Mes bien chers Frères, Frères et Sœurs, En ce premier jour de l
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Mes bien chers Frères, Frères et Sœurs, En ce premier jour de l
SAINTE MARIE MÈRE DE DIEU - C Profession simple du Frère Jean-Vincent Giraud Sainte-Anne, le 1er janvier 2013 Lectures : Nb 6, 22-27 Ga 4, 4-7 Lc 2, 16-21 Mes bien chers Frères, Frères et Sœurs, En ce premier jour de l’année, nous aimons, selon une belle tradition, échanger nos vœux et nous offrir mutuellement des souhaits de bonheur, de longévité, de bonne santé et de sainteté. Cette démarche bienveillante, même si elle peut être parfois un peu formelle, nous permet d’aborder notre frère, notre prochain, avec une attention particulière, avec un regard renouvelé, avec un cœur ouvert et dilaté. C’est ainsi déjà que le grand Prêtre Aaron et ses descendants bénissaient les fils d’Israël avec cette magnifique formule : Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! En invoquant ainsi trois fois le nom du Seigneur, les prêtres de la tribu d’Aaron assurent à Israël la présence du Dieu qui protège. La révélation de ce Dieu a atteint un sommet avec la naissance du Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui est donné aux bergers et par eux aussi à nous : Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. Cet enfant accomplit, au sens fort du terme, au-delà de tout ce que l’on pouvait imaginer, la prophétie d’Isaïe : Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : ‘Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix.’ (Is 9, 5). Avec la Vierge Marie, nous contemplons cet enfant, ce nouveau-né couché sur un peu de paille, si petit, si fragile, et, dans un acte de foi, nous adorons notre Dieu trois fois Saint. Mon cher Frère Jean-Vincent, c’est ce Dieu qui vous appelle à le suivre. Oui, vous le savez bien, d’une certaine manière, ce n’est pas vous qui choisissez, c’est le Seigneur qui vous a choisi, c’est lui qui vous appelle et qui, en même temps, vous laisse libre. Mais vous avez compris, dans le fond de votre cœur, qu’il n’y a pas, pour vous, d’autres chemins de bonheur. C’est pourquoi, ce matin, vous voulez lui répondre très concrètement par votre engagement monastique que je vais recevoir au nom de l’Église, et, dans la joie et l’enthousiasme de la foi, vous allez chanter : Suscipe me Domine : reçois-moi Seigneur selon ta parole, et je vivrai… Oui, je me donne à toi, Seigneur, fais de moi ce qu’il te plaira, selon la belle prière du Père de Foucauld. En écrivant votre charte que vous allez, dans un instant, signer sur l’autel, vous avez remarqué que vous avez laissé beaucoup de place libre. C’est en quelque sorte pour laisser la place au Seigneur, pour lui permettre d’y écrire ce qu’il jugera bon. C’est ainsi que, dans votre engagement total, vous vous en remettez librement mais totalement à lui, et avec le Père Charles de Foucauld, vous pouvez ajouter : Quoique vous fassiez de moi, Seigneur, je vous remercie ! Vous savez que cela peut mener loin, certains sont encore appelés à aller aujourd’hui jusque de l’autre côté du Chanel, mais dans votre cœur, vous faites au Seigneur une confiance totale et absolue, dans la joie et le saint abandon, et vous avez raison, car ainsi, vous ne serez jamais déçu dans votre attente ! La vie monastique, vous en avez déjà fait l’expérience, est un chemin privilégié qui, par sa radicalité, comporte ses exigences propres. Mais pour nous, moines, qui avons la grâce de vivre dans les parvis du Seigneur, de le servir nuit et jour dans le jeûne et la prière, d’habiter les louanges d’Israël, comme dit le psaume 21ème, ce chemin est pour nous, chemin de liberté, chemin de bonheur. Nous avons le privilège insigne de vivre dans un univers sacré. Notre engagement, nos vœux sont sacrés ; notre vie est sacrée ; notre Règle est sacrée ; ses prescriptions sont sacrées. Par quel orgueil ou par quelle suffisance trop humaine oserionsnous mettre cela en cause. Vous allez professer la stabilité, la conversion de votre vie, l’obéissance, tout cela est sacré. Nous vivons retirés du monde, dans le silence et l’humilité, tout cela est sacré. Mon cher Frère Jean-Vincent, épousez la Règle, aimez-la, aimez ses prescriptions ; aimez votre Abbé, aimez votre Communauté ! Nous vous accueillons avec joie, pour poursuivre, ensemble, avec vous notre pèlerinage de la foi ou notre pèlerinage dans la foi. En ce premier jour de l’année, je vous invite, et ce ne sera pas difficile pour vous, à retenir tous ces événements, à l’exemple de la Vierge Marie, et à les méditer souvent dans votre cœur. Que votre profession soit, pour vous et pour nous, source de reconnaissance et d’action de grâce. Amen.