impact très fort de ce vide central qui va devenir un grand jardin de plus d’un hectare en pleine terre. Les riverains pouvaient être inquiets de la construction d’un nouveau bâtiment un peu haut. Ceux du square du Croisic, au lieu d’avoir les bâtiments actuels en brique, vont avoir un grand jardin devant eux, quasiment à perte de vue, plein Sud. Vous avez ici le nouveau plan-masse avec, en bleu, les nouvelles fonctions d’entrée. L’entrée principale de l’hôpital va redevenir celle du Carré Necker. Un architecte, Patrick Rubin, a été désigné. Il commence déjà à travailler à la rénovation du Carré Necker qui sera dédié à des activités plutôt sociales, médicales et d’accueil pour le personnel. Le Carré Necker n’est pas du tout approprié pour accueillir 6 l’hospitalisation lourde que nous allons installer ici. Nous allons avoir ici l’entrée principale, à droite un accueil situé dans la première cour, actuellement totalement embouteillée par des voitures. Cette cour donne cet aspect de non-ouverture et d’enfermement de l’hôpital sur la rue de Sèvres. A droite, nous aurons le bâtiment adulte. A gauche, nous aurons cette grande allée piétonne entièrement dédiée à l’hospitalisation et à l’accueil des enfants et de leurs parents. En premier lieu, vous voyez l’accès du nouveau bâtiment Laennec et la clinique Robert Debré. Cette allée piétonne va relier les deux rues et traverser ce grand jardin de plus d’un hectare. Vous pouvez voir que les voitures sont totalement réinstallées dans le parking en sous-sol du nouveau bâtiment. Les véhicules d’urgence vont emprunter le même circuit. Elles vont rentrer rue de Sèvres et viendront accéder sur l’arrière du bâtiment à l’intérieur de l’îlot, à ce fameux plateau technique. Malgré la taille importante du nouveau bâtiment – nous construisons 35 000 m² utiles – il y a vraiment un effort d’intégration. La composition est assez évidente. Il s’agit de libérer l’intérieur du site et de le planter de manière inespérée. Une de nos grandes fiertés est d’avoir réussi à faire ce jardin d’un hectare dans cet îlot. Cela n’était pas du tout évident au début. Nous nous rendons bien compte que les problèmes d’orientation et de dysfonctionnement liés à ces bâtiments implantés n’importe comment vont être oubliés. Le fonctionnement urbain va être beaucoup plus simple. Sur cette image, nous pouvons voir comment nous avons intégré le mieux possible les volumétries du nouveau bâtiment. Au-dessus du socle et du fameux plateau technique, nous avons deux rez-dechaussée. Un rez-de-chaussée bas qui donne rue de Sèvres et un rez-de-chaussée haut qui donne sur l’intérieur de l’îlot. Il y a ici une forte pente qui permet d’installer ces deux niveaux. Au-dessus de ce socle, qui est végétalisé entre les deux bâtiments, nous avons un premier bâtiment, les cinq niveaux d’hospitalisation. Nous avons ensuite un bâtiment de quatre niveaux au-dessus du socle. Ce bâtiment plus petit va servir d’articulation sur l’angle Sèvres – Montparnasse. Voilà comment sont réparties les fonctions. En deuxième sous-sol, nous avons le parking. Dans le premier sous-sol, nous allons installer un certain nombre de locaux logistiques comme la biberonnerie ou la stérilisation sous les blocs opératoires. Ici, nous avons le rez-de-chaussée, niveau rue de Sèvres. Une grande galerie végétalisée, une grande serre va courir tout le long de la rue de Sèvres et du boulevard Montparnasse. C’est principalement le lieu des consultations. Il y en a un grand nombre et elles demandaient à être rassemblées sur quelque chose d’assez regroupé. Nous arrivons ensuite au rezde-chaussée haut, le deuxième étage du socle, le plateau technique. Les salles d’opérations sont situées à l’angle. L’imagerie et les services d’urgence se trouvent ici avec accès des urgences sur l’arrière. Dans les quatre étages au-dessus, nous avons l’hospitalisation et les services médicaux sociaux, administratifs. La volumétrie du bâtiment tend à s’affiner vers le haut et à devenir moins présente sur le site. L’un des principes d’intégration du bâtiment est que nous nous sommes efforcés de reporter les plus grandes hauteurs vers l’intérieur de l’îlot. Cela concerne les parties d’hospitalisation. Voilà une coupe dans ces grands patios qui font à peu près 20 mètres par 20. Ils assurent une luminosité parfaite jusqu’aux étages les plus bas. Nous sommes ici à l’intérieur de l’îlot, côté rue. Nous voyons cet épannelage qui nous permet de n’être qu’à 18,50 mètres sur la rue de Sèvres et de reporter les hauteurs les plus hautes, 28,60 mètres sur l’intérieur de l’îlot, côté urgences. Vous avez l’image de cette façade rue de Sèvres. La grande serre végétalisée va accompagner la grande rue intérieure, qui est le grand hall d’accueil de l’hôpital, avec toujours le souci d’ouvrir le plus possible ces activités sur la rue. A travers ce filtre végétal, il sera possible de voir depuis la rue les activités d’accueil et de consultation de l’hôpital. Il y aura vraiment une activité extrêmement présente sur la rue. Pour les malades ou les accompagnants qui sont sur l’hôpital, il y aura toujours ce rapport avec la rue. De cette manière, l’hôpital ne sera plus une enclave extérieure à la ville et à la vie. La serre correspond 7 aux deux niveaux de rez-de-chaussée. Ensuite, le niveau supérieur est repoussé en arrière de manière à présenter le front le plus bas possible sur la rue de Sèvres. Ici, nous voyons la césure qui permet de venir mettre en articulation, un bâtiment plus petit et moins imposant sur la place Léon-Paul Fargue. Voilà la place Léon-Paul Fargue. Les volumétries existantes sont tout de même très hautes. Ces immeubles des années 20 et 30 sont des véritables murailles, beaucoup plus hautes que notre hôpital. L’immeuble 1930 en face fait 29 mètres de haut. Le bâtiment Laennec fait au plus haut, pas plus de 26 mètres. Il s’agit d’une paroi vitrée, donc transparente. La semaine dernière, j’ai entendu parler d’ « architecture gabaritaire ». C’est assez injuste. Nous n’avons pas cherché à remplir le plafond au maximum. Nous avons justement ménagé des intégrations, on a essayé de se mettre sur des pignons aveugles et d’améliorer les continuités urbaines et de ne pas opposer au quartier un bâtiment totalement imposant. L’un des problèmes de ce carrefour est cette rupture, ce vide en attente, à l’angle de la rue de Sèvres et du boulevard Montparnasse. Voilà la vue en descendant du boulevard Montparnasse. Vous voyez le nouveau bâtiment depuis le haut du boulevard Montparnasse avec ce souci de continuité urbaine, en venant se mettre contre le pignon aveugle. Voilà une vue de l’autre côté, depuis le boulevard des Invalides, avec cet angle constitué d’une double enveloppe. Je répondrais tout à l’heure aux questions sur le développement durable et la haute qualité environnementale. Il y a eu un très gros travail avec notre bureau d’études sur les différentes enveloppes de notre bâtiment pour répondre à des contraintes thermiques assez fortes. Par rapport à un bâtiment normal, c’est un bâtiment extrêmement rentable au niveau de son économie d’énergie. En dehors du tampon thermique constitué par la double peau vitrée, le plus important était aussi de constituer un paravent acoustique très fort. Le carrefour est extrêmement bruyant. Il était donc indispensable d’avoir cette double peau vitrée qui assure une protection acoustique parfaite aux activités derrière. Ce bâtiment est lui-même une espèce de front devant le bâtiment que nous voyons à l’arrière, qui compte le plus de chambres. Il vient donc, lui aussi, au premier plan pour faire un écran acoustique aux chambres arrière entre la rue de Sèvres et le jardin intérieur. Voilà une autre image depuis la rue de Sèvres, depuis le septième arrondissement vers le quinzième. Ce bâtiment d’angle articule les différentes architectures. Cette grande serre extrêmement végétalisée sera visible au niveau du piéton. Elle va courir sur tout le long de la façade du nouveau bâtiment. Une intervenante : La serre est aussi sur le boulevard Montparnasse ? Monsieur Philippe GAZEAU : Oui. Elle fait tout le tour. C’était toute notre réflexion, tout notre travail d’intégration et aussi de mise en avant d’une nouvelle image de l’hôpital. Nous tenons absolument à ce que cet hôpital ait une image contemporaine. Il doit affirmer son fonctionnement médical d’excellence. Pour nous, il n’est pas question de faire autre chose que de l’architecture contemporaine. Une autre chose très importante dans le nouveau plan-masse est tout le travail sur les espaces extérieurs et les espaces paysagers. Actuellement, il y a un espace vert protégé, mais nous avons beaucoup de mal à savoir où il se trouve. Nous le voyons parce qu’il est entouré en rouge, mais à part sa présence dans le Carré Necker, nous avons beaucoup de mal à savoir où il se trouve quand on rentre dans l’hôpital. Voilà l’espace paysager actuel qui est colonisé par le bitume, par les voitures et morcelé par les trottoirs. Ce sont des successions de petits bouts qui font perdre la notion de paysage. Tout cela est extrêmement bien entretenu. Il y a des jolies fleurs, mais nous sommes arrivés au bout d’un système qui n’est pas très satisfaisant. Le paysage et la verdure n’ont pas assez de force et d’emprise pour qu’elles puissent se 8 défendre de toutes les agressions menées par les parkings et les voitures. La situation future va finalement permettre de supprimer l’utilisation des voitures en superficie du site. Ce que nous proposons est de réunifier très fortement l’espace paysager avec ce grand jardin central. Voilà la nouvelle configuration de l’espace vert protégé. Nous le réunifions. Nous le mettons en relation visuelle très forte avec le carré Necker. Une visibilité va être restaurée entre les arcades du Carré Necker et ce jardin dessiné par un grand paysagiste, Pascal Cribier. Ce jardin ne sera pas un jardin public, mais un jardin d’un hectare au cœur du quinzième arrondissement. L’autre point important est cette grande allée piétonne plantée d’arbres qui va relier les deux rues. A terme, il y aura 289 arbres avec le nouveau projet au lieu de 244 dont certains en mauvais état et pas bien valorisés. En construisant deux fois plus de surfaces que nous en démolissons, nous allons parvenir à avoir trois fois plus d’espaces extérieurs en pleine terre. C’est aussi l’une de nos grandes fiertés. Au niveau de l’espace paysager, nous avons planté des terrasses végétalisées sur cette partie-là. Il est prévu de mettre une terrasse végétalisée sur la partie haute du bâtiment d’angle. Du point de vue du paysage, ce site va être totalement métamorphosé. Voilà une vue en descendant l’allée piétonne depuis la rue de Vaugirard. Nous voyons que nous avons remis au cœur du site, et pas sur la rue, les volumes les plus hauts. Voilà une image du jardin qui sera une vraie forêt. Il sera engazonné et extrêmement planté. Il n’y aura pas de voiture. Seuls les piétons pourront le parcourir. Nous le voyons ici au pied du Carré Necker. Nous voyons au fond le bâtiment Laennec. Nous notons ici la conservation de l’escalier de l’un des bâtiments actuels qui sera démoli à terme et sur lequel il y a une fresque d’un artiste américain très connu, Keith Haring. Le Ministère de la Culture nous a demandé de la conserver. Nous allons l’intégrer dans la composition sur l’allée piétonne comme un signal vu depuis la rue de Vaugirard et depuis la rue de Sèvres. Madame Isabelle LESAGE : Pour conclure cette présentation, nous allons demander au Professeur Révillon ce que ce projet va changer pour un chirurgien, dans votre vie quotidienne et pour les enfants que vous opérez. Monsieur le Professeur REVILLON : Bonjour. Je suis le Professeur Révillon. Je suis chirurgien viscéral à l’hôpital des Enfants Malades depuis le 4 avril 1975, date à laquelle j’ai commencé mon internat. Je n’ai jamais quitté cet hôpital qui est probablement l’endroit le plus prestigieux pour soigner des enfants. Il faut faire sortir de votre tête l’idée que c’est un bâtiment fait pour Madame Lesage ou pour Monsieur Gazeau. Ce bâtiment est un bâtiment exceptionnel. C’est un hôpital dans lequel nous allons soigner des enfants qui feront de 800 grammes à 15 ans. C’est un endroit unique dans le monde. Je connais très bien la chirurgie pédiatrique dans le monde entier. La réalisation que nous vous présentons aujourd’hui est devenue indispensable. Mardi soir, j’ai opéré un enfant qui est né sans œsophage qui lui permet de manger. J’ai calculé qu’avant de descendre dans notre salle d’opérations, l’enfant était passé dans quatre bâtiments différents. Ce bébé pesait 2 200 grammes. Je ne vous raconte pas le côté délétère de ces multiples transferts. Mercredi, hier, j’ai opéré un enfant qui présentait une non-fermeture de la paroi abdominale. Il a été opéré dans un endroit, surveillé dans un autre, transféré dans un autre. Il finira en gastro-entérologie dans le service du Professeur Schmidt qui est là-bas dans un autre coin de l’hôpital. Dans ce bâtiment-là, cet enfant restera au même endroit et ne changera jamais de chambre. Hier, j’ai aussi opéré une tumeur. Cet enfant avait besoin d’une IRM qui était dans une partie de l’hôpital, d’être transféré ensuite aux salles d’opérations, de monter en réanimation et de passer dans le service de chirurgie. Le jeudi matin, je consulte au troisième étage. 25 familles sont venues me voir avec 9 des poussettes, alors que les ascenseurs ne fonctionnent plus. Nous avons besoin d’un bâtiment moderne. Ce soir, j’ai rencontré une famille avant de venir vous voir. Le père m’a engueulé en me disant que nos chambres étaient incroyablement désuètes et vieillottes. Aujourd’hui, quand on hospitalise un enfant, on hospitalise aussi ses parents, le papa et la maman qui peuvent éventuellement travailler dans cette chambre. Il faut finalement un troisième coin pour l’infirmière qui va soigner l’enfant. Ce nouveau bâtiment va transformer notre vie de manière complète, en termes de fonctionnement, en termes d’accueil, en termes de rentabilité, en termes de diminution de la durée de l’hospitalisation. Il faut vraiment prendre conscience que ce bâtiment n’est pas fait pour nous, mais est fait pour des enfants. Je vous remercie. Madame Géraldine CARRÉ : Merci pour votre présentation claire et en images, qui permet de bien comprendre le projet. Je vais donc passer maintenant la parole à la salle pour les questions. Un intervenant : Madame la directrice, vous avez dit que les trois cabinets d’architecture que vous avez sélectionnés avaient déclaré que le seul endroit possible pour la construction de ce nouvel hôpital était sur l’angle de la rue de Sèvres et du boulevard Montparnasse. Ai-je bien compris ? Madame Isabelle LESAGE : Oui. Tout à fait. C’était l’emplacement où pouvait trouver place l’espace d’un seul tenant dont nous avions besoin pour les questions de proximité fonctionnelle qui vous ont été présentées, tout en respectant les bâtiments qui ne pouvaient pas être détruits avant leur déménagement dans le nouveau bâtiment, et le Carré Necker historique du centre. Un intervenant : Monsieur Gazeau a cité deux contraintes, en particulier une consistant à avoir un plateau technique de 12 000 mètres carrés. Nous voyons un bâtiment rue de Sèvres et un bâtiment que vous appelez « de raccordement » sur le boulevard Montparnasse. Les 12 000 mètres carrés concernentils l’ensemble de ces deux bâtiments réunis ou bien uniquement le bâtiment sur la rue de Sèvres ? Monsieur Philippe GAZEAU : Nous avons deux rez-de-chaussée à cause de la différence de niveau assez importante entre la rue de Vaugirard et la rue de Sèvres. Nous avons une entrée rue de Sèvres pour le rez-de-chaussée bas et un rez-de-chaussée haut dont l’entrée et l’accès sont les urgences. Ces deux niveaux constituent le socle de la nouvelle construction. Dans ce socle, nous avons au rez-de-chaussée bas, toutes les consultations et l’accueil sur la rue de Sèvres et au rez-de-chaussée haut, tout le bloc opératoire. Ça fait 12 000 mètres carrés. Un intervenant : Je suis riverain. Sur internet, j’ai regardé les deux autres projets des architectes qui avaient participé. L’un préservait les bâtiments actuels sur la rue de Sèvres et construisait ce même bâtiment tout en respectant les contraintes techniques qui y étaient imposées. L’autre préservait le petit hôtel particulier sur le boulevard Montparnasse ainsi que les bâtiments sur la rue de Sèvres. Sur les trois projets, il y en avait deux qui préservaient les bâtiments actuels sur la rue de Sèvres et construisaient derrière et un qui préservait l’ensemble de l’angle. Comment se fait-il que ces deux architectes aient pu répondre à vos contraintes techniques ? Sur quels critères vous êtes vous basés pour déterminer que le projet de Monsieur Gazeau était le meilleur. Les deux cabinets, comme celui de Monsieur Gazeau, sont des cabinets de réputation nationale. Madame Isabelle LESAGE : Tout à fait. Les trois cabinets étaient de réputation nationale. Les deux autres projets ne fonctionnaient pas à l’intérieur. Nous avions les réanimations éclatées sur trois niveaux. Les blocs et les réanimations n’étaient pas connexes. Il y avait des problèmes fonctionnels très importants complètement récusés par les utilisateurs et par les médecins, parce qu’ils éclataient le fonctionnement et n’avaient pas ce plateau de 12 000 mètres carrés. Cela a été étudié avec une grande objectivité et avec des critères extrêmement précis. Les deux autres projets ne fonctionnaient pas. Monsieur le Professeur REVILLON : Sur le plan purement médical, les trois projets ont été très longuement exposés à l’ensemble des médecins de l’hôpital. Il n’y avait aucune contestation possible 10 sur le fait que le projet de Monsieur Gazeau était le plus fonctionnel en termes de regroupement, en termes de circulations et en termes de surfaces. De surcroît, l’impression de ces deux bâtiments fait qu’un bâtiment est hautement médicalisé et coûte extrêmement cher et un deuxième qui n’est pas médicalisé et servira de bureaux, de salles de réunions, etc. Cela va tout à fait dans le sens des hôpitaux modernes. Un intervenant : Quel est le budget de construction de cet hôpital ? Madame Isabelle LESAGE : Il est de 150 millions d’euros. Monsieur Philippe GAZEAU : Le budget est d’environ 100 millions d’euros HT et donc 120 millions d’euros TTC. Le budget global est de 150 millions d’euros. La construction est de 120 millions d’euros TTC. Le reste est du budget d’investissement. Madame Micheline BOURNY–THAUMIAUX : Monsieur Gazeau, vous avez évoqué les normes HQE (Haute Qualité Environnementale) pour répondre aux contraintes du développement durable. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Monsieur Philippe GAZEAU : En préambule, il faut dire que même si le budget de 100 millions d’euros HT apparaît énorme, il est extrêmement serré. Nous arrivons à 1 700 euros du mètre carré, ce qui est extrêmement serré pour un budget dans Paris. Dans ces budgets-là, nous ne sommes pas capables d’arriver à une certification HQE qui demanderait entre 10 % et 15 % de budget en plus. Les sous de l’Assistance Publique vont plutôt aux malades. Nous avons quand même fait avec le bureau d’études un gros effort et une grosse réflexion pour tourner la construction vers des principes de bon sens et de logique, d’économie, de performance acoustique, de performance de protection thermique, de notions paysagères. Il y a 14 cibles HQE. Nous sommes tout de même assez performants sur la plupart des cibles sans atteindre les performances de la certification HQE qui, elles, demanderaient beaucoup d’argent en plus. J’ai, par exemple, indiqué le travail sur les enveloppes qui a été fait avec le souci d’économiser un maximum d’énergie, soit pour chauffer soit pour refroidir le bâtiment. Il faut évidemment une climatisation dans la quasi-totalité des locaux. C’est hors de question de faire autrement. Par nature, un hôpital est un bâtiment qui consomme beaucoup d’énergie. Là où nous pouvons essayer de faire des économies, c’est sur son enveloppe et sur l’inertie thermique. A la base, le bâtiment a déjà une inertie thermique importante. C’est un bon point. La deuxième chose est ce travail de double enveloppe sur l’angle. Il avait au début une justification acoustique. C’est aussi extrêmement bénéfique à la protection thermique. Notre système de façade est un système d’enveloppe qui passe complètement devant la structure. Par rapport à un hôpital de construction courante, nous avons une protection thermique de 20 % de plus. Nous avons terminé des calculs précis. Le dossier est prêt à partir en consultation vers les entreprises. Nous avons abouti à 6 % d’économies en chauffage ou en production de froid. C’est assez énorme si nous savons que la certification HQE est de 8 %. Nous avons vraiment fait un gros effort dans un budget qui est un budget normal et très difficile à tenir, surtout en plein Paris, où les contraintes pour les entreprises sont très fortes. Monsieur Jean-Louis MOULIN : Nous n’avons pas évoqué le calendrier. Le permis de construire a été autorisé, il y a déjà, un certain nombre de mois. Quand sera terminé cet important investissement ? J’ai une deuxième question. Madame la directrice générale, vous avez dit que l’hôpital restera pédiatrique et sera consacré pour partie aux adultes. Par ailleurs, il comporte 23 unités de recherche avec un centre hospitalier. Nous n’avons pas beaucoup entendu parler de ces fonctions complémentaires de l’hôpital, qui reste principalement celui des enfants malades. Madame Isabelle LESAGE : Merci, Monsieur Moulin. Si tout va bien, l’ouverture est prévue en 2010 après trente mois de chantier et la destruction des anciens bâtiments en orange sur ce plan. 11 Concernant le reste de l’hôpital, c’est vrai que nous avons centré notre présentation parce que nous avons répondu à la demande sur la nouvelle construction de Laennec. Nous avons repris le nom de Laennec parce qu’il était médecin, chef de service à Necker. Il a inventé le stéthoscope. L’hôpital Laennec ayant fermé, il nous a semblé important de reprendre ce nom dans l’hôpital où Laennec a exercé. Nous avons centré notre présentation sur l’hôpital Laennec. Bien sûr, le reste de l’hôpital continue à travailler. Les services d’adultes Sèvres se sont recentrés sur la néphrologie, l’urologie, l’hématologie et l’infectiologie en lien avec Pasteur, et la réanimation adultes. Dans la clinique Robert Debré, nous avons des disciplines plus ambulatoires : toute la pédiatrie, générale, immunohématologique, la greffe de moelle du Professeur Fischer, la pneumologie, la neurologie. Dans Lavoisier et Pasteur, nous avons toutes les disciplines de plateau technique et de biologie qui vont également se moderniser avec des travaux importants. Nous avons enfin des unités de recherche qui vont se regrouper dans le site actuel de Lavoisier. Ces unités de recherche concernent les maladies génétiques, puisque c’est l’une des thématiques principales de Necker. D’autres unités de recherche sont situées dans la faculté Necker qui figure juste en bordure de ce plan. Monsieur Serge TESTARD : J’ai visité, il y a quatre ou cinq ans, le SAMU Necker avec l’entrée par la rue de Vaugirard. Y a-t-il toujours un SAMU à Necker ? Va-t-il être touché par les réaménagements ? Madame Isabelle LESAGE : Le SAMU est toujours là. Il reçoit 300 000 appels par an. Il est situé audessus de Vaugirard, le long de la rue. Il est toujours là. Il n’est pas touché par les opérations, mais nous modernisons la salle de régulation. Madame Laurence MOROSINI : J’aimerais avoir des renseignements sur les bâtiments qui sont derrière Sèvres. Vous avez indiqué Pasteur, mais à quoi correspond tout l’arrière de Pasteur et tout ce qu’il y a derrière la clinique Sèvres ? Madame Isabelle LESAGE : Je vous fais une visite guidée. Derrière Sèvres, nous avons une chaufferie que nous allons conserver. Nous allons refaire tout le chauffage du site, qui est complètement obsolète. Le petit bâtiment « transport » va s’intégrer dans le bâtiment logistique. Ici, nous avons la crèche qui demeure. Ici, vous avez la chambre mortuaire. Ici, la cuisine. Ici, la recherche. Sur cet emplacement, nous allons faire un nouveau bâtiment de laboratoires pour les moderniser et les mettre aux normes. Ici, dans ce bâtiment vieillot et qui s’écroule, vous avez les magasins non médicaux. Ils seront réinstallés dans ce nouveau bâtiment de logistique et de laboratoire. Ici, à Archambault, nous avons les fameuses « maisons des parents » et « maisons des familles ». Ici, ce sont les studios infirmiers. Ici, vous avez le pavillon Maurice Lamy. Il y a actuellement la néphrologie et la gastro-entérologie pédiatrique. Nous allons y installer la pédopsychiatrie. Pour faire cela, nous détruisons onze pavillons. Nous avons une organisation assez complexe pour reloger toutes les activités qui étaient dans ces onze bâtiments que nous détruisons. C’est pour cela que vous voyez ici un modulaire dans lequel nous allons prendre place. La pédopsychiatrie viendra avec la gastro-entérologie et la néphrologie pédiatrique. La pédopsychiatrie est destinée à aller dans le carré Necker rénové qui accueillera l’hôpital de jour et la consultation. La néphrologie et la gastro-entérologie travaillent de façon étroitement reliées à la chirurgie viscérale. Les mêmes enfants sont opérés ou greffés du rein dans le bâtiment Laennec. Madame Laurence MOROSINI : Le bâtiment ne sera donc pas cassé dans quelques années. Madame Isabelle LESAGE : Quand nous aurons fini toutes ces opérations de modernisation, nous ne prévoyons pas d’installer des activités hospitalières dans le pavillon Maurice Lamy. Il ne correspond pas du tout à la trame et à la taille des bâtiments dont nous avons besoin pour soigner les enfants. C’est très étroit. Les circulations ne sont pas adaptées. Je ne parle même pas des ascenseurs et des monte-charges. Une intervenante : J’aurais voulu avoir des précisions sur les bâtiments qui longent la rue de Sèvres et qui possèdent une hauteur de trente mètres, avec une toiture très importante. Que sont ces espèces de toitures où il n’y a absolument aucune ouverture ? Par ailleurs, des tout petits panneaux sur l’hôpital 12 indiquent une enquête publique de climatisation concernant ce bâtiment Laennec. J’aimerais avoir des informations sur cette enquête publique. Ces bouts de papier minuscules ne sont franchement pas très clairs. Il faut vraiment s’approcher pour voir de quoi il s’agit. Il faut vraiment être très attentif pour le faire. J’aurais aussi aimé avoir des informations précises sur le planning. Ce que vous avez dit est assez vague. Monsieur Philippe GAZEAU : Je ne comprends pas la première partie de votre question. Il n’y a pas de façade de trente mètres de haut sur la rue. La hauteur sur la rue est de 18,50 mètres, ce qui est deux fois moins. Une intervenante : Regardez sur la coupe. Les toitures en question sont à trente mètres. Monsieur Philippe GAZEAU : Elles sont complètement en arrière de la rue de Sèvres. Elles sont sur le jardin, complètement invisibles depuis la rue de Sèvres. Une intervenante : Elle ne sont pas invisibles pour tout le monde. Croyez-moi ! Pas pour les riverains. Des gens habitent et vont donner directement sur ces toitures. Monsieur Philippe GAZEAU : L’un des intérêts du projet et de s’installer sur l’angle est de libérer complètement les vues depuis le square du Croisic. Actuellement, leur vue est complètement obstruée. En s’arrêtant ici sur le premier pignon aveugle, juste avant la première cour, nous voyons bien que nous libérons complètement. C’est un avantage considérable. Une intervenante : Je ne suis pas de votre avis. Des fenêtres donnent directement sur ces bâtiments. Actuellement, la vue va jusqu’à la tour Eiffel. Là, elle va être complètement obstruée. Monsieur Philippe GAZEAU : Si vous êtes ici, je ne vois pas ce qui peut vous gêner. Vous êtes plein Sud sur un jardin. Une intervenante : Dans certains angles, la vue est complètement obstruée. Monsieur Philippe GAZEAU : En se mettant dans cette partie-là, nous avons essayé de cacher la vue au moins de monde possible. En tous les cas, une vue plein Sud sur un grand jardin. Une intervenante : Et les toitures en question ? Monsieur Philippe GAZEAU : Les toitures sont en zinc. Elles sont des volumes fermés pour les installations de climatisation. Une intervenante : Nous arrivons donc à l’enquête publique. Monsieur Philippe GAZEAU : L’enquête publique n’est pas faite pour ça. L’enquête publique est faite parce que nous avons des installations de climatisation et pas de ventilation. Dès que nous dépassons une certaine puissance, il y a une enquête publique comme pour tous les hôpitaux. Cette enquête publique prouvera que nous avons respecté toutes les normes et performances acoustiques de protection. Nous avons vraiment protégé le mieux possible la vue et la protection acoustique des riverains en capotant entièrement toutes ces terrasses, ce qui n’était pas obligatoire. Ces grands toits étaient des toits en zinc, ce qui est assez courant dans le paysage parisien. Tous ces étages protègent les installations de ventilation et de climatisation avec une toiture. Nous avons été assez performants et au-delà de ce qui aurait pu être fait, c’est-à-dire simplement installer les installations techniques sur une toiture terrasse en comptant sur le degré d’affaiblissement acoustique permis par les normes. Nous aurions pu nous en contenter. Nous sommes allés beaucoup plus loin. Nous avons vraiment enfermé les installations visuellement et de manière sonore. 13 Madame Isabelle LESAGE : Monsieur Watteau de la société Jacobs est présent. Il sera tout à l’heure à côté de la maquette, si vous voulez poser des questions plus précises sur l’enquête publique faite par la Préfecture de Police. Monsieur Claude BIRENBAUM : Je suis de la plate-forme « les droits du piéton ». Pouvez-vous remontrer le dessin du jardin ? Vous avez dit qu’il n’y aurait pas de voiture dans le futur jardin. A mon avis, c’est inexact. Il va y avoir les ambulances qui vont faire le tour. Monsieur Philippe GAZEAU : Bien sûr ! Monsieur Claude BIRENBAUM : OK ! Je ne vous le reproche pas. Ce seront les seuls véhicules et il y a urgence. Je ne reproche rien à personne, mais il y a un danger pour les enfants qui vont jouer tranquillement. N’y voyez pas une critique, mais il va falloir faire attention. Monsieur Philippe GAZEAU : Les ambulances ne traversent pas les allées piétonnes du jardin. Elles font le tour. Actuellement, c’est beaucoup plus dangereux. Il n’y a pas de visibilité. Il n’y a vraiment pas de partition entre les piétons et les voitures. Monsieur Claude BIRENBAUM : Quel est le bilan du parking ? Combien supprimez-vous de voitures garées ? Combien garez-vous de places en souterrain ? Comme cela a été demandé à Cochin où une maternité va aussi être construite, est-il aussi possible de prévoir quelques places pour les riverains ? Vous savez que la Ville de Paris retire des places à tout va. J’ai une dernière remarque de femme de ménage. Comment allez-vous nettoyer la façade sur le boulevard Montparnasse ? Les nacelles ne sont pas possibles. Vous avez des façades tournées vers le ciel. Cela va donc s’encrasser. Comment allezvous nettoyer tout ce qu’il y a derrière ? Monsieur Philippe GAZEAU : Je veux bien répondre à toutes les questions, mais je pense que demander le nettoyage des façades, c’est un peu affligeant. (« Ah non ! » collectif en réaction) Madame Isabelle LESAGE : Nous avons actuellement 150 places de parking. Nous allons en créer 223. De toute façon, cela ne suffit pas pour nos malades. Nous sommes un hôpital dans Paris qui a une surface très limitée. Nous ne pouvons, malheureusement, pas offrir des places aux riverains. En ce qui concerne l’entretien des façades, nous partageons ce questionnement pour qu’elles restent propres. Monsieur Gazeau a apporté les réponses nécessaires sur la manière dont nous pouvons entretenir ces façades et y accéder. La conception de la façade permet de les maintenir propres. C’est très technique. Nous avons fait plusieurs réunions là-dessus. C’est difficile de vous expliquer là comme ça. C’est une conception architecturale. C’est son métier. Monsieur Philippe GAZEAU : Quand on fait ce genre de façade, le premier souci est l’entretien, la pérennité et la solidité. Là-dessus, un certain nombre de contrôleurs nous accompagnent. Ils sont payés par le maître d’ouvrage. Ils sont là pour la sécurité des personnes, la sécurité du bâtiment et l’entretien ultérieur. Tout cela fait l’objet d’un cahier d’entretien et d’accès à toute sorte d’équipements en façade intérieure. Nous répondons aux questions. Je ne vais pas rentrer dans le détail, mais c’est assez simple. Avec des nacelles, on fait à peu près tout ce que l’on veut et l’on entretient ce bâtiment de manière assez simple. Un intervenant : J’ai bien compris le professeur de chirurgie, Monsieur Révillon. Il a besoin d’améliorer la fonctionnalité des locaux. Nous comprenons parfaitement qu’il faille faire les travaux. Est-il bon de concentrer en un endroit au lieu d’avoir des pavillons dispersés ? C’est aux techniciens d’en juger. Les maladies nosocomiales semblent être un défi de santé publique actuellement et peut-être pour les années à venir. C’est un défi pour les responsables d’hôpitaux et aussi pour nous, parce que ce 14 sont les contribuables qui payent, à chaque fois qu’il y a une maladie nosocomiale, un staphylocoque doré ou une légionellose. Les leçons de l’hôpital Georges Pompidou, tout neuf, ont sans doute été tirées. La leçon n’est pas là-dessus. Il faut concentrer ce bâtiment. Soit ! Ce qui m’inquiète, c’est l’angle. J’ai beaucoup admiré ce qu’a dit Madame Lesage en commençant. Il faut s’ouvrir sur le quartier. C’est bien. La seule ouverture qu’il y avait sur le quartier était à l’angle. Sur les diapositives, à aucun moment n’a été pris en photo ce que nous appelons « le château » à l’hôpital. Monsieur Philippe GAZEAU : Ce n’est pas vrai ! Un intervenant : On détruit cet endroit-là pour construire un bâtiment qui fait partie de la créativité contemporaine, mais dont certains pensent qu’il ne s’insère pas bien dans l’architecture globale. Une intervenante : Ah merci ! Un intervenant : Pourquoi construire ce bâtiment ? Je vous pose une question simple. Il vous apportera certainement des mètres carrés, mais pourquoi cet étage de parkings en sous-sol ? N’aurions-nous pas pu gagner des mètres carrés ici ou même creuser un peu plus bas, quitte à mettre le parking sous le futur jardin ? C’est assez bizarre. Finalement, l’hôpital ne sera pas plus ouvert sur le quartier. Excusez-moi de le dire. C’est une évidence. Il sera plus fermé. Vous avez appelé ce mur, un mur acoustique, un mur antibruit. Bref, il s’agit de se défendre du quartier. Madame Géraldine CARRE : Merci Monsieur de votre témoignage. Monsieur Philippe GAZEAU : Quelle est la question ? C’est plutôt une diatribe. Il me semble que nous avons suffisamment expliqué que c’était la seule solution, à moins de mettre tous les services de Monsieur Révillon et de ses confrères en sous-sol, mais ce n’est pas très sympathique, ni pour les malades ni pour le personnel. Cela fait quatre ans que nous travaillons sur ce projet. Vous pensez bien que nous avons pesé le pour et le contre de chaque solution. Nous sommes arrivés à cette solution parce qu’elle est devenue assez évidente et de plus, assez intéressante à tous points de vue. Cette solution, fonctionnellement, médicalement, architecturalement, était la plus intéressante. Je comprends que cela pose des interrogations. Je comprends que des gens soient attachés à des bâtiments. Encore une fois, comme je l’ai expliqué tout à l’heure, l’évaluation de tout le patrimoine bâti actuel de l’hôpital a été fait avec les architectes des Bâtiments de France. Là aussi, nous avons pesé le pour et le contre. Nous avons fait la part des choses. Il nous a paru que le plus intéressant était notre solution de revalorisation du carré Necker, le bâtiment patrimonial le plus intéressant du site. Les bâtiments en bordure de la rue de Sèvres et à l’angle du boulevard Montparnasse méritaient d’être démolis par rapport à l’enjeu considérable de cette opération. Je rappelle que l’hôtel particulier en question n’est pas du XVIIIeme siècle. Sa construction a commencé en 1880 et s’est achevée en 1900. Nous pourrions même dire qu’il est du vingtième siècle. Un intervenant : Est-ce que le financement est véritablement assuré ? Quelle est la date de début des travaux et leur durée ? Quelle est l’accessibilité du jardin central à l’extérieur, aux personnes qui n’ont rien à faire dans l’hôpital, mais qui voudraient bénéficier du paysage ? Le bâtiment qui se trouve à gauche du bâtiment vitré sur le boulevard Montparnasse est-il un bâtiment d’habitations ? Madame Isabelle LESAGE : C’est un immeuble d’habitations qui ne fait pas partie de l’hôpital. Le financement est assuré. C’est un projet prioritaire de l’AP-HP financé au plan stratégique de l’AP-HP 2005 - 2009. Monsieur François PERRET : Les travaux doivent commencer au printemps 2007. Ils vont commencer par une série de démolitions qui apparaissaient sur le plan-masse de Monsieur Gazeau. Neuf 15 bâtiments seront démolis en préalable. Le chantier proprement dit, avec la construction du bâtiment Laennec doit démarrer à l’été 2007 pour une durée prévisionnelle d’un peu plus de trente mois, ce qui nous conduit au milieu de l’année 2010. Madame Isabelle LESAGE : Le jardin central n’est pas un jardin public. Les hôpitaux n’ont pas vocation à accueillir des jardins publics où les enfants viendraient jouer à la sortie de l’école. Nous n’avons pas la surface et nous avons des malades tout autour. C’est donc un jardin ouvert que l’on peut traverser dans des conditions bien meilleures qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, nous avons déjà un certain nombre de personnes qui traversent le site, de facto. Elles n’ont pas vocation à le faire, mais nous l’acceptons. Nous aménageons cette allée verte au milieu de notre site. Ce jardin pourra donc être traversé. Une intervenante : J’ai juste une observation. Je suis très intéressée par les projets architecturaux du quinzième arrondissement. Je suis assez étonnée par l’importance que prennent dans l’architecture actuelle ces murs à double enveloppe. C’est exactement l’architecture de la bibliothèque Yourcenar. Au conseil de quartier Saint-Lambert, on nous a présenté le projet de futurs immeubles sur les anciens terrains de la DGAC au carrefour Lecourbe Convention. Il s’agissait d’un mur végétalisé. Je m’interroge tout de même sur la constance de ces éléments d’architecture dans ce qui nous est présenté à l’heure actuelle. Monsieur Philippe GAZEAU : Qu’entendez-vous par « constance » ? Une intervenante : Sur trois projets, j’ai le mur à double enveloppe, comme à Yourcenar et le mur végétalisé. Monsieur Philippe GAZEAU : Le principe des doubles enveloppes permet, dans des situations difficiles d’économie d’énergie et de rentabilité thermique, de protéger un bâtiment bien mieux qu’avec une simple enveloppe. Celle qui concerne l’angle a aussi une qualité qui permet de protéger du bruit les activités derrière cette paroi en verre. C’est effectivement quelque chose de plus en plus courant et de plus en plus employé car cette solution est assez performante. Cela dit, je pense que celle-là ne ressemble pas du tout à celle de la bibliothèque Yourcenar. Il y a un travail assez sophistiqué du mouvement, de la lumière dans ce travail. C’est un travail de couture et de tissage avec des éléments vitrés. L’intérêt de ce travail sur le mouvement est que la façade sera extrêmement changeante suivant la luminosité de la journée. Cela pourra être complètement transparent ou réfléchissant, avec ce système de facettes, avec des angles différents. Il y aura donc quelque chose d’extrêmement animé sur le carrefour. Ce ne sera pas une façade inerte, ni un grand mur vitré comme un immeuble de bureaux. Ce sera exactement le contraire. Nous travaillons là-dessus depuis assez longtemps, sur un certain nombre de bâtiments que nous avons faits à Paris. Nous nous sommes demandés comment concevoir des façades vitrées qui ne soient pas de simples parois vitrées inertes et amorphes. Celle-là aura une certaine luminosité et une certaine légèreté qui la rendra tout de suite sympathique, une fois qu’elle sera construite. L’entretien a été prévu. Une intervenante : J’aimerais savoir sur quels critères le projet de Monsieur Gazeau a été sélectionné par rapport aux projets des deux autres architectes ? En quoi est-il plus fonctionnel ? Est-ce possible de consulter son dossier. Madame Géraldine CARRE : Il a déjà été répondu à cette question. Monsieur le Professeur REVILLON : Sur le caractère fonctionnel, j’ai vu les trois projets. Nous avons d’emblée - avec les collègues gastro-hépato-entérologues, néphrologues, chirurgiens viscéraux et mon équipe - pensé que le plan de Monsieur Gazeau était de loin, le plus fonctionnel. Un intervenant : Est-il possible de consulter les conclusions de la commission ? 16 Monsieur le Professeur REVILLON : Ce n’est pas mon problème. Madame Isabelle LESAGE : Monsieur Révillon donne son avis, mais un très grand nombre de groupes ont étudié sur des critères. Une commission a ensuite fait le choix. Cela a été fait de manière très rigoureuse. Je ne sais pas si ces documents sont d’ordre public. Je me renseignerai. Vous me laissez vos coordonnées et si c’est le cas, vous pourrez les consulter. Une intervenante : Je reprends les conclusions de Monsieur Galy-Dejean à la réunion du 9 décembre. Il disait : « adhésion complète au projet bien étudié sur tous les plans : fonction hospitalière, recherche médicale, environnement, conservation des bâtiments qui devaient l’être ». Personnellement, je dirai que les parents qui ont des enfants malades ne s’arrêtent pas aux questions secondaires, mais sont vraiment polarisés sur le fonctionnement médical. Monsieur EHLERS : J’ai été un peu étonné par la présentation qui a été faite. Vous avez dit que vous souhaitiez que le bâtiment s’intègre bien au quartier et qu’il y ait ce travail de couture urbaine. Finalement, le quartier n’est pas concerté mais informé. Nous arrivons en bout de course. Cette préoccupation est venue tardivement parce que nous n’avons pas pu participer au début de la réflexion. J’en viens notamment à la question du travail de l’angle, qui préoccupe beaucoup de monde. Contrairement à ce que vous avez l’air de dire, je pense que la place Léon-Paul Fargue est actuellement très équilibrée sur le plan architectural. D’un côté, il y a des bâtiments hauts et de l’autre des bâtiments bas. Cela montre le passage de l’hypercentre de Paris vers des quartiers plus périphériques qui étaient autrefois d’aspect plus champêtre. C’est très équilibré d’avoir de chaque côté de la rue de Sèvres ces bâtiments bas. Je trouve dommage de détruire cet angle que je trouve remarquable. J’aurais trouvé plus intéressant que les surfaces qui vont être faites sur cet angle le soient plutôt vers le Nord, même si cela ampute le jardin Nord mais qui finalement ne sera pas ouvert sur la ville. Il vaut mieux garder à l’angle cette partie dont tout le monde profite à toute heure de la journée, ce petit coin un peu champêtre. J’avais une deuxième question concernant le raccordement au réseau Clim’Espace. Est-il possible d’envisager le raccordement au réseau Clim’Espace, ce qui aurait permis d’éviter les tours aéroréfrigérantes qui se trouveront en toiture. La ville de Paris incite à se raccorder sur ce réseau municipal. Cela permettrait d’avoir des bâtiments un peu moins hauts. Ma troisième remarque porte sur les circulations. Cela rejoint ce que disait Monsieur Birenbaum. Pourquoi ne pas avoir fait des circulations directes, ce qui évitait le gymkhana consistant à faire tout le tour, surtout pour les urgences ? N’aurait-il pas été possible de faire un accès direct rue de Sèvres pour rentrer directement sans faire tout le tour et gagner peut-être un peu de temps et éviter un détour. Je vous remercie. Madame Géraldine CARRE : Je passe la parole à Monsieur Watteau. Monsieur WATTEAU : Le raccordement à Clim’ Espace va devenir possible car Clim’Espace a projeté de faire un réseau sous le trottoir le long de notre bâtiment. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Ce n’était pas le cas au moment où nous avons conçu l’installation. Clim’Espace est en train de faire ce projet de passer sous le boulevard du Montparnasse. Il faut aussi penser au prix. Clim’Espace est aujourd’hui très cher. Nous avons bon espoir que ça baisse. Les hôpitaux ont déjà des budgets de fonctionnement énormes. Si en plus, il faut dépenser de l’argent pour produire du froid, cela ampute d’autant le budget médical. C’est la raison qui a guidé notre choix. Monsieur Philippe GAZEAU : Je passe à la dernière question. L’accès direct privilégié était l’accès piéton. Cela paraît assez logique. J’ai appris, en travaillant sur ce projet, que beaucoup de parents arrivent aux urgences avec leurs enfants dans les bras. Ils viennent du métro ou en taxi, complètement affolés et désorientés. Une grande partie de notre travail était justement de leur faciliter l’accès et qu’ils aient une entrée repérée. Ils peuvent aller aux urgences dans cette allée piétonne sans jamais rencontrer 17 une voiture. Quant aux véhicules d’urgence, ils doivent bien rentrer d’une manière ou d’une autre. C’était plus logique de privilégier l’allée pour les piétons plutôt que pour les véhicules d’urgence. Madame Isabelle LESAGE : Il y a une pente. Les véhicules d’urgence montent au-dessus. L’intérêt de ce terrain est d’avoir une déclivité. On rentre de plain-pied aux urgences et de plain-pied au rez-dechaussée bas sur la rue de Sèvres pour les piétons. Pour les véhicules, cela permet de prendre la pente. De plus, l’entrée des véhicules dessert aussi le bâtiment Sèvres adultes, qui se trouve à l’entrée. Il y avait une question sur pourquoi nous avons construit à l’angle. Monsieur Philippe GAZEAU : Nous pouvons effectivement avoir un débat urbain sur ce site. Nous nous sommes effectivement posé la question. Je n’ai pas la même interprétation. Nous voyons bien qu’il y a deux sortes de traitements, suivant que l’on se trouve sur le boulevard des Invalides ou sur le boulevard Montparnasse. Quand on est boulevard des Invalides, il y a effectivement une succession d’hôtels particuliers. Quand on amorce le boulevard Montparnasse, nous sommes dans une toute autre logique morphologique. D’une part, on monte. Ensuite, nous avons des bâtiments à l’alignement, en continuité. L’hôtel particulier n’est qu’une grosse maison. Il n’a pas du tout la morphologie des hôtels particuliers du boulevard des Invalides. Il n’est absolument pas intégré dans un système quelconque. Il est dans un vide résiduel. Notre lecture de ce site est qu’il est évident que la parcelle en rouge est une parcelle en attente. C’est un vide résiduel, comme il y en a beaucoup à Paris, issu de l’histoire empirique de constructions qui se sont installées ici. Regardons la photographie où l’on voit cette muraille aveugle du pignon. Aujourd’hui, l’évidence urbaine est de s’appuyer sur ce pignon. D’autre part, vous dites que d’un côté, nous sommes avec des bâtiments hauts et de l’autre avec des bâtiments bas. C’est d’abord faux avec ce bâtiment de logements qui culmine à un certain nombre d’étages. Plus loin, vous pouvez regarder les angles de l’avenue de Saxe, qui sont aussi constitués de bâtiments très hauts. Il n’y a donc pas de logique qui dirait que sur la rue de Sèvres, nous ne pourrions pas construire au-dessus d’un hôtel particulier d’un étage. En tous les cas, ce n’est absolument pas la logique du PLU et du règlement urbain de Paris. Je suis désolé. C’est comme ça et je pense que c’est justifié urbainement et architecturalement. Madame Isabelle LESAGE : Pourquoi n’avons-nous pas construit en retrait ? La question a été posée. Un intervenant : Nous n’avons pas dit en retrait, mais au Nord. Madame Isabelle LESAGE : Nous avons besoin de continuer à soigner les malades dans les bâtiments ici en orange pendant le chantier. Nous pourrons dire un mot de notre dispositif « chantier propre » qui va avec. Nous ne pouvons absolument pas détruire ces bâtiments pour commencer le chantier. Cela explique que nous sommes en bordure de la rue de Sèvres. Un intervenant : Et si vous remontez vers le haut de la parcelle ? Madame Isabelle LESAGE : Cela n’aurait rien changé. Monsieur Philippe GAZEAU : Ce n’est pas à moi de défendre le choix qui a été fait lors du concours. Si vous venez ici, nous ne pouvons pas venir à moins de huit mètres en mitoyen. Vous avez un fonctionnement en longueur qui ne marche pas bien. Un projet avait fait ça, mais ça ne marchait pas. Il avait besoin de casser une partie du bâtiment. Il ne fonctionnait pas bien. Sur ce plateau technique qui fait 12 000 mètres carrés, nous avons besoin de rassembler et de regrouper le plus possible les activités d’accueil d’urgence, de bloc opératoire et d’imagerie. Madame Isabelle LESAGE : Il n’est pas possible de faire des unités de soins toute en longueur avec le poste de soins à un bout et les chambres éloignées le long du couloir. Les infirmières ne peuvent pas travailler à distance. Les chambres doivent être le plus près possible du poste de soins pour la 18 surveillance des malades et pour minimiser les pas des infirmières. Elles ont besoin de travailler de manière rassemblée. Nous ne pouvons donc pas faire des bâtiments tout en longueur. Une intervenante : Dans quelles conditions le permis de démolir ce petit hôtel particulier du XIXeme siècle a-t-il été délivré ? Les Bâtiments de France l’ont délivré, mais les Monuments Historiques, qui ne sont pas présents ce soir, étaient aussi concernés. J’aurais voulu connaitre les conditions de délivrance de ce permis de démolir. Monsieur Philippe GAZEAU : Pour l’instant, il n’est pas délivré. Il est en instruction. Il faut demander aux Bâtiments de France. Le gros problème est que le projet est extrêmement complexe. C’est assez excitant intellectuellement. Vous ne pouvez pas partir du principe qu’il faut regarder uniquement les problèmes de l’hôtel particulier ou de l’arbre. Il y a aussi des gens qui vont regretter l’arbre. Nous en replantons beaucoup. Si nous ne regardons que ça, nous n’allons pas très loin. Ce projet est vraiment très complexe. Nous avons parlé des contraintes principales, mais il faut penser à des centaines d’autres. Nous ne détruisons pas les bâtiments de l’angle pour le plaisir. Nous n’avions aucune intention de le faire, au début, quand on nous a invité à faire cette consultation. Nous avons fait des analyses et beaucoup de scénarios. Cela a conduit à ce projet comme étant celui qui fonctionnait enfin. Il permet de résoudre toutes les fonctionnalités médicales. Pour ma part, je pense qu’il est extrêmement positif pour l’ensemble de l’îlot et du quartier. Je ne vais pas répéter tout ce que j’ai déjà dit. Madame Isabelle LESAGE : Ce qui présente un grand intérêt sur le plan historique est ce Carré qui a été construit au XIXeme siècle sur le modèle d’un hôpital londonien. Nous allons le restaurer et le remettre en valeur, alors qu’il est dans un état de décrépitude extrêmement triste. Nous allons remettre en valeur ses toitures, ses façades, son chauffage et ses planchers. Il deviendra l’entrée de l’hôpital et nous y installerons des activités ambulatoires, le café, l’oratoire, un petit musée, la prévention, le service social, les salles de réunions et l’administration. Ces activités peuvent être dans ce bâtiment ancien alors que nous ne pouvons plus y faire d’hospitalisation. C’est ce que nous ont demandé les Bâtiments de France. Madame Géraldine CARRE : Je passe la parole aux conseillers de quartier qui ne l’ont pas encore prise, et ensuite à Monsieur Goujon. Madame Roselyne BRIERE : Je suis conseillère de quartier et je fais aussi partie des riverains. C’est la première fois que je vois la présentation globale du projet. Je n’ai pas pu jusqu’alors assister aux différentes présentations. Je vous fais part de ma grande satisfaction et vous dire que ce projet me remplit d’enthousiasme. J’ai connu l’hôpital Necker. J’ai eu l’occasion d’accompagner des enfants dans le cadre de la chaîne de l’espoir. J’ai toujours eu une admiration pour le milieu médical de les voir faire de si belles réalisations dans des conditions aussi difficiles. Je me réjouis que ce projet ait donné la priorité aux plateaux techniques dont vous avez discuté avec tout le milieu médical. Pour moi, c’était la priorité numéro un. Je me réjouis qu’enfin, nous puissions avoir de bonnes conditions médicales pour ces enfants. Deuxièmement, le projet architectural me séduit. Je suis sensible au côté développement durable. Pourquoi pas ? Je ne sais pas s’il en existe déjà à Paris. Je devrais aller voir. J’ai particulièrement apprécié la galerie végétale le long des deux rues. Quand on est piéton, c’est surtout ce que l’on regarde. Je trouve cette idée géniale et je suis très contente d’avoir cette possibilité. L’hôpital Necker est pourtant triste actuellement, mais j’ai horreur de tout ce trajet depuis Duroc jusqu’à Sèvres Lecourbe. Régulièrement, je prends le portail. Je traverse l’hôpital Necker pour ressortir aux urgences et éviter le trajet. Maintenant, je me réjouis de pouvoir avoir cette perspective dans quelques années. Le jardin intérieur, c’est extraordinaire de l’ouvrir au public. (Plusieurs « Ah non ! » en réaction) 19 Bien sûr que si, c’est ouvert au public ! Madame Isabelle LESAGE : Si, je l’ai dit. Ce n’est pas un jardin public de la ville de Paris, mais vous pourrez le traverser de manière très agréable. Il n’est pas fait pour accueillir les enfants du quartier. Il y a des enfants malades tout autour. Ce n’est pas un jardin public. Vous pourrez néanmoins le traverser et vous arrêter tranquillement pour y prendre le soleil si vous avez envie. Madame Roselyne BRIERE : Nous ne pourrons pas y pique-niquer, mais nous pourrons en profiter quand même. Je voudrais vous faire part de toute ma satisfaction. Je me réjouis et je suis fière que l’on puisse avoir dans le quinzième arrondissement une unité pédiatrique de pointe de renommée internationale. Je suis vraiment tout à fait enthousiaste après cette présentation. Merci beaucoup. Je sais que vous avez réfléchi pendant de nombreuses années et que vous vous êtes posé les bonnes questions. Bien sûr, nous n’avons peut-être pas été informés dans les temps, mais à notre niveau nous n’aurions pas pu être utile à l’élaboration de votre projet. Je vous remercie donc beaucoup pour toutes vos réflexions. Monsieur Jean-Pierre LE GOFF : Je suis très content que l’on donne un outil de très bonne qualité à des hommes qui font un travail extraordinaire. Je tiens à le souligner. J’ai juste une remarque. La façade du bâtiment d’angle a-t-elle vraiment un caractère définitif ? A-t-elle été vue avec d’autres utilisateurs et d’autres personnes ? Personnellement, je ne vous cache pas qu’elle me choque. Est-ce que vous envisagez de la tester auprès d’un panel d’utilisateurs ou d’usagers ? Monsieur Philippe GAZEAU : Rien n’a de caractère définitif, mais il faut voir comment les choses se passent. Il y a une loi. Il y a un permis de construire. Il y a un règlement. Ce projet doit être approuvé par les Bâtiments de France qui, il me semble, sont formés pour apprécier la qualité architecturale ou non d’un bâtiment. Les voyers de la ville de Paris sont également là pour apprécier la qualité architecturale, d’un point de vue plus réglementaire. Il y a un outil avec des spécialistes auxquels nous avons été confrontés. Il y a eu des tas de réunions. Il y a eu des débats. Nous avons modifié certaines choses à leur demande. Ils nous l’ont demandé. Nous l’avons fait. A l’origine, les verres translucides du bâtiment principal étaient légèrement colorés. Il me semblait que c’était assez intéressant, notamment par rapport à un hôpital d’enfants. Les Bâtiments de France ont souhaité que l’on enlève cette couleur. Pour moi, ce n’était pas fondamental. Je l’ai donc fait à leur demande. Pendant deux ans, il y a donc eu tout un travail avec des gens compétents, reconnus comme étant des interlocuteurs qui doivent décider ou non de la qualité d’un projet. Il me semble que nous avons fait toutes ces démarches. Après, c’est une affaire de goût. Je ne pourrai jamais convaincre quelqu’un qui n’aime pas. Ce projet pose aussi tout le problème de l’architecture contemporaine, du renouvellement de l’architecture à Paris, du renouvellement urbain. Je suis assez fier de contribuer à la métamorphose de ce site qui, pour l’instant, ne fonctionne pas très bien malgré tous les efforts du personnel. Ne le prenez pas mal, mais sur le plan architectural, notamment, il ne fonctionne pas très bien. Nous venons de livrer le mois dernier l’extension de l’Ecole Normale Supérieure, rue d’Ulm à 300 mètres du Panthéon, en plein quartier historique. Il s’agit d’une nouvelle bibliothèque, d’un bâtiment ultra contemporain, beaucoup plus que celui-là. Il avait fait l’objet de recours, de mécontentements d’associations. Il est maintenant assez bien vécu par les gens de l’école comme par les gens du quartier. Là encore, nous avons fait la démonstration qu’il était utile que l’architecture puisse contribuer à préserver ces grandes institutions au cœur de Paris. Le débat est là aussi. Pouvons-nous conserver, rénover, développer les grandes institutions hospitalières, universitaires dans Paris et ne pas les voir s’expatrier plus loin en banlieue. C’est aussi un débat. Effectivement, certaines choses vont disparaître. Il faut aussi se dire que la ville se fait sur la ville. C’est un constant changement. Si nous vous passions les vues et les changements de cet îlot depuis le XVIIeme siècle, vous auriez vu toutes les transformations. Au XIXeme siècle, ils ont rasé des bâtiments magnifiques du XVIIIeme siècle, parce que c’était un hôpital et que ça avançait. Encore une fois, ce projet n’est pas agressif par rapport à un 20 patrimoine. Il est très équilibré. Il est très généreux par rapport à ces espaces extérieurs. Il est très généreux dans le sens où il est très ouvert sur le quartier. Monsieur Philippe GOUJON : En tant qu’élu avec mes collègues qui sont ici présents et qui ont souhaité suivre cette réunion d’information à l’initiative de Géraldine Carré, nous sommes surtout venus pour écouter les habitants et les riverains. Nous considérons qu’il n’y a pas une certaine catégorie autorisée, mais que les habitants sont particulièrement fondés à dire ce qu’ils pensent puisqu’ils habitent dans cet environnement et dans ce quartier. Ils peuvent avoir des avis intéressants à donner et des propositions utiles à faire. Cela concerne aussi leur vie quotidienne. En tant qu’élus de cet arrondissement, notre rôle est de tenir compte de l’avis de la population. Cela dit, je considère que c’est une très bonne chose pour le quinzième arrondissement que les structures hospitalières soient en voie de rénovation et de restructuration. Nous avions des hôpitaux vétustes, surannés et dépassés dans lesquels les équipes médicales travaillaient dans des conditions extrêmement difficiles. Nous avons aujourd’hui l’hôpital Georges Pompidou et Cognacq-Jay, ces établissements hospitaliers qui viennent de se rénover. Demain, nous aurons un nouvel hôpital Necker qui, par son savoir-faire, était un exemple et un modèle international. Par sa vétusté et son aspect très ancien, il faisait d’une certaine façon honte à notre pays, étant données les conditions dans lesquelles travaillait le personnel et étaient soignés les patients, particulièrement les enfants. Ceci même s’il y avait des rénovations partielles et parcellaires. Il est tout à fait important que cet établissement se hisse au niveau européen et international en ce qui concerne sa rénovation. Nous sommes ici pour dire les choses. Je crois cependant que nous aurions pu davantage tirer parti d’une concertation qui a respecté les procédures, mais qui aujourd’hui – je dois le dire en tant qu’élu – n’est pas suffisante et ne satisfait ni les élus locaux ni les habitants. Les procédures sont respectées et elles ont été approfondies depuis un certain nombre d’années. Je crois qu’elles sont encore insuffisantes. Pour ma part, je considère, en tant qu’élus et habitants, nous avons été l’objet d’une information mais pas d’une concertation. Je fais bien la différence entre les deux. Cela me semble là quelque chose qui aurait pu être davantage pris en compte. Je pense notamment que ce projet aurait pu être présenté en conseil d’arrondissement à la mairie du quinzième arrondissement. Je n’en fais le reproche à personne, mais je dis que nous n’avons pas suffisamment discuté. Cette création ne sera d’ailleurs jamais soumise à l’avis des élus de façon institutionnelle ni au conseil d’arrondissement, ni au conseil de Paris. En ce qui concerne la mairie d’arrondissement, il y a un avis consultatif donné par le maire d’arrondissement et lui seul. Ce n’est pas l’objet d’un débat ni en conseil d’arrondissement, ni en conseil de Paris. Je le regrette, mais sur un plan institutionnel. Cela veut dire aussi que nous n’avons pas pu donner notre opinion sauf à entendre les informations qui nous étaient données. Ce n’est pas une critique du projet mais une critique de la procédure, même si la directrice de l’hôpital a fait beaucoup. Elle nous a reçu à plusieurs reprises, notamment les élus. Elle a beaucoup payé de sa personne pour nous informer. Je lui rends d’ailleurs hommage. Nous souhaitons tous que les équipes médicales puissent travailler dans de bien meilleures conditions. J’étais très intéressé par l’intervention du professeur, dans la mesure où l’objectif est quand même que les enfants puissent être soignés dans de bonnes conditions par des équipes qui travaillent bien. En ce qui concerne l’urbanisme, il est vrai qu’il y a l’urbanisme des Invalides et l’urbanisme du Montparnasse. Chacun peut avoir son appréciation. Pour ma part, je pense qu’il est tout à fait regrettable et dommage que cet hôtel particulier soit démoli. (Plusieurs « Bravo » en réaction) Il y a des avis contrastés. Je ne critique pas le projet de l’architecte. Je ne suis pas architecte moi-même ni urbaniste. Je dis simplement qu’il est dommage que ce projet ne tienne pas compte de cet hôtel particulier. Nous sommes un certain nombre à le penser. La Ville de Paris y a pensé aussi. Cet hôtel 21 particulier fait l’objet d’une protection « ville de Paris ». Je ne sais pas comment la procédure de démolition va être mise en œuvre. Cela va peut-être poser un problème. Je ne voudrais pas que cela pose un problème pour la reconstruction de l’hôpital. Je pense qu’il est dommage que nous n’ayons pas pu garder une partie de ce patrimoine. Il faut tenir compte aussi du fait que nous avons dans ce quinzième arrondissement un patrimoine de nature variée. Un certain nombre de bâtiments de ce type sont démolis un peu trop facilement. Pour ma part, je le regrette. C’est aussi un témoignage d’une certaine époque. Nous sommes ici tous d’accord pour qu’il y ait cette rénovation. Je souhaite aussi que les travaux gênent le moins possible la vie des riverains, pendant les trente mois du chantier. Vous savez que vous aurez des travaux importants au carrefour Sèvres Montparnasse avec la mise en Mobilien du 92, prolongation de ce couloir de bus que nous avons boulevard du Montparnasse. Cette descente sur les Invalides va créer des perturbations considérables sur ce carrefour au moment même où vont commencer les travaux de l’hôpital. A mon avis, il va y avoir des difficultés. Je souhaite vraiment qu’il en soit tenu compte, parce que la vie va être difficile dans ce quartier pour les deux ou trois ans à venir. Je souhaite simplement dire que ce projet était indispensable. Pour ma part, je fais confiance à tous les spécialistes aussi bien de l’AP-HP que l’architecte pour le réaliser dans de bonnes conditions avec des matériaux de qualité. Nous voyons trop de projets qui sont réalisés et qui malheureusement vieillissent mal, étant donné l’insuffisance de moyens mis en œuvre. Je me réjouis que l’AP-HP mette en œuvre un budget important. J’espère que l’entretien sera meilleur que dans d’autres hôpitaux que j’ai eu l’occasion de fréquenter en tant qu’élu et qui se sont malheureusement révélés totalement insuffisants. Il faut aussi là avoir des assurances plus importantes que celles qui nous ont été données sur l’entretien du bâtiment, qui présentera un certain coût et qui, j’espère, ne fera pas l’objet de réductions budgétaires de la part de l’AP-HP, même s’il y a un certain cahier des charges. Voilà quelques observations générales que je vous ai données en disant bien sûr que je soutiens ce projet, sous les quelques réserves que partagent un certain nombre de personnes ici, pour un projet qui mettra la pédiatrie française au niveau où elle devrait être en ce qui concerne l’environnement dans lequel elle travaille. Madame Isabelle LESAGE : Merci Monsieur Goujon pour votre soutien. Je sais que, comme tous les élus, vous suivez cette opération avec attention pour la qualité qu’elle doit représenter, tant pour le quartier que pour les enfants et les familles qui vont ainsi pouvoir fréquenter et être soignés dans un hôpital de très grande qualité. Nous serons très attentifs à ce que ce chantier se passe bien, à la fois parce que nos malades continuent à être soignés, nos personnels, nos infirmières et nos médecins continuent à y travailler pendant le temps du chantier, et aussi parce que vous qui habitez autour, vous avez besoin d’avoir un environnement parfaitement sûr et maîtrisé. Avec François Perret, nous avons monté tout un dispositif sur lequel vous pourrez vous renseigner. Nous allons vous donner un numéro de téléphone que vous pouvez appeler en cas de besoin : 01 44 38 17 27. Nous avons aussi une exposition qui commence à la mairie du quinzième arrondissement à partir du mardi 10 octobre. Nous y tiendrons des permanences pour répondre aux questions plus précises, sur la maquette ou sur le chantier, vendredi 13, vendredi 20 et mercredi 25 octobre après-midi de 14 heures 30 à 17 heures. Madame Géraldine CARRE : Merci Madame Lesage. Je vous remercie d’être venu répondre aux questions des riverains avec votre équipe. En conclusion, je voulais également signaler cette exposition à la mairie. L’enquête publique aura lieu du 18 octobre au 17 novembre pour la climatisation. Les permanences à la mairie sont le mercredi 18 octobre de 9 heures à midi, le jeudi 26 octobre de 16 heures à 19 heures, le samedi 4 novembre de 9 heures à midi, le jeudi 9 novembre de 14 heures à 17 heures et le vendredi 17 novembre de 14 heures à 17 heures. Nous allons terminer cette réunion qui a été très riche en informations. Merci à tous d’être venus et je vous dis à la prochaine fois. Au revoir. 22 1