thrombose veineuse du membre superieur post traumatisme cranien
Transcription
thrombose veineuse du membre superieur post traumatisme cranien
THROMBOSE VEINEUSE DU MEMBRE SUPERIEUR POST TRAUMATISME CRANIEN GRAVE : A PROPOS DE 2 CAS Hmida MM., Maaref K., Ouanes W., Lazreg N., Guedria K., Bouaziz MA., Khachnaoui F., Rejeb N. Service de Médecine Physique, de Rééducation et de Réadaptation fonctionnelle. EPS Sahloul. Sousse Tunisie Introduction La thrombose veineuse profonde (TVP) du membre supérieur est une entité rare (1 à 4% de la totalité des TVP) dotée d’une morbidité considérable, en rapport avec le risque d’embolie pulmonaire. En dépit d’une anti-coagulation préventive, les patients présentant une lésion neurologique centrale sont fréquemment exposés à de tels accidents thromboemboliques, du fait de la stase sanguine, de l’état d’hypercoagulabilité, et l’agression de la paroi vasculaire majorée par la présence d’un cathétérisme veineux périphérique. Nous rapportons 2 cas de thrombose veineuse profonde du membre supérieur, diagnostiqués en milieu de rééducation chez deux traumatisés crânien. Observation Le premier patient est Mr MZ, âgé de 60 ans, diabétique victime d’un traumatisme crânien grave entrainant un coma d’emblée et une quadriplégie. A 3 mois, il est en état pauci relationnel. Devant la persistance d’un fébricule et une tachycardie avec un bilan infectieux négatif, un doppler veineux des 2 membres supérieurs a été demandé. Il s’agissait d’une thrombose de la veine humérale, l’angioscanner thoracique était normal. Le deuxième patient est Mr TS, âgé de 43 ans, traumatisé crânien suite à un accident de la voie publique. Le bilan initial a montré un hématome extradural et intradural avec de multiples foyers de contusion cérébrale. Actuellement , il est en phase d’éveil avec une tétraplégie spastique à prédominance gauche. A un mois post traumatique, il a présenté un œdème en pèlerine avec à l’angioscanner thoracique une thrombose de la veine subclavière gauche étendue à la veine cave supérieure sans signes d’embolie pulmonaire. Discussion L’incidence des TVP chez les traumatisés crâniens est mal connue. Dans une étude rétrospective chez 280 patients traumatisés à haut risque de TVP, leur fréquence chez les traumatisés crâniens était de 5% . Les TVP des membres supérieurs constituent une localisation peu fréquente de la maladie thrombo-embolique et représentaient 3 à 5 % de l’ensemble des TVP il y a une quinzaine d’années . Actuellement, les TVP du membre supérieur apparaissent plus fréquentes (11 à 14 % des TVP) en raison notamment de l’utilisation croissante des cathéters veineux centraux (chimiothérapie, alimentation parentérale, hémodialyse). Les manifestations cliniques habituellement évocatrices d’une TVP du membre supérieur sont essentiellement un œdème du bras, un comblement du creux sus-claviculaire (76–98 %) et une douleur (43–86 %). Parfois, une circulation veineuse collatérale superficielle (23–80 %) peut se développer au niveau de l’épaule et de la paroi thoracique par ouverture des shunts entre les territoires veineux du bras et les veines intercostales. Une érythrocyanose unilatérale (30–55 %) et la palpation d’un cordon veineux induré et sensible (13–17 %) peuvent compléter le tableau clinique. La fièvre est rare et doit faire évoquer en premier lieu un processus inflammatoire sous-jacent. Les signes cliniques peuvent néanmoins être totalement absents et l’incidence de ces thromboses asymptomatiques est de 25 %. Le dosage des D-dimères est utilisé essentiellement pour éliminer (jamais pour affirmer) le diagnostic de TVP et/ou d’embolie pulmonaire. En effet, les patients en service de rééducation présentent souvent des pathologies responsables d’une augmentation des D-dimères même en l’absence de toute maladie thromboembolique veineuse. L’échographie couplée au Doppler couleur est la méthode de choix pour le diagnostic des TVP du membre supérieur et constitue l’examen de première intention dans la stratégie diagnostique. Le traitement curatif fait appel aux héparines de bas poids moléculaire (HBPM) avec relais précoce par les antivitamines K pour une durée d’au moins trois à six mois. Bibiographie [1] Spain DA, Richardson JD, et al, Venous thromboembolism in the high-risk trauma patient: do risks justify aggressive screening and prophylaxis? J Trauma 1997; 42:463–7 [2] J.-F. Payen et al. Thromboprophylaxie en neurochirurgie et en neurotraumatologie intracrânienne Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 24 (2005) 921–927 [3] Joffe HV, Kucher N, Tapson VF, Goldhaber SZ. Upper-extremity deep vein thrombosis: a prospective registry of 592 patients. Circulation 2004;110:1605–11. [4]Y. Benhamou et al. Les thromboses veineuses profondes des membres supérieurs. La Revue de médecine interne 32 (2011) 567–574
Documents pareils
Thrombose veineuse du membre supérieur compliquée d`embolie
Maaref K., Hmida MM., Guedria.K, Zaoui A., Kachnaoui F., Rejeb N.
Service de Médecine Physique, de Rééducation et de Réadaptation fonctionnelle.
EPS Sahloul. Sousse Tunisie
Introduction
La thrombos...