La folle histoire du début de la fin du monde

La folle histoire du début de la fin du monde
par Maïa
Petites et grands de ce monde, si vous voulez bien m'accorder votre attention 10 minutes, je vais vous conter la folle histoire du début de la fin du monde.
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MUSIQUE
L'histoire se passe dans le monde étrange des 2­pattes­à­gros­cerveaux.
En effet c'est très étrange puisque le début du monde a commencé par la fin. Les 2­pattes­à­gros­cerveaux avaient beau avoir des cerveaux gros comme des pastèques, elles avaient fini par détruire ce que leur avait donné vie. Leurs rivières et leurs plaines étaient devenus des endroits infréquentables, immondes. Leur air était devenu irrespirable. Leurs déchêts s'étaient répandus partout et les plantes et les animaux disparaissaient. Leur météo était devenue aussi détraquée que leurs chefs, et la liberté n'existait plus.
Au début de la fin du monde, personne ne faisait plus attention à personne. Chacun, chacune vivait seul(e) au monde, dans son beau­décor­fabriqué­maison, hypnotisé(e) par sa boîte­à­images­irréelles. Et personne ne reconnaissait plus ses frères, ni ses soeurs, ni ses mères, ni son voisin, ni sa voisine...
Ainsi allait le monde.
MUSIQUE lente
Personne ne faisait plus attention à personne ? Pas tout­à­fait.
Au début de la fin du monde, il y avait plusieurs tribus qui allaient permettre à l'avenir d'exister. Ces tribus étaient persuadées qu'il était possible de transformer le vieux monde en un monde meilleur, et plus joyeux, alors elles s'activaient. Il y avait, entre autres, les dangereux rêveurs et les doux terroristes.
Les tribus de doux terroristes accéléraient la fin, en détruisant tout ce qui était pourri dans le vieux monde. Et le vieux monde était tellement pourri, qu'on disait toujours « AH QUEL MONDE POURRI ! ». Alors elles cassaient les boîtes­à­
images­irréelles, elles coupaient les plantes mutantes qui empoissonaient les champs, elles arrêtaient les trains nucléaires, et elle cachaient les sans­papiers pour pas qu'on les enlève.
Les tribus de dangereux rêveurs intensifiaient le début, en stimulant tout ce qui était merveilleux dans le monde. Et le monde était si merveilleux, qu'on disait toujours « AH QUEL MONDE MERVEILLEUX ! ». Alors elles troquaient, elles partageaient des bons légumes et des expériences, elles faisaient la paix, elles chantaient et elles préparaient un repas de fête pour réunir tout ce petit monde, et pour reprendre des forces, parce que changer l'avenir, ça ne se faisait pas tout seul !
MUSIQUE entrainante qui finit mal
Mais seulement voilà, les dangeureux rêveurs, comme les doux terroristes, n'étaient pas très bien vus par les forces­de­l'ordre­et­de­la­consommation qui dominaient le monde.
Un monde les séparait ! L'ordre des choses convenait très bien comme il était aux forces­de­l'ordre­et­de­la­consommation, (qui se prenaient pour le nombril du monde et) qui trouvaient que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Et puis vous imaginez, si tout le monde se mettait à vouloir changer le monde, ce serait l'anarchie, alors les forces­de­l'ordre­et­de­la­consommation plaçaient les doux terroristes en prison, et les dangereux rêveurs dans les hopitaux pour les fous.
MUSIQUE dure et rapide
Eh oui il faut de tout pour faire un monde et même des forces­de­l'ordre­
et­de­la­consommation qui dépensaient une énergie folle pour que le monde entier aille dans leur direction.
Avec leurs gros cerveaux, elles étaient très intelligentes, elles passaient leur temps à compter. Moi je ne suis pas comptable, je suis conteuse. Mais j'ai été à l'école, j'y ai appris la division, et je me rends bien compte que leurs comptes n'était pas très justes.
Par exemple, elles avaient séparé la population en deux parties : le monde développé et le tiers­monde. Toutes les richesses qui nourissaient la population faisait un gros gâteau. Dans le monde développé il y avait 1 milliard d'habitants qui mangeaient les ¾ du gâteau, et il ne restait plus qu'un petit bout de gâteau et des miettes pour nourrir les 5 milliards d'habitants du tiers monde. Et comme si cela ne leur suffisait pas, les forces­de­l'ordre­et­de­la­consommation exigeaient de ces laissés­pour­compte de rembourser une dette. Alors est­ce que le compte était juste ?
Vous l'aurez compris, les forces­de­l'ordre­et­de­la­consommation se moquaient vraiment du monde, derrière leurs costumes se cachaient tout compte fait des gangsters qui prenaient le monde entier en otage.
MUSIQUE inquiétante
À côté de ça, la plupart des gens se levaient tous les matins, souvent avant le soleil, pour aller détruire la planète ou saboter le futur. Détruire la planète et saboter le futur, étaient devenu des habitudes. On le faisait sans y penser, comme on se lavait tous les matins, comme on insultait les filles ou comme on était hypnotisé par sa boîte­à­images­irréelles.
On ne savait pas trop d'où était venue cette habitude, alors on disait que tout le monde faisait comme ça depuis que le monde était monde, c'était devenu une sorte de religion.
D'ailleurs si jamais des désobéissants refusaient d'y croire ou ne suivaient pas ces habitudes, ils étaient alors mis de côté par tous les autres, et devenaient aussitôt des exclus, ou des sans­ressources.
Les exclus et les sans­ressources, ne se levaient PAS tous les matins pour aller détruire la planète ou saboter le futur. Non. Les exclus et les sans­
ressources commençaient par défendre ce dont ils avaient besoin pour vivre : un toît, à boire et à manger, des compagnons, des mots pour parler de ce qu'il se passe et puis de l'espoir et des outils pour s'en sortir.
Et de ce fait, ils devenaient rapidement de dangereux rêveurs, ou de doux terroristes, et augmentaient ainsi leurs ressources d'espoir et d'imagination. Car il faut savoir qu'au début de la fin du monde, il fallait beaucoup d'imagination, pour espérer un monde sans prisons, sans hôpitaux pour fous, sans esclaves, ni exclus, sans force­de­l'ordre­et­de­la­consommation.
Bref, il fallait de l'espoir pour imaginer un autre monde. Ceci ne pouvait être l'oeuvre que d'a­normaux.
MUSIQUE longue
Et finalement arriva la fin du monde...
À la fin du monde, il n'y avait plus de doux terroristes, ni de dangereux rêveurs. Il n'y avait plus d'exclus, ni de sans­ressources. Ni de fous, ni de troubadours. Ni d'anarchistes, ni de poètes, ni de pauvres.
Et on n'en faisait pas tout un monde. Car dans le vieux monde, il n'y avait plus beaucoup de monde, il ne restait qu'une poignée d'égoïstes résignés et effrayés, qui s'abritaient dans d'immenses supermarchés vides, que plus personne ne venaient remplir.
Ces 2­pattes­à­gros­cerveaux s'étaient retrouvées au beau milieu d'un désert de béton. Elles s'étaient encerclées de grillage, de caméras de surveillance et des dernières forces­de­l'ordre­et­de­la­consommation complètement impuissantes et désorientés, qui observaient l'horizon en tremblant : elles n'avaient plus de munitions...
Et c'est ainsi que périt le vieux monde.
MUSIQUE longue
Les tribus altermondialistes n'étaient plus de ce monde. Elle en avaient fait le tour, et petit à petit elles avaient refait le monde : elles avaient mis au monde des alternatives..........Vous voulez savoir ce que devient cet autre monde, celui qui commence par la fin ?
Le problème c'est que ça je ne peux pas vous le raconter. En fait, je ne veux même pas l'imaginer pour vous.
Je peux seulement vous prévenir. Vous prévenir que si vous avez assez d'espoir pour que cet autre monde puisse exister, et que si, dans votre monde, il y a encore des océans, des icebergs et des dauphins ; si l'air est respirable et gratuit ; si l'eau est buvable ; si la terre est cultivable ;
Et s'il vous reste une dose de magie pour ré­enchanter le monde, et de l'énergie pour détruire tout ce qui le pourrit, et bien cela fait de vous des dangereux rêveurs, voir des doux terroristes...
Et dans ce cas, vous savez tout comme moi, que nous n'en sommes aujourd'hui qu'au début du début du monde, et …. que le monde est notre création quotidienne.
Et si vous voulez qu'on le construise ensemble cet autre monde, je vous invite à venir au Forum Social Local de l'agglomération de Nancy, les samedi 24 et dimanche 25 avril 2010, à l'espace Jean Jaurès à Tomblaine. Il y aura du monde, un monde fou !
MUSIQUE
http://www.fsl­nancy.fr
Cette histoire a été adaptée du récit d'une autre tribu : je tiens à remercier le groupe Tomate, du collectif Poivron, lui même issu de l'Action Mondiale des Peuples, qui a rendu ce conte possible. La graine était sur l'internet : http://tomate.poivron.org/ConTes
Un grand merci aussi à Gaëtan et Marion de l'Etoile et la Lanterne :
http://letoileetlalanterne.free.fr
Sur ce, je m'en retourne rejoindre ma tribu :
http://www.muscad.herbesfolles.org