Le bien-être animal dans les fermes d`élevage

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Le bien-être animal dans les fermes d`élevage
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Ces dispositions générales sont complétées
par des exigences propres à chaque filière :
recommandation du Conseil de l’Europe sur
la protection des bovins de 1988, directives
européennes1 pour les poules pondeuses, les
poulets de chair, les porcs, les veaux… Des
règlements établissent aussi des règles sur la
protection des animaux au cours du transport
et de l’abattage. Ce cadre réglementaire est
en évolution permanente en fonction des nouvelles connaissances scientifiques.
Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles
11, rue de la Baume - 75008 Paris
Tél. : 01 53 83 47 78 - Fax : 01 53 83 48 50
De plus, depuis 2007, pour que les éleveurs
puissent bénéficier des aides de la Politique
Agricole Commune, ils doivent se conformer
à plus de vingt critères en matière de respect
du bien-être animal : aménagement des bâtiments, prévention des blessures, surveillance
sanitaire et entretien des animaux. En cas de
non-respect, l’éleveur est sanctionné.
En France sur le plan juridique, le Code Rural
reconnaît aux animaux le statut « d’être sensible » depuis 1976 dans son article L214. Il
protège l’animal détenu par l’Homme contre
les mauvais traitements. Parallèlement, le
Code Pénal punit sévèrement les délits de
cruauté envers les animaux (jusqu’à deux ans
d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende).
Anne-Françoise, éleveuse de poules pondeuses en cages aménagées en Bretagne
« En 2011 j’ai effectué d’importants travaux dans mon bâtiment d’élevage en faveur
du bien-être animal pour installer des nids et des perchoirs. Pour cela, j’ai investi
l’équivalent de 25 €/poule, et je suis très fière du résultat : mes poules ont plus
d’espace et elles sont en meilleure forme. »
www.fnsea.fr
1
d
irective 99/74/CE pour les poules pondeuses, directive
2007/43/CE pour les poulets de chair, directive 2008/120/CE
pour les porcs, directive 2008/119/CE pour les veaux
Riche de sa diversité d’espèces et de races,
l’élevage contribue au développement économique de nos territoires, à la préservation de
notre patrimoine gastronomique et culinaire, à
l’aménagement et à l’entretien des paysages.
Elevés dans de bonnes conditions, les animaux
fournissent des produits sains, diversifiés et de
qualité, appréciés pour leur goût et leurs qualités nutritionnelles. Pour toutes ces raisons,
les produits d’origine animale conservent une
place légitime dans l’alimentation humaine.
Les chiffres de l’élevage
en France
> L’élevage et les territoires :
– 13 millions d’hectares de prairies en France,
soit l’équivalent de 25 départements
– 1 emploi dans l’élevage = 7 emplois en France
–
une vache en France dispose en moyenne
d’un hectare pour se nourrir pendant un an.
– plus de 60 % des agriculteurs sont éleveurs,
ce qui représente plus de 300 000 élevages
en France
> La consommation des Français
Michel, éleveur de poules
pondeuses bio en région
Rhône-Alpes
« Les éleveurs de poules élevées en France, quel que soit
le mode l’élevage, respectent
des règles sanitaires, de respect du bien-être animal et de l’environnement
parmi les plus élevées au monde. Faites le choix
de soutenir les œufs Pondus en France ! »
– plus de 90 % des Français mangent de la
viande au moins 3 fois par semaine
– un Français consomme en moyenne chaque
année :
210 œufs
24 kg de viande de volaille
32 kg de viande de porc
21 kg de viande bovine
67 litres de lait
24 kg de fromages, toute catégorie de lait
confondue
290 g de foie gras
Nous consommons presque tous,
tous les jours ou plusieurs fois
par semaine, des produits laitiers,
de la viande ou des œufs issus
de l’élevage. Avec plus des trois
quarts des Français qui vivent en
ville, l’élevage est méconnu, qu’il
s’agisse de l’alimentation, des
soins apportés aux animaux, de
leurs conditions de vie… L’élevage
a beaucoup changé et s’est modernisé, notamment pour répondre
aux exigences sanitaires, environnementales et de bien-être animal.
Les éleveurs
vous en parlent
dans les fermes d’élevage
En Europe, la réglementation en matière de
protection des animaux est la plus développée au monde. En vigueur depuis le milieu des
années 70 et la signature de la Convention du
Conseil de l’Europe sur la protection des animaux dans les élevages, elle a été précisée
depuis sous diverses formes. Les traités européens – Amsterdam en 1997 et Lisbonne en
2009 – imposent que le bien-être animal soit
pris en compte.
L’alimentation de demain
age
Connaissons-nous l’élev
français d’aujourd’hui ?
Le bien-être animal
Une réglementation des plus strictes en matière de
bien-être des animaux
Le bien-être de ses animaux,
préoccupation n°1 de l’éleveur
Le métier d’éleveur est un métier que l’on
choisit par passion et par amour des animaux,
en acceptant des conditions de travail parfois
rudes. Les animaux sont des êtres vivants
et sensibles qui requièrent une implication
à 100 % : 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7,
week-end et jours de fête. Pour un éleveur, les
bonnes conditions d’élevage et de bien-être de
ses animaux sont une évidence. Elles font partie intégrante de ses compétences et de son
savoir-faire. Elles sont indispensables à la performance durable de son élevage.
Aujourd’hui, 5 grands principes admis par
tous pour garantir le bien-être animal :
1/ S’assurer que les animaux sont préservés
de la soif, de la faim et de la malnutrition
2/ Assurer aux animaux un confort approprié
3/ Veiller à préserver les animaux de la
douleur, des blessures et des maladies
4/ Éviter les situations de peur et de stress
pour les animaux
5/ Permettre aux animaux d’exprimer les
comportements essentiels pour l’espèce
Monique, éleveuse de lapins en Normandie
« J’élève des lapins depuis 13 ans. En 2013 avec mon mari nous avons cessé la
production laitière et agrandi notre élevage de lapins. J’aime beaucoup ce travail car
ces animaux sont particulièrement sensibles. Pour leur bien-être, il est indispensable
que les conditions soient les meilleures possibles. J’ai trouvé une véritable passion ! »
Nourrir les animaux tous les jours
Les éleveurs portent une attention particulière
à l’alimentation et à l’abreuvement de leurs animaux. Ils mettent à leur disposition une alimentation saine, équilibrée et qui corresponde à
leurs besoins nutritionnels pour leur croissance
et leur production.
Pour les porcs, volailles, lapins, une grande
partie des aliments est achetée et l’éleveur
connaît parfaitement leur composition et leur
origine : c’est la traçabilité. Pour les vaches,
moutons, chèvres, chevaux…, les fourrages qui
alimentent le troupeau sont en grande majorité
cultivés et récoltés sur la ferme (herbe, maïs,
céréales, etc.). L’élevage façonne les paysages
de nos régions : pâturages, bocages, coteaux,
estives, marais... Il est garant de la biodiversité
floristique et faunistique, aujourd’hui reconnue
et protégée.
Crédit photo : Cervose
Hélène, éleveuse de poulets
de chair en région RhôneAlpes
« Mon métier est d’élever
des volailles tout en veillant
à leur confort. Je me sens
responsable de mes animaux
et je viens les voir plusieurs fois par jour pour
m’assurer personnellement qu’ils ne manquent
de rien. »
Des bâtiments et des étables confortables
Des démarches de progrès professionnelles
Les éleveurs modernisent régulièrement les bâtiments d’élevage pour loger leurs animaux de la
meilleure façon possible. Ils recherchent une bonne
aération et une isolation thermique pour les protéger des températures extrêmes tout en réduisant
les consommations d’énergie. Un éclairage d’appoint respecte les rythmes biologiques. Des litières
Dans chaque production d’élevage, de nombreux éleveurs s’engagent volontairement
dans des démarches collectives de progrès :
– plus de 100 000 éleveurs de vaches adhèrent
à la Charte des bonnes pratiques d’élevage
de vaches laitières et de races à viande
(www.charte-elevage.fr) ;
– près de 3 000 éleveurs de chèvres adhèrent
au Code mutuel de bonnes pratiques en élevage caprin ;
– en élevage porcin le guide de bonnes pratiques d’hygiène permet aux éleveurs de
bénéficier de recommandations pour assurer
la qualité, la sécurité des aliments et la protection de leurs animaux.
et des sols confortables permettent aux animaux
de se déplacer ou de se reposer en toute sécurité. Le respect de règles d’hygiène strictes pour
leur propreté et leur santé constituent également
un facteur clé. Des installations appropriées garantissent la sécurité de l’animal et celle de l’éleveur.
Christine, éleveuse de vaches laitières en Auvergne
« Je ne sais pas pourquoi les gens pensent que nous avons des troupeaux laitiers
­ igantesques ici en France. Sur notre ferme, nous sommes 3 associés et nous
g
élevons 70 vaches pour les traire, ce qui est un peu plus que la moyenne des
élevages français. Il est vrai qu’aujourd’hui nous avons beaucoup amélioré nos
bâtiments d’élevage pour le confort des vaches. Ils peuvent être perçus comme de
grands hangars. En fait, ils sont bien adaptés à notre troupeau, notamment par leur
volume qui permet d’assurer un bon air. Je suis persuadée que les vaches sont plus
confortables que dans les petites étables confinées d’autrefois. »
L’observation permanente des animaux
On parle de « l’œil de l’éleveur » : l’observation
est la base de son métier. Elle va permettre de
détecter précocement toute maladie, blessure
ou comportement anormal de ses animaux.
Cette observation nécessite une très bonne
connaissance des signes exprimés par un ou
plusieurs animaux. En cas de problème, l’éleveur prodigue les premiers soins, et si besoin
fera appel à son vétérinaire qui effectuera un
diagnostic précis et prescrira un traitement sur
ordonnance.
Les éleveurs sont engagés dans la
réduction du recours aux antibiotiques :
par exemple en production porcine, leur
utilisation a déjà diminué de 40 % depuis
2007. Le plan national EcoAntibio 2017 fixe
l’objectif d’une réduction de 25 % du recours
aux antibiotiques. Pour les animaux comme
pour les Hommes, « les antibiotiques, c’est
pas automatique » !
Emmanuel, éleveur de vaches
laitières en Nord-Pas de Calais
« Quand les vaches sont au
poste de traite, deux fois par
jour, matin et soir, je ne vois
quasiment que leurs mamelles.
Mais je sais pourtant reconnaître chaque vache car elles sont toutes différentes et que je les ai vu naître sur la ferme. Ce
n’est pas évident à comprendre quand on n‘est
pas éleveur, toutes les vaches du troupeau se ressemblent avec leurs tâches blanches et noires ! »
François-Régis, éleveur de
porcs en Bretagne
« Tous les jours, dès que j’arrive à l’élevage, je m’assure
que mes cochons ont suffisamment à boire et à manger
et qu’ils n’ont ni trop chaud,
ni trop froid. Les mises-bas sont toujours un
moment particulier, au cours duquel je suis très
vigilant au bien-être des porcelets. Je veille à ce
que l’allaitement démarre bien : les premières
heures de vie sont primordiales, c’est à ce moment-là que les truies produisent le colostrum.
Ce premier lait est très riche en anticorps qui
protègent bien les petits de maladies. »
Jean-Jacques, éleveur en
Aquitaine de vaches de race
Blonde d’Aquitaine
« J’adhère à la Charte depuis
sa création en 2001. Ainsi, je
m’engage à assurer le bienêtre de mes animaux en leur
apportant une alimentation saine et de qualité, en les soignant selon leurs besoins et en
les logeant dans des bâtiments adaptés. Tous
les deux ans lors de la visite de contrôle de la
Charte, la venue du technicien sur la ferme est
l’occasion d’échanger sur mes pratiques et de
progresser continuellement. »
Des éleveurs de mieux en mieux formés
Au moment de leur installation, 72 % des agriculteurs ont un niveau équivalent ou supérieur
au baccalauréat. Les moins de 40 ans ont un
meilleur niveau de formation que la moyenne
des actifs du même âge. Aujourd’hui, le bienêtre animal fait partie de la formation initiale
des éleveurs.
Les formations continues sont proposées par
les chambres d’agriculture, les coopératives et
les réseaux de centres techniques.
Damien, éleveur de brebis en Midi-Pyrénées
« J’ai 24 ans et depuis 2 ans je suis agriculteur sur la ferme familiale où je travaille
avec mon père. Nous élevons 700 brebis qui donnent naissance à 900 agneaux dans
l’année. Les périodes de mises-bas sont des moments très forts dans notre vie
d’éleveur. Chez nous, elles se passent à l’abri dans un bâtiment spacieux, confortable et bien aménagé, avec de la paille fraîche rajoutée quotidiennement. Dès la
naissance, chaque brebis est isolée 24 heures et elle reste seule avec son ou ses
agneaux de façon à pouvoir l’allaiter. Ce temps permet aussi aux brebis d’adopter
leurs agneaux. Elles peuvent alors rejoindre la troupe dans un grand parc avec leurs agneaux qui ont
aussi accès à un petit parc qui leur est réservé. Sur la ferme, nous avons un grand espace de parcours
et de bois où les bêtes peuvent pâturer de mars à décembre. »