Le président de Fecamo effectue la dernière année de son mandat

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Le président de Fecamo effectue la dernière année de son mandat
POLYCARO
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Outre diriger AMB Carrelages et AMB Chemie, AndréMarie Bonnet est surtout aussi le président de Fecamo, la
Fédération belge des Entrepreneurs Carreleurs et Mosaïstes.
Une fonction qui, d’après ses propres dires, lui tient à cœur.
Au cours de la dernière année de son premier mandat, le
président de Fecamo entend bien ajouter quelques réalisations importantes à son palmarès. Monsieur Bonnet est un
homme qui porte un regard différent sur les choses, souvent teinté d’une connotation philosophique. Surtout quand
il s’agit du secteur et de la fédération. Polycaro l’a rencontré
à son port d’attache à Tournai.
Le président de Fecamo effectue
la dernière année de son mandat
“Les membres forment l’ADN
de notre fédération”
Nouveau site Internet
C’est en février 2010 qu’André-Marie Bonnet a été nommé
nouveau président de Fecamo, fonction dans laquelle il a
succédé à Julien Capiau. Un rapide calcul nous apprend qu’il
effectue donc la dernière année de son premier mandat. Il
était donc temps de procéder à un état des lieux avec celui
qui, au cours de notre conversation, s’est avéré être un véritable moulin à paroles. L’enthousiasme avec lequel il relate
son récit, agrémenté d’une sauce légèrement philosophique,
nous fait déjà pressentir que sa tâche de président lui tient
à cœur. Nous avions rendez-vous à Tournai, dans la salle
d’exposition d’AMB Carrelages où nous avons été cordialement accueillis par André-Marie Bonnet, également directeur d’AMB Chemie. Patrick Noë, directeur de la fédération,
était également présent. “Nous voulons doter Fecamo
d’une nouvelle identité jeune et communiquer clairement à
tous que nous utiliserons à cet effet tous les outils modernes
qui s’offrent à nous”, explique ce dernier. “Le lancement
récent de notre nouveau site Internet (www.fecamo.com;
ndlr.) en constitue un bel exemple. Nous devons unir nos
forces et mettrons à profit tous les moyens pour mettre en
contact les carreleurs et mosaïstes de Belgique. Il incombe
en effet à Fecamo de mettre sur pied une plate-forme, et de
fournir à nos membres les outils appropriés pour échanger
leurs connaissances et expériences. Sans communication,
cela ne fonctionnera pas, c’est sûr! Nous n’avons pas peur
d’éventuelles critiques émanant de sections locales. Nous
considérons les membres comme nos principaux clients,
ce sont eux qui décident ce qui est bon ou pas ainsi que ce
qui doit précisément changer. Mais jusqu’à présent, nous
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Le président de Fecamo André-Marie Bonnet et son directeur Patrick Noë
n’avons reçu que des réactions positives; tout le monde est
convaincu que nous sommes sur la bonne voie.”
Pas des îlots isolés
“Il se passe énormément de choses positives au sein de
notre fédération, suffisamment de raisons donc pour rester
optimiste”, intervient André-Marie Bonnet. “Les possibilités et les opportunités ne manquent pas, à nous de les saisir à deux mains. Nous n’avons cependant plus beaucoup
de temps pour continuer à réfléchir, il nous faut passer à
l’action! Les objectifs ont été formulés, le moment est venu
de les réaliser. La force de Fecamo réside en grande partie
dans les fortes personnalités qui aident à tirer la charrette au
niveau local”, confie le président. “Elles forment l’ADN de
notre fédération. Nous devons cependant veiller à ce que
les différentes sections locales ne deviennent pas des îlots
isolés. Toutes ces identités individuelles doivent être associées d’une manière ou d’une autre, elles doivent former un
ensemble solide. Ce qui exige une bonne communication.
Il est essentiel que tout le monde regarde dans la même direction; cela nous permettra de réaliser plus rapidement les
objectifs.”
Deux objectifs principaux
Fecamo a encore bien davantage de projets en préparation, mais en fait, la fédération a dégagé deux objectifs principaux. Le président Bonnet nous les présente. “L’identité
de Fecamo était jadis formée principalement par des moyennes et grandes entreprises. Cela n’est plus représentatif
de la structure actuelle du marché qui a tellement changé
et qui est aujourd’hui davantage morcelé. Aujourd’hui, la
situation est la suivante: il reste peu de grandes entreprises de carrelage qui comptent minimum une quarantaine
d’ouvriers, et pratiquement toutes les entreprises sont de
petite taille, parmi lesquelles de nombreuses entreprises unipersonnelles.” Andreé-Marie Bonnet aime comparer cela à
l’univers qui est constitué d’innombrables éléments éclatés.
“Le noyau initial a en grande partie disparu, il s’agit maintenant d’îlots isolés. Le plus compliqué, c’est de réunir à nouveau tous ces éléments individuels, de les fédérer. Cela ne
se fera pas du jour au lendemain. On ressent cependant que
de nombreux entrepreneurs se donnent eux-mêmes la peine
d’absorber le plus d’informations possible; ce besoin est
donc bel et bien présent. Il nous reste donc encore un long
chemin à parcourir. Car d’un côté de l’univers, on trouve
les moyens et grands patrons qui sont membres de Fecamo
depuis déjà des années. Mais de l’autre côté, il y a grand
ensemble de petits indépendants dont la plupart ne sont
même pas disposés à faire la connaissance de notre fédération. Ils sont d’avis que cela ne sert à rien. Naturellement, ils
se trompent totalement. Nous devons donc convaincre ces
incrédules que Fecamo représente une plus-value pour eux,
et une force d’échange à utiliser!”
Tous les groupes cibles
La déstructuration du marché se traduit selon André-Marie
Bonnet par un besoin urgent d’identité et de formation.
“Ces possibilités de formation existent déjà de nos jours,
mais tout doit encore être mieux diffusé et structuré. Tant
qu’il n’y aura pas d’uniformité au niveau de l’offre, il y aura
un morcellement. Pourquoi ne pourrions-nous pas opérer tous sous la même coupole et tirer sur la même corde?
Sans la force de l’identité, vous ne pourrez jamais vous faire
un nom!” Le président Bonnet est convaincu que Fecamo
peut également donner une identité aux gens qui ont quitté
les rangs. “De nombreux jeunes carreleurs tentent leur
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“Alors qu’on avait avant
des degrés de compétence
vers une maîtrise, on entend
de nos jours que la
formation est déjà terminée
après six mois”
(André-Marie Bonnet, président de Fecamo)
chance en tant qu’indépendant mais
constatent après quelques années
qu’il n’est tout de même pas si facile de tout faire soi-même. Il n’y a
pas que les travaux de pose; il y a tellement d’autres choses qui interviennent. D’où l’importance de créer
des moyens pour toucher tous les
groupes cibles et toutes les générations. Tout est dans la communication.
Dans ce domaine, Internet offre énormément de possibilités. Les premiers
essais que nous avons effectués ont
été jugés très positifs. Nous allons par
exemple également démarrer un blog,
et allons utiliser les médias sociaux.
Nous y sommes obligés si nous voulons ‘inciter’ les plus jeunes générations de carreleurs.”
L’intelligence du métier
Le second objectif que souhaite atteindre Fecamo consiste à ‘remettre
à l’honneur l’intelligence du métier.
“Car celle-ci est encore trop souvent
sous-estimée”, affirme André-Marie
Bonnet. “Les gens pensent qu’un carreleur ou mosaïste doit uniquement
se contenter de poser des matériaux.
C’est faux. Avant tout et surtout, il doit
avoir les capacités pour comprendre
les idées du client et de l’architecte. Il
doit aussi tout savoir sur les technologies: non seulement les carreaux céramiques deviennent plus fins et plus
grands, mais les travaux de pose euxmêmes évoluent également. Il doit associer toutes ces connaissances à du
professionnalisme, après quoi il devra
encore tout traduire dans la pratique.
Cela peut paraître simple, mais ce ne
l’est assurément pas. Outre la maîtrise
de son métier, le carreleur doit donc
posséder l’intelligence nécessaire pour
comprendre d’une part le monde des
idées et des concepts et d’autres part
celui des technologies. Fecamo forme
le lien parfait entre ces deux mondes,
de telle sorte que nous pouvons aider
l’homme de métier! Nous réussissons à rendre notre réseau suffisamment dynamique. L’objectif consiste à
ce que Fecamo noue le plus de liens
possible, sans que cela ne deviennent
un enchevêtrement inextricable: avec
les membres, les partenaires commerciaux, la presse, les écoles, les particuliers, les autres fédérations, les
autorités, etc.” Pour rendre une identité solide au métier de carreleur, deux
éléments sont nécessaires, selon le
président de Fecamo: la tradition et la
formation. “Quelqu’un qui transmet
ses connaissances à d’autres, telle
est pour moi la définition du véritable homme de métier. En raison de
la technicité des produits et des évolutions technologiques permanentes,
la nécessité de formations est très
grande de nos jours. Il y a beaucoup
de choses qui se font dans ce domaine, mais pas encore d’une manière
bien structurée et uniforme.”
Passion pour le métier
André-Marie Bonnet semble
désormais vraiment bien parti. “Alors
qu’on avait avant des degrés de compétence vers une maîtrise, on entend
de nos jours que la formation est déjà
terminée après six mois. Maîtriser totalement un métier sur une si courte
période est impossible. Maintenir
un jeune de 14 ans sur les bancs de
l’école, alors qu’il dispose d’une intelligence pragmatique et intuitive, a peu
de sens. Laissons-le apprendre le métier dans une entreprise de carreleurs.
Dès qu’il aura accumulé suffisamment
de connaissances et d’expérience pratique, sa passion pour le métier grandira. Une fois son intelligence identifiée,
il poursuivra de lui-même, de par sa
propre volonté, tout ce qui servira ses
compétences acquises,: c’est-à-dire la
gestion, l’informatique, la lecture de
plans, le calcul créatif,...”
“La tradition reste plus ou moins la
même, mais ce sont les technologies
qui évoluent rapidement. Nous devons veiller à ce que les technologies
ne dépassent pas l’artisanat, car alors,
même les meilleurs carreleurs ne pourront plus se démarquer et vous aurez
partout l’uniformité sans la beauté de
l’identité! Celui qui, à la fin d’une longue journée de labeur, se retourne
quelques instants pour jeter un œil au
travail qu’il a fourni pour ensuite rentrer
chez lui avec un sentiment de satisfaction, peut pour moi être qualifié de véritable homme de métier.”
Infos complémentaires via
www.fecamo.com
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