2016-voyage-en-multimedia-un-concentre-de - Apidae

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2016-voyage-en-multimedia-un-concentre-de - Apidae
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stratégie
N° 2347 – 2 mars 2016
Voyage en Multimédia :
un concentré de solutions
La 7e édition de Voyage en Multimédia, organisée par le pôle touristique Estérel Côte d’Azur et ses
partenaires les 4 et 5 février 2016 au Palais des congrès de Saint-Raphaël, a permis des échanges
d’expérience entre acteurs du tourisme et souligné que le numérique constitue une passerelle entre
tourisme et culture.
Apidae :
un partenariat efficace
Avec 860 membres, 10 000 utilisateurs et 850 projets numériques, Apidae (ex-Sitra) se
positionne en tant que réseau
d’utilisateurs et plate-forme collaborative apportant une gamme
de services qui peut accompagner chaque structure partenaire
dans ses projets numériques.
Cette base d’information en ligne
permet de créer et de diffuser de
l’information touristique. Libres,
fiables et actualisées, les données
mises à disposition sont des
contenus éditoriaux et multimédia
à forte valeur ajoutée.
Les utilisateurs membres du
réseau (offices de tourisme, collectivités territoriales, prestataires
de loisirs, éditeurs de sites web
et de solutions techniques,
agences multimédia) constituent
un écosystème. Chacun garde la
maîtrise de sa stratégie, avec de
nombreuses possibilités de collaboration. Le réseau offre à ses
utilisateurs un éventail de services : accompagnement stratégique, veille numérique, soutien
au développement, formation
qualité, supports techniques,
analyse de la performance, sélection de données.
« Apidae est un écosystème, une
communauté d’une grande diversité qui consomme et offre des
services et qui gère de la donnée
liée à une économie individuelle,
explique Karine Feige, directrice
de projet. Initialement, l’enjeu de
Sitra était de réaliser des économies en mutualisant la saisie de
l’information. Apidae met à disposition une plate-forme et une
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gamme de services permettant
à chacun de ses membres d’optimiser sa stratégie.
Apidae est porté par Rhône-Alpes
Tourisme avec lequel chaque
membre passe une convention.
Chaque office de tourisme contribue à son fonctionnement en proportion de son budget. Apidae est
présent en Paca, dans le Tarn, en
Ile-de-France.
Une démarche collaborative
C’est un système d’information
avancé, souple, aux nombreuses
fonctionnalités, qui facilite
l’échange d’expérience et le travail avec des prestataires techniques connectés avec Apidae. »
L’office de tourisme de Gréouxles-Bains (Alpes de Haute-Provence) a rejoint Apidae en
mai  2015. « Les multiples saisies
nécessitées par notre système
local entraînaient une perte de
temps importante, explique son
directeur Jean-Frédéric Gonthier.
S’associer à une dynamique inter-
régionale me paraissait indispensable et propice aux échanges
entre stations thermales. Cet outil
a une bonne notoriété dans le
réseau des offices de tourisme,
il correspond à nos besoins et
nous a permis de conserver notre
acquis.
La migration vers un nouveau
système est une décision à fort
enjeu. Notre modèle économique
étant basé sur des ressources
propres amenées notamment par
les éditions, il fallait être certain
que ce nouvel outil permettrait
de sortir ces éditions au moment
voulu et garantirait la présence
de l’offre d’hébergement de notre
territoire sur notre site Internet.
Cela impliquait un nouveau mode
de fonctionnement interne et de
nouvelles modalités de travail
pour les prestataires.
Il est indispensable de se donner
les moyens humains pour assurer
la migration. L’office a recruté une
personne pour effectuer une nouvelle saisie du parc d’hébergement
adaptée à Apidae. Toute l’équipe
Un outil facile à utiliser
« L’office de tourisme de Serre-Chevalier Vallée et de Briançon
(Hautes-Alpes) a rejoint Sitra/Apidae en 2012, précise Sandrine
Doré, webmestre. Cet outil évite les saisies multiples, s’inscrit dans
une dimension collaborative par le nombre de ses utilisateurs et
permet de proposer une information sur mesure en situation d’accueil
grâce aux exports personnalisés. Apidae alimente notre site Internet,
notre application mobile, nos brochures, les programmes d’animation, la newsletter et le programme cinéma. Apidae a permis à
l’office d’enrichir ses rapports avec les socioprofessionnels.
Chaque utilisateur peut participer à l’amélioration de l’outil. Toute
l’équipe de l’office a été formée à l’utilisation d’Apidae et chaque
service dispose d’un guide de saisie. L’appartenance au réseau
permet d’échanger avec les webmestres d’autres offices. »
La Gazette Officielle du Tourisme
a participé à la saisie des données,
ce qui a constitué une formation
en temps réel. Dès maintenant,
nous avons réalisé des économies
et gagné en efficience. »
French Tech Culture :
écosystème numérique
et culture
Le numérique transforme les pratiques culturelles, les expériences
artistiques, les modes de communication avec les publics. Les
professionnels du tourisme et de
la culture partagent donc les
mêmes problématiques métiers.
Des bonnes pratiques et des
savoir-faire peuvent être partagés
entre les deux secteurs.
VEM#7 proposait un barcamp
« culture et tourisme » pour enrichir
les expériences et mutualiser les
savoir-faire des deux secteurs, un
parcours culture avec des ateliers
communication, relation avec les
publics et innovation, des ateliers
de stratégie digitale concernant à
la fois les professionnels du tourisme et de la culture, et un atelier
sur les projets culinaires, la gastronomie étant un fait culturel
reconnu par l’Unesco.
Lors d’un atelier, Pascal Keiser,
coordinateur national du label
« French Tech Culture » et CEO
de l’accélérateur européen de
start-up The Bridge, a expliqué
la dynamique et les enjeux de la
French Tech Culture et de son
accélérateur. Rappelons que le
label « French Tech », qui s’adresse
aux territoires, a pour objectif de
fédérer tous les acteurs qui participent à la création d’une dynamique digitale.
Le projet French Tech Culture
regroupe aujourd’hui plusieurs
acteurs majeurs de l’économie
numérique et de l’investissement
(Orange, Microsoft, Crédit Agricole/Capital et innovation), neuf
collectivités territoriales dans les
régions Paca et Midi-Pyrénées/
Languedoc-Roussillon, et fédère
les principaux festivals culturels
de la région autour du Festival
d’Avignon, totalisant plus de deux
La Gazette Officielle du Tourisme
millions de spectateurs. Son accélérateur, The Bridge, déploie et
teste à l’année et pendant les festivals des solutions numériques
innovantes autour du tourisme,
de la culture et du patrimoine, à
une échelle locale et nationale et
accompagne les start-up dans la
conception, le test et la médiatisation de leurs projets. French
Tech Culture a obtenu le label
écosystème national culture et
numérique en juin 2015.
www.lafrenchtech.com
Avignon Culture Tech :
un programme ambitieux
Avignon Culture Tech est un projet regroupant des initiatives
structurées sur la région d’Avignon, le Vaucluse et la vallée du
Rhône, à partir d’un écosystème
de sept cents entreprises en filière
numérique portées par des entrepreneurs locaux. Le plan de
déploiement 2015-2020 devrait
permettre une accélération du
développement numérique sur
ce territoire, autour du numérique
culturel et créatif.
La région d’Avignon, la vallée du
Rhône et le Vaucluse ont trois
positions de leadership à l’échelle
européenne et mondiale, que le
projet Avignon Culture Tech a
pour stratégie de croiser avec un
développement économique et
territorial autour du numérique,
à partir d’un écosystème existant.
La région d’Avignon est sur le
devant de la scène en été, avec
les plus grands festivals européens d’arts vivants (Avignon,
Vaison-la-Romaine), de photographie (Arles), lyriques (Orange,
Aix) et de piano (La Roque d’Anthéron). Le modèle économique
de ces événements saisonniers
se tourne depuis quelques années
vers les technologies web,
mobiles, les réseaux sociaux et
la connectivité. Le projet vise à
faire d’Avignon et du Vaucluse
la référence européenne dans la
gestion du développement d’applications numériques liées à ces
événements.
Le Vaucluse draine 8 millions de
nuitées par an, une partie significative de ce tourisme étant liée
au patrimoine Unesco d’Avignon.
Le projet Avignon Culture Tech
vise à renforcer la filière numérique régionale accompagnant
ce secteur et à l’amener au meilleur niveau européen.
La vallée du Rhône est l’un des
principaux terroirs mondiaux de la
gastronomie, de l’agriculture, du
bio-végétal et de la viticulture. Une
industrie numérique spécifique s’est
développée autour de ces métiers
du terroir, et Avignon Culture Tech
entend l’amener au meilleur niveau
européen et mondial.
Il existe une vision collective des
acteurs publics et privés locaux
et de la Région et une ambition
numérique autour du Festival
d’Avignon, avec le développement d’un écosystème axé sur
Avignon Culture Tech : une démarche fédératrice
•L
e projet « Avignon Culture Tech » dont le Grand Avignon et la
Ville d’Avignon sont partenaires a obtenu le label « French Tech
Culture » au titre des « Écosystèmes thématiques ». Cette démarche
a mobilisé des acteurs économiques, culturels et universitaires.
• Cette labellisation vient conforter le principal axe de la stratégie
de développement économique 2015-2020 votée par l’agglomération : valoriser et accompagner les filières d’excellence dont fait
partie l’économie créative et culturelle.
• La dynamique d’innovation s’appuie sur les entreprises du numérique (plus de 300 dans le Grand Avignon) et sur la vie culturelle
liée aux créatifs, artistes et universitaires.
• Mise en réseau du projet avec Mons (Belgique), Bilbao (Espagne),
Sienne (Italie), Vallée de la Ruhr (Allemagne).
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stratégie
N° 2347 – 2 mars 2016
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stratégie
les technologies numériques, au
service d’un projet de métropole
culturelle et créative européenne.
L’objectif est de créer un « living
lab » européen unique centré sur
les applications numériques liées
à la culture en général et aux
grands événements culturels saisonniers, au tourisme généré par
l’inscription au patrimoine mondial par l’Unesco, et aux ressources du terroir. Le projet
Avignon Culture Tech prévoit
également un dispositif d’accélération et de capital-risque pour
les start-up en création et en
croissance dans les filières spécifiques French Tech Culture.
Partner Talent : les loisirs
en ligne pendant le séjour
« La commercialisation des loisirs
est l’un des derniers domaines
où les institutionnels du tourisme
(offices de tourisme, ADT)
peuvent se positionner, car le
secteur est peu structuré et relativement ouvert, explique Patrick
Delbar, p.-d.g. de Partner Talent.
Commercialiser les loisirs est
actuellement une compétition
pour saisir un marché.
Il faut éviter de choisir une solution “à l’ancienne” dont les coûts
de gestion sont excessivement
lourds et privilégier un système
le plus proche possible de la gestion du stock en direct. Il est utopique d’attendre l’outil parfait qui
répondra à tous les besoins d’une
structure.
Des stocks actualisés
Il faut prendre en compte le besoin
des acheteurs : une accessibilité
immédiate aux prix et aux promotions, une disponibilité en
temps réel, des descriptifs et des
témoignages pour guider leur
choix. La pré-réservation est une
notion dépassée pour le client qui
veut réserver immédiatement un
produit dont la disponibilité est
garantie en temps réel. Dans ce
cadre, AwoO va prochainement
proposer une nouvelle solution
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N° 2347 – 2 mars 2016
permettant au prestataire de
mettre à jour ses disponibilités sur
son smartphone afin que l’office
de tourisme puisse le commercialiser avec le meilleur niveau de
garantie.
Animer ses prestataires et se
mettre d’accord sur une stratégie
de production et de vente des
loisirs partagée est un incontournable. L’office de tourisme se
positionne alors en apporteur
d’affaires.
La fidélisation de la consommation du territoire passe souvent
par l’offre de loisirs. En effet,
l’accès facile à une offre variée
est une assurance pour les parents
ou les grands-parents de pouvoir
occuper les enfants. Par ailleurs,
la notion de “sport santé” et de
vacances actives s’étant développée, il est indispensable de
disposer une offre de loisirs spécifique.
Un office de tourisme doit donc
fédérer une offre de loisirs, pouvoir la vendre en ligne et la commercialiser à l’accueil (mêmes
produits, mêmes tarifs, mêmes
promotions, même descriptif). Il
ne faut pas séparer le canal web
de celui du comptoir. Gérer les
canaux de distribution en un seul
ensemble est une notion clé qui
fait gagner du temps et qui donne
de la cohérence. »
Estérel Côte d’Azur :
numérique
et intercommunalité
L’intercommunalité s’impose
dans le pilotage touristique des
destinations, avec des structures
de plus en plus imposantes qui
devraient permettre de relever le
défi du numérique en mutualisant
les moyens pour gagner en performances marketing. Une mutation qui demande du bon sens et
de l’anticipation.
« Le tourisme est toujours une
compétence partagée entre les
quatre niveaux territoriaux, rappelle Régis Courvoisier, directeur
de l’agence de développement et
de promotion touristique Estérel
Côte d’Azur (Var). Les territoires,
de plus en plus administratifs, ne
doivent pas amener à se détacher
de la logique client. Il faut conserver la vision de l’échelle territoriale
pertinente par rapport au client et
prendre en compte le fait qu’il
peut exister des spots touristiques
phares au milieu de déserts intercommunaux.
L’atelier dédié à la mutualisation
des moyens en matière de numérique au niveau des intercommunalités a permis de dégager
quelques préconisations. Il faut
travailler méthodiquement, se
baser sur un diagnostic de l’offre
et construire le projet avec l’ensemble des acteurs. Il est indispensable de préciser les
fondamentaux (forces et faiblesses
du territoire, marques fortes, cibles
prioritaires) et d’élaborer une stratégie dans la durée fondée sur la
connaissance de la clientèle. Il est
également primordial d’évaluer
les compétences, d’identifier
celles qui sont mutualisables, de
former le personnel pour augmenter la performance de l’équipe
mutualisée. Et, bien sûr, d’élaborer un plan marketing. Sans oublier
de manager le contenu, de définir
une ligne éditoriale commune aux
différents outils numériques dans
l’intercommunalité. C’est pourquoi Estérel Côte d’Azur organise
un rendez-vous de travail mensuel
de pilotage de la stratégie digitale
avec les chargés de communication des offices de tourisme.
Afin de mutualiser les moyens
pour faire vivre la marque de territoire, il faut rechercher les
acteurs susceptibles d’apporter
leur appui (personnalités, dispositifs d’aide départementaux ou
régionaux…). Et enfin, évaluer
les actions et étudier le rapport
entre le coût d’un outil numérique
et le nombre de personnes touchées afin d’apporter une aide à
la décision en matière d’investissement. Sans oublier d’être créatif, toujours en veille, de redéfinir
la stratégie de marque dans une
logique client, quelle que soit
l’échelle territoriale, afin de se
distinguer de la concurrence par
un service pertinent. » ■
La Gazette Officielle du Tourisme