Amendement de Michel Magras sur le transfert de la gestion
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Amendement de Michel Magras sur le transfert de la gestion
Michel Magras Sénateur de Saint-Barthélemy Président de la Délégation sénatoriale à l’outre-mer compte-rendu Séance du lundi 13 avril 2015 PROJET DE LOI POUR LA CROISSANCE, L’ACTIVITÉ ET L’ÉGALITÉ DES CHANCES ÉCONOMIQUES Article 19 n ZOOM Amendement n° 299 rectifié ter, présenté par MM. Magras Michel Magras a présenté un amendement visant à rétablir la disposition adoptée à l’Assemblée Nationale qui prévoyait une expérimentation de la gestion matérielle du RCS en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion. Saint-Barthélemy : transfert de la gestion matérielle du RCS à la CEM de Saint-Barthélemy Au Sénat, la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi Macron a supprimé cette disposition. En séance, le rapporteur reconnaît néanmoins la particularité de la situation de Saint-Barthélemy. L’amendement de Michel Magras, prévoyant le transfert de la gestion matérielle du RCS à la CEM, a été jugé irrecevable par la commission des finances au titre de l’article 40 de la Constitution. l Compte-rendu n Séances du 13 avril 2015 1 compte-rendu PROJET DE LOI POUR LA CROISSANCE, L’ACTIVITÉ ET L’ÉGALITÉ DES CHANCES ÉCONOMIQUES amendement n° 299 rectifié ter, présenté par MM. Magras n M. le président. intellectuelle, dans leur rédaction résultant du présent article, sont applicables dans les îles Wallis et Futuna. I. – Le code de commerce est ainsi modifié : IV. – (Supprimé) 1° Après le premier alinéa de l’ article L. 123-6, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : V (nouveau). – Les pertes de recettes résultant, pour l’ Institut national de la propriété industrielle, du II ci-dessus sont compensées, à due concurrence, par la création et l’ affectation d’ une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. « La mise à disposition gratuite des données issues des inscriptions effectuées au greffe et des actes et pièces qui y sont déposés est assurée par le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce à ses frais et sous sa responsabilité, dans des conditions permettant leur réutilisation au sens de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d’ amélioration des relations entre l’ administration et le public et diverses dispositions d’ ordre administratif, social et fiscal, dans le respect de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’ informatique, aux fichiers et aux libertés. » ; La parole est à M. Michel Magras, sur l’ article. M. Michel Magras. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la collectivité de Saint-Barthélemy est solidaire des difficultés rencontrées par le greffe du tribunal mixte de Basse-Terre, car elle est y restée judiciairement rattachée, en dépit de son statut de collectivité d’ outre-mer et de son régime fiscal, différent de celui de la Guadeloupe. n 2° (Supprimé) 3° (nouveau) Au second alinéa de l’ article L. 732-3, les mots : « , dont la liste est fixée par décret en Conseil d’ État, » sont supprimés ; Le changement de statut était, pour Saint-Barthélemy, un projet politique mais aussi un projet administratif. En l’ occurrence, s’ agissant des entreprises, la collectivité a créé dès 2007 la CEM, la chambre économique multiprofessionnelle, établissement public destiné à devenir un guichet unique pour les formalités des entreprises. 4° (nouveau) Le cinquième alinéa de l’ article L. 741-2 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Il centralise le registre du commerce et des sociétés. » Ainsi, au gré des véhicules législatifs ou réglementaires, des compétences lui ont été transférées dans cette perspective. Aujourd’ hui, la CEM est compétente pour créer et gérer les centres de formalités des entreprises et exerce les compétences, hormis consultatives, des chambres de commerce et d’ industrie. II. – Le code de la propriété intellectuelle est ainsi modifié : 1° Au 2° de l’ article L. 411-1, les mots : « et de registre du commerce et des sociétés », les mots : « le registre du commerce et des sociétés et » et les mots : « et instruments centralisés de publicité légale » sont supprimés ; C’ est donc dans cette optique que s’ inscrivait l’ amendement devenu l’ article 31 de la loi de 2012 relative à la régulation économique outre-mer et portant diverses dispositions relatives aux outre-mer, qui prévoyait une faculté de délégation. Or, comme vous le savez, monsieur le ministre, mes chers collègues, la loi n’ a jamais eu de suite. 2° (nouveau) À la première phrase du premier alinéa de l’ article L. 411-2, les mots : « et en matière du registre du commerce et des métiers et de dépôt des actes de sociétés » sont supprimés. III. – Les articles L. 123-6 et L. 741-2 du code de commerce et les articles L. 411-1 et L. 411-2 du code de la propriété l l l Compte-rendu n Séances du 13 avril 2015 2 compte-rendu PROJET DE LOI POUR LA CROISSANCE, L’ACTIVITÉ ET L’ÉGALITÉ DES CHANCES ÉCONOMIQUES amendement n° 299 rectifié ter, présenté par MM. Magras La gestion distante du registre du commerce et des sociétés pose deux grandes difficultés. Elle impacte en premier lieu la vie économique des entreprises dans l’ accomplissement de leurs formalités administratives. En effet, à Saint-Barthélemy, il faut savoir que le délai moyen d’ obtention d’ un extrait Kbis varie entre un et six mois. Et, pour l’ obtenir dans un délai plus court, l’ entrepreneur est contraint de se déplacer en Guadeloupe, ce qui fait que l’ extrait Kbis lui revient au minimum à 400 euros, sans doute l’ un des plus chers du monde. J’ espère que la discussion des amendements permettra de faire évoluer cet aspect du texte. Il faut souligner, en outre, que cela retarde considérablement la constitution des dossiers des entreprises qui souhaitent postuler à un marché public. Article19 Cela dit, monsieur le ministre, la rédaction issue de l’ Assemblée nationale soulève des questions d’ interprétation concernant Saint-Barthélemy que je vous propose d’ aborder au cours de la discussion, car vos éclairages me seront précieux. Amendement n° 299 rectifié ter La deuxième conséquence, et non des moindres, est fiscale. Cette gestion distante, dans un contexte où la réalité administrative considère que Saint-Barthélemy ne fait plus partie de la Guadeloupe, crée une zone grise préjudiciable à la collectivité, mais également à l’ État. Saint-Barthélemy : transfert de la gestion matériel du RCS à la CEM de Saint-Barthélemy Dans le premier cas, l’ impossibilité pour les services fiscaux de la collectivité de disposer du recensement exhaustif des entreprises domiciliées à Saint-Barthélemy ne lui permet pas de les assujettir à sa contribution forfaitaire annuelle. Mme la présidente. (…) Je suis saisie de deux amendements faisant l’ objet d’ une discussion commune. n L’ amendement n° 299 rectifié ter, présenté par MM. Magras, Milon et Bignon, Mme Procaccia, MM. Laufoaulu, Longuet, Calvet, Revet, Grand et Laménie et Mmes Deromedi et Lamure, est ainsi libellé : La situation est également préjudiciable à l’ État parce que les entreprises domiciliées fiscalement à SaintBarthélemy, lorsqu’ elles ne sont pas contrôlées par des résidents fiscaux, sont soumises à la fiscalité nationale. Alinéa 4 Rétablir le 2° dans la rédaction suivante : Des entreprises peuvent ainsi facilement être créées, puis mises en sommeil durant les cinq ans nécessaires à l’ acquisition de la résidence fiscale de la société à SaintBarthélemy puis revendues, une fois la résidence fiscale acquise. 2° L’ article L. 123-6 est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Par dérogation à l’ avant-dernier alinéa et à titre expérimental pour une durée n’ excédant pas trois ans, dans les départements d’ outre-mer de la Guadeloupe, de la Martinique et de La Réunion, le ministre de la justice délègue la gestion matérielle des registres du commerce et des sociétés à la chambre de commerce et d’ industrie compétente. Cette délégation de gestion s’ opère dans les conditions déterminées au même alinéa. J’ ai bien noté que nos collègues corapporteurs de la commission spéciale ont supprimé le 2° de l’ article 19. Toutefois, même dans cette rédaction, qui n’ était pas satisfaisante du point de vue de la problématique propre à Saint-Barthélemy, il constituait un support. l l l Compte-rendu n Séances du 13 avril 2015 3 compte-rendu PROJET DE LOI POUR LA CROISSANCE, L’ACTIVITÉ ET L’ÉGALITÉ DES CHANCES ÉCONOMIQUES amendement n° 299 rectifié ter, présenté par MM. Magras Pour le bon déroulement de l’ expérimentation, la convention mentionnée audit alinéa porte sur toute sa durée. Les expérimentations débutent au 1er janvier 2016 au plus tard. Un rapport est remis, au terme de la deuxième année, sur les conditions d’ exécution de la délégation. » ; exerce les compétences autres que consultatives dévolues aux CCI au titre de l’ article 46 de la loi n° 2010-853 du 23 juillet 2010 relative aux réseaux consulaires, au commerce, à l’ artisanat et aux services. Ainsi, selon cette lecture, dans les deux cas, le 2° de l’ article 19 ne prend pas en compte la configuration particulière de la Guadeloupe. La parole est à M. Michel Magras. M. Michel Magras. Cet amendement vise à rétablir le 2° de l’ article 19 dans sa rédaction adoptée par l’ Assemblée nationale. Bien qu’ il n’ en fasse pas mention, il comporte néanmoins une double ambiguïté s’ agissant du sort de Saint-Barthélemy, en cas d’ expérimentation effective de la gestion matérielle du RCS. Une précision semblait nécessaire, mais l’ amendement que j’ ai déposé en ce sens a été déclaré irrecevable au titre de l’ article 40 de la Constitution,… n Comme je l’ indiquais, la gestion de l’ immatriculation des sociétés et la tenue du registre dans cette situation de décalage statutaire, et en particulier fiscal, est préjudiciable non seulement aux entreprises, mais aussi à l’ État et à la collectivité de Saint-Barthélemy. M. Francis Delattre. C’ est insupportable ! (Sourires.) Cette problématique est au cœur de l’ activité des entreprises, sujet qui nous préoccupe dans l’ examen du présent texte, dès lors que l’ enregistrement marque la naissance de l’ entreprise. M. Michel Magras. … ce qui m’ a conduit, monsieur le ministre, à revenir à votre rédaction. Monsieur le ministre, je vous remercie des éclairages que vous voudrez bien m’ apporter sur ces deux points. n n Mme la présidente. (…) Quel est l’ avis de la commission sur l’ amendement n° 299 rectifié ter ? La circonscription judiciaire de la Guadeloupe regroupe trois chambres de commerce et d’ industrie « compétentes » : la CCI des îles de Guadeloupe, pour la Guadeloupe proprement dite, la chambre économique multiprofessionnelle, la CEM, pour Saint-Barthélemy, et la chambre consulaire interprofessionnelle pour Saint-Martin. Dès lors, faut-il considérer que la rédaction actuelle prévoit implicitement un transfert de la part du RCS relevant de chacune des chambres respectives ? n n M. François Pillet, corapporteur. Le dysfonctionnement du RCS outre-mer provoque une grave perturbation de la vie économique et une grande gêne pour les entreprises concernées : nous sommes d’ accord, il faut traiter ce problème. Mais ne nous cachons pas ce que nous n’ avons pas à nous cacher ! La commission a supprimé la disposition que prévoyait le texte adopté par l’ Assemblée nationale sur ce point, tout d’ abord parce que l’ on ne sait pas ce qu’ il faut entendre par « gestion matérielle du registre ». En pratique, les opérations matérielles de dépôt d’ acte sont imbriquées avec le contrôle de régularité juridique opéré par le greffier. Si les deux activités sont dissociées, comment s’ opérera le contrôle, une fois que des actes irréguliers auront été déposés ? L’ autre incertitude prend sa source, quant à elle, dans la disposition qui prévoit le transfert du « registre du commerce et des sociétés », dans son ensemble donc, et non pas du RCS du ressort territorial, au sens géographique, de la Guadeloupe. Or, si l’ on admet que l’ ensemble du RCS est confié à la CCI des îles de Guadeloupe, on entre en contradiction avec la notion de CCI compétente, puisque Saint-Barthélemy et Saint-Martin ne relèvent plus de la CCI des îles de Guadeloupe. En effet, à Saint-Barthélemy, la CEM Ensuite, se pose le problème des conflits d’ intérêts qui pourraient surgir quand la chambre de commerce gérera un registre de publicité légale concernant des entreprises l l l Compte-rendu n Séances du 13 avril 2015 4 compte-rendu PROJET DE LOI POUR LA CROISSANCE, L’ACTIVITÉ ET L’ÉGALITÉ DES CHANCES ÉCONOMIQUES amendement n° 299 rectifié ter, présenté par MM. Magras Mme la présidente. Quel est donc l’ avis du Gouvernement ? dont les dirigeants seraient à sa tête. Ce problème se posera inévitablement. n Pour autant, j’ ai parfaitement noté que le problème spécifique de Saint-Barthélemy est totalement différent, compte tenu du contexte législatif que vous avez évoqué, mon cher collègue. Mais l’ amendement étant présenté globalement, il ne saurait être accepté. n M. Emmanuel Macron, ministre. Comme l’ a dit M. le rapporteur, il s’ agit bien là de la constitution du registre et de l’ enregistrement des actes. Sur ce volet, la loi Lurel avait permis une organisation plus souple en autorisant notamment les CCI, sous le contrôle du greffier Je pense que la balle est dans le camp du ministre. public, de procéder à ces opérations. Il faut absolument traiter la situation actuelle. On peut le faire en mettant en place la solution votée par le législateur en 2011, et qui consiste à désigner des greffiers de tribunaux de commerce pour assurer le greffe de ces juridictions et pour accéder aux standards de qualité, de fiabilité, de rapidité que nous connaissons dans l’ Hexagone. Je rassure pleinement M. le rapporteur, qui n’ a peut-être pas tout En un mot, il suffirait d’ appliquer la loi que nous avions votée pour les territoires d’ outre-mer, et vous auriez satisfaction, mon cher collègue ! Mais cette loi n’ a pas été appliquée. nement prévoyait de lancer une expérimentation en Guadeloupe, Pour ma part, je ne peux que défendre ce que le Sénat a voté. Appliquons la loi qui existe et le problème sera résolu ! Mais on ne pourra pas le résoudre par la technique que vous proposez. Quoi qu’ il en soit, je n’ aurais pas soutenu ici l’ extension de cette à fait saisi l’ articulation avec la loi Lurel : la supervision du greffier public garantit l’ absence de conflit d’ intérêt. Il ne s’ agit pas, en l’ espèce, que chacun puisse faire n’ importe quoi ! Compte tenu du caractère difficultueux de la situation et des aménagements prévus par la loi Lurel, le texte du Gouveren Martinique et à La Réunion. Malheureusement, cette partie de la proposition gouvernementale n’ a pas été retenue par la commission spéciale. expérimentation à d’ autres territoires ultramarins, car il convient de la limiter à quelques-uns pour bien observer comment fonctionne le dispositif. Il est vrai que le fait d’ être « embarqué », si j’ ose dire, dans le même amendement pénalise Saint-Barthélemy. Ce territoire connaît en effet un régime quelque peu différent, que vous aviez d’ ailleurs présenté, à titre personnel, dans un amendement qui a été déclaré irrecevable en application de l’ article 40. Ma collègue Christiane Taubira est pleinement mobilisée sur ce sujet, qu’ elle connaît bien. Nous allons donc poursuivre l’ expérimentation, sur la base de la loi Lurel, dans ces trois départements, et réfléchir aux moyens qui peuvent être dégagés pour résoudre ce problème réel que vous avez évoqué au travers de votre amendement, monsieur le sénateur, et dont nous sommes pleinement conscients. La solution de votre problème, mon cher collègue, est entre les mains du Gouvernement, tout au moins pour l’ instant. Nous allons donc entendre avec intérêt la réponse du ministre.... Je le répète, ce problème est connu. Un cadre a été défini par la loi Lurel et une expérimentation sera donc menée. Mais, par définition, celle-ci ne peut être dans un premier temps généralisée à tous les territoires. M. Roger Karoutchi. Moi qui croyais que SaintBarthélemy faisait rêver... n À la lumière de ces informations, je vous invite à retirer votre amendement. À défaut, j’ émettrai un avis défavorable. l l l Compte-rendu n Séances du 13 avril 2015 5 compte-rendu PROJET DE LOI POUR LA CROISSANCE, L’ACTIVITÉ ET L’ÉGALITÉ DES CHANCES ÉCONOMIQUES amendement n° 299 rectifié ter, présenté par MM. Magras J’ ai aussi noté que la démarche expérimentale était destinée à être maintenue devant l’ Assemblée nationale. J’ aurais aimé que la navette parlementaire nous permette de régler concrètement la situation de Saint-Barthélemy. À défaut, c’ est-à-dire en restant dans le flou, nous n’ aurons pas avancé. Mme la présidente. Quel est maintenant l’ avis de la commission ? n M. François Pillet, corapporteur. Compte tenu des précisions qui viennent d’ être apportées par M. le ministre, au terme, d’ ailleurs, d’ un exposé des motifs qui n’ était pas tout à fait le mien, la solution est, hélas - tout au moins dans l’ immédiat -, le retrait de cet amendement. n Je vais retirer mon amendement, car les engagements du ministre sont de nature à nous donner confiance. J’ espère que, durant la navette, ou à tout le moins avant l’ aboutissement de la discussion du projet de loi, nous parviendrons à trouver une solution concrète pour Saint-Barthélemy. Mme la présidente. Monsieur Magras, l’ amendement n° 299 rectifié ter est-il maintenu ? n M. Michel Magras. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, vous avez compris que la démarche de Saint Barthélemy s’ expliquait, au départ, par son statut. (M. JeanJacques Hyest opine.) Collectivité régie par l’ article 74 de la Constitution, elle s’ administre librement, une libre administration que garantit l’ État. n Je retire l’ amendement, madame la présidente. Mme la présidente. L’ amendement n° 299 rectifié ter est retiré. La parole est à M. Jean-Claude Requier, pour explication de vote sur l’ article. n Or nous avons la compétence fiscale. Et c’ est là que réside le nœud du problème, car je ne peux pas accéder au fichier regroupant les informations fiscales relatives à un certain nombre d’ entreprises. M. Jean-Claude Requier. S’ il n’ avait pas été retiré, j’ aurais voté l’ amendement de Michel Magras. Le groupe du RDSE souhaitait en effet que soit confiée, à titre expérimental, à la chambre consulaire interprofessionnelle de Saint-Martin, la CCISM, la gestion matérielle du registre du commerce et des sociétés du ressort territorial de SaintMartin. Hélas, l’ amendement de notre collègue Guillaume Arnell a été déclaré irrecevable... n Il a été rappelé que la loi Lurel avait prévu une solution, mais qu’ elle n’ a pas été suivie d’ effet. Je suis prêt à en apporter la preuve, la démarche que Saint Barthélemy appelle de ses vœux, qui est spécifique et ne peut en aucun cas être assimilée à celle des DOM, ne portera atteinte ni au métier de greffier, ni aux tribunaux de commerce, ni à l’ État. Elle ne servira pas davantage de tremplin pour une généralisation à l’ ensemble du territoire. Saint-Martin connaît un statut particulier. Le tribunal mixte de commerce de Basse-Terre connaît des dysfonctionnements majeurs et récurrents, et aucun délai réglementaire n’ est respecté, que ce soit pour l’ accomplissement des formalités, les procédures de relance, la réalisation des publicités légales ou encore la délivrance des actes. Ainsi, les entreprises de Saint-Martin sont doublement pénalisées, d’ une part, par l’ engorgement du greffe du tribunal mixte de commerce – le délai moyen de traitement d’ une demande d’ immatriculation est de un à trois mois, et le délai moyen de demande de modification ou de radiation de un à six mois ! – et, d’ autre part, J’ ai noté, monsieur le ministre, que la porte était ouverte et que la discussion se poursuivrait. Dans ce cadre, je me tiens à la disposition du ministère compétent, celui de la justice. Je suis prêt à venir expliquer, débattre, convaincre, démontrer et apporter toutes les garanties que vous souhaitez pour que vous nous fassiez confiance et que vous nous autorisiez à assurer cette gestion matérielle. l l l Compte-rendu n Séances du 13 avril 2015 6 compte-rendu PROJET DE LOI POUR LA CROISSANCE, L’ACTIVITÉ ET L’ÉGALITÉ DES CHANCES ÉCONOMIQUES amendement n° 299 rectifié ter, présenté par MM. Magras par la double insularité de Saint-Martin, qui constitue un handicap structurel, puisque les chefs d’ entreprise saintmartinois doivent se rendre par avion en Guadeloupe afin d’ y effectuer toutes les formalités relatives à leur entreprise. Voilà pourquoi nous voulions que Saint-Martin récupère cette compétence de gestion. n n Mme la présidente. La parole est à M. le ministre. M. Emmanuel Macron, ministre. Je confirme à M. Magras l’ engagement du Gouvernement. n Mme la présidente. Je mets aux voix l’ article 19. (L’ article 19 est adopté.) À défaut de pouvoir voter l’ amendement de Michel Magras, nous voterons tout de même l’ article 19. Mme la présidente. La parole est à Mme Brigitte Gonthier-Maurin, pour explication de vote sur l’ article. n Mme Brigitte Gonthier-Maurin. Je vais utiliser le même subterfuge que Jean-Claude Requier pour dire ma préoccupation, et ma frustration, à la suite du retrait de cet amendement. Pourquoi était-il utile de consentir à une telle expérimentation ? Tout simplement pour raccourcir les délais de traitement ! n Toutes les parties concernées, y compris la commission spéciale, reconnaissent les dysfonctionnements. Il faut parfois attendre plusieurs mois pour de simples formalités, telles que l’ immatriculation d’ une société, le dépôt d’ actes ou de pièces, ou la demande d’ extraits Kbis. Est-ce normal ? Après tout, l’ intitulé du présent projet de loi fait tout de même référence à « l’ égalité des chances économiques » ! Pourquoi des sociétés, au motif qu’ elles sont implantées outre-mer, devraient-elles attendre deux ou trois fois plus longtemps que leurs homologues de France continentale pour obtenir les mêmes documents ? Comment peut-on parler de « croissance » ou d’ « activité » outre-mer quand les entreprises connaissent une telle insécurité juridique ? Tous les moyens doivent donc être mis en œuvre pour que cesse cette situation. Un amendement allant dans ce sens avait été déposé par notre collègue Paul Vergès, mais il avait également été écarté en application de l’ article 40. À notre sens, il s’ agit là d’ une application extrêmement rigoureuse – le mot est faible ! – de l’ esprit de l’ article 40. Je déplore donc que cet amendement ait été retiré. l l l Compte-rendu n Séances du 13 avril 2015 7 Revenir sur le site www.michelmagras.fr n