Examen de vins suisses

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Examen de vins suisses
Laboratoire cantonal de Berne
Muesmattstrasse 19
3000 Berne 9
Tél. 031 633 11 11
Fax 031 633 11 99
[email protected]
www.be.ch/lc
Examen de vins suisses
Les consommateurs apprécient de plus en plus les vins suisses, dont l'offre ne cesse de s'étendre et de
se diversifier. Le Laboratoire cantonal a procédé fin 2015 à l'analyse de 40 vins suisses, pour se faire une
idée de la situation sur le marché. Des échantillons ont été prélevés sur 25 vins blancs, 10 rouges et 5
rosés, dont 14 provenaient du canton de Berne, 5 du Valais, 3 chacun de Vaud, Schaffhouse et Grisons et
2 de Genève, Jura, Neuchâtel, Fribourg, Zurich et Tessin. Diverses méthodes analytiques ont été utilisées
pour en rechercher les composants, les additifs et les substances étrangères problématiques. Le résultat
est satisfaisant : presque tous les échantillons respectaient les prescriptions et aucun n'a donné lieu à une
contestation. Voici les résultats plus précis des diverses analyses.
Il est connu que des sulfites sont ajoutés au vin pour le conserver, comme tout un chacun a pu lire la
mention contient des sulfites ou contient du dioxyde de soufre sur une étiquette. Les sulfites pouvant
provoquer des allergies, il doit en effet en être fait mention sur l'étiquette dès 10 mg/l. Tous les
échantillons étaient conformes et les sulfites trouvés de 20 à 170 mg/l correctement déclarés, à une
exception près. Les valeurs légales, qui sont fixées en fonction du cépage et de la teneur en sucre de 150
à 250 mg/l, ont été respectées. Un blanc n'en contenant pas portait l'indication vinifié sans sulfites, ce que
les analyses ont confirmé comme il se doit.
La qualité des vins suisses analysés est bonne.
Il est en revanche moins connu que le vin, outre les sulfites, contient divers agents de conservation tels
que l'acide sorbique et le lysozyme, dont la mention n’est pas obligatoire. En Amérique latine,
contrairement à l'Europe, il est même permis d'utiliser la natamycine dans la fabrication. De l'acide
sorbique à raison de 90 à 140 mg/l a été décelé dans 6 échantillons (15%). Le maximum légal de 200
mg/l a cependant été respecté dans tous les cas. Aucun échantillon ne contenait les autres agents de
conservation recherchés.
Le Laboratoire cantonal avait découvert des traces de cyclamate dans un vin rouge portugais il y a
quelques années, bien que l'ajout d'édulcorants artificiels ne soit pas autorisé. On présume que le
19 mai 2016
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producteur entendait ainsi rendre plus goûteux un vin quelque peu acide à l'origine. Un autre laboratoire
cantonal avait signalé d'autre part que des sels d’argent étaient parfois ajoutés lors de la fermentation
pour corriger les goûts douteux, ce qui est interdit. Les analyses ont donc également recherché des traces
de divers édulcorants artificiels et des résidus d'argent, sans en trouver dans aucun échantillon, ce qui est
satisfaisant.
En revanche, seuls 4 échantillons sur 40 (10%) ne contenaient aucune trace de pesticide, dont le seul vin
biologique du groupe. Au total, 21 pesticides différents ont été décelés, dont la moitié des échantillons
contenaient de 5 à 10 différents. Malgré ces résidus multiples, tous les échantillons étaient conformes aux
prescriptions légales. Les mesures oscillaient de 0,1 à 0,4 mg/kg dans 21 cas, alors qu'elles étaient
inférieures dans tous les autres cas. Les substances le plus souvent trouvées étaient les fongicides
cyprodinil (32 fois), fenhexamid (29 fois), fludioxonil (23 fois) et iprovalicarbe (22 fois).
Les analyses se sont également attachées à découvrir si les vins contenaient des métaux toxiques, du
méthanol et de l'ochratoxine A (mycotoxine). Un vin blanc recelait la plus grande teneur en plomb trouvée,
0,1 mg/l, ce qui représente la moitié de la valeur de tolérance de 0,2 mg/l. La limite pour le cuivre est elle
de 1 mg/l. Les contenus décelés affichaient de 0,8 à 1 mg/l, soit quasi le maximum autorisé. Les teneurs
en autres métaux se sont révélées sans importance. La valeur de tolérance pour la teneur en méthanol
dans le vin rouge est de 300 mg/l et de 150 mg/l dans le vin blanc et le rosé. Parmi les 40 échantillons, 13
blancs et 2 rosés n'en présentaient aucune trace. Les autres vins analysés en contenaient certes, mais
largement moins que le maximum toléré. L'ochratoxine A est une mycotoxine nocive pour les reins, que le
vin peut contenir lorsqu'il est fait à partir de raisins moisis. Sa valeur limite est de 2 µg/l. Seul un
échantillon en recelait une petite quantité (0,1 µg/l), aucune trace n'en ayant été trouvée dans le reste des
vins analysés.
Par ailleurs, les indications figurant sur les étiquettes ont également été passées au crible, notamment la
mention du taux d'alcool contenu dans la bouteille. Selon l'ordonnance sur l'alcool, la teneur réelle ne doit
pas dépasser de plus ou de moins 0,5% le volume indiqué sur l'étiquette. La déclaration correspondait au
contenu pour les 40 échantillons. Les étiquettes de 2 blancs comportaient la formule Appellation d'Origine
Contrôlée alors que ces vins ne provenaient pas d'une région protégée. Les échantillons ont été transmis
au laboratoire cantonal compétent pour qu'il donne suite. L'étiquette d'un autre vin blanc comportait une
adresse d'exploitation peu claire. Il a été renoncé à la contester pour une question de proportionnalité. On
s'est contenté d'exiger du producteur qu'il corrige ce défaut à la prochaine impression. Le reste des
étiquettes respectait les prescriptions.
Cette campagne d'analyses montre une bonne image des vins suisses contrôlés, qui respectent les
prescriptions, à l'exception de quelques lacunes de désignation.
Laboratoire cantonal de Berne
19 mai 2016
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