1 NNOOM M ::: DELMAS - BEN DHIA PPrréénnoom m : Sonia Mots
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1 NNOOM M ::: DELMAS - BEN DHIA PPrréénnoom m : Sonia Mots
N NO OM M :: DELMAS - BEN DHIA PPrréénnoom m : Sonia Titre de la thèse : UNE NOUVELLE METHODOLOGIE DE CARACTERISATION DE L’INTEGRITE DU SIGNAL EN CMOS SUBMICRONIQUE PROFOND. Thèse de doctorat soutenue à l’INSA de Toulouse en 1998 (204 pages). N° d’ordre : 491 Spécialité : Conception des circuits microélectroniques et microsystèmes. Résumé : Avec l’évolution technologique vers les petites dimensions, la multiplication des niveaux de métallisation, la densité d’interconnexion croissante et l’augmentation des vitesses de fonctionnement, l’intégrité du signal devient une des préoccupations majeures des concepteurs de circuits intégrés. Notre mémoire décrit une méthodologie de caractérisation des phénomènes parasites dans les circuits CMOS submicronique, basée principalement sur la mise au point d’un système de mesure à échantillonnage totalement intégré sur la puce. Les premiers chapitres sont consacrés à l’étude des modèles d’interconnexion et de transistors MOS depuis les technologies conventionnelles jusqu’au submicronique profond, illustrés par divers résultats expérimentaux. Des motifs spécifiques de caractérisation de modèles statiques et dynamiques sont décrits. Une méthode novatrice de mesure temporelle de signaux parasites ultra rapides est proposée au Chapitre 4. Au fil des chapitres 5 et 6, notre système de mesure évolue vers un motif optimisé pour la caractérisation de l’intégrité du signal, aisément adaptable et transférable à tous types de technologies CMOS. Mots-clé : CMOS submicronique, couplage diaphonique, intégrité du signal, Mesure dynamique sur puce, échantillonneur. JURY ::: 30 Novembre 1998 à l’INSA de Toulouse. Thèse préparée dans le Groupe d’Etude et de Recherche en Microélectronique de l’INSA de Toulouse. Président : M. A. MARTINEZ, Professeur à l’INSA de Toulouse Directeur de thèse : M. E. SICARD, Maître de conférences à l’INSA de Toulouse Rapporteurs : M. D. DESCHACHT, Directeur de recherche CNRS, Montpellier M. F. NDAGIJIMANA, Professeur à l’ENSERG de Grenoble M. E. GARCIA-MORENO, Professeur à l’université des îles Baléares Examinateurs : M. A. PEYRE LAVIGNE, Dir. conception et nouvelles technologies, Motorola. M. H. JAOUEN, TCAD Manager, ST-Microelectronics. 1 N NO OM M :: DELMAS - BEN DHIA PPrréénnoom m : Sonia Titre de la thèse en anglais : A NEW METHODOLOGY FOR SIGNAL INTEGRITY CHARACTERISATION IN DEEP SUBMICRON CMOS. Abstract : In CMOS integrated circuits, the multiplication of metallization layers, the tremendous shift of the signal spectrum towards ultra high frequencies along with the increased coupled surfaces cause several parasitic effects which may jeopardize the behavior of the chip. The handling of interconnection related problems has changed dramatically, due mainly to the increasing role of RC delays, crosstalk and inductance effects between interconnects. At the beginning of this work, we describe the different MOS and interconnects electrical models. Our proposal concerns a novel sensor for on-chip measurements of high frequency parasitic signals, illustrated in chapter 4 by the measurement of power supply fluctuations. This "on-chip oscilloscope" is optimized in chapter 5 and 6 to extract the time-domain aspect of several parasitic effects in order to characterize signal integrity in CMOS submicron technologies. Key Words: CMOS submicron technology, Crosstalk, signal integrity, On-chip dynamic measurement, sampling technique. 2 R REEM ME ER RC CIIE EM ME EN NT TS S Ce travail a été effectué au sein du groupe d’étude et de recherche en micro-électronique dans le département de génie électrique et informatique de l’INSA de Toulouse. Je remercie M. J. ERSCHLER, ancien directeur de ce département, pour ses nombreux conseils et la confiance qu’il m’a faite à mes débuts. Je voudrais témoigner toute ma sympathie et ma vive reconnaissance à Etienne, mon directeur de thèse, qui a fait preuve de tant de patience et de pédagogie tout au long de ces trois dernières années. Il a su me donner confiance en moi-même, en particulier en me permettant de participer à de nombreuses conférences internationales et réunions techniques avec des industriels, en relation directe avec mon sujet. Merci pour tout ! J’adresse mes sincères remerciements à M A. MARTINEZ qui me fait l’honneur de présider mon jury, ainsi qu’à M. D. DESCHACHT, M. F. NDAGIJIMANA et M. E. GARCIAMORENO qui ont accepté d’être rapporteurs. Je leur en suis très reconnaissante, en particulier pour la qualité de leurs conseils. Consciente de l’opportunité qui m’a été donnée de travailler en collaboration avec le milieu industriel, je tiens à exprimer toute ma gratitude à M. H. JAOUEN (ST-Microelectronics), M. A. PEYRE LAVIGNE (MOTOROLA) et M. T. STEINCKE (SIEMENS HL), pour l’intérêt qu’ils ont porté à mes recherches et pour m’avoir donné accès à des technologies avancées, sans lesquelles ce travail n’aurait pu être mené à bien.. Un grand merci à Pierrot (P. SOLIGNAC), qui a réalisé les différents bancs de test nécessaires à la mise en œuvre de notre système de mesure. Ses compétences, sa disponibilité et sa patience m’ont rendu d’inestimables services. Je ne peux oublier Mimi (M. ROCA) qui m’a tant soutenue en première année de thèse. Nos confrontations parfois musclées ont fait avancer mes travaux dans la bonne voie, me forçant constamment à remettre en question mes résultats. Nombreux sont ceux qui m’ont supportée durant ces dernières années, je pense à tous les membres du DGEI, Colette, Pascale, Claude, Ana, Jean-Louis, Jean-Yves, Pierre, Fofo, Bernard 3 et tous les autres, la liste serait trop longue. Je remercie évidemment mes collègues de bureau, Marc, Fafa et Chen Xi avec qui le travail en équipe à toujours été très instructif et plein de vie. Je ne peux terminer ces remerciements sans exprimer toute ma gratitude à ma famille qui m’a supportée, soutenue et conseillée tout au long de cette thèse, en particulier Karim, mes parents et ma grand-mère. Comment les citer tous, ils sont tellement nombreux ! Je fais tout de même un clin d’œil à Pierrette et Colette; elles comprendront. Je n’oublie certainement pas Séra à qui je dois tellement de choses depuis tant d’années, et ce n’est pas fini ! Pauvre Séra ! 4 S SO OM MM MA AIIR RE E SOMMAIRE ..............................................................................................................................................................5 INTRODUCTION......................................................................................................................................................9 CHAPITRE 1 : EVOLUTION TECHNOLOGIQUE.............................................................................................13 1.1 – LES GRANDES TENDANCES DE L’ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE. ..................................................................13 1.2 – EVOLUTIONS DES INTERCONNEXIONS........................................................................................................15 1.3 – EVOLUTION DYNAMIQUE..........................................................................................................................19 1.4 – CONCLUSION...........................................................................................................................................22 BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 1 :.......................................................................................................................24 CHAPITRE 2 : MODÉLISATION DES TRANSISTORS MOS ...........................................................................25 2.1 – EVOLUTION DES MODÈLES DE TRANSISTORS MOS.....................................................................................25 2.2 - LE MODÈLE DE MOS NIVEAU 1 .................................................................................................................27 2.3 - LE MODÈLE DE MOS NIVEAU 3 .................................................................................................................30 2.4 - LE MODÈLE DE MOS NIVEAU 9 DE PHILIPS (MM9) ....................................................................................35 2.5 – JUSTIFICATION D’UN MOTIF D’EXTRACTION PERSONNALISÉ ........................................................................39 2.6 – VÉHICULES ET OUTILS DE TESTS ...............................................................................................................41 2.7 – MÉTHODOLOGIE D’EXTRACTION DES PARAMÈTRES DES MODÈLES NIVEAU 3 ET MM9..................................47 2.8 – CONCLUSION...........................................................................................................................................60 BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 2 :.......................................................................................................................61 CHAPITRE 3 : MODÉLISATION DES INTERCONNEXIONS ..........................................................................63 3.1 – DYSFONCTIONNEMENTS DUS AUX INTERCONNEXIONS ................................................................................63 3.2 – ELÉMENTS CAPACITIFS CARACTÉRISANT UNE INTERCONNEXION .................................................................67 3.3 – ELÉMENTS RÉSISTIFS CARACTÉRISANT UNE INTERCONNEXION....................................................................75 3.4 – ELÉMENTS INDUCTIFS CARACTÉRISANT UNE INTERCONNEXION ..................................................................78 3.5 – MODÈLES D’INTERCONNEXIONS ...............................................................................................................81 3.6 – MODÉLISATION DE BOÎTIERS ....................................................................................................................84 3.7 – CONCLUSION...........................................................................................................................................86 BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 3 :.......................................................................................................................87 5 CHAPITRE 4 : UNE NOUVELLE MÉTHODE DE MESURE D’INTÉGRITÉ DE SIGNAL SUR PUCE.........89 4.1 - MÉTHODES DE MESURE EXISTANTES ..........................................................................................................90 4.2 – DÉVELOPPEMENT DU PREMIER CAPTEUR DE MESURE ..................................................................................99 4.3 – CONCLUSION.........................................................................................................................................112 BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 4 :.....................................................................................................................113 CHAPITRE 5 : MESURE DE L’INTÉGRITÉ DE SIGNAL EN SUBMICRONIQUE ......................................115 5.1 – OPTIMISATION DE L’ÉCHANTILLONNEUR .................................................................................................115 5.2 – CALIBRATION DU CAPTEUR 0.35 µ M. ......................................................................................................125 5.3 – MESURE DU DÉLAI DE PROPAGATION DANS UNE INTERCONNEXION EN 0.35 .µ M.........................................130 5.4 – MESURE DU COUPLAGE DIAPHONIQUE ENTRE DEUX PISTES EN 0.35 µ M. ....................................................133 5.5 – MESURE DU DÉLAI DE COMMUTATION INDUIT PAR COUPLAGE DIAPHONIQUE EN 0.7 µ M. ............................135 5.6 – MESURE DE PERTURBATIONS SUR UNE LIGNE D’ALIMENTATION EN 0.7µ M .................................................138 5.7 – CONCLUSION.........................................................................................................................................140 BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 5 :.....................................................................................................................141 CHAPITRE 6 : MESURE DE L’INTÉGRITÉ DE SIGNAL EN SUBMICRONIQUE PROFOND. .................143 6.1 – NOUVEAU CONCEPT POUR UNE CARACTÉRISATION UNIQUE......................................................................143 6.2 – CARACTÉRISATION DE L’INTÉGRITÉ DU SIGNAL. ......................................................................................156 6.3 – TRANSFERT INDUSTRIEL ET PERSPECTIVES. .............................................................................................159 CONCLUSION ......................................................................................................................................................161 GLOSSAIRE..........................................................................................................................................................163 UNITÉS ET CONSTANTES USUELLES ............................................................................................................167 ANNEXE 1 : LE MODÈLE DE MOS NIVEAU 9 DE PHILIPS (MM9).............................................................169 ANNEXE 2 : DESCRIPTION DU PREMIER BANC DE TEST .........................................................................177 ANNEXE 3 : RAPPORT DE CONCEPTION DE LA PUCE BLUE (0.25 µM) ..................................................179 ANNEXE 4 : POINTS CLE POUR LE TRANSFERT INDUSTRIEL.................................................................189 TABLE DES MATIERES .....................................................................................................................................196 6 7 8 Introduction IIN NT TR RO OD DU UC CT TIIO ON N Il y a quarante ans environ Jack Kilby, l’inventeur du circuit intégré, était convaincu que son invention allait révolutionner quelque chose. Mais de quelle révolution s’agissait-il ? Il ne le savait pas bien. Eh bien, maintenant nous le savons : cette révolution est celle de la micro-électronique qui fait d’une réalité la révolution du XXIe siècle, celle de l’intelligence. (Jean Phillipe Dauvin, 1998)1. Les semi-conducteurs sont nos alliés au quotidien, tant dans notre environnement professionnel que personnel. L’automobile, le matériel informatique, la communication mobile, le matériel audio-vidéo, et même nos équipements électroménagers sont avides de ces circuits intégrés de quelques mm2, communément appelés "puces". Au tournant de ce siècle, plus de 80% des applications de la micro-électronique, seront des marchés de masse contre 20% en 1960. Les années 80-90 ont été le théâtre d’une très forte croissance de l’industrie du semiconducteur qui n’a cessé de faire évoluer ses performances tout en réduisant les coûts des composants pour trouver de nouveaux débouchés. En terme de progrès, on cherche à augmenter le degré d’intégration et la vitesse des microprocesseurs, en réduisant la taille des transistors, en augmentant la surface des puces tout en conservant leur fiabilité, ainsi qu’en transférant de plus en plus de composants discrets sur le circuit intégré. Avec l’évolution technologique vers les petites dimensions, la multiplication des niveaux de métallisation, l’accroissement des longueurs d’interconnexions ainsi que des vitesses de fonctionnement, l’intégrité du signal devient une des préoccupations principales des concepteurs de circuits. En effet, le développement des méthodologies de conception et de dessin passe par une meilleure compréhension des phénomènes nouveaux qui font leur apparition pour chaque technologie de pointe et qui altèrent ou améliorent le fonctionnement de ces circuits. 1 Jean Phillipe Dauvin, (REE, avril 1998). 9 Introduction Les temps de commutation des transistors, les formes de propagation du signal, les bruits de couplage évoluent donc de technologie en technologie, nécessitant une remise en cause des modèles de transistors MOS, des modèles d’interconnexions ainsi que des modèles d’effets parasites. La modélisation des transistors, qui, jusqu'à présent, était un point focal, laisse aujourd’hui une place plus importante à celle des interconnexions. En effet, avec la mise au point de nouveaux modèles de transistors MOS tels que BSIM3.3 ou MM9, leur fonctionnement dynamique pour des technologies submicroniques, est relativement bien prédit, alors que les phénomènes parasites liés aux interconnexions, sont moins bien maîtrisés. Afin d’améliorer la connaissance de cet ensemble de phénomènes, de les modéliser, de dicter des règles de précaution à prendre lors de la conception de circuit, il est au préalable nécessaire d’effectuer un grand nombre de mesures statiques et dynamiques au cœur du problème, c’est à dire au sein même du circuit intégré. Dans cette optique, nous tentons de répondre aux attentes des concepteurs devant faire face aux problèmes d’intégrité de signal, en proposant un système à échantillonnage totalement intégré sur la puce, permettant de réaliser des mesures dynamiques des différents phénomènes temporels se produisant sur le circuit en fonctionnement. Les différentes campagnes de mesures menées dans des technologies CMOS de 1.0 µm à 0.25µm fournissent un élément clé dans la compréhension des phénomènes parasites et dans la mise au point de règles de tolérance aux bruits afin de prédire les dysfonctionnements des circuits intégrés submicroniques. Ce mémoire comporte cinq chapitres principaux : Dans un premier chapitre, nous rappelons le contexte de l’étude, l’évolution technologique en micro-électronique et en particulier son impact sur les performances des transistors MOS ainsi que des interconnexions. Nous tenterons enfin, de mettre en évidence les principaux problèmes liés à cette formidable explosion de la densité de pistes métalliques qui relient les différents blocs actifs des circuits intégrés. Les chapitres 2 et 3 sont consacrés à l’étude des différents modèles de transistor MOS et d’interconnexions suivant les technologies. Après avoir justifié nos choix, nous explicitons les modèles mis en œuvre pour simuler le plus correctement possible les phénomènes mesurés dans les chapitres suivants. Dans toutes nos simulations, les modèles de boîtiers sont pris en compte. 10 Introduction Dans le chapitre 4, nous tentons de répertorier les principales méthodes de mesures de phénomènes transitoires sur puce, leurs domaines d’application, leurs atouts et leurs inconvénients. Nous introduisons alors le principe du premier système de mesure que nous avons développé pour la caractérisation des fluctuations d’alimentation des circuits intégrés, ainsi que les motifs de calibration qui lui sont associés. Le chapitre 5 présente les deux premières puces, ALFA et DEEP, réellement consacrées à la mesure des phénomènes parasites liés aux interconnexions grâce au système à échantillonnage mis au point précédemment. Les spécifications d’ALFA en technologie CMOS 0.7 µm, ont été explicitées dans le cadre du GDR GAPS et celle de DEEP en technologie 0.35 µm, par ST Microelectronics, partenaire du projet MEDEA n° A-408 "Microelectronic design with physical constraints" , coordonné par MATRA Système et Information. La conception de cette dernière puce en relation avec le fondeur ST Microelectronics, a permis de confronter nos idées avec les attentes des concepteurs, ainsi que des spécialistes des modèles afin de mettre au point les configurations de test permettant de caractériser précisément l’intégrité du signal. Enfin, le chapitre 6 présente un système de mesure amélioré, basé sur les mêmes principes que le précédent, mais doté de quatre sondes et de deux sorties. La nouveauté réside non seulement dans l’optimisation des performances de notre échantillonneur, mais dans la conception d’un motif de caractérisation de l’intégrité du signal pouvant à la fois mesurer des délais de propagation, des couplages entre pistes et des perturbations sur front par couplage. Ce motif très facilement exportable, est implémenté sur BLUE en technologie CMOS 0.25 µm par ST-Microelectronics. Enfin, nous concluons ce rapport en ouvrant la voie sur la possibilité d'exploiter nos résultats de mesures afin de fournir des abaques, des règles de dessin, voire de nouveaux modèles évolutifs avec certains paramètres de dessin. 11 Chapitre 1 : Evolution technologique 12 Chapitre 1 : Evolution technologique C CH HA AP PIIT TR RE E1 1 :: E EVVO OL LU UT TIIO ON NT TE EC CH HN NO OL LO OG GIIQ QU UE E En l’espace de quelques années, la micro-électronique a effectué des progrès prodigieux. Avec l'avancée technologique vers les petites dimensions et la volonté d'intégration maximale, on assiste à une évolution importante de la surface de silicium utilisable, des niveaux de métallisation et des longueurs d’interconnexions. Afin de comprendre les préoccupations principales des concepteurs de circuits comme l'intégrité du signal ou l'accroissement des phénomènes parasites exacerbés pour des technologies submicroniques profondes, nous étudions principalement dans ce chapitre l'impact de l'évolution technologique sur les couplages diaphoniques et les retards de propagation, en nous basant sur les données typiques fournies par les règles de dessin du fondeur ST-Microelectronics. 1.1 – Les grandes tendances de l’évolution technologique. Grâce à la possibilité d’intégration sur un même substrat silicium de plus en plus de transistors et de niveaux métalliques, on crée des circuits de plus en plus complexes, des mémoires de plus en plus importantes et des microprocesseurs de plus en plus performants. L’apparition du procédé de silicium plannaire qui a permis de fabriquer des MOS de type N et P sur le même substrat date environ des années 60. Depuis, la technologie CMOS (Complementary Metal-Oxyde-Semiconducteur) joue un rôle prédominant dans l’industrie du circuit intégré. Au début des années 80 les longueurs L minimale de canal d'un transistor MOS que l'on pouvait trouver sur le marché était encore supérieure au micron alors qu'à l'aube du deuxième millénaire certains transistors en production auront une longueur de canal proche du dixième de micron. La figure 1 illustre les points clés de l’évolution technologique en microélectronique sur une dizaine d'années à partir de 1992 [1-1]. 13 Chapitre 1 : Evolution technologique 0.5 µm 3 niveaux métalliques VDD 0.25 µm 6 niveaux métalliques VDD=2.5V et f=350MHz 1992 1998 7 niveaux métalliques VDD=1.5V et f=600MHz 2004 Figure 1 : Aperçu de l’évolution technologique On peut remarquer que le même transistor MOS composé d’une grille en polysilicium et de deux zones de diffusion reste d’une forme identique mais sa surface diminue peu à peu, de même que l’épaisseur de l’oxyde de grille. Pour préserver cet oxyde, la tension d’alimentation ne cesse de décroître, ainsi que la tension de seuil des MOS. La réduction de la longueur L du canal augmente le courant disponible pour une largeur W identique, et de ce fait, accélère la charge et décharge des capacités des nœuds qui y sont connectés. Parallèlement, l’augmentation du nombre de niveaux de routage permet de disposer de solutions de plus en plus compactes pour établir les liens entre transistors. 1,4 1000 1,2 1,2 2 Lithographie (µm) Surface (mm ) Technologie en production 1 0,8 0,8 0,6 0,5 0,4 0,4 0,35 0,35 Technologie au stade recherche 0,2 0 1985 1990 0,25 0,18 0,25 0,1 1995 0,18 0,06 2000 Mémoires Micro Pros ASIC Exponentiel (ASIC) 0,12 0,04 2005 Années 2-a : Evolution de la longueur de canal L du MOS ces dernières années 14 100 10 1985 1990 1995 2000 2005 Années 2-b : Evolution de la surface des mémoires, microprocesseurs et ASIC en fonction de l’année Chapitre 1 : Evolution technologique Taille des mémoires (bit) Nombre de transistors 1010 9 10 1G 256M 9 8 10 10 pentium II 7 Merced 486 pentium 80286 106 82 85 256K 105 8086 4 4M 1M 80386 10 10 16M 107 6 10 5 64M 108 10 89 92 95 98 01 04 82 89 92 95 98 01 04 Années Années 2-c : Evolution du nombre de transistors des différents microprocesseurs ces dernières années 85 2-d : Evolution de la complexité des mémoires ces dernières années Figure 2 : Les grandes tendances de l’évolution technologique ces dernières années. Les figures 2-a et 2-b détaillent les deux grandes tendances de l’évolution technologique [1-1] : la réduction de la longueur minimale L du canal du transistor MOS et l’augmentation de la surface moyenne d’un microprocesseur, d’une mémoire et d’un ASIC. Cette opposition de tendance pourrait paraître contradictoire, mais en réalité, malgré la diminution des tailles des transistors et des interconnexions, la surface active de silicium que l’on est capable de réaliser avec le même taux de fiabilité ne cesse de croître. Ceci explique cette formidable avancée dans la complexité des mémoires et des microprocesseurs comme l’illustrent les figures 2-c et 2-d. 1.2 – Evolutions des interconnexions En ce qui concerne l’évolution des interconnexions dans les circuits intégrés, on peut constater une augmentation constante du nombre de niveaux métalliques autorisant un routage plus dense. Afin d’évaluer la densité d’interconnexions maximale, nous avons calculé le nombre maximal de pistes de chaque niveau métallique pouvant couvrir l’ensemble de la puce. Pour cela, nous avons pris en compte la largeur minimale des pistes et l’espacement minimal autorisé entre deux pistes, exprimés par mm2, pour chaque niveau métallique. Nous avons ensuite ajouté bout à bout l’ensemble des pistes pour chaque technologie. Les résultats de cette étude donnés figure 3-a montrent que la densité a été multipliée par 10 en 20 ans. 15 Chapitre 1 : Evolution technologique La figure 3-b donne la longueur typique d’interconnexion LTyp calculée selon la méthode de [1-2] pour une surface de puce donnée (équation F1): F1) LTyp = AC 2 AC étant la surface de la puce en mm2 Nous avons utilisé pour AC la surface maximale autorisée par la technologie donnée figure 2-b pour les ASIC. On constate une augmentation régulière de la longueur typique d'interconnexion avec la réduction de la lithographie. Cette longueur servira de base dans les 10000 18 9000 16 8000 14 7000 12 Ltyp(mm) 2 densité (m/mm ) différentes études de ce chapitre. 6000 5000 4000 10 8 6 3000 4 2000 2 1000 0 1985 1990 1995 2000 Années 3-a :Evolution de la densité d’interconnexions ces dernières années 2005 0 1985 1990 1995 2000 2005 Années 3-b :Evolution de la longueur typique d’interconnexions ces dernières années Figure 3 : Evolution des interconnexions : densité et longueur typique L’étude suivante consiste à évaluer la valeur des éléments parasites de l'interconnexion typique pour différentes technologies: capacité vers la masse et résistance de ligne pour la configuration décrite figure 4. Nous nous plaçons toujours dans la même configuration en choisissant des interconnexions en métal 2 de longueur et hauteur par rapport au substrat typique et de largeur et épaisseur minimales (tableau 1). La distance entre les pistes est aussi au minimum de la technologie. 16 Chapitre 1 : Evolution technologique w LTyp CC d e R R CS CS h Figure 4 : Configuration étudiée : 1 piste de métal de niveau 2 au dessus d’un plan de masse. w = largeur minimale du métal 2 (µm). e = épaisseur typique du métal 2 (µm). h = hauteur typique du métal 2 par rapport au substrat (µm). d = distance minimale entre deux interconnexions de métal 2 (µm). LTyp = longueur typique d'une interconnexion pour une technologie donnée (µm). R = résistance de l'interconnexion (Ohms). CC = capacité de couplage (fF). CS = capacité vers la masse (fF). Technologie 1.2 µm 0.8 µm 0.5 µm 0.35 µm 0.25 µm 0.18 µm Largeur "W" 1.8 µm 1.2 µm 0.9 µm 0.8 µm 0.5 µm 0.3 µm Epaisseur "e" 1.1 µm 1.0 µm 1.0 µm 0.72 µm 0.6 µm 0.6 µm Hauteur "h" 2.5 µm 2.5 µm 2.5 µm 2.5 µm 2.5 µm 2.5 µm Espacement "d" 1.8 µm 1.2 µm 0.9 µm 0.8 µm 0.5 µm 0.4 µm Tableau 1: Géométrie des pistes de métal 2 d'après les règles de dessin des fondeurs AMS, ES2 et ST. L'étude consiste donc à calculer les éléments parasites de ces interconnexions pour différentes technologies ; les résultats sont reportés figure 5. En ce qui concerne le calcul des capacités, nous utilisons les formules proposées par [1-3] appliquées à LTyp,. Nous avons choisi le métal de niveau 2 plutôt que de niveau 1 dont les caractéristiques électriques ont fortement varié avec l’évolution technologique. Pour le calcul de la résistance, nous simplifions le 17 Chapitre 1 : Evolution technologique problème en nous limitant à la résistance statique, en supposant le conducteur homogène (équation F2). F2) R= ρ ⋅ LTyp ρ : résistivité du matériau utilisé pour l'interconnexion. e 2000 100 90 Capacité (fF/mm) 70 60 50 40 Capacité vers la masse 30 20 10 0 1985 1990 1995 2000 2005 Années 5-a :Evolution des capacités vers la masse et des capacités de couplage pour une interconnexion typique en métal2 (fF) RésistanceTypique (Ohms) 1800 Capacité de couplage 80 Aluminium 1600 1400 1200 Cuivre 1000 800 600 400 200 0 1985 1990 1995 2000 2005 Années 5-b :Evolution de la résistance du métal2.pour les longueurs typiques (Ohms). Figure 5 : Evolution des éléments parasites dans les interconnexions (résistances et capacités) Les résultats obtenus figure 5-b montrent que la résistance de ligne a tendance à fortement augmenter avec l’avancée technologique. D'après la figure 5-a, la capacité de l’interconnexion vers la masse reste quasi constante alors que la capacité de couplage ne cesse d'augmenter provoquant des phénomènes de couplages électromagnétiques de plus en plus important. Cela est dû à la réduction plus importante de la largeur "W" de l'interconnexion par rapport à son épaisseur "e", ainsi qu'à celle de la distance "d" séparant deux conducteurs (tableau 1). Sur une interconnexion typique, des retards de commutation importants apparaissent pour des technologies submicroniques. Il devient donc nécessaire de réaliser des efforts technologiques tels que l'utilisation d'interconnexions en cuivre ayant une meilleure conductivité et permettant de réduire au mieux ces retards d'environ 40%. 18 Chapitre 1 : Evolution technologique 1.3 – Evolution dynamique Afin de rendre compte de la nuisance de certains phénomènes naissant avec la course à la miniaturisation, nous avons choisi d’étudier l’évolution des délais de propagation et des couplages parasites pour différentes technologies, de la 1.2 µm à la 0.18µm. En ce qui concerne les délais de propagation, on discerne deux causes principales : le temps de commutation des portes logiques et le temps de propagation le long d’une interconnexion. Le délai global a longtemps été un problème de délai de porte, avec une contribution peu significative de l’effet de retard lié à l’interconnexion elle-même, essentiellement capacitive [1-4]. Ce délai est maintenant surtout lié à l’interconnexion, avec tout d’abord un effet RC très important (environ 200 ps en 0.25 µm sur une interconnexion de 5 mm), suivi d’effets de propagation, autrement dit de limitation liée à la vitesse de la lumière (20 ps environ sur cette même piste). Pour illustrer cette évolution, nous avons pris en compte dans nos simulations les longueurs d’interconnexions typiques, calculées dans le sous chapitre précédent, ainsi que des inverseurs de base des bibliothèques des fondeurs. La figure 6-a explicite notre méthode d’évaluation du retard introduit par la commutation d’une porte. A l’aide du logiciel Microwind [1-5], nous avons réalisé au niveau "layout" un oscillateur formé de trois inverseurs CMOS de longueur de canal L minimal connectés entre eux par des interconnexions les plus courtes possibles. Pour les technologies supérieures à 0.35µm, les simulations ont été menées avec le niveau 3 de SPICE [1-6], par contre de 0.35µm à 0.18µm, nous avons utilisé le modèle MM9 de Phillips [1-7]. La justification de ces choix est donnée en conclusion du chapitre 2. Le chronogramme de la figure 6-a montre que pour réaliser une période d’oscillation, chaque porte a dû commuter deux fois, ce qui revient à dire qu’une période d’oscillation est égale à six fois le temps de commutation d’un inverseur à condition d'équilibrer les tailles des transistors N et P de manière à ce que le temps de commutation sur un front montant soit identique à celui sur un front descendant. Le temps de propagation le long des interconnexions est négligeable car les connexions sont très courtes. La figure 6-b explicite la méthode d’évaluation du délai dû à l’interconnexion. Connaissant la valeur de la capacité vers la masse et de la résistance de chaque interconnexion typique, pour chaque technologie, nous avons utilisé un simulateur SPICE pour réaliser cette étude. Pour des raisons de simplicité, le délai entre un bout et l’autre de la piste est déterminé à Vdd/2 et non entre 10% du front de départ et 90% de celui d’arrivée comme l’on trouve souvent dans la littérature. 19 Chapitre 1 : Evolution technologique A B C A Rtyp A B Ctyp Ctyp 2 2 T : période d’oscillation Td : Délai de propagation A T B A T C tA0 B T tA2 tA1 T T tB à Vdd/2 tA à Vdd/2 tc = T /6 td = (tB-tA)à Vdd/2 tc :temps de commutation d’un inverseur td :délai dû à l’interconnexion 6-a :Méthode de simulation du retard introduit par une porte CMOS 6-b :Méthode de simulation du délai de propagation sur une interconnexion. Figure 6 : Schémas de principe permettant l’évaluation des différents délais introduits par les portes logiques et les interconnexions A partir des résultats obtenus de ces deux types de simulation, nous avons comparé sur l’histogramme de la figure 7, la part du retard due aux portes logiques ("buffer" typique de la technologie) et celle due aux interconnexions typiques définies précédemment. On peut remarquer que la tendance globale est à l’augmentation des délais. Le délai par porte diminue de façon quasi linéaire alors qu’à l’inverse, le délai de propagation croît de façon plutôt exponentielle. 0,6 0,5 delai/inter (ns) Délai (ns) 0,4 délai/porte (ns) 0,3 0,2 0,1 0 1986 1988 1992 1995 1998 2001 Figure 7 : Histogramme représentant la part du délai due aux portes et celle due aux interconnexions. 20 Chapitre 1 : Evolution technologique En ce qui concerne les perturbations dues au couplage diaphonique entre interconnexions métalliques, la réduction des dimensions latérales (les dimensions verticales variant peu) exacerbe le couplage diaphonique qui devient un des phénomènes parasites majeur des circuits submicroniques profonds [1-8]. Avec l'évolution technologique, le facteur de forme de l’interconnexion de plus en plus apte au couplage latéral, donc à la diaphonie, qui est matérialisé figure 8 par les lignes de champ reliant les conducteurs, plus nombreuses et resserrées en (8-b) qu’en (8-a), alors que le lien avec la masse se relâche. Cfort Cfaible Cfort Cfort Cfort Cfort 8-a : Couplage en micronique (1.2µm). Cfaible Cfaible 8-b : Couplage en submicronique (0.25µm) Figure 8 : Lignes de champ entre un conducteur métal 2 polarisé à VDD et son proche voisin connecté à la masse. La figure 9 présente la méthode de simulation et les résultats obtenus dans l’étude de l’évolution du couplage capacitif dans les circuits intégrés ces dernières années. Comme jusqu'à présent, nous utilisons les interconnexions métal 2 dont la longueur typique a été déterminée précédemment pour chaque technologie. La piste victime, sur laquelle nous menons l’étude, est rappelée à la masse, comme l’illustre la figure 9-a, par un transistor NMOS de petite taille (largeur "W" et longueur "L" au minimum de la technologie) Un "buffer" de grande taille (largeur "W" importante et longueur "L" au minimum de la technologie) génère un front montant raide sur la piste coupable. La figure 9-b représente le pourcentage de bruit qui apparaît sur la victime, par rapport à VDD. L'étude sur un front descendant donne des résultats identiques si les transistors N et P des inverseurs sont dimensionnés de façon à rattraper l'écart de mobilité entre un NMOS et un PMOS. Par contre, le bruit est plus important sur un front descendant si la différence de mobilité n'est pas compensée. 21 Chapitre 1 : Evolution technologique Ctyp Ctyp Rtyp 2 70 2 60 C X .typ C X .typ 2 2 Rtyp Ctyp Vdd 2 Bruit/Vdd (%) 50 40 30 20 10 Ctyp 0 1985 1990 2 : point d’évaluation du couplage capacitif 9-a :Méthode de simulation du couplage électromagnétique entre deux pistes. 1995 2000 2005 Années ∆V V DD en % : (amplitude du couplage) 9-b :Evolution de l’amplitude du couplage électromagnétique en % de VDD Figure 9 : Simulation de l’évolution du couplage électromagnétique au cours des dernières années. D’après les résultats de simulation le pourcentage du bruit de couplage par rapport à la tension d’alimentation VDD double entre les technologies 1.2 µm et 0.18 µm. Nous nous sommes positionnés dans le pire cas, avec des longueurs couplées importantes, une distance entre les pistes minimales et un "buffer" d'attaque (entrée de la piste coupable) très puissant. Avec des pourcentages de bruit aussi élevés, il est à craindre que le circuit ne fonctionnera pas. Le problème est de s’assurer que de telles configurations de lignes couplées ne se trouveront pas sur la puce. Seuls des logiciels spécifiques sont à même d’apporter cette garantie. 1.4 – Conclusion A partir des données technologiques des fondeurs et de la SIA Roadmap [1-2], nous avons défini une configuration d'interconnexions typiques pour chaque technologie afin d'étudier les conséquences de l'évolution technologique sur l'intégrité de signal. Les résultats de simulations confirment tout d’abord une nette augmentation des délais de propagation le long des interconnexions. Malgré une amélioration constante de la vitesse de commutation des portes, le phénomène limitatif est le délai lié à la structure de plus en plus résistive de l’interconnexion. De plus, les dimensions latérales ne cessent de décroître tandis que les dimensions verticales évoluent peu, augmentant les effets de proximité entre interconnexions. En 0.25µm, les bruits parasites par effet de diaphonie atteignent des valeurs proches ou supérieures aux seuils de 22 Chapitre 1 : Evolution technologique commutation des portes logiques. De tels bruits peuvent entraîner une panne du circuit. Ces phénomènes parasites doivent donc être maîtrisés afin d'assurer le bon fonctionnement de la puce. 23 Chapitre 1 : Evolution technologique Bibliographie du chapitre 1 : [1-1] The National Technology Roadmap for Semiconductors, 1997, Semiconducteur Industry Association http ://www.sematech.org/public. [1-2] Bakoglu "Circuits, Interconnections and Pakckaging for VLSI" , p196, Addison Wesley, 1990. [1-3] Delorme N., Belleville M., Chilo J. "Inductance and capacitance analytic formulas for VLSI interconnects" Electronic letters, vol 32, n°11, pp 996-997, May 1996. [1-4] Weste, Eshraghian "Principles of VLSI design" , Addison Wesley, 93. [1-5] Sicard E. "Microwind : an introduction to microelectronics", INSA Editor, 1998, ISBN 2-87649017X [1-6] Quarles, Newton, Pederson "SPICE3 version 3f3 manual" University of Berkeley, California, 1993 [1-7] R. Velghe et al., "MOS Model 9" , Philips Research Labs, June 95, Report NL-UR 003/94. [1-8] Gal "On-chip crosstalk, the new signal integrity challenge" , Proc. Custuom IC Conf, 1995 24 Chapitre 2 : Modélisation des MOS C CH HA AP PIIT TR RE E2 2 :: M MO OD DE EL LIIS SA AT TIIO ON ND DE ES ST TR RA AN NS SIIS ST TO OR RS S M MO OS S Les temps de commutation des transistors, les formes de propagation du signal, les bruits de couplage évoluent de technologie en technologie, nécessitant une remise en cause des modèles de transistors MOS, des modèles d’interconnexions ainsi que des modèles d’effets parasites. Dans ce chapitre, nous nous intéressons à l’étude des domaines de validité des différents modèles de transistors MOS, en fonction de la technologie. Après avoir présenté les modèles les plus couramment utilisés, nous justifions la nécessité de choisir pour une technologie donnée, le modèle le plus fiable possible, mais plus encore, la nécessité d’adapter manuellement tous les paramètres de ce modèle pour le circuit utilisé. Nous présentons alors notre démarche qui vise à inclure systématiquement sur chacune des puces réalisées, une série de motifs spécifiques afin d’extraire de manière fiable, simple et précise les différents paramètres des modèles de transistors MOS canal N et canal P. La phase d’extraction, décrite dans ce chapitre, vise à ajuster les différents paramètres des modèles afin de superposer au mieux les caractéristiques simulées et mesurées d’une série de transistors. Cette étape se révèle primordiale dans la mise au point de notre système de mesure, en particulier dans la prédiction de son fonctionnement analogique. 2.1 – Evolution des modèles de transistors MOS Depuis plus de 10 ans, la technologie CMOS (Complementary Metal-Oxyde- Semiconducteur) joue un rôle prédominant dans l’industrie du circuit intégré. Cette technologie n’est pas nouvelle. Le transistor MOS à effet de champ a été inventé par J. Lilienfeld en 1925 et une structure semblable au MOS actuel fut proposée en 1935 par O. Heil. Pendant plusieurs années, le transistor bipolaire a prédominé sur le transistor MOS jusqu’à l’apparition du procédé de silicium plannaire, dans les années 60. La fabrication des MOS de type N et P sur le même substrat date environ de la même époque. Afin de prédire le fonctionnement d’un circuit, d’évaluer les marges d’erreurs par rapport à la spécification ou de tester différentes approches, la simulation du comportement électrique d’un circuit se révèle très utile. Un bon modèle 25 Chapitre 2 : Modélisation des MOS mathématique doit reproduire ce comportement en tenant compte des propriétés physiques du circuit et de son environnement de fonctionnement. En 1968, le premier modèle de simulation de transistor MOS est mis au point par Shichman-Hodges selon la méthode de Negel. Le modèle niveau 1 [2-1], du fait de la simplicité de ses équations, permet une compréhension aisée du fonctionnement de base d’un transistor idéal. Néanmoins, bien qu’utile pour des calculs rapides, il contient plusieurs approximations qui limitent sa précision. Certains effets du second ordre tels que la limitation de la vitesse des porteurs, la conduction sous le seuil, ou encore la dégradation de la mobilité dans les canaux courts, ne sont pas pris en compte, ce qui limite ce modèle aux technologies largement supérieures au micron. En 1980, deux nouveaux modèles dérivés du premier, sont proposés dans le simulateur Spice de l’Université de Berkeley en Californie. Le niveau 2 (10µm-2µm) est un modèle analytique qui repose entièrement sur des équations de la physique du composant. Il complète le niveau 1 par des équations qui modélisent les effets du second ordre présents pour les transistors à canal court et étroit. La structure du niveau 3 [2-2] est semblable à celle du niveau 2 , mais son approche dite semi-empirique permet d’éviter les problèmes de convergence et de temps de calcul. Ce modèle, moins proche de la physique, est plus simple à utiliser et caractérise avec plus de précision les transistors "canal court" (2µm-0.8µm). La validité du niveau 3 atteint ses limites pour les technologies sub-microniques profondes. En effet, l’imprécision de ce modèle dans certains domaines de fonctionnement du transistor MOS, n’est plus acceptable. Afin de couvrir une plus grande échelle de géométrie, les nouveaux modèles doivent inclure la prise en compte d'effets physiques nouveaux comme la dépendance complexe de VT avec la longueur du canal, les effets d'avalanche etc... De nouveaux modèles apparaissent alors : de BSIM1 en 1985 (0.8µm-0.5µm) jusqu’à BSIM3.3 [2-3] en 1997 pour les technologies inférieures à 0.5µm ainsi que des modèles concurrents comme MM9 développé par Phillips [2-4]. Ces modèles diffèrent en complexité et précision suivant les applications : digitale, analogique, puissance, faible consommation, etc. L’existence d’un tel panel de modèles provient du fait qu’il n’existe pas un modèle simple et assez précis pour caractériser l’ensemble des technologies CMOS, de même que différentes approches du monde académique et du monde industriel. Demain, des technologies comme le SOI (Silicon On Insulator) ou le SIGe (Silicon Germanium) pourraient révolutionner le monde du transistor MOS classique et sa série d’équations, et d’imposer aux concepteurs de nouveaux standards de modèles. 26 Chapitre 2 : Modélisation des MOS 2.2 - Le modèle de MOS niveau 1 Nous rappelons ci-après les équations du modèle de niveau 1 basées sur les hypothèses physiques suivantes: Ÿ Le champ électrique est supposé constant, permettant l'intégration du potentiel dans le canal de manière simple. Ÿ On considère la structure unidimensionnelle en négligeant le rôle des charges en dehors de celles présentes aux interfaces. Mode bloqué : VGS < VT F3) I DS = 0 Mode linéaire : VDS < VGS - VT F4) I DS VDS 2 W = K P ⋅ (VGS − VT ) ⋅ VDS − 2 L Mode saturé : VDS > VGS-VT F5) I DS = KP W 2 ⋅ (VGS − VT ) 2 L Avec : F6) VT = VTO + GAMMA ⋅ ( PHI − VBS − PHI ) IDS : courant véhiculé entre le drain et la source du transistor NMOS. VDS : tension appliquée entre le drain et la source. VGS : tension appliquée entre la grille et la source. VT : tension de seuil du transistor NMOS. 27 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Les paramètres du modèle pour un transistor canal N sont répertoriés dans le tableau 2. En ce qui concerne le MOS canal P, seules la tension de seuil VT0 et la transconductance Kp sont réellement différentes : Dans ce cas, VTO est négatif et Kp est proportionnel à la mobilité de trous µp. Paramètre SPICE Unité Valeur en 0.8µm Valeur en 0.25µm Description VTO V 0.8 0.5 Tension de seuil KP A/V2 500 250 Transconductance W µm 1.6 0.5 Largeur du canal L µm 0.7 0.25 Longueur du canal GAMMA V1/2 0.4 0.4 Dépendance de la tension de seuil avec Vsubstrat PHI V 0.7 0.7 Potentiel de surface Tableau 2 : Les paramètres du modèle niveau 1 pour un transistor canal N. La figure 10 présente un exemple de caractéristiques IDS en fonction de VDS et VGS. Conformément à l'équation F5), le modèle niveau 1 fournit une loi IDS en fonction de VDS avec une dépendance de type carré avec VGS. IDS (µA) IDS (mA) VBS = 0 200 VGS2 VBS = -1 150 VBS = -2 100 50 VTO IDS/VDS pour VGS allant de 0 à 5V par pas de 1V VGS (Volt) IDS/VGS pour VDS =0.1V et VBS = 0, -1 et –2V Figure 10 : Caractéristiques IDS d’un MOS canal N simulé avec le modèle niveau 1. Nous avons tenté l’expérience suivante : prédire le fonctionnement de transistors fabriqués en 1997 en technologie 0.35µm avec le modèle 1, datant de 1960. Le résultat est reporté figure 11 pour un transistor W=10µm, L=10µm. On remarque que la corrélation mesure/simulation est 28 Chapitre 2 : Modélisation des MOS loin d’être catastrophique. Ceci confirme donc que le modèle 1 est encore valide pour des grandes longueurs de canaux. Figure 11 : Comparaison entre la caractéristique mesurée d’un NMOS 10x10 µm et celle simulée avec le modèle 1. Nous comparons, figure 12, le modèle 1 et la mesure pour le transistor 10x0.4µm. On constate une erreur de 120 % sur le courant maximum. Cet écart va dans le sens d’une prévision trop optimiste des performances du transistor à canal court. Le niveau 1 devient inopérant pour des transistors dont la longueur de canal est inférieure au micron. Figure 12 : Comparaison entre la mesure d’un NMOS de taille W=10 µm et L=0.4 µm et la simulation avec le jeu de paramètres du 10x10 µm 29 Chapitre 2 : Modélisation des MOS 2.3 - Le modèle de MOS niveau 3 L'apparition de transistors submicroniques, c'est-à-dire dont la longueur L de canal est inférieure au micron, a nécessité une remise en cause du modèle de niveau 1. Les effets canal court tels que la limitation de la vitesse des porteurs, la conduction sous le seuil ou la dégradation de mobilité, doivent alors être pris en compte: c'est le rôle du modèle de niveau 3. 2.3.1 Modélisation du courant La structure du niveau 3 avec son approche dite semi-empirique permet d’éviter les problèmes de convergence et de temps de calcul. Ce modèle, moins proche de la physique que le modèle de niveau 1, caractérise avec plus de précision les transistors "canal court" (2µm-0.8µm). Nous donnons ci-après les équations de courant IDS du transistor en fonction des tensions appliquées a ces bornes VDS et VGS dans différentes régions de fonctionnement. Mode bloqué : VGS < VT F7) I DS = 0 Mode linéaire : VGS > VON La saturation du champ électrique crée une dépendance du courant IDS avec la tension VDS en régime saturé. Le paramètre qui permet de prendre en compte cette dépendance est nommé KAPPA (équation F8) ). F8) I DS = Keff W V 1 + KAPPA ⋅VDS ) ⋅VDE ⋅ (VGS − VTH ) − DE ( 2 LEFF Les différents paramètres de l'équation F8) sont définis ci dessous. Certains d'entre eux comme LD, VMAX, KP et THETA ont une signification physique, alors que d'autres sont purement empiriques comme KAPPA qui agit sur l’effet de saturation. F9) VON = 1.2 ⋅ VTH F10) VTH = VTO + GAMMA ⋅ ( F11) VDE = min VDS ,VDsat 30 ) ( PHI − VBS − PHI ) Chapitre 2 : Modélisation des MOS F12) VDsat = VC + Vsat − VC + Vsat 2 2 F13) Vsat = VGS − VTH F14) Vc = VMAX ⋅ LEFF 0.06 VMAX représente la limitation de vitesse des porteurs. F15) LEFF = L − 2 ⋅ LD La réalisation physique du transistor comporte une incertitude quand à la longueur réelle du canal. LEFF représente la longueur effective du canal par rapport à la longueur dessinée (figure 13). L (dessiné) Grille Source LEFF Drain LD LD Figure 13: Vue en coupe du transistor avec ses paramètres géométriques pour la modélisation. D'un point de vue modélisation le terme KP initial est altéré par le paramètre THETA qui modélise la dégradation de mobilité pour VGS élevé et devient un KP effectif que l'on nomme KEFF (équation F16) ). F16) Keff = KP (1 + THETA ⋅ (V GS ) − VTH ) Mode sous le seuil: VGS < VON F17) I DS = I DS (VON ,VDS ) ⋅ e (VGS −VON ) NSS 31 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Les paramètres du modèle pour un transistor canal N sont répertoriés dans le tableau 3. Les modifications de paramètres les plus significatives, lors du changement de technologie de 0.8µm à 0.25µm, concernent la tension de seuil VTO qui suit la réduction de tension d’alimentation, et la transconductance KP qui est inversement proportionnelle à l’épaisseur d’oxyde TOX. Plus on va vers les petites dimensions et plus la tension d’alimentation et l’épaisseur d’oxyde diminuent. Paramètre SPICE Unité Valeur en 0.8µm Valeur en 0.25µm VTO V 0.8 0.5 Tension de seuil KP A/V2 135 250 Transconductance W µm 1.6 0.5 Largeur du canal L µm 0.8 0.25 Longueur du canal LD µm 0.05 0.03 Correction de longueur de canal effectif GAMMA V1/2 0.4 0.4 Dépendance de la tension de seuil avec V substrat 0.01 0.01 Variation du courant avec Vds en saturation KAPPA Description PHIN V 0.7 0.7 Potentiel de surface NSS V 0.07 0.07 Pente du courant sous le seuil de type nKT/q VMAX m/s 130K 130K Saturation de la mobilité Tableau 3 : Les paramètres du modèle niveau 3 pour un transistor canal N. La figure 14 illustre l’effet de ces nouveaux paramètres sur les caractéristiques simulées d’un transistor MOS canal N. IDS (µA) IDS (µA) VBS = 0 12 KAPPA THETA VBS = -1 VMAX Modèle 1 Modèle 3 9 VBS = -2 6 Modèle 1 3 Modèle 3 VGS (Volt) VDS (V) Caractéristique IDS fonction de VGS 32 Caractéristique IDS fonction de VDS Chapitre 2 : Modélisation des MOS IDS (log) NSS Modèle 3 Modèle 1 0 0.5 1.0 1.5 VGS Log (IDS) fonction de VGS Figure 14 : Evolution des caractéristiques du MOS avec le modèle de niveau 3. 2.3.2 Modélisation des capacités La réponse dynamique d’un système à base de transistors MOS est fortement dépendante des capacités parasites de ces transistors et des interconnexions au sein du système. En ce qui concerne le transistor, on répertorie (figure 15) les capacités grille/drain, grille/source et grille/substrat ainsi que les capacités drain/substrat et source/substrat. Figure 15 : Capacités parasites mise en jeu lors du fonctionnement dynamique d’un MOS. Les capacités CDB et CSB sont considérées dans le modèle niveau 3 comme identiques. Elles se décomposent en deux capacités, CJ la capacité de jonction surfacique (F/µm2)et CJSW la capacité de jonction périphérique (F/µm). L’équation F18), donnée dans le modèle de niveau 3 de SPICE, permet d’évaluer les capacités de diffusion. 33 Chapitre 2 : Modélisation des MOS F18) C j = Aire ⋅ CJ ⋅ 1 + VJ PB − MJ − MJSW + Peripherie ⋅ CJSW ⋅ 1 + VJ PB Avec : MJ : Coefficient de jonction surfacique MJSW : Coefficient de jonction périphérique VJ : Potentiel de jonction (V) PB : Tension intrinsèque (V) Aire : Surface de la jonction (µm2). Périphérie : Périmètre de la jonction (µm). Les capacités CGD, CGS et CGB dépendent de l’état dans lequel se trouve le transistor. Suivant les versions SPICE, la formulation de ces capacités diffère [2-5]. La figure 16 représente la variation des capacités CGS et CGD en fonction de VDS, la tension appliquée entre le drain et la source, pour différentes valeurs de VGS, pour un transistor NMOS à canal court (L=0.75 µm). Figure 16 : Variation des capacités CGD et CGS avec les tensions VDS et VGS pour un NMOS à canal court. COX représente la capacité d’oxyde de grille. Sa valeur est donnée par la formule F19. F19) COX = 34 ε 0 ⋅ ε SiO2 TOX (pF/µm2) avec : ε 0 = 8.854 ⋅10 −12 F/m, ε SiO2 = 3.9 et TOX en m. Chapitre 2 : Modélisation des MOS 2.4 - Le modèle de MOS niveau 9 de Philips (MM9) Le MOS modèle 9 (couramment appelé MM9) a été créé pour la simulation des circuits submicroniques, avec un accent sur les applications analogiques [2-4]. Les fondeurs tels que STMicroelectronics, Philips et Siemens ont adopté ce modèle comme standard de base de toutes leurs technologies CMOS submicroniques. 2.4.1 Particularité du modèle Ce modèle donne une description complète de toutes les quantités relatives aux transistors MOS telles que le courant de nœuds, les quantités de charges, la densité spectrale des bruits d’alimentation, les faibles courants d’avalanche etc… Toutes les équations sont basées sur les approximations d’un canal progressif, avec une correction du 1er ordre pour les petites tailles. Pour le calcul de toutes les quantités du modèle, les équations de densité de porteurs et du champ électrique sont inchangées. La continuité de la dérivée du courant et des charges est un point clé de ce modèle. En particulier, la description des transitions de faible à forte inversion ainsi que celle du mode linéaire à saturé, ont été traitées avec soin. Le modèle 9 compte 18 paramètres permettant de décrire précisément un transistor MOS seul. Ce transistor est appelé transistor intrinsèque. Les charges de jonction, courant de fuite et capacité d’interconnexion ne sont pas calculées. Pour l’implémentation dans un simulateur électrique, le MOS modèle 9 peut être séparé en plusieurs parties indépendantes : Le cœur de MM9 : Il décrit le comportement d’un transistor unique. Le système est considéré comme symétrique, on peut interchanger le drain et la source sans modifier les propriétés électriques. La dénomination "drain", "source" dépend de la tension appliquée. Pour un NMOS, le côté porté au potentiel le plus haut est appelé le drain. 35 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Les opérations préliminaires : Les paramètres apparaissant dans les équations sont appelés les paramètres réels. Ils peuvent être déterminés par des mesures électriques. Etant donné qu’ils dépendent souvent de la géométrie et de la température, on rajoute un ensemble de paramètres de référence pour une température et une taille données. Par certaines règles de transformation appliquées aux paramètres de références, on obtient les paramètres réels pour n’importe quel transistor dans des conditions non référencées. Les dépendances en fonction de la longueur et largeur du canal ainsi qu’en fonction de la température sont prises en compte. Le transistor de référence (figure 17) est choisi avec une longueur de canal LER très grande, afin de s’affranchir de la plupart des effets canal court. L’extraction du modèle sur ce type de transistor est, de ce fait, très simple. WER est choisi assez grand afin de négliger les effets de canal étroit. WER=10 µm LER=10 µm Figure 17 : Transistor de référence pour le modèle MM9 Les équations de courant : Elles se composent d’équations de courant de canal et de courant de substrat. La détermination du courant de canal nécessite préalablement le calcul de la tension de seuil, de la conductivité du canal et du courant sous le seuil. Dans MM9, le phénomène d’avalanche est modélisé : à cause des très petites dimensions, des champs électriques très importants apparaissent, en particulier au voisinage du drain. Les électrons participant au courant de canal atteignent une telle vitesse qu'ils entrent en collision avec le réseau cristallin en générant des paires électrons/trous. Pour le NMOS, ces électrons supplémentaires contribuent au courant de canal et les trous au courant de substrat. 36 Chapitre 2 : Modélisation des MOS 2.4.2 Les équations du modèle MM9 Nous donnons ici l’équation générale du courant F20) entre le drain et la source du dispositif de taille WE et LE. Nous explicitons tous les paramètres en Annexe 1. Cette équation est valide quel que soit le domaine de fonctionnement du transistor (linéaire, sous le seuil et saturé). Elle est continue et sa dérivée est elle même continue. I DS = β ⋅ G3 ⋅ F20) 1 + δ1 2 VGT 3 ⋅ VDS 1 − ⋅V 2 DS 1 {1 + θ ⋅V 1 GT 1 } + θ2 ⋅ (U S − U S 0 ) ⋅ (1 + θ3 ⋅ VDS 1 ) La paramètre β est équivalent au KP du modèle de niveau 3. Les paramètres θ1, θ2 et θ3 sont proches des paramètres technologiques alors que G3, US, US0 et δ1 sont des variables intermédiaires de calcul complexe. La prise en compte de la dépendance géométrique des différents paramètres physiques du modèle se fait selon le principe ci-dessous. Dans l’exemple du calcul de la tension de seuil, la ~ valeur VTO correspond au transistor de référence de taille WER et LER. Pour une longueur ou largeur différente, VTO est calculée selon la formule F21). On note aussi en F22) la dépendance en fonction de la température (TKD) par rapport à une température de référence (TKR). SL;VTO, SL2;VTO, SW;VTO et ST;VTO sont des paramètres technologiques. ~ 1 1 1 1 1 1 ⋅ SW ;VTO ⋅ S L;VTO + 2 − 2 ⋅ S L 2;VTO + F21) VTO = VTO + − − L E L ER WE WER LE LER ~ ( ) F22) VTO = VTOR + TKD − TKR ⋅ ST ;VTO Le développement limité d’ordre 2 avec la longueur L est un des raffinements du modèle 9, afin de bien modéliser la variation assez particulière de VT au voisinage du canal le plus court [24][2-6]comme l’illustre la figure 18. 37 Chapitre 2 : Modélisation des MOS VT (V) 0.75 VTO=0.7 O.5 1.5 3 L (µm) 0.65 Figure 18 : Variation de la tension de seuil en fonction de la longueur du canal. De la même façon, les paramètres θ1, θ2, et θ3 de l’équation de base F20) sont exprimés sous ~ forme d’un paramètre θ , lié au MOS de référence et de facteur de dépendance avec W et L (équations F23), F24), F25)). ~ 1 1 1 1 ⋅ S L ;θ1 + ⋅S − − LE LER WE WER W ;θ1 ~ 1 1 1 1 − − ⋅ S L;θ2 + ⋅ SW ;θ2 LE LER WE WER ~ 1 1 1 1 − − ⋅ S L ;θ3 + ⋅ SW ;θ3 LE LER WE WER F23) θ1 = θ1 + F24) θ2 = θ2 + F25) θ3 = θ3 + 2.4.3 Le modèle de MOS dynamique d’après MM9 Le modèle MM9 s’attache au calcul des charges de chaque nœud plutôt qu’à l’évaluation des capacités entre deux nœuds. La dépendance des charges et des capacités avec les tensions appliquées sur la grille, le drain et la source du transistor est représentée figure 19. Le détail des équations est donné en annexe. 38 Chapitre 2 : Modélisation des MOS (a) Variation des capacités parasites avec VDS (b) Variation de la charge du drain avec les potentiel VD et VS. Figure 19 : Exemple de variation des capacités parasites et des charges en fonction des tensions appliquées. La dépendance des charges et des capacités associées en fonction des tensions est relativement complexe. Sa modélisation fine est rendue nécessaire dans le cas de circuits analogiques où la valeur de la capacité joue un rôle fondamental. En particulier, les capacités CGS, CGD sont responsables du couplage entre commande de grille et signal transmis par le canal, affectant les dispositifs haute fréquence de précision tels que les échantillonneurs. Dans le cas d'oscillateurs haute fréquence (en radio téléphonie portable), l'évaluation précise des capacités équivalentes d'entrées des étages critiques (amplificateur opérationnel faible bruit, oscillateur contrôlé par tension) est la clé d'une conception fiable, que seuls des modèles comme MM9 et BSIM3 sont à même de garantir. 2.5 – Justification d’un motif d’extraction personnalisé Pour calibrer une technologie, les industriels insèrent sur chaque "wafer" une série de motifs appelés "PCM" ("Process Control Monitor"). Seulement plusieurs raisons nous ont poussées à mener cette action nous-mêmes. • Ces "PCM" sont en général situés dans les rails de découpe et ne sont donc pas accessibles pendant la durée de vie de la puce. 39 Chapitre 2 : Modélisation des MOS • Il peut arriver que les jeux de paramètres fournis par les fondeurs ne soient pas à jour. Par exemple, 4 versions successives du modèle de niveau 3 en technologie 0.7 µm ont été fournies. • La prédiction du courant IDS est très différente suivant que l’on utilise les paramètres "typiques", "slow" ou "fast" Après avoir réalisé en technologie ES2 0.7µm la mesure d’un transistor NMOS de taille W=20 µm et L=0.8 µm, nous avons évalué le pourcentage d’erreur suivant le jeu de paramètres de niveau 3 choisi. On obtient 35% d’erreur avec les paramètres typiques, 5% avec les paramètres "slow" et 60% avec les paramètres "fast". Avec notre méthode nous réduisons cette erreur à 2%. • Le jeu de paramètres est optimisé sur des tailles de transistors ne couvrant pas toutes les tailles utilisées pour nos études. ES2 limite la largeur de canal W à 20 µm et STMicroelectronics à 50 µm. Nous avons rencontré un phénomène inattendu en mesurant un NMOS de grande taille (W=225 µm et L=0.8 µm) sur une puce fabriquée en technologie ES2 0.7µm. La caractéristique IDS de VDS de la figure 20 présente un domaine saturé atypique. Figure 20 : Mesure d’un transistor NMOS de taille W=225 µm et L=0.8 µm Cet effet, mesuré uniquement sur les transistors ayant un grand W, typiquement "buffer" d’entrée/sortie, étage de sortie d’amplificateur opérationnel, etc., a généré des dysfonctionnements de nos puces. Après discussion avec le fondeur, il s’est avéré que nous avions à faire à un problème de technologie. Les règles de dessin ont dû être modifiées par ce fondeur, de façon à interdire le "design" de transistor ayant une largeur de canal W supérieure à 20 µm, et à les remplacer par plusieurs transistors en parallèles. 40 Chapitre 2 : Modélisation des MOS • De plus, chaque fondeur cible ses paramètres sur un simulateur particulier. L’adaptation à d’autres simulateurs, bien qu’évidente de prime à bord, se révèle beaucoup plus délicate que prévue à cause de subtiles différences dans l’interprétation de certains paramètres, de l’ajout de paramètres non standards, ou encore de l’utilisation d’unités non compatibles. Dans le cadre de l’intégrité de signal, deux points sont à souligner. Premièrement, une bonne prédiction du courant des petits MOS (W<10µm, L minimum) est importante pour l’évaluation de la consommation de courant de la logique du circuit. Deuxièmement, une bonne prédiction des grands MOS (W>50µm, L minimum) est importante pour l’évaluation de la consommation du courant des "buffers" de puissance tels que les "buffers" d’horloge interne mais aussi des ports d’entrée/sortie. On devra donc vérifier, pour chaque technologie, la validité du modèle au moins jusqu’aux valeurs de largeur de canal les plus grandes sur la puce, soit jusqu’à quelques centaines de µm de large. 2.6 – Véhicules et outils de tests L’ensemble des raisons précédentes nous a incité à développer nos propres motifs afin d’obtenir un jeu de paramètres niveau 3 ou niveau 9, suivant la technologie utilisée, compatible avec notre simulateur et nos besoins (caractérisation de transistors atypiques, d’interconnexions en dynamique …). Ainsi, nous pourrons juger le taux d’erreur de prédiction statique, mais aussi extraire les paramètres dynamiques tels que les capacités d’oxyde et de jonction afin de valider un modèle dynamique [2-7][2-8]. 2.6.1 Motifs de test spécifiques L’ensemble des motifs présentés ci-dessous est inspiré des philosophies de MM9 [2-4], BSIM3 [2-3]et TCAP [2-9]. 41 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Motifs à "n" transistors Les motifs à "n" transistors MOS canal N et P de tailles W et L spécifiques donnent les informations les plus importantes. On déduit en effet de la mesure IDS/VDS et IDS/VGS de ces transistors tous les paramètres statiques des modèles. La procédure utilisée est détaillée au paragraphe 2.7. Suivant la technologie utilisée et les exigences du modèle choisi, on privilégie certaines tailles de MOS plutôt que d’autres. Il existe deux stratégies pour extraire des paramètres SPICE: l'extraction sur une seule géométrie de transistor et l'extraction sur un groupe de géométries. Pour l'extraction sur une seule géométrie, les mesures électriques d'un seul transistor sont utilisées pour extraire un jeu complet de paramètres. Pour ce transistor, la superposition des courbes mesurées et simulées est quasi parfaite, mais la réalité physique des paramètres extraits n'est pas garantie. De plus, cette stratégie d'extraction ne permet pas de prendre en compte les effets des géométries. L'extraction sur un groupe de géométries (figure 21) nécessite de réaliser des mesures électriques de plusieurs transistors de tailles différentes avec les mêmes conditions de mesure. Ceci permet de prendre en compte les effets de géométrie des transistors. La superposition des courbes mesurées et simulées n'est pas parfaite pour toutes les autres géométries, mais elle est suffisamment fidèle pour permettre de simuler le comportement d'un circuit intégré. Un gros transistor (grand L et grand W) et un jeu de géométrie L et W plus complet peuvent être rajoutés, si la place le permet afin de couvrir tous les besoins d’un circuit analogique. W (µm) : Largeur du canal W (µm) : Largeur du canal (Log) (Log) Limite technologique de la longueur « L » du canal minimal 200.0 20.0 D 2.0 200.0 20.0 B A Limite technologique de la longueur « L » du canal minimal C 2.0 L (µm) : Longueur du canal L (µm) : Longueur du canal 0.0 5 10 15 20 (a) Batterie de transistors minimale 0.0 5 10 15 20 (b) Ajout d’une deuxième batterie plus complète Figure 21 : Répartition dans l’espace des transistors MOS en fonction de W et L 42 Chapitre 2 : Modélisation des MOS La figure 22 schématise la manière dont quatre transistors du motif "NMOS4" sont connectés entre eux et reliés à des plots de test sous pointes et donne une vue de l’implémentation en technologie ES2 0.8 µm. Grilles Polarisation Drain C Drain A Drain B Drain D Capa CJSW P+/Nwell Sources Pol. Nwell 22-a : Exemple de configuration d’un motif à 4 NMOS associé à une capacité périphérique CJSW 22-b : Photographie du motif sur un circuit réalisé en technologie 0.8 µm Figure 22 : Exemple de motif à 4 transistors et capacité périphérique. Par rapport aux configurations habituellement choisies, nous rajoutons à la première batterie de transistors, un MOS à large canal (grand W), nommé F, dans le but d'extraire les capacités parasites grille/source CGS et grille/drain CGD (figure 23). Ce transistor a la plus grande largeur W de la puce. Il permet donc de tester la validité des différents modèles pour ce type de transistor, "buffer" d’entrée/sortie de puce par exemple. Source Grille poly Source N+ Grille N+ Drain N+ P_Substrat Figure 23 : Principe de mesure des capacités entre grille et diffusions On note, en plus des quatre transistors, une ceinture de diffusion permettant de mesurer une capacité périphérique de jonction CJSW entre la diffusion P+ et le puits N-, comme le montre la figure 24. La capacité surfacique de jonction CJ est comparable à la capacité de bord CJSW. Connaissant CJ d’après le motif de diode de la figure 25, on calcule CJSW selon la formule : CJSW = CTOT – CJ. CJSW étant sensiblement identique à la capacité de jonction entre la diffusion N+ et le substrat P, une seule expérimentation est nécessaire. CJSW sera donnée en pF/m. 43 Chapitre 2 : Modélisation des MOS N-Well CJSW P+ N+ Nwell P_Substrat Figure 24 : Capacité périphérique de jonction P+/Nwell. Motif de diode La figure 25 représente l’implémentation de deux diodes de type P+/Nwell et N+/P_substrat de surface 40x40 µm. Polarisées en inverse, elles permettent la mesure des capacités surfaciques de jonction P+/N- et N+/Psubstrat, souvent désignées par CJ et données en fF/m2. La surface de jonction est grande, de manière à obtenir une grande capacité de surface CJ et à pouvoir négliger la contribution de la capacité latérale CJSW. Puit N- Diff P+- Diff P+ Puit N- N+ P+ CJ N+ Nwell P_Substrat Diff N+ Substrat P- Substrat P- Diff N+ P+ N+ P+ CJ P_Substrat Jonction Nwell/Pdiff d’un PMOS et Psub/Ndiff d’un NMOS. Vue en coupe des deux motifs pour la mesure de CJ Diffusion Substrat Photographie d’un motif permettant d’extraire CJ Exemple de mesure de CJ pour un NMOS Figure 25 : Méthode d’évaluation de la capacité surfacique de jonction CJ. 44 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Capacité d'oxyde Deux capacités d'oxyde poly/puitsN et poly/Psub de surface 40x40µm sont implémentées comme sur la figure 26. Elles permettent d'extraire la valeur de la capacité d’oxyde de grille COX ainsi que d'autres paramètres comme l’épaisseur d’oxyde TOX. P_Substrat Poly Grille poly P+ Substrat P- P_Substrat Puit N Poly P+ COX COX Grille poly N+ COX Substrat P- N+ N+ COX Puit N P_Substrat Capacités COX d’un NMOS et d’un PMOS Vue en coupe des deux motifs pour la mesure de COX Substrat Accumulation Grille Photographie d’un motif permettant d’extraire COX Inversion Exemple de mesure de COX pour un NMOS Figure 26 : Méthode d’extraction de la capacité d ‘oxyde de grille COX. Inverseur CMOS La mesure statique de la caractéristique V(out) fonction de V(in), ainsi que Idd fonction de V(in) sur un inverseur CMOS de taille classique (figure27), inverseur de base de la bibliothèque du fondeur, permet de tester de manière simple la validité des modèles utilisés, en particulier grâce au courant maximal et à la tension de seuil. 45 Chapitre 2 : Modélisation des MOS VDD In Vss In Vdd Out Out V SS Inverseur implémenté pour valider la simulation des paramètres DC Photographie de l’inverseur Figure 27 : Inverseur CMOS de base de la bibliothèque du fondeur . 2.6.2 Matériel à notre disposition Le département d’Analyse Electronique du Centre National d’Etude Spatiale de Toulouse (CNES), sous la direction de J.C. Fortea, nous a donné libre accès à son laboratoire de test sous pointes, sous la direction de M. Dupire, permettant de réaliser des mesures sur des circuits non encapsulés (figure 28). Ce banc de test est connecté à deux appareils de mesure, un HP4145B pour l’analyse statique et un HP4280A pour la mesure des capacités. Photographie du banc de test sous pointes Photographie des pointes posées sur un motif de test. Figure 28 : Photographie du banc HP4280A 46 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Après avoir posé les pointes sur le motif à caractériser sur le circuit intégré, on définit la polarisation, le pas et la plage de mesure ainsi que les limitations en tension et en courant afin de tracer les caractéristiques souhaitées. 2.6.3 Technologies à notre disposition Pour cette étude, nous avons eu accès à différentes technologies chez plusieurs fondeurs. Chez ES2, nous avons conçu des puces en technologie CMOS 1.2 µm, 1.0 µm, 0.7 µm ; chez AMS en BICMOS 1.2 µm, chez ST-Microelectronics en 0.35 µm et 0.25 µm, chez MOTOROLA en 1.5 µm et en 0.12 µm. 2.7 – Méthodologie d’extraction des paramètres des modèles niveau 3 et MM9. 2.7.1 Outil utilisé pour extraire les paramètres à partir des mesures A partir des données issues de la mesure et des équations du modèle du composant choisi, un logiciel spécifique réalise l’extraction des paramètres SPICE d’après un jeu prédéfini de caractéristiques mesurées. Grâce à ces paramètres et aux équations du modèle choisi, le simulateur trace les différentes caractéristiques afin de comparer les comportements réels et théoriques du composant. Le logiciel offre aussi la possibilité d’évaluer, pas à pas, l’influence des différents paramètres sur l’évolution des caractéristiques. Nous disposons de deux outils : • Une station HP-9000 munie du logiciel TECAP [2-9] qui, au travers de quatre fonctions principales, Mesure, Extraction, Optimisation et Simulation, permet de déterminer une grande partie des paramètres SPICE jusqu’au niveau 3, à partir de caractéristiques mesurées. • Un logiciel sur PC : Microwind [2-10]. Nous avons spécifié et participé au développement d’une interface spécifique dans ce logiciel, en soignant le côté 47 Chapitre 2 : Modélisation des MOS ergonomique et la simplicité d’utilisation. De plus, nous avons élaboré les équations des différents modèles qui ont été codées dans le logiciel: ainsi, la connaissance exacte de ces équations nous permet une meilleure compréhension et maîtrise des différents paramètres des modèles SPICE mais aussi du modèle MM9, non inclus dans TECAP. Avec un logiciel comme Microsim [2-11], il est impossible de visualiser les différents modèles, de voir en temps réel l’action des paramètres sur les caractéristiques simulées et donc d’avoir une totale maîtrise du modèle. Toutes les mesures des motifs de test seront donc réalisées au CNES avec le banc de test sous pointes contrôlé par TECAP, puis sauvegardées sous un format lisible par Microwind. L’interface de présentation du modèle MM9 dans Microwind est reportée ci-dessous figure 29. Les paramètres du modèle peuvent être modifiés un à un directement à l’écran afin d’adapter les caractéristiques simulées aux caractéristiques mesurées. Les valeurs par défaut assignées aux paramètres du modèle sont contenues dans le fichier de règles lu par Microwind. Figure 29 : Interface utilisateur du modèle MM9 Berkeley dans Microwind Il existe quatre modes principaux de représentation des caractéristiques du MOS. Ces quatre modes ont été codés dans Microwind et sont reportés ci-dessous. 48 Chapitre 2 : Modélisation des MOS VB=0V VB=-2V (a) (b) 100 VB=0V 10-4 VB=-2V 10-6 10-3 10-8 10-6 10-10 10-10 (c) (d) Figure 30 : Les quatre modes de représentation des caractéristiques statiques d’un modèle de MOS dans Microwind : IDS/VDS (a), IDS/VGS (b), IDS/VGS en log (c) et δ IDS/VDS (d). Le premier mode (Figure 30-a) correspond à IDS/VDS pour VGS variant entre 0 et la tension d’alimentation, ici 3.5V. Ce mode permet de connaître principalement le courant maximum délivrable par le transistor (point en haut à droite), et la loi de variation de IDS en fonction de VGS. Le deuxième mode (Figure 30-b) correspond à IDS/VGS pour Vds=0.1 V, en variant la tension du substrat VB entre 0 et la moitié de la tension d’alimentation en négatif. Dans ce cas, VB est tracé pour les valeurs [0,-0.5,-1.0,-1.5,-2.0V]. Le choix d’une faible tension entre drain et source VDS de 0.1V est lié à l’obtention d’une courbe de courant quasi linéaire afin d’extraire la tension de seuil au croisement avec l’axe des X. Le troisième mode (Figure 30-c) correspond à IDS/VGS en log, toujours pour Vds=0.1 V, et toujours en variant la tension du substrat VB. On observe ici la façon dont le courant évolue sous la tension de seuil. 49 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Le dernier mode (Figure 30-d) correspond au calcul de (I(VDS+∆VDS)-I(VDS))/∆VDS, c’est-àdire à la tangente en un point de la courbe IDS/VDS (Figure 30-a). La valeur portée en Y a la dimension d’une conductance. En calculant son inverse, on peut connaître la valeur de la résistance de passage du transistor. Plus gds est élevé, plus la résistance de passage est faible. 2.7.2 Extraction des paramètres du modèle 3 Le modèle 3 de Berkeley [2-2] est une référence dans le monde de la micro-électronique pour sa simplicité, son savant dosage d’équations physiques et empiriques, et son adaptabilité aux évolutions technologiques. L’implémentation de ce modèle dans Microwind est une version simplifiée de la version officielle du modèle, surtout dans le calcul de la tension de seuil. Quelques ajouts par rapport au modèle officiel concernent la limitation du courant si la tension de substrat s’élève au delà de la tension de seuil, provoquant ainsi un court circuit généralisé, ainsi que la limitation "logicielle" de la valeur des termes de l’exponentielle dans le calcul du courant sous le seuil. Les paramètres par défaut de la technologie 0.7 µm sont donnés tableau 4. Paramètre SPICE Valeur par défaut Unité Description VTO 0.7 V KP 500 A/V2 Transconductance Tension de seuil W 1.6 µm Largeur du canal L O.8 µm Longueur du canal GAMMA 0.3 V1/2 Dépendance de la tension de seuil avec la tension de substrat KAPPA 0.2 Variation du courant avec Vds en saturation PHIN 0.6 V Potentiel de surface NSS 0.025 V Pente du courant sous le seuil de type nKT/q VMAX 150K m/s Saturation de la mobilité Tableau 4 : Implémentation des paramètres par défaut du modèle 3 Berkeley dans Microwind Pour illustrer l’extraction, nous prenons une série de mesures IDS/VGS, IDS/VDS et LOG(IDS)/VGS de transistors MOS de tailles différentes en technologie CMOS 0.7 µm (tableau 5 et figure 31). 50 Code WxL(N) A 20x0.8 Comments Logique de base Chapitre 2 : Modélisation des MOS B 20x20 Transistor de référence C 1.6x13.2 Logique basse consommation D 1.6x0.8 Logique interne E 149x0.8 Buffer typique F 225x0.8 Buffer de grande taille Tableau 5 : Taille des MOS à implanter pour l’extraction des paramètres du modèle 3 W (µm) : Largeur du canal (Log) Limite technologique de la longueur « L » du canal: 0.8 µm 200.0 F E 20.0 B A C D 1.0 L (µm) : Longueur du canal 0.0 5 10 15 20 Figure 31 : Répartition dans l’espace des transistors MOS en fonction de L et W. Par rapport à la technologie 1.2 µm, on occupe le même espace des W et L, avec seulement une diminution du canal minimum (figure 31). Comme pour le modèle 1, la méthode reste la même. On commence toujours par fixer VTO, puis KP et GAMMA sur un MOS 20x20 µm. La figure 32 fait apparaître de nouveaux paramètres : THETA permet de régler l’inclinaison des caractéristiques pour VGS supérieur à 1.5 Volt. KAPPA influe sur la saturation du courant IDS pour VDS supérieur à 3 Volt et donc sur l’inclinaison des courbes. NSS, le facteur d’inclinaison sous le seuil, agit sur la pente des caractéristiques log(IDS)/VGS. pour différents VBS et pour des VGS<VT comme l’explique la figure 32. 51 Chapitre 2 : Modélisation des MOS IDS (µA) V BS = 0V 12 IDS (µA) THETA 9 GAMMA, PHI V BS = -1V 625 V BS = -2V 500 KP 6 KAPPA 375 250 3 125 VGS (Volt) VTO Extraction des paramètres VTO, KP, GAMMA, PHI, THETA d’un NMOS 20x20 µm. VDS (V) Extraction du paramètre KAPPA d’un NMOS 20x20 µm. Log (IDS) VGS (V) NSS Extraction du paramètres NSS d’un NMOS 20x20 µm. Figure 32 : Extraction des premiers paramètres du modèle 3. Une fois cette analyse achevée, on extrait les paramètres spécifiques aux canaux courts : LD et VMAX. On charge alors, la mesure d’un transistor canal court, le 20x0.8µm par exemple, pour la technologie CMOS 0.7µm. Grâce à LD (figure 33), on réajuste la pente de la caractéristique ID/VGS pour les canaux courts. Cela ne changera pas la pente pour le 20x20 µm. VMAX, le coefficient de réduction de mobilité due au champ latéral, influe sur la saturation du courant IDS pour VDS supérieur à 3 Volt. 52 Chapitre 2 : Modélisation des MOS IDS (µA) 200 VBS = 0V IDS (mA) VBS = -1V 10 150 VBS = -2V 100 8 VMAX LD 6 50 4 2 VGS (Volt) VDS Extraction des paramètres LD d’un NMOS 20x0.8 µm. Extraction des paramètres VMAX d’un NMOS 20x0.8 µm. Figure 33 : Extraction des paramètres spécifiques aux canaux courts. 2.7.3 Extraction des paramètres du modèle MM9 La prédiction fine du comportement des transistors submicroniques implique l’utilisation de modèles plus sophistiqués que le modèle 3. Nous avons implémenté le MOS modèle 9 de Philips [2-4] dont l’interface utilisateur est donnée figure 34. Figure 34 : Implémentation du modèle MM9 et son jeu de paramètres dans Microwind. L’extraction des paramètres du modèle MM9 se réalise à partir des équations de base décrites en détail en Annexe 2, grâce à une méthode d’optimisation développée ci-après. La détermination simultanée de tous les paramètres n’étant pas possible, ceux-ci ont été classés en cinq groupes nécessitant différentes mesures dans des conditions particulières. 53 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Les paramètres par défaut Nous donnons, tableau 6, la liste des paramètres et les valeurs par défaut correspondant à une technologie 0.35 µm, permettant d’initialiser correctement la procédure d’extraction. La taille de référence LER doit correspondre à un canal le plus long possible. La plupart des "PCM" utilisaient LER=20µm ramené à 10 µm en submicronique profond. Le paramètre WER est égal à LER, soit une grande largeur de manière à négliger les effets canal étroit. La tension de seuil est fixée entre 0.5 et 0.7 V. Les paramètres de dépendance physique SLVT0, SWVT0 et STVT0 sont mis à zéro de même que tous les effets de réduction (LAP, WOT ..). Seuls les paramètres KOR, PHIBR et MOR, proches de la physique ont une valeur initiale non nulle. Paramètre MM9 Valeur par Unité Description LER 10.0 µm Longueur de canal du MOS de référence WER 10.0 µm Largeur de canal du MOS de référence défaut VTOR 0.7 V BETSQ 200 A.V-2 LAP 0.01µm m Réduction de L canal effectif WOT 0.01 µm m Réduction de W canal effectif SLVTO 0.0 V.m Dépendance du seuil avec L SWVTO 0.0 V.m Dépendance du seuil avec W STVTO 0.0 VK-1 Dépendance du seuil avec T KOR 0.2 V-1/2 Effet de substrat à faible inversion SLKO 0.0 V-1/2.m Dépendance de kor avec L SWKO 0.0 V-1/2.m Dépendance de kor avec W PHIBR 0.6 V 0.1 V-1 Réduction de mobilité due au champ de la grille THE2R 0.1 V-1 Réduction de mobilité due à la polarisation substrat THE3R 0.1 V-1 Réduction de mobilité due au champ électrique latéral GAM1R 0.0 V Décalage de la tension de seuil GAMOOR 0.0 - Décalage de tension de seuil dû au drain MOR 0.02 - Pente sous le seuil ZET1R 0.0 - Correction en faible inversion THE1R Tension de seuil Transconductance du MOS Potentiel de surface à forte inversion Tableau 6 : Codage du modèle MM9 sous Microwind et liste des paramètres principaux 54 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Choix de la batterie de transistors Pour illustrer l’extraction, nous prenons une série de mesures IDS/VGS, IDS/VDS et LOG(IDS)/VGS de transistors MOS de tailles différentes en technologie CMOS 0.35 µm détaillées tableau 7 et figure 35. Code WxL(N) A 1.0x2.0 Grande résistance RON Commentaires B 10x10 Transistors de référence C 10x0.4 Extraction des dépendances en L D 1.0x0.4 Extraction des dépendances en W E 10x2.0 Logique basse consommation F 80x0.4 "Buffer" de grande taille Tableau 7 : Taille des MOS à implanter pour l'extraction des paramètres du modèle MM9 Le transistor A est assez atypique car sa largeur W est inférieure à sa longueur L. Ce type de transistor sert de résistance de grande valeur, très utile dans les circuits de polarisation tels que ceux utilisés dans les amplificateurs opérationnels. Il nous servira aussi par la suite de faible source de courant dans notre capteur à échantillonnage. W (µm) : Largeur du canal (Log) Limite technologique de la longueur « L » du canal 100.0 A C 10.0 D 1.0 E B F L (µm) : Longueur du canal 0.0 2.5 5.0 7.5 10 Figure 35 : Répartition dans l’espace des transistors MOS en fonction de L et W. Extraction des paramètres initiaux. Nous commençons par extraire les paramètres de base, sur les mesures du transistor de référence, le MOS pour lequel WER=10 µm et LER=10 µm. Nous nous intéressons tout d’abord à VTOR, BETSQ, THET1R, THET2R, KOR, VSBX, GAMO, MOR, ZET1R, et THET3R. Ces 55 Chapitre 2 : Modélisation des MOS paramètres sont suffisants pour obtenir un modèle relativement précis pour la taille de référence. Nous négligeons les 3 derniers paramètres (GAM1, ALPHA et VP) qui n’interviennent qu’au deuxième ordre. L’extraction se réalise en quatre étapes successives illustrées figure 36. IDS (µA) IDS (µA) VBS = 0V VBS = 0 THET1R THET2R VBS = -1 VBS = -2 VBS = -1V VBS = -2V BETSQ KOR VSBX VGS (Volt) VTOR VGS (Volt) (a) (b) VGSV(V) GS Log (IDS) I DS (µA) MOR THET3R ZET1R VDSV (V) DS (c) (d) Figure 36 : Extraction des premiers paramètres : VTOR, BETSQ et THET1R. (a) : VTOR, la tension de seuil, correspond au point d’intersection de l’axe des abscisses avec la droite d’extrapolation linéaire de la courbe IDS/VGS pour VBS=0 à VGS=VT. BETASQ, le facteur de gain, représente la pente de la caractéristique IDS/VGS pour VBS=0, dans la région linéaire et pour un VDS de 0.1V. Les caractéristiques statiques des MOS sont très sensibles à ce paramètre. THET1R, la réduction de mobilité par rapport à la droite idéale, influe sur la saturation du courant IDS lorsque VGS devient supérieur à 1.5 - 2 Volt. Ce paramètre agit donc sur l’inclinaison des trois caractéristiques IDS/VGS. (b) : VSBX modifie l’écartement entre les courbes pour des tensions de substrat différentes. Le paramètre THET2R distord la caractéristique pour de forts courants et pour une tension de substrat fortement négative. Il agit donc sur l’inclinaison des trois caractéristiques IDS/VGS les unes par rapport aux autres lorsque VGS devient supérieur à 1.5 - 2 Volt. KOR agit 56 Chapitre 2 : Modélisation des MOS sur l’écartement des trois courbes IDS/VGS, tout en conservant la caractéristique tracée pour VBS=0 fixe. (C) : MOR, le facteur d’inclinaison sous le seuil, agit sur la pente des caractéristiques log(IDS)/VGS pour différents VBS et pour des VGS<VT. ZET1R, le facteur de correction à faible inversion due à la polarisation substrat, décale l’ensemble des caractéristiques horizontalement. (d) : THET3R, le coefficient de réduction de mobilité due au champ latéral, influe sur la saturation du courant IDS pour VDS supérieur à 3 Volt. Extraction des paramètres dépendants des tailles Après avoir extrait les paramètres de base pour le transistor de référence, le NMOS 20x20 µm, on recommence une deuxième fois ces opérations pour extraire les paramètres dépendant de la largeur W du canal, puis une troisième fois pour les paramètres dépendant de la longueur L du canal. Afin de déterminer la dépendance en L, les mesures du transistor NMOS de taille W=10 µm et L=0.4 µm sont chargées car seule la largeur L change par rapport au transistor de référence. L’extraction des paramètres suivants est alors possible: SLVTOR, SLKOR, SLGAMOR, SLTHET1R, SLTHET2R et SLTHET3R. On reprend donc les étapes 1, 2 et 4 sans changer les paramètres de base trouvés précédemment, mais en jouant sur ceux commençant par SL. De même, les mesures du transistor NMOS de taille W=1 µm L=0.4 µm sont chargées car seule la longueur L change par rapport au transistor précédent. L’extraction des paramètres suivants est alors possible: SWVTOR, SWKOR, SWGAMOR, SWTHET1R, SWTHET2R et SWTHET3R. On reprend donc les étapes 1, 2 et 4 sans changer les paramètres de base, ni les paramètres de dépendance en L trouvés précédemment, mais en jouant sur ceux commençant par SW. Une fois cette étude terminée, l’ensemble des paramètres nécessaire à la mise en place d’un modèle fiable pour la simulation statique des transistors MOS submicroniques, a été déterminé. Il suffit donc de fournir au simulateur utilisant le modèle MM9 de Philips, les paramètres extraits de cette étude. 57 Chapitre 2 : Modélisation des MOS 2.7.4 Etude comparative du modèle niveau 3 et du modèle MM9 Nous donnons ci-après la comparaison entre mesure et simulation de différentes tailles de transistors MOS en 0.35µm, le 10x10µm, le 10x0.4µm, le 1x0.4µm et le 80x0.4µm. L’ensemble des paramètres des deux modèles utilisés ont été optimisés grâce au logiciel Microwind. La figure 37 compare les caractéristiques mesurées avec celles données par le modèle de niveau 3. 37-a :NMOS 10x10 µm : ID/VDS 37-c : NMOS 1x0.4 µm : ID/VDS 37-b : NMOS 10x0.4 µm : ID/VDS 37-d : NMOS 80x0.4 µm : ID/VDS Figure 37 : Comparaison simulation/mesure avec le modèle 3 pour des NMOS de tailles différentes. 58 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Dans l’étude de l’intégrité du signal, on peut se contenter d’une précision moyenne, donc rester au niveau de modèle 3, qui a l’avantage d’être simple, bien connu et peu gourmand en temps de calcul. Par contre, la continuité entre les différents domaines (saturé, linéaire et bloqué) n’est pas assurée au niveau des dérivées, ni même dans certains cas, au niveau des caractéristiques elles-mêmes [2-12]. Ceci entraîne des instabilités ou erreurs numériques lorsque le transistor opère dans des polarisations proches des zones de transition. Ce genre de problème est bien résolu avec les modèles MM9 et BSIM3 La figure 38 compare les caractéristiques mesurées avec celles données par le modèle MM9. 38-a :NMOS 10x10 µm : ID/VDS 38-c : NMOS 1x0.4 µm : ID/VDS 38-b : NMOS 10x0.4 µm : ID/VDS 38-d : NMOS 80x0.4 µm : ID/VDS Figure 38 : Comparaison simulation/mesure avec MM9 pour des NMOS de tailles différentes. On note une très bonne adéquation du modèle pour toutes les tailles évoquées sauf pour le 80x0.4 µm dont l’erreur sur Imax est de 15%. Dans le cadre de l’intégrité de signal, deux points 59 Chapitre 2 : Modélisation des MOS sont à souligner. Premièrement, une bonne prédiction du courant des petits MOS (W<10µm, L minimum) est importante pour l’évaluation de la consommation de courant de la logique du circuit. Deuxièmement, une bonne prédiction des grands MOS (W>50µm, L minimum) est importante pour l’évaluation de la consommation du courant des "buffers" de puissance tels que les "buffers" d’horloge interne mais aussi des portes d’entrée/sortie. On devra donc vérifier, pour chaque technologie, la validité du modèle au moins jusqu’aux valeurs de largeur de canal les plus grandes sur la puce, soit jusqu’à quelques centaines de µm de large. 2.8 – Conclusion Dans ce chapitre, nous avons étudié les modèles niveau 1 et 3 de SPICE ainsi que le modèle MM9 de Phillips pour différentes technologies CMOS, de la 1.2 µm à la 0.35 µm. La caractérisation des transistors MOS au moyen d’un motif spécifique ajouté directement sur la puce a permis de mettre en évidence différentes faiblesses des modèles proposés par les fondeurs : • La trop grande dispersion entre les modèles minimum, typique et maximum ne permettent pas de simuler le fonctionnement des MOS de manière précise. La différence de 30% entre le modèle extrait et le modèle typique justifie l’implémentation de nos motifs. • La mesure d’un transistor MOS de grande taille a permis de mettre en évidence un problème lié à la technologie du fondeur. • Il est nécessaire d’inclure un transistor de grande taille dans les motifs de test de façon à optimiser au mieux le modèle utilisé. De plus, il ressort de cette étude que le modèle niveau 3 reste d’actualité pour les technologies supérieures ou égale à 0.8 µm, mais en ce qui concerne le submicronique, des modèles plus avancés comme BSIM3 ou MM9 sont nécessaires. La maîtrise du comportement de n’importe quel transistor de la puce se révèle très utile pour la prédiction des phénomènes liés à l’intégrité de signal et pour la mise au point de notre système de mesure. 60 Chapitre 2 : Modélisation des MOS Bibliographie du chapitre 2 : [2-1] Nagel "SPICE2 : A computer program to simulate semiconductor circuits" University of Berkeley, 1975, USA. [2-2] Quarles, Newton, Pederson "SPICE3 version 3f3 manual" University of Berkeley, California, 1993 [2-3] J.H. Huang et al., "BSIM3 Manual" , University of Berkley, March 94. [2-4] R. Velghe et al., "MOS Model 9" , Philips Research Labs, June 95, Report NL-UR 003/94. [2-5] SmartSpice/UTMOST III modeling manual volume 1, SILVACO international, 1995. [2-6] P. Yannis Tsividis, "Operation and modeling of the MOS transistor" pp193-194, McGraw-Hill Book Company 1987. [2-7] S. Delmas, E. Sicard, M. Napieralska "New challenges in deep submicron interconnect modeling." Mixed Design of Integrated Circuits and Systems. Lodz, Poland, June 1996. [2-8] S. Delmas, F. Caignet, E. Sicard "A test-vehicle for characterization of sub-micron transistors and interconnects" ICCDCS conference, Venezuela, February 1998. [2-9] TECAP device modeling and parameter extraction manual HP94431A, March 1988. [2-10] E. Sicard, "Microwind: an introduction to microelectronics" , INSA Editor 1998, ISBN 2-87649017-X [2-11] The Design Center, circuit analysis reference manual, MicroSim Corporation, 1994. [2-12] Iniguez B., Garcia Moreno E, "Development of a C∞-Continuous Small-Signal Model for a MOS transistor in Normal Operation." IEEE trans. On Computer-Aided Design, Vol. 14, NO. 2, February 1995. 61 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions 62 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions C CH HA AP PIIT TR RE E3 3 :: M MO OD DE EL LIIS SA AT TIIO ON ND DE ES S IINNTTEER RC CO ON NN NE EX XIIO ON NS S Comme nous avons pu le constater dans le premier chapitre, la taille des puces, les niveaux d’intégration, la complexité, le nombre de masques ainsi que les fréquences d’utilisation ne cessent de croître, entraînant l’apparition de phénomènes parasites sur les interconnexions. Ceux-ci peuvent être à l’origine de nombreux dysfonctionnements sur le circuit. Ce chapitre décrit, d’une part, les dysfonctionnements principaux liés aux interconnexions. La modélisation des interconnexions sur puce est ensuite détaillée, de même que la modélisation des boîtiers d’encapsulation. L’ensemble des modèles cités dans ce chapitre n’est pas exhaustive, mais sert de base à l’interprétation des mesures fournies par notre système à échantillonnage. 3.1 – Dysfonctionnements dus aux interconnexions Aujourd’hui, ce que l’on nomme le "back-end", c’est-à-dire les étapes technologiques concernant les diélectriques et la métallisation, demande beaucoup plus d’attention qu’auparavant. Les priorités en matière de prédiction comportementale, ont tendance à glisser du "front-end", étape technologique concernant les parties actives, vers le "back-end". En effet, le fonctionnement des transistors MOS est prédit de façon fiable par des modèles avancés comme BSIM3.3 ou MM9, alors qu’il est difficile de modéliser tous les phénomènes parasites altérant la propagation du signal sur les pistes métalliques des circuits intégrés submicroniques. Ces distorsions du signal sont, dans certains cas, fatales pour le fonctionnement de l’ensemble de la puce alors que dans d’autres cas, elles passeront inaperçues, tout cela dépendant du type d’interconnexion (bus, connexion inter-blocs, rail d’alimentation etc.) et du signal véhiculé (donnée analogique ou numérique, horloge, alimentation etc.). Nous énumérons ici les différents phénomènes parasites qui ont retenu notre attention et que nous mettrons en évidence dans les chapitres suivants. 63 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions 3.1.1 Fluctuation de tension sur les alimentations Les fluctuations de tension sur les alimentations ont pour origine de forts appels de courant dans le cas de commutation de "buffers" et de plots ou de la commutation simultanée d’un grand nombre d’entrées/sorties. L’appel de courant se traduit par une perte en tension, due en grande partie à l’inductance de boîtier (Ldi/dt), en particulier des fils de connexion ou "bondings" et des broches ou "leads" (figure 39-a)[3-1]. Par exemple, une variation de courant de 10 mA sur une durée de 1 ns, très commun en technologie submicronique, crée entre les nœuds A et B sur la broche d’un boîtier "DIL" ("Dual In Line"), une chute de tension d’environ 1V (figure 39-b). Ce phénomène peut entraîner une fluctuation de nombreux autres signaux sur la puce par alimentation commune et par couplage capacitif avec le substrat (figure 39-b). Certains potentiels, normalement au repos, peuvent, par exemple, atteindre un seuil de commutation et provoquer une erreur fonctionnelle. VDD A Package Bonding, Lead 10 nH B Fluctuations d’alimentation Chip Bondings Fluctuations par couplage substrat. Leads VSS (a) : Exemple de boîtier "DIL" ("Dual In Line"). Bonding, Lead (b) : Fluctuations d’alimentation et fluctuations induites sur les entrées sorties de la puce. Figure 39 : Les différentes inductances jouant un rôle dans les fluctuations d’alimentation 64 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions 3.1.2 Retard de commutation D’après l’étude menée dans le premier chapitre, le retard engendré par une interconnexion relativement longue devient prépondérant sur le temps de commutation d’une porte pour des technologies submicroniques. Cette prédominance du délai introduit par éléments parasites constituant la piste métallique s’intensifie avec l’évolution technologique vers les très petites dimensions et l’augmentation de taille des circuits intégrés. La figure 40 représente un retard de commutation simulé sur une interconnexion de 16 mm de long et de 0.8 µm de large en technologie CMOS 0.35 µm. Near-end L = 16 mm Far-end Mise en œuvre du retard. Retard de commutation simulé dans le temps (ns). Figure 40 : exemple de retard de commutation simulé en 0.35 µm sur une interconnexion de 16 mm. Dans certains cas, ces retards peuvent entraîner une défaillance du circuit, en désynchronisant deux signaux de commande ou lorsqu’une donnée arrive sur une bascule après le front d’horloge de commande. 3.1.3 Couplage diaphonique La diaphonie n’est pas un phénomène nouveau, étant donné qu’il a été recensé, il y a de nombreuses années, au niveau des câbles et des circuits imprimés. Seulement aujourd’hui, ces problèmes de couplage électromagnétiques focalisent l’attention des concepteurs de circuits intégrés. En effet, l’évolution technologique vers les petites dimensions, la multiplication des niveaux de métallisation, la progression incessante de la densité d’intégration sont les principales raisons de l’accroissement des surfaces en regard entre interconnexions (figure 41)[32]. Les capacités de couplage parasites sont renforcées, exacerbant la sensibilité d’une piste à une variation brutale de tension sur une piste voisine comme l’illustre la figure 42. Des erreurs de fonctionnement peuvent alors apparaître. 65 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions Cfort Cfaible Cfort Cfort Cfort Cfaible Cfort Couplage en micronique (1.2µm). Cfaible Couplage en submicronique (0.25µm) Figure 41 : Evolution des capacités parasites avec la technologie Coupable Victime Potentiel fixe Bruit de couplage Figure 42 : Configuration sensible au couplage diaphonique. 3.1.4 Délai induit par couplage Lorsque deux pistes métalliques sont routées parallèlement sur une certaine longueur et si la distance les séparant n’est pas suffisante, il existe un couplage électromagnétique entre ces deux pistes. Dans le paragraphe précédent, nous avons vu qu’une commutation sur l’une des deux pistes entraînait une variation de tension sur l’interconnexion voisine portée à un potentiel fixe. Mais lorsque les deux pistes commutent quasiment au même moment, un autre genre de phénomène parasite apparaît : le délai induit par couplage. La figure 43 explicite comment un front montant sur la ligne coupable ralentit un front descendant sur la ligne victime ou accélère un front montant sur cette même interconnexion. Les conséquences de ces variations de temps de commutation peuvent poser des problèmes quant à la bonne synchronisation des circuits logiques 66 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions 5V Coupable 5V ou Front montant perturbateur 0V Commutation Retardée Victime Front descendant sur la victime 0V Cas 1 Cas 2 Cas n°1 5V Commutation Accélérée 0V Cas n°2 Front montant sur la victime Figure 43 : Deux configurations possibles du délai induit par couplage (accélération ou retard). L’amplitude typique du couplage diaphonique a tendance à augmenter avec l’avancée technologique, mais reste encore en deçà des seuils de commutation de la logique. Par contre, la variation du délai induite par couplage atteint des pourcentages intolérables pour le concepteur. La maîtrise du délai par diaphonie devient une priorité industrielle [3-3]. Des variations aussi grandes que 100% ont été mesurées expérimentalement [3-4], alors que la limite d’acceptabilité fixée par les industriels est de 35%. Les différents phénomènes parasites répertoriés ici constituent la base de notre étude expérimentale sur l’intégrité du signal. Afin d’interpréter nos futurs résultats de mesure, nous devons disposer d’un ensemble de modèles simples applicable aux technologies utilisées. Nous examinons ci-après les différentes façons de modéliser une interconnexion et leur validité dans le cadre de technologies submicroniques afin de choisir les modèles à utiliser ultérieurement. 3.2 – Eléments capacitifs caractérisant une interconnexion Un réseau d’interconnexion pose principalement un gigantesque problème de calcul de capacités. La figure 44 donne la cartographie des potentiels décroissants autour d’un conducteur polarisé à 5V. Au vue de la disposition des lignes de champs entourant ce conducteur, on 67 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions comprend aisément l’existence de nombreuses capacités parasites : capacité surfacique, capacité de périmètre et capacité de couplage. Figure 44 : Répartition du potentiel et des lignes de champs autour d’un conducteur polarisé à 5V. Un circuit micro-électronique se compose d’un empilement de couches conductrices séparées de diélectrique, formant ainsi de multiples possibilités de capacités parasites entre conducteurs. 3.2.1 Capacité vers le substrat Nous décrivons ci-après les formules les plus communes permettant de calculer la capacité d’un conducteur métallique au dessus d’un plan de masse : • La capacité plane • La modélisation des effets de bords • Une approche analytique basée sur la méthode aux éléments finis. 68 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions Capacité plane La formulation F26) servant de point de départ au calcul de capacité vers le substrat est celle de la capacité de deux surfaces en regard [3-5](figure 45), exprimée par unité de longueur, sous la forme : F26) C = ε 0 ⋅ ε r ⋅ W h avec w e h εr ε0 = 8,85 10-12 F/m εr (SiO2) = 3.9 substrat Figure 45 : Calcul de la capacité d’interconnexion vers le substrat Prise en compte des effets de bord La figure 46 montre que pour une interconnexion de faible largeur "W" , par rapport à son épaisseur "e" , une partie des lignes de champ électrique se couplent avec la masse par les bords. La valeur de la capacité donnée par l’équation précédente est alors inférieure à la capacité réelle totale. Or, avec l’évolution technologique vers les petites dimensions, la largeur des interconnexions décroît beaucoup plus rapidement que leur épaisseur. Il faut donc tenir compte des effets de bord . Figure 46 : Lignes de champ couplant un conducteur avec la masse. En 1982, une nouvelle méthode d’évaluation de la capacité d’un conducteur au-dessus d’un plan de masse est proposée par [3-6] ; elle prend en considération les effets de bord et conserve 69 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions une interprétation physique. La piste de section rectangulaire est remplacée par un "ovale" composé d’un rectangle et de deux demi-cercles (figure 47). W t t/4 t/4 h Figure 47 : Représentation du conducteur sous forme d’un rectangle et de deux demi-cercles. La capacité résultante F27) est alors calculée comme la somme de deux capacités vers la masse: la capacité d’un conducteur rectangulaire de largeur (W-t/2) et la capacité d’un conducteur rond de rayon t/2. W − t 2 Π 2+ F27) C = ε 0 ε r ⋅ 2h 2 h 2 h h ln 1 + + + 2 t t t De nombreux auteurs, comme [3-7] se sont attachés à l’évaluation, à la comparaison des formulations existantes et à l’élaboration de nouvelles méthodes de calcul des capacités d’interconnexions vers le substrat dans les circuits intégrés. Approche analytique Les formulations suivantes ont été proposées par [3-10] et sont dans la continuité des méthodes proposées par [3-6][3-8] et [3-9]. Ces formulations analytiques permettent de calculer avec une bonne précision les capacités vers le substrat et entre conducteurs, en tenant compte des capacités de bord, que le circuit comporte un ou deux plans de masse. Ces formulations sont déduites de résultats de simulation par la méthode aux éléments finis puis par interpolation. La méthode aux éléments finis a pour base le découpage de l’espace entre les conducteurs en zones élémentaires et l’exécution dans chaque zone d’un algorithme de résolution des distributions de charges, de potentiels, et de champs électromagnétiques [3-11]. Cette méthode offre des résultats 70 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions très précis à condition que le maillage soit fin. Les problèmes de conditions aux limites sont alors correctement traités. Dans le cas d’un conducteur simple au dessus d’un plan de masse (figure 48), [3-10] propose l’équation F28). w e h CF CS CF Figure 48 : Capacité entre un conducteur et le substrat considéré comme un plan de masse. C11 = CS+2CF : capacité totale du conducteur vers la masse par unité de longueur (fF/mm). CS étant la capacité plane et CF la capacité de bord. Domaine de validité : 0,02 ≤ W e ≤ 5,12 et 0,02 ≤ ≤ 5,12 h h 0.11 0.425 W W e F28) C11 = ε 0 ε r ⋅ 1.13 + 1.443 + 1.475 h h h ε0 = 8.85 10-12 F/m. εr= permittivité relative de l’isolant (3.9 pour SiO2). w = largeur du métal (µm). e = épaisseur du métal (µm). h = hauteur par rapport au substrat (µm). Nous avons choisi une technologie submicronique profonde, la 0.25 µm, pour comparer les trois méthodes de calcul (décrites précédemment) de la capacité d’un conducteur en métal de niveau 2 vers le substrat considéré comme un plan de masse parfait. La figure 49 illustre cette étude. 71 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions Capacité vers le substrat (fF/ µm) 10 W Formule 32 : Capacité de Delorme 1 Formule 31 : Capacité de Yuan e = 0.6µm -1 10 h = 2.5 µm Formule 30 : Capacité plane -2 10 -3 10 0,1 1 10 100 Largeur du métal W (µm) Figure 49 : Calcul de la capacité par unité de longueur entre un conducteur métallique niveau 2 et le substrat, pour différentes largeurs de conducteur en utilisant les trois méthodes décrites précédemment. On peut remarquer que, pour une largeur de métal importante, un plot d’entrée/sortie par exemple, les trois méthodes convergent. A l’inverse pour une piste métallique de largeur minimale, la formule de la capacité plane sous-estime largement la capacité vers le substrat. Cette dernière formulation n’est donc plus applicable aux technologies actuelles. Par contre, elle peut être utilisée dans l’évaluation des capacités sur les circuits imprimés. 3.2.2 Capacité de couplage La configuration à deux conducteurs de la figure 50, correspondant à deux interconnexions d’un même niveau de métal séparées par une distance d, induit la présence d’une capacité de couplage C12 entre conducteurs. En 1983, Sakurai [3-8] propose une évaluation de cette capacité (équation F29). Son domaine de validité correspond à une technologique micronique. En submicronique, l’erreur par rapport à une approche par analyse numérique est supérieure à 10%. 72 1.08 e h F29) C12 = ε 0ε r 1.82 ⋅ W + h 0.32 −1.38 d ⋅ + 0 . 43 h Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions w d C12 e h CF CS Figure 50 : Capacités de couplage entre deux conducteurs et avec le substrat. Basée sur l’équation précédente, [3-10] donne une expression analytique du couplage (équation F31), ainsi que la valeur modifiée de la capacité vers le substrat (équation F30). Ces formules sont adaptées aux configurations du submicronique. CS représente la capacité plane et CF la capacité de bord. C11=CS+CF :capacité vers la masse en fF/mm Domaine de validité : 0,02 ≤ F30) C11 = ε 0ε r 1.11 W e d ≤ 1, 28 ; 0,02 ≤ ≤ 1,28 et 0,02 ≤ ≤ 1,28 h h h W W + 0.79 h h 0.1 e + 0.59 h 0.53 0.01 0.17 d − W e + 0.52 + 0.46 1 − 0.87e h h h C12 :capacité de couplage entre conducteurs en fF/mm Domaine de validité : 0,02 ≤ W e d ≤ 1, 28 ; 0,02 ≤ ≤ 1,28 et 0,02 ≤ ≤ 2,56 h h h 0.1 −2.22 0.64 e W d e d F31) C12 = ε 0ε r + 1.21 ⋅ + 1.15 + 0.25 ⋅ ln 1 + 7.17 + 0.54 d h h h d avec : d = distance minimale entre deux pistes de métal (µm). 3.2.3 Capacités de croisement En submicronique profond, une configuration réaliste d’interconnexions se compose d’une piste métallique croisant à intervalles réguliers une série de pistes routées à angle droit. Il s’agit donc non plus d’un problème de deux dimensions mais bien de trois. Pour cela, nous devons faire 73 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions appel à un "solveur" de capacités en trois dimensions, basé par exemple sur la méthode des éléments finis [3-11], ou extrapoler les formulations analytiques citées plus haut par un passage de 2D en 3D, avec le risque de négliger les capacités de bord entre certaines surfaces en regard, notées CC figure 51. W1 C12 Cc W2 Cs Figure 51 : Capacités mises en jeux entre deux pistes routées perpendiculairement. Une formulation précise de la capacité de croisement a été proposée par [3-12]. Elle consiste à ajouter à la capacité de surface en regard les différentes capacités de bord, ainsi que les capacités de coin. Ne pas tenir compte de ces capacités de coin en submicronique profond, peut générer des erreurs de modélisation allant jusqu’à 50 % [3-13] Le résultat est une formulation de la capacité de couplage sous la forme suivante : F32) C X = C S ⋅ (W1 ⋅ W 2 ) + 2C12 ⋅ (W1 + W 2 ) + 4C C Cx = capacité totale de croisement Cs = capacité de couplage inter niveau par unité de surface (F28) C12 = capacité linéique de bord (solveur 2D) Cc = capacité unitaire de coin (solveur 3D) W1 = largeur du conducteur 1 W2 = largeur du conducteur 2 Avec l’apparition d’une certaine hétérogénéité des oxydes dans les circuits submicroniques, ces formulations ne permettent pas d’évaluer avec précision les configurations avec des oxydes à faible permittivité entre conducteurs horizontaux et forte permittivité entre conducteurs 74 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions verticaux. Il faut alors reconduire les étapes de simulations par éléments finis puis d’interpolations en prenant en compte ces variations de configuration technologique. En conclusion de cette étude sur la modélisation capacitive d’une interconnexion, on préférera l’approche par éléments finis qui donne des valeurs précises des capacités vers la masse et des capacités de couplage entre conducteurs. Cependant la prise en compte de l’effet de croisement, donc des trois dimensions du dessin, est nécessaire pour obtenir un modèle de capacité fiable. On peut trouver dans la littérature des configurations particulières, un conducteur confiné entre 2 plans de masse par exemple, mais nous ne les utiliserons pas dans nos expérimentations. 3.3 – Eléments résistifs caractérisant une interconnexion La résistance de l’interconnexion joue un rôle de plus en plus important avec l’évolution technologique vers les petites dimensions. Nous donnons ci-dessous un aperçu de l’évolution technologique concernant l’interconnexion, certaines valeurs numériques et une discussion sur l’effet de peau. 3.3.1 Résistance par carré La résistance par carré, R , correspond à une portion de conducteur dont la longueur est égale à la largeur, vu de haut. Ainsi, l’interconnexion est découpée en carrés élémentaires comme le montre la figure 52. La résistance totale de l’interconnexion est alors égale au nombre de carrés multiplié par R , selon la formule F33). La résistance par carré est d’autant plus grande que la section du conducteur est faible. 1 carré W F33) R ⋅⋅ = ρ ⋅ l W ρ =ρ⋅ = S W ⋅e e ρAl = 0.0277 Ω.µm résistivité de l’aluminium e L ρCu = 0.0172 Ω.µm résistivité du cuivre W e = épaisseur du métal (µm). Figure 52 : Calcul de la résistance par carré d’un conducteur métallique 75 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions Toutefois, la structure en coupe du conducteur est constituée d’un "sandwich" de différents matériaux, dont du Titane très résistif utilisé comme couche d’accrochage entre l’isolant et l’interconnexion. Jusqu’à la technologie 0.25 µm, l’épaisseur des couches d’accrochage représente un total de 0.15 µm environ d’épaisseur, répartie en bas et en haut de l’interconnexion (figure 53). Avec l’introduction des procédés "Damascene", à partir de la technologie 0.12 µm [3-14], l’accrochage est en bas et sur les côtés. Les résistances par carré présentées ci-dessus sont donc sensiblement plus élevées que celles obtenues avec la formule de base prenant en compte l’épaisseur totale du conducteur. w= 0.8µm e=0.72µm w= 0.5µm Procédé standart Aluminium e=0.6µm Légende: 0.35µm : 50mΩ/ 0.25µm : 75mΩ/ w= 0.4µm w= 0.2µm TiN métal e=0.6µm Procédé damascene Cuivre e=0.3µm 0.12µm : 50mΩ/ 0.05µm : 110mΩ/ Figure 53: Evolution de la résistance par carré avec la réduction des dimensions Avec l’évolution technologique, la résistance par carré ne cesse d’augmenter. L’introduction de la filière cuivre, depuis la technologie 0.18 µm permet de diminuer cette résistance d’environs 35 %, tout en gardant la même tendance. 3.3.2 Rôle des VIAS Le via est un passage vertical entre niveaux métalliques. La tendance technologique étant à l’augmentation de la longueur des interconnexions moyennes, la résistance moyenne de la ligne augmente donc très rapidement. Le rôle de plus en plus grand des vias constitue un facteur supplémentaire qui augmente la résistance totale. Ayant obéi à la même loi de réduction de sa section, sa résistance augmente. Fabriqué en tungstène (ρTu = 0.0530 Ω.µm), il est de plus en plus résistif. Plus encore, les statistiques du routage des signaux font apparaître une fréquence de passage d’un niveau de métal à l’autre d’environ 1 contact tous les 100µm. Ramené en 76 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions interconnexion moyenne de routage, le rôle résistif des vias n’est plus négligeable. Un exemple de chemin routé vu en coupe est reporté Figure 54. Les contacts inter niveaux ont une résistance de l’ordre de 1 Ω en technologie 0.25µm et d’une dizaine d’Ohms en technologie 0.05µm. Figure 54: Rôle des vias dans le calcul de la résistance d’interconnexion 3.3.3 Effet de peau La question de l’effet de peau et de sa conséquence sur la résistance se pose lorsque les conducteurs sont traversés par des courants à haute fréquence. L’effet de peau correspond à une circulation des charges repoussée à la périphérie du conducteur, créant une zone avec très peu de circulation de courant au centre, d’où une section efficace de conducteur plus faible, donc une résistance effective plus élevée. La densité de courant F34) dans le conducteur s’exprime avec une loi de type : F34) J = J0 ⋅ e − z δ J0 : amplitude réelle du courant à la surface z = profondeur (m). δ = épaisseur de peau (m), F35). 1 2 2 F35) δ = 2πFµ0γ F est la fréquence du signal (Hz). µ0 = 1.257e-10 H/m, perméabilité du vide γ = conductivité : (58 106 S/m pour le cuivre et 36.5 106 S/m pour l’aluminium.) 77 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions A 1Ghz, l’épaisseur de peau du cuivre est 2.1 µm, à 10GHz 0.6µm, à 100 GHz 0.21µm. Ceci implique que pour une interconnexion submicronique de routage, la section efficace du courant est très proche de la section réelle. L’évolution de l’épaisseur de peau du cuivre en fonction de la technologie est représentée figure 55. Dans le cas des boîtiers par contre, l’effet de peau crée une augmentation significative de la résistance de ligne pour des fréquences de l’ordre du GHz. 1µm δ=0.21µm δ=0.6µm δ=2µm 0.5µm : 1GHz 0.16µm 0.3µm 0.07µm 100 GHz 0.18µm 10 GHz Figure 55 : Evolution de l’épaisseur de peau avec la technologie. 3.4 – Eléments inductifs caractérisant une interconnexion 3.4.1 Inductance d’un fil L’inductance d’un fil est donnée par la formulation approchée de la figure 56, pour un conducteur cylindrique sur un plan de masse [3-5]. d h F36) L = µ0 µ r ⋅ 1 4h ⋅ ln 2π d L : inductance du fil en H/m µ0=1.257e-6 H/m et µr=1 pour l'air d= diamètre du fil (m) h = hauteur du fil par rapport au plan de masse (m). Figure 56: Calcul de l’inductance d’un conducteur cylindrique au dessus d’un plan de masse. Cette formulation sera utilisée pour la modélisation des fils de "bondings" (figure 57) et des pattes de boîtiers "Lead". Typiquement, la valeur approchée de l’inductance de "bonding" est de 1nH/mm 78 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions Figure 57 : Photographie de "bondings" . 3.4.2 Inductance d’une interconnexion L’inductance de l’interconnexion métallique sur substrat peut être calculée selon diverses formules. Le problème est de préciser l’altitude du plan de masse. En effet, lorsqu’on raisonne en haute fréquence, le substrat subit l’effet de peau qui repousse les charges du centre vers les bords, on peut alors considérer que le plan de masse est situé au niveau de la jonction entre le substrat et l’oxyde de silicium. Par contre en basse fréquence les charges se répartissent dans tout le substrat et on peut alors considérer que la masse se trouve au niveau de la couche enterrée fortement dopée. La figure 58 schématise l’altitude du plan de masse par rapport à l’interconnexion métallique en basse et haute fréquence. Accumulation de charges en surface : plan de masse Substrat P Effet de peau : zone dépeuplée ++ Charges réparties dans le substrat plan de masse Substrat P ++ Couche enterrée P Couche enterrée P Haute Fréquence Basse Fréquence Figure 58 : Altitude du plan de masse suivant la fréquence. En submicronique profond cependant, les interconnexions voient rarement le substrat nu. Cela tient à la présence de nombreuses zones actives et de zones de routage dense et court. Il y a donc fort peu de chances de rencontrer une longue ligne d’interconnexion sans autre niveau 79 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions inférieur que le substrat. Nous donnons figure 59, la formulation de l’inductance pour une configuration à un plan de masse [3-5]. w F37) e L11 = µ 0 µ r ⋅ 1 8h W ⋅ ln + 2π W 4h L11 = inductance du conducteur (H/m) h µ0=1.257e-6 H/m et µr=1 l’air W = largeur du métal h = hauteur par rapport au substrat. Figure 59 : Calcul de l’inductance d’un conducteur de type interconnexion au dessus d’un plan de masse. L’équation F37) sera utilisée pour la modélisation des pistes de circuits intégrés et de circuits imprimés. Nous avons calculé l’inductance d’interconnexion de section minimale en métal 2 pour chaque technologie (figure 60). Nous constatons que l’inductance d’une piste de circuit intégré est au moins 10 fois plus faible que celle d’un fil de "bonding". L’inductance d’une interconnexion ne doit cependant pas être négligée car elle permet de modéliser avec précision le délai de propagation de type c εr où c est la vitesse de la lumière. 1 0.18 µm 0,9 L (nH/mm) 0,8 0,7 0.25 µm 0.5 µm 0.8 µm 0,6 0.35 µm 0,5 0,4 1.2 µm 0,3 0,2 0,1 0 1985 1990 1995 2000 2005 Années Figure 60 : Inductance d’une interconnexion de longueur typique pour chaque technologie. 80 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions 3.5 – Modèles d’interconnexions Nous construisons un modèle ligne principalement dans le but de simuler la réponse de la ligne à une excitation, soit une commutation en tension, un transport de courant ou un couplage. Le but de la simulation est ensuite de caractériser la ligne, afin de bâtir des modèles analytiques permettant des évaluations rapides et précises du comportement à l’échelle d’un circuit. Dans le cadre de l’intégrité du signal, nos besoins sont principalement : • La caractérisation de la commutation • La caractérisation du couplage diaphonique • La caractérisation du di/dt 3.5.1 Choix d’un modèle L’interconnexion seule Nous avons à notre disposition plusieurs types de modèles d’interconnexions. Concernant une interconnexion seule, le plus simple est le modèle capacitif. Il s’applique au couplage vers le substrat (figure 61-a). Le grand avantage de cette méthode est de considérer chaque interconnexion comme une équipotentielle. Ce modèle n’est utilisable que pour de courtes interconnexions et pour des lithogravures peu agressives. En effet, pour des interconnexions de longueur moyenne, l’effet résistif entre en jeu (figure 61-b). Pour tenir compte des composantes capacitives et résistives, on peut utiliser un modèle en π ou en T. En technologie submicronique profonde, l’effet de retard de propagation peut être modélisé par une inductance, comme indiqué ci-dessous, (figure 61-c). La question est de savoir à quel moment il faut prendre en compte l’inductance. D’après les travaux de [3-15], pour une technologie 0.35 µm, l’écart au niveau de la simulation temporelle d’une commutation, entre un modèle RC et un modèle RLC est de 4% pour une ligne de 10 mm. La prise en compte de l’inductance dépend de la nature de la ligne. En effet, les interconnexions subissant des variations de courant importantes comme les alimentations sont sujettes à de fortes fluctuation de tension en Ldi/dt dues à l’inductance de ligne. Dans ce cas l’inductance ne doit pas être ignorée. Par contre, si la ligne véhicule un signal logique, l’influence de l’inductance est négligeable devant celle de la résistance. 81 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions (a) (b) (c) Figure 61 : Différents types de modèles pour une interconnexion seule. Deux interconnexions couplées Concernant le couplage entre deux interconnexions, on utilise en première approximation un couplage capacitif simple (figure 62-a). On peut aussi répartir cette capacité de part et d’autre des résistances de ligne pour utiliser un modèle en π (figure 62-b). Lorsque l’on modélise des pistes d’alimentation qui véhiculent d’importants courants, les inductances de lignes créent un couplage mutuel. On peut trouver dans la littérature différentes approches pour le calcul de cette mutuelle inductance [3-16]. (a) (b) (c) Figure 62: Différents types de modèles pour deux interconnexions couplées. 82 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions 3.5.2 Découpage de la ligne : Vers un modèle distribué En première approximation, un modèle non distribué est suffisant pour simuler les interconnexions en submicronique profond, par exemple avec le modèle en π. Le découpage de la ligne en tronçons élémentaires avec R, L et C répartis est rendu nécessaire pour avoir des résultats de bonne précision au delà d’une certaine longueur d’interconnexion et de fréquence de signal à véhiculer [3-17]. Mais le modèle doit rester suffisamment simple pour être appliqué à des blocs fonctionnels entiers et assez précis pour prendre en compte de manière fiable les phénomènes parasites. Ces compromis font l’objet d’une étude menée par [3-18]. Nous avons évalués, pour une interconnexion typique en technologie 0.25 µm, l’écart de prédiction du temps de propagation d’un signal, entre une modèle à une cellule CRC en π et un modèle distribué à plusieurs cellules CRC. L’interconnexion typique de métal 2 a pour longueur 12 mm et pour largeur 0.5 µm. Les inverseurs schématisés figure 63 sont constitués d’un PMOS de largeur W=40 µm et de longueur minimale et d’un NMOS de largeur W=20 µm et de longueur minimale. La simulation du délai à VDD/2 entre le front A et le front B donne le même résultat si l’on utilise un modèle à 2, 3 ou 4 cellule alors que le modèle à une cellule diffère de 3%. En technologie submicronique profonde, il deviendra nécessaire d’utiliser un modèle distribué comportant au minimum deux cellules CRC. RL = 1300 Ω CL = 950 fF A B Ou RL CL/2 RL/2 CL/2 1 cellule CL/3 RL/2 CL/3 CL/3 2 cellules Figure 63 : Etude du nombre de cellules CRC pour la modélisation d’une piste typique en 0.25 µm. 83 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions 3.6 – Modélisation de boîtiers Le choix du boîtier d’encapsulation d’un circuit intégré est une question délicate. En effet, suivant la fonctionnalité du circuit, on choisira un boîtier de type BGA (Ball Grid Array) pour réduire les fluctuations de tension sur les plots d’entrées/sorties, ou à l’inverse un boîtier DIL (Dual In Line ) moins performant mais plus économique. Il existe un choix de boîtiers relativement étendu, comme le montre la figure 64. DIL PLCC PQFP TSSOP PPGA PBGA Figure 64 : Différents types de boîtiers couramment utilisés. Intel Corporation fut un des premiers fondeurs à s’intéresser aux problèmes de modélisation des circuits intégrés et de leur boîtier. Pour chacun de leur circuit encapsulé, Intel fournit ce qu’on appelle un modèle IBIS (Input/Output Buffer Information Specification). Ce modèle est devenu un standard en ce qui concerne la caractérisation comportementale des entrées/sorties de circuit. Le modèle IBIS fournit les caractéristiques (courant/tension) d’entrée/sortie d’un circuit, ainsi qu’un modèle de boîtier avec les valeurs de chaque élément capacitif, inductif et résistif de toutes les broches du boîtier (figure 65)[3-18]. 84 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions Rpack Lpack Ccomp Cpack Diodes de protection Buffer Circuit intégré Boîtier |************************************************************ | COMPONENT: GTLP16612 |************************************************************ | [Component] 74GTLP16612 [Manufacturer] Fairchild Semiconductor Corp | [Package] | variable typ min max R_pkg .1 .1 .8 L_pkg 2.58n 1.72n 5.66n C_pkg .4p .1p .8p | |************************************************************ | Package parameters for SSOP (MEA) 56 | Lead including bondwire inductance | [Pin] signal_name model_name R_pin L_pin C_pin 1 OEAB_Z gp612mea_ctrl NA 6.35n 0.72p 2 LEAB gp612mea_ctrl NA 5.74n 0.71p 3 A1 gp612mea_ttl NA 5.16n 0.70p 4 GND GND NA 4.57n 0.65p 5 A2 gp612mea_ttl NA 4.06n 0.65p 6 A3 gp612mea_ttl NA 3.62n 0.62p 7 Vcc(3.3V) POWER NA 3.23n 0.60p 8 A4 gp612mea_ttl NA 2.76n 0.55p 9 A5 gp612mea_ttl NA 2.65n 0.23p 10 A6 gp612mea_ttl NA 2.59n 0.18p Figure 65 : Exemple de modèle IBIS d’un composant. Le modèle IBIS présente deux avantages majeurs : • Confidentialité par rapport au circuit intégré (aucune information sur la conception et le procédé de fabrication n’est fournie). • Rapidité et relative précision au niveau simulation (les aspects non linéaires des entrées/sorties, les effets parasites et les décharges électrostatiques sont prises en compte). Les modèles IBIS ne sont disponibles que pour certains boîtiers. Si les boîtiers que nous utilisons pour nos expérimentations n’ont pas de modèle IBIS connu, on peut appliquer les formulations F26 , F33 et F36 afin d’évaluer la valeur des capacités, inductance et résistance de chaque broche. Une évaluation des éléments capacitifs et inductifs est reportée figure 66. La figure 67 représente la réponse à un échelon de tension de trois types de boîtiers, DIL, LCC et BGA, à vide, à partir du modèle de la figure 66. A vide Rpack Avec: Ccomp = 1pF et Rpack <1 à BF DIL: Lpack = 20 nH ; Cpack = 5pF Lpack LCC: Lpack = 5 nH ; Cpack = 2pF Ccomp Cpack BGA: Lpack = 3 nH ; Cpack = 2pF Figure 66: Modélisation des entrées/sorties de différents types de boîtiers. 85 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions Tension (V) DIL LCC BGA Echelon de tension Temps (ns) Figure 67 : Réponse à un échelon de tension sur les broches de trois types de boîtiers : DIL, LCC et BGA. On peut observer une fluctuation de tension beaucoup plus importante sur les pattes d’un DIL que sur celles d’un BGA. Ceci est dû principalement à la géométrie des broches d’entrée/sortie ; celles d’un DIL sont relativement longues et éloignées du plan de masse, donc très inductives alors que pour le BGA, les connexions sont faites par de petites boules de soudure très peu inductives. 3.7 – Conclusion Ce chapitre a permis de mettre en place un certain nombre de modèles, que ce soit pour les interconnexions de circuits intégrés, pour les broches de boîtiers ou pour le routage de circuits imprimés. Nous avons pu constater que la modélisation n’est pas un acquis, mais un ensemble de formulations qui ne cesse d’évoluer avec la technologie des circuits intégrés et l’apparition de nouvelles méthodes de routage et de nouveaux boîtiers. Il faut donc remettre en question en permanence la validité de nos modèles et tenter de les modifier de façon à suivre cette incessante évolution technologique. 86 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions Bibliographie du chapitre 3 : [3.1] J.M. Williamson,et all. "Ground Noise Minimization in Integrated Circuit Packages Through Pin Assignment Optimization" , IEEE Trans. Components , packaging and manufacturing-Part B, vol. 19, N°2, pp. 361-367, May 1996. [3.2] J.Y. Fourniols "Contribution à l’étude des problèmes de compatibilité électromagnétique dans les systèmes micro-électronique submicroniques." Thèse de doctorat soutenue en Janvier 1996 à l’INSA de Toulouse. [3-3] ST-Microelectronics, "Crosstalk on HCMOS 7” Version 1.2, August 13, 1997. [3-4] F. Moll, M. Roca, A. Rubio "Measurement of crosstalk induced delay errors in integrated circuits" , Electronics Letters, sept 97, Vol. 33, n°19. [3-5] Bakoglu H.B., "Circuits, interconnections, and packaging for VLSI" Addison Wesley Publishing [3-6] C.P. Yuan, T.N. Trick, "A simple formula for the estimation of the capacitance of two dimensional interconnects in VLSI circuits." IEEE Electron Device Lett. Vol. EDL-3 pp 391-393, 1982. [3-7] E. Barke. "Line to Ground capacitance Calculation for VLSI : A Comparison" , IEEE transactions on Computer-Aided Design, Vol 7, n°2, pp 313-315, February 1988. [3-8] T. Sakurai, K. Tamaru, "Simple formulas for two and three dimensional capacitances" , IEEE Transactions on Electron Devices, vol ED 30, pp 183-185, 1983. [3-9] Ning Z-Q., Dewilde P. "capacitance coefficients for VLSI Multilevel Metalization Lines" IEEE Transactions on Electron Devices, vol ED-34, n°3, pp 644-649, March 1987. [3-10] Delorme N., Belleville M., Chilo J. "Inductance and capacitance analytic formulas for VLSI interconnects" Electronic letters, vol 32, n°11, pp 996-997, May 1996. [3-11] RAPHAEL User’s Manual, TMA Associates, 1995 [3-12] Nouet P, Toulouse A. "Use of Test structures for characterization and modelling of Capacitances in a CMOS process" , IEEE Trans. Semiconductor Manufact. Vol 10, N°2, Nov 97 [3-13] A Toulouse, "Contribution à la caractérisation et à la modélisation des capacités en technologie CMOS" , Thèse de doctorat soutenue le 7 mai 1998 à l'université de Montpellier 2. [3-14] Ryan J.G., "The evolution of interconnection technology at IBM" , IBM Jornal of Reseach & Development, Vol39, N°4, 1995. 87 Chapitre 3 : Modélisation des Interconnexions [3-15] E. Vanier, "Caractérisation et Optimisation Temporelle des interconnexions dans les circuits Submicroniques CMOS." Thèse de doctorat soutenue le 29 septembre 1998 à l'université de Montpellier 2. [3-16] Brian C. Wadell "Transmission Line Design Handbook", pp.409-414, Artech House, Inc, 1991 [3-17] D. Deschacht, E Vanier, "Submicron interconnect modeling for timing evaluation" ISIC’97, Singapore, 1997. [3-18] B. SYED HUQ, "Ease system simulation with IBIS device models" , Electronic Design, pp93-108, Dec. 1996. 88 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal C CH HA AP PIIT TR RE E4 4 :: U UNNEE NNO OU UV VE EL LL LE EM ME ET TH HO OD DE ED DE E M ME ES SU UR RE ED D’’IIN NT TE EG GR RIIT TE ED DE ES SIIG GN NA AL LS SU UR RP PU UC CE E Dans le chapitre précédent, différents modèles d’interconnexion de circuits intégrés et de transistors MOS ont été répertoriés. Cependant, ces modèles tendent à évoluer avec la technologie, en particulier lorsqu’on travaille en submicronique profond. Avec l’augmentation des phénomènes parasites, il devient nécessaire de développer des modèles à la fois mieux adaptés, mais aussi d’une relative simplicité, permettant d’évaluer avec un temps de calcul minimal, le degré de nuisance de ces parasites. Lorsqu’un signal se propage dans un circuit intégré, certaines règles concernant sa variation en amplitude et dans le temps doivent être respectées afin d’assurer le bon fonctionnement du système. En effet, celui-ci peut subir, comme nous l’avons vu au chapitre précédent, un retard de propagation, un pic ou une fluctuation de tension par couplage substrat ou simplement par couplage diaphonique. Pour pallier les éventuels dysfonctionnements, les spécifications fournissent un gabarit à respecter, généralement de l’ordre de 30% en temporel et inférieur à 25% de la tension d’alimentation en amplitude (figure 68). Actuellement, il est difficile de descendre en dessous de ces pourcentages du fait des incertitudes technologiques. Signal typique ∆V VDD Signal distordu V DD Fluctuation ∆t Vref Figure 68: Gabarit définissant les variations maximales acceptables des signaux. Afin de caractériser correctement l’intégrité de signal et les différentes perturbations, une campagne de mesure doit être menée pour chaque technologie. Cette phase d’expérimentation s’avère de plus en plus complexe et délicate avec l’évolution technologique. 89 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal A ce jour, on peut répertorier plusieurs méthodes d’expérimentation sur puce, plus ou moins précises, directes ou indirectes, adaptables ou non à différents types de parasites et de signaux. Nous présenterons succinctement ces méthodes, en exposant leur principe et domaines d’applications en ce qui concerne l’intégrité de signal. Nous faisons apparaître les limitations des ces méthodes, et justifions notre approche consistant à un système à échantillonnage directement sur la puce. 4.1 - Méthodes de mesure existantes 4.1.1 La mesure externe : Cette méthode de mesure reste le moyen d’expérimentation le plus classique. La puce est encapsulée dans un boîtier monté sur banc de test. Les mesures sont faites, soit à l’aide d’un oscilloscope ou d’appareils de mesure dédiés, soit par une carte d’acquisition d’un ordinateur. Cependant, cette expérimentation ne peut s’appliquer dans tous les cas. En effet, avant d’atteindre l’appareil de mesure, le signal se propage tout d’abord par un plot de sortie de la puce, puis par le "bonding", le "lead", une piste du circuit imprimé de test, un connecteur, avant de pénétrer dans un câble coaxial menant au dispositif d’acquisition. En ce qui concerne l’intégrité de signal, seules certaines caractérisations, comme le délai de propagation, peuvent être rendues possibles à condition de posséder un oscilloscope de très grande bande passante. De plus, la charge des appareils de mesure, les capacités et inductances parasites présentes tout le long du trajet du signal, inhibent ou déforment celui-ci. Cette méthode n’est donc pas adaptée à la caractérisation de l’intégrité du signal sur puce, au delà de quelques centaines de MHz . 4.1.2 Le test sous pointes basse fréquence: Le test sous pointes présente l’avantage de réduire le chemin capacitif et inductif depuis le plot de sortie de la puce jusqu'à l’appareil de mesure [4-1]. En effet, la mesure est réalisée par une pointe qui vient directement se poser sur un plot de test du circuit (figure 69). Ce dernier a 90 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal une taille d’à peu près 50 par 50 µm alors qu’un plot d’entrée/sortie a une taille de 100x100 µm, ce qui réduit la capacité vers le substrat d’environ un quart. Figure 69 : Banc de test sous pointes Cette méthode reste inadaptée pour la mesure des signaux ultra rapides et de faible énergie que nous cherchons à caractériser. Les effets parasites introduits par la pointe et l’utilisation de plots de test qui modifient la configuration du routage et donc les capacités parasites, modifient la tension mesurée. Cette méthode est en revanche appliquée avec succès à la caractérisation de la propagation dans les boîtiers [4-2], et avec un succès moindre pour l’évaluation du couplage entre pistes de circuits imprimés. 4.1.3 Le test sous pointes haute fréquence : TDR et paramètres S Cette méthode s’applique principalement aux domaines des micro-ondes et des hyperfréquences. Comme la méthode précédente, elle consiste à poser des pointes spécifiquement adaptées aux hautes et hyper fréquences, sur un jeu de plots de test sur la puce, mais selon un mode opératoire très rigoureux visant à assurer la continuité d’impédance tout au long du cheminement du signal. La méthode TDR (Time domain reflectometry) consiste à générer un front ultra bref (environ 10ps) sur une pointe hyperfréquences et échantillonner l’allure temporelle du signal réfléchi. Un traitement approprié permet d’identifier les impédances situées sur le trajet du front. La méthode des paramètres S fonctionne dans le domaine fréquentiel, en mesurant l’énergie réfléchie et transmise au travers de l’interconnexion. 0n peut extraire des mesures de paramètres S un modèle d’interconnexion à une fréquence donnée, et dans une très large bande 91 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal de fréquence, jusqu’à une centaine de GHz actuellement. Le mode opératoire est complexe, dû à la présence d’une série de plots calibrés et à la difficulté de mesurer des lignes couplées. Pour satisfaire aux contraintes de la mesure en paramètres S, différentes précautions doivent être prises dans le dessin des configurations de lignes qui s’éloignent fortement des conditions réelles. Le "layout" de la puce de test est alors très lourd et il demande une grande surface de silicium. Du fait de la nature fréquentielle de la mesure, il est impossible de faire fonctionner les commutateurs sur les interconnexions, ce qui limite l’attrait de la méthode. Un exemple de motif spécifique pour la mesure de paramètres S est donné figure 70. Figure 70 : Exemple de motifs à paramètres S appliqués à la mesure de l’intégrité du signal. 4.1.4 La mesure par sonde à faisceau d’électrons: L’IDS Le test par faisceau d’électrons est une technique dérivée de la microscopie électronique à balayage [4-3]. e - e - e Prises BNC Circuit imprimé TEXTOOL e AIR SiO2 Si VIDE Sonde à faisseau d’électrons Figure 71 : Principe de l’IDS. 92 TEXTOOL CHIP Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal Il suffit alors de concevoir une plaquette de branchement prévoyant le générateur de signaux sur lequel l’IDS se synchronisera (figure 71), un moyen de visualisation des sorties et des entrées du circuit intégré ainsi que des signaux de commande des différents dispositifs. Les limitations de cette méthode de test sont les suivantes : Tout d’abord, l’accès au circuit est assez périlleux. Les mesures ne peuvent s’effectuer que sur les niveaux métalliques supérieurs des circuits intégrés car le faisceau d’électrons n’atteint pas la piste elle même mais l’oxyde juste au dessus. Malheureusement, la présence de cet oxyde à la surface du circuit modifie la mesure car les électrons incidents chargent l’oxyde et donc modifient ses propriétés. De plus, le couplage capacitif entre le point d’impact du faisceau et la piste concernée ainsi que les couplages avec les pistes voisines, faussent légèrement la valeur du potentiel mesuré, comme l’illustre la figure 72. On pourrait enlever l’oxyde de surface mais, dans ce cas là, les capacités seraient modifiées, les dispositifs actifs risquent d’être altérés et par conséquence, notre signal aussi. Faisceau d’électrons Potentiel de surface Oxyde Potentiel à mesurer Substrat Figure 72 : Mesure à travers l’isolant : Couplages capacitifs. Les performances de l’IDS sont aussi limitées par les effets des champs locaux pouvant entraîner une déviation du faisceau et une sensibilité du détecteur aux potentiels environnants. L’IDS est en fait un échantillonneur de résolution temporelle égale à 200 ps mais lorsqu’il restitue le signal, il se pose un problème de calibrage en amplitude. 4.1.5 Caractérisation du délai induit par couplage La technique de mesure développée par [4-4] permet de mettre en évidence le retard ou l’accélération d’un front d’horloge dû à un couplage parasite avec une piste voisine en commutation. La méthode proposée consiste à mesurer indirectement ce délai (positif ou négatif) induit par couplage capacitif entre deux pistes métalliques. La structure séquentielle mise au point pour réaliser cette caractérisation est détaillée figure 73. Elle se compose d’une bascule D, 93 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal d’une chaîne de 8 inverseurs ainsi que d’une porte Nand pour activer le système. Le couplage parasite est provoqué après le quatrième inverseur. En fonctionnement normal, la période du signal se propageant dans la chaîne d’inverseur est égale à deux fois celle de l’horloge "Clk" de la bascule D. Coupable Buffer Bruit Victime Activation Couplage D Q Horloge Clk Figure 73 : Schéma du circuit de détection du couplage induit : La première expérience consiste à mettre en œuvre le retard induit. On synchronise sur la piste coupable une transition opposée à celle de la victime. Si le couplage est suffisamment important, le front véhiculé par la chaîne d’inverseur est retardé et la bascule D ne détecte pas la transition au moment voulu. Ce dysfonctionnement est représenté figure 74. Couplage Clk Clk D D Q Q Fonctionnement normal Dysfonctionnement dû au couplage Figure 74 : Chronogramme du circuit en fonctionnement normal puis lors du couplage retard. La deuxième expérience consiste cette fois-ci à caractériser l’accélération du signal dû au couplage. On cherche tout d’abord la période d’horloge "Clk" minimale nécessaire au bon fonctionnement du système. On se place ensuite en deçà de cette limite de façon à faire apparaître naturellement une erreur sur la sortie Q de la bascule D. On génère et synchronise ensuite un front de même sens sur la piste coupable et sur la victime afin d’accélérer le signal victime. Celui-ci rectifie alors l’erreur de synchronisation entre les entrées D et Clk bascule. Le système fonctionne à nouveau. 94 de la Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal Cette méthode de mesure ne s’applique qu’à la détection de délai, positif ou négatif, induit par couplage. Elle permet de déterminer indirectement ce délai, mais ne donne aucune indication sur la forme du signal bruité. 4.1.6 Différence fréquentielle pour l’évaluation de la capacité vers le substrat La méthode proposée par [4-5] a été mise au point en vue d’évaluer la capacité d’une interconnexion vers le substrat. Deux oscillateurs en anneau à 6 inverseurs+1 NAND sont implantés, l’un avec des connexions courtes (30 µm) entre les inverseurs, l’autre avec des connexions longues (1200 µm) entre les inverseurs. La largeur de piste est fixée au minimum permis par la technologie utilisée. La porte NAND est assimilée à un inverseur car le dimensionnement de son réseau NMOS et PMOS permet de rattraper la différence de mobilité. Un diviseur de fréquence par 64 est ajouté en sortie de l’oscillateur afin d’obtenir une fréquence d’oscillation mesurable extérieurement avec un oscilloscope. Dans le cas de la figure 75, la mesure a été réalisée en 0.35 µm. La largeur des pistes de métal 3 est de 0.8 µm, soit une résistance de ligne d’environ 2 Ω pour le motif à ligne courtes et une résistance d’environ 80 Ω pour le motif à ligne longue. Osc_en1 6 inverseurs Osc_out 1 Osc_Out 1 DIV 64 120 KHz Ligne 30 µm Osc_en2 Osc_out 2 6 inverseurs DIV 64 Ligne 1200 µm Osc_Out 2 Ligne 1200µm 18 KHz Mesure statique de R Schéma des trois motifs Exemple de chronogrammes en 0.35 µm (fréquence d’oscillation interne reconstituée) Figure 75 : Motifs permettant de déterminer par différence de fréquences un modèle d’interconnexion. L’idée est de déduire par la différence de fréquence d’oscillation libre entre les oscillateurs, la capacité par unité de longueur équivalente des lignes de métal. En effet, cette différence de fréquence est uniquement due à un allongement de l’interconnexion métallique entre les inverseurs. De la mesure de fréquence externe, on remonte à la fréquence de chaque oscillateur en multipliant par 64. On déduit ensuite de la fréquence d’oscillation de l’oscillateur à 95 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal interconnexions courtes, un délai par inverseur. Connaissant la fréquence d’oscillation du deuxième oscillateur et le délai introduit par chaque inverseur, on en déduit le délai dû à l’interconnexion longue. Le modèle mis en place est de type C/2 – R – C/2 où R représente la résistance statique de la ligne. Cette résistance est déterminée grâce à une piste métallique identique à celles qui relient les inverseurs entre eux, connectée à deux plots de test sous pointes (figure 75). On déduit alors par simulations successives la valeur de la capacité d’interconnexion par unité de longueur. Un modèle de ligne distribué donne des résultats quasiment identiques du fait de la grande valeur de RON par rapport aux résistances de lignes. 4.1.7 Caractérisation du couplage diaphonique sur une interconnexion. La méthode proposée par [4-6] a été mise au point dans le but de mesurer l’amplitude du couplage électromagnétique entre deux pistes de circuits intégrés. Le principe de ce capteur est détaillé figure 76. On utilise une bascule RS, à base de portes NAND, dont on contrôle le signal de commande RESET de l’extérieur et dont l’entrée SET est connectée à la piste victime. Le but est de déclencher le basculement de la sortie Q par un pic de tension induit sur le nœud SET. La connexion SET peut être positionnée soit en début, au milieu ou en fin de ligne, permettant ainsi de caractériser les différentes amplitudes de couplages. Reset Commande Précharge Générateur de bruit nQ Set Q Victime Coupable Figure 76 : Circuit permettant de déterminer l’amplitude du bruit de couplage. Pour retrouver l’amplitude du bruit de couplage, la procédure est la suivante : • On fixe tout d’abord la sortie de la bascule RS à 0 avec la commande RESET ; • On précharge la victime à une tension analogique légèrement supérieure à la tension de seuil de la bascule • On génère ensuite un front descendant sur la piste coupable. Par couplage capacitif avec la victime, un pic de tension vers le bas apparaît sur le nœud SET. Lorsque ce pic dépasse la 96 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal tension de seuil de la bascule, la sortie Q commute, ce qui génère une faute logique dans le circuit (figure 77). Couplage Reset Reset Set Set Seuil de commutation de la bascule Q Q (a) Fonctionnement normal (b) Fonctionnement érronné Figure 77 : Chronogrammes du fonctionnement du circuit. Cette méthode ne peut s’appliquer qu’à un certain type de mesure. Elle permet de détecter l’amplitude d’un signal de manière indirecte et ne donne aucune information sur sa forme et sa variation dans le temps. 4.1.7 Norme VDE Issue du groupe de travail VDE AK767.13 [4-7], cette méthode fait l’objet d’une proposition de norme internationale dans le cadre de l’I.E.C. Il s’agit de mesures de perturbations électromagnétiques conduites sur les fils de masse et sur les entrées/sorties du composant dans la bande de fréquences comprises entre le continu et 1GHz [4-8]. Comme le montre la figure 78, la mesure se fait à travers une impédance de 1 ohm pour les courants de masse et sur charge complexe (51 Ω vers la masse, 47nF puis 120 Ω en série) pour les entrées/sorties. Par ailleurs, les sondes sont adaptées pour être utilisables dans le système de mesure 50 Ω. Cette méthode ne s’applique qu’à un cas particulier de l’étude de l’intégrité du signal, la fluctuation de tension sur les alimentations vue de l’extérieur de la puce. Elle n’est donc pas adaptée à la caractérisation des interconnexions d’un circuit intégré. 97 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal 49Ω 47nF 120Ω Vss puce Câble 50Ω Câble 50Ω 51Ω 1Ω E/S puce Analyseur de fréquence Analyseur de fréquence Sonde de mesure du bruit sur Entrée/Sortie Sonde de mesure de courant HF dans la masse E/S Vss mesure Vss du C.I CIRCUIT IMPRIME Figure 78 : Dispositif de mesure VDE La mesure VDE permet de donner une image des perturbations électromagnétiques sur les masses ou entrées/sorties des circuits intégrés. Les résultats sont donnés en niveau d’énergie Niveau en Volts dans le domaine fréquentiel comme le montre la figure 79. 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1bd 10 100 1000 Fréquence en MHz Figure 79 : Exemple de résultats de mesures obtenues avec la VDE. Cette méthode permet de mesurer avec précision la contribution de chaque broche du circuit. Cependant, en raison du nombre de mesures à réaliser sur un circuit complexe, elle est très longue à mettre en œuvre. Elle requiert, de plus, un matériel lourd et coûteux. La bande passante du système est limitée à 1GHz et cette méthode ne permet pas d’avoir l’allure temporelle de la perturbation. De plus, la mesure ne s’affranchit pas des parasites dus au boîtier (plots, bonding, lead). 98 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal 4.1.8 Comparatif Le tableau 8 résume les avantages et inconvénients des principales méthodes de mesures existantes, ainsi que leur possibilité d’adaptation à différents phénomènes parasites altérant l’intégrité du signal. Nous donnons aussi les caractéristiques qui définiraient une méthode de mesure idéale. Méthode VDE TDR Param. S IDS Méthode idéale Bande passante / temps de montée 1 GHz 10 ps 70 GHz 1 GHz > 10 GHz Coût Elevé Elevé Très élevé Très élevé Le plus faible Mise en œuvre Longue Complexe Complexe Complexe La plus simple Lieu d’action Externe Externe Interne Locale Interne Type d’information Fréquentielle Temporelle Impédance Temporelle Temporelle ou fréquentielle Fluctuations Oui Oui Non Oui Oui Couplage Non Non Oui Non Oui Propagation Non Oui Oui Oui Oui Tableau 8 : Comparaison des performances des différentes méthodes de mesure Afin d’être la plus polyvalente possible, la méthode de mesure idéale doit avoir une bande passante élevée, pouvoir mesurer plusieurs types de signaux, même de très faible énergie et si possible donner des résultats temporels et fréquentiels. Un faible coût et une relative simplicité de mise en œuvre en feraient un outil idéal. Nous tentons dans cette optique de développer un outil de mesure se rapprochant de certains de ces critères. 4.2 – Développement du premier capteur de mesure 4.2.1 Un problème d’observabilité : Les phénomènes parasites qui perturbent l’intégrité du signal dans les circuits intégrés submicroniques sont intimement liés à la nature et au routage de leurs interconnexions. Les résistances, capacités et inductances propres de ces pistes métalliques, ainsi que les capacités de 99 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal couplage diaphonique, sont à l’origine de ces perturbations. Or, si on connecte la piste bruitée à un plot de sortie de la puce, on rajoute une capacité de plot et une inductance de boîtier qui dominent celles de l’interconnexion elle même. De même un système de mesure à forte capacité d’entrée inhibe le signal parasite. Les phénomènes parasites que nous chercherons à observer, couplages diaphoniques, fluctuations d’alimentation et retards de commutation, sont des signaux rapides et parfois de faible énergie. Leurs harmoniques posent alors un problème de bande passante. En 0.7 µm, l’échantillonnage d’une commutation de 1 ns avec un pas de 200 ps est juste suffisant pour permettre de mesurer 5 points. En 0.35 µm, la commutation typique ayant une durée de 0.5 ns, il faut au minimum un pas d’échantillonnage de 100 ps. Afin de s’affranchir de ces difficultés d’observabilité, nous proposons de développer un système de mesure de phénomènes transitoires, totalement intégré sur la puce à mesurer. Ce système doit posséder une bande passante relativement élevée ( 10 GHz en 0.35 µm et 20 GHz en 0.25 µm) ainsi qu’une capacité de charge négligeable. 4.2.2 Principe du capteur à échantillonnage L’idée d’un échantillonneur intégré appliqué à la mesure de fluctuation de tension sur les alimentations a été proposée par [4-9], avec cependant ni description détaillée, ni optimisation de son implémentation. La première version du système à échantillonnage a été imaginée au GERME dans le but de mettre au point les fonctions analogiques de l’échantillonneur, puis de bâtir étape par étape une méthode à application industrielle pour, dans un premier temps, mesurer les fluctuations de tension sur les lignes d’alimentation des circuits intégrés, et par la suite pour caractériser l’intégrité du signal. Il s’agit de concevoir un capteur capable de mesurer un signal haute fréquence et de faible énergie, puis de l’exporter hors de la puce. Comme nous l’avons vu précédemment, les dispositifs de mesures classiques sont limités en fréquence et leur impédance d’entrée inhiberait le signal de faible énergie à mesurer. Les méthodes de test sans contact, bien qu’ayant fait des progrès en terme de précision ces dernières années, requièrent un matériel très lourd et coûteux. Dans la suite de ce chapitre, nous détaillons notre démarche de conception pour la réalisation de l’échantillonneur de fluctuation d’alimentation. Pour cette première expérience, nous disposons d’une technologie CMOS 0.8 µm de chez ES2. 100 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal Provoquer la fluctuation Afin de créer une fluctuation de tension importante, il faut provoquer une forte consommation de courant sur l’alimentation qui entraînera une chute de tension importante due à un effet résistif suivi d’une oscillation due à un effet inductif ( dV = L*( di/dt ) ). Pour se placer dans un cas de configuration simple pour une première expérience, on alimente un "buffer" de grande taille (WP=250µm et L=0.8µm) grâce à une piste métallique que l’on nommera par la suite "Alim perturb" . La sortie de ce "buffer" est chargée par la capacité parasite du plot de sortie de la puce comme le montre la figure 80. Fluctuation de tension Alim. Perturb. 250x0.8 µm Générateur de bruit I 11x0.8 µm Figure 80 : Naissance d’une fluctuation d’alimentation. Prélever à l’instant Ti la valeur Ui de la fluctuation Le système à concevoir doit échantillonner puis mémoriser un potentiel de la fluctuation à un instant précis. Par souci de simplicité, la première solution envisagée consiste à utiliser un transistor MOS fonctionnant en mode passant, puis bloqué pour échantillonner une valeur de tension. Cette valeur doit ensuite être mémorisée et véhiculée hors de la puce vers une carte d’acquisition pour ensuite être traitée par informatique. Etant donné la nature du phénomène à mesurer, nous avons choisi d’utiliser un transistor PMOS de taille classique (W=3.2µm, L=0.8µm). En effet, la fluctuation variant autour de la tension nominale d’alimentation qui est de 5V pour la technologie utilisée, un NMOS est incapable d’échantillonner des tensions supérieures à 4.3V (Vdd-Vtn). 101 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal Le point de l’onde ainsi échantillonné est ensuite mémorisé dans une capacité avant d’être exporté de la puce par un amplificateur opérationnel monté en suiveur (figure 81 et 82). W=3.2µm L=0.8µm Cmde PMOS Ui Ui Sortie Ui Alim. Perturb. Figure 81 : Système permettant l’échantillonnage d’un point Ui de la fluctuation. tension Alim. Perturb Cmde PMOS Ui Entrée AOP Ti temps Figure 82 : Fonctionnement de la commande de blocage permettant de prélever un point de l’onde. La sonde, connexion métallique entre la transistor PMOS de blocage et la piste d’alimentation, doit être la plus courte et la plus fine possible de façon à n’introduire qu’une très faible capacité parasite négligeable devant celle de l’alimentation. De ce fait, le signal à mesurer ne sera pas déformé ou inhibé. L’amplificateur suiveur joue le rôle d’adaptateur d’impédance. Son impédance d’entrée étant très importante, elle sera en accord avec la sortie du transistor P et son impédance de sortie étant très faible, on pourra y brancher un appareil de mesure à faible impédance d’entrée. La mesure sera donc possible. Le temps de réponse de l’amplificateur n’est pas critique alors que sa plage de fonctionnement l’est beaucoup plus. En effet, son rôle est de transmettre à un plot de sortie de la puce des données analogiques statiques avec une précision la plus grande possible. 102 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal Décalage temporel pour échantillonner toute la fluctuation Il faut maintenant concevoir un système de retard permettant de décaler dans le temps le front montant qui déclenche l’échantillonnage. On utilise le canal d’un transistor PMOS comme résistance variable, suivi d’un inverseur. En commandant la grille du PMOS par une tension analogique externe que l’on nomme "Vanalog" , le front a plus ou moins de mal à traverser le transistor. Ainsi, l’inverseur qui suit commutera avec un certain retard. On rajoute ensuite deux autres inverseurs pour redresser le signal qui provoque l’échantillonnage. Vanalog A B C Sortie Cmde PMOS Alim. Perturb. Figure 83 : Cellule de délai rajoutée au système d’échantillonnage. Nous avons simulé avec Microwind la loi de délai en fonction de la tension "Vanalog" . Le délai est calculé à Vdd/2 entre le front initial (A) et le front retardé (B) comme le montre la figure 83. Les résultats de simulation sont donnés figure 84. On constate que pour "Vanalog" variant de 0 à 1.3V, on peut décaler le moment d’échantillonnage dans le temps de 3.5 ns. Cela signifie que la plage de visibilité du capteur sera au maximum de 3.5 ns. Le problème principal de la loi est sa nature non linéaire, s’apparentant à une exponentielle. Figure 84 : Analyse paramétrique avec Microwind de la loi qui régit le délai en fonction de "Vanalog" 103 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal Schéma complet du circuit La figure 85 schématise l’ensemble du capteur de mesure configuré pour la caractérisation des fluctuations de tension sur une alimentation [4-10]. Vanalog A Synchro B Inverseurs 4, 5, 6 Cap1 Inverseurs 1, 2, 3 D Alim. Perturb. Sortie C Inverseur 7 Inverseur 8 250x0.8 µm 11x0.8 µm Cap2 Figure 85 : Schéma complet du capteur à échantillonnage appliqué à la mesure de fluctuation de tension d’alimentation. Le front descendant au point D, provenant du signal d’entrée "Synchro", fait basculer le gros inverseur de charge ce qui entraîne une décharge de courant importante vers le plot de sortie et donc une forte perturbation de la tension d’alimentation. Avec un léger retard commandé par "Vanalog", le front montant au point C bloque le transistor d’échantillonnage PMOS, et, à cet instant précis une valeur de tension de la fluctuation est stockée par la capacité parasite à l’entrée de l’amplificateur puis exportée vers un plot de sortie de la puce. Les trois premiers inverseurs servant à redresser le signal "Synchro", on prendra donc des inverseurs de base des bibliothèques des fondeurs. Les inverseurs 4, 5 et 6 redressant le front retardé de façon à fournir un front très raide pour couper le PMOS d’échantillonnage, on choisira donc toujours les tailles de base. Par contre, il faut jouer sur la taille de l’inverseur 7 et, si nécessaire, rajouter une capacité pour ralentir la "Synchro" afin que le moment où la perturbation apparaît coïncide parfaitement avec le premier point d’échantillonnage. Il faut donc mener une campagne de simulations pour déterminer ces tailles. L’inverseur 8 sert de nouveau à redresser le signal qui provoque la perturbation. Celui-ci doit être le plus abrupt possible pour exacerber le phénomène. 104 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal ∆Τ2 ∆Τ1 ∆Τ3 ∆Τ4 V Synchro Front C Fluctuation Echantillonnage Temps V Fluctuation reconstruite Temps Figure 86 : Chronogramme représentant le fonctionnement du système de mesure. A chaque front montant du signal "Synchro", la même fluctuation d’alimentation apparaît (figure 86). A chaque itération, on décale la commande d’échantillonnage par le biais de la tension externe "Vanalog" . On prélève ainsi plusieurs points de l’onde à mesurer. Pour reconstituer le signal on utilisera, d’une part la loi donnant le retard en fonction de "Vanalog" (1) et d’autre part le potentiel mesuré pour chaque valeur de "Vanalog" (2). On pourra ainsi tracer la tension en fonction du temps en tenant compte du retard entre chaque valeur de potentiel (3) comme l’illustre la figure 87. Temps (ns) Vanalog (mV) Vanalog (mV) (1) Perturbation Potentiel (V) Retard (ns) (2) (3) Figure 87 : Méthode permettant de reconstruire le signal à partir des données échantillonnées et de la loi de délai en fonction de "Vanalog" . La figure 88 présente le "layout" du système de mesure appliqué à la mesure de fluctuation de tension sur une alimentation. On peut distinguer les différentes parties mises au point précédemment : La cellule de délai, le transistor qui sert d’échantillonneur, la capacité de stockage du point mesuré, l’amplificateur monté en suiveur et enfin le "buffer" de grande taille qui en commutant crée la fluctuation de tension. 105 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal Cellule de délai Buffer coupable Capacité de stockage MOS d’échantillonnage AOP suiveur Figure 88 : "Layout" du système à échantillonnage appliqué à la fluctuation d’alimentation. 4.2.3 Mode opératoire et mise en œuvre du système de mesure Description du banc de test. La photographie du banc de test est donnée figure 89. La puce est montée sur un support DIL40 et connectée aux entrées/sorties logiques et analogiques d’une carte d’acquisition sur PC décrite en annexe 2, contrôlées par logiciel. Figure 89: Photographies du banc de test et de la carte d'acquisition utilisés pour la mise en œuvre du système de mesure. 106 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal Calibration de l’amplificateur suiveur La première mesure à effectuer, avant toute chose, consiste à vérifier le bon fonctionnement de l’amplificateur suiveur. Pour cela, on fait varier la tension d'entrée connectée à la sonde "Alim Perturb" de 0 à 10 Volt par pas de 0.1 Volt et, à chaque étape, on mesure la sortie de l’AOP (figure 90). La synchronisation restera toujours à 0 Volt de façon à laisser la porte de transmission passante en permanence afin d’étudier uniquement la transmission à travers l’AOP. La tension "Vanalog" n’aura donc plus d’influence. Alimentation de l’AOP : 7V Synchro : 0V Tension mesurée 10 V VIN = 0V Mesure VIN = VIN + 0.1V NON Tension d’entrée VIN > 10 V OUI STOP Protocole de mesure 10 V Caractéristique de l’amplificateur monté en suiveur. Figure 90 : Caractéristique de l’AOP monté en suiveur. L’amplificateur suiveur doit pouvoir suivre parfaitement sa tension d’entrée, en particulier autour de la tension d’alimentation VDD, afin de restituer correctement la fluctuation d’alimentation. Dans le cas présent, pour la technologie ES2 0.7 µm, la tension d’alimentation du circuit est de 5V et l’on souhaite que l’AOP suive correctement entre 3 et 6.5V. Pour cela, nous devons alimenter l’AOP séparément du reste du circuit à une tension de 7V. 107 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal Calibration de l’offset général du capteur La deuxième mesure à effectuer consiste à caractériser l’offset général du capteur afin de rectifier la légère variation d’amplitude présente sur toutes les mesures. On fait varier la tension d'entrée connectée à la sonde de 0 à 5 Volt par pas de 0.1 Volt et on mesure la sortie de l’AOP. En envoyant le top de "Synchro" à chaque étape, on caractérise l’offset général du capteur dû à la perturbation du front montant de la commande d’échantillonnage sur l’entrée V+ de l’AOP par couplage capacitif (CGD et CGS) et à l’offset généré par l’AOP lui-même. La tension "Vanalog" est fixée à 0V et ne joue aucun rôle dans cette étude. La figure 91, explique le type de loi que l’on attend entre la tension à mesurer et la tension réellement mesurée pour différentes valeurs entre 0 et 5 Volts. L’offset attendu est nul au voisinage de VDD/2 mais de l’ordre de -250 mV en A et +250 mV en B au vu des simulations. Alimentation de l’AOP : 7V Tension mesurée VIN = 0V 5V Top Synchro Mesure B VIN = VIN + 0.1V A NON Tension d’entrée VIN > 5 V OUI 5V STOP Protocole de mesure Caractérisation de l’offset général du système de mesure. Figure 91 : Type de loi de caractérisation de l’offset général du capteur. Calibration de la loi de délai en fonction de "Vanalog" La troisième mesure à effectuer, consiste à caractériser le délai introduit en fonction de la tension "Vanalog" afin de retrouver la loi temporelle précise du capteur. Pour cela, nous avons 108 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal conçu un circuit spécifique, simple, permettant de fournir cette loi. Ce circuit, détaillé figure 92, est un oscillateur en anneau, constitué d’un nombre pair d’inverseurs, d’une porte NAND d’activation et du transistor PMOS qui sert de cellule de délai pour le capteur de mesure. Vanalog A B On F/64 Figure 92 : Principe du circuit de calibration du délai en fonction de "Vanalog" . T = 2 tinv + tdelR + tdelF T tinv : délai dû à la commutation des inverseurs. tdel : délai introduit par la cellule mise en place. (tdelR : front montant, tdelF : front descendant. A B Or seul tdelF varie avec Vanalog ! tdelR tinv tdelF tinv Figure 93 : Chronogramme présentant le fonctionnement du système de calibrage temporel. Le chronogramme de la figure 93 permet de comprendre comment est calculé le délai en fonction de "Vanalog" à partir des mesures réalisées avec le circuit de calibration ci-dessus. Pour chaque "Vanalog", la période d’oscillation T varie à cause du délai tdelF introduit par la cellule de délai. Par contre, le retard dû à la commutation des inverseurs reste toujours égal à lui-même ainsi que le délai tdelR d’un front montant. On peut alors calibrer simplement notre cellule de délai : il suffit de retrancher le délai par défaut (pour "Vanalog"=0V) à tous les autres délais. On élimine ainsi la partie du retard due aux inverseurs et à tdelR. 109 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal 4.2.4 Correction à apporter Grâce aux différentes calibrations menées, on peut traiter par informatique les données échantillonnées par le capteur. La première étape consiste à reconstituer la fluctuation dans le domaine temporel. Il faut donc réaliser une approximation mathématique de la loi de délai en fonction de "Vanalog" et l’appliquer aux différents points mesurés. La loi qui régit la cellule de délai de l’échantillonneur est optimisée par la méthode des moindres carrés, ce qui permet de la modéliser par un polynôme de degré élevé et de réduire l'erreur de modélisation temporelle à environ 10ps. La deuxième étape consiste à rectifier l’offset en amplitude de la même façon que précédemment. 4.2.5 Résultats d’échantillonnage en 0.7µm. Deux lignes d’alimentation de tailles différentes ont été implantées en métal 1 en utilisant la technologie ATMEL ES2 0.7µm afin d’analyser les perturbations en fonction de la longueur ligne. Un exemple de résultats de mesure est donné figure 94; il fait l’objet de l’article [4-11]. Tension VDD stable 5 L. courte Limite d’observabilité 4.5 4 L. longue Temps (ns) 0 5 10 15 20 Figure 94 : Mesure de la fluctuation de tension sur deux lignes, obtenue avec le système à échantillonnage. La mesure notée "VDD Stable" échantillonne la tension sur le plot d’alimentation. Elle semble indiquer que l’alimentation externe est stable au moins pendant les 10 premières nanosecondes. En effet, la fenêtre d’observabilité étant limitée à une dizaine de nanosecondes, il est impossible de savoir si une fluctuation est présente sur le plot d’entrée un peu plus tard. Cette mesure est supérieure à la tension d’alimentation appliquée, cela est dû à l’offset introduit par le système de mesure. D’après les mesures notées "Ligne courte" (ligne d’alimentation de 1000 µm de long et de 2.8 µm de large ) et "Ligne longue" (ligne d’alimentation de 6000 µm de long et de 3.2 µm de large ), la perte de tension observée à t=5ns semble provenir d’un effet 110 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal résistif, bien que la limite d’observabilité empêche de caractériser une éventuelle fluctuation inductive. Les résultats obtenus montrent que, lorsque la ligne d’alimentation est longue et que de forts courants sont consommés, la fluctuation de tension peut être importante. Nous avons mesuré un pic de tension correspondant à 20% de la tension d’alimentation pour l’interconnexion de 6 mm de long. Les principaux problèmes que nous avons rencontrés lors de la réalisation de ce capteur sont : le calibrage du délai qui détermine le pas d’échantillonnage, une bande passante non optimale et un léger offset de la mesure en amplitude et une fenêtre d’observabilité restreinte (figure 94). De nouvelles versions de cet échantillonneur ont été conçues pour tenter de résoudre ces problèmes, afin d’optimiser les performances du capteur. 4.2.6 Validation par la mesure sans contact Afin de vérifier la validité des résultats donnés par le capteur intégré, nous avons utilisé un système de test professionnel. L’IDS mesure aussi des tensions par échantillonnage en dirigeant un faisceau d’électrons sous vide sur la piste métallique et en mesurant le nombre d’électrons réfléchis. La mesure IDS nous donne un pic de tension de 800 mV d’une durée de 4 ns. Ces résultats se rapprochent de ceux donnés par le capteur à échantillonnage développé cidessus. On note une oscillation basse fréquence après le pic de perte de tension qui laisse présager une fluctuation de tension du boîtier de l’ordre d’une centaine de MHz. Volt 5 4 5 10 15 20 Temps (ns) Figure 95 : Mesure IDS de la perturbation sur la ligne longue ( 6 mm ) Le signal de la figure 95 étant pourtant filtré, on remarque la présence de bruits de mesure importants limitant les possibilités d’interprétation. L’IDS a un 111 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal inconvénient supplémentaire : on doit trouver un compromis entre la précision en amplitude et la précision temporelle. 4.3 – Conclusion Le système réalisé pour la mesure de fluctuation de tension sur une alimentation donne des résultats encourageants, malgré une fenêtre d’observabilité réduite, une loi de délai de type exponentielle et un offset de mesure non négligeable. Les simulations SPICE niveau 3 estiment la bande passante proche de 2 GHz en 0.8µm. Il s’agit maintenant d’optimiser les différentes cellules de notre système afin de le rendre plus performant, de l’adapter à plusieurs types de mesure et d’améliorer ses performances pour l’implémenter dans des technologies plus agressives telles que la 0.35 µm ou la 0.25 µm. Pour cette première mise en œuvre du système de mesure, nous avons utilisé une carte de génération de tension et de mesure sur PC de bonne résolution (1mV) qui présente cependant l’inconvénient de ramener sur le banc de mesure du bruit dû au PC. Le circuit imprimé sur lequel est connecté notre puce, a été conçu de façon modulaire; il permet, par un jeu de "strap", d’effectuer plusieurs types de mesures sur différentes puces. L’inconvénient majeur de ce système réside dans la présence de multiples chemins inductifs. Les puces sont montées sur des anciens modèles de boîtiers de type DIL dont les connecteurs sont relativement inductifs. On cherchera par la suite à réaliser un circuit imprimé spécifique et à utiliser un boîtier plus performant et moins inductif. 112 Chapitre 4 : Une nouvelle méthode de mesure d’intégrité de signal Bibliographie du chapitre 4 : [4-1] M. Dupire "Extraction de paramètres SPICE sur circuit ASIC, Etude du modèle BSIM3, Application au circuit ASIC préamplificateur d’IASI ." Mémoire de passage Cadre, CNES, 1998. [4-2] Digital Sampling Oscilloscope, New 11801C, Measurement products catalog, Tektronix, 1998/1999. [4-3] F.Marc, "Test par faisceau d’électron : principes" , Ecole européenne sur le test sans contact, CNES, 1997. [4-4] F. Moll, M. Roca, A. Rubio "Measurement of crosstalk induced delay errors in integrated circuits" , Electronics Letters, sept 97, Vol. 33, n°19. [4-5] Sicard E., Habilitation à diriger les recherches, INSA de Toulouse, novembre 1998 [4-6] J.Y. Fourniols "Contribution à l’étude des problèmes de compatibilité électromagnétique dans les systèmes micro-électroniques submicroniques." Thèse de doctorat soutenue en Janvier 1996 à l’INSA de Toulouse. [4-7] "VDE UK 767.14 - EME measurement of integrated circuits DC to 1 GHz" , Germany, May 94. [4-8] M. Lubinau, E. Sicard "La mesure CEM sur COMPOSANT : état de l’art." , CEM Brest 98. [4-9] P. Larson,. Svensson "Measuring high bandwidth signal in CMOS circuits" , Electronics Letters, sept 93, Vol. 29, n°20, pp1761-1762. [4-10] S. Delmas "Développement de capteurs de mesures de phénomènes parasites dans les systèmes intégrés" Colloque CAO, Villard de Lans, Janvier 1997. [4-11] S. Delmas, E. Sicard, M. Roca "Measurement of parasitic effects in CMOS integrated circuits using sampling sensors" ICEMI conference, Pekin, October 1997. 113 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique 114 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique C CH HA AP PIIT TR RE E5 5 :: M MEESSUUR RE ED DE EL L’’IIN NT TE EG GR RIIT TE ED DE E S SIIG GN NA AL LE EN NS SU UB BM MIIC CR RO ON NIIQ QU UE E La première version du capteur permettait de mesurer des signaux fluctuant autour de la tension d’alimentation. Nous mettons au point dans ce chapitre un système de mesure adaptable à différents types de perturbations telles que les bruits de couplage diaphonique, les délais induit par couplage et les retards de propagation le long d'une interconnexion. Chaque brique de base de notre échantillonneur est optimisée en vue d'une implémentation en technologie submicronique, la 0.35 µm de ST-Microelectronics. Les résultats de mesure obtenus dans cette technologie ainsi qu'en technologie 0.7 µm sont reportés en fin de chapitre. 5.1 – Optimisation de l’échantillonneur 5.1.1 Introduction En partant du schéma de principe (figure 96) du capteur à échantillonnage développé précédemment pour la mesure de fluctuation d’alimentation, nous avons mené une campagne de simulation afin d’améliorer ses performances. L’échantillonneur actuel fonctionne de la manière suivante : le front montant du signal de synchronisation provoque la fluctuation à mesurer qui est échantillonnée, après un certain délai contrôlé par "Vanalog", et transférée vers un plot de sortie au travers d’un amplificateur suiveur [5-1]. Vanalog Cellule de Délai Synchro Phénomène à mesurer Echantillonnage Amplificateur suiveur + - Donnée échantillonnée Figure 96: Principe général de fonctionnement du capteur à échantillonnage. 115 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique On souhaite maintenant adapter notre système de mesure aux divers phénomènes parasites qui peuvent perturber l’intégrité du signal. Il convient donc de caractériser le plus précisément possible les délais de commutation, les phénomènes divers dus aux couplages diaphoniques, les fluctuations d’alimentation, etc.… 5.1.2 La cellule d’échantillonnage : La première version du capteur permettait de mesurer des signaux fluctuant autour de la tension d’alimentation, c’est pourquoi nous avons utilisé un transistor PMOS en guise d’échantillonneur bloqueur. Afin d’adapter notre système à la mesure de n’importe quel potentiel entre VSS et VDD, il est nécessaire d’utiliser une porte de transmission composée d’un transistor PMOS (passant les tensions élevées) et d’un transistor NMOS (passant les tensions basses). Il s’agit alors maintenant de réduire l’offset élevé de notre système sans compromettre la bande passante afin de ne pas trop altérer la qualité du signal échantillonné. Ces deux principales caractéristiques sont fortement liées à la résistance de passage RON de la porte de transmission et aux capacités parasites environnantes. En dynamique, on peut répertorier les capacités parasites suivantes (figure 97): • Capacités Grille/Source et Grille/Drain des transistors PMOS et NMOS • Capacité parasite de la sonde qui recueille le signal à échantillonner • Capacité parasite de l’interconnexion menant à l’AOP CGS CGD AOP Sonde Csonde CGS CGD CLoad Figure 97 : Capacités parasites mises en cause au moment de l’échantillonnage. 116 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Optimisation de l’offset : a) Capacités parasites CGD. Lorsque les transistors se bloquent, les capacités parasites CGD chargent légèrement le point d’entrée de l’amplificateur qui est flottant à cet instant précis, et provoquent un offset positif ou négatif. Celui-ci est alors gênant car il modifie la mesure (Figure 98). Cet offset est largement dépendant du rapport des capacités CGD du PMOS et du NMOS, l’une tirant le nœud flottant vers VDD et l’autre vers VSS. 5V OFFSET CGD Sonde CGD Figure 98 : Nœud d’entrée de l’AOP chargé par les capacités grille/drain des transistors de la porte de transmission Une première solution consiste à égaliser les capacités grille/source CGS et grille/drain CGD des deux transistors MOS. 0n choisira donc le NMOS et le PMOS de taille strictement identique (figure 99). Ainsi, on espère réduire l’offset par annulation de charges opposées. Commande P Commande N Vers AOP Layout de la porte de transmission Schéma de la porte de transmission Figure 99 : Porte de transmission optimisée. Il faut cependant que les deux transistors commutent simultanément afin que les capacités CGD prennent la même valeur au même moment. Pour compenser le retard de commutation du 117 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique PMOS par rapport à un NMOS de même taille, une possibilité est de faire commuter le PMOS avant le NMOS (figure 100). Commande P AOP Sonde Commande N Figure 100 : Schéma de configuration de la porte de transmission. b) Capacité de charge CLOAD : Afin de réduire cet offset, on peut tenter d’inhiber partiellement l’effet des capacités CGD en jouant sur la capacité CLOAD en sortie de la porte de transmission. Celle-ci est constituée des capacité parasites CJ et CJSW de la porte de transmission, de la capacité de l’interconnexion vers la masse et de la capacité d’entrée de l’amplificateur qui suit. Plus CLOAD est importante et plus l’offset diminue (figure 101). 1000 Offset (mV) 100 10 1 0,1 0,01 0,1 1 10 100 1000 10000 C_load (fF) Figure 101 : Variation de l’offset simulée pour une tension échantillonnée de 0.5V en fonction de la capacité de charge CLOAD. Cette dernière ne doit pas être trop élevée car cela ralentirait le capteur et sa bande passante s’écroulerait. Celle-ci se détermine lorsque la porte de transmission est passante et donc dépend fortement de la résistance de passage de cette porte et des capacités vers le substrat des nœuds connectés à la sonde et à l’amplificateur suiveur. 118 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Optimisation de la bande passante: La bande passante de la porte de transmission se détermine lorsque celle-ci est passante en régime établi. Les capacités CGD et CGS ne sont plus critiques. Par contre, la valeur de la résistance RON de passage de la porte de transmission et la valeur de CLOAD interviennent dans l’évaluation de la bande passante. Le filtre RON CLOAD ainsi constitué pose alors un problème de compromis. Plus CLOAD est important et plus la bande passante sera faible. Il faut donc réduire CLOAD à sa valeur minimale, limitée par la capacité d’entrée de l’amplificateur qui possède une valeur intrinsèque minimale (capacité d’entrée du MOS de la paire différentielle). On peut aussi diminuer RON en minimisant la longueur et augmentant sa largeur du canal des MOS de la porte de transmission. Ceci a malheureusement pour effet d’augmenter CLOAD et plus globalement la capacité parasite de la sonde, ce qui risque de modifier le signal à mesurer. L’amélioration de la bande passante vient alors à l’encontre de celle de l’offset. Compromis bande passante/offset : Avec l’évolution technologique vers les petites dimensions, les signaux véhiculés dans les circuits intégrés ainsi que les phénomènes parasites associés sont de plus en plus rapides. Il est donc primordial d’adapter notre système de mesure afin d’être capable d’échantillonner un signal ayant une fréquence supérieure au GHz. De plus, la démarche préliminaire avant toutes mesures, consiste à caractériser expérimentalement l’offset afin de corriger l’erreur de mesure par informatique. Nous choisissons donc de favoriser la bande passante au détriment de l'offset. En technologie submicronique, 0.35 µm, nous avons obtenu par simulation, en utilisant le modèle MM9, une bande passante de l’ordre de 12 GHz. 5.1.3 La cellule de délai : La plage de variation du délai doit être mieux adaptée au phénomène à mesurer et la loi de délai doit être si possible linéaire. La cellule à mettre au point doit allier performance et simplicité. Nous rajoutons à la cellule de délai un transistor NMOS en guise de source de courant vers la masse (figure 102), de façon à contrôler le retard de commutation avec deux tensions analogiques "Vanalog" et "Vplage" . La source de courant doit décharger la capacité parasite Ci en sortie de la cellule de délai, en un temps adapté à notre mesure. Plus le rapport W/L des tailles du NMOS de la cellule de délai est petit et plus la décharge de Ci sera lente. La plage temporelle de la plupart des signaux que l’on désire observer étant de l’ordre de quelques nanosecondes, nous choisissons pour une technologie 0.35 µm un transistor NMOS de taille W= 0.8 µm et L= 2 µm, pour la cellule de délai. 119 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Vanalog Vers porte de transmission Synchro Ci Vplage Cellule de délai Figure 102 : Nouvelle cellule de délai contrôlée par deux tensions analogiques Le contrôle analogique par "Vplage" permet d’adapter la fenêtre d’observabilité à la durée du signal à mesurer (figure 103). Grâce à une tension "Vplage" élevée, on obtient une plage de temps faible, donc un zoom sur les signaux rapides, et inversement, grâce à une tension "Vplage" basse, on obtient une plage de temps importante, donc un élargissement de la zone de mesure pour des signaux lents. Naturellement, la précision de mesure sera meilleure pour une plage de temps faible. Avec une tension "Vplage" proche de la tension de seuil du transistor NMOS, la fenêtre d’observabilité peut atteindre les 300 ns en 0.35 µm. Le délai minimum qui sépare deux points de mesure est calculé d’après l’incertitude sur la contrôle de la tension "Vanalog" , évaluée à 5 mV. Cette valeur englobe l’imprécision du générateur de tension, du bruit mesuré au niveau du boîtier, puis des possibles sources de bruit à l’intérieur du circuit lui-même Avec une fenêtre de 300 ns, l’imprécision temporelle est d’environ 1 ns alors qu’avec une fenêtre temporelle de 0.5 ns elle est 1.6 ps. 300 40 35 250 Vplage = 0.7 V 30 Délai (ns) Délai (ns) 200 25 20 15 Vplage = 0.6 V 150 100 Vplage = 0.8 V 10 50 Vplage = 1.0 V 5 Vplage = 1.2 V 0 0 0 0 0,5 1 1,5 2 Vanalog (V) Différentes plages de mesure entre 0 et 40 ns 2,5 0,5 1 1,5 2 2,5 Vanalog (V) Fenêtre de mesure maximale (250 ns) Figure 103 : Dépendance du délai avec "Vanalog" pour différents "Vplage" (simulation avec MM9 en 0.35µm). 120 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique 5.1.4 Le système de sonde : Pour caractériser la propagation d’un signal en début et fin de ligne, nous avons conçu un système à double sondes (figure 104), au lieu de dupliquer l’échantillonneur entier, afin de minimiser la surface silicium destinée à notre échantillonneur. Ainsi pour la mesure de propagation du signal sur une interconnexion relativement longue, deux points de mesure sont nécessaires : un point en début de ligne et un en fin de ligne. AOP Sélection Sonde 1 "Layout" du système à double sondes Sonde 2 Schéma du système à double sondes Figure 104 : Schéma de l’échantillonneur à double sondes. Notre système ne permet cependant pas d’effectuer ces deux mesures au même moment. Il faut alors relancer la procédure d’échantillonnage en changeant la sélection pour désactiver une sonde et activer l’autre. 5.1.5 L’amplificateur opérationnel : Etant donné la non linéarité de l’amplificateur opérationnel que nous avons utilisé pour la première version du capteur, nous avons choisi de le remplacer entièrement par un nouvel amplificateur (figure 105) développé par Miquel ROCA de l’Université des îles Baléares et dont les caractéristiques expérimentales nous convenaient assez bien. 121 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Figure 105 : Schéma de l’amplificateur utilisé pour le nouveau capteur. Nous avons cependant modifié le circuit de polarisation pour optimiser le compromis consommation/vitesse à nos besoins et réduit la capacité de compensation au minimum tout en gardant une certaine marge vis à vis d’un comportement instable. Enfin, différentes précautions de dessin ont été prises pour favoriser l’appariement des paires différentielles et miroirs de courant. Figure 106 : "Layout" et caractéristiques simulées du nouvel amplificateur opérationnel monté en suiveur. Comme on peut le voir sur les simulations de la figure 106, la capacité de compensation de l’amplificateur limite les oscillations et assure la stabilité de la sortie. Etant donné que l’acquisition se fait 1µs après l’échantillonnage, le signal a largement le temps de se stabiliser. 122 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique 5.1.6 Echantillonneur complet : Sur le schéma de la figure 107, on a assemblé toutes les parties étudiées précédemment afin de réaliser l’échantillonneur complet. Les tailles de tous les éléments critiques sont reportées sur le schéma. Alim AOP Vanalog 3.2x0.4 µm 3.8x0.4 µm 0.8x2µm Vplage Synchro AOP 3.8x0.4 µm Sélection Sonde 1 Sonde 2 Création du phénomène à mesurer Figure 107 : Schéma complet du capteur avec la taille des transistors critiques La figure 108 représente le "layout" du système à échantillonnage tel qu’il a été implémenté sur la puce DEEP en 0.35 µm. Le système a été dupliqué sur cette même puce afin de caractériser les divers phénomènes parasites que l’on peut rencontrer sur un circuit intégré. En collaboration avec ST-Microelectronics nous avons défini un cahier des charges comprenant outre l’étude des modèles de MOS, la caractérisation du couplage électromagnétique, de la propagation du signal et des fluctuations d’alimentation pour différentes longueurs d’interconnexions. 123 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Figure 108 : "Layout" du capteur de mesure en technologie 0.35 µm. La figure 109 est une photographie de la puce DEEP sur laquelle on peut distinguer les motifs spécifiques à l’étude des modèles de transistors MOS ainsi que les interconnexions de niveau métallique différent connectées aux systèmes de mesure. Figure 109 : Photographie de la puce DEEP réalisée en 0.35 µm par ST Microelectronics. 124 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique 5.2 – Calibration du capteur 0.35 µm. 5.2.1 Description du banc de test Le banc de test comporte une amélioration majeure par rapport à celui décrit au chapitre 4, avec la conception d'un circuit imprimé haute performance éliminant l'utilisation de fils à picots non blindés. La carte imprimée possède toutes les connexions nécessaires à la conduite des différentes expériences, en portant une attention particulière à l'élimination des composantes inductives des fils et des couplages parasites des tensions analogiques. Pour cela, un routage avec deux plans d'alimentations et deux plans d'interconnexions inspiré de la norme VDE est élaboré avec l'utilisation de connecteurs blindés, de pistes écran au couplage et d'optimisation des longueurs d'interconnexions pour les signaux sensibles ("Synchro", VDD et VSS). Une photo d'une plaque de test à 4 niveaux d'interconnexions en vue de la caractérisation CEM de la puce est reportée figure 110. Figure 110: Photographie d'une carte du banc de test utilisé pour les mesures de la puce DEEP. Pour éliminer le rôle parasite du support de puce (figure 111-a), le circuit sous test est directement soudé sur la carte (figure 111-b). Ceci impose la réalisation d'autant de plaques que de nombre de puces à tester, mais garantit la meilleure qualité de mesure possible. 125 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Soudure directe sur le circuit imprimé Boîtier inséré dans le support Fils à picots inductifs Support de puce inductif Circuit imprimé à 4 couches (a) Ancien banc de test: La puce se branche sur le support soudé sur le circuit imprimé du banc de test. (b) Nouveau banc de test: La puce est directement soudée au circuit imprimé du banc de test. Figure 111: Différentes façons de monter la puce sur le circuit imprimé du banc de test. 5.2.2 Vérification des performances de l’AOP La mesure de la caractéristique statique de l’AOP monté en suiveur peut être réalisée sur plusieurs motifs. On utilise, soit l’amplificateur suiveur dont les entrées/sorties sont connectées à des plots de test sous pointes, soit le capteur tourné vers l’extérieur de la puce. En effet, on implémente sur chaque puce un capteur seul dont les entrées/sorties sont connectés à des plots externes. Ce motif (figure 112) permet de caractériser le boîtier ou la propagation d’un signal sur un circuit imprimé, mais aussi de caractériser l’offset général du capteur ainsi que le fonctionnement de l’AOP. Alim AOP Sortie AOP :mesure 1 ou 2 Vanalog Vplage Capteur Sonde 1 Sonde 2 Synchro Circuit intégré Rampe de tension entrante Circuit imprimé Rampe de tension sortante Figure 112 : Capteur adapté à la mesure de signal se propageant à l’extérieur de la puce. La mesure de la caractéristique statique de l’AOP suiveur, donnée figure 113, a été réalisée avec ce capteur tourné vers l’extérieur. Pour cela, on fixe l’entrée "Synchro" à 0V afin de laisser la porte de transmission qui sert à échantillonner ouverte. On injecte ensuite sur le plot 126 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique connecté à la sonde 1 une tension fixe, puis on mesure la sortie de l’AOP. On recommence l’opération pour plusieurs valeurs d’entrée, et on obtient ainsi la caractéristique souhaitée. Alim AOP (4.2V) Sortie AOP Vanalog (OV) Capteur Vplage (0V) Sonde 1 0 .. 3.5V Sonde 2 Synchro (0V) Circuit Intégré Protocole de mesure. Mesure de la caractéristique de l’AOP suiveur de 0 à 3.5V. Figure 113 : Caractéristique mesurée de l’amplificateur suiveur en O.35 µm. On peut constater que l’amplificateur, alimenté en 4V, suit parfaitement de 0V à 3V. Ceci confirme donc nos prévisions par simulations. 5.2.3 Calibration de l’offset général du capteur Afin de calibrer l’offset général de notre système de mesure, on utilise le motif tourné vers l’extérieur, c’est à dire le capteur dont une sonde est connectée à un plot d’entrée de la puce (figure 114). On injecte sur ce plot une première tension, 0V par exemple, puis on déclenche l’échantillonnage. On réitère l’expérience pour de nombreuses valeurs d’entrées comprises entre 0V et 3.5V. On obtient ainsi l’offset généré par le système de mesure, quelle que soit la tension d’entrée à mesurer. Il suffit alors de rectifier cet offset informatiquement pour chaque nouvelle expérimentation. 127 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Volt Alim AOP (4.2V) 3.5 Sortie AOP 3 Vanalog (OV) 2.5 Vplage (0V) Capteur Sonde 1 2 0 .. 3.5V 1.5 Sonde 2 Synchro 1 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Volt Circuit intégré Protocole de mesure. Résultat d’échantillonnage de valeurs de 0 à 3.5V. Figure 114 : Mesure de l’offset pour une plage de tension échantillonnée de 0 à 3.5V. 5.2.4 Calibration de la loi de délai en fonction de "Vanalog" et "Vplage" . Afin de déterminer les lois de délai en fonction de "Vanalog" pour chaque tension "Vplage" , on utilise l’oscillateur en anneau figure 115, pour lequel le retard introduit par la cellule de délai se traduit par un ralentissement de fréquence mesuré sur le plot "Fréquence de sortie". Vanalog 9 inverseurs Enable Vplage Cellule de délai Fréquence de sortie Fréquence / 64 Figure 115 : Motif de calibration de la cellule de délai. 128 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Les résultats de mesure sont passés en temporel puis ramenés à zéro afin d’obtenir les lois de délai finales données figure 116. Deux zones distinctes apparaissent : • "Vanalog" compris entre 0 et 0.5V : le délai ne varie quasiment pas • "Vanalog" supérieur à 0.5V: le délai est linéaire; il dépend de "Vanalog" et "Vplage" selon la loi suivante déduite du modèle SPICE niveau1: F38) Délai = K ⋅ (Vanalog − 0.5) ⋅ 1 (Vplage − VTN )2 K est un facteur lié à la technologie. Dans notre cas (0.35 µm), VTN vaut 0.6V et K vaut environ 0.64 ns.V) 20 Vplage = 0.8 V 18 16 Délai (ns) 14 12 10 8 Vplage = 1.0 V 6 4 Vplage = 1.2 V 2 Vplage = 1.4 V 0 0 0,5 1 1,5 Vanalog (V) 2 2,5 Figure 116 : Loi de délai en fonction de "Vanalog" et "Vplage" mesurée en 0.35 µm. 129 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique 5.3 – Mesure du délai de propagation dans une interconnexion en 0.35 .µm Le système d'échantillonnage a été connecté de manière à réaliser deux points de mesure à deux endroits différents, en début et en fin de ligne, pour évaluer la forme d'un front se propageant le long de cette interconnexion [5-2]. Le multiplexeur, commandé par le nouveau signal "sélection" , permet de choisir le point de mesure tout en limitant le nombre de plots externes nécessaire à cette expérimentation comme le montre la figure 117. Alim AOP Vanalog Vplage Sortie capteur Synchro Capteur Sélection Sonde 1 Sonde 2 W=0.8µm Longueur totale : 16 mm Sortie Figure 117 : Système de mesure de la propagation d’un front le long d’une interconnexion. La procédure de mesure est réalisée de la façon suivante : • On fixe la tension "Vplage" à 1.2V. • En polarisant à VDD ou à VSS la tension "SEL", on choisi une des deux sondes. • On génère une horloge sur l’entrée "Synchro" qui d’une part provoque le phénomène à mesurer et d’autre part sert de commande à échantillonnage. • On incrémente pas à pas "Vanalog" à chaque front montant de "Synchro" afin de décaler la commande à échantillonnage dans le temps. • Le front montant de commande "PG" du PMOS de la porte de transmission suit alors le front "Synchro" avec un certain retard et coupe ainsi la porte de transmission. La dernière valeur présente à la sortie de cette porte sera notre donnée échantillonnée. 130 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique La figure 118 représente la simulation de la procédure de mesure. On remarque le décalage temporel entre le front montant "Synchro" et le front de commande qui coupe la porte de transmission PG. Ce décalage est d’autant plus important que Vanalog est grand. Chaque front montant "Synchro" crée une commutation qui se propage d’un bout à l’autre de l’interconnexion, la sonde 1 étant connectée en début de ligne et la sonde 2 en fin de ligne. Dans notre cas la tension échantillonnée est celle de la sonde 1. Sur l’entrée "V+" de l’amplificateur opérationnel on retrouve les différents points de la commutation échantillonnés, notés par une croix. Figure 118 : Simulation de la procédure de mesure du phénomène. L’interconnexion en métal 3, a une longueur de 16 mm pour une épaisseur de 0.8 µm. La figure 119 donne les résultats de mesure en début et fin de ligne. 131 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Tension (V) 3,5 3 2,5 2 1,5 Fin de ligne D é b u t d e ligne 1 Mesure Simulation 0,5 0 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 Temps (ns) Figure 119 : Commutation en début et fin de ligne en technologie 0.35 µm. Comparaison mesure/simulation. La simulation de la figure 119 a été obtenue en modélisant les transistors MOS avec le modèle MM9 où le jeux de paramètres a été optimisé grâce à des mesures directes de transistors isolés, sur la puce elle-même. Le modèle utilisé pour décrire l'interconnexion est ici de type Π [53] (figure 120), avec la capacité de ligne, calculée d'après les données du fondeur, répartie de part et d'autre de la résistance statique mesurée sur la puce. On note une bonne adéquation entre le modèle en Π et la mesure, avec cependant un décalage en fin de commutation. R = 1100Ω C= 0.6pF C= 0.6pF Piste circuit intégré Figure 120 : Modélisation de la piste véhiculant la commutation de l’expérience précédente. 132 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique 5.4 – Mesure du couplage diaphonique entre deux pistes en 0.35 µm. Pour la caractérisation du bruit de couplage diaphonique, une longue ligne de métal, appelée "Victime" , est confinée entre deux autres appelées "Coupable" . Connectées entre elles, ces lignes créent une configuration semblable à celle d'un bus de connexions, dont deux lignes commuteraient en même temps de part et d'autre d'une autre ligne. La figure 121 détaille le circuit d'expérimentation du couplage diaphonique consistant à polariser la victime à la tension "Vref" , à envoyer le même front de synchronisation sur les coupables ainsi que sur le capteur, et à faire une mesure sur la ligne victime [5-4] [5-5]. Air Coupable Victime Alim AOP SIO2 Vanalog 0.8µm 0.8µm SI Vplage Synchro Coupable Sortie capteur Capteur Sélection Sonde 1 Sonde 2 Coupable : 6200µm Vref Sortie coupable Victime: 6200 µm Coupable: 6200 µm Vcontrol Figure 121 : configuration du capteur pour la mesure du couplage diaphonique. La proximité entre coupable et victime induit un couplage latéral par effet capacitif, dont on cherche à mesurer son amplitude et sa durée. Le résultat de la mesure est reporté figure 122, avec une simulation reposant sur un modèle en Π réparti et un couplage par une capacité calculée selon les données du fondeur. La prédiction de l'amplitude et de la durée du phénomène, d’après le schéma de simulation de la figure 123, se révèle assez fidèle à la mesure, avec toutefois un retour à la tension de référence plus lent en mesure qu'en simulation. 133 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Tension (V) 1,2 1 0,8 Mesure 0,6 0,4 Simulation 0,2 0 0 0,5 1 1,5 2 3 2,5 Temps (ns) Figure 122 : comparaison entre simulation et mesure d’un couplage diaphonique en 0.35 µm. R = 450Ω Csub Cx Cx Csub R = 450Ω Csub Cx Cx Csub R = 450Ω Csub Csub Cx= 225fF et Csub= 230fF Figure 123 : Modélisation des pistes couplées de l’expérience précédente. Les mesures décrites dans les paragraphes suivants ont été réalisées avec le même système à échantillonnage, mais dans une technologie différente : ES2 0.7 µm. 134 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique 5.5 – Mesure du délai de commutation induit par couplage diaphonique en 0.7 µm. Le système à échantillonnage permet de réaliser la caractérisation du délai lié à la commutation simultanée d'une victime et d'un coupable. Nous implémentons deux cellules de délai, contrôlées de l’extérieur de la puce, afin de synchroniser deux commutations de sens opposé sur deux pistes couplées. La figure 124-a explicite comment un front montant sur la ligne coupable ralentit un front descendant sur la ligne victime ou accélère un front montant sur cette même interconnexion. La figure 124-b illustre le système de mesure réalisé concernant le délai induit par couplage (Cas n°1 de la figure 124-a), implémenté en technologie 0.7µm chez ATMELES2. Pour cette expérience nous nous sommes placés dans un cas très défavorable (figure 125) : • Pistes couplées très longues : 6 mm • Distance entre les pistes minimales : 1.2 µm • "Buffer" lent en début de victime (NMOS : 5.6x0.8 µm, PMOS : 8x0.8 µm). • "Buffer" rapide en début de coupable (NMOS : 17.2x0.8 µm, PMOS : 40x0.8 µm). Vanalog 1 5V Vplage 1 Front montant perturbateur 0V 5V Commutation Retardée Cas n°1 Cellule de délai + Synchro Front descendant sur la victime 0V - 5V Délai induit Commutation Accélérée 0V Cas n°2 Front montant sur la victime Donnée échantillonnée Cellule de délai Victime Coupable Vplage 2 Vanalog 2 Figure 124-a : Effet de retard ou d’accélération induit par couplage Figure 124-b : Motif permettant la mesure du délai induit par couplage sur une piste métallique en 0.7 µm Figure 124 : Configuration de mesure de l'effet du couplage diaphonique au moment d'une commutation. 135 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Air Coupable SIO2 Victime Coupable 1.2µm 1.2µm SI Coupable : 6000µm Victime: 6000 µm Coupable: 6000 µm Figure 125 : Géométrie des pistes coupables et victime en technologie 0.7 µm. Nous avons provoqué le couplage diaphonique à des moments différents de la commutation sur la ligne victime avec un contrôle très précis du décalage temporel, supérieur à 100ps en 0.7µm. Dans les résultats expérimentaux reportés figure 126, on remarque un accroissement très significatif du délai de commutation (courbes 2,3,4 et 5) par rapport au délai normal de commutation de la victime (courbe 1). Le résultat de mesure ne comporte pas de filtrage. Le bruit de mesure non négligeable peut être réduit en moyennant. L'expérimentation permet de caractériser l'effet de retard, sa dépendance en fonction du décalage temporel, et donc de définir les longueurs critiques de couplages en fonction de la tolérance de variation du délai. On constate un décalage temporel entre le moment où l’inverseur qui suit devrait commuter et le moment où il commute vraiment d’environ 2 ns. 2 3 4 Retard : 2ns 5 1 Figure 126 : Résultat de mesure du délai sur un front de commutation sur la victime en 0.7 µm. 136 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Le modèle utilisé pour la simulation de ce phénomène est reporté figure 127. Les valeurs des résistances et capacités sont extraites à partir des données du fondeur pour la configuration de lignes précédentes en technologie ES2 0.7 µm. R = 200Ω Csub Cx Cx Csub R = 200Ω Csub Cx Cx Csub R = 200Ω Csub Csub Cx= 200fF et Csub= 250fF Figure 127: Modélisation des pistes couplées de l’expérience précédente. Nous avons repris et adapté le même motif en technologie ST 0.25 µm. Les pistes ont alors une longueur L de 2 mm, une largeur W de 0.45 µm et leur espacement est de 0.45 µm. Le modèle utilisé reste le même, seules les valeurs des résistances et capacités changent : R=600Ω, CSUB=100fF et CX=225fF. La figure 128 donne les résultats de simulation. Délai de commutation normal en 0.7 µm : 635 ps Délai de commutation normal en 0.25 µm : 286 ps 137 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Délai Délai Délai induit par couplage en 0.7 µm : 3 ns Délai induit par couplage en 0.25 µm : 3 ns Figure 128 : Exemple de délai induit par couplage en 0.7 et 0.25 µm. On peut constater que le délai de commutation en 0.7 µm a été multiplié par 5 pour une piste de 6 mm et par 10 pour une piste de 2 mm en 0.25µm. Même si ces résultats sont très pessimistes à cause des configurations extrêmes choisies, le délai induit par couplage devient l’une des procurations principales des industriels du semi-conducteur qui estiment qu’il ne devrait pas dépasser 35% d’augmentation [5-6]. Les résultats concernant le délai induit par couplage font l’objet d’un article dans la revue IEEE transaction on Electromagnetic copmpatibility [5-7]. 5.6 – Mesure de perturbations sur une ligne d’alimentation en 0.7µm Un commutateur de type "buffer" CMOS est utilisé comme générateur d'un pic de courant important sur sa ligne d'alimentation en métal 1, d’une longueur de 6000 µm et d’une largeur de 1.6 µm. Nous cherchons à mesurer l'amplitude du bruit lié à la fluctuation induite par la circulation du courant, essentiellement par effet de perte inductive au niveau des fils de "bonding" et des impédances du boîtier. 138 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Alimentation (Volt) 5,6 5,4 5,2 5 4,8 4,6 Mesuré Simulé 4,4 4,2 4 0 5 10 15 20 25 30 Temps (ns) Motif de caractérisation de fluctuations d’alimentation (0.7µm) Comparaison simulation/mesure de la fluctuation d’alimentation (0.7µm) Figure 129 : Mesure d’une fluctuations de tension sur une alimentation Les résultats obtenus figure 129 montrent une chute de tension d’environ 600mV d’une durée de 3 ns, suivie d’une oscillation amortie à 150 MHz. La figure 130 propose une modélisation du système incluant le modèle de la piste de circuit intégré ainsi que du boîtier et des éléments externes (PCB, câbles …) qui confirme la mesure [5-8]. Cette technique permet donc de visualiser, avec une bonne précision, la fluctuation de l'alimentation interne de la puce, que d'autres méthodes telles que la norme VDE ne permettent d'obtenir que partiellement, en fréquentiel, et une fois la fluctuation transmise au travers du boîtier. Lext= 200nH R = 300Ω L = 1nH CL= 0.5pF Cext= 0.5pF CL= 0.5pF CPlot= 1pF Boîtier, PCB, fils Piste circuit intégré Figure 130 : Modélisation de l’alimentation perturbée de l’expérience précédente. 139 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique 5.7 – Conclusion Dans ce chapitre, nous avons mis au point un système de mesure adaptable à la caractérisation de nombreux phénomènes parasites dans les circuits intégrés. Notre attention s’est portée sur le problème de non linéarité de la loi de délai et la bande passante du système. Le nouveau système de mesure a donc été implémenté en technologie 0.35 µm avec succès. Les résultats de mesure concernant les bruits de couplage, les délais de propagation et les fluctuations d’alimentation sont exploités pour la mise au point de modèles d’interconnexion en technologie submicronique et font l’objet d’une proposition d’article en partenariat avec STMicroelectronics dans la revue REE [5-9]. Il s’agit maintenant, avec le recul et l’expérience acquise lors de la réalisation des circuits intégrés précédents, de mettre au point un système plus performant et adaptable à différents types de mesures dans diverses technologies, afin d’organiser son transfert industriel. 140 Chapitre 5 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique Bibliographie du chapitre 5 : [5-1] S. Delmas, E. Sicard, "Sampling techniques applied to the caracterization of signal propagation in sub-micron technology" .IEEE Workshop on Signal Propagation On Interconnects, Travemünde (germany), May 1997. [5-2] F. Caignet, S. Delmas, E. Sicard "Measurement of Signal Commutation on Deep Sub-micron Interconnect." Workshop on Signal Propagation On Interconnects, Travemünde ( Germany ), May 1998. [5-3] E. Vanier, "Caractérisation et Optimisation Temporelle des interconnexions dans les circuits Submicroniques CMOS." Thèse soutenue le 29 septembre 1998. [5-4] E. Sicard, M. Roca, F. Caignet, S. Delmas, J.Y. Fourniols "Computer aided prediction of crosstalk effects in CMOS integrated circuits" EMC conference, Zurich, March 1997. [5-5] E. Sicard, M. Roca, F. Caignet, S. Delmas, J.Y. Fourniols "Prediction and Measurement of Crosstalk Effects in Sub-micron CMOS Integrated Circuits" RADECS’97 conference, Cannes, September 1997. [5-6] ST-Microelectronics, "Crosstalk on HCMOS 7” Version 1.2, August 13, 1997. [5-7] S. Delmas, E. Sicard, F. Caignet "A Novel technique for the dynamic measurements of crosstalk induced delay in CMOS integrated Circuits" Accepted in IEEE Trans. on Electromagnetic Compatibility. [5-8] S. Delmas, F. Caignet, E. Sicard "A test-vehicle for characterization of sub-micron transistors and interconnects." ICCDCS conference, Venezuela, February 1998. [5-9] S. Delmas, E. Sicard, F. Caignet "Mesure de phénomènes parasites haute fréquence dans les circuits intégrés par échantillonnage." Soumis dans la Revue de l'électricité et de l'électronique (REE). 141 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond 142 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond C CH HA AP PIIT TR RE E6 6 :: M MEESSUUR RE ED DE EL L’’IIN NT TE EG GR RIIT TE ED DE E S SIIG GN NA AL LE EN NS SU UB BM MIIC CR RO ON NIIQ QU UE EP PR RO OF FO ON ND D.. Afin de répondre aux spécifications données par les fondeurs, un grand nombre de mesures, dans des configurations d’interconnexions très différentes, doivent être réalisées en technologie 0.25 µm. Nous exposons dans ce chapitre une nouvelle version de notre système à échantillonnage, plus performante, permettant de réaliser plusieurs mesures au même moment sur un motif d'interconnexions plus complexe. L'ensemble est implémenté en technologie submicronique profonde (0.25 µm chez ST-Microelectronics). Nous exposons enfin nos objectifs quant au devenir de ce système de mesure et notre expérience de transfert industriel. 6.1 – Nouveau concept pour une caractérisation unique. Afin de répondre aux spécifications données par les fondeurs, un grand nombre de mesures, dans des configurations d’interconnexions très différentes, doivent être réalisées en technologie 0.25 µm. Dupliquer notre capteur plusieurs dizaines de fois en le réadaptant à chaque configuration représenterait un long travail de "design" et exigerait l’utilisation d’un nombre très important de plots d’entrée/sortie de la puce. C’est pour pallier ce problème que nous devons imaginer un système unique, multi-sonde et adaptable à tout type de mesure concernant l’intégrité de signal. Avant de réaliser ce nouveau système, une campagne de simulations en technologie O.25 µm est nécessaire pour améliorer et optimiser les performances des cellules-clés du capteur : la cellule de délai, la cellule d’échantillonnage et l’AOP. Toutes les simulations sont réalisées en utilisant le modèle MM9, indispensable pour une technologie submicronique profonde. 6.1.1 La cellule de délai : La loi qui régit la cellule de délai doit être rendue la plus linéaire possible en fonction de la tension de contrôle "Vanalog" , de façon à faciliter l’utilisation et la mise en œuvre du capteur de mesure. On cherche donc à améliorer la conception de la cellule sans toutefois la compliquer, ni compromettre sa portabilité. 143 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond Les simulations de la figure 132 permettant de comparer le fonctionnement de la cellule de délai proposée pour différents "Vplage" et "Vanalog" , ont été réalisées à partir du schéma de la figure 131. Vanalog Seuil de commutation: VC V1 VDélai Inv1 Inv Out Inv2 Vplage Cellule de délai Figure 131: Schéma du dispositif utilisé pour l’étude de la loi de délai. Tension (V) 2.5 Tension (V) 2.5 VDélai VDélai 2.5 2.5 InvOut InvOut 0 1 2 3 4 Temps (ns) 0 (a) : "Vanalog" = 0V , "Vplage" = 0.8 V 1 2 3 4 Temps (ns) 4 Temps (ns) (b) : "Vanalog" = 1.2V , "Vplage" = 0.8 V Tension (V) 2.5 Tension (V) 2.5 VDélai VDélai 2.5 2.5 InvOut InvOut 0 1 2 3 4 Temps (ns) 0 (c) : "Vanalog" = 0 , "Vplage" = 1.2 1 2 3 (d) : "Vanalog" = 1.2 , "Vplage" = 1.2 Figure 132 : Simulations du front traversant la cellule de délai et de la commutation de l’inverseur qui suit, pour différentes tensions "Vplage" et "Vanalog" . 144 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond Soit "Vc" le point de commutation de l’inverseur 2 qui suit la cellule de délai (figure 131). Soit "V1", un front descendant et "VDélai" la tension du nœud d’entrée de l’inverseur2. Soit "InvOut" la sortie de l’inverseur 2. La simulation (a) montre qu’à "Vanalog" =0V, il existe deux zones de fonctionnement : l’une de type exponentielle décroissante jusqu’à "Vanalog" +"|VTP|", principalement provoquée par le transistor PMOS, l’autre de type linéaire provoquée par le transistor NMOS commandé par "Vplage" . Pour avoir une loi linéaire sur la totalité de "Vanalog" . Il faut donc avoir "Vc" au moins inférieur à "|VTP|". Cette condition implique un dimensionnement très particulier de l’inverseur 2. Sur la figure (b), l’augmentation de "Vanalog" grand se traduit par une translation vers le haut de la zone linéaire. Le point fixe VC sera donc atteint d’autant plus tard que "Vanalog" est élevé. On comprend donc ici la dépendance linéaire du délai avec "Vanalog" . L’effet de "Vplage" est illustré en (c) et (d) avec une pente en zone linéaire plus abrupte qu’en (a) et (b). Nous proposons ci-après un modèle simple de notre cellule de délai : En ce qui concerne le transistor PMOS, sa grille est commandée par "Vanalog" et varie entre 0 et 1.5 V, le potentiel du drain suit avec un léger retard le potentiel de la source, ce qui entraîne une tension VDS faible. Le transistor travaille donc dans son domaine linéaire comme le montre la figure 133. On peut alors le modéliser par une résistance RON=VDS/IDS. Figure 133 : Zone de fonctionnement du PMOS sur sa caractéristique IDS fonction de VDS. En ce qui concerne le transistor NMOS, sa grille est commandée par la tension "Vplage" qui reste fixe et souvent de l’ordre de 1V, sa source est connectée à la masse et son drain au drain du PMOS. VGS est donc constant et VDS varie entre VDD et VSS. Sur la caractéristique IDS fonction de VDS, figure 134, on constate que pour VGS fixe de l’ordre de 1V, le courant IDS reste 145 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond quasiment constant quel que soit VDS. Nous appellerons ce courant I0. On peut donc modéliser ce transistor par un générateur de courant vers la masse débitant un courant constant I0. Figure 134 : Zone de fonctionnement du NMOS sur sa caractéristique IDS fonction de VDS. Le schéma de la figure 135 présente les éléments de modélisation de la cellule de délai compte tenu des considérations précédentes. RON I0 C Figure 135 : Modélisation de la cellule de délai. L’inverseur qui suit la cellule de délai est un élément clé du dispositif de part l’influence de son seuil de commutation Vc. Afin de satisfaire le critère empirique Vc≤|VTP| déduit de la figure 132-a, nous cherchons le bon rapport Wn/Wp des tailles de transistor de l’inverseur 2 en nous basant sur l’équation F39) et F40). VC = F39) 146 VDD − VTP + VTN ⋅ X 1+ X X= K N W N LP K PW P L N Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond En technologie 0.25 µm KN = 2.75 . Nous garderons la même longueur de canal pour les KP deux transistors LP = LN= 0.3 µm. On prendra pour satisfaire le critère Vc≤|VTP|, Vc=|VTP|,. Ceci donne : X = 2.75 ⋅ WN WP ce qui donne et VTP = X = VDD − VTP + VTN ⋅ X V DD − 2 VTP VTP − VTN 1+ X = 2.75 ⋅ WN WP Or en 0.25 µm VTN ≅|VTP|≅ 0.5V ; le calcul est alors impossible. Cette formule qui constitue une approximation du 1er ordre de la dépendance de VC avec le rapport WN/WP n’est donc pas applicable dans une zone ou VC est très proche de la tension de seuil. Cette formule suppose VTN et VTP indépendant de WP et WN, ce qui constitue une limitation majeure, car cette dépendance est non négligeable. On se base donc sur des simulations qui intègrent les effets secondaires grâce à la complexité du modèle utilisé. Nous changeons donc le rapport de taille des deux transistors NMOS et PMOS de l’inverseur et nous simulons avec le modèle MM9, la loi de délai en fonction de "Vanalog" en fixant "Vplage" à 1.2 Volt pour différents rapports Wn/Wp des transistors composant l’inverseur. Les résultats de simulation sont donnés figure 136. 16 14 Wn/Wp=0,5 Wn/Wp=1 Wn/Wp=5 Wn/Wp=10 Wn/Wp=20 Délai (ns) 12 10 8 6 4 2 0 0 0,2 0,4 0,6 0,8 Vanalog (V) 1 1,2 1,4 1,6 Figure 136 : Simulation de la loi de délai en fonction de "Vanalog" pour différents rapports Wn/Wp des transistors de l’inverseur de la cellule de délai. 147 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond La loi correspondant au rapport Wn/Wp=10, semble la plus linéaire de toutes, tout en gardant un rapport de taille réaliste et facilement réalisable sur silicium. Ce rapport correspond à un seuil de commutation très bas, de l’ordre de 0.56 Volt au lieu de 1.25 Volt (VDD/2) pour un inverseur équilibré en 0.25 µm. La nouvelle cellule de délai comporte désormais un inverseur spécifique, dont le rapport de taille Wn/Wp est égal à 10 (figure 137). La loi de délai est désormais linéaire sur une plage de tension "Vanalog" variant de 0.1V à 1.4V. Vanalog Wp=2µm L=0.25µm S Vers porte de transmission Wp=1.5µm D D Synchro Wn=15µm Wn=0.5µm S L=1.25µm Vplage Cellule de délai Figure 137 : Nouvelle cellule de délai en technologie 0.25 µm Afin de vérifier l’amélioration de la linéarité des lois de délai quel que soit "Vplage" , nous simulons la nouvelle cellule de délai avec le modèle MM9 (figure 138). 350 50 Vplage=0.55V Vplage=0.7V 45 300 40 250 Vplage=0.75 V 30 25 Délai (ns) Délai (ns) 35 Vplage=0.8V 20 200 Vplage=0.6V 150 100 15 10 Vplage=1.0V Vplage=0.65V 50 5 Vplage=1.5V 0 0 0 0,5 1 Vanalog (V) 1,5 "Vplage" > 0.7 V : Zoom sur les phénomènes rapides 2 0 0,5 1 Vanalog (V) 1,5 2 "Vplage" < 0.7 : Fenêtre d’observabilité maximale Figure 138 : Lois de délai en fonction de "Vanalog" simulées pour différents "Vplage" avec MM9 en 0.25 µm. D’après les résultats de simulation obtenus, la nouvelle cellule de délai semble relativement bien optimisée et fournit des lois quasi linéaires, ce qui facilitera la remise en forme des signaux mesurés. 148 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond 6.1.2 La cellule d’échantillonnage : On analyse maintenant l'influence de la largeur du canal W pour le transistor NMOS et le transistor PMOS formant la porte de transmission qui réalise l'échantillonnage (figure 139). On prendra la longueur de canal minimale (L=0.25 µm) pour des raisons de performance. Figure 139 : Schéma de la porte de transmission qui sert à échantillonner et des capacités parasites associées. On choisit toujours Wp égal à Wn pour avoir des capacités grille source CGSO et grille drain CGDO identiques pour les deux transistors, afin de compenser l'offset dû à leur commutation simultanée. Au vue de premières simulations, nous avons choisi une largeur de canal, W, de 2 µm. Une fois la porte de transmission dessinée au niveau "Layout" , nous avons pu réaliser de nouvelles simulations chez ST Micro-électronique à l’aide du simulateur ELDO qui intègre le modèle MM9. En ce qui concerne la bande passante, la simulation avec MM9 donne une valeur de 21 GHz. Afin d’étudier l’offset de mesure dû à la porte de transmission, nous simulons à partir du "layout" le fonctionnement de cette porte lorsqu’on injecte sur son entrée une rampe de tension de 100ns entre 0 et 3V et en faisant un échantillonnage toutes les 5ns (figure 140). Le résultat obtenu est présenté figure 141. 149 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond Toutes les 5ns 100/5= 20 points Sonde Rampe de tension Vers AOP 100 ns Figure 140 : Schématisation du protocole de simulation de l’offset. 3 2,5 Tension (Volts) 2 Rampe injectée sur la sonde 1,5 1 OFFSET 0,5 Sortie de la porte de transmission 0 -0,5 0 20 40 60 80 100 Temps (ns) Figure 141 : Simulation de l’offset du capteur pour différentes tensions d’entrée entre 0 et 3V. On peut constater que l’offset est fonction de la tension à mesurer. En effet, pour une tension d’entrée variant entre 0 et 1.5V, l’offset est négatif et sa valeur maximale est de 180mV. Pour une tension d’entrée variant entre 1.5 et 3V, l’offset est positif. Nous avons ensuite re-simulé cet offset en changeant la raideur du front de commande de la porte de transmission. Le temps de montée du premier front est de 0.1ns et celui du deuxième est de 1ns. Les résultats de simulations sont donnés figure 142. 150 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond 3 3 2,5 2,5 2 Rampe d'entrée 1,5 Tension (V) Tension (V) 2 1 Rampe d'entrée 1,5 1 OFFSET 0,5 0,5 OFFSET 0 0 -0,5 -0,5 0 20 40 60 80 100 0 Temps (ns) Offset important pour un temps de montée de la commande à échantillonnage de 0.1ns 20 40 60 80 100 Temps (ns) Offset quasi nul pour un temps de montée de la commande à échantillonnage de 1ns Figure 142 : Evaluation de la dépendance de l’offset du capteur avec le front de commande de la porte de transmission d’échantillonnage. D’après les simulations précédentes, l’offset du capteur est étroitement lié à la raideur du front de commande de la porte de transmission. Plus le front est lent et plus l’offset est faible. 0r en 0.25 µm les fronts de tension sont généralement, pour des inverseurs typiques, de l’ordre de 0.1ns. Nous devons donc modifier le dimensionnement des transistors commandant les grilles de la porte de transmission de manière à dégrader ces fronts. Il faut donc étudier l’influence des tensions "Vanalog" et "Vplage" sur la raideur de ce front. En effet, ce front n’est autre que le signal "Synchro" retardé par la cellule de délai. Après une série de simulations, nous pouvons conclure que pour un "Vplage" fixe, la raideur du front ne change pas quelle que soit la valeur de "Vanalog" . Ce résultat est très encourageant, car l’échantillonneur travaille avec un "Vplage" fixe et un "Vanalog" qui varie. Ceci signifie que la courbe d’offset restera identique quelle que soit la valeur de "Vanalog" . Il suffit alors, après la mesure, de rectifier par informatique l’offset pour chaque point de mesure. Par contre, la tension "Vplage" a une réelle influence. Si on fixe "Vanalog" et si on fait varier "Vplage" , on obtient des raideurs de front très différentes. La figure 143 donne les résultats de simulations. 151 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond 1,6 (90%-10%) du temps de montée (ns) 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 Vplage (V) Figure 143 : Simulation du temps de montée (90%-10%) qui commande la porte de transmission en fonction de "Vplage" . En conclusion, les simulations précédentes montrent que, pour chaque tension "Vplage" différente, le temps de montée du front de commande varie et en conséquence la courbe d’offset varie aussi. Il s’en suit qu’il faudra mesurer la courbe d’offset pour chaque tension "Vplage" que l’on utilise afin de rectifier l’écart de tension pour chaque point échantillonné. 6.1.3 Le système de sonde : Dans l’optique d’un système de mesure complet permettant une caractérisation unique de l’intégrité de signal, il devient nécessaire de multiplier le nombre de sondes. Après réflexion, un capteur à 4 sondes serait suffisant pour mener une campagne de mesure complète. Le système précédent comprenait 2 sondes multiplexées comme le montre la figure 144. Seulement, cette méthode a un inconvénient majeur : le signal à mesurer doit traverser une première porte de transmission avant d’être échantillonné par la seconde porte de transmission. La première porte constitue alors un filtre RC qui peut déformer le signal. Il convient donc de mettre en place un système à 4 sondes qui s’affranchit de ce problème. 152 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond AOP Sélection Sonde 1 Sonde 2 Figure 144 : Multiplexage des sondes sur l’ancien système de mesure. Nous replaçons donc le multiplexeur par un système de sélection en amont. Chacune des 4 sondes est connectée à sa propre porte de transmission à échantillonnage. La sélection permet d’activer 2 portes de transmission parmi 4. La sortie de la première porte est connectée au premier amplificateur et la sortie de la deuxième porte au deuxième amplificateur. Notre système comporte donc maintenant deux sorties. La figure 145 présente le schéma complet du nouveau système de mesure à échantillonnage. Syncro bis Sélection des sondes (1 et 3) ou (2 et 4) Sonde 4 Vanalog Sonde 2 Synchro Enable Vplage Sonde 1 Sonde 3 Sortie 3 ou 4 Sortie 1 ou 2 Figure 145 : Schéma du nouveau système de mesure à échantillonnage. 153 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond Si la sélection est au niveau haut, les portes de transmission 1 et 3 sont activées alors que les portes de transmission 2 et 4 sont fermées. Ainsi, le signal échantillonné sur la "sonde 1" se retrouve sur la "sortie 1 ou 2" et celui de la sonde 3 sur la "sortie 3 ou 4". Le signal "Synchro bis" servira à créer le phénomène à mesurer. Ce système doit être dupliqué sur la même puce pour réaliser différentes expérimentations. Il faut cependant limiter le nombre de plots d’entrée/sortie de la puce. Les signaux "Vanalog" , "Vplage" , "Synchro" , "VSSAOP", "VDDAOP", "Sortie 3 ou 4", "Sortie 1 ou 2" et "Sélection" sont communs pour chaque capteur. Il faut alors désactiver tous les autres capteurs lorsque l’un d’entre eux est en marche. Il faut aussi désactiver les sorties non concernées pour ne pas avoir de conflit. Le signal "Enable" joue le rôle d’arbitre en activant ou désactivant le capteur et ses sorties. Afin de mesurer des signaux légèrement supérieurs à la tension d’alimentation de la puce ou même des signaux négatifs ("ground bounce"), il est nécessaire de polariser les transistors PMOS des deux amplificateurs et des portes de transmissions à VDD+1V et les transistors NMOS de ces mêmes cellules à VSS-1V. En effet, si on désire, par exemple, mesurer un phénomène de "ground bounce" ou fluctuation de tension sur la masse, on rencontre un problème de courant de fuite au niveau de la diffusion N+ de la porte de transmission qui échantillonne (figure 146-a), car le potentiel de cette diffusion peut être inférieur au potentiel du substrat qui est à la masse. La jonction PN constituée par le substrat P d’une part et la diffusion N d’autre part, devient passante et le courant de fuite empêche l’échantillonnage. La figure 146-b présente une solution possible de ce problème. En polarisant localement le substrat à une tension négative de l’ordre de –1V, on polarise la jonction en inverse, ce qui permet d’échantillonner des tensions négatives jusqu’à environ -1,7 V. 0V Véch. < 0 P+ N+ N+ -1V Véch . < 0 P+ N+ Courant de fuite -1V 0V Substrat P (a) Problème : Courant de fuite entre le substrat et la diffusion N+ du NMOS de la porte de transmission N+ Bloquée Substrat P 0V (b) Solution envisagée : Polariser le substrat localement à –1V pour polariser la jonction PN en inverse : plus de courant de fuite. Figure 146 : Solution envisagée pour la mesure de tensions négatives avec notre système de mesure. 154 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond 6.1.4 Un nouveau circuit de calibration pour le délai : Un nouveau système de calibration est ajouté sur la puce. Il permet de comparer la loi de délai obtenue avec celle déduite de l’oscillateur en anneau utilisé jusqu'à présent. Ce système, présenté figure 147, comporte un oscillateur en anneau contrôlé en fréquence par un transistor NMOS, un diviseur de fréquence connecté à un plot de sortie de la puce et un capteur à échantillonnage. Alim Alim + Vplage Vanalog Capteur Données échantillonnées Synchro Fréquence divisée par 64 Sonde Variation de fréquence Diviseur de fréquences Délai Figure 147 : Nouveau circuit de calibration de la loi de délai en fonction de "Vanalog" et "Vplage" . Le signal "Synchro" active l’oscillateur. La tension de grille de NMOS, "Variation de fréquence", permet de changer la fréquence d’oscillation. Une fois positionné sur la fréquence la plus basse possible, par le biais du diviseur de fréquence connecté à un oscilloscope, on génère un front montant sur l’entrée "Synchro". Ce front est retardé par deux inverseurs avant de devenir la commande d’échantillonnage du capteur. Ce retard permet à l’oscillateur de se stabiliser avant que le capteur ne commence sa mesure. On fixe alors "Vplage" puis on relance le front "Synchro" pour différentes valeurs de "Vanalog", afin d’échantillonner le plus grand nombre de points de l’oscillation. Connaissant la fréquence de la sinusoïde grâce au diviseur de fréquence, on retrouve la loi de délai du capteur permettant de retrouver cette oscillation le plus proprement possible. Cette méthode permet aussi d’étudier le comportement du système à échantillonnage lors de la mesure de signaux haute fréquence en agissant sur la fréquence d’oscillation de l’oscillateur. 155 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond 6.2 – Caractérisation de l’intégrité du signal. Le but de l’expérimentation suivante est de réunir en un seul motif la mesure des divers phénomènes qui caractérisent l’intégrité du signal en submicronique profond. Nous avons donc choisi de pouvoir agresser la piste victime par une ou plusieurs pistes coupables. Nous avons implémenté 5 pistes, 4 coupables et une victime disposées comme l’indique la figure 148. Toutes les pistes sont contrôlées séparément de façon à recréer le plus de configurations possibles. Le système de contrôle des pistes doit pouvoir activer ou désactiver n’importe quelle piste et générer des fronts montants ou descendants synchronisés ou pas dans le temps. Sortie 1 Synchro Capteur 4 sondes Sortie 2 Agresseur 1 Contrôle des pistes métalliques Agresseur 2 Victrime Agresseur 3 Agresseur 4 Figure 148 : Configuration principale du motif de caractérisation de l’intégrité du signal. En ce qui concerne la mesure du couplage diaphonique simple, on doit polariser la victime à un potentiel fixe et générer un front sur un ou plusieurs agresseurs. La configuration à 5 lignes permet de multiplier les expériences : il est , par exemple, possible de mesurer l’effet de l’agresseur 1 sur la victime en rajoutant un écran entre les deux (agresseur 2). Dans le cas du délai induit par couplage, il faut générer un front sur la victime et le synchroniser avec ceux des agresseurs. Il est donc nécessaire de contrôler parfaitement les fronts injectés sur les diverses pistes. Nous utilisons la même cellule de délai que pour l’échantillonneur afin de simplifier la mise en œuvre de tout le système. La cellule de délai de la victime est en réalité figée au délai minimum et ce délai ne peut être changé. Elle sert donc non pas de système de décalage temporel, mais elle permet d'introduire exactement le même délai minimum que sur les pistes coupables afin de bien synchroniser les signaux. 156 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond En ce qui concerne l’étude de la propagation du signal, une seule piste doit être activée. Les autres pistes sont portées à un potentiel fixe pour ne pas créer de perturbations par couplage diaphonique. Le système de contrôle de la victime et des agresseurs doit donc pouvoir gérer chaque piste indépendamment. Seulement l’ensemble capteur et système de contrôle ne doit pas utiliser un nombre trop important de plots d’entrée/sortie. La figure 149 donne le schéma complet du système de contrôle sans le capteur de mesure et ses 4 sondes. Les tensions d’entrée soulignées sont des tensions analogiques. Raideur de fronts agresseurs Agresseur 1 Sens des fronts agresseurs Activation de l’agresseur 1 Vanalog : délai agresseurs Vplage : délai agresseurs Synchro : capteur + pistes Cellule de délai Agresseur 2 Activation de l’agresseur 2 Raideur du front victime Sens du front victime Activation de la victime Victime Cellule de délai Activation de l’agresseur 3 Agresseur 3 Activation de l’agresseur 4 Agresseur 4 Figure 149 : Schéma complet du système de contrôle des pistes métalliques. Chaque piste métallique est contrôlée par 4 signaux d’entrée qui commandent une porte ET, une porte XOR et un "buffer". La porte ET transmet le signal "Synchro" si son entrée "Activation …" est au niveau haut. La porte XOR laisse passer le signal "Synchro" ou son inverse suivant le niveau du signal "Sens du front". Le "buffer" connecté en début de piste permet de régler la raideur du front qui se propage sur cette piste. Les deux cellules de délai, identiques à celle du système à échantillonnage, permettent de décaler dans le temps les fronts coupables et le front victime. 157 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond La figure 150 présente le "layout" complet, en 0.25 µm, du motif de caractérisation de l’intégrité de signal. On reconnaît le système à échantillonnage à gauche, le début et la fin des 5 pistes métalliques à droite et le système de contrôle des pistes au dessous. Ce circuit sera dupliqué un certain nombre de fois, avec des pistes de longueurs et de niveaux métalliques différents. Le détail des motifs implémentés en 0.25 µm est donné en annexe. Figure 150: "Layout" du circuit: capteur de mesure et système de contrôle des pistes. Le circuit BLUE a été transféré en fonderie fin juillet 1998. Son retour étant prévu en fin d’année, nous ne disposons pas encore de mesure en vue de caractérisation de l’intégrité de signal en technologie submicronique profonde (0.25 µm). 158 Chapitre 6 : Mesure de l’intégrité du signal en submicronique profond 6.3 – Transfert industriel et perspectives. Notre méthodologie dont les avantages sont son faible coût, sa facilité de mise en œuvre, son faible encombrement et son entière intégrabilité sur silicium, a suscité l'intérêt de plusieurs industriels, initialement MATRA-MHS et ATMEL-ES2, puis récemment ST-Microelectronics, SIEMENS et MOTOROLA. Nous avons centré nos efforts sur l’exportabilité de notre méthode, sur son adaptation aux technologies des différents fondeurs et surtout au cahier des charges des expérimentations visées. Avec ST-Microelectronics, dans le cadre du projet MEDEA A-408 "EMC Workbench" coordonné par MATRA Toulouse, nous avons spécifié, conçu et caractérisé la puce DEEP en 0.35 µm, ce qui représentait un saut technologique très important par rapport aux technologies proposées par le biais du CMP. Le "kit de design" , les modèles et les simulateurs sous CADENCE n'étaient pas disponibles. Nous avons donc consenti de nombreux efforts, effectué plusieurs déplacements et participé à de nombreuses réunions de travail (règle de dessin, modèles submicroniques, compréhension des phénomènes parasites à étudier et adaptation des "design" au cahier des charges. Nous avons implémenté dans Microwind le modèle MM9 de Philips (annexe 1) et participé à l'évolution du logiciel vers le submicronique (5 niveaux de métaux, modèles RC, analyseur paramétrique). En Juillet 1998, une nouvelle expérience de transfert industriel chez Siemens a été menée avec succès. Ce transfert a demandé plusieurs déplacements, courriers, etc… afin de bien s’entendre sur le cahier des charges, d’expliquer soigneusement la méthode et de comparer nos résultats de simulations. Cette expérience intéressante a montré qu’il était nécessaire de mettre en place un document spécifique au transfert industriel, comportant outre les explications de la méthode, les précautions à prendre lors de la conception du circuit, du choix de boîtier, et de la réalisation du banc de test. Nous détaillons en annexe 4 ces recommandations. Notre objectif est à terme de proposer notre méthode de mesure au comité normatif de l’IEC, traitant de la CEM. Pour cela, nous avons rédigé une proposition de norme qui sera soumise en premier lieu au groupe français de l’UTE chargé de la normalisation des méthodes de mesure CEM composant (UTE\CEF47). D’autre part, MOTOROLA va tester notre méthode en vue de la caractérisation de l’intégrité du signal en 0.15 µm en 1999. 159 Conclusion 160 Conclusion C CO ON NC CL LU US SIIO ON N L’intégrité du signal devient une des préoccupations principales dans la mise au point de technologies de fabrication de circuits intégrés submicroniques. En effet, l’augmentation des vitesses de fonctionnement, la densité d’interconnexion croissante, et la multiplication des niveaux d'interconnexion, sont à l’origine de nombreux phénomènes parasites pouvant provoquer des dysfonctionnements dans les circuits intégrés. Les outils de caractérisation dynamique atteignant leur limite, notre travail a consisté à intégrer directement sur puce un système de mesure de phénomènes parasites. La réalisation d'un premier prototype intégrant un capteur à échantillonnage a été conduite avec succès en technologie 1.0 µm. Chaque bloc fonctionnel a fait l'objet d'une attention particulière afin d’optimiser le système de mesure. Nous avons alors étudié les modèles de transistors MOS permettant de modéliser le plus fidèlement possible le comportement analogique de la cellule de délai, de la cellule d'échantillonnage et de l'amplificateur opérationnel. Nous nous sommes ensuite penchés sur la modélisation des interconnexions et sa validité en submicronique profond. L’adaptation de notre système de mesure aux technologies submicroniques (0.8µm, 0.35µm et 0.25µm) et aux requêtes des industriels partenaires, a conduit au développement d'une méthode de caractérisation de l'intégrité du signal, performante, peu encombrante et de faible coût de mise en œuvre. Afin de réduire le nombre d’expérimentations, nous avons mis au point un motif générique incluant à la fois la caractérisation de la propagation du signal, du couplage diaphonique et du délai par diaphonie. Le système de mesure a aussi été appliqué avec succès à la mesure des fluctuations de tension d'alimentation internes à la puce. Une proposition de norme dans le cadre de la CEM des composants est en cours d'élaboration au niveau national, détaillant le principe de mise en œuvre, les compromis tels que précision/bande passante, les précautions d'implémentation sur puce en vue du transfert industriel de notre méthode. Ce travail devra être complété par une confrontation des résultats de mesure avec des méthodes hyperfréquences, une optimisation plus poussée des différents blocs permettant d'obtenir une qualité de mesure toujours plus grande et une simplification des procédures de caractérisation, notamment par une approche intégrée ou par une approche statistique. 161 Conclusion De nouvelles applications pourraient être envisagées, telles que la caractérisation de la propagation de puce à puce, la caractérisation du couplage sur une antenne intégrée en mode rayonné, et la caractérisation du boîtier. 162 Glossaire. G GLLO OS SS SA AIIR RE E MOS Abréviation de Métal - Oxyde - Semiconducteur, désignant le transistor élémentaire. Le MOS existe en deux versions: l'un à canal N, l'autre canal P. LITHOGRAVURE La plus petite dimension des motifs dessinés. Cette dimension est identifiable à la distance entre drain et source du transistor. On l’assimile aussi à la "technologie". Ainsi le Pentium II est fabriqué en "technologie" 0.25µm, soit une lithogravure de 0.25µm environ. CMOS Complementary - Metal - Oxide - Semi-conductor. C'est le nom de la technologie utilisant des transistors MOS de canal N et de canal P. VDD Alimentation. Sa valeur typique est 5V en technologie supérieure à 0.5 µm, 3V en 0.35µm, 2.5V en 0.25 µm. VDD ne cesse de décroître avec l’évolution de la technologie. VSS Masse. Sa valeur est 0V. Niveau Haut Niveau logique considéré comme "1". Il s'agit en logique CMOS d'une tension nettement supérieure à VDD/2. Niveau Bas Niveau logique considéré comme "0". Il s’agit en logique CMOS d'une tension nettement inférieure à VDD/2. 163 Glossaire. Piste coupable Piste générant un phénomène parasite. Piste victime Piste subissant un phénomène parasite. Propagation Terme incluant divers phénomènes retardant et déformant la transmission d’une information logique sur une interconnexion du circuit intégré. Une puce en 1998 intègre en moyenne 1KM d’interconnexions. Diaphonie Effet de couplage par proximité, lié à l’augmentation des surfaces en regard des interconnexions. La commutation d’un signal peut entraîner la commutation d’un autre par diaphonie dans certains cas rares mais très dangereux. Délai par diaphonie Retard de propagation d’un signal lié à la commutation simultanée d’un fil voisin proche, couplé par diaphonie. Ce retard peut atteindre rapidement 100% du retard nominal, et donc compromettre le fonctionnement du circuit. Di/dt Plutôt que le courant consommé, c’est sa variation qui est préoccupante en intégrité du signal, liée à la perte possible de tension dans les inductances présentes notamment dans les boîtiers. Un fort di/dt dans un fil d’alimentation crée des fluctuations, émet des parasites, déclenche des niveaux intempestifs ou compromet la synchronisation du circuit. CEM Compatibilité Electromagnétique. La CEM s’occupe depuis peu de temps de l’aspect composant, notamment au niveau des méthodes de mesures et techniques visant à améliorer la compatibilité des puces avec leur environnement, en terme de puissance parasite rayonnée et bruit toléré. Bonding Fil reliant la puce au boîtier. Ces fils sont en majeure partie fabriqués en fil d’or soudés d’une part au plot d’entrée sortie de la puce et d’autre part aux pistes du boîtier. Ces fils ont une composante fortement inductive et faiblement capacitive, et sont une source très importante de fluctuation de tension lors de fortes variations de consommation de courant sur la puce. 164 Glossaire. Low K Technique visant à réduire les effets de couplage diaphonique latéraux en remplaçant le diélectrique "naturel" SiO2 par un diélectrique de permittivité relative plus faible permettant de conserver le même espacement entre pistes. sub-micronique profond Lithogravure inférieure à 0.5 µm. Les générations 0.35 µm (1996), 0.25µm (1998) et 0.18 µm (1999) en font partie. MM9 MOS model 9. Un modèle très performant développé dans les années 1990 par Philips. Longtemps confidentiel, il s’est imposé comme standard de base chez ST, Siemens et Philips mais tarde à acquérir le statut de standard mondial, face à son rival le modèle BSIM3 de Berkeley. Extraction de paramètres Consiste à ajuster les différents paramètres d’un modèle mathématique, afin que les caractéristiques simulées soit le plus proche de la mesure. Ground-bounce Fluctuation de tension de masse. Ce phénomène est principalement la cause d’un appel de courant sur la masse de la puce, qui se traduit par une perte de tension dans les inductances de boîtier et a pour conséquence de faire fluctuer la masse de la puce autour de 100 MHz par rapport à la masse extérieure. Cette fluctuation est une des causes majeures d’émission de parasites. SOI Silicon on Insulator. Le problème est de savoir quand l’industrie micro-électronique va basculer d’une technologie silicium sur substrat à celle sur isolant. Les avantages sont alléchants : 200% de gain en rapidité, 150% de gain en surface, mais il faut tout revoir : les modèles, les techniques de dessin, le procédé de fabrication. Front-End La mise au point et fabrication du transistor MOS. Autrefois considérées comme la partie noble. 165 Glossaire. Back-End 166 La mise au point et fabrication des interconnexions. Autrefois considérées comme anecdotique, elle sont la source de toutes les peines et de toutes les attentions. Glossaire. U UNNIITTEESS EETT C CO ON NS ST TA AN NT TE ES SU USSUUEELLLLEESS Valeur Nom Notation 1012 Terra T 109 Giga G 106 Méga MEG 103 Kilo K 10-3 Milli M 10-6 Micro U 10-9 Nano N 10-12 Pico P 10-15 Femto F 10-18 Atto A 100 Nom ε0 Valeur 8.85 e -14 Farad/cm εr SiO2 3.9 - 4.2 Description Permittivité du vide Permittivité diélectrique relative du SiO2 εr Si 11.8 Permittivité diélectrique silicium εr Epoxy 5.0 Permittivité diélectrique de l’époxy εr céramique 12 k 1.381e-23 J/°K q 1.6e-19 Coulomb µn 600 V.cm-2 Mobilité de l’électron dans le silicium µp 270 V.cm-2 Mobilité du trou dans le silicium 106 Permittivité diélectrique relative d’un boîtier céramique γal 36.5 ρ al 0.0277 Ω.µm γ cu 58 106 S/m S/m Constante de bolztman Charge de l’électron Conductivité de l’aluminium Résistivité de l’aluminium Conductivité électrique du cuivre ρ cu 0.0172 Ω.µm Résistivité du cuivre ρ tungstène (W) 0.0530 Ω.µm Résistivité du tungstène ρ or (Ag) 0.0220 Ω.µm Résistivité de l’or µ0 1.257e-6 H/m Perméabilité du vide T 300°K (27°C) Température standard d’opération 167 ANNEXE 1 168 ANNEXE 1 A ANNNNEEX XE E1 1 :: L LEE M MO OD DE EL LE ED DE EM MO OS S NNIIVVEEAAUU 9 9D DE E P PH HIIL LIIP PS S ((M MM M9 9)) Particularité du modèle Le MOS modèle 9 (couramment appelé MM9) a été créé pour la simulation des circuits submicroniques, avec un accent sur les applications analogiques. Ce modèle donne une description complète de toutes les quantités relatives aux transistors MOS telles que le courant de nœuds, les quantités de charges, la densité spectrale des bruits d’alimentation, les faibles courants d’avalanche, etc. Toutes les équations sont basées sur les approximations d’un canal progressif, avec une correction du 1er ordre pour les petites tailles. Pour le calcul de toutes les quantités du modèle, les équations de densité de porteurs et du champ électrique sont inchangées. La continuité de la dérivé du courant et des charges est un point clé de ce modèle. En particulier la description des transitions de faible à forte inversion ainsi que du mode linéaire à saturé, ont été traitées avec soin. Le modèle 9 compte 18 paramètres permettant de décrire précisément un transistor MOS seul. Ce transistor est appelé transistor intrinsèque. Les charges de jonction, courants de fuite et capacités d’interconnexion ne sont pas calculés. Pour l’implémentation dans un simulateur électrique, le MOS modèle 9 peut être séparé en plusieurs parties indépendantes : Le coeur de MM9 : Il décrit le comportement d’un transistor unique. Le système est considéré comme symétrique, on peut inter-changer le drain et la source sans modifier les propriétés électriques. La dénomination "drain" "source" dépend de la tension appliquée. Pour un NMOS le coté porté au potentiel le plus haut est appelé le drain. Les opérations préliminaires : 169 ANNEXE 1 Les paramètres apparaissant dans les équations sont appelés les paramètres réels. Ils peuvent être déterminés par des mesures électriques. Etant donné qu’ils dépendent souvent de la géométrie et de la température, on rajoute un ensemble de paramètres de référence pour une température et une taille données. Par certaines règles de transformation appliquées aux paramètres de références, on obtient les paramètres réels pour n’importe quel transistor dans des conditions non référencées. Les dépendances en fonction de la longueur et largeur du canal ainsi qu’en fonction de la température sont prises en compte. La procédure de limitation : Pour des géométries et des températures peu usuelles, les règles peuvent générer des paramètres n’ayant aucune réalité physique ou induisant des impossibilités de calcul numérique. Tous les paramètres sont donc limités afin d’éviter ces problèmes après les opérations préliminaires. Les équations de courant : Elles se composent d’équations de courant de canal et de courant de substrat. La détermination du courant de canal nécessite préalablement le calcul de la tension de seuil, de la conductivité du canal et du courant sous le seuil. Dans MM9, le phénomène d’avalanche est modélisé : à cause des très petites dimensions, des champs électriques très importants apparaissent, en particulier au voisinage du drain. La barrière de potentiel ( responsable du courant de canal ) atteint une telle énergie qu’elle crée des paires électrons/trous. Pour le NMOS, ces électrons supplémentaires contribuent au courant de canal et les trous au courant de substrat. Les équations de charges : Elles sont utilisées pour le calcul des charges QD, QG, QS, QB. Les équations du modèle MM9 Equations de base du courant IDS en mode linéaire : I DS = β ⋅ G3 ⋅ 1 + δ1 2 VGT 3 ⋅VDS 1 − ⋅V 2 DS 1 {1 + θ ⋅V 1 170 GT 1 } + θ2 ⋅ (U S − U S 0 ) ⋅ (1 + θ3 ⋅VDS 1 ) ANNEXE 1 −VDS ς 1 ⋅ 1 − e φT + G1 ⋅ G2 G3 = 1 + G1 ς1 V − VDS 1 G2 = 1 + α ⋅ ln 1 + DS VP VDS 1 = hyp5 (VDS ;VDSS 1 ⋅ ε 3 ) ε3 = 0.3 ⋅ VDSS 1 = δ1 = VDSS 1 1 + VDSS 1 VT 3 ⋅ 1 + δ1 2 2 ⋅ θ3 ⋅ VGT 3 1+ 1+ 1 + δ1 2 ( k0 − k ) ⋅VSBX 0.3 ⋅ k + 2 2 US VSBX + (01 . ⋅ VGT 1 + VSB ) VGT 3 = 2 ⋅ m ⋅ φT ⋅ ln(1 + G1 ) G1 = e VGT 2 2⋅m⋅φT U m = 1 + m0 ⋅ S 0 U S1 ηm VGT 2 = VGS − VT 2 VT 2 = VT 1 + ∆VT 1 ∆VT 1 = −γ 0 ⋅ VGTX = 2 2 VGTX VGT 1 ηDS V ⋅ − γ ⋅ ⋅ VDS DS 1 2 2 2 2 VGTX + VGT 1 VGTX + VGT 1 2 2 VGS − VT 1 VGT 1 = 0 si VGS ≥ VT 1 si VGS p VT 1 171 ANNEXE 1 U γ 0 = γ 00 ⋅ S 1 US0 U S1 = ηγ si U S ≤ U ST si U S p U ST US U ST VT1 = VT 0 + ∆VT 0 ∆VT 0 k 0 ⋅ (U S − U S 0 ) si U S p U SX 2 k 2 = k 2 2 1 − k ⋅ k 0 ⋅ U SX − k 0 ⋅ U S 0 + k ⋅ U S − 1 − k ⋅ U SX 0 0 U SX = VSBX + φB U ST = VSBT + φB U S 0 = φB U S = VSB + φB Les dépendances avec la température et la géométrie du transistor ~ W β=β ⋅ E LE T ~ β = βSQ ⋅ KR TKD ηβ TKD = T0 + TA TKR = T0 + TR L E = L + ∆L PS − 2 ⋅ ∆Loverlap WE = W + ∆WOD − 2 ⋅ ∆Wnarrow 172 ANNEXE 1 L+∆LPS Grille Source Drain LE ∆Loverlap ∆Loverlap ∆Wnarrow W+∆WOD Drain Source WE ∆Wnarrow Géométrie du transistor pour la modélisation. 1 1 1 1 1 1 ~ ⋅S ⋅ S L ;VTO + 2 − 2 ⋅ S L 2;VTO + − VTO = VTO + − L E L ER WE WER W ;VTO LE LER ~ VTO = VTOR + (TKD − TKR ) ⋅ ST ;VTO 1 1 − k O = k OR + LE LER 1 1 ⋅ S L ;kO + − WE WER ⋅ SW ;kO 1 1 1 1 ⋅ S L; k + ⋅S k = kR + − − LE LER WE WER W ; k φB = φBR + ( TKD − TKR ) ⋅ S T ;φ B φT = k B ⋅ TKD q S T ;φB = φBR − 113 . − 2.5 ⋅ 10 −4 ⋅ TKR 300 1 1 1 1 ⋅ S L;VSBX + ⋅S VSBX = VSBXR + − − LE LER WE WER W ;VSBX 1 1 1 ~ 1 ⋅ S L ;θ1 + ⋅S θ1 = θ1 + − − LE LER WE WER W ;θ1 173 ANNEXE 1 1 1 1 ~ 1 θ2 = θ2 + − − ⋅ S L;θ2 + ⋅ SW ;θ2 LE LER WE WER 1 1 1 ~ 1 θ3 = θ3 + − − ⋅ S L ;θ3 + ⋅ SW ;θ3 LE LER WE WER ~ θ1 = θ1R + (TKD − TKR ) ⋅ S T ;θ1 ; R ~ θ2 = θ2 R + (TKD − TKR ) ⋅ S T ;θ2 ; R ~ θ3 = θ3R + (TKD − TKR ) ⋅ S T ;θ3 ; R S L ;θ1 = S L;θ1 ; R + (TKD − TKR ) ⋅ S T ; L ;θ1 S L ;θ2 = S L ;θ2 ; R + (TKD − TKR ) ⋅ S T ; L;θ2 S L ;θ3 = S L;θ3 ; R + (TKD − TKR ) ⋅ S T ; L;θ3 1 1 1 1 γ 1 = γ 1R + − − ⋅ S L;λ1 + ⋅ SW ;λ1 LE LER WE WER 1 1 1 1 α = α R + ηα − ηα ⋅ S L ;α + − ⋅ SW ;α LER LE WE WER VP = VPR ⋅ LE LER ηDS = ηDSR ηγ = ηγR ηm = ηmR 1 1 γ OO = γ OOR + 2 − 2 ⋅ S L ;γ OO L E L ER 1 1 ς1 = ς1R + ης − ης ⋅ S L ;ς1 LER LE 174 ANNEXE 1 ~ + 1 − mO = m O L E 1 LER ⋅ S L ;m O ~ = m + (T − T ) ⋅ S m O OR KD KR T ; mO 1 1 VSBT = VSBTR + − ⋅ S L ;VSBT LE LER Equations de base du courant IDavl sous le seuil : I Davl − a2 I ⋅ a ⋅ eVDS −VDSA = DS 1 0 si VDS ≤ VDSA VDS f VDSA VDSA = a 3 ⋅ VDSS 1 Les dépendances en fonction de la température et de la géométrie 1 1 1 1 a1 = a~1 + − − ⋅ S L;a1 + ⋅ SW ;a1 LE LER WE WER 1 1 1 1 ⋅ S L ; a2 + ⋅S a2 = a2 R + − − LE LER WE WER W ;a2 1 1 1 1 a3 = a 3R + − − ⋅ S L ; a3 + ⋅ SW ;a 3 L E L ER WE WER a~1 = a1R + (TKD − TKR ) ⋅ S T ;a1 175 ANNEXE 2 176 ANNEXE 2 A ANNNNEEX XE E2 2 :: D DEESSCCR RIIP PT TIIO ON ND DU UP PR RE EM MIIE ER RB BA AN NC CD DE E T TE ES ST T Pour contrôler le banc de test, nous utilisons la carte CESAR développée au DGEI à l'INSA, pilotée par PC au moyen de routines en langage C et en DELPHI. Les caractéristiques de la carte (photographie a) sont les suivantes: Ÿ 2 générateurs de tension indépendants [-10V, +10V] Précision inférieure au mV Bruit mesuré au niveau du boîtier de test: ± 5mV Ÿ 4 mesures de tension multiplexées [-10V, +10V] Précision inférieure au mV Répétabilité de l'ordre du mV Ÿ 8 sorties logiques CMOS Temps de montée: 5ns (a) Photographie de la carte d'acquisition CESAR (b) Photographie du banc de test Photographies du banc de test et de la carte d'acquisition utilisés pour la mise en œuvre du système de mesure. Sur la photographie (b), on voit la nappe de connecteurs blindés reliant le boîtier de test à la carte PC permettant de protéger les entrées/sorties analogiques. La puce est montée sur un 177 ANNEXE 2 support DIL40 et connectée aux alimentations VSS et VDD et aux entrées/sorties analogiques ou logiques par le biais de petits fils à picots non blindés. L'avantage de ce type de montage est la versatilité du support permettant de mener un grand nombre d'expériences sur des puces différentes avec un même support de test. L'inconvénient majeur est le rôle inductif des fils à picots qui introduisent à haute fréquence des fluctuations de tension du boîtier. Les mesures statiques ne sont en revanche pas affectées par cette limitation. 178 ANNEXE 3 A ANNNNEEX XE E3 3 :: R RAAPPPPO OR RT TD DE EC CO ON NC CE EP PT TIIO ON ND DE EL LA A P PU UC CE EB BL LU UE E ((0 0..2 25 5 µµm m)) Nom de la puce : BLUE Date d’envoie : 15 Juillet 1998 Fondeur : SGS THOMSON HCMOS6 Attendue: Fin 1998 10 puces montées sur boitier JLCC-48 10 puces nues Concepteurs: Sonia Delmas ([email protected]) Fabrice Caignet ([email protected]) Etienne Sicard ([email protected]) Support financier : Buts : Projet MEDEA A-408 Etude des modèles de MOS Caractérisation d’interconnexion: ( Couplage, propagation di/dt ) 179 ANNEXE 3 Liste des motifs : Motifs de base : Nom Détails Pads Description BlueNmos4 single MOS 10x10, 10x0.25, 1*0.25, 1*10 Interne 1ère Batterie de transistors NMOS BlueNMOSX BluePmos4 BluePMOSX BlueCapa single MOS 5x10, 10x5, 10*0.5, 100*0.25 single MOS 10x10, 10x0.25, 1*0.25, 1*10 single MOS 5x10, 10x5, 10*0.5, 100*0.25 25x25 oxyde capa (40*40µm) Interne 2ème Batterie de transistors NMOS (40*40µm) Interne 1ère Batterie de transistors PMOS (40*40µm) Interne 2ème Batterie de transistors PMOS (40*40µm) Interne Extraction de TOX (40*40µm) blueDiode FRANCK 25x25 N+/P- and P+/Ndiodes Mos en Paramétre [S] Interne Extraction des capacités de jonctions (40*40µm) Interne Analyse de bruit sur 6 Motifs de transistors (80*80µm) M_open , M_short, M_n10025, M_n1004, M_n1006, M_n1008 blueDtFast Métal 3 Externe Validation de l’oscillateur. Distance minimale blueDtMedium Métal 3 Externe Oscillateur sur une ligne de 300µm. blueDtSlow Métal 3 Externe Oscillateur sur une ligne de 1000µm. Externe Caractérisation du capteur complet. BLUE_4s-ext ( capteur_4s directement sur plot externe). blueCali calibration time vs. volt of INDY3 Externe 1er Circuit de calibration du délai blueCaliOsc calibration time vs. volt of INDY3 Externe 2ème Circuit de calibration du délai Interne Transistor NMOS de 120*0.25µm BLUE_N_BIG (40*40µm) BLUE_P_BIG Interne (40*40µm) 180 Transistor PMOS de 120*0.25µm ANNEXE 3 Motifs d’analyse de ligne : Le code utilisé est le suivant : "BlueCom3_L5_S1" pour les motifs de commutation et de Crosstalk: Blue: Nom de la puce. Com3: Motif commun, pistes en métal de niveau 3. L5: Longueur des pistes (ici 5mm) S1: Espacement entre les pistes (ici 1 "pitch") Le code utilise pour les fluctuations d’alimentation est : "BlueFluct60_L03" : Blue: Nom de la puce. Fluct60: Mesure de la fluctuation d’alimentation, niveau métallique 6. L03: Longueur des pistes (ici 0.3mm) Nom Détails Pads Description BlueCom3_L03_S1 Metal3 sur M2/M4, espacement =1pitch externe Métal 3 sur un grillage de m2, m4 BlueCom3_L1_S1 Espacement minimum, picth =1 BlueCom3_L3_S1 4 configurations de longueur 0.5mm, 1mm, 3mm et 10mm BlueCom3_L10_S1 BlueCom3_L3_S2 Métal3 sur M2/M4, BlueCom3_L3_S4 Longueur = 3mm externe Longueur de ligne fixe = 3mm BlueCom3_L3_S8 4 configurations d’espacement, picth =1, 2, 4 et 8 BlueComCplex1 Métal 2 vers 6 BlueComCplex2 Métal 6 vers 2 BlueFluct60_L03 Métal 6 sur substrat BlueFluct60_L1 BlueFluct60_L3 Métal 3 sur un grillage de m2, m4 externe Interconnexion complexe faisant intervenir des changements de niveaux, en montant (motif 1) puis en descendant (motif 2). externe Fluctuation d’alimentation sur substrat. 3 configurations de longueur 0.3mm, 1mm et 3mm (largeur de piste = 1.6µm) 181 ANNEXE 3 Motifs d’analyse de lignes paramètres [S] : Deux types de motifs sont implémentés pour comparer les résultats obtenus par la méthode de mesure de paramètres [S] et les résultats que nous donne le capteur INDY. Pour cela, les mêmes motifs sont déclinés sur plots sous pointe et connectés directement au capteur (externe). Le code utilisé est le suivant : "S_m3_xxx" pour les motifs de ligne seule. S: Paramètres S. m3: Métal de niveau 3. xxx: Configuration (plan de masse, grille, ..) Le code utilisé pour les lignes couplées est : "S_XT_m3_xxx" S: Paramètres S. XT: Configuration de couplage. m3: Métal de niveau 3. xxx: Configuration (plan de masse, grille, ..) Nom Détails Pads Description S_m3_masse Métal 3 sur plan de masse sur grille métallique. interne Ligne de métal 3 seule pour 2 configurations avec pour chacun, 2 longueurs testées par motif (L = 0.3mm, L = 1mm) Métal 3 sur plan de masse sur grille métallique interne 2 lignes de métal 3 couplées pour 2 configurations avec pour chacun 2 longueurs testées : L = 0.3mm pour le motif de base S_m3_grid S_XT_m3_masse S_XT_m3_masse2 S_XT_m3_grid L = 1mm pour le motif "1". S_XT_m3_grid2 S_m 3_cali Calibration interne Calibration des motifs de Crosstalk métal 3 M 3_masse Métal 3 sur plan de masse sur grille métallique connectée au capteur seul. externe Ligne de métal 3 seule pour 2 configurations avec pour chacune 2 longueurs testées : M 3_masse1 M 3_grid L = 0.3mm pour le motif de base L = 1mm pour le motif "1". M3_grid1 XT_M3_masse XT_M 3_masse1 XT_M 3_grid XT_M3_grid1 182 Métal 3 couplé, sur plan de masse sur grille connectée au capteur seul. externe 2 lignes de métal 3 couplées pour 2 configurations avec pour chacune 2 longueurs testées : L = 0.3mm pour le motif de base L = 1mm pour le motif "1" . ANNEXE 3 Liste des plots d’Entrée / Sortie Motif de contrôle des lignes Tous les motifs de mesure de lignes sont connectés au capteur_4s, 2s ou 1s, ainsi qu’au motif de contrôle des lignes. Il faut donc prévoir 12 plots communs et un "ENABLE" par motif. La liste de ces signaux est présentée ci-dessous. Signal I/O Définition Activation agresseur 1 In Logique Activation de la ligne agresseur n°1 : VDD Activation agresseur 2 In Logique Activation de la ligne agresseur n°2 : VDD Activation agresseur 3 In Logique Activation de la ligne agresseur n°3 : VDD Activation agresseur 4 In Logique Activation de la ligne agresseur n°4 : VDD Sens front agresseur In Logique Choix du front actif sur les 4 lignes agresseurs Raideur front agresseur In Analogique RESET In Logique Mise à " 0 " de la bascule RS de sortie de la victime. Sens front victime In Logique Choix du front actif sur la ligne Victime Description (Front = 1 ⇒ Front montant) Contrôle de la pente des signaux agresseurs (Front = 1 ⇒ Front montant) Raideur front victime In Analogique Contrôle de la pente de la victime Activation victime In Logique "Vplage" 2 In Analogique Contrôle de la cellule de délai des agresseurs. "Vanalog" 2 In Analogique Contrôle de la cellule de délai des agresseurs. Activation de la ligne Victime : VDD 183 ANNEXE 3 Liste des entrées/sorties du capteur. Plusieurs précautions sont à prendre au moment de l’implémentation de ce motif : Toutes les tensions de contrôle de type analogique devront être protégées de façon à ne pas subir de fluctuation venant d’autres parties du circuit. Les contrôles de tension logique du type "ENABLE", "Sens…" ou "Activation… " sont actifs au niveau haut. Dans le cas où ceux-ci ne seraient pas électriquement connectés, il faudrait prévoir un plot de type Pull-down, afin de les forcer au niveau bas. Le capteur est alimenté par des tensions supérieures à Vdd (3.3V) ou inférieures à Vss (-1V). Capteur seul (9 plots) : Signal I/O Définition Enable In Logique Activation d’un capteur et d’un motif d’intégrité parmi n " Synchro" In Logique Top de " Synchro" du départ de la mesure. Sélection des sondes In Logique Sélection du début ou de la fin de la ligne (Sel=0 ⇒ début). "Vplage" In analogique Contrôle de la cellule de délai du capteur. "Vanalog" In analogique Contrôle de la cellule de délai du capteur. Vdd_AOP Vdd Vdd Tension d’alimentation de l’ampli-Op du capteur (3 – 3.3V) Vss_AOP Vss Vss Tension d’alimentation de l’ampli-Op du capteur (-0.6V) Sortie 1 ou 2 Out analogique Résultat de la sonde 1 ou 2 suivant la commande Sélection. Sortie 3 ou 4 Out analogique Résultat de la sonde 3 ou 4 suivant la commande Sélection. 184 Description ANNEXE 3 Motifs de calibration (15 plots) : name Nom des plots Définition I/O BLUE_4s Enable-4s Logique In (5 plots) S1 Out Sonde 1 du capteur S2 Out Sonde 2 du capteur S3 Out Sonde 3 du capteur Out Sonde 4 du capteur S4 BLUECALI Enable-CALI Logique In (2 plots) OSC-OUT Analogique Out Infos Activation de la cellule BLUE_4s Activation de la calibration du délai Sortie de la calibration du délai (freq) (Il faudrait re-bufferiser la sortie) DT-fast Enable-DT OSC_fast Logique (Commune) Logique In Activation de toutes les cellules Dt_xxx In Sortie de Dt_fast DT_medium OSC_medium Logique In Sortie de Dt_medium DT_slow OSC_slow Logique In Sortie de Dt_slow BLUECaliOSC Enable_caliosc Logique In Activation de la cellule BLUE_CaliOSC Enable_antenna Logique In Activation de la connexion vers l’antenne NMOS-Big Nbig_drain Analogique In Drain du NMOS (2 plots) Nbig-grille Analogique In Grille du NMOS PMOS-Big Pbig_drain Analogique In Drain du PMOS (2 plots) Pbig-grille Analogique In Grille du PMOS 185 ANNEXE 3 Motifs d’analyse de ligne (12 plots) : name Nom des plots Définition I/O BlueCom3_L03_S1 Enable-L03_S1 Logique In Active la cellule COM3_L03_S1 BlueCom3_L1_S1 Enable-L1_S1 Logique In Active la cellule COM3_L1_S1 BlueCom3_L3_S1 Enable-L3_S1 Logique In Active la cellule COM3_L3_S1 BlueCom3_L10_S1 Enable-L10_S1 Logique In Active la cellule COM3_L10_S1 BlueCom3_L3_S2 Enable-L3_S2 Logique In Active la cellule COM3_L3_S2 BlueCom3_L3_S4 Enable-L3_S4 Logique In Active la cellule COM3_L3_S4 BlueCom3_L3_S8 Enable-L3_S8 Logique In Active la cellule COM3_L3_S8 BlueComCplex1 Enable-C1 Logique In Active la cellule COM3_C1 BlueComCplex2 Enable-C2 Logique In Active la cellule COM3_C2 BlueFluct60_L03 Enable-Fl-L03 Logique In Active la cellule Fluc60_L03 BlueFluct60_L1 Enable-Fl-L1 Logique In Active la cellule Fluc60_L1 BlueFluct60_L3 Enable-Fl-L3 Logique In Active la cellule Fluc60_L3 Infos Motifs d’analyse de ligne Paramètre [S] (8 plots) : name Nom des plots Définition I/O Infos M3_masse Enable-masse Logique In Active la cellule M 3_masse M3_masse1 Enable-masse1 Logique In Active la cellule M 3_masse1 M3_grid Enable-grid Logique In Active la cellule M 3_grid M3_grid1 Enable-grid1 Logique In Active la cellule M 3_grid1 XT_M3_masse En_XT-masse Logique In Active la cellule xt_M3_masse XT_M3_masse1 En_XT-masse1 Logique In Active la cellule xt_M3_masse1 XT_M3_grid EnXT-grid Logique In Active la cellule xt_M3_grid XT_M3_grid1 En_XT-grid1 Logique In Active la cellule xt_M3_grid1 Motifs Miquel (crosstalk delay) 10 plots 186 ANNEXE 3 name Nom des plots Définition I/O Infos ADELMO 6plots Miquel CLOCK Logique In Horloge Enable Logique In Active la cellule PRESET Logique In CLEAR Logique In NOISE Logique In Out1 Logique Out Sortie M1 Out2 Logique Out Sortie M2 Out3 Logique Out Sortie M3 Out4 Logique Out Sortie M4 Out5 Logique Out Sortie M5 Recommandations : Protéger l’entrée V+ de l’AOP des possibles signaux parasites environnants "Synchro" et BuffOut étant des fils chauds, il faut essayer de les isoler en les routant entre deux fils froids (VSS, VDD, "AlimAop" .....) "Vplage" et "Vanalog" doivent aussi être protégés de manière à ne pas être perturbés par une variation brusque de tension sur un fil voisin. Remarque : La puce sera montée sur un boîtier connecté à un PCB spécifique. Toutes les tensions logiques et analogiques seront commandées par soft. Le nombre total de plots est donc estimé à 80 sans VDD et VSS. 187 ANNEXE 4 A ANNNNEEX XE E4 4 :: P PO OIIN NT TS SC CL LE EP PO OU UR RL LE ET TR RA AN NS SF FE ER RT T IIN ND DU US ST TR RIIE EL L En vue du transfert industriel, certaines parties de notre système à échantillonnage nécessitent une attention particulière. Nous détaillons ci-après les précautions de "design", le choix du boîtier et la conception du banc de test. 1. Précautions de "design" Ÿ La cellule de délai est contrôlée par deux tensions analogiques "Vanalog" et "Vplage" . La précision d’incrémentation de "Vanalog" entre 0V et 1.5V détermine le pas d’échantillonnage. Il est donc primordial de protéger la cellule de délai et les interconnexions véhiculant "Vanalog" et "Vplage" d’éventuels couplages parasites. De la même manière, tous les contrôles analogiques du motif d'intégrité du signal doivent être protégés. Ÿ Les sondes, la porte de transmission et l’amplificateur suiveur véhiculent le signal à mesurer. Les sondes doivent être les moins capacitives possibles pour ne pas détériorer le signal. On choisira donc un niveau métallique élevé (loin du substrat), de longueur minimale. Afin de comparer convenablement les résultats entre une sonde et une autre, il est nécessaire qu’elles soient strictement identiques, de même longueur, de même largeur, de même niveau métallique. Sonde courte Capteur Capteur Sonde longue Mauvaise configuration des sondes. Sondes courtes et identiques Configuration correcte des sondes. Configuration des sondes du système à échantillonnage Ÿ La porte de transmission doit être optimisée de façon à trouver un compromis offset/bande passante, qui satisfasse le cahier des charges. 189 ANNEXE 4 100 14 90 80 10 70 8 Offset (mV) Bande Passante (GHz) 12 Compromis: BP élevée 6 60 Compromis: Offset faible 50 40 30 4 20 2 10 0 0 0 1 2 3 4 5 6 7 Wp = Wn (µm) 0 1 2 3 4 5 6 7 Wp = Wn (µm) Choix d'un compromis Bande passante/Offset suivant le cahier des charges. Ÿ Il est préférable de regrouper les portes de transmission et l’amplificateur opérationnel, afin de les isoler et de polariser les transistors PMOS à VDD+1V par le biais d’un caisson N spécifique et de polariser localement les transistors NMOS à VSS-1V par le biais de contacts de polarisation du substrat entourant l’ensemble. Ceci permet d'échantillonner des signaux allant de [VSS - 0.7 V] à [VDD + 0.7 V]. Polarisation du puits :VDD Polarisation du puits à VDDAOP : VDD+1V VDD VSS VDDAOP Fenêtre de mesure réduite Polarisation du substrat :VSS Large fenêtre de mesure VSSAOP Polarisation locale à VSSAOP :VSS-1V Bande passante limitée en amplitude Large bande passante en amplitude Solution pour augmenter la plage de tension mesurable. 190 ANNEXE 4 2. Choix du boîtier Le choix du boîtier conditionne la qualité des résultats obtenus. En effet, le fonctionnement interne du capteur de mesure provoque de forts appels de courant qui, répercutés sur les inductances du boîtier, génèrent une fluctuation de tension parasite sur les alimentations. Ce phénomène complique alors l'interprétation de la mesure. Il est préférable de choisir: Ÿ Un boîtier symétrique en terme d'impédance (QFP préférable au DIL). L = 20 mm : (forte inductance) Longueurs quasi identiques (10 mm): Inductances homogènes L = 5 mm : (inductance moyenne) Dual In Line (DIL): impédances très variées Quad Flat Pack (QFP): impédances homogènes. Géométrie de deux boîtiers différents et son impact sur les impédances des broches. Ÿ Une inductance minimale: suppression du support, ajout d'un plan de masse le plus proche ( boîtier de type BGA ). Boîtier inséré dans le support Soudure directe sur le circuit imprimé Fils à picots inductifs Support de puce inductif Circuit imprimé à 4 couches Mauvaise configuration Configuration préférable Choix du type de connexion du boîtier sur le circuit imprimé. Ÿ Un nombre élevé de plots d'alimentation pour réduire l'impédance. 191 ANNEXE 4 VDD VDD VSS VSS Impédance d'alimentation élevée Impédance d'alimentation réduite Multiplication du nombre de plots d'alimentation pour réduire l'impédance de ces alimentations. Ÿ Un boîtier adapté à la surface de la puce pour réduire les fils de "bonding" . Mauvais choix de boîtier: Fils de "bonding" trop long. Choix de boîtier optimisé: fils de "bonding" de longueur minimale Choisir un boîtier adapté à la surface de la puce réduit l'inductance de "bonding" . Ÿ Une connexion du dos de la puce à un plan métallique lui même relié à la masse. 192 ANNEXE 4 Masse Masse Dos de puce flottant Dos de puce connecté à la masse par l'intermédiaire du boîtier. Polarisation de la cavité du boîtier à la masse. 3. Conception du banc de test Le banc de test du motif d'intégrité de signal décrit au paragraphe 6.2, doit contrôler les entrées/sorties suivantes: Ÿ 5 générateurs de tension contrôlée par PC: "Synchro", "Vanalog", "Vanalog agresseur" , "Raideur de front agresseur" , "Raideur de front victime" . Ÿ 2 mesures de tension: "Sortie 1ou 2" et "Sortie 3 ou 4" . Ÿ 9 générateurs logiques: "Enable" , "Sélection des sondes" , "Sens des fronts agresseurs" , "Sens du front victime" , "Activation de l'agresseur 1" , "Activation de l'agresseur 2" , "Activation de l'agresseur 3" , "Activation de l'agresseur 4" et "Activation de la victime" ,. Ÿ 4 générateurs externes: "Vplage", "Vplage agresseur", "VSSAOP", "VDDAOP",. Ÿ 1 régulateur: "VDD" Le banc de test nécessite un matériel relativement courant: Un PC, avec sa carte d'acquisition, 4 générateurs de tensions externes, une carte de circuit imprimé, un régulateur, une dizaine de câbles blindés, une nappe pour le bus de tensions logiques. Le schéma suivant résume l'ensemble du banc de test. 193 ANNEXE 4 Bus logique Activation Activation Activation Activation agresseur 1 agresseur 2 agresseur 3 agresseur 4 Activation victime Sens agresseurs Sens victime Sélection sondes Enable Sortie 3 ou 4 Sortie 1 ou 2 Circuit imprimé de test Raideur victime Carte PC : CESAR Raideur agresseur VDD Vanalog agresseur Regul. Vanalog Synchro VDDAOP V SSAOP Vplage Vpl. Agr. Montage type pour le mesure d'intégrité de signal. Ÿ Les générateurs et mesures de tension seront connectés à la puce par le biais de câbles blindés puis de pistes de circuits imprimés les moins inductives possibles. Ÿ Les alimentations "VDD" et "VSS" seront découplées sur la carte par des condensateurs. Ÿ On préférera une alimentation régulée "VDD" localisée sur la carte pour limiter le rôle parasite des câbles d'alimentation. Ÿ Les tensions "Vplage" et "Vplage agresseur" étant fixes pour une mesure donnée, elles peuvent être générées par des alimentations externes non contrôlées, tout comme "VDDAOP" et "VSSAOP" . Les tensions "Vanalog", "Vanalog agresseur", "Raideur de front agresseur" et "Raideur de front victime" étant des tensions analogiques variables, elles doivent être contrôlables par logiciel. Le top de "Synchro" sera généré de la même façon afin d’effectuer une mesure après chaque top. 194 5V Table des matières T TA AB BL LE ED DE ES SM MA AT TIIE ER RE ES S SOMMAIRE ..............................................................................................................................................................5 INTRODUCTION......................................................................................................................................................9 CHAPITRE 1 : EVOLUTION TECHNOLOGIQUE.............................................................................................13 1.1 – LES GRANDES TENDANCES DE L’ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE. ..................................................................13 1.2 – EVOLUTIONS DES INTERCONNEXIONS........................................................................................................15 1.3 – EVOLUTION DYNAMIQUE..........................................................................................................................19 1.4 – CONCLUSION...........................................................................................................................................22 BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 1 :.......................................................................................................................24 CHAPITRE 2 : MODÉLISATION DES TRANSISTORS MOS ...........................................................................25 2.1 – EVOLUTION DES MODÈLES DE TRANSISTORS MOS.....................................................................................25 2.2 - LE MODÈLE DE MOS NIVEAU 1 .................................................................................................................27 2.3 - LE MODÈLE DE MOS NIVEAU 3 .................................................................................................................30 2.3.1 Modélisation du courant ...........................................................................................................30 2.3.2 Modélisation des capacités .......................................................................................................33 2.4 - LE MODÈLE DE MOS NIVEAU 9 DE PHILIPS (MM9) ....................................................................................35 2.4.1 Particularité du modèle ............................................................................................................35 Le cœur de MM9 :................................................................................................................................... 35 Les opérations préliminaires :.................................................................................................................. 36 Les équations de courant :........................................................................................................................ 36 2.4.2 Les équations du modèle MM9..................................................................................................37 2.4.3 Le modèle de MOS dynamique d’après MM9............................................................................38 2.5 – JUSTIFICATION D’UN MOTIF D’EXTRACTION PERSONNALISÉ ........................................................................39 2.6 – VÉHICULES ET OUTILS DE TESTS ...............................................................................................................41 2.6.1 Motifs de test spécifiques ..........................................................................................................41 Motifs à "n" transistors............................................................................................................................ 42 Motif de diode......................................................................................................................................... 44 Capacité d'oxyde...................................................................................................................................... 45 196 Table des matières Inverseur CMOS ..................................................................................................................................... 45 2.6.2 Matériel à notre disposition......................................................................................................46 2.6.3 Technologies à notre disposition...............................................................................................47 2.7 – MÉTHODOLOGIE D’EXTRACTION DES PARAMÈTRES DES MODÈLES NIVEAU 3 ET MM9..................................47 2.7.1 Outil utilisé pour extraire les paramètres à partir des mesures .................................................47 2.7.2 Extraction des paramètres du modèle 3 ....................................................................................50 2.7.3 Extraction des paramètres du modèle MM9 ..............................................................................53 Les paramètres par défaut........................................................................................................................ 54 Choix de la batterie de transistors............................................................................................................ 55 Extraction des paramètres initiaux........................................................................................................... 55 Extraction des paramètres dépendants des tailles ..................................................................................... 57 2.7.4 Etude comparative du modèle niveau 3 et du modèle MM9.......................................................58 2.8 – CONCLUSION...........................................................................................................................................60 BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 2 :.......................................................................................................................61 CHAPITRE 3 : MODÉLISATION DES INTERCONNEXIONS ..........................................................................63 3.1 – DYSFONCTIONNEMENTS DUS AUX INTERCONNEXIONS ................................................................................63 3.1.1 Fluctuation de tension sur les alimentations .............................................................................64 3.1.2 Retard de commutation.............................................................................................................65 3.1.3 Couplage diaphonique..............................................................................................................65 3.1.4 Délai induit par couplage .........................................................................................................66 3.2 – ELÉMENTS CAPACITIFS CARACTÉRISANT UNE INTERCONNEXION .................................................................67 3.2.1 Capacité vers le substrat...........................................................................................................68 Capacité plane......................................................................................................................................... 69 Prise en compte des effets de bord ........................................................................................................... 69 Approche analytique................................................................................................................................ 70 3.2.2 Capacité de couplage ...............................................................................................................72 3.2.3 Capacités de croisement ...........................................................................................................73 3.3 – ELÉMENTS RÉSISTIFS CARACTÉRISANT UNE INTERCONNEXION....................................................................75 3.3.1 Résistance par carré .................................................................................................................75 3.3.2 Rôle des VIAS ...........................................................................................................................76 3.3.3 Effet de peau.............................................................................................................................77 3.4 – ELÉMENTS INDUCTIFS CARACTÉRISANT UNE INTERCONNEXION ..................................................................78 3.4.1 Inductance d’un fil....................................................................................................................78 3.4.2 Inductance d’une interconnexion ..............................................................................................79 3.5 – MODÈLES D’INTERCONNEXIONS ...............................................................................................................81 3.5.1 Choix d’un modèle....................................................................................................................81 197 Table des matières L’interconnexion seule ............................................................................................................................ 81 Deux interconnexions couplées................................................................................................................ 82 3.5.2 Découpage de la ligne : Vers un modèle distribué ....................................................................83 3.6 – MODÉLISATION DE BOÎTIERS ....................................................................................................................84 3.7 – CONCLUSION...........................................................................................................................................86 BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 3 :.......................................................................................................................87 CHAPITRE 4 : UNE NOUVELLE MÉTHODE DE MESURE D’INTÉGRITÉ DE SIGNAL SUR PUCE.........89 4.1 - MÉTHODES DE MESURE EXISTANTES ..........................................................................................................90 4.1.1 La mesure externe : ..................................................................................................................90 4.1.2 Le test sous pointes basse fréquence: ........................................................................................90 4.1.3 Le test sous pointes haute fréquence : TDR et paramètres S......................................................91 4.1.4 La mesure par sonde à faisceau d’électrons: L’IDS ..................................................................92 4.1.5 Caractérisation du délai induit par couplage............................................................................93 4.1.6 Différence fréquentielle pour l’évaluation de la capacité vers le substrat .................................95 4.1.7 Caractérisation du couplage diaphonique sur une interconnexion. ...........................................96 4.1.7 Norme VDE ..............................................................................................................................97 4.1.8 Comparatif ...............................................................................................................................99 4.2 – DÉVELOPPEMENT DU PREMIER CAPTEUR DE MESURE ..................................................................................99 4.2.1 Un problème d’observabilité : ..................................................................................................99 4.2.2 Principe du capteur à échantillonnage....................................................................................100 Provoquer la fluctuation..........................................................................................................................101 Prélever à l’instant Ti la valeur Ui de la fluctuation ................................................................................101 Décalage temporel pour échantillonner toute la fluctuation .....................................................................103 Schéma complet du circuit......................................................................................................................104 4.2.3 Mode opératoire et mise en œuvre du système de mesure........................................................106 Description du banc de test.....................................................................................................................106 Calibration de l’amplificateur suiveur.....................................................................................................107 Calibration de l’offset général du capteur ...............................................................................................108 Calibration de la loi de délai en fonction de "Vanalog" ...........................................................................108 4.2.4 Correction à apporter.............................................................................................................110 4.2.5 Résultats d’échantillonnage en 0.7µm.....................................................................................110 4.2.6 Validation par la mesure sans contact ....................................................................................111 4.3 – CONCLUSION.........................................................................................................................................112 BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 4 :.....................................................................................................................113 CHAPITRE 5 : MESURE DE L’INTÉGRITÉ DE SIGNAL EN SUBMICRONIQUE ......................................115 5.1 – OPTIMISATION DE L’ÉCHANTILLONNEUR .................................................................................................115 198 Table des matières 5.1.1 Introduction............................................................................................................................115 5.1.2 La cellule d’échantillonnage : ................................................................................................116 Optimisation de l’offset :........................................................................................................................117 Optimisation de la bande passante: .........................................................................................................119 Compromis bande passante/offset :.........................................................................................................119 5.1.3 La cellule de délai : ................................................................................................................119 5.1.4 Le système de sonde : .............................................................................................................121 5.1.5 L’amplificateur opérationnel : ................................................................................................121 5.1.6 Echantillonneur complet :.......................................................................................................123 5.2 – CALIBRATION DU CAPTEUR 0.35 µ M. ......................................................................................................125 5.2.1 Description du banc de test.....................................................................................................125 5.2.2 Vérification des performances de l’AOP .................................................................................126 5.2.3 Calibration de l’offset général du capteur ..............................................................................127 5.2.4 Calibration de la loi de délai en fonction de "Vanalog" et "Vplage" . .....................................128 5.3 – MESURE DU DÉLAI DE PROPAGATION DANS UNE INTERCONNEXION EN 0.35 .µ M.........................................130 5.4 – MESURE DU COUPLAGE DIAPHONIQUE ENTRE DEUX PISTES EN 0.35 µ M. ....................................................133 5.5 – MESURE DU DÉLAI DE COMMUTATION INDUIT PAR COUPLAGE DIAPHONIQUE EN 0.7 µ M. ............................135 5.6 – MESURE DE PERTURBATIONS SUR UNE LIGNE D’ALIMENTATION EN 0.7µ M .................................................138 5.7 – CONCLUSION.........................................................................................................................................140 BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE 5 :.....................................................................................................................141 CHAPITRE 6 : MESURE DE L’INTÉGRITÉ DE SIGNAL EN SUBMICRONIQUE PROFOND. .................143 6.1 – NOUVEAU CONCEPT POUR UNE CARACTÉRISATION UNIQUE......................................................................143 6.1.1 La cellule de délai : ................................................................................................................143 6.1.2 La cellule d’échantillonnage : ................................................................................................149 6.1.3 Le système de sonde : .............................................................................................................152 6.1.4 Un nouveau circuit de calibration pour le délai :....................................................................155 6.2 – CARACTÉRISATION DE L’INTÉGRITÉ DU SIGNAL. ......................................................................................156 6.3 – TRANSFERT INDUSTRIEL ET PERSPECTIVES. .............................................................................................159 CONCLUSION ......................................................................................................................................................161 GLOSSAIRE..........................................................................................................................................................163 UNITÉS ET CONSTANTES USUELLES ............................................................................................................167 ANNEXE 1 : LE MODÈLE DE MOS NIVEAU 9 DE PHILIPS (MM9).............................................................169 Particularité du modèle ...................................................................................................................169 199 Table des matières Les équations du modèle MM9 ........................................................................................................170 ANNEXE 2 : DESCRIPTION DU PREMIER BANC DE TEST .........................................................................177 ANNEXE 3 : RAPPORT DE CONCEPTION DE LA PUCE BLUE (0.25 µM) ..................................................179 Liste des motifs :..............................................................................................................................180 Motifs de base :......................................................................................................................................180 Motifs d’analyse de ligne :......................................................................................................................181 Motifs d’analyse de lignes paramètres [S] :.............................................................................................182 Liste des plots d’Entrée / Sortie .......................................................................................................183 Motif de contrôle des lignes....................................................................................................................183 Liste des entrées/sorties du capteur.........................................................................................................184 Motifs de calibration (15 plots) :.............................................................................................................185 Motifs d’analyse de ligne (12 plots) :......................................................................................................186 Motifs d’analyse de ligne Paramètre [S] (8 plots) :..................................................................................186 ANNEXE 4 : POINTS CLE POUR LE TRANSFERT INDUSTRIEL.................................................................189 1. PRÉCAUTIONS DE "DESIGN".........................................................................................................................189 2. CHOIX DU BOÎTIER......................................................................................................................................191 3. CONCEPTION DU BANC DE TEST ...................................................................................................................193 TABLE DES MATIERES .....................................................................................................................................196 200