01 - Exploiter les brevets disponibles - CCI Champagne
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01 - Exploiter les brevets disponibles - CCI Champagne
Fiches techniques innovation Novembre 2007 - Fiche n°1 Exploiter les brevets disponibles Rédigé par François Stauder, CRCI/ARIST Champagne-Ardenne Depuis quelques années, court une rumeur selon laquelle l’information brevet permettrait d’identifier des milliers (des millions ?) de brevets, non exploités et gratuitement disponibles, offrant ainsi à des entrepreneurs audacieux l’opportunité de développer facilement une activité lucrative. Est-ce effectivement aussi simple, de quels brevetsarle t-on généralement et comment les détecter ? Les inventions brevetées et gratuitement disponibles Plusieurs catégories de brevets peuvent répondre à cette définition : Brevets insuffisamment étendus. Définition. Un brevet a toujours une portée géographique limitée au-delà de laquelle des tiers peuvent s’en inspirer et même le copier en toute légalité - ainsi un brevet américain ne sera valable qu’aux Etats-Unis, et un brevet français étendu en Allemagne et en Espagne n’aura de portée que sur ces trois pays. L’objectif est donc d’identifier une invention libre de droit sur la zone géographique que vous vou-lez travailler. C’est certainement la catégorie la plus accessible, celle qui permet d’exploiter une invention relativement récente, et d’autant plus commercialement intéressante qu’elle aura déjà fait l’objet d’une exploitation dans d’autres pays. Les identifier En théorie la décision d’étendre un brevet, au-delà de son pays d’origine, doit être prise dans les douze mois qui suivent son dépôt, tandis que sa publication intervient, en gros, 18 mois après le même dépôt. Il suffirait donc de lire les brevets au fur et à mesure de leur publication. Toutefois : - Il existe des procédures qui permettent de retarder la décision d’extension, au-delà de la date de publication. - Sur la plupart des bases de données gratuites sur les brevets, accessibles sur le Net, on peut rencontrer des brevets couvrant apparemment 18 ou 25 états, mais qui en réalité ne seront étendus que sur un tout petit nombre de pays. Sur Espacenet, INPADOC renseigne parfois sur le statut juridique du brevet, mais la mise à jour des informations n’est pas toujours de mise. Brevets rejetés ou déchus. Définition Il s’agit soit de brevets qui n’ont pas été acceptés par l’Office auprès de qui ils ont été déposés, soit de brevets versés dans le domaine public. > Les premiers ont pu être rejetés pour différentes raisons : - le dossier qui les accompagne est incomplet, et/ou le déposant n’a pas réglé la totalité des taxes. - le brevet est rejeté pour absence de nouveauté et/ou d’activité inventive. 1 > Les seconds sont déchus parce que leur dernière taxe annuelle n’a pas été réglée : - ils sont automatiquement versés dans le domaine public. - on peut admettre aussi dans cette catégorie les brevets qui ont dépassé la période de validité maximale de 20 ans et tombent de facto dans le domaine public. tions respectables : Cette dernière catégorie est bien évidemment la plus nombreuse -c’est ici que l’on peut parler de millions de documents- d’autant qu’elle rassemble des inventions brevetées il y a 20, 30, 50 ou 150 ans, … mais dont la majeure partie est depuis longtemps obsolète. On ne part donc pas à la chasse aux brevets disponibles en frappant au hasard, mais en ciblant un secteur d’activité, et une ou deux grandes applications : A noter que, contrairement aux brevets déchus, les brevets rejetés ne sont pas automatiquement disponibles ; ainsi ils peuvent avoir été rejetés du fait de l’existence d’un autre brevet, toujours en cours de validité, et qui peut aussi couvrir la France. Les identifier L’identification des brevets rejetés ou déchus est délicate, tant sur les bases de données gratuites, que sur les bases de données payantes, et il faudra souvent interroger directement les Offices nationaux afin de connaître le statut juridique du brevet visé. Brevets frappés de nullité Définition et identification Ce sont des brevets qui ont été délivrés, mais dont la validité a, en tout ou partie, été contestée par des tiers ; c’est donc soit le document en entier, soit certaines de ses revendications qui sont frappées de nullité. Plus encore que précédemment la disponibilité de ces inventions n’est pas garantie, et leur identification est rendue encore plus délicate par le fait que la contestation par un tiers, puis la sanction, peuvent intervenir 3 ans, 5 ans, (…) après la délivrance du brevet. - 1,6 million de brevets déposés dans le monde en 2004, pour 600 000 délivrés la même année. - près de 6 millions de brevets actuellement en vigueur, et plusieurs dizaines (centaines ?) d’autres millions dans le domaine public. - Machinisme agricole au niveau des outils de travail du sol - Application de revêtements au niveau des outils à peindre (pinceaux ou rouleaux). - etc Puis on effectuera la recherche sur les 2, 3 ou 5 dernières années, en utilisant la C.I.B. (Classification Internationale des Brevets) correspondante : - Outils de travail du sol : A01B. - Pinceaux ou rouleaux à peindre : B05C. Enfin après un premier tri, permettant d’éliminer les brevets visiblement non disponibles, et les inventions qui ne semblent pas pertinentes, on obtiendra une liste de documents que l’on fera impérativement valider par un spécialiste, conseil en Propriété Industrielle. Il s’agit donc véritablement d’un travail, nécessitant au moins un investissement temps assez conséquent, et dont le résultat final n’est pas garanti. Le transfert de technologie Autre approche, cette fois payante, mais un peu moins aléatoire, le transfert de technologie consiste à acheter une technologie, ou à la louer (concession de licence), auprès d’un tiers, titulaire d’un brevet. Agir avec méthode On le voit les brevets disponibles « gratuitement » existent, mais leur identification n’est pas chose aisée. Elle l’est d’autant moins que le nombre de brevets, déposés ou délivrés augmente chaque année et a depuis longtemps atteint des propor- Sont ici prioritairement visés les centres de recherche et les universités, dont la vocation est d’innover maispas d’exploiter eux-mêmes leurs inventions. 2 Pour l’acheteur, cette approche présente plusieurs avantages : - Accès à des technologies récentes, réellement innovantes, souvent de pointe. - Dialoguer avec des services compétents en matière de transfert de technologie (services de valorisation des Universités et des Etablissements de recherche). - Bénéficier du soutien technique du laboratoire qui a mis au point l’invention. Enfin, l’identification de ces brevets est relativement facilitée par les établissements eux-mêmes, qu’il suffit d’interroger via le site de l’ANR (Agence Nationale de la Recherche). Certains, comme la DGA (Direction Générale de l’Armement) ou les CRI (Centres Relais Innovation) publient même sur leur site une liste de technologies accessibles à des tiers. Pour aller plus loin Sites gratuits de recherche brevets. - Plutarque sur www.inpi.fr(accès aux deux dernières années de brevets FR, EPet WO). - Espacenet sur http://ep.espacenet.com(accès aux brevets de plus de 80 pays). - Accès à la C.I.B. : www.wipo.int/classifications/ipc/ fr - Place de marché des CRI : www.euro-innovation. org - Site de la DGA: www.ixarm.com - Site de l’ANR : www.agence-nationale-recherche.fr - Liste des conseils en Propriété Industrielle sur www.inpi.fr 3 Contact : CRCI CHAMPAGNE-ARDENNE 10, rue de Chastillon - BP 537 - 51011 Châlons-en-Champagne cedex Direction du Développement - Tél. 03 26 69 33 40 - Fax 03 26 69 33 69 - [email protected] http://www.veillestrategique-champagne-ardenne.fr