Mû Sophie Vigneau

Transcription

Mû Sophie Vigneau

Dossier pédagogique
Mû
Hors de la nasse tout est possible
Sophie Vigneau
14 décembre 2013 – 29 mars 2014
Service éducatif
Musée de Millau
MÛ, HORS DE LA NASSE TOUT EST POSSIBLE
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
SOMMAIRE
RENCONTRE
2
PARCOURS
3
L’EXPOSITION. Mû, hors de la nasse tout es t possible
4
Le ti tre
4
La déambulation dans l ’exposition
4
Introducti on
4
Les origines
5
Pa rcours et muta tion
5
Le cabinet des es tampes
7
Surprendre l ’évidence
8
Voi r
8
SOPHIE VIGNEAU QUI ETES-VOUS ? L’ARTISTE PAR ELLE-MEME
9
Pourquoi les souris ?
9
Pourquoi sorti r de cette nasse et que représente-t-elle ?
9
Le thaumatrope, un drôle d’objet a rtisti que
10
L’importance du dessin dans mon tra vail
11
Qu’es t-ce que l ’Art ?
11
Les rencontres m’a yant amenée à l ’Art
12
L’ACCOMPAGNEMENT DU SERVICE ÉDUCATIF
13
LES ATELIERS D’EXPRESSION ARTISTIQUE ET CULTURELLE
14
La promenade du caillou, dès le cycle 1
14
A cha cun sa ri vière, dès le cycle 2
16
Suspensions , dès le cycle 2
18
Thauma trope, dès le cycle 3
20
Suis, dès le cycle 3
22
L’objet dont je me souviens, disposi tif CLEA cycle 3
24
SERVICE ÉDUCATIF DU MUSÉE DE MILLAU
2
RENCONTRE
Sophie Vi gneau, ce nom vous di t quelque chose, c’es t que peut-être dans vos
pérégrina tions a rtis tiques vous l ’a vez déjà croisée. D’exposi tions en expositions, au détour
d’une vi tri ne ou d’un beffroi , vous a vez rencontré une partie de son œuvre. A Fondamente,
St Affrique, Millau, Rodez, Pa ris ou ailleurs elle expose.
Si elle vous est encore inconnue, voilà l ’occasion d’une belle découverte !
Au dépa rt, il y a surtout Fondamente, son repai re où, ins tallée dans une ancienne
s cierie, elle crée sans cesse. Le pa ysage vibre de son histoi re, à la fois bucolique et indus triel ,
l ’a telier fait rêver. Il est ouvert à tous les curieux. L’Artis te vous a ccueille a vec son humeur
du moment, un temps de pa rtage et d’échange. Ici , tout peut deveni r motif à la création :
des souris mortes trouvées lors de l’a rri vée de l’Artis te dans les lieux aux extérieurs pleins de
cha rme qui moti vent ses expériences de Land Art.
3
Vous échangez a vec Sophie Vigneau, elle vous présente son espa ce et vous ne pouvez
pas vous empêcher de consta ter qu’elle es t en permanente créa tion. Cha que chose semble
moti ver en elle une réflexion a rtis tique.
Comme une peti te souris , vous décidez de la sui vre pour voi r, pour découvri r son
uni vers .
De ce mouvement est née l’exposi tion présentée au Musée de Millau : « Mû, Hors de
la nasse tout est possible ». Un cheminement a rtistique auquel nous invi te Sophie Vi gneau.
Sophie Vigneau dans son atelier, 2013
PARCOURS
Sophie Vigneau es t née en 1960 da ns le Lot et Ga ronne. Elle es t aujourd’hui a rtiste
gra veur et plasti cienne du livre.
Autodida cte, elle a progressi vement inves ti de nombreuses techniques d’expressions
plas tiques : gra vure, peinture, li vre d’a rtiste, boîte, ins tallation…
Au cours des années 1990 à 2000, elle a fréquenté des ateliers d’a rtis tes où elle a pu
notamment appréhender le tra vail de gra vure et di verses techniques plastiques :
-
Atelier Al fredo Ga rzon et Syl vain Gaudenzi à Pa ris : s culpture et gra vure.
-
Atelier de la Ville de Pa ris , Monsieur Breton : gra vure.
-
Atelier de Cha ville, Monsieur Bongiba ult : gra vure.
C’es t en 2001 qu’elle i nstalle son a telier dans le Sud-Aveyron à Fonda mente a vec le
soutien de la Di rection Régionale des Affai res Cul turelles (DRAC) Midi-Pyrénées .
Elle investi t ce lieu, une ancienne s cierie qui , dès lors , es t devenu une pierre angulaire
de son œuvre : à la fois source de créati on, lieu de vie et d’exposition pour elle-même et
pour d’autres .
Depuis plusieurs années Sophie Vi gneau va à la rencontre de son publi c en
proposant des a teliers a rtistiques en milieu s colaire, dans des hôpita ux et a uprès de
collecti vi tés . Elle es t infi rmière de formati on et prati que l ’a rt thérapie auprès des personnes
qu’elle a ccompagne.
Elle invi te aussi régulièrement le public à veni r la rencontrer chez elle et à s ’ini tier à
l ’a rt à l ’occasion de di vers événements fes tifs .
Aujourd’hui , a vec cette exposition proposée a u Musée de Millau, c’es t un voya ge au
cœur de son pa rcours a rtis tique qui nous es t proposé a vec d’une pa rt un regard sur la
genèse de l ’Artiste et, d’autre pa rt, une découverte de la mul tiplici té de ses techniques
plas tiques qui forment un ensemble cohérent.
L’Atelier de la Scierie
par Jean-Louis Marc,
artiste-architecte
4
L’EXPOSITION
Mû, Hors de la nasse tout est possible
Le titre
Avec ce ti tre donné à l ’exposi tion, Sophie Vigneau indique la notion de mouvement.
Mû, du verbe mouvoi r doi t i ci être perçu comme une interjection : pour l ’Artis te l’a ction es t
nécessaire, elle es t à la fois vecteur et aboutissement d’Art. Ce mouvement es t possible
uniquement hors de la nasse qui s ymbolise les ca rcans et la mort. D’où la nécessi té
impérieuse pour l ’Artiste, et s on publi c qu’elle semble vouloi r guider, de ne pas se laisser
piéger pa r l ’ina ction.
Ainsi, au fil de l ’exposition, le specta teur va être condui t da ns les méandres et les
évolutions a rtis tiques de Sophie Vigneau où la mort, elle aussi présente, moti ve la créa tion
et le mouvement. On la retrouve ainsi en filigrane dans les œuvres .
L’Artis te se plai t à ci ter René Cha r : « Nous n’a vons qu’une ressource a vec la mort :
fai re de l ’a rt a va nt elle », La parole en archipel, les dentelles de Montmirail, 1962 .
L’émotion porte ici la déma rche de créa tion a rtistique.
5
Souris, 2004-2011, encre de gravure et brou de noix sur toile, 50x50 cm
La déambulation dans l’exposition
I NTRODUCTION (Cour du Musée)
Dès la cour du Musée, la curiosi té du visiteur sera solli ci tée pa r un appât pla cé à
l ’intérieur d’une nasse à échelle humaine. Res te alors à sorti r de ce piège pour sui vre le
mouvement a rtis tique.
LES ORIGINES (Hall d’Accueil)
Sophie Vi gneau propose de découvri r deux rencontres ma jeures qui l’ont menée à
l ’a rt :
-
Ses jeux d’enfant, fil més pa r son père, où on la voit bâti r un cercle composé de peti ts
cailloux. Des i mages qu’elle met en lien a vec d’autres plus récentes où l ’Artiste a
rejoué la scène d’enfance : elle joue a vec des cailloux de ri vière, les pieds dans l ’eau.
-
La découverte de souris mortes dans son a telier de Fonda mente représentées pa r
l ’Artiste dans une toile inti tulée « trottinements » où elle redonne finalement vie à
ces animaux, notamment par un jeu de s on et d’ima ge animée qui se joi gnent à la
peinture. Ces « rati cés », comme elle les nomme, se retrouveront ensui te de manière
récurrente dans son œuvre.
6
Trottinements, 2001-2013, technique mixte, 193x130cm
PARCOURS ET MUTATION (Grande salle d’exposi tion)
Plusieurs œuvres seront offertes au rega rd du visi teur, elles prennent toutes appui
sur le vécu de l ’Artis te : que ce soi t sa rencontre a vec les souris , son expérience visuelle ou le
jeu a vec les peti ts cailloux de son enfance, qu’elle retrouve à proximi té de son atelier dans
des cours d’eau en mouvement.
-
Les souris :
On les retrouve dans de nombreuses œuvres , elles sont véri tablement objet de
l ’affection de l ’Artiste qui ne cesse de les représenter. Elles deviennent des éléments
graphiques dont les silhouettes touchent le specta teur.
Ces dernières res tent pa rfois seules maîtresses d’une œuvre mais peuvent a ussi être
associées à d’autres représenta tions . Ainsi, dessinées sur des planchettes de bois que
l ’Artiste a trouvé dans sa s cierie, elles ont été associées a de l ’écri ture imagi naire d’une pa rt
et réelle d’autre pa rt, pour former le mot « suis » en référence à l ’enti té de Sophie Vigneau
et au mouvement.
7
Suis,
2005-2013
Encre de chine sur bois
300 tablettes de 6x21cm
Sur d’autres œuvres dont les supports sont des livres d’a rtiste, des suspensions ou
des toiles, les « ra ticés » sont ra pprochés d’une autre expérience vécue pa r Sophie Vigneau :
l ’expérience visuelle.
-
L’expérience visuelle :
Sophie Vi gneau a du subi r une intervention médi cale à un œil consistant à introdui re
un gaz sous pression pour obturer un trou dans la rétine. Cette opéra tion a déclenché une
gêne visuelle a vec l’appa rition d’un cercle entouré de peti tes bulles dans son champ de
vision. L’Artis te a trans formé cette gêne en une expérience a rtistique a vec l ’introduction
dans ses œuvres d’un graphisme (cercle/bulle) évoquant l’émotion visuelle ressentie.
Ces « cercle/bulles » s ont présents pa rfois en superpositi on a vec ses souris . Pour
l ’une des œuvres cette expérience évoque une pa rt de la créa tion : il s ’a git d’une sphère
métallique dans laquelle des objets sonores et visuels sont en suspension. Ici le visi teur es t
sollici té a fin de la mettre en mouvement. Cette dernière, pa r sa rotondi té et la modi fica tion
de la perception sonore, rappelle l ’expérience de l’Artis te.
-
Les cailloux, l ’eau, le mouvement :
Sui te à son opéra tion de l ’œil, Sophie Vigneau a inves ti d’autres médiums a rtistiques
que celui qu’elle emploi le plus volontiers et qui nécessi te une certaine a cuité visuelle : la
gra vure.
L’eau et ce qu’elle tra nsporte ou produi t au gré de s on perpétuel mouvement
(cailloux…), omniprésente à la s cierie de Fondamente dans laquelle l ’Artiste a établi son
a telier est devenue objet d’a ttention. C’es t à tra vers la photographie jointe à des dessins au
caillou a vec de l’encre de gra vure qu’elle tra nsmet l ’émotion vécue, tra vaillant là encore sur
le mouvement.
L’eau, et plus pa rti culièrement les eaux lentes (dont l’écoulement est reta rdé comme
dans un bief de moulin ou de s cierie), est très présente dans l ’œuvre de Sophie Vigneau.
Associée aux cailloux, elle devient moti f de gra vure qui frôle l ’abs tra ction.
En opposition à l ’eau, toujours en mouvement, l ’Artiste évoque la nasse, le piège qui
bloque toute gestuelle et ma rche en a va nt. Ceux-ci sont à associer au danger que peuvent
représenter les ca rcans de notre société et la mort.
8
Voir
2013
Petite nasse, cailloux et
livres de terre gravés
13x8cm
LE CABINET DES ESTAMPES
L’Artis te propose i ci de découvri r ce qui es t son pri ncipal mode d’expression
plas tique : la gra vure.
On retrouve dans les œuvres exposées les théma tiques évoquées précédemment
(s ouris , eau, perception visuelle).
Aux ti rages sera associée une plaque de gra vure, montra nt ainsi empreinte et
« contre-empreinte ». Visualisant ainsi le tra vail de l ’a cide et de la morsure.
S URPRENDRE L’EVIDENCE (Peti te salle d’exposi tion)
Sophie Vi gneau nous propose deux i nstallati ons dont le moteur principal de créa tion
res te sa rencontre a vec les souris .
Dans une première œuvre, elle met ces dernières en s cène dans des boîtes qui
évoquent les reliquai res en leur aména geant un nid à la manière d’un mi ni Land-Art. L’idée
i ci es t de prendre de la dis tance a vec la mort pour mieux l’a ppréhender.
La seconde ins tallation es t une œuvre en mouvement. Il s ’agi t d’un thaumatrope
géant en aluminium gra vé qui, en tournant, associe deux i mages de ra ts qui cherchent à
a ttraper un même objet. Les deux ima ges gra vées sur chaque fa ce du disque se réunissent
pour en former une seule grâ ce à un mouvement rota ti f qui crée un effet d’optique. Ce
dernier se met en a ction a vec l ’a rri vée du visi teur qui , pa r sa seule présence, va permettre la
mise en mouvement. L’Artis te évoque ai nsi l ’aspect perpétuel de la vie, de l ’engagement et
du recommencement, à la manière de Sis yphe poussant sa pierre dans la mythologie
grecque.
Outre ces œuvres, la nasse sera encore i ci évoquée pa r un jeu d’ombres qui, comme
une illusion, permettra à la fois de cl ore l ’exposition et de ra ppeler son début a vec
l ’ins tallation du piège et de l ’appâ t.
9
Le mouvement, res tant au long de ce pa rcours « Mû », la principale dyna mique.
VOIR (dans les collections permanentes )
Au fil du Musée, quelques œuvres de l’Artis te en lien a vec les collections
permanentes invi teront à poursui vre la ma rche en a vant et la réflexion a rtistique.
Gravure, détail
SOPHIE VIGNEAU, QUI ÊTES-VOUS ?
L’ARTISTE PAR ELLE-MÊME
Sophie Vi gneau se prête i ci a u jeu du ques tion-réponse, l ’ensemble des textes ci -après sont
donc des pa roles de l ’Artiste :
Pourquoi les souris ?
Si j’ai commencé pa r les souris c’es t tout d’abord pa rce que nous nous sommes
rencontrées mutuellement et qu’elles m’ont en un sens MÛ comme une intuiti on motri ce.
C’es t cet objet/ani mal qui a fai t surgi r cette nécessité à l ’a rt. C’es t donc bien un mouvement
qui a déma rré pour ensui te se cons trui re peu à peu au-delà d’une expression na rrati ve
s tri cte même si l ’a rt a toujours à voi r a vec soi .
Donc, nous pourri ons di re que la mise en mouvement, le mouvement intérieur
plas tique s ’es t affi rmé pa r cette rencontre extérieure ma rquante, d’autres a vaient eu lieu
précédemment mais les souris sont res tées comme une ori gine.
Peut-être pour pouvoir rebondi r encore.
Si le thème peut sembler simple ou banal c’est jus tement son intérêt, cela a permis
sa trans forma tion pa r la main (gra vure, dessin) en beau, une es thétique liée au savoi r fai re
pa r la main.
C’es t ce beau qui reste i ci central dans mon approche de l ’a rt, un beau qui s’a ccroche
vers autre chose d’indéfinissable, d’indéterminé, de sensible. […].
Ces s ouris s tatiques puisque cada vres , sont devenues un moteur pour sorti r de ce
ca rcan, aller hors de la nasse pa r le mouvement qui nous tient et nous fai t vi vant. […].
Pourquoi sortir de cette nasse et que représente-t-elle ?
La nasse c’est notre enfermement personnel ou collecti f duquel il nous est donné de
sorti r (il n’y a pas d’autre issue), pour res ter du côté du vi vant.
La nasse nous la portons tous en nous et elle peut être de tout ordre (social,
politique, personnel), il nous es t possible de s ’en sorti r pa r quelques moyens ou passions
que ce soient, l ’étendue de nos possibilités nous permet de nous mettre en perspecti ve,
mais l ’a rt res te l ’option la pl us pertinente.
10
En même temps la nasse est belle, bien fai te et effi cace, issue d’un tra vail d’a rtisan
du fer ou simplement des pa ysans qui les réalisaient pour lutter contre les nuisibles. Je me
souviens lors d’un a cha t en brocante de l ’une de ces nasses et de la di ffi cul té du vendeur à la
céder, ou de cet autre qui voulait que je devi ne pour quelle bête était utilisé tel piège… Une
ingéniosi té, un sa voi r fai re pra gma tique et un peu oublié… Un savoi r fai re peut être à mettre
en rela tion a vec le fameux bri colage décri t pa r Claude Levy Strauss dans « Tris tes
tropiques ».
Le thaumatrope, un drôle d’objet artistique
Le thauma trope géant est l ’aboutissement a ctuel de cette recherche sur le
mouvement qui m’a conduite à la créa tion de cet objet nouveau.
Il me semble pour l ’ins tant être la seule à vouloi r et à a voi r utilisé cette
technique/support pour l ’intégrer dans mon tra vail a rtis tique et l ’enri chi r. D’autres artis tes
depuis Turner, Pla teau, ont déjà tra vaillé sur la perception visuelle. L’Op’a rt et récemment
Eva ris te Ri cher mais pas a vec cet objet précisément.
Cela l’a mène à le pla cer comme objet d’a rt reliant intui tif, sensiti f et fai re a vec discours et
raison.
11
Le fait de le sorti r de sa dimension de peti t jouet (souvent en ca rton d’envi ron 10cm)
l ’ins cri t en œuvre entière, la montra nt à tous comme une ins tallation.
Au-delà de la propositi on de jeu mais sans totalement s ’en éloigner, l’objet est
détourné : le jeu qui res tera sera celui du spectateur qui va impliquer son corps dans l ’œuvre
sans la toucher, jus te en i ntervenant pa r le mouvement devant le capteur : le sujet
monumental permet de mieux concrétiser cette idée.
La figure du cercle (disque en aluminium), retrouvée dans d’autres créations de
l ’exposition, es t associée à la perfection, à l ’infi ni et génère une pléni tude a cti ve. […]. En
effet, le cercle n’es t pas s table pa r essence mais a mène à cette exigence de l ’a ction. […].
Le mouvement mécanique uni t les deux i mages : elles deviennent un.
Le mouvement res te donc central , a morcé pa r l’intervention du corps du public
passant et repassant devant le capteur, bougeant a vec toute s on énergie peut-être, pour
mettre en mouvement le disque et percevoi r l’i mage… Une contempla tion induite pa r le
mouvement même, l ’amorce d’une danse a vec l’objet.
Une sorte de sollici tati on à rêver… indui te pa r le mouvement.
Il es t sûr que ce jouet optique se joue de la mort, le mouvement l ’en déta che.
Le sujet du ra t, peti t rongeur à l ’intelligence a cti ve mais plutôt présent sous forme
cada véri que dans mon tra vail, es t l ’illustra tion si ce n’es t de la pa rabole à la fois du mythe de
la pierre philosophale, de l ’utopie jamais a tteinte et du mythe de Sis yphe. Il faut toujours
a vancer et recommencer pour sorti r du ca rcan… Ne ja mais se fati guer, aller de l ’a vant. […].
L’importance du dessin dans mon travail
J’ai toujours dessiné dès que j’en ai eu la possibilité, des sortes de mangas de
l ’adoles cence vers un tra vail plus expressif et spontané à l’époque adul te pour a ctuellement
aller vers l ’a ffi rma tion et la construction de mes pensées propres. Un tra vail en élabora tion
permanente sans concession mais à l ’écoute.
Dessiner permet une des cente au plus profond de l ’inti me, comme une pensée se
mettant en mouvement pa r l’a ction de la main pour aller vers la finali té de l ’œuvre.
12
Les Apories silencieuses
détail
livre d’artiste, gravure, 2013
Qu’est-ce que l’Art ?
L’Artis te es t un voya geur en permanence.
Entre pra tique, his toi re, mémoi re et cons truction dans la réali té c’est comprendre ou
se donner les moyens de le fai re pa r tout d’abord une expression plastique pa rfois a mbiguë
qui va deveni r peti t à peti t plus intelligible pour les autres et pour soi même. […].
C’es t aussi une pra tique expérimentale qui passe pa r le fai re.
L’a rt s ’ancre à la fois dans la réalité sans être tout à fait réel puisqu’il utilise un
monde illusoi re lié à l ’ima ginaire et au s ymbolique.
Une manière de représenter le monde, pouvoi r figurer un uni vers lié à notre
sensibilité, à notre intui tion et notre ima ginai re.
Au début il y a apprentissage, pa r des « ga mmes », sui vre un alphabet qui n’es t pas
forcément le notre puis le faire sien pa r sa compréhension pour le mettre en œuvre.
Ce sont recommencements et ques tionnements permanents pour aller vers cette
œuvre dont on se séparera pour la montrer au publi c pour qu’il la saisisse, une sorte
d’abandon pour rebondi r et poursui vre son a venture.
L’Art serait également relation,
Entre soi et les autres,
Entre soi et l ’objet (animal , objet, ma tière ou envi ronnement)
Entre soi et soi
Une capa ci té permanente à inventer, à innover, à chercher, à transformer, à
trans cender les éléments qui nous entourent en en inventant d’autres .
Une équa tion qui va faire na ître l ’œuvre.
Les rencontres m’ayant amenée à l’Art
Humaines : a vec des plasti ciens qui ont réouvert les portes de mon imaginai re et desquels
j’ai voulu rapidement me déga ger pour trouver et a ffirmer ma liberté, mon ori ginalité et
mon autonomie.
Je pourrai di re l ’amour.
13
Rencontres, ami tiés , sensa tions .
Techniques : a vec l ’es tampe, le dessin, le li vre d’a rtiste et le Land Art qui se sont peu à peu
mi xées pour aller vers l ’installation dans l ’espa ce.
Un dési r d’apprendre et de comprendre a ccroché à moi très fort.
L’environnement et les animaux : tout d’abord l ’a telier de Fondamente, central dans ma
déma rche pour écri re mon s tyle et la vision des éléments , puis cette rencontre i mprobable
a vec les souris ou « ra ti cés » qui m’ont permis d’aller plus en a vant dans l’a rt et de m’y
affi rmer totalement.
Les thèmes sont a rri vés sans crier ga re, se complétant les uns aux a utres a vec des
allers et retours comme une courbe de Moébius , sans jamais s ’a rrêter tout à fai t.
Les cailloux a ctuellement sont dans le même pa rcours de rencontres a vec les
éléments, les lieux, c’es t là où je suis la plus juste.
L’a ccepta tion de ma soli tude pour agi r.
L’ACCOMPAGNEMENT DU SERVICE ÉDUCATIF
Le Servi ce éduca tif propose aux classes de les a ccueillir et de les a ccompa gner dans la
découverte de l ’exposi tion. L’uni vers a rtis tique de Sophie Vigneau pourra être appréhendé
pa r les élèves grâ ce à une approche ludique et péda gogique.
Pour les classes qui le souhai tent, la visite sera prolongée pa r un a telier d’expression
a rtistique et cul turelle où chaque élève réalisera une producti on s ’inspi rant du tra vail de
l ’Artiste. Ce dernier permet de poursui vre et de mettre en pra tique différentes noti ons qui
auront été abordées l ors de la découverte des œuvres .
Autour de cette exposition, les ateliers permettront de tra vailler de manière a typique
en expéri mentant di verses techniques utilisées pa r l ’Artis te : peinture, gra vure, encre, kra ft,
bois, cailloux… Une occasion d’ouvri r les hori zons et les possibilités a rtistiques !
Sui vant le ni veau des classes, nous proposons des ateliers di fférents qui s ’adaptent à
l ’âge des enfants et qui s ’ins cri vent dans une déma rche de respect des programmes
s colai res.
Dans les pages sui va ntes, nous proposons , à titre i ndi ca tif, quelques a teliers qui
seront proposés aux classes. Néanmoins , ces derniers peuvent évoluer en fonction de leur
mise en œuvre et des projets éventuels des enseignants .
Pour a ccueillir au mieux les classes, nous demandons aux enseignants de
s ’ins cri re le plus tôt possible auprès du Servi ce éducati f du Musée.
Eaux lentes, détail, gravure à l’eau forte
14
LES ATELIERS D’EXPRESSION ARTISTIQUE ET CULTURELLE
Ni veau
Dès le cycle 1
Inti tulé
La promenade du caillou
Œuvres de
référence
Des cripti f
-
Les eaux lentes, photographie et dessin au caillou à l’encre de gra vure
-
Les eaux lentes, gra vure à l’eau forte
Visite de l ’exposition en s ’a tta rdant s ur le tra vail de l ’Artiste a utour des eaux
lentes (dont l ’écoulement es t reta rdé comme dans un canal , un bief, un
cani veau…). Sujet abordé pa r la photographie, le dessin et la gra vure.
L’a ttention sera portée s ur une œuvre en pa rti culier où des cailloux sont
photographiés dans un tout peti t bief. Cette i mage es t prolongée pa r des
graphismes tra cés à l ’encre a vec un caillou. L’idée es t i ci de tra vailler sur le
mouvement de l ’eau et sur son a ction d’usure douce.
En a telier, chaque enfant pourra choisi r une photo d’eau qu’il ga rdera entière
ou qu’il coupera en plusieurs morceaux. Ce document sera collé sur un papier
dessin de format long. Ensui te, chacun sera invi té à prolonger son visuel en
ima ginant le mouvement de l ’eau hors champ photographique en utilisant de
l ’encre étalée à l’aide d’un caillou.
15
Pour terminer, chaque caillou utilisé pour dessiner le mouvement de l’ea u
sera collé sur la producti on de l’élève.
Exemple de réalisation
Techniques
Découpa ge, collage, dessin à l ’encre a vec un caillou, assemblage.
Ma tériaux
Photographie, papier dessin, encre, caillou.
Objecti fs
-
Découvri r l ’uni vers d’un a rtiste.
-
Appréhender la notion d’œuvre d’a rt.
-
Expéri menter un tra vail plastique a vec des ma tériaux insoli tes.
-
Impliquer le corps et le mouvement dans l’a ction de création.
-
Développer la créa ti vité.
Les eaux lentes, détail, photographie et dessins au caillou à l’encre de gravure, 2013
16
Ni veau
Dès le cycle 2
Inti tulé
A chacun sa rivière
Œuvres de
référence
Des cripti f
-
Les eaux lentes, photographie et dessin au caillou à l’encre de gra vure
-
Les eaux lentes, gra vure à l’eau forte
Visite de l ’exposition en s ’a tta rdant s ur le tra vail de l ’Artiste a utour des eaux
lentes (dont l ’écoulement est reta rdé comme dans un canal ou un bief…).
Sujet abordé pa r la photographie, le dessin et la gra vure.
Cette théma tique es t celle du mouvement de l ’eau et de son a ction d’érosion
notamment sur les cailloux qui se trouvent dans le li t de la ri vière.
En atelier, sur un papier dessin de forma t l ong, chaque élève sera invi té à
créer son li t de ri vière en déposant de manière aléatoi re des cailloux.
L’empreinte de cha cun d’entre eux sera relevée en faisant leur contour a u
cra yon. Ensui te, les élèves pourront mettre en couleurs leur fond de ri vière
en utilisant des encres qui seront étalées au pinceau.
Pour terminer, cha cun pourra choisi r un petit caillou à coller sur la
composition finale.
17
Exemple de réalisa tion
Techniques
Assemblage, relevé graphique, dessin à l ’encre, collage.
Ma tériaux
Cailloux, papier dessin, encre.
Objecti fs
-
-
Appréhender la notion d’œuvre d’a rt.
-
Percevoi r différents modes d’expressions plastiques sur une même
théma tique.
-
Expéri menter un tra vail plastique a vec de nouvea ux ma tériaux.
-
Les eaux lentes, détail, gravure à l’eau forte, 2013
18
Ni veau
Dès le cycle 2
Inti tulé
Suspensions
Œuvres de
référence
Des cripti f
-
Suspensions, goua ches sur pochettes kra ft
-
Suis, dessins à l ’encre sur bois de peuplier, ruban de soie
Lors de la visite de l ’exposition, l’a ttention sera portée sur les représentati ons
de s ouris qui s ont mul tiples et qui deviennent objet graphique et es thétique.
Ces dernières peuvent être représentées sur des supports insoli tes tels des
pochettes en pa pier kra ft mises en suspensions afin de permettre leur
mouvement.
En a telier, sur des enveloppes en papier kraft, chaque élève pourra tra vailler
sur la représenta tion d’une souris ou d’un autre objet/animal commun à
l ’ensemble de la classe. La représenta tion de l ’objet choisi pa r la classe devra
être a ccompagnée d’un élément graphique simple (cercle ou autre forme
géométrique), en lien a vec l’expérience visuelle de Sophie Vigneau détournée
en expérience a rtis tique.
La mise en couleurs se fera à la goua che à pa rti r des teintes primai res .
19
Exemple de réalisa tion
Techniques
Dessin, peinture.
Ma tériaux
Pochettes kraft, goua che.
Objecti fs
-
Découvri r l ’uni vers d’un a rtiste
-
Découvri r la di versi té des supports artis tiques
-
Poser un rega rd a rtis tique sur des objets du quotidien
-
Expéri menter un tra vail plastique a vec de nouvea ux ma tériaux
-
Développer la créa ti vité
Suspensions, gouache sur pochettes kraft, 2001-2013
20
Ni veau
Dès le cycle 3
Inti tulé
Thaumatrope
Œuvre de
référence
Des cripti f
-
Sis yphe n’es t pas loin, thaumatrope en métal et cercle d’aluminium
gra vé
En visitant l ’exposition, l ’intérêt sera porté sur l ’importance du mouvement
dans le tra vail de Sophie Vi gneau. L’a ction, la ma rche en a va nt es t
omniprésente. L’i dée de mouvement perpétuel s ’affi rme a vec la présence du
thauma trope, objet/jouet détourné en œuvre d’a rt. Le thauma trope, en
tournant sur lui-même, associe deux ima ges de manière à n’en former qu’une
seule pa r un effet d’optique.
Cha que enfant sera invi té à créer son propre thauma trope en tra vaillant sur
la créa tion d’une ima ge qui sera produi te pa r l ’association de deux visuels .
Cette réalisation se fera sur deux disques en papier dessin entre lesquels sera
pla cé un élastique permettant la rotati on.
Les visuels seront dessinés à l ’encre de chine a vec une plume.
21
Exem ple de réalisation
Techniques
Dessin à l ’encre de chine, jeu d’optique, assemblage.
Ma tériaux
Encre de chi ne, papier dessin, élastique, plume.
Objecti fs
-
-
Découvri r le détournement d’objet comme prétexte à la créa tion.
-
Appréhender la di versi té des supports a rtistiques .
-
Percevoi r et comprendre un effet d’optique simple.
-
Expéri menter un tra vail plastique sur un nouveau support.
-
22
Sisyphe n’est pas loin, dessin préparatoire et thaumatrope en métal gravé,
Réalisation technique : 2S Usinage Millau, 2013
Ni veau
Dès le cycle 3
Inti tulé
Suis
Œuvre de
référence
Des cripti f
-
Suis, dessins à l ’encre sur bois de peuplier, ruban de soie
-
Suspensions, goua ches sur pochettes kra ft
En visi tant l ’exposition, l ’intérêt sera porté sur l ’importance du mouvement
dans le tra vail de Sophie Vi gneau. Cette noti on est pa rfois associée à une
autre représentation très ma rquée dans les œuvres de l ’Artiste : les souris.
Dans Suis, ces deux éléments s ’associent pour former un ensemble
graphique. Le mot « suis » a été choisi pa r Sophie Vigneau pour la référence
au mouvement, il es t formé pa r l ’associa tion de 300 tablettes numérotées sur
lesquelles figurent des représentati ons de souris. Au vers o de ces tablettes se
trouvent des écri tures ima ginaires .
Les élèves seront invi tés à créer leur propre tablette en associant eux aussi un
chi ffre, une lettre et une représenta tion d’un objet/a nimal :
-
23
-
Exemple de
réalisation
La lettre devra a ppa rteni r à un mot lié au mouvement qui sera choisi
en commun pa r l ’ensemble de la classe.
Le chi ffre correspondra à une numérota tion des exemplai res de
chaque lettre.
L’objet/ani mal pourra être une souris , pa r analogie a vec le tra vail de
l ’Artiste ou un autre élément commun aux élèves de la classe.
Ces éléments seront réalisés à l ’encre de chine sur des tablettes en bois
préalablement endui tes. Pour les lettres et les chiffres des pochoi rs pourront
être utilisés. Au verso de la tablette, des écri tures i maginai res seront tra cées
à la plume.
Techniques
Dessin et écri ture à l ’encre sur bois .
Ma tériaux
Encre de chi ne, tablette en bois endui te.
Objecti fs
-
Découvri r l ’uni vers d’un a rtiste
-
Découvri r le détournement d’objet comme prétexte à la créa tion
-
Appréhender la di versi té des supports a rtistiques
-
Expéri menter un tra vail plastique a vec de nouvea ux ma tériaux
-
Développer la créa ti vité
24
Suis, dessins à l’encre de chine sur bois, ruban de soie, 2005-2013
Dispositif CLEA,
pour les classes de cycle 3 des écoles publiques de Millau
L’objet dont je me souviens
Descriptif :
Dans le cadre du dispositif du Contra t Local d’Educa tion Artis tique, en pa rtena ria t entre la
Ville de Millau, l ’Educa tion Na tionale et la Directi on Régionale des Affai res Cul turelles, le
Servi ce éduca tif du Musée propose de tra vailler a utour de l ’exposition de Sophie Vigneau.
Le thème de ce CLEA étant « Ra cines et Mémoi res », nous a vons choisi de valoriser la
gra vure comme moyen de conserver des tra ces en évoquant « l ’objet dont je me souviens
le mieux ». L’idée étant i ci que chaque élève apporte un objet ma rquant de s on enfance et
qu’il tra vaille sur sa représentation.
Cette représenta tion se concrétisera sous forme d’un tri ptyque où l ’objet es t d’abord
réalisé à la gra vure.
Ensui te, ce même objet dessiné sur un calque – pour être à l ’identique – sera placé à
l ’intérieur d’une nasse s ymbolisée pa r chaque élève en utilisant di vers matériaux (fil, papier
découpé, bri ndilles…). La nasse évoquant le risque d’immobili té que dénonce l’Artis te.
25
Enfin, l ’objet, toujours dessiné sur un calque, sera mis en s cène hors de la nasse dont il aura
réussi à s ’échapper pa r l ’Art – sui vant l ’orienta tion de créa tion de Sophie Vi gneau –. Chaque
enfant pourra alors lui créer le décor de son choi x, de ses rêves, en utilisant de la pei nture.
Ce projet se mettra en œuvre sur quatre séances au Musée dont trois en présence de
l’Artiste Sophie Vigneau.
Les créations des élèves feront l’objet d’une exposition associée à celle de l’Artiste au
Musée de Millau.
Objectifs :
-
Découverte de l ’uni vers de création d’un a rtis te.
-
Appréhension d’une technique plastique et d’un outil de mémoi re : la gra vure.
-
Cons truction d’une créati on personnelle en évoluant dans une s phère a rtis tique
proposée.
-
Développement du lien entre un espa ce cul turel , le Musée et les sphères familiales.
-
Impulsion d’habi tudes culturelles.
26
Nasse (à taille humaine)
détail
réalisation technique : 2S Usinage Millau
2013
Photos ©, les photographies présentes da ns ce dossier sont de Sophie Vigneau ou du Musée
de Millau. FL. SC.

Mû Sophie Vigneau

Transcription

Documents pareils

AIRMEDIC Location et vente de matériel médical

Millau lycée Jean Vigo visite l`Italie

Nasse à Souris Demi Ronde

Liste des médecins agréés pour la visite médicale du permis

Voir - Julien De Bats. DA web. Motion designer.

Course du Viaduc de Millau - Sport SpoRegArm

Jeudi 12 janvier 2017 à Millau le Crès, Joël Vaissac et son équipe

la Maison près de la Fontaine - Free

Communication et Management