Lire la suite en téléchargeant l`article
Transcription
Lire la suite en téléchargeant l`article
Page 1 sur 14 Au cœur de l’ostéopathie Emmanuel Piquemal Le mot de l’auteur : « Andrew Taylor Still a toujours essayé de susciter la réflexion chez les ostéopathes afin qu’ils élaborent eux-mêmes leur propre pratique adaptée à chaque patient et à la philosophie de l’ostéopathie. » Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 2 sur 14 « Ose être différent. Beaucoup préfèrent l’orthodoxie à la vérité. »1 Harrisson H. Fryette Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 3 sur 14 Qu’est-ce que la Vie… En un sens l’ostéopathie est une approche thérapeutique manuelle visant à libérer la structure2 et à laisser la Nature faire le reste3. Libérer la structure… Laisser la Nature faire le reste… Les deux temps du traitement ostéopathique 4 reposent notamment sur la connaissance que nous avons du vivant. Pendant les études nous passons beaucoup de temps à comprendre où, quand et comment5 libérer la structure6 à l’aide de techniques et de raisonnements mécaniques et physiologiques ; mais qu’en est-il du questionnement portant sur la Nature ? Si l’ostéopathe fonde une partie de son travail sur la Nature 7 et sur sa capacité à soigner8, il semble logique de s’y intéresser. La première question que nous pourrions nous poser est… Qu’est-ce que la Vie ? L’invitation au questionnement Andrew Taylor Still est dans un questionnement permanent face à la Nature : « Personne ne connaît le philosophe qui le premier posa la question : ‘’Qu’est-ce que la vie ?’’ Mais toute personne intelligente s’intéresse à ce problème, désirant connaître une raison tangible pour laquelle on l’appelle ‘’vie’’ ; savoir si la vie est personnelle ou si elle est organisée de manière telle qu’on puisse la considérer comme principe individualisé de la Nature »9. Il est, depuis sa plus tendre enfance, « l’un des plus passionnés, des plus ardents et des plus exigeants chercheurs en lois de la nature s’appliquant à l’Homme, aussi bien dans le domaine de la santé que de la maladie »10 ; « Il aimait la nature et chaque arbre, chaque fleur, et la moindre pierre avaient un sens pour lui »11. Pourquoi s’intéresser à Still ? Au-delà du fait qu’il ait créé l’ostéopathie12, plusieurs auteurs s’accordent à dire qu’il a pressenti les développements de l’ostéopathie. Par exemple, Françoise Hématy explique que « le concept ostéopathique était complet dès ses débuts. Comment aurait-il pu en être autrement ? » 13 . Pour comprendre l’ostéopathie, il faut chercher à comprendre A. T. Still, à l’image de ce qu’en dit Hezzie Purdom : « Tout, que ce soit les grandes ou les petites choses, a un commencement. Et l’Ostéopathie commence avec Andrew Taylor Still »14. Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 4 sur 14 Aux yeux du Vieux Docteur, la Vie et ses liens avec la santé sont au cœur de l’ostéopathie.Tout au long de ses écrits il nous encourage à démarrer ou à poursuivre notre réflexion : c’est à chacun de trouver ses réponses, de la même manière que c’est à chacun de trouver sa pratique15. A ce sujet, Still précise : « je vous laisse étudier et pratiquer la philosophie de l’ostéopathie, vous diriger vous-mêmes et constituer vos propres conclusions16, fondées sur la découverte journalière de la science »17. Le secret de ses écrits18 réside donc dans la réflexion qu’il va susciter chez le lecteur… La nécessité de la réflexion Lors d’un discours donné à l’une des premières promotions de l’American School of Osteopathy, le fondateur avertit les élèves : « La seule aide que les autres peuvent vous apporter c’est une meilleure compréhension des principes fondamentaux sur lesquels l’ostéopathie est fondée »19. L’ostéopathie se mérite20, se vit, se médite. Elle ne peut pas être « servie sur un plateau »21 et être appliquée comme une recette. Cela n’a pas de sens en ostéopathie. Le Dr H. H. Gravett explique : « Ne cherchez pas à faire correspondre22 chaque cas particulier avec un idéal anatomique normal. Chaque cas est une loi en soi. Il n’y en a pas deux pareils23, donc vous ne pouvez pas avoir une routine manuelle ordonnée et préconçue24 dont un groupe pourrait montrer les applications à un autre groupe »25. La philosophie de l'ostéopathie est au cœur de notre pratique, elle doit donc être au centre de notre attention. Alain Abehsera précise : « pour être correctement apprises, [les techniques] nécessitent impérativement une bonne compréhension des principes stilliens dont elles sont dérivées » 26 . Carol Trowbrigde s’inscrit elle aussi dans ce courant : « C’est dans l’approche individualisée que fait Still de chaque patient que l’on découvre l’ « art » de l’ostéopathie. Utilisant des techniques pratiquement impossibles à copier, Still ne put jamais se résoudre à écrire un « manuel » de techniques ostéopathiques 27 , insistant sur le fait que chaque cas est unique. Cette approche individualisée signifiait qu’un principe directeur philosophique général était très important, ainsi, Still cherchait-il à faire de l’ostéopathe un philosophe autonome » 28 . Et à ce sujet, Still explique : « Soit un Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 5 sur 14 ostéopathe est un philosophe soit c’est seulement un imitateur et il ne pourra pas progresser au-delà de la simple imitation »29. La réflexion sur la Nature (réflexion scientifique aussi bien que philosophique30) est donc essentielle dans notre profession. De la réflexion… Andrew Taylor Still a « tracé les grandes lignes »31, il incombe aux ostéopathes suivants de poursuivre le travail en continuant à réfléchir sur les principes de la Nature. A l’époque il encourage ses étudiants avec l’expression « Dig On »32 signifiant Creusez ! Conscient que l’ostéopathie en est encore au stade de l’enfance, il explique qu’il a donné des principes et non des règles 33 figées et que ces principes doivent, à l’image du livre Philosophie de l’ostéopathie, « nous servir de guide dans le futur »34. Le futur ? Nous y sommes ! Tout au long de ses livres et de ses discours, il nous enjoint à nous étonner35 du monde, de la nature, de la Vie, du vivant36. Il nous conseille de trouver un fulcrum37 : nous appuyer « sur le roc de la raison »38. Il nous encourage à remettre en question nos acquis 39 : « Je demande donc que vous me fassiez amicalement des critiques, s’il y a lieu. Lisez le livre, adoptez-le ou rejetez-le » 40 . En somme, A. T. Still stimule notre esprit de questionnement : il nous encourage à philosopher. Asa Willard explique : « La plus grande préoccupation du Dr Still était de nous faire penser ostéopathiquement 41 . De raisonner ostéopathiquement. » 42 … Nous retrouvons là la dédicace du livre sur les textes de Sutherland43. Nous espérons que cet article encouragera ses lecteurs à penser ostéopathiquement… … à la pratique Ces réflexions sur la Vie et la santé doivent trouver leur application pour soigner les patients, à l’image de ce commentaire de F. Hématy : « L’originalité de la démarche de Still sera de ‘’faire quelque chose’’ de ses connaissances en anatomie, de les rendre thérapeutiquement opératoires »44. Comme en témoigne Booth, Andrew Taylor Still nous invite à sentir la Vie, le vivant chez le patient : « L’horloger utilise beaucoup instruments pour faire son travail. Aucun de Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 6 sur 14 ces instruments n’a la sensation, la vie. Ce sont des instruments sans pouvoir en eux-mêmes. L’ostéopathe n’utilise en général que ses mains. Elles ont la sensation 45 , la vie. Elles sont entraînées à détecter instantanément tout ce qui va mal, et elles sont si compétentes dans le mouvement qu’elles peuvent manipuler les parties les plus délicates et les plus sensibles avec peu voire pas de douleur, et sans danger. »46 Rollin E. Becker poursuit : « La physiologie corporelle vivante du patient nous présente de nombreuses facettes de la connaissance et de la compréhension à apprendre. Pour parvenir à une correction vers la santé, de nombreuses compétences vivantes de diagnostic et de traitement peuvent être utilisées, conjointement au développement d’une coordination perceptive du médecin vivant travaillant avec un patient vivant. L’accent mis sur l’adjectif vivant est intentionnel. La découverte du Dr Still englobe sa prise de conscience que le corps humain est une machine mue par une force invisible appelée la Vie. C’est ‘’l’état vivant’’ du corps humain qui lui permet de répondre aux tests »47. Dans L’âme de l’ostéopathie, Zachary Comeaux met à notre disposition un document présentant une tentative d’application de la réflexion sur la Vie à la pratique ostéopathique : « ‘’L’une des plus grandes questions - sinon la plus grande - qui depuis toujours se présente à l’esprit du philosophe est celle-ci : qu’est-ce que la Vie ?’’ […] Mais peu d’élèves de Still semblent avoir perçu cet aspect de l’ostéopathie, ou être parvenus à trouver une direction pratique dans laquelle poursuivre et appliquer ces concepts additionnels. […] Herbert Hoffman relève le défi et son ouvrage est la première tentative connue pour étendre le domaine de l’ostéopathie exprimée par Still dans cette direction »48. Dialogue A. T. Still est constamment en train de se questionner, à l’image de la description qu’en fait G. W. Riley expliquant qu’il s’est développé dans l’esprit de Still l’« éternel point d’interrogation et la perpétuelle question ‘’pourquoi ?’’, qui s’est avérée être la caractéristique majeure qui le guidera tout au long de sa vie »49. A notre tour, Still nous invite à adopter une attitude questionnante envers la Vie, la Nature et l’Homme : Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 7 sur 14 Zachary Comeaux explique qu’il « encourage l’ostéopathe à être un philosophe, ‘’un chercheur de vérité’’, et même lorsqu’il invite ses élèves à être des ingénieurs et des mécaniciens, il leur suggère d’élargir leur vision du monde »50. Aussi loin que vont nos réflexions, elles doivent être ancrées dans la pratique quotidienne 51 . Still précise dans Philosophie de l’ostéopathie : « En livrant ces quelques pensées sur notre conception de la vie, nous espérons que l’ostéopathe s’emparera de la question pour pousser plus avant vers la grande source de connaissance, et appliquer ce qui en résultera au soulagement et au confort de l’affligé venant le consulter pour conseil et avis »52. La vie s’exprime. A nous de l’écouter, de la comprendre, et de dialoguer avec elle au bénéfice des patients. Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 8 sur 14 1 H. H. Fryette Principes de la Technique ostéopathique, édition FrisonRoche, 1983, page 12 2 A ce sujet Guy Dudley Hulett, élève direct de Still et professeur des Principes et Pratique de l’ostéopathie à l’American School of Osteopathy, explique dans Manuel des principes de l’ostéopathie : « la fonction est auto-régulatrice, et la structure presque autant, et […] le travail de l’ostéopathe est de s’occuper de la structure, pas de la fonction, et de ne s’occuper de la structure que dans la mesure où elle se trouve dans une condition anormale ». Il ajoute : « la structure n’est auto-ajustable que passivement et par conséquent, demeurera probablement dans sa condition anormale jusqu’à ce qu’une force externe lui soit appliquée » : c’est à cet endroit exact, à ce moment exact, que l’ostéopathe intervient par un point d’appui, quel qu’il soit. G. D. Hulett, Manuel de principes ostéopathiques, édition Sully, 2011, pages 14, 170 et 189. Ce passage pose la question suivante : si l’ostéopathe intervient sur la structure (et indirectement sur la fonction), quid des techniques stimulantes et inhibitrices ? (cf. A. T. Still, Articles Inhibition ; Treatments et Inhibit : inhibition, Early osteopathy in the words of A. T. STILL, édition The Thomas Jefferson University Press, 1991, pages 257, 266 et 305 ; cf. A. T. Still, Philosophie et principes mécaniques de l’ostéopathie, édition Frison-Roche, 2001, notamment pages 81 et 121) 3 Nous retrouvons ici la fameuse citation (qui n’en n’est pas vraiment une) d’A. T. Still sur la pratique ostéopathique : Trouvez la dysfonction, corrigez-la, et laissez la nature faire le reste. Pour plus d’information sur l’origine possible de cette phrase, consultez cet article de l’ostéopathe H. H. Gravett disponible sur ce site ; un passage de cet article s’en rapproche : « Il est important que vous la trouviez, et il est tout aussi important de savoir quand vous l’avez corrigée, et de la laisser tranquille ; la nature fera le reste. », H. H. Gravett, Echoes from Dr. Still's Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, page 49, citation n°23, traduction libre. A ce sujet, voir également l’article de A. D. Becker, Considerations in Osteopathic Treatment, The Journal of the American Osteopathic Association, Volume 3, n°3, novembre 1933, pages 112 et 113 4 A ce sujet, Still explique son point de vue sur l’intervention de l’ostéopathe : « Demandez au Docteur une aide de seulement 10 % », A. Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 9 sur 14 T. Still, citation dans la Lettre du Dr H. H. Gravett au Dr Northup, The osteopathic manipulative therapeutic and clinical research association affiliated with the American Osteopathic Association, juin 1941, volume 4, édité par, page 68, traduction libre 5 Dr H. H. Gravett, Lettre du Dr H. H. Gravett au Dr Northup, The osteopathic manipulative therapeutic and clinical research association affiliated with the American Osteopathic Association, juin 1941, page 67, traduction libre 6 « Le premier devoir du médecin ostéopathe est de déterminer la présence de la structure anatomique anormale et de normaliser les rapports anatomiques anormaux qui en découlent. La capacité de guérison est inhérente au tissu. L’application pratique des principes ostéopathiques consiste à rendre disponibles pour le patient toutes ses propres ressources vitales. », A. D. Becker, Considerations in Osteopathic Treatment, The Journal of the American Osteopathic Association, Volume 3, n°3, novembre 1933, page 114, traduction libre 7 A l’image de la flamme d’une bougie qui jusqu’au bout va tout faire pour persister, la Vie va tout faire pour vivre. Le vivant tend vers la Vie qui l’anime, et notre objectif en ostéopathie semble être de l’aider dans cette dynamique. Still avait perçu cette « tendance vers la normale » du vivant. A. D. Becker, Considerations in Osteopathic Treatment, The Journal of the American Osteopathic Association, Volume 3, n°3, novembre 1933, page 111, traduction libre 8 Le Dr Still « disait que toute physiologie corporelle comporte en son sein un médecin qui permet à la fonction physiologique d’œuvrer vers l’autocorrection », R. E. Becker, La vie en mouvement, édition Sully, 2012, page 196 ; Still a confiance dans « l’aptitude de la nature à réparer n’importe quelle partie du mécanisme de vie » (A. T. Still, Andrew Taylor Still, le fondateur de l’ostéopathie, Edition Sully, 2001, page 134) et indique que c’est la première étape pour pratiquer l’ostéopathie, la seconde étape consistant à « faire évoluer cette confiance vers une compréhension intelligente », H.H. Gravett, Echoes from Dr. Still's Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, page 48, citations n°1 et 2, traduction libre 9 A. T. Still, Philosophie de l’ostéopathie, édition Sully, 2007, page 258 10 G. W. Riley, Dr. A. T. Still, Museum of Osteopathic Medicine, Kirksville, Missouri, 1938, page 2, traduction libre. G. W. Riley était un Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 10 sur 14 ostéopathe de la promotion de 1904 de l’American School of Osteopathy, et il fut président de l’American Osteopathic Association en 1917 et 1918 11 H. C. Purdom, Andrew Taylor Still, 1936, Museum of Osteopathic Medicine, Kirksville, Missouri, page 2, traduction libre 12 Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur Andrew Taylor Still. En bien ou en mal, à tort ou à raison, et avant même les débuts de l’ostéopathie. Au-delà de tout partisanisme, observons les faits : ce médecin de l’Ouest américain, déçu par la médecine de son époque, a créé une approche thérapeutique pratiquée depuis 138 ans par des dizaines de milliers de thérapeutes dans le monde, au bénéfice de centaines de milliers de patients… Sans compter les nombreuses approches thérapeutiques qui en sont issues 13 F. Hématy, Le T.O.G., Du Traitement Ostéopathique Général à l’Ajustement du Corps, édition Sully, 2004, page 34 14 H. C. Purdom, Andrew Taylor Still, 1936, Museum of Osteopathic Medicine, Kirksville, Missouri, page 1, traduction libre 15 « Chaque praticien devrait utiliser son jugement personnel et choisir sa propre méthode pour ajuster tous les os du corps. Le problème n'est pas d'imiter ce que font avec succès quelques praticiens, mais de ramener un os de l'anormal au normal », A. T. Still, Ostéopathie, Recherche et Pratique, édition Sully, 2009, page 44 16 Ecoutons les premiers ostéopathes : « comme feu A. D. Becker nous l’a indiqué il y a quelques années en parlant de cette thérapie, ‘’L’Ostéopathie est limitée, sans doute, mais je m’interroge sérieusement sur le fait qu’il existe quelqu’un qui puisse définir ces limites.’’ Et comme le Professeur M. A. Lane, éminent pathologiste et chercheur, l’a exprimé : ‘’À moins que le dernier mot n’ait été dit sur la science ostéopathique, et que la dernière expérience possible n’ait été réalisée dans la recherche ostéopathique, les limites de la véritable manipulation ostéopathique ne seront pas trouvées.’’ Le Dr Still disait souvent que ses plus grandes limites résidaient dans les limites du praticien ostéopathe lui-même. » Ce passage interroge chaque ostéopathe : jusqu’où ai-je été dans ma pratique de l’ostéopathie ? A. Willard, The Old Doctor, Academy of Applied Osteopathy, Year Book, 1954, page 26, traduction libre. Elle faisait partie des premières générations d’ostéopathes formés à Kirksville ; et M. T. Mayes ajoute : « Le Dr Still n’a jamais cessé Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 11 sur 14 d’affirmer : « Ce n’est pas l’Ostéopathie qui échoue. C’est l’ostéopathe. », Lettre au Dr Northup, The osteopathic manipulative therapeutic and clinical research association affiliated with the American Osteopathic Association, juin 1941, volume 4, édité par, page 75, traduction libre 17 A. T. Still, Ostéopathie, Recherche et Pratique, édition Sully, 2012, page 16 18 Et des écrits de Still… 19 H. H. Gravett, Echoes from Dr. Still's Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, page 49, traduction libre 20 « creusez et approfondissez ces notions par vous-même, ou vous ne la comprendrez pas du tout », H. H. Gravett citant en partie Still, The Gravett papers, Academy of Applied Osteopathy, Year Book, 1954, page 36, traduction libre. Gravett ajoute (page 39 du même document) : « Si quelqu’un lui demandait comment faire un ajustement ou traiter un patient, sa réponse serait ‘’ Votre [connaissance de l’] Anatomie et votre Physiologie vous le dira, et à moins que vous ne l’appreniez de cette source, vous n’irez pas loin en ostéopathie ’’ » 21 H. H. Gravett, Echoes from Dr. Still's Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, page 48, traduction libre 22 Still dit à ce sujet : « Mais n’essayez pas d’ajuster les structures osseuses en imitant la manière de faire de vos collègues. Elles s’assemblent comme un puzzle, et vous, vous seul, devez résoudre l’énigme. » », H. H. Gravett, Echoes from Dr. Still's Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, page 49, citation n°26, traduction libre 23 « L’étude du traitement approprié est un travail sans fin. C’est un problème différent à chaque nouveau cas, et un problème différent pour chaque cas à chaque fois qu’un traitement est prodigué. Il est dépendant des compétences, de la connaissance et du jugement du médecin. », A. D. Becker, Considerations in Osteopathic Treatment, The Journal of the American Osteopathic Association, Volume 3, n°3, novembre 1933, page 111, traduction libre 24 « Un traitement ostéopathique n’est pas une série de mouvements manuels. Ce n’est même pas une démonstration de la dextérité manuelle Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 12 sur 14 de la part du médecin. Ce n’est pas une application standardisée de manipulations adroites, et elle n’est de toute façon pas sujette à la standardisation. Dans un traitement ostéopathique il n’est pas question de bouger des articulations jusqu’à ce qu’elles ‘’craquent’’. Il ne consiste pas à réaliser 10 ou 20 ou 30 minutes de manipulations stéréotypées. Il n’y a pas de routine dans un traitement ostéopathique. » Dans ce cas, quid des routines de tests et de traitements ? A. D. Becker, Considerations in Osteopathic Treatment, The Journal of the American Osteopathic Association, Volume 3, n°3, novembre 1933, page 111, traduction libre 25 H. H. Gravett, The Gravett papers, Academy of Applied Osteopathy, Year Book, 1954, page 46, traduction libre 26 A. Abehsera, Traité de médecine ostéopathique, Tome 1, Histoire et principes de l’Ostéopathie à ses débuts, édition Maloine, 1986, avantpropos 27 « il n’y avait pas de montrez-moi-comment-le-faire avec le Dr Still », H. H. Gravett, The Gravett papers, Academy of Applied Osteopathy, Year Book, 1954, page 40, traduction libre 28 Carol Trowbridge, Naissance de l’ostéopathie, édition Sully, 1999, pages 228-229 29 A. T. Still, What a student must be, Early osteopathy in the words of A. T. STILL, édition The Thomas Jefferson University Press, 1991, page 31, traduction libre 30 Rappelons d’ailleurs qu’à l’origine des questionnements, philosophie et science ne faisaient qu’un… A ce sujet, se référer au livre Introduction à la pensée complexe, E. Morin, édition du Seuil, 2005, page 18 31 « Ah, combien de fois avons-nous entendu le Dr Still dire : ‘’J’ai juste tracé les grandes lignes de l’Ostéopathie, vous, les garçons et les filles, devrez aller de l’avant et compléter le reste’’ », G. W. Riley, Dr. A.T. Still, Museum of Osteopathic Medicine, Kirksville, Missouri, 1938, page 9, traduction libre 32 A. T. Still, An appeal from Dr Andrew Taylor Still to thinking osteopaths, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, page 14, traduction libre. Concernant les lois de la Nature, R. E. Trulhar nous dit : « Une loi naturelle est toujours omnisciente, […] omniprésente, […] [et] omnipotente ». Il propose une autre définition des initiales « DO » en se Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 13 sur 14 référant à la vocation de l’ostéopathe : « Démontrant l’Omniscience – Démontrant l’Omniprésence – Démontrant l’Omnipotence. Voilà la vraie signification de D.O. telle qu’elle a été montrée et enseignée par notre bien-aimé fondateur le Dr Andrew Taylor Still », R. E. Truhlar, citations de Doctor A. T. Still in the living, His concepts and principles health and disease, auto-édition, Cleveland, Ohio, année inconnue, page 8, traduction libre 33 « Mon objectif dans ce travail [dans la préface du livre Philosophie de l’ostéopathie] est d’enseigner les principes tels que je les comprends et non pas des règles », A. T. Still, Philosophie de l’ostéopathie, édition Sully, année 2007, page 32 34 A. T. Still, Philosophie de l’ostéopathie, édition Sully, année 2007, page 33. Il considère ce livre comme une introduction à la philosophie ostéopathique 35 « L’étonnement : voilà une affection qui est tout à fait d’un philosophe. En effet, la philosophie n’a pas d’autre origine », Platon, citation dans Tous philosophes, les grandes idées tout simplement, édition Prisma, 2011, page 12 ; de son côté, son élève Aristote ajoute : « C’est, en effet, l’étonnement qui poussa, comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques », extrait de Métaphysiques, cité par C. Verselle, dans La philo est un jeu, édition Librio, 2008, pages 20-21 36 « Philosopher, c’est s’interroger sur la nature intime des choses », C. Verselle, La philo est un jeu, édition Librio, 2008, page 22 37 « En philosophie, le point fixe dont on a besoin, c’est la raison ou, comme le disait Descartes, ‘’le bon sens’’ », C. Verselle, La philo est un jeu, édition Librio, 2008, page 20 38 « Mon objectif est de faire de l’ostéopathe un philosophe et de l’établir sur le roc de la raison », A. T. Still, Ostéopathie, Recherche et Pratique, édition Sully, 2009, page 44 39 « Etre philosophe suppose de savoir faire preuve d’esprit critique, y compris en l’exerçant sur ses certitudes premières », La philo est un jeu, édition Librio, 2008, page 23 ; cela implique d’abandonner parfois nos certitudes, si rassurantes soient-elles… 40 A. T. Still, Philosophie et principes mécaniques de l’ostéopathie, édition Frison-Roche, 2001, page XV Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013 Page 14 sur 14 41 « Un soin manuel n’est pas un soin ostéopathique à moins que les mains qui officient ne soient guidées par la compréhension et le raisonnement ostéopathiques. », citation du Dr B. Laycock, ostéopathe, dans : H. H. Gravett, Echoes from Dr. Still's Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, page 50, traduction libre 42 A. Willard, The application of the principles of Osteopathy, Papers from the section of manipulative therapeutics of the american osteopathic association, volume 3, 1940, page 16, traduction libre 43 « Dédié à ceux qui pensent ostéopathie », W. G. Sutherland, Textes fondateurs de l’ostéopathie dans le champ crânien, édition Sully, 2002, page 23 44 F. Hématy, Le T.O.G., Du Traitement Ostéopathique Général à l’Ajustement du Corps, édition Sully, 2004, page 33 45 Becker explique que « nous faisons appel à l’ensemble de notre champ sensoriel vivant. […] Ecoutez à travers vos mains, et non dans vos mains. Le patient manifeste, et le praticien écoute activement », R. E. Becker, La vie en mouvement, édition Sully, 2012, page 204 46 E.R. Booth, History of osteopathy and Twentieth-Century Medical Practice, Cincinnati Press of Jenning and Graham, 1905, page 416, traduction libre 47 R. E. Becker, La vie en mouvement, édition Sully, 2012, pages 102103 48 Z. Comeaux, L’âme de l’ostéopathie, édition Frison-Roche, 2012, page 91 49 G. W. Riley, Dr. A. T. Still, Museum of Osteopathic Medicine, Kirksville, Missouri, 1938, pages 2-3, traduction libre 50 Z. Comeaux, L’âme de l’ostéopathie, édition Frison-Roche, 2012, pages 90-91 51 « nous ne pouvons pas mettre l’accent sur une partie de l’ostéopathie au détriment d’une autre sans détruire l’ensemble. » : H. H. Gravett fait ici référence au fait que les deux aspects – pratique et théorique - de l’ostéopathie doivent être enseignés ; dans : H. H. Gravett, Echoes from Dr. Still's Lectures to the Class of Ninety Six, Academy Of Applied Osteopathy, Year Book, 1948, page 51, traduction libre 52 A. T. Still, Philosophie de l’ostéopathie, édition Sully, 2003, page 168 Emmanuel Piquemal – Au coeur de l’ostéopathie – Janvier 2013