Le président de Fecamo effectue la dernière année de son mandat
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Le président de Fecamo effectue la dernière année de son mandat
POLYCARO 58 NEWS Outre diriger AMB Carrelages et AMB Chemie, AndréMarie Bonnet est surtout aussi le président de Fecamo, la Fédération belge des Entrepreneurs Carreleurs et Mosaïstes. Une fonction qui, d’après ses propres dires, lui tient à cœur. Au cours de la dernière année de son premier mandat, le président de Fecamo entend bien ajouter quelques réalisations importantes à son palmarès. Monsieur Bonnet est un homme qui porte un regard différent sur les choses, souvent teinté d’une connotation philosophique. Surtout quand il s’agit du secteur et de la fédération. Polycaro l’a rencontré à son port d’attache à Tournai. Le président de Fecamo effectue la dernière année de son mandat “Les membres forment l’ADN de notre fédération” Nouveau site Internet C’est en février 2010 qu’André-Marie Bonnet a été nommé nouveau président de Fecamo, fonction dans laquelle il a succédé à Julien Capiau. Un rapide calcul nous apprend qu’il effectue donc la dernière année de son premier mandat. Il était donc temps de procéder à un état des lieux avec celui qui, au cours de notre conversation, s’est avéré être un véritable moulin à paroles. L’enthousiasme avec lequel il relate son récit, agrémenté d’une sauce légèrement philosophique, nous fait déjà pressentir que sa tâche de président lui tient à cœur. Nous avions rendez-vous à Tournai, dans la salle d’exposition d’AMB Carrelages où nous avons été cordialement accueillis par André-Marie Bonnet, également directeur d’AMB Chemie. Patrick Noë, directeur de la fédération, était également présent. “Nous voulons doter Fecamo d’une nouvelle identité jeune et communiquer clairement à tous que nous utiliserons à cet effet tous les outils modernes qui s’offrent à nous”, explique ce dernier. “Le lancement récent de notre nouveau site Internet (www.fecamo.com; ndlr.) en constitue un bel exemple. Nous devons unir nos forces et mettrons à profit tous les moyens pour mettre en contact les carreleurs et mosaïstes de Belgique. Il incombe en effet à Fecamo de mettre sur pied une plate-forme, et de fournir à nos membres les outils appropriés pour échanger leurs connaissances et expériences. Sans communication, cela ne fonctionnera pas, c’est sûr! Nous n’avons pas peur d’éventuelles critiques émanant de sections locales. Nous considérons les membres comme nos principaux clients, ce sont eux qui décident ce qui est bon ou pas ainsi que ce qui doit précisément changer. Mais jusqu’à présent, nous NEWS 59 Le président de Fecamo André-Marie Bonnet et son directeur Patrick Noë n’avons reçu que des réactions positives; tout le monde est convaincu que nous sommes sur la bonne voie.” Pas des îlots isolés “Il se passe énormément de choses positives au sein de notre fédération, suffisamment de raisons donc pour rester optimiste”, intervient André-Marie Bonnet. “Les possibilités et les opportunités ne manquent pas, à nous de les saisir à deux mains. Nous n’avons cependant plus beaucoup de temps pour continuer à réfléchir, il nous faut passer à l’action! Les objectifs ont été formulés, le moment est venu de les réaliser. La force de Fecamo réside en grande partie dans les fortes personnalités qui aident à tirer la charrette au niveau local”, confie le président. “Elles forment l’ADN de notre fédération. Nous devons cependant veiller à ce que les différentes sections locales ne deviennent pas des îlots isolés. Toutes ces identités individuelles doivent être associées d’une manière ou d’une autre, elles doivent former un ensemble solide. Ce qui exige une bonne communication. Il est essentiel que tout le monde regarde dans la même direction; cela nous permettra de réaliser plus rapidement les objectifs.” Deux objectifs principaux Fecamo a encore bien davantage de projets en préparation, mais en fait, la fédération a dégagé deux objectifs principaux. Le président Bonnet nous les présente. “L’identité de Fecamo était jadis formée principalement par des moyennes et grandes entreprises. Cela n’est plus représentatif de la structure actuelle du marché qui a tellement changé et qui est aujourd’hui davantage morcelé. Aujourd’hui, la situation est la suivante: il reste peu de grandes entreprises de carrelage qui comptent minimum une quarantaine d’ouvriers, et pratiquement toutes les entreprises sont de petite taille, parmi lesquelles de nombreuses entreprises unipersonnelles.” Andreé-Marie Bonnet aime comparer cela à l’univers qui est constitué d’innombrables éléments éclatés. “Le noyau initial a en grande partie disparu, il s’agit maintenant d’îlots isolés. Le plus compliqué, c’est de réunir à nouveau tous ces éléments individuels, de les fédérer. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. On ressent cependant que de nombreux entrepreneurs se donnent eux-mêmes la peine d’absorber le plus d’informations possible; ce besoin est donc bel et bien présent. Il nous reste donc encore un long chemin à parcourir. Car d’un côté de l’univers, on trouve les moyens et grands patrons qui sont membres de Fecamo depuis déjà des années. Mais de l’autre côté, il y a grand ensemble de petits indépendants dont la plupart ne sont même pas disposés à faire la connaissance de notre fédération. Ils sont d’avis que cela ne sert à rien. Naturellement, ils se trompent totalement. Nous devons donc convaincre ces incrédules que Fecamo représente une plus-value pour eux, et une force d’échange à utiliser!” Tous les groupes cibles La déstructuration du marché se traduit selon André-Marie Bonnet par un besoin urgent d’identité et de formation. “Ces possibilités de formation existent déjà de nos jours, mais tout doit encore être mieux diffusé et structuré. Tant qu’il n’y aura pas d’uniformité au niveau de l’offre, il y aura un morcellement. Pourquoi ne pourrions-nous pas opérer tous sous la même coupole et tirer sur la même corde? Sans la force de l’identité, vous ne pourrez jamais vous faire un nom!” Le président Bonnet est convaincu que Fecamo peut également donner une identité aux gens qui ont quitté les rangs. “De nombreux jeunes carreleurs tentent leur POLYCARO NEWS 61 “Alors qu’on avait avant des degrés de compétence vers une maîtrise, on entend de nos jours que la formation est déjà terminée après six mois” (André-Marie Bonnet, président de Fecamo) chance en tant qu’indépendant mais constatent après quelques années qu’il n’est tout de même pas si facile de tout faire soi-même. Il n’y a pas que les travaux de pose; il y a tellement d’autres choses qui interviennent. D’où l’importance de créer des moyens pour toucher tous les groupes cibles et toutes les générations. Tout est dans la communication. Dans ce domaine, Internet offre énormément de possibilités. Les premiers essais que nous avons effectués ont été jugés très positifs. Nous allons par exemple également démarrer un blog, et allons utiliser les médias sociaux. Nous y sommes obligés si nous voulons ‘inciter’ les plus jeunes générations de carreleurs.” L’intelligence du métier Le second objectif que souhaite atteindre Fecamo consiste à ‘remettre à l’honneur l’intelligence du métier. “Car celle-ci est encore trop souvent sous-estimée”, affirme André-Marie Bonnet. “Les gens pensent qu’un carreleur ou mosaïste doit uniquement se contenter de poser des matériaux. C’est faux. Avant tout et surtout, il doit avoir les capacités pour comprendre les idées du client et de l’architecte. Il doit aussi tout savoir sur les technologies: non seulement les carreaux céramiques deviennent plus fins et plus grands, mais les travaux de pose euxmêmes évoluent également. Il doit associer toutes ces connaissances à du professionnalisme, après quoi il devra encore tout traduire dans la pratique. Cela peut paraître simple, mais ce ne l’est assurément pas. Outre la maîtrise de son métier, le carreleur doit donc posséder l’intelligence nécessaire pour comprendre d’une part le monde des idées et des concepts et d’autres part celui des technologies. Fecamo forme le lien parfait entre ces deux mondes, de telle sorte que nous pouvons aider l’homme de métier! Nous réussissons à rendre notre réseau suffisamment dynamique. L’objectif consiste à ce que Fecamo noue le plus de liens possible, sans que cela ne deviennent un enchevêtrement inextricable: avec les membres, les partenaires commerciaux, la presse, les écoles, les particuliers, les autres fédérations, les autorités, etc.” Pour rendre une identité solide au métier de carreleur, deux éléments sont nécessaires, selon le président de Fecamo: la tradition et la formation. “Quelqu’un qui transmet ses connaissances à d’autres, telle est pour moi la définition du véritable homme de métier. En raison de la technicité des produits et des évolutions technologiques permanentes, la nécessité de formations est très grande de nos jours. Il y a beaucoup de choses qui se font dans ce domaine, mais pas encore d’une manière bien structurée et uniforme.” Passion pour le métier André-Marie Bonnet semble désormais vraiment bien parti. “Alors qu’on avait avant des degrés de compétence vers une maîtrise, on entend de nos jours que la formation est déjà terminée après six mois. Maîtriser totalement un métier sur une si courte période est impossible. Maintenir un jeune de 14 ans sur les bancs de l’école, alors qu’il dispose d’une intelligence pragmatique et intuitive, a peu de sens. Laissons-le apprendre le métier dans une entreprise de carreleurs. Dès qu’il aura accumulé suffisamment de connaissances et d’expérience pratique, sa passion pour le métier grandira. Une fois son intelligence identifiée, il poursuivra de lui-même, de par sa propre volonté, tout ce qui servira ses compétences acquises,: c’est-à-dire la gestion, l’informatique, la lecture de plans, le calcul créatif,...” “La tradition reste plus ou moins la même, mais ce sont les technologies qui évoluent rapidement. Nous devons veiller à ce que les technologies ne dépassent pas l’artisanat, car alors, même les meilleurs carreleurs ne pourront plus se démarquer et vous aurez partout l’uniformité sans la beauté de l’identité! Celui qui, à la fin d’une longue journée de labeur, se retourne quelques instants pour jeter un œil au travail qu’il a fourni pour ensuite rentrer chez lui avec un sentiment de satisfaction, peut pour moi être qualifié de véritable homme de métier.” Infos complémentaires via www.fecamo.com POLYCARO