Helicobacter heilmannii - Revue de Médecine Vétérinaire

Transcription

Helicobacter heilmannii - Revue de Médecine Vétérinaire
ARTICLE ORIGINAL
«Helicobacter heilmannii», pathogène humain
et animal : revue
° C. DO-REGO SEYAWI, ° A. ROSSERO, ° A. LE GAL, ° M. FEDERIGHI et ° C. MAGRAS*
° Unité Mixte de Recherche d’Hygiène des Aliments INRA, Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes, B.P. 40 706, F-44307 Nantes Cedex 03
* Correspondance : Tél. +33 (0) 2 40 68 77 89 - Fax +33 (0) 2 40 68 77 62 - e-mail : magras @vet-nantes.fr
RÉSUMÉ
SUMMARY
La présence de bactéries spiralées de grande taille non cultivables dans
l’estomac de l’homme et de très nombreuses espèces animales n’appartenant à aucune espèce d’Helicobacter gastrique connue (H. pylori, H. felis,
H. bizzozeronii) suscite aujourd’hui l’intérêt de nombreux scientifiques.
Actuellement ces hélicobactéries gastriques sont regroupées dans une seule
et même espèce non officiellement caractérisée nommée «H. heilmannii».
Cet article réalise une revue des données bibliographiques afin d’apporter
des connaissances synthétiques nécessaires au diagnostic et au développement futur de moyens de prévention et de maîtrise de ces hélicobactéries. En
effet, le caractère pathogène pour l’homme d’«H. heilmannii» a été démontré. S’il n’en est pas de même pour les espèces animales hôtes, il semble se
confirmer notamment chez le porc et le chat, où la présence d’ «H. heilmannii» apparaît associée à une gastrite chronique. Le caractère non cultivable
de ces bactéries d’une part ne permet que l’émission d’un diagnostic présomptif, basé sur l’association de plusieurs méthodes de diagnostic dont au
moins l’histologie et la PCR, et d’autre part, ne permet toujours pas d’infirmer ou de confirmer le risque de zoonose.
«Helicobacter heilmannii», human and animal pathogen : a review. By
C. DO-REGO SEYAWI, A. ROSSERO, A. LE GAL, M. FEDERIGHI
and C. MAGRAS.
Gastric uncultured spiralled bacteria different from Helicobacter pylori,
H. felis and H. bizzozeronii have been observed in humans and animals particularly swine and cat. To date, these bacteria are classified as
«Helicobacter heilmannii» specie. «H. heilmannii» is now known to be a
significant human pathogen. In animals, many studies shown the association
between the presence of «H. heilmannii» and chronic gastritis. The presence
of «H. heilmannii» can be determined by various methods, including histology and molecular methods. Although the presence of «H. heilmannii» in
humans appears to be a case of animal-to-human transmission, there is a
need for more information regarding the zoonotic potential of these bacteria.
In order to perform its detection and its prevention an overview of «H. heilmannii» is presented.
MOTS-CLÉS : «Helicobacter heilmannii» - «Gastrospirillum» estomac - pathogène - homme - animaux.
KEY-WORDS : «Helicobacter heilmannii» - «Gastrospirillum» stomach -pathogen - human - animals.
Introduction
Campylobacter like-organism (CLO), puis Campylobacter
pyloridis, puis Campylobacter pylori, car très proches par
leurs caractéristiques de croissance in vitro des
Campylobacter, et ce n’est qu’en 1989 qu’elles sont regroupées sous un nouveau genre bactérien appelé Helicobacter.
L’intérêt soudain de la communauté scientifique pour ces
hélicobactéries permet alors de montrer la diversité des
espèces animales porteuses (l’homme, le chien, le chat, le
cochon, la souris, les oiseaux …) et des localisations diverses
dans l’appareil digestif (l’estomac, l’intestin, le foie). Ainsi à
ce jour il est répertorié dans le genre Helicobacter une vingtaine d’espèces. Mais seulement 19 d’entre elles ont un statut
officiel dans la nomenclature bactérienne.
Les hélicobactéries dont la plus connue d’entre elles pour
les lésions digestives (ulcères et cancers) qu’elle provoque
chez l’homme, Helicobacter pylori furent observées pour la
première fois en 1893 dans la muqueuse gastrique du chien
par BIZZOZERO. Trois ans plus tard, SALOMON confirme
les résultats obtenus par BIZZOZERO et en détecte également dans la muqueuse gastrique des chats et des rats. Jusque
là ces bactéries restent anecdotiques aux yeux de la communauté scientifique, lorsqu’en 1982, WARREN et
MARSHALL décrivent la présence de ces bactéries spiralées
dans les estomacs de patients atteints de gastrites et d’ulcères
peptiques et les isolent par culture. Elles sont alors nommées
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L’espèce actuellement appelée «Helicobacter heilmannii»
est une de ces espèces d’hélicobactéries pour lesquelles la
nomenclature et la caractérisation de l’espèce ne sont pas
officielles. Elle regroupe actuellement des hélicobactéries
gastriques comme «Helicobacter hominis», «Gastrospirillum hominis» [38], «Gastrospirillum suis»[43], Candidatus
Helicobacter suis [10] (tableau I). Ces hélicobactéries, identifiées chez différentes espèces animales [61], présentent
toutes une morphologie identique caractéristique et surtout
elles sont non cultivables. Ce regroupement dans une même
espèce est conforté par les analyses de l’ARN 16S qui suggèrent que toutes ces bactéries sont des sous espèces, «H. heilmannii» type 1 (anciennement nommé «G. hominis»1,
GenBank accession n° L10079) et «H. heilmannii» type 2
(anciennement nommé «G. hominis»2, GenBank accession
n° L10080), d’une seule et même espèce bactérienne [6 , 41,
50, 61 ].
L’espèce «H. heilmannii» comme l’espèce H. pylori est
reconnue pathogène pour l’homme. Chez l’animal, des
études suggèrent ce caractère pathogène mais jusqu’à ce jour
il reste controversé [3, 4, 23, 32, 55, 56, 60]. Les modes de
transmission restent également inconnus même si le contact
Espèces
Autre dénomination
rencontrée
animal semble favoriser significativement la contamination
de l’homme. Autant de questions et d’incertitudes qui méritent une revue dont l’objectif est de synthétiser l’ensemble
des connaissances scientifiques de base actuellement disponibles et nécessaires au diagnostic et au développement futur
de moyens de prévention et de maîtrise de ces hélicobactéries.
Description / Localisation
«H. heilmannii» a été observée pour la première fois en
1939 par DOENGES puis en 1987 par DENT [12] qui décrit
une morphologie caractéristique bien différente de la morphologie alors connue d’H. pylori ou des Campylobacter coli
(figure 1). Les critères de caractérisation actuellement disponibles et retenus, sont avant tout des critères morphologiques
et le caractère non cultivable (tableau II).
En microscopie optique, «H. heilmannii» est une bactérie
de grande taille, fortement spiralée et rectiligne à coloration
de Gram négative. Elle mesure de 1,5 à 7 µm de longueur et
de 0,4 à 0,7 µm de diamètre. Le corps bactérien compte de 3
Hôte(s) habituel(s)
Homme
H. pylori
«Gastrospirillum
hominis»
Hôte(s) occasionnel(s)
Chat
Primates non hominiens
Homme
«H. hominis»
«Gastrospirillum suis»
«H.
heilmannii»
Porc
Candidatus Helicobacter.
suis
GLO ; GHLO
Chat
Chien
Guépard
Pimates non hominiens
Chat
H. felis
Homme
Chien
Guépard
H. bizzozeronii
Chien
H. acinonychis
Guépard
H. nemestrinae
Macaque à queue
?
de cochon
H. salomonis
Chien
H. mustelae
Furet
Vison
Légendes : GLO : Gastrospirillum Like Organism ; GHLO : Gastric Helicobacter Like Organism
TABLEAU I. — Hélicobactéries pouvant coloniser l’estomac de l’homme et des animaux.
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1a
1b
1c
FIGURE 1. — Morphologie comparée à l’examen microscopique (objectif 100 à immersion, coloration de
Gram) de «H. heilmannii» (1a, frottis de broyat gastrique), Campylobacter coli, (1b culture) et H.
pylori (1c, culture).
TABLEAU II. — Critères d’identification de «H. heilmannii» hors tests génétiques (PCR et séquençage).
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à 8 spires de faible amplitude qui lui confèrent une forme en
tire-bouchon. Cette morphologie bien que caractéristique
n’apparaît pas spécifique de «H. heilmannii». En effet, H.
felis et H. bizzozeronii ont une morphologie très proche qui
peut, pour des non spécialistes, conduire à des confusions
d’espèces. Cette confusion est levée, d’une part pour H. bizzozeronii, par sa culture en milieu gélosé, et d’autre part pour
H. felis, par son observation en microscopie électronique.
«H. heilmannii» ne possède pas de fibres périplasmiques
contrairement à H. felis. A l’une ou à ses deux extrémités, 1 à
20 flagelles engainés, d’environ 22 nm de diamètre, d’épaisseur uniforme, et sans bulbe terminal sont observés. La gaine
flagellaire est une structure en continu avec la paroi, dont la
fonction serait la protection des filaments de flagelline contre
l’acidité gastrique [33]. La paroi bactérienne est typique des
bactéries à coloration de Gram négative. Elle est lisse et
comprend deux couches denses aux électrons séparées par
une zone moins dense. Le cytoplasme est délimité par une
membrane cytoplasmique classique, c‘est-à-dire deux
feuillets denses limitant de part et d’autre un feuillet transparent aux électrons. Il contient des granules irréguliers, de
nombreux ribosomes, et de larges structures sphériques ou
ovoïdes limitées par une membrane unitaire (membrane formée de deux couches de phospholipides). Ces derniers apparaissent parfois sous la forme d’un centre très dense aux électrons qui peut être plus ou moins excentré, entouré d’un halo
transparent aux électrons. En région terminale, zone d’insertion des flagelles, une zone translucide aux électrons est
observée. Elle est pauvre en ribosomes, mais riche en granules non-membranaires. Sous la membrane cytoplasmique,
une bande dense aux électrons appelée membrane polaire est
visible. Celle-ci pourrait jouer un rôle dans la production
d’énergie nécessaire à la mobilité des flagelles ou à la synthèse de la paroi [33].
La localisation de «H. heilmannii» apparaît, quelles que
soient les espèces hôtes, assez strictement limitée à l’estomac
et plus particulièrement à la région glandulaire de l’estomac.
Chez l’homme cependant il semblerait que la bactérie puisse
coloniser aussi le début du duodénum [21]. Les hélicobactéries sont surtout observées au niveau des muqueuses pylorique et fundique [3, 23, 36, 44, 48]. La muqueuse cardiale
est moins fréquemment infectée et la colonisation de la pars
œsophagea reste exceptionnelle. En outre, lorsque des hélicobactéries sont présentes à ces derniers niveaux, elles le sont
aussi en région pylorique et/ou fundique [3, 32, 55]. Bien
qu’il ait été rapporté dans une étude [43] la présence d’«H.
heilmannii» au niveau des espaces intercellulaires, la localisation de «H. heilmannii» au sein de la muqueuse gastrique
semble bien délimitée aux cryptes (à l’intérieur du mucus), à
la surface de la muqueuse (dans ou sous la couche de mucus),
et à la lumière des glandes gastriques, au niveau de la zone
d’abouchement [3, 32, 43 , 56]. Aucune observation dans les
structures plus profondes de la muqueuse et de la paroi de
l’estomac n’est rapportée. La densité de bactéries varie en
fonction des zones considérées. Elle est généralement élevée
lorsqu’il s’agit de la muqueuse pylorique et généralement
faible au niveau de la muqueuse cardiale. Pour la muqueuse
fundique, le nombre de bactéries par unité de surface n’est
pas aussi constant ; il est élevé, moyen ou faible [3].
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L’identification biochimique précise d’«H. heilmannii» n’a
pu être établie puisque cette bactérie reste à l’heure actuelle
non cultivable par les techniques classiques de bactériologie.
Cependant, les premiers et uniques essais réussis de culture
de «Helicobacter heilmannii» de l’équipe d’ANDERSEN et
ses collaborateurs [1, 2] confèrent à «H. heilmannii» un
caractère positif pour les tests oxydase, catalase, uréase,
phosphatase alcaline, arginine arylamidase, réduction des
nitrates, réduction des nitrites, hydrolyse de l’acétate d’indoxyle et une réponse négative pour les tests hydrolyse de
l’hippurate et le catabolisme des glucides. Seul le caractère
biochimique uréase positif peut être actuellement affirmé,
d’une part, du fait des résultats des tests à l’uréase réalisés sur
les biopsies montrant que 82 % des biopsies uréase-positives
sont «H. heilmannii»-positives à l’examen histologique, et
d’autre part, par le fait que l’ensemble des hélicobactéries
gastriques cultivables possèdent une uréase [31, 33].
Importance
La prévalence de l’infection de l’homme par «H. heilmannii» (tableau III) dans les populations tout venant serait de
l’ordre de 0,3% à 3% [7, 15, 26, 28, 37, 70]. Il semble que la
prévalence de l’infection soit plus élevée dans les pays en
voie de développement que dans les pays industrialisés, et
plus élevée dans les campagnes que dans les villes. Mais la
sensibilité à l’infection selon les groupes ethniques n’a pas
encore été évaluée.
Chez les animaux «H. heilmannii» apparaît comme l’hélicobactérie gastrique la plus largement distribuée (tableau II).
Elle a été caractérisée dans l’estomac du chien, du chat, du
porc, du guépard, du maki, du singe rhésus, du mandrill et du
singe mangeur de crabes [19]. Les espèces pour lesquelles il
existe le plus de données sont le porc et le chat. Chez le porc,
les premières observations d’«H. heilmannii» ont été rapportées par QUEIROZ et al. en 1990 [56]. Bien que des études
d’inoculation expérimentale à des porcelets gnotobiotiques
aient montré que le porc est une espèce sensible à l’infection
par H. pylori [17, 18, 29, 30] «H. heilmannii» semble être
l’unique espèce d’hélicobactéries qui infecte naturellement le
porc. En effet, les études récentes n’ont jamais mis en évidence dans les conditions naturelles, la présence de H. pylori,
H. felis et H. bizzozeronii [6, 23, 24, 56, 65]. Le porc apparaît
donc comme un réservoir d’«H. heilmannii», avec une forte
prévalence de l’infection chez les porcs en engraissement de
l’ordre de 90 % [32, 40] (de 10% à 93,6 % dans l’espèce porcine tableau III). Contrairement au porc, le chat semble être
naturellement infecté par plusieurs espèces d’hélicobactéries,
H. felis et «H. heilmannii». En revanche comme pour le porc,
la prévalence de l’infection à «H. heilmannii» dans des populations de chats tout venant est élevée avec selon les auteurs
de 77 % à 97 % de chats porteurs (tableau III). Les données
sur la prévalence respective des deux sous espèces identifiées, «H. heilmannii» type 1 et «H. heilmannii» type 2, sont
peu nombreuses. Chez le porc la sous espèce la plus représentée semble être «H. heilmannii» type 1 [6, 60, 66].
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Tableau III. — Prévalence de l’infection à «H. heilmannii» chez l’homme, le porc et le chat.
Transmission
L’hypothèse selon laquelle «H. heilmannii» est une espèce
dont le réservoir est uniquement animal et qu’elle est occasionnellement transmise à l’homme prédomine à l’heure
actuelle. Elle repose sur trois points : (i) le caractère ubiquitaire de «H. heilmannii», (ii) la forte prévalence de l’infection par «H. heilmannii» chez les animaux et (iii) sur le fait
que bon nombre de patients infectés ont eu des contacts avec
un ou plusieurs animaux [14, 39, 45, 64, 67, 70]. Les espèces
susceptibles d’être à l’origine de la contamination de
l’homme sont, par ordre d’importance, le porc, le chat et le
chien. La présence de ces animaux dans l’entourage d’une
personne multiplie par 5 pour le porc, par 1,7 pour le chat ou
par 1,4 pour le chien, le risque pour l’homme d’être infecté
par «H. heilmannii» [39]. Néanmoins, dans toutes ces études
il n’a pu être établi que c’est l’animal qui a effectivement
infecté l’homme, ou que l’homme et l’animal ont été infectés
par la même source. Les modalités de transmission de la bactérie n’ont pas encore été identifiées mais par analogie avec
la transmission d’H. pylori une transmission fécale-orale ou
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orale-orale est fortement suspectée. En revanche, il est connu
que la contamination par la voie orale conduit à une colonisation massive de l’estomac, comme l’a démontré l’inoculation intra-stomacale chez la souris de mucus gastrique ou de
produit de broyage de muqueuse gastrique contenant «H.
heilmannii» [35, 55].
Pathologie
Chez l’homme, la présence simultanée de «H. heilmannii»
et de lésions gastriques, l’éradication des lésions concomitantes à la disparition de «H. heilmannii» et enfin, l’absence
de cas de colonisation d’une muqueuse histologiquement
normale par «H. heilmannii» suggèrent un rôle actif de cette
bactérie dans la pathologie digestive de l’homme. Les lésions
décrites sont des cas d’érosions de la muqueuse, d’ulcères, de
gastrites chroniques ou de cancers gastriques (adénocarcinome ou lymphome) [21, 26, 45, 46, 61, 69, 70]. Elles sont le
plus souvent associées à des symptômes : douleurs épigastriques aiguës, nausées, vomissements et anorexie [16, 26,
45, 69] (tableau IV). Les affections gastriques liées à «H.
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TABLEAU IV. — Signes cliniques et principales lésions naturelles ou expérimentales décrits en association avec une infection à «H. heilmannii»
heilmannii» sont pour certains auteurs moins sévères que
celles liées à H. pylori [63] et pour d’autres, elles sont tout
aussi sévères [8 , 22, 46, 47, 53, 57, 69]. Malgré l’absence
d’études expérimentales sur les mécanismes pathogéniques
induits par «H. heilmannii» il apparaît que son pouvoir
pathogène diffère de celui d’H. pylori. En effet, les résultats
de DEBONGNIE et ses collaborateurs [11] montrent que les
ulcères liés à «H. heilmannii» diffèrent de ceux de l’infection
à H. pylori ou de ceux induits par l’utilisation de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdes. Cette différence
pourrait être expliquée par des mécanismes d’adhérence et de
production de cytotoxine différents au niveau de la muqueuse
gastrique [21].
Chez les animaux (tableau IV), et plus particulièrement
chez le porc, des données contradictoires sur l’association
entre «H. heilmannii» et les ulcères, notamment ceux de la
pars oesophagienne, ne permettent pas actuellement d’affirmer ou d’infirmer le rôle de cette hélicobactérie dans l’induction des ulcères [3, 32, 55, 60]. En revanche, la présence
de gastrites chroniques, caractérisées principalement par une
infiltration diffuse ou localisée du chorion de la muqueuse
par des cellules lymphoïdes, est très largement décrite, et corrélée significativement avec l’infection à «H. heilmannii»
chez le porc, la souris et le chat [3, 4, 20, 32, 34, 44, 48, 55].
Diagnostic de l’infection
Le diagnostic de l’infection à «H. heilmannii» est uniquement un diagnostic direct réalisé à partir de différentes
méthodes de détection qui peuvent être regroupées en trois
grands types de diagnostic : le diagnostic bactériologique, le
diagnostic histologique et les tests génétiques.
A) DIAGNOSTIC BACTÉRIOLOGIQUE
1) Examen microscopique
L’examen microscopique direct de «H. heilmannii» est réalisé sur des frottis. Il permet d’observer la morphologie
caractéristique de «H. heilmannii» et sur des préparations
d’organismes vivants, sa très forte mobilité «en tire-bouchon». Les colorations utilisées sont la coloration carbol
fuschine [59] et la coloration de Gram [36, 43 , 48 , 55 , 68].
Les frottis sont préparés soit en écrasant le fragment gastrique du côté mucus sur une lame porte-objet, soit en étalant
sur la lame le produit de raclage ou quelques gouttes du produit de broyage de la muqueuse. La sensibilité de cet examen
demeure faible [42]. En effet, il ne détecte que les animaux
qui sont fortement infectés, le mucus étant alors riche en
hélicobactéries.
2) Culture in vitro
Il semble que les techniques classiques de bactériologie ne
permettent pas la culture de «H. heilmannii». En effet aucun
essai réussi de culture in vitro à partir de tissus gastriques de
porc, de chat et de souris inoculées n’a, à ce jour, été rapporté
[6, 23, 24, 36, 44, 56, 68]. En revanche une culture de «H.
heilmannii» effectuée à partir de biopsies gastriques d’un
patient de 23 ans souffrant de dyspepsie a été rapportée en
1996 par l’équipe d’ANDERSEN [2]. Selon ces premiers
résultats, les conditions de culture de «H. heilmannii»
seraient proches de celles de H. pylori. L’adjonction de sang
dans le milieu de culture serait impérative. De plus, seule
l’atmosphère microaérobie autoriserait la croissance de cette
bactérie et la température optimale de croissance se situerait
entre 36 et 41° C [1]. Néanmoins ces résultats sont restés
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« HELICOBACTER HEILMANNII », PATHOGÈNE HUMAIN ET ANIMAL : REVUE
uniques et le fait d’une seule équipe. De nouveaux essais
réussis de culture doivent encore être rapportés pour confirmer le caractère cultivable de «H. heilmannii».
3) Culture in vivo
Actuellement, le modèle animal utilisé pour la culture in
vivo de «H. heilmannii» est la souris. Dès 1958, WEBER et
ses collaborateurs montrent la sensibilité de la souris à l’infection à «H. heilmannii» et depuis le début des années 1990,
ce modèle est repris par toutes les équipes travaillant sur «H.
heilmannii» [13, 33, 42, 48, 55]. Cette culture in vivo nécessite une inoculation intra-stomacale via une sonde œsophagienne, de mucus obtenu par raclage de la muqueuse de l’estomac (du porc, du chat ou de l’homme) ou broyage de celleci, et dilué, à des souris âgées d’environ 4 semaines, axéniques ou exemptes de bactéries gastriques spiralées. Les
prélèvements stomacaux sont effectués en moyenne de 1 à 11
semaines après l’inoculation [13, 42]. L’inoculation à la souris utilisée comme un outil pour le diagnostic de l’infection à
«H. heilmannii» apparaît plus sensible que les tests à l’uréase
et l’examen microscopique effectués à partir des prélèvements d’estomac [42]. Néanmoins c’est avant tout un outil de
conservation et de multiplication de «H. heilmannii».
4) Tests à l’uréase
Le test rapide à l’uréase repose sur l’activité uréasique
conférée par la présence d’hélicobactéries. Il s’agit d’un test
simple et souvent rapide consistant à déposer un prélèvement
gastrique dans un milieu riche en urée. La présence de
l’uréase synthétisée par les hélicobactéries entraîne la dégradation de l’urée et ainsi la libération d’ammoniac et donc une
alcalinisation, qui peut être mise en évidence par le virage
coloré d’un indicateur de pH. Ce test est en général pratiqué
sur une biopsie ou un fragment de muqueuse gastrique, il
peut l’être aussi sur l’estomac tout entier [23]. Dans le cas de
l’infection à H. pylori chez l’homme, le test à l’uréase a une
bonne valeur diagnostique avec une sensibilité allant de 70 à
100 % [5]. Dans le cadre de l’infection à «H. heilmannii» , le
test à l’uréase apparaît plus aléatoire avec des faux-négatifs
ou une sensibilité dépendante du temps d’incubation [9, 12,
25 , 70]. En revanche, il apparaît comme une méthode plus
sensible que l’analyse moléculaire et le diagnostic sérologique [66]. Les avantages majeurs de ce test sur les autres
méthodes de diagnostic tiennent avant tout à sa rapidité et à
son faible coût. Mais il reste nécessaire de l’associer à une
autre méthode de diagnostic. En effet, ce test à l’uréase ne
permet qu’une mise en évidence présomptive de la présence
d’hélicobactéries gastriques, car d’autres germes peuvent
aussi être uréase-positifs, les Proteus par exemple.
Si le test respiratoire à l’urée marquée peut être dans le
principe également utilisé, il n’a été à ce jour que peu mis en
œuvre, certainement du fait de son coût et de ses contraintes
(chez le chat [49]). Il est basé sur la dégradation par l’uréase
de l’urée marquée (14C ou 13C) ingérée et le dosage du CO2
expiré par un compteur à scintillation (14C) ou par spectrométrie de masse (13C).
5) Diagnostic histologique
Le diagnostic histologique permet la visualisation des bactéries in situ directement dans l’estomac et surtout la reconRevue Méd. Vét., 2001, 152, 8-9, 623-632
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naissance de leur morphologie caractéristique. De nombreuses colorations sont utilisables et sont d’autant plus performantes, qu’elles colorent intensément les hélicobactéries
sans colorer ni le mucus de surface, ni le mucus des cellules
muqueuses gastriques, assurant ainsi un bon contraste. La
coloration de routine par l’hémalun-éosine permet l’analyse
des lésions élémentaires de la muqueuse gastrique mais également le diagnostic de l’infection dans un grand nombre de
cas. Cependant, une coloration spéciale, assurant un meilleur
contraste, lui est généralement associée. La coloration carbol
fuchsine est la plus largement utilisée [3, 48, 54]. Il s’agit
d’une coloration simple, rapide, économique et appropriée à
la mise en évidence des hélicobactéries dans les tissus gastriques [59]. Dans l’infection à H. pylori chez l’homme un
diagnostic histologique positif peut être posé en l’absence,
même, d’observation des bactéries si l’identification des
lésions reconnues comme caractéristiques de la gastrite à H.
pylori (l’infiltrat inflammatoire lymphoïde et surtout l’infiltrat à polynucléaires neutrophiles du chorion de la muqueuse
et de l’épithélium) est faite. Cette démarche n’est pas encore
applicable dans le cadre du diagnostic de l’infection par «H.
heilmannii» , dont nous l’avons vu, le rôle pathogène et l’impact lésionnel sur la muqueuse gastrique ne sont pas encore
bien caractérisés. A l’heure actuelle, l’examen histologique
reste l’examen de base pour tout diagnostic d’infection à «H.
heilmannii» ». Néanmoins sa sensibilité est moins grande
que celle des tests génétiques [6, 49], et rappelons-le, l’histologie ne permet pas le diagnostic d’espèce, pour les bactéries
gastriques morphologiquement similaires comme «H. heilmannii» , H. felis et H. bizzozeronii .
6) Tests génétiques
La PCR ou la réaction d’amplification génique dite de
polymérisation en chaîne est une technique rapide considérée, par de nombreux auteurs, comme la méthode d’analyse
la plus sûre [6, 49] puisqu’elle peut détecter de faibles quantités d’Helicobacter et qu’en plus la contamination pendant
l’extraction de l’ADN ou la préparation de la PCR semble
peu probable. La détection de «H. heilmannii» s’opère à partir de fragments de muqueuse gastrique, la libération de la
bactérie du tissu nécessitant l’écrasement manuel ou un
broyage mécanique de celle-ci. La détection et l’identification des bactéries sont le plus souvent effectuées par l’amplification d’une région d’ADN cible qui peut être une région
d’ADN codant pour l’ARN ribosomal 16S [6, 9, 50, 58, 60]
ou le gène B de l’activité uréasique [14, 49, 62, 68]. Très
récemment, à partir d’une région d’ADN codant pour l’ARN
ribosomal 16S, DE GROOTE et ses collaborateurs ont mis au
point une amorce qui serait spécifique de l’espèce «H. heilmannii» du porc [10]. Le seul diagnostic fiable de l’espèce
«H. heilmannii» reste le séquençage de produits de l’amplification de plus de 80 % de la région d’ADN codant pour
l’ARN 16S suivi de la comparaison des séquences amplifiées
aux séquences connues, spécifiques d’espèce, contenues
dans les banques de données [6, 14].
En l’absence de réussite à la culture in vitro, le diagnostic
de l’infection à «H. heilmannii» reste à l’heure actuelle avant
tout un diagnostic présomptif basé le plus souvent sur l’association d’au moins deux méthodes de diagnostic parmi l’exa-
630
DO-REGO SEYAWI (C.) ET COLLABORATEURS
men microscopique, le diagnostic histologique, les tests à
l’uréase, les tests génétiques (PCR, séquençage) et la culture
in vivo (figure 2). L’association la plus efficace en terme de
sensibilité et de spécificité de diagnostic semble être l’association diagnostic histologique et tests génétiques (PCR plus
séquençage) (tableau III).
in vitro, l’identification complète de cette bactérie ne peut
être établie et sa détection reste liée à la mise en œuvre de
plusieurs méthodes de diagnostic. De même, aucune comparaison précise n’est possible entre «H. heilmannii» de l’estomac de l’homme et celui des animaux qui permettrait de
confirmer ou infirmer le risque de zoonose.
Conclusion
Bibliographie
«Helicobacter heilmannii» appelé encore «Gastrospirillum
hominis», «Helicobacter hominis», «Gastrospirillum suis»
ou Candidatus Helicobacter suis est l’hélicobactérie gastrique la plus largement distribuée dans le monde animal, de
par les espèces chez lesquelles elle a été observée et de par sa
prévalence élevée chez le porc et le chat. Si le rôle pathogène
de «H. heilmannii» est connu chez l’homme, il semble se préciser chez les espèces animales comme le chat et surtout le
porc. Néanmoins en l’absence d’obtention de souches pures
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