etat des lieux de l`economie congolaise
Transcription
etat des lieux de l`economie congolaise
Fédération des Entreprises du Congo ETAT DES LIEUX DE L’ECONOMIE CONGOLAISE Problèmes et pistes de solutions pour la relance économique de la République Démocratique du Congo Mars 2007 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Fédération des Entreprises du Congo ETAT DES LIEUX DE L’ECONOMIE CONGOLAISE Problèmes et pistes de solutions pour la relance économique de la République Démocratique du Congo Mars 2007 Fédération des Entreprises du Congo. Imprimée en avril 2007. 10, Avenue des Aviateurs KINSHASA / GOMBE B.P. 7247 E-mail : [email protected] [email protected] Tous droits réservés Des extraits de cette publication peuvent être cités ou reproduits sans autorisation préalable pourvu que la source soit mentionnée et qu’un exemplaire du document contenant la citation ou la reproduction desdits extraits soit transmis à la FEC. AVANT PROPOS La Fédération des Entreprises du Congo « FEC », Chambre de Commerce, d’Industrie, de Métiers et d’Agriculture et Patronat Congolais est l’organisation professionnelle la plus représentative du secteur privé national. A ce titre et dans le souci d’apporter sa contribution aux efforts de relance de l’économie nationale mise à mal, depuis des décennies, par des guerres, pillages et autres décisions économiques incohérentes, la FEC a estimé indispensable de faire un véritable état des lieux de l’économie telle que perçue par les opérateurs économiques en vue de dégager des pistes de solutions. C’est dans ce cadre que nous avons entrepris une tournée dans les provinces pour non seulement, toucher du doigt les contraintes ainsi que les réalités économiques et sociales vécues par les opérateurs économiques mais, aussi et surtout, recueillir leurs propositions pour l’amélioration de la situation. Il va sans dire qu’en hommes de terrain, ils sont les mieux à même de suggérer les solutions les plus appropriées. L’état des lieux de l’économie congolaise qui est présenté dans les lignes qui suivent est un diagnostic sans complaisance de la situation économique et sociale du pays, secteur par secteur et province par province. Il nous a permis certes de constater l’état de délabrement généralisé du tissu économique mais aussi d’affirmer qu’au regard de ses potentialités, la République Démocratique du Congo dispose des moyens pour sa reconstruction et sa relance. Pour la FEC, cette relance devrait partir de l’intérieur du pays. Elle passe nécessairement par la consolidation de la paix et de la sécurité, l’assainissement de l’environnement institutionnel et réglementaire, la priorité à accorder à l’agriculture, l’élevage et la pêche, l’élargissement de l’assiette fiscale, la réhabilitation des infrastructures, la disponibilité de l’énergie électrique, le soutien aux initiatives privées et le développement des structures de financement appropriées. Ce document, cahier de charges du secteur privé national, se veut être la contribution de la Fédération à l’analyse et à la recherche des solutions aux problèmes économiques du pays dans le cadre du partenariat privilégié et constructif qu’elle tient à maintenir et promouvoir avec les Pouvoirs Publics. Albert YUMA MULIMBI Président National RESUME DIRECTIF La République Démocratique du Congo est dotée d’importantes ressources naturelles (agricoles, minières, énergétiques, halieutiques, touristiques…) dont l’exploitationdevraitêtrelegagedesondéveloppementéconomiqueetsocial. Al’indépendance(0),lepaysdisposaitd’untissuéconomiqueintégréquis’est, àlasuitedestroubles,pillages,guerresetmesurespolitico-économiquesinconséquentes, totalementdisloquécompromettantainsilesbonnesperspectivesdesondéveloppement. Quaranteseptansaprès,l’économiedupayssetrouvedansunétatdemarasme et de déliquescence tel qu’un diagnostic sans complaisance doit être posé de façon à releverlesproblèmesàlabaseetproposerdespistesdesolutionssusceptiblesd’engager l’économiesurunerelancesoutenueetdurable. D’unemanièregénérale,unebaissed’activitésetdeproductionestobservéedans touslessecteurs. D’exportateurdeplusieursproduitsagricolestantvivriersquederente,lepaysen estdevenuimportateurpourcouvrirlesbesoinsdelapopulationetdesesindustries. Occupant jadis les premières positions dans la production de plusieurs minerais (cuivre,cobalt,diamant,étain…),lepayssecontenteaujourd’huidesplacesmarginales. Auregarddeladistributiongéographiquedecespotentialitésquidemeurentencore importantes et des possibilités existantes pour la relance de la production, la Fédération des Entreprises du Congo «FEC» est convaincue que le redressement de l’économie nationaledoitpartirdel’intérieurdupays,c’est-à-diredesprovinces. Aussi,laFECpropose-t-ellelespistessuivantespouramorcercetterelance: 1. La consolidation de la paix et de la sécurité sans lesquelles aucune activité économique durable ne peut se déployer. La pacification du pays et les relations de bonvoisinageaveclespayslimitrophesdoiventêtreunobjectifpermanent. Les efforts en cours doivent se poursuivre pour neutraliser les troupes et milices armées de façon à sécuriser les régions qui connaissent des crises politico-militaires récurrentes(ITURI,MASISI,SUD-KIVU,NORD-KATANGA…). Les conditions difficiles de vie, l’indiscipline et l’impunité des éléments armés sont égalementcaused’insécuritétantpourlapopulationquepourlesentreprises. Acetégard,uneattentionparticulièredevraitêtreportéesur: o l’organisationetlarestructurationdel’armée; o l’amélioration des conditions de travail (soldes, soins médicaux, ravitaillement…); o lecasernementdesmilitairesdanslescamps(àréhabiliteretàconstruire); o larestaurationdeladisciplinemilitaire; FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 2. L’assainissement de l’environnement institutionnel et règlementaire Les entreprises, comme la société en général, doivent fonctionner selon les principesdudroit.Sansuncadrejuridiqueadapté,servantàréglerleslitiges,àfaciliterles opérations et à protéger les droits de propriété, il ne peut y avoir de secteur privé prospère. Le cadre juridique, judiciaire, administratif et règlementaire congolais se doit d’opérer des ajustements nécessaires pour s’adapter à l’évolution du contexte internationals’ilveutattirerlesinvestisseursetpromouvoirledéveloppementéconomique etsocial. Aceteffet,ilyanécessitéde: o mettre à jour les différents textes qui règlementent l’activité économique (droit dessociétés,codedesinvestissements,codedutravail…) o assureruneplusgrandeprotectiondelapropriétéprivée o supprimerlesmonopolesauregarddel’optionlibéraledel’économie o adhérer à l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) o luttercontrel’impunitéenfaisantcorrectementdireledroitparlajustice o encouragerlefonctionnementeffectifdesjuridictionsspécialisées(tribunauxde commerce,tribunauxdetravail…) o poursuivreleprocessusderéformedel’administrationpublique o mettreenapplicationlachartedebonneconduitedufonctionnaire o créer un point d’accès unique sous forme de centre de formalités administratives 3. La priorité à accorder à l’agriculture, l’élevage et la pêchepour: o couvrir les besoins alimentaires de la population dont le déficit au niveau de plusieurs produits (maïs, manioc, riz, sucre, haricot, poisson, viande…) est de plusenplusimportant; o permettrel’approvisionnementdesindustriesenmatièrespremièresetsoutenir ainsi,auregarddel’avantagecomparatifdechaqueprovince,ladynamiquede relanceetdedéveloppementdesfilièressuivantesenvued’augmenterlavaleur ajoutéenationale: - corps gras au niveau des provinces du BANDUNDU, de l’ÉQUATEUR, du BAS-CONGO,delaprovinceORIENTALEetdeKINSHASA. - bois et produits transformés du bois dans les provinces de l’ÉQUATEUR, ORIENTALE,BAS-CONGOetKINSHASA; - produits de l’élevage dans le KATANGA, le NORD-KIVU, la province ORIENTALEetleBAS-CONGO; - textile/cotondanslesprovincesORIENTALE,lesdeuxKASAI,leKATANGA etleSUD-KIVU; - grainsetféculentsdanstouteslesprovinces. Cette approche des filières présente l’avantage de promouvoir de façon concomitante et dans une chaîne des valeurs, le développement de grandes comme de petites et moyennes entreprises; ce qui déboucherait sur une intégration de l’économie nationale. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Larelancedusecteuragricolepassepar: o l’adoption d’un régime incitatif (Code Agricole) accordant des facilités douanières, fiscales et parafiscales aux exploitants du secteur agricole, de la pêcheetdel’élevage.LaFECestprêteàparticiperàsonélaboration. o l’encadrement des paysans, éleveurs et pêcheurs par la mise à disposition régulièredessemencesaméliorées,dupetitoutillageagricoleetdepêcheainsi quedeproduitsphytosanitairesetvétérinairespouraccroîtrelesrendementsà laproductionetluttercontrecertainesépidémies; o la réhabilitation des centres de recherche agricole pour l’amélioration de la qualitédessemencesetlaluttecontrelesmaladiesdecertainescultures; o l’amélioration des routes de desserte agricole pour faciliter l’évacuation des produits. 4. La réhabilitation et le développement de l’infrastructure matérielle Les infrastructures physiques (routes, rails, ports, ponts, bacs…) doivent être réhabilitéesafindefaciliterleséchangesentrelesmilieuxrurauxeturbainsetpermettre ainsiaux: - paysans: d’avoir accès aux intrants et autres services nécessaires qui concourent à l’augmentation de la production agricole et à l’acquisition des produitsmanufacturés; - entreprises privées qui y opèrentd’améliorer la performance de leurs investissementsnotammentparlaréductiondescoûtsdel’activitééconomique. La FEC indique, pour chaque province, les routes prioritaires à réhabiliter. Elle recommandequecestronçonssoientrégulièremententretenus,soitàpartird’unsystème decantonnagemanuelsurtoutpourlesroutesdedesserteagricoleenmettantnotamment àcontributionlesconfessionsreligieuseset/oucertainesONG,soitenutilisantlesystème de péage (routes d’intérêt national, provincial) où elle serait partie prenante au mode de gestion des ressources afin de s’assurer que celles-ci sont effectivement affectées aux finspourlesquellesellessontperçues. Danslemêmeordred’idées,étantdonnéque: - lechemindeferdelaSNCCestconsidérécommel’épinedorsaledel’activité économiqueauniveaudel’Estdupays(KATANGA,KASAI-ORIENTAL,KASAIOCCIDENTALetMANIEMA)etdelarégionEstetAustraledel’Afrique; - le port de MATADI géré par l’ONATRA est une véritable plate-forme pour les fluxdemarchandisesentrantetsortantdupaysparlavoiedel’Ouest, lesactivitésdecesdeuxsociétéssontsivitalestantpourlesecteurprivéquepourtoute l’économienationalequel’ondevraitimpérativementsepréoccuperdel’efficacitédeleur gestion(tempsdetravail,coûtdesservices…). FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions La recherche de cette efficacité commande qu’on imprime à ces entreprises un modedegestiondutypeprivéquipasseaujourd’huiparleurprivatisation.Celle-cidevra sefairedemanièreurgente.Ellepeutrevêtirdifférentesformes: - ouvertureducapitalauxprivés; - privatisationdelagestion; - privatisationdecertainesbranches/fonctionsdel’entreprise. Parailleurs,lefleuveCONGOetsesaffluentsconstituantlesmoyensnaturelsde communication de la province de l’ÉQUATEUR et de la partie Sud de la province ORIENTALE, le réseau fluvial doit être entretenu en y effectuant régulièrement des balisages et des dragages pour améliorer la navigabilité et assurer une plus grande sécuritédespersonnesetdesbiens. 5. La disponibilité de l’énergie électrique La desserte en énergie électrique fournie par la SNEL doit être qualitativement et quantitativementaugmentéepourfairefaceauxbesoinsdesménagesetdesentreprises. Autant INGA doit augmenter sa capacité de fourniture d’électricité à travers la réhabilitation d’autres turbines, autant il est urgent de remettre en activité les centrales hydroélectriques existantes à travers les provinces (KATANGA, ORIENTALE, KASAIORIENTALetBAS-CONGO)etd’envisageruneinterconnexionentreelles. Lacapacitéthéoriquedeproductionnationaledel’énergiehydroélectriquesesitue aujourd’hui autour de .00 MW. On notera cependant que les besoins prévisionnels du seul secteur minier sont estimés à .00 MW, soit 8 % de cette offre. Au regard des besoinsactuelsetfutursdetoutel’économie,l’offreestnettementinsuffisante. Lasituationdedéficitdel’énergieestencoreplusgravedanslescentresurbainset rurauxdesservisenénergied’originethermiquedufaitdelavétustédeséquipements,des difficultésd’approvisionnementencarburantetlubrifiantsconsécutivesàleurcoûtélevéet àladéficiencedesmoyensdecommunication.Aussi,arrive-t-il,àcertainsmomentsque l’onrecourtauxavionspourletransportducarburantverscertainscentresouvilles.Ilya quelquestemps,certainesvillesdupays(Kananga,Mbuji-mayi)étaientapprovisionnées encarburantparavionenprovenancedeKINSHASA. Par ailleurs, l‘électricité fournie par la SNEL est de plus en plus de mauvaise qualité. Elle se caractérise par des chutes brutales de tension, des coupures intempestives et des délestages. Cette situation cause des préjudices importants au fonctionnementnormaldesentreprises. BienqueraccordéesauréseauSNEL,lescoupuresd’électricitéontconduitnombre degrandesentreprisesàs’équiperdesgénérateursde00à.0KVAaugmentantleurs charges(équipementsetexploitation)de0à%avecdesrépercussionsnégativessur lesprixetlacompétitivitédeleursproduits. Enplusdecettemauvaisequalité,le coûtdel’électricitémoyennetensionfournie auxentreprisesesttrèsonéreux:0,08USD/kWh. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Cecoûtestparadoxalementplusélevéquedanslespaysquis’approvisionnentenRDC telslaZAMBIE(0,0USD/kWh),RSA(0,08USD/kWh);BURUNDI(0,0USD/kWh) etRépubliqueduCONGO(0,00USD/kWh) Autant que la SNCC et l’ONATRA, la privatisation de la SNEL, dans sa fonction «distribution»notamment,s’avèreaussiurgente. 6. Le soutien à l’initiative privée et le développement des partenariats Endépitducontextesocio-économiqueparticulièrementdifficile(pillages,guerres, troubles)quelepaysaconnu,l’initiativeprivéeautochtone,àtraverslesPMEetparfois les micro-entreprises et l’informel, a fait preuve d’un remarquable esprit d’imagination et decréativitépourmaintenirl’activitééconomique. Telssont,parexemple,lescas: o du territoire d’UVIRA où, pour contribuer à son désenclavement, quelques privés ont, avec leurs propres moyens, réaménagé partiellement le port de KALUNDU en construisant de nouveaux quais et y amenant des engins de manutention; o de la réhabilitation de l’aéroport de MAVIVI à BENI (.00 m) est avant tout l’œuvred’unprivémembredelaFECavantd’êtrerelayéeparlaMONUC; Ces genres d’initiatives qui existent dans toutes les provinces et qui sont le vivier d’une classe moyenne nationale à promouvoir, devraient être soutenues légitimement pouraméliorerlescapacitésd’accèsàdesmarchésplusimportants,auxfinancementset auxcompétencestechniques. Des partenariats avec les entreprises étrangères mieux structurées sont à promouvoirpourfairebénéficierauxentrepriseslocalesdusavoirfaire,descompétences dans la gestion et la technique et les ouvrir à d’autres marchés qui requièrent des exigencespluspointues. 7. La mise en place des structures de financement appropriées Aucun développement économique durable ne peut être envisagé sans le soutien desstructuresdefinancement.Larelancedel’économienationalepasseobligatoirement par l’amélioration du système financier national qui est la condition essentielle de base pour permettre aux banques de remplir efficacement leur fonction notamment celle d’encouragerl’épargne. L’assainissement de ce secteur apportera également au secteur privé les moyens de soutenir sa compétitivité, gage de son développement ainsi que de son épanouissement. Le réseau bancaire congolais est constitué de quelques banques concentrées à KINSHASAavecquelquesagencesenprovincesauxquelless’ajoutentdescoopérativesà bout de souffle. Il comprend aujourd’hui banques avec environ 0 guichets et 0.000 comptespourunepopulationestiméeà0millionsd’habitants. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Le système d’intermédiation financière congolais, à la fois limité et peu diversifié contribue faiblement à la promotion des activités des entreprises. La faiblesse de l’épargne nationale, l’importance de l‘informel qui brasse, hors circuit bancaire, plus de 0% de la masse monétaire, l’instabilité monétaire, les conditions difficiles d’accès au crédit (taux d’intérêt élevés, garanties…), l’absence du financement à moyen et long termes…sontautantd’élémentsàlabasedecetétatdechoses. La situation est encore plus difficile dans les milieux ruraux où, en dehors de quelques timides expériences de micro financements, les paysans et les PME ont été abandonnésàleurtristesort. PouraccompagneretsoutenirlarelanceéconomiquedelaRDC,ilfauttrouverdes solutionsàlasousbancarisationdupays,àlafaiblecapacitédesinstitutionsfinancières nationalesàoctroyerdesmicro-créditsetàfinancerdumoyenetlongtermes. Cesoutienimpliquenotamment: o lerétablissementdelaconfianceenverslesystèmebancaire; o la mobilisation des ressources financières au niveau des institutions internationales de financement (Société Financière Internationale, Banque Européenne d’Investissement, Banque Africaine de Développement…) sous forme de lignes de crédit à des taux incitatifs à mettre à la disposition des banquesdedéveloppementàl’imagedelaSOFIDE; o lacréationd’unebanquespécialiséedanslefinancementdesprojetsagricoles, depêcheetd’élevageàl’imagedel’ancienneBanquedeCrédit Agricole pour accompagnerlarelancedusecteuragricole; o l’appuiaudéveloppementdesinstitutionsdemicrocréditsurtoutauniveaudes milieux ruraux (paysans) afin de les aider à acquérir des intrants et autres matérielsagricoles. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions I. ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL ET REGLEMENTAIRE DES AFFAIRES Cadre juridique, judiciaire, administratif et règlementaire FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 1. Cadre juridique Les entreprises, comme la société en général, doivent fonctionner selon les principesdudroit.Sansuncadrejuridiqueadapté,servantàréglerleslitiges,àfaciliterles opérations et à protéger les droits de propriété, il ne peut y avoir de secteur privé prospère. En dépit de quelques efforts consentis par le Gouvernement, l’environnement juridiqueestencorepeupropiceaudéveloppementdesaffaires. Le cadre juridique demeure caractérisé par des textes anachroniques dont la plupartsonttombésendésuétudeetd’autresn’incitentpaslesinvestisseursàs’engager danslepays.Ledroitcongolaisdessociétéscomprendunemosaïquedestexteslégaux etrèglementairesdontlesplusrécentsdatentdeetlesplusanciensde88. Ces différents textes contiennent des dispositions qui, au lieu d’attirer les investissements,lesfreinent.C’estlecasentreautres: - de l’article du Décret du février 88 sur les sociétés commerciales qui stipule:«aucunesociéténepourraposséderouacquérirplusde0.000hectares deterresansautorisationexpresse»; - du droit de concession provisoire ou concession ordinaire, pour un terme n’excédant pas ans, accordés à l’investisseur étranger pour le sol qu’il veut exploiter; - del’autorisationprésidentielleexigéedanslecadredelacréationd’uneSociétépar Actions à Responsabilité Limitée (SARL) ou de toutes autres formalités sur le capitalsocial; - de l’obligation légale faite aux SARL de payer % du capital au titre de droits proportionnels en cas de constitution, augmentation du capital ou lors de la prorogationdeladuréedelasociété; - delagarantiefinancièreàverserdansunebanquecongolaiseagrééeexigéeàtout investisseur étranger lors de la création d’une société sans déterminer la durée pendantlaquelleelleseraconservée; - del’exigencefaiteaumêmeinvestisseurparlaloiparticulièresurlecommercede constituer un cautionnement en plus de la garantie bancaire, faisant ainsi double emploi. a) La protection de la propriété privée Bienquel’articledelaConstitutiongarantisseleprincipedelapropriétéprivée individuelleoucollectiveaussibienauxcongolaisqu’auxétrangerspersonnesphysiques oumorales,ilestsouventrelevédescasd’expropriationpourcaused’utilitépubliquesans compensation.Telestlecas decertainsbiensactuellementsousgestiondel’Officedes BiensMalAcquis(OBMA).C’estaussilecas,àl’intérieurdupayssurtoutoùdesautorités publiques s’approprient des bâtiments des opérateurs économiques. Même la FEC a vu sonbâtimentàBUKAVUoccupéjusqu’àcejour. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions b) Code des Investissements Le Code des Investissements actuellement en vigueur est consacré par la loi n°00/00 du février 00. Contrairement aux précédents ( – – ), il privilégieunsystèmeincitatifmodéréetpragmatiqueàtraversunrégimeunique. Alors que ce code a pour but de promouvoir les investissements, il exclut de son champd’applicationcertaines activitésrégiespardesloisparticulièrescommelesmines ethydrocarbures,labanque,lesassurancesetréassurances,lesactivitéscommerciales (article). En dépit des exonérations accordées, ce code demeure inefficace parce que l’investissementdanslesecteurproductifdemeuremalgrétouttrèsbasdufaitnotamment que: - danssonarticle,ilestprévuquelorsqu’unedemanded’agrémentestintroduite, les avantages sollicités sont supposés être accordés dans un délai de 0 jours alorsquedanslapratiqueaucuneadministrationnepeuts’exécuterdanscedélai quiatteintsouventàmois; - les régimes de ce code sont temporaires (ans); les entreprises qui en sont bénéficiaires devant retourner au droit commun dépourvu d’incitants fiscaux à l’investissement; - ce code ne règle pas la question de l’imposition des intérêts sur les capitaux empruntés. De plus, il est évident, désormais, que sans une sécurité juridique et judiciaire garantie et des infrastructures de base normales, le code des investissements seul ne suffitpaspourattireroumaintenirlesinvestisseursprivés. c) Code du Travail L’article de la loi n°0-00 du octobre 00 portant Code du Travail disposequelesdécretsduPrésidentdelaRépubliqueetlesarrêtésduMinistreayantle Travail et Prévoyance Sociale dans ses attributions, prévus par ce code, devraient être prisdansledélaimaximumd’unanàpartirdesapublicationaujournalofficiel. Cette publication a été faite au même mois d’octobre 00 et pour plus de 00 arrêtésetdécretsprévusparcecode,douzeseulementontétéprisàcejour.Parailleurs, le Gouvernement et le Parlement doivent examiner plusieurs projets d’amendements de cette loi; projets adoptés par la session extraordinaire de juillet – août 00 du Conseil NationalduTravail. De même, des projets d’arrêtés ministériels et interministériels adoptés par la mêmesessionattendentlasignaturedesMinistres. Ceciposeunsérieuxproblèmenonseulemententermed’applicationdecetteloi, mais aussi en ce qui concerne la paix sociale au sein des entreprises et la sécurité des investisseurs. 10 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions d) Privatisation et fin des Monopoles Le fait pour le Gouvernement congolais de continuer à garder le monopole dans certainssecteursd’activitééconomique(assurances,eau,électricité…)contrasteavecla politiquedulibéralismeéconomiquequ’ilprône. L’économie nationale est aujourd’hui mise à mal par le manque d’efficacité et de performance des entreprises publiques dont l’activité est vitale pour le secteur privé. Tel est le cas principalement dela SNCC, de l’ONATRA, de la SNEL, de l’OFFICE DES ROUTES,desLAC,delaR.V.Aetdel’O.C.C. Cette efficacité recherchée passe nécessairement par des réformes courageuses devantconduireàlaprivatisationdontilconvientdedéfinirlecadre.Malheureusement,il n’existe pas encore une loi définissant le contexte dans lequel les entreprises publiques seraient privatisées. Il va de soi que des étapes intermédiaires, telles que mises en concession, privatisation de la gestion ou cession d’une partie des actions de la société doivent préparer une privatisation réussie, après avoir reconstitué la santé financière de l’entreprise. Cela évitera le bradage des actifs de l’Etat, sans réel bénéfice pour les financespubliques. Les bénéfices résultant de la privatisation sont de loin plus importants pour l’ensemble de l’économie (amélioration de la gestion et de la qualité des prestations, augmentation de la capacité contributive au Trésor, attrait des investissements nouveaux…) que la seule crainte d’un ajustement social se traduisant par une réduction des effectifs. La gestion des entreprises publiques ne doit plus se faire sous la dictature dessyndicatsetdespressionstribales. e) Adhésion à l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) Devant d’une part, l’archaïsme et l’anachronisme de plusieurs dispositions de l’ordre juridique congolais et le souci d’une réforme devant conduire vers plus de modernitéetdesécuritéjuridiqueetd’autrepart,l’insistancedusecteurprivénationalet despartenairesbietmultilatéraux,leGouvernementalevél’optiond’adhéreràl’OHADA. Eneffet,malgrélacontroverseautourdecetraité,lesecteurprivénationaldanssa grandemajoritéestimequel’adhésionàl’OHADAestplusavantageusequel’actualisation dudroitcongolaisdesaffaires. Cefaisant,destextesclairs,modernesetadaptésauxréalités africainesserontà portéedemainsetlasécuritéjudiciaireserarenforcéeaveclefonctionnementd’unecour suprêmesupranationale;juridictioninspirantplusdeconfiancequelescoursettribunaux nationaux. Le processus d’adhésion a déjà été suffisamment engagé: l’adhésion effective à l’OHADA a été approuvée par le Gouvernement depuis février 00. Cette décision n’a cependant pas été suivie d’une lettre d’intention envoyée au Secrétariat permanent de l’OHADA à Yaoundé. Une lettre du Président de la RDC devrait être envoyée à la RépubliqueduSénégal,paysdépositairedutraitéaveccopieauSecrétariatpermanent,le plus vite possible. Entre-temps, la ratification par le Parlement doit être un des premiers actesdelanouvellelégislature. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 11 2. Cadre judiciaire La justice congolaise et son personnel souffrent d’un manque de crédibilité aux yeux de la population et des investisseurs tant nationaux qu’étrangers. Ce constat est aussi partagé par les autorités congolaises elles-mêmes qui ne cessent de dénoncer l’arbitraire, la corruption, le tribalisme, le népotisme, la solidarité négative entre les membres de la magistrature… Le Premier Ministre GIZENGA l’a dit: «seule la justice, une justice non seulement indépendante mais aussi nettoyée de toute corruption, va nous aider à moraliser notre société, à commencer par ses dirigeants ». En outre, la justice congolaise n’est plus un service public qui dit la sanction du droit.N’yaccèdentqueceuxquienontlesmoyensetn’ensontsatisfaitsqueceuxquien retirent un profit. Le système judiciaire ne règle plus, et encore dans la plus grande précarité (lenteur, non prévisibilité, incompétence, indiscipline…), que les cas qui ne peuventsepasserd’unesanctionjuridictionnelle. Lafailliteéconomiquedesrégimessuccessifsaconduitàunnaufragecompletde la justice. Les bâtiments existants sont totalement délabrés, l’équipement dérisoire, la formation nettement insuffisante pour toutes les catégories de personnel, la diffusion du droit et de la jurisprudence, condition de la qualité et de la légitimité des jugements, est partielle.Cenaufrageaconduitàunevénalitédechacunedesfonctionsetce,àtousles échelons. Le monde des affaires étant perçu comme le seul pouvant apporter des revenus aux magistrats, ce sont donc les opérateurs économiques qui sont devenus la cible de tous les magistrats. La moindre affaire concernant un opérateur économique entraîne, avecousansfondement,descondamnationsdeplusieurscentainesdemilliersdedollars, avec des saisies immédiates sur les comptes bancaires. Le dernier cas concerne ShellCongo, dont les comptes sont saisis à hauteur de 00.000 us$ pour une transaction commercialeinitialede.000us$(oùd’ailleursShellaraisonsurlefond). Le droit n’est plus dit, il est acheté. La lutte contre l’impunité doit s’appliquer en prioritéauseindel’institutionquienestlagarantec’est-à-dire,lajustice. LaPoliceJudiciairedesParquets(PJP),régieparlestatutdelafonctionpublique agitsousl’autoritéduMinistredelaJusticeetsousladirectiondesparquets.Lebudgetlui affecténepermetpasunfonctionnementefficientetlàaussi,leshommesd’affairessont convoqués à longueur de journée et souvent le week-end pour faire monter la pression, dansdesdossiersquinesontpasdelacompétencedelaP.J. Ceciexpliqueenpartielesnombreuxdisfonctionnementsconstatés:arrestationset détentionsarbitrairesetmonnayées,gardesàvueillégales… a) Les tribunaux de commerce Fondamentales pour le développement économique du pays, les juridictions commercialesspécialiséesensontàleursdébuts.Laloisurlestribunauxdecommerce (n°00/00 du 0 juillet 00) a été adoptée et promulguée sous la pression de la Fédération des Entreprises du Congo pour permettre au contentieux commercial d’échapperauxjuridictionsdedroitcommundontlacorruption,l’arbitraireetlesabussont préjudiciablesàl’activitééconomique. 12 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Aprèslapromulgationdecetteloi,lesorganisationsprofessionnelles(FEC,ANEP, COPEMECO, FENAPEC) ont procédé à l’élection des juges consulaires devant les représenterauxtribunauxdecommerce. Pararrêtésd’organisationjudiciairen°etdujuin00,leMinistredela JusticeetGardedesSceauxaentérinél’électiondesjugesconsulairesdestribunauxde commerce de KINSHASA-GOMBE et MATETE. Par ailleurs, des sessions de formation destinéesauxjugesconsulairesetmagistratsdecarrièreontétéorganiséesetdeslocaux sontdéjàaffectésaufonctionnementdecestribunauxàKINSHASAetàLUBUMBASHI. Néanmoins,lefonctionnementeffectifdecettejuridictionestrendudifficileàcause de la disposition de la loi susdite qui, sans accord préalable, oblige les organisations professionnelles à prendre en charge le paiement des juges consulaires. De plus, les magistratsnesontpaspresséspourl’ouvertureeffectivedecestribunauxdontilsn’auront plus le contrôle car, la composition est de : deux juges consulaires et un magistrat de carrière.Parailleurs,ilseposeraaussilaquestiondeleurrémunérationadéquate. b) Les tribunaux du travail Les tribunaux du travail sont appelés à connaître des litiges individuels et des conflitscollectifsdutravail.Ilsontétécréésparlesloisn°0et0duoctobre00 portant respectivement Code du Travail et création, organisation et fonctionnement des tribunauxdutravail. L’institutiondecettejuridictionaétémotivéepar: - lenombreélevédeslitigesnonrésolus,descondamnationsdisproportionnéesqui créentuneproblématiqueréellepourlapaixsociale; - la charge déjà lourde des juges des affaires du travail (dossiers pénaux, civils et contentieuxcommercial…). Contrairement aux tribunaux de commerce, aucune mesure n’a été prise pour la matérialisation de cette loi, notamment, la nomination des juges appelés à y siéger, et l’affectationdeslocaux. c) Le centre d’arbitrage Afinderéduirelesdélaisdejusticeetlecoûtdanslarésolutiondesconflitsrelatifs auxtransactionscommerciales,depromouvoirlapratiquedel’arbitragecommemodede règlementdesdifférendscontractuelsetd’améliorerl’espritdeconcertationetdedialogue entre ses affiliés, la FEC a créé un Centre d’Arbitrage, de Conciliation et de Médiation, CENACOMensigle,aveclefinancementdelaBanqueMondiale. Ce dernier est un établissement d’utilité publique autonome et ouvert à tous les opérateurséconomiques,membresounondelaFEC.Ilestappeléàservirderèglement deslitigesdetoutenaturepouvantopposercesderniers. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 13 LeCENACOMn’apasvocationàstatuersurlefonddeslitiges;cettecompétence est exclusivement réservée au tribunal arbitral formé conformément à la volonté des partiesetaurèglementd’arbitrageoude médiationduCentre. 3. Cadre administratif et réglementaire Lesservicesdel’Etatfonctionnentavecunpersonnelvieuxetpléthorique.Lecadre administratifactuelestdésuetetlespratiquesadministrativeslourdesetcorrompues. Nombreuxsontlestexteslégauxetréglementairesprêtantàéquivoqueetdonc,à diverses interprétations. Les opérateurs économiques font face à une administration qui appartient en grande partie au domaine du non droit. En effet, les fonctionnaires, mal payés, multiplient les formalités, rendent les procédures complexes créant ainsi des opportunitésderémunérationsparallèlesetdecorruption. Ilfautaujourd’huienmoyennejourspourcréeruneentrepriseenRDC,ilfaut autant sinon plus, pour obtenir toutes les autorisations relatives au changement de la formejuridique(SPRLenSARL).Cecivoudraitdiredavantagedetemps,desfraisetdes possibilitéspourlesagentsadministratifsderéclamerdespotsdevin. Lesdonnéesetinformationscontenuesdansl’Edition00deDOINGBUSINESS, delaBanqueMondiale,bienquesujettesàdescritiquessurlaméthodedecollectedes données, renseignent que les opérateurs économiques de la RDC, toutes catégories et secteurs confondus, paient en moyenne taxes et impôts. Les différents contacts et démarchesliésàcespaiements prennentheuressoitjoursdetravailparannée. Ceci voudrait dire en d’autres termes que dans une année, les opérateurs économiques consacrent, ou mieux perdent, plus d’un mois aux seules activités en rapport avec le paiementdesimpôtsettaxes. Lenondroitestégalementprésentdanslescomportementsdesautoritéspolitico- administratives. Dans certaines provinces, des taxes sont créées et des prélèvements opéréssouventsouslacontrainteetce,endehorsducadrelégaletréglementaire. A titre d’exemples, dans les provinces du Bas-Congo et Orientale, on dénombre en moyenne0taxesprovincialesnonprévuesdanslanomenclaturelégale. La persistance de ces pratiques a une incidence négative sur le climat des affairesetjustifieengrandepartielefaitquelaRDCoccupetoujoursledernierrang(è surpays)dansleclassementdespaysquiprésententleplusdefacilitéspourfaireles affairesetquidonc,peuventattirerlesinvestissements. 4. Transparence dans la gestion de l’Etat Labonnegouvernancesupposelatransparencedanslagestiondesressourcesde lanation.Aucoursdescinqdernièresannées,laRDC,avecleconcoursdespartenaires bi et multilatéraux, s’est engagée à assurer la stabilité macroéconomique, à promouvoir dessystèmesjudicieuxdegestionetdecomptabilitédesfinancespubliquesetàaméliorer lamobilisationdesressources(miseenplacedelachaînededépenses,gestionàbase caisse,instaurationduGuichetunique…). 14 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Une gestion économique prudente, évitant toutes fluctuations et incertitudes est essentiellepourlacroissanceéconomique.Touteactiongouvernementaleentraînantune forteinflation,unechargefiscaleexcessive,unedistorsionentrelesprixdesfacteursou unepénuriedesdevisesdécouragelacréationd’entreprisesetl’investissement. La corruption, la fraude fiscale et douanière constituent aujourd’hui des maux qui gangrènent l’administration de l’Etat. Elles sont nourries par la lourde et asphyxiante pressionfiscaleetparafiscale,lestracasseriesadministrativesetpolicières,lescontrôles intempestifs sur les seuls 0 % de l’économie formelle, et ont pour effet de pousser plusieursentreprisesàseréfugierdansl’informelréduisantainsilesrecettespubliqueset lacapacitéduGouvernementdefournirlesservicesdebase. Les différentes réformes et structures jadis mises en place (Service Anti Fraude, Police Economique…) n’ont pas réussi à endiguer ces maux. Même l’institution de la Commission d’Ethique et de Lutte contre la Corruption n’aura pas eu l’impact souhaité, fautedemoyenshumains,matérielsetdevéritableautonomievis-à-visdespolitiques.La corruption continue d’entraver la mise en œuvre des politiques économiques judicieuses etlebonfonctionnementdesinstitutionspubliques. Detouteslesfaçons,lesquelquesrarescampagnesdeluttecontrelacorruptionne sauraient remplacer les tâches difficiles que sont la réforme du secteur public et le renforcementdescapacités. RECOMMANDATIONS La libéralisation économique, l’évolution technologique et la concurrence internationales imposent une adaptation de l’arsenal juridique et réglementaire, indispensablepourenrayerl’insécuritéjuridique,judiciaireetadministrativeetmainteniret puis attirer l’investissement direct étranger. Le gouvernement s’est engagé à favoriser le libéralismeéconomiqueetl’initiativeprivée. Aussi, à cette fin, la FEC recommande-t-elle à l’Etat Congolais les quelques mesuresci-après: 1. Sur le plan de la sécurité juridique o légiférer en matière de droit des sociétés en supprimant un obstacle majeur à l’activitééconomique:l’autorisationprésidentiellepourlacréationdessociétés, afindedévelopperainsilastructurejuridiquedelaSARLquiestunestructure appropriée pour les investissements à long terme et à grands capitaux. Cette autorisation devrait être donnée au niveau du Ministère de l’Economie après avispositifdelaFEC; o ramenerletauxdesdroitsproportionnelsde%à%; o accélérerleprocessusd’adhésionautraitéOHADA.UnelettreduPrésidentde la RDC devra être envoyée à la République du Sénégal, pays dépositaire du traitéaveccopieauSecrétariatpermanent.Ensuite,leParlementdevra,dans lesmeilleursdélais,ratifiercetraité; FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 15 o restituerlesbiensillégalementsaisisparl’OBMAàleursancienspropriétaires, enordresurleplanjuridiqueetsansobligationsfiscalesvis-à-visdel’Etat; o transférertouslesdossierslitigieuxdespropriétésauxjuridictionsordinaireset supprimerl’OBMA; o promulguer une loi-cadre sur la privatisationafin d’accélérer le processus de réformedesentreprisespubliques.Cetteloidevraleverl’optionentred’unepart, letransfertdepropriétéd’uneentreprisepubliqueausecteurprivéparlavente totaleoupartielled’entrepriseetlavented’actifsaprèsuneliquidationetd’autre part, la privatisation de la gestion qui peut avoir la forme d’un mandat, d’un contrat de location ou d’une concession, l’Etat conservant la propriété de son patrimoine; o mettre fin aux monopoles en libéralisant, par des textes légaux et réglementaires, certains secteurs d’activité économique notamment les assurances,l’électricité,l’eau,lechemindefer…Trèsconcrètement,ilfaudrait privatiser de toute urgence, la gestion de la SNCC et du rail Matadi-Kinshasa, transformerenportautonome,avecparticipationmixtepublic-privé,lesportsde Matadi,Boma,IleboetKalundu.Privatiserladistributiondel’énergieélectrique etpréparerunpartenariatpublic-privépourlaproductionSNEL.Ilfautréintégrer la R.V.A en direction du Ministère des Transports et l’OCC en direction de l’OFIDA,carellenerendaucunservicepertinentauPrivé; o amendercertainsarticlesdelaloin°0/00duoctobre00portantCode duTravailtelsqu’adoptésparleConseilNationalduTravail(CNT); o accélérerlapublicationdesmesuresd’applicationduCodeduTravailadoptées par le CNT afin de faciliter la mise en œuvre de ce code notamment l’harmonisation des conventions collectives d’entreprises, la fixation des jours fériés légaux, la durée et les conditions du préavis, les modalités de licenciements des travailleurs, le travail des femmes et des enfants, les modalités d’ouverture et de fermeture d’établissement ou d’entreprise, les conditionsd’engagementsdesétrangers… o octroyerledroitdeconcessionordinaireperpétuelleàtoutinvestisseurétranger respectueuxdesloisdelaRépubliqueetpropriétairedeconcessioncarplusle termedubailestcourtpluslesaffairessontmoinssûres. 2. Sur le plan de la sécurité judiciaire Le diagnostic extrêmement sévère que les acteurs de la justice eux-mêmes dressent est d’autant plus désolant et montre à suffisance comment les investisseurs se retrouvent dans un engrenage d’insécurité judiciaire. Pour en sortir et réconcilier les congolais autour d’une justice distributive et équitable à l’égard de tous, la FEC recommandeauGouvernementde: o rouvrirledossierdesmagistratsrévoquésetréintégrésunilatéralementaprèsle dialogue intercongolais. Il faut, après analyse au cas par cas, confirmer la révocation des magistrats notoirement corrompus pour donner l’exemple d’un vraidépartcontrel’impunité; 16 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions o poursuivre l’installation effective des tribunaux de commerce auxquels des locauxontétéaffectésetdesmagistratsnommésetformés; o installeretéquipereffectivementlestribunauxdutravail,aprèsenavoirnommé lesjugesformésetexpérimentés; o payerrégulièrementlesprimesdesmagistratspermanentsetprendreencharge une quotité des jetons de présence des juges consulaires des tribunaux de commerce; o garantir d’une part, une rémunération adéquate des magistrats, juges et personneljudiciairepourlesmettreàl’abridelacorruptionetd’autrepart,une protection totale dans l’accomplissement de leurs tâchesnotamment, sur base «d’une caisse prime d’Excellence»alimentée à la fois par le secteur privé et lesbailleursdefondsinternationauxetenattendantquelesrecettespermettent d’améliorerlarémunérationdesfonctionnaires.C’estleConseilSupérieurdela Magistraturequicoteraitainsilaperformancedesmagistrats; o assureruneformationetunrecyclagepermanentsauxmagistratsetagentsde lapolicejudiciairedesparquetspourlesmainteniràniveau,ens’appuyantsur lacoopérationinternationalebilatéraleetmultilatérale; o accélérerlaréformejudiciaireencourstendantàmettreenplacelesnouvelles juridictions consacrées par la Constitution du 8 février 00 dont la Cour Constitutionnelle,laCourdeCassation,leConseild’Etat…; o assurer l’indépendance de la justice en procédant notamment à la nomination des juges et magistrats par le Conseil Supérieur de la Magistrature en lieu et placedupouvoirexécutifetconsacrerdansuneloileprincipedel’inamovibilité desmagistrats; o dresser et réaliser un plan cohérent de construction et d’équipement de tribunauxàfinancerparlesbailleursdefondsmultilatéraux; 3. Sur le plan administratif et réglementaire o poursuivre et accélérer le processus de réforme de l’administration publique engagédepuis00defaçonà: - s’assurerdelamaîtriseetdel’assainissementdeseffectifs; - amorcerprogressivementl’améliorationdesconditionssalariales; - réaliser, dans le cadre d’un programme intégré, l’informatisation des services,laformationetleperfectionnementdesfonctionnaires; o élaguerdel’arsenaladministratifetréglementairelestextesdeloisarchaïques et anachroniques et les remplacer par deslois et règlements simples et clairs. LaFECferadespropositionsencesens; o remettreenapplicationlachartedel’éthiquedufonctionnaireetpromulguerun barèmedesanctionsencasdedéfaillance; FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 17 o créer un point d’accès unique sous la forme d’un Centre de Formalités Administratives ou d’un Guichet Unique où seront rassemblées les représentantsdedifférentsorganismesdefaçonàcequetouteslesprocédures de déclaration et d’enregistrement des sociétés puissent s’y effectuer. Ça pourraitêtreleTribunaldeCommercedelaGombe,parexemple. 4. Sur le plan de la transparence de la gestion publique Dans ce domaine, ce qui intéresse particulièrement la FEC, c’est la transparence dans l’attribution des marchés des travaux publics et des marchés de l’Etat en général, ainsiquelaprocéduredespaiementsdecesmarchésauniveaudesMinistèresduBudget etdesFinances.Lesopérateurséconomiquesprivéssonttotalementprisenotageparles différents échelons de l’Etat chargés de ces marchés et les critères objectifs des appels d’offresnesontjamaisrespectés. La première condition à respecter par l’investisseur local, national ou international quisoumissionneestdegarantird’abordlepaiementd’unecommissionquivarieentre0 et0%dumarchéavanttouteattribution.Parlasuite,unefoisquevousavezréalisésoit lemarchésoitlivrélesproduits,lachaînedeladépensequidevraitêtreautomatiquesur base de l’attribution du marché, oblige de nouveau la libération des commissions avant toutpaiementeffectif. Cette situation a pour conséquence l’attribution des marchés à des entreprises localesouétrangèresnoncompétentesaveccommeconséquencessoitdesmarchésnon réalisés soit des surfacturations préjudiciables à l’Etat. Nous recommandons donc qu’aucun marché public ne soit attribué sans avis de la FEC et de l’Association CongolaisedeBanquesquigarantirontl’intégritémoraledel’opérateuretlabonnefinde l’opération. Par ailleurs, nous recommandons d’instaurer au niveau de budget et des finances la mise en place d’une cellule où les opérateurs économiques pourront aller déposerleursplaintessuiteàdesdemandesdecorruption. Enfin, s’agissant du rôle du BCECO, la FEC conteste le bien fondé de cette structuredontlefonctionnementetlacorruptionsontévidents. 5. La contribution de la FEC La FEC, quant à elle, met le respect de l’éthique dans la pratique des affaires au premier plan du programme d’encadrement de ses membres. En effet, la transparence dans la gestion des affaires et le respect des lois de la République sont les piliers pour uneformalisationplusgrandedel’économie.Acesujet,uncodeFECdebonneconduite a été élaboré et après approbation par l’assemblée générale, chaque membre devra y adhérer pour bénéficier du label FEC. A ce propos, nous pensons qu’un arrêté interministérieldevraitstipulerquel’exerciceducommerceenRDCnepeutêtreautorisé qu’aux entreprises affiliées à un organisme professionnel reconnu par l’Etat (FEC, COPEMECO,FENAPEC). Et, c’est à cette condition que le secteur privé pourra s’élargir et se formaliser en permettantàl’Etatd’accroîtresainementsabasefiscale. 18 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions II. ANALYSE PAR SECTEUR FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 19 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 21 - Taux d’imposition très élevés : intrants industriels importés : 10%) ; FISCALITE PARAFISCALITE - interprétation des textes légaux et réglementaires en sens divers. - absence de textes réglementaires sur certaines matières (utilisation des crédits d’impôt, redevance sur les concessions ordinaires) ; - parafiscalité provinciale foisonnante caractérisée par la création et la levée des taxes fantaisistes. - absence d’incitants fiscaux pour attirer les investissements ; - pression fiscale très élevée assise sur une petite proportion d’entreprises du secteur formel (20%) ; - Fiscalité répressive, peu incitative et encourageant la fraude car assise sur la philosophie de maximisation des recettes ; CONSEQUENCES - fiscalité indirecte en cascade, cumulative (l’ICA, droits de consommation sur le tabac, l’alcool, l’eau minérale…) ; - contrôles intempestifs et tracassiers par divers services (parquet, IGF, Services spéciaux…) ; - incohérences au niveau de certaines dispositions légales qui freinent l’investissement : taxe d’autorisation présidentielle, droits proportionnels de 6%; CONTRAINTES THEME - Mettre en place une fiscalité incitative avec des taux bas, des dégrèvements d’impôts… pour encourager certains secteurs prioritaires : agriculture, élevage, transformation des produits halieutiques, laitiers ; - élargir l’assiette fiscale notamment par la saisie de l’impôt sur les revenus locatifs par zone à l’instar de l’impôt foncier, par la fiscalisation de l’informel (80% de l’activité économique) ; - promouvoir le dialogue et la concertation lors de l’élaboration des textes de lois et réglementaires ainsi que dans leur application ; - supprimer la taxe présidentielle ; - réduire les droits proportionnels à 1 % pour stimuler la création des sociétés par actions ; - instaurer la TVA et supprimer les droits de consommation sur la production intérieure comme sur les importations ; - organiser par un texte réglementaire les procédures d’utilisation de crédits d’impôts et d’étalement de paiement des droits en cas de difficulté de trésorerie ; - assouplir les conditions de recouvrement forcé en réglementant de manière particulière les contraintes de l’avis à tiers détenteur ; - examiner l’opportunité d’instaurer, à l’instar de ce qui se fait dans certains pays d’Afrique, un paiement unique couvrant les différentes matières fiscales et parafiscales ; - élaborer et publier un calendrier de contrôle auprès des assujettis ; - promulguer le nouveau Code douanier qui a déjà été adopté par le Parlement. - Réhabiliter les routes prioritaires d’intérêt tant national, provincial que de desserte agricole .Cfr situation des provinces ; PROPOSITIONS 22 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions INFRASTRUCTURES THEME CONSEQUENCES - manque de carburant et lubrifiants pour les centrales thermiques. - manque de performance des entreprises - coût élevé des transports et des transactions ; publiques dont l’activité est vitale pour le secteur privé (SNCC, ONATRA, SNEL, - tarifs et redevances RVA, OR) ; exorbitants sans contrepartie - insuffisance de ressources financières équivalente ; pour des investissements nouveaux et entretiens ; - déficit et mauvaise qualité de l’énergie électrique. - vétusté et insuffisance des infrastructures de production de l’énergie électrique ; - Dégradation très avancée de toutes les - Enclavement de certaines infrastructures (routes, ponts, rails, régions (provinces, districts, territoire…) ; bacs, ports, aéroports… CONTRAINTES - la privatisation des entreprises publiques suivantes : SNCC, ONATRA, SNEL, REGIDESO, LAC… - réhabilitation de turbines hors d’usage du barrage d’Inga et la construction de nouvelles lignes pour augmenter la desserte en énergie électrique et éviter les délestages et coupures intempestives ; - développer le partenariat public / privé avec certains agents maritimes qui assurent la manutention de leurs chargements avec leurs propres engins ; - réhabilitation urgente de quatre quais inopérants au port de Matadi et dotation des engins de manutention suffisants ; - entretenir les routes par le système de cantonnage manuel et de péage. Cfr Etat des lieux : situation des provinces ; PROPOSITIONS FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 23 - Insuffisance de balisage, de dragage et - Propension élevée des accidents, des avaries des d’instruments d’aide à la navigation en marchandises avec pertes dépit du niveau élevé de la taxe de des matériels et des vies navigation payée à la RVF. humaines - difficultés d’augmentation de la production agricole et d’évacuation vers les centres urbains et d’approvisionnement des milieux ruraux. - augmentation du nombre d’accidents avec perte en vies humaines ; - insécurité sur le réseau routier ; 2. Fluvial - Amortissement précoce du charroi automobile ; CONSEQUENCES - Dégradation très avancée du réseau routier national dû au vieillissement et au manque d’entretien ; - non respect de la charge à l’essieu par les transporteurs entraînant une dégradation précoce des routes ; - insuffisance de la signalisation ; - sous dimensionnement des voies de grande circulation et celles desservant les zones industrielles ; - aggravation des érosions consécutives à l’insuffisance de dispositifs de drainage ; - absence de législation sur la profession des transporteurs routiers ; - taux élevé du péage sur certains tronçons. CONTRAINTES 1. Routier TRANSPORTS THEME - Doter la RVF des moyens efficaces pour baliser, draguer les fleuves et ses affluents ainsi que les rivières navigables ; - réduire les taux de la taxe de navigation payée par les armateurs (17,5 USD cheval vapeur pour un pousseur et 4,6 USD par tonne pour les barges) de moitié ; - supprimer les émoluments des experts de la direction de la Marine (1 USD/tonne). - mettre en place la signalisation et les arrêts de bus. - libéraliser les tarifs des transports en commun ; - mettre en place une capacité d’entretien et maintenance qui permettrait d’assurer une pérennité des efforts de réhabilitation. Cantonage manuel, barrières de pluies, péage, partenariat public/privé suivant les spécificités provinciales. Cfr Etat des lieux : situation des provinces ; - Le choix des routes à restaurer de façon prioritaire devra se faire en concertation avec la FEC. Cfr Etat des lieux : situation des provinces ; PROPOSITIONS 24 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions - Délabrement des pistes d’atterrissage ; - Augmentation des risques - vétusté et obsolescence des d’accident ; équipements d’aide à la navigation - abandon d’exploitation de aérienne ; - vétusté des installations aéroportuaires certaines lignes. et du matériel d’assistance au sol ; - sous dimensionnement de certaines pistes par rapport à certains types d’avions ; - niveau élevé des redevances RVA par rapport à la qualité du service offert ; - augmentation de la taxe passager sur le réseau domestique de 6 à 15 USD et de 20 à 25 USD pour l’international par trajet ; - absence de rigueur dans la réglementation régissant l’exploitation 4. Aérien CONSEQUENCES - Mauvaise gestion généralisée des - Augmentation des coûts sociétés d’Etat du secteur (SNCC et d’importation et d’exportation ONATRA) ; des marchandises ; - insuffisance et obsolescence des matériels de traction et des wagons - allongement des délais de ainsi que des équipements de réception des marchandises signalisation et de communication ; avec risque de vols et - manque de pièces de rechange ; d’avaries. - mauvais état des infrastructures (rails, ponts…) et manque d’entretien ; - vieillissement et sous qualification du personnel. CONTRAINTES 3. Ferroviaire THEME - supprimer les primes fantaisistes des Experts - remettre en place la Commission Tarifaire et de Bradage ; - appliquer de façon stricte et rigoureuse la réglementation en matière d’exploitation aérienne ; - envisager une augmentation graduelle du taux de la taxe passager ; - libéraliser le service au sol (handling) ou, à tout le moins, développer un partenariat public / privé ; - Réhabiliter de façon urgente les aéroports, prioritairement les pistes de Kinshasa, Lubumbashi et Goma suivant les normes OACI ; - Transformer les ports ONATRA et SNCC en ports autonomes cogérés par les Chambres de Commerce à l’instar de beaucoup de pays. - Privatiser de façon urgente la gestion de la SNCC et de l’ONATRA ; PROPOSITIONS FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 25 5. Maritime THEME CONSEQUENCES - liquider les Lignes Aériennes Congolaises (LAC). - gestion des installations aéroportuaires par les privés ; - ramener la RVA en tant que Direction du Ministère des Transports ; - meilleure gestion des droits de trafic ; PROPOSITIONS - la taxation des prestations non fournies - renchérissement des coûts par l’ONATRA en ce qui concerne les des prestations faisant du frais de stevedoring ; port de Matadi l’un des ports les plus chers du monde - le paiement des droits de trafic réclamé par la CMDC sur base d’un arrêté ministériel contesté qui crée un prélèvement à caractère fiscal car sans contrepartie. - appliquer le principe de réciprocité en matière de droits de trafic conformément aux accords signés entre la Belgique et la RDC ; accords étendus à tous les pays de l’Union Européenne. - revoir le niveau et le mode de taxation des prestations non fournies par l’ONATRA (manutention – stevedoring) ; - L’insuffisance de dragage entravant le - Difficultés d’accès au port de - Aligner le prix du Jet sur celui appliqué dans les pays limitrophes maintien d’une calaison minimale pour Matadi et long mouillage des accueillir les navires de grand tonnage navires suite à la faiblesse - Doter la RVM des équipements modernes pour assurer un au port de MATADI ; du tirant d’eau : dragage régulier du chenal ; aérienne, permettant ainsi l’apparition dans le ciel congolais d’engins volants qui aggravent les risques pour les usagers et les infrastructures ; - bradage du portefeuille des droits de trafic ; - bradage des tarifs officiels des services aériens. - Prix élevé du Jet A1 CONTRAINTES 26 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Agriculture et Agro-industrie AGRICULTURE THEME - Dégradation des infrastructures de transport ; - insuffisance d’intrants agricoles et de semences améliorées ; - absence des crédits agricoles ; - Insécurité des biens et des personnes ; - réduction des superficies exploitées et vieillissement des plantations ; - abandon des plantations et diminution très marquée des apports en matières premières d’origine paysanne ; - fiscalité lourde et inadaptée ; - insuffisance et absentéisme de la maind’œuvre agricole. ; - déficience d’encadrement des cultivateurs et insuffisance d’utilisation des intrants ; - insuffisance des écoles professionnelles. CONTRAINTES - accroissement de l’exode des populations rurales vers les centres urbains. - disparition d’entreprises, grandes consommatrices de main-d’œuvre et génératrices des devises ; - diminution des exportations en valeur et en volume ; - baisse de rendement par hectare ; - Chute de production due à la vétusté des usines ; CONSEQUENCES - Sécuriser le milieu rural, agricole et des voies de communication ; - Mettre en place une politique agricole adéquate ; - Appliquer un traitement fiscal, salarial…particulier aux entreprises du secteur ; - Revoir à la baisse (allégement) la fiscalité, notamment au niveau de l’impôt sur le chiffre d’affaires tant à l’intérieur du pays qu’à l’importation (3%) et l’impôt sur le bénéfice (15% au lieu de 50) ; - étendre l’exonération des contributions foncières dans les concessions agricoles aux bâtiments, magasins, cantines et camps des travailleurs ; - supprimer : la taxe spéciale de circulation routière pour les engins agricoles, taxe sur employés, sur les formations médicales, sur les plantations ; - diminuer de 50% de toutes les taxes locales ; - organiser des états généraux de l’agriculture en vue de l’élaboration d’un Code Agricole ; - instaurer un système de compensation pour les charges d’intérêt public, dévolues traditionnellement à l’Etat (l’entretien des routes, dans les domaines médicaux et scolaires et celui du maintien de la sécurité) ; - mobiliser des crédits au profit des entreprises du secteur, à faible taux d’intérêt ; - promouvoir des exportations des produits agricoles locaux ; - créer un fonds spécial de relance de l’agriculture. PROPOSITIONS FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 27 - Absence d’accords préférentiels de - Grandes potentialités mais faible production pêche sur les plans d’eau partagés avec les pays limitrophes ; - difficultés d’évacuation des produits de pêche due à la dégradation des infrastructures existantes ; - absence d’un port de pêche ; - pollution de l’océan par l’exploitation du pétrole ; - absence de financement du secteur ; - insuffisance des équipements de conservation ; - caducité de la législation de la pêche ; - manque d’appui institutionnel des services de pêche. Pèche CONSEQUENCES - Insuffisance des unités de - Baisse de production transformation des produits d’origine animale ; - manque de motivation dans le chef des encadreurs techniques en milieux ruraux ; - carence en produits vétérinaires ; - mortalité élevée du bétail et de la volaille due au manque de formation et d’encadrement adéquat ; - vol du bétail. CONTRAINTES Elevage THEME - interdire l’utilisation des méthodes traditionnelles d’empoisonnement des eaux pour récupérer les poissons. - lutter contre le braconnage ; - Promulguer et vulgarisation de la législation sur la pêche ; - Créer des usines de transformation des peaux de bêtes ; - Mettre en place un système de crédit bancaire approprié au secteur ; - Promouvoir la pisciculture ; - Mettre en place des fermes pilotes. - Encourager des regroupements des éleveurs et des pêcheurs en coopératives ; - Faciliter des conditions d’acquisition des intrants et équipements d’élevage et de pêche ; - Motiver des encadreurs techniques de la filière en milieux ruraux ; - Créer et/ou renforcer des capacités installées des unités de transformation de produits d’origine animale (laiterie, tannerie…) ; PROPOSITIONS 28 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions - Lourde parafiscalité et fiscalité, (12 à 25 % du chiffre d’affaires des exploitants pour les taxes à l’importation) ; Exploitation forestière et Bois - difficulté d’obtenir des prêts bancaires auprès des banques locales (taux très élevés pour le rapatriement des devises, soit 8 %). - tracasseries administratives diverses ; - coût de transport fluvial très élevé et difficultés d’affrètement des bateaux surtout pour le transport maritime ; - taxation de l’aubier de bois à l’exportation pour les essences à promouvoir ; - insécurité juridique et judiciaire ; CONTRAINTES THEME CONSEQUENCES - Annuler la disposition relative à la taxe sur le permis de coupe contenue dans la loi n° 05/008 du 31 mars 2005 complétant la loi n°04/015 du 16 juillet 2004 étant donné qu’elle n’est pas prévue dans le code forestier et qu’elle constitue une triple taxation sur la même matière (superficie exploitée où est assise déjà la taxe sur l’abattage et la taxe sur la superficie) ; - publier les plans d’aménagement et de zonage ainsi que les cahiers de charge en vue de la mise en œuvre d’une nouvelle politique de gestion forestière impliquant différents partenaires ; - publier des mesures d’application du code forestier, lesquelles mesures devront être adaptées aux réalités d’exploitation ; - créer une école professionnelle de métier pour résoudre la question de carence des ingénieurs forestiers ; - mettre en place les données techniques en vue d’attirer, d’encadrer et d’encourager les nouveaux investisseurs ; - supprimer la taxation sur l’exportation du bois avec aubier pour des essences dont l’aubier n’est pas commercialisable ; - facturer la taxe de superficie sur l’espace réellement exploité étant donné que le SPIAF dispose actuellement des instruments pour les déterminer ; - alléger la fiscalité et la parafiscalité du secteur ; - créer et/ou promouvoir un cadre permanent de concertation public – privé ; - coopérer avec les organismes internationaux et les ONG pour aider les exploitants à réaliser la certification du bois ; - encadrer les producteurs locaux et octroi de financements à des conditions assouplies en vue de promouvoir le développement des PME du secteur et lutter contre la pauvreté ; - doter l’ONATRA des grues et autres matériels de manutention. PROPOSITIONS FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 29 INDUSTRIE THEME CONSEQUENCES - manque de main-d’œuvre spécialisée. - coût exorbitant des prestations des entreprises publiques ; - paiement par le secteur de la taxe de promotion de l’industrie ; - manque de financement des besoins en fonds de roulement ou d’investissement ; - absence des normes définissant les critères de qualité, de forme et de présentation des produits locaux ; - fiscalité inadaptée et asphyxiante ; - concurrence déloyale des produits similaires importés en fraude ou subventionnés ; - coût excessif de l’énergie ; - non compétitivité l’industrie locale. de - Niveau élevé des droits et taxes des - Charges de production très élevées ; intrants industriels importés ; CONTRAINTES SNEL : 0,07 USD/KwH Moyenne tension OCC : faire appliquer le taux de 1,5 et faire revenir cet Office à l’OFIDA en tant que Direction BIVAC : considérer la valeur transactionnelle comme base de calcul de la redevance sur le contrôle avant embarquement et non la valeur fichier OFIDA : intrants importés à 5% au lieu de 10 ONATRA : manutention, stevedoring FPI : réduction du taux de la TPI - actualiser la législation en matière de propriété industrielle, de normalisation et de métrologie. - mettre en place des structures de financement à moyen et long termes ; - actualiser le schéma directeur d’industrialisation comme cadre de gestion stratégique du développement industriel national (développement des filières) ; x x x x x x - Adopter des mesures incitatives sous forme d’allègement des charges : PROPOSITIONS 30 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions CONTRAINTES - Caducité des textes légaux et réglementaires constituant le cadre juridique des PME ; - insuffisance des mécanismes incitatifs et des moyens d’encadrement, de formation et de promotion des PME ; - envahissement du secteur de petit commerce par les étrangers en violation de la loi particulière sur le commerce numéro 73-09 du 05 janvier 1973 qui réserve cette activité de manière exclusive aux nationaux. ; - insuffisance des structures d’encadrement des femmes entrepreneurs ; - manque de financement adapté aux réalités des PME dû au dysfonctionnement du système bancaire et à l’absence d’une politique de financement des PME ; - concurrence déloyale provenant des ONG et ASBL qui exercent les mêmes activités alors qu’elles ne sont pas soumises aux mêmes obligations administratives et fiscales ; - fiscalité et parafiscalité complexe et asphyxiante ; - tracasseries policières et administratives ; - accès difficiles aux marchés publics à cause des conditions difficiles d’accès aux marchés & insuffisance des capacités de gestion. THEME PME PROPOSITIONS - mettre en place des mécanismes de collecte et de diffusion de l’information utile à la bonne marche des affaires. - taux élevé de fermeture - mettre en place, avec la collaboration de la FEC et de la d’entreprises à la création. COPEMECO, des programmes spécifiques de renforcement des capacités techniques et de gestion des entrepreneurs PME ; - fuite de ressources à la suite - respecter la législation et la réglementation sur l’exercice du petit de l’expatriation des revenus ; commerce. Par exemple, en imposant l’association avec des nationaux disposant des capitaux et de la volonté d’exercer une - faible exploitation du potentiel activité commerciale ; féminin pour la création et le développement des - promouvoir l’entreprenariat féminin ; entreprises ; - revoir les dispositions qui limitent les femmes à entreprendre (autorisation maritale) ; - faible mobilisation des ressources fiscales et - mettre en place un mécanisme de financement d’équipement et parafiscales du fait de de fonds de roulement pour les PME (fonds de garantie…) ; l’importance du secteur informel et des ONG menant - création des centres d’incubation et zones industrielles pour les des activités commerciales ; PME ; - Existence de plusieurs - Adapter la législation et la réglementation en matière des PME au définitions sur un même regard de l’évolution technologique et de l’environnement territoire national suivant les économique ; centres d’intérêts ; - simplification et allégement de la fiscalité et parafiscalité des PME - niveau peu élevé d’entreprises par des impôts et taxes uniques et à des taux bas en vue de aux capitaux nationaux ; décourager l’évasion vers l’informel ; CONSEQUENCES FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 31 TELECOMMUNICATIONS THEME CONSEQUENCES - l’autorité de régulation est non seulement paralysée faute de frais de fonctionnement, mais elle est réduite au statut d’une simple régie financière. - Soumission du secteur à la fois au - Pression parafiscale de régime fiscal général et à des l’ordre de 15 % de la recette dispositions particulières qui cumulent brute avant prélèvement des avec le régime général ; 40 % sur le résultat net d’exploitation ; - chevauchement des compétences entre le Ministère de tutelle et l’Autorité de - pour un résultat net à régulation (ARPTC) dans la gestion des hauteur de 50 % de la fréquences hertziennes ; recette brute, les prélèvements de l’Etat - abaissement de la barrière de s’élèvent à 70% du bénéfice l’interconnexion. net ; CONTRAINTES - édicter un code fiscal des télécommunications. - harmoniser la gestion des fréquences locales et pays voisins ; - harmoniser des textes légaux et réglementaires ; - Simplifier la fiscalité ; PROPOSITIONS 32 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Emploi Législation du travail DROIT DU TRAVAIL THEME - Absence de politique nationale de l’emploi ; - destruction et dégradation de l’outil de production ; - mauvais état des infrastructures de base ; - insécurité juridique et judiciaire ; - manque de flexibilité des contrats de travail ; - forte protection du travailleur ; - procédures contraignantes de résiliation du contrat de travail ; - insuffisance des mesures d’application du Code du Travail ; - réduction de la durée hebdomadaire du travail ; - multiplication des journées chômées et payées ; - obligation faite aux investisseurs de détenir la carte de travail pour étrangers. CONTRAINTES - démotivation investisseurs. des - augmentation des coûts de production due au paiement des salaires pour heures supplémentaires et jours chômés et payés ; - condamnations judiciaires exagérées à des DI ; - difficulté de restructuration des entreprises en cas de problèmes économiques ; - difficulté d’application du nouveau code du travail ; - 4 % de la population active employés dans le secteur formel ; CONSEQUENCES - - - - - Stabiliser le cadre macroéconomique ; raffermir la paix et la sécurité ; alléger les procédures de création des entreprises ; organiser des concertations permanentes entre le Gouvernement et la FEC ; organiser régulièrement des sessions du Conseil National du Travail (CNT); au moins deux par an ; signer et promulguer les actes réglementaires déjà adoptés par le CNT ; assouplir les procédures de résiliation des contrats de travail ; diversifier les types de contrats de travail en vue de faciliter la mobilité sociale et les restructurations des entreprises ; exempter les investisseurs gestionnaires de l’obligation de détention d’une carte de travail pour étrangers. PROPOSITIONS FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 33 - Réduction du pouvoir d’achat des - Imposition de toutes les tranches des rémunérations ; travailleurs ; - baisse du rendement des - manque de flexibilité ; travailleurs et revendications - paiement par les seuls travailleurs du secteur formel. interminables. Impôt professionnel sur les rémunérations IPR - Politisation des nominations des mandataires ; - affectation de 80% des fonds collectés aux charges de fonctionnement de l’INSS et 20% aux prestations sociales ; - absence des représentants des employeurs et des travailleurs dans les organes de gestion de l’INSS ; - couverture par les employeurs des charges sociales relevant de la sécurité sociale ; - réticence des travailleurs de prendre leur retraite en raison de la modicité des primes de pension. - Alignement de l’INSS sur la liste des entreprises publiques et appropriation de la gestion par l’Etat ; - écartement des employeurs qui contribuent à 56 % au budget de cet Institut ; - mauvaise couverture des charges sociales ; - mise à la charge des entreprises de la totalité des soins médicaux et pharmaceutiques des travailleurs et de leurs dépendants. Sécurité sociale CONSEQUENCES CONTRAINTES THEME - Réviser de manière concertée le barème et l’adapter au coût de la vie ; - mettre en place des mécanismes automatiques de révision en fonction de l’évolution des cours de change ; - élargir l’assiette fiscale par l’imposition de tous les autres assujettis. - rouvrir les écoles professionnelles. - supprimer l’INPP ; - rendre obligatoire le départ à la retraite à 65 ans ; - organiser les mutuelles de santé ; - respecter la représentation tripartite Gouvernement – Employeurs et Travailleurs dans les nominations des mandataires de l’INSS ; - intégrer les représentants des employeurs dans la gestion de l’INSS proportionnellement à leur contribution financière au budget de l’INSS ; - Retirer l’INSS de l’emprise de la loi portant dispositions générales applicables aux entreprises publiques ; PROPOSITIONS 34 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions MINES THEME CONSEQUENCES La difficulté majeure se trouve dans - Difficulté de réalisation des programmes l’application de la loi minière. d’investissement ; - Refus d’appliquer les dispositions du code par les différents services de l’Etat - invasion des périmètres déjà (DGI, OFIDA, DGRAD, OCC..,), par occupés par les sociétés ignorance ou mauvaise foi ; minières par les exploitants - inadéquation du code minier par rapport artisanaux. à certains textes réglementaires ; - implication de plusieurs services (la Police Minière, l’ANR, l’Armée, le Commerce Extérieur, la DGM…) dans l’exercice des activités minières ; - persistance des tracasseries administratives au niveau de tous les services de l’Etat ; - longues et onéreuses formalités pour la sortie des produits après chargement ; - absence des mécanismes d’encadrement et de gestion ordonnée de l’exploitation minière artisanale ; - vols et détournements de produits miniers vers des territoires voisins ; - manque d’un programme de gestion et de protection de l’environnement. CONTRAINTES - Procéder à l’application effective des dispositions du Code et du Règlement Miniers par les différentes administrations et services ; - vulgariser la loi minière à grande échelle ; - assainir l’environnement en éliminant les tracasseries et l’immixtion des services non compétents de l’exercice de l’activité minière ; - mettre fin à la libéralisation de l’exploitation artisanale en recrutant les creuseurs dans les entreprises formelles ; - procéder à l’harmonisation des textes entre le Cadastre Minier et les régies financières ; - mettre à niveau le personnel des régies financières et des autres services de l’Etat pour les informer sur les exigences du code minier ; - installer effectivement les Guichets Uniques dans les différentes provinces minières ; - établir la tracabilité des produits miniers à l’instar du processus de Kimberley pour les diamants ; - mettre en place une structure financière spécifique au secteur minier en vue de permettre aux entrepreneurs congolais d’accéder au crédit à l’image de ce qui existe en Afrique du Sud ; - simplifier les formalités et procédures devant déboucher sur une réduction des délais et un gain de temps. PROPOSITIONS FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 35 CONTRAINTES CONSEQUENCES EXPLOITATION - Interprétation mitigée des dispositions - Tracasseries administratives ARTISANALE DES de l’arrêté ministériel n° et financières. MATIERES 194/CAB.MINES-HYDRO/01/2003 du PRECIEUSES 31 mars 2003 portant réglementation de l’exploitation et de la commercialisation du diamant de production artisanale. THEME - Modifier l’arrêté ministériel en intégrant l’amendement suivant : « exporter sa marchandise vers le territoire d’un pays participant au processus de Kimberley » ; - amender l’alinéa relatif au « paiement des impôts, taxes et redevances » conformément à l’article 537 du Règlement minier par : « paiement des droits de sortie et des taxes rémunératoires de services pour les services intervenants » ; - respect des critères objectifs d’évaluation des diamants par le CEEC pour ne pas augmenter systématiquement de 40 à 60% la valeur de chaque colis de diamants ; - accélérer le processus de certification de Kimberley pour éviter du retard dans l’expédition des colis ; - assainir l’environnement en éliminant les tracasseries et l’immixtion des services non compétents de l’exercice de l’activité minière ; - mettre en place un cadre de dialogue et de concertation constitué des Ministères des Mines, Finances, Travail, Intérieur et Justice ainsi que de la Banque Centrale, la DGM, l’ANR et les comptoirs agréés. PROPOSITIONS 36 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Conventions pétrolières 1. Production SECTEUR PETROLIER THEME CONSEQUENCES - Non respect, et/ou ignorance, par les - Frein au développement de l’Industrie pétrolière en agents des services publics des RDC ; engagements pris par l’Etat dans le cadre des Conventions Pétrolières qu’il - des dispositions à la fois légales et conventionnelles a signées avec les investisseurs étrangers qui pousse bon nombre des qui régissent les sociétés sont foulées aux pieds, par responsables publics à abuser des ceux-là mêmes qui sont pouvoirs en leur possession en gênant censés en assurer le respect par des tracasseries de tout genre, le et la mise en application ; bon déroulement des activités des sociétés du secteur de la production - harcèlements de la part des services de l’Etat, qui pétrolière. multiplient à l’endroit des sociétés, des missions d’inspection, de contrôle, d’information et de recouvrement sans que la Direction de la société ni la Commission Nationale chargée du suivi des Conventions Pétrolières ne soient préalablement informés de ces missions comme le veut la procédure ; - ignorance ou refus d’admettre l’existence par les responsables des services publics, de la Commission Nationale du Suivi des Conventions Pétrolières. CONTRAINTES - les sociétés fondent leur espoir sur la paix et la sécurité que l’Etat, leur partenaire, s’est engagé à leur garantir pour le bon déroulement de leurs activités et, surtout, pour rentabiliser les importantes ressources techniques et financières investies en République Démocratique du Congo. - Etablir et mettre en œuvre, entre partenaires (Etat/Sociétés), des rapports harmonieux de travail et de collaboration fondés sur la compréhension mutuelle et, surtout, sur le respect des engagements de l’Etat envers les sociétés aussi bien que des obligations des sociétés envers l’Etat, tels qu’ils sont définis par les Conventions Pétrolières du 11 août 1969 et du 09 août 1969 ; PROPOSITIONS FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 37 CONTRAINTES CONSEQUENCES Assainissement du secteur pétrolier 2. Distribution - Perturbation du marché pétrolier en - Concurrence déloyale et perte en provinces des provinces par la présence d'un secteur recettes fiscales et informel ne respectant pas les règles parafiscales pour l’Etat ; SHE, et appliquant des pratiques illégales et déloyales, notamment - insécurité dans la encouragé par une réglementation manipulation des produits pétrolière inadaptée ; pétroliers par des informels mettant l'environnement et - produits non assurés livrés dans les ses habitants en réel aéroports en provinces par certains danger ; opérateurs. - aéroports en provinces non sécurises du fait du non respect des pratiques de la profession en matière d’assurance ; - faible investissement en provinces des sociétés pétrolières traditionnelles. Rapport avec les - Révendications sans doute fondées - Les pressions exercées sur les sociétés pour l’exécution mais exprimées de façon intempestive communautés des tâches non et quelquefois brutale de la part des autochtones et les conventionnelles constituent communautés autochtones ; autorités à coup sûr un obstacle au déroulement normal de - pressions de la part des autorités l’exploitation pétrolière et, provinciales et locales qui poussent les partant, à la maximisation de sociétés à s’impliquer dans la production et des revenus l’accomplissement des tâches non pétroliers. conventionnelles (demande faite à la société de mobiliser ses engins pour la réparation de route, obligation de mettre à la disposition du Territoire d’un véhicule, fourniture de carburant, de la peinture, des pièces de rechange et autres matériels destinés à l’exploitation pétrolière. THEME - mettre en place une autorisation spécifique de commercialisation du Jet A1 compte tenu de la spécificité de ce produit et des risques y liés. - redéfinir des modalités de fonctionnement du Comité Professionnel des Importateurs CPI ; - Respecter les textes et des normes SHE (Security, Health & Environment) par tous les opérateurs pétroliers ; - Mettre en application de la Réglementation Pétrolière préparée en partenariat par le Gouvernement et la Profession pétrolière ; - Les interventions réclamées aux sociétés pétrolières du secteur de la Production devraient relever de la responsabilité de l’Etat dès lors que plus de 50% des revenus des sociétés sont versés au Trésor Public ; . - les garanties que l’Etat donnera aux sociétés concernant la paix et la sécurité auront pour fondement, d’une part, le respect des engagements conventionnels de l’Etat par les autorités chargées de leur mise en application et, d’autre part, la prise de conscience par les populations autochtones que la présence des sociétés pétrolières sur la Zone côtière de Muanda est un élément important qui contribue à leur épanouissement socioéconomique. PROPOSITIONS 38 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Tracasseries - Multiplicité des contrôles et tracasseries - Pertes de temps ; administratives ; d’énergie et d’argent ; - actions juridiques fantaisistes - redressement fantaisiste de la part de et coûteuses ; plusieurs services de l’Etat DGI, DGE, - pénalisation des sociétés et DGRAD, OFIDA ; discrimination ; - pas de commune mesure - « Créativité» fiscale et douanière dans entre les taxes payées et les certaines provinces et multiplicité des services rendus, en plus, le taxes. niveau des taxes peut sensiblement augmenter d’une année sur l’autre sans justifications. - en cas de modification tardive des prix, les proportions d’augmentation peuvent devenir plus importantes et les répercussions sur les autres secteurs plus sensibles. - Respecter la loi, interdire les contrôles intempestifs. - Minimiser le temps de réaction devant les problèmes posés, surtout en matière de prix. - Strict respect des Arrêtés interministériels de 2001 publiés par le Gouvernement en partenariat avec la profession pétrolière en matière de gestion de prix des carburants et de respect du droit de propriété ; - Retard régulier dans la mise en place - Perturbations dans des structures de prix. l’approvisionnement régulier du pays en produits pétroliers d’où le niveau généralement bas des stocks commercial et outil ; Structure des prix PROPOSITIONS - Mettre en place par le Gouvernement, en partenariat avec la Profession pétrolière, de mécanismes de remboursement de la dette pour permettre la relance des investissements et l’augmentation des stocks notamment en provinces. CONSEQUENCES - Dette élevée de l’Etat envers la - Asphyxie de la trésorerie Profession pétrolière (37.8 Millions de des sociétés pétrolières dollars pour les sociétés du GPDPP et causant une gestion de COHYDRO). survie avec un endettement élevé auprès des fournisseurs et une politique réduite d’investissement. CONTRAINTES Dette de l’Etat THEME FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 39 - Recrudescence des interventions - Perturbation des musclées sur des stocks de produits approvisionnements et faibles pétroliers des sociétés commerciales par mises en place de produits à des pressions militaires sur les l’Intérieur du pays ; - insécurité des agents commis opérateurs. à la livraison des produits en provinces ; - dégradation de l’image du pays auprès des investisseurs. Réquisition des produits pétroliers - strict respect du droit de propriété. - Respecter les procédures de commandes et livraisons des produits pétroliers ; - assurer régulièrement et avec efficacité, le dragage des lacs, rivières et fleuve. - Mettre en place le programme de soutien des investissements pour les entreprises assurant la logistique et le transport des produits pétroliers ; - Difficultés de transport ferroviaire (SNCC) - Difficulté à approvisionner l’Intérieur du pays causant en et fluvial (ONATRA et autres) du fait de permanence des pénuries en l’insuffisance des moyens logistiques ; produits pétroliers ; - l’infrastructure et la logistique pétrolière - spéculation sur les prix des obsolètes pour l’Intérieur du pays ; produits pétroliers en - dragage des Fleuve rivières et lacs mal provinces avec des assuré. répercussions sur toute l’activité économique en provinces. Approvisionnement de l’intérieur du pays en produits pétroliers PROPOSITIONS - Mettre en application la nouvelle réglementation pétrolière pour générer une augmentation du volume du fait de l'assainissement du secteur et de la suppression de l'informel. CONSEQUENCES - Le retour sur le capital investi de - Résultats d'exploitation l'industrie pétrolière en RDC est peu insuffisants ; incitatif du fait des faibles volumes. - incapacité de relancer les investissements ; - difficultés de trésorerie. CONTRAINTES Rentabilité des sociétés pétrolières THEME 40 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Infrastructures THEME CONSEQUENCES - Constructions anarchiques sur les tracés - Risques graves en cas des oléoducs d’approvisionnement de d’agression des pipelines Kinshasa en produits importés avec écoulement des produits entraînant : pollution de l’environnement, accidents mortels et risque avec de nombreuses victimes dans les secteurs à forte densité de la population et rupture d’approvisionnement du pays en carburant. CONTRAINTES - éloigner toutes les constructions du tracé des pipelines. PROPOSITIONS FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 41 SECTEUR BANCAIRE THEME CONTRAINTES - Prendre des mesures incitatives à l’investissement : adoption d’un Code d’Investissement spécifique au secteur - définir un cadre juridique sur la monnaie électronique et établir des dispositions prudentielles régissant la monétique bancaire - utilisation par l’Etat et les entreprises du système bancaire pour tous paiements de/vers le secteur privé pour renforcer les banques et lutter progressivement contre l’utilisation systématique des espèces - mettre en place un système d’assurance obligatoire des banques garantissant les dépôts de la clientèle - supprimer la taxe de contrôle BCC assise sur le niveau des ressources des banques commerciales - prendre des mesures incitatives légales et fiscales spécifiques pour encourager les banques de proximité dans les pôles économiques décentralisés. Encouragement tout azimut de la micro finance en milieux urbains et ruraux pour améliorer l’accès bancaire - prendre des mesures d’allègement du risque pour les secteurs clés de la relance économique (agriculture, industries manufacturière…) et ce, en sus des mesures encourageant la recapitalisation et l’intermédiation des banques - mettre en place le cadre règlementaire et prudentiel pour l’émergence d’un marché des capitaux - assouplir les contraintes de financement en autorisant un meilleur effet de levier du capital - taille bilancielle du système bancaire - pas de collecte significative inférieure à 10 % du PIB de l’épargne nationale donc faible capacité d’intervention - concentration des guichets bancaires - pas d’accès suffisant aux dans les grandes villes ; essentiellement populations ni aux Kinshasa et Lubumbashi entreprises opérant dans l’arrière pays - financement de l’économie inférieure à 5 - faible effet de levier sur % du PIB contre 30 % en moyenne en l’investissement tant privé Afrique Centrale que public qui ne dépend que de ses ressources propres ou extérieures - trop grande limitation des possibilités de - possibilité de crédit trop crédit à un client (25 % des fonds limitée aux secteurs porteurs propres) au vu du faible niveau de capitalisation des banques PROPOSITIONS du de - Taux de pénétration bancaire très faible - Désintermédiation avec moins de 0,5 % de la population système bancaire bancarisée l’économie CONTRAINTES 42 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions THEME - obtenir du gouvernement le soutien nécessaire auprès des bailleurs de fonds pour l’allocation des lignes de crédits moyen et long termes aux fins de renforcer les ressources du secteur - règlementer le crédit-bail et tout autre type de financement à long terme - modifier les lois et règlements trop permissifs en terme d’interventions sur les comptes bancaires qui ne devraient se faire qu’en bout de procédure et non au début - adopter graduellement des mesures de réduction de la dollarisation de l’économie couplées des mesures d’accompagnement soutenant la monnaie nationale - sous-capitalisation du secteur financier - pas de possibilité de et insuffisance des ressources à long financer les projets terme d’investissement à long terme - banques agissant comme agents de - système bancaire perçu l’Etat en matière de perception de comme source de l’impôt et de saisies judiciaires tracasseries administratives et judiciaires suite à des saisies-arrêts et avis à tiers détenteurs abusifs - taux de dollarisation de l’économie à - limitation de l’effet des plus de 70 % des transactions politiques monétaires à 30 % de l’économie, limitation du pouvoir régalien de l’Etat et réduction des capacités de refinancement des banques par l’institut d’émission - mettre à la disposition des banques des instruments de valorisation des fonds propres capables de compenser les effets de l’inflation et de la dépréciation monétaire sur leurs fonds propres ou de maintenir leurs capitaux en monnaies étrangères - inexistence d’instruments de valorisation - découragement des des fonds propres des banques opérateurs du secteur à procéder à des augmentations du capital nécessaires à leur crédibilisation et capacité d’intervention dans l’économie PROPOSITIONS - permettre la déductibilité des créances douteuses selon la pratique largement répandue sous d’autres cieux CONTRAINTES - provisions sur créances douteuses non - augmentation de la frilosité déductibles de l’assiette fiscale des banques dans la prise des risques CONTRAINTES FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 43 THEME - prendre des mesures incitatives pour la création des banques sectorielles (banques de développement, agricole, de micro finance, d’habitat…) - tarification Banque Centrale excessive faible diversité d’institutions de financement - insuffisance de financement de projets dans plusieurs sectoriel secteurs d’activités - réduire et alléger les taux notamment des taxes de dépôts - accélérer l’adoption de la loi sur les sûretés en instance au Parlement ainsi que celle sur la libéralisation des assurances afin d’améliorer les risques bancaires et ses capacités de refinancement - insécurité juridique et judicaire - augmentation du risque des notamment sur les droits de propriétés banques incapables de prendre en compte les garanties immobilières locales. Les banques perdent 90 % des procès leur intentées compte secteur - alléger davantage l’administration des paiements internationaux (imports et exports) afin de permettre une plus grande compétitivité des banques face à l’informel et de là, influer sur la ré intermédiation - réglementation de change trop - encouragement des circuits contraignante et contraire aux pratiques de règlement du commerce du commerce international international par des voies informelles et accentuation de la désintermédiation bancaire - fragilisation du d’exploitation du bancaire - renforcer sans délai les mesures de contrôle des messageries et contraindre celles-ci à ne se limiter qu’à leur raison sociale : change et mouvement des fonds et non collecte de dépôts et financement de l’économie - émergence anarchique d’intermédiaires - compétition déloyale des financiers non bancaires messageries financières non soumises à la même réglementation et aux coûts de contrôle des banques commerciales PROPOSITIONS - émettre de manière contrôlée des billets à valeur faciale élevée (au moins l’équivalent d’un billet de 50 USD) pour réduire le coût et les contraintes logistiques (comptage, transport…) et de là, influer sur la dollarisation CONTRAINTES - absence de billets de banques en CDF - encouragement de la à valeur faciale élevée dollarisation suite aux problèmes logistiques énormes et au coût de la manipulation de la monnaie locale CONTRAINTES III. SITUATION DES PROVINCES FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 45 1. PROVINCE DU BAS-CONGO La Province du Bas Congo est située à l’Ouest du pays. Elle comprend trois districts: LUKAYA, CATARACTES et BAS-FLEUVE ainsi que deux villes BOMA et MATADI. Cette dernière en est le Chef-lieu. Elle a une superficie de .08 km² et une populationestiméeà.0.000habitants. I. Disponibilités en ressources naturelles x Le Bas Congo est une province à vocation agricole. Les principales cultures vivrières suivantes y sont pratiquées: manioc, banane, patate douce, igname, arachide,maïs,haricotetriz. x Dans presque tous les districts de la province, on trouve également des cultures agro industrielles telles le palmier à huile, le café, la canne à sucre, le cacao, l’hévéaetletabac. x Laprovinceregorged’énormesressourcesforestièresconstituéesdesessencesde haute qualité telles que le Limba, le Kambala et le Tola localisées principalement danslaforêtdeMAYUMBEquicouvrelaquasi-totalitédesterritoiresdeTSHELAet deLUKULA. x L’élevage des caprins, des ovins, des porcins est l’œuvre des paysans. Il est pratiqué partout dans la province, tandis que celui des bovins est essentiellement moderne et pratiqué dans les zones savanicoles de KIMVULA, MADIMBA, SONGOLOLO,MBANZA-NGUNGU,LUOZI,SEKE-MBANZAetl’îledeMATEBAà BOMA. x La pêche s’exerce sur le bief du fleuve CONGO et dans la zone côtière de MUANDAetBANANAquilongel’océanAtlantique. x Elle regorge d’un énorme potentiel hydro-électrique constitué principalement du barraged’INGA.Enplusdecelui-ci,lesbarragesdeZONGOavec0MWetde SANGAavec0MWfontdelaprovincelegéanténergétiquedelaR.D.Congo. x La province est dotée d’importantes ressources pétrolières situées dans deux zonesd’intérêtpétrolier:offshore(enpleinOcéan)etonshore(surlaterreferme). Plusieurs puits de pétrole se trouvent répartis en chapelet sur la terre ferme ainsi qu’aulargedelacôtecongolaise. x LessablesetlesschistesbitumineuxsontlocalisésàMAVUMAdansleterritoirede LUKULA,tandisquelesgisementsdephosphatesontlocalisésàFUNDU-NZOBE, KANGI, MVUANGU et à NGUNDJI dans le district du BAS-FLEUVE et ceux de vanadiumetdeplombàSENGEàenvironkmaunord-ouestd’INKISI.L’orest localisédanslebassindelarivièreDIMBAauNord-estdeTSHELAtandisqueles calcairespourlaproductionducimentsontlocalisésàLUKALAetàKIMPESE. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 47 II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. LaprovinceduBasCongoestlapluspetitedelaRDC,maiselleétait,ilyadeux décennies encore, l’une des plus florissantes du point de vue économique. Elle comptait cinq huileries (Société Commerciale et Agricole du MAYUMBE (SCAM), Compagnie de Produits, AGRIUMBE, ELBEMA et JVL, trois industries de A l’initiative de la FEC et dans transformation du bois (AGRIFOR, IZB, le souci de faire face aux FORAGRICO) deux cimenteries (CINAT et problèmes de dégradation de CILU), deux brasseries (BRALIMA et la route KINSHASA – MATADI Société de brasserie des Cataractes), une et assurer ainsi son entretien sociétésucrière(COMPAGNIESUCRIERE), régulier, une structure de vingt-deuxsociétésd’exploitationforestière, gestion du péage dénommée deux pêcheries industrielles (Pêcherie Société de Péage et IndustrielledeMUANDAetPEMARCO),une d’Entretien Routier « SPER » minoterie (MIDEMA), quatre sociétés de avait été mis en place avec le grands élevages (JVL, PEK, ZAIROM, concours du Gouvernement. Société des Grands Elevages de KINIATI), Aujourd’hui le péage a été de trois barrages hydroélectriques (INGA, nouveau instauré sur la ZONGO et SANGA), une société textile nationale n°1, tronçon (Usine Textile de NSANGI), une sacherie Kinshasa – Matadi. Sa gestion industrielle (Sacherie du Zaïre), deux est cependant sujette à sociétéspétrolières(GULFOILetZAIREP), discussion entre les différents une raffinerie (SOZIR) et plusieurs sites partenaires et usagers. touristiques. Laprovincedisposed’unréseauroutierdenseetrelativementfiablequitotalise km de routes asphaltées dont l’axe MATADI-KINSHASA ( km) constitue la principalevoiequireliecetteprovinceàKINSHASA. x Ellepossèdeégalementunimportantréseauferroviaireconstituéparlecheminde ferMATADI-KINSHASA(km).Cetteligneestdansunétatvétusteetlematériel roulant (locomotives et wagons) est obsolète et insuffisant. La bretelle BOMA - TSHELA(0km)n’estplusopérationnelle. x La province dispose de deux ports internationaux: MATADI et BOMA. Le port de MATADI,principalevoied’entréeetdesortiedesmarchandisesàl’Ouestdupays, peutrecevoirdixnaviresavecunecapacitéde.00containers. x AveclafermeturedequatrequaissurlesdixduportdeMATADI,celuideBOMAa prisunegrandeimportance,maisilestaussisaturé.D’unecapacitédestockagede 0 containers et 80 véhicules, ce port comprend à ce jour, plus de .000 containerset.00véhicules. 48 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x LeportdeBANANAsituéàlacôteatlantique,àl’embouchuredufleuveCONGO, estdotéd’unquai(m)quipermetdenerecevoirqu’unseulnaviredehautemer. x Les barrages d’INGA et produisent actuellement 800 MW dont une partie approvisionnelaRépubliqueduCONGO,laZAMBIEetl’AFRIQUEDUSUD.INGA ,construiten,disposedeturbinesdontseulementtournentsansrévision depuis0ans.INGA,construiten8,estdotéde8turbinesdontsontenétat demarche. x Laprovincedisposedequatreaéroports:MATADI,BOMA,INGAetMUANDAainsi quedeplusieurspistesdisséminéesàtraverssonétendue. x Le potentiel touristique est très important: la cité côtière de MUANDA, la Ville de BOMA avec le baobab de Stanley, la première voiture, la première cathédrale, la résidence du Gouverneur Général…), le site d’INGA, le pont MARECHAL, les grottes de MBANZA NGUNGU, le jardin botanique de KISANTU, les chutes de ZONGO… III. Contraintes x Déficiencedel’encadrementdespaysansetinsuffisancedel’utilisationdesintrants Lepersonneld’encadrementtechniqueestnonseulementinsuffisant,maislàoùil existe,ilestdépourvudesmoyensdetransportpouvantluipermettredecouvrirles zones de travail. Par ailleurs, les semences améliorées, le petit outillage agricole, les engrais et les produits phytosanitaires sont de moins en moins disponibles, sinoninexistantsauprèsdesagriculteurs. x Délabrementdesinfrastructures(detransportetportuaires) En dépit de la réhabilitation de la route MATADI – KINSHASA, son manque d’entretien régulier conduira, à terme, à une rapide dégradation compte tenu du volumedetraficetdunonrespect,parlesusagers,delachargeàl’essieuautorisé àcirculersurcetronçon. La route MATADI – BOMA (0 km), très sollicitée actuellement, se détériore rapidementtandisqueletronçonBOMA–MUANDA(0km)estpresquedevenu horsd’usage.Ilfautenmoyennedeuxjourspourleparcourirparvéhicule. Les routes de desserte agricole sont dans un état de dégradation avancée et rendentdifficilel’évacuationdesproduitsagricolesverslescentresurbains. Acejour,quatrequaissurlesdixquecompteleportdeMATADIsontfermésau trafic pour des travaux de réfection. Cette situation alliée à l’insuffisance des engins de manutention conduit à l’engorgement du port avec environ .000 containers. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 49 Cecientraîne: o une baisse de trafic et des surcoûts d’exploitation causés par un séjour prolongédesnaviresaumouillageetparlalenteurdansletraitementdes containers; o la déviation d’une grande partie du trafic vers le port de POINTE-NOIRE, enRépubliqueduCongo. A ces contraintes d’ordre technique s’ajoute la multiplicité de services et des frais quifontduportdeMATADI,l’undespluschersaumonde. x Insuffisanced’énergieélectrique Bien qu’hébergeant le barrage d’INGA, la province n’est pas suffisamment alimentéeenénergieélectrique.Acedéficit,ilfautajouterlamauvaisequalitédu courant, les coupures intempestives et les délestages fréquents qui obligent les entreprises à se doter des groupes électrogènes accroissant de ce fait leurs chargesd’exploitation. IV. Recommandations x Laréhabilitationduchemindeferestunepriorité.Cemoyenpermetdetransporter à moindre coût de grandes quantités de marchandises et de soulager la route MATADI - KINSHASA qui est aujourd’hui plus que sollicitée, sans respect des charges à l’essieu. Cette réhabilitation peut se faire en confiant la gestion à un opérateurprivéquiapporteraitdescapitauxfraispourl’acquisitiondeslocomotives et des wagons, et la remise en état des rails eux-mêmes. De même, la bretelle BOMA–TSHELAdevraitêtreréactivée. x La réglementation du passage des véhicules sur la nationale n° , tronçon MATADI-KINSHASAentenantcomptedelachargeàl’essieudefaçonàpréserver le bon état de cette route. Pour ce faire, un pont peseur devrait être installé au départdeKINSHASAàKASANGULUetdeMATADIaupontMPOZO. x L’amélioration du système de gestion du péage dont les recettes doivent effectivementserviràl’entretiendelaroute. x La réhabilitation urgente de quatre quais inopérants du port de MATADI. Il est autant impérieux que ce port soit doté en engins de manutention suffisants pour accélérerletraitementdescontainerset éviterl’encombrementactuel.Acesujet, unPartenariatPublic/Privédevraitêtreenvisagéd’autantplusquecertainsagents maritimes assurent la manutention de leurs chargements avec leurs propres engins. x La finalisation des études du projet de construction du port en eau profonde de BANANA. x Les routes d’intérêt national et de desserte agricole ci-après sont à réhabiliter en priorité: 50 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions . MATADI – BOMA (0 km) pour l’acheminement des marchandises dédouanéesàBOMAversMATADIetKINSHASA. . BOMA – MUANDA (0 km) pour désenclaver et approvisionner le territoire de MUANDA en biens de première nécessité et secourir le bief maritimequiaunefaiblecapacitéd’évacuationentrelesdeuxcentres. . BOMA–TSHELA(0km) . KIMBANGU–TSHELA(8km) . TSHELA – SUMBI – LUOZI (00 km) pour l’évacuation des produits vivriersduBASFLEUVEversBOMAetMATADI . LUOZI–MPIOKA–MBANZANGUNGU(km) . MBANZANGUNGU–KIVULU(km) 8. KISANTU–NGIDINGA(8km) . SONGOLOLO–LOVOkm) Le site d’INGA est le plus x La réhabilitation des turbines actuellement grand potentiel hors d’usage et surtout la construction de hydroélectrique du monde. Il nouvelles lignes pour augmenter la desserte offre l’avantage de pouvoir en énergie des centres de consommation et construire plusieurs barrages desindustriesetainsiéviterlesdélestageset étape par étape et sans lescoupuresintempestives. beaucoup de travaux de génie civil. Il est l’un des projets x La promotion du tourisme, de l’écotourisme intégrateurs d’Afrique capable etlaréhabilitationdesitestelsleschutesde de relier les pays de l’Afrique ZONGO dans le District des CATARACTES, Australe à ceux de l’Afrique du la forêt de MAYUMBE, les plages sauvages Nord. Dans sa phase finale, le desableblancàMUANDA,l’embouchuredu site d’INGA sera capable de fleuvesurl’océanatlantique,leschutesdela fournir de l’énergie électrique LUKAYA et le sanctuaire des singes aux pays de l’Europe Bonobos... Méditerranéenne. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 51 2. PROVINCE DU BANDUNDU LaProvincedeBandunduestsituéeauSud-ouestdupays.Elleaunesuperficiede .8 km² avec une population estimée à .00.000 habitants. Elle comprend quatre districts:KWILU,KWANGO,PLATEAUetMAÏ-NDOMBEainsiquedeuxvilles,KIKWITet BANDUNDU.CettedernièreenestleChef-lieu. I. Disponibilités en ressources naturelles x La province a une grande vocation agricole et pastorale. Les cultures ci-après y sontpratiquéesàcausedesfacteursclimatiquesfavorablesdontellejouit: o vivrières: manioc, maïs, arachide, riz, millet, patate douce, soja, niébé, sésame,pommedeterre… o agroindustrielles:fibresdecopal,palmieràhuile,café,cacaoethévéa. x Sa forêt est située dans le District de MAÏ-NDOMBE et contient des essences de hautequalitétellesqueleWenge,leTola,l’Ifaki,leBokungu,leKambalaetc.… x Les pâturages naturels de KWANGO-KWILU et des PLATEAUX sont propices à l’élevagedebovins,caprins,ovinsetporcins. x Ellecomportebeaucoupdebiefspoissonneux,notamment:LacMAI-NDOMBE,les rivières LUKENIE, FIMI, KASAÏ-KWANGO, KWILU et LOKORO. La pêche y est pratiquéedemanièreartisanale(filet,nassehameçon,pièges,lance…). x La province dispose de nombreuses chutes qui peuvent permettre la construction desmicro-barrageshydroélectriques. x Outresavocationessentiellementagro-pastorale,leBandundurenfermedansson sous-sollediamantdejoaillerieauxalentoursdeKWANGO,KAHEMBAetTEMBO. Desindicesde: o coltanetd’orsontsignalésdanslesdistrictsduKWANGOetduPLATEAU; o hydrocarburesdanslesterritoiresd’OSHWE,KUTUetBAGATA. II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. x Province essentiellement agro-industrielle, le BANDUNDU disposait de cinq grandes exploitations de palmeraies naturelles et industrielles: Plantations Lever au Zaïre (PLZ), MADAIL, Compagnie du Kasaï et de l’Equateur (CKE), la CompagniedeCommercedeBANDUNDU(CCB)etlesHuileriesetPlantationsdu KWILUHPK.Elleétaitégalementdotéededeuxsociétésdeproductiondecaféet decacao(MADAILetCKE)ainsiquedequatresociétésforestières:FORESCOM, BIMPE,ONATRAetSIFORZAL.Acejour,seulel’activitéagro-forestièrecontinue aveclesprincipalessociétéssuivantes:SIFORCO,SODEFOR,PARCAFRIQUEet SOKIBOIS. 52 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x Le réseau routier comprend .8 km dont 8 km de routes asphaltées (MONGATA–KIKWIT),.00kmderoutesnationalesenterre,.00kmderoutes régionalesprioritairesenterreet.00kmderoutessecondairesenterre. x Le tronçon asphalté KINSHASA-KIKWIT autant que les autres routes sont actuellemententrèsmauvaisétat. x La province dispose d’un important réseau des voies navigables dans tous les quatredistricts.IlexisteseizeportsdisséminéssurlefleuveCONGOetlesrivières KASAI,KWILU,KWA,FIMIetKWANGOdontl’équipementdoitêtreréhabilitépour réduirelescoûtsliésauxrupturesdecharges. x Le réseau aérien comporte cinq aérodromes situés à BANDUNDU, KIKWIT, INONGO,NIOKIetKIRI.Lesdeuxpremierssontrevêtusetleresteenterrebattue. Ilexisteaussiplusieurspistespourdespetitsporteurs. x Bien que disposant d’un réseau hydrographique dense avec des possibilités en énergie hydro-électrique, la Province du BANDUNDU est alimentée en énergie électrique par des groupes électrogènes. Toutefois, la Ville de BANDUNDU est alimentéeparlecouranthydroélectriquedubarraged’INGApartantdeMALUKU. III. Contraintes x Déficiencedesinfrastructuresdetransportetdecommunication Ledélabrementtrèsavancédelaroutenationalen°,tronçonKINSHASA-KIKWIT et des routes tant d’intérêt provincial que de desserte agricole empêche l’évacuation d’importantes quantités de produits vivriers et place la province dans unétatd’enclavement. Faute de dragage et de balisage, la navigation tant sur le fleuve que les rivières n’est pas aisée allongeant les délais de parcours et par conséquent, les prix de revient des produits. Néanmoins, il existe ça et là des petits transporteurs dotés d’unoudedeuxmoteurshorsbordquiprocèdentauramassagedesproduitsdans descoinsdifficilementaccessiblesauxgrandsbateauxetauxcamions. Malgré la dimension de son territoire ainsi que la densité de sa population, la Province de BANDUNDU ne dispose pas d’un aéroport moderne; situation qui, faceauxdifficultésdestransportsroutieretferroviaire,nepermetpasunemobilité faciledespersonnesetdesbiens. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 53 x Insuffisancedel’encadrementdespaysansetdel’utilisationdesintrants Les moyens logistiques mis à la disposition des agents de terrain pour l’encadrement technique des paysans sont insuffisants, voire inexistants. Par ailleurs, les semences améliorées, le petit outillage agricole, les engrais et les produits phytosanitaires sont de moins en moins disponibles, sinon inexistants auprèsdesagriculteurs. x Carenceinquiétantedel’énergieélectrique LaProvincedeBandundunepossèdeaucunecentralehydro-électriquemalgréses énormes potentialités hydrographiques et des chutes sur certaines rivières telles que LUKUFU et LUFUSHI. Cette situation ne facilite pas l’implantation d’unités industrielles. Lacarenceenénergieélectriqueetlemanquedechambresfroidesnepermettent pas l’épanouissement de la pêche dans cette province qui est pourtant traversée parplusieurscoursd’eautrèspoissonneux. IV. Recommandations x La réhabilitation de la route KINSHASA-KIKWIT et l’instauration d’un système de péage, à des taux économiquement justifiés avec une gestion conjointe Pouvoirs Publics–FEC. x En dehors de l’axe national, les routes ci-après devraient requérir une priorité au regarddeleurimpactsurlaproductionagricoleetagro-industrielle: . MBANKANA–KENGE–MASIMANIMBA–KIKWIT-IDIOFAàasphalter. . MONGATA – MASHAMBIO – BANDUNDU – Ville (0 km). Cet axe est importantparcequemenantàBANDUNDU–Villequiestlechef-lieudela province et donne accès à la cité agroforestière de NIOKI. Par ailleurs, BANDUNDU – Ville est le carrefour fluvial qui donne accès aux rivières KASAI, KWILU et KWANGO et permet de ravitailler les opérateurs économiques partant de BANDUNDU jusqu’à ILEBO d’une part et de BANDUNDUjusqu’àKIKWITparlarivièreKWILUd’autrepart. . BAGATA–MPOKO–PINANGA–SEMENDUA–KUTU–INONGO–WETI ( km). Cet axe permet l’évacuation des produits de l’exploitation forestièreetd’autresproduitsvivrierstelslaviandeetlepoisson. . NGEKOI – MANGAI – MIZELE – MATEKO – BULUNGU – LUSANGA – KIKWIT ( km). Cet axe facilite l’évacuation des produits tels le maïs, l’arachide,lacourge,lemillet,lesésameetl’huiledepalme. 54 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions . BANDUNDU – FATUNDU – KOLOKOSO ( km) pour l’évacuation du tabac, du manioc, de l’arachideetdecourge. . POPOKABAKA–KASONGOLUNDA – DIBAYA (0 km). Cet axe facilite l’évacuation des produits d’élevage (bovins) et des produits vivriers (haricot, millet, chenilles, maïs, arachide,pommedeterre…) . DIBAYA – TEMBO (8 km) qui donneaccèsàlazoneminière. La réhabilitation des routes de desserte agricole et l’assainissement des voies navigables permettraient à la province non seulement de tirer profit de ses potentialités économiques mais aussi de jouer pleinement son rôle de grenier de Kinshasa, de deux KASAI, d’une partie de l’ANGOLA et de la République du CONGO. 8. IDIOFA – ISAMANGO – KWESO ( km). IDIOFA est le grenier de la provinceetfournitl’arachide,maïs,manioc,niébé,soja…) . KIKWIT–BAOKIKONGO–TSHIKAPA(0km)pourl’approvisionnement enproduitsvivriersdelacitédeTSHIKAPA. x Les rivières ci-après doivent faire l’objet de drainage, balisage et dragage régulierspour améliorer la navigabilité, éviter les accidents, les avaries de marchandises. Il s’agit principalement des rivières ci-après: KWILU, KWANGO, KASAI,KWA,LUKENIE,INZIA,WAMBALUKULA… x LapossibilitédetirerdeslignesélectriquesàpartirdeBANDUNDU–Villeversles autresagglomérations:NIOKI,BULUNGU,KIKWIT… x Laconstructiondelacentralehydro-électriquedeKAKOBOLAestaussiprioritaire pourfournirl’électriciténécessaireaudéploiementdesactivitéséconomiques. x Enl’absencedesinstitutionsdefinancementnotammentdansledomaineagricole, il y a lieu d’encourager les regroupements des paysans, des pêcheurs et des éleveurssousformedecoopérativesafindeleurfairebénéficierdesmicrocrédits. x Au regard de la confiance et de la proximité dont ils bénéficient auprès des paysans, les organismes religieux ainsi que les ONG devraient, suivant des modalitésàconvenir,contribueràlaformationdesencadreursagricoles,encadrer les paysans pour la modernisation des techniques culturales, à produire et à diffuser les semences améliorées et à entretenir les routes et pistes de desserte agricole. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 55 3. PROVINCE DE L’EQUATEUR LaProvincedel’ÉQUATEUR estsituéeauNord-Ouestdupays.Sasuperficieest de0.km²avecunepopulationestiméeà.8.000d’habitants.Ellecomprendcinq districts : TSHUAPA, SUD-UBANGI, NORD-UBANGI, EQUATEUR et MONGALA. ZONGO,GBADOLITEetMBANDAKAsontlesvillesdelaprovince.Cettedernièreenest leChef-lieu. I. Disponibilités en ressources naturelles x Cette province regorge des ressources agricoles, forestières, halieutiques, hydrographiquesetminéralesimportantes. x Les principales cultures vivrières suivantes sont également réalisées: manioc, maïs,riz,banane,arachide.Onytrouveégalementlesproduitsagro-industrielsciaprès:bois,hévéa,cacao,coton,café,palmieràhuile. x Le potentiel forestier est tout autant important, avec une couverture forestière estimée à 0.0 km, soit % du territoire provincial et % des forêts congolaises.Plusieursessencesdehautequalités’yretrouvent(Wenge,Kambala, Tola…). x Lespotentialitésénergétiquessontnombreuses: o L’énergie hydroélectrique. La cuvette centrale détient le réseau hydrographiqueleplusdensedupays.Bienquelaprovinceneprésentepas un relief généreux pour les sites hydrographiques permettant de grands aménagements, les possibilités de production de cette forme d’énergie demeurentnéanmoinsimportantes. o Les hydrocarbures. A la suite de plusieurs campagnes d’exploration effectuéesparcertainessociétésprivées,lesrésultatsontprouvél’existence dechampspétrolifèresdanslacuvettecentrale. o La biomasse. Elle constitue, du fait de la présence de la forêt équatoriale, l’autreressourceénergétiqueexploitable. x Lapêcheconstitueégalementunedesgrandesactivitésdelaprovince.LeFleuve Congo et ses affluents (UBANGI, MONGALA, ITIMBIRI, LULONGA, RUKI, IKELEMBA et le lac TUMBA) sont des grands biefs poissonneux. Mais, il n’existe aucuneunitéindustrielleousemi-industrielledepêche. x EndépitdevastespâturagesdansleNorddelaprovince,l’élevageyesttrèspeu développé. La faune est fort diversifiée. On y rencontre même des espèces animalesraresparmilesquellesl’éléphantblancvivantdansleparcnationaldela SALONGA. 56 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Onytrouvedesgisementsd’orprimairedutypefiloniendanslapartieNord-Ouest delaprovince,plusprécisémentdanslesTerritoiresdeMOBAYI-MBONGOetde ZONGO.LediamantestexploitéartisanalementdansleterritoiredeBOLOMBA. II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. x La province de l’ÉQUATEUR disposait jusqu’en 8 de six grandes sociétés produisantlecafé(COMUELE,CKE,CULTURESZAIROISES,BUSIRALOMAMI, SOCIETE DE CULTURES, SCIBE ZAIRE), sept unités industrielles d’huile de palme, d’amende palmiste et de caoutchouc (sociétés citées supra et PLZ), une société agro-industrielle (COMINGEM), qui sont aujourd’hui toutes à l’arrêt. Des quatresociétésforestièresexistantàcetteépoque,deuxseulementsontrestéesen activité(SIFORCOetSOEXFORCO).Unesociétécotonnière(COTONZAIRE)était encoreenactivitéàGEMENAmaiselle aétécomplètementdétruiteparlesdeux récentesguerres(et8). x Leréseauroutier,longde.0km,estdansunétatdedélabrementavancé.La configuration géophysique des cours d’eau dans la province rend difficile et coûteux une implantation continue d’un réseau routier inter-localités comme de desserteagricole,dechemindeferquirelieraitlesgrandscentres. x La province possède .08 km de voies d’eau navigables. Le réseau fluvial est naturellement accessible et son parcours est navigable à 0% pendant toute l’annéeetàprèsde%surlesdixmoisdel’année.Ilcomprend,outrelefleuve CONGO,sixrivières,troisaffluents,unconfluentetunlac.Ondénombredixports fluviaux aménagés (en matériaux durables et/ou en terre). L’ensemble de cette infrastructuretotalise.00mètresdequaiet.mdesuperficiecouverteou enpleinair. x Elle dispose de deux sites hydroélectriques, celui de MOBAYI MBONGO dont le potentielestde0MWavecunepuissanceinstalléede,MWetlesited’EALA situéàkmdeMbandakaquiaunpotentielde8MW. x Deux principaux intervenants assurent la production et la distribution de l’énergie hydroélectrique.Ils’agitdelaSNELetdesautoproducteurs.LaSNELestprésente à MBANDAKA, GBADOLITE, GEMENA, BUMBA, LISALA, ZONGO et BASANKUSU.Lesautoproducteurssontprincipalementlessociétésprivéesagroindustrielles qui continuent l’exploitation de leurs activités en recourant principalement à l’énergie d’origine thermique. Mais, la fourniture de ce type de courantest,nonseulementinsignifiante,maisrenduealéatoiredufaitdelavétusté desinstallationsetdesdifficultésd’approvisionnementenproduitspétroliers(gasoil etlubrifiants). FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 57 x La province dispose d’un réseau hydrographique important qui mérite d’être exploité comme source potentielle d’énergie hydro-électrique. Le barrage hydroélectrique de MOBAYI-MBONGO permet d’alimenter la partie Nord et la REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE. Les autres centres sont alimentés par des centralesthermiques. x Elle dispose d’un aéroport de niveau international à GBADOLITE, de deux aéroports nationaux à MBANDAKA et à GEMENA et de sept aérodromes à LISALA, BUMBA, BASANKUSU, BOENDE, LIBENGE ABOMBAZI et IKELA. Le système de balisage, d’aide à la navigation et de télécommunication ainsi que la météorologieaériennesontengénéraldéfectueux. III. Contraintes x Déficiencedesmoyensdetransportetcommunication L’éloignement des marchés par rapport aux lieux de production agro-forestière, le mauvaisétatdesroutes,lemanquedebalisageetdedragagedufleuveCongoet le non entretien du Port de MBANDAKA et des différents ponts et bacs rendent difficilelacommunicationdanscetteprovince. x Carenceinquiétantedel’énergieélectrique L’Equateursouffred’unecarenceinquiétanteenénergieélectrique.Lacentralede MOBAYI-MBONGO ne peut malheureusement pas couvrir les besoins de la province. L’exploitationdesculturesagro-industriellesdisponiblesparlessociétésinduitdes besoins importants en énergie qu’il est difficile d’avoir de façon suffisante et régulière. Les besoins pour la pêche qui comprennent principalement: la conservation (chambresfroides)etleséchage,pourraientfairel’objetd’unsoutiragesurlaligne haute tension, tandis que l’évacuation vers les centres de consommation pourrait fairerecoursaucarburant(essenceet/ougasoil). Les centres thermiques qui desservent la Ville de Mbandaka ne sont pas souvent alimentésàcausedelararetédesproduitspétroliersdanscetteprovince. x Difficultédetransportetcoûtsélevésdesopérations La présence de grands espaces marécageux et l’éloignement du massif forestier par rapport aux ports d’évacuation ainsi que les ruptures de charge dues au changementdes voies de communication induisent des charges élevées d’exploitation. 58 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x Dégradationdesports L’exploitationdesportsestconfrontéeàdiversproblèmescaractérisésnotamment parlesdifficultésd’accostagesuiteauxaffaissementsdesplateformes(quais),àla dégradation des murs de soutènement due aux érosions, à l’absence et/ou au vieillissementdesenginsdemanutention. IV. Recommandations x Le fleuve et ses affluents constituant les principaux moyens de communication danslaprovince,leréseaufluvialdevraprioritairementêtreréhabilité.Decefait,il estimpérieuxd’effectuerdesbalisagesetdragagesréguliersdescoursd’eaupour améliorer la navigabilité, éviter les accidents, les avaries de marchandises avec pertesdematérielsetdevieshumaines. x La réhabilitation des quais dans les principaux ports (MBANDAKA, BUMBA, BOENDE…) et la construction des quais à bois et des ports à grumes dans les poolsd’évacuationdesproduitsagroforestiersainsiquel’afaitlasociétéSIFORCO àIYONDA. x La réhabilitation du chantier naval de l’ONATRA de BOYERA situé à mi- chemin entre KISANGANI et KINSHASA et au point de convergence des rivières de la cuvettecentrale. x Laréhabilitationde: . l’axe ZONGO-GEMENA-BUMBA, dans le Nord. Ce tronçon joue un grand rôle dans l’acheminement des produits agricoles vers les centres de consommation; . l’axe qui relie IKELA, BOKUNGU, BOENDE et INGENDE au port de MbandakadanslapartieSuddelaprovince. Lesautresroutesd’intérêtprioritaireàréhabilitersontlessuivantes: . . . . . BUMBA–LISALA LISALA–AKULA MBANDAKA–KALAMBA–BIKORO–INGENDE–DJWA-BOENDE AKULA–GEMENA GEMENA–KARAWA x La réhabilitation des bacs d’INGENDE, BOENDE, WATSHIKENGO, NGELEWA, BOLOMBAetLISALA. x Ledéveloppementdescentralesthermiquesnotammentcellesquifonctionnentà based’énergieboiscomptetenudel’abondancedecetteressource. x Laconstructiond’unecentralehydro-électriqueàLOLIFAà0kmdeMBANDAKA. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 59 4. PROVINCE DU KASAÏ-OCCIDENTAL LaProvinceduKasaïOccidentalestsituéeauSud-ouestdupays.Sasuperficieest de.km²etsapopulationestestiméeà.8.000habitants.Ellecomprenddeux districts:KASAÏetLULUA.LaVilledeKANANGAenestleChef-lieu. I. Disponibilités en ressources naturelles x La province dispose d’un important potentiel en produits vivriers (maïs, manioc, arachides, soja, riz…) qui sont cultivés dans les territoires ci-après: LUIZA, DIMBELENGE, MWEKA, DEKESE… Mais la production a connu une baisse sensible. x Les principales cultures industrielles qui peuvent s’y développer sont l’huile de palme,letabac,lecaféetlecoton. x LeDistrictdeDEKESEauNorddelaprovinceestl’uniquecontréepouvantoffrirun intérêtéconomiquepourl’exploitationduboisdanscetteprovince. x Ontrouvedesgisementsde: o diamant de joaillerie essentiellement concentrée dans la localité de TSHIKAPA; o feràLUEBO; o étainetd’orenassociationavecl’argentautourdeLUIZA. II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. x Autant qu’au KASAI-ORIENTAL, la province connaît aussi un déficit en produits alimentairesdebase(maïs,riz,manioc,arachides…)dufaitdel’insuffisancedela production locale, des difficultés d’approvisionnement consécutives à la précarité desmoyensdetransportetdel’attraitdel’exploitationartisanaledediamant. x Le tissu industriel et agro-industriel est peu important. A part la BRACONGO qui produità0%desacapacitéinstallée,lasociétécotonnièredeLUIZAetlesdeux exploitationsforestières(EXFORKAàMWEKAetSCIERIEdeLOMAMIàDEMBA) etlaSAVINKASsontdéjàfermées. x Laprovincedisposedepuispeud’unetailleriedediamantlocaliséeàKananga,la sociétéEMAXON. x Leréseauroutier(.000km)estaujourd’huiimpraticable.Cettesituationestdueau manque d’entretien, à la nature du sol particulièrement meuble, à la fragilité des pontsenboisetauxbacsàrameouàtreuil.Leréseauroutierurbainquicomptait jadiskmderoutesasphaltéeset8kmderouteenterreestaujourd’huidans unétatdedégradationtrèsavancée. 60 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x Les villes de KANANGA, de TSHIKAPA et ses environs sont menacées par des érosionsfauted’unebonnepolitiqued’urbanisation(drainagedeseaux). x Leréseaufluvialsurlebiefnavigable,enparticuliersurlarivièreKASAI,souffredu manque de dragage et de la vétusté du matériel. En outre, le réseau formé par d’autresrivièresestsous-exploitéparl’ONATRAetlesentreprisesprivées. x Bien qu’ayant un vaste réseau hydrographique (rivières KASAI - LULUA – LUKENIE - SANKURU), le KASAÏ-OCCIDENTAL ne dispose que d’une petite centrale hydro-électrique érigée sur la rivière MAÏ-MUNENE à TSHIKAPA. Sa capacitéinstalléeestloinderépondreàlademandedecettecité. x Le projet d’érection du barrage de KATENDE qui avait suscité beaucoup d’espoir neconnaîtpas,jusqu’àcejour,undébutd’exécution. x Laprovince,constituéedessavanes,comprendunréseauroutierimportanttandis queleSud-estetleNord-Ouestsonttraversésparlavoieferrée. x Lesuddelaprovinceesttraverséparunimportantaxeferroviaire,aujourd’huien mauvaisétatpermettantderelierleKATANGAetl’OuestduKASAÏ-OCCIDENTAL jusqu’auPortd’ILEBO. III. Contraintes x Enclavementdelaprovinceetmauvaisétatdesroutes. Laprincipalecontraintedelaprovincerésideaujourd’huidanssonenclavementqui renddifficilelesmouvementsdesbiensetdespersonnes. Le réseau routier de la province long de . km qui permettait de relier les milieuxrurauxauxvilles,estaujourd’huientrèsmauvaisétat.Ainsiparexemple,il faut à 0 jours pour parcourir pendant la saison de pluies 80 km, distance qui relieKANANGA–TSHIKAPA. Cette situation pèse lourdement sur les prix de revient des produits et justifie en grandepartielabaissesensibledelaproductionagricoledansleszonesrurales. x Déficienceduréseauferroviaire La SNCC manque cruellement de locomotives, de wagons et du carburant pour transporter les marchandises destinées aux marchés de la province. Il faut en moyenne à mois pour que les marchandises partant de KASUMBALESA arriventàKANANGA. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 61 x Carenceinquiétantedel’énergieélectriqueetd’eau. Le potentiel énergétique se révèle énorme en raison de la présence de chutes d’eau. Le réseau hydrographique de la province pourrait lui procurer une source d’énergiequasiillimitée.Cependant,malgrétoutescespotentialités,seulement0, %delapopulationestalimentéeenélectricitéet%eneau. LaVilledeKanangaestalimentéeencourantélectriquethermiquesouslagestion de la SNEL, soit heures par jour (de h à h). La faible capacité des générateursdelaSNELainsiquelesdifficultésd’approvisionnementencarburant constituentl’obstaclemajeurdanslafournitured’électricité. x Insuffisanced’untissuindustrielfiable LaBRACONGO(brasserieinstalléedepuis)estlaprincipaleindustrieexistant au Kasaï Occidental. Elle produit aujourd’hui à 0% de sa capacité installée. L’enclavement, l’insuffisance de l’énergie électrique et la précarité des infrastructuresroutièresexpliquentengrandepartiecetétatdechoses. Quelques petites unités de production existent (boulangeries, menuiseries, imprimeries ….) mais elles sont de type semi industriel ou artisanal. Leur fonctionnement est rendu difficile à cause du manque de l’énergie électrique consécutifauxdifficultésd’approvisionnementenproduitspétroliers. IV. Recommandations x Comme pour le KASAÏ-ORIENTAL, le désenclavement de la Province du KasaïOccidental dépend principalement de la réhabilitation du chemin de fer qui passe parlarestructurationdelaSNCC.Ilfautaujourd’huienviron.000mdegasoilà cette entreprise pour tracter les nombreux wagons chargés disséminés sur le tronçonKASUMBALESA–KANANGA. x Laréhabilitationdesroutesd’intérêtnationalci-aprèsestprioritaire: . KANANGA–LUIZA . KANANGA–NDEMBA–MWEKA–ILEBO . DIMBELENGE–LUSAMBO Tous ces tronçons traversent des zones de production agricole vivrière (maïs, pommedeterre,riz..)etderente(huiledepalme). . KANANGA–TSHIKAPA . KANANGA–MBUJIMAYI Ces routes relient et facilitent les échanges entre ces grands centres de consommation. Sur tous ces tronçons, 8 ponts sont également à réhabiliter pour rendreplusfluidelesmouvementsdespersonnesetdesbiens. 62 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x Replacer l’agriculture et l’élevage au centre du développement de la province en exhortant la population et les opérateurs économiques à s’intéresser davantage aux cultures vivrières (maïs, manioc, soja, ananas…) et à certaines cultures pérennes telleslecacao,lecafé,lepalmieràl’huile,le coton…. x Au regard de la confiance et de la proximité dont ils bénéficient auprès des paysans, les organismes religieux devraient, comme c’est le cas actuellement avec l’Archidiocèse de KANANGA, contribuer à la formation des encadreurs agricoles, à l’encadrement des paysans pour la modernisation des techniques culturales, à la production et à la diffusiondessemencesamélioréesainsiqu’à l’entretien des routes et pistes de desserte agricole. x Aménager les aéroports de KANANGA et de TSHIKAPA. x Démarrerdemanièreeffectivelestravauxde construction du barrage hydro-électrique de KATENDE. x Soutirer le courant électrique sur la ligne INGA-KOLWEZIàpartirdeTSHIMBULU. x Multiplier des actions de formation et d’information en vue de sensibiliser les opérateurs économiques à changer de mentalité et à travailler en association (sociétés) au lieu de demeurer dans l’individualisme(établissements). Préalables à la relance de l’agriculture aux deux Kasaï : o investir dans le développement de la province à la différence du contre exemple de Tshikapa qui produit 450 Millions $/an en diamants mais qui n’a ni eau courante ni électricité et dont l’aéroport est vétuste ; o désenclaver ces provinces en militant pour la privatisation de la gestion, voire des actifs, de la SNCC, ainsi qu’en construisant de nouvelles routes ; o favoriser l’accès à l’énergie électrique en examinant la rentabilité : - de se brancher sur la ligne haute tension INGA - LUBUMBASHI qui traverse plusieurs provinces sans les alimenter en électricité ; - d’installer des micros centrales (turbines ou hydroliennes) ; - d’envisager la restructuration de la SNEL. (privatisation de la gestion). FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 63 5. PROVINCE DU KASAÏ-ORIENTAL La Province du KASAÏ-ORIENTAL est située au centre du pays. Elle a une superficie de 8. km² avec une population estimée à .0.000 d’habitants. Elle comprendtroisdistricts:KABINDA,SANKURU,TSHILENGEetlaVilledeMWENE-DITU. LaVilledeMBUJI-MAYIenestleCheflieu. I. Disponibilités en ressources naturelles x LaProvinceduKasaïOrientalest,paressence,uneprovinceagricolequi,jadis,a étéundesgreniersduCongoetparticulièrementduKatangaenmaïs,arachides, riz… x Les Districts de TSHILENGE et KABINDA situés au Sud de la province sont couvertsdesavane.Ilsconstituentunezoneàvocationagro-pastorale. x Laprovincedisposed’unpotentieldeculturespérennesdecafé,depalmieràhuile, d’hévéaquiétaientautrefoisexploitéesdansleNordSANKURU. x LacultureducotonyestégalementfavorableparticulièrementàKATANDAetdans ledistrictdeKABINDA. x L’élevage des caprins est florissant dans toute la province tandis que celui des bovinssepratiqueprincipalementdansleszonessavanicolesdusudoùl’ontrouve d’immensespâturagesnaturels. x Les ressources forestières sont essentiellement localisées dans le District de SANKURU où l’on trouve des essences de haute qualité telles que le Wenge, le Kosipo,leTolaetleSapelli. x Lediamantestlaprincipaleressourceminièredelaprovince.Sonexploitationtant industriellequ’artisanaleconstituel’essentieldel’activitééconomique. x Outrelediamantindustrielquifaitdupaysl’undespremiersproducteursmondiaux, le KASAÏ-ORIENTAL regorge d’autres ressources importantes. Le manganèse est signalédanslazonedeMWENE-DITUdanslecomplexegranitiqueetmagmatique deDIBAYAtandisquedesgisementsd’orseretrouventégalementdanslamême zoneauSud. II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. x La province connaît aujourd’hui un important déficit en produits alimentaires de base (maïs, riz, manioc, arachides…) du fait de l’insuffisance de la production locale et des difficultés d’approvisionnement consécutives à la précarité des moyensdetransport. 64 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions L’attraitdel’exploitationartisanaledudiamantaprovoquéunexoderuralimportant et conséquemment, l’abandon des activités agricoles rendant ainsi la province dépendantedesautresprovincesetdel’étrangerpoursesbesoinsalimentaires. Son économie extravertie se traduit par une évasion importante de devises qui auraientpufinancerd’autressecteursproductifs. x LaprovinceduKASAI-ORIENTALétait,ilyapeu,letroisièmeproducteurducoton dupays.Cetteproduction,quioscillaitautourde0.000tonnesparan,étaitlefait de la COTONNIERE qui achetait le coton graine produit par les paysans et disposait d’usines d’égrenage disséminées dans les différents territoires de NGANDAJIKA,KABINDAetLODJA.Elleestaujourd’huifermée. x La MIBA est la principale entreprise minière de la province. Elle a contribué à la miseenplaced’unefabriquedessolutésmassifsinjectables(BIOPHARCO)eten partenariat avec les opérateurs économiques de la province, d’une limonaderie (SOGAKOR).Toutescesunitésdeproductionconnaissentdesérieusesdifficultés d’exploitation. Une industrie brassicole, la BRACONGO existe mais fait face à des coûts d’exploitationtrèsélevésparmanqued’énergie. x La province dispose des moyens de communication ferroviaire (réseau ILEBO – LUBUMBASHI), fluvial (une partie du bief navigable du SANKURU), d’une route asphaltée (MBUJI-MAYI – MWENE DITU) et de nombreuses routes en terre qui sontenmauvaisétat. x Leréseauroutiercomprend8.000kmdesroutesprincipalesetdedesserteagricole qui sont toutes en mauvais état. Faute d’un programme adéquat d’urbanisation, plusieurs grandes érosions se sont déclarées dans la Ville de MBUJI-MAYI et sur l’axe MBUJI-MAYI – MWENE DITU menaçant dangereusement l’existence même delaville. x La province compte deux aéroports nationaux: l’un à MBUJI-MAYI et l’autre à LODJA. x Elle possède un complexe hydro-électrique composé de barrages totalisant une puissanceinstalléede.000KW.Ils’agitde: o LUBILANJIIavecturbinestotalisantunepuissancede.00KW, o LUBILANJIcomprenantphases:Phaseavecturbines(.00KW) etPhaseavecturbines(.00KW) o TSHALA:.000KW Acausedudébittrèsvariabledelarivière,laproductionactuelledecesbarrages n’est que de .000 KW. Tous ces barrages appartiennent à la MIBA qui utilise environ 0 % de leur énergie pour ses propres besoins; le reste est cédé à la SNELpourdistributionàlapopulation. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 65 III. Contraintes x Déficiencedesmoyensdetransportetcommunication La province vit dans un état d’enclavement total consécutif à l’impraticabilité des routesetàladéfaillancecriantedelaSNCCdanslachaînedetransportferroviaire. Toutes les routes sont en très mauvais état. Un projet de reconstruction de la Nationale n° entre KANANGA et MBUJI-MAYI avait été accepté par la Banque Mondiale au début des années 0, mais son exécution a été interrompue en suite à la rupture de la coopération avec les institutions financières internationales. La détérioration des infrastructures routières, ferroviaires, fluviales, portuaires et aéroportuaires rend difficile, non seulement l’évacuation des produits des centres de production vers les centres de consommation, mais aussi l’approvisionnement encarburant. Ainsi, le taux de rotation des marchandises importées par les opérateurs économiques est très faible suite à de très longs séjours ( à 8 mois) sur le rail consécutifsàl’insuffisancetantdesmoyensdetractionqueducarburantauniveau delaSNCC. x Abandondesactivitésagricoles Plusieurs cultures vivrières et pérennes sont abandonnées au profit du trafic du diamantquiestplusrémunérateur.Cecientraînel’exoderuraldesjeunesetdece fait, une réduction du nombre des planteurs et la baisse de la production voire l’abandondecertainescultures(maïs,coton…) x Déficitdessociétésindustrielles Faute d’énergie électrique suffisante, l’industrie de transformation n’a pu se déployerauKASAÏ-ORIENTALendépitdespotentialitésexistantes. x Large prédominance de l’entreprenariat local dans le secteur commercial et spéculatif L’activité économique se concentre principalement dans le secteur du commerce général(plusde%)audétrimentdesactivitésdeproduction.Cecommercequi s’exerce au niveau de l’importation et de la distribution manque de professionnalisme. 66 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x Déficiténergétique L’énergie électrique produite au KASAÏ ORIENTAL est générée par la MIBA pour ses besoins d’exploitation et de production d’eau potable. Les produits pétroliers qui devraient faire fonctionner la centrale thermiquedelaSNELenvuedesuppléeren carence de l’énergie électrique sont inaccessibles au regard de leur coût très élevé. L’extrême précarité dans laquelle vit la province du Kasaï Oriental contraste avec sa richesse. En effet, elle génère chaque année des ressources financières évaluées à plus de 350 millions de dollars pour la seule exploitation du diamant. x Difficultésd’accèsdanslaprovince Les investisseurs réels et/ou potentiels dans des secteurs autres que ceux des minesnepeuventaccéderàlaprovincesanssaufconduitdélivréparleMinistère del’IntérieuràcausedelaréglementationérigeantlaprovinceenzoneminièreA. IV. Recommandations x Les principaux axes suivants devraient être réhabilités en priorité compte tenu de leurimportanceéconomique: . MBUJI-MAYI–MWENEDITU(km) . MWENEDITU–LUPUTA(km) . MWENEDITU–KAMIJI(80km) . MWENEDITU–WIKONG–KATSHISUNGU(km) . MBUJI-MAYI–KATANDA–KOLA(8km) . KABINDA–LUBAO(00km) . LODJA–LOMELA–OSEKOLA(8km) 8. KATANDA–NGANDAJIKA–LUPUTA(0km) . KAMIJI–MIABI(km) 0.MBUJI-MAYI–KABEYAKAMUANGA(km) x RestructurerlesystèmedepéageinstaurédepuissurlarouteMWENE-DITUMBUJI-MAYI(km)afind’assurerl’entretienetlamaintenancesurcetronçonet d’autresroutesd’intérêtprovincial.Malheureusement,leGouvernoratenafaitson affairesansquel’argentperçuneserveàl’entretiendecetterouteetd’autresqui sedégradentdangereusement. x Instaurerlepéagesurd’autresroutesdelaprovince,laréinstaurationdeservicede cantonnage manuel sur les routes de desserte agricole, la privatisation de la gestion SNCC, la motivation du personnel commis au service d’entretien de rails entreLUBUMBASHIetMWENE-DITU,laconstructiond’unchemindeferMWENEDITU-MBUJI-MAYI. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 67 x L’aménagement et la modernisation de l’Aéroport de BIPEMBA ainsi que la réhabilitationdesaérodromesdeKABINDAetdeLUSAMBOseraientdesmesures prioritaires pour désenclaver rapidement la province et faciliter les transactions et lesmouvementsdespersonnescomptetenudel’étatactueldesroutesauniveau delaprovince. x En ce qui concerne l’énergie électrique, procéder au soutirage, à partir de TSHIMBULU, de l’énergie électrique sur la ligne très haute tension INGA – KOLWEZI. x Rechercher le financement nécessaire pour placer une turbine au niveau du barrageLUBILANJI. x Développer et encourager l’action coopérative dans les milieux ruraux afin d’accomplir ensemble certains objectifs agricoles difficiles à réaliser individuellement (exemple: commande groupée des intrants, création de petites unitésdeconservationet/oudetransformationdesproduits…) x Annulerlaréglementation(ZoneA)imposantunsaufconduitàtouslesétrangers désireuxd’entrerdanslaprovinceétantdonnéqu’aujourd’huitouteslesprovinces sontréputéesminières. x Encouragerl’implantationdestailleriesdediamantdanslaprovince,àl’instardece quisefaitauKasaï-Occidental. x Réglementer, dans une perspective de moyen terme, la libéralisation de l’exploitation du diamant qui n’a pas véritablement induit le développement économiqueetsocialdelaprovince. 68 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 6. PROVINCE DU KATANGA LaProvinceduKATANGAestsituéeauSud-estdupays.Elleaunesuperficiede .8 km² avec une population estimée à ..000 habitants. Elle comprend quatre districts: TANGANYIKA, HAUT-LOMAMI, HAUT-KATANGA et LUALABA. Elle compte troisvilles:LIKASI,KOLWEZIetLUBUMBASHI.CettedernièreenestleChef-lieu. I. Disponibilités en ressources naturelles Le KATANGA dispose d’un potentiel important de ressources agricoles, halieutiques, minièreseténergétiques. x La province est favorable aux cultures vivrières et industrielles. Les principales culturesvivrièresquiysontpratiquéessontlessuivantes:maïs(basealimentaire pour la grande majorité de la population), manioc, arachide, haricot, riz paddy et patatedouce.Lesculturesmaraîchèressontpratiquéesauxalentoursdesgrandes villesdel’hinterlandminier(LUBUMBASHI,LIKASI,KOLWEZIetenvirons). x Quantauxculturesindustrielles,ils’agitducoton,dutabac,depalmieràhuiledans les Districts de TANGANYIKA, de HAUT-LOMAMI et aussi dans les localités de KAPANGA,SANDOA,KAMINA,KABONGO,KANIAMA,KONGOLOetNYUNZUà causeduclimattropicalhumidequicouvrecespartiesdelaprovince. Ces cultures de rapport étaient, au plus fort de leur production, c’est-à-dire avant les années 0, le monopole de quelques unités agro-industrielles (SOLBENA, TABAZAIRE et FILTISAF). La GECAMINES pratiquait la culture mécanisée du maïssurdesemblavuresde.000hadanslesenvironsdelaVilledeLIKASI.Ce maïsétaittransformésurplaceenfarinepourlesbesoinsménagersparuncertain nombre de minoteries: MINOKA, TARIKA Frères, AMATO-Frères et la Commerciale Industrielle et Agricole (COMINA), l’autre partie était utilisée comme matièrepremièredansl’industriebrassicole. x Le fleuve, ses affluents et plusieurs lacs sont très poissonneux. Les principales rivières sont les suivantes: LUFIRA, LWAPULA, LUVUA, LUBILANSHI, LOMAMI, LUKUGAetLUFIKO.Leslacslesplusimportantssontlessuivants:TANGANIKA, MOERO, BANGUELO, KISALE, UPEMBA, la suite des lacs compris entre BUKAMAetMULONGOetleslacsderetenuedeNZILOetdelaLUFIRA. En dehors de KALEMIE, KILWA et KASENGA où l’on pratique la pêche semiindustrielle,partoutailleurs,c’estlapêcheartisanaleaufilet.Cetteactivitéconnaît unebaisseimportanteàcausenotamment,del’abandondecesecteurauprofitde l’exploitationminière. x Le sol et le sous-sol recèlent d’importantes ressources minières. On y trouve plusieurs gisements de cuivre et des métaux associés (cobalt, zinc, plomb); de nombreuxsousproduitstelsquel’or,l’argent,leplatine,lecadmium,legermanium etlerhénium;descassitéritesetsesmineraisassociés(colombo-tantalite)…dans le Nord-est et Sud-ouest du Katanga); du manganèse dans le Sud-ouest vers la frontière avec l’Angola; du charbon à LUENA sur le Fleuve Congo(Lualaba) et à LUKUNGAàl’OuestduLacTanganyikaauxenvironsdeKALEMIE; FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 69 l’UraniumassociéaunickelestlocaliséàSHINKOLOBWE,SWAMBOetKALONGWE; les calcaires sont localisés partout au Katanga dans le KUNDELUNGU supérieur, à LUBUDIetàKALEMIE. x Les cours d’eau du fleuve Congo et des rivières offrent l’opportunité de créer plusieurscentraleshydroélectriques. x Laprovincedisposededeuxbassinshouillers,àsavoir:celuidelaLUENAentre LUBUDI et BUKAMA et celui de la LUKUGA à KALEMIE. Les réserves sont estiméesàplusde00millionsdetonnes. x Lespotentialitésdansledomainedel’élevagesontimportantes.Lazoned’élevage occupe plus de 0 % de la province; ce qui représente plus ou moins .000.000 d’hectares dont .80.000 sont de pâturages naturels. La province possède des vastes étendues de savanes pâturables, un abondant réseau hydrographique, un sol et une flore agropastorales très riches offrant des conditions propices à l’élevage des bovins, équidés, assenés, caprins, ovins, porcins et volailles. Elle regroupe plus de ¾ des élevages bovins de ranching que compte le pays (ELGYMA, GRELKA, LA PASTORALE, KIPIRI, LYAMPENDA, KUNDELUNGU, ONDE…). x De nombreux sites touristiques n’attendent qu’à être mis en valeur. Il s’agit notamment:desparcsdeKUNDELUNGU,UPEMBA,deschutesdelaLOFOI,et du KYUBE sur la LUFIRA, des plages des lacs TANGANIKA et MOERO, du barragedeNZILO,desmontagnesdeMURUMBIetdeNZAWA(MOBA),deSUYA (KABALO), des eaux thermales de KUNDELUNGU, NGANZA (MOBA) et KONGOLO. II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. x Les principales cultures vivrières de la province (maïs, manioc, haricot…) connaissentunetendanceàlabaisse. Lesbesoinsalimentairesdelapopulation duKatanganepeuventaujourd’huiêtrecouvertsparlaproductionlocaledufaitdu taux élevé de la croissance démographique (, %) par rapport au taux annuel d’augmentation de la production vivrière (%), de la pêche (,) et de l’élevage (%). La tendance baissière est également constatée au niveau des cultures industrielles(coton,tabac,palmieràhuile…) x Leranchd’ELGYMA/PEPAdansleMARUNGUquicomptaitavant8uneffectif de+.000bovins,n’aplusqu’environ.000bêtesaujourd’hui.Ilenestdemême duranchdel’ONDEquin’existequedenometd’ELKUNdontl’effectifestpasséde +0.000têtesdanslesannées80à.000têtes. 70 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Les ranchs de GRELKA, la Pastorale ainsi que les Elevages SALVATORIENS respectivement dans le HAUT-LOMAMI, KOLWEZI et LUALABA sont les seuls élevagesquitournentencoreassezbienjusqu’àcejour. x Lesrichessesenmineraisdusous-sol(cuivre,zinc,cobalt…)ontfaitduKatangale poumonéconomiquedelaR.D.C. Maislesdifficultésdelaprincipalesociétéquilesexploitaient,laGECAMINES,ont favorisé la naissance, en jointe venture avec celle-ci, de plusieurs sociétés d’exploitationminière,lalibéralisationdel’exploitationartisanalepeurespectueuse des normes environnementales, le commerce illicite de ces produits et l’absence desstatistiquesfiablesdeleurproductionetexportation. x Avec les difficultés de la GECAMINES, la production des principaux métaux non ferreux (cuivre, cobalt, zinc) a fortement chuté. Les industries qui couvraient les besoins locaux en produits semi-finis, sous forme de cuivre et zinc (LATRECA, CABELCOMetZANEFA)ontaussifermé.LessociétésZAIRETAINetl’Entreprise MinièredeKISENGEquiproduisaientrespectivementl’étainetlemanganèsesont à l’arrêt. La CIMENKAT et le CIMENT-LACS produisent de façon irrégulière et à moinsde0%deleurcapacitéinstallée. x Ne survivent aujourd’hui que quelques entreprises dans les secteurs ci-après: textile(SYNTEXKINetCOTOLU),chimique(mousse,savon,peinture..),brasserie (BRASIMBA et BRALIMA), quelques scieries de moyenne importance, les alimentaires(VAP,RELACOM).Onconstateparailleursuneproliférationdepetites unités de fours pyro-métallurgiques qui produisent de l’hétérogénite souvent sans respectdesnormestechniquesetenvironnementales. x Le Katanga dispose d’un réseau routier relativement développé. Les principaux axes sont les suivants: MUSOSHI-LUBUMBASHI-LIKASI-KOLWEZI et LUBUMBASHI-KIPUSHI. x Lesroutesd’intérêtnationalsontenmauvaisétat.L’ensemblederoutesenterre soit .8 km sont dégradés.Sur 0 km de routes revêtues, 8 % sont dans un étatdedégradationtrèsavancée.0pontsexistantssontdépassésparletraficet 8 % de bacs sont en mauvais état. Les 0.000 km des routes de desserte agricole sont dégradés à 0 % à cause des éboulements, des érosions, des végétationsetdumauvaisétatdesponts. x Le réseau ferroviaire relie les centres vitaux: LUBUMBASHI, LIKASI, KOLWEZI, DILOLO, KAMINA, KALEMIE, BUKAMA, KABONGO ET KONGOLO. Il relie également le Katanga aux deux provinces du KASAI et au MANIEMA. Mais, il manque des moyens suffisants de traction (locomotives et wagons). Il souffre également du manque du carburant et lubrifiant pour la traction encore en exploitation. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 71 x Auniveaufluvial,seulletronçonBUKAMA-KONGOLOestnavigable. x La province est dotée également d’un aéroport International (LUANO) et de trois autres situés à KOLWEZI, KALEMIE et KAMINA permettant la mobilité des personnesetdesbiens.Commedanslesautresprovinces,cesaéroportsdoivent êtreréhabilités. x La province est desservie par quatre principales centrales hydro-électriques ciaprès qui totalisent une puissance installée de 0.000 KVA, soit une capacité moyenne annuelle de plus de .8 millions de KW/H.: N’SEKE (8 MW) et N’ZILO(08MW)surleLUALABA;MWADINGUSHA(MW)etKONI(,MW) sur la LUFIRA. Il existe aussi d’autres centrales hydroélectriques de moindre importancecommecellesdeKAKULESUDetdeKILUBI. La province est également alimentée par la centrale d’Inga à travers une ligne de transporthautetensionlonguede.00km. III. Contraintes x Déficiencedesmoyensdetransportetcommunication L’inefficacitémanifestedelaSociétéNationaledesCheminsdeFer(SNCC)dans lachaînedetransportferroviairerisquedecompromettretousleseffortsderelance del’économieprovinciale,voirenationaleinduitenotammentparledéveloppement dusecteurminier. En effet, à l’heure actuelle la SNCC peut, à peine, évacuer 0.000 tonnes de mineraisparansursonréseau;cequiestinférieuràl’activitéactuelled’uneseule entrepriseminière.Audemeurant,quandtouslesprojetsd’investissementsdansce secteurserontàmaturité,laprovinceproduiraannuellementprèsde.000.000de tonnes de cuivre et plus de .000 tonnes de cobalt, il y a de quoi prendre, dès aujourd’hui,desmesuresradicales. L’impraticabilitédelaquasi-totalitédetronçonsroutiersestàlabasedelabaisse del’activitééconomiqueetcommercialedanslaprovince. x Exploitationartisanaleetdésordonnéedesressourcesminières Après la chute de la GECAMINES, la population katangaise s’est livrée à une exploitation artisanale des carrières minières au mépris de toutes les normes environnementales.Cettesituationcontribueà: o la destruction de la visibilité de certains sites au détriment de l’exploitation industrielle; o l’accroissement de la pollution. Dans certaines cités minières comme par exempleàLikasi(SHITURU),lapopulationseplaintsouventdesouffrirdes maladiesetproblèmesrespiratoires(suffocation…). 72 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions L’absence des mécanismes d’encadrement et de gestion ordonnée de cette exploitation, surtout au niveau artisanal, favorise également le commerce illicite desproduits. x Dégradationdesservicesvétérinairesetd’encadrement Laproductionanimaleabeaucoupchutéaucoursdecesdeuxdernièresdécades. Cettebaisseestduenotammentautauxélevédemortalitédesanimauxetàleur faiblefécondité.Lesmaladiesàbétail(infectieuseset/ouparasitaires)nesontplus combattuesefficacementàcausedeladégradationdesservicesvétérinaires. x L’abandondel’activitéagricole La province souffre d’un manque criant des projets et activités agricoles. Les cultures vivrières et industrielles connaissent une régression sensible depuis plusieursannées.Unegrandepartiedelapopulationactivesurtoutdanslesgrands centres miniers et alentours a abandonné les activités agricoles au profit de l’exploitationminièreartisanale.Cettemaind’œuvresetransformeencreuseurset opèrentsouventsansrespectdesconditionsminimalesdetravail. Le désintéressement des opérateurs économiques aux activités agricoles, d’élevageetdepêcheauprofitdel’exploitationminièreaccroîtladépendancedela provincevis-à-visdespaysvoisinsenapprovisionnementdesdenréesdepremière nécessité(sucre,farinedemaïs,defroment….). x Insuffisanced’encadrementdepetitsproducteursetmanquedefinancement Cette situation procède de l’insuffisance qualitative et quantitative du personnel technique d’encadrement, de la non utilisation des semences améliorées et des techniquesculturalesquiaccroissentlesrendementsàlaproduction. L’absence des crédits pour le financement des campagnes agricoles constitue un freinaudéveloppementdusecteuragricole. IV. Recommandations x La privatisation de la SNCC est plus qu’une priorité. En attendant la promulgation de la loi cadre s’y rapportant, un mode de gestion du type de l’expérience de SIZARAIL devrait être envisagé au plus vite de façon à améliorer l’efficacité de la gestionetaugmenterleparcdelocomotivesetdewagons. x La réhabilitation de certaines routes ainsi que la réinstauration du service de cantonnagesurlesprincipalesroutesquirelientlesgrandscentrescommerciauxet cellesdedesserteagricoles’avèreindispensable. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 73 x Laréhabilitationdesaxes: . LUBUMBASHI – KASENGA – KASOMENENO – KAPWASA – KILWA – PWETO(0km) . MUTOTO–KAPONA–MOBA–MUKATO–KALEMIE(km) CesdeuxaxespermettrontdeserelierauxlacsMOEROetTANGANYIKA qui sont des foyers de pêche importants aujourd’hui sous exploités, mais capables d’approvisionner toutes les villes du Katanga voire les autres provinces. Cette réhabilitation induira également l’exploitation d’autres potentialités notammentledéveloppementagricoleetdel’élevageàMOBA. . La route KABONDO DIANDA – NYUNZU – KALEMIE est aussi d’une importance vitale. Longue de 8 km, elle relie toutes ces grandes cités réputées greniers agricoles du Katanga et la cité minière de MANONO où sontexploitésl’or,l’étainetlecoltan. . De même, le tronçon KOLWEZI – MUTSHATSHA – KASAJI – DIVUMA – DILOLO-KAPANGA–MBANGUlongde00kmdevraitêtreréhabilitéen urgenceenvuedefaciliterl’évacuation desproduitsagricolestelslecoton, le tabac, l’huile de palme. Qui sont utilisés comme intrants par les unités agro-industrielles. CetronçonroutiercoupléauchemindeferrelielaRDCàl’Angoladonnant ainsilapossibilitéd’accéderauportinternationaldeLOBITO. . L’axe KASUMBALESA – KINSENDA – MOKAMBO – LUKANGABA – SAKANIA ouvre, à travers la Zambie, la voie aux autres pays de l’Afrique Australe. x Lapromotiondel’agriculture,delapêcheetdel’élevageparlamiseenplaced’un cadre légal et réglementaire qui inciterait les opérateurs économiques à investir danscedomaine. x Lerenforcementdel’encadrementdespaysansparlavulgarisationdestechniques culturalesmodernesetl’appuiàlaproductionagricoleparlamiseàdispositionaux agriculteurs des semences améliorées pour améliorer le rendement qualitatif et quantitatifdescultures. x La réhabilitation du Laboratoire Vétérinaire de Lubumbashi pour accompagner la relance et le développement de l’élevage et lui faire jouer son rôle de véritable centredepréventiondesépidémiesetd’étudessurl’évolutiondesanimaux. x L’accroissementdel’offreenénergieélectriquepourfairefaceauxbesoinsdeplus enplusélevésconsécutifsàl’expansiondenouveauxprojetsminiers.Lesbesoins prévisionnels se situent autour de MW alors que les besoins actuels sont de l’ordrede8MW.IlestimpérieuxqueINGAaugmentesonniveaudedesserteen réhabilitant et/ou en mettant en exploitation d’autres turbines; autant qu’il est urgentderemettreenexploitationlescentraleshydroélectriquesexistantes. 74 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x La mise en place d’une structure d’encadrement (Commission Provinciale composée de la Division Provinciale des Mines, FEC, Exploitants artisanaux et négociants) permettrait d’une part, à l’Etat de contrôler la production minière au niveau de la province et de réduire le commerce illicite de ces produits et d’autre part,auxexploitantsartisanauxdevendreleursproduitsauprixréel. x La mise en place d’un programme de gestion et de protection de l’environnement au niveau de la province épargnerait à la population et aux exploitants artisanaux desproduitsminierscertainesmaladies. x Un programme précis devrait être mis au point dans le cadre d’un partenariat Public-Privépourvaloriserlesdifférentssitestouristiquesdontdisposelaprovince. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 75 7. PROVINCE DE KINSHASA LaVilleProvincedeKINSHASAaunesuperficiede,km²avecunepopulation estimée à .0.000 d’habitants. Elle comprend quatre districts: MONT-AMBA, LUKUNGA, TSHANGU et FUNA. Elle n’est pas seulement la capitale administrative et politiquemaisaussileplusgrandcentreéconomiqueetcommercialdelaRDC. I. Disponibilités des ressources naturelles x Ellenedisposepresquepasderessourcesnaturelles,maiselleestapprovisionnée en produits agricoles à partir de toutes les provinces du pays principalement le BAS-CONGO,leBANDUNDU,l’ÉQUATEURetlaPROVINCEORIENTALE. x Leclimat,lesolfertile,leplateaudeBatékéetlefleuveCONGOoffrentàlaVillede KINSHASA d’importantes possibilités de développer des cultures maraîchères, la pêche,l’élevageetl’activitépiscicole. II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. x La Ville de KINSHASA constitue le marché le plus important et la principale zone industrielledupays. x Sontissuindustrielcomprend: o uneindustrielourde:laSidérurgiedeMALUKUàl’arrêtdepuisunevingtaine d’années et qui tente difficilement, dans le cadre d’une jointe-venture, la reprisedelaproduction; o desindustriesmanufacturières: - des biens de consommation: alimentaires, boissons, tabac, textile et habillement, chaussures, plastic, chimie de consommation (savon, peinture,oxygène…),fabricationsmétalliqueslégères,imprimerie. - desbiensd’équipementetd’approvisionnement:fonderies,charpentes et constructions métalliques, chaudronneries, constructions et réparations navales, ciment, carreaux, concassés, transformation du boisetautres. L’expansion de ce tissu a été sérieusement compromise par les mesures de zaïrianisation, radicalisation ainsi que les pillages de et qui ont sensiblement décapitalisé les entreprises et sapé le crédit confiance des investisseurs. x Alorsquepeud’investissements,enimportance,ontétéréalisésdansledomaine industriel à part le secteur brassicole, le secteur des télécommunications a connu undéveloppementfulgurantavecl’implantationdequatrenouvellessociétés. 76 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x La production des cultures vivrières, maraîchères, de la pêche et de l’élevage qui avaitconnuunrelatifessordanslapériphériedelaVilledeKINSHASAtendàse contracterrendantcelle-citotalementdépendantedesprovincesvoisinespourses besoinsalimentaires. x La Ville Province de KINSHASA est reliée à d’autres provinces du pays par deux axes routiers d’intérêt national: KINSHASA – KIKWIT et KINSHASA – MATADI – BOMA.Lepremiertronçonestdansunétatdedégradationtrèsavancéetmérite une réhabilitation urgente tandis que le second doit être maintenu en bon état de façonàpermettreàlavilled’êtrerégulièrementapprovisionnée. Leréseauroutierinterneestconstituédedeuxaxesprincipaux(Boulevardsdu0 juin et LUMUMBA) et de plusieurs routes asphaltées reliant les vingt-quatre communes. Toutes ces routes sont en état de dégradation avancée et nombre d’entreellessontattaquéespardesérosions. x Elledisposed’uneinfrastructureferroviaired’intérêturbainetinterprovincialexploité parl’ONATRA.LeréseauferroviaireKINSHASA–MATADIestvétusteetmanque de moyens de traction; raison pour laquelle la route est de plus en plus sollicitée contribuantainsiàsarapidedégradation. x Lavoiefluvialeestexploitéeparl’ONATRAetlesprivés.Maislanavigationsouffre du manque de dragage et de balisage. La Ville de KINSHASA compte une quarantainedeportsprivésquisonttousdansunétatdedélabrementavancé. x LaVilledeKINSHASAestdotéed’unaéroportinternational(AéroportdeN’DJILI)et disposeégalementd’unaéroportsecondaire(AéroportdeN’DOLO). x Elleestlaprincipaleconsommatricedel’énergieélectriquefournieparlesbarrages hydro-électrique du Bas Congo (INGA et ZONGO). Mais la vétusté du réseau de distribution et la forte demande des ménages et des entreprises entraînent la fourniture d’une électricité insuffisante et de mauvaise qualité (coupures intempestives,délestages…)accroissantleschargesdesentreprises. III. Contraintes x Le non respect des normes urbanistiques et environnementales ainsi que les constructionsanarchiquesontouvertlavoieàl’apparitiondeplusieursérosionsqui attaquentleshabitationsetlesroutes. x Avec l’explosion démographique, le réseau routier est aujourd’hui complètement saturé causant d’énormes embouteillages. L’urbanisation désordonnée ne laisse pasbeaucoupdepossibilitésdeconstructionoud’extensiondesroutes. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 77 x LasaturationdelaligneélectriqueINGA–KINSHASA,lavétustéetl’insuffisance des équipements techniques (transformateurs, câbles…) sont à la base de la fourniture d’un courant de mauvaise qualitéqui entraîne des coupures intempestivesetdesdélestages.Enplusdutarifélevédel’énergieélectrique,cette situation cause d’énormes préjudices au bon fonctionnement des entreprises qui sontobligéesderecourirauxgénérateursélectriques. x Diverses tracasseries au niveau des ports et aéroports dues à la multiplicité des servicesentraînantdespertesdetempsetd’argent. IV. Recommandations x Encourager les maraîchers, les éleveurs et les pécheurs en mettant à leur dispositionlesmoyensdefinancement(créditsoumicrocrédits)pourleurpermettre d’acquérirlesintrantsetlesoutilsdetravailnécessaires. x Les tronçons suivants doivent être réhabilités et élargis pour décongestionner la VilledeKINSHASA: . POIDSLOURDS–BOULEVARDLUMUMBA–BYPASS . BOULEVARD LUMUMBA – AEROPORT DE N’DJILI – MALUKU – BANDUNDU . KINTAMBO–PALAISDEMARBRE–IPN–BAS-CONGO . ELENGESA–MONT-NGAFULA Ces routes facilitent les mouvements des personnes et des marchandises au niveauinterurbainetaveclesprovincesduBAS-CONGOetduBANDUNDU. . N’DJILI–CECOMAF–KASANGULU Laréhabilitationdecettevoiepermettraunapprovisionnementrapidedelapartie EstdeKINSHASAenproduitsvivriersvenantduBAS-CONGO. x Ilesturgentderefaireunnouveaupland’aménagementdelavillequiintégreraitla construction de nouvelles routes, des passages à niveaux afin de contribuer au désengorgementdesroutesactuellementsaturéesparletrafic. x Réhabilitation des terminaux à containers (TCK et ONATRA) pour accélérer le traitementetleretourdescontainersauportdeMATADI.Demême,laceinturedu chemin de fer urbain allant vers les zones industrielles de KINTAMBO, KINGABWA / LIMETE et qui avait des raccordements jusque dans les installations des entreprisesdevraitêtrerestaurée. x Laréfectiondesportstantdel’ONATRAquedesprivéspourfaciliterlasécuritétant despersonnesquedesmarchandisesàchargerouàdécharger. 78 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x La construction d’une seconde ligne à haute tension INGA – KINSHASA et l’installationdestransformateursmieuxdimensionnéspouraméliorerladesserteen énergieélectriqueauprofitdesménagesetdesentreprises. x L’applicationstricteduDécret-loi0duavril00limitantàquatrelenombre desservicesautorisésàœuvrerauxpostesfrontaliers. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 79 8. PROVINCE DU MANIEMA La Province du Maniema est située au centre du pays. Elle a une superficie de .0 km² avec une population estimée à .808. habitants. Elle comprend les territoires de KAILO, LUBUTU, PUNIA, KABAMBARE, KASONGO, KIBOMBO, PANGI. KINDUenestleChef-lieu. I. Disponibilités en ressources naturelles x LaProvinceduManiemaestunezoneàvocationagro-forestière.Ellejouitd’unsol fertile et d’une pluviométrie satisfaisante. Elle est favorable aux cultures vivrières (banane, igname, patate douce, pomme de terre, riz…) et aux cultures industrielles decoton.Elleoffreégalementdesconditionsécologiquestrèsfavorablesàl’élevage desbovins,ovinsetporcins. x Onytrouvedesessencesdehautequalité(Kosijo,Sapelli,Kambalaetc.…)dansles zonesforestièresdeLUBUTU,PANGI,KIBOMBOetKASONGO. x Lesforêtsetlessavanessonttrèsgiboyeuses. x Le fleuve Congo, ses affluents, d’autres cours d’eau ainsi que le lac NDJALE regorgent d’énormes quantités et variétés de poissons. Des étangs piscicoles sont aménagésàLUBUTUetàKABAMBARE. x La province recèle d’énormes potentialités minières: or, diamant, étain, coltan, wolframite.cassitérite(réservelaplusimportanted’Afrique). x Elle dispose de quatre microcentrales hydroélectriques localisées à : KALIMA (,MW),KAILO(MW),PUNIA(MW)etMOGA(MW). II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. x La société SAKIMA (ex SOMINKI) est la plus importante entreprise minière de la province.Elleexploitelacassitérite.Lecoltanestexploitéparlesartisanaux. x L’insuffisance des voies de communication constitue l’obstacle majeur pour le développementdelaprovince.Certainespartiesdecelle-cisontenclavéesetposent d’énormes problèmes d’intégration provinciale. Les principaux axes routiers praticablessont:PUNIA-KINDU-KIBOMBO-KABAMBARE. x Le Fleuve est navigable de KINDU à UBUNDU (00 km) dont la moitié se trouve danslaprovince(KINDU–LOWA).LesrivièresELILAetLOWA,principauxaffluents du Fleuve Congo, sont navigables respectivement de FUNDI-SALI et ONGOKA jusqu’àleursconfluents. 80 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x Il existe une voie ferroviaire (KINDU vers le KATANGA) dont km se trouvent danslaprovince(KINDU–KIBOMBO). x Laprovincedisposed’unaéroportnational(KINDU)etdeseizeaérodromes. III. Contraintes x Enclavementdelaprovince Lemauvaisétatdesroutesdedesserteagricoleetceluid’intérêtnational(.000km) ainsi que la dégradation avancée du chemin de fer sont à l’origine de l’état d’enclavementdelaprovince. Iln’existeplusd’embarcationclassiquesurlebiefnavigableKINDU–UBUNDU. Lavoieferréeestsous-exploitée;enmoyennedeuxtrainspartrimestre. x Détériorationdusecteuragricole Malgré la fertilité de son sol et d’énormes potentialités forestières, le MANIEMA, autrefoisgrenierdelaRépublique,n’apaspudéveloppercesecteuràcause: o de la présence des troupes armées sur les tronçons qui conduisent aux champsetplantations; o dudélabrementdesroutesdedesserteagricole; o dumanquedesemencesamélioréesetd’outilsaratoires. La province connaît une destruction de la faune consécutive à une exploitation anarchique du bois et un braconnage accentué par la prolifération des armes de guerre avec comme conséquence le péril imminent de certaines espèces rares pourtantprotégéesparlaloi. x Déficienced’énergie. Laprovinceconnaîtunimportantdéficitducourantélectriquemalgrélaprésencede multiples sources d’énergie. Le carburant indispensable pour faire fonctionner les équipementsdelaSNELetdelaREGIDESOmanque. DepuislafermeturedessuccursalesCOHYDRO,leMANIEMAestplongédansune carence inquiétante des produits pétroliers. Cette situation a poussé les opérateurs économiques à l’exode avec comme conséquence la disparition des centres commerciauxauniveaudelaprovince. x Exploitationanarchiquedesminerais LafermeturedelasociétéSAKIMAafavorisél’exploitationanarchiquedesminerais par des creuseurs. Ceux-ci n’étant pas encadrés, leurs revenus ne sont pas canalisésversdesactionsdedéveloppementdelaprovince. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 81 IV. Recommandations x Les tronçons essentiels pour le développement de la province sont les suivants: . KINDU–MUYENGO–KAILO–PUNIA –LUBUTU . KINDU – KINGOMBE – IBARI – KAYUYU–KIPAKA–KASONGO . (BUKAVU-KALOLE) – KASONGO – SAMBA–(MBUJI-MAYI) . KINDU-LOKANDU Il y a une vingtaine d’années, près de 6.000 tonnes de riz étaient produits chaque année par la société MHAGRIC SPRL installée à KASONGO. Cette production permettait de couvrir plus des 65% de besoins en riz des provinces suivantes : MANIEMA, SUDKIVU, KATANGA, KASAIORIENTAL et KASAIOCCIDENTAL. Cette société dispose aujourd’hui d’une usine d’une capacité de production de 12.000 tonnes de riz par an mais qui est à l’arrêt. L’aménagement de tous ces tronçons permettra de relier les milieux ruraux aux grandscentresdeconsommation,derelancer la production agricole tant vivrière (riz, maïs, haricots…)qu’industrielle(coton)etd’approvisionnerplusieursprovincesdel’Est. Cecicontribueranonseulementàrelancerlaproductionnationaleavecsoncorollaire d’effets d’entraînement sur l’environnement économique provincial, mais aussi à réduireladépendancedupaysvis-à-visdel’extérieuretderéaliserdeséconomies desdevises. Lesentreprisescommerciales,telleBELTEXCO,quiopéraientjadisdanslaprovince, maisl’ontquittée,pourraients’yréinstallerunefoisleréseauroutieraménagé. x LaréhabilitationduchemindeferKINDU–LUBUMBASHIamélioreraladesserteet l’approvisionnementendiversproduitsdanslesdeuxsens. x L’aménagementdel’aéroport deKINDUetdesautrespistespermettrontderéduire l’étatd’enclavementdelaprovince. x Lavulgarisationdessemencesaméliorées,ladéfinitiond’unepolitiquepourlareprise desplantationsabandonnées,l’instaurationdel’autoritédel’étatetsurtoutleretour des Interhamwes dans leur pays d’origine permettrait la reprise de l’activité agroforestièredanslaprovince. x Auregarddupotentielhydrographiquedelaprovince,lesprojetsci-aprèsinscritsau plandirecteurdedéveloppementdelaSNELdevraientêtreréalisés: 82 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions . Projet KINDU: dans les sites de KAMIMBI ( MW), KAMIMBI BIS ( MW) et ELILA(MW) . ProjetKIBOMBOdanslessitesdeKIBOMBORIVE(MW) . Projet KASONGO dans les sites de KITETE ( MW) et MWANA NGOY ( MW) Ilyalieud’acheverleprojetencoursdel’électrificationdeKINDUentransportantle courantàpartirdelacentralehydroélectriquedeLUTSHURUKURU(KALIMA). FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 83 9. PROVINCE DU NORD-KIVU La Province du NORD-KIVU est située au Nord-est du pays. Elle a une superficie de .8 km², avec une population estimée à .88.000 d’habitants. Elle comprend six territoires: BENI, LUBERO, WALIKALE, RUTSHURU, MASISI, NYRAGONGO et trois Villes: BENI, BUTEMBO, GOMA.CettedernièreenestleChef-lieu. D’après une étude de la FAO, la province dispose d’un potentiel agricole capable de couvrir plus de 80 % des besoins en produits vivriers de l’Afrique Centrale. I. Disponibilités en ressources naturelles x LaProvinceduNord-Kivujouitd’unsolfertileessentiellementd’originevolcanique, qui est favorable aux cultures vivrières (banane, choux, poireaux, haricots, petits pois…) et pérennes (café, cacao, thé, palmier à huile, caoutchouc, papaïne, quinquina). x La banane (plantain et dessert) offre des possibilités de développement très intéressantes dans la province, mais le risque des maladies qui la touchent est relativementélevé. x D’importantes ressources halieutiques sont disponibles. La pêche sur le Lac Edouardestfaitedefaçonincontrôlée;latailleréglementairedesmaillesdesfilets n’est pas respectée. Les techniques de pêche sont souvent rudimentaires et pourraientêtreamélioréespourunbonrendement. x La province dispose aussi des ressources minières telles le gaz méthane dans le lacKivu,lacassitérite,lecoltan,l’oretlediamantàWalikale. x LeparcnationaldeVIRUNGAquiestuneréserveoùviventetsecôtoientplusieurs espècesanimalesestclassépatrimoinemondialparl’UNESCO.Iloffredegrandes possibilitéstouristiques. II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. x La production de principales cultures vivrières (banane, choux, poireaux, haricots, petitspois…)couvrelargementlesbesoinsdelaprovince.Plusdelamoitiédela productionagricoleduNord-Kivupermetd’approvisionnerleRwanda,l’Uganda,le Sud-KivuetleManiema. x L’un des principaux produits pérennes, le café, a vu sa production baisser sensiblementdanslaprovincesuiteàl’insécuritéetàlamercurialeàl’exportation trèsélevéeparrapportauxpaysvoisinstelqueleRwanda.Lecoûtàl’exportation deceproduityest0foismoinscherqueceluipratiquéaupays. x Les grandes exploitations agro-industrielles parmi lesquelles SOTRAKI, CAFE JAMBOetKAPAKOontferméparmanqued’unepolitiqueagricoleincitative. 84 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Il ne reste que quelques unités de production du café telle que le Domaine de KATALE, COFFEELAC ainsi que des exploitations familiales. Dans la plupart des plantations, le séchage de café est fait de façon artisanale; ce qui explique la qualitémédiocreducafédestinéaumarchélocal.LeGroupeUNILEVERquijadis produisait du thé a cessé ses activités. La production qui était relativement importanteilyaunedizained’années’estsensiblementcontractéeetestassurée parquelquessociétés(CAFEKITetNTN). x Lapapaïne,attaquéeparlamaladiedelamosaïquedepuisdanslazonede BENI,avusaproductionchuterde80%danslaprovince. x De nombreuses routes d’intérêt national et/ou provincial existent et sont dans un état moyen d’exploitation. Mais elles se détériorent rapidement car la plupart de véhicules qui les empruntent sont surchargés et ne respectent pas toujours les barrières de pluie. La question de leur entretien est primordiale. Par contre, les routesdedesserteagricole,sontdansunétatdedégradationavancéelimitantles possibilitésd’augmentationdelaproductionagricole. x Pourpallierlesdifficultésdetransportdanslaprovince,laFECa,encollaboration avec le Gouvernorat, instauré le péage sur les tronçons GOMA-BUTEMBO ( km),BUTEMBO-BENI(km)etBENI-KASINDI(km).Cespéagespermettent le financement des travaux d’entretien et de maintenance de ces routes. L’expérience date de 8. Aujourd’hui, cette initiative a été récupérée par le Gouvernorat qui a transformé les recettes de péage en taxe des Entités AdministrativesDécentralisées(EAD). x La Coopération Allemande et l’Union Européenne financent depuis 000, dans le cadre du projet AGRO ACTION ALLEMANDE «AAA», la réhabilitation de l’axe GOMA–MASISI–WALIKALEetlaroutededesserteagricoleLUBUTU–KINDU. Ici aussi, un système de péage et de barrière de pluies a été mis sur pied pour l’entretiendecesroutesavecdescantonniers. x La province dispose d’un aéroport international, à savoir l’aéroport de GOMA. Celui-ci a été fortement endommagé par l’éruption volcanique intervenue en 00 quiaréduitsalongueurde.800mà.00m. x Elledisposeégalementd’unaéroportàBENI(.00m)quiaétéréhabilitéparun privémembredelaFECavantd’êtrerelayéparlaMONUC. x LeportlacustredeGOMA,propriétédelaSNCC,estactuellementexploitépardes privésquientretiennentquelquesquaispourleursbesoins. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 85 III. Contraintes x L’insécuritédespersonnesetdeleursbiens Leproblèmedel’insécuritédespersonnesetdeleursbiensdueessentiellementà l’instabilitépolitiqueetsurtoutàlaprésencedestroupesarmées. x Destructiondelafauneetdelaflore LeparcdeVIRUNGAestdevenuundeslieuxderefugedesmilicesarméesquiy décimentlafauneetdéséquilibrentlesécosystèmes. x Déficiencedesmoyensdetransportetdecommunication Le mauvais état des routes handicape fortement la commercialisation du poisson, desproduitsagricolesetautresdenréesalimentairesdanslaprovince. Ilestregrettablequ’iln’existepasdesroutesreliantlaVilledeBUTEMBOauLac Albert.Cequiauraitpuaccroîtrel’offreenpoissonsdelaville,voiredelaprovince etdel’hinterland. x Insuffisanceenfournituredel’énergieélectrique L’insuffisance de l’énergie électrique constitue un frein pour le développement économiqueetl’implantationdesgrandesusinesdeproductiondanslaprovince. x Absencedefinancementetdecrédit Les opérateurs économiques font preuve de beaucoup de dynamisme et de créativité dans les secteurs où ils opèrent. C’est grâce notamment à eux que l’emploi est maintenu et les richesses créées dans différentes contrées de la province. Mais, ces entreprises réalisent toutes ces activités généralement sur fondspropresàcausedelaquasi-absencedel’intermédiationfinancière. En dépit des difficultés de tous ordres: guerres successives, manque de financement à moyen et long termes, dysfonctionnement du système bancaire, le dynamismedontfontpreuveleshommesd’affairesetparticulièrementlanouvelle générationd’entrepreneursdecetteprovincenecessed’impressionnertoutvisiteur avisé en mission ou de passage à Goma ou dans les autres centres urbains comme BENI et BUTEMBO. En effet, sur fonds propres, ils ont financé certains projetsdont: - laconstructiond’unbarragehydro-électriqued’unecapacitéde.000mWà BUTEMBO.Laèrephaseacoûtée.00.000$US,lecoûttotalduprojetest de .800.000 $US. La SNEL étant quasiment inexistante dans cette ville. 86 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions - - - - CetteCentraleestsenséealimenterenélectricité0.000ménagesainsique deshôpitauxetdesécolesetaussil’électrificationdesvillesdeBUTEMBO, BENIetautrescitésdelaprovince. laconstructiondelaMairiedeBUTEMBO,unbâtimentàniveauxdontle nombre de locaux est estimé à 80 pièces (ce bâtiment est en phase de finissage); la construction d’un bâtiment devant abriter le siège de la FEC et la résidenceduDirecteurUrbain(unbâtimentàniveaux); la réhabilitation de la Société CTC (Congo Tobacco Company) après le passagedelalavevolcaniquequiavaittotalementengloutisesinstallations. l’implantationd’uneusinedefabricationdeboissonsgazeuses(coca-cola)à BENIquiapprovisionnemêmelespaysvoisins. IV. Recommandations x Les Pouvoirs Publics se doivent de renforcer la lutte pour la restauration de l’autoritédel’EtatetleretourdesInterhamwesauRwandaafinderétablirl’ordre,la sécuritéetlastabilitééconomique. x Lapromotiondesprojetsapportantunevaleurajoutéeauxproduitslocaux(laiterie, fromagerie, boucherie/charcuterie, conserverie…) en vue de couvrir les besoins internesetexporterlesurplus. x Lesprincipauxaxesàréhabilitersontlessuivants: . RUTSHURU–ISHASHA(km) . RUTSHURU–BUNAGANA(km) . BENI–KASINDI(80km) Touscesaxesfacilitentleséchangescommerciauxaveclespaysdel’Estetles exportations des produits agricoles et miniers congolais vers le port de MOMBASSAauKenya. . BENI–MANGINA(0km).Cetronçonsertauxéchangescommerciauxetà l’évacuationversBENIduboisproduitàMANGINA. . SAKE – MASISI – WALIKALE ( km) pour l’évacuation des produits agricoles(principalementl’huiledepalme)etminiers(coltan,cassitérite). . GOMA-SAKE–BWEREMANA(km).CetaxerelieleNordauSud-Kivu et accroît la mobilité des personnes tout en facilitant l’évacuation des produitsagricoles(banane–manioc…) . BUTEMBO–BIAMBWE–MANGUREGIPA(km) 8. LUBERO–LUOTU–KATUA(km) x Les routes de desserte agricole représentent . km et méritent d’être toutes entretenues.Cependant,lestronçonsci-aprèsdevraientêtreréhabilitésenpriorité: FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 87 . . . . BENI–MANGINA BUTEMBO–KIONDO–MASEREKA RUTSHURU–NYANZARE BABOYA-MABALAKO x La réhabilitation des routes de desserte agricole et d’intérêt national, la réinstaurationdeservicedecantonnagemanueletlarévisiondesmécanismesde gestiondupéagepermettraientd’accroîtrelaproduction,d’intensifierleséchanges etlacommercialisationdesproduitslocauxtelsquelespoissons,pommesdeterre, haricot… x Etantdonnéquel’élevagedesbovinsetlaproductiondesfromagesetdulaitsont trèspratiquésdanslaprovince,ilyalieuderenforcerlescapacitésdesdifférents intervenantsdelafilière.Laformationdesfermiers,deséleveursetdebouviersest souventlacunaireetnécessiteraitunemiseàniveau. x LeNORD-KIVUestuneprovincetouristiqueparexcellencedeparladiversitédela faune et de la flore, mais aussi son relief accidenté parsemé des lacs et des rivières.IlesttraverséparlesmontsMITUMBAetcouvertparlaforêtéquatoriale localisée sur les versants des monts précités. Le parc national de VIRUNGA, patrimoinemondialestinclusentièrementdansleNORD-KIVUtandisquelesparcs de MAÏKO et KAHUZI-BIENGA sont à cheval entre le NORD-KIVU, la Province ORIENTALEetleSUD-KIVU. x LeGouvernementProvincialdoitsoutenirlesopérateurséconomiquesmembresde laFEC,enlesfinançantavecunmontantde.00.000$USafindeleurpermettre determinerleprojetdelaconstructiondubarragehydro-électriquedeBUTEMBO et construire d’autres centrales afin de permettre l’implantation de grandes usines deproductiondanslaprovince. x La réhabilitation de l’aéroport de GOMA en dégageant le gravas du volcan sur le tronçon de .00 m afin de le rouvrir au trafic de gros porteurs. D’après les informationsdisponibles,lecoûtdecestravauxavoisineraitles.000.000USD. 88 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 10. PROVINCE ORIENTALE La Province Orientale est située au Nord-est du pays. Elle a une superficie de 0. km² avec une population estimée à ..000 habitants. Elle comprend quatre districts:HAUT-UELE,BAS-UELE,ITURIetTSHOPO.LaVilledeKISANGANIenestle Chef-lieu. I. Disponibilités en ressources naturelles La province dispose d’un potentiel important de ressources forestières, agricoles, minièreseténergétiques. x La forêt couvre les trois quart de sa superficie et renferme plusieurs essences précieusesquisontlocaliséesdanslesterritoiresdeBASOKO,BANALIA,RUNGU, BUTA,BAMBESA,WATSA,IRUMU,POKO,OPALA,UBUNDUetYANONGE. x Elleestfavorableauxculturesindustriellessuivantes:café,hévéa,huiledepalme, cacaoetcoton. Les cultures vivrières notamment le manioc, le maïs, la banane, le riz, la patate douce et l’igname sont produites dans plusieurs contrées. L’élevage des bovins, descaprinsetlapêcheconstitueégalementunegranderessource. x Onytrouveégalementd’importantsgisementsd’or,dediamantetdupétroledans l’ITURI,duferàBANALIAetdansleDistrictdelaTSHOPO,deschistesbitumeux d’uneteneurde0à00litresd’huilepartonneentreKISANGANIetUBUNDUsur lesdeuxrivesduFleuveCONGO. II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. x Les cultures industrielles, à savoir: le café,lecacao,l’huile de palme, la canne à sucreetl’hévéaétaient,auplusfortdeleurproduction,lemonopoledeprincipales unités agro-industrielles suivantes: COMUELE, SOCITURI, PLANTADEM, HUILPLANCO, SOCOPLA, INERA, CELZA, OZACAF, CAPACO, PLANKUMU, AGRIUELE, PLZ, MOPILA, SUCRIERE de LOTOKILA. Celles-ci sont toutes aujourd’huiàl’arrêt. x La détérioration de l’infrastructure de transport (routier et de desserte agricole) a contribuéàlafaillitedelaCODENORconduisantàl’abandondel’encadrementdes paysans (plus de .000 agriculteurs) qui s’adonnaient à la culture du coton nécessaireàl’approvisionnementdelaSOTEXKI.LaSOCITURIetlaSORGERIE sontàl’arrêtpourlesmêmesraisons. x La province est dotée d’une infrastructure routière, ferroviaire, fluviale et aérienne importante. Les principaux axes routiers convergent vers Kisanganitandis que les axes ferroviaires MUNGBERE-ISIRO-BUTA-AKETI dans le Nord permettent l’acheminement des produits agricoles vers le Port de BUMBA à l’Equateur. Les voiesfluvialespermettentàlaprovinced’évacuerlesproduitsagricolesetforestiers versd’autrescentresdeconsommation. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 89 x Elle dispose de quatre centrales hydroélectriques installées respectivement à KISANGANI, BUNIA et à WATSA. Le barrage hydro-électrique de TSHOPO à KISANGANI dispose de trois turbines d’une capacité installée de , MW dont deuxsontopérationnelles. III. Contraintes x Déficiencedesmoyensdetransportetcommunication Danslamesureoùl’étendueetl’éloignementdesmarchésparrapportauxlieuxde production sont une entrave structurelle, le transport routier, vecteur important de l’accroissementdelaproductionetdeséchangesestenétatdedélabrementtrès avancé. Les tronçons routiers sont quasiment tous devenus impraticables et plusieurs zones de production agricole sont aujourd’hui enclavées par suite du manquedesvoiesdecommunication. Plus de 8% de routes de desserte agricole sont totalement abandonnés. Ainsi, pour assurer le fonctionnement d’une usine, la SOTEXKI, principale société industrielle de la province, est obligée de faire venir du coton des BAS et HAUTUELEparavion,fautederoutespraticables;cequiestextrêmementcoûteux. Le Chemin de Fer de l’UÉLÉ (CFU) est à l’arrêt depuis plusieurs années. Le transport fluvial est souvent entravé par l’ensablement des biefs maritimes et l’absencedubalisageduFleuveCongo. x Insuffisanceenfournituredel’énergieélectrique Uneseulecentralehydro-électriqueestenactivité,celledelaTSHOPO.Deuxde ses trois turbines fonctionnent. L’insuffisance de l’énergie électrique a obligé plusieurs sociétés importantes notamment la BRACONGO et la SORGERIE à arrêter leur production. Celles qui continuent encore à fonctionner (SOTEXKI, BRALIMA…),travaillententreet0%deleurcapacitéinstallée. x Abandondesplantationsdeculturederente Cet abandon est lié principalement au vieillissement des plantations et à l’enclavement des sites consécutif à l’impraticabilité des routes. La production a beaucoupchutéaucoursdesdeuxdernièresdécennies.Celleducafénotamment s’est contractée pour cette raison mais aussi suite à la maladie de la tranchéomycoseaffectantlecafier. x Ladégradationdesservicesd’appuiàl’agricultureetàl’élevage Le manque généralisé d’intrants agricoles (semences, engrais, produits phytosanitaires et vétérinaires, outillages et engins de pêche) couplé au délabrement du réseau routier est à la base du retour des agriculteurs aux pratiquesagricolestraditionnellesetàlaculturedesubsistance.LeseulCentrede recherche agricole (INERA/YANGAMBI) qui avait jadis fait la fierté du pays est aujourd’huidansunétatdeléthargie. 90 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x Lacarenceenmaind’œuvreagricole Lacarenceenmaind’œuvreaprisuneampleurinquiétantecesdernièresannées. Les jeunes s’adonnent de plus en plus à l’exploitation artisanale de l’or et du diamantainsiqu’aubraconnage. x L’absencedefinancementetdescrédits Le budget destiné à l’agriculture est aujourd’hui inexistant. Il en résulte que le secteuragricolen’estplusenmesuredejouerpleinementsonrôleetsurtoutd’être, au regard des potentialités, la charnière du développement économique de la province. L’absence d’un organisme bancaire pouvant, à l’image de la SOFIDE, financer l’agriculture et l’industrie. Les quelques banques commerciales en activité sont tournéesverslesecteurcommercialetspéculatifoùlarotationestplusrapide. Malgré les pillages, les guerres et autres crises que le pays a connus, plusieurs entreprises, surtout les PME, font preuve de beaucoup de dynamisme et de créativité dans les secteurs où elles opèrent. C’est grâce notamment à elles que l’emploi est maintenu et les richesses créées dans différentes contrées de la province. Mais, ces entreprises réalisent toutes ces activités généralement sur fondspropresàcausedelaquasi-absencedel’intermédiationfinancière. x L’insécurité La présence des troupes armées dans le District de l’ITURI et aux environs de ISIRO, favorise l’exploitation illicite des richesses souterraines et entretient l’insécuritétantdespersonnesquedeleursbiens. IV. Recommandations x Laréhabilitationdesroutesrevêtuneimportanceparticulière.Lechoixdesroutes àrestaurerdefaçonprioritairedevrasefaireenconcertationaveclacommunauté des opérateurs économiques. Du fait que ces derniers vivent au quotidien les contraintes, ils devraient, au regard des moyens souvent limités, déterminer les axesprioritairesàrétablirdefaçonàaméliorerlesvoiesd’accèsnécessairesàla relancedelaproduction. Dans cet ordre d’idées, sept axes routiers représentant environ . km ainsi quequatrepontsetdouzebacssontàréhabiliterenpriorité: . letronçonKISANGANI–BANALIA–BUTAenterrebattued’unelongueur dekmfaisantpartiedelaNationalen°.Cetaxepermetl’évacuation vers Kisangani des produits vivriers(riz, haricot, arachides, niébé…) ainsi que du coton de la société CODENOR, principal fournisseur de la SOTEXKI. Si aujourd’hui, il faut un mois pour parcourir ce tronçon, sa réhabilitationpermettraderéduireàhuitjoursletempsdutrajet. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 91 Le bac de BANALIA situé sur cet axe et qui est sous eaux est aussi à réhabilitercomplètement. . L’axeKISANGANI–ISANGI–BASOKOlongde0kmdont8kmsont dans un état praticable, permettra de faciliter l’évacuation de l’huile de palmeproduitparleshuileriesdeLUKUTUetd’ISANGIdontlaproduction représenteaujourd’huiplusde0%delaconsommationdelaprovince. Cetronçonpermetégalementdedésenclaverl’INERAainsiquelaFaculté d’AgronomiedeYANGAMBI. Trois bacs sont à réhabiliter sur cet axe: le bac KISANGANI (rivière LINDI), les bacs ISANGI et SINGA (BASOKO). A cela s’ajoutent trois pontsàréhabiliter:YANGILIMO,LOKOMBEetYANONGE. . L’axe KISANGANI – UBUNDU long de km dont 0 dans un état praticablepourévacuer,outrelesproduitsvivriers,lesgrumesdessociétés ci-après:CFT,BEGO-CONGO,OLAMetIKOMBELE. Surcetaxe,deuxpontssontaussiàréhabiliter:PKetBIARO.Lebac d’UBUNDUreliantlesdeuxrivesestaussiàréhabiliter. . L’axe KISANGANI – OPALA long de km dont 80 sont praticables et 8àréhabilitercomplètement.Cetteroutepermetl’évacuationdeplusde lamoitiédurizconsomméàKISANGANI. Deux bacs (YATOLEMA et YATAKA) situés sur ce tronçon sont à réhabiliter. . LesaxesISIRO–NIANIA(km),ISIRO–POKO(km)etBUTA– BAMBESA – DINGILA sont aussi à réhabiliter. Ces axes permettent l’évacuationdesproduitsvivriers,ducotonetdeshuilesdepalme. x Auxroutesainsiréhabilitées,ils’agirademettreenplaceunecapacitéd’entretien et de maintenance qui permettrait d’assurer une pérennité des efforts de réhabilitation. Le partenariat public/privé devrait être promu et dans le cas des routes d’intérêt national, un système de péage devrait être envisagé. Mais pour qu’ilsoitefficace,ilfaudranécessairementuneconcertationentrel’EtatetlaFEC pourlechoixdesattributairesetdesstructuresdegestionàmettreenplaceainsi quelafixationdestarificationséconomiquementjustifiées. x La réhabilitation de la ème turbine de la Centrale de TSHOPO constitue égalementunepriorité.Elledevrapermettreauxentreprisesdetravaillerdansdes conditionsminimalesquiassurentl’améliorationdesrendementsdeleurcapacité installée (SOTEXKI, BRALIMA…), d’envisager la reprise de leurs activités 92 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions (BRACONGO,SORGERIE…)etlaconcrétisationd’autresinvestissementsquine peuventseréaliseraujourd’huiàcausedel’insuffisancedel’énergieélectrique. x La mise sur pied d’un système efficace de crédit à l’agriculture, à la petite et la grande industrie accessible tant aux petits paysans (micro crédit et/ou coopérative)qu’auxPME/PMI(financementdesinvestissementsàmoyenetlong termes). x L’encadrement rationnel des paysans par l’entremise des sociétés agroindustrielles, des projets et missions religieuses pour la vulgarisation des techniquesmodernesrelativesàl’améliorationdel’agriculture(enl’occurrencele coton)etdel’élevage. x Larelancedesactivitésdel’INERA/YANGAMBIafinnotammentdemultiplierles recherches sur l’amélioration de la qualité des semences et lutter contre les maladiesducaféetd’autrescultures. x LaréhabilitationdelasucrièredeLOTOKILA. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 93 11. PROVINCE DU SUD-KIVU LaProvinceduSUD-KIVUestsituéeauSUD-ESTdupays.Elleaunesuperficiede .0km²avecunepopulationestiméeà.00.000habitants. Elle comprend huit districts ci-après: FIZI, IDJWI, KABARE, KALEHE, MWENGA, SHABUNDA,UVIRA,WALUNGU.LaVilledeBUKAVUestleChef-lieudelaprovince. I. Disponibilités en ressources naturelles x La Province du SUD-KIVU est en majeure partie agro-pastorale. On y exploite une gammevariéedeculturesvivrièresetmaraîchères(haricot,patatedouce,bananes, pommedeterre,légumes...),forestièresetindustrielles(café,palmieràhuile,coton, tabac,cacao,vanille,quinquina,papaïne,…). x Leclimatetlesautrescaractéristiquesgéographiquesdelaprovincesontfavorables à un grand nombre de cultures ainsi qu’à l’élevage, à la pêche et à la foresterie pouvant donner naissance à une activité agro-industrielle de valorisation et de transformation. x Laprovinceestaussiminière(or,cassitérite,diamant). x On y trouve égalementles gisements de calcaire localisés à KABARE, SANGE, BUNYAKIRI, BUKAVU pour la fabrication du ciment; la chaux et le gaz méthane danslelacKivu;l’étainàSHABUNDA. II. Brève situation des secteurs d’activités et des infrastructures économiques. x L’économieduSUD-KIVU,àl’instardecelled’autresprovincesdupays,présenteun tableaufortsombredepuisplusd’unedizained’années:lacimenteriedeKATANA, inaugurée en 8 s’est arrêtée en janvier ; l’usine textile (filature et tissage) TEXKIVUàBUKAVUs’estarrêtéeàpeuprèsàlamêmeépoque. x LaFilaturedecotond’UVIRA,«COTONNIEREduLAC»quiproduisaitleplusbon coton d’Afrique a été pillée est détruite pendant les guerres de et 8. Sa productionavoisinait.000tonnesdecotonfibredontlamoitiéétaitexportée. 94 Les mesures calamiteuses de la «zaïrianisation» puis de la «radicalisation» ont dévitalisé plusieurs plantations de palmiers à huile dans les directions de KAMITUNGA et de WALIKALE, les transports lacustres et terrestres par la Compagnie Nationale SNCC ont été réduits à leur plus simple expression dès les années80.Contrairementauxautresprovincesdupays(KINSHASA,BAS-CONGO, KATANGA), le SUD-KIVU n’a pas connu de pillage à la fin ni au début . Mais,l’activitééconomiqueacontinuéàyêtredeplusenplussinistrée:laSucrerie deKILIBA(SUCKI)s’estarrêtéefin;laCotonnièreduLacàUVIRAs’estarrêté fin.LaSOMINKI,présenteauSUD-KIVU(oràKAMITUGAetàLUGUSHWA)et dans le MANIEMA (cassitérite/étain et ses minerais dits «accompagnateurs» comme le wolfram/tungstène, coltan, à KALIMA et en divers autres sites) s’est arrêtéeégalementen. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions x A part le quinquina, les autres cultures industrielles (café, thé, coton, palmier à huile…) sont en baisse. Les difficultés de transport, l’absence d’entretien des plantations et les maladies affectant plusieurs de ces cultures justifient en grande partiecetterégression. x La province dispose d’un réseau routier constitué principalement des routes en terres,àl’exceptiondelarouterevêtueenchausséesoupledelaplainedelaRUZIZI dansleterritoired’UVIRA(KAMANYOLA-UVIRA).Lesprincipauxaxesroutiersdela provincesont: . BUKAVU-MWENGA-KAMITUGA-KITULU-LWIRO-KALOLE-SHABUNDA 0km; . BUKAVU-BURHALE-KIGULUBE-SHABUNDA0km; . BUKAVU-NYANGEZI-KAMANYOLA-UVIRA-BARAKA-FIZI-KAZIMIA00km; . BUKAVU-MITI-MINOVA0km; . BUKAVU-MITI-BUNYAKIRI-HOMBO0km; . MWENGA(BILALOMBILI)-ITOMBWE-FIZI0km; . BUKAVU-KAZIBAkm. x ElleadeuxprincipalesvoiesnavigablesquisontleslacsKIVUetTANGANYIKAqui relient les axes GOMA-BUKAVU. Suite à la déficience de la SNCC, les sociétés privées assurent la navigation commerciale sur ces lacs. Cependant, les postes d’accostage au niveau des ports de KALEMIE, BUKAVU et KALUNDU sont en mauvaisétat. x Laprovincenedisposed’aucunevoieferrée.Ilfautcependantrappelerquedansla plainedelaRUZIZI,ilyavaitunecourtevoieferréelonguede80kmentreleportde KALUNDUetKAMANYOLAquiservaitprincipalementàl’évacuationducotonetau transportdesmarchandises. x Le rachat à la SNCC et la remise en état du bateau IHUSI par un privé permet aujourd’huid’assurerlanavetteentreGOMAetBUKAVUetrelierainsileNORDau SUD-KIVU. x Laprovincen’estdotéequed’unseulaéroportsituéàKAVUMU,àkmdeBukavu surlaroutedeGOMA,maisdontlapisted’atterrissageesttropcourtepourpermettre l’atterrissagedegrosavions. x La province dispose de deux centrales hydro-électriques installées sur la rivière RUZIZIetappeléesrespectivementRUZIZI(,8MWdont,MWdisponibles)et RUZIZI(,MWdont,MWdisponibles).IlconvientdenoterquelaSucrerie deKILIBAdisposed’unecentralethermiquecapabledeproduireducourantavecles bagassesdecanneàsucrejusqu’àunecapacitéde,8MWsuffisammentcapables d’alimenter les villes d’UVIRA et de BUJUMBURA. Mais, faute de financement, l’usineestàl’arrêt. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 95 x Le SUD-KIVU est, comme le NORD-KIVU, une province touristique par excellence. Son relief est dominé par la chaîne des monts MITUMBA, et son altitude généralementélevée,luidonneunclimattempéré,intéressantpourtoutvisiteur. LelacTanganyikaestungrandetlongbassindegrabenaupiedduversantEstdes montsMITUMBAà0md’altitude,après0kmdulacKivuquisetrouveà.0 kmd’altitude. LeparcnationaldeKAHUZI-BIEGAestlemonumenttouristiquequiattireleplusde touristes. III. Contraintes x L’insécuritédespersonnesetdeleursbiens Le caractère récurrent des troubles politiques, crises et guerres entraînant des déplacements de populations et une insécurité généralisée aussi bien dans les grandscentresurbainsquedanslesmilieuxruraux. La présence des troupes armées et des Interhamwes dans la province est à l’originedel’insécuritéetdesextorsionsdebiensdesopérateurséconomiques. Les assassinats des paisibles citoyens dont les opérateurs économiques entretiennent un climat permanent de peur et bloquent toutes initiatives économiques. x Ledélabrementavancédesvoiesdecommunication Comme dans les autres provinces du pays, le SUD-KIVU n’est pas épargné de l’étatdedélabrementdesesroutesdedesserteagricoleetd’intérêtnational. x Lesmaladiesdeplantesmédicinales Les maladies qui affectent le café et les autres plantes médicinales dont le quinquina contribuent à la baisse de la qualité et de la production même. Le quinquina souffre de la maladie de mosaïque (le Phytophtora) qui a touché 0% des champs de la région. Il n’existe pas de programme de boutures saines de quinquinaquipourraientfavoriserlesméthodesdegreffagedesplantations,hormis celuiorganiséparlaPHARMAKINAelle-même. x L’insuffisancedelafournituredel’énergieélectrique En dépit du potentiel existant, l’énergie électrique est insuffisante pour répondre aux besoins des industries. Ainsi par exemple, la PHARMAKINA, l’une des principalesentreprisesdelaprovincesuppléecettecarenceenfaisantfonctionner des groupes électrogènes qui accroissent ses charges d’exploitation compte tenu ducoûtélevéducarburant.Eneffet,laSNELnefournitlecourantquedeuxjours sur sept. Une consommation journalière en carburant du fait de l’utilisation des groupesélectrogènesreprésentecelledetroisjoursdetravailavecl’électricitédans cetteentreprise. 96 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions Laplusgrandeproductiondesdeuxbarrages(RUZIZIet)estlivréeauRwanda etauBurundidanslecadredesaccordsdelaCEPGL.Cecipréjudiciel’économie locale. x L’inadaptationdesonaéroport LaProvinceduSUD-KIVUnedisposemalheureusementpasd’unaéroportnational capablederecevoirlesgrosavions;situationquilarenddépendantedelaVillede GOMA. x L’exportationfrauduleusedesécorcesduquinquinaparlestiers Lequinquina,principalematièrepremièrepourlafabricationdelaquinine,constitue aujourd’hui un enjeu agricole et économique important. Certains opérateurs économiquesselivrentàl’exportationfrauduleusedesécorcesduquinquinasans mêmesesoucierdelapériodedematurationdecetteculture.Cequi,àmoyenet long terme, pourrait porter préjudice à la qualité du produit en provenance de la RépubliqueDémocratiqueduCongo. IV. Recommandations x La restauration de l’autorité de l’Etat sur les parties occupées par les INTERHAMWEpournonseulementgarantirlasécuritédespersonnesetdeleurs biens mais aussi permettre à certaines entreprises (SUCRERIE DE KILIBA – CIMENTERIE DE KATANA – SOMINKI…) de réhabiliter leur outil de production, occuper les jeunes par un emploi et ainsi leur éviter la tentation de gagner les milicesarmées. x Laréhabilitationdesroutesd’intérêtnationaletdedesserteagricoleprioritairesciaprès: . BUKAVU – KAMANYOLA – UVIRA (port de KALUNDU)8 km. Ce tronçon est la voie d’accès de toutes les importations en provenance de l’EstviaDAR-ES-SALAM(Tanzanie).etdestinéesauSud-Kivu,Nord-Kivu, ManiemaetNord-Katanga.LeportdeKALUNDUestledeuxièmeportde laRépubliqueenimportance. Laréhabilitationdecetaxeauradeseffetsd’entraînementsurlapopulation etplusspécifiquementcelledelaplainedelaRUZIZI,entitéagropastorale etpermettraderéduireladépendancedesProvincesdesSUDetNORDKIVUvis-à-visduRwandaetdel’Uganda. . LarouteBUKAVU–WALUNGU–KATSHUNGU–SHABUNDA–KALIMA - KINDU (80 km) permettra d’accroître la production agricole dans les milieux ruraux et d’approvisionner toute la province en produits vivriers dont principalement le riz. On notera qu’à ce jour, un sac de riz de 0kg produit localement qui coûte ± 0 USD à SHABUNDA sera évacué facilement sur BUKAVU où il se vendrait autour de USD alors qu’en l’acheminantparavionilrevientàplusde0USDcontreUSDpourle sacde0kgderizenprovenanced’Asie. FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions 97 LaréhabilitationdecetronçonrelieraaussileportdeMOMBASSAàcelui deKINDUsurlefleuveCongotoutenpermettantd’approvisionnerlereste de la province en produits importés, mais aussi les centres urbains en produitsagricoles. . L’axe BUKAVU – HOMBO – WALIKALE – KISANGANI (00 km) facilite l’évacuation des produits miniers (coltan, cassitérite, or…) et agricoles (huiledepalme,manioc…).A0kmauniveaudeWALIKALE,cetteroute faitjonctionaveccelleenprovenancedeGOMAafind’atteindreleportde KISANGANI. . Le tronçon BUKAVU – GOMA (0 km) qui traverse le territoire de KALEHE au SUD-KIVU et MASISI au Nord-Kivu. Sa réhabilitation devra aller jusqu’à BUNAGANA au poste frontalier avec l’Uganda. De même qu’elle facilitera l’évacuation des produits vivriers du NORD-KIVU vers le SUD-KIVU ainsi que le passage des produits pétroliers qui entrent par la frontièredeBUNAGANAdestinésauNORDetSUD-KIVU Lamiseenplacedupéagedanslecadred’unpartenariatentrelaFECet l’exécutif provincial permettrait d’assurer l’entretien de ces routes notammentparlaréinstaurationdusystèmedecantonnagemanuel. x Dans le district d’UVIRA, les privésont, avec leurs moyens propres, réaménagé partiellement le port de KALUNDU en construisant de nouveaux quais et en y aménageantdesenginsdemanutention.Uncomplémentdefinancementpourrait faciliterlaréhabilitationtotaledeceportetcontribuerainsiàdésenclaverleSUDKIVU. x L’allongementdelapisted’atterrissagedel’AéroportdeKAVUMUde00mpour permettre l’atterrissage des avions gros porteurs réduisant ainsi la dépendance vis-à-visdel’aéroportdeGOMA. x La protection de la filière quinquina par la lutte contre la récolte précoce des écorcesdontlateneurenquinineestinférieureà%risquedeporteratteinteàla qualité du quinquina congolais qui représente aujourd’hui 80 % de la production mondiale. Aussi, convient-il de favoriser la transformation sur place et le développementd’uneindustriepharmaceutiquerégionale. x Laluttecontrel’exportationfrauduleuseduquinquinapardescontrôlesrigoureux auxfrontières. x LesoutienduGouvernementdanslesdémarchesd’homologationparl’OMSdes anti-rétrovirauxproduitsparlaPHARMAKINA(0.000curesparmois)etdontla fiabilité est reconnue. Plusieurs ONG internationales basées en RDC l’administrentdéjàauxpersonnesmaladesdepuisdeuxannées. x La réhabilitation des turbines des barrages RUZIZI et afin d’augmenter la capacitédel’offreenénergieélectriqueetattirerlesnouveauxinvestissements. x La renégociation des accords signés dans le cadre de la CEPGL en ce qui concernelacléderépartitiondel’énergieélectriquefournieparlesdeuxcentrales auxtroispays(BURUNDI,RDCetRWANDA). 98 FEC - Etat des lieux de l’économie congolaise : Problèmes et pistes de solutions