C.E.S.A.M.E V.1.2 | Disponible en téléchargement

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Introduction
Qu’est-ce que provoquent inconsciemment ou consciemment les
industries cinématographiques au sein de la psyché humaine et de sa
subjectivité ?
Comment se conceptualise, s’interprète et se visualise les choses de la
vie, par exemple les valeurs humaines et les valeurs politiques, suite à la
mémorisation d’un panel diversifié de films qu’on expose au publique et
qui se superposent les uns après les autres en notre âme ?
Le monde moderne ne peut que très rarement se détacher de la sphère
industrielle de la cinématographie. En effet, sa fonction a pris, avec la
fonction médiatique une place prépondérante dans la formation collective
de la subjectivité humaine.
Sans le cinéma, l’échange et le partage social n’abordent pas les
dimensions multiples de la vie humaine avec la même couleur ou la
même texture.
C’est difficile de l’admettre, mais pourtant, malgré la généralisation
de ce rituel culturel, la particularité d’un film, comme pour les médias
et nombre de divertissements populaires, c’est que son spectateur n’a
aucune prise sur ce qu’il observe.
Le cinéma réclame bien à ceux qui l’écoutent, ce dont il fait inconsciemment
la promotion, être son spectateur passif. Il fait implicitement la promotion
de notre incapacité totale à pouvoir interagir avec son élite virtuose sensée
elle, être la seule à pouvoir divertir notre quotidien ennuis.
Ce sens implicite, il reste d’ailleurs très important lorsque l’on témoigne
de la ritualisation de l’acte de visualiser un film. Car la répétition de
cet acte nous devient peu à peu quasi-automatique et en conséquence
plus que familier. Il devient alors pour notre conduite quotidienne un
influent maître pour nos rapports dociles au monde et au système qui
nous possède.
L’industrie du cinéma glorifie, prône et nous met face à notre impuissance
de ne pouvoir interagir dans une société trop monstrueuse pour notre seul
petitesse d’individu. Le cinéma, malgré son insulte silencieuse, nous reste
un divertissement principal au quotidien. Sans la prothèse de cet espace
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et sans la mise en place de ce rôle passif, nous restons généralement dans
le règne d’un ennuis plus dur à assumer que celui de ne pas pouvoir être.
Quel paradoxe de ne pouvoir être qu’à travers ce qui ne nous permet que
le rôle impuissant de spectateur passif...
C’est dans l’impuissance du spectateur que se manifeste la toute
puissance du cinéma. Ce qu’il dicte à la masse citoyenne, c’est ce qu’elle
doit et peut voir des choses qui l’environnent aujourd’hui. Comme
toute forme d’industries, c’est aussi le professionnalisme et la virtuosité
productrice qui fait que sa vision s’impose à la maladresse de l’individu
« quelconque ». C’est donc par cela que le cinéma acquiert sa légitimité
de pouvoir nous dire et nous imposer sa façon d’aborder une thématique,
un récit. En effet, le spectateur ne peut en général pas mieux raconter
ce qui lui a été raconté. La vision du producteur et du réalisateur restera
donc la meilleur façon de voir un sujet, quel qu’il soit.
En effet, c’est ce qui est explicitement murmuré par la sphère
cinématographique, l’on ne peut pas avoir le droit de critiquer ou de
dire aussi bien que l’auteur qui nous narre les choses qu’il aborde.
Contrairement à celui-ci, nous restons sans capital, sans capital technique,
ou encore sans un réseau qui nous ouvrirait les portes des salles, des
projecteurs et des écrans pour que l’on puisse déclarer au monde citoyen
ce que l’on souhaite. Le cinéma nous dit donc très souvent que notre
point de vue n’intéresse pas et que le sien reste l’obligatoire point de vue
à subir ou à aimer et à soutenir.
Le cas est le même pour la sphère médiatique comme il l’a été dit
précédemment mais aussi comme toute forme de spectacle et de
divertissement où le spectateur n’a que l’unique fonction de récepteur.
Seul les jeux de sociétés, l’interactivité des ordinateurs, des consoles
de jeux vidéos, d’internet et des télécommunications numériques
permettent un potentiel interactif qui impose tout de même à son usager
un pourcentage de liberté très souvent minime (nous ne choisissons pas
les règles d’un logiciel, le fonctionnement particulier d’un téléphone ou
d’un jeux vidéo...).
Ce qui reste important dans cette introduction de l’analyse subversive de
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certains films du monde de la cinématographie, c’est de contextualiser
le lecteur et de lui montrer la finalité des analyses qui suivront à cette
introduction. Ce petit essai souhaite montrer au lecteur, à travers une
analyse subversive, comment un spectateur peut interagir avec un film
qu’on lui impose, afin d’y être davantage actif. Quel rôle actif et politique
ou encore même existentiel un film peut nous autoriser à son insu ? Quelle
est sa charge signifiante qui nous concerne intimement et politiquement ?
Que pourrait elle nous ouvrir comme portes perceptives, poétiques qui
nous donnerait la soif et l’aspiration future d’un véritable passage à l’acte
dans la société qui nous environne et face à laquelle nous restons bloqués.
C’est aussi à travers le paradigme de ma cryptographie virtualiste des
rêves et du capitalisme, élaborée dans un petit essai, que je souhaite
aborder certains films de l’industrie du cinéma de masse. L’efficacité
de cette méthode analytique n’est pas négligeable, elle dévoile d’autres
facettes sur ce qui est vue, notamment les facettes inconsciente et
oniriques des sujets qu’elle traite.
Cette sélection de films sera donc sujette et soumise à une analyse
cryptographique qui cherchera à extraire des narrations abordées toute
leur portée existentielle, philosophique et politique.
Extraire toute la portée historique d’un film ça n’est pas un exercice style,
c’est montrer ce qui peut être inconsciemment véhiculé à notre inconscient
collectif et à notre façon consciente ou inconsciente d’interpréter ce qui
nous concerne. C’est savoir ce qui d’un film peut nous conditionner
sans que nous nous en rendions forcément compte, savoir ce qui peut
contraindre notre façon d’envisager notre vie avec celle des autres, oui
notre façon de voir, de savoir et d’agir. C’est l’influence de sa portée sur
le caractère politique de notre époque, qui régit même peut être notre
intention et nos projets d’influence sur l’avenir, notre avenir et donc celle
de la structure économique, sociale et politique qui englobe nos vies.
Source :
Le Papalagui - Les propos de Touiavii, chef de la tribu de Tiavéa, dans les mers du Sud
Recueillis par Erich Scheurmann - Poche
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Chucky
- La poupée de sang Date de sortie :16 janvier 1991 (1h 21min)
De John Lafia
Avec Alex Vincent, Jenny Agutter, Gerrit Graham plus
Genre : Epouvante-horreur
Nationalité : Américain
Chucky est un film d’épouvante de type fantastique qui a fasciné nombre
de spectateurs à travers l’intensité de son récit de type paranormal.
Il s’imprègne tout le long de la narration, de peur, de surréalisme, de
fantastique, de mort, de sang et d’horreur.
La thématique de cette histoire - dont nous allons essayer d’en retirer
le concept philosophique et politique essentiel - est avant tout celui-ci :
Une simple famille américaine et ses très jeunes enfants, assez naïfs
pour se croire dans une société plutôt en paix, prend possession d’une
poupée produite à la chaîne et mise en vente par les grandes entreprises
industrielles de la société de consommation. Une de ces poupées
fabriquées en série et mises en valeur continuellement par les publicités,
est damnée par la malédiction paranormale et surnaturelle de la possession.
En effet, un esprit humain mort et très mauvais, qui fut lors de sa vie un
grand criminel, hante le corps d’une de ces poupées mises en vente par
les grands commerces. Ce sera bien celle-ci qui sera achetée par la simple
famille américaine.
Les phénomènes paranormaux de la poupée possédée par l’esprit criminel
entachera le quotidien de cette famille en paix, après la découverte de
l’inexplicable possession de cette même poupée. C’est dans leur crainte
de ce phénomène spectral qui les expose au danger de la mort violente
que l’histoire de ce film développe ses intrigues et son récit global.
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De l’indétectable pathologie au quotidien d’une société
L’ensemble des grands commerces qui mettent en vente ce genre
de produits alléchants pour le consommateur (dans ce cas ci la
poupée), sont en général malgré l’angélisme apparent du bien
vendu, loin d’être cette image bienveillante à laquelle ils prétendent.
En effet, ce genre de grandes firmes, participent très souvent indirectement
ou même très souvent très directement, à des crimes de masse occultes
et non identifiables par l’ensemble des couches populaires son opinion
générale (financement de partis politiques fascistes dans multiples pays,
financement de coups d’états, asservissement des mineurs à la contraintes
ouvriériste dans les pays pauvres, opportunisme international de ses
commerces dans les pays pauvres et misérables...).
Nous pourrions dire alors que les produits vendus sont de façon imagés
possédés par la criminalité occulte de ceux qui la commercialise. Car ce
qui peut alors paraître comme un « ange » dans les masques commerciaux,
ont en fin de compte des finalités politiques proches de la caractéristique
diabolique. Ce que l’on pourrait définir comme le paradoxal « gentil petit
diable ».
En effet, qu’est-ce-qu’une structure qui prétend devant son peuple ou son
publique à la bonté et qui ne pratique en fin de compte à son insu, après
la fermeture des rideaux de scène, que des crimes de guerre ?
C’est là bien tout le paradoxe des firmes commerciales au service de sa
production et de sa propagande, de ses berceuses et de ses orchestres aux
mirages publiques.
Le fait que dans ce récit une seule famille tombe sur une seule poupée
possédée, c’est bien là la parabole suggérée d’un fait concret : il n’y a que
très peu de personnes qui consomment ce genre de biens qui se rendent
comptent de l’ampleur du crime commercial effectué par ces firmes, ni
de la gravité de ce que cela peut avoir sur le monde par la causalité des
conséquences de ses actes, occultés par l’inconscient dessein des médias
dominants qui laissent en secret nombre d’actes commerciaux exécrables.
Reste à savoir que le symbole et le concept vierge de la poupée, il reste un
concept dénué de crime. C’est bien le contexte commercial et historique
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de l’intention de ses producteurs qui la rendent criminelle. La prise de
conscience, elle, reste l’exception de quelques rares familles américaines
qui de stupeur se rendent compte des souillures criminelle exprimées
à travers le produit vendu et du faiseur d’inégalités et d’injustices : le
milliardaire et son capital producteur qui engendre le tendre mirage
d’une fausse innocence, celle de la poupée produite restant finalement de
nature démoniaque et possédée d’horreurs.
Le récit de cette poupée angélique en fin de compte absolument démoniaque,
c’est le récit paradigmatique de la presque totalité des commerces
industriels de taille titanesques, qui troquent l’aisance de leur monopole
à la dictature occulte d’une criminalité commerciale très peut mise en
lumière par l’ensemble des forces médiatiques contemporaines. Ce sens
occulté par les médias dominants persiste dans sa peur de prendre position
sur l’ambiguïté que pose la polarité du rôle économique de ces firmes :
Entre rendre service aux consommateurs et leur prétendre une image
paradisiaque et pacifique à travers leur publicités mensongères, et
pratiquer lors du même processus de production une stratégie commerciale
guerrière et barbare, prête à sacrifier les droits d’un ensemble humains à
travers un amas de d’obligations salariales oppressantes.
Où se place alors la véritable identité de ce monopole commercial ? Car
le fait qu’il fasse travailler sa main d’oeuvre dans des pays misérables,
est-ce à l’heure du règne néo-libéral, un aimable service rendu à la misère
des pays tiers-mondiste ? ou un opportunisme commercial patent et
conquérant en guerre pour les ventes et l’enrichissement ?
Une dernière chose reste à préciser. Dans le récit de ce film, la poupée
possédée souhaite changer de corps et prendre possession de l’enfant qui
a hérité de cette même poupée par le biais d’un rituel magique.
On voit bien là, dans cette parabole, que cautionner et aimer une poupée
produite par un système malsain, c’est être indirectement ou presque de
façon directe possédé par celui-ci et devenir un de ses éléments.
Un objet qui est adoré rentre en rapport affectif avec celui qui le possède.
Qui le possède d’ailleurs plus ou moins fortement selon le rapport que
l’on entretien avec lui. Rentrer dans un rapport de familiarité avec un
9
bien, c’est alors aussi cautionner ses producteurs, car l’existence de ce
produit dépend de son producteur d’origine. Cautionner ce commerce,
c’est cautionner également sa politique économique et tout ce qui
l’accompagne.
Nous voyons donc que certains films d’épouvante, sont inconsciemment
faits pour nous montrer l’envers de certains décors qui nous paraissent
paradisiaque, calme et serein, alors qu’ils voilent en fait des mondes
occultés de nos vues généralement trop désinformées pour en connaître
son épouvantable nature.
Enfin, mettre en scène une poupée comme sujet principal d’épouvante, c’est
rétablir sa part d’étrangeté et d’inconnu. Ce qui prétendait à l’innocence
dans l’hypnose de son esthétique, reste comme tous facteurs inconnus
une source d’émerveillement, mais aussi d’anxiété et d’épouvante. C’est
d’ailleurs cette part d’étrangeté qui règne en chaque chose qui active
notre réflexivité, notre intelligence et ses méditations contemplatives,
nous permettant ainsi l’attente aux aguets et l’accueil potentiel de
la venue d’un imprévu très probable à nos habitudes somnolentes.
La facette d’épouvante du concept de poupée, c’est aussi l’envers
dangereux de ses prétendues fonctions qui gardent une caractéristique
hypnotique tendre qui berce, et où un dogme de société y cautionne par
la même occasion son développement d’une aisance bien trop légitime.
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Terminator 1 et 2
Terminator :
Date de sortie 24 avril 1985 (1h 48min)
De James Cameron
Avec Arnold Schwarzenegger, Michael Biehn, Linda Hamilton plus
Genres Science fiction, Thriller
Nationalité Américain
Terminator
2 :
Date de sortie 16 octobre 1991 (2h 15min)
De James Cameron
Avec Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton, Edward Furlong plus
Genres Science fiction, Thriller, Action
Nationalités Américain, Français
1- Terminator 1
Ces deux films sont l’expression cinématographique moderne de l’histoire
messianique des Evangiles.
En effet, une femme Sarah Connor (que l’on pourrait rallier à la Vierge
Marie), est menacée de mort, par une arme à tuer venue du futur. Par
le biais d’une machine à remonter dans le temps, le Terminator est en
chasse, son objectif unique : éliminer Sarah Connor. Cette femme doit
mettre au monde un enfant qui sera le futur grand homme de la résistance
des hommes contre l’impérialisme des machines qui gouvernent les
hommes suite à leur révolte contre leur propre géniteur.
C’est un homme venu aussi du futur et envoyé dans le passé par la
résistance en même temps que le Terminator qui aura pour mission de la
protéger.
Le futur, le voyage dans le temps et le prophétique
Dans ce film de science-fiction, le voyage dans le temps est la
rationalisation de la nature mystérieuse de ce que peut être une prophétie,
mais aussi de sa fonction politique, messianique et guerrière, puisque
s’opposant à d’autres politiques.
Dans les Evangiles, un empereur cherche à empêcher la venue du Christ
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en faisant tuer un ensemble de nouveaux nés dans la région où est
susceptible de naître l’ennemi de son règne.
Ce sont alors des anges qui empêchent la mort de la Vierge Marie qui doit
mettre au monde le futur sauveur du peuple élut.
Le pouvoir et le règne des machines
Les machines sont une belle image de la transfiguration d’un empire
et de celui qui le gouverne. Car le règne d’un empire a une fonction
profondément tyrannique et garde une nature basée sur ce qui dénature
l’identité humaine.
Nous pouvons considérer qu’un pouvoir trop grand comme celui d’un
gouvernant règne d’une façon inhumaine et étrangère au reste des
hommes.
Le Terminator et la force armée
Il est le synonyme de la presque incontrôlable force armée d’un empire.
Il est presque impossible à un simple groupe humain de faire face
à l’oppression d’une force armée. Elle ne peut donc alors que subir
implacablement la violence et l’oppression de l’élite de guerre d’un
empereur.
Le Terminator n’existe pas vraiment, c’est une machine avec qui le
dialogue reste impossible, il est programmé pour accomplir ce qui lui
a été ordonné. C’est ce que l’on peut également affirmer des forces
militaires qui appliquent un commandement hiérarchique.
La providence de la protection
Un homme de la future résistance qui vient dans le passé et
qui souhaite empêcher le meurtre de la femme providentielle,
c’est l’inévitable destinée de la providence qui sauve la destinée
inévitable de la providence. C’est ce qui sera encore plus appuyé
par le fait que le nouveau-né sera engendré par l’accouplement du
protecteur venu du futur avec la femme génitrice en danger de mort.
L’inévitable providence qui sauve, se sauve elle-même par tout ce qui la
contient et ce qu’elle contient.
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Le fantasme du Christianisme
C’est le fantasme du Christianisme qui se développe à travers ce récit
de science fiction. Le paradigme de la venue inévitable du sauveur
des juifs sera mis en propagande par Hollywood à travers un récit de
violence qui base son succès esthétique par l’intrigue de son suspens et
par l’investissement économique massif pour l’ensemble de ses effets
spéciaux spectaculaires.
Toute l’intensité émotionnelle que provoque ce film est au service d’un
Evangélisme masqué par le biais du remplacement des époques et par la
nominations différente de chaque rôles abordés.
2 - Terminator 2
Le Terminator 2 est plus complexe il désigne le progrès des machines
(empires) mais aussi le progrès de la résistance (qui a elle maintenant
un Terminator). Ce film est aussi l’expression implicite du repentir du
premier Terminator : celui qui voulait tuer la femme génitrice protège
maintenant l’enfant à présent né et adhère à la finalité politique de la
résistance.
Les empires qui désiraient auparavant tuer le sauveur du peuple juif
veulent maintenant le protéger et en être les partisans. Mais de nouveaux
ennemis plus sophistiqués sont à présent ici, elles s’expriment à travers le
progrès de l’empire des machines qui a conçut une nouvelle arme à tuer :
le T1000, une machine à tuer bien plus sophistiqué et bien plus forte que
le premier Terminator.
Bien que les rôles se confondent avec le temps et deviennent plus
ambiguës l’histoire du messianisme résistant face au monde impérial des
machines garde le même schéma (c’est ici la christianisation des empires
qui s’opposaient au messie qui est imagé avec peine).
L’intrigue restera le récit d’une chasse à l’homme et celui d’un combat
entre le protecteur de l’innocence et entre son criminel, celui-ci étant
dans ce cas le progrès de l’empire des machines et l’ancienneté de leur
progrès maintenant partisane du monde qui leur résiste et qui leur tiens
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tête.
Dans les deux films on constate une autre problématique : celle de la
polarité entre le passé humain et de son futur qui se retourne contre son
origine, son histoire. C’est bien la métaphore du problème du conflit
générationnel, de la mutation de l’humanité dans l’histoire et de son
devenir qui se pose.
Ainsi, c’est une question d’identité liée au processus temporel qui se pose
également dans les deux récits. Le passé garde tout de même plus de
raison que son futur, à condition qu’il rentre en dialectique constante
entre ses trois dimensions : passé/présent/futur. C’est donc l’esprit de
l’idéologie conservatrice qui est défendue dans ces deux films.
Le rôle de la religion chrétienne n’est avec le temps plus la même
qu’autrefois tout en gardant étonnamment un rôle très analogue. Il en est
de même pour les empires qui peuvent même devenir celui des machines
produites par l’humanité elle-même.
Que sera l’éternelle guerre du Bien et du Mal le jour où l’actualité des
empires humains seront caducs ? L’éternel retour des cycles polaires du
Bien et du Mal, continuera lui à régner, dans ces deux films en un dogme
fataliste, celui de l’inévitable constance de ces deux forces dans l’histoire
naturelle.
C’est bien une vision inconsciente purement judeo-chrétienne qui reste
mise en propagande dans les deux Terminator.
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L’univers de Alien
Film de science-fiction et d’horreur américano-britannique
Premier opus réalisé par Ridley Scott, sorti en 1979
La série des films Alien est une série symboliquement dangereuse mais
aussi captivante et très intéressante en soi.
Elle exprime très clairement la peur, la terreur, l’horreur et le rejet de la
part d’étrangeté qui habite la nature humaine et l’image traditionnelle
auquel elle prétend.
C’est l’expression du dégoût et du risque potentiel de ce qui représente la
part inconnue de ce que peut être l’homme en découverte constante de ce
qu’il est, en découverte constante de son identité incomplète.
Nous pourrions aussi dire que le racisme, le fascisme et la xénophobie se
base sur le paradigme de cette fresque surréaliste.
L’extra-terrestre, le Alien ou encore implicitement l’univers de ce qui
reste un mystère total à la connaissance humaine, est une horreur pour
la condition humaine symbolisée dans ce film par une femme blanche
isolée dans un vaisseau spatial qui erre dans le cosmos.
Cette série de films exprime la peur de l’étrangeté, de l’étrange et de
l’étranger. C’est aussi le sentiment paranoïaque d’une extrême anxiété
et d’une faiblesse solitaire, qui dans l’isolement de ce qui lui est connu
et rassurant reste exposé au danger de mondes inconnus sans qu’aucun
réconfort véritable ne lui soit possible.
L’angoisse de l’étrangeté va même ici jusqu’à suggérer le dégoût des
phénomènes mystérieux de l’organique, mais aussi le dégoût de devoir
subir ce qui relève de cela : par exemple la blessure, la mort, mais aussi
la naissance, mise au monde de ce qui n’est pas soi (le Alien se reproduit
en sortant violemment et en arrachant le ventre de celui qui est infecté par
lui, celui qui fait naître un Alien en meurt inévitablement).
Alien est une peinture occidentale du rejet inconscient de sa propre
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part d’inconnu, celle-ci lui restant monstrueuse, y compris l’acte même
de mettre au monde autre chose que ce qui est soi (le nouveau-né), la
naissance s’exprimant dans ce film de façon terrorisante.
L’inconsciente raison de la tendance féminine castratrice face à la
bestialité masculine, est aussi une grande métaphore de Alien. La barbarie
du machisme, des viols, du sexisme et de la perversion sexuelle subite de
la femme par l’homme est une image métaphorique clairement exprimée
à travers cette série de film.
Les thèmes le plus abordés dans ce film : l’étranger, l’horreur de
l’organique, l’inconnu, le règne dévorateur de la reproduction et sa
finalité tyrannique en soif d’expansion...
Toute la part laissée sous silence, toute la part inexplorée par crainte de
ce que peut nous être la véritable nature humaine atteint dans la fresque
de ces films, la couleur d’un degré d’horreur surprenant toutes attentes.
C’est une fresque qui reste belle et bien étrangère à notre prétendue nature
humaine vécue par notre part consciente.
Ce film reste une illumination profondément terrorisée de la nature
même de ce qui est propre à l’homme et à sa nature. L’esthétique utilisée
et le style sanglant du récit est l’expression intensifiée d’une image
brutalement refoulée de façon répétée et qui finit par éclater au visage de
celui qui l’occulte à travers une métaphore des plus cauchemardesque.
La peur de découvrir ce à quoi l’homme est relié et ce à quoi il s’est
potentiellement déconnecté en occident nous apparaît dans ce récit
comme une transe glauque très prononcée pour que nous puissions en
prendre toute la part d’importance.
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Star Wars
Star Wars, un univers de science-fiction créé par Georges Lucas
Indépendamment de la créativité esthétique des décors et de l’univers
magique de ce film et du budget faramineux que les effets spéciaux ont
demandé à la réalisation, ce qu’il aborde c’est l’éthique et la philosophie
que devrait nous imposer un pouvoir, un pouvoir dénommé par le monde
des jedi comme étant la force.
Un couteau peut nous servir à trancher du pain ou encore à agresser
quelqu’un pour de l’argent. Il en est de même de la maîtrise de la force
chez le jedi.
Toute la problématique se situe dans le contrôle d’une discipline qui
nous délègue un pouvoir et de l’éthique nécessaire que son pouvoir nous
revendique.
C’est dans l’ensemble des films abordés par Star Wars, cette seule et
unique question initiatique qui se pose. Celle de ceux qui abusent de leur
pouvoir et de ceux qui tiennent à connaître les conditions éthiques qui
s’imposent à la maîtrise d’un savoir.
Pour pratiquer la manutention par exemple, un ensemble de règle
comportementales s’imposent au corps pour ne pas abimer ses
membres (dos, muscles etc.). De plus, le pouvoir octroyé par la pratique
manutentionnaire nécessite également une précaution dans toute ce
qu’elle peut impliquer comme conséquence sur l’humanité et la nature.
Connaître et maîtriser la manutention, c’est aussi avoir plus de pouvoir et
cela nécessite donc plus de responsabilités que délègue cette discipline.
Il n’y a étonnement pas grand chose à dire d’autre de ce film qui a fait
un vrai vacarme dans la culture occidentale et dans le monde : quelles
conditions éthiques la maîtrise d’un pouvoir implique-t-il ? Il faut
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savoir identifier et définir l’ensemble de ces conditions sous peine d’un
déséquilibre global de l’harmonie entre les êtres. C’est illustré dans ce
film par l’empire des Siths et son arme de destruction massive, l’étoile
noire.
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Matrix
Matrix est une trilogie de films de science-fiction réalisée par Lana
La principale question que pose Matrix est tout d’abord la perte du réel
permise par le progrès technologique atteignant dans ce film le degré
dictatorial et quasi-démiurgique d’un envoutement presque impossible à
contre-carrer.
Néo est le seul à acquérir un degré d’illumination suffisamment fort pour
pouvoir empêcher le sombre dessein des producteurs de cette hypnose
généralisée, le dessein des machines.
Le récit de cette trilogie pose un ensemble de problématiques
philosophiques : celle qui s’exprime dans le combat, le choix, l’amour, la
résistance à l’oppression occulte, la question de la causalité, de l’eternel
retour des cycles, du règne des dieux, de la polarité symétrique des
forces messianiques et anti-messianiques, du sacrifice de l’amour pour la
rédemption d’un plus grand nombre...
Ce qui se pose avec force dans ce récit, c’est la question de la voyance, de
ses degrés de conscience et des influences hypnotiques et manipulatrices
qui s’opposent à nos propres envies et à nos propres choix politiques. Que
ferions-nous si nous avions conscience de ce qui se passe véritablement
autours de nous ? Nos choix seraient-ils différents de ceux que nous
faisons à l’instant même ? Si tel est le cas, comment puis-je sortir de
cette hypnose qui occulte ce que je souhaite vraiment réaliser pour mon
avenir ?
C’est toute la question des religions et de la résistance politique qui est
abordée dans cette trilogie, mais nous ne pouvons pas affirmer qu’elle va
plus loin en soi.
Matrix est une histoire de résistance, de révolution qui pose la question
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de ce que peut être la nature du réel, capable d’être autre chose que
l’évidence à laquelle elle concoure.
C’est la maîtrise du voir et le courage de l’acte résistant qui se pose dans ce
film : une question de prise de conscience et de virtuosité révolutionnaire,
d’héroïsme messianique.
Reste à conclure que cela reste tout de même ce film qui a inspiré et qui
a suggéré la naissance de ce mouvement artistique, le Virtualisme. Bien
que cette trilogie en soi une caricature des plus grossières, elle reste tout
de même une source d’inspiration inépuisable pour nombre de créateurs
et nombre d’intellectuels.
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SOMMAIRE
Introduction ...................................................................................... 3
Chucky - La poupée de sang - ........................................................... 7
Terminator 1 et 2 .............................................................................. 11
L’univers de Alien ............................................................................ 15
Star Wars .......................................................................................... 17
Matrix ............................................................................................... 19