Nouvelle Major

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Nouvelle Major
Nom du site :
Nouvelle Major
Commune :
Marseille
Département :
Bouches-du-Rhône
Région :
Provences-Alpes-Côte-d'Azur
Cause du chantier :
Construction de la nouvelle cathédrale de la Major
Cause de l'intervention :
fouille
Période(s) :
Antiq. romaine, Antiq. tardive, Moderne et contemporaine, Moyen Âge
Thème(s) :
Édifices publics, Funéraire
Aménageur :
Responsable :
L. Vaudoyer et H. Revoil ( 1852-1855), F. Roustan
Début de l'opération :
01-01-1905
Fin de l'opération :
31-12-1905
Description :
Au nord-ouest de la ville antique, en lisière du rempart, à l’emplacement de la cathédrale de la Nouvelle Major et de l'ancienne
cathédrale romane Notre-Dame de la Major, des traces de constructions romaines et des vestiges se rattachant au groupe épiscopal
paléochrétien de Marseille ont été mis au jour. L’ensemble de ces données a été publié par François Roustan en 1905. Ce dernier
réunit alors l’ensemble des informations recueillies depuis le XVIIe siècle en les complétant par ses observations personnelles. Des
fouilles récentes ont également contribué à une meilleure connaissance du site.
Résultats :
Historique des découvertes
Dès le XVIIe siècle, des vestiges sont signalés dans le jardin de la maison du Prévot. Un historien marseillais pense alors qu’il s’agit des
restes d’un temple de Diane tandis qu’au XVIIIe, un autre estime à juste titre que ce sont ceux d’un baptistère. Ces vestiges, encore
visibles dans la cour de la Prévôté au milieu du XIXe siècle, ont été détruits — en même temps que deux travées de la cathédrale
romane et des bâtiments annexes — lors de la construction de la nouvelle cathédrale de la Major entre les années 1852 et 1855.
Avant ces travaux, un sondage, réalisé dans la cour de l’ancienne Prévôté, dévoile l’angle nord-est du baptistère, la piscine et un reste
de pavement en opus sectile (sol formé à partir d’un assemblage de plaquettes). En 1854, les fouilles reprennent sous la direction de
l’architecte Léon Vaudoyer, chargé de réaliser la nouvelle cathédrale, alors que la destruction des bâtiments annexes avait déjà
commencé (au moins à partir de 1852). L’architecte dégage complètement le baptistère avec ses mosaïques et les vestiges de bâtiments
voisins. Des relevés minutieux sont effectués. Ils seront ensuite complétés en 1905. L’essentiel du baptistère disparaît alors sous la
nouvelle cathédrale livrée au culte en 1893.
De nouvelles observations complémentaires auront lieu à partir des années 1990 jusqu’en 2008, grâce à des fouilles de sauvetages
réalisées à l’intérieur de la Vieille Major ou à l’extérieur, notamment lors du creusement du tunnel de la Major.
Les vestiges de la période romaine
De nombreux éléments architecturaux romains, réemployés dans le baptistère et découverts aux alentours (bases ou fûts de
colonnes, chapiteaux, fragments sculptés, murs et mosaïques …) soulignent la présence d’un monument romain à proximité, dont on
ignore la localisation et la destination exacte.
Á environ 15 m au nord-est du baptistère paléochrétien ont été notamment mis au jour, en 1954, des mosaïques romaines entourées
« de vestiges de murs, reste de constructions annexes » (fragments A, B, C, D et D’). Elles comportent des tesselles noires et blanches
de 1 cm de côté, figurant des motifs géométriques. En 1962, elles ont été datées du IIe ou du début du IIIe siècle. Il faut également
souligner la présence, parmi les nombreux fragments lapidaires qui ont été retrouvés, de morceaux de chapiteaux datés de la même
époque.
Le baptistère Saint-Jean
Désormais presque entièrement enfoui sous la nouvelle cathédrale, le baptistère a été entièrement dégagé au milieu du XIXe siècle.
C’est un édifice exceptionnel — il s’agit de l’un des plus grands baptistères que l’on connaisse dans le monde chrétien — de plan carré (25 m
de côté à l’extérieur). Il occupe une surface au sol de plus de 600 m2.
Les éléments objectifs pour une datation précise font défaut, mais le monument remonte sans doute au Ve siècle. Cette datation
semble confirmée par la fouille récemment menée sur l’esplanade de la Major qui a livré un sol mosaïque daté de la première moitié
du Ve siècle, similaire à celui du groupe épiscopal voisin.
La cathédrale primitive
Des vestiges attribuables à l’ecclesia (église en latin) primitive ont été mis au jour sous la prévôté (fouille de 1854) et sous la cathédrale
romane (fouille à la Vieille Major en 1994). Les deux opérations ont révélé de nombreux fragments de mosaïques au répertoire
chromatique varié appartenant à un même ensemble (fragments F, N, J, K et M).
Sépultures à inhumation
Le groupe épiscopal de Marseille a accueilli des sépultures à inhumations. Sur les dessins de F. Roustan, quinze tombes en pierre de
couronne figurent à une dizaine de mètres au droit de l’angle sud-ouest de la Vieille Major (donc de l’emprise de l’ecclesia).
Les traces d’un édifice antérieur à la cathédrale du XIIe siècle ?
De nombreux fragments sculptés ont été découverts aux alentours du baptistère vers le milieu du XIXe siècle. Certains d’entre eux
sont datés du haut Moyen Âge, voire de l’époque carolingienne (VIIIe – Xe siècles). Il s’agit là de précieux indices attestant que le décor
du groupe épiscopal a connu d’incessants remaniements, voire que l’ecclesia et ses annexes ont partiellement ou totalement été
reconstruites avant l’époque romane (XIIe siècle).
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Plan des fouilles présentant le relevé des vestiges romains (à droite), du baptistère (au centre), de l’ecclesia (église en latin) (à gauche). © extrait de F.
Roustan, 1905
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Vue en plan et en coupe de la piscine baptismale. © extrait de F. Roustan, 1905
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Mosaïques romaines à tesselles noires et blanches de 1 cm de côté figurant des motifs géométriques (fragments A, B, C, D et D’). © extrait de F.
Roustan, 1905
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Mosaïques paléochrétiennes. Ces motifs géométriques, datés de la première moitié du Ve siècle, ornaient le sol du baptistère (fragment F). © extrait
de F. Roustan, 1905
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Ces fragments (1,05 m x 0,60 m) et J correspondent à la bordure de la mosaïque paléochrétienne matérialisant la limite entre les niches d’angle et le
niveau du sol du déambulatoire (fragment N). © extrait de F. Roustan, 1905
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Ces fragments (2 m x 0,70 m)et M (0,75 m x 0,30 m) ont été découverts sur une petite surface. Leur proximité a permis de restituer la composition
ornementale du sol sur une superficie de 14 m2 (fragment K). © extrait de F. Roustan, 1905
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