L`atelier d`auto-réparation d`Avignon à vélo : un

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L`atelier d`auto-réparation d`Avignon à vélo : un
LES ROTONDES
L'atelier d'auto-réparation d'Avignon à vélo :
un projet social sur fond vert
O
n imagine le nouvel atelier de l'association Avignon à vélo, caché chemin Stoco l'Ade, rempli
par les rires de bricoleurs amateurs venus réparer leur petite
reine, gratuitement. Sur les
rayons dans le fond du local,
rustines autocoDantes, tournevis, dés à mollettes et autres
outils nécessaires à faire revivre un deux-roues s'alignent,
disposés dans des boîtes à
chaussures. « là, on récupère,
prévient d'emblée Patrick Saule, le président de l'association.
À quoi ça sert d'acheter du
neuf, si on peut recycler l'ancien ? »
Se défendant de faire du développement durable, un beau
concept qui, d'après lui, « ne
cherche à polluer moins que
pour pouvoir polluer plus longtemps. » Parmi les 350 adhérents d'Avignon à vélo, on
n'aime pas non plus être étiqueté écolo. « Ce qu'on propose, c'est plutôt une forme dedécroissancc, suggère Patrick
Saule. Quand on achète un véîo, on pilie la planète. Quand on
réutilise une ancienne pièce,
on est logique avec nous-mêmes. » Alors, au risque d'être
pris en grippe par les marchands de vélo, l'association
aux t-shirts orange pétant a
ouvert début juillet sa nouvelle
réalisation : un atelier de recyclage et d'auto-réparation de
vélo.
Contre une adhésion de 10 à
20 €, selon la situation de chacun, on peut venir pour remettre en usage un vieux vélo,
changer une pièce défaillante.
« L'idée est vraiment que chacun répare son propre vélo, in-
REPERES
AVIGNON À VÉLO,
C'EST QUOI?
• Créée en mars 2009,
Avignon à vélo est une
association présidée par
Patrick Saule. Elle compte 350
membres et a pour objectif la
promotion de la bicyclette, que
ce soit comme moyen de
déplacement et de transport
urbain dans Avignon et
environs, comme alternative à
la voiture individuelle.
AILLEURS
EN FRANCE ?
Patrick Saule, le président d'Avignon à vélo, a déclaré la guerre aux gaspillages d'énergie qu'elles soient
provoquées par les voitures ou les climatisations : « On est face à des aberrations, ça me rend dingue ! » Le DL/J.G
siste Patrick Sauie. On n'est pas
prestataire de services. Les adhérents peuvent s'entraider, se
conseiller. »Surunpied,aumilieu de la pièce, un cadre de
vélo bleu ciel domine, en roi,
ïï n'a ni selle, ni roue avant.
Avignon à vélo l'a reçu et l'a
mis à disposition d'une jeune
fille. Elle leretape avant de l'offrir à son copain. « Nous comptons 70 % de femmes et 30 %
d'hommes dans notre asso. On
voit souvent des dames débarquer, qui ne savent rien faire.
On leur montre et elles sont
contentes d'apprendre... »
Au-delà du rêve "vert décrois-
sant", un idéal de solidarité
transparaît. « Pour nous, la prochaine étape est de travailler
avec la Ville, les centres sociaux pour permettre à des
gens qui n'ont pas de travail,
parce que pas de moyens de
transport, d'avoir un vélo en
bon état, d'apprendre à l'entretenir, à le réparer et à faire, ainsi
des économies ! », s'enthousiasme Patrick Saule. Et deguidon en pédale se construit un
autre monde.
Juliette GAUEAZZI
POUR EN SAVOIR PLUS
http ://avignonavelo.free.fr.
• D'après Patrick Saule, il
existe 35 ateliers similaires
dans toute la France. Le plus
ancien est situé à Grenoble. Il
compte 1 800 adhérents !
Toutes ces associations sont
regroupées en une seule
structure Fédération française
des usagers de bicyclette.
Toutes les informations sur
www.fubicy.org.
Du nouveau pour les cyclistes
D
epuis le 1er juillet, les cyclistes peuvent prendre des
rues en sens interdit dans les
zones limitées à 20 ou 30 km/h,
mais des aménagements de
voirie sont nécessaires pour
restreindre la vitesse des automobilistes et garantir la sécurité des deux-roues.
« Or, à Avignon, on a déclaré
l'intra-murosenzone "rencontre" sans faire les installations
nécessaires », souligne Patrick
Saule. Vélos avignonnais, restez donc prudents !
Mais un autre projet de loi
fracasse bien plus l'association
Avignon à vélo, celui qui veut
imposer leport de gilet jaune et
de casque à tous les cyclistes.
Déposé le 16 juin à l'Assemblée nationale, le projet de loi
est examiné ces jours-ci. « On
le justifie en disant qu'il y a
beaucoup trop d'accidents à
deux-roues mais ça concerne
surtout les scooters et les motos,
estime Patrick Saule. En vérité,
cette mesure signerait la mort
du vélo en ville! a
G