L`Epreuve du feu - Compagnie Quartier Rose

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L`Epreuve du feu - Compagnie Quartier Rose
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La COMPAGNIE QUARTIER ROSE
présente
L’Epreuve du feu
de MAGNUS DAHLSTRÖM
traduit du suédois par TERJE SINDING
© les solitaires intempestifs
mise en scène FERNANDO PATRIARCA
SSyynnooppssiiss
Huit personnages sont enfermés dans un lieu indéterminé.
Mona, Frank, Eva, Roger, Ingrid, Arja et Peter, à tour de rôle, feront le récit d’un crime, sous la
pression d’Allan qui les interroge.
La précision des récits, l’accumulation des détails, l’absence d’images dans la représentation,
enferme l’imaginaire du spectateur, et l’oblige à suivre les mécanismes, les logiques
irréparables de l’acte criminel qui prend corps par l’aveu du personnage, comme placé devant
un juge.
L’Epreuve du feu interroge le lien, le rapport à l’autre qui se joue dans l’état limite que constitue
le passage à l’acte criminel.
«... Le seul fait de tuer autrui... définit instantanément... le criminel parce qu’il définit l’évidente réalité
d’une privation d’existence d’autrui et en même temps une modification dans le statut d’exister de l’auteur
de l’acte ».
Jean-Michel LABADIE.LA PSYCHOLOGIE DU CRIMINEL.
L’Epreuve du feu interroge la place et l’identité du criminel dans notre société, la responsabilité
de son acte, la rupture entre l’humain et le non-humain.
IInntteennttiioonnss ddrraam
maattuurrggiiqquueess
L’acte théâtral nous engage à inventer une relation avec le public qui ne doit pas l’inscrire
comme un consommateur, accroc des représentations de comportements que la télévision
multiplie.
Il est des questions qui font peur et la figure du criminel se trouve soit transformée en
spectacle, soit tout simplement occultée. On écoute la parole des victimes mais celle des
bourreaux, des monstres, est inaudible, inacceptable.
Cette parole est entendue dans certains lieux, cadrée, enregistrée, discutée, confrontée, mise à
l’épreuve.
L’Epreuve du feu brise le tabou de cette parole terrifiante. Nous sommes devant un texte
radical, difficile simplement à lire. Pièce qui connaît un certain succès en Suède !
Et qui chez nous, se trouve « censurée ». Le Théâtre National de Bretagne à Rennes, pour
programmer la mise en scène de Stanislas Nordey, a du se plier aux décisions du conseil
municipal. C’était en 2002.
La question des violences conjugales, de l’inceste, des malades mentaux passant à l’acte
criminel, est depuis quelques années au cœur de l’actualité. L’affaire d’Outreau a révélé de
nombreuses contradictions et autant de dysfonctionnements.
Compagnie QUARTIER ROSE _ l’épreuve du feu – création 2005.
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Nous avons été mis en garde lorsque nous avons retenu ce texte. Est-ce bien du théâtre ?
Quelle est sa théâtralité ?
Nous avons osé l’aventure, l’épreuve.
Nous avons attendu un certain temps avant de dire le texte, le mettre en bouche, l’écouter.
Jamais il n’a été question pour moi de chercher une incarnation des personnages, mais plutôt
une présence des acteurs, avec ce texte.
Comment le dire et comment le faire entendre ? Le seul chemin était de chercher la manière.
Dérouler les mots, une fois les dire, une fois les entendre, une fois les refuser. Toutes ces
actions passaient bien sûr par le corps, le mouvement, le souffle des acteurs. Par la présence
avec l’autre, les autres. Par la découverte de la place d’Allan, colonne vertébrale du texte, qui
interroge, nous interroge.
Ainsi nous avons creusé un chemin, et la choralité du texte s’est imposée. Choralité de l’écoute.
Quelle est la part de mon identité dans ce que j’entends que dit l’autre ? les autres ?
…
Au bout du chemin, le public a écouté, a entendu. Il nous a questionné, il s’est questionné.
Notre acte de théâtre a été de transmettre cette expérience. Notre art est d’accompagner le
public sur ce chemin pour s’approcher de ce texte, de cette parole, de ces aveux et questionner
sa capacité à écouter l’autre, sa part monstrueuse aussi, pour aller au-delà de la peur, du
tabou, de la mort.
Fernando Patriarca.
DDiissttrriibbuuttiioonn
Comédiens
BEATRIZ BEAUCAIRE • CLARISSE GOFFREDI • SANDRA SPIRY • SOPHIE THOMANN
JEAN-YVES ANDRE • BRUNO JOURNEE • GUILLAUME THIRIET • BRUNO ZANCOLO
Conception sonore
VINCENT FALLACARA
Conception mouvement
VINCENT GEILER
Lumières
PIERRE CHINELLATO
BATHILDE COUTURIER
Peintures, scénographie, costumes
CARO SIMLER
Durée : 2 h 10 sans entracte
__ À partir de 16 ans
Compagnie QUARTIER ROSE _ l’épreuve du feu – création 2005.
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DDoossssiieerr ddee PPrreessssee
REFLETS DNA – 22 JANVIER 2005 _ Daniel Carrot.
QUARTIER ROSE A L’EPREUVE DU FEU
Après résidence à l’Espace Scènes de l’Agence Culturelle d’Alsace, la troupe colmarienne
Quartier Rose crée « L’épreuve du feu », rude pièce du Suédois Magnus Dahlström.
En échappée belle de la planète Pandora, Fernando Patriarca invente, il y a près de cinq ans,
Quartier Rose. Une compagnie qui affiche, et c’est plutôt rare, textes contemporains et nouvelles
écritures. Postulat à priori risqué, surtout dans l’univers impitoyable d’un théâtre régional et
intermittent où les subventions des collectivités se mesureront peut-être de plus en plus souvent à
l’aune de l’audimat que de l’engagement.
Mais la troupe de Patriarca n’en a cure. Quartier Rose multiplie les interventions sur le « terrain »,
avec des clubs de théâtre, comme celui du Pays du Ried Brun, et les actions de formation, toujours
sous-tendues par les voix et voies de la parole contemporaine.
Après son auto fiction générationnelle, Le soldat et la gamine, une variation autour de SaintExupéry, Patriarca monte pour la première fois en France Une heure avant la mort de mon frère de
l’australien Daniel Keene, où s’affrontent, en une très physique chorégraphie, un frère et sa sœur,
le corps et la parole, la mémoire et l’exil.
Suivront Exercices de Tolérance d’Abdellatif Laâbi, et ce printemps, L’habit de jalousie, d’après des
contes (à guérir et à grandir) de Jacques Salomé. Aujourd’hui, avec L’épreuve du feu, c’est en
quelque sorte, pour Quartier Rose, l’heure de vérité. La pièce de Dahlström est une violente
déflagration théâtrale, perturbante et douloureuse, tant pour les comédiens que pour les
spectateurs. Entre glaçants récits d’infanticide ou de viols pédophiles, s’y met en place un jeu hors
normes et terrible, convoquant aussi Bergman et Sartre, autour de la question des limites de la
représentation théâtrale. Renvoyant acteurs et spectateurs – voyeurisme, exhibition, etc. – à
d’incertaines introspections. Le théâtre comme une quête infinie, entre répulsion, fascination et
séduction.
L’ALSACE – 27 JANVIER 2005 _ Dominique Feig.
BIENVENUE EN ENFER !
C’est au centre socioculturel Europe que la compagnie « Quartier Rose » a présenté son nouveau
spectacle L’épreuve du feu, un huis clos particulièrement éprouvant sur le thème du meurtre et de
sa mécanique : âmes sensibles s’abstenir.
Des gradins surélevés enserrent le dispositif scénique comme pour mettre le spectateur au cœur
de la pièce, ou plutôt au bord du vide, là où la chute est une menace de tous les instants... Sur
scène, huit personnages constamment plongés dans une semi-obscurité, anges déchus, fantômes
ou reptiles en quête d’un salut qui ne viendra pas. Les mouvements sont lents et mesurés,
quelquefois traversés par des fulgurances, ces courses-poursuites dérisoires qui se perdent dans
le dédale des tracés rectilignes dessinés sur le sol. Géométrie et froideur clinique du texte, à
l’image de ces grands miroirs sans teint qui encerclent les acteurs. Ils sont 7 à énumérer les détails
sordides de leur crime. Dans l’univers de l’écrivain suédois auteur de la pièce, aucun lien avec les
7 péchés capitaux ou une morale quelconque : ici tout est présenté de façon cartésienne,
radiographié, mis en fiches à la manière d’un diagnostic clinique. Chorégraphiés de la plus belle
des façons, les sept personnages jouent le rôle du chœur antique et donnent la réplique à chaque
prévenu. Enfer ou tribunal, ce no man’s land livre méthodiquement et sans relâche les pires
penchants de l’esprit humain. La précision chirurgicale des répliques donne la nausée : impossible
pour le spectateur de s’accrocher à un poncif ou à une convention quelconque..., d’autant plus que
les miroirs mobiles s’ingénient à lui renvoyer sa propre image ! Infanticide, viol, inceste,
émasculation, le public assiste éberlué à l’évocation hallucinée de la folie humaine. Le plus
étonnant dans cette descente aux enfers c’est l’intelligence de la mise en scène et l’immense
qualité de jeu des comédiens. Rarement on aura atteint une telle homogénéité dans le travail
d’acteur. (…)
Compagnie QUARTIER ROSE _ l’épreuve du feu – création 2005.
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DERNIERES NOUVELLES D’ALSACE – 6 FEVRIER 2005 _ Marie-Claude Harrer.
EPREUVE NECESSAIRE
La compagnie Quartier Rose a proposé, la semaine dernière à Colmar, « L’épreuve du feu » de
l’écrivain suédois Magnus Dahlström. Une œuvre dure à l’extrême, mais éminemment
nécessaire.
Huit comédiens sont sur scène. Sept d’entre eux, l’un après l’autre, font le récit d’un crime qu’ils ont
commis. Face à eux, Allan les questionne, à la fois juge et psychiatre, mais aussi porte-voix du
public assis tout autour de la scène et qui lui aussi est soumis à l’épreuve du feu.
C’est la force du texte risqué de Magnus Dahlström : proposer au public une plongée dans un enfer
qui lui est étranger, mais proche cependant, puisqu’il pose la question de l’homme face à la
barbarie.
Entre humain et inhumain
On entre là, dans cette pièce mise en scène par Fernando Patriarca, dans un univers qui fait
songer à celui du réalisateur autrichien Michael Haneke, ou de Pasolini. Le mal y est exposé dans
toute son horreur, principalement parce qu’il a visage humain et parce qu’il est décliné à la
première personne.
Il y a là des questions que le spectateur transportera avec lui bien après avoir quitté la salle : la
frontière entre l’humain et l’inhumain, la responsabilité de ses propres actes. A quoi engagent et le
texte et sa mise en scène : ainsi, quand l’un des personnages raconte son crime, les autres restent
sur scène et, par leurs gestes hachés ou leur course effrénée, soulignent tantôt les pensées du
criminel, tantôt l’envie de fuir de ceux qui l’écoutent.
Lors du monologue ici d’un pédophile – sans doute le plus éprouvant -, les autres tentent de le faire
taire, lui mettent leurs mains devant la bouche comme s’ils étaient alors nos porte-parole. Car le
public lui-même est entraîné sur scène, comme un reflet parmi les acteurs, par le jeu de miroirs
que les comédiens déplacent à vue.
Identités brouillées, également, par certains choix de distribution : un homme, médecin passif
devant la souffrance est joué par une femme, une mère qui torture l’enfant qu’on lui a confié par un
homme. Les personnages ne sont plus sexués : ils ne représentent plus que l’espèce humaine,
face au mal.
Compagnie QUARTIER ROSE _ l’épreuve du feu – création 2005.
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FFiicchhee tteecchhnniiqquuee ::
PLATEAU
OUVERTURE : 9 M
PROFONDEUR : 11 M
FOND NOIR
TAPIS DE DANSE NOIR
LOGES
2 LOGES CHAUFFEES
LUMIERES
36 CIRCUITS 3 KW
1 PUPITRE A MEMOIRES TYPE AVAB
17 PAR CP 62 OU 61 ( POUR 6 M DE HAUTEUR )
12 DECOUPES TYPE 614 S R.J.
4 BT 250 W
2 PC 650 W
4 HORIZIODES 1000 W
4 PLATINES SOL
4 PIEDS DE PROJECTEURS
SON
DIFFUSION
PERSONNEL
1 REGISSEUR LUMIERES
1 REGISSEUR PLATEAU
SERVICES DE
MONTAGE
3 SERVICES 1ER JOUR
3 SERVICES 2E JOUR
PPrriixx ddee vveennttee ( HORS TAXES ) ::
1E
3 500 ¤
REPRESENTATION
Tarifs dégressifs à partir de la 2ème représentation dans un même lieu
__ Défraiements :
+ + 12
PERSONNES
CES CONDITIONS TECHNIQUES ET FINANCIERES SONT NEGOCIABLES EN
FONCTION DES POSSIBILITES D’ACCEUIL.
Compagnie QUARTIER ROSE _ l’épreuve du feu – création 2005.
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PAR :
DECOUPES :
BT :
PC 650 W :
public
Compagnie QUARTIER ROSE _ l’épreuve du feu – création 2005.
échelle : 1/50