sols meubles : sols fins argileux cohérents
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sols meubles : sols fins argileux cohérents
INFORMATIONS TECHNIQUES Mutuelle des architectes français assurances T1 OCTOBRE1996 Fiche B1 SOLS MEUBLES : SOLS FINS ARGILEUX COHÉRENTS 1 - INTRODUCTION Ces sols fins argileux cohérents sont caractérisés par le fait qu’ils peuvent être pétris et modelés à la main lorsqu’ils sont associés à un minimum d’eau, c’est là le sens de leur cohésion. Il s’agit de sols dont la très grande finesse des éléments argileux qui les composent, entraîne des propriétés particulières se traduisant essentiellement par (voir annexe 1) : – un fort potentiel de rétention d’eau, – un fort potentiel d’échanges d’eau, – un comportement mécanique et une stabilité volumique dépendant fortement de la teneur en eau. Ces propriétés qui résultent de la plus ou moins grande activité argileuse de ces sols vont essentiellement déterminer (voir figure 1) : – les états de consistance rencontrés dans la nature, – tous les aspects du comportement qui intéressent le constructeur et qui vont inspirer les risques dont il doit être averti, et notamment en ce qui concerne : – les déformations volumiques • par retrait ou gonflement, • par compressibilité sous charge, – la réutilisation en remblais. 2 - IDENTIFICATION ET ÉTAT PHYSIQUE Il existe en laboratoire des moyens expérimentaux permettant d’identifier le sol et de contrôler son activité argileuse (voir annexe 2). L’état physique du sol dans son environnement naturel (consistance, compacité) est contrôlé surtout par : – la mesure de la densité humide naturelle h, – la mesure de la teneur en eau naturelle W qui est en général saturante. On notera que les caractéristiques d’identification et les valeurs de densité et teneur en eau naturelles sont importantes à connaître car elles permettent de formuler simplement de précieuses prévisions sur le comportement mécanique et la déformabilité du sol. Pour fixer les idées, on pourra rencontrer dans la nature les états de consistance suivants : – la capacité portante, – consistance molle à très molle assimilable à un état de crème de faible cohésion, – consistance plastique correspondant à un sol très facilement malléable et modelable à la main, – consistance ferme correspondant à un état du sol devenant difficilement modelable et exigeant de fortes pressions du doigt, – consistance très ferme (par exemple sol desséché) correspondant à un état pour lequel de fortes pressions aboutissent à une fragmentation de la structure en granulats. Figure 1. - Structure schématique des sols argileux (échanges d’eau négatifs par dessiccation ou par compression, échanges positifs par succution et gonflement). À titre de référence, on peut se reporter au tableau donné en annexe III qui, pour trois types de sols argileux ayant une activité argileuse croissante, donne les relations entre activité argileuse, teneur en eau naturelle, densité pour trois états de consistance (molle, plastique et ferme). Mutuelle des architectes français assurances. Entreprise privée régie par le code des assurances. Société d’assurance mutuelle à cotisations variables – 9, rue Hamelin – 75783 Paris CEDEX 16 - Tél. : 01 53 70 30 00 – Fax : 01 53 70 32 10 - http://www.maf.fr T1 Fiche B1 3 - COMPORTEMENT MÉCANIQUE ET DÉFORMABILITÉ : RISQUES QUI S’Y RATTACHENT POUR LES PROJETS DE CONSTRUCTION quences des échanges d’eau qui sont à l’origine d’importantes déformations volumiques (tassements ou gonflements). Dans la nature, les sols argileux se rencontrent en général avec une teneur en eau d’équilibre saturante qui dépend des contraintes subies antérieurement par le sol depuis son dépôt et des conditions météorologiques qui ont régné en surface. Cette teneur en eau d’équilibre correspond à une contrainte de consolidation ou de préconsolidation qui est en quelque sorte le témoin de l’histoire antérieure du sol. Les caractéristiques mécaniques du sol sont déterminées soit par des sondages et essais géomécaniques directs in situ (sondages pressiométriques, sondages pénétrométriques dynamiques ou statiques, scissomètres) ou par des essais de laboratoire sur prélèvements intacts (voir annexe 4). 3.1 - Comportement mécanique Les phénomènes de variations volumiques du sol en fonction des contraintes de surcharge ou de décharge sont les phénomènes dits de « consolidation » que traduit l’essai œdométrique en mécanique des sols. C’est du résultat de cet essai que l’on tire les prévisions de tassements ou gonflements (voir annexe 5 et fig. 2). Les échanges d’eau se faisant très lentement et très progressivement en raison de la faible perméabilité de ces sols, les résistances mécaniques déterminantes à court et moyen terme sont celles données par la cohésion du sol naturel intact. Si des conditions météorologiques particulières (sécheresse prolongée par exemple) se maintiennent pendant une longue période de plusieurs années successives, les couches supérieures du sol argileux pourront subir, indépendamment des effets des contraintes exercées, des retraits de dessiccation et donc des tassements jusqu’à l’acquisition d’une nouvelle teneur en eau inférieure à celle de l’équilibre initial (fig. 3) ; le phénomène pourra s’inverser avec des gonflements si une période très humide fait suite à une sécheresse prolongée. Cette cohésion dépend évidemment de la consistance et en première approximation, on peut admettre que la capacité portante admissible (ou pression admissible que peut supporter le sol au niveau de fondation en plus de la pression initiale des terres excavées, avec un coefficient de sécurité de 3) est voisine du double de la cohésion. Il en résulte approximativement les propositions de portance admissible suivantes pour les trois consistances envisagées plus haut : consistance du sol cohésion apparente portance admissible approximative molle à très molle molle S11 – S21 – S31 (0,01 à 0,03 MPa) 0,1 à 0,3 bar faible portance (0,02 à 0,06 MPa) 0,2 à 0,6 bar (0,03 à 0,08 MPa) 0,3 à 0,8 bar portance modeste (0,06 à 0,16 MPa) 0,6 à 1,6 bar (0,08 à 0,12 MPa) 0,8 à 1,2 bar bonne portance (0,16 à 0,24 MPa) 1,6 à 2,4 bars plastique S12 – S22 – S32 ferme S13 – S23 – S33 Il faut retenir que les déformations volumiques du sol ne sont essentiellement à l’origine de désordres que par leur caractère différentiel (tassements différentiels entre deux semelles adjacentes supportant des charges très différentes, retraits différentiels du sol entre les arêtes extérieures et la partie centrale de la structure, gonflement différentiel entre la partie centrale et les extrémités d’une semelle continue) (fig. 4a et 4b). 3.2 - Déformabilité Pour ces sols argileux, dont on a vu que le comportement était essentiellement régi par l’eau de rétention et par les échanges d’eau prévisibles, la portance admissible déterminée par la cohésion du sol ne peut être le seul critère de dimensionnement des systèmes de fondation, et il est impératif de maîtriser les consé- Figure 2. – Courbes typiques d’essais œdométriques suivant l’état de consolidation naturel initial. 2 1 T Fiche B1 naturelle, un rappel des comportements présentant des risques pour le bâtiment après son achèvement et des risques liés à la phase d’exécution des travaux. Figure 3. – Profils hydriques des sols argileux A : profil normal B : profil résultant d’une longue période de sécheresse. 3.3 - Risques à prévoir en présence de sols argileux Figure 4a. – Désordres résultant de retraits périphériques ou d’un gonflement central de sols argileux. Nous avons rassemblé dans le tableau général ci-dessous pour les trois catégories de sol, associées à trois états de consistance Tableau présentant les 3 catégories de sol sols argileux risques à long terme après achèvement des travaux risques au cours de l’exécution des travaux consistance molle à très molle S11 – S21 – S31 - faible portance admissible < 0,06 MPa ou 0,6 bar - forte à très forte compressibilité sous les charges - forte à très forte sensibilité au retrait en période de sécheresse prolongée - risques de fluage et de glissements de talus et parois verticales - terrassements pénibles en raison d’une consistance liquéfiable par remaniement consistance plastique S12 – S22 – S32 - portance admissible réduite de 0,06 à 0,13 MPa ou 0,6 à 1,6 bar - compressibilité forte à moyenne sous charge - sensibilité assez forte au retrait en période de sécheresse prolongée - terrassements assez pénibles en raison du caractère « collant » du sol donnant de grosses mottes difficiles à désagréger - bonne portance admissible 0,16 à 0,24 MPa ou 1,6 à 2,4 bars - compressibilité sous charge : faible (S13) à forte (S33) - risques de potentiel de gonflement pouvant donner lieu à des soulèvements différentiels sous charges faibles - risques d’éclatement des parois des fouilles non protégées par temps pluvieux (conséquence d’une poussée au vide par autorupture de gonflement). consistance ferme S13 – S23 – S33 Figure 4b. – Fissurations dues aux tassements différentiels résultant de différences de charges adjacentes. 3.4 - Réutilisation en remblais En ce qui concerne la réutilisation en remblais, il convient de noter que les sols argileux à forte activité argileuse (types S2 et S3) sont peu recommandés pour la réutilisation en remblais en raison des difficultés de compactage (mottes cohérentes difficiles à scarifier) et de leur instabilité volumique par retrait et gonflement ; mieux vaudra remplacer ces types de sol en remblais par des emprunts peu argileux (c’est le cas notamment pour des remblais destinés à supporter des dallages sur terre-plein) ou bien envisager de les traiter à la chaux. 3 T1 Fiche B1 4 - RECOMMANDATIONS Compte tenu des risques particuliers de moments de flexion parasites résultant de tassements ou gonflements différentiels, le système de fondation devra être muni de chaînages continus donnant aux maçonneries un moment résistant convenable, dont la valeur peut être conseillée par l’ingénieur géomécanicien. 4.1 - Investigations préliminaires Compte tenu des recommandations déjà données dans la fiche A pour la densité des sondages de reconnaissance, il conviendra de veiller également à obtenir sur échantillons prélevés intacts sur les cinq premiers mètres : Pour le choix des systèmes de fondation et des aménagements annexes (drainage et collecte des eaux de ruissellement, raccordement des conduites d’eau aux réseaux extérieurs…), on se reportera utilement, vis-à-vis des risques entraînés par des périodes de sécheresse prolongées, à deux guides : – des mesures de densité et teneurs en eau naturelles permettant de dresser le profil hydrique du sol, – guide pratique pour le diagnostic des désordres dus à la sécheresse et pour le choix de solutions curatives (*), – des essais d’identification, – quelques essais de consolidation à l’œdomètre destinés à contrôler : • l’état de consolidation naturel, • le potentiel éventuel de gonflement, • la compressibilité sous charge. – guide pour la prévention des risques dus à la sécheresse (**). 4.2.3 - Enfin, en présence de sols argileux de consistance ferme à très ferme susceptibles de présenter un fort potentiel de gonflement, on devra faire appel à des conceptions particulières du système de fondation destinées à soustraire ou à adapter la structure du bâtiment aux efforts parasites particulièrement importants qui sont alors à redouter. Les conseils relatifs à ces conceptions particulières peuvent être obtenus auprès de l’ingénieur géomécanicien. En ce qui concerne les qualités mécaniques, on peut estimer que des sondages in situ au pénétromètre statique ou des sondages avec mesures au pressiomètre Ménard sont souhaitables, à raison de : profondeur surface pour un sondage bâtiment d’au maximum 1 niveau sur RDC 10 m environ 100 m2 bâtiment de 2 à un maximum de 6 niveaux 15 m environ 120 m2 bâtiment de 7 à un maximum de 12 niveaux > 15 m environ 150 m2 En fait, il y a deux options principales à choisir : a) ou bien on accepte que le bâtiment subisse des mouvements, mais sans dommage ; il faut alors suivre le principe d’une grande souplesse d’ensemble associée à une rigidification des parties de l’ouvrage fondé de façon semi-superficielle. Cela se traduit par une série de joints de séparation isolant les parties en saillies et des parties en prolongement découpées de sorte que la longueur entre joints n’excède pas une douzaine de mètres. Chaque partie est rigidifiée par exemple par un soubassement en poutre échelle entretoisée aux angles (voir fig. 5a et 5b). 4.2 - Recommandations relatives au parti architectural et aux systèmes de fondation b) ou bien on refuse que le bâtiment subisse des mouvements et l’on adopte un système de fondations profondes appuyées à partir d’une profondeur où le potentiel de gonflement devient négligeable. Ce système peut être constitué par des fondations sur puits ou sur pieux ou encore sur micropieux, en s’ingéniant impérativement à éviter les risques de soulèvement par adhérence dans la traversée des couches supérieures gonflantes ; ces risques peuvent être évités soit par suppression de cette adhérence, soit par gainage dans la traversée des couches gonflantes, soit encore par ancrage suffisant des pieux dans les couches stables profondes. Une recommandation très importante pour éviter également les soulèvements impose de dégager d’une vingtaine 4.2.1 - Compte tenu des instabilités volumiques qui peuvent affecter les sols argileux du fait de leurs capacités d’échanges d’eau, il conviendra d’éviter des plans présentant de nombreux décrochements et de fortes différences de charge. 4.2.2 - Pour les systèmes de fondation, et notamment pour les bâtiments légers (type maisons individuelles), il est à conseiller d’éviter des niveaux de fondation trop superficiels (une profondeur minimum de 1 mètre est à considérer) ; la réalisation d’un sous-sol ou d’un demi sous-sol général est à préférer pour le franchissement des couches de surface particulièrement exposées aux actions météorologiques. 4 (*) éditions Seddita, 9 rue d’Enghein, 75010 Paris. Tél. 01 40 22 06 67 (**) en librairie technique générale T1 Fiche B1 Figure 7. – Sols argileux « gonflants ». « Précautions complémentaires ». de centimètres en surface du sol les bases des longrines liant les têtes de puits (voir fig. 6). En dehors de ces options principales, des recommandations annexes sont à prévoir (voir fig. 7A et 7B) : - assurer des raccordements très souples entre toutes les canalisations sortant de l’ossature et les réseaux extérieurs, - munir la périphérie du bâtiment d’un trottoir de protection avec membrane étanche sous-jacente pour réduire les gradients de déformation du sol par retrait ou gonflement. Figure 5a. – Sols argileux « gonflants ». 4.3 - Fondations sur sols argileux de très faible portance. Systèmes et traitements spéciaux Figure 5b. – Sols argileux « gonflants ». Les sols argileux de très faible portance, donc de type S11, S21, S31, par le double inconvénient d’une faible capacité portante et d’une forte déformabilité, ne peuvent s’accommoder de systèmes de fondations classiques poteaux ou murs + semelles. Il y a alors trois solutions possibles dont le choix dépend de l’importance des charges et de leur distribution, ainsi que des délais dont on peut disposer avant construction : 1re option : Fondations semi-superficielles – Système de rigidité à poutre échelle et chevêtres d’angle. 1) fondations semi-superficielles de type radier dit « flottant », 2) fondations profondes sur pieux ou micropieux ancrés sur des couches sous-jacentes de haute portance (donc franchissement des couches de faible portance), Figure 6. – Sols argileux « gonflants ». 3) fondations superficielles différées après consolidation accélérée des couches de faible portance par préchargement superficiel et par système de drains verticaux. 4.3.1 - Fondations semi-superficielles de type radier dit « flottant » Ce système est appuyé sur le principe suivant : si l’on peut excaver le terrain de très faible portance jusqu’à une profondeur h, on pourra toujours, à ce niveau, appuyer un radier dont la pression 5 T1 Fiche B1 4.3.3 - Fondations superficielles différées après consolidation accélérée des couches de faible portance par préchargement superficiel statique ou dynamique et système de drains verticaux (fig. 10 à 12). de contact soit équivalente à la pression des terres que l’on a excavées (fig. 8) puisqu’ainsi, on ne fait que rétablir l’état des contraintes naturelles préexistantes. Figure 8. – Fondations semi-superficielles de type radier dit « flottant ». Cette solution est à envisager lorsque l’on ne peut espérer une couche de haute portance à une profondeur raisonnable (condition imposée par la seconde solution précédente) et lorsque l’excavation du terrain exigée par la première solution est jugée impossible. Ce système donne donc une surpression nulle au terrain et, en principe, il ne doit pas donner lieu à des tassements sensibles si le sol était auparavant consolidé sous son poids propre. Pour fixer les idées, une excavation de 2 m de profondeur réalise une décharge de l’ordre de 4 T/m2 qui équivaut à la charge d’un immeuble courant de trois étages. 4.3.2 - Fondations profondes sur pieux ou micropieux Figure 10. – Préchargement statique par remblais provisoires. C’est en fait la solution à laquelle on pense immédiatement en présence d’un sol argileux de très faible portance. Elle suppose que le profil géotechnique du sol offre la présence d’une couche de haute portance sous-jacente à une profondeur raisonnable (couche d’alluvions graveleuses ou couche de sable compact par exemple) et dans laquelle pourront être fichées les pointes des pieux ou des micropieux (fig. 9). On se reportera à la fiche C2 relative aux fondations profondes pour la définition des différents systèmes de pieux ou micropieux possibles. Figure 9. – Sols argileux de très faible portance. Fondations profondes. Figure 11. – Préchargement dynamique par masses tombantes. Figure 12. – Préchargement par pression atmosphérique. Figure 10 à 12. – Consolidation artificielle de sols argileux de faible portance par préchargement statique ou dynamique, accéléré par un réseau de drains verticaux. 6 T1 Fiche B1 ANNEXE 3 Elle exige que l’on dispose d’un délai suffisant pour permettre : – la réalisation des systèmes de drainage verticaux destinés à accélérer la consolidation, Le tableau ci-après donne à titre de référence une approximation des relations existant entre l’activité argileuse, la teneur en eau naturelle et la densité pour trois états de consistance du sol (molle, plastique, ferme). – la réalisation du préchargement par la mise en place de remblais provisoires ou par l’exécution d’un pilonnage dynamique, ou encore par l’action de la pression atmosphérique (établissement d’un vide partiel sous une couverture étanche). Remarque : les sols argileux organiques peuvent être rattachés aux catégories S11 à S31, mais avec des teneurs en eau qui peuvent être très supérieures et des valeurs de densité « sèche » qui peuvent être bien inférieures. ANNEXE 4 : CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES ET PORTANCE ADMISSIBLE ANNEXES ANNEXE 1 Les caractéristiques mécaniques sont le plus souvent déterminées par des sondages géomécaniques exécutés in situ, mais aussi par des essais de laboratoire effectués sur prélèvements intacts. Ces sols fins passent entièrement à la maille de 0,5 mm et contiennent une fraction importante d’éléments ultra-fins argileux de grosseur inférieure à 5 m (0,005 mm) dont la très grande surface spécifique joue un très grand rôle dans les échanges et la rétention d’eau (voir fig. 1). Parmi les sondages géomécaniques, on signalera d’abord les sondages pressiométriques utilisant le pressiomètre Ménard qui est constitué par un manchon de mise en pression descendu dans un forage à différents niveaux. Éventuellement, certains dépôts très récents de ces sols pourront contenir une forte fraction de matières organiques d’origine végétale ou animale qui leur confèrent alors des propriétés de rétention d’eau et d’échanges bien supérieures à celles dues aux seules particules minérales. Ces sols qui sont représentés par les sols vaseux et les sols tourbeux pourront être le siège d’une évolution fort défavorable à la stabilité volumique. Les caractéristiques fournies sont essentiellement la pression limite de rupture p1 et le module de déformation pressiométrique Ep. Sont également utilisés les sondages pénétrométriques à chargement statique qui consistent à mesurer la charge nécessaire pour enfoncer un poinçon conique dans le terrain et pour faire glisser un manchon résistant par frottement latéral. ANNEXE 2 Les caractéristiques essentielles fournies par ce type de sondage sont la résistance de pointe qc et le frottement latéral aux différents niveaux. Les moyens d’identification en laboratoire comprennent : – l’analyse granulométrique par tamisage et densitométrie ; – la détermination des limites d’Atterberg et notamment de l’indice de plasticité IP qui traduit l’amplitude du domaine des teneurs en eau séparant deux états de consistance bien définis (état semi-liquide et état limite de malléabilité). Ainsi, l’indice de plasticité IP est la différence entre la teneur en eau de la limite de liquidité WL et la teneur en eau de la limite de plasticité WP ; Moins souvent utilisé, le pénétromètre dynamique conduit à estimer la résistance du terrain par le nombre de coups de mouton nécessaire pour obtenir un enfoncement donné, une relation permet de définir la résistance de pointe à partir de toutes les données de battage. Enfin, dans les terrains de faible cohésion, on utilise encore parfois le scissomètre qui consiste à mesurer le couple nécessaire pour obtenir le cisaillement du terrain par un rotor à ailettes. Le scissomètre donne donc une valeur de la cohésion apparente aux différents niveaux. – la valeur de bleu de méthylène VB qui est la quantité de bleu fixée par les interfaces des éléments minéraux et qui est donc directement liée à la surface spécifique et à la nature des minéraux. Pour les sols à forte fraction organique, les limites d’Atterberg sont fortement affectées par cette fraction et n’ont alors plus du tout un caractère significatif du comportement du sol. 7 T1 Fiche B1 La figure 2 représente trois types de sols : En laboratoire, les essais mécaniques effectués sur prélèvements intacts comprennent essentiellement des essais de compression triaxiale de trois types suivant que l’on veuille obtenir la résistance à court terme sous sollicitations rapides, ou la résistance à long terme après consolidation sous le champ de contraintes. – sol très plastique fortement compressible, – sol plastique moyennement compressible, – sol de consistance ferme peu compressible avec risque de potentiel de gonflement. Des formules rationnelles ou empiriques permettent de déterminer, avec un coefficient de sécurité en général voisin de 3, le taux travail admissible sous les semelles ou la portance admissible des fondations profondes (voir également à ce sujet les annexes des fiches C1 et C2). ANNEXE 5 : LA DÉFORMABILITÉ Le début de l’essai permet également d’estimer la pression de préconsolidation naturelle à partir de laquelle le sol devient compressible sous charge et qui traduit globalement l’état de consolidation naturel laissé par l’histoire antérieure du terrain. consistance molle plastique ferme S11 S12 S13 S1 argile maigre IP < 20 VB < 2 teneur en densité eau W “sèche” d 37 % 1,35 28 % 1,54 23 % 1,67 S2 argile moyenne IP de 20 à 35 VB de 2 à 6 teneur en densité eau W “sèche” d S21 47 % 1,19 S22 37 % 1,35 S23 28 % 1,54 S31 S32 S33 NB. La densité « sèche » d traduit la quantité de minéral sec contenue dans l’unité de volume de sol intact, la densité humide h du sol intact est reliée à la densité « sèche » par la relation : h = (1 + W) d. 8 S3 argile grasse IP > 35 VB > 6 teneur en densité eau W “sèche” d 61 % 1,02 47 % 1,19 31 % 1,47 Réalisation : agence paradigme - Impression : e-quanto - Imprimé en novembre 2002. La déformabilité sous charge des sols fins argileux comprend une déformation instantanée initiale qui a lieu sans aucun échange d’eau et une déformation différée qui évolue lentement dans le temps et qui résulte d’une lente expulsion d’eau interstitielle mise en pression par le chargement initial. Cette déformation différée qui peut être très importante est estimée à partir des essais dits de « consolidation à l’œdomètre ». Cet essai permet de définir la relation entre la pression exercée sur le sol et le volume des vides résiduels après stabilisation de la déformation ; il permet également de définir la loi régissant l’évolution du tassement dans le temps.