Dossier de presse En librairie le 28 septembre 2016

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Dossier de presse En librairie le 28 septembre 2016
Dossier de presse
En librairie le 28 septembre 2016
Sommaire
........................................................................................................................................................... 1
1. PRÉSENTATION DE L’OUVRAGE ........................................................................................................3
2. PRÉSENTATION DES AUTEURS ..........................................................................................................4
3. PRINCIPAUX EXTRAITS DE L’OUVRAGE .............................................................................................. 4
Première partie - Qui sont les entrepreneurs africains ? (p.25) .......................................................... 4
Une réalité mal recensée ...............................................................................Erreur ! Signet non défini.
Qu’est-ce qui fait courir les entrepreneurs africains ?...................................Erreur ! Signet non défini.
Classe d’entrepreneurs et classe moyenne ...................................................Erreur ! Signet non défini.
Ils reviennent ! La diaspora entrepreneuse ...................................................Erreur ! Signet non défini.
Deuxième partie - Rien ne leur résiste ! (p.55) ..................................................................................6
Chapitre 1 - Du paysan à l’entrepreneur alimentaire ....................................Erreur ! Signet non défini.
Chapitre 2 - Le BTP : construire l’Afrique de demain... dès aujourd’hui ................................................ 7
Chapitre 3 - Tourisme : visiter l’Afrique est une entreprise... ................................................................ 9
Chapitre 4 - Une énergie communicative .............................................................................................. 9
Chapitre 5 - Une croissance bien informée en vaut deux .................................................................... 11
Chapitre 6 - Entreprendre de former... des entrepreneurs ?............................................................... 13
Chapitre 7 - Médecins (entrepreneurs) sans frontières ....................................................................... 13
Chapitre 8 - L’entrepreneuriat africain, un bilan à ne pas déposer ..................................................... 14
Troisième partie - Vers une croissance autonome (p. 169) .............................................................. 15
Chapitre 1 - Croissance, quand tu nous tiens....................................................................................... 15
Chapitre 2 - Un marché intérieur en pleine expansion ........................................................................ 15
Chapitre 3 - Vers une Afrique compétitive ? ........................................................................................ 16
Chapitre 4 - Une nouvelle Afrique dans un nouveau monde ............................................................... 16
Chapitre 5 - Jamais assez pour l’Afrique .............................................................................................. 17
Quatrième partie - Soutenir l’Afrique entreprenante (p.219) .......................................................... 17
Chapitre 1 - Une société d’entrepreneurs n’est pas une addition de sociétés .................................... 17
Chapitre 2 - Vers des Small Business Acts africains.............................................................................. 18
Conclusion - Leçons d’Afrique (p.245) ............................................................................................. 20
1. PRÉSENTATION DE L’OUVRAGE
Portée par des taux de croissance économique supérieurs à 5 % par an depuis le début des années 2000,
l’Afrique subsaharienne se transforme à grande vitesse, et ce au bénéfice des populations. Même si la
pauvreté frappe encore plus de 380 millions de personnes, le recul de ce fléau ainsi que les progrès
notamment en matière de santé et d’éducation sont indéniables. Malgré la persistance de zones
d’instabilité et de crises politico-sécuritaires, la grande roue de la croissance africaine est en marche. Et le
continent peut légitimement aspirer à devenir, au cours de ce XXIe siècle, une puissance économique
occupant toute sa place dans la mondialisation.
En 2050, le PIB du continent (+ 611% depuis 2010) pourrait se rapprocher de celui de l’Union européenne,
tandis que sa population comptera plus de deux milliards d’habitants, soit 20 % de la population
mondiale. Au cœur de cette expansion en marche, on trouve un secteur privé en plein essor, des PME
dynamiques et une nouvelle génération d’entrepreneurs ; souvent jeunes, la plupart du temps très bien
formés et fréquemment issus de la diaspora. Ils sont créatifs et inventifs, proposent des biens et des
services adaptés à la demande intérieure et se positionnent sur des parts de marchés à fort potentiel
laissées par les groupes internationaux. Dans leurs garages ou ateliers, dans des entrepôts ou de petites
usines, ces héros de l’entrepreneuriat - pourtant malmenés par les tracasseries administratives et un
environnement des affaires peu favorable - sont les champions de demain. Ces start-up ou TPE écrivent
l’histoire économique et sociale du continent.
S’il est difficile de quantifier ce phénomène, faute de statistiques, cette révolution entrepreneuriale est en
train de bouleverser la structure économique de l’Afrique. De l’agro-alimentaire à la téléphonie, du
bâtiment à la santé en passant par le tourisme et l’énergie, une microéconomie africaine se dessine,
inclusive, créatrice d’emplois et distributrice de richesses. À travers des portraits de patrons africains et
des décryptages de success stories, Jean-Michel Severino et Jérémy Hajdenberg démontrent que cette
nouvelle économie - osons le terme d’afro-capitalisme ! - se construit sur un cercle vertueux, où les
handicaps deviennent des opportunités, où ceux qui offrent de nouveaux services en sont aussi les
consommateurs.
Forte de son nouveau marché intérieur (plus de 370 millions de personnes disposant entre 2,2 et 20
dollars par jour appartiennent à la classe moyenne selon la Banque africaine de développement, ces
consommateurs seront 582 millions en 2030), cette Afrique-là, compétitive et audacieuse, porte de plus
en plus les espoirs de la croissance mondiale.
Si l’Afrique doit en effet relever ses propres défis - à commencer par celui des infrastructures dont les
insuffisances font perdre chaque année plusieurs points de PIB et celui de l’emploi alors que 450 millions
de jeunes vont accéder au marché du travail durant les trente prochaines années tandis que la croissance
actuelle ne permet de générer qu’autour de 250 millions d’emplois -, cette même Afrique constitue très
clairement une nouvelle réserve de croissance pour l’ensemble de la planète et va compter dans le
rééquilibrage des flux économiques mondiaux.
« L’aventure entrepreneuriale que connaît l’Afrique ne parle pas qu’à elle-même. Elle parle au monde, à
l’Europe et à la France », écrivent Jean-Michel Severino et Jérémy Hajdenberg.
2. PRÉSENTATION DES AUTEURS
Jean-Michel Severino préside Investisseurs et Partenaires (I&P), un groupe d’impact
investment destiné aux PME africaines. Il a été vice-président de la Banque mondiale et
directeur général de l’Agence française de développement (AFD). Il a par ailleurs écrit avec
Olivier Ray, Le Temps de l’Afrique (Odile Jacob, 2010) et Le Grand basculement (Odile
Jacob, 2011).
Jérémy Hajdenberg, directeur général adjoint de I&P, spécialiste de la microfinance,
accompagne depuis des années des entrepreneurs africains dans leur gestion et leurs
stratégies de développement.
3. PRINCIPAUX EXTRAITS DE L’OUVRAGE
Première partie - Qui sont les entrepreneurs africains ? (p.25)
Une réalité mal recensée
« Peut-être ces entreprises sont-elles mal connues parce qu’elles sont jeunes. Leur jeunesse s’explique
par l’histoire. Pour ainsi dire, il y a encore trente ans, la figure du patron africain de PME existait à peine.
En effet, les générations africaines de la période des indépendances étaient composées de paysans, de
commerçants, d’artisans individuels et de cadres des administrations publiques ou des quelques grandes
entreprises. Les rares PME existant dans le paysage appartenaient à des familles étrangères (le plus
souvent les anciens colons) ou des communautés indiennes et libanaises. C’est depuis les années 1980
qu’on a vu apparaître progressivement, et en un mouvement exponentiel, une classe de jeunes cadres
formés en Afrique (ou formés ailleurs et retournant en Afrique), optant pour l’entrepreneuriat formel et
structuré, donnant naissance à un premier tissu de PME. Ce qui nous fait dire que l’entreprise africaine est
une invention récente. (...)
Ainsi, en Afrique comme ailleurs, le dynamisme économique dépend principalement des (...) PME (...).
Elles représentent aussi une part considérable de l’emploi total (encore plus en Afrique que dans les
autres régions du monde en développement1) : les entreprises employant moins de 250 personnes
représentent environ 20% des emplois en Afrique du Sud, au Burundi et au Cameroun ; entre 30% et 40%
en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Malawi et en Tanzanie2. Au début des années 2000, au Kenya, le secteur
des PME représentait 3,2 millions d’emplois et 18% du PIB, au Sénégal jusqu’à 20% du PIB et au Nigeria les
PME représentaient 70% de l’emploi industriel3. Elles sont donc en quelque sorte le creuset actuel et
potentiel de la croissance économique du continent. »
Qu’est-ce qui fait courir les entrepreneurs africains ?
« De toute évidence, les entrepreneurs n’ont été convaincus ni par les livres de Schumpeter et Samuelson
ni par les ouvrages de la Banque mondiale. Ils ont, tout simplement, observé l’Afrique qui se transforme.
Et cette transformation les rend optimistes. (...)
Phénomène symétrique, seulement 24% des personnes interrogées en Afrique disent que la peur de
l’échec les empêche de se lancer dans leur entreprise, le taux le plus faible du monde ! (...)
Ce vent d’optimisme est particulièrement fort au sein de la jeunesse4 : l'entrepreneuriat séduit 75% des
jeunes Africains. Parmi eux, 89% se disent « optimistes pour leur avenir », ce qui tranche notamment avec
le pessimisme des jeunes Européens. »
Classe d’entrepreneurs et classe moyenne
« Pourquoi cette classe moyenne explique-t-elle le mouvement entrepreneurial ? Tout d’abord, parce que
le vivier de fondateurs de PME, c’est bel et bien la classe moyenne. (...) Autre raison (...) : dans la grande
majorité des cas, c’est le marché intérieur africain (...) qui permet à une PME de naître et de grandir. »
« Si mon pays n'était pas devenu ce qu'il est aujourd'hui, je n'aurais jamais pu faire réussir mon
entreprise ! À qui vendre, il y a vingt ans, quand je finissais mes études ? Nous sortions de révolutions et de
politiques économiques désastreuses ! Aujourd’hui, c’est devenu possible : le pays, même s’il reste fragile,
s’est enrichi, une classe moyenne est née, et un marché existe », explique la fondatrice ghanéenne de la
société Eden Tree, grossiste en fruits et légumes. (...)
1
Ayyagari, M., Demirgüc-Kunt, A. et Maksimovic, V, (2011), Small Vs young firms across the world – contribution to
employment, job creation and growth, Banque Mondiale, Policy Research Working Paper 5631
2
Ayyagari, M., Beck, T., Demirguc-Kunt, A., 2007. Small and Medium Enterprises Across the Globe, Small Business Economics
29(4), décembre, 415-34. Cite dans Tadesse A. (2009). Quelles perspectives de financement pour les PME en Afrique ?
Proparco (2009). Secteur privé et développement. Numéro 1, mai 2009. Le financement des PME en Afrique Subsaharienne.
3
Banque africaine de développement et le Centre de développement de l’OCDE, Perspectives économiques en Afrique (20042005)
4
Agence Ecofin, L’entrepreneuriat séduit 75% des jeunes Africains selon une enquête menée dans 42 pays du continent,
consulté en ligne le 24/05/14
Ils reviennent ! La diaspora entrepreneuse
« Il est temps de renverser un cliché. Pendant tant de décennies, l’argent et les hommes étaient supposés
quitter le continent africain. (...) Mais une autre réalité s’est dessinée avec force au cours de la dernière
décennie : le retour de plus en plus important des hommes et des capitaux. (...)
Le taux de retour de ces migrants est par exemple de 6% en Ouganda, 10% au Sénégal, 15% au Burkina
Faso5.
Ces migrants de retour ont plus de chance d’entreprendre (et de réussir) que ceux qui ne sont pas partis,
pour trois raisons essentielles : le capital accumulé durant l’émigration, les compétences acquises et les
connexions au réseau des affaires qui ont été établies à l’étranger. (....)
Au Burkina Faso 33% des migrants de retour ont investi dans leur pays à partir de leur épargne accumulée
à l’étranger. Au Sénégal cette proportion est de 17%6. »
Deuxième partie - Rien ne leur résiste ! (p.55)
Chapitre 1 - Du paysan à l’entrepreneur alimentaire
« (...) chez les entrepreneurs privés (en activité ou en herbe), il semble y avoir eu une prise de conscience
que l’agroalimentaire représente aujourd’hui une immense opportunité, qui tient en une réalité toute
simple : l’Afrique subsaharienne a faim (223 millions de Subsahariens étaient sous alimentés en 20137).
C’est terrifiant mais, du point de vue des entrepreneurs africains, c’est tout un continent à servir, donc
une opportunité.
On estime que l’agriculture et l’agrobusiness représenteront pour l’Afrique
subsaharienne une industrie de 1000 milliards de dollars en 2030 contre 313 milliards en 20108.
L’Afrique subsaharienne comporterait aujourd’hui environ 200 millions d’hectares de terres cultivées9 et
la même superficie, 200 millions d’hectares, de terres non cultivées à potentiel agroécologique, soit la
moitié des terres restant à mettre en culture dans le monde10. La FAO considère même qu’une superficie
de plus de 700 millions d’hectares non exploitée serait en réalité cultivable11. »
5
The Least Developed Countries Report 2012. Harnessing Remittances and Diaspora Knowledge to Build Productive
Capacities, 2012, UNCTAD.
6
Source : UNCTAD secretariat calculations based on data from the World Bank Migration and Remittances Household Surveys
2009 (available at http://microdata.worldbank.org/index.php/catalog/534).
7
Données banque mondiale disponibles en ligne : http://donnees.banquemondiale.org/pays/SSA et
http://donnees.banquemondiale.org/region/WLD
8
Growing Africa: unlocking the potential of Agribusiness. 2013, World Bank.
9
Growing Africa: unlocking the potential of Agribusiness. 2013, World Bank.
10
Fisher et Shah, 2010 ; cité dans Comment favoriser le développement des filières agricoles et agro-industrielles en Afrique
subsaharienne ? 2012, Proparco, Secteur privé et développement, Numéro 13, février 2012.
11
L’agriculture mondiale à l’horizon 2050. Comment nourrir le monde en 2050, forum d’experts de haut niveau, Rome, 12-13
octobre 2009, FAO.
« L’un d’eux s’appelle Mamadou Lamine Sylla, entrepreneur ivoirien et fondateur de la
société Le Fermier du Denguele. En apparence, rien ne destinait ce cadre supérieur à
créer son unité de production avicole en Côte d’Ivoire. Il avait connu une belle réussite
au sein de la société Nestlé – dont il était devenu directeur commercial pour l’Afrique
après un parcours de quinze années dans l’entreprise – puis dans la société Carré
d’Or. C’est pourtant ce qu’il fit en 2010, en pleine crise politique ivoirienne, à Odienne
dans le Nord-Ouest ivoirien (sa région d’origine). Il affirme que la motivation
fondamentale de sa démarche était sa conviction personnelle du rôle particulier à
jouer par les cadres supérieurs africains dans le contexte d’aujourd’hui : quitter la
sécurité de leurs postes pour créer des PME, donc des emplois, dans leurs pays.
Il se lança donc dans la production de poules pondeuses, avec une belle réussite:
alors que son exploitation ne comptait à l’origine que 500 poules, elle connut une
croissance continue pour atteindre en 2014 près de 70 000 pondeuses produisant
17 000 poussins par semaine, faisant d’elle l’une des plus grandes entreprises de
toute la région. Mamadou Lamine Sylla a simultanément diversifié son activité en
lançant une ferme piscicole (activité qui comporte plusieurs synergies avec
l’aviculture).
L’objectif de création d’emplois a été atteint, et de quelle manière ! La ferme emploie
directement une cinquantaine de personnes (les plus qualifiées ayant été recrutées à
Abidjan, du fait de manque de compétences techniques au Nord de la Côte d’Ivoire),
auxquelles s’ajoutent les emplois créés chez les fournisseurs d’aliments pour la
volaille, soit environ cent cinquante personnes. »
Chapitre 2 - Le BTP : construire l’Afrique de demain... dès aujourd’hui
« Routes, autoroutes, ports, aéroports, immeubles de bureaux, et tant d’autres infrastructures vont
devoir être édifiés en peu de temps. C’est le défi du secteur du BTP. On pourrait penser qu’il est trusté
par les entreprises chinoises et occidentales. Ce n’est que partiellement vrai. Il est aussi l’objet d’un
extraordinaire bouillonnement de création proprement africaine. (...)
Si, aujourd’hui encore, 94% de la production africaine reste le fait de filiales de groupes
12
internationaux , on observe depuis une quinzaine d’années l’émergence d’acteurs africains de la
production de ciment. L’exemple le plus célèbre se situe au Nigeria et il s’agit du groupe Dangote – du
13
nom de son fondateur, Aliko Dangote , l’un des deux entrepreneurs africains « iconiques » (...).
Si la demande en matériaux de construction est si forte, c’est pour une raison très simple : la
construction en Afrique est en plein boum. Il suffit de parcourir les villes africaines pour s’en rendre
12
Cembureau, Jefferies International Ltd. Cité dans Le ciment, entre responsabilité écologique et impératifs économiques,
2011, Proparco, Secteur privé et développement, n° 10, Mai 2011.
13
Slate Afrique, Aliko Dangote, Milliardaire discret. Disponible en ligne : http://www.slateafrique.com/77005/aliko-dangotemilliardaire-discret consulté le 14/05/2013
compte : partout, de nouveaux chantiers apparaissent quotidiennement, à tel point que c’est parfois
l’Afrique entière qui semble en construction.
Les statistiques confirment ce constat qui saute aux yeux : le secteur africain du BTP jouit d’une
14
croissance rapide (8% par an de 2002 à 2007 , 13% environ au Nigeria en 2011 et en Angola en
2012
15
16
!), sachant qu’il représente déjà 8% des emplois stables en Afrique sub-saharienne . »
« Issu d’une famille de riches commerçants de Kano (au Nord du Nigéria), Aliko
Dangote s’intéresse au ciment dès 1977, à l’âge de 20 ans. Il initie alors dans sa
région une activité de négoce de ciment grâce à un financement de son oncle. Cette
petite affaire prospère rapidement du fait de l’ingéniosité du jeune Aliko, et en 1981 il
étend son champ d’action à la capitale, Lagos. (...)
C’est en 1999, après un voyage au Brésil où il est frappé par la vague
d’industrialisation en cours, qu’il décide de ne plus se cantonner au négoce mais de
devenir lui-même producteur des biens qu’il distribue. Ainsi, il investit successivement
dans des minoteries, dans une usine de pâtes alimentaires et dans une raffinerie de
sucre – la société Dangote Sugar Refinery, qui deviendra leader au Nigeria. Mais le
ciment reste au cœur de sa stratégie. En 2000, le gouvernement nigérian lui vend une
cimenterie, puis trois ans plus tard une seconde qui n’est autre que la plus grande
usine de ciment d’Afrique sub-saharienne, Obajana Cement Plant. En 2007, la valeur
de la société Dangote Cement était de l’ordre de 10 milliards de dollars, la première
capitalisation de la place boursière de Lagos ! Son activité dépasse aujourd’hui les
frontières de son pays, puisqu’il a également implanté des cimenteries (ou est en train
de le faire) en Zambie, au Sénégal, en Tanzanie, en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire
et au Cameroun.
Le parcours extraordinaire d’Aliko Dangote démontre que la démarche d’un
entrepreneur peut prendre une dimension considérable. Au Nigeria, sous l’impulsion
de son groupe, les importations de ciment ne représentaient plus que 30% de la
consommation en 2010, contre 74% en 2005 17. La production nigériane de ciment
est passée d’environ 2 millions de tonnes en 2000 à 28,6 millions en 2011 18, le
Nigéria représentant alors 63, 6% de la production de l’Afrique de l’Ouest. »
14
Roxburgh, C.,, Dörr, N., Leke, A., Tazi-Riffi, A., van Wamelen, A., Lund, S., Chironga, M., Alatovik, T ., Atkins, C., Terfous, N.,
and Zeino-Mahmalat T., 2010, Lions on the move: the progress and potential of African economies. Mc Kinsey Global Institute .
15 Cité dans New African. 23 avril 2012. Is The Boom Here To Stay? Disponible en ligne : http://africanbusinessmagazine.com/special-reports/sector-reports/construction-in-africa/is-the-boom-here-to-stay
consulté le 17/04/2013
16
Roxburgh, C., Dörr, N., Leke, A., Tazi-Riffi, A., van Wamelen, A., Lund, S., Chironga, M., Alatovik, T., Atkins, C., Terfous, N.,
and Zeino-Mahmalat T., 2010, Lions on the move: the progress and potential of African economies. Mc Kinsey Global Institute
17
New African. 23 avril 2012, The Strength Of African Cement. Disponible en ligne : http://africanbusinessmagazine.com/specialreports/sector-reports/construction-in-africa/the-strength-of-african-cement consulté le 17/04/2013
Trade, ICT and the Competitiveness of Nigeria’s Business Environment. The nigerian Economic Summit Group, NESG Policy Dialogue
Report, n°1A. 04, April 2013
18
Chapitre 3 - Tourisme : visiter l’Afrique est une entreprise...
« Au début des années 1990, Mossadek Bally était un homme d’affaires malien qui n’avait jamais envisagé
de diversifier ses activités dans l’hôtellerie, quand l’un de ses partenaires internationaux lui demanda :
« Mais pourquoi tu n’investirais pas dans des hôtels ? Chaque fois que je viens au Mali, je constate que la
qualité des hôtels laisse à désirer » 19. Cette interpellation joua un rôle de déclencheur. (...)
En une quinzaine d’années, Mossadek Bally a créé l’un des premiers groupes hôteliers multi-pays
authentiquement africain. (...) Si le groupe Azalai a réussi, c’est grâce à sa capacité à s’adresser à une
clientèle relativement nouvelle : la classe émergente d’hommes d’affaires africains, qui voyagent à
l’intérieur du continent et ont besoin d’une offre adaptée. (...)
(...) de 1985 à 2004, le tourisme en Afrique subsaharienne a cru de 15% par an en moyenne, taux le plus
élevé au monde excepté l’Asie20. En 2014, l’Afrique subsaharienne a accueilli 37 millions de touristes et la
croissance a encore été de 3,6% en 201321. Certains experts envisagent une croissance moyenne de 5%
par an jusqu’en 203022 !
Le tourisme est un facteur important de développement économique régional23. En premier lieu, son
essor rend à la fois possible et nécessaire le développement d’infrastructures, notamment des routes et
des aéroports, qui vont bénéficier à l’ensemble des activités. De plus, il contribue à l’amélioration de
l’image du pays. Il est une source de devises ainsi qu’une manne supplémentaire de collecte d’impôts24.
Mais son impact le plus évident est la création d’emplois, particulièrement importante dans les zones
reculées où l’offre de travail salarié est parfois inexistante. »
Chapitre 4 - Une énergie communicative
« L’Afrique subsaharienne a le taux d’électrification le plus faible du monde, estimés à 64% dans les villes
et 24% dans les campagnes25. On sait déjà que la faiblesse des infrastructures énergétiques contribue
massivement au déficit de compétitivité des entreprises africaines. Le coût imputable aux délestages et
coupures d’électricité est estimé, à lui seul, à 2,1% du PIB en moyenne en Afrique26. (...)
La faiblesse de la production d’énergie en Afrique est d’autant plus exaspérante que le potentiel de
production énergétique du continent africain est immense, mais inexploité. (...) Sans nouvelle politique
forte dans le secteur de l’énergie, la moitié de la population d’Afrique subsaharienne sera toujours sans
électricité en 203027.
19
Froisson V, 2013, Azalaï Hotels, l’hotellerie africaine s’est fait un nom, Forbes Afrique
FDI in tourism: the development dimension, 2007, UNCTAD
21
UNWTO Tourism highlight 2012 edition, 2012, UNWTO.
22
World Tourism Barometer volume 11, 2013, UNWTO
23
Economic diversification in Africa. A review of selected country, 2011, OECD.
24
Promoting foreign investment in tourism,2010, UNCTAD.
25
International Energy Agency, 2012, World Energy Outlook 2012
26
Factsheet: the World Bank and Energy in Africa; World Bank website, Cité dans Muzemda, D., 2009, Accroître l’investissement privé dans
les infrastructures énergétiques en Afrique, diffusé en tant qu’élément de la documentation officielle pour la réunion ministérielle et la table
ronde d’experts de l’initiative NEPAD-OCDE pour l’investissement en Afrique du 11-12 Novembre 2009.
27
Energy for Sustainable Development: Policy Options for Africa, 2011, UN-Energy/Africa, Publication to CSD15. Cité dans Financing
Renewable Energy in Developing Countries—Drivers and Barriers for Private Sector Finance in Sub-Saharan Africa, Paris, France, Février
2012, UNEP FI
20
Face à l'immensité de ces défis, de nombreuses mobilisations internationales ont pris forme. Elles sont
essentiellement publiques, et envisagent souvent la distribution de subventions comme la solution. Dans
le même temps (...), les entrepreneurs africains, loin des solutions centralisées et des grands plans
nécessitant d'importantes ressources fiscales, prennent de plus en plus conscience que cette situation est
aussi une opportunité commerciale pour eux. De fait, les dernières avancées technologiques, qui ont
permis une forte diminution des coûts des panneaux solaires en même temps qu’un accroissement de
leur puissance et de leur fiabilité, permettent de vendre des solutions énergétiques efficaces aux familles
de la « base de la pyramide » (...), avec un formidable impact social à la clé28. (...)
Ainsi (...), ne pourrait-on envisager que l’Afrique, comme elle l’a fait dans le cas de la téléphonie en
sautant l’étape du réseau filaire pour aller directement au téléphone mobile, puisse, du moins dans les
zones rurales, sauter l’étape de l’électrification par réseau centralisé alimenté par des énergies fossiles,
pour aller directement à une alimentation électrique décentralisée fondée sur les énergies
renouvelables?»
« Zara Solar est une entreprise tanzanienne qui a fait partie des pionniers dans la
distribution de panneaux photovoltaïques en Afrique 29. Son fondateur, Mohamedrafik
Parpia, est issu d’une famille de commerçants tanzaniens d’origine indienne, vivant
depuis l’âge de 12 ans dans la ville de Mwanza, où sa famille tient un commerce de
tapis. La région de Mwanza a un très faible taux d’électrification ; les familles ont
recours, selon leur niveau d’aisance, à des groupes électrogènes, des lampes au
kérosène ou des bougies. Mohamedrafik Parpia est revenu dans sa ville natale après
des études d’ingénieur civil à Dar Es Salam, et y a travaillé une dizaine d’années dans
une entité publique agissant dans le domaine hydraulique en milieu rural. (...)
En 1998, Mohamedrafik a fondé avec son frère cadet une entreprise de négoce de
matériel électronique et dès 2001, il a commencé à intégrer des panneaux
photovoltaïques à sa gamme de produits. En 2004, il a décidé de se spécialiser dans
ce domaine, a créé la société Zara Solar et a suivi plusieurs formations spécialisées.
Comme la plupart de ses concurrents, Zara Solar a vite constaté que son principal
défi n’était pas tant technique que commercial : convaincre la clientèle villageoise
visée de donner une chance à un produit nouveau. (...)
En 2012, le prix de vente dans un village africain d’une petite lampe solaire portable
d’une puissance de 25 lumens, pouvant fournir de la lumière pendant environ 4
heures, était de l’ordre de 10 euros, ce qui est abordable pour une partie du monde
rural. Mais le prix d’un système complet d’équipement d’une maison (dit "solar home
system", soit "système solaire domestique", avec en général 4 lampes de 51 lumens
28
Renewable Energy in African SMEs ; A Panorama of 77 Companies in 5 Sub-Saharan Countries, Étienne Saint-Sernin, 2014,
http://bit.ly/renewable_SME_execsum
29
Zara Solar. Etude de cas détaillée. Escale responsable. http://www.escale-responsable.com/wp-content/uploads/2010/03/ETUDE-DECAS-Zara-Solar.pdf consulté le 04/06/2013
chacune et une prise à laquelle connecter un appareil électrique tel qu’un téléphone
ou une radio) est de l’ordre de 135 euros. (...)
Or les clients de Zara Solar sont, pour 95% d’entre eux, des habitants de villages non
raccordés au réseau électrique. Quatre sur cinq sont des familles rurales dont l’un des
membres dispose d’un revenu régulier et 20% sont des microentrepreneurs qui
investissent dans un système d’électrification photovoltaïque pour créer une activité
génératrice de revenus. Leurs ressources financières sont donc très limitées. (...)
Malgré ce contexte, Zara Solar a choisi de ne pas transiger sur la qualité. La société a
toujours privilégié des produits durables et fiables, arguant que les consommateurs,
même issus d’un milieu modeste, ont le droit à des produits de qualité. Zara Solar
propose ainsi des « garanties constructeur » de 10 à 25 ans pour les panneaux
photovoltaïques et de 2 à 10 ans pour les batteries. Le défi de Zara Solar est donc de
faire comprendre à ses clients que la qualité supérieure des produits justifie leur prix
de vente. Et que sur le long terme, si l’on fait le calcul, c’est rentable.
Et bien justement : Zara Solar a su saisir l’opportunité d’un important programme
d’appui à la diffusion de panneaux solaires mené entre 2004 et 2009 par le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans la région de
Mwanza pour convaincre ses futurs clients. (...)
Avec plus de 50 000 systèmes photovoltaïques installés depuis 2005, Zara Solar a eu
un impact social et environnemental considérable : éclairage de qualité et disponible
dans le temps, permettant par exemple aux enfants d’étudier plus longtemps l’aprèsmidi; possibilité de recharger son téléphone portable, accès à la télévision ;
économies de dépenses de kérosène ; activités économiques de clients qui sont des
microentrepreneurs ; diminution de la fumée toxique issue des systèmes à kérosène,
permettant aussi de plus souvent fermer portes et fenêtres et d’éviter l’exposition aux
moustiques porteurs du paludisme ; meilleur éclairage et meilleure communication
pour les centres médicaux ruraux ; éclairage des écoles. »
Chapitre 5 - Une croissance bien informée en vaut deux
« La croissance du secteur télécom en Afrique est désormais mondialement reconnue. Ce qui est moins
connu, c’est le fait qu’au-delà de la pure téléphonie, le réseau GSM a permis de démultiplier les
connexions Internet, faisant naître un marché potentiel. Dès lors, on a observé une véritable
effervescence entrepreneuriale dans le secteur des télécoms et des nouvelles technologies. (...)
On peut dire que l’Afrique a sauté une étape technologique en passant directement de la non-connexion
à la connexion mobile, dont le taux de pénétration a connu la croissance la plus rapide du monde30 :
quasiment nul en 2000, il atteignait 12% en 2005, 38% en 2009, 70% en 2014. En 2016, le taux de
30
Rapport 2012 de l’Observatoire de la téléphonie mobile en Afrique subsaharienne. Résumé. 2012, GSMA/Deloitte.
pénétration sera sans doute proche de 75%, si bien que l’Afrique sera le deuxième plus gros marché au
monde pour la téléphonie mobile juste derrière l’Asie. (....)
Au-delà de la connexion téléphonique, le développement de l’usage d’Internet en Afrique a été tout aussi
spectaculaire, bien que légèrement plus lent. Au cours de la décennie écoulée, il a été multiplié par 2031.
(...) La démocratisation en cours des téléphones mobiles et, dans une moindre mesure, des smartphones,
va donc permettre, dans les années qui viennent, une rapide expansion de l’Internet mobile en Afrique32 :
on attend sous peu de l’ordre de 350 millions de smartphones sur le continent ! (...)
Le contexte de croissance de l’accès à Internet a rendu possible l’éclosion d’une génération de start-up
technologiques africaines, dans un foisonnement d’initiatives extrêmement variées, visant à répondre aux
usages des internautes en Afrique subsaharienne33. (...)
On y trouve aussi de nombreux sites de paiement par internet ou téléphone mobile - un mode de
paiement en plein essor. (...)
Le continent africain s’avère donc une terre de technologies et d’innovation. Ses entrepreneurs
bousculent parfois les grands groupes, notamment internationaux, mais ils en sont régulièrement les
alliés : ils y ont fait souvent leurs classes, ce sont aussi fréquemment leurs clients – ou leurs fournisseurs,
et ils sont parfois rachetés par eux… »
« Un autre exemple intéressant, au Mali cette fois, est celui de Fruiléma 34. Créé en
2005 par Boukary Bâ et Mamadou Koné, ce Groupement d’Intérêt Economique,
constitué de cinq sociétés maliennes exportatrices de fruits et légumes, a lancé en
janvier 2007 un système d’information qui recense les producteurs et leurs lopins de
terre et instaure des indicateurs quantitatifs et qualitatifs sur leur production. Cette
plateforme offre aux acheteurs potentiels une traçabilité leur permettant de suivre la
chaîne de production complète depuis la culture du fruit jusqu’aux processus de
transformation et au produit fini destiné à la vente. Les fruits vendus par Fruiléma
respectent les critères de qualité exigés par GlobalGap, un groupe européen qui
surveille l’origine du produit, les circonstances entourant sa culture, sa croissance,
l’application des engrais ou pesticides/herbicides et le processus d’emballage. Les
informations relatives à ces processus sont accessibles en ligne par les producteurs,
les convoyeurs, les receveurs et les importateurs. Elles peuvent être mises à jour par
courrier électronique et par téléphone. Près de 20 000 agriculteurs utilisent cette
plateforme de traçabilité. »
31
Rapport 2012 sur les progrès en Afrique. Emploi, justice, équité. Les opportunités à saisir en période de bouleversements économiques,
politiques et sociaux, Genève, 2012, Africa Progress Panel.
32
Rapport 2012 de l’Observatoire de la téléphonie mobile en Afrique subsaharienne. Résumé. 2012, GSMA/Deloitte.
33
Nottebohm, O., Manyika, J., Bughin, J., Chui, M., et Syed, A-R, 2012, Online and upcoming: The Internet’s impact on aspiring countries,
McKinsey Global Institute.
34
Lire notamment : http://ictupdate.cta.int/fr/Feature-Articles/Exporting-information
Chapitre 6 - Entreprendre de former... des entrepreneurs ?
« L’éducation est, avec la santé, l’un des deux secteurs « sociaux » où l’entrepreneuriat africain se déploie
avec le plus de vivacité. (...) Le secteur de l’enseignement supérieur inspire bien des vocations
entrepreneuriales africaines. (...)
Ainsi, entre 2001 et 2012, le nombre d’enfants inscrits dans des écoles privées au niveau primaire et
secondaire a augmenté de 88% alors que cette progression dans les écoles publiques n’a été que de 63%.
En 2012, en moyenne, ce sont 11% des élèves du primaire qui sont scolarisés dans le privé et 19% des
élèves du secondaire.35
Le phénomène est encore plus marquant dans le supérieur. Ce sont en effet 20 à 25% des étudiants qui
sont inscrits dans des institutions privées. (...)
À Dakar, deux institutions spécialisées dans les formations en management ont acquis depuis plusieurs
années une réputation qui s’étend au-delà des frontières du Sénégal. La plus ancienne, l’Institut Supérieur
de Management (ISM), fondée en 1992 par Amadou Diaw, a été la première institution privée
d’enseignement supérieur du pays. Sa première promotion comptait 25 étudiants. Vingt ans après, ils
étaient près de 3500. (...) Le second exemple dakarois est l’Institut Africain du Management (IAM), créé
en 1996 par Moustapha Guirassy. Sa première promotion était composée d’une dizaine d’étudiants pour
des frais d’inscription de seulement 100 euros chacun, les professeurs ayant accepté une rémunération
réduite afin de permettre la naissance de cette école. En 2012, elle comptait plus de 3000 étudiants à
Dakar et une centaine de professeurs ! »
Chapitre 7 - Médecins (entrepreneurs) sans frontières
« Il est d’autant plus important que les entrepreneurs africains investissent le secteur de la santé qu’audelà de sa dimension humanitaire première, il s’agit d’un déterminant essentiel de la croissance. (...)
Ainsi sur la décennie 2010-2020, près de 30 milliards de dollars devront être investis dans les
infrastructures de santé en Afrique Subsaharienne pour satisfaire la demande de soins croissante36.
Surtout, la santé est un enjeu économique majeur par son impact sur la productivité, la présence au
travail, la concentration, la longévité… qui sont autant de facteurs essentiels de la production et du
développement d’un pays. On estime que le paludisme à lui seul représente pour l’Afrique un coût annuel
direct de 12 milliards de dollars par an, et une perte de croissance du PIB de 1,3% par an !37 (...)
Malheureusement, l’offre de soins du secteur public est largement insuffisante (tant en termes
quantitatifs que qualitatifs), ce qui a conduit le secteur privé, lucratif ou non, à prendre le relais. De fait,
plus de la moitié des dépenses de santé en Afrique sont d’origine privée. Parmi ces dépenses privées, trois
35
Calcul des auteurs sur la base des WBI
The Business of Health in Africa, partnering with the Private Sector to Improve People’s Lives, 2008, IFC. dans Le secteur privé contribue-til à améliorer les systèmes de santé des pays en développement ? 2013, PROPARCO, Secteur privé et développement, numéro 17, juillet
2013.
37
Données de l’OMS, disponibles en ligne : http://www.rbm.who.int/fr/keyfacts.php consulté le 16/05/201.
36
quarts proviennent de la poche des ménages et un quart de systèmes divers de mutualisation des risques
38
. (...)
La place importante du secteur privé dans le paysage médical laisse espérer un certain nombre
d’avantages : apport de capitaux dans un contexte où les fonds publics sont rares ; innovations
technologiques; contrôle des coûts des traitements (du fait de la concurrence) ; compétences de gestion ;
capacité d’adaptation à des situations difficiles et souvent en évolution rapide39. On peut même espérer
que les investisseurs privés ne se désintéresseront pas des familles les plus pauvres, ne serait-ce que pour
des raisons commerciales, sachant que le marché de la santé de la base de la pyramide (BoP)40 est estimé
en Afrique à 8,1 milliards de dollars41. (...)
Dans le monde réel, au-delà des débats idéologiques, il est prioritaire d’améliorer le dialogue entre le
secteur privé et le secteur public dans le domaine de la santé. »
« Le Docteur Massamba Diop s’est appuyé sur son expérience passée en France
(dans divers hôpitaux, au SAMU et au SMUR), pour créer en 1997 à Dakar une
structure de soins d’urgence qui y est devenue très connue : SOS Médecins Sénégal.
Urgentiste, il l’est jusqu’au bout des ongles, prêt à chaque instant à décrocher son
téléphone portable pour être tenu informé en direct de l’état de tel ou tel patient en
cours de soins. Mais le sens de l’urgence ne le prive pas d’être un bâtisseur de long
terme : son équipe, à l’origine constituée des quatre médecins fondateurs et équipée
d’une seule ambulance, n’a cessé de grandir pour compter aujourd'hui vingt-quatre
médecins
(six
urgentistes,
quatre
cardiologues
et
quatorze
anesthésistes
réanimateurs). Chacun dispose d’une voiture équipée de matériel d’urgence et de
réanimation. L’équipe s’appuie aussi sur six ambulances dont le matériel est aux
standards occidentaux.»
Chapitre 8 - L’entrepreneuriat africain, un bilan à ne pas déposer
« (...) une nouvelle classe d’entrepreneurs africains apporte des réponses durables à des besoins en
saisissant les opportunités que constituent les lacunes d’une économie africaine encore défaillante. Les
entrepreneurs africains sont les bouche-trous géniaux d’une société ni en recomposition ni en
décomposition, mais simplement en composition. (...)
C’est pourquoi l’entrepreneuriat africain est et va demeurer le terrain d’expérimentations et de
trouvailles qui se répandront loin en dehors du continent ! »
38
Données receuillies pour 45 pays entre février et juiller 2010. Pays couverts : région Afrique de la banque mondiale, sauf Erythrée et
Somalie. Données issues de Partenariats pour la santé. Comment l’Etat collabore avec le système privé pour améliorer la santé en Afrique,
2011, Banque mondiale /IFC.
39
Pour approfondir ces sujets, lire par exemple :
Smith, E., Brugha, R., and Zwi, A., 2001, Working with Private Sector Providers for Better Health Care, an introductory guide, London School
of Hygiene and Tropical Medicine and Options Consultancy Services, London. Partenariats pour la santé. Comment l’Etat collabore avec le
système privé pour améliorer la santé en Afrique, 2011, Investir dans la santé pour l’Afrique. L’argumentation en faveur du renforcement
des systèmes pour de meilleurs résultats sanitaires, 2011, Harmonisation for Health in Africa.
40
Foyers avec un revenu annuel net moyen inférieur à 3 000 dollars mesuré en parité de pouvoir d’achat.
41
Le secteur privé contribue-t-il à améliorer les systèmes de santé des pays en développement ? 2013, PROPARCO, Secteur privé et
développement, numéro 17, juillet 2013.
Troisième partie - Vers une croissance autonome (p. 169)
Chapitre 1 - Croissance, quand tu nous tiens
« Sur les 13 premières années du siècle, l’Afrique a connu une croissance annuelle moyenne du PIB de
4,9% et du PIB par habitant de 2%, se classant au premier rang de la performance économique mondiale,
ex aequo avec l’Asie42. Désormais, même le FMI, pourtant connu pour sa grande prudence, ose l’affirmer :
l’Afrique est devenue une grande terre d’opportunités43 (...).
Mais bien au-delà du cercle des entrepreneurs, c’est de l’ensemble des Africains que la croissance est de
plus en plus perceptible. (...) Alors que le taux de pauvreté était évalué à 57% de la population en Afrique
subsaharienne en 1990, il est tombé à 47% en 2011 et continue sa course à la baisse 44, même si dans le
même temps, la croissance a tendance à s’accompagner du creusement des inégalités. Il est vrai que les
progrès en Afrique Subsaharienne ont été plus lents qu’en Asie, si bien que c’est encore un tiers des
personnes les plus pauvres de la planète qui vivent en Afrique... L’état d’urgence social demeure donc, et
le demeurera longtemps.45 Mais le recul de la pauvreté est indéniable. »
Chapitre 2 - Un marché intérieur en pleine expansion
« Si les cours des matières premières ont certes joué un rôle dans le sursaut de la croissance africaine au
tournant des années 2000, c’est en effet bel et bien le marché intérieur qui en est le moteur principal. (...)
Pour s’en convaincre, il suffit d’étudier les statistiques du FMI dans le graphique ci-dessous. Elles
montrent que la croissance économique africaine est depuis le tournant du siècle dernier tirée de
manière continue par une puissante demande domestique. En revanche, le solde du commerce extérieur
varie profondément, notamment en fonction des cours des matières premières. (...)
46
42
Source : Banque Mondiale, avril 2015, http://databank.worldbank.org/data/reports.aspx?source=world-development-indicators
FMI (2013). Perspectives économiques régionales.
44
Banque Mondiale, avril 2015, http://databank.worldbank.org/data/reports.aspx?source=world-development-indicators
45
World Bank (2012). Regional Highlights, World Development Indicators 2012.
46
IMF (2009). Regional Economic Outlook, Sub-Saharan Africa, 2009. Weathering the Storm. World Economic and Financial Surveys
43
(...) si la croissance des investissements (ou formation brute de capital fixe), partant de très bas il est vrai,
a atteint le niveau non négligeable de 2,5% par an (+41% entre 2000 et 201347 ), il n’en demeure pas
moins que la plus grande partie de la croissance de la demande est venue de la consommation des
ménages, dont la progression a été en moyenne de plus de 5, 3% (hors inflation) par an48, soit de 97%
entre 2000 et 2013. Certes, quand on part de bases faibles, il est plus facile de grandir vite. Mais
inversement, pour un continent qui n’est souvent perçu que comme pauvre, 5% par an de croissance de la
consommation pendant treize ans, c’est une belle performance.
C’est bel et bien cette capacité à consommer qui constitue une opportunité historique pour les
entrepreneurs africains (...). »
Chapitre 3 - Vers une Afrique compétitive ?
« Là encore, l’Afrique subsaharienne revient de très loin… mais un phénomène de rattrapage par rapport
au reste du monde est en cours49. Depuis quinze ans, non seulement la croissance y est plus forte et
moins volatile qu’auparavant, mais elle est également accompagnée de gains de productivité en
accélération. Ainsi, alors qu’entre 1980 et 1994, la productivité en Afrique subsaharienne diminuait en
moyenne de 0,5% par an, depuis 1995 elle a progressé en moyenne de 1, 3% par an.
(...) Certes, la part des produits manufacturés dans les exportations d’Afrique subsaharienne (seulement
23,5% en 2010) reste faible par rapport aux autres régions du monde (67,5% au niveau mondial et 83.5%
pour l'Asie) 50. Toutefois, la dynamique africaine est encourageante. En effet, entre 1980 et 2010, les
exportations de produits manufacturés de l’Afrique subsaharienne ont augmenté en moyenne de 8% par
an.
Tout ceci est donc une histoire de verre à moitié vide et à moitié plein. (...) Faire des affaires en Afrique
subsaharienne est souvent difficile et onéreux. Dans certains pays, c'est à la fois difficile et onéreux.
Parfois, l'environnement des affaires a excellemment progressé, mais la compétitivité est faible. Parfois, la
compétitivité est bonne mais l'environnement médiocre...»
Chapitre 4 - Une nouvelle Afrique dans un nouveau monde
« (...) les barrières douanières à l’importation sont un énorme obstacle pour les PME et les entrepreneurs,
qui doivent (...) importer nombre de leurs équipements et de leurs intrants (...) Comment le faire si les
droits de douane sont prohibitifs ? En pratique, les PME africaines ont fortement bénéficié du
47
World Bank indicator 2012. http://data.worldbank.org/?display=map consulté le 21/02/2013.
Issue de Africa development indicators http://databank.worldbank.org, consulté le 03/02/201
49
Martinez M. and Mlachila M. (2013). The Quality of the Recent High-Growth Episode in Sub-Saharan Africa. IMF working paper
WP/13/53.
50
Michalopoulos C., Ng F (2013). Trends In Developing Country Trade, 1980–2010. Policy Research Working Paper 6334. The World Bank.
48
désarmement douanier de leurs pays, de la simplification (relative) des procédures, qu’elles travaillent
pour l’exportation ou le marché intérieur.
Ces mêmes PME en ont profité pour travailler entre elles et chez leurs voisins immédiats. Le second
aspect de l’ouverture croissante au commerce international, c’est en effet la progression rapide du
commerce entre pays d’Afrique subsaharienne. (...)
Enfin, troisième trait à souligner concernant le commerce international africain, la structure des échanges
de l’Afrique subsaharienne avec les autres régions du monde a connu une transformation rapide et
profonde. Même si la demande intérieure est le levier essentiel de la croissance africaine (...), il n’en
demeure pas moins que le commerce de l’Afrique avec les autres continents est un facteur important, et
même pour un certain nombre de pays, une ressource essentielle, notamment les pays producteurs de
pétrole, de minerais ou de denrées alimentaires d’export (café, cacao, coton…). »
Chapitre 5 - Jamais assez pour l’Afrique
« Concrètement, le combat pour la croissance économique africaine doit se poursuivre sur un double
front : celui du financement des infrastructures et celui de l’emploi. (...)
(...) La démographie va porter sur le marché du travail dans les trente prochaines années 450 millions de
jeunes. Le rythme de la croissance africaine actuelle ne permet d’espérer que la création de 250 millions
d’emplois. Le fossé est angoissant. S’il n’est pas comblé, les conséquences seront dramatiques, qu’elles
soient sociales ou de conflictualité politique. Au rythme actuel, vers 2050, la population du continent sera
de l’ordre de 2 milliards de personnes, soit 20% de la population de la planète. Les classes moyennes
compteront sans doute de l’ordre de 400 millions de personnes, soit une des croissances les plus
vertigineuses qu’ait jamais connu notre monde. Mais on estime qu’il y aura encore de l’ordre de 230
millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté absolu si la dynamique actuelle de
croissance se poursuit – mais un scénario nettement pire n’est pas à exclure, en particulier en fonction
des changements climatiques à venir51. »
Quatrième partie - Soutenir l’Afrique entreprenante (p.219)
Chapitre 1 - Une société d’entrepreneurs n’est pas une addition de sociétés
« Disons-le clairement : l'immense majorité des grandes comme petites entreprises africaines de 2050
n'est pas encore née. Leurs créateurs sont dans leurs garages, ou finissent leurs études. (...)
Pour changer de rythme, il faut passer d’une situation où les entrepreneurs sont les produits presque par
inadvertance de l’ajustement structurel, de la croissance démographique et de l’élévation des capacités
de quelques-uns, et dont l’héroïsme face à l’adversité des conditions d’exercice de l’entreprise est salué
51
PNUD, The Rise of the South : Human Progress in a Diverse World , 2013
avec admiration, à une politique réunissant de manière volontaire les conditions de leur réussite, dans le
cadre d’un consensus social.
Une telle politique est-elle possible en Afrique ? La réponse est oui. (...)
Est-ce à dire qu’il n’y a pas de défis posés au mouvement pro-PME que nous appelons de nos vœux ? Loin
s’en faut. Car le défi est d’ordre sociétal : accepter collectivement la possibilité de l’enrichissement
individuel de l’entrepreneur qui réussit, et faire accepter à ce dernier la règle du jeu de la redistribution et
de la régulation légitime. (...)
Ainsi, faire reconnaître le rôle du secteur privé dans le développement d’un pays n’est pas un acte
technique : c’est avant tout un acte politique, qui nécessite débat collectif et reconnaissance sociétale,
indispensable à la mise en place et l’acceptation de politiques publiques et à leur bonne mise en
œuvre. Accélérer une dynamique entrepreneuriale s’inscrit donc dans un projet social global de
modernisation du continent. »
Chapitre 2 - Vers des Small Business Acts africains
« Les tentatives africaines existent, mais sont peu nombreuses et limitées dans leur spectre, renvoyant à
la faiblesse de l’intérêt historique réel des pouvoirs africains pour le sujet de la petite entreprise, au-delà
de discours évidemment toujours positifs.
Parmi les initiatives les plus intéressantes, il faut relever celle que le Kenya a prise récemment avec la
mise en place du « Micro and Small Enterprises Bill »52 . Une initiative plus ancienne a été prise en
Tanzanie avec l’adoption du « SME Development Policy » en 2003, à l’issue de cinq années de
consultations. (...)
Le nombre de familles qui gèrent un business a sensiblement augmenté (de 35% en 2000 à 40% en 2006).
La création d’entreprise a fortement cru. Le nombre de sociétés identifiées par les impôts a été multiplié
par cinq en seulement 9 ans (de 190 000 en 2003 à 1 035 281 en juin 2012). Il est important de souligner
que cette augmentation est liée à une formalisation des entreprises, puisque l’augmentation s’explique
essentiellement par une augmentation du nombre de petits business. Enfin, le nombre d’enregistrements
de nouvelles entreprises est passé de 1 892 en 1997 à 7 000 en 2012. (...)
Il est toutefois une difficulté qui se pose à quasiment toutes les entreprises africaines : celle de l’accès au
financement. (...) et il est vrai que là réside un problème de compétitivité pour l’Afrique subsaharienne : à
caractéristiques comparables, ses entreprises se financent à des taux d’intérêt supérieurs de 3% à 5% à
ceux d’Asie de l’Est53. (...)
Dans le cadre d’un plan d’appui aux PME, plusieurs types de mesures existent pour tâcher de jeter des
ponts entre les entreprises et les banques, et figurent déjà à l’agenda de nombreuses institutions
52
Kenya, the Micro and Small Enterprises Bill, 2011 arrangement of clauses. Disponible en ligne :
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&ved=0CDQQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.kenyalaw.org
%2Fklr%2Ffileadmin%2Fpdfdownloads%2Fbills%2F2011%2FMicroandSmallEnterprisesBill2011.doc&ei=P_njUb7uM6XY7AbK9oBQ&usg=AF
QjCNEhFJR4Fa_rYJzwvXp4N31mGMc96A&sig2=dAj-gSQqBLV3RavW2wMdYg&bvm=bv.48705608,d.ZGU
53
Iarossi G. (2009). Benchmarking Africa’s Costs and Competitiveness. Dans The Africa Competitiveness Report 2009, Geneva, 2009, World
Economic Forum, BIRD/ World Bank, and ADB.
gouvernementales et internationales – mais l’état des lieux évoqué ci-dessus montre que le chemin à
parcourir reste long. On songe tout d’abord aux réformes visant à accélérer les procédures de
recouvrement des dettes et à faire respecter les jugements prononcés54, sujet essentiel pour les banques.
(...)
Toutefois, rien ne remplacera la nécessaire proximité (géographique et culturelle) entre les personnes du
banquier et de l’entrepreneur. Encourager le renforcement du tissu d’agences bancaires locales, à
capitaux locaux, est essentiel55. (...)
Si le sujet du crédit bancaire est omniprésent dans les esprits, il ne constitue pourtant pas le seul type de
besoin financier des PME. Le type de financement le plus rare et le plus critique, c’est en effet les fonds
propres. Dans le contexte africain, sauf rares exceptions, l’origine sociale des créateurs d’entreprise limite
fortement l’injection de fonds propres dans leurs sociétés. (...) Dans un univers où l’épargne peut être
importante relativement aux revenus mais représente des montants absolus limités, traiter la question du
bon volume des fonds propres représente un enjeu fondamental, et pourtant historiquement négligé
dans la plupart des pays africains.
Favoriser l’investissement de fonds propres dans les PME et les entreprises en création peut passer par un
large spectre de moyens. Certains relèvent du traitement fiscal : les niches fiscales relatives au
financement de la création d’entreprises et de développement de PME sont un grand classique des
systèmes des pays de l’OCDE et pourraient être développés en Afrique. D’autres relèvent du domaine
juridique : beaucoup de législations sont défaillantes dans la mise en place de titres participatifs,
d’obligations convertibles et de l’ensemble des instruments qui permettent de structurer des fonds
propres. Enfin, les instruments de financement sont eux même rares.
Le développement d’une industrie du capital investissement privé (et notamment du capital risque, c’està-dire le financement des très jeunes entreprises) permettrait de répondre en partie à ce besoin. (...)
Etant entendue la nature des risques liée à l’intervention directe d’agents publics dans un contexte de
faible gouvernance, il parait préférable d’inciter au développement de fonds privés spécialisés dans les
PME africaine qui relèvent de ce que l’on appelle désormais « l’impact investment » ou « investissement
de mission ». Ces fonds d’impact investment constituent un nouvel outil de développement, dont la
performance est définie par une mission sociétale : la réussite d’entrepreneurs ou d’entreprises
africaines. Leur rentabilité est subordonnée à l’atteinte de cette mission, et elle pourra être le cas échéant
inférieure à ce qui serait exigé d’investisseurs exclusivement mus par la motivation financière. (...)
Dans un contexte où il reste essentiel de démontrer par des exemples que la réussite entrepreneuriale
formelle est possible en Afrique, le rôle de ces fonds d’impact investment nous semble particulièrement
pertinent.
54
Sacerdoti, E., Crédit et secteur privé en Afrique : évolution et enjeux. Dans Dans Le financement des PME en Afrique Subsaharienne, 2009,
Proparco, Secteur privé et développement, Numéro 1, Mai 2009.
55
Lefilleur, J., Financer les PME dans un contexte de forte asymétrie d’information, Dans Le financement des PME en Afrique Subsaharienne,
2009, Proparco, Secteur privé et développement, Numéro 1, Mai 2009.
Conclusion - Leçons d’Afrique (p.245)
« L’aventure entrepreneuriale que connaît l’Afrique ne parle pas qu’à elle-même. Elle parle aussi au
monde, à l’Europe et à la France. (...)
(...) le continent africain, dont le PIB valait celui du Benelux au tournant du siècle et atteint désormais
celui de la France, atteindra en 2050 celui de l’Union européenne (...).
Perspectives économiques mondiales et africaines à long terme
En milliards de dollars
2010
2020
2030
2050
2050/2010 (%)
Afrique (57)
2712
4625
7061
19287
611
Asie émergente (10)
16801
30360
46380
80011
376
Amérique latine (11)
5294
7295
9575
14647
177
Europe de l’Est (13)
4738
6634
8247
10942
131
États-Unis
13365
16170
19091
25432
90
UE à 27
13637
15675
17671
21911
61
Monde
64788
90372
119423
185487
186
Sources : auteurs, données Banque mondiale et COE Rexecode
La fragmentation étatique du continent l’empêchera peut-être de devenir un géant politique. Mais elle ne
lui interdira pas de devenir, dans le pas de temps d’une génération, un géant économique, qui va compter
profondément dans le rééquilibrage des flux économiques mondiaux. (...)
La France a beaucoup de motifs pour s’intéresser à l’Afrique, et y faire monter la pâte: géopolitiques,
culturels, migratoires… (...) En dix ans, dans la dernière décennie, la France a vu sa part du marché des
importations africaines diminuer de moitié. Elle n’en possède plus qu’environ 3,9% en 2015. Mais dans le
même temps, parce que la taille du gâteau augmentait, ses exportations vers cette destination
doublaient… et environ 100 000 nouveaux emplois étaient créés en France du fait des exportations vers
l’Afrique.
L’enjeu est considérable pour la France. Faisons un peu d’économie-fiction. Imaginons que la croissance
africaine conserve le même rythme dans les quinze prochaines années, d’ici à 2030. Imaginons que les
importations africaines continuent à croître au même rythme. Ces deux premières hypothèses ne sont pas
très audacieuses. Imaginons aussi que la France conserve sa place dans le commerce extérieur africain :
c’est plus audacieux, concédons-le. Dans ce scénario, de l’ordre de 830 000 emplois seraient créés sur le
sol français du seul fait du commerce avec l’Afrique subsaharienne, et 1 200 000 du fait du commerce
avec le continent dans son ensemble. (...)
C’est la grande leçon de commerce africaine : les consommateurs africains font les emplois français… qui
feront les entrepreneurs et salariés africains, désireux de leur vendre leurs produits : car seul le libreéchange entre nos deux continents permettra cet enrichissement commun. »
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