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// 25 Les Echos Jeudi 13 novembre 2014 en direct Téréneo repris par le promoteur Nexity ÎLE-DE-FRANCE — La Ville de NORD – PAS-DE-CALAIS — Le Paris a installé la première Déchèterie mobile pour piétons, dans le 17e arrondissement. Cet Eco Point Mobile, d’une capacité de 1,5 tonne, développé par Sepra, traite les petits déchets type encombrants (cartouches de toner, téléphones portables…) en apport volontaire. Une dizaine d’autres ont été commandés par la municipalité. Mairie de Paris PME ®IONS Paris s’équipe en Déchèteries mobiles promoteur immobilier Nexity a pris une participation majoritaire dans le spécialiste des bureaux en bois Térénéo. Créée en 2008 par Arnaud Mangez, la société développe des immeubles de bureaux en structure bois et à basse consommation énergétique, principalement dans la métropole lilloise. Nexity était déjà présent sur ce marché avec Ywood, lancé fin 2009. Entre 2010 et 2015, les deux structures auront livré 35 bâtiments à elles deux, représentant près de 35.000 mètres carrés cumulés. Le fondateur continuera à animer la société à l’issue de l’opération. La PME a notamment construit sur le site de la Haute Borne à Villeneuve d’Ascq et sur le parc de la Croisette en bordure de la métropole lilloise. Lanouvellevie des vieillesmarques Makorepartà laconquêtedesenfants l Le nouveau Furby de Hasbro fait fureur depuis l’année dernière. l La nostalgie est devenue un argument de vente, à condition de moderniser sa cible. Les kits de moulage, qui ont connu leurs belles heures dans les années 1970, sont relancés par une jeune entrepreneuse qui mise sur le made in France. Clotilde Briard [email protected] MARKETING Retours en grâce Dans un contexte de déconfiture du marché des TV et de ralentissement de la photo, le Salon de l’électronique grand public à Berlin a été secoué par la décision de Panasonic de faire repartir Technics, marque emblématique des années 1960 qui s’était éteinte il y a quatre ans. Une pétition a été aussitôt lancée sur Change.org pour demander au groupe de relancer la fabrication de ses célèbres platines vinyle Technics utilisées par les DJ. Toujours au rayon nostalgie, Renault doit sortir, fin 2016, son nouveau modèle de Berlinette Alpine, produite à Dieppe. Les retours en grâce peuvent être foudroyants. La marque Converse avait pratiquement disparu des rayons avant d’être relancée par un spécialiste français, le groupe Royer. Aujourd’hui, c’est la vedette des adolescents, qui s’arrachent sa dernière production, des chaussures dotées de trois fermetures Eclair. Mais il arrive aussi que les projets de relance n’aboutissent pas. La coopérat i ve a g r i c o l e A g r i a l ava i t racheté l’an dernier la marque La Roche aux Fées auprès de l’Inpi.« Onl’aaufonddutiroir », explique la coopérative. — J. Ch. Mako Moulages est présent dans les enseignes spécialisées dans les jouets, à la FNAC mais aussi dans des grandes surfaces. Photo DR La période de Noël va être clef pour voir si le public petit et grand se laisse prendre au jeu. Turbocraftnemeurtjamais… Une maquette de la réplique du bateau de James Bond dans « Opération Tonnerre » devrait être présentée au Monaco Yacht Show l’an prochain. Vincent Charbonnier — Correspondant à Lyon Clapot, son nom est John Clapot ! Ce Frenchie d’origine lyonnaise s’est lancé un défi : faire renaître la marque de bateau Buehler Turbocraft prisée de la jet-set américaine, de la famille Kennedy en particulier. Un bateau que l’on voit dans le film « Opération Tonnerre », où Ja m e s B o n d (S e a n C o n n e r y) échange une étoile de mer avec une James Bond girl. Fan de nautisme, John Clapot est parvenu à racheter la marque tombée en déshérence avec le concours d’un avocat américain. Montant de la transaction : 1 dollar symbolique. AfinderemettreàflotTurbocraft, il a d’abord redéposé son nom dans plusieurs pays où existe un marché de la plaisance, principalement en Amérique du Nord, en Europe et en Chine. Et a constitué une équipe pour redessiner la ligne de ce bateau élégant. Dans cet équipage, un ingénieurnaval,desdesignersdecabines intérieures, un architecte naval qui travaille pour un grand cabinet spécialisé. « Aujourd’hui, le dossier technique est finalisé. On a repris les codes de ce bateau aux formes généreuses », indique John Clapot, qui a lancé la consultation de chantiers navals. Aprèsavoirenvisagédelefairecons- 680.000 EUROS Le prix de revient du nouveau Turbocraft est estimé entre 550.000 et 680.000 euros. truire aux Etats-Unis, ce spécialiste du développement de marque de luxe, qui travaille actuellement pour Ralph Lauren à Genève, s’est tourné vers des chantiers français, Hervé et Dubourdieu. John Clapot est aussi à larecherched’unmotoriste,Buehler Turbocraft étant le premier à avoir adopté une propulsion par jet. La prochaine étape est de réaliser une maquette qui sera présentée à defutursinvestisseursetauMonaco Yacht Show en 2015, le Salon de référence du nautisme de luxe. Le marché visé est celui des bateaux, annexes des superyachts. Le prix de revient du nouveau Turbocraft est estimé entre 550.000 euros et 680.000 euros. Une SARL immatriculée en Suisse a été créée, au capital de laquelle est associé le père de John Clapot, un ancien chef d’entreprise de la région d’Annecy. Un premier exemplaire pourrait être mis à l’eau en 2016 ou 2017. Avec ou sans James Bond. n Afin de remettre à flot Turbocraft, John Clapot a constitué une équipe pour redessiner la ligne de ce bateau élégant. Photo DR 3 QUESTIONS À GEORGES LEWI Spécialiste des marques « Unemarque avec laquelle les consommateurs ont un lien aplus de valeur àl’ère d’Internet» DR Les marques naissent, vieillissent et meurent. Mais elles peuvent aussi tenter un comeback ou être relancées par un grand groupe désireux de capitaliser sur une image ancienne. Furby, peluche fétiche des années 1980, entièrement relooké et capable de communiquer avec les enfants, est devenu le deuxième jouet le plus vendu l’an dernier avec plus de 350.000 pièces. Pour Noël il est doté d’une application, Furby Boom. Non seulement la peluche réagit à la manière dont les enfants la traitent, par exemple en lançant des flammes si elle est secouée par la queue, mais l’application pond un œuf virtuel qu’il faut soigner en ligne. Nostalgie liée à l’enfance en période de crise utilisée par les professionnels du marketing ? Une chose est sûre, les consommateurs sont à l’écoute. La preuve, l’écho provoqué par la simple phrase du directeur de « L’Humanité » annonçant son « intention » de faire renaître le magazine « Pif Gadget » dont le tiragedépassait1milliond’exemplaires dans les années 1970. Le test est facile à faire. Demandez autour de vous qui connaît Mako Moulages. Vous obtiendrez sûrement de nombreuses réponses positives. Et pourtant, la marque de loisirs créatifs, qui a un temps appartenu à Nathan dont les jeux ont ensuite été rachetés par Ravensburger, avait disparu des rayons. Mais elle est en train d’y faire son retour, sous l’impulsion d’Agnès Beuchet. Cette trentenaire, qui a travaillé dans le marketing et la communication, s’est rendu compte dans les forums sur Internet que les adultes continuaient à beaucoup échanger sur la marque. Ils cherchaient à savoir s’il était encore possible d’acheter les boîtes permettant de fabriquer des figurines en plâtre. Et elle a décidé de les relancer, avec des financements bancaires et l’aide de la Chambre de commerce et d’industrie des Hauts-de-Seine. Tout commence par le rachat de la marque elle-même, à des conditions confidentielles. Puis Agnès Beuchet s’est mise en quête de fournisseurs en France. Ligertex, en Haute-Loire, fabrique les moules en latex rouge. Ce n’est pas un hasard, l’entreprise avait racheté Torti, qui réalisait les moules Mako du temps de leurs grandes heures. Le plâtre vient du Vaucluse, la peinture et les pinceaux d’Indre -et-Loire, les décors de jeux du Nord, les sachets del’Yonne.Quantàladiffusion,ellea étéconfiéeàTF1Dujardin,quiadans son portefeuille des jeux comme le Mille Bornes. « Le marché des loisirs créatifs fonctionne bien. C’est le moment de faire revivre cette marque patrimoniale, qui agit comme une madeleine de Proust pour faire resurgirdesémotions»,estimeAgnèsBeuchet, PDG de Mako Créations. Mais ils’agitaussideremettrelesproduits au goût du jour pour s’adresser aux enfants et aux parents d’aujourd’hui. Les sachets de plâtre sont ainsi devenus refermables. Tandis que la boîte est passée du rouge au bleu. Mais des chevaux à la savane, les sujets de créations restent plutôt intemporels. La période de Noël va être clef pour voir si le public petit et grand se laisse prendre au jeu. Pour l’instant, les référencements ont dépassé les espérances. Mako Moulages est présent dans les enseignes spécialisées dans les jouets, à la FNAC mais aussi dans quelques grandes surfaces. La marque ne compte pas s’arrêter là. Elle envisage déjà de lancer d’autres types d’activités créatives fin 2015. n Propos recueillis par Julie Chauveau [email protected] 1 Pourquoi une marque disparaît-elle ? Une marque est un repère mental sur un marché. Un produit devient une marque lorsqu’il devient emblématique. Le Solex, vélo qui roulait tout seul, est devenu symbole de liberté dans les années 1960. Elle cesse de vivre lorsqu’elle n’est plus adaptée à la cible, parce que les consommateurs se sont détournés ou que son circuit de distribution n’est plusadapté.Lemouvementdemondialisation a conduit un certain nombre de marques à disparaître, soit parce que leur rentabilité a été jugée insuffisante par les grands groupes, soit parce que leur nom n’esttoutsimplementpasprononçable par les consommateurs à l’étranger. C’est le cas des yaourts La Roche aux Fées, mais aussi des bonbons au chocolat des années 1980 Picorette. Le produit n’a pas disparu puisqu’il est ressorti sous le nom de KitKat Ball. En revanche, la poudre chocolatéeBananiaaétévendueparUnilever en 2003, qui voulait nettoyer son portefeuille de marques, et reprise par une PME Nutrial adossée à des fonds. Aujourd’hui, elle relance même une activité complémentaire avec des pâtes à tartiner. 2 Quels sont les secteurs où les relances de marques anciennes ont le plus de chance de fonctionner ? En ce moment, nous assistons en direct au retour des vieilles icônes dans le domaine de l’automobile avec les Fiat 500 modernisées et relookées. La future voiture sportive de Renault annoncée pour 2016 doit renaître sous la marque Alpine, un modèle emblématique des années 1960 ! Aujourd’hui, on ne peut plus lancer telle quelle la voiture du général de Gaulle, mais donner le nom de DS à un véhicule haut degamme, c’estlacertituded’acquérir un capital de sympathie. Ce n’est pas le produit qui est lancé mais c’est la marque. 3 En pleine crise, dans une société en perte de repères, est-il plus sûr de relancer de vieux produits ? Reprendre une marque est une recette de toujours en marketing. Mais, aujourd’hui, il est certain que posséder une marque avec laquelle les consommateurs ont un lien affectifaencoreplusdevaleuràl’ère d’Internet. Construire une narration et la partager avec les consommateurs du monde entier devient plus aisé. Relancé par le groupe Vivarte (André, Naf Naf), Pataugas réalise aujourd’hui 12 % de ses ventes sur le Net. Notre société cultive le mythe de l’âge d’or et d’une époque où les grandes marques ont été inventées. Un produit devient une marque lorsque sa notoriété continue de vivre quoi qu’il arrive. La limonade Lorina avec son bouchon années 1960 surfe sur le revival et la volonté des grands-parents de faire plaisir à leurs petits enfants avec un produit de leur époque. n