3 - Formes

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3 - Formes
Stratégies et technologies
Diversité et adaptabilité
Densité et préfabriqué
V7 N3.11
POSTE PUBLICATION 41060025
6,96 $ CAN Individualisation des façades
les conférences
FORMES
31 août
Page 25
jwinspiration.ca
Claude Paquin
Éditeur
A
rchitecte de formation,
Temy Tidafi détient un
Ph. D. ayant porté sur
les moyens de communication
en architecture. Il est directeur
et cofondateur du Groupe
de recherche en conception
assistée par ordinateur
(GRCAO) de l’Université de
Montréal. Il réalise depuis
plusieurs années des travaux de recherche en
modélisation de processus qui peuvent toucher
tant à l’architecture qu’à l’urbanisme, au design
industriel ou encore à l’archéologie. La réflexion
porte principalement sur les méthodes de conception
et/ou de travail pour une meilleure définition et
intégration de moyens numériques en fonction
des finalités diverses des acteurs. Comme résultats,
ce sont entre autres des prototypes de moyens
numériques nouveaux qui sont proposés. Dans ce
numéro, Temy aborde la conception BIM et pose la
question : mode ou panacée?
v7 n3 - 2011
Des Centres de Design et un site Internet
conçus pour maximiser votre productivité.
Alimenter votre inspiration avec des produits
et des outils développés pour innover
et performer.
Bonne lecture!
A
rchitecte (OAQ)
spécialisé en conception
et développement
de systèmes constructifs
industrialisés, Roger-Bruno
Richard est détenteur d’une
maîtrise professionnelle de
l’Université de Californie à
Berkeley et présentement
professeur titulaire à l’École
d’architecture de l’Université de Montréal. Directeur
de cette école pendant dix ans (1989-1999), il
y encadre l’orientation en design et systèmes
constructifs (DSC) au niveau de la maîtrise et
offre notamment deux cours axés sur les stratégies
(organisation) et technologies (procédés) de
l’industrialisation appliquées au bâtiment. Les
articles qu’il signe dans le présent numéro résument
quelques-uns des points traités dans ses cours. Porté
par l’objectif de rendre l’architecture de qualité
accessible au plus grand nombre, Roger est l’auteur
d’un total de huit systèmes constructifs, dont quatre
de type « noyau porteur », ainsi que de plusieurs
innovations en architecture résidentielle préusinée
et solaire passive. Sa classification des systèmes
constructifs industrialisés est reconnue à l’échelle
internationale (CIB, ManuBuild en Europe, etc.).
Il a récemment séjourné à l’Université de Tokyo à
titre de lauréat d’un Research Fellowship de la Japan
Society for the Promotion of Science (JSPS) et il
est fréquemment invité à titre de Visiting Scholar et
d’External Examiner à l’Université polytechnique de
Hong Kong.
-
INSPIRATIONMC PAR JELD-WEN
POUR LES ARCHITECTES.
active, avertit M. Richard : « Si le milieu
de la construction n’est pas partie prenante, ce sont des conglomérats industriels qui viendront occuper le marché
du bâtiment et y appliquer les stratégies
et technologies de l’industrialisation. »
Ce dossier brosse également un
portrait étoffé des stratégies et des
technologies de l’industrialisation. Un
autre chapitre s’attarde à démonter une
perception qui a la vie dure, soit que
le bâtiment préfabriqué est synonyme
d’uniformité. Les exemples proposés
témoignent à l’opposé de l’individualisation et de la diversité des réalisations. Un
autre chapitre démontre l’équation avantageuse entre systèmes industrialisés et
développement durable. Et au sujet des
matériaux, un chapitre propose un tour
d’horizon des divers systèmes.
Ce numéro thématique est également
l’occasion de traiter de la conception
BIM dans le contexte des systèmes
constructifs industrialisés. Ce thème
complémentaire, de la plume de Temy
Tidafi, pose la question : BIM, mode ou
panacée? Professeur à l’École d’architecture de l’Université de Montréal, ce
spécialiste en conception assistée décrit
la genèse et l’évolution des technologies
BIM, les gains possibles pour l’industrie, les avantages mais aussi les limites
possibles des technologies BIM dans le
scénario où elles « risquent de rester un
phénomène de mode pour le secteur
traditionnel du bâtiment, s’il tente d’intégrer ces technologies sans pour autant
apporter de modifications aux modes
de production traditionnels en les remplaçant par un processus de réalisation
intégré du projet ».
formes
ORMES propose de nouveau un
numéro thématique. Bien qu’à fort
contenu technique, il se lit d’un
trait aisément. Signé par l’architecte Roger-Bruno Richard, le dossier
sur les systèmes constructifs préusinés
et industrialisés s’avère un exercice de
synthèse étonnant par sa lisibilité et sa
large couverture du sujet. Il faut dire que
M. Richard connaît le sujet. Quelque
quarante ans d’expérience dans les
domaines de la recherche, de la pratique
et de l’enseignement facilitent certainement la transmission de la matière. Et le
résultat dans notre cas se révèle par un
guide de référence qui sera certainement
utile aux professionnels du bâtiment.
Utile particulièrement pour comprendre
les enjeux et démontrer l’urgence d’agir,
ce dernier point étant d’ailleurs le thème
de l’un des chapitres du dossier. Études
et avis à l’appui, M. Richard fait état du
retard du Québec et du Canada en matière de systèmes constructifs industrialisés. Notamment, un Avis du Conseil de
la science et de la technologie du Québec
(CST) indique que « l’industrialisation
s’avère stratégique à deux titres : d’une
part, afin de protéger le marché intérieur
d’importations étrangères pouvant marginaliser les entreprises locales et, d’autre
part, pour maintenir nos capacités d’exportation ». D’ailleurs, cet Avis est l’occasion de soulever de nouveau une intrigante décision gouvernementale : le 1er
juillet dernier, le Conseil de la science et
de la technologie a été aboli, décision qui
paraît pour le moins paradoxale quand
on sait l’importance de la recherche pour
les secteurs industriels.
Ce dossier puise évidemment parmi
des exemples étrangers innovateurs,
au Japon notamment et dans certains
pays européens. Il accorde également
une belle place à des initiatives d’entreprises du Québec. On observe donc un
embryon porteur d’avenir. Mais l’industrie de la construction se doit d’être plus
mot de l’éditeur
PARADOXE
F
collaborateurs
ÇA FAIT TOUTE LA DIFFÉRENCE .
3
POSTE PUBLICATION
N0 41060025
FORMES est une pu­bli­cation
objective et indépendante,
libre de tout lien avec quelque association, organisme
ou regroupement sectoriel
que ce soit, associés de près
ou de loin à l’industrie. Sa
mission : informer par des
sujets d’actualité, débattre
RBQ: 8256-5821-32
index
Adresse de retour :
Magazine FORMES
6718, rue Chambord,
Montréal (Québec)
H2G 3C3 Canada
des enjeux de l’industrie,
conseiller sur des techniques et des produits, cerner
les tendances.
le but de cette demande.
L’éditeur se réserve le droit
de refuser toute demande de
reproduction.
Nous reconnaissons le soutien
financier du gouvernement du
Canada par l’entremise du Fonds
du Canada pour les magazines.
www.vicwest.com
3L-Innogénie................................42
ACQ............................................. 19
ADICC...........................................43
Alho...............................................48
Alumia...........................................28
American Institute of
Architects.......................................28
Archigram.....................................51
Architecture Canada – IRAC... C-3
ASP Construction........................58
Association canadienne du béton
préparé....................................... C-3
BASF Canada..................................6
BATIMAT......................................35
Béton préfabriqué du
Lac (BPDL)..............................13, 40
Bombardier Aéronautique...........15
Bonaparte – auberge restaurant..51
BONE Structure...............30, 31, 39
Caisse de dépôt et de placement....9
Communauté européenne...........36
Commission W-104......................22
Componoform..............................46
Conseil de la science et de la technologie du Québec........................29
Conseil international du bâtiment
pour la recherche et l’innovation en
construction..................................22
Conseil national de recherches du
Canada (CNRC)............................29
CORBEC.......................................52
Corus.......................................36, 49
Daiwa House...........................33, 42
Davinci..........................................34
ÉcoTerra.........................................49
Fleming Construction..................36
FPInnovations..............................54
Groupe Canam.......................23, 44
Habitat 67......................................49
Habitech........................................53
Helmut Schulitz............................34
Holler Associates...........................29
Hong Kong Housing Authority....32
Hôtel 71.........................................50
Huf Haus.......................................34
Institut canadien du béton
préfabriqué/précontraint........ C-3
Institut de recherche en
construction..................................29
Jeldwen..................................C-2, 58
Kalzip........................................... 47
Kawneer........................................27
Kieran & Timberlake....................28
Koslov............................................49
MAH-LeMessurier........................51
Maison&Objet..............................45
Maisons Alouette..........................49
Maisons Laprise.....................30, 41
ManuBuild..............................32, 36
Métal Sartigan..............................17
Misawa Ceramics..........................34
Misawa Home...................14, 26, 33
Misawa Techno..............................42
Muji...............................................32
National Home.............................51
NCC (Suède).................................36
NORDIC Structures bois............11
Norbec Architectural.............53, 58
OAQ...............................................37
Oldcastle........................................49
Ouellet...........................................58
Outinord........................................52
PanaHome...............................33, 42
Preuksa..........................................44
Radziner........................................48
Richardesign..................................50
Sanyo Home............................33, 42
Secrétariat à l’habitation et au
développement urbain..................12
Sekisui Chemical...........................33
Sekisui HEIM..........................26, 33
Ali-Oglu Egon...............................46
Davidson Colin H...........................9
Dawson William F.........................12
Ehrenkrantz Ezra..........................10
Fuller Buckminster.........................8
Gehry Frank..................................15
Gregotti Vittorio...........................41
Habraken Niklas J.........................22
Kieran Stephen..............................28
Kurokawa Kisho............................47
LeMessurier William.....................51 Toffler Alvin...................................20
McLuhan Marshall........................20 Utida Yositika................................22
Steidle Otto....................................40 Warzawski Abraham.....................28
Stone Edward Durrel....................51
Timberlake James..........................28
22 au 26 août
Sommet mondial Écocité
Palais des congrès de Montréal
www.ecocity2011.com
25 au 29 septembre
Congrès mondial de l’UIA
Tokyo
www.uia-architectes.org/
texte/france/Congres/
Tokyo2011/100217FR.html
12 au 14 octobre
Conférence intercontinentale en
intelligence territoriale
Gatineau
labmit.org/itgatineau2011
Sekisui House..........................39, 42
Shansken-IKEA.............................32
Shokbéton...............................40, 55
SHQ............................................ C-4
Simpson Strong Tie......................46
Spacebox........................................49
Takenaka Corporation..................24
Tata Steel........................................36
Tindall...........................................49
Tempo............................................49
Toyota............................................33
Toyota Housing.............................34
Triedro...........................................46
UN HABITAT...............................29
Université Dalhousie.....................28
Université de Montréal.................28
Université polytechnique
de Hong Kong...............................26
Verbus............................................49
Vicwest............................................4
VISION Modular Structure.........36
Weckenmann...........................34, 44
Weinmann.....................................34
Yorkon.....................................36, 48
Les annonceurs apparaissent en
caractères gras
4 au 7 octobre
Greenbuild 2011
Toronto
www.greenbuildexpo.org
3 et 4 octobre
Métropoles des Amériques :
inégalités, conflits et
gouvernance
UQAM – Pavillon Sherbrooke
securemp.sav.uqam.ca/
metropoles/
11 au 14 octobre
International Conference of
Young Urban Researchers
Lisbonne, Espagne
conferencias.cies.iscte.pt/index.
php/icyurb/sicyurb
Dossier
La transformation du bois
L’industrie de la transformation du
bois est en pleine mutation. Elle
se dirige de plus en plus vers des
activités de deuxième et de troisième
transformation, qui permettent la
création d’une valeur ajoutée aux
produits offerts. Cette nouvelle
réalité a pour effet d’amener des
changements à la mise en marché, aux
règlementations, aux d’équipements
et aux usines de transformation, à la
formation, à la R&D et à une approche
écologique plus présente.
30 octobre au 3 novembre
National Landscape Architecture
Convention
San Diego, É.-U.
www.asla.org/2011meeting
26 octobre
Salon Contech (Québec)
Centre des congrès
www.contech.qc.ca
Jusqu’au 20 décembre
Réinventons la ruelle
Exposition – Maison de
l’architecture du Québec
www.maisondelarchitecture.ca
29 et 30 octobre
International Conference on
Constructed Environment
Chicago, É-U.
www.ConstructedEnvironment.
com/Conference
10 au 12 janvier 2012
Sustainability Conference
Université de ColombieBritannique, Vancouver
onsustainability.com/
conference-2012
30 octobre au 3 novembre
Congrès ASLA
San Diego Convention Center
www.asla.org
18 au 23 juin 2013
INALCO 2013
ÉTS, Montréal
www.inalco2013.com
7 au 12 novembre
Batimat
Paris Expo, Porte de Versailles
www.batimat.com
Perspective
• Les matériaux dits « écologiques »
• Design et psychanalyse!
• La signalétique urbaine
Réalisations
• Design et Airbus
• Parc Chauveau :
œuvre d’intégration à l’architecte
• Pierre Thibault
Matériaux
• Chauffage radiant
• La construction abritée
Tombée 16 septembre
les conférences
FORMES
Les 2e et 3e
transformations du bois
Les enjeux
Québec, automne
(date à confirmer)
Information :
514 736-7637, poste 1
v7 n3 - 2011
prochain numéro
29 septembre au 7 octobre
Entretiens Jacques Cartier
Montréal, Québec, Ottawa
www.centrejacquescartier.com
24 au 26 octobre
Congrès International design
Alliance
Taipei Convention Center
www.2011idacongress.com
-
23 et 24 septembre
Foire de l’environnement et
habitation saine
Brome, Estrie
www.projetecosphere.org
29 septembre au 1 octobre
Congrès APCHQ
Fairmount Reine Élizabeth,
Montréal
www.apchq.com
er
29 novembre
Salon Contech (Montréal)
Palais des congrès
www.contech.qc.ca
formes
agenda
15 au 17 septembre
Congrès ACQ
Fairmount Tremblant
www.acq.org
23 et 24 septembre
Par-delà les pierres
Le patrimoine matériel et
immatériel des communautés
religieuses
Musée de la civilisation, Québec
www.congres_schec_2011.cieq.ca
PRODUCTION
ADICC (Simon Voyer, GTL)
Impression : Lithochic
RÉDACTRICE EN CHEF
Marie Gagnon
26 au 29 août
International Seminar on Urban
Form
Université Concordia, Montréal
www.isuf2011.com
Jusqu’au 4 septembre
La bonne cause – L’architecture
de paix
Exposition CCA, Montréal
www.cca.qc.ca
[email protected]
www.formes.ca
Tél. : 514-736-7637
1 877 FORMES 9
Télécopieur :
514-272-3477
ABONNEMENT
(Taxes incluses) $CA
Canada
1 an : 27 $, 2 ans : 50 $
Amérique
1 an : 50 $, 2 ans : 85 $
Outre-mer
1 an : 90 $, 2 ans : 155 $
Étudiant -15 %
Toute demande de
reproduction des textes
et des illustrations doit
être acheminée par écrit
à l’éditeur en expliquant
Individus
COLLABORATEURS
Sylvie Lallier,
Roger-Bruno Richard,
Temy Tidafi.
Chirurgien de l’image
Gabriel-Thomas Leclerc
Que le temps soit très froid, très chaud et sec ou très humide, les enveloppes de bâtiment sont continuellement mises à l’épreuve. C’est pourquoi les panneaux métalliques
isolants sont conçus spécifiquement pour contrôler la température intérieure peu importe les conditions météorologiques extérieures. De plus, ils offrent l’avantage d’un
assemblage rapide et efficient en une seule opération sur tout le pourtour du bâtiment, ce qui réduit le temps d’installation et les coûts de main-d’œuvre. Offerts en divers
profilés, couleurs, dimensions et finis, les panneaux métalliques isolants de Vicwest vous permettront de donner libre cour à votre inspiration créatrice.
vol.7 nº3
Les systèmes PMI de Vicwest : une idée rafraîchissante
2011
Éditeur
Claude Paquin
Couverture
Illustration :
Urban Renaissance – KSI
ADMINISTRATION
Magazine FORMES
6718, rue Chambord,
Montréal (Québec)
H2G 3C3 Canada
PUBLICITÉ
514 736-7637, poste 5
FORMES appuie toute
initiative favorisant le développement durable et une
saine gestion de l’environnement. Le magazine utilise
une encre écologique et
est imprimé sur du papier
recyclé.
Panneaux métalliques isolants de Vicwest : Beau temps, mauvais temps.
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Organismes et entreprises
5
8
20
26
28
32
fonctionnel, harmonieux et confortable. Le choix du système d’isolation/pare-air mérite autant
années et améliore la durabilité d’un bâtiment. WALLTITE ECO s’adapte à toutes les formes,
240 %
38
adhère à tous les recoins et n’a pour limite que votre imagination. Cette mousse permet de créer
SYSTÈMES CONSTRUCTIFS
INDUSTRIALISÉS
BIM : MODE OU PANACÉE?
Réduire la consommation d’énergie et augmenter la qualité en :
1- Simplifiant la production;
2- Assurant un meilleur contrôle de qualité;
3- Permettant l’adaptabilité sans destruction;
2631-4F-DD-COM
4- Réduisant les débris de construction.
AUGUST
2011
URGENCE
D’AGIR
RÉALISATIONS À TRAVERS LE MONDE
• La préfabrication à Hong Kong;
•
• Les modules japonais;
•
9” X 12” L’intervention des distributeurs de mobilier intérieur;
• Le préusiné et l’approche ManuBuild en Europe.
LA « PALETTE » DES SYSTÈMES CONSTRUCTIFS PRÉUSINÉS
________________ / PROSPECTIVEMENT DISPONIBLES
PRÉSENTEMENT
en bois, acier, béton et composites.
________________
Quelques exemples :
colonne;
• Dalle et poteau;
• Panneaux;
__________________
_
• Joint intégré;
• Module sectionnel;
• Boîte;
• Noyau porteur;
• Mégastructure;
• Mécanisation du chantier.
• Poutre et
________________
_
une enveloppe ayant une bonne étanchéité à l’air, ce qui procure à votre bâtiment l’isolation
à haute performance méritée. Pour savoir comment WALLTITE ECO peut améliorer votre
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WALLTITE ECO est une marque déposée de BASF Canada Inc. EcoLogo est une marque de commerce d’Environnement Canada. Le programme de certification de la qualité
intérieure de l’air GREENGUARD intitulé « GREENGUARD Indoor Air Quality Certified » est une marque déposée, et le programme GREENGUARD enfants et écoles intitulé
« GREENGUARD Children and Schools » est une marque de service, de leurs propriétaires respectifs ; toutes utilisées sous permission par BASF Canada Inc. © 2011 BASF Canada Inc.
SYSTÈMES CONSTRUCTIFS INDUSTRIALISÉS
ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
56
les conférences
FORMES
54
CONCLUSION
v7 n3 - 2011
de considération. Notre isolant/pare-air à alvéoles fermées a fait ses preuves. Il résiste aux
Les quatre stratégies d’individualisation :
• La flexibilité du produit;
• La flexibilité de l’outil;
• La polyvalence;
• La combinatoire.
Agenda
Index
• Le retard du Québec et du Canada :
A- Conservatisme du milieu de la construction,
WALLTITE
B- Fragmentation du marché,
C- Carence dans la formation des professionnels;
COMMERCIAL AD • L’avis du Conseil de la science et de la technologie du Québec;
• La réunion stratégique organisée par le Conseil national de recherches
du Canada en 2009;
MAGAZINE FORMES• Le problème des bidonvilles et des sans-abri;
• Industrie de la construction ou conglomérats industriels?
CHRISTINE
Vous apportez beaucoup de soins à la conception d’un bâtiment pour qu’il soit à la fois
INDIVIDUALISATION ET INDUSTRIALISATION DU BÂTIMENT
5
25
-
MD
Le bâtiment préusiné :
• Avantages de l’usine et niveaux technologiques;
• L’industrialisation du bâtiment : organisation générique basée sur la
quantité et offrant un produit fini;
• Les trois catégories de systèmes constructifs préusinés
et industrialisés : le Meccano assemblé au chantier, le volume
usiné et l’hybride;
• Le protocole opérationnel : critères de rendement,
coordination dimensionnelle et interfaces.
formes
Le système d’isolation/pareair WALLTITE ECO convient
parfaitement à presque tout
espace que vous concevez.
CONSTRUIRE AVEC LES STRATÉGIES
ET TECHNOLOGIES DE L’INDUSTRIALISATION
Rendre l’architecture de qualité accessible au plus grand nombre et
adaptable dans l’espace et le temps.
sommaire
METTEZ-Y
DU MAUVE.
Les systèmes
constructifs
préusinés…
et industrialisés
7
Rendre l’architecture
de qualité
CONSTRUIRE AVEC LES STRATÉGIES ET LES TECHNOLOGIES DE L’INDUSTRIALISATION
accessible au plus grand nombre et adaptable dans l’espace et le temps
formes
8
En usine, cinq niveaux technologiques sont
disponibles : 1- Préfabrication, 2- Mécanisation,
3- Automatisation, 4- Robotique et 5- Reproduction (Richard, 2010).
1- La PRÉFABRICATION. Comme le terme
« pré » l’indique, il s’agit d’une fabrication
faite d’avance et/ou ailleurs. Très souvent, la
préfabrication recourt aux mêmes procédés et
matériaux que le chantier tout en bénéficiant
des avantages inhérents à l’usine mentionnés
Les quatre premiers niveaux demeurent généralement asservis aux procédés traditionnels. Le
premier s’intéresse plutôt au lieu et/ou au moment de la production, alors que les trois suivants
s’appliquent à écarter la main-d’œuvre au profit
de la machinerie. Le cinquième niveau, la reproduction, vise une véritable simplification de la
production et nécessitera des investissements en
imagination plutôt qu’en machinerie.
L’INDUSTRIALISATION DU BÂTIMENT
Si l’on fabriquait une automobile de la façon
dont on construit traditionnellement un édifice,
le prix serait inabordable et la qualité incertaine;
il en va de même pour la plupart des produits disponibles sur le marché.
Par contre, l’industrialisation a démontré une
hypercapacité à réduire les coûts, à améliorer la
qualité et à rendre les produits complexes économiquement accessibles au plus grand nombre. L’industrialisation est reliée au plus grand
nombre, car elle tient effectivement son pouvoir
de la quantité : un vaste marché va permettre de
maintenir une organisation continue et d’amortir l’investissement dans un procédé capable en
retour de simplifier la production.
L’industrialisation est d’abord et avant tout
le fait d’une (A) organisation générique (B) basée sur la quantité et (C) offrant un produit fini.
A- L’organisation générique Une organisation générique vise à coordonner tous les participants et toutes les activités
liées à la génération d’un grand nombre de bâtiments
(conception/fabrication/assemblage).
C’est le contraire de l’approche traditionnelle en
construction.
L’approche traditionnelle : le bâtiment comme service
Dans l’approche traditionnelle, le bâtiment est
vu comme un SERVICE demandé par un propriétaire particulier pour un site particulier. À
cette fin, le propriétaire va recruter une équipe de
professionnels qui vont préparer des plans et devis pour soumission, à la suite de quoi une équipe
entrepreneurs/sous-traitants sera sélectionnée
tout comme s’il s’agissait d’un prototype; avec
les retards, les hausses de coûts et les défectuosi-
L’approche traditionnelle
(d’après Colin H. Davidson).
Adaptation par l’auteur d’un
schéma préparé par le professeur
Colin H. Davidson pour la revue IF.
tés éventuelles qui s’ensuivent dans bien des cas.
Et l’on recommence ainsi à chaque projet : autre
client, autre équipe de professionnels, autre jeu
de plans et devis et autre équipe entrepreneurs/
sous-traitants.
Par ailleurs, certaines applications de l’approche traditionnelle ont donné naissance à des réussites qu’il serait possiblement rentable de convertir en solutions industrialisées. Le siège social de
la Caisse de dépôt et de placement du Québec
(CDP) à Montréal, par exemple, affiche un murrideau à double paroi entièrement assemblé en
usine et particulièrement facile à installer, une
distribution d’air sous plancher surélevé et des
cloisons déplaçables. Il s’agit là du départ de ce qui
aurait pu devenir une solution préusinée adaptable à d’autres programmes de même nature.
L’organisation générique : le bâtiment comme produit
Une organisation générique visant à appliquer
les stratégies et technologies de l’industrialisation
voit le bâtiment comme un PRODUIT et non plus
comme un service visant un seul client. Le bâtiment devient un produit adaptable aux besoins
diversifiés de plusieurs clients. Les opérations ne
seront pas déclenchées par des propriétaires, mais
plutôt préparées en amont de la demande des
propriétaires par ladite organisation générique.
Son mandat est de recruter la plus grande clientèle possible, sur la base d’une étude de marché.
Toute étude de marché va nécessairement
reconnaître l’importance de rencontrer non seulement les besoins fondamentaux des clients et
de leur évolution dans l’espace et le temps, mais
également la diversité des personnalités. Nécessité
qui interpelle les stratégies d’individualisation
à l’intérieur de la production industrialisée,
que l’on désigne sous le vocable de « mass customization ».
v7 n3 - 2011
• Protection climatique;
• Meilleur contrôle de la qualité;
• Outillage précis et spécialisé (gabarits, ajustements mécaniques, etc.);
• Arrimage numérique au Building Information
Modeling (BIM);
• Rationalisation de la production le long de la
chaîne de montage (aiguillage du matériel et
des sous-assemblages);
• Économie de main-d’œuvre;
• Plus grand pouvoir d’achat des fournitures
(point de livraison unique, grandes quantités,
etc.);
• Réduction des déchets de l’ordre de 50 % par
rapport à la construction in situ;
• Montage simple et rapide au chantier;
• Réduction des nuisances pour le voisinage par
rapport à la construction in situ.
ci-haut. La préfabrication est en mesure d’introduire des économies allant de 10 à 15 %
lorsque la demande fait rouler l’usine à plein
rendement.
2- La MÉCANISATION permet à l’outil d’alléger
le travail de l’ouvrier. De nos jours, il y a un
certain niveau de mécanisation lorsqu’il y a
préfabrication.
3- Au niveau de l’AUTOMATISATION, l’outil
remplace l’ouvrier. Seul le « superviseur » est
constamment sur place, bien que le succès
de l’opération dépende principalement de
l’ingénieur de production et de l’interaction
entre la programmation et les « bons de commande ». En Suède, où la construction résidentielle unifamiliale a fortement alimenté la
production automatisée au cours des années
1990, on lui a attribué des économies allant
jusqu’à 27 % comparativement à la construction artisanale au chantier.
4- La ROBOTIQUE confie au même outil l’exécution de tâches diversifiées et réparties sur
plusieurs axes. Trop onéreuse pour être associée au clouage des montants en bois ou à
la pose de la brique, la robotique sera plutôt
arrimée au contrôle numérique et à l’individualisation du produit fini.
5- La REPRODUCTION implique la recherche
et le développement de procédés innovateurs capables de court-circuiter les longues
séquences linéaires répétitives inhérentes aux
méthodes d’origine artisanale encore en vigueur dans le milieu de la construction.
-
-
v7 n3 - 2011
A
rchitecture et construction! S’il peut
y avoir construction sans architecture, il n’y aura pas d’architecture sans
construction. Le rôle de l’architecture
est à la fois de concevoir et de matérialiser un
milieu de vie dédié à l’épanouissement de ses
occupants.
De tout temps, le concept architectural s’est
matérialisé en fonction des ressources disponibles dans un contexte donné. L’Inuit construisait un dôme avec le bloc de glace, seul matériau accessible; Michel-Ange et ses successeurs
ont monté le dôme de Saint-Pierre de Rome en
recourant à l’habileté des tailleurs de pierre de
l’époque; Buckminster Fuller a réalisé ses dômes
géodésiques (dont celui de notre Biosphère) en
développant un réseau de tubulures sur trame
triangulaire.
Or, depuis plus d’un siècle, la quasi-totalité
des produits accessibles au plus grand nombre
sont fabriqués en usine, qu’il s’agisse d’un meuble, d’un ordinateur, d’une automobile, d’un
avion ou d’un navire. Il en va de même pour la
plupart des matériaux ainsi que pour certains
composants du bâtiment (les fermes de toit, la
dalle alvéolaire précontrainte, la fenestration, le
mobilier modulaire de cuisine et de rangement,
etc.); c’est également le cas pour quelques soussystèmes, notamment la charpente d’acier et le
mur-rideau. Mais, jusqu’à ce jour, ce n’est généralement pas le cas du bâtiment en tant qu’entité.
Évidemment, il ne s’agit pas de traiter tous
les bâtiments comme des produits préusinés
et industrialisés, mais bien de faire profiter la
construction des avantages de l’usine et de l’industrialisation. Il s’agit d’offrir en architecture
l’équivalent de ce que le « prêt-à-porter » est à la
« haute couture ». L’un n’empêche pas l’autre : il
y aura toujours plusieurs projets dont la nature
ou les objectifs ne conviennent pas aux systèmes
constructifs préusinés et industrialisés.
LE BÂTIMENT PRÉUSINÉ
Sauf exception, la plupart des bâtiments sont
encore réalisés à même le chantier, selon des méthodes plus ou moins artisanales et très souvent
distinctes d’un bâtiment à l’autre. À ce jour, tant
au Québec qu’au Canada, le bâtiment profite peu
des avantages de la fabrication en usine, et encore
moins des stratégies et technologies de l’industrialisation alors qu’elles sont appliquées dans
tous les autres domaines.
Pourtant, le simple fait de produire en usine
comporte des avantages majeurs :
formes
Roger-Bruno Richard
9
formes
-
v7 n3 - 2011
Les sous-systèmes
L’efficacité et la réussite du bâtiment résulte
de l’interaction de cinq fonctions principales :
la charpente, l’enveloppe, le cloisonnement, les
services et les équipements. Chacune de ces fonctions correspond à un sous-système distinct requérant des technologies relativement distinctes.
Ces technologies sont généralement maîtrisées
par des manufacturiers spécialisés qui produisent
à titre de sous-traitants; bien que certains soussystèmes puissent être intégrés à d’autres (par
exemple les panneaux d’enveloppe porteurs, le
bloc équipement de cuisine/salles d’eau/puits de
plomberie, etc.).
Conséquemment, c’est surtout au niveau des
sous-systèmes que le système se définit. L’organisation générique sera structurée différemment
selon qu’il s’agit de supporter soit un système
« ouvert », soit un système « fermé ».
10
Organisation générique supportant un système ouvert
Un système OUVERT donne la possibilité
d’échanger avec son environnement. Un système
constructif ouvert offre l’INTERCHANGEABILITÉ des sous-systèmes, lorsque les conditions de
compatibilité sont remplies.
Le système ouvert va reposer sur les épaules
d’un « organisateur du système », préférablement
un architecte appuyé par une équipe d’ingénieurs, dont le rôle sera de réaliser les conditions
nécessaires pour obtenir l’interchangeabilité.
L’organisateur va normalement viser un grand
nombre de propriétaires. Il peut partir de technologies disponibles sur le marché ou bien inciter
un certain nombre de manufacturiers à répondre
à des critères de rendement susceptibles de générer une innovation avantageuse. Par la suite, un
architecte de projet et un entrepreneur-monteur
seront chargés de livrer chacun des bâtiments en
recourant au système retenu.
C’est ainsi que le professeur Ezra Ehrenkrantz
a regroupé, à la fin des années 1960, 13 commissions scolaires de la Californie dans le cadre d’une
opération appelée « School Construction Systems
Development » (SCSD). Le regroupement portait
sur le développement et le préachat des mêmes
sous-systèmes pour l’ensemble des bâtiments à
construire. Un devis de rendement fut établi et
chaque manufacturier d’un sous-système devait
accompagner sa soumission d’une preuve de
compatibilité avec au moins deux manufacturiers
des autres sous-systèmes complémentaires, ce qui
donnait des options à l’organisateur du système
(Ehrenkrantz, 1989).
Une fois le préachat établi, un architecte et un
entrepreneur-assembleur distincts furent sélectionnés à l’échelle locale pour chacune des écoles. Comme le sous-système enveloppe était laissé
« hors système », chaque école présente des façades distinctes s’harmonisant avec le voisinage.
Le résultat? Pour un coût semblable à celui des
écoles construites traditionnellement, le SCSD
ajoutait la climatisation, la flexibilité des cloisons
(adaptabilité aux variations de clientèle et de formule pédagogique), l’éclairage indirect et une
qualité supérieure de finition.
ImagInez...
Système fermé ou ouvert
(interchangeabilité).
Schéma générique.
... nous réalIsons
Organisation générique
supportant un système
ouvert (d’après Colin H.
Davidson). Adaptation par
l’auteur d’un schéma préparé par
le professeur Colin H. Davidson
pour la revue IF.
Aspirez à un design
performant et innovant
Misez sur notre bois
Les sous-systèmes du
système SCSD : structure
d’acier, plafond éclairage,
chauffage/ventilation/
climatisation et cloisonnement. Ezra D. Ehrenkrantz,
volume Architectural Systems
(voir Références).
www.nordicewp.com
SLENDERWALL
SYSTÈME DE BÉTON LÉGER
CHARPENTE D’ACIER GALVANISÉ
P R É FA B R I Q U É
C’est ainsi qu’on peut qualifier d’ouvert
le système résidentiel multifamilial en béton
DESCON, initiative de l’ingénieur montréalais William F. Dawson et seule proposition
non étasunienne lauréate du concours « Operation Breakthrough » organisé par le Secrétariat à l’habitation et au développement urbain
(HUD) des États-Unis. Le système DESCON
n’opérait aucune usine, car il recoure à des entreprises sous-traitantes locales et/ou régionales
existantes. L’appel de soumission est basé sur
trois documents : le cahier des critères de performance, le cahier de coordination modulaire et
le cahier des détails d’interfaces. Le soumissionnaire est libre de choisir ses technologies pourvu
qu’elles se conforment à ces trois prescriptions.
Des édifices d’une qualité exceptionnelle en résultèrent.
William F. Dawson et photo par
l’auteur.
CONCEPTION
ASSISTÉE
Organisation générique
supportant un système
fermé (d’après Colin H.
Davidson). Adaptation par
formes
-
v7 n3 - 2011
l’auteur d’un schéma préparé par
le professeur Colin H. Davidson
pour la revue IF.
12
Organisation générique supportant un système fermé
Un système FERMÉ n’offre aucun échange
avec son environnement. Un système constructif fermé entraîne normalement une INCOMPATIBILITÉ avec les composants/assemblages/
sous-systèmes des autres manufacturiers. Les
sous-systèmes sont offerts uniquement par le
manufacturier-assembleur ou par l’organisation
« commanditaire » du système. Il appartient à
un propriétaire intéressé de sélectionner ou de
ne pas sélectionner le système. Cette décision
se prend généralement à la suite d’une analyse
comparative avec les autres systèmes sur le marché, analyse effectuée par un professionnel agissant comme « évaluateur ».
Une fois le système retenu, un propriétaire va
demander à une équipe architectes-ingénieurs
de préparer un projet spécifique en suivant les
règles du système. Par ailleurs, le manufacturierassembleur ou l’organisation « commanditaire »
du système offre fréquemment les services de ces
professionnels.
C’est ainsi que les manufacturiers de panneaux et de modules 3D préusinés au Japon présentent plutôt des systèmes fermés. Le propriétaire est généralement un client qui se rend à un
parc permanent de maisons préusinées; il choisit
un modèle et des options afférentes. Il a également le choix soit d’esquisser son projet sur une
table numérique qui répondra avec des dessins
compatibles, soit d’engager un architecte informé du système. Trois à quatre mois plus tard, le
client recevra le produit (sa maison) clé en main
sur le site qu’il aura prédéterminé.
CONTRÔLE
DE LA
QUALITÉ
TOTAL PRECAST
ARCHITECTURAL
DÉVELOPPEMENT
DURABLE
WWW.BPDL.COM
RESTAURATION
RATIONNALISATION
BÉTON GFRC
----------------ÉLÉMENTS
STRUCTURAUX
S Y S T È M E
ESPACE D’AIR RÉDUISANT LES
PONTS THERMIQUES
Le système DESCON : soussystèmes et prototype à
Jersey City, É.-U. Schéma par
D E
C O N S T R U C T I O N
BÉTON HAUTE PERFORMANCE DE 50mm
B-La quantité L’industrialisation fonctionne à la manière
d’une équation : un vaste marché (« quantité »)
va amortir (diviser en fractions marginales) l’investissement initial dans une technologie capable
de simplifier la production. Voilà la véritable nature de l’industrialisation : simplifier la production d’objets complexes. Idéalement, il s’agirait
d’un procédé de niveau « reproduction ».
Plusieurs approches permettent de simplifier
la production : le recours à un matériau plurifonctionnel, à la réduction du nombre de pièces,
à l’outil à filière, au contrôle numérique, au jointement intégré, etc. De plus, la sous-traitance en
tant que telle va simplifier le travail du manufacturier-assembleur et en même temps diminuer
l’envergure de son investissement.
formes
-
v7 n3 - 2011
Québec.
14
Éléments à joint intégré
du système Componoform (É.-U.). Componoform.
• Le MATÉRIAU PLURIFONCTIONNEL implique le développement d’un matériau qui en
remplace plusieurs tout en rencontrant l’ensemble de leurs critères de rendement. C’est
notamment le cas du panneau de béton léger
PALC (Precast Autoclave Lightweight Concrete)
produit par Misawa Home au Japon. Une fois
recouvert d’un enduit hydrofuge, ce panneau
remplace à lui seul le parement extérieur (plusieurs motifs sont possibles), le pare-air, une
partie de l’isolant thermique et les colombages
de nos murs résidentiels nord-américains.
• La RÉDUCTION DU NOMBRE DE PIÈCES
implique la concentration en une seule pièce de
ce qui en demandait plusieurs auparavant. C’est
le cas du puits de plomberie « imprimé » où
tous les trajets sont emboutis en demi-cercle sur
deux plans symétriques inversés « main gauche/
main droite ». Ces deux plans sont réunis par
adhésif roulé à plat de façon à générer un réseau
de conduits tubulaires (Richard, 2005).
• L’OUTIL À FILIÈRE va générer des formes linéaires complexes au moyen d’une filière (die)
interchangeable correspondant au négatif du
profilé recherché. C’est le cas de l’extrusion où
un simple changement de filière introduit un
nouveau profilé. En une seule opération, l’extrusion permet d’obtenir le profilé d’un murrideau en aluminium, d’un cadre de fenêtre en
PVC et même d’une dalle alvéolaire précontrainte en béton. Dans ce dernier cas, l’extrusion remplace les opérations de coffrage/étaiement/coulée/démontage/décoffrage menées sur
un chantier traditionnel alors que la dalle s’installe en une seule opération au chantier.
• Le recours au JOINTEMENT INTÉGRÉ vise à
faciliter le jointement de plusieurs éléments en
le reportant en dehors du point de rencontre
géométrique. C’est notamment le cas des systèmes de type « joint intégré » : au lieu de relier
deux colonnes et quatre poutres à la rencontre
des trois axes, ce point de rencontre est monolithe et les éléments sont réunis « deux à deux »
un peu plus loin.
Distribution de la soustraitance du B-787 de
Boeing (É.-U.). Boeing
Aircraft.
• La SOUS-TRAITANCE implique la distribution du travail en sous-assemblages modulaires
complémentaires et usinables en même temps
par différents manufacturiers spécialisés. En
d’autres mots, les principes d’amortissement
d’un procédé capable de simplifier la production s’appliquent autant au niveau des assemblages et sous-systèmes qu’à celui de l’assemblage final. Tous les manufacturiers font appel à
la sous-traitance. Un sous-traitant peut amortir
son outillage élaboré et coûteux sur plusieurs
contrats provenant de manufacturiers-assembleurs différents, voire même compétiteurs,
alors qu’un manufacturier seul n’utiliserait pas
cet outillage de façon régulière.
C’est ainsi que plusieurs manufacturiers font
appel au même sous-traitant en ce qui concerne l’extrusion des profilés de murs-rideaux en
aluminium. Par exemple, Bombardier Aéronautique (troisième avionneur dans le monde)
fabrique à Montréal des parties de fuselage pour
Boeing et Airbus (respectivement premier et
deuxième avionneurs); c’est ainsi que la fabrication du Boeing 787 est répartie entre des soustraitants de huit pays.
Un des multiples assemblages à partir des composants du jeu de Lego. Lego
C- Le produit fini (système constructif)
En industrialisation du bâtiment, le produit
fini offert par l’organisation générique n’est
généralement pas un bâtiment, mais plutôt un
système constructif. Un système constructif se
définit comme un ensemble de pièces interactives où les détails sont réglés de façon à convenir à
plusieurs bâtiments distincts.
Dans chaque cas, les détails sont les mêmes, mais l’assemblage varie chaque fois selon
la conception. Et ce, au lieu de réinventer la
construction chaque fois qu’un édifice est planifié, ainsi qu’il arrive souvent dans l’approche
traditionnelle. Des variations presque infinies
peuvent être générées par les pièces d’un système
constructif, tout comme pour le jeu de Lego et de
Meccano offerts aux jeunes.
Le système constructif peut démontrer ses
avantages à même les réalisations précédentes,
où les mêmes détails ont fait leurs preuves. Ainsi,
le client pourra voir la nature du produit envers
lequel il s’engage, même s’il s’agit d’un édifice différent quant à la fonction ou à la forme.
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Lit d’extrusion de dalles
alvéolaires précontraintes
en béton chez Schokbéton
Québec. Photo par Schokbéton
Schéma par l’auteur.
-
Le puits de plomberie
« imprimé ». Schéma par l’auteur.
Fraiseuse sur cinq axes dirigée par contrôle numérique.
formes
Comparaison entre le mur
nord-américain à ossature de bois et le panneau
PALC. Source: Misawa Home
• Le recours au CONTRÔLE NUMÉRIQUE
(CNC) permet de générer une forme complexe
avec précision en programmant les mouvements d’un outil à cinq axes. Là aussi, un simple changement de la modélisation numérique
(BIM) permet de générer une forme différente.
C’est essentiellement grâce au contrôle numérique que l’on peut réaliser les projets proposés
par l’architecte Frank Gehry.
15
LES TROIS CATÉGORIES DE SYSTÈMES
CONSTRUCTIFS PRÉUSINÉS ET INDUSTRIALISÉS
En tant que produit industrialisé, le bâtiment
est conditionné par une caractéristique spécifique importante qui le distingue de tous les autres
produits : il doit prendre racine sur un site. À
l’usage, l’on constate que c’est effectivement le
partage du travail entre l’usine et le chantier qui
aura le plus d’influence sur la morphologie d’un
système de construction préusiné et industrialisé.
Neuf (« A » à « I ») types de systèmes sont
identifiables quant à ce partage, lesquels peuvent
être regroupés à l’intérieur de trois grandes catégories : le MECCANO assemblé au chantier, le
VOLUME USINÉ et l’HYBRIDE.
1- Le MECCANO assemblé au chantier
Tous les sous-systèmes, y compris la charpente, sont fabriqués à l’usine, mais transportés
au chantier en pièces détachées : A- Poutre et
colonne; B- Dalle et poteau; C- Panneaux; DJoint intégré.
2- Le VOLUME USINÉ
Tous les espaces et tous les éléments du logis
sont entièrement fabriqués, assemblés et finis
à l’usine en tant que modules tridimensionnels ne nécessitant qu’un simple raccordement
aux fondations, aux services et entre eux une
fois parvenus au site : E- Module sectionnel;
F- Boîte.
3- L’HYBRIDE
Les éléments sophistiqués du bâtiment sont fabriqués en usine alors que le chantier se charge
des opérations pénalisées par le transport : GNoyau porteur; H- Mégastructure; I- Mécanisation du chantier.
formes
-
v7 n3 - 2011
La distribution du travail se fait en conséquence. Il ne s’agit pas de construire une méga-usine à
chaque fois. Selon le type de système, des usines
déjà en place peuvent participer, soit en ajustant
leur technologie actuelle, soit en adoptant une
technologie innovante pouvant aller jusqu’au
niveau de la « reproduction ».
La boîte tout comme le noyau porteur en tant
que tel impliquent par définition l’assemblage en
usine de modules tridimensionnels, alors que les
autres systèmes utilisent le chantier comme lieu
d’assemblage final. Dans tous les cas, la précision
offerte par les procédés en usine fait en sorte que
les jointements sont rendus faciles et rapides à
réaliser au chantier.
16
Schéma explicatif des trois
catégories de systèmes
préusinés et industrialisés.
Schéma par l’auteur.
LE PROTOCOLE OPÉRATIONNEL Comment procéder? Quelles sont les règles à
suivre pour bénéficier des stratégies et des technologies préusinées et industrialisées?
Une fois l’organisation générique établie, les
règles à suivre seront à l’image du niveau technologique anticipé, de la quantité à maîtriser et
de la facilité d’assemblage à assurer. Les règles à
suivre constituent un protocole à trois volets : les
critères de rendement, la coordination dimensionnelle et les interfaces.
Ce protocole équivaut au « manuel de l’utilisateur » d’un système préusiné et industrialisé.
Une dérogation risque de compromettre la mise
en œuvre et d’entraîner des conséquences négatives tant au niveau économique que technique,
comme ce fut le cas avec certains systèmes dans
le passé.
Distribution du travail
entre l’usine et le chantier
selon chaque type de système. Schéma par l’auteur.
Coordination dimensionnelle et tolérance
La coordination dimensionnelle vise à
• Faciliter l’assemblage et, le cas échéant, l’interchangeabilité des composants préfabriqués en
se référant à une grille modulaire basée sur la
plus petite dimension (« module ») commune;
cette grille « modulaire » permet une localisation sur la ligne, entre les lignes ou adjacente
aux lignes.
• Réduire la variété des dimensions des composantes du bâtiment en optant pour un nombre
limité de dimensions préférentielles qui seront
des multiples du module de base.
En construction, les lignes simples n’existent
presque jamais : la rencontre de deux éléments
correspond à un espace appelé « interstice » plutôt qu’à une ligne.
La tolérance prescrit la largeur maximale de l’interstice entre la ligne modulaire et les composants
afin de tenir compte des facteurs :
• De production (degré de précision des outils de
fabrication);
• D’installation (contraintes géométriques et opérationnelles);
• De fonctionnement (contraintes imposées par
la dilatation thermique, les effets de l’humidité
et les mouvements de la structure).
que pour la colle et autres adhésifs lorsqu’ils sont
appliqués sous presse. Il en va tout autrement au
chantier : la soudure demande une vérification
par rayons X alors que la colle et l’adhésif sont
vulnérables aux variations climatiques.
La fixation mécanique établit une liaison démontable :
• Par connexion (profilé de jonction tel qu’une
cheville, un clou, une goupille ou autre pièce de
jonction);
• Par serrage (organe de liaison tel que vis, boulon, rivet, barre de post-tension, etc.);
• Par verrouillage (ajustement de deux profils
complémentaires tels que dans le cas d’un verrou, d’un crochet ou d’un repli).
Conformément à l’agenda du développement
durable, la fixation mécanique évite la destruction du composant et permet donc de le réutiliser
sans aucune destruction dans le cas d’une reconfiguration, d’un recyclage ou d’une relocalisation.
C- La PROTECTION du joint vise à le prémunir contre les effets des forces et agents extérieurs
par l’utilisation de produits de remplissage ou de
scellement et de profilés tels que bandes, obturateurs et solins. Dans le cas d’une fixation mécanique, il est par définition essentiel de recourir à
des produits et profilés facilement détachables,
de façon à faciliter le démantèlement des composants le cas échéant.
Ces trois facteurs doivent être assumés dès la
production en usine afin d’éviter toute surprise
désagréable ou tout « bricolage » lors du montage
au chantier.
La chaise « Thonet » et la
chaise « injectée » : mêmes
critères de rendement
(charge admissible, dimensions, appui lombaire,
etc.), mais différents procédés/différents produits/
différents coûts.
formes
-
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Source: Thonet
18
Les critères de rendement
Au lieu de décrire ce que doit être la solution,
les critères de rendement définissent de façon
mesurable et vérifiable la performance que l’on
attend du composant/assemblage/sous-système
anticipé.
Spécifier en recourant au concept de rendement
offre de nouvelles façons de répondre à un ensemble
de critères donnés et ouvre de nouveaux créneaux
à l’ingéniosité et à l’innovation dans le développement de nouvelles méthodes et technologies, voire
de nouvelles approches aux besoins fondamentaux
de l’usager (Ehrenkrantz, 1989).
En libérant partiellement, sinon totalement, le
concepteur des images véhiculées par les précédents, les critères de rendement sont en mesure
de favoriser l’éclosion de nouvelles idées innovantes et d’en vérifier la pertinence par rapport
aux objectifs à atteindre.
L’ensemble des critères de rendement constitue le devis de rendement, lequel devient le
document de base pour tout appel d’offres en
vue d’évaluer les solutions proposées et d’identifier la meilleure. Le devis de rendement n’exige
pas l’innovation; il la permet tout en laissant le
Règles d’interface
Les règles d’interfaces visent à définir le jointoiement entre des éléments distincts et, le cas
échéant, à définir un produit de jonction. Comme les éléments préusinés recourent à la précision acquise à l’usine pour simplifier et à accélérer le raccordement au chantier, le design des
jointements devient l’élément clé de la réussite
d’un système. Il s’agit de ne pas gaspiller au chantier les économies obtenues en usine.
Le jointoiement comprend à la fois : a- La mise
en place; b- La fixation; et c- La protection d’un
joint.
A- La MISE EN PLACE concerne le positionnement en fonction d’un plan de référence qui
limite l’espace occupé par chaque composant du
joint en tenant compte des tolérances de façon à :
• Assurer une répartition uniforme;
• Éviter la nécessité de tailler et d’ajuster le matériau sur place;
• Permettre l’assemblage des composants séparément (ce qui ouvre la porte à l’interchangeabilité des composants, lorsque nécessaire);
B- La FIXATION est un lien plus ou moins permanent obtenu par adhérence « chimique » ou
par un procédé dit « mécanique ».
La fixation chimique établit une continuité
permanente entre deux pièces d’un même matériau (soudure à l’arc) ou remplit l’interstice avec
un matériau de jonction tel que mortier, colle
ou adhésif. Tout démontage impliquerait une
destruction partielle des composants reliés. Le
contrôle de qualité d’une fixation chimique est
généralement très précis en usine, notamment
en ce qui concerne la soudure à l’arc, de même
Références
EHRENKRANTZ, Ezra D.
Architectural System : A
Needs, Resources and Design
Approach, McGraw Hill, New
York, 1989, 241 p.
RICHARD, Roger-Bruno.
Section Five Degrees of
Industrialised Building
Production (Chapitre I-B, p.
15-27), du volume New Perspective in Industrialisation
in Construction – A State
of the Art Report, édité par
Gerhard Girmscheid et Frits
Scheublin, publié par le Task
Group 57 du Conseil international du bâtiment (CIB),
ETH Zurich, mai 2010, 329 p.
http://cibworld.xs4all.nl/dl/
publications/tg57_pub329.
pdf.
RICHARD, Roger-Bruno.
« Reproduction Before
Automation and Robotics »,
Automation in Construction
(journal), édité par Elsevier,
Amsterdam, numéro 663,
2005, p. 442 à 451. http://
cat.inist.fr/?aModele=affich
eN&cpsidt=16630165.
Le nouveau siège social de l’Association de la Construction du Québec
En voie d’obtenir une certification LEED NC
9200, boul. Métropolitain Est, Anjou (Québec) H1K 4L2 • 514 354-0609 • www.acq.org
champ libre aux technologies courantes, les aspects économiques ayant le dernier mot comme
d’habitude.
• Performance optimale de l’enveloppe du bâtiment avec toit blanc
• Systèmes mécaniques et électriques d’économie d’énergie
• Système de réduction de la consommation d’eau
• Utilisation de matières recyclées
INDIVIDUALISATION ET
INDUSTRIALISATION
DU BÂTIMENT
Roger-Bruno Richard
L’
individualisation est une caractéristique fondamentale du genre humain :
chacun est différent de son voisin et différent de soi-même dans l’espace et le
temps. Si l’architecture veut véritablement servir
les usagers, elle va répondre à leur individualité;
non seulement en fonction des trois dimensions
qui qualifient l’espace, mais également en fonction d’une quatrième dimension qui est le temps.
20
Source Contour Crafting
Les quatre stratégies d’individualisation
Le même système constructif peut générer
chaque fois un bâtiment distinct et spécifique
lorsqu’on lui applique les quatre STRATÉGIES
D’INDIVIDUALISATION couramment utilisées par les autres industries et que l’on désigne
généralement sous le vocable de « mass customization » :
1- La FLEXIBILITÉ DU PRODUIT,
2- La FLEXIBILITÉ DE L’OUTIL,
3- La POLYVALENCE et
4- La COMBINATOIRE (Richard, 2010).
Les quatre stratégies d’individualisation proposent différentes modalités d’interventions
propres à satisfaire plus spécifiquement les besoins de l’usager. Chacune peut sembler limitée,
mais elles sont complémentaires : ensemble elles
vont couvrir un large éventail de variations.
1- La FLEXIBILITÉ DU PRODUIT
La flexibilité du produit porte sur la modification géométrique d’un même produit, en cours
d’usage, afin de l’adapter à des besoins différents.
Difficile et coûteuse à obtenir dans la construction traditionnelle, cette flexibilité devient abordable grâce à la précision de la production en
usine.
• Les cloisons amovibles ou démontables, archétype de la flexibilité du produit, seront relocalisées afin de synchroniser l’espace avec l’évolution des besoins de l’usager. Ainsi, les chambres
de jeunes enfants seront positionnées dans
l’angle de vision de la chambre des parents alors
que l’inverse sera désiré lorsque ces jeunes deviendront adolescents et jeunes adultes.
• La distribution des services (notamment sous
le plancher surélevé) permettra la relocalisation de la cuisine et des salles d’eau de façon
à répondre au repositionnement des cloisons.
• Les panneaux de l’enveloppe vont non seulement se conjuguer avec l’aménagement
intérieur, mais également afficher en façade la
personnalité des occupants, les extrovertis affichant de grandes baies vitrées et les introvertis
allant dans le sens contraire.
2- La FLEXIBILITÉ DE L’OUTIL
Avec la flexibilité de l’outil, c’est le mode de fabrication lui-même qui devient le générateur de
produits différents à même la production :
a- Par contrôle numérique, c’est-à-dire numérisation d’une forme pour instruire l’outil chargé
de la reproduire en recourant notamment au
Building Information Modeling (BIM); c’est
le cas du « contour crafting », où un bâtiment
est formé par l’addition de couches successives
à l’aide d’un traceur linéaire extrudant la matière selon un parcours prédéterminé (www.
contourcrafting.org);
b- Par changement d’une matrice telle que la filière de l’extrusion ou le maître dessin gouvernant un pantographe multiplicateur;
c- Par ajustement de la machine, comme le font
les « réservations » à l’intérieur d’un maître
moule.
v7 n3 - 2011
photo par l’auteur.
Flexibilité de l’outil.
A- Contrôle numérique
(« contour crafting »);
B- Changement de matrice;
C- Ajustement du moule au
moyen de « réservations ».
Adaptabilité au scénario
enfants/parents/adolescents. Schéma par l’auteur.
-
Individualisation des
façades au niveau de
la fenestration. Montage
Loin de pénaliser les coûts, l’individualisation permet à l’industrialisation de recruter la
QUANTITÉ qui fait sa force. « Quand l’automatisation atteindra son plein potentiel, il sera à peu
près aussi économique de produire un million
d’objets différents qu’un million d’identiques »,
disait Marshall McLuhan. Au fur et à mesure que
la technologie se développe, le coût de la variation
se résorbe, écrivait Alvin Toffler dans Le choc du
futur. C’est ainsi que le manufacturier de chaussures va articuler la production d’un modèle de
base de façon à générer des variantes de pointure,
de largeur et même de style; lesquelles lui permettront de rejoindre le marché requis pour l’amortissement de son outillage.
Les manufacturiers japonais de maisons préusinées déclarent qu’aucune des milliers de maisons qu’ils produisent chaque année n’est identique à une autre : l’examen de leurs réalisations
prouve qu’ils ont raison. Situation fort différente
dans la construction traditionnelle, où l’architecte se fait souvent dire « Mes gars ne sont pas
habitués à faire ça! » dès qu’il propose une forme
ou un détail tant soit peu inhabituel; avec l’inévitable « coussin » qui s’ensuit lors des soumissions.
Schéma synthèse des quatre stratégies d’individualisation. Schéma par l’auteur.
formes
formes
-
v7 n3 - 2011
L’individualisation implique :
• La possibilité d’offrir à chacun ou à chaque
groupe un espace répondant à ses besoins et à
sa personnalité;
• L’adaptabilité de cet espace afin d’accompagner les changements inévitables qui affectent
chaque individu en particulier et la société en
général.
21
Planification antérieure
Unité 404
Maison trigénérationnelle
Planification ULTÉRIEURE
Nouvelle unité (app. 404 et 405)
réaménagée
Pour mieux concevoir.
Pour mieux construire.
NEXT 21 : adaptabilité de
la façade et des plans dans
l’espace et le temps.
Photo par l’auteur.
Illustrations: Yositika Utida
formes
-
v7 n3 - 2011
3- La POLYVALENCE
La polyvalence est la propriété pour un même
produit de servir d’infrastructure à différentes
options :
a- Par addition de composants spécialisées
(ex. : une « plateforme » automobile);
b- Par modifications secondaires
(ex. : l’approche « Open Building »).
22
En architecture résidentielle, la polyvalence
correspond à l’approche « Open Building »,
d’abord développée en Hollande par Niklas
J. Habraken (Habraken, 1976) et maintenant
préconisée par la Commission W-104 (www.
open-building.org) du Conseil international
du bâtiment pour la recherche et l’innovation
en construction (CIB). L’approche « Open Building » distingue cinq niveaux décisionnels, dont
deux qui influencent directement le système
constructif : la « structure d’accueil » et les « éléments détachables ».
• La « structure d’accueil » (Support Structure)
est planifiée pour et par l’ensemble de la collectivité d’un édifice multifamilial ou d’un ensemble résidentiel. Elle regroupe sur une trame
modulaire uniforme la charpente, les puits de
services électromécaniques de même que les
circulations. La trame modulaire prévoit des
zones neutres entre les éléments de charpente
pour faciliter la modification du territoire de
chaque logement et de chaque pièce à l’intérieur
du logement.
• Les « éléments détachables » (Infill) permettent
à l’occupant d’installer son logement selon le
scénario de sa vie familiale et de le modifier
selon son évolution, à l’intérieur tout autant en
façade. À cet effet, différents composants modulaires préusinés sont accessibles (idéalement)
chez les détaillants de matériaux de construction : cloisons démontables, blocs de cuisines,
blocs de salles d’eau, unités de rangement, modules de plancher surélevé, éléments de façade,
etc. (Kendall et Teicher, 2000).
L’édifice NEXT 21, réalisé à Osaka sous la
direction du professeur Yositika Utida (Utida,
2002), applique intégralement l’approche Open
Building. NEXT 21 est reconnu internationalement comme l’édifice multifamilial le plus adaptable au monde. (www.osakagas.co.jp/rd/next21/
htme/reforme.htm). (www.arch.hku.hk/teaching/cases/next21/next21.html).
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31 août
Programme de l’événement
les conférences
INDUSTRIALISÉS
Les enjeux
La
KSI : structure d’accueil +
éléments détachables et
étapes de l’installation.
Fukuoka Island Tower et
distribution de services
avant la pose du plancher
surélevé.
Illustrations : Urban Renaissance KSI. Photos par l’auteur
prochaine conférence FORMES porte
un regard approfondi sur les systèmes
constructifs préusinés et industrialisés.
Les enjeux sont grands, d’autant plus que l’industrie canadienne cumule un retard technologique.
Selon le Conseil de la science et de la technologie
du Québec, un intérêt accru envers l’industrialisation s’avère stratégique à deux titres : d’une part,
afin de protéger le marché intérieur d’importations
étrangères pouvant marginaliser les entreprises
locales et, d’autre part, pour maintenir nos capacités d’exportation.
Le programme de cette journée-conférence
est dense et riche en contenu. Nous avons le plaisir d’accueillir deux spécialistes américains, les
architectes Stephen Kieran et Stephen Kendall qui
nous entretiendront respectivement de stratégies
et technologies de l’industrialisation du bâtiment
ainsi que de possibilités d’adaptabilité offertes par
les systèmes constructifs. Cette rencontre sera aussi
l’occasion de démontrer la multiplicité des options
des systèmes et de présenter un portrait de plusieurs initiatives au Québec. Une table ronde réunissant des experts de divers secteurs permettra de
discuter de certains enjeux.
formes
-
v7 n3 - 2011
Un rendez-vous à inscrire à votre agenda!
24
Analogie de la musique :
combinatoire d’éléments
de base sur une grille
« modulaire ». Schéma par
Combinatoire de modules
3D par coordination
dimensionnelle et jointement normalisé. Schéma par
l’auteur.
l’auteur.
4- La COMBINATOIRE
La combinatoire donne la possibilité de varier lors de l’assemblage à partir d’un nombre
restreint de pièces offertes en très grande quantité. La musique en est le meilleur exemple. Les
mêmes six notes, modulées par la « portée », sont
réutilisées des millions de fois par des milliers de
compositeurs et les mélodies qui en découlent
varient à l’infini. La combinatoire nécessite à la
fois la normalisation du joint et la coordination
dimensionnelle.
La normalisation du joint permet de réunir
des composants de toute nature pourvu que le
jointement soit compatible; c’est le cas des boulons utilisés pour l’assemblage des pièces du jeu
de Meccano. La coordination dimensionnelle
permet d’associer des éléments de grandeurs
diverses pourvu qu’il s’agisse d’un multiple du
module de base; c’est le cas du positionnement
des trous dans les éléments du jeu de Meccano.
Lorsque la coordination modulaire est accompagnée de joints normalisés, il est alors envisageable
de réunir des composants, voire même des volumes 3D, comme on le fait avec des blocs Lego.
Une fois informée des règles de normalisation
du joint et de coordination dimensionnelle spécifiques au système, la modélisation numérique
(BIM) est en mesure de prendre en charge la
génération des variables pertinentes aux projets
envisagés.
Quand : 31 août
Où : Faculté de l’aménagement,
Université de Montréal, amphithéâtre 1120,
2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine
Métro : Université de Montréal
Stationnement : édifice voisin des HEC
Coûts : 90 $ (tarif normal, incluant abonnement)
55 $ (tarif abonné payant)
25 $ (tarif étudiant – temps plein)
Inscription : www.formes.ca/conference/inscription.php
Information : 514 736-7637, poste 1
Une présentation de :
Références
HABRAKEN, N. J. et al.
Variations: The Systematic
Design of Supports: Laboratory of Architecture and
Planning, M.I.T., Cambridge (Mass), 1976.
Conseil international
du bâtiment (CIB), ETH
Zurich, mai 2010, 329 p.
http://cibworld.xs4all.
nl/dl/publications/
tg57_pub329.pdf.
RICHARD, Roger-Bruno.
Section « Four Strategies
to Generate Individualised Building Within
Mass Customization »
(Chapitre II-A, p. 79-89)
du volume New Perspective in Industrialisation
in Construction – A State
of the Art Report, édité
par Gerhard Girmscheid
et Frits Scheublin, publié
par le Task Group 57 du
UTIDA, Yositika. The
Construction and Culture
of Architecture Today: A
View From Japan (Bilingual), Ichigaya Publications Co. Ltd, Tokyo,
2002, 132 p.
KENDALL, Stephen et
TEICHER, Jonathan, Residential Open Building,
E & FN Spon, Londres,
2000, 301 p.
Partenaires :
8 h 30 Mots d’ouverture
8 h 35 Pertinence d’appliquer les stratégies et technologies de
l’industrialisation au bâtiment – Refabricating Architecture
(conférence en anglais)
Stephen Kieran, architecte, Kieran & Timberlake
9 h 20 La multiplicité des options et les spécificités de chacune :
conférence sur la « palette » des systèmes comme outil
décisionnel
Roger-Bruno Richard, architecte,
professeur d’architecture, Université de Montréal
9 h 40 Pause réseautage
10 h
Huit études de cas – l’actualité québécoise en systèmes
préusinés et industrialisés
• Panneaux en bois
Jacques D’Amour, directeur projets spéciaux, Maisons Laprise
• Modules 3D en bois
Bradley Berneche, président, Maisons Alouette
• Poutre et colonne en acier
Marc-André Bovet, président, BONE Structure
• Panneau d’acier
Georges Poumbouras, directeur développement commercial,
Canam Canada
• Blocs sans mortier « Low-tech »
Bernard G. Lefebvre, président, Habitech International
• Ossature de béton
Benoît Fradet, vice-président, Schokbéton Québec
• Panneaux de béton
Guy Tremblay, directeur technique, Béton préfabriqué du Lac
• Noyau porteur
Roger-Bruno Richard, architecte, professeur d’architecture,
Université de Montréal
12 h Lunch réseautage
13 h 15 Suite… Huit études de cas
14 h Les possibilités d’adaptabilité offertes par les systèmes
constructifs avec jointements mécaniques – Open Building
(conférence en anglais)
Stephen Kendall, professeur d’architecture, codirecteur du
W-104, Ball State University
14 h 45 Pause réseautage
15 h
Table ronde
Discussion sur les enjeux sous les angles de la profession,
de la recherche et développement et des agences
gouvernementales
Animateur :
Colin H. Davidson, professeur émérite, Université de Montréal
Conférenciers :
Patrice Audet-Lapointe, architecte, directeur, PARI-CNRC
André Bourassa, architecte, président de l’Ordre des
architectes du Québec
René Chamberland, directeur, Direction de l’habitation
communautaire, SHQ
Michel Côté, ingénieur, MBA, conseiller en développement
industriel, MDEIE
Richard Desjardins, directeur, systèmes de construction,
FPInnovations
Mario Gagnon, président, Association des designers industriels
du Québec
Temy Tidafi, professeur agrégé en architecture, Université de
Montréal, directeur du Groupe de recherche en conception
assistée par ordinateur (GRCAO)
16 h 45 Cocktail de fermeture
Une présentation de
v7 n3 - 2011
SYSTÈMES CONSTRUCTIFS
Inscription (café et croissants)
-
La structure d’accueil en béton préfabriqué
de NEXT 21 offre une trame ajustable entre les
espaces privés des logements et l’espace collectif
voué aux circulations et aux aires communes.
La distribution verticale des services traverse
l’espace collectif et se ramifie horizontalement
de façon à alimenter chaque logement par l’intermédiaire d’un plancher surélevé (simples carrés
de panneaux de particules sur tiges filetées), lequel permet de localiser les équipements cuisine
et salles d’eau en fonction du plan souhaité par
l’occupant. Les cloisons intérieures de même que
les unités de rangement, démontables, sont fixées
contre le plafond à l’aide d’un pas de vis derrière
la plinthe. L’enveloppe est modifiable selon la
planification intérieure et selon la personnalité des occupants. La géométrie des logements
a complètement changé à trois reprises depuis la
construction de l’édifice en 1993 tout en conservant les mêmes composants à la hauteur de 90 %.
En raison de la promotion qu’en fait l’agence
gouvernementale « Urban Renaissance » sous le
vocable « KSI » (Kikou Skeleton Infill), la plupart des grands projets de copropriété appliquent
maintenant l’approche « Open Building » à la
grandeur du Japon (www.ur-net.go.jp/rd/ksi/).
C’est notamment le cas, sauf pour les panneaux
de façade, de la triple tour Fukuoka Island Tower
de 42 étages construite par la Takenaka Corporation en 2007.
8 h formes
FORMES
25
Les journées-conférences sont admissibles comme formation libre pour les membres de l’OAQ.
SYSTÈMES
CONSTRUCTIFS INDUSTRIALISÉS ET
DÉVELOPPEMENT DURABLE
ARCHITECTE
Roger-Bruno Richard
L’
formes
26
En simplifiant la production, ces technologies
apportent par le fait même une économie de ressources (les quatre « m » : main-d’œuvre, matériaux, machinerie et monnaie).
• La main-d’œuvre in situ est en bonne partie
remplacée par celle en usine, qui travaille évidemment dans de meilleures conditions climatiques et dont les efforts sont facilités par la
rationalisation de la chaîne de montage.
•Les matériaux peuvent être optimisés, comme
c’est notamment le cas avec le béton multifonctionnel de type « PALC » chez Misawa Home.
• La machinerie est le réceptacle des idées derrière toute simplification de la production (par
exemple la dalle alvéolaire extrudée).
•Les engagements financiers (monétaires) sont
mieux partagés lorsqu’ils reposent sur la sous-
traitance et plus fructueux lorsque la mise en
marché permet de dépasser rapidement le seuil
de rentabilité (« break-even point »).
2- Un procédé préusiné assure un meilleur
CONTRÔLE DE QUALITÉ.
Le rôle du contrôle de qualité est d’éviter les
défectuosités et les malfaçons et conséquemment
prolonger la durée de vie du bâtiment. Au départ,
la protection climatique inhérente à la production en usine va maintenir les matériaux au sec
et à température constante. Par la suite, la centralisation du travail en usine va favoriser l’implantation d’un outillage à la fois précis et convivial,
permettant de préparer soigneusement les composants et sous-assemblages au montage in situ.
3- La précision de l’outillage et les jointements à sec permettent l’ADAPTABILITÉ dans
l’espace et le temps, sans démolition partielle
ou totale.
La précision obtenue en usine permet de
produire des jointements mécaniques faciles et
rapides à monter au chantier, donc faciles et rapides à démonter au besoin en vue d’une adaptation à de nouveaux besoins. En plus de répondre
à l’occupant initial, l’adaptabilité va permettre de
transformer le bâtiment en fonction des besoins
d’un nouvel occupant ou d’une nouvelle vocation. Le cas échéant, le bâtiment pourrait être
entièrement démonté en vue d’une relocalisation
géographique ou démantelé en vue d’une réutilisation de ses composants dans un autre contexte.
En matière de développement durable, cette
adaptabilité correspond au principe désigné sous
le titre de « Design for Disassembly ». Ce principe porte sur la récupération de tout composant
ou matériau, afin de maximiser sa valeur économique et de répartir son empreinte environnementale (Yeang, 2006).
Les modules 3D à ossature d’acier aux arêtes
de Sekisui HEIM offrent une quasi-adaptabilité
totale. Le jointement est boulonné, de sorte qu’il
est facile d’ajouter des modules à la résidence
s’il y a augmentation quantitative des besoins.
Lorsqu’on veut rénover, reconfigurer ou relocaliser les modules, ils sont déboulonnés, transportés
à l’usine de recyclage, traités, transportés à destination et boulonnés selon la nouvelle configuration désirée.
4- Les systèmes préusinés réduisent les débris de plus de 50 %.
En raison des gabarits précis dont elle dispose
et du contrôle de qualité qu’elle exerce, l’usine
reçoit des éléments précoupés de ses fournisseurs
et achemine au chantier des composants/assemblages/sous-systèmes prêts à installer. Résultat :
minimisation des pertes en usine tout comme au
chantier.
Une étude menée à l’Université polytechnique
de Hong Kong arrive à la même conclusion : Les
résultats révèlent que la réduction des débris est un
des avantages majeurs de la préfabrication comparativement à la construction traditionnelle. Le
niveau moyen de réduction des débris est de l’ordre
de 52 % (Jaillon, Poon et Chiang, 2009).
Références
YEANG, Ken. Ecodesign:
A Manual for Ecological
Design, Wiley-Academy,
Londres, 2006, 499 p.
JAILLON, L., POON,
C. A. et CHIANG, Y. H.
« Quantifying the Waste
Reduction Potential of
Using Prefabrication in
Building Construction
in Hong Kong », Elsevier,
Waste Management, vol.
29, p. 309-320.
© 2009 Kawneer Company, Inc.
v7 n3 - 2011
1- L’amortissement de l’investissement dans
un procédé capable de SIMPLIFIER LA PRODUCTION permet de diminuer les efforts et
donc les coûts.
Bien que les quatre premiers niveaux de technologie (préfabrication/mécanisation/automatisation/robotique) visent à simplifier la production, le cinquième niveau, la reproduction, se
consacre entièrement à la recherche et au développement de procédés capables de court-circuiter les longues séquences linéaires inhérentes aux
méthodes d’origine artisanale.
Démontage/transport/
recyclage/relocalisation
de modules 3D de Sekisui
HEIM. Crédit : Sekisui Heim.
GARDIEN
industrialisation est une force, tout
comme le feu est une force. Le feu
brûle; mais dans un poêle, il va réchauffer et cuire les aliments. Il en est de
même pour l’industrialisation : appliquée correctement, l’industrialisation est un partenaire majeur du développement durable; mal utilisée, elle
engendre des cheminées cracheuses de pollution.
L’agenda du développement durable demande
de construire mieux avec moins, notamment en
réduisant la consommation d’énergie (humaine
et matérielle) et en augmentant la qualité (précision et longévité). Les stratégies et technologies
de l’industrialisation y parviennent de quatre
façons :
1- En simplifiant la production,
2- En assurant un meilleur contrôle de qualité,
3- En permettant l’adaptabilité sans destruction,
4- En réduisant les débris de construction.
Notre objectif est de faire en sorte que vous puissiez jouer ces deux rôles.
Nos solutions et nos produits durables vous permettent de concrétiser votre
vision tout en vous acquittant de vos responsabilités envers la planète.
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URGENCE D’AGIR
formes
-
v7 n3 - 2011
Le retard du Québec et du Canada
En matière de systèmes constructifs industrialisés, notre retard est imputable, notamment
– mais non exclusivement –, aux trois causes
suivantes : a- Conservatisme du milieu de la
28
A- Conservatisme du milieu de la
construction
Le milieu de la construction est en général
rébarbatif à l’industrialisation de l’industrie de
la construction. Les entrepreneurs et leurs soustraitants ne sont pas prêts à modifier leurs façons
de faire. Les promoteurs ne veulent pas ajouter
un risque technologique à leurs risques habituels,
même si les avantages économiques sont évidents « sur papier ». Les manufacturiers hésitent
à concurrencer leurs clients. Et les architectes
craignent une atteinte à leur créativité ou une réduction de leurs honoraires (une telle réduction
ne porterait que sur la portion des plans et devis
affectant les détails types, lesquels sont éprouvés
et inhérents au système).
Au Québec, le cadre législatif renforce le statu
quo : la construction échappe au Code du travail
qui régit tous les autres domaines et fait l’objet
d’une loi (R-20) axée sur le travail au chantier et
sur la mobilité de la main-d’œuvre.
B- Fragmentation du marché
C’est l’excuse facile : « Notre marché est trop
petit! » Effectivement, ce marché n’est pas regroupé de façon à assurer une quantité suffisante
pour amortir un ou des systèmes industrialisés.
Pourtant, une fois l’amortissement accompli à
l’échelle locale, les propositions québécoises et
canadiennes deviendraient plus compétitives sur
les marchés internationaux, comme c’est le cas
pour le Japon, l’Allemagne et la Suède.
D’ailleurs, l’auteur est en mesure d’affirmer
que des projets de systèmes constructifs présentés par des consortiums québécois ont reçu
C- Carence dans la formation
des professionnels
Comme signalé par Abraham Warzawski,
dans son volume Industrialized and Automated
Building Systems, c’est une carence majeure dans
la formation des professionnels de la construction
qui demeure la principale explication des retards
illogiques et des occasions manquées en industrialisation du bâtiment dans la majorité des pays
industrialisés : … principalement pour les raisons
suivantes, l’industrie du bâtiment est probablement
la dernière industrie à résister à l’industrialisation.
Volatilité du marché du bâtiment… Tendance
excessive vers la répétition et la standardisation
des projets d’édifices publics… Attitude de rigidité
face aux changements… Jamais considérée comme
partie intégrale des connaissances professionnelles
des architectes et des ingénieurs. Il semble que les
trois premiers facteurs ne seraient plus valides à
la vue des progrès technologiques dans le domaine
et de l’expérience acquise en industrialisation du
bâtiment, spécialement au cours des trois dernières
décennies. Paradoxalement, le dernier facteur –
manque de formation en industrialisation chez les
professionnels du bâtiment – a toujours constitué,
et c’est encore le cas, le plus grand obstacle à la
réussite de son application dans la pratique (Warzawski, 1999).
La plupart des écoles d’architecture traitent
les éléments préusinés à l’intérieur des cours de
construction, au même titre que les segments
du bâtiment réalisés sur place. Sauf en ce qui
concerne le cours de « Fabrication » offert à
l’Université Dalhousie, l’École d’architecture de
l’Université de Montréal est le seul programme
universitaire d’architecture accrédité au Canada
à offrir une option dans le domaine des systèmes constructifs préusinés et industrialisés.
Il s’agit de l’orientation en « Design et systèmes
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L’avis du Conseil de la science et de la technologie du Québec
Conscient des problèmes et du retard technologique de l’industrie de la construction, le
Conseil de la science et de la technologie du
Québec (CSTQ) a rédigé un Avis au gouvernement du Québec afin de l’inciter à favoriser l’innovation dans le secteur du bâtiment. Un intérêt
accru envers l’industrialisation s’avère stratégique
à deux titres : d’une part, afin de protéger le marché
intérieur d’importations étrangères pouvant marginaliser les entreprises locales; d’autre part, pour
maintenir nos capacités d’exportation vers les pays
importateurs, autant grâce à la qualité de nos produits qu’à la valeur du dollar. Des encouragements
au développement de systèmes constructifs exportables se justifient par la forte proportion du PIB
occupée par l’industrie de la construction (CSTQAvis, 2003).
Dans le memento qui résume l’avis, le CSTQ
souligne la pertinence de développer de tels systèmes constructifs. Les systèmes de construction
industrialisés ne sont pas parvenus à supplanter les
méthodes traditionnelles, mais les nouvelles conditions du marché semblent maintenant favorables
à une plus grande utilisation de ces systèmes : le
besoin d’augmenter la productivité, des exigences
croissantes en matière de garantie de qualité et de
développement durable, la pénurie de la maind’œuvre dans les pays industrialisés et l’ouverture
des marchés à l’exportation (CSTQ- Memento,
2003).
La réunion stratégique organisée par le
Conseil national de recherches du Canada en
2009
Les 24 et 25 avril 2009 s’est tenue à Ottawa
une réunion stratégique sur la construction industrialisée, sous les auspices du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et plus
particulièrement de son Institut de recherche
en construction (IRC). Les quelque cinquante
participants, représentatifs des parties prenantes
dans le domaine, ont été sélectionnés par une
équipe de l’IRC en collaboration avec la firme de
consultants Holler Associates.
Le résumé du rapport émis à la suite de cette
réunion stratégique établit comme suit les avantages de la construction industrialisée, tant pour
l’industrie que pour la société :
L’investissement dans l’avancement de la
construction industrialisée conduit à l’amélioration de la productivité, à la réduction des délais
de construction et à la réduction des déchets de
construction. Ces avantages permettront à leur tour
de réduire les coûts de construction et de hisser le
volume de production à un niveau qui justifie l’investissement dans les installations et l’équipement.
Pour le consommateur et la société, l’avancement de la construction industrialisée se traduira
par l’amélioration de la qualité des produits, la
réduction des coûts d’acquisition et de maintenance et l’amélioration de l’environnement et de la
consommation de l’énergie.
Le développement de l’industrie canadienne
de la construction et l’adoption de la construction industrialisée amélioreront l’image globale de
l’industrie et donneront au Canada un avantage
concurrentiel sur les marchés internationaux.
Le problème des bidonvilles et des sans-abri
L’industrialisation du bâtiment est devenue
une nécessité, ne serait-ce qu’en raison de la
multiplication des bidonvilles et des sans-abri à
travers le monde. Aujourd’hui, il y a approximativement un milliard de personnes vivant dans des
ARCHITECTES
RECHERCHÉ(E)S
bidonvilles dans le monde. UN HABITAT estime
que, si la tendance se maintient, la population des
bidonvilles va atteindre 1,4 milliard en 2020. Les
bidonvilles, spécialement dans le monde en voie de
développement, se forment à un taux 5 à 10 fois
plus rapide que le taux ciblé par la communauté
internationale pour les améliorer (UN HABITAT,
2003). Une fois le financement disponible, estce qu’il y a d’autres stratégies et technologies
capables de combler cet écart à part les systèmes
industrialisés?
Industrie de la construction ou conglomérats industriels?
Si le milieu de la construction n’est pas partie
prenante, ce sont des conglomérats industriels
qui viendront occuper le marché du bâtiment
et y appliquer les stratégies et technologies de
l’industrialisation qu’ils connaissent évidemment
très bien, comme c’est déjà le cas au Japon.
Références
Conseil de la science et
de la technologie du
Québec (CSTQ), Avis –
Bâtir et innover : tendances et défis dans le secteur
du bâtiment (voir le
Chapitre 4), et Memento,
Québec, avril 2003, 272
p. www.cst.gouv.qc.ca/
ftp/CSTBatirInnover.pdf.
UN HABITAT/Kajumulo
Tibaijuka, A. « Meeting
the Challenge of the
Urban Poor, Address to
the 31st World Congress
of the IAHS (International Association for
Housing Science) »;
Montréal, Canada, 23
juin, 2003.
KIERAN, Stephen et
TIMBERLAKE, James.
Refabricating Architecture: How manufacturing
methodologies are
poised to transform
building construction,
McGraw-Hill, New York
et Toronto, 2004, 175 p.
WARZAWSKI, Abraham.
Industrialized and Automated Building Systems,
E & FN Spon, Londres,
1999, 464 p.
Postulez en ligne à [email protected]
v7 n3 - 2011
C’
est ainsi que s’expriment deux
architectes-chefs de file de la génération montante aux États-Unis,
Stephen Kieran and James Timberlake, dans un volume intitulé Refabricating
Architecture et subventionné par le Collège des
Fellows de l’American Institute of Architects
(AIA). Ils y déclarent également : Le monde a vu
ce qui a été accompli dans d’autres domaines où il
y a fabrication : les navires, les avions et les autos.
Une qualité supérieure, une envergure et des spécificités plus vastes sont offertes en parallèle avec une
diminution des coûts et une réduction des délais de
fabrication (Kieran et Timberlake, 2004).
Le Musée d’art moderne de New York, toujours précurseur du modernisme en architecture,
a compris le message. Il a présenté à l’automne
2008 une exposition sur la préfabrication intitulée « Home Delivery : Fabricating the Modern
Dwelling » (www.momahomedelivery.org/),
exposition qui incluait cinq prototypes grandeur
nature dans un espace adjacent; d’ailleurs, une de
ces maisons était signée Kieran & Timberlake.
Les jeunes architectes fervents de la préfabrication (www.fabprefab) ne sont pas les seuls à
réclamer le recours à la construction préusinée
et industrialisée. Plusieurs auteurs et organismes
font état de la vague de fond qui, fouettée par l’informatique, va finir par aligner le bâtiment sur les
stratégies et technologies de l’industrialisation.
construction, b- Fragmentation du marché, et
c- Carence dans la formation des professionnels.
constructifs » (DSC), une des six orientations
offertes au niveau de la maîtrise professionnelle.
L’orientation DSC regroupe un cours théorique
en industrialisation du bâtiment (principes et
applications), un séminaire en technologie du
bâtiment (technologies de pointe) et un atelier de
conception architecturale où l’étudiant applique
un système à une fonction précise sur un site particulier.
Résidentiel
Commercial
Utilitaire
Humanitaire
Fabricant de maisons et composantes de bâtiments pré-usinées sur mesure à haut rendement énergétique.
-
Roger-Bruno Richard
au départ un accueil très favorable à l’étranger,
pour ensuite se voir rejetés lorsque les intéressés
constataient que les Québécois ne réalisent pas
chez eux ce qu’ils prêchent ailleurs.
Depuis 1989
formes
Nous ne pouvons pas continuer de bâtir une architecture à des
coûts toujours plus élevés, avec des échéanciers qui traînent en
longueur et d’une qualité moindre.
29
Une structure industrialisée
pour un espace de vie incomparable
D’immenses fenêtres, de grands espaces ouverts sans murs
porteurs, des plafonds de hauteur désirée : tout ça devient
possible grâce à la structure en acier léger des maisons BONE
StructureMD. La précision du système de construction permet de
bâtir des maisons de caractère à l’architecture séduisante.
Bientôt, un QUARTIER près de chez-vous
Depuis plusieurs années, les maisons BONE StructureMD se sont
édifiées ici et là, à travers le Québec. Bientôt, elles seront réunies
dans un quartier intemporel près de chez-vous. À suivre sur
quartier.BONEstructure.ca
Plusieurs maisons modèles sont prêtes à être visitées.
Voir l’horaire variable sur BONEstructure.ca/visitelibre
+
+
+
+
+
+
+
+
MONTRÉAL
LAVAL
QUÉBEC
SHERBROOKE
MONT-TREMBLANT
MORIN-HEIGHTS
SUTTON
ORFORD
+
+
+
+
+
+
+
+
SHAWINIGAN
RIMOUSKI
GATINEAU
OTTAWA
TORONTO
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VANCOUVER
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À TRAVERS LE MONDE
QUELQUES RÉALISATIONS
formes
-
v7 n3 - 2011
En Asie, où la demande de logements est un
facteur incitatif, c’est surtout la qualité, la sécurité et la durabilité qui militent en faveur du préusiné et de l’industrialisé :
•La main-d’œuvre y est abondante et peu coûteuse, mais peu qualifiée;
• Les échafaudages en bambou, atteignant fréquemment 45 étages, causent régulièrement
des chutes mortelles;
• Le travail de faible qualité compromet la longévité du bâtiment et produit une quantité
énorme de débris qu’il est difficile de recycler
ou d’enfouir.
32
En conséquence, le gouvernement de la région
administrative spéciale (SAR) de Hong Kong
accorde des bonifications foncières aux promoteurs qui font appel à la préfabrication. À Singapour, où 80 % de l’habitation est réalisée par le
gouvernement, un pointage additionnel est attribué aux systèmes préusinés lors de l’évaluation
des soumissions.
Au Japon, les grands conglomérats industriels
ont investi le marché de la maison unifamiliale.
Ils offrent un « produit » plus coûteux de l’ordre
de ± 5 %, mais accompagné d’avantages majeurs : qualité nettement supérieure, résistance
sismique éprouvée, garantie prolongée assurée
par l’envergure même du conglomérat et service
après-vente très élaboré (possibilité de croissance
spatiale, d’adaptabilité, de rénovation et même
de relocalisation). Quant aux édifices multifamiliaux en hauteur, ils sont généralement érigés
par les très grandes entreprises de construction,
chacune appliquant son propre système. Leurs
réalisations offrent de plus en plus d’adaptabilité
aux changements.
En Europe, une nouvelles générations de systèmes préusinés commence à s’imposer, particulièrement en Allemagne, au Royaume-Uni, en
Suède, en Hollande, en Finlande, et en Espagne.
D’ailleurs, si des manufacturiers et des centres de
recherche de ces pays ont adhéré au consortium
ManuBuild, c’est effectivement dans le but de
rendre leurs composants préusinés compatibles
à la grandeur du marché européen. Fait intéressant, qui n’est pas sans rappeler ce qui se produit
avec le distributeur de mobilier intérieur Muji
au Japon, le partenariat suédois Skansken-IKEA
exporte maintenant ses résidences préusinées et
meublées à la grandeur de la Scandinavie et du
Royaume-Uni.
La préfabrication à Hong Kong
À Hong Kong, les logements abordables sont
principalement réalisés par la Hong Kong Housing Authority, laquelle occupe 54 % du marché
de l’habitation. Il s’agit d’édifices de ± 45 étages
préusinés à la hauteur de 65 % (www.housingauthority.gov.hk/en/businesspartners/prefabrication/).
Murs de refend, façades porteuses, prédalles,
cages d’escaliers et unités de salles d’eau 3D en
béton sont préfabriqués à Shenzen, ville industrielle adjacente à la région administrative spéciale de Hong Kong.
Au chantier, le béton coulé sur les prédalles relie les panneaux de façade, les murs de refend, les
salles d’eau et les circulations verticales de façon
à générer un ensemble monolithe.
Édifices préfabriqués de
type New Harmony de
la Hong Kong Housing
Authority. Photo par l’auteur.
Panneaux de façade, murs
de refend et salle d’eau
préfabriqués à Hong
Kong. Photos par l’auteur.
Sekisui HEIM
Depuis trente-cinq ans environ, Sekisui HEIM
produit 10 000 maisons par année, toutes différentes les unes des autres. Le module de base est
formé par une ossature d’acier aux arêtes assemblée sur une chaîne de montage en grande partie automatisée et robotisée, semblable à ce que
l’on voit dans une usine de montage automobile
(www.sekisuiheim.com/english/unit/index2.
html).
Misawa
La compagnie Misawa Home a débuté à titre
de fabricant de panneaux préfabriqués à parois
contraintes en bois et il s’agit toujours de son
plus important produit, réalisé dans une dizaine
d’usines réparties à travers le Japon.
Misawa n’est pas issue d’un grand conglomérat industriel, mais elle s’est dotée d’une organisation générique qui s’y apparente. Cette organisation regroupe les usines, un centre de R et D
(la majorité des manufacturiers consacre environ
5 % à la R et D), les points de vente, les points
de service après-vente, les fournisseurs de même
que des entrepreneurs licenciés pour les fondations et la finition intérieure (www.misawa.co.jp/
en/info/).
Étapes de finition intérieure et installation d’un
panneau d’enveloppe chez
Sekisui HEIM. Sekisui Heim.
Organisation générique
chez Misawa Home.
Misawa Home.
v7 n3 - 2011
E
st-ce que des pays ou des régions appliquent les systèmes constructifs préusinés… et industrialisés? Oui.
Les modules japonais
Au Japon, le marché annuel de la maison préusinée est de l’ordre de 150 000 unités (± 17 % de
la production totale de logements). Toutes les
chaînes de montage ont la capacité de répondre
aux exigences de chaque client et d’atteindre un
niveau élevé de personnalisation grâce à la flexibilité de l’outillage, la polyvalence et la combinatoire de composants normalisés. Le client choisit
un modèle et ses options ou bien esquisse lui-même son plan sur une table numérique. Une fois
les dessins acceptés, ils sont directement transformés en « bon de commande » et dirigés vers la
production.
De plus, les maisons industrialisées japonaises
dépassent nettement les normes mondiales en
matière de développement durable, et incluent
des capteurs solaires photovoltaïques en équipement standard (Richard et Noguchi, 2006).
Comme le gabarit routier japonais limite les
modules 3D à des dimensions de l’ordre de 2,45
x 5,70 m, une maison unifamiliale moyenne va
exiger de 10 à 15 modules. En raison des coûts de
transport et de raccordement qui s’ensuivent, ces
dimensions restreignent la possibilité d’exporter
à l’échelle internationale. Comparativement, les
gabarits routiers nord-américains vont permettre de réaliser une maison unifamiliale moyenne
avec seulement 2 modules 3D.
De façon à obtenir l’adaptabilité requise pour
des espaces de séjour de grandes dimensions et
pour des raisons sismiques, la structure des modules japonais est généralement à ossature d’acier
aux arêtes et forme un cadre rigide sur les trois
axes. Tous les murs sont ainsi libérés et ouverts à
une variété de remplissage.
Sauf dans un seul cas, Misawa Home, ce sont
les grands conglomérats industriels qui ont appliqué leurs stratégies et technologies au marché
du bâtiment et particulièrement à celui de l’habitation : Sekisui Chemical, PanaHome, Sanyo
Home, Daiwa House, Toyota, etc. Ce n’est donc
pas la soi-disant industrie du bâtiment qui s’est
industrialisée.
-
Roger-Bruno Richard
formes
33
PRÉSENTE LES
BATIMEN
Étape de production
d’un module Ceramics,
toiture PV et pièce
« tatami » à l’intérieur
d’une maison Ceramics.
Les acteurs de l’innovation se donnent rendez-vous à BATIMAT,
le Salon International de la Construction qui se tient tous les deux ans à Paris, Porte de Versailles.
400 000 visiteurs attendus, 2 400 exposants.
Misawa Home.
La division Misawa Ceramics produit depuis
trente ans, dans son usine près de Nagoya, un
module à ossature d’acier aux arêtes dont l’enveloppe est définie par un panneau plurifonctionnel de type PALC (Pre-cast Autoclave Lightweight
Concrete).
Un événement international qui n’attend que vous !
Toyota Housing
Toujours au Japon, Toyota Housing (oui, la
compagnie Toyota des automobiles) produit elle
aussi des modules à ossature d’acier aux arêtes, en
y intégrant ses méthodes de production et même
certaines technologies du domaine automobile
(www.toyota.co.jp/en/more_than_cars/housing/
index.html).
Modules salle d’eau et
chaîne de montage chez
Toyota Housing. Photos par
Jointement poutres à
colonnes, ossature et
intérieur d’une maison
Muji Infill. Muji Infill.
IKEA, en partenariat avec la société d’ingénierie Skansken (Suède), offre sur le marché de
la Scandinavie et du Royaume-Uni des maisons
préusinées Boklok (www.boklok.com) réalisées
par modules 3D ou panneaux à ossature de bois.
Ces maisons sont évidemment entièrement équipées et meublées.
Installation d’un module
3D et extérieur des maisons Boklok (Suède).
formes
-
v7 n3 - 2011
Le préusiné et l’approche ManuBuild en
Europe
La diversité du marché européen s’exprime
également par une diversité d’application des
stratégies et technologies de l’industrialisation
au domaine du bâtiment.
34
En Allemagne
L’Allemagne se concentre surtout sur l’outillage de production en usine. Des entreprises
comme Weckenmann pour le béton préusiné
(www.weckenmann.com/francais/accueil)
et
Weinmann pour les panneaux à ossature de
bois (www.weinmann-partner.com) équipent
les usines à travers le monde. Dans le secteur
résidentiel, ce sont les systèmes de type poutre et
colonne en bois Huf Haus (www.huf-haus.com/
en/home.html) et Davinci (www.davinci-haus.
de/v1/index2.php?_EN/view/o000/0000/1/0//
home.php) qui se démarquent.
BythewayCreacom – Crédit photos : Corbis, Getty images, Masterfile
l’auteur.
L’intervention des distributeurs de mobilier
intérieur : Muji Infill au Japon et Boklok en
Suède
Voilà que ce sont maintenant les grands distributeurs de mobilier intérieur et de fournitures
domiciliaires qui s’associent avec des entreprises
reliées au domaine de la construction pour servir
le marché résidentiel.
La chaîne japonaise Muji (www.muji.net/ie/),
distributrice de vêtements et de fournitures domestiques à l’échelle asiatique, a mandaté un manufacturier de connecteurs en acier et un fabricant de bois lamellé de lui fournir un système de
poutre et colonne. Cela a donné le système Muji
Infill, mis en marché à l’aide de maisons modèles
réparties sur tout le territoire japonais.
Boklok.
Par ailleurs, plusieurs architectes allemands
développent des interprétations du Meccano en
recourant aux profilés d’acier offerts sur le marché; c’est notamment le cas chez Helmut Schulitz (www.livingsteel.org/featured-architect-helmut-schulitz).
Maisons modèles de Huf
Haus et de DaVinci Haus.
Salon international de la construction - International building exhibition
Huf Haus et DaVinci Haus.
Prototype TEST, Helmut
Schulitz architecte. Helmut
Schulitz.
Pour plus d’information :
Promosalons Canada
Tél. : 1-514 -861-5668 - Fax : 1-514-861-7926
[email protected]
www.batimat.com
Façade du projet Murray
Grove. Yorkon.
Au Royaume-Uni
Particularité du Royaume-Uni, les systèmes
préusinés et industrialisés sont identifiés par le
fait qu’ils sont produits à l’extérieur du chantier :
c’est le terme « Off-Site » qui leur est attribué.
Les modules 3D (boîtes) entièrement préusinés
servent un grand nombre de marchés : établissements de santé, pavillons collégiaux et universitaires, services commerciaux, hôtels, immeubles
de bureaux, ensembles résidentiels, etc.
Les boîtes fabriquées par Yorkon (www.
yorkon.co.uk/) sont à ossature d’acier aux arêtes,
comme la plupart des modules japonais, mais
environ quatre fois plus grand, soit 3,3 m x 15 m.
Yorkon offre une garantie tout inclus de cinq ans
complétée par une garantie de vingt sur la performance structurale. C’est le système Yorkon
qui a été utilisé pour l’édifice multifamilial Murray Grove (housingprototypes.org/project?File_
No=GB007), le premier projet résidentiel à être
réalisé à l’aide de modules 3D au Royaume-Uni,
projet qui a remporté plusieurs prix d’excellence.
C’est en recourant aux boîtes de VISION
Modular Structure (www.visionmodular.com/)
que Fleming Construction a réalisé l’édifice
« modulaire 3D » le plus élevé du monde, soit une
résidence d’étudiants de vingt-cinq étages à Wolverhampton. Complété en huit mois, l’édifice regroupe 820 boîtes (chambres avec salle de bain).
Chaque boîte mesure 4,2 m x 8 m. Les planchers
de béton agissent comme diaphragme relié au
noyau de circulation verticale en béton. Murs et
plafond sont à ossature d’acier, les charges verticales étant assumées par des colonnes tubulaires
de 60 mm x 60 mm disposées à l’intérieur des
murs à tous les 600 mm.
Résidence d’étudiants de
Vision Modular à Wolver­
hampton. Vision Modular
En Suède
Le groupe suédois NCC a développé le système le système Komplett constitué de panneaux
de béton panneaux de béton entièrement finis
et équipés en usine, protégés au transport, puis
montés au chantier à l’intérieur d’un abri temporaire pouvant abriter un édifice de six étages.
Appliquée pendant deux ans, cette approche a
été abandonnée en 2007, mais NCC va bientôt
annoncer un système innovant à haute efficacité
énergétique basé sur la mécanisation du chantier.
(www.ncc.se/Templates/UtilityPages/PressRelease.aspx?id=4679&epslanguage=en&guid=577
487)
de flexibilité et de coût abordable par rapport à
la situation actuelle. Pour la première fois, une
conception inspirée se ralliera sans contrainte à
une production industrialisée hautement efficace.
À la suite d’un concours d’architecture, l’Espagne vient de réaliser près de Madrid un prototype visant à démontrer à la fois les avantages
de l’industrialisation, de l’approche ManuBuild
et des principes d’adaptabilité (Open Building)
dans un contexte d’économie d’énergie. Le projet
compte 25 logements avec garage sous dalle et sa
structure d’accueil est de type poutre et colonne
en béton. Le coût du projet s’élève à 4,5 millions
d’Euros. (http://informesdelaconstruccion.revistas.csic.es/index.php/informesdelaconstruccion/
article/viewFile/763/848)
L’approche ManuBuild
Le consortium européen ManuBuild (www.
manubuild.org) s’est appliqué pendant quatre
ans à organiser l’interchangeabilité des composants et sous-systèmes entre les manufacturiers
de huit pays de la Communauté européenne.
ManuBuild s’écarte radicalement de la pratique artisanale courante pour cibler une industrialisation ouverte : concilier la haute efficacité
de la production préusinée avec les conditions de
chantier à l’aide d’un système ouvert axé sur la
mise en marché d’une diversité de sous-systèmes
et composants.
Selon ManuBuild, les clients seront en mesure d’accéder à des bâtiments de haute qualité,
la production préusinée offrant un haut niveau
Production
usinée
v7 n3 - 2011
formes
Pr
Le groupe Corus, maintenant intégré au groupe Tata Steel, produit des boîtes de 4 m x 8 m
à partir de panneaux à ossature légère en acier,
lesquels peuvent être munis de colonnes lorsqu’il
s’agit de transférer les charges ou de libérer les
murs pour obtenir de grands espaces.
és
Pr
os
pe
Construction
navale
en
te
m
en
t
Construction
préusinée
RICHARD, Roger-Bruno
et NOGUCHI, Masa.
Mission technique 2006
sur l’habitation industrialisée solaire photovoltaïque au Japon,
Rapport de la Mission
technique portant sur
les principales entrepri-
c ti
ve
m
en
t
Construction
par composants
interchangeables
Production et
assemblage in situ
Production
artisanale
Système
fermé
ConfÉrenCes sur l’arCHiteCture Durable
autOmne 2011
Références
Production usinée
de composants
interchangeables
Haute technologie de
production résidentielle
Installation d’un module
Corus. Corus group.
36
Industrie
automobile
mardisverts
Travail manuel
in situ
Système
ouvert
ses de maisons usinées
du Japon, Ressources
naturelles Canada
(NRCan), Varennes
(Québec), 17 août 2006,
41 p. http://cetcvarennes.nrcan.gc.ca/fichier.
php/codectec/Fr/2006166/2006-166e.pdf.
Vision
20 septembre
18 octobre
• Anik Shooner
architecte, Menkès Shooner
Dagenais LeTourneux architectes
• Normand Roy
chargé de projet, Équiterre
• Ludovic Lefévère
cofondateur, Osmoz
Maison du développement Éclairage urbain évolutif
durable
pour un ciel
plus vert
6000 m2 d'espoir
22 novembre
Caisse Desjardins Granby–
Haute-Yamaska
une certification
rentable
• Philippe Bastien
architecte, Birtz Bastien
Beaudoin Laforest architectes
• Construction
industrialisée
appuyée sur la R et D
• Système ouvert:
produits + procédés
+ production +
informatique
• Combiner production
efficace et système
ouvert
Vision de l’approche
ManuBuild. ManuBuild.
lieu : Université de Montréal
2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, salle 1120
cocktail bio inclus : 17 h 30 conférence : 18 h
inscription obligatoire : www.mardisverts.ca
une initiative de l’Ordre des architectes du Québec [ comité des techniques et bâtiments durables ]
LA « PALETTE » DES SYSTÈMES
CONSTRUCTIFS PRÉUSINÉS PRÉSENTEMENT/PROSPECTIVEMENT DISPONIBLES
en bois, acier, béton et composites :
quelques exemples
I- Le MECCANO assemblé au chantier
Tous les sous-systèmes, y compris la charpente, sont fabriqués à l’usine, mais transportés
au chantier en pièces détachées.
A- La POUTRE ET COLONNE
(bois, acier, béton)
B- La DALLE ET POTEAU
(bois, acier, béton)
C- Les PANNEAUX
(bois, acier, béton)
D- Le JOINT INTÉGRÉ
(acier, béton)
II- Le VOLUME USINÉ
Tous les espaces et tous les équipements sont
entièrement fabriqués, assemblés et finis à l’usine,
en tant que modules tridimensionnels ne nécessitant qu’un simple raccordement aux fondations
et aux services une fois parvenus au site.
E- Le MODULE SECTIONNEL
(bois, acier, béton, composites)
F- La BOÎTE
(bois, acier, béton, composites)
III- L’HYBRIDE
Fabriquer à l’usine les éléments sophistiqués
du bâtiment et confier au chantier les opérations
pénalisées par le transport.
G- Le NOYAU PORTEUR
(acier, béton)
H- La MÉGASTRUCTURE
(acier, béton)
I- La MÉCANISATION du chantier
(béton)
formes
38
Poutres, jointement et
ossature d’une maison
Shawood (Japon).
Sekisui House.
-
A- La POUTRE ET COLONNE
Ossature qui nécessite un remplissage horizontal et vertical, avec toutes les opérations de
jointement qui s’ensuivent.
Avantages : Concentration des charges sur des
axes ponctuels. Formule appropriée aux « systèmes ouverts », car la charpente agit également
comme connecteur à des éléments diversifiés,
tout en offrant le maximum de souplesse à la planification.
Limites : Coûts rattachés à la concentration
des charges et à tout le jointement requis in situ
pour les éléments de remplissage.
Les systèmes de type poutre et colonne se présentent comme des « squelettes » ouverts à différents habillements à la verticale comme à l’horizontale. Généralement, on favorisera une colonne
continue, car le jointement entre colonnes est
plus exigeant que le jointement poutre à colonne.
Le système en bois lamellé SHAWOOD, développé par Sekisui House au Japon pour des résidences d’une hauteur maximale de trois étages,
présente des connecteurs à double languette en
acier qui s’intègrent entièrement dans le joint. Le
connecteur étant dissimulé, les coins sont tous à
90°, de sorte que l’insertion des panneaux muraux et des planchers en devient simplifiée d’autant (www.sekisuihouse.com/products/shawood/
flash.html).
Le système québécois BONE Structure (www.
bonestructure.ca/) est un véritable Meccano en
acier léger, facile à assembler et offrant un grand
potentiel de combinatoire architecturale. Les colonnes continues servent de point de départ au
boulonnage d’un réseau de poutrelles et de montants de la façade; réseau disposé sur une trame
de 1,5 m (5 pi.) et capable d’atteindre des portées
de 7,5 m (25 pi.). Les éléments secondaires sont
généralement fixés par serrage (clips). Ces techniques de jointement vont faciliter les modifications lorsqu’une reconfiguration est désirée, voire
même faciliter le démontage si requis.
-
v7 n3 - 2011
Chaque type de système, de « A » à « I », sera
décrit ci-après à l’aide d’une définition accompagnée d’un énoncé de ses avantages et limites.
Quelques exemples suivront, sélectionnés de façon à reconnaître autant les précurseurs que les
percées innovantes actuelles. Des cas de solutions
« fautives » seront également signalés.
I- Le MECCANO assemblé au chantier
v7 n3 - 2011
Il
n’y a pas de système champion toute
catégorie en construction, ni de système universellement applicable. Il n’y a
qu’un système optimal par rapport à un
contexte précis. De sorte qu’au départ d’un projet, l’ensemble des options mérite d’être considéré.
À cet effet, il y a lieu d’établir une sorte de
« palette des systèmes » où toutes les options sont
présentes, mais sans ordre hiérarchique. On retrouvera sur cette « palette des systèmes constructifs préusinés et industrialisés » les quatre types
de la catégorie du « MECCANO assemblé au
chantier », les deux types du « MODULE USINÉ », les trois types de la catégorie « HYBRIDE »
et le « sous-système ouvert ». Le « sous-système
ouvert » regroupe des sous-systèmes disponibles
comme substituts ou comme options lorsqu’il y a
compatibilité en termes de performances/dimensions/interfaces.
La « palette des systèmes constructifs préusinés et industrialisés » s’apparente à la palette du
peintre : les trois catégories constituant les « couleurs primaires », et les neuf types de systèmes les
« couleurs secondaires » (Richard, 2007).
Palette des systèmes
constructifs préusinés et
industrialisés. Schéma par
l’auteur.
Charpente et support
de l’enveloppe type du
système BONE Structure
(Canada). Bone Structure.
formes
Roger-Bruno Richard
39
Variations spatiales, vue
extérieure et charpente
type du projet Genterstrasse (Allemagne).
En béton, la colonne continue avec multiples
consoles intégrées est un système générique utilisé tant dans le bâtiment résidentiel que commercial ou institutionnel. Dans le domaine de
l’habitation, l’exemple classique est le projet de
maisons de ville sur Genterstrasse à Munich réalisé par l’architecte Otto Steidle, lequel a repris la
formule pour des édifices multifamiliaux par la
suite : les colonnes ont toutes une double console
à chaque demi-étage de façon à juxtaposer des
espaces à demi-niveaux et/ou des espaces de 1½
étage (aplust.net/permalink.php?atajo=steidle__
partner_housing_munich).
En Italie, l’architecte Vittorio Gregotti a développé pour l’Université de Palerme des colonnes
continues à multiples consoles intégrées, lesquelles sont jumelées par des éléments allongés
en « O » ou en « I » de façon à offrir une montée
à la distribution des services électromécaniques
(http://www.gregottiassociati.it/projects_list.
htm).
Montage et intérieur
type du système de Gregotti pour l’Université de
Palerme. Vittorio Gregotti,
architecte.
Otto Steidle, architecte.
40
Schokbéton Canada. Schéma
par l’auteur.
Usine et montage in situ
des panneaux de Maisons
Laprise (Canada). Maisons
Laprise.
-
Utilisation de la colonne
continue avec consoles
intégrées pour des stationnements étagés par
Schokbéton Québec et
par Béton préfabriqué
du lac (BPDL). Proposition pour des pavillons
universitaires. Photos par
C- Les PANNEAUX
Plans porteurs étalant les charges tout en
collaborant à l’insonorisation.
Avantages : transmission directe des charges
de l’axe horizontal à l’axe vertical, sans aucune
forme de transfert.
Limites : l’axe vertical génère un refend continu qui discipline, voire même conditionne, la
planification; mais l’habitat s’en accommode
naturellement, en raison du grand nombre de
cloisons requis d’office.
En général, la fabrication des panneaux en
usine représente de 50 à 60 % du coût total de
la construction. Les panneaux à ossature de bois
sont toujours présents, mais ils ont évolué. En
recourant à l’isolant rigide découpé par fil chauffant, l’ossature de bois fait corps avec l’isolant
tout en minimisant les ponts thermiques. C’est
notamment le cas chez Maisons Laprise au Québec (www.maisonlaprise.com).
formes
formes
-
v7 n3 - 2011
Proposition pour des
pavillons universitaires
B- La DALLE ET POTEAU
En éliminant le remplissage horizontal, l’on
fait un pas vers plus de simplicité.
Avantages : Continuité horizontale. Seul le
remplissage à l’aide de panneaux verticaux reste
à faire, au grand bénéfice de l’adaptabilité.
Limites : Anomalie de la dalle devant répartir
les charges de façon uniforme alors que le poteau
implique la concentration en un point.
Les systèmes de type dalle et poteau en béton
exigent que la dalle puisse logiquement concentrer les charges pour les ramener aux poteaux. La
méthode générique est constituée d’une poutre
de rive périphérique à laquelle se rattache une
trame de nervures. La dalle et poteau se rapproche de la construction résidentielle « béton »
qui se pratique au Canada, où seuls les colonnes
et les murs de contreventement sont réellement
en béton alors que tous les autres murs recourent
habituellement au gypse sur colombages d’acier.
v7 n3 - 2011
Jointement type dalle à
poteaux (détail générique). Schéma par l’auteur.
41
Au Japon, Misawa Techno va optimiser la
dimension des pièces de bois en produisant des
panneaux à parois contraintes (stressed-skin panels) par liaisons à mi-bois et adhésion des parois
sous presses chauffantes (techno.misawa.co.jp/
misawa/kigyou/kyoten.html). Une fois sortis de
presse, les panneaux sont réunis (notamment à
l’aide de goujons) et munis de fenestration ou de
cadrage de porte le cas échéant, pour être ensuite
livrés et montés en tant que panneaux de grandes
dimensions.
intemporelle
Fabrication des panneaux
à parois contraintes de
Misawa Techno (Japon).
originale
Misawa Techno.
flexible
Segments d’un panneau
en bois lamellé-croisé.
FPInnovations .
Panneaux résidentiels
légers en acier et leur
revêtement en béton
mince chez Sekisui House
(Japon). Sekisui House.
formes
-
v7 n3 - 2011
Le panneau préusiné en bois lamellé-croisé
(Cross Laminated Timber – CLT), initialement
développé en Europe, est maintenant offert au
Québec. Ce panneau est constitué de pièces de
bois collées perpendiculairement les unes aux
autres de façon à obtenir une rigidité comparable
au contreplaqué. Il peut mesurer jusqu’à 2,5 m x
26 m pour une épaisseur maximale de 30 cm. Son
degré d’ignifugation est par définition identique
à celui du bois solide. Un système de panneaux
CLT va à la fois servir les fonctions de murs porteurs, de contreventement, de cloisons intérieures
de même que celles de dalles de plancher et de
toit (www.fpinnovations.ca/pdfs/clt_handbook_
protected_fr.pdf).
42
Les panneaux à ossature légère en acier sont
également très répandus à travers le monde. Les
panneaux assemblés par automatisation et soudure à l’arc chez les manufacturiers japonais
Sekisui House (www.sekisuihouse.co.jp/english/
index.html), Daiwa, PanaHome et Sanyo sont
munis de contreventements et d’amortisseurs
afin de contribuer à l’absorption de l’énergie sismique.
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Installation et détails d’un panneau porteur Murox du Groupe
Canam (Canada). Groupe Canam
En Amérique du Nord, les panneaux en acier
à grande échelle s’adressent principalement au
bâtiment commercial et industriel. Le système
québécois Murox préusiné par le Groupe Canam
offre diverses configurations de panneaux porteurs et ventilés pour bâtiments de grandes dimensions (www.murox.ws/www/v4/murox.nsf/
va_redir/descrip).
Les systèmes de panneaux de béton armé de
l’après-guerre ne sont plus rentables en raison
du grand nombre de jointements requis, sauf
lorsqu’ils sont intégrés à des stratégies compensatoires. C’est le cas chez Preuksa en Thaïlande
(precast.ps.co.th/index/precast-tech.rails),
où
une usine entièrement automatisée utilisant la
méthode des plateaux mobiles, développée par la
firme allemande Weckenmann, produit des panneaux diversifiés par contrôle numérique.
Preuksa emprunte une stratégie verticale qui
lui permet d’offrir un produit de qualité à un prix
nettement inférieur à celui de ses concurrents en
assumant à la fois le rôle de promoteur immobilier, manufacturier, entrepreneur général et opérateur d’ensembles résidentiels.
Étapes de fabrication, montage
in situ et produit fini chez Preuksa (Thaïlande). Photos par l’auteur.
Le système générique nord-américain de panneaux en béton recourt à des dalles précontraintes de grandes portées (6 à 10 m). Les dalles
sont :
formes
-
v7 n3 - 2011
•soit alvéolaires en étau entre des murs assemblés
par post-tension à l’aide de barres d’acier filetées (méthode Diwidag);
•soit pleines et boulonnées aux murs porteurs à
l’aide de ferrures avec trous ovalisés aux fins de
tolérance.
44
Il s’agit d’une approche beaucoup plus efficace, car le béton y travaille en compression et les
jointements sont rentabilisés sur une plus grande
surface (www.schokbeton.com/fr/chartes_systemes.html, www.bpdl.com, www.oldcastleprecast.
com/products/buildingsystems/Pages/default.
aspx).
Panneaux et dalles précontraintes en béton (résidence d’étudiants, Cégep Saint-Laurent,
Canada); détail de jointement en
post-tension et de jointement
boulonné. Photo par Schokbéton
Québec. Schéma par l’auteur.
À une plus grande échelle, le système Componoform, développé aux États-Unis par l’architecte Egon Ali-Oglu, reprend cette approche.
Il s’agit d’un élément monolithe en béton composé d’une « tête » cruciforme centrée sur une
colonne de la hauteur d’un étage (deux ou trois
« bras » sont possibles à l’aide de réservations à
même le moule). Le bâtiment résulte du regroupement de ces éléments et des poutres intercalés
entre les « têtes » cruciformes. Les jointements
se font toujours deux par deux (componoform.
com/componoform/index.php?page=System).
Les dalles de remplissage s’appuient sur le profilé
en T inversé adopté pour les segments poutres.
Éléments et montage du
système Componoform
(É.-U.). Componoform.
Le système résidentiel italien Triedro est basé
sur un élément monolithe formé de trois panneaux perpendiculaires l’un à l’autre, un peu
comme si l’on découpait une boîte en deux en
n’intervenant qu’aux arêtes. L’élément Triedro
mesure 2,50 m x 7,75 m et 2,95 m en hauteur sur
grille modulaire de 2,50 m. Les permutations sont
multiples, de la simple résidence unifamiliale de
deux étages à l’édifice multifamilial de dix étages
(www.zecca.com/prod_st_triedro.htm).
Source: Kisho Kurokawa
L’alternance de modules 3D préusinés selon
le principe du damier n’est pas rentable, car elle
exige une seconde équipe afin de compléter le
50 % du bâtiment généré sur le site. La faillite
vécue par le système Shelley lors de l’Opération
Breakthrough aux États-Unis est une leçon à retenir (www.freepatentsonline.com/3643390.pdf).
Montage du prototype
Shelley à Jersey City (É.-U.).
Schéma par Shelley Systems.
v7 n3 - 2011
Le module Habitaflex développé au Québec
par Maisons Laprise atteint bien les objectifs du
module sectionnel par déploiement en triplant la
superficie une fois déplié. Il emprunte le volume
d’un conteneur au transport et son dépliage se
fait très simplement par deux personnes à l’aide
de manivelles appliquant le principe du levier
(www.habitaflex.com/).
formes
46
Étage type, montage
et tours du prototype
Nakagin (Japon).
Groupement type et
exemple d’édifice multifamilial du système Triedro
(Italie). Triedro
Phase de dépliage du
module Habitaflex de
Maisons Laprise (Canada).
Maisons Laprise.
v7 n3 - 2011
Strong Tie.
E - Le MODULE SECTIONNEL
Volume petit et facile à transporter; mais il
est inachevé, car il demande un complément,
une alternance (principe du damier) ou un déploiement (pliage/dépliage) en arrivant au site.
Avantages : réduire l’encombrement lors du
transport tout en bénéficiant de modules tridimensionnels entièrement usinés.
Limites : nécessité d’une main-d’œuvre importante sur le site afin de compléter le bâtiment.
L’objectif du module sectionnel est de réduire
le nombre ou la dimension des modules 3D préusinés au moment du transport tout en récupérant
de l’espace une fois parvenu au site.
Le projet Nakagin réalisé par l’architecte Kisho Kurokawa dans le quartier Ginza à Tokyo est
l’icône du module sectionnel par complément.
Des supports d’acier émergent de deux tours de
circulation verticale en acier et béton pour recevoir des capsules préusinées de la taille d’une
chambre d’hôtel avec mini salle d’eau. Chaque
capsule est constituée d’une ossature d’acier et
contreventée par un revêtement en acier ignifugé
à l’aide d’une peinture intumescente. La capsule
est appuyée sur deux points à sa base et retenue
par le haut au moyen de deux boulons en tension
(pingmag.jp/2008/12/22/nakagin/).
-
Connecteurs d’acier mis
en marché par Simpson
Strong Tie (É.-U.). Simpson
II- Le VOLUME USINÉ
formes
D-Le JOINT INTÉGRÉ
Élément monolithe qui facilite le jointement
en le reportant en dehors du point de rencontre
géométrique.
Avantages : Simplifier le processus de jointement : au lieu de réunir quatre à six éléments
(souvent très lourds) au même endroit, on les
regroupe deux à deux en dehors du point de rencontre géométrique.
Limites : Certaines variantes sont, en raison
de leur morphologie, relativement encombrantes
lors du transport.
Comme mentionné précédemment, le design
des joints et des jointoiements devient l’élément
clé de la réussite d’un système. L’idée du joint intégré est de pousser cet adage à son paroxysme :
joindre des joints monolithes. Cette approche
peut se faire à diverses échelles.
Un simple connecteur sur trois axes est un
joint intégré : il vient réunir des éléments qui
n’ont pas à rencontrer les autres. Les connecteurs
en acier sont à l’origine de multiples concepts de
construction en bois, tout particulièrement en
bois d’ingénierie (www.strongtie.com/catalog).
47
Détail d’un coin et
séquence de montage des
boîtes du système Misawa
Ceramics (Japon). Misawa
Maisons Alouette
Mur Éco-Terra et montage
de la boîte par assemblage
de panneaux à ossature de
bois chez Maisons Alouette
(Canada).
Les boîtes par assemblage de panneaux sont
particulièrement prisées en Amérique du Nord
et en Europe. Ces boîtes incorporent maintenant
des mesures visant à maximiser les performances
thermiques; c’est notamment le cas du mur
d’uréthane giclé ÉcoTerra chez Maisons Alouette
(www.maisonalouette.com/) au Québec.
Boîte KFN (Autriche) par
assemblage de panneaux
à ossature de bois. KFN.
Au Royaume-Uni, les boîtes du groupe Corus
misent sur l’ossature légère en acier (www.corusconstruction.com/en/).
Système CORUS à assemblage de panneaux à
ossature légère en acier
(Royaume-Uni). Corus.
Par ailleurs, des fabricants de Chine produisent des boîtes en panneaux d’acier selon la
technologie de fabrication des conteneurs. La
compagnie Tempo (www.tempohousing.com) se
limite aux dimensions des conteneurs ISO alors
que le système Verbus (www.verbussystems.
com/) les dépasse parfois de 150 % de façon à
offrir de plus grandes pièces, quitte à multiplier
les « têtes » (corner fittings) ISO à l’horizontale.
Habitat 67 est souvent présenté comme
l’icône de la boîte préusinée en béton. Il s’agit
d’un projet exceptionnel sur le plan architectural, car il affiche des qualités d’habitabilité indéniables, ne serait-ce que par ses grandes terrasses
extérieures. Mais il ne faut pas considérer Habitat 67 comme la démonstration du potentiel de
l’industrialisation à rendre l’habitation accessible
au plus grand nombre. Il s’agit plutôt d’une formule recourant à la préfabrication certes, mais où
la structure sera d’abord et avant tout asservie à
la volonté d’individualiser géographiquement les
logements en les articulant « dans l’espace » par
des porte-à-faux spectaculaires et coûteux. Les
boîtes d’un poids de 90 tonnes étaient fabriquées
à pied d’œuvre. Elles mesurent 5,3 m x 12 m x
3 m en hauteur) avec des murs d’une épaisseur
moyenne de 12,5 cm.
En Russie, un procédé hautement sophistiqué
permettait de réduire l’épaisseur des modules
Koslov jusqu’à 40 mm. La coque murs-plafond
est coulée indépendamment du plancher qui est
rattaché de façon mécanique par la suite.
Plusieurs manufacturiers ont recours aux
composites recyclés pour réaliser des boîtes
légères particulièrement faciles à manœuvrer et
à relocaliser. En Hollande, le système Spacebox
(www.spacebox.nl) offre des modules 3D formés
de panneaux sandwichs, avec âme de mousse
phénolique et parois en polyester armé de fibre
de verre. Les modules sont entièrement finis et
équipés en usine. Le système vise principalement
le marché hôtelier et celui des résidences d’étudiants.
Aux États-Unis, les manufacturiers de béton
préfabriqué Oldcastle (www.oldcastleprecast.
com) et Tindall (http://tindal-corrections.com/
data/drawings.html) produisent des modules 3D
monolithes en béton jumelant deux cellules de
prison. Là aussi, la coque murs-plafond est coulée indépendamment du plancher. Les modules
ont une largeur de 4,5 m (15 pi.) et une épaisseur
de 10 à 15 cm (4 à 6 po.). D’ailleurs, la prison de
Mimico en banlieue de Toronto est construite
avec de tels modules fabriqués par Tindall.
Helser Industries
Assemblage de l’ossature d’acier aux arêtes et
montage des boîtes du
système Sekisui Heim
(Japon). Sekisui Heim.
Photos par l’auteur
F- La BOÎTE
Unité autonome entièrement complétée en
usine.
Avantages : maximisation du travail en usine
et minimisation du travail au chantier. La double
paroi obtenue par la juxtaposition des modules
contribue à l’insonorisation et l’ignifugation.
Limites : investissement initial élevé et nécessité d’un vaste marché pour amortir le tout. Coûts
de transport importants, mais non prohibitifs.
La boîte entièrement finie à l’usine est l’archétype du système préusiné et industrialisé. Bien
entendu, il faut la transporter, l’installer sur ses
fondations et effectuer les raccordements aux
services (bien que les modules autonomes deviennent de plus en plus envisageables). La fabrication de la boîte en usine représente de 80 à
85 % du coût total du bâtiment. Trois méthodes
de fabrication sont possibles : la boîte à ossature
aux arêtes, la boîte par assemblage de panneaux
et la boîte monolithe.
Le Japon produit depuis plus d’une quarantaine d’années des boîtes à structure d’acier aux
arêtes. Le gabarit routier japonais ne permettant
pas de dépasser des dimensions en plan de l’ordre
de 2,45 m x 5,70 m, la structure d’acier aux arêtes
permet de libérer les murs là où l’on veut générer
de grandes pièces, telles que des séjours de 5,70 m
x 7,35 m par exemple. De dix à quinze boîtes sont
requises pour une maison de grandeur moyenne.
Ces boîtes sont assemblées sur des chaînes de
montage partiellement ou entièrement automatisées, et certains postes sont également robotisés.
Une fois les fondations réalisées par un entrepreneur local agréé, le montage des boîtes in situ
se fait en huit heures en boulonnant les arêtes
alors que la finition intérieure se poursuit sur
plusieurs journées.
De façon à bénéficier de la flexibilité de planification offerte, plusieurs systèmes de boîtes à
travers le monde ont repris le principe de l’ossature d’acier aux arêtes et l’ont appliqué à de
plus grands modules. C’est notamment le cas de
Yorkon au Royaume-Uni (www.yorkon.co.uk),
d’Alho en Allemagne (www.alho.com/) et de
Rad­ziner aux États-Unis (www.marmol-radziner.com/).
Module Verbus offrant six
têtes ISO par extrémité.
(Chine). Verbus Systems.
Home.
Radxiner
Alho
48
Yorkon
formes
-
v7 n3 - 2011
Modules à ossature d’acier aux
arêtes Yorkon
(R.-U.), Alho
(Allemagne) et
Radziner (É.-U.).
Boîte monolithe Koslov en
béton (Russie).
Moule articulé Helser et
modules 3D de la prison
Mimico fabriqués chez
Tindall (USA).
Lucas Oleniuk
formes - v7 n3 - 2011
Une boîte du système Toyota House en fin de
production (Japon). Photo par l’auteur.
49
Résidence d’étudiants
à l’Université d’Utrecht
(Hollande). Spacebox.
III- L’HYBRIDE
G-Le NOYAU PORTEUR
Optimisation du rapport entre l’usine et le
chantier : confier à l’usine les éléments complexes du logement et limiter le chantier à
de simples opérations de raccordement. Les
NOYAUX sont des modules tridimensionnels
à capacité de charpente fabriqués en usine et
regroupant tous les équipements et services
constituant la zone servante du bâtiment
Une fois parvenus au chantier, les noyaux
servent de points d’attache à de grandes dalles
et à des panneaux d’enveloppe afin de générer
les espaces ouverts constituant la zone servie du
bâtiment.
Avantages : haut degré d’usinage justifié par
la concentration des services et équipements.
Transport économique, le module étant compact,
fermé sur lui-même, rempli de valeur ajoutée et
en deçà du ratio poids-volume. Simplification du
chantier, le noyau ne nécessitant aucun étaiement
et agissant comme connecteur des autres soussystèmes.
Limites : grande discipline imposée à la planification. Employé en refend, le noyau risque
d’élargir la façade et de diluer la densité.
Quelle que soit la
fonction, deux types
d’espaces se partagent
le bâtiment : la zone
servie et la zone servante. La zone servie correspond aux
espaces libres destinés
à la fonction principale du bâtiment (70
à 80 % de la superficie), alors que la zone
servante regroupe les
équipements et services requis au bon fonctionnement de tout édifice (20 à 30 % de la superficie). Dans un édifice à bureau, la zone servante
correspond au bloc central alors que la zone servie se développe en périphérie de façon à profiter
de la fenestration. En habitation, le partage est
semblable : la zone servante comprend la cuisine,
les salles d’eau, la buanderie, le bloc mécanique
et les escaliers/ascenseurs, alors que la zone servie comprend les espaces de « séjour » que sont
le salon, la salle à manger, la salle familiale, les
chambres à coucher, etc.
Le système Richardesign (Québec), développé
par l’auteur, est basé sur un noyau porteur en béton préfabriqué adoptant exactement la géométrie d’un conteneur et intégrant tous les services
et équipements du logement. Au chantier, les
noyaux porteurs sont posés perpendiculairement
à la façade et servent de points d’attache aux
Schéma explicatif de
l’approche noyau porteur.
Schéma par l’auteur.
Système Richardesign :
montage in situ, maison de
ville et édifice multifamilial
linéaire + semi-circulaire
(Canada). Schéma par l’auteur.
sous-systèmes dalles/panneaux de l’enveloppe
verticale/cloisonnement. Ces sous-systèmes sont
ouverts à des options préusinées ou à une fabrication à pied d’œuvre (http://www.grif.umontreal.ca/pages/conferencegrif08/37-Richard.pdf).
Une multitude de typologies est offerte (linéaire, courbe, maisonnette, à mi-niveau, etc.)
et le nombre de noyaux attribués permet d’atteindre une diversité des logements : du R+4 économique de 72 m2 (1½ noyau) au condominium
ou à la maison de ville de 300 m2 (cinq noyaux).
Le positionnement de noyaux perpendiculairement à la façade génère des espaces transversaux qui procurent une ventilation naturelle,
réduisant et même éliminant la nécessité de
recourir à la climatisation mécanique. Le tout
béton permet de maximiser les rendements sur
les plans de l’ignifugation et de l’insonorisation,
critères majeurs en milieu multifamilial ou unifamilial juxtaposé.
Le système MAH-LeMessurier (É.-U.), développé par le professeur et ingénieur William
LeMessurier, propose des modules « ponctuels »
de 2,45 m x 2,45 m. Ces modules supportent des
poutres perpendiculaires ou longitudinales, lesquelles accueillent de grandes dalles alvéolaires
précontraintes ouvertes à la planification (www.
freepatentsonline.com/3882649.pdf). Dans le cas
d’une auberge pour la compagnie Sheraton, ces
petits noyaux adossent au puits de plomberie la
salle de bain et le comptoir « humide » de la cuisine.
Montage des noyaux
ponctuels du système
MAH-LeMessurier (É.-U.).
William LeMessurier.
Montage de la mégastructure de National Home
H-La MÉGASTRUCTURE
Ossature accueillant des volumes usinés
comme charges vives, afin de leur permettre
d’aller en hauteur tout en évitant l’empilage.
Avantages : permettre à des maisons usinées
ou à des systèmes de panneaux légers de s’approcher des centres urbains à forte densité.
Limites : le fait que la charpente insérée devient
charge vive pour la structure d’accueil conduit à
une redondance de charpente d’un coût exagéré.
Si l’idée de la mégastructure, comme port
d’attache de modules arrivant et quittant selon
le bon vouloir de leurs occupants, était présente
dans les années 1960 chez Archigram et chez
les métabolistes japonais, sa matérialisation aux
États-Unis au début dans la décennie suivante en
a démontré l’irréalisme. Et ce, autant pour des
raisons de redondance structurale que pour les
problèmes de jointement aux points d’insertion.
Le projet Townland, un lauréat de l’Opération
Breakthrough, a fait faillite et National Home
n’a jamais réalisé l’ingénieuse mégastructure en
béton assemblée par post-tension développée par
l’architecte Edward Durrel Stone (l’architecte du
World Trade Center de New York) afin d’installer ses boîtes à ossature légère en acier près des
centres-villes.
Une chaîne hôtelière a installé les boîtes du
système Verbus dans des ossatures d’acier qui
présentent toutes les caractéristiques de la mégastructure; une enveloppe autonome recouvre ou
plutôt dissimule entièrement le tout (www.hotelonline.com/News/PR2008_1st/Jan08_ContainerStyle.html).
Montage et façade d’un
hôtel de type mégastructure de modules 3D Verbus
(Chine et Royaume-Uni).
50
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51
I-La MÉCANISATION DU CHANTIER
L’idée est d’apporter au chantier tout l’outillage requis pour véritablement le transformer en usine destinée à générer la charpente. La
complexité et la compacité des autres sous-systèmes justifient la production en usine.
Avantages : logique de produire les éléments
de béton au « chantier transformé en usine » plutôt que de les transporter pièce par pièce.
Limites : les mêmes limites que le Meccano,
sauf en ce qui concerne la charpente.
Lorsque le transport d’éléments de béton
s’avère onéreux ou inopportun, il devient plus
simple de transporter tout le mécanisme de
l’usine et de l’implanter, soit à pied d’œuvre, soit
à même l’édifice.
À une tout autre échelle, le système Habitech
(Thaïlande) propose une approche « low-tech »
appliquée à travers le monde par des équipes
locales généralement composées des futurs occupants et souvent constituées en coopérative. Deux
types de presses permettent de réaliser in situ des
blocs destinés à être assemblés à sec par emboîtement : la presse manuelle produit des blocs de
terre stabilisée avec du ciment alors que la presse
hydraulique produit des blocs évidés en béton.
Un chaînage périphérique permet de définir des
cadres structuraux (www.habitech-international.
com/).
Schéma explicatif de la
mécanisation du chantier.
Schéma par l’auteur.
Installation, démontage et
produit type du système
de coffrage tunnel Outinord (France). Outinord.
Les coffrages mécanisés de type tunnel tel que
ceux d’Outinord (www.outinord.fr/) opèrent
directement à même le bâtiment, ce qui produit
une structure monolithe tout béton, avec notamment l’avantage de prendre des efforts à la fois
positifs et négatifs, donc de réduire l’armature
à de simples treillis métalliques la plupart du
temps.
IV- Les SOUS-SYSTÈMES OUVERTS
Plusieurs systèmes sont incomplets au départ,
qu’ils soient ouverts ou non. C’est alors qu’il y
a lieu de recourir à des sous-systèmes indépendants pour compléter le système. Considérant
que le sous-système charpente génère le système,
c’est chez les manufacturiers des autres sous-systèmes qu’il faut chercher des options, options que
l’on peut désigner comme sous-systèmes ouverts.
Il devient alors nécessaire de soumettre ces soussystèmes aux trois paramètres du protocole des
systèmes préusinés (critères de rendement, coordination dimensionnelle et règles d’interface) de
façon à obtenir un système intégré.
En fonction des objectifs d’individualisation
et d’adaptabilité favorisés par la précision des
joints mécaniques produits en usine, il y a lieu
de privilégier :
• Des panneaux d’enveloppe légers, soit le murrideau en aluminium verre, soit le panneau
sandwich (bois traité, métal ou composite recyclé);
• Des cloisons intérieures amovibles ou démontables;
• Des équipements modulaires faciles à recombiner;
• Une distribution des services, soit par puits
de mécanique vertical linéaire permettant de
brancher dos à dos les équipements, soit par
sous-plancher surélevé capable de véhiculer
autant la plomberie que le traitement de l’air.
Blocs et chantier types du
système Habitech International (Thaïlande). a)
Photo par l’auteur. b) Habitech
International.
Références
RICHARD, RogerBruno; « A Generic
Classification of
Industrialised Building Systems », chapitre 3 (p. 33-48) du
manuel Open Building
Manufacturing: Core
Concepts and Industrial Requirements,
édité par Abdul
Samad Kazi et al. et
publié en 2007 par
ManuBuild et le VTTTechnical Research
Centre de Finlande.
(www.manubuild.
org/downloads/
OpenBuildingManufacturing_Book12007.pdf).
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de détails éprouvés, faciles à appliquer et à communiquer via la modélisation numérique (BIM et
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La technologie BIM aujourd’hui
Cependant, les prémices principales dans le
développement du BIM sont d’améliorer, avec
l’accroissement exponentiel des dépenses en
construction dans les dernières années, la productivité de l’industrie et la qualité du produit livré. Selon, une étude du ministère du Commerce
américain, la productivité des autres industries
non agricoles a plus que doublé de 1964 à 2004
aux États-Unis, tandis qu’elle a diminué de 20 %
dans la construction, et ce, malgré les avancées
dans les technologies de la mécanisation et de la
préfabrication.
Une étude néozélandaise est encore plus alarmante. Elle établit un aspect encore plus troublant des modes conventionnels de conceptionsoumission-construction, soit la piètre qualité
des dessins et devis pour exécution. Quelque 47
% des défauts entraînant des coûts et des délais
additionnels sont reliés à des erreurs ou à des
omissions survenues durant la conception.
Dans ce contexte, le BIM semble arriver à point
nommé. Mais établissons quels sont précisément
les principes de celui-ci afin de pouvoir répondre
1- La modélisation paramétrique;
2- La définition d’objets « intelligents »;
3- La structure de données synchronisée de toute
l’information sur le projet.
Brièvement, en modélisation paramétrique,
on définit des modèles d’objets comportant les
éléments géométriques, mais également les relations entre eux ainsi que des règles de comportement et des attributs non géométriques. Des paramètres d’entrée (exemple pour une porte : type,
hauteur, largeur, matériau, etc.) instancient par la
suite l’objet en fonction du contexte dans lequel
il est inséré. Les règles entre les éléments peuvent
être du type « est tangent à », « appartient à », «
est parallèle à », etc.
Quant à la définition d’objets « intelligents », il
s’agit essentiellement de comportements des objets en fonction de modifications ou de particularités d’un contexte. Les colonnes, par exemple,
peuvent suivre le déplacement des axes auxquels
elles sont attachées. Dans un cas plus poussé, un
mur, ayant été inséré entre deux espaces dits secs,
pourrait voir sa composition modifiée si l’on
déclare que l’un des deux espaces est désormais
humide. Sa matérialité pourrait être dépendante
de caractéristiques environnantes de type acoustique, thermique, structurel, etc.
Enfin, la structure de données synchronisée
de l’information permet de maintenir un modèle
cohérent en tout moment d’un processus de
conception. Autrement dit, toute modification
apportée au modèle est répercutée automatiquement sur toutes ses parties. Les différentes représentations (2D, 3D, tableaux, rapports, etc.) du
modèle sont mises à jour. Et les interventions sur
le modèle peuvent provenir de différents corps de
métier.
Tout cela, bien entendu, demeure des objectifs
ciblés. L’idéal théorique du BIM reste non atteint
et les efforts en ce sens continuent à être déployés
par les développeurs des grandes compagnies
comme Autodesk®, Bentley®, Graphisoft®, Gehry
Technologies®, pour ne nommer que celles-là.
Toutefois, il est à signaler que malgré des objectifs non encore totalement atteints, les réglementations de certains États exigent déjà le développement de modèles BIM pour chaque projet.
Il en va ainsi aux États-Unis depuis 2006 et, au
Canada, le gouvernement de l’Alberta prévoit le
faire dès 2012. Cette exigence transformera sans
aucun doute nos pratiques actuelles et à venir
même si nous ne savons pas encore s’il s’agit d’un
phénomène de mode ou d’une panacée. Ce qui
est pratiquement certain, c’est que l’industrie du
bâtiment, sous la pression de contraintes techniques de plus en plus importantes, manifeste un
besoin de changement de la pratique.
BIM et industrialisation du bâtiment
Le secteur de la construction, qui est apparemment le mieux préparé à intégrer et à tirer avantage des technologies BIM, est celui de l’industrialisation du bâtiment, et pour cause. Il s’agit
d’un secteur normé disposant d’objets paramétrables et donc prêts à être soumis aux exigences
de modélisation de ces nouvelles technologies.
Par définition, chaque système constructif industrialisé est soumis à une codification précise
et à des règles d’assemblage ou de composition
rigoureuses permettant justement son usinage.
Mais au travers des technologies BIM, des stratégies d’individualisation des produits peuvent
être également plus facilement envisagées (flexibilités, combinatoire, etc., à différents niveaux
comme la fenestration, la disposition des espaces,
etc.). Il s’agit notamment d’introduire une plus
grande adaptabilité permettant de mieux satisfaire les besoins tant des usagers que des acteurs
de la construction, et ce, quel que soit le type de
projet (c’est-à-dire écoles, hôpitaux, habitats,
etc.). La force de ce secteur de la construction
demeurera la production en quantité, mais sans
la reproduction identique de solutions architecturales. Pour chaque projet, un même système
constructif pourra alors être déployé en fonction
de paramètres et de règles spécifiques à chaque
situation de projet particulière. À la figure 1, on
peut constater comment la modification de paramètres permet d’obtenir des formes architecturales variables pour un même projet résidentiel.
BIM et gains pour l’industrie
L’industrie du bâtiment y voit des gains appréciables, car un modèle BIM permet :
• Une estimation automatique des coûts;
• Une simulation de la constructibilité et de la
construction. Cet aspect est crucial et permet la
collaboration entre acteurs de différentes disciplines. À la figure 2 est présentée une simulation
de l’interaction de plusieurs corps de métier
pour un même projet, ce qui permet d’envisager
la préfabrication des différents objets, assemblages et même parties du bâtiment en considérant leurs interférences, fonctionnements et
exploitations à l’avance.
• Une vérification de la programmation fonction-
nelle par rapport aux exigences du client;
• Une simulation de la performance énergétique,
des émissions de GES, etc. Dans ce dernier cas,
les technologies BIM permettent également la
prise en compte et la gestion des facteurs pour
un développement durable . À la figure 3 est
donné l’exemple de la « NASA Sustainability
Base », un projet industrialisé dont la conception a été supportée par la technologie BIM (la
suite Revit et autres logiciels d’Autodesk, dans
ce cas).
Mais cela demande aussi, par exemple, l’exportation du modèle BIM (ou d’une partie des
données du modèle) vers d’autres logiciels spécialisés, ce qui peut poser problème. L’interopérabilité n’est pas encore au point et souvent, il est
plus facile de refaire le modèle (ce qui implique
des redoublements du travail, etc.). De plus en
plus, des modules simplifiés sont ajoutés au logiciel de modélisation pour permettre des allersretours plus faciles. Le développement des technologies BIM n’est apparemment pas encore au
bout de ses peines et risque aussi d’être supplanté
par d’autres approches en développement au sein
des milieux universitaires. Les BIM sont orientés
objet alors que d’autres approches émergentes
adressent plutôt le processus à l’origine de l’objet.
C’est donc une aventure à suivre.
Tentative de réponse
Il est primordial d’offrir aux acteurs de la
construction du support pour qu’ils puissent
profiter des meilleures pratiques déjà visitées,
ainsi que des résultats des recherches scientifiques du domaine . Les technologies BIM sont
adaptées aux secteurs bien structurés et impliquant la collaboration entre des acteurs de différentes disciplines. De ce fait, il est possible de voir
ces technologies comme une sorte de panacée
pour le secteur de l’industrialisation du bâtiment,
qui pourrait en profiter pour détruire les « silos »
disciplinaires et faire une percée dans la pratique
traditionnelle. Mais on peut également avancer qu’elles risquent de rester un phénomène de
mode pour le secteur traditionnel du bâtiment,
s’il tente d’intégrer ces technologies sans pour
autant apporter de modifications aux modes de
production traditionnels en les remplaçant par
un processus de réalisation intégré du projet.
Figure 1 : Complexe résidentiel réalisé avec une technologie de type BIM. Source : ftp://ftp2.bentley.com/dist/collateral/
Web/Platform/GComponents1.pdf
Figure 2 : Simulation des interférences de différents corps
de métier pour un même projet d’hôpital, le Memorial
Hospital, Colorado Springs, Colorado, PCL. Source : http://
www.aia.org/aiaucmp/groups/aia/documents/pdf/aias077483.pdf
v7 n3 - 2011
Genèse et évolution des technologies BIM
Pour mieux comprendre les technologies
BIM, il serait intéressant de survoler l’évolution
des moyens de communication en conception
du bâtiment. En effet, jusqu’à la Renaissance italienne, les architectes étaient des hommes encyclopédiques : des sculpteurs, tailleurs de pierre,
peintres, menuisiers et maîtres de chantier. L’architecte possédait toute la connaissance du bâtiment et les techniques de sa construction. Par la
suite, les bâtiments ont commencé à être représentés par plan de coupe et perspective (utilisés
au début seulement pour relever des bâtiments et
des ruines grecques et romaines), dessins qui sont
devenus la base de l’expression architecturale par
la tradition des beaux-arts. Ainsi, le concepteur a
commencé à se séparer de la construction du bâtiment et à ignorer une bonne partie des sciences
et disciplines s’y rattachant, mettant l’accent de
son travail sur des aspects de style et d’esthétisme.
Avec la complexification des bâtiments en
matière de programmatique et technique, les architectes se sont retrouvés de plus en plus écartés
de la réelle construction du bâtiment. Les spécia-
à la question posée dans le titre. En voici trois des
plus importants :
-
v7 n3 - 2011
formes
56
BIM ou « Building Information
Modeling » vise à représenter un
projet au travers d’une modélisation intelligente (et non par des entités géométriques uniquement) de façon à ce que tous les
acteurs du projet puissent y trouver l’information
qui les intéresse et en dériver les représentations
dont ils ont besoin. De plus, le modèle résultant
se veut « vivant » dans le sens qu’il peut être maîtrisé, modifié et enrichi pendant tout le cycle de
vie du bâtiment. Cela demeure cependant un
vœu pieux et à un niveau conceptuel si l’on analyse les logiciels de ce type mis sur le marché.
La commercialisation des logiciels dits BIM
date de la fin des années 1990 , mais le concept
en soi est connu et développé dans le milieu universitaire depuis les années 1970 déjà. Alors que
dans la pratique on se contentait de mettre à profit le numérique pour la représentation 2D/3D
de projets d’architecture jusqu’à atteindre dans
les années 1990 un réalisme saisissant de ceuxci, le monde de la recherche se demandait comment faire profiter le processus de conception
du numérique pour plus d’efficacité et de rentabilité, car l’architecture n’est pas uniquement le
produit, mais également et surtout une question
de démarche, de collaborations et de gestion des
activités.
listes en structure et en mécanique du bâtiment
deviennent de plus en plus indispensables au
processus de conception.
Aujourd’hui, la conception et la construction
des bâtiments sont toujours basées sur des dessins et devis techniques (infiniment plus importants en nombre qu’à l’époque de leur introduction) pour représenter le travail à réaliser.
Ils définissent les exigences techniques dans les
contrats – documents qui doivent être conformes
aux codes et qui servent de référence par la suite
dans la gestion du bâtiment. Cependant, il y a
(au moins) deux limitations stratégiques à l’utilisation de ces documents techniques : premièrement, la nécessité d’un nombre très important de
vues et de tableaux pour représenter l’objet tridimensionnel avec un détail adéquat pour qu’il
puisse être construit, ce qui induit la redondance
et laisse place aux erreurs et aux incohérences;
et deuxièmement, l’impossibilité de faire interpréter les dessins par l’ordinateur, étant donné
qu’ils sont un ensemble de lignes, arcs et annotations textuelles, ce qui les rend mal adaptés à
l’automatisation. Dans un tel contexte, on peut
se demander si ce type de documentation sera
encore approprié dans un futur proche. De plus,
certaines architectures (voire la biosphère) et
notamment celles produites à l’aide de l’ordinateur ne peuvent pas être représentées à l’aide du
dessin.
Figure 3 : NASA Sustainability Base, William McDonough
+ Partners, AECOM et Swinerton Builders.
Source : http://usa.autodesk.com/adsk/servlet/pc/
item?siteID=123112&id=16881672
formes
Le
Temy Tidafi
Morphosis
BIM : mode ou
panacée ?
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