Laforest quittera à l`été - Département d`information et de

Transcription

Laforest quittera à l`été - Département d`information et de
UNIVERSITÉ
CULTURE
V O L
X i I ,
N o
Problèmes de bruits au pavillon Casault
page 7
Katee Julien s’accorde une seconde chance
page 13
1 0
L e
m e r c r e d i
3
d é c e m b r e
2 0 0 3
L ’ h e b d o m a d a i r e d e s e t u d i a n t s e n j o u r n a l i sm e
Q U É B E C —
C I T É
U N I V E R S I T A I R E
E x e m p l a i r e . c o m . u l a v a l . c a
Présidence de l’ADQ
Laforest quittera à l’été
Hubert Roy
[email protected]
Cité universitaire — Guy Laforest quittera la présidence de
l’Action démocratique du Québec (ADQ) après le congrès du
parti, prévu l’été prochain, pour se consacrer uniquement à
son métier de professeur à l’Université Laval.
omme président de
parti, j’ai un mandat
qui va jusqu’à notre
prochain congrès, lequel devrait
avoir lieu à Québec au mois de
juin 2004 et mon mandat va se
terminer à ce moment-là», a-t-il
fait savoir.
«C
Photo Hubert Roy
M . Laforest explique que les
choses auraient pu être différentes s’il avait été élu député .
«Je ne renouvellerai pas comme
président de parti, entre autres
parce que j’ai été candidat en
2003. Si les électeurs du comté de
Louis-Hébert m’avaient élu, j’aurais fait le job de député à
l’Assemblée nationale avec l’appui que nous aurions eu comme
parti. Comme ça n’a pas été le
cas, je ne reste pas assis entre
deux chaises bien longtemps. Il
faut que je fasse un choix et il est
très clair. Je vais m’investir dans
mon job de prof à l’Université
Laval», a-t-il expliqué.
M . Laforest estime qu’il était
impossible de concilier avec la
même intensité les deux
emplois. «L’intensité qui a prévalu durant l’année 2002-2003,
c’est un rythme vraiment infernal. En plus, j’avais des responsabilités familiales avec mes
trois enfants. Ça peut être fait
pendant une période comprimée,
mais ça ne peut pas être fait tout
le temps avec la même intensité.
Il n’y pas d’équilibre parfait làdedans»,
a-t-il
souligné.
E n t revue page 16.
Pédagogie à l’Université Laval
69 % des étudiants sont satisfaits
Véronique Gagnon-Piquès et Danny Poirier
[email protected] et [email protected]
Cité universitaire — 69 % des étudiants sont satisfaits de la
pédagogie à l’Université Laval. Aussi, sur les 150 étudiants
sondés par L’EXEMPLAIRE, 77 % estiment avoir de bons
professeurs.
rès de 75 % de la population
Quant aux évaluations des proétudiante trouve suffisant le fesseurs, ils sont 62 % à trouver que
temps de disponicette mesure est inutile.
bilité alloué par les pro«Nous n’avons pas de
fesseurs aux étudiants. Ce
“feedback” de ce qui se fait
75 %
critère est d’ailleurs l’une
et
tout ce que nous constatrouvent
des qualités essentielles
tons, c’est que malgré les
suffisant le
d’un bon enseignant,
plaintes, les mauvais profs
temps de
selon ces derniers.
sont toujours là», ont explidisponibilité qué certains étudiants en
Ils sont 13 % à avoir
des profs
science politique. «Nous ne
choisi le temps de
voyons aucun changedisponibilité comme prement», ont-ils ajouté.
mière ou deuxième qualité la plus
importante. Suivent ensuite la pasLes reproches les plus souvent
sion (9 %), la pédagogie (9 %), l’é- attribués aux enseignants dans le
coute ou l’empathie (9 %), le cadre du sondage sont d’ailleurs un
dynamisme (8%) et la connaissance- manque de pédagogie (12 %), un
compétence du professeur (8 %).
manque de structure (7%) et un com-
P
plexe de supériorité-vantardise de la
part des professeurs (7 %).
Cependant, ils sont aussi 22 % à n’y
voir aucune différence.
Un bon professeur
plutôt qu’une sommité
L’enquête a été effectuée dans la
semaine du 7 novembre 2003 auprès
de 150 étudiants des pavillons
La quasi-totalité des sondés, soit
95 %, préfèrent avoir un bon professeur plutôt qu’un professeur étant
une sommité dans son domaine.
39 % des étudiants disent préférer
avoir de jeunes enseignants, car ils
sont «plus au courant de la réalité du
milieu et sont plus dynamiques».
36 % d’entre eux n’y voient aucune
différence, prétextant que seule la
compétence compte. «La passion n’a
pas d’âge», ont d’ailleurs fait remarquer plusieurs étudiants.
Autre fait à noter, 42 % des étudiants préfèrent avoir des chargés de
cours comme enseignants. «Ils sont
plus près des étudiants et ont plus de
temps à consacrer à l’enseignement,
puisqu’ils n’ont pas de tâche de
recherche»,
ont-ils
évoqué.
Alphonse-Desjardins, Charles-de
Koninck,
Alexandre-Vachon,
Adrien-Pouliot, Paul-Comtois et au
Peps.
Autre texte page 5
Êtes-vous satisfaits
de la pédagogie à l’U.L.?
OUI 69
%
NON 31
%
Avez-vous de bons professeurs?
OUI 77
%
NON 23
%
Trouvez-vous nécéssaire
les évaluations des professeurs?
OUI 38
%
NON 62
%
Q
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Communauté Notre-Dame d’Afrique
Programme gouvernemental de 9 M$
Déjà 100 ans
75 infirmières
praticiennes formées
Alexandre Boucher
[email protected]
Québec — Le ministère de la Santé et des Services sociaux
a récemment mis sur pied un programme de 9 M $ pour
former 75 infirmières praticiennes dans les secteurs de la
néphrologie, de la cardiologie et de la néonatalogie.
es infirmières praticiennes
seront de véritables partenaires, aptes à assurer
l’ensemble des soins prodigués à
certains types de malades. Elles
pourront exercer des activités
jusqu’ici réservées aux médecins,
telles qu’utiliser des techniques
invasives, prescrire des examens
diagnostiques, des médicaments
ou des traitements médicaux.
C
Photo Cécile Dorris Kazadi
Les Soeurs missionnaires de la communauté de Québec
viennent principalement en aide aux femmes vivant en Afrique.
Cécile Dorris Kazadi
Graduation en 2006
Couillard, ministre de la Santé et
des Services sociaux.
L’effectif de 75 étudiantes pourrait s’accroître dans les prochaines
années selon l’efficacité du programme. «Il y a un début à tout projet et comme cet investissement est
majeur, il valait mieux être prudent
au départ», a repris M. Blondin. À
l’heure actuelle, le programme est
offert de concert avec le CHUQ, le
CHUM et le CHUS.
[email protected]
Québec — Les Soeurs missionnaires de Notre-Dame
d’Afrique ont célébré le centième anniversaire de
fondation de leur communauté à Québec à la fin du mois
d’octobre.
a communauté a comme
principale mission d’aider
les femmes vivant en
Afrique. Principalement d’origine
québécoise et de race blanche, ces
religieuse reçoivent une formation
qui leur permet d’œuvrer partout
sur le continent africain, avant
d’aller y passer presque toute leur
vie.
L
tion là où les besoins se présentent
et selon leurs possibilités. «Ici,
nous travaillons beaucoup avec les
personnes immigrées et les aveugles», a confié la religieuse.
Des laïcs québécois vont également accomplir les œuvres de la
congrégation. Ils reçoivent une
formation et des directives à cet
effet.
«Un de nos grands projets serait
d’accepter des jeunes filles
Relève recherchée
africaines qui aimeraient devenir
sœurs, mais pour œuvrer seule- «La congrégation n’a plus de
ment en Afrique», a expliqué relève, depuis au moins 20 ans.
sœur Jacqueline David.
Les jeunes filles ne veu«Il s’agirait d’une prelent plus s’engager à
mière», a-t-elle pourvie», a déploré sœur
La
suivi.
congrégation Jacqueline. «Il faut être
dévoué et avoir la vocan’a plus
Durant leur mandat,
tion ainsi qu’une option
de relève
ces religieuses québéspirituelle»,
a-t-elle
coises reviennent presdepuis plus mentionné.
que tous les trois ans au
de 20 ans
Québec. Elles y revienLa petite congrégation
nent définitivement lorsa environ 1 000
qu’elles sont à la retraite.
religieuses dans le monde. Au
Canada, la communauté compte
«Une fois sur le terrain, nous approximativement 150 Soeurs
formons et aidons les Africaines. missionnaires, dont 40 au couvent
Nous travaillons avec elles dans la de Québec. Elles sont agées en
vie de tous les jours. Moi, par moyenne 70 à 90 ans.
exemple, j’étais infirmière», a
souligné sœur Jacqueline.
La congrégation a été créée en
Algérie en 1869 par le Cardinal
Retour au Québec
Lavigerie. Il voulait venir en
aide aux femmes et aux enfants
Arrivées au Québec, les sœurs de vivant en Afrique. Il faisait
la communauté Notre-Dame également des campagnes antid’Afrique offrent leur contribu- esclavagistes.
Québec et Cité universitaire
La première cohorte devrait
voir le jour en 2006. La somme
injectée servira de soutien
financier aux étudiants et à leurs
futurs employeurs. «Elle permettra de verser une bourse de
30 000 $ à l’infirmière durant sa
2 e année à la maîtrise de praticienne et de financer une partie
de son salaire au sein des établissements où elles travailleront», a précisé Adam Blondin,
attaché politique de Philippe
Gyslaine Desrosiers, présidente
de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), a accueilli
chaleureusement l’annonce du ministre. «Cette nouvelle est d’excellent augure pour l’avancement de la
profession infirmière», a-t-elle
déclaré.
vent, si on leur en donne les
moyens, constituer un élément de
solution important pour dénouer
la problématique québécoise de
l’accessibilité des soins» a-t-elle
ajouté.
Les étudiantes et étudiants en
sciences infirmières voient également d’un bon œil la valorisation de
leur profession. «Dans le contexte
actuel de pénurie de médecins, le
rôle élargi de l’infirmière pourrait
être une solution à notre système de
santé», a estimé Christine Danjou,
présidente de l’Association des étudiantes et étudiants en sciences
infirmières de l’Université Laval
(AÉÉSIUL)
Quant au Collège des médecins, il
n’a pas donné suite aux appels téléphoniques de l’EXEMPLAIRE.
Mme Desrosiers voit dans ce
programme une solution au problème de pénurie de médecins.
«Les infirmières et infirmiers peu-
Photo Alexandre Boucher
Société des alcools du Québec
Campagne publicitaire au cinéma
Mathieu Désilets
[email protected]
Québec — La Société des alcools du Québec (SAQ) mène
jusqu’au 31 décembre une campagne publicitaire diffusée
sur 273 écrans de cinéma au Québec portant sur l’éthique
de vente.
Le grand écran a été privilégié
pour la diffusion du message de
34 secondes en raison de sa clientèle captive et nombreuse à
fréquenter les salles de cinéma
durant la période des Fêtes. Le
message sera supporté par une
campagne visuelle dans le réseau
de succursales de la SAQ et dans
certains magazines.
Sensibiliser le public
«L’objectif de cette campagne
est de sensibiliser le public aux
responsabilités dévolues aux
employés de succursales dans
l’application de notre éthique de
vente», a affirmé Louis L. Roquet,
président et directeur général de
la SAQ. «Cette éthique sollicite le
jugement de nos employés et leur
donne le droit de refuser de vendre à une personne mineure, à une
personne manifestement en état
d’ébriété ou à quiconque tenterait
d’acheter pour ces dernières»,
a-t-il ajouté.
Pour des raisons évidentes de
crédibilité, la SAQ a tenu à ce que
ses employés soient les porteparoles du message. Un concours
à l’interne a donc été lancé afin de
trouver les protagonistes qui ont
été retenus, en finale, par le réalisateur du message. Il s’agit
de Marie-Claude Fortier de la
succursale Saint-Nicolas dans la
région de Québec, d’Annick
Ugrina de la succursale Jarry à
Montréal et de Maxime Charlebois
de la succursale Centropolis
de Laval.
«Nos employés font preuve
d’une rigueur remarquable dans
l’exercice quotidien de leurs fonctions. C’est tout à leur honneur et
je tiens à les assurer de notre
appui inconditionnel à cet égard.
Cette campagne en est la manifestation concrète et je suis certain
qu’elle favorisera une meilleure
compréhension du public envers
les responsabilités de nos employés», a précisé M. Roquet.
Depuis 2002, les refus de vente
à la SAQ sont comptabilisés
chaque mois. Sur 65 000 demandes de preuves d’identité entre
avril 2002 et mars 2003, près de
6 000 refus de vente ont été
enregistrés.
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
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Livraison de boissons alcoolisées
Peu populaire auprès de la population
François Carpentier
[email protected]
Québec — Au cours de la dernière année, peu de clients des
restaurants de la Capitale se sont fait livrer, à domicile, des
repas accompagnés de boissons alcoolisées.
ous n’avons effectué
qu’une seule livraison
dans laquelle le client
avait commandé de la bière avec
son repas depuis l’entrée en vigueur
de la loi», a admis Éric Lehouillier,
gérant adjoint au restaurant
Normandin du Chemin Sainte-Foy.
«N
La Loi sur les infractions en
matière de boissons alcoolisées a
été modifiée le 18 décembre 2002
afin de permettre à la clientèle des
restaurants de se faire expédier de
tels breuvages avec leur nourriture.
Restaurateurs unanimes
Shawn
St-Pierre,
directeur
général du restaurant Saint-Hubert,
de la succursale Les Saules, partage
aussi cet avis. «Depuis l’an passé,
nous avons vendu pour environ
1 000 $ de bière lors de nos
livraisons».
Aux
dires
de
M. Lehouillier et de M. SaintPierre, cette possibilité de commander des boissons alcoolisées avec
un repas n’est pas du tout en vogue.
C’est même marginal.
Plusieurs raisons expliqueraient le
peu d’intérêt, voire l’absence d’intérêt des consommateurs face à la
livraison de boissons alcoolisées.
D’abord, cette possibilité est très peu
connue par les clients. «Les gens ne
sont pas au courant que ce service
leur est offert. Nous n’en faisons pas
la promotion et aucune vente suggestive n’est faite par notre personnel»,
a déclaré M. Lehouillier.
Gaétan Bédard, un client du restaurant Saint-Hubert a abondé dans le
même sens. «J’ai su tout récemment
qu’on pouvait se faire livrer de la
bière ou du vin avec notre bouffe
quand on commande au restaurant»,
a-t-il lancé.
Le coût des consommations
jouerait aussi contre la popularité de
la livraison de breuvages alcoolisés
par les restaurants. La loi oblige les
restaurateurs à vendre les boissons au
même prix que ceux affichés en salle
à manger.
«La SAQ et les dépanneurs proposent des heures d’ouverture
La CSN attire
20 000 manifestants
intéressantes et des prix que nous
ne pouvons pas concurrencer», a
justifié Robert Tremblay, propriétaire des restaurants Pizza Royale
de Sainte-Foy et Les Saules. Ce
dernier a tenu à ajouter que la
sélection variée des produits
alcoolisés offerts dans les dépanneurs n’aide pas leur cause.
Si jamais une livraison de boissons alcoolisées est livrée à une
personne de moins de dix-huit
ans, le livreur ne sera pas blâmé
par la RACJ. Le titulaire du permis devra payer une amende va-
Les trois restaurateurs étaient
unanimes lorsque L’EXEMPLAIRE les
a interrogé sur la façon de s’assurer
que le client est majeur. Le livreur
doit vérifier à l’aide d’une carte d’identité l’âge du client. La Régie
des alcools, des courses et des jeux
(RACJ) a mis les restaurateurs en
garde à ce propos. «La responsabilité revient au titulaire du permis, le
restaurateur, qui doit s’assurer que
son livreur effectue les vérifications d’usage auprès du client», a
précisé Colette Lépinay, directrice
des communications à la RACJ.
La Régie dispose de peu de
moyens pour faire respecter la loi.
Elle ne possède aucune équipe
d’enquêteurs en raison des coûts
que cela engendrerait. «Notre travail se veut davantage de la sensibilisation. Nous expédions aux
restaurateurs des communiqués
expliquant les conséquences liées
au non-respect de la réglementation», a confié Mme Lépinay.
Photo François Carpentier
Le restaurant Normandin, de Sainte-Foy, a effectué une seule
livraison de boissons alcoolisées depuis l’entrée en vigueur de la loi.
Recrutement de médecins étrangers
Mise en place
d’un programme spécial
Nelly Albérola
sionnelle et d’orientation et méthodes de recherche d’emploi.
[email protected]
Québec — Le ministère de la Santé et des Services
sociaux du Québec a annoncé le 28 novembre, la mise en
place d’un service d’orientation personnalisé à l’intention
des diplômés en médecine hors du Canada et des EtatsUnis.
a mesure fait suite au communiqué de presse, diffusée
dix jours plus tôt, rappelant
l’engagement du gouvernement à
pallier l’insuffisance des médecins dans la région.
L
Photo Philippe Gauthier
possibilité d’examiner avec un
conseiller du SIPR les différentes
options qui s’offrent à eux pour
leur intégration au marché du travail.
Les choix sont multiples
lus de 20 000 personnes provenant de toutes les régions du Québec
ont répondu à l’appel de la Confédération des syndicats nationaux
(CSN) en manifestant leur mécontentement contre les modifications
proposées par le gouvernement Charest au Code du travail, devant la
colline parlementaire le 29 novembre. Les policiers de la Ville ont signalé la présence de 20 000 manifestants tandis que les organisateurs
estime le nombre de paticipants à près de 30 000.(P.G.)
P
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
riant de 175 $ à 2 800 $, et court
aussi le risque de voir son permis
d’alcool suspendu ou révoqué. Le
client écopera aussi d’une
amende pouvant aller jusqu’à
100 $.
Créé par le ministère des
Relations avec les citoyens et de
l’immigration (MRCI), le service
d’orientation personnaliséest à la
charge de son service d’information sur les professions réglementées (SIPR). Il offre aux diplômés
en médecine hors du Canada et des
Etats-Unis qui réside au Québec la
Plusieurs solutions sont possibles: poursuite de la démarche
auprès du Collège des médecins
du Québec (CMQ) pour l’obtention d’un permis d’exercice au
Québec, reprise d’études dans un
domaine connexe, aide en matière
d’information scolaire et profes-
La proposition n’est pas obligatoire et fait l’objet d’une totale
gratuité. Exception faite des frais
qui pourraient être exigés par
d’autres organismes, notamment
ceux liés au processus d’obtention
du permis d’exercice délivré par le
CMQ.
Les «nouveaux arrivants» étant
principalement d’origine européenne, le ministère a l’intention
d’élargir son champ de recrutement. «La France, comme la
Suisse et bien d’autres pays de
l’Union européenne, doit faire
face à la même situation de crise
dans le secteur médical», a affirmé
M. Blondin, attaché politique du
ministre Couillard. «Il nous faut
donc faire appel à d’autres régions
du monde», a-t-il conclu.
Québec et Cité universitaire
Q
4
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Q
c
Établissements hôteliers à Québec
Diminution des espaces fumeurs
Valérie Caron
[email protected]
Québec — Plusieurs restaurateurs et tenanciers de bars de
la région de Québec sont fiers d’offrir, depuis quelques
mois, un environnement sans fumée au grand bonheur de
leur clientèle.
a clientèle du restaurant Le
Les bars et établissements licenGalopin de Sainte-Foy ap- ciés se préparent aussi, lentement,
précie beaucoup la salle à à cette évolution. Le directeur
manger du restaurant, qui, depuis général de la microbrasserie La
le mois de juin, est exempte d’une Barberie, Bruno Blais, se dit
section dédiée aux fumeurs. heureux de son choix d’offrir à sa
«Nous avons plus reçu
clientèle, depuis
le
de félicitations que de
1er juillet, un environplaintes de la part des
nement sans fumée, dans
Dégustation son «salon de dégustaclients depuis que nous
et
avons supprimé les
tion» «Nous avons fait ce
tables réservées aux
choix parce que ça
cigarette
fumeurs», a mentionné
cadrait avec la philosone vont
Sylvain Boudreau, le
pas de pair phie de l’entreprise et
propriétaire. Selon lui,
aussi parce que dégustaen plus du fait que ce soit
tion et cigarette ne vont
plus agréable pour tous,
pas de pair», a tranché
cela simplifie aussi l’organisation M. Blais. La Barberie est le predu restaurant. «C’est plus simple mier bar de la région de Québec à
pour nous, tant pour les réserva- offrir un environnement sans
tions que pour l’organisation de la fumée. «La clientèle, ayant été
salle à manger où on devait jon- avertie à l’avance du changement,
gler avec les tables pour les a accueilli la nouvelle avec enfumeurs et les non-fumeurs», a thousiasme et l’achalandage est
justifié M. Boudreau.
demeuré stable», a noté M. Blais.
L
Photo Marjorie Houle
Depuis maintenant trois ans, il est interdit de fumer
à l’intérieur du restaurant le Subtil, sur la rue Campanile.
3 églises attendent
des acheteurs
Québec — À cause d’une pénurie d’argent et du nombre de
croyants, la paroisse Marguerite-Bourgeois de Limoilou a
décidé de vendre trois de ses quatre églises.
es
trois
églises
de
Limoilou, Sainte-Claired’Assise, construite en
1950, Saint-Paul-Apôtre, qui date
de 1956 et Sainte-Odile, édifiée
en 1961, sont toutes trois en projet de vente. Il y a déjà de potentiels acheteurs, mais pour le
moment leurs noms ne peuvent
être divulgués étant donné que les
négociations sont en cours. Ces
trois églises sont de grands édifices et peuvent recevoir
plusieurs centaines de croyants.
Mais le nombre de personnes
fréquentant les églises est en
baisse et les contributions financières aussi.
L
Seule l’église Saint-Albert-leGrand, construite en 1946,
échappe à cette vente, grâce à sa
grande valeur patrimoniale. Elle
deviendra donc l’église centrale
pour les habitants de Limoilou.
Québec et Cité universitaire
Aide à l’intégration des immigrés
[email protected]
[email protected]
Les paroissiens ont été obligés de
prendre une décision radicale, car
rien n’indique un changement
positif dans l’amélioration du
financement de la vie pastorale de
Limoilou. «Nos églises n’ont
aucune subvention, elles restent
entièrement soumises à la générosité des personnes», comme l’a
expliqué l’abbé Claude Gagnon.
250 paroissiens de SainteMarguerite-Bourgeois, représentant les 570 personnes fréquentant
les trois églises, ont donc voté, à
90 % des voix, en faveur de la
vente.
«Il y a deux raisons importantes
qui ont déterminé une telle décision, soit la situation financière de
la paroisse et l’animation pastorale», a exposé l’abbé Gagnon.
Vendre les églises, selon lui, «ça
nous permet de placer plus d’argent dans l’animation pastorale.»
Selon Josée Potvin, directrice du
restaurant le Cochon dingue, c’est à
la suite de plaintes d’employés et de
clients non-fumeurs que le restaurant a décidé de faire le saut, en juin
dernier, avec une salle à manger
non-fumeurs. Là aussi la nouvelle a
été bien acceuillie. «Nous avons eu
des commentaires plus nombreux
de gens contents que de gens
mécontents sur le fait qu’il n’y ait
plus d’endroit pour fumeurs», a
commenté Mme Potvin. Le changement de politique sur la cigarette du
restaurant Cochon dingue «n’a pas
eu d’effet négatif sur l’achalandage,
qui est demeuré stable», a renchéri
Mme Potvin.
Québec, terre d’accueil
Danny Poirier
Cristina Artenie
L’Association des restaurateurs du
Québec (ARQ) affirme que les
restaurateurs ont le libre choix d’offrir à leur clientèle un espace désigné
pour les fumeurs. Selon Hans
Brouillette, agent d’information à
l’ARQ, les restaurateurs qui décident d’interdire la cigarette dans leur
établissement hôtelier le font pour
aller dans le sens de l’évolution de
leur clientèle. «Si nos membres
optent pour des aires sans fumée
c’est tant mieux, ça prouve qu’il y a
une évolution des mentalités.»
Québec — Les responsables de l’immigration pour la Ville
de Québec aident de plus en plus de nouveaux arrivants
dans leur intégration socio-économique. Ils se déplacent
même à l’étranger afin de promouvoir la ville et d’attirer
l’attention des futurs employés.
ne tournée a récemment été
organisée en Roumanie afin
de promouvoir le projet
d’aide. «C’était important d’informer les étrangers dans leur pays
d’origine avant même qu’ils
arrivent», a déclaré mardi dernier
Yves Dallaire, commissaire à l’immigration à la Ville de Québec, lors
d’un débat.
U
Ce débat était organisé par le
Centre RIRE 2000 (Rapprochement,
Intégration, Rattrapage scolaire et
Éveil à la réalité), lors de la journée
«la diversité québécoise: une réalité,
un avenir enrichissant!».
À la suite de nombreuses demandes, la Ville a mis en place des associations, qui aident ces personnes à
s’intégrer et à se mettre à jour dans
leur formation. «Les personnes qui
arrivent ici sont perçues différement.
Ils n’ont pas de réseau de contacts et
ne peuvent donc pas se faire valoir
auprès d’employeurs potentiels», a
expliqué Denis Gauvin, directeur du
Centre local d’emploi de Sainte-Foy.
M. Gauvin a également affirmé
qu’avec le vieillisement de la population à Québec, l’immigration est
nécessaire, puisqu’il y aura 75 000
emplois à combler d’ici cinq ans.
Pour ce faire, il faut accélérer l’intégration des acquis et des compétences acquises à l’extérieur, entre
autres dans leur pays d’origine.
Parmi les autres projets en place,
les responsables de l’immigration
souhaitent que les nouveaux
arrivants puissent travailler en partenariat sur divers projets. «Les résultats démontrent que de connaître la
vie et ses habitants aident au
développement des nouveaux
arrivants. Nous visons donc la création de réseaux humains par l’implication dans le milieu», a expliqué M.
Dallaire.
De nombreux immigrés sont venus
témoigner et exprimer leurs inquiétudes face à l’avenir. Ils se montrent
néanmoins satisfaits des services
offerts par la ville. «Le Canada est le
seul endroit au monde où lorsque
nous arrivons, nous recevons une
aide. On nous montre comment parler, s’habiller et interagir avec les
gens pour mieux s’intégrer», a fait
remarquer une femme du public,
originaire du Paraguay.
Quelques personnes se sont néanmoins plaintes du manque d’encadrement pour les personnes de
minorités visibles qui ont fait leurs
études au Québec. «C’est sûr que ça
peut arriver. Les gens possèdent
toutes sortes d’expériences et sont
trop différents pour qu’on puisse
généraliser» a expliqué Menjche
Looi, employée à la direction de marketing et au marché international
dans la compagnie Infodev. Étant
elle-même originaire de l’étranger,
elle a tenu à spécifier que le Québec
était une excellente terre d’accueil.
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
IMPACT CAMPUS et CHYZ contre la CADEUL
U
n i v e r s i t é
Professeurs permanents
Négociations difficiles
Mathieu Désilets
mathieudé[email protected]
Cité universitaire — D’intenses négociations sont
présentement en cours entre la CADEUL , IMPACT CAMPUS et
CHYZ. Les deux médias réclament une somme de 179 146 $
d’ici la fin de l’année à l’organisme étudiant.
HYZ sollicite une somme
Pour ce qui est d’IMPACT CAMPUS,
de 144 946 $ à elle seule. La les dirigeants en avaient long à dire.
station doit, si elle veut con- «La CADEUL agit comme si elle
server sa licence d’émetnous gérait. Pourtant,
teur, se procurer une nounous sommes un média
velle antenne émettrice.
indépendant et nous
CHYZ et
Grâce à elle, la portée de
avons besoin de cet arMPACT
CAMPUS gent pour survivre», a
I
retransmission de la staréclament
tion serait grandement
expliqué Luc Titley,
accrue et améliorée,
179 146 $ à directeur du journal
selon les responsables de
IMPACT CAMPUS.
la CADEUL
la station.
La C ADEUL doit verser
D’après le directeur de
une somme de 35 000 $ à
la radio étudiante, Jean-Philippe IMPACT CAMPUS d’ici la fin de la
Journeault, le prêt attendu de la session d’hiver, ou l’avenir du jourCADEUL est primordial pour la nal sera compromis. L’argent servisurvie de CHYZ. «Si nous rait essentiellement au financement
n’obtenons pas cette aide finan- de l’hebdomadaire. Selon les reprécière, la radio disparaîtra le 5 juin sentants du journal, la somme
2004», a-t-il fait remarquer.
demandée n’est pas exagérée.
C
5
Difficilement
congédiables
«L’Université McGill reçoit une
cotisation de 4 $ par session pour
chaque inscription. Ici, ce n’est
que 0,50 %», a affirmé M. Titley.
Côté C ADEUL
De son côté, la C A D E U L n ’ o s e
pas trop émettre d’opinion en ce
qui concerne les négociations.
«Nous allons faire appel à un
médiateur pour la prochaine rencontre avec I MPACT CA M P U S», a
mentionné Mathieu Lachance,
vice-président aux communications à la CADEUL.
«Pour ce qui est de la radio étudiante CHYZ, nous attendons la
présentation d’un projet afin d’étudier leur demande de nouvelle
antenne», a ajouté M. Lachance.
Les négociations entreprises en
août dernier en sont toujours au
même point. La prochaine rencontre entre les deux parties aura
lieu le 5 décembre en présence de
deux avocats.
Photo Isabelle Godbout
Sébastien Roy, professeur au Département de génie électrique
Véronique Gagnon-Piquès et Danny Poirier
[email protected] et [email protected]
Modification au cours de 1er cycle à Laval
Suivre les besoins des étudiants
programmes de plus en plus
nombreux à l’Université.
Amélie Tendland
[email protected]
Cité universitaire — 154 nouveaux cours de 1er cycle ont vu
le jour à l’Université Laval durant la dernière année. En
contrepartie, 159 autres ont été abolis pendant la même
période.
ertains nouveaux cours
sont en réalité le résultat
d’un changement dans la
c h a rge de travail de cours déjà
existants, selon Sylvie Turcotte,
directrice adjointe de la Direction générale des programmes
de 1e r cycle. «Il ne faut pas
croire qu’un nombre aussi élevé
de cours a été entièrement créé
ou abandonné en un an», a-t-elle
expliqué.
C
«Souvent, un cours passe de
trois à six crédits ou l’inverse. On
change alors le titre du cours», a
précisé Mme Turcotte. «Un
département peut aussi décider
de donner un nouveau titre à un
cours si son contenu est appelé à
changer substantiellement», a-telle ajouté.
Les nouveaux cours proviennent en grande partie des micro-
Photo Isabelle Godbout
La venue de l’informatique change les modes d’enseignement.
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
François Demers, professeur au
Département d’information et de
communication, a expliqué que les
programmes doivent s’adapter aux
nouveaux besoins des étudiants en
leur offrant de nouveaux cours.
«Les besoins changent avec la
technologie et cela nous ouvre de
nouvelles avenues que nous devons
emprunter», a-t-il fait remarquer.
M. Demers ne croit pas que les
étudiants soient désavantagés en
suivant un cours qui se donne pour
la première fois. «Les étudiants
sont volontaires et intéressés. Ils ne
sont pas obligés de suivre le cours,
puisque les nouveaux cours sont
normalement offerts en option. Si le
cours comporte des lacunes, ils sont
armés pour compenser», a-t-il
indiqué.
Réginald Auger, directeur du programme d’archéologie, pense, pour
sa part, que les étudiants sont dans
une certaine mesure défavorisés par
les nouveaux cours. «Un cours doit
subir une période de rodage d’environ deux ans avant d’être vraiment
au point», a-t-il affirmé. Il a cependant précisé qu’un cours donné
pour la première fois est soumis à
une évaluation par les départements
avant d’être offert.
Cité universitaire — Les professeurs permanents sont
difficilement congédiables à l’U.L., car aucune mesure
n’a été pensée afin de révoquer leur contrat,
contrairement aux chargée de cours et aux professeurs
en probation.
e directeur du Département
d’information et de communication,
Jacques
Lemieux, a expliqué que lorsque
des professeurs permanents ne
satisfont pas les exigences minimales d’enseignement, il a très
peu de pouvoir envers ces professeurs.
L
«Dans ces cas, j’essaie de concentrer les tâches de ces
chercheurs à des niveaux plus
administratifs. Leurs tâches d’enseignement sont données à des
gens plus compétents», a-t-il dit.
Ainsi, peu de moyens sont mis à
la disposition des directions de
département pour évincer les
mauvais enseignants. Certaines
personnes usent donc d’originalité pour éradiquer le problème.
«Le Département de génie électrique était supposé être jumelé
avec un autre département afin de
mettre en commun les ressources.
Mais le but inavoué du projet était
de noyer les incompétences de
quatre ou cinq bois morts de ce
département»,
a
indiqué
Sébastien Roy, professeur au
Département de génie électrique
et siégeant sur le comité de sélection d’embauche de nouveaux
professeurs.
Selon M. Roy, certains professeurs décrochent du systèmeà
cause de l’épuisement. «Les
enseignants sont constamment
évalués, que ce soit dans le cadre de
projets de recherche, de leurs
tâches administratives ou d’enseignement. C’est très exigeant»,
a-t-il affirmé. «Ces enseignants
n’en peuvent plus et arrêtent de
considérer les évaluations des étudiants, par exemple, ou cessent
d’offrir de bons cours», a-t-il mentionné.
Une étude effectuée par la Chaire
de recherche en santé et sécurité du
travail dans les organisations
souligne d’ailleurs qu’il existe un
gros problème de «burnout» et de
détresse psychologique chez les
employés et les enseignants à
l’U.L. Selon l’étude, ces facteurs
sont une des causes premières
d’absentéisme au travail.
Toutefois, le problème des mauvais enseignants, quoique peu
répandu selon tous les intervenants
interrogés, reste entier. «C’est
désagréable, et pas seulement pour
les étudiants», a indiqué M. Roy.
«Ce sont nous, les autres profs, qui
recevons des étudiants mal préparés ensuite. Mais il est difficile
de se débarrasser des profs à cause
de la permanence», a-t-il admis.
Québec et Cité universitaire
U
6
n i v e r s i t é
Projet pilote de l’U.L. et du RTC
Journée carrière
Des abribus
chauffés
Le secteur de la santé
en manque de personnel
Alexandre Boucher
[email protected]
Cité universitaire — 200 emplois affichés, 55 exposants, 65
employeurs : la Journée carrière en santé avait beaucoup à
offrir aux étudiants des programmes de science de la santé.
Le 24 novembre dernier, le pavillon Alphonse-Desjardins fut
l’hôte d’une séance d’échanges de curriculum vitae et de
cartes d’affaires.
a Journée carrière en santé a
La plupart des entreprises de santé
rempli plusieurs
connaissent aujourd’hui
objectifs. Elle a,
un manque de personnel et
d’une part, permis aux
cherchent à tout prix à
Plus de 400 recruter. Bourses, condiétudiants d’en apprendre
davantage sur le marché étudiants se tions avantageuses: toutes
du travail. Les finissants
les manœuvres de séducsont
ont pu également tisser présentés sur tion semblent légitimes
des liens fructueux auprès
pour courtiser les futurs
les lieux
d’éventuels employeurs.
employés et pour combler
Quant à ces derniers, ils
le manque de personnel en
ont saisi l’occasion de
région.
transmettre des informations judicieuses sur les emplois vacants au
Courtiser les étudiants
sein de leurs entreprises.
La Clinique Physio-Plus de Matane
Aux dires de Lucie Garneau, coor- se cherche désespérément un physiodonnatrice du comité organisateur et thérapeute. «Nous offrirons une
conseillère en emploi au Service de bourse au candidat choisi pour lui
placement de l’Université Laval, permettre de terminer ses études», a
cette journée aide les étudiants à annoncé Myriam Roussel, physiotrouver des stages ou des emplois thérapeute.
d’été. «Ils n’ont même pas terminé
leurs études et ils sont déjà en situaDe son côté, le Centre hospitalier
tion de recrutement», a-t-elle régional
du
Grand-Portage
affirmé.
(CHRGP), «trouve des emplois aux
L
Photo: Isabelle Godbout
Désormais, les étudiants auront moins froid en attendant
l’autobus dans l’abri chauffé situé devant le pavillon Desjardins.
Nicolas Steinbach
[email protected]
Cité universitaire — L’installation d’un système de
chauffage aux arrêts d’autobus du pavillon AlphonseDesjardins facilitera l’attente des étudiants cet hiver,
dans des conditions plus clémentes.
e projet fait suite à la signature, le 18 novembre,
d’une entente de partenariat entre l’Université Laval et le
Réseau de transport de la
Capitale (RTC). Initialement
conçu pour tester l’utilité et l’efficacité des modules radiants à
long terme, «le projet va améliorer grandement le confort de la
clientèle», a indiqué Hélène
Drolet, conseillère en communications au RTC.
C
Le chauffage, constitué de deux
modules radiants de 4000 watts, est
contrôlé par un thermostat. Il se met
en marche seulement lorsque la
température chute en dessous de
zéro degré. Le système fonctionne
également avec un détecteur de
mouvement et s’arrête en dehors
des heures de service des Métrobus.
Le chauffage n’est efficace que
dans une zone locale. «Il n’envoie
de la chaleur que sur les gens en
attente et améliore de cette façon
leur confort», a souligné
Mme Drolet. L’intérêt de cette technologie est de garder la chaleur sur
Québec et Cité universitaire
l’individu et empêcher ce dernier de
sentir un trop grand contraste
chaud-froid en sortant de l’abribus.
Un système écologique
conjoints de ses salariés pour encourager la rétention de personnel», a
déclaré Denis Lévesque, responsable
du recrutement et de la formation du
personnel au CHRGP. «Nous
sommes intéressés à faire des contacts avec des étudiants en science
infirmière, en orthophonie et en
physiothérapie», a-t-il ajouté.
Parmi les 400 étudiants qui se sont
présentés sur les lieux, tous apprécient le contact privilégié avec les
représentants d’entreprises. «J’ai
rencontré des gens très intéressants et
maintenant, je connais les milieux
qui me plaisent et ceux qui me laissent indifférente», a mentionné une
étudiante en orthophonie. «Ce qui est
intéressant, c’est qu’il y a plusieurs
débouchés dans mon domaine. Je
pourrai choisir l’emploi qui répondra
à mes exigences», a fait savoir une
finissante en physiothérapie. Au
terme de la journée, certains seront
recrutés et un travail les attendra une
fois leurs études complétées.
Pour la première fois, la Journée
carrière en santé a intégré les programmes de physiothérapie, de kinésiologie, d’ergothérapie, d’orthophonie et de nutrition. Les deux
éditions précédentes étaient dédiées
exclusivement aux étudiants en
sciences infirmières.
Fier d’étudier à Laval ?
en bref
Josianne Thériault
La campagne
De Facto
attaquée
[email protected]
Sylvain Marchand, président de
l’entreprise DMD, a breveté ce système de radiation courte en 1999.
Selon lui, cette technologie
présente aussi un intérêt écologique. Elle est, en effet, non polluante et très économique. «Les
modules chauffants ont une consommation insignifiante
de
0,36 $/h», a fait remarquer
M. Marchand. L’Université Laval
assumera les coûts d’électricité et
d’entretien des modules chauffants, tandis que le RTC en
défrayera les coûts d’installation.
François-Xavier Gauthier, fervent utilisateur du transport en
commun, a cependant fait remarquer que «l’installation du chauffage ne changerait pas grand chose
à l’attente souvent frisquette de
l’autobus». Selon lui, s’habiller
convenablement demeure la seule
solution pour affronter l’hiver.
Cité universitaire — L’implication et les succès du Rouge et Or
sont les principaux aspects qui renforcent le sentiment
d’appartenance des étudiants de l’Université Laval.
Québec, la tradition de
porter les couleurs de
son école n’existe pas
vraiment», a observé Alfonso
Hernandez, employé à la Boutique
de l’Université Laval, au pavillon
Alphonse-Desjardins. La boutique
vend des articles promotionnels aux
couleurs de l’U.L. «Ça commence
tranquillement, surtout avec le succès de l’équipe de football R&O. Les
gens se mettent à acheter des t-shirts,
des sacs à dos, des petits gadgets», at-il noté.
«À
Les médias contribuent aussi à renforcer ce sentiment de fierté universitaire, lorsqu’ils font mention de
l’U.L. de manière positive. «La
volonté de s’impliquer dans un
milieu naît du sentiment d’appartenance», a mentionné Alfonse
Gonzalo de l’A ELIÉS. «Ma volonté
est de servir les autres, peu importe le
milieu dans lequel j’évolue. Je me dis
donc que je peux être utile ici, sur le
campus», a-t-il précisé.
Tous ne partagent pas ce sentiment
d’appartenance. «Lorsque tu as
étudié ailleurs et que tu as vu mieux,
c’est difficile d’apprécier ce qui se
fait ici», a affirmé Valérie Savard qui
a étudié à l’Université d’Ottawa.
«L’U.L. manque de ressources.
L’équipement est désuet, la bibliothèque est mauvaise, la qualité de
l’enseignement est discutable», a-telle poursuivi. «Je n’ai pas honte de
dire que j’ai étudié à Laval. C’est une
université qui s’est construite une
belle réputation», a ajouté MarieJosée Leblanc, qui a complété un
baccalauréat en droit à l’U.L.
a semaine dernière, les géants de
la cigarette, Imperial Tobacco,
MacDonald et Rothmans, ont déposé
une mise en demeure la campagne
antitabac De Facto, la vérité sans filtre. Les trois entreprises somment De
Facto de cesser de les accuser
d’inciter les jeunes à fumer. Devant
cette mise en demeure, la Coalition
québécoise pour le contrôle du tabac
(CQCT) ou encore l’Association
pour le droit des non-fumeurs, ont
apporté leur soutien à De Facto.
L’Association régionale du sport étudiant de Québec et de ChaudièreAppalaches (ARSEQCA), qui a bâti
la campagne De Facto, a affirmé
qu’elle ne se laisserait pas intimider
par les menaces prononcées par les
trois entreprises. Des projets semblables devraient même voir le jour
ailleurs au Québec.(A.-C.G)
L
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
U
n i v e r s i t é
7
Nouveaux locaux de musique mal insonorisés
Problèmes de bruit au pavillon Casault
Olivier Roberge
[email protected]
Cité universitaire — Les nouveaux locaux de musique au
quatrième étage du pavillon Louis-Jacques Casault
causent de nombreux problèmes de son.
est infernal et très déposée la semaine dernière par
dérangeant comme M. Viau dans l’espoir de faire
bruit de fond», a accélérer les choses.
affirmé Alain Viau, directeur du laboratoire de géomatique agricole et
«Le bruit n’est pas endurable», a
d’agriculture de précision, dont les exprimé Jacques Blouin, technicien
bureaux sont situés tout
informatique
au
juste au dessous des nouDépartement d’informaveaux locaux de musique.
tion et de communicaLes murs
«Depuis trois mois, c’est
tion.Quand la musique
sont
pire que pire. Certaines insonorisés, des locaux n’est pas audifins de journées, nous
ble, ce sont plutôt les
mais
avons l’impression d’être
ondes de basse fréquence
pas les
dans une discothèque», a
qui se répercutent dans le
planchers
ajouté M. Viau.
sol. «Les étudiants de
musique ont le droit
Il y a un mois, M.Viau a
d’avoir des locaux et des
porté plainte au Service des équipements adéquats. Par contre,
immeubles de l’U.L. «On m’a dit lorsque ça dérange les autres, il y a
qu’on ferait suivre le dossier. un problème», a ajouté le techniDepuis, il n’y a eu aucun change- cien.
ment et hier (25 novembre) le son
était aussi fort qu’avant», a-t-il spéL’emplacement des locaux a été
cifié. Une autre plainte a été déterminé en fonction de l’espace
«C’
disponible dans le pavillon. «Le
seul endroit libre et convenable en
terme de superficie et de hauteur
était au quatrième étage», a
expliqué Robert Desmeules, chef de
la division des aménagements des
locaux au Service des immeubles de
l’U.L.
«Il aurait fallu prévoir l’installation d’une base au sol contre les
vibrations ou insonoriser le
plancher», a-t-il mentionné. Le
Service des immeubles cherche
maintenant de trouver une solution
au problème. «Un chargé de projet
monte un dossier afin d’évaluer les
coûts et voir ce qui peut être fait», a
signalé M. Desmeules.
La compagnie Mecart est venue
récemment vérifier les installations
et constater le problème. «Le studio
offre une performance normale et il
n’y a pas eu un vice de fabrication.
«Il y a quelque chose à faire mais
c’est très coûteux», a indiqué
Michel Tremblay, représentant de
Mecart.
[email protected]
Cité universitaire — L’Ombudsman de l’Université Laval,
Patrick Robardet, croit que les contrats d’études qui lient
les chercheurs et les étudiants travaillant dans les centres
de recherche devraient mieux protéger ces derniers.
ans son rapport annuel
2002-2003, M. Robardet
recommande que «toute
décision de mettre fin à un contrat
d’étude fasse l’objet d’un préavis
suffisant et de motifs précis». Il a
expliqué que présentement, les professeurs insatisfaits du travail de
leurs étudiants n’ont qu’à appeler
au Bureau des ressources humaines
pour mettre fin au contrat, sans
avoir à donner de motifs justifiant
le congédiement.
D
Pour l’Ombudsman, «un délai de
deux semaines à un mois serait un
préavis minimum», afin de laisser à
l’étudiant le temps de se trouver un
autre emploi. Il a aussi rappelé que,
dans le cas des étudiants inscrits
aux études supérieures, un congédiement «compromet leur cadre
académique» et ceux-ci doivent
alors se trouver un autre directeur
d’étude. Il croit donc essentiel que
Photo Olivier Roberge
Malgré les plaintes formulées au Service des immeubles en un mois, le
bruit causait encore problème au pavillon Casault la semaine passée.
Coupe mondiale de soccer robotisé
Robocup Laval à Lisbonne
Johann Bouit
[email protected]
Frédérick Lavoie
des motifs soient fournis à l’étudiant lors d’un bris de contrat.
Jocelyn Létourneau, directeur de
recherche au Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts
et les traditions, a fait remarquer que,
dans son cas, «les expériences
heureuses sont 100 fois plus nombreuses et les problèmes sont très
minoritaires». Il a aussi indiqué qu’il
ne savait pas qu’aucun motif n’avait
à être donné pour briser un contrat
d’études. «Je ne me comporterais
jamais d’une manière sauvage
comme cela», a-t-il fait savoir.
L’Ombudsman de l’U.L. a aussi
noté, au cours de sa quatrième année
de mandat, «que les étudiants ont une
meilleure connaissance de leurs droits
et responsabilités». Il a rappelé que
l’U.L. a toujours été axée sur la participation étudiante et son intégration
dans les mécanismes de décision.
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
d’avoir de nouveaux locaux et font
attention au bruit le plus possible»,
a souligné Jacqueline Lachance,
coordonatrice à l’administration.
Planchers mal insonorisés
Rapport de l’Ombudsman de l’U.L.
Mieux protéger
les étudiants
La Faculté de musique est elle très
satisfaite des installations. «Nous
avons averti les étudiants de baisser
les amplificateurs. Ils sont heureux
Cité universitaire — La participation à la coupe du monde
de soccer robotisé Robocup 2004 est l’objectif principal de
Robocup Laval, une association d’étudiants de science et
génie. La compétition aura lieu l’été prochain à Lisbonne,
au Portugal.
obocup est le diminutif de
Robot World Cup, une organisation internationale
encourageant la recherche et l’éducation dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la robotique.
Elle organise chaque année une
compétition robotisée de soccer qui
réunit des équipes du monde entier.
R
Depuis 2001, l’Université Laval
forme une équipe composée d’étudiants provenant de plusieurs
disciplines en génie.
«La beauté de ce projet est qu’il
nécessite l’intégration de plusieurs domaines d’ingénierie, la
coordination et la coopération
Courtoisie Robocup Laval
Les robots jouent sur un terrain de la taille de deux tables de ping-pong.
d’une équipe de différents spécialistes, ce qui représente bien le
travail d’un ingénieur», a affirmé
Bora Ung, président de Robocup
Laval.
«Notre objectif ultime est non
seulement de participer, mais
aussi de gagner les compétitions
de Robocup un jour», a déclaré
M. Ung. Il a ajouté qu’il est
important de former les membres
à l’aide d’une expérience pratique dans la recherche et le
développement en robotique et en
intelligence artificielle.
Équipes de robots
Robocup Laval participe dans
la catégorie des petits robots
F-180. Les cinq robots formant
une équipe ont un maximum de
18 cm de diamètre et de 22 cm de
hauteur. Les robots se déplacent
et bottent une balle de golf en
suivant les instructions d’un
ordinateur situé en dehors du terrain. Un système de vision artificielle permet de déterminer la
position des robots et de la balle.
L’ordinateur communique les
mouvements des robots et permet ainsi à ceux-ci d’être autonomes.
Québec et Cité universitaire
8
D
é b a t
s u r
l a
S A Q
La SAQ, un monopole justifié
essons cette éternelle polémique concernant
le monopole d’État sur la vente d’alcool. Les
controverses qui animent ce débat récurrent
sur le rôle de la Société des alcools du Québec
(SAQ) quant à l’augmentation de la consommation
d’alcool n’apparaissent pas justifiées au vu des différentes actions préventives menées par l’État. Ces
mesures, efficaces, se situent à différentes échelles:
au niveau gouvernemental, avec la mise en place de
publicités préventives, mais aussi sur le terrain,
grâce à l’action concrète du personnel de la SAQ,
qui agit en conséquence et se fait l’interlocuteur
privilégié entre le consommateur et la société
d’État.
C
prévention et de sensibilisation d'Éduc'alcool dont
les efforts visent à prévenir la consommation excessive d'alcool.
Mais au-delà de ces campagnes d'actions sur le
terrain et de prévention, on dénote un changement
d'attitude au niveau de la consommation d'alcool au
Québec. Boire un verre de vin ou de bière est
devenu une expérience de dégustation pour un nombre grandissant de consommateurs. Cette réalité est
éclatante pour quiconque fréquente les comptoirs de
la SAQ. L'organisme offre, par exemple, des
dizaines de sortes de bières étrangères que les consommateurs peuvent apprécier pour leurs qualités
propres, et non pour le degré d'alcool qu'elles contiennent. En fait, de buveurs de «party»,
les Québécois sont devenus dégustateurs
et amateurs de produits raffinés. Une réaLes
campagnes lité qui est d'ailleurs confirmée par
Statistique Canada qui souligne que le
de la SAQ
Québec détient le plus faible taux de proont fait
blèmes liés à l'alcool au Canada.
La SAQ a été créée pour contrôler la
vente d'alcool dans la province de Québec.
Son rôle est de favoriser une consommation réfléchie et équilibrée des produits
alcoolisés. Par son monopole, la SAQ peut
également parler d’une seule voix lorsqu'il
s'agit de prendre des actions concrètes
leurs
pour la prévention de la consommation
d'alcool. Ainsi, le 25 novembre dernier,
En 2002-2003, la SAQ a dégagé un
preuves
l'organisme étatique lançait une imporbénéfice net record de 540,4 M $, soit une
tante campagne publicitaire à travers le
hausse de 10,6 % par rapport à l’année
Québec portant sur son «éthique de vente». Cette
précédente. Pour certains détracteurs de la société
éthique sollicite le jugement de ses employés et leur d'État, dont on ne connaît pas toujours les intentions
octroie le droit de refuser de vendre de l’alcool à
véritables, ces profits sont scandaleux. À leurs
des clients indésirables, comme des personnes
yeux, une société étatique ne peut se permettre de
mineures ou des personnes en état d’ébriété.
faire autant de profit alors que les coûts reliés à la
consommation d'alcool sont beaucoup plus imporCette campagne d'éthique commence à porter des tants. Il s'agit en fait d'un faux débat. Car en
fruits. Entre avril 2002 et mars 2003, par exemple,
engrangeant plus de profits, la SAQ contribue plus
près de 6 000 refus de vente ont été relevés sur les
généreusement aux coffres du gouvernement et
65 000 demandes de preuves d’identité requises par bénéficie par extension à la collectivité québécoise.
les employés de la SAQ. Bien que la responsabilité
Avec ce monopole sur la vente d'alcool, l'État
de consommer de façon raisonnable incombe à cha- québécois dispose en fait d'une plus grande marge
cun d'entre nous, ces chiffres illustrent combien le
de manœuvre pour financer des campagnes prévenpersonnel de la SAQ peut jouer un rôle important
tives de consommation abusive d’alcool. Arrêtons
lorsqu'il s'agit se sensibiliser des clientèles à
donc de remettre en cause le monopole étatique sur
risques, que ce soit des mineurs ou des clients déjà
la SAQ. Le gouvernement se sent sûrement beautrop éméchés pour consommer.
coup plus concerné par la santé de ses citoyens que
les entreprises privées qui ont trop souvent pour
En plus de cette action sur le terrain, la SAQ et
principales préoccupations les échappatoires fiscaux
ses partenaires investissent chaque année près de
et la quête de profits.
2 M $ dans le programme Éduc'alcool. Ce programme, géré par un organisme indépendant, est à
l'origine du slogan bien connu : «La modération a
bien meilleur goût». Inutile de s'étendre bien
[email protected]
longtemps sur les bienfaits des campagnes de
La SAQ, ou l’État «pusher»
e maintien du monopole de l’État québécois sur la Société des
alcools du Québec (SAQ) est une profonde hypocrisie. En
étant actionnaire à 100 % de la SAQ, l’État fournit légalement
la drogue qu’il essaie de combattre. Car en voulant séduire par
divers moyens une clientèle plus nombreuse, la SAQ accentue la
consommation d'alcool chez les Québécois, ce qui s'avère extrêmement coûteux pour la société dans son ensemble.
L
La récente étude menée par l’Institut de santé publique sur la consommation d’alcool chez les Québécois incrimine indirectement,
mais de manière très claire, les procédés de vente de la SAQ. Société
d’État depuis sa création en 1921, la SAQ a entrepris depuis 1998 un
virage commercial où la recherche du profit semble primer sur tout.
Les réductions alléchantes se sont multipliées, les procédés de «marketing» ont fait leur apparition, les succursales SAQ se sont développées à un rythme effrenné.
Les résultats de cette politique sont à double tranchant. La consommation d’alcool moyenne annuelle des Québécois est en effet
passée de 105,8 à 114,2 litres entre 1998 et 2002. On apprend par
ailleurs que 82 % des Québécois consomment de l’alcool, un record
au Canada.
D’un côté, la SAQ engrange des recettes faramineuses (125,3 M $
au premier trimestre de l’exercice 2003-2004), ce qui réjouit le ministère des Finances du Québec. De l'autre, cependant, les dommages se font sentir. Les ministères et les sociétés d’État qui tentent
de lutter contre la consommation d’alcool dépensent en effet énormément d’argent pour combattre le fléau.
C’est le cas du ministère de la Santé et des Services sociaux, de la
Régie d’assurance maladie du Québec, mais aussi de la Société de
l’assurance automobile du Québec (SAAQ). La SAAQ, par exemple,
consacre la moitié de son budget aux indemnités versées en cas d’accident dont une partie importante concerne les indemnités de décès
reliées à l'ivresse au volant. Les différentes études commandées par
la SAAQ illustrent que 35 % des conducteurs décédés lors d’un accident de voiture entre 1999 et 2001 avaient de l’alcool dans le sang.
Qui plus est, 92,1 % des personnes contrôlées sur les routes en 1999
et 2000 avaient consommé de l’alcool. Un chiffre hallucinant.
En faisant la promotion agressive de ses produits, la SAQ a perdu
son rôle de distributeur d’alcool responsable. En fait, l’organisme est
devenu le promoteur étatique d’une drogue qui coûte excessivement
cher au contribuable québécois. Le paradoxe de l’État «pusher» doit
donc cesser au plus vite.
[email protected]
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Chouquet (8957); Photographes adjoints: Daniel Gagnon (8956), Sarah Salis (8960) et Marianne
St-Pierre; Québec, Qc: Corinne Delisle, Jean-François Potvin, Sébastien Gingras, Lysanne Lesage
et Charlotte Gutton (8959); Université: Émilie Rochon, Cathy Chénard, Véronique GagnonPiquès, Marilyne Lavoie et Anne-Claire Gras (8958); Économie et consommation: Pierre Racine
et Julie Prince (8960); Science et Technologie: Sarah Salis et Georges Fecteau (8960); Culture:
Catherine Vigneault, Marjorie Houle et Geneviève Levesque (8960); Sports: Daniel Gagnon, Luc
Camilleri et Stéphane Jobin (8956); Directeur de la 16: Jean-Sébastien Massicotte (4513);
Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor;
Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Quebecor World, 470, 3e
avenue, Centre Industriel, St-Romuald; Tirage: 1000 copies. Adresse: D.I.C., C.P. 4120, Pavillon
Louis-Jacques Casault, local 3832, Cité universitaire, (Québec), G1K7P4; Téléphone: (418) 6562131
poste
8942;
Télécopieur:
(418)
656-3865;
Adresse
électronique:
[email protected]; Site www: http://exemplaire.com.ulaval.ca.
J
oints de distribution du journal: Cité universitaire: Pavillon Bonenfant, Pavillon Casault,
Pavillon De Koninck, Pavillon Desjardins, Pavillon Parent Ville de Québec: Bibliothèque
Gabrielle-Roy, Édifice de la Fabrique, Presto Photo.
P
Québec et Cité universitaire
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
es courses de rue, mieux connues sous le nom de «street racing»
(SR), ont gagné en popularité dans la région de Québec depuis la
sortie du film The Fast and The Furious, en 2001. L’EXEMPLAIRE
vous propose de jeter un coup d’oeil sur ce sport extrême et illégal.
L
9
Une incursion dans les courses de rues
an passé, les policiers ont
tenté de freiner les élans de
certains coureurs en faisant
de nombreuses interventions lors de
rassemblements de voitures modifiées. Cet été, le «street racing» était
toujours présent mais aucune opération policière officielle visant à contrer le SR n’a arrêté les coureurs.
L’
Mais qu’est-ce que le «street racing»? Il s’agit de courses de
voitures qui ont généralement lieu
en dehors des pistes d’accélération
prévues à cet effet. C’est un sport
illégal, pratiqué autant par les
adeptes de voitures modifiées que
par ceux qui possèdent des automobiles plus conventionnelles. Les
endroits privilégiés? Tout bout de
rue en bon état d’environ un kilomètre de long, sans trafic, comprenant au moins deux voies de
large. Habituellement, les courses
ont lieu dans les parcs industriels de
la région de Québec.
Les forums de discussions
De nombreuses courses s’organisent par l’entremise de forums de
discussion sur Internet, comme
celui de Quebec Street Racing
(QSR). Toutefois, l’option la plus
discrète demeure toujours les rencontres en personne. «Les sites
comme QSR sont publics, ce qui
veut dire que la police peut surveiller ce qui s’y dit», précise
Syncro, un coureur de 22 ans. Il con-
sidère que le meilleur moyen de participer à ce type de courses est d’être
un «régulier» des rassemblements
de voitures sport ou de connaître
quelqu’un déjà impliqué dans le
milieu. Richard Proteau, propriétaire d’une Mitsubishi Eclipse,
abonde dans le même sens.
«Le SR est rendu un monde très
fermé depuis un bout de temps,
étant donné que la police a fait beaucoup de pression sur nous», déplore
Le Parrain, organisateur et coureur
de Québec. «Depuis le début de
l’été, QSR a décroché un peu de
l’organisation de courses illégales.
Le but des sites «underground»
n’est pas de fermer QSR, mais d’essayer de se sauver du problème d’infiltration de la police sur le site»,
précise David, un autre organisateur
et coureur. Selon lui, le jour où ces
sites seront connus, ils fermeront.
Les autorités de la Ville de
Québec ont constaté moins d’énervement dans les rues cet été. Jean
Minguy, du Service de police, croit
que le site QSR a fait des rappels à
l’ordre sur son forum, pour attirer
moins l’attention des policiers. «Le
phénomène du «street racing» n’est
pas en régression, mais les pratiques
se sont redéfinies», considère
M. Minguy. «Ça a changé de forme
cette année, il n’y avait pas de
courses organisées par un promoteur, comme les années passées»,
indique-t-il.
«Les courses de rues se sont
déplacées ailleurs cet été, ou bien
les conducteurs se sont autodisciplinés», pense M. Minguy.
Lorsque le relationniste parle
d’autodiscipline, il signifie courser intelligemment, dans des endroits appropriés qui ne dérangent
pas ou qui font en sorte que personne n’appelle pour porter
plainte.
1,2,3...
Trois types de coureurs
Après avoir interrogé plusieurs
«street racers», il est possible de
dresser trois portraits de coureurs.
Tout d’abord, il y a l’ adepte. Il
prend les courses à cœur et court
pour le plaisir dans des endroits
sécurisés. Puis, il y a le fou. Il
court n’importe où et n’importe
quand, sans respecter de règles.
Finalement, il y a l’observateur. Il
tente de savoir où sont les courses
«juste pour voir».
Courtoisie fotki.com
Prêts...
Une réalité différente
Selon les adeptes, entre 25 et 30
courses ont eu lieu cet été à
Québec. «Nous n’avons eu aucun
accrochage et aucun accident
durant les courses organisées en
2003», affirme Le Parrain. La
réalité du SR à Québec est loin de
ressembler à celle montrée dans
les films comme The Fast and The
Furious, où une centaine de personnes assiste aux courses.
Courtoisie fotki.com
Du temps des baby-boomers
laude Robitaille, 50 ans, est propriétaire d’un commerce de pièces de
voitures depuis 1975. Il confirme que le «street racing» n’est pas né
de la dernière pluie. «Les gens de ma génération, et même de celle d’avant, faisaient des courses de rue», précise ce passionné de voitures.
C
Selon lui, la venue des coureurs de rue à Québec remonte à 1968.
«C’étaient les bonnes années de l’auto, avec la génération des “muscle
cars”», comme les Camaro, Transam, Duster, et Firebird», se rappelle
M. Robitaille.
En 1972, les nouvelles lois concernant la pollution causée par les
véhicules automobiles ont fait diminuer l’engouement pour les grosses
voitures. «De 1972 à 1995, le domaine automobile a été plus stable»
indique M. Robitaille.
«Dans notre temps, nous nous promenions partout en ville et nous cherchions pour trouver quelqu’un avec qui courser», explique l’ex-coureur.
«Le boulevard Charest était LAplace. Nous y allions le soir, vers une ou
deux heures du matin», confie le propriétaire.
Photo Marilyne Lavoie
Il croit que les «street racers» sont des hors-la-loi du temps, qui aiment
vivre des expériences captivantes comme les courses de rue. «C’est dommage que tout le monde nous met dans le même sac, autant les jeunes
irresponsables que ceux qui font attention», conclut M. Robitaille.
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
Partez!
algré son statut illégal, le
«street racing» est régi
par des lois non écrites
que les coureurs doivent respecter
afin d’assurer leur sécurité. «Nous
nous donnons une heure et un
endroit spécifique pour faire les
courses. Nous plaçons des guetteurs à tous les points d’accès. Ils
assurent une surveillance au cas
où des voitures passeraient, pas
seulement des policiers. La per-
M
sonne qui donne les départs attend
la confirmation de chaque guetteur avant», explique Le Parrain,
un organisateur et coureur.
La durée de vie d’un lieu de
course est d’environ de 15 à 20
minutes. «Le moins longtemps
que nous sommes là, le mieux
c’est. Il ne faut pas oublier que
c’est illégal comme sport», lance
David.
Coureurs anonymes
La majorité des coureurs qui ont témoigné pour ce reportage ont
préféré garder l’anonymat, soit parce que leurs proches et collègues ne
sont pas au courant de leur implication directe dans les courses de rue,
soit parce qu’ils savent que c’est un sport illégal et qu’ils ne veulent
pas être pris en faute .
Québec et Cité universitaire
É
10
c o n o m i e
Crédits d’impôts pour les entreprises de nouvelles technologies de l’information
Les compagnies logées dans l’ancien
édifice du Soleil en sursis jusqu’en 2010
Camille Magnard
[email protected]
Québec — Les entreprises installées dans le Centre de
développement des technologies de l’information (CDTI)
bénéficieront jusqu’en 2010 de leurs crédits d’impôts même
si ceux-ci ont été abolis par le ministre des Finances dans
le dernier budget. Aucune nouvelle entreprise ne pourra,
d’ici là, occuper les locaux libres.
Photo Camille Magnard
Même si plusieurs locaux sont vides, aucune nouvelle
entreprise ne pourra s’installer dans l’édifice avant 2010.
l n’y aura plus de nouvelles
entreprises accueillies dans
les locaux de l’édifice Le
Soleil», a indiqué Lise Fortier, gestionnaire du bâtiment.
«I
L’abolition des crédits d’impôts
n’affecte pas encore les jeunes
entreprises présentes dans les locaux
de la Basse-Ville. «Le gouvernement nous a assuré que les accords
pris à la signature des baux, en 1999,
ne seraient pas remis en cause avant
leur fin prévue en 2010», a indiqué
Josée Morin, directrice des opérations chez Cardinal Health, une
entreprise spécialisée dans l’électronique médicale.
Les baux expirant pour la plupart le
1er janvier 2010, l’avenir à long
terme des entreprises est cependant
incertain. Elles s’attendent à un dur
retour à la réalité. «De là à imaginer
le déménagement, on n’y pense pas
encore. Cela dépendra du prix des
loyers», a indiqué Josée Morin.
La coordinatrice administrative de
RecruitSoft, Marielle Lapointe, est
plus sereine. Elle a confiance en
Différences
entre les compagnies
Québec — Les compagnies d’assurance ont des critères de
sélection très différents lorsqu’il s’agit de vendre une police
d’assurance logement.
our être assuré, il faut
répondre aux critères
de la compagnie d’assurances. C’est du cas par cas et
les compagnies n’ont pas toutes
les mêmes critères de sélection»,
a indiqué Patrick Bouchard,
agent d’assurances chez Promutuel Dorchester.
«P
Si l’étudiant n’est plus à la
c h a rge de ses parents, il doit
trouver une compagnie d’assurances qui voudra bien l’assurer.
Les courtiers vérifient s’il n’a
pas de casier judiciaire et s’il n’a
pas fait de faillite personnelle.
Certains endroits présentent des
risques plus élevés pour les comQuébec et Cité universitaire
Dans son discours sur le budget
2003-2004, Yves Séguin a annonçé
La plupart des 14 entreprises qui l’abolition des sites désignés dont
ont profité de l’aubaine
fait partie le CDTI de
reconnaissent que les créQuébec. Cette décision
Les crédits
dits d’impôts leur ont
fut justifiée par la volonté
d’impôt
donné un sérieux coup de
libérale de réduire les
nous
pouce. Dans le cas de
dépenses fiscales et de
ont donné
RecruitSoft, c’est une
mettre fin au «modèle
équipe de huit personnes
d’intervention publique
un sérieux
qui s’était installée dans
qui
consiste à imposer un
coup de
les locaux de l’édifice Le
emplacement
géograpouce
Soleil. Quatre ans plus
phique plutôt que de
tard, la firme compte 300
laisser les entrepreneurs
employés, une succursale aux États- exercer leur jugement» avait
Unis, et elle occupe trois étages du indiqué le ministre. Cette mesure
bâtiment.
permettra
au
gouvernement
d’économiser plus de 1 MM $ d’ici
«C’est sûr que notre expansion doit 2013.
beaucoup au régime fiscal offert par
le CDTI», a reconnu Marielle
Première conséquence majeure de
Lapointe. «C’est un appui impor- cette mesure : la Cité du multimédia
tant, une sécurité, mais ça ne fait pas de Montréal sera vendue prochainetout», a-t-elle tenu à préciser.
ment.
Les sapins naturels
ont la cote à Québec
Isabelle Godbout
[email protected]
pagnies et elles ne veulent pas
vendre de police. C’est le cas
pour locataires du quartier SaintRoch.
M. Bouchard indique que les
étudiants de 21 ans et moins qui
sont toujours à la charge de leurs
parents sont couverts par les
assurances de ceux-ci.
Johanne Brabant, agente d’information pour le Bureau d’assurances du Canada indique
qu’«en cas d’accident, les assurances peuvent couvrir un minimum de 1 500 $ et aller jusqu’à
10 % du montant que les parents
payent pour les assurances».
Le concept, institué par le gouvernement Landry, avait servi de
modèle à quatre «incubateurs» du
même genre à travers la province,
dont: la Cité du multimédia de
Montréal.
Arbres de Noël
Vente de polices d’asssurance logement
Esther Chouinard
l’avenir de son entreprise qui développe des logiciels professionnels
de recrutement. «Le coup de pouce
offert par le CDTI devrait nous permettre de retomber sur nos pattes, at-elle prédit. Mais on ne sait jamais!
Ça peut changer avec le prochain
budget.»
[email protected]
Québec — Le prix est l’élément déterminant dans le choix
d’un sapin de noël. C’est pourquoi la vente de sapins
naturels l’emporte sur la vente de sapins artificiels dans la
région de Québec.
elon Pierre Méthot, du
Département d’administration du Centre jardin
Hamel, c’est le prix qui importe
lors de l’achat du sapin de Noël.
«Les sapins naturels se vendent
davantage parce qu’ils sont
moins chers. Il y a donc deux
clientèles distinctes, dans le
secteur de la vente de sapins de
Noël», a-t-il fait savoir.
S
Denis Tr e m b l a y, horticulteur,
croit que les gens choisissent le
sapin naturel principalement à
cause de l’odeur qu’il dégage et
des traditions. «Certains ne con-
naissent que les sapins naturels»,
a-t-il dit. Le fait que parfois la
livraison soit gratuite vient renforcer le choix des clients, selon
M. Tremblay. «La livraison évite
beaucoup de difficultés de
déplacement de transport pour les
clients», a-t-il expliqué.
Le Centre jardin Hamel off r e
trois variétés de sapins naturels
soient les cultivés, les semi-cultivés et les sauvageons. Les sapins naturels sont fournis par des
compagnies de l’Estrie, de la
Beauce, de Victoriaville et de
Thetford Mines.
Le nombre de produits off e r t s
en magasin augmente à tous les
ans. Le Centre jardin Hamel vend
environ 7 000 arbres de Noël
durant le temps des Fêtes. «La
tendance suit celle de l’an passé,
mais il est encore trop tôt pour
annoncer si c’est une année prolifique», a affirmé M. M é t h o t .
Sans vouloir divulguer les
chiffres, M. Méthot a parlé d’une
dizaine de milliers de dollars
pour la vente des articles de
Noël.
« L’odeur que les sapins dégagent crée l’ambiance du temps
des fêtes», a indiqué Jessica
Gilbert, pharmacienne chez
Brunet. Par contre, certains
préfèrent les sapins artificiels.
« Avec un sapin artificiel, je
m’évite beaucoup de ménage», a
spécifié Steven Domptigny,
actuaire.
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
D
é c o u v e r t e
Les recherches sur
le VIH continuent à Laval
Patricia Manzelle
[email protected]
Cité universitaire — Des chercheurs lavallois étudient
présentement l’inefficacité du traitement rétroviral pour
guérir le sida.
ichel J. Tremblay, professeur au Département
de biologie médicale, a
affirmé que la médication et notamment le traitement antirétroviral, ne
guérit pas une personne infectée par
le sida. «Ces drogues vont
empêcher le développement de la
maladie, mais l’individu reste
infecté pour le reste de sa vie», a-til précisé.
M
M. Tremblay est le responsable du
Centre de recherche en infectiologie
de l’Université Laval et du Centre
hospitalier universitaire de Québec
(CHUQ). Cette recherche étudie
plusieurs aspects du cycle de vie du
VIH, l’agent qui cause le sida.
M. Tremblay a expliqué que tous les
virus ont la même propriété. Ils
doivent infecter une cellule pour
pouvoir se multiplier. Dans le cas du
sida, quand le virus sort de la cellule
infectée, il intègre certaines protéines de cette dernière. L’équipe de
recherche a découvert que ces protéines greffées pouvaient influencer
le cycle de vie du virus. L’«infectivité» du virus augmente et lui confère une certaine protection contre
la réponse immunitaire.
Débusquer le virus
M. Tremblay a confié que le plus
difficile était d’isoler le virus car le
bagage génétique fait partie du
11
Études sur le diabète
Mesures pour
prévenir le mal
bagage génétique de la cellule hôte.
Pour le chercheur, c’est un problème majeur car la médication préconisée peut toucher la cellule hôte,
entraînant des effets secondaires.
Les drogues vont donc cibler les différentes étapes du cycle de vie du
virus. Il a rappelé que ce virus est
continuellement en mutation, ce qui
le rend plus résistant aux médicaments.
Son équipe travaille aussi sur le
développement d’un vaccin antiVIH qui permettra de prévenir la
maladie.
Au Canada, le Québec est la
province où l’infection est la plus
répandue. Près de 1 200 personnes
sont infectées par le VIH chaque
année. Près de 18 000 individus
vivent avec le virus, et une personne
sur trois ne le sait pas. Une centaine
de personnes meurent annuellement
du sida au Québec.
Photo Danny Poirier
Marie-Christine Dubé prenant la
tension d’un volontaire dans le cadre de son étude
Danny Poirier
[email protected]
Innovation au Biodôme
Des bactéries pour purifier l’eau
Jean-Philippe Poulin
[email protected]
Montréal — Un nouveau réacteur servant à traiter les eaux
polluées en nitrate grâce à des bactéries, a été mis au point
par des chercheurs du Biodôme de Montréal.
e projet de création du réac- expliqué que «Nitratireductor tire
teur, ou bio-filtre, s’inscrit à son oxygène de la molécule de
la suite de la découverte nitrate qu’elle respire, pour
d’une nouvelle bactérie,
ensuite expirer du nibaptisée Nitratireductor
trite». Il a ajouté que
De telles
aquibiodomus, au Bio«c’est une autre bactérie
dôme en septembre der- bactéries se qui reprend le nitrite et
nier.
développent le transforme en azote
aussi dans gazeux (N2)».
Cette bactérie conles filtres
tribue à la dénitrification
Nous retrouvons de
traditionnels
de l’eau de mer en transfortes concentrations de
formant les nitrates
nitrates, entre autres,
(NO3) en nitrites (NO2).
dans les égoûts et dans
Serge Parent, chercheur respon- les nappes phréatiques situées
sable de l’étude sur la dépollution sous les terres agricoles. «Ils
des eaux de mer au laboratoire proviennent de l’oxydation de
d’analyse de l’eau du Biodôme, a l’amine (un constituant des pro-
L
L ’ E
téines) qui est évacuée sous forme
d’urée, contenue dans l’urine», a
précisé M. Parent.
Toutefois,
Jean-Baptiste
Serodes, doyen de la Faculté des
sciences et génies de l’U.L. et
chercheur en dépollution des eaux
potables, ne partage pas le même
enthousiasme. «Dans un contexte
de dépollution des eaux usées en
pisciculture, la dénitrification
n’est pas quelque chose de nouveau», a-t-il déclaré. M. Serodes
trouve toutefois intéressant que
les chercheurs du Biodôme aient
identifié une nouvelle espèce de
bactérie.
M. Serodes a aussi fait remarquer
qu’il était connu des scientifiques
que des bactéries utiles au processus de dénitrification des eaux se
développent d’elles-mêmes dans
les filtres traditionnels.
Cité universitaire — Le laboratoire des sciences de
l’activité physique de l’U.L. réalise des tests sur des
volontaires afin d’établir une liste de mesures
préventives pour contrôler le diabète de type 1.
e mode de vie des diabétiques influe sur leur santé.
«Des études ont démontré
que les personnes qui contrôlent
mieux leur diabète s’épargnent
des complications à long terme
comme le risque de maladies cardio-vasculaires», a expliqué
Marie-Christine Dubé, étudiante
au doctorat en endocrinologie et
chercheuse.
L
Dans le cadre de l’étude, les
volontaires se soumettent à une
batterie de tests: prises de tension
artérielle, examens respiratoires,
prélèvements sanguins, mesures
de masse corporelle. Ensuite, ils
sont redirigés vers le CHULpour
une radiographie de l’abdomen.
«Les gens nous donnent de leur
temps, mais en échange ils peuvent vraiment savoir où ils en
sont dans leur état de santé. Ils se
sentent plus touchés», a affirmé
Mme Dubé.
Cette maladie se divise en deux
types. Le diabète de type 1 est
fréquent chez les jeunes et se caractérise par une dysfonction
dans la régulation du taux d’insuline. Cela peut entraîner une
transpiration abondante, la perte
de poids, l’augmentation de la
faim et de la soif.
Le type 2 est ce que l’on appelle
le «diabète d’obésité». «Cette
catégorie touche de plus en plus
de personnes avec les problèmes
de malnutrition que l’on connaît
et le manque d’exercice des
gens», a expliqué Mme. Dubé. Le
diabète touche plus d’un million
de personnes au Canada.
X E M P L A I R E
C h aq ue m er cr edi ent r e 1 1h 30 et 1 2h 30
Sur les ondes de...
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L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
Québec et Cité universitaire
12
C
u l t u r e
Journée internationale du sida
Victime de l’ignorance
Nicolas Paul Gendron
[email protected]
Québec — Les 200 personnes présentes à la première de
Matthieu le sidéen, au théâtre de l’église Saint-JeanBaptiste le 29 novembre, ont pu voir un spectacle riche en
émotion, mais aussi rempli d’informations sur cette
maladie.
a pièce s’ouvre sur un historique du sida. Lorsque
l’action
commence,
Matthieu, interprété par Dominic
Marcotte, fait les cent pas dans le
couloir d’un hôpital. Rongé par la
peur, il attend que son médecin le
reçoive et lui révèle le résultat de
son test de dépistage du VIH. Cet
interminable moment d’attente
prend fin dans le bureau du
médecin, qui lui apprend qu’il est
séropositif.
L
photo Nicolas Paul Gendron
Le récit de la pièce Matthieu le
sidéen est allégé par beaucoup d’humour.
Place aux arts
Le monde fou de Primus
a salle de spectacle le Métropolis est bondée. Les spectateurs
fébriles entrent dans cet antre en scandant déjà le nom de
Primus. Une heure avant la prestation du groupe, le public hurle
à chaque fois qu’un technicien vient sur la scène pour un test de son.
Comme il n’y a pas de première partie, la foule retient son souffle pour
le grand départ.
L
Lumières. Et commence une performance de plus de trois heures du
trio. Une longue prestation qui permet d’entrer dans le monde fou de
Primus. Indescriptible, le groupe fait de la musique «métal» joyeuse,
très inspirée par l’atmosphère des bandes dessinées. Le groupe est
composé de Les Claypool, un bassiste-chanteur spectaculaire à la voix
nasillarde, Larry Lalonde, un guitariste créant d’étranges ambiances
sonores et Tim Alexander, de retour dans le groupe après avoir été la
tête d’affiche de «DrumFest», un festival réservé aux meilleurs batteurs.
Àprès l’entracte, le groupe a joué son album classique, Sailing the
sea of cheese, au complet, en conservant l’ordre des chansons. La
performance a su plaire aux spectateurs présents qui ont sauté et
hurlé durant toute la performance. Cependant, Primus s’est assagi
depuis ses débuts, il y a 15 ans. Leur musique est encore fougueuse,
mais le trio y ajoute des parties plus lentes, plus musicales et progressives.
Malgré l’énergie de la foule, le spectacle de Primus à Montréal a
manqué d’originalité, en suivant à la lettre les classiques du concert
rock. Il y avait des projections sur des écrans derrière la scène, des costumes ridicules, des improvisations musicales au milieu de presque
toutes les chansons et un long solo de batterie. Ce n’est donc pas la
mise en scène, mais la qualité de la musique de Primus, plus mature et
achevée que sur ses albums, qui a su envoûter la foule. Mais, était-ce
un défi considérant la qualité des musiciens du groupe?
[email protected]
Québec et Cité universitaire
Homosexualité et sida
Matthieu attribue d’abord la
responsabilité de sa maladie à sa
copine, une jeune toxicomane qui a
elle-même contractée le VIH. Cette
épreuve vient le chercher dans ses
derniers retranchements et le contraint à la vérité. Terrorisé par la
réaction de ses parents à l’annonce
de la terrible nouvelle, il décide de
leur révéler son homosexualité,
qu’il avait caché à tous depuis toujours. Il est lâché par son entourage. Victime de la peur et de
l’ignorance, il est privé de toute
chaleur humaine.
Le récit est allégé par beaucoup
d’humour. La boute-en-train de la
pièce est une religieuse du nom de
Rosie. Nadia Fournier, qui interprète le rôle, fait littéralement
crouler la salle de rire. Cette mère
Teresa des sidéens offre à
Matthieu à la fois amour et soutien moral. Elle l’aide à accepter
son sort.
À la fin du spectacle, le public
s’est levé pour applaudir les interprètes. Les gens interrogés étaient
unanimes dans leur appréciation.
«C’est une pièce qui est efficace,
qui fait passer le message», nous a
confié sœur Favreau, des sœurs
dominicaines de la Trinité. «Sœur
Rosie était vraiment extraordinaire», a dit Pauline, une spectatrice.
Le spectacle constitue une étape
dans la courte carrière théâtrale
de Gilbert Karanta. C’est la première fois qu’il écrit et met en
scène une pièce de plus de deux
heures. Venu sur scène pour
recevoir les applaudissements du
public, il s’est dit très ému par le
travail des comédiens et par l’accueil que le public a réservé à son
œuvre.
Documentaire FIX: une ville sous influence
Les toxicomanes exposent
Charles Audrey Boivin
g a rg o t e @ h o t m a i l . c o m
Québec — Des toxicomanes, ex-toxicomanes, itinérants et
porteurs du VIH ont exprimé leur art lors de l’exposition qui
avait lieu au Clap, du 21 au 28 novembre. L’exposition a été
réalisée dans le cadre de la tournée canadienne du
documentaire FIX : une ville sous influence et de la Journée
mondiale de lutte contre le VIH-SIDA.
n collaboration avec Cécile
Hernandez, éducatrice spécialisée, les organismes
MIELS-Québec, Point de Repère,
ainsi que le Programme d’intervention Prostitution Québec (PIPQ) ont
organisé l’événement. «Lorsque
nous avons appris que l’équipe du
film FIX ferait une tournée canadienne et qu’ils s’arrêteraient à Québec,
nous avons fait les démarches pour
nous associer à l’événement», a
déclaré Mario Gagnon, directeur
général chez MIELS-Québec.
E
«Nous voulions permettre aux gens
qui visitent nos organismes d’avoir
un peu de reconnaissance de leur
potentiel et de s’exprimer. Cela leur
permet de retrouver leur identité, de
se faire reconnaître autrement que par
leur statut de toxicomane ou d’extoxicomane»,
a
expliqué
Mme Hernandez.
Onze artistes ont présenté une
cinquantaine d’œuvres (peintures,
dessins et sculptures). Certaines oeuvres, comme Castration, représentant l’organe mâle rendu inopérant à
cause de la toxicomanie, sensibilisent
au danger de la drogue. «Nous ne
voulions pas nécessairement que les
artistes fassent de la prévention avec
leurs créations ni faire de la thérapie
par l’art. Nous voulions seulement
leur permettre de se relaxer et de se
faire du bien», a ajouté l’éducatrice
spécialisée.
débat sur d’éventuels locaux sécuritaires pour toxicomanes comme à
Vancouver», a affirmé Mario
Gagnon.
La tournée pan-canadienne de FIX
offre une période de débat après
chaque projection avec la réalisatrice
et l’acteur principal, Dean Wilson.
«Nous voulons utiliser ce film
comme outil pour permettre au problème de la toxicomanie de sortir de
l’ombre. Ce sujet a été trop longtemps tabou», a souligné M.Wilson,
lui-même toxicomane et président du
Vancouver Area Network of Drug
Users (VANDU).
L’exposition s’inscrit dans le même
mouvement que le documentaire
FIX: une ville sous influence, écrit et
réalisé par la Canadienne Nettie
Wild. Le film traite de l’épopée vécue
par deux militants pour la création de
piqueries sécuritaires pour les toxicomanes de Vancouver.
«Ici, à Québec, nous rencontrons le
même genre de problématique qu’à
Vancouver, mais à une plus petite
échelle: overdoses, VIH, hépatite C...
Grâce au film, nous allons créer un
courtoisie canada wild production
Dean Wilson au combat
pour l’ouverture d’un centre
d’injections sécuritaires.
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
C
u l t u r e
13
Katee Julien, le jazz et Éddie Marnay
S’accorder une seconde chance
Marie-Hélène Giguère
[email protected]
Québec — De retour sur scène avec un spectacle solo,
Katee Julien, accompagnée de quatre musiciens, renaît à
travers un hommage jazz au célèbre parolier Eddy Marnay.
homme a écrit pour les plus
grands, dont Regianni et Céline
Dion. Cela m’a beaucoup impressionnée qu’il écrive pour moi», a-telle confié au public.
Nouvelles propositions
ardonnez ma fébrilité,
je vous prie, c’est qu’il
y a beaucoup d’émotion
dans l’air aujourd’hui», a précisé
d’entrée de jeu Katee Julien, lors de
son spectacle qui a eu lieu les 27 et
28 novembre, au Théâtre PetitChamplain de Québec.
«P
Remonter sur scène
Katee Julien a participé à
plusieurs revues musicales, dont
Danse Sing, depuis les huit
dernières années, mais elle n’est
jamais remonté sur scène toute
seule depuis l’échec de son deuxième album. «C’est toujours difficile de vivre un échec. J’avais vingt
ans et je croyais que j’étais partie à
la conquête du monde entier. Ça
m’a permis de faire autre chose. Il
n’ arrive jamais rien pour rien», a
ajouté la chanteuse, un sourire en
coin.
Tout au long de la soirée, les standards de jazz et les pièces aux
paroles écrites par Eddy Marnay se
sont enchaînés. «Il a écrit huit chansons sur mon deuxième album. Il
n’a d’ailleurs jamais compris ce qui
avait causé un tel échec», a
expliqué Katee Julien, qui semble
d’ailleurs avoir, à l’époque,
développé une complicité privilégiée avec M. Marnay.
«Il croyait beaucoup en ce que je
faisais, il était très paternel! Cet
Katee Julien espère que cette production «donnera des petits». La
chose n’est pas impossible,
puisqu’elle a reçu, l’après-midi de la
première, une lettre de la part de
Mia Marnay, épouse du défunt
parolier. Outre de nombreuses félicitations à l’égard de la chanteuse, la
lettre contenait quelques propositions qui demeurent pour l’instant
confidentielles.
Ce spectacle, une commande de la
Maison de la Chanson, a été réalisé
en collaboration avec le Palais
Montcalm. Il est toujours possible
d’aller écouter Katee Julien au bar
de l’hôtel Clarendon, dans le VieuxQuébec.
Môrice Bénin
[email protected]
Québec — Le chansonnier français Môrice Bénin est revenu
chanter son amour au Québec dans son nouveau spectacle,
Vie-vent, présenté au Café-théâtre du vieux Limoilou le 27
novembre dans le cadre des événements Oiseaux de
passage.
ien que méconnu du public
québécois, ce vétéran musicien français d’origine
marocaine se promène à travers
l’Europe, l’Afrique et le Québec
depuis déjà 30 ans. M.Bénin se fait
d’ailleurs une obligation de venir
jouer au Québec tous les deux ans,
lui qui a prouvé son affection pour
la province en écrivant une chanson
qui raconte son dernier périple en
B
2001. Il a même intégré des expressions typiquement québécoises à
son texte, ce qui ajoute une touche
humoristique à la pièce.
«Avec cette chanson, j’ai voulu
faire une déclaration d’amour au
Québec. J’essaie d’écrire sur ce qui
me touche et mon dernier séjour au
Québec m’a particulièrement plu»,
a raconté le chanteur.
PhotoVincent Proulx-Gauthier
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
Katee Julien est remontée sur les planches pour la
première fois en solo depuis l’échec de son deuxième album.
Exposition Liane Nord-Sud
Amoureux du Québec
Vincent Proulx-Gauthier
Photo Marie-Hélène Giguère
En s’inspirant de célèbres auteurs
tels que Brel et Ferré, Môrice
Bénin interprète majoritairement
ses compositions. Malgré le fait
que ses textes semblent souvent
sombres et pessimistes, le chanteur
estime qu’il s’agit plutôt d’une
sorte d’ironie et de sarcasme qu’il
utilise pour raconter la société contemporaine.
«Je ne crois pas être une personne
sombre, mais bien un rêveur fou.
Toutefois, avec un recul de lucidité,
je pense que la société d’aujourd’hui cherche à vendre de fausses
illusions et qu’il faut le dénoncer.
Je cherche simplement à le communiquer à travers mes textes et il
me semble que le message passe
mieux lorsqu’il y a une légère
touche sarcastique ou humoristique», a-t-il laissé entendre.
La majorité des spectateurs ont
découvert un grand talent. «Je
n’avais aucune idée de qui était
Môrice Bénin. Sa façon de travailler avec les mots est tout à fait
charmante», a mentionné Solange
Baril. De son côté, Marc Soltendieck, qui avait vu M. Bénin en
prestation lors de son dernier passage au Québec, trouve dommage
qu’un artiste aussi talentueux soit
méconnu. «Au moins, c’est toujours plaisant de voir de nouveaux
visages à ses spectacles», a-t-il
expliqué.
Création engagée
Mélinda Dion
[email protected]
Cité universitaire — Près de 2 000 personnes ont participé
à la création de l’oeuvre Liane Nord-Sud de Jocelyne
Barnabé présenté à la bibliothèque Gabrielle-Roy du 17
novembre au 14 décembre.
ai besoin d’être
seule pour créer,
mais il faut que des
personnes y participent», a
exprimé l’artiste-peintre. Liane
Nord-Sud est une oeuvre qui
souligne la signature de la Convention relative aux droits des
enfants, adoptée par l’Assemblée
des Nations-Unies en 1989.
«J’
La sculpture de Jocelyne
Barnabé est un projet d’art social
qui exprime un message de solidarité face à la situation des
enfants dans le monde. «Je n’ai
pas la prétention de dire que cette
œuvre va changer quelque chose»,
a indiqué l’artiste, mais elle
espère que Liane Nord-Sud sensibilisera les gens à la cause des
enfants.
Création collective
La sculpture est composée de
1 989 feuilles de cuivre. Elles ont
été signées et découpées par des
gens qui ont voulu appuyer la
Convention. «C’est une liane de
solidarité où des individus se sont
exprimés», a fait remarquer l’artiste. La cueillette des feuilles a
été effectuée entre le 29 septembre 2001 et le 3 mai 2003 lors
d’événements culturels et sociaux.
L’œuvre consiste en une forme
ronde faite de fils de cuivre
enroulés en pelote dans laquelle le
public peut entendre le poème
Ventres qui chantent, écrit et lu
par Lorraine Gaudreau. Selon
Mme Barnabé, cette partie de
l’oeuvre représente un utérus d’où
jaillit un long ruban de treillis
d’acier. «C’est une vague qui
porte ses enfants comme une
grand-mère», a-t-elle expliqué.
Un engagement social
Jocelyne Barnabé s’intéresse à
d’autres mouvements sociaux. En
l’an 2000, elle a réalisé la Robe du
millénaire, un projet lié à la
Marche des femmes contre la pauvreté et la violence. La sculpture
était composée de milliers de
feuilles de soie sur lesquelles des
femmes avait inscrit leurs raisons
de manifester. «La signature des
militantes devient symbolique et
le matériel est un choix esthétique», a expliqué l’artiste.
Québec et Cité universitaire
14
S
p o r t s
Ouverture de la saison de motoneige
Des engins plus écologiques
François Coulombe-Giguère
[email protected]
Québec — La saison québécoise de motoneige 2003-2004
s’ouvrira officiellement le 15 décembre sous le signe de la
performance, de l’écologie et de la sécurité.
os nouveaux modèles
ont presque tous des
moteurs à quatre
temps», a affirmé Michel Paradis,
directeur des ventes dans un magasin de Loretteville qui loue et vend
des motoneiges. Il a ajouté que ces
moteurs sont plus performants et
moins polluants que leurs prédécesseurs. «Le quatre temps offre
de 30 à 37 kilomètres au gallon (3,8
litres) d’essence, comparé à environ
19 kilomètres au gallon pour un
moteur deux temps», a-t-il complété.
«N
tions des sentiers ne sont pas optimales», a expliqué M. Paradis.
Stagnation
Cette nouvelle technologie
donne un nouveau souffle à la pratique de la motoneige, selon Yves
Watier, vice-président chef de la
direction de la Fédération des
clubs de motoneigistes du Québec
(FCMQ). «La pratique de ce sport
stagne depuis dix ans, mais la tendance semble changer grâce à une
technologie plus écologique», a-til lancé.
Plus écologique
Photo François Coulombe-Giguère
Un motoneigiste en règle doit détenir une plaque d’immatriculation.
Du point de vue de la performance, ces nouveaux bolides peuvent atteindre 195 km/h, comparé à
environ 160 km/h qu'offraient les
anciens moteurs. «Bien que la
vitesse ait une très mauvaise cote
auprès du public, la performance
demeure un important critère. Elle
fait la différence lorsque les condi-
La FCMQ rassemble les 233 clubs
de motoneigistes du Québec. «Les
clubs ont la responsabilité de vendre
les droits d’accès (180 $ pour la saison 2003-2004) aux 33 700 kilomètres de sentiers pour les
motoneigistes», a ajouté M. Watier.
Selon la loi provinciale, un
motoneigiste en règle détient une
plaque d’immatriculation sur son
véhicule, un contrat d’assurance
d’un minimum de 500 000 $ ainsi
qu’un permis de conduire s’il a à traverser un chemin public.
L’assurance est essentielle car la
Société de l’assurance automobile
du Québec (SAAQ) ne verse aucune
indemnité lors d’un accident de
motoneige. Il y a exception lorsque
la collision implique un véhicule en
mouvement qui n’est pas exclu du
régime, soit un véhicule routier circulant sur la route.
La Sûreté du Québec (SQ) détient
la responsabilité de surveiller la pratique de ce sport. «Toutes les MRC
ont des patrouilleurs motoneigistes
pour sécuriser les sentiers au même
titre que les routes», a affirmé
Richard Gagné, responsable des
communications à la SQ pour le district de Québec. Cela implique les
mêmes sanctions criminelles pour
un délinquant des sentiers que pour
un criminel de la route.
Le
parachutisme
en
vogue
Améliorations en vue
Escalade au Peps
Isabelle Paradis
Frédérick Duchesneau
[email protected]
[email protected]
Cité universitaire — Une proposition d’ajout d’infrastructures
pour les adeptes de l’escalade de l'Université Laval est sur la
table selon Frédérick Desgranges, entraîneur au Club
entraînement d’escalade du Peps.
Desgranges a toutefois précisé qu’aucune décision à ce
sujet n’avait encore été prise,
soulignant qu’il s’agit d’un «projet en développement». La nature
exacte des installations supplémentaires demeure également à
clarifier.
M.
Environ 200 personnes ont
répondu à l’invitation de la
Journée portes ouvertes le 28
novembre dernier, ce qui correspondait aux prévisions de l’organisation. M. Desgranges considère
que
l’escalade
vit
actuellement une période de
légère stagnation. «Beaucoup
d’étudiants s’initient, mais peu
continuent à pratiquer lorsqu’ils
quittent l’université», a-t-il
affirmé.
Quoi qu’il en soit, les curieux qui
se sont déplacés avaient bien hâte de
tenter l’expérience. «Ça fait
longtemps que je voulais essayer et
je me suis dit que c’était la bonne
occasion pour le faire», ont-ils
répondu presque systématiquement
à propos de leurs motivations.
Québec et Cité universitaire
Contrairement aux apparences,
M. Desgranges soutient que
l’escalade se révèle un sport très
accessible. «Il y a beaucoup de
mouvements assez faciles que la
plupart des gens peuvent exécuter», a-t-il avancé.
Il a par contre ajouté que «le rapport force/poids est un élément
clé» pour espérer s’attaquer avec
succès à des murs présentant un
certain degré de difficulté.
Le grimpeur peut se procurer
l’équipement de base, composé
d’un harnais, d’un mousqueton,
d’un système de freinage et de
chaussons, pour environ 165 $. En
y ajoutant corde, sangles et, bien
sûr, compétence, il acquiert l’autonomie qui lui permettra de gravir
seul des sites naturels.
Outre le Peps, le Roc Gyms,
près du Colisée, et l’Escaladium,
sur le boulevard Hamel, permettent à ceux qui le désirent de parfaire leur art, avec toute l’assurance que procure la présence
réconfortante d’un matelas quelques mètres plus bas.
Québec — Malgré son appellation de sport extrême, le
parachutisme compte de plus en plus d’adeptes chaque
année dans la région de Québec. L’école de parachutisme
Atmosphair de Saint-Jean-Chrysostôme a enregistré plus
de 12 000 sauts cette année.
a popularité du saut en chute
libre semble expliquer en
grande partie l’augmentation
de la clientèle chez Atmosphair. «Le
nombre de sauts réguliers demeure
plutôt stable, alors que la chute libre
est de plus en plus populaire chez
nous», a remarqué Marie-Pierre
Dionne, parachutiste et employée
chez Atmosphair.
L
Sylvie Vallières s’est offert un saut
en chute libre pour ses 50 ans.
«J’étais seulement allée voir des collègues de travail sauter. Je les trouvais vraiment courageux. Mais après
quelques heures d’observation, l’expérience m’est apparue plutôt banale. J’ai donc décidé de sauter moi
aussi», a-t-elle indiqué.
Elle garde un bon souvenir de son
La chute libre ne nécessite aucune expérience, bien qu’elle n’envisage
formation préalable puispas de sauter à nouveau.
que le saut se pratique en
«Quand j’ai visionné le
tandem. Par un système de
film quelques jours plus
Le brevet
harnais sécuritaire, la pertard, j’ai ressenti une cerde
sonne est attachée à un
taine peur. Je n’arrivais
instructeur qualifié qui parachutiste pas à croire que j’avais
exécute toutes les manœufait cela», s’est-elle exnécessite
vres requises.
clamée.
dix sauts
Le saut se fait à une altitude de 13 500 pieds. Le
tandem effectue une descente de
8500 pieds en chute libre, sans parachute, à une vitesse de 200 kilomètres à l’heure. L’expérience ne
dure que 60 secondes. L’instructeur
ouvre le parachute à 5 000 pieds du
sol. De là s’amorce une descente à
vol d’oiseau qui mènera le tandem
au sol en cinq minutes.
L’école Atmosphair a
enregistré deux accidents
cette année. «Deux personnes ont eu
une entorse à la cheville. La première a glissé dans l’escalier du
comptoir d’accueil et l’autre est
tombée en sautant à la corde à
danser», a précisé Mme Dionne.
Un saut de parachute coûte en
moyenne 275 $. Le forfait en saut
régulier comprend une formation
théorique d’une demi-journée et un
saut en solo à 3500 pieds d’altitude,
où l’ouverture du parachute est
actionnée à distance par un instructeur qualifié. Le brevet de parachutiste nécessite dix sauts, dont
trois réguliers et sept en chute libre.
Un initié qui désire obtenir son
brevet peut s’inscrire à un forfait
spécial au coût de 1 600 $.
L’arrivée du temps froid en
novembre marque la fin de la saison
de parachutisme au Québec.
Lorsqu’il fait zéro degré Celcius au
sol, il fait près de moins 25 degrés en
chute libre. La température chute de
cinq degrés par 3 000 pieds d’altitude. Hiver oblige, les adeptes de ce
sport extrême doivent ranger leur
équipement jusqu’en mai ou se rendre vers une destination soleil pour
pratiquer leur sport favori.
Courtoisie Ventara Pictures
En formation
au-dessus de Monterey Bay
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
S
15
p o r t s
Omnium canadien de natation
Sophie Simard triomphe!
L’athlète de l’U.L. rafle la médaille d’or au 200 mètres style libre
Andrée-Anne Verret
[email protected]
Cité Universitaire — Sophie Simard, du club Rouge et Or, a
fait vibrer la foule en remportant l’or au 200 mètres libre lors
de la finale de l’Omnium canadien de natation, dimanche
soir au Peps de l’Université Laval.
u terme de quatre jours de préparation physique à son maxicompétition, sous une pluie mum afin d’amener un stress supd’applaudissements, Sophie plémentaire, ce qui leur a permis de
Simard a surpassé l’élite canadienne travailler leur mental», a indiqué
féminine en décrochant
M.Bérubé.
l’or lors du prestigieux et
La
convoité Omnium canaCette compétition est
compétition
dien. «Je suis extrêmel’une des dernières étapes
ment fière de ma perfor- est l’une des à franchir pour les nageurs
mance», a-t-elle affirmé
dernières
les plus talentueux du
en descendant du podium.
pays en vue des Jeux
avant les
Malgré un temps supérieur
olympiques d’été à
Jeux
de quelques centièmes à ce
Athènes. Les objectifs de
olympiques l’athlète
qu’elle aurait espéré, l’aont donc été de
thlète de 24 ans est plus
faire valoir sa présence
que satisfaite de sa fin de semaine, aux essais Olympiques qui se
qui lui a valu une médaille d’argent dérouleront au début de juillet 2004.
lors du 100 mètres libre à peine 24 «Je voulais remporter cette médaille
heures auparavant.
et prouver aux gens que j’allais être
présente en force aux essais dans six
«Je suis surtout très satisfaite de ma mois», a-t-elle assuré.
préparation
psychologique
antérieure», a-t-elle ajouté. En effet,
Viser la constance
selon l’entraîneur du Rouge et Or
natation, Michel Bérubé, les athlètes
Du côté de son entraîneur, on
ont misé davantage sur le côté intel- souhaite seulement qu’elle puisse
lectuel. «Nous n’avons pas poussé la maintenir ses performances jusque
A
là. «Avec Sophie, le but est de conserver sa forme toute l’année», a-t-il
insisté. L’entraîneur n’a par contre
pas été surpris de ce podium. «On en
attendait beaucoup, c’est sa force,
son domaine», a-t-il dit d’un ton certain.
Un autre athlète du Rouge et Or
natation, Jean-François Langlois,
s’est démarqué en raflant la 2e place
au 100 mètres papillon. Notons aussi
la performance de Jennifer Carroll
de Trois-Rivières, qui a remporté
l’or au 50 mètres dos, lors de la première journée de compétition.
Cet Omnium canadien a très
bonne réputation auprès des
nageurs. Il semble être apprécié
particulièrement pour ses qualités
techniques. En effet, plusieurs
records nationaux ont été battus lors
de cette fin de semaine. Le record
au relais 4 X 50 mètres a été abaissé
jeudi du côté masculin par les
Dolphins de l’Université de la
Colombie-Britannique. Le même
jour, les All Stars de Toronto ont
accompli le même exploit en ce qui
concerne le relais féminin. Ces
derniers ont finalement réussi un
doublé, en mettant aussi la main sur
le titre masculin lors des finales du
dimanche.
Les cheerleaders à Toronto
Photo Andrée-Anne Verret
Sophie Simard est montée sur le podium
à deux reprises au cours de la fin de semaine, dont
cette fois-ci après sa conquête de la médaille d’or au 200 mètres libre.
Volleyball Rouge et Or masculin
Week-end parfait
Émilie Rivard-Boudreau
[email protected]
Cité universitaire — L’équipe masculine de volley-ball de
l’Université Laval a tout raflé le week-end dernier. Le Rouge
et Or a donné une leçon au Vert et Or de l’Université de
Sherbrooke et aux Martlets de McGill en les battant chacun
au score de 3-0.
Dimanche après-midi, c’était au
tour des Martlets de l’Université
McGill de visiter le Rouge et Or.
Continuant sur sa bonne lancée, la
formation de volley-ball de Laval a
vaincu McGill en trois manches de
25-14, 25-21 et 25-13.
Tournois dans l’Ouest
lors que le Vert et Or
n’avait perdu aucune
manche depuis le début de
la saison,
les volleyeurs de
l’Université Laval lui ont arraché
la victoire en trois sets de 25-15,
25-20 et 25-19. «C’est excellent,
mais je suis resté sur mon appétit
sur certaines phases», a commenté
l’entraîneur-chef, Pascal Clément,
après le match de vendredi.
M. Clément a trouvé que son
équipe a légèrement perdu sa concentration après qu’elle ait pris le
contrôle du match. «Par contre,
nous avons énormément progressé
au niveau de notre jeu et de notre
A
Archives
ors de la victoire de la coupe Vanier de l'équipe de football du
Rouge et Or, les cheerleaders de l'U.L. ont créé l’ambiance. Les
cheerleaders ont rythmé le déroulement du jeu avec leur «Go Laval ».
Plus encore qu’une animation, le cheerleading est avant tout une
discipline sportive spectaculaire. Les cheerleaders du Rouge et Or ont
participé en novembre à une compétition nationale à Toronto. Ils se
sont mesurés aux meilleures équipes universitaires du Canada et ont
terminé 14e sur 17 équipes participantes. (P.M.)
L
L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 3 décembre 2003
attitude», a souligné Pascal
Clément. À noter que le 26 octobre,
le Rouge et Or s’était justement
incliné 3-0 face à Sherbrooke.
Carl Lalancette s’est démarqué
face à Sherbrooke, vendredi, en
récoltant 13 attaques marquantes.
Mathieu Lagrandeur a réussi pour
sa part 11 attaques marquantes et
quatre as. «C’est très satisfaisant
pour toute l’équipe», s’est exclamé
Lagrandeur après le match. «Nous
avons eu un début de saison instable, parce que nous étions trop confiants. Aujourd’hui, nous étions
mieux préparés», a-t-il ajouté.
Derrière le Vert et Or de
l’Université de Sherbrooke, les
hommes de Pascal Clément sont
maintenant au deuxième rang du
classement de la ligue universitaire
avec une fiche de huit victoires et
deux défaites. Du 27 décembre au
4 janvier, le Rouge et Or participera à un tournoi en Saskatchewan et à un autre en
Colombie-Britannique. Les volleyeurs de Laval reprendront ensuite leur calendrier régulier le 9
janvier, alors qu’ils visiteront les
Carabins de l’Université de Montréal.
Québec et Cité universitaire
Guy Laforest
Retour aux sources
Une entrevue d’Hubert Roy
[email protected]
Partagé entre ses tâches de président de l’Action démocratique du Québec (ADQ) et de
professeur de science politique à l’Université Laval, Guy Laforest, a connu une année des
plus mouvementées. Six mois après l’élection provinciale du 14 avril, qui a conclu une
campagne marquée par la fulgurante ascension de son parti, puis de sa dégringolade dans
les sondages, Laforest revient sur les événements du printemps dernier et explique sa
décision de quitter la présidence l’été prochain.
L’EXEMPLAIRE : Comment conciliez-vous le travail de professeur à
l’Université Laval avec celui de
président de l’ADQ?
Guy Laforest : D’abord, tu ne
peux pas avoir la même intensité
tout le temps. Celle qui a prévalu
durant l’année 2002-2003, a donné
un rythme vraiment infernal. C'est
impossible à maintenir si tu as des
responsabilités familiales en plus, ce
qui est mon cas, car j’ai trois enfants.
Cela peut être fait pendant une période comprimée, mais ça ne peut pas
être fait tout le temps. Sur le plan de
la déontologie et de l’éthique professionnelle, je ne suis pas le seul juge,
car j’ai des collègues professeurs et
des étudiants, et leurs points de vue
comptent. Un professeur a le droit
d’avoir des valeurs politiques, d’être
membre d’un parti et il peut faire un
certain nombre de choses, mais il ne
fait pas ce genre d’affaires-là dans sa
classe. Il faut se demander si le prof
est en train de suivre son plan de
cours ou bien s’il utilise sa position
hiérarchique pour faire du militantisme politique. J’enseigne depuis
quinze ans et les étudiants comprennent assez rapidement quel genre de
«game» un professeur joue. À mon
avis, j’ai la réputation de ne pas
mélanger les genres et l’année 20022003 n’était pas la première année
où j’étais sous les feux de la rampe.
J’ai été très impliqué dans la campagne référendaire en 1995. Je n’ai
donc pas perçu de difficultés particulières à concilier mes responsabilités de professeur, à gouverner ma
barque, et à avoir des engagements,
des implications et des responsabilités dans un parti politique. Comme
président de parti, j’ai un mandat qui
va jusqu’à notre prochain congrès,
lequel devrait avoir lieu à Québec au
mois de juin 2004. Je ne renouvellerai pas mon mandat comme
président de parti parce qu’entre
autres, j’ai été candidat en 2003. Si
les électeurs de Louis-Hébert
m’avaient élu, j’aurais fait le travail
de député à l’Assemblée nationale
avec l’appui que nous aurions eu
comme parti. Comme cela n’a pas
été le cas, je ne resterais pas assis
entre deux chaises bien longtemps.
Il faut que je fasse un choix et il est
très clair. Je vais m’investir dans
mon «job» de prof à l’Université.
L’Ex. : Avez-vous été déçu de la
performance de l’ADQ dans la
région de Québec et de votre
troisième place dans le comté de
Louis-Hébert?
G.L. : Oui. Nous avons été déçus.
En même temps, dans les performances qui nous ont beaucoup nuit,
sion d’être plusieurs à être dans la
course. En fait, ce qui s’est passé, est
que les libéraux ont été élus un peu
par défaut. Ce n’est pas qu’ils étaient
prêts, c’est que les Québécois ont
conclu que l’ADQ ne l’était pas... et
en démocratie, le peuple ne se
trompe pas. Les Québécois qui
voulaient un changement ont donc
voté libéral.
L’Ex. : Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné selon vous le 14 avril dernier
pour l’ADQ?
G.L. : Un mélange de choses. La
principale selon moi est que nous
avons fait un «melt-down» organisationnel. À l’automne 2002, il y
avait des sondages qui nous donnaient 40 à 42% des suffrages. À ce
moment, en tant que parti, nous
avons pris des décisions sur le plan
de la rénovation de l’ensemble des
bases de l’organisation. Ces décisions-là, nous les avons prises dans
la mesure où nous voulions être
équipés dans l’éventualité que nous
formions le prochain gouvernement. Nous avons donc retardé le
processus de sélection des candidats
et avons bousculé le mode de fonctionnement
du
caucus
à
l’Assemblée nationale. Nous avons
déménagé la permanence du parti et
nous avons multiplié le nombre
«Dumont a souvent bien fait, mais pas toujours!»
il y a entre autres un discours que
M. Dumont a prononcé devant la
jeune Chambre de commerce à l’automne 2002. Il a tenu des propos qui
ont été perçus comme méprisants
pour la fonction publique québécoise. Nous avons été plusieurs à
payer ça dans l’urne, le 14 avril
dernier. Compte tenu des sondages,
plusieurs candidats de l’ADQ sont
«passés proches» d'être élus. À une
semaine de l’élection, jusqu’au
débat en fait, nous avions l’impres-
d’employés par 500 et nous avons
donc pris des décisions que nous
n’avons pas été capables de gérer. Si
nous avions eu comme objectif à
l’automne d’avoir 25 % des votes,
même si les sondages nous donnaient 40%, probablement que nous
aurions eu d’excellentes chances de
l’avoir. Donc, nous avons mal jaugé
notre force organisationnelle et
nous avons surestimé notre capacité
d’adaptation à l’automne 2002. [...]
C’est aussi explicable dans le con-
Photos Hubert Roy
Il est difficile de conjuguer la présidence
d’un parti politique,la vie familiale et la fonction de
professeur d’université. Guy Laforest a dû faire des choix.
texte de la limite de nos ressources
organisationnelles. Les autres partis
(PQ et PLQ) ont beaucoup de
ressources et ils ont un filet de sécurité lorsque leur chef ou leurs principaux protagonistes s’en vont faire
des discours. Ils testent leurs discours! Ils en écrivent huit versions
et les testent devant des auditoires.
Ils dépensent beaucoup d’argent
pour vérifier que le discours sera à
la bonne place. Alors qu’à l’ADQ,
nous n’avions ni le temps, ni le
monde, ni les ressources financières
pour se doter d’un filet de sécurité
semblable. Ce qui fait que Mario
Dumont, dans l’ensemble de l’année folle que nous avons vécu en
2002-2003, a toujours performé
sans filet de sécurité. Il a souvent
bien fait, mais n’a pas toujours bien
fait.
L’Ex. : Qu’est-ce qui pousse
l’ADQ à vouloir se doter d’une politique constitutionnelle?
G.L. : Il faut nuancer par rapport
aux grands titres de journaux. Nous
avons une politique constitutionnelle, c’est le document «Faire enfin
gagner le Québec», adopté en juin
2001 à Drummondville. La question
dans le fond est plutôt de rafraîchir
cette position constitutionnelle et
surtout de la présenter d’un point de
vue communicationnel, beaucoup
plus professionnel que nous l’avons
fait par le passé.
L’Ex. : Que pensez-vous de la
réingénierie de l’État québécois proposé par Jean Charest? N’est-ce pas
une idée de l’ADQ à la base?
G.L. : Je n’aime pas le mot
réingénierie. Rénover l’État québécois 40 ans après la Révolution
tranquille, c’est évidemment une
idée de l’ADQ. Je ne peux pas faire
autrement que de souscrire au fait
que 40 ans après la Révolution tranquille, l’État du Québec a besoin
d’une rénovation en profondeur.
Comment les libéraux font ça? On
jugera de ça au fur et à mesure.
C’est clair qu’il y a de la confusion,
nous avons l’impression qu’ils gouvernent un peu à vue là-dessus. Il y
a de la confusion dans leurs
manières de présenter ces choseslà, mais il est encore trop tôt pour
faire un vrai bilan de leur performance là-dessus. Nous avons un
système électoral dans lequel le
gagnant ramasse ce qu’il y a sur la
table et prend les meilleures idées
des programmes de tous les partis.
C’est la loi impitoyable de notre
système électoral.