Procédés de traitement des boues de station d`épuration
Transcription
Procédés de traitement des boues de station d`épuration
Procédés de traitement des boues de station d’épuration A. Léonard, T. Salmon, L. Fraikin, M. Crine Laboratoire de Génie Chimique http://www.ulg.ac.be/bioreact Contexte Suite aux législations de plus en plus contraignantes concernant le traitement des eaux usées, la capacité épuratoire des pays industrialisés est en augmentation constante. En conséquence, la production de boues d’épuration résultant du traitement biologique des eaux est en croissance. La gestion de ces boues est devenue un enjeu environnemental de premier ordre. Compte tenu de l’interdiction de mettre en décharge des produits dits non ultimes, les deux issues majeures pour les boues sont la valorisation énergétique et la valorisation agricole. Dans ce contexte, d’importants efforts de recherche doivent être menés afin d’optimiser notamment la déshydratation mécanique et le séchage des boues et de trouver de nouvelles filières de valorisation. Eaux usées Dégrillage DessablageDéshuilage Traitement biologique Bassin à boues activées Séparation eau épurée et boue Décanteur Evacuation des boues déshydratées via conteneurs Egouttage et déshydratation mécanique des boues Eau épurée Chiffres clé clés Epuration de 1 équivalent habitant = production de 30 à 40 kg de matières sèches* de boue/an Région Wallonne : production de 30 000 T de matières sèches* de boue/ an Union Européenne : production de 10 000 000 T de matières sèches* de boue/an *Compte tenu de la teneur en eau en sortie de station d’épuration, ces quantités doivent être multipliées par un facteur 4 à 5 Déshydratation mé mécanique Dans les stations d’épuration, l’étape de traitement finale des boues est leur déshydratation mécanique afin d’éliminer un maximum d’eau. En fonction de la technologie utilisée (centrifugeuse, filtre presse, filtre à bandes), une teneur en matières sèches située entre 15 et 35% est obtenue, ce qui signifie que les boues contiennent encore jusqu’à 85% d’eau. Il est donc impératif d’optimiser cette étape afin d’assurer la plus grande élimination possible d’eau. Pour ce faire, le Laboratoire de Génie Chimique dispose d’une cellule de filtration-compression normalisée ainsi que d’un filtre à plateaux. Ces équipements permettent de caractériser le comportement des boues lors de la déshydratation et d’essayer de l’optimiser, notamment par la sélection et le dosage de floculants. Cellule de filtrationcompression Filtre à plateaux Filtre à bandes industriel Séchage thermique convectif En aval de la déshydratation mécanique, le séchage thermique est utilisé pour atteindre des teneurs en matières sèches proche de 90 à 95%. Cette opération présente de nombreux avantages, tant en amont d’une valorisation énergétique que d’une valorisation agricole : - Réduction de la masse et du volume, et par conséquent diminution des coût de stockage, manutention et transport Micro-sécheur - Obtention d’un granulé facilement manipulable Sécheur pilote - Transformation de la boue en un combustible dont le pouvoir calorifique dépend du niveau de siccité - Stabilisation et hygiénisation du produit lorsque la température de séchage est suffisamment haute L’une des spécificités du Laboratoire de Génie Chimique est l’utilisation de la tomographie et de la microtomographie à rayons X pour le suivi du séchage. La tomographie est utilisée pour caractériser la structure (porosité, surface spécifique, …) du lit de boue alors que la microtomographie permet de quantifier le retrait subit par un extrudat individuel et de déterminer les profils d’humidité internes se développant au cours du séchage. Ces données sont essentielles à une meilleure compréhension des mécanismes régissant le séchage des boues et au développement et à la validation de modèles de simulation. Image 3D d’un lit de boue obtenue par tomographie à rayons X Extrusion de la boue Vitesse de séchage (g/min) Les recherches menées au Laboratoire de Génie Chimique se concentrent sur la technologie du séchage convectif, qui consiste à mettre la boue en contact avec un flux d’air chaud, dans des conditions de température, d’humidité et de vitesse d’air contrôlées. Les études sont réalisées à deux échelles : celle de l’extrudat dans un micro-sécheur et celle du lit de boue dans un sécheur pilote discontinu. Ces équipements permettent le suivi de la masse de l’échantillon au cours du temps, afin de déterminer la cinétique de séchage des boues. L’étude de l’influence des conditions opératoires sur la cinétique est une étape essentielle afin d’optimiser le fonctionnement des sécheurs industriels et d’en réduire la consommation énergétique. 30 Boue brute 25 Boue pré-chaulée 20 Boue post-chaulée 15 Influence du chaulage sur la cinétique de séchage 10 5 0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 Teneur en eau (kg eau/kg MS) Production de maté matériaux adsorbants Cette thématique s’inscrit dans la volonté de développer de nouvelles filières de valorisation pour les boues d’épuration. Les recherches menées au laboratoire consistent à produire un matériau adsorbant à partir de boues séchées et à caractériser ses performances pour l’élimination de polluants présents en phase liquide. L’intérêt est de produire, à partir d’un résidu, une alternative bon marché aux charbons actifs couramment utilisés pour le traitement d’effluents liquides Collaborations Influence de l’origine de la boue sur son comportement au séchage Influence du chaulage sur la cinétique de séchage Réacteurs discontinus Etude des émissions gazeuses et des odeurs lors du séchage des boues (collJ. Nicolas et A.C. Romain, ULg-Arlon