SALON DE L`ARTISANAT FEMININ DU NIGER (SAFEM) - CO-CMA

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SALON DE L`ARTISANAT FEMININ DU NIGER (SAFEM) - CO-CMA
ASSEMBLÉE PERMANENTE DES CHAMBRES DE MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT
SALON DE L’ARTISANAT FEMININ DU NIGER (SAFEM)
Mission de compagnonnage artisanal au profit de 16 artisanes maroquinières de
la région de Tahoua au Niger, organisée par l’APCMA dans le cadre du projet de
renforcement des compétences des artisanes du Niger (RC-TEC)
« Je me suis aperçue que ces motifs leur étaient très familiers,
mais qu’elles n’en connaissaient pas le sens, souvent très
poétique. Elles ont été très touchées de découvrir leur
signification »
Niamey, du 23 octobre au 21 novembre 2011
Sommaire 1.
2.
3.
4.
Présentation du contexte et du groupe Diagnostic Déroulement de la mission Conclusions et propositions Françoise Laporte
Présentation
1. Le contexte
Cette mission devait initialement se dérouler dans la région d’origine des artisanes. Mais pour des raisons sécuritaires, c’est à Niamey, au village artisanal de WADATA, que 16 femmes Touaregs de la région de TAHOUA sont accueillies pour suivre la mission de compagnonnage artisanal en maroquinerie. Les femmes sont hébergées dans un centre d’accueil tout près du village, les repas du matin et du midi sont servis au village. La formation se déroule dans une salle mise à notre disposition. Il existe également du petit matériel (pince à coudre, griffe, marteau) laissé par d’autres missions dont nous avons pu bénéficier. De plus, Djibey et Issa (maroquinier au centre des métiers d’art) avaient préparé mon arrivée en achetant de la colle, du papier craft, de la cartonnette, des peaux (de mauvaise qualité) pour les essais, les exercices de couture, de coupe et les prototypes. Ils ont également acheté pour chaque artisane : une règle, une équerre, un crayon, une gomme, un taille crayon. 2. Le groupe
Il s’agit d’un groupe de 16 femmes Touaregs, assistante formatrice comprise, de la région de Tahoua, réparties de la façon suivante : 
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Tahoua : Malolo Smaguil, Fatimatou, Nassiboun Habibou, Indini Abalak : Mariama Abalka, Amatou Ahmed Moussa, Yassine Boulla Tabalak : Taklite Ibrahim, Mougfine Mouhamed, Ramatou Mouhamed (AF) Keita : Tamassa Bouba, Mariama Ahmed, Yassine Alhadi Chinta : Fotou, Oumouhani Abdou Tillia : Takliote Attaher On peut dire que, d’une façon élargie, il s’agit d’une même famille. En effet, les Touaregs vivent d’une façon clanique, et elles sont toutes sœurs, belles‐sœurs, demi‐sœurs (polygamie oblige!), belles‐mères, belles‐filles etc. Elles appartiennent toutes à des regroupements artisanaux, sous tutelle des directeurs régionaux (DR) de l’artisanat. Chaque groupement est relayé au DR par sa Présidente et la sélection des candidates à la formation a été faite par les Présidentes, à savoir les ainées. Tout ceci afin d’expliquer que, à mon avis, les critères de sélection n’ont pas été les compétences des artisanes, mais l’appartenance au clan et les droits d’ainesse. La moyenne d’âge était assez élevée, avec plusieurs femmes de plus de 50 ans (dont une de 60) et seulement cinq femmes entre 18 ans et 35 ans. Dès le premier jour, ce groupe est apparu difficile (voir annexe 1). A part pour quelques unes, je pense qu’il y a très peu de motivation d’évolution chez ces femmes. Cependant, et malgré les difficultés, je considère que nous avons fait ensemble un bon travail, qui chamboulait totalement leurs habitudes, leurs manières de travailler. Diagnostic
1. Matières Premières
On peut trouver au Niger des peaux d’une qualité relativement acceptable. Le plus souvent on trouve des peaux brutes. Les artisanes savent très bien les traiter, les teinter et faire les dernières finitions. On peut également trouver à Niamey, au Centre des métiers du cuir, des peaux tannées et finies mais elles sont plus chères et il n’y a pas beaucoup de choix. D’une manière générale, les peaux ont beaucoup de défauts qui correspondent à un élevage extensif où les animaux circulent partout et se blessent, et également aux méthodes d’abattage et d’écharnage parfois traumatisantes. Les artisanes récupèrent des sacs de plastique blanc un peu épais qu’elles découpent en fines lanières pour la couture. Elles récupèrent également du tissu pour les doublures. Les artisanes peuvent si elles le désirent trouver de la matière première de qualité acceptable. Il faut seulement qu’elles acceptent de dépenser un peu plus pour cela. 2. Equipement
Les artisanes ne disposent que de quelques outils. Investir dans des outils plus performants ou plus spécialisés n’est pas dans leur manière de penser et d'agir. Lors de la mission nous les avons équipées d’un matériel de base assez complet. Il est important que les artisanes se responsabilisent pour l’entretien de ce matériel. Elles doivent se munir d’une lime pour aiguiser les tranchets et également d’une pierre à huile pour le couteau à parer, pour l’alêne. Il faudrait qu’elles se procurent une plaque de verre épais pour le parage, assemblage et d’une plaque de résine ou de zinc pour la coupe :  Lime : environ 1000 FCFA  Pierre à huile : environ 4000FCFA (peut être partagée)  Plaque de verre : environ 1000FCFA  Plaque de coupe : environ 1000 FCFA Pour investir les artisanes doivent penser à la mutualisation des achats. 3. Compétences techniques
Les artisanes n’ont pas réellement de compétences techniques autres que leurs compétences « traditionnelles ». Elles travaillent le cuir comme leurs mères et leurs grand‐mères le travaillaient déjà. C’est dans la tradition et on ne se pose pas de question. Elles coupent avec ce qu’elles ont, bien souvent un couteau de cuisine aménagé. Elles cousent avec ce qu’elles trouvent. Les modèles sont les mêmes depuis toujours, le design également. Concernant la qualité de ces produits, on ne peut pas dire qu’ils soient de mauvaise qualité car ils répondent bien aux demandes de la clientèle Touareg et même nigérienne. Mais ils ne répondent pas aux critères de qualité qui sont les nôtres et à ceux de la population urbaine. Si les artisanes (comme il était inscrit comme objectif de départ) désirent réaliser des articles destinés à une clientèle plus urbaine et plus occidentale, il faudra que leurs critères de qualité évoluent ainsi que leurs techniques de travail. 4. Organisation et conditions de travail
L’organisation du travail dans le temps et dans l’espace n’existe pas pour ces femmes Touaregs. Le travail de maroquinerie est une activité qu’elles pratiquent lorsque toutes les autres tâches sont faites : les enfants, les repas, les lessives, les animaux etc. Elles n’ont pas vraiment d’atelier, juste un coin devant la maison sous abri. Il n’y a pas d’horaires de travail. Elles travaillent lorsqu’il n’y rien d’autre à faire de plus important. Aucune règle d’hygiène n’est respectée et j’ai eu l’occasion de m’en rendre compte. Elles ne se lavent pas régulièrement les mains, elles collent au même endroit qu’elles coupent occasionnant de nombreuses tâches, elles laissent traîner par terre leurs ouvrages. Je recommande vivement aux quatre artisanes très performantes, mais à toutes aussi naturellement, qu’elles organisent un vrai coin atelier à l’abri des risques de tâches ou toute autre détérioration. Un endroit où l’on peut ranger ses outils, ses gabarits, mettre les produits à l’écart et en sécurité (colle, teinture etc.) 5. Outils de gestion, marchés
Il n’y a aucune gestion de l’atelier. Cela fait partie de l’économie de la famille. Elles ne savent pas du tout ce que coûte leur production et ce qu’elle rapporte. De l’argent gagné, elles n’en prélèvent jamais pour investir dans des outils, des produits, des consommables (fermoirs, fermetures éclairs etc.) Je n’ai pas abordé ce sujet durant la mission, juste un survol en aparté avec Taklite. Je conseille aux artisanes de s’adresser à leur directeur régional, il saura, je pense, consacrer une ou deux journées sur ce sujet avec une personne compétente et qui parle leur langue ! Les seuls débouchés actuellement sont les marchés locaux et, selon certaines, le marché commence à être saturé, d’autant qu’il n’y plus du tout de tourisme. Les artisanes doivent se tenir au courant auprès du DR des manifestations (salons, expositions) qui ont lieu dans la région, à Niamey et plus loin (ex : le SIAO à Ouagadougou). Elles ne le font pas. Le problème majeur des ces artisanes est le manque de motivation et la difficulté à se prendre en charge. 6. Environnement institutionnel
Toutes les artisanes font partie de regroupements mais il ne semble pas qu’elles soient très dynamiques au sein de ces regroupements. A Tillia et Abalak, les artisanes se retrouvent de temps en temps pour travailler ensemble et louent une boutique pour la vente. J’ai, durant la mission, sans cesse encouragé les artisanes à se regrouper, se retrouver pour travailler ensemble, résoudre des problèmes techniques ensemble, mutualiser les achats. Et surtout garder un contact très présent par l’intermédiaire du DR avec les organisations de Niamey : GIE DANI, SAFEM et tous les artisans du village artisanal de Wadata qui peuvent être de bons conseils. Déroulement de la mission
1. Première partie
Les artisanes sont arrivées avec des articles qu’elles fabriquent. Il s’agit de petits porte‐monnaie que l’on porte en sautoir, de porte‐clés, de petites pochettes diverses, de coussins plats et quelques rares sacs. C'est un artisanat coloré, avec beaucoup de couture, broderies, décorations en fil ou lanières plastique, de perles, de paillettes cousues et de grandes franges de lanières de cuir. Elles fabriquent toutes la même chose et ces objets sont destinés aux locaux. Cet artisanat m'a semblé trop typé et trop ciblé vers les touaregs pour pouvoir intervenir. Elles maîtrisent cette fabrication parfaitement et cet artisanat est trop loin de ma propre culture. Je choisis donc de partir de rien ou presque pour satisfaire aux requêtes des fiches de départ, à savoir "ouvrir le marché vers l'extérieur". "Essayons de dessiner un modèle que vous aimeriez réaliser" Dessiner, elles ne l'ont jamais fait et il n'est pas facile pour elles de prendre un crayon dans la main. Elles me présentent des ébauches de traits, en une seule dimension et sans aucune proportion. Je mets donc un peu de corps, de volume, de proportions à ce qu'elles me présentent pour tenter de traduire leurs pensées. Elles prennent alors les ciseaux, le papier, la colle et réalisent un premier essai en découpage‐pliage‐collage. Elles ont bien sûr trouvé cela très saugrenu, voire inutile! Etant venues pour travailler le cuir ! Mais elles ont donné forme, souvent maladroitement, à une première idée. Cela a été pour moi le point de départ des premières notions que je voulais aborder :  Prise de mesures  Symétrie  Axe d'équerrage  Equilibre des formes, des volumes, des proportions Nous faisons des exercices de lecture des chiffres, nous apprenons à manipuler une équerre, une règle, à tracer un trait droit, un angle droit, à le reproduire en symétrie … Elles attrapent toutes "mal à la tête"!!! Je transpire !! Avec ces nouvelles données, les artisanes refont en papier ce premier modèle ébauché : une pochette pour portable, une pochette "dame" et un sac. Le résultat est à la hauteur de nos efforts ! J'ai le droit à quelques sourires et elles semblent comprendre enfin où je veux en venir. On commence vraiment à deviner, même en papier, le futur modèle. Pour faire tomber un peu la pression, je prépare des chutes de cuir afin de découvrir et d'apprendre diverses coutures, le laçage en lanières Sampera, ainsi que la couture sellier dite "à deux aiguilles" qui ne leur plait pas du tout, mais qui pourra toujours leurs servir, faute de machine à coudre. Il s'agit là d'un véritable échange car elles sont plus calées que moi sur le laçage que j'apprends le soir dans ma chambre sous le regard avisé de la compagnonne vannière Anne‐Yvonne. Dans le même temps, je suis allée discuter avec un bijoutier Touareg afin qu'il me parle des différents motifs et décoratifs que l'on retrouve dans leur artisanat et qu'il m'en donne les symboliques. J'en ai gardé quatre, que j'ai proposé aux artisanes dans une graphie stylisé en leurs donnant les symboliques exprimées par le bijoutier. Je me suis aperçue que ces motifs leurs étaient très familiers, mais qu'elles n'en connaissaient pas le sens (souvent très poétique). Elles ont été très touchées que je le leur exprime. Avec toutes ces données j'ai alors mis deux ateliers en route :  Premier Atelier : J'ai choisi, dans un premier temps, de leur faire réaliser la pochette portable (petit, volume simple) : finalisation de la conception du modèle, réalisation du gabarit, choix des motifs, choix des coutures, choix de la doublure et du cuir, fabrication  Second Atelier : réalisation dans des peaux de mauvaise qualité d'une pochette pour ranger leurs outils. Ceci afin de se familiariser avec le traçage, la coupe, l'assemblage et la couture sellier, mais également pour mettre un terme aux querelles quotidiennes dues à la perte de tel ou tel outil que l'on retrouvait généralement au fond d'un sac ou sous les nattes ! Tout ceci nous a amenées à la fin de la deuxième semaine. Nous avons pris un après‐midi pour visiter le musée et son zoo. Aucune n'avait jamais fait une telle sortie et ce fût un enchantement. Elles furent nombreuses cette nuit là à rêver de la gueule immense de l'hippopotame et des testicules du chimpanzé !!!! Du pire au meilleur, les résultats de cette première réalisation (pochette portable) ont été très disparates. Bien sûr, quinze jours pour assimiler toutes ces données nouvelles et difficiles représentait un challenge ambitieux et je me suis posée des questions sur mon travail. Cette ambition n'était que pour mieux tirer les talents vers le haut. Les résultats des meilleures m'ont encouragée dans ma démarche, sachant que, sur une courte période d'un mois, je ne pourrais pas amener 16 artisanes, dont les motivations n'étaient pas toujours porteuses du meilleur, à un vrai travail de maroquinerie de qualité. 2. Deuxième partie
La seconde partie de cette mission n'a été que le renforcement des notions déjà abordées. J'ai réparti les artisanes en deux groupes : le groupe "pochette femme", le groupe "sac". Chaque groupe réalisera deux articles. La fabrication de ces deux articles introduira de nouvelles notions :  2 montages différents de soufflets  Nouvelle couture‐laçage  Collage en forme pour les rabats  Montage sellier (bord à bord)  Montage maroquinier  Bandoulière du sac en tressage 8 brins Durant cette période, Yacouba Djibo est intervenu. Suite à la lecture du rapport d’Anne Grégoire, je me suis dit qu'il pouvait être un très bon appui concernant les techniques de travail avec le cuir Sampera. Son intervention n'a pas été très efficace. Peut‐être n'ai‐je pas été assez précise et directive sur mes attentes et mes objectifs ? Peut‐être a‐t‐il manqué un peu de bonne volonté ? Il a expliqué aux artisanes comment traiter les peaux Sampera pour faire les lanières. Je crois qu'elles savaient déjà le faire ! A l'issu de cette seconde période, les artisanes ont réalisé deux sacs de très bonne qualité et deux pochettes un peu moins bien réussies mais le cuir utilisé n'était pas adapté à cet article. Les derniers jours, je suis revenue sur des notions pas bien comprises. J'ai proposé aux artisanes de les aider à réaliser des gabarits de modèles qu'elles souhaitaient fabriquer chez elles. Nous nous sommes lancées dans l'élaboration d'une pochette homme dont la fabrication a été un échec, car le cuir choisi était impossible à travailler. Taklite a élaboré un porte paquet de cigarettes, qu'elle a réalisé de façon exemplaire. Enfin, nous sommes revenues sur la réalisation des gabarits, afin qu'elles les emportent chez elles. Je me suis rendue compte que la notion de symétrie n'était pas bien comprise. Nous l'avons donc re‐
décortiquée pendant une demi‐journée. 3. Evaluation
Voir annexe 1 pour l’évaluation évaluation détaillée des artisanes 4. Réunion de fin de mission à Wadata le 19/11/2011
Etaient présents à cette réunion :  Djibey Issa de la Guilde  Ibrahim Moussa du GIE DANI  Yacouba Mohamadou du SAFEM  les Directeurs régionaux de l’artisanat de Tahoua, Agadez et Tillabéry  Anne‐Yvonne Bureau, artisane sans frontières en vannerie Il ressort de cette réunion, tant pour la mission vannerie que pour la mission maroquinerie, que la sélection des artisanes n'est pas toujours bonne. La moyenne d'âge est trop élevée et les motivations pas toujours dans le sens d'un réel apprentissage. Ibrahim a expliqué que les missions canadiennes ne choisissent que des personnes parlant un peu le français. Yacouba est revenu sur le fait que, dans les régions (dans la brousse), on parle peu le français et que ce serait trop pénaliser les artisanes que de faire ce choix. Pour ma part, je pense que la langue n'est pas un obstacle lorsque les motivations d'apprendre sont réelles. Il faut pouvoir poser des critères de sélection précis et s'y tenir. En effet, nous avons à faire à des cultures traditionnelles où la voix des ainées prévaut sur la voix des plus jeunes, pour de bonnes ou mauvaises raisons ! Le deuxième sujet important évoqué est la possibilité pour les artisanes d'ouvrir la commercialisation de leur production sur Niamey (et plus si possible!). Il semble que le chainon incontournable pour cela soit Ibrahim Moussa, le Président du GIE DANI à Wadata. Les artisanes doivent toujours rester en contact avec leur DR qui fait le relais avec Ibrahim. Dans l'autre sens, les boutiques de Niamey doivent s'adresser à Ibrahim qui contacte les régions. Souhaitons que cette chaine fonctionne bien! Ibrahim a proposé également aux artisanes un dépôt‐vente au magasin du village artisanal de Wadata. 5. Mini exposition de fin de Mission
Nous avons donc exposé les travaux réalisés par les artisanes vannières et maroquinières. Il n'y a pas eu énormément de monde mais manifestement un vif intérêt pour les missions de compagnonnage artisanal et les réalisations des artisanes. J'ai pu rencontrer la gérante d'une boutique intéressée par le travail de maroquinerie. Je l'ai mise en contact avec Djibey et Taklite, cette dernière étant une excellente artisane capable d'être opérationnelle assez vite. A noter que celle‐ci sera présente lors du SAFEM sur le stand du projet RC‐TEC. Conclusion et propositions
Cette mission, bien que difficile pour diverses raisons, a été très enrichissante et globalement très satisfaisante. Lorsque des cultures aussi différentes se télescopent autour de projets si pointus, tout ne peut pas se passer sans quelques difficultés et réajustements. Après avoir dormi un peu, je peux répondre à la question de Marie lors de la réunion de debriefing à ma "tombée" d'avion! "Pensez‐vous qu'une autre mission est possible et nécessaire?" OUI! Mais seulement avec les quatre meilleures et les meilleures des autres missions. Ceci afin de permettre un brassage culturel, une stimulation, ainsi qu'une ouverture d'une région vers l'autre. Cette mission pourrait être un "travail à la carte" de création de modèles nouveaux et innovants. Il faudrait y inclure un module "gestion" par l'intermédiaire d’Ibrahim Moussa. Ainsi qu'un module "prise de contact commercial" afin de se familiariser avec les boutiques et toutes structures susceptibles de travailler avec les artisanes. J'ai semé quelques graines, gageons que les artisanes Touaregs aux portes du désert trouveront l’envie, le courage, le ferment nécessaires pour une belle germination.