M-Pierre-Henri Teitgen. Je me permettrai de répondre à notre
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M-Pierre-Henri Teitgen. Je me permettrai de répondre à notre
M-Pierre-Henri Teitgen. Je me permettrai de répondre à notre •collègue M. Mercier que son intervention et ses conclusions ne me paraissent pas fondamentalement animées par la volonté d'améliorer le fonctionnement des institutions parlementaires. Il nous propose de décider chaque jour de l'ordre du jour; chacun de nous aperçoit les résultats auxquels nous aboutirions avec un pareil procédé. M. André Mercier (Oise). Je n'ai jamais dit cela. M. Pierre-Henri Teitgen. Quant à la multiplication des groupes, vous me permettrez, monsieur le président, de faire observer 6ans méchanceté à notre collègue M. Mercier qu'il lui arrive de citer en exemple dans des conférences, dans des interventions, voire dans des articles, des régimes constitutionnels dont il admire l'efficacité et la stabilité et qui sont appliqués dans les pays qu'on dit « de démocratie populaire ». M. Henri Bourbon. Nous n'en sommes pas encore là, monsieur Teitgen, mais cela viendra peut-être. M. Pierre-Henri Teitgen. J'aimerais savoir lequel de ces pays compte dans son Parlement neuf groupes de moins de quatorze membres. En la matière, nous avons peut-être quelque chose à dire, mais je ne crois pas que de ce côté-là de l'Assemblée (l'orateur désigne l'extrême gauche) on ait grande compétence pour prôner la multiplicité des groupes. M. Henri Bourbon. Vous déformez la pensée de notre groupe! Nous ne demandons pas la multiplicité des groupes. M. le président. La parole est à M. Lapie. M. Pierre-Olivier Lapie. J'ai beaucoup admiré ]a générosité avec laquelle le groupe communiste, qui compte le plus grand nombre de membres dans cette assemblée, s'est jeté au secours des groupes encore peu nombreux. Peut-être craint-il de voir les républicains progressistes se joindre à lui d'une façon trop intime ? C'est probablement le motif essentiel de l'intervention de M. Mercier. Peut-être aussi, comme l'a suggéré M. Teitgen, veut-il simplement pouvoir s'introduire comme un coin beaucoup plus massif entre les petits groupes moins résistants et ce alln de rendre plus difficile encore le travail de l'Assemblée ? Après cetle réponse faite à M. Mercier, j'applaudis, au nom du groupe socialiste, à l'initiative de M. Barrachin, et je souscris aux conclusions du rapport de M. Bouxom. Tout ce qui pourra être fait dans cette maison pour tenter de rassembler les différentes initiatives de façon que le public ne soit pas perdu dans le nombre des groupes et des sousgroupes qui se manifestent soit par leurs interventions à la tribune, soit parfois par des candidatures lors des crises ministérielles, sera extrêmement bien vu du public français ainsi que du public étranger. S'il est difficile de prétendre que dans le pays le nombre des partis politiques doit être limité à trois ou quatre, il est, dans line certaine mesure, réglementairement plus facile, au sein de notre Assemblée, de ne pas fractionner encore les cinq ou six partis existant en France en groupes et sous-groupes qui donnent au tableau parlementaire l'aspect d'un tableau de l'écoie pointilliste (Sourires) en sorte que souvent la vue de l'électeur français ou de l'observateur étranger s'en trouve quelque peu troublée. Nous ferons donc une œuvre utile, qui probablement ne sera pas définitive, mais qui pourra entraîner d'autres améliorations en souscrivant au rapport de M. Bouxom. Telles sont, mesdames, messieurs, les quelques observations très brèves que je tenais à présenter au nom du groupe socialiste pour expliquer que nous volerons le texte qui nous est 6oumis. M. le président. La parole est à M. Triboulet. M. R a y m o n d Triboulet. Mes chers collègues, vous permettrez au président d'un des groupes que cette réforme de notre règlement peut intéresser directement d'intervenir dans le débat. J'ai entendu vraiment avec beaucoup d'émotion les interventions des représentants des groupes les plus importants, se taxant les uns et les autres de générosité ou au contraire d'un autoritarisme déplacé à i'égard des petites formations de l'Assemblée. Très simplement et très franchement, je donnerai notre Sentiment à cet égard. Nous craignons qu'il n'y ait dans ce projet beaucoup de poudre aux yeux. D'ailleurs, M. Lapie vient d'avouer qu'il s'agissait surtout de donner satisfaction au public... M. Marcel Mérigonde. Cela n'est pas de la poudre aux yeux! M. R a y m o n d Triboulet. ...au public français ou étranger, at-il dit. Effectivement on voudrait lui donner l'impression que l'on veut... M. Pierre-Olivier Lapie. L'impression que nous voulons nous réformer! C'est ce que tout le monde demande, monsieur Triboulet ! M. R a y m o n d Triboulet. Je vous en prie, monsieur Lapie. Je vous ai écouté avec beaucoup de plaisir, écoutez-moi avec déplaisir si vous voulez, mais en silence. M. Pierre-Olivier Lapie. Je voulais tout simplement... M. R a y m o n d Triboulet. Si vous désirez vraiment m'inter» rompre, je vous en prie, demandez-moi au moins l'autorisation, je vous l'accorderais d'ailleurs volontiers. M, Pierre-Olivier Lapie. Non, mais simplement... M. R a y m o n d Triboulet. Bien, je vois que vous désirez m'in* terrompre. Je vous le permets. M. Pierre-Olivier Lapie. Monsieur Triboulet, je ne désire vraiment soulever aucun incident; je tenais simplement à vous dire qu'il n'est pas exact que je vous écoute avec déplaisir. J'ai exprimé tout à l'heure le désir de l'Assemblée de se réformer et de rendre ce désir public. Je voulais corriger un peu l'impression que vous tentiez de donner de ma précédente intervention. 11 n'y a rien de désagréable là-dedans à votre endroit, mon cher collègue. M. R a y m o n d Triboulet. Je demande seulement que cela soit exprimé dans les règles d'une discussion correcte, c'est-à-dire à la suite d' une demande normale d'interruption, car nous ne pouvons parler tous les deux à la fois. M. le président. Je vous approuve entièrement. M, R a y m o n d Triboulet. Pour en revenir au débat, je crains que l'on ne veuille donner le sentiment au public que nous allons regrouper les formations politiques françaises. J'observe tout d'abord que le mal dont souffre actuellement noire système politique est non point tant la division au sein du Parlement que l'existence d'une division analogue au sein de l'organe d'exécution, le Gouvernement. Certaines discussions fort actuelles au sein dudit Gouvernement laissent à penser que c'est vraiment là la tare qu'il conviendrait de réformer. Mais enfin, puisqu'il s'agit du Parlement, prétendre, mes chers collègues, regrouper .par une mesure réglementaire les formations politiques en son sein me paraît fort artificiel. Au moment précis où certaines formations politiques — qu'elles n'y voient rien de désobligeant! — bien loin de se regrouper, sont en train de se diviser, prendre une mesure réglementaire qui les contraindrait à s'unir de nouveau ne me paraît pas très réaliste. A mes yeux, la mesure est assez artificielle et inefficace sur le plan du Parlement car ce ne sont pas les groupes politiques qu'il s'agit de réformer, ce sont les votes qu'il faudrait unir. Or, vous ne prétendrez pas imposer dans cette mesure la discipline de vote ! A quoi vous sert-il de créer des groupes de 28, de 30 ou de 50 membres si demain ces 50 ou ces 28 députés doivent voter en trois sens différents lors de n'importe quel scrutin ? M. René Couturaud. Il y aurait moins de « présidents «I Vous même ne seriez peut-être plus président. M. R a y m o n d Triboulet. J'estime que vous donnez un coup d'épée dans l'eau, qui ne doit pas entraîner des conséquences véritables au sein de l'Assemblée. Ce que souhaite le public français, puisqu'on a employé celte expression, c'est un regroupement des formations politiques françaises devant l'électeur. M. Edmond Barrachin. On va peut être y arriver. M. R a y m o n d Triboulet. C'est au moment des élections qu'il importe de regrouper les partis. M. Edmond Barrachin. D'aCcord. M. R a y m o n d Triboulet. Ce que nous souhaiterions voir aux prochaines élections, c'est autre chose que ce que n o u s a v o n s
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