Le calendrier maya Tzolkin

Transcription

Le calendrier maya Tzolkin
Le calendrier maya
Tzolkin
1
1.
Le Tzolkin : principe de
fonctionnement
Le calendrier divinatoire de 260 jours ou
Tzolkin est un almanach très ancien qui a
survécu jusqu'à nos jours. Il est appelé
divinatoire car sa fonction première est de
déterminer les augures de chaque jour.
C’est le calendrier le plus connu des Mayas
et pourtant, c’est celui dont on sait le moins
de choses, en particulier sur les glyphes qui
le composent.
Le fonctionnement de ce calendrier est
relativement simple : il accole un chiffre
numéroté de 1 à 13 avec un nom de jour
parmi 20 jours différents. Un principe
analogue à celui de nos semaines de 7 jours
héritées
des
Mésopotamiens,
jours
numérotés de 1 à 30 ou 31 grâce aux mois
inventés par les Romains.
2
Ainsi, lorsque nous évoquons le « lundi 1er»,
nous accolons à un de nos 7 jours (lundi) un
numéro entre 1 et 31 ; de même mardi 2,
mercredi 3… jusqu’à lundi 29, mardi 30,
mercredi 31.
Le Tzolkin ne fait pas autre chose, sauf qu’il
dispose de 20 jours numérotés avec un
chiffre incrémenté de 1 jusqu'à 13. Pour
visualiser ce calendrier, on utilise
couramment l’engrenage de 2 roues qui
tourneraient en même temps, l’une avec la
numérotation maya (des points pour les
unités, une barre pour le chiffre 5) et l’autre
avec les noms de jours :
3
Figure 1 : Calendrier maya de 260 jours
Ainsi le calendrier ci-dessus égrène-t-il le
jour 1 Imix, suivi du jour 2 Ik, puis 3 Akbal,
etc. : chez les Mayas comme chez les
Aztèques, on formait de cette façon un cycle
de 20 treizaines ou 20*13 occurrences : le
jour 1 Imix ne revenait que 260 jours plus
tard.
4
2.
Un Compte des destins et de
l’âme chamanique
Si ce calendrier se nommait le Tzolkin chez
les Mayas ou Compte des Jours, les
Aztèques l’appelaient le Tonalpohualli ou
Compte du Tonal : ce calendrier spirituel
servait en effet à déterminer le « Tonal » de
chaque individu.
Ce terme désignait une âme chamanique
capable de sortir du corps au cours de rêves
ou de transes, voyageant dans les airs pour
communiquer avec le monde des esprits. Il
devait rencontrer en particulier une sorte
de double animal intimement lié au Tonal,
appelé Nahual chez les Aztèques1.
Le Tonal rentrait dans le corps peu avant la
naissance et pour le connaître, on se
1 Principe vivant présent chez les animaux et les
végétaux, l'Ombre ou Tonal est une entité éternelle qui
vient occuper le corps à la naissance et le quitte peu de
temps après le décès. L’équivalent maya est le "Way".
5
référait à des livres spéciaux appelés
Tonalamatl (ou Livre des Destins) : ils
élaboraient grâce au calendrier une sorte de
thème astral fonction du jour de naissance
et de la nature de l'esprit animal associé,
appelé Esprit Gardien2.
Le nom du jour de naissance du calendrier
divinatoire servait parfois à désigner
l’individu toute sa vie durant, tel le roi de
Copan "18 Lapin". Quant au double animal,
sa nature variait selon le rang social de
l’individu : pour un même signe « 1 Pluie »,
l’animal d’un homme du peuple pouvait
être un paon, une belette ou un chien
quand pour un dignitaire, c’était un animal
sauvage comme le jaguar qui était
privilégié.3
2 Voir “le Chamanisme aztèque et maya : Visions et
Esprits“, du même auteur.
3 Sahagun, Codex de Florence.
6
3.
L’influence de la lune et
l’origine du nombre 20
Les Mayas croyaient que des esprits liés aux
astres, comme aux animaux ou aux plantes
influençaient chaque jour de leur calendrier,
déterminant les périodes favorables ou
défavorables du temps maya.
Cette croyance ne doit pas nous paraitre
exotique car les Mésopotamiens aussi
avaient placé nos noms de jour sous
l’influence d’une planète : Lundi (Lune),
Mardi (Mars), Mercredi (Mercure), Jeudi
(Jupiter), Vendredi (Vénus), Samedi
(Saturday ou jour de Saturne en anglais),
Dimanche (Sunday ou jour du Soleil en
anglais).
L’influence de la lune sur ce calendrier est
en tout cas déterminante : le nombre 20 est
synonyme dans l’écriture maya du glyphe
de la lune, cela apparente donc ce
7
calendrier de treize fois 20 jours à un
calendrier lunaire.
Sans compter que le chiffre 13 pourrait
historiquement faire référence à l’intervalle
de temps apparent entre la nouvelle lune et
la lune ancienne : la pleine lune dure en
effet 2 jours ce qui porte la durée réelle à
14,8 jours.
De fait, dans l’un des autres grands
calendriers des Mayas, le Compte Long 4,
plusieurs glyphes décrivent l’aspect de la
lune associé à la date : âge de la lune dans
son « mois » de 29 ou 30 jours, position
dans un cycle de 6 mois lunaires, aspect de
la lune, durée de la lunaison en cours (29 ou
30 jours).
Or, la représentation de l’âge de la lune
utilise toujours le nombre 20 avec un sens
« d’achèvement », chiffre auquel est parfois
adjoint un nombre supplémentaire, de 1 à
4 Voir le livre en papier broché (disponible sur Amazon)
“La Fin du Calendrier Maya Reporté“ de Emmanuel
Handy.
8
9, pour compléter les dates dont l’âge de la
lune est supérieur à 20.
9