SONDAGE « Six mois après le tsunami
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SONDAGE « Six mois après le tsunami
SONDAGE « Six mois après le tsunami » Rapport d’étude Remis au Ministère des affaires étrangères et au quotidien La Croix, le 7 juin 2005 Dossier préparé par Chris Olivier, Cécile Bazin et Jacques Malet 1 SOMMAIRE Présentation de l’étude 3 1 - Les donateurs du tsunami 4 1- bis Comment donnent-ils habituellement 6 2 – L'information sur l'utilisation des fonds collectés 9 3 – La réaffectation à d'autres causes 11 4 - L'information sur la reconstruction 13 5 – L'opinion sur le rôle de l'état 15 6 – Le renouvellement du don 16 En résumé, principaux faits 17 Annexe : le questionnaire 20 Sondage "Six mois après…" 2 PRESENTATION DE L'ETUDE LE CONTEXTE Le Ministère des affaires étrangères et La Croix ont demandé au CerPhi la réalisation d'un sondage portant sur la crise du tsunami, dont les résultats doivent alimenter le forum du Conseil d’Orientation de l’Action Humanitaire d’Urgence, qui se déroulera le mercredi 15 juin. Ce sondage a été réalisé par téléphone les 20 et 21 mai 2005, auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française. Il était constitué de 6 questions portant sur le comportement de don lors du tsunami (question enrichie par une autre, portant sur les habitudes de dons, prise en charge par le CerPhi), la satisfaction quant à l'information sur l'utilisation des fonds et sur la reconstruction, la perception du rôle joué par l'Etat lors de la crise, la réaffectation des fonds collectés à d'autres causes et l'intention de renouveler son don en cas d'urgence. Le questionnaire est consigné en annexe de ce document. COMPOSITION DE L'ECHANTILLON - Hommes Femmes 48 % 52 % - - De 15 à 24 ans De 25 à 34 ans De 35 à 49 ans De 50 à 64 ans 65 ans et + 15,9 % 17, 6 % 26, 5 % 19, 7 % 20, 3 % - - Ile de France Bassin Parisien Nord Est Ouest Sud Ouest Sud Est 18, 7 % 17, 8 % 15, 5 % 13, 4 % 10, 9 % 23, 8 % - Rural Agglomérations de Moins de 20 000 habitants De 20 à 100 000 De 100 000 et + Agglo Paris 24, 4 % 16, 9 % 13, 4 % 28, 9% 16, 4 % Agriculteur Artisan, petit commerçant 7,6 % Chef d'entreprise, cadre supérieur, profession libérale 10 % Profession intermédiaire 14, 3 % Employé 10, 4 % Ouvrier 21, 9 % Retraité 33, 4 % Inactif 24 % Sondage "Six mois après…" 3 1 - LES DONATEURS DU TSUNAMI ? Q1 . Lors de la catastrophe du Tsunami en Asie, avez-vous fait un don à une association pour soutenir les victimes ? Les donateurs du tsunami Ont fait un don 48% 52% N'ont pas fait de don Presque un Français sur deux a donné en faveur des victimes du tsunami On observe une plus forte proportion de femmes, et une progression régulière en fonction des générations Si l’on retrouve la traditionnelle montée en puissance avec l’âge - qui ne traduit pas seulement l'intensité de la générosité mais également le niveau des moyens disponibles - la différence n’est que de 14 points entre les 15-24 ans et les plus de 65 ans. Elle est même inférieure à 10 points entre les 25-34 ans et les plus de 65 ans. Il est vraisemblable que la diversification des moyens proposés pour donner à cette occasion (SMS et INTERNET en particulier) a favorisé ce lissage entre les générations. Pourcentage des donateurs, en fonction du sexe et de l'âge 60 50 50,5 48 49 45 51,5 53 43,5 39 40 30 20 10 0 Ensemble Hommes Femmes 15-24 ans 25-34 ans 35-49 ans 50-64 ans Plus de 65 ans Sondage "Six mois après…" 4 Les dons spontanés et les dons légèrement différés En comparant ces résultats avec ceux du sondage réalisé par le CerPhi en janvier 2005, on remarque une progression de deux points de la proportion des donateurs (46 à 48%) qui s’explique par une progression de la proportion des femmes (46 à 50,5%), et des deux dernières tranches d’âge : + 4 points chez les 50-64 ans, et + 7 points chez les plus de 65 ans. Les plus jeunes ont donné très rapidement, en particulier par SMS sous une forme réflexe. Chez les plus de 50 ans et les femmes, certains ont pris davantage de temps pour « construire » leurs dons. Sondage "Six mois après…" 5 1bis - COMMENT DONNENT- ILS HABITUELLEMENT ? Q1bis . En dehors de cette occasion, vous arrive-t-il de faire des dons à des associations ? Les donateurs classiques, hors tsunami Non : 35% Régulièrement, au moins une fois par an : 44% De temps en temps, moins d'une fois par an : 21% Sondage "Six mois après…" 6 Le sondage confirme la stabilité de la proportion des donateurs dans la population française depuis plusieurs années 44 % des Français donnent au moins une fois par an, et un peu plus de 20% donnent occasionnellement. Cette proportion de 65% environ de Français qui donnent, au moins occasionnellement, n’a pas bougé depuis 98-99 (enquête du CREDOC). Les femmes dominent légèrement, (3 points) et les jeunes sont très présents avec 48% des moins de 24 ans et près de 60 % des 25 – 34 ans, comme le montre le graphique ci dessous. Variation du pourcentage des donateurs classiques (hors tsunami) 80 65 63,5 60 68 66,5 59 74 63 48 40 20 0 Ensemble Hommes Femmes 15-24 ans 24-34 ans 35-49 ans 50-65 ans Plus de 65 ans Primo donateurs du tsunami, donateurs réguliers en réserve et non donateurs convaincus Répartition des donateurs et des non donateurs Donateurs tsunami et classiques : 39% Non donateurs après tsunami : 26% Donateurs classiques restés en réserve : 26% Primo donateurs du tsunami : 9% Sondage "Six mois après…" 7 Ce graphique nous permet de souligner deux points importants : Pour 9 % des Français, le don qu'ils ont fait en faveur des victimes en Asie était le premier et il est resté le seul depuis. L'analyse de la structure de l'échantillon des non donateurs du tsunami est riche d'enseignement. Au sein de ces "non donateurs" on distingue une moitié de non donateurs convaincus, qui ne donnent jamais, ni lors de la catastrophe, ni en d’autres occasion, et une moitié de donateurs classiques, qui ont choisi de ne pas intervenir en faveur de l'Asie et, semble-t-il, de demeurer en réserve pour d’autres causes. Cette donnée est très importante car ces derniers représentent 40 % des donateurs classiques, réguliers ou occasionnels. Ils sont même 44 % chez les 25 – 34 ans. Ces donateurs se sont-ils sentis dépossédés, dépassés par l’événement et sa médiatisation ? Ont ils jugé que leur effort serait plus utile ailleurs ? Si l'on en juge par les réponses, contrairement à ce qu’on a pu craindre dans un premier temps, la catastrophe du tsunami, pour mobilisatrice qu’elle ait été, ne semble pas avoir asséché la collecte pour les autres causes. On le savait déjà quant aux montants disponibles (90% des donateurs du tsunami ont indiqué en janvier qu’ils ne changeraient rien à leurs dons par ailleurs), on le sait désormais quant aux donateurs encore totalement disponibles. Sondage "Six mois après…" 8 2 - L’INFORMATION SUR LES FONDS COLLECTES Q2 . Concernant l'information sur l'utilisation des fonds collectés estimez vous que vous êtes ? L'information sur l'utilisation des fonds 17% Total bien informés : 39 % 33% Bien informés Assez bien informés Pas très bien informés Mal informés 22% 28% Près de 40% des personnes interrogées s’estiment bien informées. On constate sur le graphique suivant : Un bon niveau de satisfaction sur l’utilisation des fonds collectés, chez les femmes (44%), les donateurs du tsunami (45 %), et plus encore parmi ceux qui ont donné pour l’Asie et qui donnent également habituellement (46 %). Le regard est plus critique chez les hommes (34%), les personnes n'ayant pas donné en faveur des victimes d'Asie (34 %) et surtout chez celles qui ne font pas non plus de dons habituellement (31 %). Pourcentage de satisfaits, selon le sexe et le comportement de don 50 44 40 40 45 46 35 34 31 30 20 10 0 Ensem ble Hom m es Fem m es Donateurs tsunam i donateurs tsunam i et classiques Donateurs classiques en réserve Sondage "Six mois après…" Non donateurs 9 Ces variations de la satisfaction peuvent s'expliquer de différentes manières. Sans doute les personnes qui ont donné lors du tsunami, et les donateurs réguliers classiques, plus sensibilisés à la question, ont-ils été davantage en recherche d'information, et plus attentifs à celle qu'ils ont rencontrée. Les publications que les associations envoient à leurs donateurs réguliers, et la confiance que ceux-ci leur accordent, peuvent contribuer également cette différence. Les non donateurs ont sans doute moins cherché cette information, ou l'ont accueillie d'une façon plus critique ou plus méfiante (pouvant du reste justifier leur réserve). On peut aussi imaginer, pour certains non donateurs "absolus", que c’est précisément parce qu’ils n’ont pas le sentiment de recevoir cette information qu’ils ne donnent pas. On peut enfin supposer qu’ils ont, à tort ou à raison, une très haute exigence en termes d’information. Sondage "Six mois après…" 10 3 - LA REAFFECTATION A D'AUTRES CAUSES Q3 - Seriez vous prêts à ce qu'une partie de vos dons pour le tsunami soit réaffectée à d'autres causes et à d'autres populations? Accord des donateurs sur la réaffectation de leurs dons 31,6 Oui Non 68,4 La confirmation d'une bonne nouvelle : plus de 68% des donateurs sont d’accord pour qu’une partie de leur don soit éventuellement réaffectée. Rappelons qu'en janvier ils étaient 60% à accepter cette hypothèse "si l’association le juge nécessaire". Cette évolution positive mérite d'être particulièrement soulignée compte tenu, et en dépit, des nombreuses polémiques sur le sujet depuis quelques mois. Les plus compréhensifs et confiants sont, comme le montre le graphique suivant : les hommes (+ 3 points). Les moins de 34 ans : les jeunes générations sont sans doutes plus ouvertes à des démarches de "gestion rationnelle" et sont massivement d’accord avec cette hypothèse d’adaptation aux besoins (3 sur 4). Les donateurs classiques, qui connaissent bien la nécessaire souplesse qu’il convient de laisser aux associations qui défendent les causes pour lesquelles ils donnent habituellement. Sondage "Six mois après…" 11 Qui sont les plus compréhensifs et confiants ? (en %) 78 77 76,6 76 74 72,3 72 70 71 70 68,5 68 66 64 Ensemble Hommes 15-24 ans 25-34 ans 35-49 ans Donateurs réguliers La réserve paraît plus grande chez : les donateurs de plus de 50 ans, qui restent toutefois d'accord à 60%. Ce dernier trait correspond assez bien à la notion de « don construit » déjà évoquée. les « primo-donateurs » (dont 54% acceptent tout de même), dont la relation aux associations n'est pas encore installée dans la durée et la confiance, et qui ont, plus que les autres, agi sous le coup d’une émotion déclenchée par une situation précise, ce qui explique qu'ils manifestent une certaine réserve. Remarques : Le taux très important des accords obtenus par les associations qui ont fait la démarche de demander à leur donateurs l'autorisation de réaffecter une partie des fonds collectés (> à 90 %), prouve à l'évidence que cet accord n'est pas une simple attitude de principe, mais qu'il traduit une compréhension et une adhésion très réelles. Il faut également y voir un témoignage supplémentaire de la puissance de conviction de ces associations auprès de leurs donateurs, et de l'efficacité de cette démarche de transparence pour renforcer la confiance. Sondage "Six mois après…" 12 4 - L’INFORMATION SUR LA RECONSTRUCTION Q4 - Concernant les informations sur le déroulement des actions de reconstruction, diriez vous que vous êtes? L'information sur la reconstruction 8% Bien informé 14% 45% Assez bien informé Pas très bien informé 33% Mal informé Total mal informés : 78 % C'est à propos du suivi des actions de reconstruction que se manifestent les réserves les plus importantes Ils ne sont que 22% des Français à s’estimer bien informés. Aucune catégorie d'interviewés n'exprime une réelle satisfaction. Les différences observables entre les différentes catégories d'interviewés sont mineures, et le cas échéant elles traduisent davantage la perception d'une "moins mauvaise information" que d'une réelle "bonne information". La différence est cependant assez nette entre les hommes (20% bien informés) et les femmes (25%). Les hommes serait-ils donc plus exigeants ou moins attentifs que les femmes ? Parmi ceux qui s’estiment les moins mal informés, ont trouve les plus de 65 ans, sans pour autant arriver chez eux à une réelle satisfaction, puisqu’on ne « culmine » ici qu’à 28 % de satisfaits, meilleur score concernant cette question. Enfin, ni les personnes qui ont fait un don, ni les donateurs classiques réguliers ne sont plus satisfaites que les autres, de l'information restituée. Au bilan, contrairement à ce qu'on observe à propos de l'utilisation des fonds, ni les publications associatives, ni les médias grand public, ne semblent avoir réussi à répondre de façon satisfaisante à l’attente d'information sur ce thème. Sondage "Six mois après…" 13 Pour expliquer la différence de satisfaction entre l'information sur l'utilisation des fonds et celle sur la reconstruction, on peut risquer une hypothèse : L'information a concerné essentiellement les moyens mis en place : l'ampleur des moyens déployés, la complémentarité des chantiers, la mobilisation des différents métiers de l'aide. Elle a également montré que le suivi de l'utilisation des fonds collectés était et serait à l'avenir une préoccupation importante, un sujet qui méritait d’être désormais suivi de près. Elle a beaucoup moins mis en scène les résultats, et pour cause puisqu’ils ne pouvaient pas être encore tangibles et significatifs dans des délais aussi brefs. Elle a peu montré l'effet des efforts déployés, sauf pour souligner ici et là leur absence. C'est peut être cette information sur la "non visibilité de la reconstruction", qui, par un glissement notionnel dans l'esprit du public, se traduit en sentiment d'être "mal informé sur l'avancée de la reconstruction". On peut faire l'hypothèse d'un rôle pédagogique accru des média, pour valoriser ce qui a été fait (le déblayage…) et "montrer" le travail invisible : organisation, réflexion sur le plan d'occupation des sols, recrutement de main d'œuvre…) Sondage "Six mois après…" 14 5 – L'OPINION SUR LE ROLE DE L'ETAT Q5 – Pour aider les victimes du tsunami, l'Etat français a mobilisé ses moyens logistiques. Quelle phrase correspond le mieux à ce que vous pensez ? Opinions sur le rôle de l'Etat Avec cette action, l'Etat a bien joué son rôle dans la catastrophe 21% L'Etat aurait dû s'engager davantage financièrement 54% L'Etat n'a pas été assez présent à cette occasion 25% Un bilan positif pour l'Etat : on observe une majorité d'opinions favorables sur la façon dont l'Etat a joué son rôle pendant la crise On observe que les opinions sont homogènes, qu'il s'agisse de celles des donateurs ou des non donateurs. « Avec cette action, l’Etat a bien joué son rôle lors de la catastrophe. » est la phrase qui correspond le plus à l'opinion des Français. On enregistre une proportion de 54% de choix pour cette réponse, proportion qui ne varie quasiment pas quel que soit le segment de population considéré : elle s'équilibre entre hommes et femmes, qu'ils aient ou non fait un don lors du tsunami, et quelles que soient leurs habitudes de don. Le taux d'adhésion le plus élevé se trouve chez les plus de 65 ans (61,5 %). « L’Etat aurait dû s’engager davantage financièrement ». C'est loin d'être une opinion dominante, puisqu'un quart des Français, seulement, la partagent. Elle est un peu plus le fait des femmes (28%) que des hommes. Et surtout, et c’est logique, les non donateurs sont plus nombreux que les donateurs à adhérer à cette proposition. « L’Etat n’a pas été assez présent à cette occasion ». Cette phrase n'est choisie que par un Français sur cinq (21%), un peu plus souvent chez les hommes (23%) et les 50-64 ans qui sont 26% à exprimer ce regret. Sondage "Six mois après…" 15 6 – LE RENOUVELLEMENT DU DON Q6 – Si une nouvelle situation d'urgence se présentait, seriez vous prêts à refaire un don? L'hypothèse d'un nouveau don 34% Oui certainement Non certainement pas Cela dépendra de la cause 57% 9% Bien entendu les Français restent prudents quant à la perspective de renouveler leur don dans une situation d'urgence : plus de la moitié (57%) n’écartent pas l’idée mais soumettent leur réponse à l’examen de la situation, ce qui semble logique si l'on considère que cette question était posée à l’occasion d’un sondage. On peut imaginer des scores beaucoup plus importants si cette question avait été posée par une des nombreuses associations très concernées et qui font autorité en la matière. Mais il est remarquable que seules 9% des personnes interrogées écartent cette hypothèse, et seulement 4 % chez les jeunes de moins de 24 ans. A l’inverse, 34% sont certaines qu’elles redonneraient (40% chez les moins de 24 ans, qui sont donc plus immédiatement enthousiastes que leurs aînés, mais 27% seulement chez les plus de 65 ans, qui sont les plus "réservés"). L'analyse des réponses des donateurs du tsunami montre que la tendance est encore plus nette chez eux : seulement 2% écartent l’idée de redonner, et plus de 51% sont certaines de refaire un tel geste. Donc, près de six mois après, l'implication perdure, et la satisfaction procurée par l'acte de don également. Un mot pour sourire, enfin, avec une certain « remord » ressenti chez ceux qui ne donnent jamais1 et qui n’ont pas bronché en janvier dernier, puisqu’ils représentent environ 4% de Français qui se disent, aujourd’hui, certains de faire un don si une nouvelle catastrophe se produisait ! 1 Il convient d’avoir à l’esprit le pourcentage de l’ordre de 15% des Français qui vivent dans des conditions réellement difficiles et qui ne sont naturellement pas concernés ici. Sondage "Six mois après…" 16 EN RESUME : LES PRINCIPAUX FAITS Observation générale des donateurs Il se confirme qu’un Français sur deux a donné pour les victimes d’Asie. Pour un Français sur dix, c’était la première fois. Les jeunes ont donné immédiatement et spontanément (leur proportion ne bouge pas entre les deux sondages de janvier et de mai). Après 50 ans, il y a manifestement eu une certaine maturation du don (+ 4% après 50 ans depuis janvier et + 7% après 65 ans). On constate le même phénomène chez les femmes, dont la proportion a progressé de 4 points entre les deux sondages. Les nouveaux donateurs ont été généralement spontanés. Ceux qui se sont décidés l’ont fait immédiatement. Les dons pour l’Asie ne devraient pas avoir pas "asséché" la collecte, que ce soit en termes : - de moyens disponibles des donateurs : 90% des donateurs du tsunami déclaraient en janvier qu’ils ne changeraient rien à leurs dons par ailleurs. - de donateurs disponibles : 40% des « donateurs classiques » sont restés en réserve lors du tsunami - d'intention de don : seuls 9 % des interviewés sont opposés à l'idée de réitérer leur don dans d'autres circonstances d'urgence. S’agissant des donateurs dits « classiques », un peu plus de 44% donnent au moins une fois par an, quelle que soit la forme du don, et un peu plus de 20% donnent occasionnellement. Cette proportion de 65% environ de Français qui donnent, au moins occasionnellement, n’avait pas bougé depuis 1998-1999 (sondage CREDOC), avant le tsunami. Les femmes dominent légèrement (deux points) et les jeunes sont très présents, avec 48% des moins de 24 ans et 60% des 25-34 ans, même si la proportion augmente avec l’âge et les moyens, jusqu’à près de 75% au-delà de 65 ans. L’évaluation du « vivier de donateurs », obtenue en ajoutant aux donateurs classiques, les « primodonateurs » de l’Asie, correspond désormais à une proportion de Français de l’ordre de 75%. Il y a certes, au sein de ce vivier, des donateurs très occasionnels qu’il faut motiver. Il y a aussi des donateurs en espèces ou par SMS qui offrent des sommes généralement symboliques et qui pourraient un jour donner plus. Il y a enfin les nouveaux donateurs de l’Asie qu’il conviendra de fidéliser. Autant de défis pour les associations qui collectent. Sondage "Six mois après…" 17 Une bonne information sur l’utilisation des fonds ? Près de 40% des personnes interrogées s’estiment bien informées sur ce point. Les femmes sont plus satisfaites que les hommes (près de 45%). La satisfaction est également plus importante chez ceux et celles qui ont donné pour l’Asie (45%), et chez les donateurs réguliers classiques (46%), qu'ils aient donné ou non pour l'Asie. Sans doute s'agit-il des personnes les plus sensibilisées à ce thème, plus en recherche d'information et plus ouvertes à celle qu'ils reçoivent. Les moins satisfaits sont ceux qui n’ont pas donné pour l’Asie et qui ne donnent pas davantage pour les autres causes (31% seulement s'estiment bien informés). Les hypothèses ne manquent pas pour expliquer cette différence. On peut imaginer qu’ils n’ont pas été sensibles à l'information disponible, dès lors qu’ils ne donnent pas. Ou encore, pour certains, que c’est précisément parce qu’ils n’ont pas le sentiment de recevoir cette information qu’ils ne donnent pas. A moins qu'ils n'aient une trop haute exigence en termes d’information. L’hypothèse d’une réaffectation des fonds. Notre premier sondage (janvier 2005) indiquait qu'une forte proportion des donateurs pour l’Asie acceptait que des fonds puissent être affectés à d’autre causes si l’association le juge nécessaire et utile : 60 % déclaraient qu'ils n'en seraient pas choqués. Aujourd'hui plus de 68% des donateurs sont d’accord pour qu’une partie de leur don soit ainsi réaffectée si nécessaire. Il semble intéressant de souligner, qu'après les nombreuses polémiques sur le sujet depuis quelques mois, la proportion des donateurs favorables à une réaffectation s’est nettement renforcée de 8 points ! Sachant par ailleurs que lorsqu'une association fait la démarche de demander l'autorisation de ses donateurs, elle l'obtient à plus de 90 % (MSF et Handicap International, par exemple) Le suivi des actions de reconstruction C’est ici que le bât blesse puisqu’à peine 22% des Français s’estiment bien informés sur ce thème. La différence est très nette entre les hommes (19%) et les femmes (25%). Les hommes serait-ils plus exigeants ou moins attentifs que les femmes ? Parmi ceux qui s’estiment « les moins mal informés », on trouve les moins de 24 ans (peut-être avec un niveau d’exigence modeste), et les plus de 65 ans, qui s’estimaient déjà moins bien informés que les autres sur l’utilisation des fonds. Il est logique que les donateurs pour l’Asie fassent preuve d’une plus grande exigence et soient donc moins nombreux (20%) à s’estimer bien informés que les non donateurs (24%). Un bilan positif sur le rôle de l’Etat 54% des interviewés approuvent la phrase suivante : « Avec cette action, l’Etat a bien joué son rôle lors de la catastrophe. ». Cette proportion est équilibrée entre hommes et femmes, et ne varie pas selon que l'on a fait ou non un don lors du tsunami Sondage "Six mois après…" 18 25% seulement des personnes interrogées estiment que « L’Etat aurait dû s’engager davantage financièrement », et il s'agit davantage des femmes et des moins de 24 ans (28%). Enfin un peu moins de 21% des personnes pensent que « L’Etat n’a pas été assez présent », et ce sont davantage des hommes (23%) et les 50-64 ans (26%). Au bilan, les plus jeunes estiment que l’Etat a bien joué son rôle, mais aurait pu s’engager davantage financièrement. Les 50-64 ans sont en retrait quant au rôle et à la présence de l’Etat, et les plus de 65 ans n’expriment pas de réserves particulières sur le rôle qu’il a joué. On n’observe pas de différences d’opinion selon que l’on a donné ou pas en faveur de l’Asie. En revanche, et c’est logique, les non donateurs estiment que l’Etat aurait dû s’engager davantage financièrement. Seriez-vous prêt à faire un don ? Il n’y a que 9% des personnes pour écarter cette hypothèse si une nouvelle situation d’urgence se présentait. A l’inverse, 34% sont certaines qu’elles redonneraient (40% chez les moins de 24 ans, mais 27% seulement chez les plus de 65 ans), et enfin 57% n’écartent pas l’idée. Il est très important de noter que parmi les donateurs du tsunami, seulement 2% écartent l’idée de redonner, et plus de 51% sont certaines de refaire un tel geste. Il y a donc, près de six mois après, une très grande satisfaction ressentie. Sondage "Six mois après…" 19 Annexe : le questionnaire Q1. Lors de la catastrophe du Tsunami en Asie, avez-vous fait un don à une association pour soutenir les victimes ? 1 Oui 2 Non Q1Bis. En dehors de cette occasion faites vous des dons à des associations caritatives ? 1 Régulièrement, au moins une fois par an 2 De temps en temps, moins d'une fois par an 3 Non Q2. Concernant l'information sur l'utilisation des fonds collectés, estimez-vous que vous êtes ... ? 1 Bien informé sur l'utilisation des fonds collectés 2 Assez bien informé 3 Pas très bien informé 4 Mal informé Q3. Aux donateurs seulement : Seriez-vous prêt à ce qu'une partie de vos dons pour le tsunami puisse être réaffectée à d'autres causes et à d'autres populations ? 1 Oui 2 Non Q4. Concernant l'information sur le déroulement des actions de reconstruction, estimez vous que vous êtes ... ? 1 Bien informé sur le déroulement des actions de reconstruction 2 Assez bien informé 3 Pas très bien informé 4 Mal informé Q5. Pour aider les victimes du tsunami, l'Etat français a mobilisé ses moyens logistiques. Quelle est la phrase qui correspond le mieux à ce que vous pensez ? 1 Avec cette action, L'Etat a bien joué son rôle lors de la catastrophe 2 L'Etat aurait dû s'engager davantage financièrement 3 L'Etat n' a pas été assez présent à cette occasion Q6. Si une nouvelle situation d'urgence se présentait, seriez-vous prêt à faire un don ? 1 Oui, certainement 2 Non, certainement pas 3 Je ne sais pas, cela dépendra de la cause Sondage "Six mois après…" 20