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L'Observateur
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L'Observateur >> N°7495 DU LUNDI 26 OCTOBRE 2009
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Développement
Conservation du benga
Songez au sac magique !
En cette période de récoltes, la conservation des produits agricoles constitue un souci pour les braves paysans et les commerçants de céréales.
L’auteur de l’écrit qui suit propose une solution, à travers le sac "magique", pour conserver le haricot.
lundi 19 octobre 2009
Non, vous ne rêvez pas, c’est le sac "magique", le sac à triple fond. Encore une bonne nouvelle, en cette période de récolte, pour les producteurs, les
commerçants, les transformatrices et les consommateurs de niébé/haricot (benga, sosso, ni_b_) !
Il y a quelques années, je vous entretenais aussi de plusieurs autres méthodes. Certains d’entre vous avaient trouvé cela contraignant et même coûteux !
Il nous a donc fallu retourner au laboratoire pour en sortir d’autres ; tant qu’il y a des problèmes, on doit chercher et trouver des solutions, la recherche ne finit
pas ! Aujourd’hui, je vous parle de la plus simple des plus simples des méthodes que nous avons développée avec nos collaborateurs au Burkina Faso et aux
Etats-Unis.
Vous en avez abondamment entendu parler pendant les mois d’avril et de mai 2009, avec l’aide de la télévision nationale et des radios, à Ouagadougou comme
en campagne !
Conserver longtemps les graines de niébé sans les mélanger avec de la poudre d’insecticide ! Quand on sait combien cette denrée est sujette à la destruction
par de petits insectes appelés bruches, la nouvelle technique du triple ensachage est un véritable exploit de la recherche !
En effet, ces insectes déposent leurs œufs sur les gousses du haricot/niébé en culture depuis le champ ou lors du séchage, quand les producteurs laissent leurs
récoltes sur les toits des maisons en attendant de finir les autres travaux champêtres.
Au bout de 4 à 7 jours, les œufs éclosent, donnant des larves qui pénètrent dans la graine où elles grandissent rapidement en consommant l’intérieur de la
graine. Le stock des graines est détruit après seulement quelques mois. L’adulte ne mange pas, mais recherche et trouve les graines de niébé partout… pour
perpétuer la génération.
La nouvelle technique est le triple ensachage : 2 sachets plastiques de 80 microns d’épaisseur, enfilés l’un dans l’autre et les 2 dans un sac nylon ordinaire, tissé,
protecteur. L’ensemble constitue un kit appelé sac à triple fond.
Quel est le mode d’action ? L’insecte est un être vivant, il mange et respire comme nous, il est sensible aux variations des facteurs de l’environnement comme
la température et l’humidité ! Il est donc possible de contrôler sa prolifération en changeant certains de ces facteurs.
Pendant longtemps, on a abondamment fait recours à l’intoxication de l’insecte par sa nourriture, à laquelle on adjoignait des insecticides. De plus en plus, des
voix se sont élevées contre ces pratiques, car ce qui tue l’insecte peut aussi faire du mal à l’homme.
La méthode du triple ensachage prive l’insecte d’air. Bien des personnes utilisent les fûts, les bidons jaunes, l’emballage d’huile, les bouteilles vides, méthodes
que nous avons recommandées il y a quelques années… Si ces récipients sont bien pleins, ils contiennent très peu d’air et les graines se conservent sans
attaque majeure de bruches.
Il s’agit du même principe pour le sac à triple fond, qui a, en plus, la qualité d’être moins encombrant. Il y a aussi moins de risques, car si un jour le Burkina
décidait de ne plus importer d’huile dans ces bidons… !
Les insectes absorbent rapidement le peu d’air emprisonné entre les graines dans le sac puis entrent en léthargie et meurent au bout de quelque temps. Les
larves des bruches ne sont pas capables de percer le sachet solide de 80 µ, doublé de surcroît ! Avant toute utilisation, il faut prendre la précaution de vérifier
que les sachets ne sont pas percés.
Le mode d’utilisation du sac est simple et décrit par le poster joint à cet article et expliqué sur les lieux de vente agréés de sacs ou auprès de
l’INERA/Ouagadougou ou Kamboinsé.
Finis les produits toxiques dans les graines de niébé/haricot ! Finies les intoxications dues aux insecticides ! Conservons sainement notre haricot. C’est là donc
une bonne nouvelle pour les producteurs, commerçants de niébé et les femmes qui travaillent avec les graines de haricot pour faire le goonré, le samsa et autres
« benga ne couscous » ou sandwich avec du samsa dans le pain, appelé silencieux au Niger, tellement c’est bon !
Expérimentés dans plus de 3500 villages du Burkina Faso en 2008 et 2009, ces sacs ont donné entière satisfaction. Tout Ouagalais, qui est encore lié au village
par un pied a entendu, par un parent, parler de ces sacs miraculeux ! Où trouver ces sacs de type particulier ? Vente de sacs de 50 ou de 100 kg :
1. chez El hadj Tera Salif à Nonsin Tél : 70 33 98 07 ou 70 20 53 85. Il a des relais à Bobo, Ouahigouya, Fada, Koudougou, Kaya, Dori…. 2. A L’INERA siège ou
à Kamboinsé Les commerçants peuvent également faire des commandes chez les fabricants de plastique.
Clémentine Dabiré/Binso
Laboratoire central d’entomologie agricole CREAF de Kamboinsé INERA
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10/26/2009