Estimations de la relation entre la pollution de l`air et l - BVS
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Estimations de la relation entre la pollution de l`air et l - BVS
Milieux Estimations de la relation entre la pollution de l’air et l’espérance de vie ou la mortalité Période : décembre 2012 à mars 2013 Ilias KAVOURAS Université de l’Arkansas pour les Sciences Médicales – Santé Environnementale et Professionnelle – Little Rock – États-Unis Mots clés : PM 2,5 , épidémiologie, espérance de vie, étude écologique, exposition, modèle de Cox, mortalité, régression linéaire Les épisodes de pollution en particules PM2,5 (1) et PM10 (2) ont un impact sur la mortalité journalière cardiovasculaire et respiratoire, et induisent une augmentation des passages aux urgences et des hospitalisations pour bronchite, BPCO (3) ou asthme (1-3). Suite aux mesures prises pour diminuer les émissions de divers polluants (SO2 (4), NO2 (5), O3 (6), particules), une diminution des concentrations en particules incriminées est amorcée depuis les années 1970-1980. Cependant, les études de mortalité toutes causes confondues, cardio-respiratoire ou par cancer du poumon, indiquent qu’une exposition à long terme à des concentrations relativement faibles en PM2,5 a tout de même un impact sur l’espérance de vie (2,4). Aux États-Unis, en Europe et au niveau mondial (OMS (7)), les directives de qualité de l’air sont actuellement réévaluées afin d’appliquer des normes plus strictes (5-8). Dans ce cadre, le besoin d’études sur les relations entre concentrations et mortalité est croissant. Cette note porte sur le développement ou l’application de modèles statistiques adaptés aux études écologiques (8) sur des populations très importantes pour lesquelles les facteurs de risque peuvent varier d’une sous-population à l’autre. La première étude examine l’effet d’une diminution des particules fines sur l’espérance de vie à partir de données concernant chaque comté des États-Unis. Différents modèles de régression ajustés sur des facteurs socioéconomiques, démographiques et comportementaux ont été utilisés. La deuxième étude porte sur l’estimation de la mortalité mondiale attribuable aux particules fines de l’air, à partir de mesures d’exposition réalisées par images satellites. Un nouveau modèle d’évaluation des risques tenant compte de l’autocorrélation spatiale (9) des taux de mortalité comme facteur confondant a été testé (9). Effet des mesures de réduction de la pollution de l’air sur l’espérance de vie aux États-Unis. Une analyse de 545 comtés américains pour la période de 2000 à 2007 Correira AW, Pope CA III, Dockery DW, Wang Y, Ezzati M, Dominici F. Effect of air pollution control on life expectancy in the United States. An analysis of 545 U.S. counties for the period from 2000 to 2007. Epidemiology 2013;24 (1):23-31. Résumé L’étude de Correira et coll. a mis en évidence une diminution des taux de particules fines entre 2000 et 2007 et établi qu’une réduction de 10 μg/m3 des PM2,5 était associée à une augmentation de l’espérance de vie moyenne de 0,35 an (P = 0,033). La moyenne annuelle des PM2,5 et l’espérance de vie à la naissance, ont été calculées pour 545 comtés des États-Unis, comprenant agglomérations urbaines et régions rurales. L’effet d’une variation de 10 μg/m3 des particules fines sur l’espérance de vie a été estimé par régression linéaire. Les auteurs ont observé qu’une diminution de 10 μg/m3 du taux de particules fines est associée à une plus grande augmentation de l’espérance de vie dans les régions urbaines et denses (+0,72 an; (P<0,01) ; analyse se limitant aux agglomérations de densité supérieure à 200 personnes/m2). Cet effet a également été observé en ré-analysant les données d’une précédente étude effectuée entre les périodes 1979-1983 et 1999-2000 dans 211 comtés comprenant seulement des communautés urbaines (10), et étendue avec les données de 2007. Pour ces 211 comtés, une diminution de 10 μg/m3 des PM2,5 est associée à une augmentation de l’espérance de vie de +0,56 an entre 1980 et 2007 (cette étude) et de + 0,61 entre 1980 et 2000 (10). Les auteurs expliquent cette différence entre les deux analyses par l’inclusion dans cette étude de régions rurales pour lesquelles les particules sont de composition différente, les taux de mortalité plus élevés et les erreurs de classification pouvant biaiser les résultats plus nombreux. De plus, une plus faible diminution des taux annuels de PM2,5 entre 2000 et 2007 par rapport à la période 1980-2000 a été observée. D’autre part, la prise en compte des taux de mortalité pour cause de cancer du poumon ou de BPCO (deux indicateurs de la proportion de fumeurs) n’influence pas le modèle de régression alors que les paramètres socioéconomiques (salaire, niveau d’éducation) et démographiques (augmentation de la population, origines ethniques) ont un impact conséquent sur l’augmentation de l’espérance de vie qui passe alors de +0,35 an à +0,14 an. Commentaire Cette étude met en évidence un fléchissement de la diminution des taux de PM2,5 entre les périodes 1979-2000 et 2000-2007 qui est corrélé à une augmentation moindre de l’espérance de vie Anses • Bulletin de veille scientifique n° 21 • Santé / Environnement / Travail • Juillet 2013 55 Milieux Estimations de la relation entre la pollution de l’air et l’espérance de vie ou la mortalité Ilias KAVOURAS pour une diminution égale de concentration. La comparaison et la mise en commun des données des deux études suscitent des hypothèses quant à l’impact géographique (rural ou urbain) de l’association entre PM2,5 et espérance de vie. Cette étude montre également la difficulté de caractériser les expositions individuelles dans les endroits moins peuplés, et de prendre en compte tous les facteurs de confusion. L’espérance de vie est un paramètre intéressant pour évaluer si le respect des normes de qualité de l’air apporte bien les effets positifs escomptés sur le long terme, dans la perspective de l’application de normes de qualité de l’air plus strictes en 2013 (8), et de l’espérance de vie qui continue à augmenter dans le monde (11). Il s’agit d’une des premières études concernant la variation de la relation entre pollution par les particules fines et espérance de vie sur des données agrégées au niveau des comtés américains. Cette méthodologie mérite d’être étendue au niveau de souspopulations qui présentent différents facteurs de risques (par exemple, la prévalence de la mortalité infantile, d’asthme, ou de tension artérielle est plus importante chez les Noirs Américains par rapport aux autres populations ethniques (12). L’effet d’autres indicateurs de santé (santé cardio-vasculaire, asthme) peut également être étudié. Estimation de la mortalité mondiale attribuable à la pollution particulaire à l’aide de l’imagerie par satellite Evans J, van Donkelaar A, Martin RV, Burnett R, Rainham DG, Birkett NJ, Krewski D. Estimates of global mortality attributable to particulate air pollution using satellite imagery. Environ Res 2013;120 (3):33-42. Résumé L’article d’Evans et coll. étudie la relation entre la mortalité mondiale et l’exposition à long terme des particules fines. Les données sur la mortalité pour l’année 2005 proviennent des registres de l’OMS. Les concentrations en PM2,5 moyennes pondérées par la population ont été estimées sur la période 20012006 par mesures satellitaires d’AOD (10) validées avec le modèle Geos-chem (11). Le risque relatif (RR X-X0), pour un dépassement de seuil (X-X0) de la teneur en particules est exprimé comme exp[β(X-X0)], le paramètre β et la valeur de référence X0 étant dérivés d’une analyse récente de l’étude de la cohorte ACS (12) (modèle de Cox à effets aléatoires (13)) (13). Les RR de mortalité toutes causes confondues dus à l’exposition chronique aux PM2,5 varient de 1,01 en Asie et Afrique à 1,37 dans le Pacifique. Les valeurs du RR de mortalité pour causes cardio-respiratoires, de cancer des poumons et de cardiopathies ischémiques (14) sont plus élevées ; en particulier, elles varient de 1,25 à 2,27 (pour les maladies cardio-respiratoires et les cardiopathies ischémiques, respectivement) en région méditerranéenne et de 1,65 à 2,85 dans la sous-région B du Pacifique Ouest (WPR-B) comprenant la Chine et d’autres pays à fortes populations et concentrations de PM2,5 . La fraction de mortalité globale attribuable aux PM2,5_No Dust (15) (PM2,5 d’origine anthropique) est de 4,5 % (IC95 % = [2,6; 6,2]) et celle attribuable aux PM2,5_Total (16) est de 7,1 % (IC95 %= [4,1; 9,8]), toutes causes confondues. La fraction de mortalité pour les maladies respiratoires ou cardiaques, attribuable aux PM2,5_No Dust était de 23 à 46 % plus faible que la fraction attribuable aux PM 2,5_Total . La mortalité attribuable aux particules était principalement due aux PM 2,5 biogéniques dans la région méditerranéenne, et aux PM2,5 anthropiques dans la sousrégion WPR-B. L’estimation du nombre de décès attribuables dépend du modèle (linéaire ou log-linéaire) utilisé pour tracer la courbe de concentration-risque et de la valeur de référence X0 (5,8 µg/m3, valeur minimale trouvée dans la cohorte ACS). Si le minimum observé dans l’étude présente est pris comme valeur de référence (2,8 µg/m3 pour PM2,5_Total), les fractions attribuables augmentent de 19 % pour les cancers du poumon (on passe de 222 000 à 264 000 décès attribuables) à 33 % pour les cardiopathies ischémiques (on passe de 1 256 000 à 1 669 000 décès attribuables). Commentaire Les auteurs ont observé que les risques relatifs de mortalité liés à l’exposition chronique aux PM2,5 à l’échelle mondiale sont plus élevés dans les sous régions densément peuplées et qui présentent des taux de PM2,5 plus élevés. Les données satellitaires permettent d’obtenir une estimation globale des concentrations en PM2,5 , le nombre de stations de mesure des concentrations des polluants de l’air étant très variable d’un pays à l’autre. Cette méthode permet une meilleure estimation du risque de mortalité associé à l’exposition aux PM2,5 que les mesures au sol, dépendantes du nombre de stations de mesures et de leur couverture géographique. Cette étude illustre l’incertitude inhérente aux modèles de régression qui se basent sur des seuils de PM2,5 en dessous desquels les particules fines n’auraient pas d’effet sur la mortalité, et calculés à partir des mesures de PM2,5 qui varient d’une cohorte à l’autre. Des valeurs de référence inférieures à 5,8 µg/m3 semblent être plus appropriées (elle était de 4,5 µg/m3 dans l’étude de la population française urbaine (14)). La prise en compte de valeur de référence au-dessus desquelles (30 µg/m3 ou 50 µg/m3) les effets sur la santé atteignent un palier peut également être prise en compte. D’autre part, cette étude met en évidence l’influence des particules fines biogéniques sur la mortalité et des disparités d’exposition au niveau des régions du monde. La toxicité des particules fines d’origine naturelle (provenant de l’érosion des sols, des poussières minérales provenant des déserts en Afrique et en Asie, de la remise en suspension des poussières des routes due au trafic, des composés organique secondaires) est peu connue (15,16), et leur possible contamination par des composés toxiques anthropogéniques reste à évaluer. Une limite (classique) de cette étude est qu’elle utilise des RR établis sur la population américaine mais utilisés sur l’ensemble du globe. Il conviendrait d’utiliser des RR plus spécifiques des autres populations. Des études sont en cours, en Europe notamment pour calculer ces risques. Anses • Bulletin de veille scientifique n° 21 • Santé / Environnement / Travail • Juillet 2013 56 Estimations de la relation entre la pollution de l’air et l’espérance de vie ou la mortalité Ilias KAVOURAS Conclusion générale Ces deux études portent sur l’association entre la concentration des particules d’une part sur l’espérance de vie de la population des États-Unis et d’autre part sur la mortalité mondiale, en milieux urbains et ruraux confondus. Il est observé que dans ces études prenant en compte l’exposition aux PM2,5 dans les régions rurales, la mortalité globale est plus importante ou l’augmentation de l’espérance de vie est plus faible, par rapport aux études portant uniquement sur les agglomérations urbaines. Les particules fines d’origine naturelle peuvent également avoir un impact non négligeable sur la fraction de mortalité attribuable aux particules fines. Les deux études tentent de limiter les biais liés aux expositions individuelles, à l’influence des facteurs sociauxéconomiques et de type écologique. La première étude est novatrice car elle se base sur les données agrégées au niveau des comtés, afin d’avoir un grand nombre de mesures et, ainsi, de limiter le biais dû aux facteurs de confusion non mesurés. La deuxième utilise pour la première fois un modèle d’évaluation des risques validés dans des précédentes études de cohorte aux États-Unis et permet d’avoir une première estimation à partir de son extrapolation au niveau mondial. Ces deux études sont décisives car les méthodes statistiques utilisées peuvent servir de base pour déterminer dans de futurs travaux l’effet des variations de la pollution particulaire ou d’autres polluants (p. ex. SO2, NO2, O3) sur la santé humaine, du fait du changement climatique (17-19) ou de l’application conforme des normes de qualité de l’air plus contraignantes. General conclusion Both studies focus on the effect of particle concentration, on the one hand on the life expectancy of the population of the United States, and on the other hand on global mortality, both in urban and rural areas. They show that taking into account exposure to PM2.5 in rural areas increases overall mortality or induces a smaller increase in life expectancy compared to studies of urban areas only. Fine particles of biogenic origin may also have a significant impact on the fraction of mortality due to fine particles. Both studies use statistical models developed to reduce uncertainties related to individual exposures, the influence of social-economic and ecological bias. The first study is innovative because it is based on data aggregated at the county level to have a large number of measures and thus limit the bias induced by unmeasured confounding. The second uses for the first time a risk assessment model validated in previous cohort studies in the United States and provides a first estimate for Milieux its extrapolation at the global level. These two studies are critical because the statistical methods used can be the basis for future studies to determine the effect of variations in particle pollution or other pollutants (e.g. SO2, NO2, O3) on human health, because of climate change (17-19) or the compliance of more stringent air quality standards. Lexique (1)PM2,5 : particules de diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 μm. (2)PM10 : particules de diamètre aérodynamique inférieur à 10 μm. (3)BPCO : broncho-pneumopathie chronique obstructive ou restriction de la pénétration et de l’extraction de l’air des poumons dues à une bronchite chronique ou à un emphysème. (4)SO2 : dioxyde de soufre. (5)NO2 : dioxyde d’azote. (6)O3 : ozone. (7)OMS : Organisation mondiale de la santé. (8)Étude écologique : Étude épidémiologique se basant sur des données agrégées au niveau d’une unité géographique. (9)Autocorrélation spatiale : la réponse biologique liée à la pollution de l’air est plus similaire pour les individus d’un même voisinage que pour les individus de voisinages différents. (10)AOD : densité optique des aérosols, exprime les contenus en aérosols de la couche inférieure de l’atmosphère, révèle si l’atmosphère est plutôt opaque ou transparente. (11)Geos-chem : modèle de transport chimique pour déterminer la composition de l’atmosphère, utile pour les simulations des niveaux d’aérosol au niveau régional. Il est utilisé dans cette étude pour modéliser la relation entre AOD et PM2,5 en fonction de différents facteurs, notamment les tendances météorologiques, la réactivité chimique et les mouvements des masses d’air. (12)Cohorte ACS : cohorte établie en 1982 par l’American Cancer Society, composée de 1,2 million d’adultes de plus de 30 ans, dont le foyer comporte au moins une personne de 45 ans ou plus. (13)Modèle de Cox à effets aléatoires : méthode de régression multivariée qui modélise un événement en fonction des facteurs de risques et des facteurs de confusion. Le modèle à effets aléatoires est ajusté sur les covariables individuelles qui ne sont pas fixes dans les temps et estime la variance des variables observées aléatoirement à un temps donné. (14)Cardiopathies ischémiques : (ou maladies coronariennes) forment un ensemble de troubles dus à l’insuffisance des apports d’oxygène au muscle cardiaque entrainé par l’occlusion partielle des artères coronaires, pouvant entraîner un infarctus dans les cas les plus graves. Anses • Bulletin de veille scientifique n° 21 • Santé / Environnement / Travail • Juillet 2013 57 Milieux Estimations de la relation entre la pollution de l’air et l’espérance de vie ou la mortalité Ilias KAVOURAS (15)PM2,5_No Dust : PM2,5 d’origine anthropique qui exclut les PM2,5 provenant des poussières d’origine naturelle et des sels marins. (16)PM2,5_Total : PM2,5 totaux d’origine anthropique et biogénique. Publications de référence (1) Bates, DV. Particulate air pollution. Thorax 1996;51(S2) :S3-S8. (2) Pope CA III, Burnett RT, Thun MJ, et al. Lung cancer, cardiopulmonary mortality and long-term exposure to fine particulate air pollution. J Am Med Assoc 2002;287(9):1132-41. (3) Brunekreef B, Forsberg B. Epidemiological evidence of effects of coarse airborne particles on health. Eur Respir J 2005;26(2):309-18. (4) Brunekreef B. Air pollution and life expectancy: is there a relation? Occup environ Med 1997;54 (11):781-4 (5) Organisation mondiale de la santé. Ligne directrice OMS relative à la qualité de l’air. Mise à jour mondiale 2005. Copenhague. Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Europe, 2006. (6) Parlement européen. Directive européenne 2008/50/CE du parlement européen et du conseil du 21 mai 2008 concernant la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe. Journal officiel de l’Union européenne. L152 du 6 juin 2008. (7) Organisation Mondiale de la Santé. Review of evidence on health aspect of air pollution-REVIHAAP. First results. Copenhague. Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Europe, 2011. (8) Environmental Protection Agency. National ambient air quality standards for particle pollution, Final rule. Federal Register 78 (10) :3086-287. January 15, 2013. (9) Burnett R, Ma R, Jerrett M, et al. The spatial association between community air pollution and mortality : a new method of analyzing correlated geographic cohort data. Environ Health Perspect 2001;109 (S3) :375-80. 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Ambient particulate air pollution and acute lower respiratory infections : a systematic review and implications for estimating the global burden of disease. Air Qual Atmos Health 2013;6 (1):69-83. Shang Y, Sun Z, Cao J, et al. Systematic review of Chinese studies of short-term exposure to air pollution and daily mortality. Environ Int 2013;54:100-11. Kan H, Chen R, Tong S. Ambient air pollution, climate change, and population health in China. Environ Int 2012;42:10-9. Autres publications identifiées Tonne C, Wilkinson P. Long-term exposure to air pollution is associated with survival following acute coronary syndrome. Eur Heart J 2013 ;34(17):1306-11. Les auteurs ont observé que le taux de mortalité toutes causes confondues (en Grande Bretagne et Pays de Galle) est plus élevé chez les personnes ayant souffert d’un syndrome coronarien aigu et ayant une plus grande exposition sur le long terme aux PM2,5 . Le ratio de risque (hazard ratio) déterminé à partir du modèle de survie Cox à risques proportionnels était de 1,20 (IC95 % = [1,04 ; 1,38] pour une augmentation de 10 μg/m3 de PM2,5 . Cet article est intéressant car il étudie l’effet de la pollution atmosphérique sur une population à risque, et utilise un modèle d’évaluation des risques adapté. La durée de suivi de la cohorte après un événement cardiaque de ce type peut être plus faible que pour une population globale, ce qui permet d’avoir une estimation rapide de l’effet de la pollution de l’air. Wang Z, Liu Y, Hu M, et al. Acute health impacts of airborne particles estimated from satellite remote sensing. Environ Int 2013;51:150-9. Cette étude porte sur les effets à court terme de la pollution de l’air dans l’agglomération de Pékin. Le modèle d’exposition a été développé d’une part à partir des mesures de PM10 au sol, et d’autre part à partir des mesures satellites de densité optique des aérosols (AOD). Cette étude est innovante car les deux modèles utilisés sont Anses • Bulletin de veille scientifique n° 21 • Santé / Environnement / Travail • Juillet 2013 58 Estimations de la relation entre la pollution de l’air et l’espérance de vie ou la mortalité Ilias KAVOURAS Milieux calibrés sur l’humidité ambiante absolue. L’application de ces deux modèles montre une association entre un pic de pollution et une augmentation le jour même ou les jours suivants de la fréquence des maladies cardiovasculaires, cardiopathies ischémiques et PBCO (à partir des données des consultations et admissions à l’hôpital, et de mortalité). Madrigano J, Kloog I, Goldberg R, et al. Long term exposure to PM2.5 and incidence of acute myocardial infarction. Environ Health Perspect 2013;121 (2):192-6. Dans cet article on observe un lien entre l’exposition à long terme aux PM2,5 et les cas d’infarctus du myocarde par régression logistique lors d’une étude cas-contrôle dans l’agglomération de Worcester, Massachusetts. L’exposition aux PM2,5 a été déterminée au niveau local dans un rayon de 100 m (en tenant compte de l’influence de la circulation automobile) et au niveau régional (surface de 10 km par 10 km) par les mesures satellitaires d’AOD. Cette étude montre des variations d’exposition à l’intérieur d’une même agglomération qui doivent être prises en compte lors de l’évaluation des risques. Lee SJ, Serre ML, van Donkelaar A, et al. Comparaison of geostatistical interpolation and remote sensing techniques for estimating long-term exposure to ambient PM2.5 concentrations across the continental United States. Environ Health Perspect 2012;120 (12):1727-32. Les auteurs ont développé un nouveau modèle géostatistique pour estimer l’exposition à long terme aux particules fines à partir des mesures de PM2,5 sur les sites de mesures sol aux ÉtatsUnis. Ce modèle a été comparé avec le modèle d’exposition à long terme en PM2,5 dont les concentrations sont estimées à partir des mesures satellites des AOD. L’estimation de l’exposition est plus précise à partir des mesures satellitaires par rapport au modèle géostatistique, pour les distances entre récepteur (site d’exposition) et moniteur (site de mesure) supérieures à 100 km, et est utile pour les régions possédant peu de sites de mesures. Le modèle géostatistique est valide pour estimer l’exposition aux particules fines dans un rayon de 100 km autour du site de mesure, à condition d’avoir un nombre suffisant de sites de mesures. Conflits d’intérêts Les auteurs déclarent : n’avoir aucun conflit d’intérêts ; avoir un ou plusieurs conflits d’intérêts. Anses • Bulletin de veille scientifique n° 21 • Santé / Environnement / Travail • Juillet 2013 59