Food Price Watch

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Rapport "Food Price Watch" - Avril 2011
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Avril 2011
L'action de la Banque face à la crise alimentaire
En partie en raison de la hausse des prix des combustibles, les prix des produits alimentaires restent
élevés et l’indice des prix alimentaires de la Banque mondiale reste proche de son record de 2008.
Depuis juin 2010, 44 millions de personnes supplémentaires sont tombées sous le seuil de la pauvreté
de 1,25 dollar par jour en raison de la hausse des prix alimentaires. Des simulations montrent qu’une
hausse de 10 % de l’indice des prix alimentaires pourrait précipiter 10 millions de personnes de plus
dans la pauvreté tandis qu’une augmentation de 30 % pourrait accroître de 34 millions le nombre des
pauvres. Les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire enregistrent une inflation des prix
alimentaires supérieure de 5 points de pourcentage en moyenne à celle des pays plus nantis. Au
Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en particulier, l’Iran, l’Égypte et la Syrie connaissent une inflation
supérieure à 10 %, les autres pays de la région se situant à des niveaux plus modérés. Les prix
mondiaux du maïs ont augmenté de 17 % entre le dernier trimestre 2010 et le premier trimestre 2011,
en raison d’une hausse de la demande liée à ses usages industriels et de la faiblesse des stocks.
Dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, les prix du maïs ont augmenté de plus de 10 % au
cours du premier trimestre 2011. La comparaison des variations de prix au sein des pays montre dans
certains cas une forte localisation des pics, et par conséquent de leurs effets en termes de pauvreté.
Aussi, les actions immédiates comprennent des programmes de nutrition et d’aide sociale qui ciblent
les habitants les plus pauvres des régions ayant subi de fortes hausses. Les mesures
macroéconomiques doivent tenir compte du niveau de répercussion de la hausse des prix des produits
de base sur les attentes inflationnistes ; les pays importateurs nets de produits de base doivent
surveiller leur vulnérabilité sur le plan extérieur. Parmi les mesures qui permettraient de réduire les
pressions sur des marchés alimentaires mondiaux étroits, figurent l’assouplissement des cibles fixées
en matière de biocarburants lorsque les prix alimentaires dépassent certains seuils et l’élimination des
restrictions sur les exportations de céréales. En ce qui concerne les objectifs d’action à moyen terme
pour améliorer la sécurité alimentaire, il est nécessaire d’investir dans l’accroissement des
rendements agricoles d’une manière qui soit écologiquement viable, d’améliorer l’efficacité des
chaînes d’importation et de développer l‘utilisation d‘outils de gestion des risques tels que les
instruments de couverture.
Contenus annexes
Rapport Food Price
Watch (pdf)
Communiqué de presse
Blog: Les pauvres
toujours sous la menace
des prix alimentaires
La Banque et la crise
alimentaire
Prix alimentaires :
garantir l'accès à une
alimentation nutritive
Réduction de la
pauvreté et équité (en
anglais)
L’indice des prix alimentaires de la Banque mondiale reste proche de son record de 2008. En dépit d’une légère baisse
enregistrée récemment, l’indice des prix alimentaires en mars 2011 est supérieur de 36 % au niveau qui était le sien il y a un an
(figure 1). Parmi les hausses majeures enregistrées depuis un an figurent celles du maïs (74 %), du blé (69 %), du soja (36 %) et
du sucre (21 %). En revanche, le prix du riz est resté stable. La comparaison entre les prix moyens au premier trimestre 2011 et
ceux du dernier trimestre 2010 (tableau 1) montre que les hausses de prix ont concerné un large éventail de produits
alimentaires de base.
Les prix des produits alimentaires restent instables à la suite
des événements survenus récemment au Moyen-Orient et au
Japon. À la suite des troubles survenus au Moyen-Orient, le prix
du pétrole brut a augmenté de 21 % au premier trimestre 2011.
Les événements tragiques qui ont frappé le Japon le 11 mars
dernier ont contribué à une baisse des prix à terme du maïs, du
soja et du blé, liée aux perspectives de diminution de la demande
d’importations ; celles-ci ont depuis été revues à la hausse (figure
2).
La volatilité récente des prix alimentaires est liée à un certain
nombre de facteurs qui ont contribué à faire monter les prix
au cours de l’année écoulée. Ces facteurs comprennent : i) des
évènements météorologiques extrêmes dans des pays
exportateurs de céréales tels que la Fédération de Russie, le
Kazakhstan, le Canada, l’Australie et l’Argentine au cours de la
Source: DECPG.
deuxième moitié de 2010 ; ii) une augmentation généralisée des
prix des produits agricoles en 2010, qui a entraîné une
concurrence accrue sur la terre et autres intrants ; et iii) le lien avec la hausse des prix du pétrole et les biocarburants (voir cidessous). Ces facteurs s’inscrivent dans un contexte à moyen terme caractérisé par : i) une croissance de la demande
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alimentaire supérieure à la celle de la production au cours de la dernière décennie (figure 3) ; ii) des niveaux de stocks céréaliers
historiquement bas (qui sont la conséquence de la donnée précédente) ; iii) l’impact du changement climatique sur la variabilité
météorologique et la production agricole ; iv) le recours accru aux restrictions sur les exportations de céréales depuis la flambée
des prix alimentaires de 2008 ; v) la hausse de la part des exportations de céréales provenant de la mer Noire et de l’Amérique
latine, où les productions sont plus variables que dans les pays exportateurs membres de l’Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE).
La hausse des prix alimentaires est liée à celle des prix énergétiques. Les prix du pétrole brut, qui ont connu une hausse
brutale de 10,3 % en mars, sont supérieurs de 36 % à leur niveau d’il y a un an. L’impact de cette hausse sur les prix des
aliments – une augmentation de 10 % du prix du pétrole brut est associée à une hausse de 2,7 % 1 dans l’indice des prix
alimentaires – agit de multiples façons (figure 4). Premièrement, la hausse du prix du pétrole brut favorise les biocarburants et
donc une plus grande utilisation de produits alimentaires destinés à cet usage (maïs, huile végétale, sucre). Selon une évaluation
d’avril 2011, le département américain de l’Agriculture (USDA) indique que la part de la production de maïs des États-Unis
destinée à la fabrication de biocarburants va passer de 31 % en 2008-2009 à 40 % en 2010-2011 – l’estimation publiée en avril
pour 2010/11 est légèrement supérieure à celle de mars (50 millions de boisseaux supplémentaires) sous l’effet des fortes
incitations en matière de mélanges et en raison de marges plus élevées, selon l’USDA 2 . Deuxièmement, la hausse des prix
énergétiques affecte le coût de production des produits alimentaires par le biais d’une augmentation des prix des engrais, des
coûts d’irrigation et des prix d‘autres intrants agricoles ; l’ampleur de l’impact dépend donc du type de culture et du niveau de
mécanisation. Troisièmement, la hausse des prix énergétiques agit aussi sur les prix alimentaires par le vecteur de la hausse des
coûts de transport des récoltes vers les marchés, ce qui entraîne des variations de prix plus importantes au sein des pays et
accroît les coûts des pays importateurs. Par exemple, le prix du maïs a augmenté de manière beaucoup plus importante dans
l’ouest du Guatemala que dans le reste du pays en raison de coûts de transport plus élevés. De même, la forte hausse
enregistrée au cours de l’année écoulée au Tadjikistan, en Azerbaïdjan et en République kirghize dans les prix des produits
dérivés du blé dépend en partie de l’augmentation des coûts de transport des importations provenant du Kazakhstan.
L’inflation des prix alimentaires s’est
accrue dans un grand nombre de pays au
cours de l‘année écoulée. La figure 5a
montre la variation des taux d’inflation des
prix alimentaires dans une sélection de pays
d’Asie de l’Est au cours des deux dernières
années. En février 2011, l’inflation des prix
alimentaires au Viet Nam, en Indonésie et en
Chine était respectivement de 17 %, 15 % et
11 % ; aux Philippines, en Thaïlande et en
Malaisie, elle était inférieure à 10 %. En
Chine, l’inflation des prix alimentaires est en
grande partie imputable à l’augmentation des
prix des légumes due à de mauvaises
conditions météorologiques et à des goulets
d’étranglement de l’offre, ainsi qu’à la hausse
des prix de la viande, elle-même liée à
l’augmentation du coût du fourrage. Au Viet
Source: DECPG. The price changes are for average prices of the reported commodities over the relevant
Nam, la dévaluation de 18 % de la monnaie
quarters. For example, the first column reports the change in average prices in the January–March period in
par rapport au dollar depuis novembre 2009
2011 compared to average prices in January–March of 2010.
a eu pour conséquence l’augmentation du
coût des produits alimentaires et des
aliments pour animaux importés. Dans les
pays d’Amérique centrale, l’inflation des prix
alimentaires a augmenté de manière constante au cours de l’année écoulée (figure 5b). En Europe et Asie centrale, elle s’est
accélérée dans la plupart des pays en 2010, avec un pic à plus de 20 % en République kirghize et en Géorgie (figure 5c).
Il convient de surveiller les incidences que ces hausses des prix alimentaires ont sur le plan macroéconomique. Le degré
de répercussion qu’elles auront sur les attentes inflationnistes et l’ampleur de la croissance économique détermineront
l’utilisation appropriée des politiques monétaires. En Asie de l’Est, l’inflation des prix alimentaires intervient dans le contexte d’un
essor du crédit supérieur à la moyenne de la plupart des pays, ce qui a contribué aux pressions inflationnistes d’ensemble ; un
resserrement de la politique monétaire pourrait être un choix envisageable étant donné les signes de surchauffe 3 . En Europe de
l’Est et en Asie centrale, plusieurs pays connaissent une reprise progressive à la suite de la crise financière, et tout resserrement
de la politique monétaire devra tenir compte de l’état du secteur financier et de la croissance 4 . Au niveau du commerce
extérieur, les importateurs nets de produits alimentaires, de combustibles et d’autres produits de base sont les plus vulnérables,
en particulier ceux qui accuse d’importants déficits des comptes courants et/ou ont une couverture de réserves extérieures
limitées.
Les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire subissent des hausses de l’inflation des prix alimentaires plus
marquées, en particulier lors de flambées des prix internationaux. Les données de 46 pays pour la période 2007-2010
montrent que les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure ont subi des hausses plus
marquées de l’inflation des prix alimentaires que les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et que les pays à
revenu élevé, en particulier lors de flambées des prix internationaux. L’écart entre les deux groupes de pays a atteint environ 5
points de pourcentage en 2008 et 2010 (figure 6). Ces différences peuvent s’expliquer par le fait que les canaux de
commercialisation des produits alimentaires dans les pays les plus pauvres ne sont pas en mesure d’absorber des fluctuations
importantes dans les prix des produits de base, tandis que les grands détaillants dans les pays plus riches disposent de marges
plus importantes, le prix des produits de base ne constituant qu’une petite partie du prix des aliments transformés. Par ailleurs,
les gouvernements des pays les plus pauvres n’ont qu’une capacité limitée pour protéger les consommateurs des hausses de
prix sur les marchés internationaux.
La persistance de la tendance haussière des prix mondiaux du maïs est attribuable à une combinaison de facteurs. En
premier lieu, les stocks mondiaux sont historiquement faibles, en raison notamment des sécheresses survenues en Argentine et
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Source: Chicago Board of Trade. The plotted prices are closing prices for each day of trade
and correspond to May 11 delivery.
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Source: “Responding to Global Food Price Volatility and Its Impact on Food Security,”
Development Committee Paper (2011).
aux États-Unis. Les stocks aux États-Unis, premier exportateur
au monde de maïs, sont à leurs niveaux les plus faibles depuis 30 ans. En deuxième lieu, les incertitudes pesant sur le niveau
des importations chinoises en 2011 et sur la nouvelle récolte aux États-Unis continuent d’exercer des pressions sur les prix du
maïs. Enfin, en troisième lieu, la hausse du prix du pétrole brut accroît la demande pour la production de biocarburants à base de
maïs, tandis que celle du prix du sucre accroît la demande pour les édulcorants à base de maïs.
Les prix locaux du maïs ont grimpé au cours des trois derniers mois dans un certain nombre de pays. Entre décembre
2010 et février 2011, le prix du maïs blanc a augmenté de 27 % au Kenya, de 25 % en Somalie et en Ouganda, de 20 % en
République démocratique du Congo et de 16 % au Bénin. Ces fortes hausses découlent en partie de faibles précipitations
(tableau 2). Elles ont suivi une période de relative stabilité des prix du maïs au cours de la deuxième partie de 2010 dans la
majeure partie de l’Afrique subsaharienne. Au Mexique, au Brésil et en Argentine, le prix du maïs a augmenté respectivement de
37 %, 15 % et 14 % au cours des trois derniers mois. Au Mexique, les industriels réclament que le prix plafond de la tortilla soit
relevé afin de refléter cette hausse du prix du maïs.
Les tendances sur les prix locaux du blé varient beaucoup en
fonction des pays. Au cours des 12 derniers mois, les hausses des
prix du blé les plus élevées ont été enregistrées en République kirghize
(63 %), au Bangladesh (36 %) et en Colombie (34 %). Si certains pays
ont connu ces trois derniers mois une certaine stabilisation du prix des
produits dérivés du blé – Bangladesh, Afghanistan et Indonésie –, la
tendance est à la hausse dans d’autres pays : Soudan (87 %), Éthiopie
(18 %), Inde (11 %) et Colombie (10 %). Dans l’ensemble,
l’augmentation des prix du blé a incité les agriculteurs des principales
régions productrices (Union européenne, Russie et Ukraine) à accroître
la superficie des cultures, et les chiffres de la production devraient
s’améliorer en 2011, sauf événements climatiques contraires comme en
2010.
Les prix mondiaux du riz semblent s’être stabilisés mais les
tendances des prix varient localement. En février 2011, les prix
mondiaux du riz étaient inchangés par rapport à février 2010 et, dans
l’ensemble, le prix de référence se situe à environ 32 % de moins que le
Source: Adapted from DECPG data.
niveau record atteint lors de la crise de 2008. Les bonnes récoltes
enregistrées dans des pays exportateurs clés comme la Thaïlande et le
Viet Nam, combinées au fait que les stocks mondiaux sont à leur niveau le plus haut depuis 2002-2003, ont globalement eu pour
effet de rassurer les marchés quant à une possible pression à la hausse sur le prix du riz à l’exportation. Les incertitudes pesant
sur le niveau de la production avaient contribué à une hausse de 18 % du prix du riz entre juin et décembre 2010 et incité les
grands importateurs de riz à accroître leurs stocks intérieurs. En conséquence, les prix locaux du riz ont connu récemment une
certaine baisse, même si plusieurs pays enregistrent des hausses importantes. Ainsi, après avoir augmenté de 29 % au
Bangladesh et de 25 % au Mozambique en 2010, le prix du riz a légèrement diminué dans ces deux pays ces trois derniers mois.
En Indonésie, le prix du riz a baissé de 5 % au cours du premier trimestre 2011 mais, au mois de mars, il était supérieur de 17 %
au niveau qui était le sien un an auparavant. En revanche, dans certaines parties du Tchad, de la Tanzanie, du Mozambique et
d’Haïti, le prix du riz a connu des hausses de plus de 10 % au cours des trois derniers mois (tableau 2).
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Source: East Asia PREM. Plotted values are y-o-y numbers for the December of the
corresponding year.
Source: Latin American and the Caribbean Region PREM. Plotted values are y-o-y numbers
for the December of the corresponding year.
Source: Europe and Central Asia PREM. Plotted values are y-o-y numbers for the December of the corresponding year.
Les prix des produits non céréaliers, qui sont essentiels à la diversité alimentaire, restent instables. Les prix des fruits et
légumes ont augmenté en Syrie d’environ 27 % au cours de la période de 12 mois prenant fin en janvier 2010. Les augmentations
du prix de la viande, qui constitue une part importante de l’alimentation dans les pays d’Asie centrale, sont en partie imputables à
la hausse du coût du fourrage. En Mongolie, où 30 % en moyenne des apports caloriques proviennent de la viande, le prix du
mouton a grimpé de 37 % au cours de l’année écoulée, dont une hausse de 15 % entre décembre 2010 et février 2011 ; une
épidémie de fièvre aphteuse et un hiver rigoureux expliquent cette augmentation. Des hausses similaires ont été enregistrées au
cours du dernier trimestre en Azerbaïdjan (36 % pour le mouton et 13 % pour le bœuf) et en République kirghize (15 % pour le
mouton). On observe également de très fortes hausses dans les prix de l’huile de palme et de l’huile de soja, avec des niveaux
supérieurs à ceux de l’année dernière de respectivement 104 % et 42 %. Le prix de l’huile de cuisson a augmenté de 43 % au
Bangladesh, de 36 % à Maurice et de 19 % en Indonésie au cours de l’année écoulée.
Les conflits sont susceptibles de contribuer aux hausses
des prix alimentaires. Les conflits peuvent entraîner une
interruption de l’offre et des canaux de distribution, contribuer à
des pénuries localisées et à une baisse de la production, et
entretenir une hausse des prix alimentaires. Par exemple, la
situation actuelle en Côte d’Ivoire a perturbé l’offre d’aliments
transformés tels que le lait en poudre, le sucre et l’huile
végétale, pour les pays enclavés d’Afrique de l’Ouest que sont
le Burkina Faso, le Mali et le Niger, donnant lieu à une hausse
du prix de ces produits. Inversement, l’histoire montre que les
prix élevés des produits alimentaires et l’insécurité alimentaire
qui en découle ont contribué à déclencher des troubles sociaux
Note: The bars show the percentage point difference in average food price inflation between
5
.
countries with per capita GDP above and below $3,945 (the lower-middleincome cut-off). The
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’inflation des prix
alimentaires atteint des niveaux divers en fonction des pays
(figure 7). En Égypte, où l’inflation des prix alimentaires est de
19 % (février 2010-février 2011), le prix des céréales est
demeuré stable pendant la première moitié de 2010, puis a augmenté de près de 16 % entre juin et décembre 2010. En Syrie,
l’inflation des prix alimentaires a presque doublé entre janvier 2010 (7 %) et janvier 2011 (13 %). Les prix des produits laitiers,
des matières grasses et huiles et des fruits, qui avaient diminué respectivement de 9 %, 3 % et 1 % en janvier 2010, ont
sample of 46 countries consists of countries in East Asia, Europe and Central Asia, and
Central America regions.
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augmenté de 27 %, 28 % et 14 % en janvier 2011. De même, l’Iran a enregistré une inflation des prix alimentaires de 26 %, due
principalement à la hausse du prix du pain et des céréales (46 %) et des matières grasses et huiles (64 %). Au même moment,
l’inflation des prix alimentaires demeurait relativement modérée dans d’autres pays ayant récemment subi des troubles sociaux,
tels que le Bahreïn, la Tunisie et la Jordanie, où elle se situait respectivement à 0,5 %, 4 % et 5 %.
Source: The data used are based on Food and Agriculture Organization (FAO) Global Information and Early Warning System (GIEWS) domestic price data set as well U.S. Agency for
International Development/FEWS NET (www.fews.net).
Il est possible de réduire considérablement la volatilité des prix alimentaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Des
données concernant la Jordanie et la Tunisie montrent qu’en investissant dans la réduction des coûts de logistique liés à la
chaîne d’importation alimentaire et en utilisant des outils de gestion des risques, il est possible de réduire considérablement
l’instabilité des prix alimentaires et d’assurer le bon approvisionnement d’aliments essentiels (voir encadré 1).
L’impact de la hausse des prix alimentaires sur la pauvreté
a de multiples dimensions. En premier lieu, la hausse des prix
des produits alimentaires a entraîné l’appauvrissement d’une
grande partie des 1,2 milliard de personnes qui vivent déjà sous
le seuil de l’extrême pauvreté (1,25 dollar par jour) et qui
consacrent une part importante de leur revenu à l’alimentation
(figure 8). La flambée des prix enregistrée depuis la mi-juin 2010
a fait basculer dans la pauvreté 44 millions de personnes
supplémentaires 6 . Les simulations indiquent qu’une hausse de
10 % de l’indice des prix alimentaires de la Banque mondiale par
rapport à son niveau de mars 2011 précipiterait 10 millions de
personnes supplémentaires sous le seuil d’extrême pauvreté ;
avec une hausse de 30 % de l’indice, ce sont 34 millions de
supplémentaires qui vivraient dans la pauvreté. En outre, les
mesures de la variation des chiffres de la pauvreté varient en
fonction des régions et des pays. Par exemple, en utilisant le
seuil de pauvreté de 2,50 dollars, le nombre de personnes
pauvres dans les pays les plus touchés d’Europe et d’Asie
centrale pourrait potentiellement augmenter de 11 points de
pourcentage en République kirghize et de 8 points de
pourcentage en Arménie et en Géorgie en raison de la hausse
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des prix des produits alimentaires. Au Mexique, l’indice qui
mesure le pourcentage de personnes qui ne peuvent pas se
food inflation data were available up to February 2011 and Kuwait inflation data up to
procurer le panier de consommation minimale a augmenté
December 2010.
d’environ 5 % entre le deuxième et le quatrième trimestre de
20107. En deuxième lieu, les pauvres sont moins en mesure de
faire face à de tels chocs et y répondent en mangeant moins et en consommant des aliments moins riches sur le plan
nutritionnel, ce qui peut entraîner des carences à long terme. La malnutrition réduit la productivité des adultes et retarde le
développement cognitif chez les enfants, ce qui nuit à la croissance économique à long terme. En troisième lieu, on constate des
écarts significatifs dans les fluctuations de prix à l’intérieur d’un même pays (tableau 3), ce qui signifie que la vulnérabilité à
l’insécurité alimentaire peut être est localisée. Ces différences s’expliquent par l’existence de conflits et de situations
d’interruption de l’offre ainsi que par un défaut d’infrastructure ayant pour effet de limiter le lissage des prix au sein d’un même
pays. Ainsi, au Bénin, le prix du riz a augmenté de 33 % à Bohicon et a diminué de 4 % à Cotonou au cours du dernier mois. Une
faible augmentation moyenne des prix alimentaires à l’échelle d’un pays peut ainsi masquer d’importantes hausses de la
pauvreté dans certaines zones spécifiques.
Source: Compiled using 2010/11 data from the Middle East and North Africa Region, World
Bank. The most recent month for all countries except Egypt and Kuwait is January 2011. Egypt
Encadré 1 Comment réduire le coût des importations alimentaires dans les pays arabes ?
Avec des importations nettes de céréales s’élevant à environ 66 millions de tonnes en 2010, les pays arabes continuent de
figurer au premier rang mondial des importateurs de céréales. Un certain nombre de facteurs structurels expliquent cette
tendance, notamment la croissance de la population et des revenus, ainsi que la rareté des ressources en eau et en terres,
qui limitent inévitablement la production. De ce fait, la hausse des prix des céréales, et en particulier du blé, et leur volatilité
accrue posent aux pays de la région des problèmes budgétaires et de sécurité alimentaires majeurs. La gestion de la volatilité
des prix et l’amélioration de l’efficacité de la chaîne d’importation constituent des enjeux particulièrement importants dans les
pays arables.
Des données provisoires pour dix pays arabes montrent que l’ensemble des coûts logistiques – à savoir 1) la manutention
portuaire, 2) le transport intérieur, 3) l’entreposage, 4) la gestion, 5) les pertes de marchandises et 6) les dépenses
d’équipement – se chiffrent à 36 dollars par tonne de blé. À titre de comparaison, ils s’élèvent à 18 dollars par tonne aux Pays
-Bas. La manutention portuaire représente en moyenne dans les dix pays 40 % des coûts de logistique. En raison de la
faiblesse de la capacité de manutention et de la vétuste des équipements, les bateaux chargés de blé doivent très souvent
attendre jusqu’à 10 jours avant de pouvoir décharger leur cargaison. Il existe toutefois d’importants écarts de performance
entre les chaînes d’approvisionnement des différents pays de la région. Par exemple, la chaîne d’approvisionnement est
relativement efficiente au Bahreïn, où le port est équipé de silos et de minoteries et où les coûts logistiques représentent
moins de 0,01 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. En Jordanie, en revanche, les contraintes géographiques empêchant
le regroupement portuaire de la chaîne d’approvisionnement, le transport intérieur constitue une part importante des coûts de
la chaîne d’importation du blé, et les coûts logistiques représentent 0,15 % du PIB. En supposant que ces coûts puissent être
réduits de 50 % (ce qui correspond à l’écart entre la moyenne pour les dix pays arabes et les Pays-Bas), grâce à des
investissements dans la modernisation des infrastructures et de la gestion, la Jordanie pourrait réaliser des économies
équivalant à 59 % de la variation de sa facture d’importations de blé intervenue entre 2009 et 2010. De tels investissements
réduiraient également les risques de pertes de marchandises et assureraient une livraison rapide des stocks en cas
d’urgence.
En plus d’améliorer leur efficacité logistique, les pays arabes pourraient aussi utiliser des outils de gestion des risques pour
réduire leur exposition à la volatilité et aux chocs des prix. Une analyse des adjudications de blé concernant la Tunisie sur
une longue période semble indiquer que l’écart entre ce qui est payé pour le blé et le prix du blé sur les marchés
internationaux peut augmenter en période de chocs des prix. Par exemple, lors de la flambée des prix des denrées
alimentaires en 2008, la Tunisie a payé pour le blé dur (fret inclus) une prime de 91 % par rapport au prix au comptant du blé
sur les marchés internationaux, alors que cette prime était de 47 % avant et après l’envolée des cours. Les instruments de
couverture physique, qui incorporent une protection contre les variations de prix dans les contrats d’approvisionnement
physique, peuvent aider les pays à atténuer la volatilité de ces écarts. Cette approche non seulement apporterait aux pays la
protection souhaitée contre les variations de prix, mais répondrait également aux besoins physiques d’importations de blé des
pays arabes. Il serait possible aussi d’utiliser des instruments financiers, tels que les options permettant de plafonner les prix,
pour aider les États à se protéger contre de fortes hausses du prix de référence sous-jacent. Les deux formules de couverture
pourraient aider les pouvoirs publics à mieux prévoir leurs obligations budgétaires futures.
Source : Région Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale, département Développement durable
Il existe un certain nombre de politiques capables de réduire immédiatement l’impact de la hausse des prix alimentaires
sur les pauvres. Ce programme peut être divisé en actions à court terme et en actions à moyen terme. La priorité immédiate est
de cibler les programmes de nutrition et d’aide sociale sur les plus pauvres, et cela même dans les pays qui en apparence ne
semblent pas être touchés par la hausse des prix alimentaires – par exemple, les pays exportateurs nets où les prix moyens des
produits alimentaires peuvent être stables. À la lumière des importants écarts observés au sein des pays (voir ci-dessus) et en
tenant compte du fait que, même dans les pays exportateurs nets, les pauvres en milieu urbain sont touchés, il est important que
tous les pays ciblent davantage leurs programmes de nutrition et d’aide sociale et qu’ils accroissent le niveau de leurs
prestations. En matière de politique macroéconomique, il convient d’évaluer dans quelle mesure la hausse des prix des produits
de base alimente les attentes inflationnistes et d’y apporter les réponses appropriées ; il est aussi nécessaire d’évaluer les
besoins en financements extérieurs des importateurs nets de produits de base. Parmi les mesures qui permettraient de réduire
les pressions sur des marchés alimentaires mondiaux étroits, figurent l’assouplissement des cibles fixées en matière de
biocarburants lorsque les prix alimentaires dépassent certains seuils – ce qui permet de réduire la demande de produits agricoles
–, et l’élimination des restrictions sur les exportations de céréales – ce qui permet d’accroître l’offre mondiale.
Il existe aussi des actions de moyen terme susceptibles d’améliorer la sécurité alimentaire. Premièrement, il est
nécessaire de renforcer la capacité des pays à gérer la volatilité des prix et les risques au niveau national et au niveau des
ménages grâce aux instruments des marchés financiers ; d’améliorer les prévisions météorologiques ; de disposer de données de
meilleure qualité sur la production et sur les stocks ; et de renforcer les systèmes de protection sociale. Deuxièmement, pour
assurer une offre alimentaire suffisante au niveau national et mondial, il est nécessaire d’investir dans l’accroissement des
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rendements agricoles d’une manière qui soit écologiquement viable.
Troisièmement, il faut promouvoir la sensibilisation aux avancées
technologiques récentes et faciliter leur adoption, comme dans le cas
par exemple des techniques d’amélioration du riz qui pourraient
permettre de rehausser sa qualité nutritionnelle. Quatrièmement, la
multiplication d’événements météorologiques extrêmes porte à croire
qu’il est important de s’attaquer au changement climatique si l’on veut
réduire la volatilité des prix alimentaires. Enfin, la réduction de la
vulnérabilité aux flambées des prix alimentaires nécessite la mise en
place de politiques et programmes qui augmentent les revenus des
pauvres et, par conséquent, les interventions multisectorielles
requises pour réduire la pauvreté représentent une part essentielle de
ces solutions.
Source: DECDG. The data are from household surveys in the respective countries for
various years.
Source: Author calculations based on USAID/FEWS NET (www.fews.net).
Endnotes
1. Baffes John “More on the energy/non-energy price link” Applied Economics Letters, 17:16, 1555-1558.
2. Estimations mondiales de l’offre et de la demande agricole, 8 avril 2011, Département américain de l’Agriculture.
3. Banque mondiale, Région Asie de l’Est et Pacifique, Mise à jour économique 2011, Vol.1, Washington DC.
4. Banque mondiale, Région Europe et Asie centrale, “Rising Food and Energy prices in Europe and Central Asia”, Washington (2011).
5. Banque mondiale, “Food Insecurity and Conflict: Applying the WDR Framework,” Document préliminaire au Rapport sur le développement 2011, Washington, DC (2010).
6. Ivanic Maros, Will Martinet Hassan Zaman, “Estimating the Short-Run Poverty Impacts of the 2010–11 Surge in Food Prices,” Document de travail, Banque mondiale, Washington, DC (2011).
7. Banque mondiale, Région Amérique latine et Caraïbes, “High Food Prices: Responses to a New Normal,” Washington, DC (2011).
Food Price Watch, produced by the Poverty Reduction and Equity group at the World Bank, is a series that aims at drawing attention to trends in
domestic food prices in low- and middle-income countries and their policy implications. Contact: Hassan Zaman ([email protected])
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