L`AMOUR HUMAIN SELON LE COEUR DE DIEU [ mariage et

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L`AMOUR HUMAIN SELON LE COEUR DE DIEU [ mariage et
Georgette BLAQUIÈRE
L’AMOUR HUMAIN SELON LE COEUR DE DIEU
[ mariage et sexualité ]
Les valeurs, c’est abstrait : les jeunes veulent voir des familles, des réalités humaines.
Ce que l’Évangile nous propose comme idéal, comme dynamique interne de la famille (on voit
souvent sous forme de défenses, interdictions, ce que l’Église nous propose).
• AMOUR (amour, plaisir, fécondité)
L’amour est la première base de la vie :
Éphésiens 1 Dieu nous a voulus (choisis) de toute éternité ; nous sommes appelés à la sainteté.
J’existais dans le coeur de Dieu dès avant la création du monde ;
Nous ne sommes pas le fruit du hasard mais de l’amour de Dieu, même dans le cas de viol (Dieu
nous a appelés à travers les médiations naturelles de nos parents).
la foi ne consiste pas à croire que Dieu existe, mais que j’existe pour Dieu :
Isaïe 43
Je t’ai appelé par ton nom : tu es à Moi.
(cf. Jean 10:3)
Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime.
Isaïe 49:16
Vois, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains.
Les gens meurent de l’anonymat, de la solitude.
Nous sommes enfants de Dieu, connus par notre nom (Dieu ne fait pas dans le collectif) ;
sainteté = devenir images de notre Père.
Dieu est Amour, communion de Personnes ; la famille est image de Dieu : communion de personnes
;
Ce n’est pas d’abord pour la continuation de l’espèce que Dieu a créé le couple : la famille humaine
est autre chose qu’un accouplement animal ; mais c’est pour l’amour, et l’amour vrai est fécondité.
Cf. le récit de la création de la femme : la femme est médiatrice du spirituel, elle va apprendre à
l’homme qu’il ne peut pas vivre sans amour ; elle devient la main de Dieu (aide) pour mettre
l’homme debout.
Humaniser (hominiser) la sexualité :
ne pas dissocier les 3 composantes : amour -- plaisir -- fécondité
ni plaisir sans amour-fécondité → érotisme = masturbation à deux,
ni fécondité sans amour-plaisir (mutilation sexuelle de la femme) ;
le langage de la sexualité est au service de l’amour et pas seulement de la fécondité ;
amour et pas seulement sexualité et fécondité ;
le corps exprime ce que le coeur a d’abord chanté.
La sexualité humaine est en danger de banalisation, de réduction à la génitalité.
Les fiançailles sont le temps de l’apprivoisement :
double découverte (reconnaissance) : cf. Adam et Ève
- ma soeur en humanité : « l’os de mes os et la chair de ma chair ! » (Genèse 2:23)
- mon unique : « unique est ma colombe » (Cantique 6:9)
amour de prédilection :
il (elle) n’est pas comme les autres
je le (la) reçois comme un don pour moi
tu es constitutive de ma personne : je suis né(e) le jour où je t’ai rencontré(e), j’ai
besoin de toi pour exister et j’en suis infiniment heureux.
Il n’y a d’amour que dans le don de soi ; engagement et don de soi.
Usure de l’amour, focalisation sur le plaisir, hypertrophie, banalisation de la sexualité.
Renouvellement de l’amour par le recours à des périodes de chasteté :
planification des naissances par la continence périodique ;
[aussi : séparation temporaire des époux en vue de la prière. Cf. 1 Corinthiens 7]
• SACREMENT DU MARIAGE (fidélité)
- Différence entre le mariage chrétien (sacrement) et une bénédiction à la manière de l’Ancien
Testament :
dans le mariage chrétien, on s’engage à trois : Dieu S’engage avec les époux et Dieu est toujours
fidèle.
Par conséquent : l’amour qui dure toujours, c’est possible.
D’où la réponse à l’objection : comment pourrais-je m’engager, je ne suis pas maître de l’avenir
[cf. pub. où l’homme dit à la femme : « aime-moi un an, une semaine, un jour » ; elle répond :
« embrasse-moi » (= je ne garantis que l’instant présent) ].
- L’amour fait le mariage et le mariage fait mûrir l’amour : maturation lente
Crise de croissance, moment de maturation : crise bénéfique, bienheureuse crise ; tout corps
vivant a des crises de croissance (exemple de cette nièce qui faisait de la fièvre, la nuit, et le matin on
constatait qu’elle avait grandi de 2 ou 3 cms)
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On lit une crise de croissance comme une crise de l’amour (rupture) et on panique : « on ne s’aime
plus » alors qu’il s’agit de la maturation d’un amour qui passe de la fusion à la communion.
Amour communion versus amour fusion
Fin du mariage fusionnel, du vieux rêve de la transparence totale (nudité d’Adam et Ève) : au début
du mariage, les époux rêvent d’une communion parfaite, ils vont jusqu’à s’habiller de la même
manière...
Rupture de la fusion au profit du véritable amour où l’on aime l’autre non pour ce qu’il m’apporte,
mais pour ce qu’il est.
On apprendra même à pardonner à l’autre ce qu’il est.
Ne pas accuser l’autre (cf. le paradis terrestre) ; ne pas dire : tu m’as fait ceci... ; dire : voilà
comment j’ai ressenti ce que tu m’as fait. Se dire l’un à l’autre : je souffre à cause de cela. Chaque
fois qu’on accuse, on fait le jeu du diviseur.
On va pouvoir commencer à s’aimer.
Force de la grâce sacramentelle ; soutien de la communauté chrétienne.
• VIE FAMILIALE (vie fraternelle)
Son fondement : la communion fraternelle versus la pyramide romaine : le père commande à la
mère qui commande à l’enfant qui commande au chien ;
Égalité fondamentale dans la dignité de fils de Dieu : « soumettez-vous les uns aux autres »
(Éphésiens 5) : rendez-vous dépendants les uns des autres dans l’amour. Le mot soumission n’a pas
aujourd’hui le sens qu’il avait pour les premiers chrétiens : aujourd’hui, il évoque l’esclavage et la
domination ; tandis que pour les premiers chrétiens il signifiait respect.
Chacun doit être respecté avec sa grâce propre dans l’Église, Corps du Christ : l’oeil n’est pas
l’oreille : la femme n’est pas l’homme, l’homme n’est pas la femme.
S. Paul cible la faille propre à chacun : « femmes, respectez vos maris ! maris, aimez vos femmes
!»
la femme s’attache facilement, mais elle veut garder son indépendance : elle peut se passer de
l’homme, se débrouiller mieux que lui ; l’homme a peur de s’engager dans l’amour, il a peur de se
faire avoir.
Dans une civilisation patriarcale où la femme était considérée comme la propriété de l’homme,
l’auteur inspiré a osé écrire : l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à son épouse (cf.
Genèse 2:24)
• OSER PROPOSER LE MARIAGE CHRÉTIEN :
apprivoisement dans la chasteté avant le mariage,
réception du don de Dieu, sexualité comprise,
joie des corps exprimant la joie des coeurs dans le mariage,
et fidélité dans l’amour avec la grâce de Dieu jusqu’au bout du mariage.
Ne faisons pas peser sur nos jeunes notre pessimisme et notre angoisse.
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