Le sacrifice du chien

Transcription

Le sacrifice du chien
Le sacrifice du chien
Ces rites se déroulent souvent la nuirt autour d’une victime, le chien est parfois grimé en porc.
Seul compte l’orthopraxie du rituel.
La perspective comparatiste a souvent été ignorée. Grecs, italiques, Romains, qui sont en contact
régulier et partagent de nombreux traits culturels.
Les Tables Eugubines : texte ombrien. Au nombre de 7 tables en bronze. L’une de ces tables décrit le
sacrifice régulier d’un chien.
Les sources : elles sont peu nombreuses et très diverses dans leur nature.
Souvent les auteurs anciens ont un regard d’observateur, sont interloqués devant ces pratiques :
Ovide, etc.
Inventaire des rituels canins attestés dans le monde grec et italien.
Dans le monde héllenique, d’après Plutarque, tout le monde pratique le sacrifice du chien ; les
Béotiens et les macédoniens le pratiquent dans leur rituel guerrier. On en trouve en Attique.
Sur un vase attique on voit une femme tenir un panier d’offrande destiné au sacrifice.
A Athènes dans un puits on a retrouvé les os de 185 chiens avec les restes de 175 enfants sans doute
victimes d’une épidémie, et une statue d’Aphrodite Urania.
On peut étendre le rite du sacrifice canin en Asie Mineure, à Sardes, Colophon…
Dans le sanctuaire d’Aphrodite à Santocamore.
En Étrurie, une seule source littéraire : des paysans romains sacrifient un chien pour calmer la
malfaisante Rubigo ; ils l’ont appris des Étrusques.
Importants restes archéologiques cependant : à Tarquinia, ossements de 7 chiens, à Orvieto,
A Cortona on a découvert deux statuettes de chien portant chacune le nom d’une divinité.
Chez les Italiques : Les Tables Eugubines + ossements canins dans le Sud de l’Italie.
En Campanie on a retrouvé un méteriel votif composé d’ossements canins.
Le monde romain connaissait aussi le sacrifice du chien : comme à Athènes sur l’Agora, c’est au cœur
de la Ville sur le Capitole qu’on a trouvé les restes de chiens qui devaient composer 25% des animaux
sacrifiés ! Restes de chiens retrouvés mélangés à ceux d’autres bêtes.
Lors de la fondation de Rimini des chiens ont été sacrifiés au pied des murailles.
Au ive siècle ap JC en Ombrie encore polythéiste, on a retrouvé à côté de restes d’enfants prématurés
des restes de chiens âgés de 6 mois et sans pathologie => pratiques funéraires.
Connotations magiques et superstitieuses
Avec la terminologie on voit bien que ce sont des rituels à part entière.
Res divina, Hostia, immolata… l’ombrien réserve les mêmes verbes que le grec ou le latin.
Le champ lexical témoigne dans toutes ces langues qu’on ne différencie pas les chiens des autres
victimes.
Le sacrifice à Rubigo :
Ovide rapporte une prière à Robigo : il reprend des procédés traditionnels ; il n’y a aucune violence
verbale dans ces prières, contrairement aux rites magiques u aux malédictions.
Lors des Lupercales, fêtes publiques, aucune obscurité.
On retrouve des ossements de chiens à côtés d’ovins, de porcins… tout ceci confirme que les
sacrifices de chien s’intègrent aux rites de la vie publique pratiqués par des prêtres ou des
magistrats.
On choisit les animaux les plus parfaits.
Le sacrifice de l’Huntia commence par des oiseaux puis continue par des chiens.
La mise à mort du chien se retrouve à l’identique dans les autres sacrifices, de même que
l’enterrement.
L’armée macédonienne est invitée à défiler entre les deux moitiés d’une chienne qu’on a découpée
auparavant. C’est un rite publique et régulier. Le rite se déroule dans une ambiance solennelle.
Sur l’agora de la cité d’Athènes,………. ;;
Malgré tout, Ovide s’étonne des sacrifices de chiens : pour lui c’est une victime « nova », c’est même
« obscena ».
La pratique est donc tombée en désuétude et sous la Rome impériale, le sacrifice du chien n’est
pratiqué que lors des robigalia, et certains autres rites solennels, en l’honneur de divinités reléguées
au second plan…
Au temps de Plaute, aux repas de magistrats on consommait régulièrement du chien, mais ça semble
un met rare qui vaut la peine d’être signalé par l’auteur.
Sous Pline il semble de plus en plus incongru de sacrifier le chien intégré à la maisonnée ; Martial
chante les qualités d’une petite chienne. On retrouve des épitaphes de chiens : on enterre les
animaux de compagnie.
En Grèce aussi, un type d’une grande mollesse va jusqu’à enterrer solennellement ses chiens.
Les sacrifices rituels divergent d’une communauté à l’autre.
Sacrifices à des cultes agraires, ou guerriers, ou pour la fécondité…
A Sparte, le rite est accompli par deux groupes d’éphèbes.
Le plus souvent les chiens sont jeunes et à peine sevrées ; mais on trouve aussi des chiens adultes,
généralement mâles, parfois femelles.
Dans les rites macédoniens, les participants doivent passer au milieu des parties de la chienne qu’ils
ont découpée en deux.
A sardes on a découvert les restes de 36 chiots d’un mois écorchés, découpés et sans doute cuisinés.
Objectifs contrastés :
Propitiatoire : pour un accouchement, pour éviter la rouille du blé (lors de robigalia), etc.
N’y aurait-il vraiment rien de commun entre ces pratiques particulières ? l’ambivalence.
Statuette de Hunte Iuuie : signifierait « ce qui se trouve dans le sol » : Hunte est une divinité
chtoniennes du sous-sol, et Iuuie rappelle « Jupiter » dieu de la lumière.
Or la fête commence par ‘observation du ciel, et s’achève par l’enterrement du chien, remis au
monde souterrain d’Hunte.
Une spina enfoncée dans le sol la pointe dirigée vers le ciel : relie le monde d’Hunte au ciel.
La cérémonie de l’Huntia se déroule pendant la pleine Lune qui est un astre ambivalent : elles est à la
fois souterraine et céleste. La pleine Lune marque à la fois l’apogée de la clarté nocturne et les
prémices de sa disparition, de son obscurcissement.
En Grèce, Héra est à la fois une divinité chtonienne et ouranienne, elle est du ciel et de la terre (est à
l’origine de la voie lactée).
Aphrodite
En Étrurie, à Cortona, statuettes de deux chiens avec des noms de divinités : Selans de Calus => calus
dieu de la mer et Selans dieu de la fécondité. On retrouve encore cette ambivalence.
Les dieux Lares, « praestites », sont souvent représentés la tête couverte d’un peau de chien et
accompagnés d’un chien. On a retrouvé des restes de chiens au sanctuaire des Lares près du temple
de Vesta.
Robigo, déesse mineure, est très ambigüe : on ne connaît pas son sexe, et c’est l’une des rares
puissances mauvaises qui reçoit un culte ; Columelle rappelle qu’elle détruit les moissons. Robigo est
célébrée lors des semailles au printemps, temps à la fois de l’espérance de l’abondance et de la
crainte de la mort.
Bilan sur ces divinités : au seuil des domaines chtoniens et ouraniens, de la mort et de la vie.
Or, chaque divinité demande le sacrifice de l’animal qui lui correspond le mieux : pour les ouraniens il
faut des animaux à des pelages clairs, pour des dieux masculins des mâles…
A Rome Cérbère garde les enfers ; chez les Étrusques Huntia …
Il existe une constellation du chien, explique Ovide : il y a un lien du chien avec Jupiter ; ce sont les
chiens qui doivent garder le sanctuaire de Jupiter en haut du Capitole.
Le chien est l’animal le mieux à même de marquer l’idée religieuse de séparation : Le chien se trouve
à un seuil. C’est l’animal des limites.
L’association des chiens à Hermès.
Le chien se tient à la porte pour attendre ses maîtres ou pour protéger l’ennemi. Si les chiens sont
enterrés au pied des murailles, car ils ont vocation à protéger la communauté.
Les morts prématurés étaient susceptibles d’errer sur terre avec des ressentiments ; on les enterre
avec des chiens pour les empêcher de retourner sur terre.
Le chien est à la fois pur et impur, chtonien et ouranien.
Le chien signifie la séparation des mondes => d’où la raison qu’on les coupe chez les Hélléens, les
Spartes, les Béotiens… on retrouve les squelettes de chiens le plus souvent démembrés.
Foie de Plaisance = en bronze, divisé en une partie ouranienne et une partie chtonienne => le foie du
chien est la partie la plus adéquate.
Conclu : les chiens, sacrifiés en moindre nombre que les bovins et les ovins, tombent en désuétude.
Son sacrifice est représentatif des pratiques ritualistes antiques.
Finalement, animal psychopompe reste des sacrifices funéraires ?