MON ANNÉE 2010/11 EN FRANCE Aller en France et quitter tout
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MON ANNÉE 2010/11 EN FRANCE Aller en France et quitter tout
MON ANNÉE 2010/11 EN FRANCE Aller en France et quitter tout pendant un an, cela n'était pas du tout facile. J'avais peur de perdre mes amis tchèques, j'avais peur qu'il puisse arriver quelque chose à ma famille pendant le temps que j’étais en France. J'avais peur d'être toute seule dans un pays étranger. Mais en même temps j'avais hâte de partir et réaliser mon rêve d'étudier à l'étranger qui m'a pourchassée depuis mon enfance. Les tout premiers jours au lycée Clemenceau à Reims étaient très difficiles. Je n'arrêtais pas de penser à ma famille et à mes amis en Tchéquie. Ils étaient tous si loin... Et j'étais toute seule. J'ai dû apprendre à compter sur moi-même et personne d'autre. Mais c'est difficile au début, ensuite vous vous rendez compte que les gens autour de vous sont aussi sympas que les gens de chez vous. J'ai trouvé un grand nombre d’amis français, de ma classe de Première Littéraire, de l'internat, et j'ai connu des amis de mes amis et j'ai commencé à me sentir comme chez moi. Les Français sont des gens très ouverts, ils m'ont demandé un grand nombre de choses sur mon pays et ils étaient très intéressés. Quand j'ai commencé à comprendre la plupart des choses qu'ils disaient je pouvais participer et discuter avec eux. Ils m'ont perçu comme une autre adolescente, comme l’une d’entre eux, et cela m'a également aidée. J'ai compris qu'à partir de là j’étais chez moi à deux endroits au monde et c'était une sensation extraordinaire. Encore maintenant je me rappelle précisément comment j'utilisais mon dictionnaire francotchèque dans tous les cours au début d'année, comme il était présent chaque fois sur ma table. Maintenant cela me paraît difficile à croire et presque drôle. Dès le début je pouvais percevoir la différence entre le système d'éducation en France et en Tchéquie. Je suis vraiment reconnaissante d’avoir pu faire connaissance de cela en suivant tous les cours. Le cours de français était difficile mais par contre les autres matières ne l'étaient pas trop. Je pense que les cours en Tchéquie sont beaucoup plus difficiles et exigeants. En France, on insiste sur l’opinion personnelle et on doit défendre chaque jugement. Les Français disent que chacun a raison quand il sait raisonner et argumenter. Par exemple en littérature, en Tchéquie on apprend la vie de l'auteur et le déroulement de l’œuvre par cœur en ne lisant pas forcément le livre. En France, on ne lit que quelques livres pendant l'année scolaire mais on réfléchit ensemble en classe pourquoi l'histoire du livre se déroule en hiver et pourquoi pas en été et chacun dit son opinion etc. Pendant la semaine je restais à l'internat et le vendredi soir je partais chez ma famille d'accueil. C'était également un expérience extraordinaire. J'ai connu beaucoup de coutumes et d'habitudes françaises, j'ai goûté des repas que l'on ne connaît pas en Tchéquie et en plus j'ai connu un autre mode de vie. Cette année m'a beaucoup appris et je me suis complètement changée. Je me suis rendue compte de certaines choses et moi mais aussi ma famille avons changé nos points de vue. C'est vrai que l'on doit quitter et laisser en arrière un grand nombre des choses en partant pour une année à l’étranger et ces choses vous manquent mais en arrivant chez vous de nouveau vous vous rendez compte que rien n’a changé et donc vous n’avez rien perdu. Et même, vous y avez gagné. C'était un énorme pas et en plus dans une bonne direction - je veux dire que c'est un bon démarrage pour la vie. Faire des études à l'étranger avait toujours été mon rêve. Et c'était vraiment un expérience magnifique! Marie Šindelářová lycée Georges Clemenceau 2010/2011