Tout sur les corbeilles géothermiques et les capteurs
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Tout sur les corbeilles géothermiques et les capteurs
01.03.2016 | 1 Tout sur les corbeilles géothermiques et les capteurs horizontaux Les capteurs horizontaux et les corbeilles géothermiques font partie de la géothermie de faible profondeur. Ils utilisent la chaleur de la Terre jusqu’à environ 4 m de profondeur. Utilisation: chauffer et/ou rafraîchir Les capteurs horizontaux et les corbeilles géothermiques permettent de chauffer et de rafraîchir de façon variée. En été, la chaleur excédentaire des bâtiments est injectée dans le sous-sol, où elle est stockée de manière temporaire. En hiver, cette chaleur peut de nouveau être utilisée à des fins de chauffage. Ces deux procédés sont surtout utilisés pour des maisons individuelles nécessitant peu de chaleur et des basses températures dans le circuit de chauffage. Diffusion et potentiel: utilisation plutôt rare En comparaison avec les sondes géothermiques verticales, les capteurs horizontaux et les corbeilles géothermiques jouent un rôle secondaire en Suisse. Ils peuvent être utilisés lorsque des sondes géothermiques ne sont pas admissibles. Par principe, leur potentiel existe partout. Des restrictions d’utilisation due à la protection des eaux souterraines et à des conditions géologiques particulières (notamment anhydrite et gypse) sont moindres compte tenu de leur plus faible profondeur d’installation par rapport à des sondes géothermiques verticales. Principe de fonctionnement: en circuit fermé Les capteurs horizontaux fonctionnent selon le même principe que les sondes géothermiques verticales. Par contre, ils sont installés horizontalement et à faible profondeur. En règle générale, les tubes sont en matière synthétique, dans lesquels circule de l’eau glycolée (antigel) comme fluide caloporteur. Ils peuvent être utilisés tant à des fins de chauffage que de rafraîchissement. Les capteurs horizontaux sont enterrés à une profondeur encore chauffée par le soleil. La terre emmagasine cette chaleur. En cas de capteurs horizontaux comprenant un système d’évaporation directe, le fluide frigorigène de la pompe à chaleur est directement introduit dans le sous-sol pour évaporation au moyen de tubes. À des fins de lubrification, de tels réfrigérants contiennent souvent des composants huileux. Concernant les corbeilles géothermiques, les tubes ne sont pas horizontaux, mais au contraire introduits en spirale sous forme de faisceaux d’environ 2 m de long dans un puits vertical. En raison de Tout sur les corbeilles géothermiques et les capteurs horizontaux | 2 leur faible profondeur d’installation, elles font partie de la catégorie des capteurs horizontaux. Le mélange eau-glycol (c.-à-d. le réfrigérant en cas de système d’évaporation directe) circule à travers des tubes, capte la chaleur du sous-sol et l’achemine au système de chauffage par le biais de l’échangeur de chaleur et de la pompe à chaleur. Le fluide caloporteur refroidi est réinjecté dans le sous-sol, afin d’y capter de nouveau la chaleur. En cas de rafraîchissement (en été), la chaleur excédentaire de bâtiments est réinjectée dans le soussol comparativement plus froid. Écologie: jusqu’à 80% d’émissions de CO2 en moins La géothermie est une façon extrêmement écologique de produire de l’eau chaude, ainsi que de chauffer ou de rafraîchir des maisons. À titre d’exemple, pour obtenir la température de locaux souhaitée à l’aide d’une sonde géothermique verticale, il faut, en règle générale, 75% de chaleur de la Terre et 25% d’électricité pour la pompe à chaleur. La part géothermique est entièrement renouvelable. Pour les 25%, le bilan écologique d’une installation de géothermie est déterminé par l’origine du courant électrique utilisé. Ce bilan est aggravé lorsque l’électricité est produite par des centrales à charbon, alors qu’il est optimisé lorsque celle-ci est issue de sources d’énergie renouvelables (eau, soleil, vent, biomasse). L’utilisation de capteurs horizontaux permet d’éviter beaucoup d’émissions de CO2. Cette économie dépend de la performance («coefficient de performance») de la pompe à chaleur et de l’origine du courant électrique. Des émissions de CO2 ne proviennent que de la fabrication du matériel et de la pose. Par rapport à des chaudières au mazout modernes, des pompes à chaleur permettent d’économiser jusqu’à 80% d’émissions de CO2. Ces chiffres ont été estimés dans une étude sur le mix énergétique bavarois et peuvent être reportés presque tels quels au niveau suisse. Par exemple, si les émissions de CO2 atteignent 2’800 kg d’équivalent CO2 par kilowattheure pour un chauffage avec une chaudière au mazout, celles-ci peuvent être ré- duites jusqu’à 560 kg avec une installation de pompe à chaleur. Par conséquent, une pompe à chaleur permet, en moyenne, d’économiser chaque année 2 tonnes d’équivalent CO2. En règle générale, du point de vue de la protection des eaux souterraines, l’utilisation de capteurs horizontaux et de corbeilles géothermiques ne pose aucun problème si l’on respecte une distance de 2 mètres par rapport au niveau de la nappe phréatique la plus élevée. Du fait du captage de la chaleur, le sous-sol situé à proximité des capteurs horizontaux et des corbeilles géothermiques se refroidit légèrement. Le refroidissement est plus ou moins important selon la taille de l’installation et peut être facilement déterminé à l‘avance. Un dimensionnement correct permet d’éviter de dépasser une certaine température. En été, le sous-sol où la chaleur a été extraite est réchauffé. Mesures d’encouragement: se renseigner avant tout Aucun subside fédéral ne peut être attendu pour la construction de capteurs horizontaux ou de corbeilles géothermiques. En revanche, certains cantons et communes encouragent de telles installations. La plupart du temps, il existe une aide financière pour la pompe à chaleur. Il convient de se renseigner auprès d’un service de conseils en énergie ou de consulter les sites Internet correspondants: • Services cantonaux de l’énergie et services d’information en matière d’énergie: http://www.bfe. admin.ch/dossiers/00677/index.html?lang=de • Office fédéral de l’énergie: http://www.bfe. admin.ch/dienstleistungen/05822/index. html?lang=fr • Energie Suisse: http://www.suisseenergie.ch/ fr-ch/energies-renouvelables/financement-subventions.aspx Économie: faibles coûts d‘exploitation • Coûts d‘investissement: les capteurs horizontaux et les corbeilles géothermiques sont économiquement plus avantageux que les sondes géothermiques, car aucun forage n’est nécessaire. Tout sur les corbeilles géothermiques et les capteurs horizontaux | 3 • Coûts d‘exploitation: ils sont déterminés par la pompe à chaleur et sa consommation d‘électricité. En règle générale, les coûts d’investissement sont plus élevés qu’avec un chauffage au gaz ou au mazout, mais en revanche, les coûts d’exploitation sont moindres. Par conséquent, à moyen terme, une installation géothermique est plus rentable. Chaque installation est toutefois différente. Lors de l’estimation des coûts d’investissement et d’exploitation, il faut donc prendre en compte ce qui sert de référence énergétique et sur quoi reposent les exigences en matière de chaleur et d’eau chaude. Planification et installation: exécution dans les règles de l‘art L’installateur en chauffage ou le planificateur détermine la profondeur requise en fonction du besoin de chaleur et du sous-sol. Une taille correcte est déterminante pour l’exploitation future. Les capteurs horizontaux et les corbeilles géothermiques sont posés à une profondeur encore réchauffée par le soleil, soit sous la limite de gel. Le refroidissement en hiver est pris en compte dans la planification. Du fait des mois d’été chauds, le sous-sol utilisé se recharge automatiquement une fois par an en chaleur. Pour la pose des tubes d’un capteur horizontal, le sol est excavé horizontalement sur la surface nécessaire et à la profondeur souhaitée. En règle générale, la superficie est de 1,5 à 2 fois plus grande que la surface à chauffer. Les corbeilles géothermiques sont moins encombrantes. Elles sont introduites dans des trous plus profonds creusés au moyen d’une petite excavatrice. Aucune construction n’est autorisée sur des surfaces comprenant des capteurs horizontaux ou des corbeilles géothermiques. Procédure d’octroi d’une autorisation: différente selon les cantons En règle générale, les capteurs horizontaux et les corbeilles géothermiques sont soumis à l’octroi d’une autorisation par la commune qui peut être traitée en même temps que la demande de permis de construire. En l’absence d’eaux souterraines, les capteurs horizontaux et les corbeilles géothermiques sont admissibles au même titre que les sondes géothermiques du point de vue de la législation sur la protection des eaux. En règle générale, dans les secteurs de protection des eaux AU (eaux souterraines utilisables) et üB (autres zones), aucune autorisation spéciale correspondante n’est requise, si l’on respecte une distance de 2 mètres par rapport au niveau de la nappe phréatique la plus élevée. Certains cantons peuvent toutefois en prescrire une. Par principe, des capteurs horizontaux et des corbeilles géothermiques ne sont pas admises dans les zones de protection de puits S1 et S2. En règle générale, une autorisation est possible en zone de protection S3 si ces dispositifs ne sont pas installés profondément dans le sous-sol. Aucune autorisation liée à la législation sur la protection des eaux n’est requise en zone S3. Les critères d’admissibilité et les procédures d’octroi d’autorisations varient de canton en canton. Il est donc important de s’informer au préalable auprès de la commune. La plupart des cantons publient des informations sur leur site Internet ou des notices d’information idoines. Avantages • Énergie renouvelable. • Chauffage et/ou rafraichissement au moyen de la même sonde et de la même installation. • Pose et installation simples. • Faibles coûts d‘acquisition. • Longue durée de vie. • Utilisation possible presque partout. • Plus de cheminée requise. • Très grande fiabilité. • −Coefficient de performance élevé par rapport à des pompes à air chaud. Degré de rendement élevé, du fait que le sous-sol est chaud toute l‘année. Plus la température de la source de chaleur est élevée et plus la température d’utilisation est basse (côté chauffage), plus le coefficient de performance de la pompe à chaleur est meilleur. • Rentabilité à moyen terme, les coûts d’investissement étant normalement amortis après quelques années. Les tarifs de l’électricité influencent la durée d’amortissement. Tout sur les corbeilles géothermiques et les capteurs horizontaux | 4 • Réduction des émissions de CO2 et des particules fines. • Réchauffement automatique du sous-sol en été grâce au soleil. Inconvénients • Grande superficie nécessaire. • Aucune possibilité de construire par-dessus ou de compacter le terrain. • Par principe, coefficient de performance moins élevé qu’une sonde géothermique verticale.