DOC Olivier de TERMES - Le Château de Termes
Transcription
DOC Olivier de TERMES - Le Château de Termes
...et un seigneur finalement au service de l’Eglise À partir de 1257 Olivier est travaillé par le salut de son âme et décide de se mettre au service de Dieu. En quelques années il liquide sa seigneurie dont le château d’Aguilar qu’il avait fait construire, pour distribuer des dons considérables à l’abbaye de Fontfroide et à d’autres établissements religieux, et pour financer une expédition militaire en Terre Sainte. Il y retourne en 1264 à la tête d’un contingent royal, puis devient en 1269 sénéchal du royaume de Jérusalem, c’est à dire chef des armées de Terre Sainte où il mène une lutte active contre les musulmans. Il participe à la VIIIe croisade en rejoignant Louis IX à Tunis (1270) puis repart en Terre Sainte à la tête d’un nouveau contingent soldé par le pape et le roi (1274). Il y meurt le 12 août 1274. Olivier, s’il n’a pas été enterré en Terre Sainte, repose peut-être à Fontfroide, contre la chapelle Saint-Bernard qu’il avait fait construire. Olivier de Termes dans l’histoire D’abord « cathare », puis « croisé », la vie d’Olivier de Termes est dominée par cette évolution notable, ce ralliement à une royauté –la française- d’abord ennemie. Sa participation à la prise du dernier bastion de résistance des albigeois Quéribus- en fait un personnage controversé pour les historiens occitans, mais Olivier de Termes reste de manière indéniable un des grands acteurs de l’histoire du Languedoc au XIIIe siècle. En se ralliant à l’église catholique et au roi de France, Olivier de Termes a entraîné avec lui tout son entourage, et a largement facilité certains des grands objectifs du roi de France et de l’Église : l’intégration du Languedoc à la France, la lutte contre la dissidence cathare, la construction d’une église moderne en Languedoc, la lutte contre les musulmans. • • • • • • LES GRANDS HOMMES Quand femmes et hommes construisent l’histoire OLIVIER DE TERMES (Termes, vers 1200 – Acre, Israël, 12 août 1274) Cette plaquette vous est remise à l’occasion des journées du patrimoine des 18 et 19 septembre 2010 lors de votre visite du château de Termes. Elle est également en libre téléchargement sur notre site internet. « Grand homme », assez méconnu du grand public jusqu’à ce que l’historien Gauthier Langlois s’y intéresse, Olivier de Termes est un personnage majeur dans l’histoire du XIIIe siècle à l’échelle de nos régions et de l’Europe. Sa longue et tumultueuse vie l’a en effet vu devenir le familier de plusieurs grands seigneurs, rois, papes… Il a participé à de nombreux conflits et expéditions, notamment en Terre Sainte, joué un rôle notable dans les batailles comme dans les tractations diplomatiques du XIIIe siècle, ce siècle qui a vu le rattachement du Languedoc à l’Etat français. Voici donc une rapide évocation de la vie de cet homme, en espérant susciter votre intérêt. Bonnes journées du patrimoine ! L’équipe du château de Termes Pour en savoir plus : Langlois (Gauthier). - Olivier de Termes, le cathare et le croisé (vers 1200-1274), Toulouse : Éditions Privat, 2001, 288 p. Vinas (Robert et Agnès). – La conquête de Majorque, Perpignan : SASL, 2004, 306 p. Collection des monographies des châteaux médiévaux du Languedoc – Aude : Le château d’Aguilar (2008) 32 p, Le château de Termes (2010) 32p, ASPC, CAML, Conseil général de l’Aude. http://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_de_Termes http://paratge.chez-alice.fr/histoire/olivier_de_termes.htm http://www.chateau-termes.com/olivier_de_termes_le_cathare_et_le_croise.html Château de Termes – 11330 TERMES Tel/Fax : 04 68 70 09 20 [email protected] www.chateau-termes.com Une scène illustrant la guerre médiévale… aspect important dans la vie d’Olivier de termes. Bible de Maciejowski, Folio 10. Un important seigneur de l’espace occitano-catalan... Fils de Raimond de Termes et de Ermessende de Corsavy, Olivier naît aux environs de l'an 1200 dans la puissante seigneurie de Termes, dans les Corbières. La famille est sans doute imprégnée de catharisme mais il n’y a jamais eu de preuves de pratique active de l'hérésie chez lui. Nul ne sait si Olivier était présent lors du siège de 1210, mais après la mort de son père et le remariage de sa mère, son éducation en Catalogne est connue. C’est là qu’il rencontre ses futurs suzerains dont il va devenir l’un des familiers : Jacques Ier roi d’Aragon, Raimond VII de Toulouse, et Raimond Trencavel, vicomte de Carcassonne. Tous les quatre sont de la même génération, ont été victimes de la croisade et sont animés d’un esprit de reconquête. La défaite de « la croisade des Montfort » en 1224, lui permet de récupérer Termes et le Termenès alors qu’il a atteint l’âge adulte. Quand la « croisade royale » de 1226 se déclenche, Olivier de Termes défend LabécèdeLauragais pour le comte de Toulouse, et ses terres sont un foyer de résistance, mais les méridionaux sont défaits, et contraints de signer le traité de Meaux-Paris. En 1228, le château de Termes est définitivement perdu. Au cours des années qui suivent, il reste au service des princes méridionaux. Pour le roi d’Aragon Jacques Ier il participe à la conquête de Majorque puis de Valence contre les maures. Pour le comte de Toulouse il administre à plusieurs reprises la ville de Narbonne révoltée contre son évêque et l’Inquisition (entre 1234 et 1242) puis participe à des guerres en Provence. Avec Raimond Trencavel il soulève les Corbières contre le roi et mène le siège de Carcassonne (1240). Ces exploits militaires lui valent de nombreuses récompenses : il reçoit des fiefs en Lauragais, en Roussillon et à Majorque. Mais ses rébellions face au pouvoir royal entraînent la perte de sa seigneurie du Termenès. Et sa lutte contre l’Église catholique lui vaut de nombreuses excommunications. C’est pourquoi il accompagne probablement le comte de Toulouse à Rome en 1244 pour solliciter le pardon du pape. Sceau de Olivier de Termes Sceau rond, 35 mm. Armorial : un écu plein, l'écu arrondi. Légende † SIGILLUM : OLIVER : DE : TERME : (Appendu à une charte où Olivier de Termes met à la disposition du roi sa terre et son château d'Aguilar, mai 1241. Arch. nat. J 399 n° 39. DOUET D'AR CQ, n° 3675.) ...qui finit par se mettre au service du roi de France... Après que ses suzerains aient fait définitivement la paix avec Louis IX, Olivier se met à partir de 1245 au service du roi de France. Pendant la VIIe croisade, Olivier, à qui le roi a confié la charge de maître des arbalétriers (soit chef de l’artillerie), se distingue en défendant Damiette (Égypte, 1250) et en sauvant Joinville à Baniyas (Israël, 1253). Reconnaissant, saint Louis rend à Olivier sa seigneurie du Termenès. Revenu en France en 1255, Olivier participe à la pacification du Languedoc en obtenant la reddition du château de Quéribus (1255), au prix d’un conflit avec son ancien compagnon d’armes Chabbert de Barbaira. Puis il monte à la cour de France où il joue un rôle de conseiller auprès du roi pour les affaires touchant le Languedoc, l’Aragon et la Castille. Familier également de Jacques Ier d’Aragon, Olivier est l’un des artisans principaux du traité de Corbeil (1258). Passé entre les deux rois, ce traité fixe pour quatre siècles la frontière entre l’Aragon et la France. Départ de la 7e croisade Saint Louis partant d'Aigues-Mortes en 1248. Olivier se trouvait au retour sur la nef du roi. Le chroniqueur Joinville qualifiera Olivier comme « un des meilleurs chevaliers du monde » ! (Grandes chroniques de France XIIIe s., Bibliothèque nationale de France). Carte de quelques lieux de la vie d’Olivier de Termes Arbalétriers de Majorque Arbalétriers recouverts d'un pourpoint aux armes de leur seigneur. C'est ainsi que devaient apparaître les arbalétriers qui étaient sous les ordres d'Olivier à Majorque ou sur d'autres terrains d'opération. (Détail d'une peinture murale illustrant la conquête de Majorque, e début XIV siècle, Barcelona, Palau Reial Major,Museu d'Història de la Ciutat).