n° 34 avril 2012 - Chambre d`agriculture de l`Indre
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n° 34 avril 2012 - Chambre d`agriculture de l`Indre
Elevage Infos Vendredi 11 mai 2012 à la Ferme des Bordes à JEU LES BOIS SOMMAIRE 9 h 45 : rendez-vous sur le site des Bordes (cour de l’exploitation à Jeu Les Bois) Comparaison de parcelles en essai : prairies multi espèces et associations Conduite du pâturage Visite des essais prairies de fauche multi espèces en bio 14 h : rendez-vous sur le site des Bordes (cour de l’exploitation à Jeu Les Bois) Visites sur le site du « Domaine Neuf » conduit en élevage allaitant bio Essai prairies de pâturage multi espèces en bio, Observation des jeunes prairies bio semées en 2011 Conduite des lots au pâturage et pratiques d'élevage pour viser l'autonomie alimentaire La paille : quelles alternatives possibles ? p1 Conduite es génisses allaitantes p5 Conduite des chevrettes p7 Contact EDE Chambre d’Agriculture Elevage - Tél 02.54.61.61.54 www.indre.chambagri.fr Possibilité de participer soit le matin, soit l’après midi ou aux deux visites. Pour le repas de midi, chacun apporte son casse croûte La Paille : quelles alternatives possibles ? L'utilisation de la paille pour palier un déficit en fourrage contribue indéniablement à la diminution du stock « paille litière ». Le recours à l'achat n'est pas toujours évident (disponibilité, transport, équipement, ...) autant d'éléments qui amènent à une réflexion sur l'utilisation d'autres produits en litière. Certains départements allaitants de la zone massif central ont engagé depuis plusieurs années une réflexion sur des produits de substitution de la paille litière. Loin des zones de cultures, disposant de ressources locales (taillis, haies, scierie ….) ils ont cherché à les valoriser afin de limiter les achats extérieurs. Dans cet article nous vous proposons de passer en revue les différentes possibilités qui sont à votre disposition pour réduire votre consommation de paille litière. Cependant à ce jour des questions restent sans réponse. 1/ Les besoins en paille de litière en Kg/animal/jour Vache allaitante + veau Aire paillée intégrale 8 à 12 kg Aire paillée + raclage 5 à 8 kg Logettes : 3 à 4 kg Vache laitière en production Aire paillée + raclage 7 à 8 kg Logettes: 3 à 4 kg Jeune bovin à l'engraissement Aire paillée intégrale: 5 à 8 kg (selon âge et poids) Pente paillée: 3 à 5 kg Petits ruminants Chèvre /brebis adulte: 1 kg Chevrette/agnelle: 0,5 Kg N°34 – Mai 2012 Page 2 Pour le département de l’Indre, les besoins en paille sont élevés puisque la plupart des animaux sont logés sur aire paillée intégrale. Certaines catégories d'animaux sont moins exigeantes en terme de qualité de litière, les taurillons, et autres animaux à l'engrais sont moins sensibles tandis que les vaches laitières, les vaches allaitantes et les génisses sont les plus exigeantes sur la qualité de la litière. Le type d'animaux n'est pas le seul facteur qui influence les besoins en paille, il faut aussi prendre en considération le chargement des cases dans le cas de litière accumulée, le type d'alimentation et l'aménagement des points d'abreuvement. Un chargement trop important accentue le piétinement ; la multiplication des accès à l'eau et à la nourriture intensifient les zones de souillures. 2/ Aménager ses bâtiments et adapter ses pratiques peuvent amener à économiser de la paille Dans certains bâtiments, des pistes sont envisageables pour limiter les zones de salissement. Limiter l’accès aux D'une manière générale, les investissements dans un bâtiment type 100% paillé sont les moins onéreux mais pas forcément les plus économes en fonctionnement. En effet les besoins en paille sont plus importants que pour abreuvoirs par la stalle bétonnée quand ceux-ci en sont équipés et avoir une bonne ventilation du bâtiment favorisent l'assèchement naturel de la litière, envisager une aire d'exercice raclée, ou l'utilisation de logettes. Les coûts de fonctionnement : d'une manière générale, quelque soit le type de bâtiment, le temps consacré à l'alimentation reste le même. Le graphique suivant présente de façon détaillée en €/place/an le coût de chacun des postes dans les différents systèmes. Sur l'ensemble de ses postes, les trois dépenses les plus importantes sont liées à la gestion des litières. La quantité de paille représente environ 40% du coût de fonctionnement total, le paillage 20% et l'épandage 20%. Les systèmes aire paillée intégrale sont les plus consommateurs de paille, le recours à l'achat de paille pour ce type de bâtiment augmente considérablement le coût de fonctionnement, il est important de les intégrer dans la réflexion d'un projet bâtiment surtout si l'élevage n'est pas auto suffisant en paille. d'autres types de bâtiment logettes,...) (raclage, 3/ Les alternatives Des matériaux de substitutions peuvent compléter les besoins en paille. N° 34 – Mai 2012 Page 3 Parmi ceux rencontrés sur notre département, paille de colza, plaquette bois, sciure, certains peuvent palier à votre manque de paille. Le coût de ces produits est à raisonner en fonction de la disponibilité locale : présence de scierie, possibilité de déchiqueté du bois sur place. Appréciation des possibilités d'utilisation de divers matériaux de litière pour bovins Type de couchage Litière paillée accumulée et pente Logette et étable entravée Sciure ++ seule +++ en combinaison avec de la paille + à ++ si sciure de résineux + à ++ seule +++ en combinaison avec paille sauf VL +++ pour VL en combinaison avec copeaux. Par contre, la sciure de résineux est moins favorable Copeaux de bois +++ seuls ou combinés à la sciure ou à la paille. Les copeaux de bois blancs tendres sont préférables +++ utilisation possible avec de la sciure ou de la paille Bois déchiqueté + attention aux problèmes de granulométrie, d'échardes + attention aux problèmes granulométrie, d'échardes de (Source institut de l'élevage) + utilisation possible sous réserve ++ utilisation possible +++ utilisation possible et de qualité Le bois déchiqueté La plaquette forestière est largement utilisée dans les zones sylvicoles souvent éloignées des bassins de production de céréales. Les utilisations sont parfois différentes d'un élevage à un autre, mais voilà ce que l'on peut retenir : la plaquette a un pouvoir d'absorption. Toutefois, le régime alimentaire et la densité des animaux ont une influence sur la quantité de plaquettes utilisées en paillage. - pour l'utilisation en litière, privilégiez les bois blancs et sans tanins (aulnes saules frênes, arbustes,...) avec un calibrage de 20mm pour obtenir une capacité d'absorption plus grande. - après déchiquetage le stockage se fait à l'abri dans un endroit sec, après quelques jours la température s'élève progressivement pour atteindre 70 à 80°C, le séchage dure entre 4 et 5mois sans aucune intervention. Trois modes d'utilisation sont pratiqués : 1) en sous couche de 10-20cm + de la paille 2) en mille feuilles plaquette/paille 3) en sous couche de 6-8cm + apports réguliers - En sous couche, il est inutile d'avoir une épaisseur trop importante car la partie inférieure n'est pas valorisée. De plus cette technique nécessite le retournement de la couche pour faire remonter des copeaux propres et prolonger la litière. Ensuite, l'entretien de la litière est réalisé avec de la paille. - En mille feuilles, en alternant une couche de copeaux et une couche de paille. - En sous couche de 6 à 8 cm, après une quinzaine de jours d'utilisation, la technique consiste à réaliser des apports de copeaux avec la pailleuse et éviter une intervention pour mélanger la couche de copeaux initiale. Les éleveurs pratiquant ces types de paillage s'accordent à dire que la litière à base de copeaux reste froide, un apport de paille pour des vaches avec des veaux apporte un confort supplémentaire. N° 34 – Mai 2012 Page 4 Le prix du m³ de bois déchiqueté est dépendant de plusieurs critères : - la disponibilité en bois - l'abattage, l'élagage,... - le déchiquetage - le stockage Il est important de bien organiser son chantier de déchiquetage pour diminuer le coût au m³ produit. Cette alternative est à privilégier quand on dispose de bois sur l'exploitation. Un programme de gestion des haies et une observation sur l'utilisation des plaquettes bois en litière va être menée sur l'exploitation de l'OIER Ferme expérimentale des Bordes l'hiver prochain. La valeur agronomique et l'intérêt de ces effluents seront aussi évalués. Ces résultats permettront de mesurer la faisabilité technique et économique de l'intégration de plaquettes en litière. La sciure utilisation possible aussi bien en aire paillée qu'en logette. Pour les vaches laitières privilégiez un changement régulier de la sciure, avec l'humidité elle peut parfois adhérer aux mamelles. Il est nécessaire d'avoir des plaquettes ou de la sciure de bonne qualité non humide et non souillée, le stockage doit être réalisé dans de bonnes conditions dans un endroit : sec et sain à l'abri de l'humidité. La paille de colza La paille de colza peut être utilisée en Contact pour plus de renseignements : Jean Baptiste BOURSAUD 02.54.61.61.54 litière pour économiser de la paille de céréales. Toutefois, son efficacité pour capter les liquides est moins bonne que celle des céréales, aussi privilégiez une utilisation en alternance avec de la paille de céréales pour améliorer l'absorption des jus ou en première couche de litière pour drainer. Des précautions sont à prendre dès la récolte. Il faut impérativement que la paille soit sèche pour éviter le développement de moisissures. A la récolte, les tiges sont généralement encore vertes, il est nécessaire d'attendre plusieurs jours avant de la récolter, avec une hauteur de coupe courte on peut espérer environ 2 Tonnes/hectare en fonction de l'état végétatif du colza. Pour un même résultat de propreté, il faut une quantité plus importante qu'avec de la paille de céréales. Au delà de ces possibilités il est important que chacun réfléchisse au degré d'autonomie qu'il peut atteindre en tenant compte des contraintes et atouts de son exploitation. Pour les systèmes avec peu de cultures et qui ont un projet bâtiment il faut chiffrer les avantages et inconvénients de chaque type de bâtiment. Le choix d'un mode de logement plus économe en paille est une piste à étudier (aire paillée avec raclage, logettes,...) même si cela nécessite des investissements sur le stockage des effluents. Réseau d’Observation des Systèmes Agricoles pour le Conseil et les Etudes Date à retenir Salon Tech&bio les 6 et 7 juin 2012 à Azé (Château Gontier 53) Ce salon recevra les éleveurs du Grand ouest, en quête de techniques alternatives et bio à la portée de tous. Les agriculteurs bio trouveront des perfectionnements à leurs pratiques, les agriculteurs conventionnels des pistes d’évolutions pour leurs exploitations. Conférences techniques et économiques en continu sur les deux jours, ateliers thématiques, démonstrations en situation réelle d’innovations matérielles… Pour toute information, contactez Frédéric GUY au 02 54 61 61 54 N° 34 – Mai 2012 Page 5 L'élevage des génisses En élevage allaitant la conduite des génisses est l'un des moyens à disposition des éleveurs pour améliorer la rentabilité de leur troupeau. En effet, une étude menée en Bourgogne a démontré que 50 kg de plus sur les poids âge type à 2 ans se traduisait en moyenne par 15 kg de carcasse supplémentaire sur les vaches de réforme. La future carrière d'une vache se dessine jusqu'à l'âge de 30 mois mais si des retards de croissance importants se sont accumulés, les effets seront irréversibles Privilégier un bon démarrage des veaux Un retard de croissance pendant la phase d’allaitement est difficilement compensé par la suite. C'est pourquoi le potentiel de croissance de l’animal et la production laitière de la mère sont des critères de sélection primordiaux. De plus la majeure partie de l’avantage de croissance acquise sous la mère est conservée. Les femelles gardées pour le renouvellement seront donc choisies parmi les femelles lourdes et développées au sevrage, tout en intégrant les conditions de naissance et de gémellité. Bovins Croissance fournit aux éleveurs adhérents les outils nécessaires pour un tri rigoureux et objectif des femelles à conserver pour le renouvellement. Dans le cas d’un premier vêlage à 36 mois, l’objectif raisonnable de croissance naissance sevrage est de 900 à 1 000 g par jour en race Limousine, et de 950 à 1 050 g par jour pour les autres races. Une croissance majorée de 100 g par jour est nécessaire dans le cas du vêlage à deux ans. Rechercher des croissances hivernales modérées L’herbe pâturée constitue l’alimentation la plus économique en temps et financièrement. C’est au cours des deux saisons d’herbe que l’essentiel de la croissance doit être réalisé. Une croissance modérée pendant les phases hivernales permet de faire jouer la croissance compensatrice. Une croissance excessive pendant l’hiver pénalise la croissance au pâturage du printemps suivant. Plus la génisse est âgée au moment d'une phase de « restriction » plus elle a la capacité de compenser les retards de croissance de fin d’hiver. Si des retards de croissance par rapport à l’objectif sont observés ils peuvent être compensés en majorant d’environ 100 g par jour l’objectif de croissance des femelles les moins développées, il faut pour cela séparer les lots. Dans la pratique, pour un vêlage à 35 mois en fin d’hiver nous pouvons conseiller, selon le poids adulte des vaches du troupeau, des croissances hivernales comprises entre 550 et 700 g/jour au cours du premier hiver, et comprises entre 350 et 500 g/jour au cours du deuxième hiver. Dans le cas de vêlage d’automne la première partie du deuxième hiver correspond à la phase de reproduction. Des croissances plus élevées peuvent être réalisées pendant cette phase. Il sera possible, dans la deuxième partie de l’hiver, de réduire la croissance pour ne pas pénaliser la croissance à l’herbe. Dans le cas du vêlage 30 mois, il est nécessaire d’adopter des croissances hivernales légèrement plus élevées Il faut absolument éviter des croissances élevées en phase prépubertaire car une croissance et un engraissement excessifs au cours de cette période sont préjudiciables. En effet, le gras se développe dans le tissu mammaire et autour de l'appareil reproducteur entraînant des problèmes de reproduction et de mauvaise production laitière ultérieure. Atteindre un poids suffisant lors de la mise à la reproduction D'une race à l'autre l’âge d’apparition des premières chaleurs (puberté) n'intervient pas au même stade. En race allaitante il est tardif : 55 % du poids vif adulte en race Charolaise, 60 % en race Limousine. C'est pourquoi pour avoir une première lactation satisfaisante et une bonne longévité des vaches il faut viser un poids suffisant à la saillie c'est à dire 65 à 70 % du poids adulte. Sinon, la reproduction est compromise à cause de la non cyclicité des génisses dont la puberté est tardive et aussi du non retour en chaleur des vaches primipares insuffisamment développées. Pour les génisses en état médiocre, la fertilité est améliorée par la pratique du flushing; il peut se réaliser par l’apport d’un complément énergétique de 1 à 2 UFL/j pendant 6 semaines, en démarrant 3 semaines avant la mise à la reproduction. N° 34 – Mai 2012 Page 6 Voici un exemple de courbe de croissance et des poids indicatifs aux différents âges pour des femelles limousines vêlant à 36 mois en fin d'hiver. Une alternative au vêlage 2 ans : le vêlage 30 mois Afin de réduire la durée de vie « improductive » des femelles, une solution est le vêlage à 2 ans qui est techniquement difficile car il ne peut concerner toutes les génisses de l'élevage. Il demande un accroissement conséquent du rythme de croissance et un suivi très particulier des primipares. Au regard de l'étalement des vêlages qui s'opère depuis quelques années, une autre alternative est envisageable : le vêlage 30 mois. Pour être simple de gestion, il faut avoir une double période de vêlage ce qui peut permettre de faire « une pierre deux coups » dans certains élevages qui ont subi l'étalement des vêlages : recaler des périodes de vêlage bien définies dans le temps et amorcer le vêlage 30 mois. Le vêlage 30 mois a un faible impact sur les performances zootechniques et comparativement au vêlage 2 ans il nécessite un accroissement plus modéré des rythmes de croissance et du suivi de l'alimentation des primipares. Qui plus est les élevages en double période de vêlage sont confrontés à un « cloisonnement » du cheptel, le vêlage 30 mois permet de « faire passer » des animaux d'une période à l'autre et donc permet de réaliser un brassage génétique. En premier lieu, il faut avoir une croissance naissance-sevrage identique que pour le vêlage 36 mois c'est-à-dire de 900 à 1000 g/j en race limousine et de 950 à 1050 g/j en race charolaise. À la mise à la reproduction les femelles doivent peser 65 à 70 % du poids adulte pour avoir une première lactation ainsi qu'une carrière satisfaisante. Voici des exemples de courbes de croissance et des poids indicatifs aux différents âges pour des femelles charolaises vêlant à 30 mois au printemps. Il existe au moins deux écueils à éviter : - faire des croissances trop élevées en périodes hivernales pénalisent les croissances au pâturage du printemps suivant : pas de croissance compensatrice - faire le poids à tout prix : l'engraissement des femelles à la mise à la reproduction pénalise le développement mammaire et donc la production laitière ultérieure. N° 34 – Mai 2012 Page 7 Il est important de surveiller la fin de gestation, les 3 derniers mois notamment, où les animaux doivent arriver à la date de vêlage ni trop gras ni trop maigre. Les deux cas ont pour effets d'augmenter l'intervalle entre vêlages et de réduire la capacité d'ingestion. Il est bon de séparer les primipares car elles n'ont pas fini leur croissance, elles ont une capacité d'ingestion plus faible et elles sont généralement en moins bon état que les multipares. Contact pour plus de renseignements : Frédéric GUY – Pascal LECREUX – Claude VINCENT : 02.54.61.61.54 Dans le prochain numéro, paraîtront les articles sur l’élevage des jeunes en bovins lait et en ovins. Réussir son élevage de chevrettes Les chevrettes de renouvellement sont l’avenir du troupeau. Il est donc primordial d’optimiser l’efficacité de cet atelier. L’élevage des chevrettes demande une attention toute particulière en matière d'alimentation, de conditions de logement, de prophylaxie, de mesures préventives et d’homogénéité de lot : principaux facteurs pouvant influencer la croissance de ces futures productrices. Quelles pratiques dans l’alimentation des chevrettes ? Colostrum : une prise incontournable. Les chevreaux doivent ingérer 250 à 450g de colostrum (10% du poids vif) dans leurs premières heures. Au-delà de 12 heures, l'efficacité de la prise du colostrum est réduite de 50 %. Quels laits pour les chevrettes ? Il existe deux types de poudre de lait : les aliments avec PLE (Poudre de Lait Écrémé) ou sans PLE. Les deux conduisent à des résultats similaires en terme de GMQ (Gain Moyen Quotidien). Toutefois, le coût d’un aliment avec PLE reste relativement plus élevé. Une distribution discontinue doit se faire avec un aliment avec PLE. N° 34 – Mai 2012 Page 8 Limiter la concurrence ! Le nombre de tétines doit être adapté au système d’allaitement ; il faut compter 1 pour 20 animaux pour une distribution continue (système louve) contre 1 tétine par animal pour une distribution ponctuelle. Dans le cas d'une phase lactée au multibiberon, les tétines doivent être similaires en termes de débit et d'usure afin de limiter la concurrence. Pour limiter les risques de diarrhées d’origine bactérienne, le matériel d'allaitement doit être vidé et nettoyé régulièrement. La température du lait sortie tétine ou une concentration inadaptée peuvent engendrer des diarrhées d’origine alimentaire. Sevrage : Quelles conditions ? Les chevrettes doivent avoir accès aux aliments solides dès la première semaine. Avant de sevrer, il est indispensable de surveiller la consommation des concentrés et du fourrage par l’ensemble des animaux. A deux mois, la chevrette doit peser entre 15 et 17 Kg. Si cet objectif n’est pas atteint, il est préférable de reporter le sevrage en réallotant. Quels critères pour le choix des fourrages ? L’objectif premier du fourrage est de développer la panse du jeune ruminant. La base fourragère peut tout aussi bien être de la paille, du foin de graminées qu’un foin de légumineuse. Le tout est d’ajuster la part azotée du mélange. Le fourrage doit être appétant et renouvelé deux fois par jour, voire trois à quatre fois autour du sevrage. Céréales et complémentaire azoté ; une bonne association. Il est possible d’alimenter ses chevrettes avec les mêmes concentrés que ceux distribués aux chèvres adultes. La valeur MAT du mélange doit être 18 % jusqu'à 4 mois, puis de 16 % de MAT au-delà. Des pesées régulières pour bien piloter la reproduction. Un objectif de mise-bas à 12 mois n’est envisageable que si la chevrette pèse à 7 mois, 50-52 % de son poids adulte. La pesée à trois périodes clés de la croissance est incontournable et sert d'outil d’aide à la décision à chaque étape de la vie de la chevrette (sevrage et mise au bouc) pour réalloter ou réformer si nécessaire. Quand le logement va, tout va ! Le respect de deux critères : surface en aire paillée et longueur d’auge, sont la condition sine qua non pour réussir son élevage des jeunes. Les conditions requises sont rappelées dans le tableau ci-dessous. Sevrage Longueur d’auge (en m) Surface disponible (en m2) Volume d’air (en m3) 0,20 2-4 mois 0,30 4-8 mois 0,33 8-13 mois 0,33 0,33 0,5 1, 1,5 3-4 5-6 Soins et prophylaxie : des mots clés pour leur santé 1 / Les locaux et le matériel d’allaitement doivent être nettoyés et désinfectés. Il faut éviter les locaux froids et humides ; des lampes chauffantes peuvent être mises en place durant les premières heures afin de sécher le chevreau. Un paillage fréquent est indispensable. 2 / La désinfection du cordon par trempage avec un produit à base d’iode est fortement préconisée. De même qu’il est conseillé d’utiliser un spray aseptisant après l’écornage. 3 / Des pics d’excrétions de coccidies apparaissent souvent autour du sevrage. C’est donc un moment opportun pour traiter ses chevrettes. Un deuxième traitement peut être envisagé selon l'importance de la maladie dans le troupeau. Pour bien réussir son élevage des chevrettes, un suivi de croissance, le respect des conditions de logement et une alimentation adaptée aux besoins sont bien les points clés dont la mise en place est nécessaire pour obtenir, par la suite de bonnes performances laitières. Contact pour plus de renseignements : Bertrand BLUET – Camille LACHARME Florence PIEDHAULT : 02.54.61.61.54 N° 34 – Mai 2012