SONDAGE « Six mois après le tsunami

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SONDAGE « Six mois après le tsunami
SONDAGE
« Six mois après le tsunami »
Rapport d’étude
Remis au Ministère des affaires étrangères
et au quotidien La Croix, le 7 juin 2005
Dossier préparé par Chris Olivier,
Cécile Bazin et Jacques Malet
1
SOMMAIRE
Présentation de l’étude
3
1 - Les donateurs du tsunami
4
1- bis Comment donnent-ils habituellement
6
2 – L'information sur l'utilisation des fonds collectés
9
3 – La réaffectation à d'autres causes
11
4 - L'information sur la reconstruction
13
5 – L'opinion sur le rôle de l'état
15
6 – Le renouvellement du don
16
En résumé, principaux faits
17
Annexe : le questionnaire
20
Sondage "Six mois après…"
2
PRESENTATION DE L'ETUDE
LE CONTEXTE
Le Ministère des affaires étrangères et La Croix ont demandé au CerPhi la réalisation d'un
sondage portant sur la crise du tsunami, dont les résultats doivent alimenter le forum du
Conseil d’Orientation de l’Action Humanitaire d’Urgence, qui se déroulera le mercredi 15
juin.
Ce sondage a été réalisé par téléphone les 20 et 21 mai 2005, auprès d’un échantillon de 1000
personnes, représentatif de la population française.
Il était constitué de 6 questions portant sur le comportement de don lors du tsunami (question
enrichie par une autre, portant sur les habitudes de dons, prise en charge par le CerPhi), la
satisfaction quant à l'information sur l'utilisation des fonds et sur la reconstruction, la
perception du rôle joué par l'Etat lors de la crise, la réaffectation des fonds collectés à d'autres
causes et l'intention de renouveler son don en cas d'urgence.
Le questionnaire est consigné en annexe de ce document.
COMPOSITION DE L'ECHANTILLON
-
Hommes
Femmes
48 %
52 %
-
-
De 15 à 24 ans
De 25 à 34 ans
De 35 à 49 ans
De 50 à 64 ans
65 ans et +
15,9 %
17, 6 %
26, 5 %
19, 7 %
20, 3 %
-
-
Ile de France
Bassin Parisien
Nord Est
Ouest
Sud Ouest
Sud Est
18, 7 %
17, 8 %
15, 5 %
13, 4 %
10, 9 %
23, 8 %
-
Rural
Agglomérations de
Moins de 20 000
habitants
De 20 à 100 000
De 100 000 et +
Agglo Paris
24, 4 %
16, 9 %
13, 4 %
28, 9%
16, 4 %
Agriculteur Artisan,
petit commerçant
7,6 %
Chef d'entreprise, cadre supérieur,
profession libérale
10 %
Profession intermédiaire 14, 3 %
Employé
10, 4 %
Ouvrier
21, 9 %
Retraité
33, 4 %
Inactif
24 %
Sondage "Six mois après…"
3
1 - LES DONATEURS DU TSUNAMI ?
Q1 . Lors de la catastrophe du
Tsunami en Asie, avez-vous fait
un don à une association pour
soutenir les victimes ?
Les donateurs du tsunami
Ont fait un don
48%
52%
N'ont pas fait de don
Presque un Français sur deux a donné en faveur des victimes du tsunami
On observe une plus forte proportion de femmes, et une progression régulière en fonction des
générations
Si l’on retrouve la traditionnelle montée en puissance avec l’âge - qui ne traduit pas seulement
l'intensité de la générosité mais également le niveau des moyens disponibles - la différence
n’est que de 14 points entre les 15-24 ans et les plus de 65 ans. Elle est même inférieure à 10
points entre les 25-34 ans et les plus de 65 ans. Il est vraisemblable que la diversification des
moyens proposés pour donner à cette occasion (SMS et INTERNET en particulier) a favorisé
ce lissage entre les générations.
Pourcentage des donateurs, en fonction du sexe et de l'âge
60
50
50,5
48
49
45
51,5
53
43,5
39
40
30
20
10
0
Ensemble
Hommes
Femmes
15-24 ans 25-34 ans 35-49 ans 50-64 ans Plus de 65
ans
Sondage "Six mois après…"
4
Les dons spontanés et les dons légèrement différés
En comparant ces résultats avec ceux du sondage réalisé par le CerPhi en janvier 2005, on
remarque une progression de deux points de la proportion des donateurs (46 à 48%) qui
s’explique par une progression de la proportion des femmes (46 à 50,5%), et des deux
dernières tranches d’âge : + 4 points chez les 50-64 ans, et + 7 points chez les plus de 65 ans.
Les plus jeunes ont donné très rapidement, en particulier par SMS sous
une forme réflexe.
Chez les plus de 50 ans et les femmes, certains ont pris davantage de
temps pour « construire » leurs dons.
Sondage "Six mois après…"
5
1bis - COMMENT DONNENT- ILS HABITUELLEMENT ?
Q1bis . En dehors de cette occasion,
vous arrive-t-il de faire des dons à des
associations ?
Les donateurs classiques, hors tsunami
Non : 35%
Régulièrement, au
moins une fois par
an : 44%
De temps en temps,
moins d'une fois par
an : 21%
Sondage "Six mois après…"
6
Le sondage confirme la stabilité de la proportion des donateurs dans la
population française depuis plusieurs années
44 % des Français donnent au moins une fois par an, et un peu plus de 20% donnent
occasionnellement. Cette proportion de 65% environ de Français qui donnent, au moins
occasionnellement, n’a pas bougé depuis 98-99 (enquête du CREDOC).
Les femmes dominent légèrement, (3 points) et les jeunes sont très présents avec 48% des
moins de 24 ans et près de 60 % des 25 – 34 ans, comme le montre le graphique ci dessous.
Variation du pourcentage des donateurs classiques
(hors tsunami)
80
65
63,5
60
68
66,5
59
74
63
48
40
20
0
Ensemble Hommes Femmes 15-24 ans 24-34 ans 35-49 ans 50-65 ans
Plus de
65 ans
Primo donateurs du tsunami, donateurs réguliers en réserve et non donateurs convaincus
Répartition des donateurs et des non donateurs
Donateurs
tsunami et
classiques :
39%
Non donateurs
après tsunami :
26%
Donateurs
classiques restés
en réserve : 26%
Primo donateurs
du tsunami : 9%
Sondage "Six mois après…"
7
Ce graphique nous permet de souligner deux points importants :
Pour 9 % des Français, le don qu'ils ont fait en faveur des victimes en Asie était
le premier et il est resté le seul depuis.
L'analyse de la structure de l'échantillon des non donateurs du tsunami est riche
d'enseignement. Au sein de ces "non donateurs" on distingue une moitié de non
donateurs convaincus, qui ne donnent jamais, ni lors de la catastrophe, ni en d’autres
occasion, et une moitié de donateurs classiques, qui ont choisi de ne pas intervenir en
faveur de l'Asie et, semble-t-il, de demeurer en réserve pour d’autres causes.
Cette donnée est très importante car ces derniers représentent 40 % des donateurs
classiques, réguliers ou occasionnels. Ils sont même 44 % chez les 25 – 34 ans.
Ces donateurs se sont-ils sentis dépossédés, dépassés par l’événement et sa
médiatisation ? Ont ils jugé que leur effort serait plus utile ailleurs ?
Si l'on en juge par les réponses, contrairement à ce qu’on a pu craindre dans un
premier temps, la catastrophe du tsunami, pour mobilisatrice qu’elle ait été, ne
semble pas avoir asséché la collecte pour les autres causes. On le savait déjà quant
aux montants disponibles (90% des donateurs du tsunami ont indiqué en janvier qu’ils
ne changeraient rien à leurs dons par ailleurs), on le sait désormais quant aux
donateurs encore totalement disponibles.
Sondage "Six mois après…"
8
2 - L’INFORMATION SUR LES FONDS COLLECTES
Q2 . Concernant l'information sur
l'utilisation des fonds collectés estimez
vous que vous êtes ?
L'information sur l'utilisation des fonds
17%
Total bien
informés :
39 %
33%
Bien informés
Assez bien informés
Pas très bien informés
Mal informés
22%
28%
Près de 40% des personnes interrogées s’estiment bien informées.
On constate sur le graphique suivant :
Un bon niveau de satisfaction sur l’utilisation des fonds collectés, chez les femmes
(44%), les donateurs du tsunami (45 %), et plus encore parmi ceux qui ont donné pour
l’Asie et qui donnent également habituellement (46 %).
Le regard est plus critique chez les hommes (34%), les personnes n'ayant pas
donné en faveur des victimes d'Asie (34 %) et surtout chez celles qui ne font pas non plus
de dons habituellement (31 %).
Pourcentage de satisfaits,
selon le sexe et le comportement de don
50
44
40
40
45
46
35
34
31
30
20
10
0
Ensem ble
Hom m es
Fem m es
Donateurs
tsunam i
donateurs
tsunam i et
classiques
Donateurs
classiques
en réserve
Sondage "Six mois après…"
Non
donateurs
9
Ces variations de la satisfaction peuvent s'expliquer de différentes manières.
Sans doute les personnes qui ont donné lors du tsunami, et les donateurs réguliers classiques,
plus sensibilisés à la question, ont-ils été davantage en recherche d'information, et plus
attentifs à celle qu'ils ont rencontrée. Les publications que les associations envoient à leurs
donateurs réguliers, et la confiance que ceux-ci leur accordent, peuvent contribuer également
cette différence.
Les non donateurs ont sans doute moins cherché cette information, ou l'ont accueillie d'une
façon plus critique ou plus méfiante (pouvant du reste justifier leur réserve).
On peut aussi imaginer, pour certains non donateurs "absolus", que c’est précisément parce
qu’ils n’ont pas le sentiment de recevoir cette information qu’ils ne donnent pas. On peut
enfin supposer qu’ils ont, à tort ou à raison, une très haute exigence en termes d’information.
Sondage "Six mois après…"
10
3 - LA REAFFECTATION A D'AUTRES CAUSES
Q3 - Seriez vous prêts à ce qu'une
partie de vos dons pour le tsunami
soit réaffectée à d'autres causes et à
d'autres populations?
Accord des donateurs sur la
réaffectation de leurs dons
31,6
Oui
Non
68,4
La confirmation d'une bonne nouvelle : plus de 68% des donateurs sont
d’accord pour qu’une partie de leur don soit éventuellement réaffectée.
Rappelons qu'en janvier ils étaient 60% à accepter cette hypothèse "si l’association le juge
nécessaire". Cette évolution positive mérite d'être particulièrement soulignée compte tenu, et
en dépit, des nombreuses polémiques sur le sujet depuis quelques mois.
Les plus compréhensifs et confiants sont, comme le montre le graphique suivant :
les hommes (+ 3 points).
Les moins de 34 ans : les jeunes générations sont sans doutes plus ouvertes à des
démarches de "gestion rationnelle" et sont massivement d’accord avec cette hypothèse
d’adaptation aux besoins (3 sur 4).
Les donateurs classiques, qui connaissent bien la nécessaire souplesse qu’il convient
de laisser aux associations qui défendent les causes pour lesquelles ils donnent
habituellement.
Sondage "Six mois après…"
11
Qui sont les plus compréhensifs et confiants ? (en %)
78
77
76,6
76
74
72,3
72
70
71
70
68,5
68
66
64
Ensemble
Hommes
15-24 ans
25-34 ans
35-49 ans
Donateurs
réguliers
La réserve paraît plus grande chez :
les donateurs de plus de 50 ans, qui restent toutefois d'accord à 60%. Ce dernier trait
correspond assez bien à la notion de « don construit » déjà évoquée.
les « primo-donateurs » (dont 54% acceptent tout de même), dont la relation aux
associations n'est pas encore installée dans la durée et la confiance, et qui ont, plus
que les autres, agi sous le coup d’une émotion déclenchée par une situation précise, ce
qui explique qu'ils manifestent une certaine réserve.
Remarques :
Le taux très important des accords obtenus par les associations qui ont fait la démarche de
demander à leur donateurs l'autorisation de réaffecter une partie des fonds collectés (> à 90
%), prouve à l'évidence que cet accord n'est pas une simple attitude de principe, mais qu'il
traduit une compréhension et une adhésion très réelles.
Il faut également y voir un témoignage supplémentaire de la puissance de conviction de ces
associations auprès de leurs donateurs, et de l'efficacité de cette démarche de transparence
pour renforcer la confiance.
Sondage "Six mois après…"
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4 - L’INFORMATION SUR LA RECONSTRUCTION
Q4 - Concernant les informations sur le
déroulement des actions de reconstruction,
diriez vous que vous êtes?
L'information sur la reconstruction
8%
Bien informé
14%
45%
Assez bien informé
Pas très bien
informé
33%
Mal informé
Total mal
informés :
78 %
C'est à propos du suivi des actions de reconstruction que se manifestent les
réserves les plus importantes
Ils ne sont que 22% des Français à s’estimer bien informés. Aucune catégorie d'interviewés
n'exprime une réelle satisfaction. Les différences observables entre les différentes catégories
d'interviewés sont mineures, et le cas échéant elles traduisent davantage la perception d'une
"moins mauvaise information" que d'une réelle "bonne information".
La différence est cependant assez nette entre les hommes (20% bien informés) et les femmes
(25%). Les hommes serait-ils donc plus exigeants ou moins attentifs que les femmes ?
Parmi ceux qui s’estiment les moins mal informés, ont trouve les plus de 65 ans, sans pour
autant arriver chez eux à une réelle satisfaction, puisqu’on ne « culmine » ici qu’à 28 % de
satisfaits, meilleur score concernant cette question.
Enfin, ni les personnes qui ont fait un don, ni les donateurs classiques réguliers ne sont plus
satisfaites que les autres, de l'information restituée.
Au bilan, contrairement à ce qu'on observe à propos de l'utilisation des fonds, ni les
publications associatives, ni les médias grand public, ne semblent avoir réussi à
répondre de façon satisfaisante à l’attente d'information sur ce thème.
Sondage "Six mois après…"
13
Pour expliquer la différence de satisfaction entre l'information sur l'utilisation des fonds et
celle sur la reconstruction, on peut risquer une hypothèse :
L'information a concerné essentiellement les moyens mis en place : l'ampleur des
moyens déployés, la complémentarité des chantiers, la mobilisation des différents
métiers de l'aide. Elle a également montré que le suivi de l'utilisation des fonds
collectés était et serait à l'avenir une préoccupation importante, un sujet qui méritait
d’être désormais suivi de près.
Elle a beaucoup moins mis en scène les résultats, et pour cause puisqu’ils ne pouvaient
pas être encore tangibles et significatifs dans des délais aussi brefs. Elle a peu montré
l'effet des efforts déployés, sauf pour souligner ici et là leur absence.
C'est peut être cette information sur la "non visibilité de la reconstruction", qui, par un
glissement notionnel dans l'esprit du public, se traduit en sentiment d'être "mal informé
sur l'avancée de la reconstruction".
On peut faire l'hypothèse d'un rôle pédagogique accru des média, pour valoriser ce qui
a été fait (le déblayage…) et "montrer" le travail invisible : organisation, réflexion sur
le plan d'occupation des sols, recrutement de main d'œuvre…)
Sondage "Six mois après…"
14
5 – L'OPINION SUR LE ROLE DE L'ETAT
Q5 – Pour aider les victimes du tsunami,
l'Etat français a mobilisé ses moyens
logistiques. Quelle phrase correspond le
mieux à ce que vous pensez ?
Opinions sur le rôle de l'Etat
Avec cette action, l'Etat a
bien joué son rôle dans la
catastrophe
21%
L'Etat aurait dû s'engager
davantage financièrement
54%
L'Etat n'a pas été assez
présent à cette occasion
25%
Un bilan positif pour l'Etat : on observe une majorité d'opinions favorables
sur la façon dont l'Etat a joué son rôle pendant la crise
On observe que les opinions sont homogènes, qu'il s'agisse de celles des donateurs ou des non
donateurs.
« Avec cette action, l’Etat a bien joué son rôle lors de la catastrophe. » est la phrase qui
correspond le plus à l'opinion des Français. On enregistre une proportion de 54% de choix
pour cette réponse, proportion qui ne varie quasiment pas quel que soit le segment de
population considéré : elle s'équilibre entre hommes et femmes, qu'ils aient ou non fait un don
lors du tsunami, et quelles que soient leurs habitudes de don. Le taux d'adhésion le plus
élevé se trouve chez les plus de 65 ans (61,5 %).
« L’Etat aurait dû s’engager davantage financièrement ». C'est loin d'être une opinion
dominante, puisqu'un quart des Français, seulement, la partagent. Elle est un peu plus le fait
des femmes (28%) que des hommes. Et surtout, et c’est logique, les non donateurs sont plus
nombreux que les donateurs à adhérer à cette proposition.
« L’Etat n’a pas été assez présent à cette occasion ». Cette phrase n'est choisie que par un
Français sur cinq (21%), un peu plus souvent chez les hommes (23%) et les 50-64 ans qui
sont 26% à exprimer ce regret.
Sondage "Six mois après…"
15
6 – LE RENOUVELLEMENT DU DON
Q6 – Si une nouvelle situation
d'urgence se présentait, seriez vous
prêts à refaire un don?
L'hypothèse d'un nouveau don
34%
Oui certainement
Non certainement pas
Cela dépendra de la cause
57%
9%
Bien entendu les Français restent prudents quant à la perspective de renouveler leur don dans
une situation d'urgence : plus de la moitié (57%) n’écartent pas l’idée mais soumettent leur
réponse à l’examen de la situation, ce qui semble logique si l'on considère que cette question
était posée à l’occasion d’un sondage. On peut imaginer des scores beaucoup plus importants
si cette question avait été posée par une des nombreuses associations très concernées et qui
font autorité en la matière.
Mais il est remarquable que seules 9% des personnes interrogées écartent cette hypothèse,
et seulement 4 % chez les jeunes de moins de 24 ans.
A l’inverse, 34% sont certaines qu’elles redonneraient (40% chez les moins de 24 ans, qui
sont donc plus immédiatement enthousiastes que leurs aînés, mais 27% seulement chez les
plus de 65 ans, qui sont les plus "réservés").
L'analyse des réponses des donateurs du tsunami montre que la tendance est encore plus nette
chez eux : seulement 2% écartent l’idée de redonner, et plus de 51% sont certaines de refaire
un tel geste. Donc, près de six mois après, l'implication perdure, et la satisfaction
procurée par l'acte de don également.
Un mot pour sourire, enfin, avec une certain « remord » ressenti chez ceux qui ne donnent
jamais1 et qui n’ont pas bronché en janvier dernier, puisqu’ils représentent environ 4% de
Français qui se disent, aujourd’hui, certains de faire un don si une nouvelle catastrophe se
produisait !
1
Il convient d’avoir à l’esprit le pourcentage de l’ordre de 15% des Français qui vivent dans des conditions
réellement difficiles et qui ne sont naturellement pas concernés ici.
Sondage "Six mois après…"
16
EN RESUME : LES PRINCIPAUX FAITS
Observation générale des donateurs
Il se confirme qu’un Français sur deux a donné pour les victimes d’Asie. Pour un Français
sur dix, c’était la première fois.
Les jeunes ont donné immédiatement et spontanément (leur proportion ne bouge pas entre
les deux sondages de janvier et de mai). Après 50 ans, il y a manifestement eu une
certaine maturation du don (+ 4% après 50 ans depuis janvier et + 7% après 65 ans).
On constate le même phénomène chez les femmes, dont la proportion a progressé de 4
points entre les deux sondages.
Les nouveaux donateurs ont été généralement spontanés. Ceux qui se sont décidés l’ont
fait immédiatement.
Les dons pour l’Asie ne devraient pas avoir pas "asséché" la collecte, que ce soit en
termes :
-
de moyens disponibles des donateurs : 90% des donateurs du tsunami déclaraient en
janvier qu’ils ne changeraient rien à leurs dons par ailleurs.
-
de donateurs disponibles : 40% des « donateurs classiques » sont restés en réserve lors
du tsunami
-
d'intention de don : seuls 9 % des interviewés sont opposés à l'idée de réitérer leur don
dans d'autres circonstances d'urgence.
S’agissant des donateurs dits « classiques », un peu plus de 44% donnent au moins une
fois par an, quelle que soit la forme du don, et un peu plus de 20% donnent
occasionnellement. Cette proportion de 65% environ de Français qui donnent, au moins
occasionnellement, n’avait pas bougé depuis 1998-1999 (sondage CREDOC), avant le
tsunami. Les femmes dominent légèrement (deux points) et les jeunes sont très présents,
avec 48% des moins de 24 ans et 60% des 25-34 ans, même si la proportion augmente
avec l’âge et les moyens, jusqu’à près de 75% au-delà de 65 ans.
L’évaluation du « vivier de donateurs », obtenue en ajoutant aux donateurs classiques, les
« primodonateurs » de l’Asie, correspond désormais à une proportion de Français de
l’ordre de 75%.
Il y a certes, au sein de ce vivier, des donateurs très occasionnels qu’il faut motiver. Il y a
aussi des donateurs en espèces ou par SMS qui offrent des sommes généralement
symboliques et qui pourraient un jour donner plus. Il y a enfin les nouveaux donateurs de
l’Asie qu’il conviendra de fidéliser. Autant de défis pour les associations qui collectent.
Sondage "Six mois après…"
17
Une bonne information sur l’utilisation des fonds ?
Près de 40% des personnes interrogées s’estiment bien informées sur ce point. Les
femmes sont plus satisfaites que les hommes (près de 45%).
La satisfaction est également plus importante chez ceux et celles qui ont donné pour
l’Asie (45%), et chez les donateurs réguliers classiques (46%), qu'ils aient donné ou non
pour l'Asie. Sans doute s'agit-il des personnes les plus sensibilisées à ce thème, plus en
recherche d'information et plus ouvertes à celle qu'ils reçoivent.
Les moins satisfaits sont ceux qui n’ont pas donné pour l’Asie et qui ne donnent pas
davantage pour les autres causes (31% seulement s'estiment bien informés). Les
hypothèses ne manquent pas pour expliquer cette différence. On peut imaginer qu’ils
n’ont pas été sensibles à l'information disponible, dès lors qu’ils ne donnent pas. Ou
encore, pour certains, que c’est précisément parce qu’ils n’ont pas le sentiment de recevoir
cette information qu’ils ne donnent pas. A moins qu'ils n'aient une trop haute exigence en
termes d’information.
L’hypothèse d’une réaffectation des fonds.
Notre premier sondage (janvier 2005) indiquait qu'une forte proportion des donateurs pour
l’Asie acceptait que des fonds puissent être affectés à d’autre causes si l’association le juge
nécessaire et utile : 60 % déclaraient qu'ils n'en seraient pas choqués. Aujourd'hui plus de
68% des donateurs sont d’accord pour qu’une partie de leur don soit ainsi réaffectée si
nécessaire.
Il semble intéressant de souligner, qu'après les nombreuses polémiques sur le sujet depuis
quelques mois, la proportion des donateurs favorables à une réaffectation s’est nettement
renforcée de 8 points ! Sachant par ailleurs que lorsqu'une association fait la démarche de
demander l'autorisation de ses donateurs, elle l'obtient à plus de 90 % (MSF et Handicap
International, par exemple)
Le suivi des actions de reconstruction
C’est ici que le bât blesse puisqu’à peine 22% des Français s’estiment bien informés sur ce
thème. La différence est très nette entre les hommes (19%) et les femmes (25%). Les hommes
serait-ils plus exigeants ou moins attentifs que les femmes ? Parmi ceux qui s’estiment « les
moins mal informés », on trouve les moins de 24 ans (peut-être avec un niveau d’exigence
modeste), et les plus de 65 ans, qui s’estimaient déjà moins bien informés que les autres sur
l’utilisation des fonds.
Il est logique que les donateurs pour l’Asie fassent preuve d’une plus grande exigence et
soient donc moins nombreux (20%) à s’estimer bien informés que les non donateurs (24%).
Un bilan positif sur le rôle de l’Etat
54% des interviewés approuvent la phrase suivante : « Avec cette action, l’Etat a bien joué
son rôle lors de la catastrophe. ». Cette proportion est équilibrée entre hommes et
femmes, et ne varie pas selon que l'on a fait ou non un don lors du tsunami
Sondage "Six mois après…"
18
25% seulement des personnes interrogées estiment que « L’Etat aurait dû s’engager
davantage financièrement », et il s'agit davantage des femmes et des moins de 24 ans
(28%).
Enfin un peu moins de 21% des personnes pensent que « L’Etat n’a pas été assez
présent », et ce sont davantage des hommes (23%) et les 50-64 ans (26%).
Au bilan, les plus jeunes estiment que l’Etat a bien joué son rôle, mais aurait pu s’engager
davantage financièrement. Les 50-64 ans sont en retrait quant au rôle et à la présence de
l’Etat, et les plus de 65 ans n’expriment pas de réserves particulières sur le rôle qu’il a joué.
On n’observe pas de différences d’opinion selon que l’on a donné ou pas en faveur de l’Asie.
En revanche, et c’est logique, les non donateurs estiment que l’Etat aurait dû s’engager
davantage financièrement.
Seriez-vous prêt à faire un don ?
Il n’y a que 9% des personnes pour écarter cette hypothèse si une nouvelle situation d’urgence
se présentait. A l’inverse, 34% sont certaines qu’elles redonneraient (40% chez les moins de
24 ans, mais 27% seulement chez les plus de 65 ans), et enfin 57% n’écartent pas l’idée.
Il est très important de noter que parmi les donateurs du tsunami, seulement 2% écartent
l’idée de redonner, et plus de 51% sont certaines de refaire un tel geste. Il y a donc, près de six
mois après, une très grande satisfaction ressentie.
Sondage "Six mois après…"
19
Annexe : le questionnaire
Q1. Lors de la catastrophe du Tsunami en Asie, avez-vous fait un don à une association
pour soutenir les victimes ?
1
Oui
2
Non
Q1Bis. En dehors de cette occasion faites vous des dons à des associations caritatives ?
1
Régulièrement, au moins une fois par an
2
De temps en temps, moins d'une fois par an
3
Non
Q2. Concernant l'information sur l'utilisation des fonds collectés, estimez-vous que vous
êtes ... ?
1
Bien informé sur l'utilisation des fonds collectés
2
Assez bien informé
3
Pas très bien informé
4
Mal informé
Q3. Aux donateurs seulement : Seriez-vous prêt à ce qu'une partie de vos dons pour le
tsunami puisse être réaffectée à d'autres causes et à d'autres populations ?
1
Oui
2
Non
Q4. Concernant l'information sur le déroulement des actions de reconstruction, estimez
vous que vous êtes ... ?
1
Bien informé sur le déroulement des actions de
reconstruction
2
Assez bien informé
3
Pas très bien informé
4
Mal informé
Q5. Pour aider les victimes du tsunami, l'Etat français a mobilisé ses moyens logistiques.
Quelle est la phrase qui correspond le mieux à ce que vous pensez ?
1
Avec cette action, L'Etat a bien joué son rôle lors de la catastrophe
2
L'Etat aurait dû s'engager davantage financièrement
3
L'Etat n' a pas été assez présent à cette occasion
Q6. Si une nouvelle situation d'urgence se présentait, seriez-vous prêt à faire un don ?
1
Oui, certainement
2
Non, certainement pas
3
Je ne sais pas, cela dépendra de la cause
Sondage "Six mois après…"
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