La revue Un peu d`argent dans le Fonds Vert !
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La revue Un peu d`argent dans le Fonds Vert !
éco NEGOCIATIONS CLIMAT DURBAN NOV/DEC 2011 Edition Francophone LETTRE DES ONG 8 Décembre Edition Colette Edition Francophone ECO est publié par les organisations non gouvernementales depuis la Conférence de Stockolm sur l’environnement en 1972. Cet exemplaire est produit de façon collective par les groupes du Réseau Action Climat mondial présents à COP17 - MOP 7 , Durban, Nov-Décembre 2011 Pour recevoir ECO directement par email chaque matin lors des négociations : envoyez un email vide à [email protected] Mettez les émissions au régime ! Bravo, les Parties ! Vous êtes arrivés à un texte décent sur l’atténuation dans le LCA. Il contient une proposition pour reconnaître le gap de 6 à 11 GteqCO2 décrit si clairement par le PNUE. Encore mieux, le texte sur la table propose même un processus clair avec des soumissions, des rapports techniques et des négociations dédiées pour traiter de cet enjeu considérable. La proposition dans le texte définit clairement que ce processus doit déboucher, à la COP18, sur des décisions pour placer les engagement des pays développés dans la fourchette de 25 à 40% et garantir que le registre des NAMAs est en place, suffisamment soutenu, et rempli de NAMAs. Ce point est essentiel – l’alternative étant une infinie succession de réunions et d’ateliers sans garantie de résultat. Nous savons que les Parties disent que le texte LCA est trop gros et qu’elles veulent le mettre au régime. Mais elles ne doivent pas rejeter les bons morceaux qui combleraient le fossé d’émissions ou qui amélioreraient la qualité des informations qui soustendent les engagements des pays. Perdre du poids en s’enlevant des organes vitaux n’est pas une brillante idée. De fait, ECO demande aux Parties d’aller plus loin – en reconnaissant clairement dans la Vision Partagée le besoin urgent d’un processus pour combler le gap comme précondition à l’atteinte du pic des émissions en 2015, pour ne pas s’écarter de la trajectoire des 2°C ou des 1,5°C. Sur l’atténuation, ECO pense que le gros, c’est beau. Un texte sur l’atténuation bien en chair nous aiderait à chanter comme une castafiore et atteindre à la COP18 la note parfaite pour des objectifs ambitieux et clairement définis pour les pays développés et des NAMAs pour les pays en développement. Oui, il faut faire un régime – un régime bas carbone. Un peu d’argent dans le Fonds Vert ! ECO insiste depuis un certain sur le fait que si la création du Fonds Vert est essentielle, elle serait inutile si ce Fonds restait une coquille vide. Et nous avons dit, ces deux dernières semaines, que les bailleurs doivent annoncer leurs engagements financiers initiaux ici à Durban pour que le Fonds puisse fonctionner le plus rapidement possible. Bravo donc à l’Allemagne et au Danemark qui sont les deux premiers pays à relever NUMERO 10 le défi. L’Allemagne a annoncé qu’elle mettait 40 millions d’euros dans le Fonds, et le Danemark 15 millions. De plus, ces deux pays semblent avoir pris ces engagements sans conditions déraisonnables, comme c’est habituellement le cas dans ces négociations. Maintenant que les Allemands et les Danois ont montré la voie, cela ne ferait-il pas du bien si les 21 autres pays de l’Annexe 1 suivaient ? PUBLICATION CXXVII La revue Hier soir, ECO a vu un collègue qui, n’ayant pas de tire-bouchon, a ouvert une bouteille de vin avec un couteau. Choisir le mauvais outil pour atteindre un objectif tout à fait raisonnable peut être aussi bien inefficace que dangereux. Hier matin, alors que nous échangions sur la Revue périodique, le parallèle nous a semblé évident. Ici, nous constatons qu’un certain nombre de Parties ont des inquiétudes légitimes au sujet de l’efficacité et de l’adéquation des financements, de la technologie, de l’adaptation et du renforcement de capacités. Nous voyons aussi qu’elles n’utilisent pas le bon outil pour évaluer les progrès réalisés. Le seul résultat à ce jour est que nous nous trouvons dans l’impasse. Il serait plus judicieux d’utiliser l’outil de la Revue tel qu’il a été conçu à Cancun – afin d’évaluer les progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de long terme, éventuellement de renforcer cet objectif, et d’agréger et évaluer les étapes permettant de l’atteindre. C’est la meilleure façon de s’assurer qu’on atteindra un résultat efficace et enfin significatif d’ici à 2015. Quid des autres inquiétudes légitimes ? Pourquoi ne pas rouvrir la boîte à outil de la CCNUCC et utiliser un autre instrument, plus adapté? Pour ceux qui cherchent à passer en revue les progrès de chaque Partie vers l’atteinte de ses objectifs de réduction d’émissions, pourquoi ne pas utiliser le processus de Revue et évaluation internationale (IAR) ? Pour ceux qui souhaitent évaluer les flux financiers, pourquoi ne pas utiliser le ‘Standing Committee’? Si vous êtes inquiets au sujet des impacts économiques et sociaux du changement climatique, basez-vous autant que faire se peut sur le 5e rapport du Giec, mais il semble inutile d’intégrer ces questionnements à la Revue. Comme le dit le proverbe, « A méchant ouvrier, point de bon outil ». Ce proverbe reconnaît toutefois qu’un ouvrier malin choisit toujours le meilleur outil pour accomplir sa tâche. Il est temps de redresser ce processus et de choisir les meilleurs outils à votre disposition. GRATUIT NEGOCIATIONS CLIMAT DURBAN NOV/DEC 2011 LETTRE DES ONG Rien n’est impossible lorsqu’on a un plan Les plus belles merveilles érigées par l’homme ne seraient pas là si leur architecte n’avait pas eu de plan. A Cancun, les pays ont décidé qu’ils devaient élaborer des plans de long terme – des Stratégies de Développement Bas Carbone (LCDS) pour les pays industrialisés, que les pays en développement sont également encouragés à élaborer. A Durban, les Parties doivent s’accorder sur les éléments que contiendront ces plans, en se basant sur les points du Plan d’Action de Bali sur l’atténuation, l’adaptation, les actions et le MRV. Il s’agira des éléments suivants : − Des réductions d’émissions réalistes et atteignables pour les pays développés et une trajectoire bas carbone pour en 2050, avec des jalons tous les 10 ans. Pour les pays en développement, des actions appropriées nationalement. − Une définition des politiques et mesures sectorielles. − Une identification claire des politiques qui permettront de mettre en oeuvre ce plan. − Des mesures pour atteindre les objectifs et faciliter la comptabilité. − L’inclusion de la R&D et des plans sur les technologies − Des mesures pour éviter la double comptabilisation. Les LCDS peuvent constituer un moyen efficace pour renforcer l’ambition sur l’adaptation. Dans les pays développés, ces stratégies peuvent permettre d’éviter de choisir des actions lock-in aux coûts prohibitifs. Elle permettront d’identifier les infrastructures et technologies bas carbone et efficientes ainsi que les potentiels cachés. Dans les pays en développement, les LCDS permettent d’identifier ce qu’ils pourraient proposer dans leur NAMAs et le soutien financier, technologique et de renforcement de capacités nécessaire– ces plans devant être un pré-requis pour accéder à un tel soutien. Les LCDS sont essentiels pour évaluer le potentiel des NAMAs et des secteurs dans lesquels ils peuvent être mis en oeuvre. Cela permettra de débloquer du potentiel d’atténuation dans les pays développés et en développement et d’encourager la communication et la coopération entre ministères. Ainsi, les LCDS conduisent à une diversification de l’économie, et à une manne d’opportunités de développement – bonne nouvelle pour les pays producteurs de pétrole. Nous ne sommes par encore sur la trajectoire pour le pic des émissions en 2015. La pays ne se sont pas encore accordés sur un objectif global de réduction des émissions en 2050, mais certains ont déjà commencé à agir en développant et en mettant en oeuvre leurs stratégies de long terme. Un récent rapport du WWF montre 8 études de cas de pays développés et en développement qui ont activé leur LCDS, Eau – de l’adaptation à l’atténuation Selon le Giec, l’eau est un des premiers moyens par lequel les impacts du changement climatiques seront ressentis par les hommes et l’environnement. Ces deux dernières années, les questions d’eau ont fait l’objet d’une attention croissante dans les négociations de la CCNUCC. L’eau est au cœur de l’article 4.1 (e) de la Convention et du paragraphe 14 des accords de Cancun. Récemment, le SBSTA a décidé d’organiser un atelier technique sur l’eau. Jusqu’ici, on traitait ce sujet essentiellement sous l’angle de l’adaptation. Mais il ne faut pas oublier les enjeux d’atténuation qui se cachent derrière ! Une meilleure gestion des ressources en eau pourrait contribuer de façon significative à la réduction des émissions de GES. L’industrie NUMERO 10 de l’eau au Royaume-Uni consomme 3% de l’énergie produite ; et en Inde, 6% des émissions nationales viennent du pompage de l’eau pour des besoins d’irrigation. Attention aussi aux autres GES tels que le CH4 et le NO2 émis durant le traitement des eaux usées : il y a là aussi un potentiel de réduction des émissions important ! En même temps, certaines stratégies d’atténuation peuvent avoir des impacts non négligeables sur la qualité des ressources en eau et sur leur répartition. A titre d’exemple, le pompage du CO2 via le captage et la séquestration du carbone pourrait dégrader les la qualité des eaux souterraines. L’accroissement de la production d’agrocarburants nécessite une gestion prudente des ressources en eau. PUBLICATION CXXVII ainsi que les bénéfices qu’ils en retirent. Avec sa Statégie Nationale de Réponse au Changement Climatique, l’Afrique du Sud a identifié les mesures nécessaires à une croissance bas-carbone : outils fiscaux, énergies renouvelables, efficacité énergique, standards, mécanimes de marché... Cette stratégie, aussi prometteuse qu’elle soit, compte encore beaucoup de défauts, notamment l’inclusion du CCS (capture et stockage du carbone), qui permettrait aux émissions de croître encore trop, et trop longtemps. En 2009, le Royaume-Uni a élaboré son Plan de Transition Bas Carbone (LCTP), qui identifie les priorités en matière de politique d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables pour la chaleur et le transport. Les points noirs identifiés par ce plan sont notamment les émissions du transport maritime et aérien – qui ne sont pas encore régulées. Les LCDS ont démontré leur potentiel très positif pour aller vers une croissance bas carbone et rehausser l’ambition. Ils identifient les potentiels et les points noirs restant à traiter. Cette COP peut prendre des décisions qui conduiront à adopter des principes communs et à permettre un soutien pour l’élaboration de ces plans. L’inclusion des éléments clés dans ces plans permettra à tous les pays de construire leur monument climat collectif. La reforestation, si elle est utile en termes d’atténuation, peut perturber les cycles hydrologiques régionaux et accentuer les sécheresses si elle est réalisée de façon inappropriée. Les océans constituent aussi un vrai puits de carbone (ils absorbent près d’un quart des émissions) ; mais la forte concentration de CO2 dans l’atmosphère entraîne leur acidification. Davantage d’attention devrait être ainsi accordée à cette question du potentiel d’atténuation lié aux ressources en eau dans les négociations Climat. Elle devrait être traitée dans le cadre de la revue 2013-2015. Faire un focus thématique sur l’eau dans le cadre du programme de travail de Nairobi permettrait de creuser la question un peu plus et d’améliorer les politiques climatiques liés à l’eau, à la fois sous l’angle atténuation et sous l’angle adaptation. GRATUIT NEGOCIATIONS CLIMAT DURBAN NOV/DEC 2011 Agissez sur les subventions aux énergies fossiles Tandis qu’ECO a applaudi les hauts niveaux d’engagement du G20 et de l’APEC pour mettre fin aux subventions aux énergies fossiles, les progrès réels ont été lents. A Durban, les parties ont un certain nombre d’opportunités politiquement réalistes d’avancer concernant les subventions aux énergies fossiles. Eliminer ces dernières peut contribuer à combler le gigatonne gap et à atteindre les réductions d’émissions nécessaires pour rester sous la barre des 2°C, voire des 1,5°C. Cela peut également fournir aux parties de l’annexe II des sources de revenus innovantes qui pourraient être utilisées pour la finance climatique. Les parties peuvent et doivent avancer dans les prochains jours selon un plan d’action en trois points. 1. Renforcer le reporting. Les subventions fossiles seraient enregistrées dans la communication nationale d’un pays, dans le simple but d’améliorer la transparence. La tâche à Durban est d’arriver à accepter la révision des lignes directrices nationales en termes de communication à la fois et respectivement pour les pays développés et les pays en développement, et de reconnaître le besoin d’améliorer le suivi des subventions aux énergies fossiles comme faisant partie de ces révisions. Bien entendu, cela est sans dire qu’il y aurait également beaucoup d’autres bénéfices à réviser ces lignes directrices. 2. Combler le gigatonne gap. Les subventions aux énergies fossiles augmentent les émissions de gaz à effet de serre. Dans le cadre d’une décision concernant les paragraphes 36-38 des accords de Cancun, les parties devraient lancer un processus pour combler le gap. Mettre fin aux subventions aux énergies fossiles devrait faire partie des moyens, et être inscrit dans le texte. 3. Multiplier les sources de financements climat. L’OCDE a estimé que ses pays membre ont dépensé entre 45 et 75 milliards de dollars par an dans les dernières années en subventions aux énergies fossiles, tandis que l’AIE a identifié, dans la dernière édition 2011 de son Word Energy Outlook, 400 autres milliards de dollars de subventions à la consommation. En période crise financière, ces ressources pourraient être bien mieux utilisées à des initiatives climatiques douces et pour l’accès à l’énergie pour tous. A Durban, les parties doivent se mettre d’accord sur un programme de travail pour des sources innovantes de financement à long-terme. Programme qui devrait étudier ’opportunité de mettre fin aux subventions aux énergies fossiles comme source possible de financement. Ce plan en trois points constituerait une excellent avancée à Durban, et, plus important encore, pour le climat. Parties, il est grand temps d’être cohérent et de mettre fin aux subventions aux énergies fossiles ! Fonds Vert ET Fonds d’adaptation La récente baisse de prix des Certificats de réduction d’émissions (CER) n’est pas sans conséquences. Par exemple les revenus du Fonds d’adaptation jusqu’à la fin 2012 vont baisser de 20%. Lors de la première année des financements précoces, les contributions ont été de 80 millions de dollars. Ceci en plus des revenus provenant de CER par l’Espagne, la Suède et l’Allemagne. Mais aucune nouvelle promesse n’est arrivée en 2011. Et qu’en est-il des autres pays siégeant au Fonds d’adaptation (FA) -- Japon, Royaume Uni, Norvège, France, Suisse, Finlande ? Ils se sont donnés beaucoup NUMERO 10 de mal pourinstaurer des standards fiduciaires importants, sans pour autant contribuer de sommes significatives au FA. En même temps, de plus en plus de pays en développement expriment leur intérêt dans la mise en œuvre de projets à travers l’accès direct. Pour les années à venir, l’émergence du Fonds vert ne mine d’aucune façon l’importance de l’AF pour le financement de l’adaptation. Au lieu de cela, les premiers engagements pris envers le Fond vert hier signalent leur importance à l’avenir. Cela prendra du temps pour que le Fonds PUBLICATION CXXVII LETTRE DES ONG Ils tournent le dos au Canada Tôt hier après-midi, le ministre de l’environnement du Canada s’est promené jusqu’à la scène de la plénière, prêt à délivrer au autre discours décevant de la part des pollueurs canadiens. La politique climatique du Canada, le pays le plus offensif et le plus récalcitrant ici à la COP17, aurait pu être paraître brillante s’il ne s’était passé une chose : six jeunes Canadiens se sont levés et ont tourné le dos au ministre de l’environnement, exactement comme le gouvernement canadien leur a tourné le dos. Le ministre a continué à discourir, continuant, comme il en a l’habitude, à ignorer le message que la jeunesse lui avait apporté : “Commencez à négocier pour nos intérêts, plutôt que pour ceux des sables bitumineux”. Saturés de brut nonconventionnel, la production de pétrole à partir de sables bitumineux utilise des quantitiés d’énergie et d’eau énormes, et entraîne également des émissions de gaz à effet de serre exhorbitantes. La position du Canada, qui défend les intérêts des sables bitumineux, appelle en urgence les jeunes Canadiens à se révolter. Il n’y a pas d’autre option, toutes les autres possibilités d’un dialogue constructif ayant été épuisées. Le ministre de l’environnement dit qu’il est ici pour défendre les sables bitumineux, mais n’a jamais dit qu’il était ici pour défendre les générations futures. Les jeunes sont là pour faire entendre leur voix, et ce n’est que par l’action collective que le changement réel peut avoir lieu. Vert aie des règles et qu’il devienne fonctionnel. Et pendant cette phase intérimaire, le FA peut et doit certainement coexister avec le Fonds vert. L’accent mis par le FA sur des programmes et projets concrets d’adaptation urgente et son attention particulière envers les besoins des communautés les plus vulnérables restent toujours aussi importantes, surtout depuis que le Fonds vert adopte une approche sectorielle plus programmatique. Personne ne devrait se détourner du FA et les pays développés devraient s’assurer que le FA ne s’assèche pas en s’engageant à des contributions supplémentaires et en prenant des mesures permettant d’augmenter les prix des CER. GRATUIT NEGOCIATIONS CLIMAT DURBAN NOV/DEC 2011 LETTRE DES ONG Les mains libres ECO se tient prêt pour le dénouement. Alors que nous sommes encore loin du mandat à même de nous laisser une chance de rester sous les 2° de réchauffement (ou moins), ECO veut s’assurer que nous avons bien toutes les cartes en main coté Protocole de Kyoto. Et par cartes, nous parlons bien sur responsabilités. En recherchant une mise en œuvre provisoire (ce qui est toujours possible) comme ECO l’écrivait la semaine dernière, il est important que délégations aient les mains libres, c’est à dire les pleins-pouvoirs pour signer n’importe quelle sorte d’instrument légal (comme le PK2 ou l’amendement de Chypre). Les pleins pouvoirs sont assignés par le Chef de l’Etat ou le Ministre des Affaires Etrangère. Le Secrétariat a préparé le terrain en ajoutant cette question à l’agenda de la COP et de la CMP, mais ECO a entendu que certains pays européens ont été un peu tardif sur ce coup. Alors il est grand temps de régler cela. Donc, passez un coup de fil à vos capitales et adoptons tout de suite l’amendement au Protocole de Kyoto. Les pays qui n’ont pas les mains libres entrave la mise sur pied d’un régime global et juridiquement contraignant. LULUCF et les tourbières Une fois de plus, LULUCF est menacé et pourrait devenir la pomme empoisonnée dans le panier de Kyoto. Malgré l’importance de LULUCF pour réaliser des réductions d’émissions ambitieuses, les pays ont la possibilité de choisir seulement les activités qui leur rapportent des crédits. Toutes les sources d’émissions et les puits de carbone significatifs devraient être comptabilisés dans le secteur de l’usage des sols. Cela signifie que la comptabilisation du « drainage » et de la « réhumidification des zones humides » devrait être obligatoire sous le protocole de Kyoto. Saviez-vous que les tourbières (sols organiques) sont, à l’échelle de la planète, les réserves les plus importantes et les plus concentrées de carbone terrestre contenu dans les sols ? Ce sont aussi des sources d’émissions en croissance rapide. En fait, alors que les sols organiques, qui sont drainés à cause de l’agriculture et de la foresterie, ne représentent que 0,3% de la surface terrestre dans les pays développés, ils sont la cause d’un demi-million de tonnes de CO2 chaque année, soit l’équivalent des émissions de la gestion des forêts. NUMERO 10 La comptabilisation obligatoire du drainage et de la réhumidification des tourbières fournira des incitations fortes à la conservation des tourbières intactes, ainsi qu’à la promotion de la réhumidification des zones drainées. La réhumidification de ces zones réduira aussi les risques de feux de tourbières rencontrés sur des sols drainés, qui augmentent les émissions. Les sols organiques sont un « point chaud » des émissions. Il existe des données disponibles concernant le reporting pour les sols organiques des pays de l’Annexe I, et le GIEC va fournir des orientations supplémentaires pour comptabiliser la réhumidification. A travers cette information, les pays développés devraient veiller à la comptabilisation du drainage et de la réhumidification des tourbières, afin de renforcer l’intégrité environnementale de LULUCF et contribuer de manière équitable à la protection du climat. ECO félicite les AOSIS et le Groupe Afrique qui ont été très clairs sur la nécessité d’accroître l’intégrité environnementale de LULUCF lors du groupe de contact KP prévu aujourd’hui. Mesdames et Messieurs les ministres, vous avez entendu cet appel : c’est le moment d’agir ! PUBLICATION CXXVII Fossile du Jour #1 – Etats-Unis Une engagements légalement contraignant pour... quand ? ECO tient à clarifier que le fossile attribué à l’Europe était basé sur une erreur d’interprétation quant à la proposition de l’Europe de déplacer les paragraphes 18 et 19 du texte sur le financement dans le préambule. Nous avions interpreté que la proposition était de les supprimer. Etats-Unis REMERCIEMENTS Cet ECO a été réalisé avec l’aide financière de la Fondation Prince Albert II de Monaco et du ministère français de l’écologie (MEDDTL). Le contenu relève de la seule responsabilité de Réseau Action Climat et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de ces deux partenaires. Le RAC-F remercie tous ceux qui ont participé à la rédaction de ce numéro et l’équipe de l’ECO anglophone. ECO français est disponible sur : www.rac-f.org GRATUIT