Surveillance et préventions des infections nosocomiales en
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Surveillance et préventions des infections nosocomiales en
Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 1 FEDERATION NATIONALE DES CENTRES DE LUTTE CONTRE LE CANCER STANDARDS, OPTIONS ET RECOMMANDATIONS POUR LA SURVEILLANCE ET LA PREVENTION DES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN CANCEROLOGIE Date de validation des Standards, Options et Recommandations : novembre 1999 Date prévue de prochaine mise à jour : en fonction des nouvelles données scientifiques MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL Béatrice Pottecher, médecin hygiéniste santé publique, Centre Paul Strauss, Strasbourg (coordonnateur) Raoul Herbrecht, hématologue, CHU, Strasbourg Marie-Pierre Blanc-Vincent, FNCLCC, Paris (méthodologiste) MEMBRES ASSOCIES AU GROUPE DE TRAVAIL Véronique Bussy Malgrange, microbiologiste-hygiéniste, Institut Jean Godinot, Reims Marie-Christine Escande, microbiologiste, Institut Curie, Paris Christine Fuhrmann, microbiologiste, Centre régional Léon Bérard, Lyon Françoise Crokaert, microbiologiste, Institut Jules Bordet, Bruxelles Guillaume Gory-Delabaere, FNCLCC, Paris (méthodologiste) Jean-Marcel Senet, oncobiologiste, Centre Paul Papin, Angers Thierry Lesimple, oncologue, Centre Eugène Marquis, Rennes Jacques Raveneau, oncobiologiste, Centre René Huguenin, Saint-Cloud Jacqueline Béal, anesthésiste réanimateur, Centre Oscar Lambret, Lille Pierre Biron, oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon Michèle Viot, microbiologiste, Centre Antoine Lacassagne, Nice 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 CONTRIBUTEURS Revue interne (novembre 1999) K. Baumgartner, infirmière hygiéniste, Centre Val d’Aurelle, Montpellier P. Bachmann, anesthésiste, Centre Léon Bérard, Lyon D. Blaise, hématologue, Institut Paoli Calmettes, Marseille C. Borel, oncologue, Centre Paul Strauss, Strasbourg A. Bouvet, anesthétiste réanimateur, Centre François Baclesse, Caen M. Carton, oncologue, Centre Claudius Regaud, Toulouse D. Coullioud, microbiologiste, Centre Léon Bérard, Lyon R. Delva, oncologue, Centre Paul Papin, Angers A. Escande, oncologue, Centre Paul Strauss, Strasbourg M. Eyffred, hygiéniste, Centre Claudius Regaud, Toulouse M. Fabbro, oncologue, Centre Val d’Aurelle, Montpellier C. Fischbach, médecin généraliste, Centre Paul Strauss, Strasbourg T. François, anesthésiste-réanimateur, Centre René Gauducheau, Saint-Herblain V. Frasie, soins palliatifs, Centre Paul Strauss, Strasbourg J. Gertner, anesthésiste-réanimateur, Institut Curie, Paris C. Gray, microbiologiste, Centre Henri Becquerel, Rouen P. Haegelé, oncologue, Centre Paul Strauss, Strasbourg V. Jarlier, microbiologiste, CHU la Pitié-Salpétrière, Paris D. Kere, chirurgien, Centre Val d’Aurelle, Montpellier F. Lakdja, anesthésiste, Institut Bergonié, Bordeaux J-F. Latour, pharmacien, Centre Léon Bérard, Lyon J-F. Laurent, médecin de santé publique, Centre Eugène Marquis, Rennes H. Laveran, médecin hygiéniste, Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand B. Leclercq, médecin-réanimateur, Institut Gustave Roussy, Villejuif D. Lefebvre, anesthésiste, Centre Oscar Lambret, Lille P. Leynia De la Jarrige, pharmacien, Centre Paul Papin, Angers D. Maraninchi, professeur de cancérologie, Institut Paoli Calmettes, Marseille J. Michon, pédiatre, Institut Curie, Paris C. Minello, anesthésiste-réanimateur, Centre Georges-François Leclerc, Dijon L. Molinier, médecin de santé publique, Centre Claudius Regaud, Toulouse D. Monnin, anesthésiste-réanimateur, Institut Bergonié, Bordeaux R. Mors, oncologue, Centre Paul Strauss, Strasbourg J. Oglobine, oncobiologiste, Centre René Huguenin, Saint-Cloud A-M. Peny, hématologue, Centre François Baclesse, Caen T. Petit, oncologue, Centre Paul Strauss, Strasbourg F. Pinguet, pharmacien, Centre Val d’Aurelle, Montpellier H. Richet, microbiologiste, CHU Hôtel-Dieu, Paris B. Saint-Aubert, chirurgien, Centre Val d’Aurelle, Montpellier B. Salm, anesthésiste-réanimateur, Centre Alexis Vautrin, Nancy M. Schneider, oncologue, Centre Antoine Lacassagne, Nice C. Schlupp, infirmière-hygiéniste, Centre Paul Strauss, Strasbourg P. Senesse, oncologie digestive-nutrition, Centre Val d’Aurelle, Montpellier A. Thyss, oncologue, Centre Antoine Lacassagne, Nice M. Velten, épidémiologiste, Centre Paul Strauss, Strasbourg 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Page 2 Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 3 Revue externe (début) (novembre 1999) P. Astagneau, médecin coordonnateur du C-CLIN Paris Nord, CHU la Pitié-Salpétrière, Paris J-F. Abgrall, hématologue, Hôpital Morvan, Brest Revue externe (suite) L-S. Aho, hygiéniste, CHU de Dijon, Dijon ., M. Aupée, hygiéniste, Groupe hospitalier privé du centre alsace, Colmar R. Baron, hygiéniste, Hôpital Morvan, Brest G. Beaucaire, réanimateur, Hôpital Gustave Dron-G. Chatiliez, Tourcoing R. Benamouzig, gastroentérologue, Hôpital Avicenne, Bobigny J-P. Bergerat, oncologue, CHRU, Strasbourg M. Bientz, hygiéniste, Faculté de Médecine, Strasbourg M-F. Blech, hygiéniste, CHU Brabois, Nancy F. Boineau, microbiologiste, CHRU-Hôpital Pellegrin, Bordeaux D. Bordessoule, hématologue, CHU de Limoges, Limoges AC. Braud, Hôpital Lariboisière, Paris G. Brucker, directeur du C-CLIN Paris Nord, CHU la Pitié-Salpétrière, Paris J. Carlet, réanimateur, Fondation Hôpital Saint-Joseph, Paris J-C. Cetre, hygiéniste, Hôpital de la Croix Rousse, Lyon J. Chaperon, Faculté de médecine, Rennes B. Christian, Hôpital Notre Dame de Bon Secours, Metz B. Coiffier, Centre Hospitalier Lyon Sud, Pierre Bénite V. Colomb, pédiatre,Hôpital Necker, Paris J-C. Desport, nutritionniste, CHU Dupuytren, Limoges F. Dreyfus, Groupe Hospitalier Cochin, Paris P. Dufour, Hôpital de Hautepierre, Strasbourg J. Etienne, microbiologiste, Hôpital E. Herriot, Lyon J. Fabry, hygiéniste, Centre Hospitalier Lyon Sud, Pierre Bénite J-P. Gachie, hygiéniste, Groupe Hospitalier Pellegrin, Bordeaux R. Girard, hygiéniste, Centre Hospitalier Lyon Sud, Pierre Bénite M-L. Goetz, hygiéniste, Pharmacie des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg B. Gordts, microbiologiste-épidémiologiste, AZ St Jan, Brugge J. Grando, hygiéniste, Hôpital cardiologique, Lyon F. Guilhot, Hôpital Jean Bernard, Poitiers J. Hajjar, hygiéniste, Centre Hospitalier Général, Valence P. Hartemann, hygiéniste, CHU Brabois, Nancy P. Henon, hématologue, Centre Hospitalier de Mulhouse, Mulhouse J-P. Jouet, hématologue, CHR-Hôpital Claude Huriez, Lille J. Klastersky, oncologue-infectiologue, Institut Jules Bordet, Bruxelles J-C. Labadie, hygiéniste, Groupe Hospitalier Pellegrin, Bordeaux B. Lejeune, hygiéniste, Hôpital Morvan, Brest M. Le Porrier, CHU de Caen, Caen B. Lioure, Hôpital de Hautepierre, Strasbourg M. Marty, Hôpital Saint-Louis, Paris M-C. Mercky, hygiéniste, Centre Hospitalier, Mulhouse M-P. Meurisse, Centre Hospitalier de Libourne, Libourne JC. Melchior, Hôpital R. Poincaré, Garches G. Poulin, oncologue, Centre Hospitalier Général de Belfort, Belfort J. Pris, Hôpital de Purpan, Toulouse B. Raynard, gastroentérologue, Hôpital Antoine Béclère, Clamart B. Regnier, C-CLIN Paris Nord, hôpital Bichat, Paris P. Ribaud, Hôpital Saint-Louis, Paris A. Sayey, hygiéniste, Centre hospitalier Lyon Sud, Pierre Bénite R. Schaerer, Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, Grenoble S. Schneider, gastroentérologue, Hôpital de l’Archet, Nice G. Sebahoun, hématologue, Hôpital Nord, Marseille J-J. Sotto, Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, Grenoble 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 M. Struelens, microbiologiste-épidémiologiste, Hôpital Erasme, Bruxelles S. Tigaud, microbiologiste, Hôpital de la Croix Rousse, Lyon B. Varet, Groupe Hospitalier Necker, Paris M-J. Vautravers, hygiéniste, Centre hospitalier général, Hagueneau M. Velten, hygiéniste, Centre de traumatologie et d’orthopédie, Illkirch 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Page 4 Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 5 COMITE D’ORGANISATION DES SOR A. Bataillard, médecin généraliste, FNCLCC, Paris (méthodologiste) P. Bey, radiothérapeute, Centre Alexis Vautrin, Vandoeuvre-lès-Nancy (membre du bureau exécutif) M.P. Blanc-Vincent, pharmacien, FNCLCC, Paris (responsable méthodologiste) J. Carretier, chargé de mission en Santé, FNCLCC, Paris (méthodologiste SOR SAVOIR PATIENT). F. Farsi, médecin de Santé Publique, Centre Régional Léon Bérard, Lyon (méthodologiste associé) B. Fervers, oncologue médical, FNCLCC, Paris (coordonnateur des SOR) G. Gory-Delabaere, pharmacien, FNCLCC, Paris (méthodologiste) S. Guillo, documentaliste, FNCLCC, Paris L. Leichtnam, chargée de mission en Santé, FNCLCC, Paris (méthodologiste SOR SAVOIR PATIENT) E. Luporsi, oncologue médical, Centre Alexis Vautrin, Vandoeuvre-lès-Nancy (méthodologiste associé) T. Philip, pédiatre, Centre Régional Léon Bérard, Lyon (directeur des SOR, membre du bureau exécutif) J.L. Renaud-Salis, chirurgien, Institut Bergonié, Bordeaux (expert associé) S. Théobald, médecin de Santé Publique, Centre Paul Strauss, Strasbourg (méthodologiste associé) M. Véron, cadre infirmier, FNCLCC, Paris (méthodologiste SOR SAVOIR PATIENT) 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 6 Correspondance B. POTTECHER FNCLCC Opération Standards, Options, Recommandations 101, rue de Tolbiac 75654 Paris cedex 13 Téléphone : 01.44.23.04.04 Téléphone : 03.88.25.24.34 Télécopie : 01.44.23.04.17 Télécopie : 03.88.25.85.04 E-mail : [email protected] Remerciements Nous remercions le ministère de l’Emploi et de la Solidarité et la Ligue nationale contre le cancer pour leur soutien financier. Méthodologie Un groupe multidisciplinaire d'experts mis en place par la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) a revu les données scientifiques disponibles concernant la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie et a ensuite proposé des " Standards ", des " Options " et des " Recommandations ". Ce document a été revu par des experts indépendants. Une mise à jour est prévue en fonction de nouvelles données scientifiques ou de nouveaux accords d’experts. Définitions La définition des Standards, Options et Recommandations, accompagnés du niveau de preuve, repose sur les meilleures preuves scientifiques disponibles au moment de leur rédaction (Best Available Evidence), pouvant être selon le sujet des méta-analyses, essais randomisés ou études non randomisées. Lorsque les preuves scientifiques font défaut pour un point particulier, le jugement est basé sur l'expérience professionnelle et le consensus du groupe d'experts (« accord d'experts »). Standards : interventions pour lesquelles les résultats sont connus, et qui sont considérées comme bénéfiques, inappropriées ou nuisibles, à l'unanimité. Options : interventions pour lesquelles les résultats sont connus, et qui sont considérées comme bénéfiques, inappropriées ou nuisibles, par la majorité. Les options sont toujours accompagnées de recommandations. Recommandations : elles ont pour but, lorsqu’il existe plusieurs options, de hiérarchiser ces options en fonction du niveau de preuve. Les recommandations permettent également aux experts d’exprimer des jugements et des choix concernant notamment des situations d’exception et indications spécifiques ainsi que l’inclusion des patients dans des essais thérapeutiques. Le niveau de preuve est fonction du type et de la qualité des études disponibles ainsi que de la cohérence ou non de leurs résultats ; il est explicitement spécifié pour chacune des méthodes/interventions considérées en utilisant la classification suivante : - niveau A : il existe une (des) méta-analyse(s) « de bonne qualité » ou plusieurs essais randomisés « de bonne qualité » dont les résultats sont cohérents, - niveau B : il existe des preuves « de qualité correcte » : essais randomisés (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2). Les résultats de ces études sont cohérents dans l'ensemble, - niveau C : les études disponibles sont critiquables d’un point de vue méthodologique ou leurs résultats ne sont pas cohérents dans l'ensemble, - niveau D : il n'existe pas de données ou seulement des séries de cas, - accord d’experts : il n'existe pas de données pour la méthode concernée mais l’ensemble des experts est unanime. (NB : pour plus de détails, cf. Méthodologie de développement des SOR) [FERVERS1995]. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 7 Les SOR sont une œuvre collective créée par la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC), et protégée par les dispositions du Code de la propriété intellectuelle. La FNCLCC est par conséquent titulaire du droit d'auteur sur cette œuvre, et est donc notamment investie des droits patrimoniaux sur les SOR. La FNCLCC peut seule décider de l'existence et des modalités de reproduction, publication, traduction ou diffusion des SOR. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 8 RESUME L’organisation, la prévention et la surveillance des infections nosocomiales en cancérologie posent des problèmes spécifiques liés à la difficulté du diagnostic et à une extrême diversité des pratiques concernant notamment la place de l’isolement protecteur. Objectifs L’objectif de ce document est de définir sur la base d’une revue systématique des données scientifiques de la littérature et de l’accord d’experts des recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie. Ces recommandations portent sur l’organisation de la lutte contre les infections nosocomiales, sur la mise en œuvre de la surveillance épidémiologique et sur les attitudes de prévention à adopter vis-àvis de l’ensemble des malades cancéreux, vis-à-vis des malades infectés et vis-à-vis des malades cancéreux immunodéprimés. Méthodes ® La recherche de la littérature a été effectuée par interrogation de la base de données Medline et du CDC (Centers for Disease Control and Prevention). Les données des textes réglementaires et de différents guides (Comité technique national de lutte contre les infections nosocomiales (CTIN), CDC) ont été prises en compte. Cette recherche a été complétée par des éléments bibliographiques personnels du groupe de travail. Résultats 1) Les critères d’infection et de nosocomialité définis par le CDC et le Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) ne sont pas adaptés et doivent être redéfinis pour la cancérologie. 2) L’épidémiologie des infections nosocomiales en cancérologie est insuffisamment connue mais leur incidence semble plus élevée. De nombreux facteurs de risques infectieux, dont la durée et la profondeur de la neutropénie, coexistent chez le malade cancéreux. 3) La surveillance et la prévention des infections nosocomiales sont obligatoires et sont prises en compte dans l’accréditation des établissements hospitaliers. L’obligation est exprimée en termes de moyens et de résultats. 4) L’objectif de la surveillance des infections nosocomiales est de dépister les problèmes majeurs, de détecter les situations d’alerte, d’orienter l’antibiothérapie probabiliste et d’évaluer l’efficacité de la lutte contre les infections nosocomiales. Les moyens de la surveillance sont les enquêtes de prévalence et d’incidence menées ponctuellement et en continu. 5) Les trois attitudes de prévention de l’infection nosocomiale devant être adoptées sont : une attitude vis-à-vis de tous les patients, une attitude vis-à-vis des malades infectés et porteurs de bactéries multirésistantes, une attitude vis-à-vis des malades immunodéprimés. 6) Les précautions standard doivent s’appliquer à l’ensemble des malades cancéreux. 7) Il est nécessaire de rajouter les précautions septiques particulières pour les malades infectés par des micro-organismes figurant sur les listes de référence ou porteurs de bactéries multirésistantes. 8) Le seul objectif de l’isolement protecteur des malades cancéreux immunodéprimés est la réduction de la contamination croisée. Il n’y a pas d’attitude de prévention standard sur les indications et la mise en œuvre de l’isolement protecteur. Les attitudes de prévention proposées relèvent de l’accord d’experts. Résultats du processus de revue Le document Standards, Options et Recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie a été revu par des experts indépendants des secteurs public 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 9 et privé ainsi que par les Comités techniques des vingt Centres régionaux de lutte contre le cancer à l’aide d’un questionnaire évaluant la validité, la clarté, la pertinence et l’acceptabilité des Standards, Options et Recommandations élaborés par le groupe de travail. Une date limite de réponse a été donnée pour clore ce processus de revue. L’absence de réponse des experts sollicités avant la date proposée est considérée comme une validation implicite du document. En cas de commentaires ou réserves, une justification écrite et détaillée est demandée, faisant référence aux données de la science et/ou à l’expérience argumentée des médecins. Parmi les 106 experts sollicités 33 (31%) ont répondu et 32 ont complété le questionnaire d’évaluation. Parmi ces réponses, 97% (31/33) des experts approuvaient la majorité des Standards, Options et Recommandations de ce document (24 experts approuvaient tous les SOR, 7 approuvaient une grande partie des SOR), 1 expert approuvait certains SOR et aucun n’approuvait pas le document. Les observations des experts sur ce document concernaient les points suivants : - Des imperfections et des imprécisions dans la formulation des idées et concepts ont été signalées. La mise en forme a été améliorée en fonction des remarques émises. - La présentation des mesures de prévention vis à vis des patients cancéreux immunodéprimés a été jugée peu claire par de nombreux relecteurs. Une stratégie de prévention par niveau de risque va être élaborée à partir du tableau 26 (conduite de l'isolement protecteur chez le malade cancéreux immunodéprimé) et sera soumis aux experts. - Plusieurs données concernant prévention du risque aéroporté et la prévention de la contamination hydrique au cours de l'isolement protecteur ont été modifiées. ! En ce qui concerne la prévention du risque aéroporté, une conférence de consensus sur la prévention du risque aspergillaire chez les patients immunodéprimés a été organisée (21 mars 2000) depuis la relecture du document (janvier 2000) [AGENCENATIONALE2000]. Cette conférence de consensus a été organisée et s’est déroulée conformément aux règles méthodologiques préconisées par l’ANAES. Après analyse de ces recommandations, les modalités de la prévention ont été complétées ou précisées. Les indications du traitement de l’air n’ont pas été modifiées. ! Les experts n’étaient pas unanimes sur la classification des eaux « bactériologiquement maîtrisées ». Après analyse des avis, les recommandations ont été précisées. - Certains relecteurs souhaitaient voir développer dans le cadre de ces recommandations certains thèmes comme le rôle de la politique antibiotique, la prise en charge des neutropénies courtes, des recommandations spécifiques sur la prévention des infections liées aux catheters et sur la prévention de l’infection par Clostridium difficile. Certains de ces thèmes vont être développés ou ont été développés par d’autres groupes de travail SOR [BIRON1999]; d’autres ne sont pas spécifiques de la cancérologie et ont fait l’objet de recommandations ministérielles ou d’autres organismes. Aucune précision concernant ces questions n’a été apportée. Les remarques prises en considération ont été intégrées au document final présenté dans les pages précédentes. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 10 TABLE DES MATIERES RÉSUMÉ.............................................................................................. ERREUR! SIGNET NON DÉFINI. 1. INTRODUCTION ............................................................................................................................ 12 1.1 1.2 2. OBJECTIFS ................................................................................................................................ 12 ANALYSE ET SÉLECTION DE LA LITTÉRATURE ............................................................................... 12 DÉFINITIONS DES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN CANCÉROLOGIE .............................. 12 2.1 CRITÈRES STANDARDISÉS .......................................................................................................... 12 2.1.1 Critères d’infection............................................................................................................ 12 2.1.2 Critères de nosocomialité................................................................................................. 13 2.2 CRITÈRES EN CANCÉROLOGIE..................................................................................................... 13 2.2.1 Difficultés diagnostiques en cancérologie........................................................................ 13 2.2.2 Adaptation des critères d’infections nosocomiales en cancérologie................................ 14 3. EPIDEMIOLOGIE ........................................................................................................................... 15 3.1 DONNÉES GÉNÉRALES ............................................................................................................... 15 3.2 DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES EN CANCÉROLOGIE ....................................................................... 16 3.2.1 La surveillance microbiologique à partir du laboratoire.................................................... 17 3.2.2 Les enquêtes d’incidence d’infections nosocomiales ...................................................... 17 3.2.3 Enquête nationale de prévalence 1996 sur les infections nosocomiales ........................ 17 3.2.4 Les facteurs de risque d’infections nosocomiales en cancérologie ................................. 17 4. ORGANISATION DE LA LUTTE CONTRE L’INFECTION NOSOCOMIALE............................... 22 4.1 LE CADRE RÉGLEMENTAIRE ........................................................................................................ 22 4.1.1 La réglementation............................................................................................................. 22 4.1.2. Le manuel d’accréditation ................................................................................................ 22 4.2 LES OBJECTIFS DE LA LUTTE CONTRE L’INFECTION NOSOCOMIALE EN CANCÉROLOGIE.................... 23 4.3 LES MOYENS DE LA LUTTE CONTRE L’INFECTION NOSOCOMIALE .................................................... 24 4.3.1 Les référentiels de la lutte contre l’infection nosocomiale................................................ 24 4.3.2 Les structures organisationnelles..................................................................................... 24 4.3.3 La surveillance des infections nosocomiales ................................................................... 24 4.3.4 La surveillance de l’environnement, des dispositifs médicaux et de l’alimentation ......... 24 4.3.5 L’audit............................................................................................................................... 25 4.3.6 Les procédures................................................................................................................. 25 4.3.7 La communication et la formation .................................................................................... 25 4.4 LA STRATÉGIE DE LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES ............................................... 26 4.4.1 L’assurance qualité .......................................................................................................... 26 4.4.2 L’évaluation ...................................................................................................................... 26 4.4.3 Calendrier......................................................................................................................... 26 5. LA SURVEILLANCE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN CANCÉROLOGIE ................... 28 5.1 LE CARACTÈRE RÉGLEMENTAIRE ................................................................................................ 28 5.2 INDICATIONS DE LA SURVEILLANCE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES ............................................ 28 5.3 LES MOYENS ET OUTILS MÉTHODOLOGIQUES INDISPENSABLES ..................................................... 28 5.4 MISE EN ŒUVRE ET CALENDRIER ................................................................................................ 28 5.4.1 La surveillance initiale et périodique ................................................................................ 28 5.4.2 La surveillance continue................................................................................................... 29 5.4.3 La surveillance ponctuelle................................................................................................ 29 5.5 RETOUR D’INFORMATION ............................................................................................................ 31 6. PREVENTION DES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN CANCÉROLOGIE.............................. 32 6.1 BASES RATIONNELLES DE LA PRÉVENTION DES INFECTIONS NOSOCOMIALES CHEZ LE PATIENT CANCÉREUX ......................................................................................................................................... 32 6.1.1 6.1.2 Les principaux documents de référence .......................................................................... 32 Les différents modes de contamination ........................................................................... 32 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 11 6.1.3 Les trois attitudes de prévention ...................................................................................... 33 6.2 ATTITUDES DE PRÉVENTION À ADOPTER VIS-À-VIS DE L’ENSEMBLE DES MALADES : PRÉCAUTIONS STANDARD ............................................................................................................................................ 33 6.2.1 Les documents de référence............................................................................................ 33 6.2.2 Définition, objectifs et germes cibles................................................................................ 33 6.2.3 Modalités .......................................................................................................................... 34 6.2.4 Indications ........................................................................................................................ 34 6.3 ATTITUDES VIS-À-VIS DES MALADES INFECTÉS OU COLONISÉS PAR DES MICRO-ORGANISMES " INDÉSIRABLES " : L’ISOLEMENT SEPTIQUE ............................................................................................ 36 6.3.1 Documents de référence.................................................................................................. 36 6.3.2 Définition et objectifs de l’isolement septique .................................................................. 36 6.3.3 Modalités des précautions septiques particulières .......................................................... 36 6.3.4 Indications ........................................................................................................................ 37 6.3.5 Limites .............................................................................................................................. 38 6.4 ATTITUDE VIS-À-VIS DES MALADES IMMUNODÉPRIMÉS : L’ISOLEMENT PROTECTEUR ....................... 38 6.4.1 Bases rationnelles et niveau de validation de l'isolement protecteur en cancérologie .... 38 6.4.2 Définition et objectifs ........................................................................................................ 39 6.4.3 Prévention du risque aéroporté au cours de l'isolement protecteur ................................ 40 6.4.3.1 Estimation du risque aspergillaire .............................................................................................. 40 6.4.3.1.1 Risque environnemental aérien ........................................................................................... 40 6.4.3.1.2 Risque lié aux malades ........................................................................................................ 42 6.4.3.1.3 Le seuil critique de contamination aspergillaire.................................................................... 42 6.4.3.2 Les objectifs de la prévention du risque aéroporté..................................................................... 43 6.4.3.3. Les modalités et indications (cf. tableau 17) .......................................................................... 43 6.4.4 6.4.4.1 6.4.4.2 6.4.4.3 6.4.5 6.4.5.1 6.4.5.2 6.4.5.3 6.4.6 6.4.6.1 6.4.6.2 6.4.6.3 6.4.6.4 6.4.7 Les précautions de type gouttelettes (G) au cours de l’isolement protecteur.................. 45 Evaluer le risque ........................................................................................................................ 46 Objectifs ..................................................................................................................................... 46 Modalités et indications .............................................................................................................. 46 Les précautions de type contact (C) au cours de l’isolement protecteur ......................... 47 Risques liés au germe et au malade .......................................................................................... 47 Objectifs ..................................................................................................................................... 47 Modalités.................................................................................................................................... 48 Les précautions concernant l’eau .................................................................................... 49 Le risque de contamination hydrique ......................................................................................... 49 Les indications de traitement de l'eau ........................................................................................ 50 Modalités de traitement et surveillance de l'eau......................................................................... 52 Les limites du traitement d’eau et de la surveillance .................................................................. 52 Prévention de la contamination par les aliments ............................................................. 53 6.4.7.1 Le risque .................................................................................................................................... 53 6.4.7.2 Les objectifs : définition des seuils microbiologiques qualitatifs et quantitatifs........................... 54 6.4.7.3 Modalités.................................................................................................................................... 55 6.4.7.3.1 Respect de la réglementation .............................................................................................. 55 6.4.7.3.2 Les exclusions alimentaires ................................................................................................. 55 6.4.7.3.3 L’assainissement des aliments............................................................................................. 55 6.4.7.4 Indications .................................................................................................................................. 56 7. RECOMMANDATIONS DE LA FNCLCC ...................................................................................... 59 8. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.......................................................................................... 62 9. ANNEXES ...................................................................................................................................... 75 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 12 1. INTRODUCTION L’infection nosocomiale (IN) en cancérologie représente vraisemblablement un problème de santé publique majeur [ESCANDE1998] [COULLIOUD1993], même si les données épidémiologiques actuelles restent imprécises. Aussi, l’application du programme de lutte contre l’infection nosocomiale (LIN) développé en France depuis 1988 paraît absolument capitale dans cette discipline et son aspect obligatoire est encore renforcé par la perspective de l’accréditation. 1.1 Objectifs Les objectifs sont de définir, sur la base d’une revue systématique de la littérature et de l’accord d’experts, des recommandations pour l’organisation de la LIN, sur la mise en œuvre de la surveillance épidémiologique et sur les attitudes de prévention à adopter vis-à-vis de l’ensemble des malades cancéreux, vis-à-vis de l’ensemble des malades infectés et vis-à-vis des malades cancéreux immunodéprimés. Ces recommandations s’adressent aux personnes ayant à prendre en charge la LIN et s’appliquent aussi bien à l’adulte qu’à l’enfant. Cependant, les spécificités de l’enfant ne sont pas abordées dans ce travail. 1.2 Analyse et sélection de la littérature La recherche bibliographique a été effectuée en interrogeant la base de données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) à l'adresse http://www.cdc.gov, ainsi que la base de , données Medline de 1992 à 1997. , Pour l'interrogation de Medline le mot-clé cross-infection a été associé aux mots-clés neoplasms ou oncology-service hospital ou patient isolation. L'équation de recherche figure en annexe 1. Cette recherche a été complétée par des éléments bibliographiques personnels du groupe de travail. Depuis une dizaine d’années, le cadre de la LIN a un caractère de plus en plus dirigiste. Aussi, la revue de la littérature fait référence en priorité à un texte réglementaire, à défaut à un guide du CTIN (Comité technique national de lutte contre les infections nosocomiales), à défaut à un guide étranger ou aux recommandations de sociétés savantes. Cependant, certains aspects de la prévention des infections nosocomiales en cancérologie, en particulier les indications de l’isolement protecteur, ne trouvent pas de réponse claire dans la littérature et feront essentiellement l’objet d’accord d’experts. 2. DEFINITION DES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN CANCEROLOGIE Le diagnostic d'IN est un diagnostic à deux niveaux : - diagnostic d’infection, - diagnostic du caractère nosocomial. La formulation de critères standardisés est indispensable pour obtenir des données confrontables dans le temps et l’espace, mais ne s’adapte pas parfaitement au domaine de la cancérologie. 2.1 Critères standardisés L’ensemble de ces critères est exposé dans le guide du Centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales (C-CLIN) Paris Nord [CENTREINTERRÉGI1995]. 2.1.1 Critères d’infection Ils reposent sur une classification anatomique et comportent des données cliniques et/ou microbiologiques. Sont habituellement retenus : - au niveau international, ceux du CDC d’Atlanta [GARNER1988] modifiés en 1992 pour les infections du site opératoire [HORAN1992], - au niveau national, pour les cinq sites anatomiques les plus fréquemment concernés, ceux du CSHPF (Conseil supérieur d’hygiène publique de France) [MINISTÈREDELEMP1999], - pour les patients en moyen et long séjours : ceux de A. McGEER [MCGEER1991]. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 13 2.1.2 Critères de nosocomialité Les critères de nosocomialité du CSHPF et du CDC sont temporels même si les délais appliqués ne sont pas précisés pour le CDC (cf. tableau 1). Il apparaît ainsi que (cf. figure 1) : - l’IN s’oppose à l’infection communautaire acquise à domicile, - elle peut être acquise dans un autre établissement et, dans ce cas, n’est pas à comptabiliser par l’établissement investigateur, - son caractère endogène (contamination du patient à partir de sa propre flore), n’exclut pas sa nosocomialité, par ailleurs, elle est dite active si le traitement anti-infectieux (local ou général) n’est pas instauré ou est toujours en cours. Tableau 1. Critères de nosocomialité CSHPF [MINISTÈREDELEMP1999] Cas 1 Si aucune infection antérieure du même site n’était présente ou en incubation à l’admission. Cas 2 Si une infection antérieure du même site était présente mais : - le micro-organisme isolé différent, - ou l’infection précédente était considérée comme guérie. Cas 3 Si l’état à l’admission n’est pas connu et l’infection est apparue après un délai de 48 heures. Pour les infections de la plaie opératoire, toute infection survenue : - dans les trente jours suivant l’intervention, - dans l’année qui suit l’intervention, s’il y a eu mise en place d’une prothèse ou d’un implant. CDC [GARNER1988] Une infection est dite nosocomiale : Cas 1 si aucune infection du même site n’était présente ou en incubation à l’admission. (L’infection associée à une compilation ou à un processus de dissémination d’une infection localisée présente à l’admission n’est pas nosocomiale, sauf si le micro-organisme est différent ou les symptômes suggèrent fortement l’acquisition d’une nouvelle infection). Cas 2 infection acquise à l’hôpital et devenant cliniquement manifeste après la sortie du patient 2.2 Critères en cancérologie 2.2.1 Difficultés diagnostiques en cancérologie Deux difficultés diagnostiques apparaissent en cancérologie. Difficulté de diagnostic d’infection chez le patient neutropénique : la discrétion des signes cliniques et l’absence de documentation microbiologique (impossible du fait de l’urgence thérapeutique ou des risques potentiels des investigations) rendent les critères d’infection souvent pauvres et le diagnostic repose sur des critères non conformes aux critères standardisés [APOSTOLOPOULOV1989] [CORDONNIER1989] [BRODSKY1995] [ESCANDE1998]. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 14 Difficulté de diagnostic du caractère nosocomial chez le patient cancéreux pendant et en dehors de la neutropénie : le caractère nosocomial d’une infection implique sa relation à l’hôpital du fait d’un critère exclusivement temporel, ce qui pose un problème majeur chez les patients cancéreux aux hospitalisations itératives. Cette difficulté est présente au moins dans 11 % des cas [POTTECHER1999A], et elle est confirmée par la similitude des espèces microbiennes isolées chez les malades cancéreux pendant et en dehors de l’hospitalisation [COULLIOUD1993]. Aussi, peut-on remettre en cause pour la pathologie cancéreuse, l’intérêt du diagnostic de " nosocomialité " de l’infection et privilégier une approche globale du problème infectieux dans un but essentiellement pragmatique. 2.2.2 Adaptation des critères d’infections nosocomiales en cancérologie Le guide du CTIN " Cent Recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales " [MINISTÈREDELEMP1999] rend possible " l’utilisation, dans des situations précises, d’autres critères de définition que ceux mentionnés ci-dessus. Dans ce cas, il est recommandé que ces critères viennent en complément des définitions standardisées afin de préserver la compatibilité des résultats obtenus avec les données de la littérature internationale ". En cancérologie, on peut définir, en plus des infections nosocomiales, des infections " ambulatoires / iatrogènes " : infections liées à un traitement ou à un dispositif médical (exemple : chimiothérapie ou manipulation d’un site implanté) chez un malade alternativement à domicile et à l’hôpital (accord d’experts). Au total Définition des infections nosocomiales en cancérologie Standards Des critères standardisés d’infection et de nosocomialité sont définis par le Center for disease control and Prevention (CDC) et le Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF). Ces critères d’infection ne sont pas tous adaptés au patient cancéreux neutropénique en particulier au cours des neutropénies. En cas de redéfinition des critères d’infection nosocomiale en cancérologie, les utiliser en complément des critères standardisés afin de permettre la comparaison avec les données de la littérature. Options Redéfinir les critères d’infection et de nosocomialité adaptés à la cancérologie. Recommandations En plus des infections répondant aux critères standardisés d’infection nosocomiale, on peut proposer d’identifier des infections " ambulatoires / iatrogènes " : infections liées à un traitement ou à un dispositif médical (exemple : chimiothérapie ou manipulation d’un site implanté) chez un malade alternativement à domicile et à l’hôpital (accord d’experts). 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 15 3. EPIDEMIOLOGIE L’épidémiologie de l’IN est bien documentée de façon générale, mais, en dehors de la neutropénie, il existe peu de données concernant ce problème en cancérologie. 3.1 Données générales Les IN, toutes spécialités confondues, représentent un réel problème de santé publique en termes de morbidité, mortalité et coût. Selon les pays et les équipes, la prévalence* globale oscille entre 6 et 17 % [HALEY1985] [EPINEWORKINGGRO1992], la mortalité liée à l’IN est estimée à 3,3 % [DASCHNER1989]. Une enquête française de prévalence réalisée au niveau national en 1996 [COMITÉTECHNIQUE1997] évalue le problème nosocomial (cf. tableau 2). Préoccupante en termes humains et financiers, l'IN l’est également sur le plan écologique avec l’émergence de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques (BMR). Les disparités observées pour la prévalence de ces bactéries multirésistantes entre pays ou entre établissements laissent supposer une inégalité dans la prise de conscience et la gestion du problème. En France, la prévalence des patients hospitalisés porteurs d’au moins une souche BMR est de 0,93 %, elle est de 0,57 % (0,15 à 4,13 %) pour les SARM (Staphylococcus aureus résistants à la méticilline), de 0,24 % (0 à 0,83 %) pour Pseudomonas aeruginosa, de 0,15 % (0 à 0,96 %) pour Acinetobacter et 0,1 % (0 à 2,34 %) pour les entérobactéries productrices de β lactamases à spectre élargi (EβLSE) (Klebsiella, Enterobacter, Proteus, E. coli) [BRUNBUISSON1997]. La résistance à la Vancomycine est encore peu importante en France : elle concerne 1 % des souches d’entérocoques isolés à l’hôpital [Guide – nouvelle biblio sur Maîtrise de diffusion des BMR]. La situation est particulièrement préoccupante dans les hôpitaux français où la proportion d’isolats multirésistants est parmi les plus élevées d’Europe [JARLIER1992]. P patients infectés = P infections nosocomiales = Nombre de patients ayant au moins 1 IN au jour J Nombre de patients présents au jour J Nombre d’IN au jour J Nombre de patients présents au jour J P : Prévalence NB : il est habituel d’exprimer la prévalence sous forme d’un pourcentage. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 2. Page 16 L’infection nosocomiale en France [ANON1995] [COMITÉTECHNIQUE1997] MORBIDITE Taux de prévalence global : ! des malades infectés 6,7 % ! des IN 7,6 % Taux de prévalence des IN par type d’établissements ! Centre hospitalier (CH) 7,6 % ! Centre hospitalier régional / universitaire (CHR) 9,2 % ! Centre hospitalier spécialisé en psychiatrie (CHSP) 3,4 % ! Etablissement PSPH 7,6 % ! Autres 6,6 % Taux de prévalence par spécialité Prévalence des patients infecté Prévalence des IN ! Réanimation 22,0 % 30,0 % ! Médecine (court séjour) 6,0 % 7,0 % ! Chirurgie 6,0 % 7,0 % ! Pédiatrie 3,5 % 8,0 % ! Psychiatrie 2,6 % 2,7 % ! Moyen séjour 9,3 % 10,2 % ! Long séjour 7,6 % 8,4 % Sites infectieux ! Urinaire 36,3 % ! Voies respiratoires basses 12,5 % ! Site opératoire 10,6 % ! Peau, tissus mous 10,5 % ! Voies respiratoires hautes 8,2 % ! Bactériémies /Septicémies 5,9 % ! ORL / œil 5,7 % ! Cathéter 3,8 % ! Gastro-intestinal 2,6 % ! Autres 3,9 % GERMES Bactéries 91 % dont 53 % de bacilles à Gram- et 33 % de cocci à Gram+ Champignons 6,0 % Virus 2,0 % Parasites 1,0 % Neuf principaux types de micro-organismes ! Escherichia coli 20,8 % ! Staphylococcus aureus 16,4 % ! Pseudomonas aeruginosa 10,6 % ! Enterocoques 8,1 % ! Proteus sp 6,6 % ! Staphylocoques à Coagulase 6,6 % Négalive ! Candida sp 6,0 % ! Klebsiella sp 4,4 % ! Enterobacter sp 3,6 % MORTALITE 10 000 morts/an AUGMENTATION DE LA DUREE DE SEJOUR 3 à 7 jours 3.2 Données épidémiologiques en cancérologie En cancérologie, les données disponibles concernent essentiellement les malades neutropéniques et proviennent des laboratoires de microbiologie. En dehors de la neutropénie, peu d’enquêtes d’incidence ou de prévalence intégrant les paramètres cliniques et le caractère de nosocomialité sont disponibles. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 17 3.2.1 La surveillance microbiologique à partir du laboratoire Elle porte essentiellement sur les bactériémies qui représentent un indicateur pertinent des IN en cancérologie [POTTECHER1999] et qui mettent en évidence, aussi bien en oncologie qu’en oncohématologie, une nette prédominance des cocci à Gram positif et un recul des bacilles à Gram négatif [VIOT1999] [ESCANDE1998] [FUNADA1998] [BERNER1998]. Le pourcentage de souches résistantes est habituellement élevé dans les séries françaises pour les staphylocoques à coagulase négative (SCN) et les Staphylococcus aureus mais variable pour les entérobactéries productrices de β lactamases à spectre élargi et les souches productrices de céphalosporinases à haut niveau [ESCANDE1998]. Le caractère nosocomial de ces bactériémies est d’évaluation difficile : probable dans plus de 60 % des cas d'après les critères standardisés [POTTECHER1999A] ; certain pour d’autres auteurs dès lors que la bactériémie fait suite à une chimiothérapie [ESCANDE1998]. 3.2.2 Les enquêtes d’incidence d’infections nosocomiales Ces enquêtes aboutissent à des conclusions très hétérogènes. Le taux d’incidence semble se situer entre six et onze malades ayant au moins un IN/mille jours d’hospitalisation [ROTSTEIN1988] [COULLIOUD1990] [POTTECHER1999] et le ratio d’IN par admission oscille selon les équipes entre 5 et 183 % [ROTSTEIN1988] [VELASCO1990] [MCNEELEY1990] [BARBER1995] [CARLISLE1993] [AWIDI1991] (cf. tableau 3). Ces diversités de résultats sont liées à : - l’inadaptation des critères standardisés d’IN à la cancérologie (cf. chapitre Définitions des infections nosocomiales en cancérologie : critères en cancérologie), - l’hétérogénéité des mesures de prévention adoptées (cf. chapitre Prévention des infections nosocomiales en cancérologie : attitude vis-à-vis des malades immunodéprimés : l’isolement protecteur), - mais surtout à l’absence de stratification des malades cancéreux par attribution d’un score des risques infectieux comme le score NNIS en chirurgie, - l’ancienneté de la plupart des séries ne tenant pas compte des nouveaux moyens thérapeutiques ou prophylactiques. 3.2.3 Enquête nationale de prévalence 1996 sur les infections nosocomiales Dans le cadre de l’élaboration des SOR, les résultats de l’enquête nationale de prévalence 1996 sur l’IN ont été individualisés pour les Centres régionaux de lutte contre le cancer (CRLCC) et comparés à ceux des autres établissements de soins. Il apparaît une majoration du problème nosocomial en cancérologie, ceci de façon globale (p < 10-4), mais également pour certains sites anatomiques : site opératoire, bactériémies et infections liées aux cathéters (ILC) (p < 10-4) (cf. tableau 4). Cependant, l’analyse de ces résultats est délicate dans la mesure où le groupe " hors CRLCC " inclut des patients cancéreux. Par ailleurs, le groupe " CRLCC " ne permet pas de différencier, au sein de la cancérologie, des patients à risques infectieux très dissemblables. 3.2.4 Les facteurs de risque d’infections nosocomiales en cancérologie De nombreux facteurs de risque sont identifiés et coexistent (cf. tableau 5), parmi lesquels le principal est la neutropénie (sa profondeur et sa durée), ce qui amène à définir trois populations de malades à risque infectieux croissant [BIRON1999] : - R1 : Pas de neutropénie 9 - R2 : Neutropénie courte (< 0,5 x 10 polynucléaires neutrophiles (PN) / l ≤ 7 jours) 9 - R3 : Neutropénie longue (< 0,5 x 10 polynucléaires neutrophiles (PN) / l > 7 jours) Cependant, pour des raisons pragmatiques et en particulier pour l'indication du traitement de l’air, le groupe R3 est à scinder en deux sous-groupes en fonction du niveau de risque aspergillaire. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 18 Ce risque aspergillaire dépend [AGENCENATIONALE2000] : ème ème - de la neutropénie : il est estimé à 1 % par jour du 6 au 21 jour, puis à 4,3 % par jour ème au-delà du 21 jour [GERSON1984] avec une médiane de survenue qui se situe au ème 15 jour [SOUILLET1994]. Un taux de polynucléaires neutrophiles inférieur à 9 9 0,5 x 10 / I ≥ 15 jours ou < 0,1 x 10 / I, quelle que soit la durée, et le facteur de risque majeur. Sont à prendre également en compte les anomalies fonctionnelles des neutrophiles et macrophages qui aggravent ce risque, même en l’absence de neutropénie ; - de la corticothérapie : une posologie > 1 mg / kg / j de méthylprednisolone ou de prednisolone pendant 1 à 3 semaines ; - d’une colonisation des voies aériennes par aspergillus sp ou d’un antécédent d’aspergillose ; - de la présence d’une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (moelle ou cellules souches périphériques). Dans ce cas, le risque initial (40 premiers jours) est surtout lié à la neutropénie sévère, mais également à l’effet de l’irradiation sur les macrophages et au déficit immunitaire cellulaire T. Le risque tardif qui persiste, dans plus de 50 % des cas jusqu’à plus de 100 jours est lié à la réaction du greffon contre l’hôte, au type de greffe et à l’interruption des mesures de protection. - Malgré l’identification de ces facteurs de risque, il n’existe pas de score permettant de classer précisément les situations à risque. Aussi, la classification proposée, basée sur les recommandations de la conférence de concensus Aspergillose [AGENCENATIONALE2000], ne relève que d’un accord d’experts (cf. tableau 6). Au total Epidémiologie de l’infection nosocomiale et facteurs de risque en cancérologie Standards L'épidémiologie des infections nosocomiales en cancérologie est insuffisamment connue car : - elle repose essentiellement sur les résultats microbiologiques n'intégrant pas les critères standardisés d’infection nosocomiale, - elle concerne surtout les malades au cours des neutropénies, - seule la neutropénie est prise en compte dans la définition des scores de risque. Option En cancérologie, le risque infectieux nosocomial semble significativement plus élevé que pour d’autres spécialités. Recommandations Il est recommandé de développer un réseau de surveillance épidémiologique des infections nosocomiales en cancérologie intégrant une définition appropriée de ces infections et une stratification des malades basée sur des scores de risque infectieux (cf. tableau 6) (accord d’experts). 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 3. Page 19 Epidémiologie des infections nosocomiales en cancérologie Références ROTSTEIN [ROTSTEIN1988] R M = 12 % (n = 5.031 admissions) R IN = 16 % (n = 5.031 admissions) COULLIOUD [COULLIOUD1990] R M = 14,9 % (n = 1.551 admissions) R IN = 20 % (n = 1.551 admissions) T IM = 11,29 % / 1.000 jours d’hospitalisation (n = 27.973 jours) McNEELY [MCNEELEY1990] VELASCO [VELASCO1990] R IN = 27;45 % (n = 510 admissions) AWIDI [AWIDI1991] R IN = 183 % (n = 174 admis) neutropéniques : 164 % (n = 89 neutropénies) non neutropéniques : 203 % (n = 85 non neutropéniques) CARLISLE [CARLISLE1993] R IN neutropéniques = 48,3 % (n = 920 patients neutropéniques) T IM = 46,3 / 1 000 patients jours de neutropénie BARBER [BARBER1995] R IN site op. POTTECHER [POTTECHER1999] R M = 3,64 % (n = 4.913 admissions) R IN = 5,35 % (n = 4.913 admissions) T IM = 8,4 / 1.000 patients jours (n = 21.072 jours) RM R IN = 18,4 % (n = 8.122 admissions) R M (toutes infections) = 57,7 % (n = 4.194 opérés) R IN (site op.) = 10,1 % (n = 4.194 opérés) R IN (site op. chir I) = 4,4 % (n = 2.153 op. chir I) Chir I = 3,8 % (n = 360 op. I) Chir II = 8,8 % (n = 557 op. II) Chir III = 20,7 % (n = 290 op. III) Chir IV = 46,9 % (n = 47 op. IV) : Ratio de malades ayant au moins 1 IN Nombre de nouveaux malades ayant 1 IN pendant la période T = Nombre d’entrées pendant la même période R IN : Ratio d’IN (peut être > à 100 %) Nombre de nouvelles IN pendant la période T = Nombre d’entrées pendant la même période T IM : Taux d’incidence de nouveaux malades ayant 1 IN pendant la période T Nombre de nouveaux malades ayant 1 IN pendant la période T = Total des durées d’hospitalisation à risque des malades pendant T Chir I, II, III, IV : Classe de contamination [CENTREINTERRÉGI1995] op : opératoire N : effectif de la chirurgie d’après Altemeier 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 4. Page 20 Prévalence des infections nosocomiales : résultats de l’enquête nationale 1996 CRLC / hors CRLCC (Référence personnelle du groupe de travail, données non-publiées) Etablissements Nombre de patients CRLCC 13 1.809 Malades avec IN Infections nosocomiales Infections urinaires Infections du site opératoire Bactériémies Infections liées au Cathéter Pneumopathies Autres 11,5 % 14,2 % 3,2 % 2,8 % 1,9 % 1,0 % 1,0 % 4,3 % Hors CRLCC 817 234.525 Prévalence 6,6 % 7,6 % 2,8 % 0,8 % 0,4 % 0,3 % 1,0 % 2,4 % -4 p < 10 -4 p < 10 NS -4 p < 10 -4 p < 10 -4 p < 10 NS -4 p < 10 IN : infection nosocomiale CRLCC : Centre régional de lutte contre le cancer Tableau 5. Principaux facteurs de risque d’infection chez le patient cancéreux - Altération de l’état général, comorbidités - Diminution des défenses immunitaires du fait de la maladie ou du traitement (chimiothérapie, radiothérapie, corticothérapie, greffe allogénique) : ! Neutropénie ! déficit fonctionnel des polynucléaires neutrophiles et monocytes – macrophages ! déficit de l’immunité cellulaire ! déficit de l’immunité humorale ! diminution de la réaction inflammatoire - Rupture des barrières anatomiques : ! Cathétérismes centraux de longue durée et/ou multiples ! abords chirurgicaux ! stomies ! fistules ! lésions de radiothérapie ! abrasion des muqueuses du tube digestif (mucites postchimiothérapie, herpétique, fongique) ! lésions tumorales ulcérées du tube digestif ou des voies aériennes ! maladie du greffon contre l’hôte à expression digestive ou cutanée - Modification de la flore normale du fait de : ! immunodépression ! rupture des barrières anatomiques ! syndrome obstructif par prolifération tumorale ! hospitalisations répétées ! antibiothérapie itérative 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 6. Stratification des patients cancéreux en score de risque infectieux (accord d’experts) [AGENCENATIONALE2000] Groupes Définition Groupe R1 • • Exemple de pathologies • Groupe R2 Groupe R3 • • Risque aspergillaire modéré* Neutropénies courtes 9 < 0,5 x 10 PN/l ≤ 7 jours • • Tumeurs solides Lymphomes • Risque aspergillaire très faible* Pas de neutropénie • Tumeurs solides • • CSP * PN Page 21 Haut risque aspergillaire* Neutropénies longues 9 (< 0,1 x 10 PN/l > 7 jours et < 15 jours) ou sévères 9 (< 0,1 x 10 PN/I) quelle que soit la durée Autogreffe de cellules hématopoïétiques (moelle et CSP) En dehors des greffes : - leucémies aiguës lymphoblastiques - lymphomes - myélomes Groupe R4 • • • • Très haut risque aspergillaire Neutropénies longues 9 (< 0,5 x 10 PN/l ≥ 15 jours) Toute affection traitée par allogreffes de cellules souches hématopoïétiques (moelle et CSP) En dehors de greffes : - leucémies aiguës lymphoblastiques en traitement de ère 1 ligne ou de rechute(s) - toute leucémie aiguës en rechute - lymphomes requérant une chimiothérapie et corticothérapie à forte posologie : Cellules souches périphériques : Evaluation du risque à moduler en fonction de la corticothérapie et d’antécédents aspergillaires : Polynucléaires neutrophiles 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 22 4. ORGANISATION DE LA LUTTE CONTRE L’INFECTION NOSOCOMIALE 4.1 Le cadre réglementaire Depuis 1988, la prévention de l’IN est réglementaire en France et l'IN est considérée comme indicateur de la qualité des soins. Le cadre obligatoire de cette prévention est encore renforcé tout dernièrement par le manuel d’accréditation de l’ANAES [AGENCENATIONALE1999]. 4.1.1 La réglementation - Les principaux textes qui régissent l’organisation de la LIN sont : ! décret n° 99-1034 du 6 décembre 1999 [ANON1999B] relatif à l’organisation de la lutte contre les infections nosocomiales dans les établissements de santé et modifiant le er er chapitre 1 du titre 1 du livre VII du Code de la Santé Publique ; ! circulaire n° 263 du 13 octobre 1988 [ANON1988A] relative à l’organisation de la surveillance et de la prévention des infections nosocomiales ; ! plan gouvernemental de lutte contre les infections nosocomiales 1995-2000 (1994) [ANON1994A] ; ! circulaire DGS/VS/VS2 - DH/EO1 - n° 17 du 19 avril 1995 [ANON1995] relative à la lutte contre les infections nosocomiales dans les établissements de santé publics ou privés participant à l’exécution du service public. - Ces textes définissent clairement la politique de la LIN en termes d’objectifs, de moyens et de stratégie : ! les objectifs sont exprimés en résultats : obtenir, sur cinq ans, une diminution des bactéries multirésistantes et une réduction de 30 % des IN, bien que ce chiffre, issu des résultats d’une étude américaine (SENIC Project, 1985) [HALEY1985] ne soit pas valide en France. ! les moyens sont au nombre de quatre : création de structures spécifiques (cf. figure 2), surveillance des IN et de l’environnement hospitalier, élaboration de procédures écrites, formation du personnel ; ! la stratégie est fondée sur un travail par objectifs et selon une démarche d’assurance qualité avec évaluation. 4.1.2. Le manuel d’accréditation Le manuel d’accréditation réserve une place importante à la LIN. Elle renforce son caractère obligatoire et définit les onze actions minimales à mettre impérativement en œuvre en vue de l’accréditation [AGENCENATIONALE1999]. Au total Le cadre réglementaire de la lutte contre l’infection nosocomiale Standard La lutte contre l’infection nosocomiale est réglementaire et prise en compte dans l’accréditation des établissements. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 23 4.2 Les objectifs de la lutte contre l’infection nosocomiale en cancérologie Les deux objectifs réglementaires de la LIN [ANON1995] [ANON1994A] sont : - la mise en conformité des structures (humaines et matérielles) et des procédures par rapport aux référentiels existants (cf. chapitre Les moyens de la lutte contre l'IN : les référentiels de la LIN), - la diminution des infections nosocomiales et du taux de bactéries multirésistantes. Il s’agit d’une double obligation exprimée en moyens et en résultats. Pour chacun de ces objectifs, sont à définir des thèmes prioritaires, annuels ou pluriannuels, intégrant les priorités nationales (infections du site opératoire, bactéries multirésistantes, accidents exposant au sang), mais surtout celles du service ou de l’établissement, fixées en fonction des risques majeurs identifiés [ANON1995]. Les objectifs prioritaires de la lutte contre les infections nosocomiales en cancérologie sont : - développer la surveillance épidémiologique des IN en cancérologie, en particulier : ! les bactériémies ! les infections du site opératoire ! les infections liées aux cathéters ! les infections à bactéries multirésistantes - se mettre en conformité de moyens par rapport aux référentiels (manuel d’accréditation) [AGENCENATIONALE1999], aux textes réglementaires [ANON1999A], aux guides du CTIN [COMITÉTECHNIQUE1997] [COMITÉTECHNIQUE1999] [CONSEILSUPÉRIEU1998] [CONSEILSUPÉRIEU1998A] [MINISTÈREDELEMP1999] : ! politique d’antibiothérapie, ! application des précautions standards et septiques, ! surveillance de l’air, de l’eau et de l’alimentation particulièrement dans les secteurs accueillant les malades en isolement protecteur. - entreprendre des actions de prévention des IN intégrant les priorités nationales (infections du site opératoire et bactéries multirésistantes) et les problèmes majeurs identifiés (bactériémies, infections liées aux cathéters, infections chez le malade neutropénique). Au total Objectifs de la lutte contre l’infection nosocomiale Standard Les objectifs de la lutte contre l’infection nosocomiale (LIN) sont définis réglementairement en termes de moyens et de résultats : surveillance des infections nosocomiales, mise en conformité des structures et procédures par rapport au manuel d’accréditation et aux recommandations ministérielles, et diminution des infections nosocomiales. Recommandations En cancérologie, les objectifs prioritaires de la lutte contre l’infection (LIN) nosocomiales sont (accord d’experts) : - de surveiller les bactériémies, les infections du site opératoire, les infections liées aux cathéters et les infections à bactéries multirésistantes ; - de mettre l’environnement hospitalier en conformité par rapport aux référentiels actuels (réglementation ou décisions du CLIN) ; - d’entreprendre des actions pour la prévention des risques majeurs (infection du site opératoire, bactériémies, infections liées aux cathéters veineux centraux, infection chez le malade neutropénique, infections à bactéries multirésitantes). 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 24 4.3 Les moyens de la lutte contre l’infection nosocomiale La lutte contre l’infection nosocomiale (LIN) fait appel à des outils qui sont : les référentiels, les structures organisationnelles, la surveillance des IN, la surveillance de l’environnement, l’audit des moyens et pratiques, la rédaction de procédures, la formation du personnel. 4.3.1 Les référentiels de la lutte contre l’infection nosocomiale Les référentiels externes de la LIN sont les textes réglementaires [ANON1999A], le manuel d’accréditation [AGENCENATIONALE1999], les guides édités par le CTIN [CONSEILSUPÉRIEU1998] [CONSEILSUPÉRIEU1998A] [MINISTÈREDELEMP1998A] [MINISTÈREDELEMP1998A] ou, à défaut, des guides étrangers ou des recommandations de sociétés savantes [AGENCENATIONALE1997] [BRUNBUISSON1997] [DIRECTIONGÉNÉRA1997] [NATIONALCENTERF1999B] [CENTREINTERRÉGI1995] [CENTERSFORDISEA1994] [GROUPECLIOH1995] [COMITÉTECHNIQUE1995] [GARNER1996]. 4.3.2 Les structures organisationnelles Dans chaque établissement de soins, il y a obligation de se structurer [AGENCENATIONALE1999] : - la mise en place du Comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) est obligatoire dans tous les établissements de santé ; - pour rendre opérationnelle la politique du CLIN, le décret du 6 1999 rend obligatoire la création d’équipes opérationnelles en hygiène hospitalière mais ne donne pas de précisions sur les catégories professionnelles ni sur les quotas [ANON1999B] ; ceux-ci, fixés par la circulaire d’avril 1995 [ANON1995] sont nettement insuffisants ; - la circulaire du 19 avril 1995 [ANON1995] incite les établissements à créer un réseau de référents à raison d’un médecin et d’un(e) infirmier(ère) par service pour assurer le relais entre le CLIN et le terrain. 4.3.3 La surveillance des infections nosocomiales La surveillance des IN " n’est pas une fin en soi " [ANON1995] mais un outil. Etant donnée l’importance de ce chapitre, il est traité isolément (cf. chapitre La surveillance des IN en cancérologie). 4.3.4 La surveillance de l’environnement, des dispositifs médicaux et de l’alimentation - - - C’est l’ensemble des moyens mis en œuvre pour contrôler des paramètres physiques (dureté de l’eau, comptage des particules de l’air), chimiques (résiduel de chlore dans l’eau du réseau, d’oxyde d’éthylène sur du matériel stérilisé, etc.) et microbiologiques. Les indications sont soit une obligation réglementaire (potabilité de l’eau, contrôles microbiologiques des aliments, etc.), soit la validation initiale ou le contrôle périodique d’une procédure ou d’un équipement. En cancérologie, on s’attachera en particulier à la surveillance de l’air, de l’eau et de l’alimentation chez le patient neutropénique (cf. chapitres Prévention des infections nosocomiales en cancérologie : Attitude vis-à-vis des malades immunodéprimés : l’isolement protecteur : Prévention du risque aéroporté au cours de l’isolement protecteur ; Les précautions concernant l’eau ; Prévention de la contamination par les aliments). Ces contrôles n’ont d’intérêt que si les valeurs seuils sont connues (seuil réglementaire). Dans le cas contraire, les définir par un référentiel interne [HARTEMANN1997]. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 25 4.3.5 L’audit - - La norme ISO 8402 [ASSOCIATIONFRAN1995] définit l’audit qualité comme étant " un examen méthodique et indépendant en vue de déterminer si les activités et résultats relatifs à la qualité satisfont aux dispositions pré-établies, et si ces dispositions sont mises en œuvre de façon effective et aptes à atteindre les objectifs ". En d’autres termes, les objectifs de l’audit sont d’évaluer la conformité des moyens et pratiques et, après mise en conformité, si besoin, de vérifier leur observance. Sanctionné par une note et réalisé en début et fin de démarche assurance qualité, l’audit représente l’indicateur de moyens de la qualité des soins (cf. chapitre La stratégie de lutte contre les infections nosocomiales : L’évaluation). 4.3.6 Les procédures Dans le cadre du programme d’assurance qualité, les processus, procédures, protocoles et fiches techniques écrites ont un caractère obligatoire [ANON1995]. Elles doivent : - concerner aussi bien l’hygiène de l’environnement que l’hygiène des soins [MINISTÈREDELEMP1999], - être le résultat d’un travail pluridisciplinaire consensuel impliquant l’équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière, mais également, le personnel de terrain, - être conformes aux référentiels disponibles, - être validées par le CLIN et le service qualité, - être la référence utilisée dans toute action de formation. 4.3.7 La communication et la formation La formation a un rôle fondamental dans la LIN [MINISTÈREDELEMP1999] : - elle doit faire l’objet d’actions de communications interne et externe à l’établissement [AGENCENATIONALE1999] ; - elle est considérée comme une priorité " essentielle, immédiate, urgente " [ANON1994A] ; - elle concerne l’ensemble des professionnels (contrat à durée déterminée ou indéterminée) [AGENCENATIONALE1999] ; - dans chaque établissement, il revient au CLIN d’élaborer un plan de formation en hygiène hospitalière. Ce plan doit être cohérent en s’intégrant dans les objectifs annuels ou pluriannuels du CLIN et solliciter la collaboration du service chargé des ressources humaines, du service de soins infirmiers, de l’équipe opérationnelle et des médecins chefs de service [ANON1988A] [MINISTÈREDELEMP1999] [ANON1995] ; - la formation, à la fois théorique et pratique, repose sur la maîtrise de connaissances et sur l’acquisition d’un savoir-faire [MINISTÈREDELEMP1999] Au total Les moyens de la lutte contre l’infection nosocomiale Standards Les moyens de la lutte contre l’infection nosocomiale sont : la connaissance des référentiels, la création de structures organisationnelles, la surveillance épidémiologique des infections nosocomiales, la surveillance de l’environnement, la réalisation d’audits, la rédaction de procédures, la formation du personnel et la mise en œuvre de la communication des résultats. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 26 4.4 La stratégie de lutte contre les infections nosocomiales Cette stratégie s’inscrit dans une démarche d’assurance et d’évaluation de la qualité [ANON1994A] [AGENCENATIONALE1999]. 4.4.1 L’assurance qualité Il existe différentes méthodes d’application de l’assurance qualité [CONSEILSUPÉRIEU1998], parmi lesquelles la méthode ADPCM (Analyse des points critiques pour leur contrôle et leur maîtrise) (cf. tableau 7). 4.4.2 L’évaluation L'évaluation de la LIN est une des références du manuel d’accréditation [AGENCENATIONALE1999]. Dans ce but, des INDICATEURS sont à mettre en place pour mesurer les MOYENS développés et les RESULTATS obtenus en utilisant comme outils respectivement l'audit des structures et des procédures (cf. chapitre Les moyens de la lutte contre l’infection nosocomiale : L’audit) et la surveillance des IN (cf. chapitre La surveillance des infections nosocomiales en cancérologie : Mise en œuvre et calendrier : La surveillance continue). Cette évaluation est habituellement réalisée par une enquête de type " avant/après " encadrant une action en assurance qualité (cf. tableau 8) (accord d’experts). 4.4.3 Calendrier Un calendrier est à élaborer en distinguant les actions continues, urgentes et programmées (cf. figure 3). Au total La stratégie de la lutte contre l’infection nosocomiale Standards - La stratégie de la lutte contre l’infection nosocomiale doit s’inscrire dans une démarche d’assurance qualité et d’évaluation. - Utiliser l'audit des structures et des procédures, et la surveillance des infections nosocomiales comme outils pour obtenir des indicateurs respectifs de moyens et de résultats dans la lutte contre l'infection nosocomiale. Recommandation Il est recommandé d’élaborer un calendrier en distinguant les actions continues, urgentes ou programmées (accord d’experts). 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 7. Page 27 Les étapes de la méthode ADPCM Méthode ADPCM Etapes Moyens 1. Identifier le danger. 2. Evaluer le risque (quantité de danger). Référentiels ou enquête interne. 3. Déterminer les points critiques. Référentiels. 4. Transcrire les points critiques en variables Seuil réglementaire ou recommandé ou basé chiffrables avec un seuil d’alerte en cas de sur la moyenne habituellement observée dans dépassement. l’établissement. 5. Rédiger les procédures : - d’action, - de contrôle, - de correction en cas d’alerte. Procédures – Protocoles - Fiches techniques. 6. Former le personnel concerné. Information. 7. Etablir la traçabilité de toutes les procédures. - Identification et responsable(s). Référentiels. signature du (des) - Cahiers des résultats de contrôle. 8. Vérifier que le système ADPCM fonctionne Audit d’observance. effectivement. Tableau 8. Proposition d’étapes d’une démarche assurance qualité / évaluation Etape 1. Avant Pendant Démarche assurance qualité Après 2. 3. 4. 5. 6. 7. Conclusions 8. Objectif Mesurer le risque infectieux Evaluer la conformité des structures et procédures aux référentiels Les mettre en conformité Ecrire les procédures Communiquer Evaluer l’observance Mesurer le risque infectieux Evaluer : ère Action enquête d’incidence 1. 1. 1 2. er 2. 1 audit de conformité des moyens et pratiques 3. Modification 4. 5. 6. 7. Procédures écrites Formation e 2 audit e 2 enquête d’incidence 6. 7. Variable Taux dincidence des IN n° 1 Note d’audit n° 1 Note d’audit n° 2 Taux d’incidence des IN n° 2 - l’amélioration des moyens : comparaison des notes d’audit - l’efficacité : comparaison des taux d’incidence 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 28 5. LA SURVEILLANCE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN CANCEROLOGIE 5.1 Le caractère réglementaire La surveillance des IN est obligatoire [ANON1994A] [ANON1995] [AGENCENATIONALE1999] et l’insuffisance des données épidémiologiques en cancérologie renforce son caractère impératif. 5.2 Indications de la surveillance des infections nosocomiales La surveillance des IN en cancérologie " n’est pas une fin en soi " [ANON1995], mais un moyen parmi d’autres, pour diminuer les IN. Par conséquent, toute action de surveillance doit répondre à un objectif clairement défini à priori qui peut être : - mise en place d’un système d’alerte afin de déclencher un système d’intervention rapide ; - dépistage des problèmes majeurs d’IN dans le service ou l’établissement ; - évaluation de l’efficacité de la LIN dans des domaines qui répondent aux priorités nationales (bactéries multirésistantes, infections du site opératoire, accidents exposant au sang) ou à des priorités internes validées par le CLIN. Cette évaluation permet d'obtenir des indicateurs de résultat (cf. chapitre Organisation de la LIN : La stratégie de lutte contre les infections nosocomiales : L’évaluation) ; - orientations thérapeutiques pour l’antibiothérapie probabiliste ou l’antibioprophylaxie ; - détection de facteurs de risque spécifiques. 5.3 Les moyens et outils méthodologiques indispensables Toute surveillance des IN implique : - la définition de l’objectif, - le choix de l’indicateur (ou événement) pertinent, - le choix du type d’enquête (prévalence ou incidence), - le choix de la variable (prévalence, taux d’incidence, ratio), - le choix du numérateur (malade, infection), - le choix du dénominateur (population exposée au risque ou durée d’exposition au risque), - la durée d’inclusion, - la durée d’observation, - les services concernés, - la définition des critères de diagnostic d’infection et du caractère nosocomial, - la stratification des patients par classe homogène de risque infectieux, - le choix des moyens logistiques : ! informatisation du service de microbiologie et logiciel d’épidémiologie ! investigateur [laboratoire, service de soins, équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière, Département d’information médicale (DIM)], ! support du recueil (fiche de questionnaire, feuille de demande d’examen microbiologique, Résumé d’unité médicale (RUM)). 5.4 Mise en œuvre et calendrier Compte tenu des objectifs fixés, la surveillance peut être initiale, continue et ponctuelle, mais dans tous les cas, la stratégie de surveillance doit être fixée par le CLIN de chaque établissement [MINISTÈREDELEMP1999] (cf. tableau 9). 5.4.1 La surveillance initiale et périodique Elle a pour but le dépistage des problèmes majeurs dans le service ou l’établissement. L’enquête de prévalence, peu consommatrice de temps, paraît bien adaptée à cette surveillance. Elle peut être reprogrammée périodiquement, tous les ans ou tous les cinq ans et doit être analysée en termes de tendance [MINISTÈREDELEMP1999]. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 29 5.4.2 La surveillance continue Elle doit permettre : - d’orienter l’antibiothérapie probabiliste et l’antibioprophylaxie par le suivi régulier à partir du laboratoire, de l’écologie bactérienne et du profil de l’antibiorésistance ; - de lancer une procédure d’intervention rapide basée sur un système d’alerte à partir du laboratoire : en règle générale, l’alerte devrait être déclenchée à partir d’un système informatisé du laboratoire pour des germes " cibles " qui sont à identifier par l’établissement de soins. En cancérologie, ce sont le plus souvent les bactéries multirésistantes, le Pseudomonas aeruginosa [ESCANDE1998] ou le Clostridium difficile [BARBUT1996] [MCFARLAND1986] ; - d’évaluer la prévention en continu par un indicateur permanent de l’IN. Cet indicateur doit être " pertinent ", c’est-à-dire être le reflet du problème nosocomial et facile à obtenir. En cancérologie, trois indicateurs peuvent être proposés : ! l’infection nosocomiale : la variable peut être le ratio ou le taux d’incidence de malades concernés par l’infection nosocomiale (cf. tableau 9). La déclaration peut se faire par une notification dans le résumé d’unité médicale (RUM) rempli par le clinicien et adressé au DIM. Il s’agit d’un indicateur relativement grossier mais qui a l’avantage d’être simple et d’intégrer un diagnostic synthétique (microbiologique et clinique, réalisé par le clinicien). La déclaration obligatoire des IN est en projet et facilitera l’identification de cet indicateur. ! la bactériémie : cet indicateur est particulièrement intéressant en cancérologie, car il représente une complication grave et relativement fréquente [POTTECHER1999]. Cependant, il présente deux limites : * mise en œuvre difficile car nécessité de confronter des données cliniques (fièvre, choc, hypotension, etc.) et microbiologiques (hémocultures), * relation à la qualité des soins incertaine, la bactériémie étant souvent davantage liée à la gravité de l’état du malade ou à l’évolution de la maladie (nécrose, occlusion, translocation digestive, etc.). ! Les bactéries multirésistantes pour lesquelles la transmission est essentiellement nosocomiale 5.4.3 La surveillance ponctuelle Elle a pour objectif d’évaluer une action de prévention et peut être réalisée ponctuellement au cours d’une année, éventuellement renouvelable (cf. tableau 9). Il s’agit habituellement d’une enquête d’incidence réalisée avant et après une action qualité. Les thèmes à évaluer sont à choisir en fonction des priorités nationales ou des risques majeurs identifiés dans l’établissement et qui, en cancérologie, sont : − les infections liées aux cathéters centraux. Elles sont un indicateur pertinent de la qualité des soins en cancérologie car elles sont une infection fréquente, principale porte d’entrée des bactériémies [LESIMPLE1999]. − les infections du site opératoire, notamment dans le cadre de nouveaux protocoles thérapeutiques dont l’impact sur l’immunodépression est à évaluer [CENTREINTERRÉGI1998]. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 9. Proposition de mise en œuvre de la surveillance des infections nosocomiales en cancérologie Type Période Indicateur d’enquête d’observation Objectif Dépistage des problèmes Prévalence majeurs 1 jr J IN Variable* Numérateur Dénominateur PM P IN RM ❶I N TI M RM Evaluation globale au long cours de Incidence l’efficacité de la LIN Continue + Bilan par période t (6 mois,1 an, etc.) RB ❷Bactériémies TI M TI B R BMR M ❸BMR T I BMR M Evaluation de l’efficacité d’une action Discontinue de prévention (ex : t = 3 mois, (Ex : Maîtrise Incidence 6 mois, 12 mois, des infections etc.) liées aux AVANT/APRÈS cathéters veineux centraux (ILC) t J IN PM P IN RM R IN TI M TI IN RB R BMR M TI BMR M TI B R CVC R ILC TI CVC TI ILC ∑ EOHH RUM DIM BMR pdt : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : Page 30 R CVC R ILC ILC Malades concernés Malades présents par l’IN à J àJ ∑ IN à J Malades concernés par l’IN pdt t MOYEN Fiche Cliniciens, EOHH RUM Cliniciens, DIM, EOHH Malades entrés (ou sortis) pdt t ∑ Jrnées hospitalisation pdt t Investigateur Malades concernés par les bactériémies Malades entrés pdt t (ou sortis) pdt t ∑ Résultats de bactériémies microbiologie Clinicien, pdt t + Laboratoire Avis clinique Malades DIM, EOHH + concernés RUM par les ∑ Jrnées bactériémies hospitalisation pdt t pdt t ∑ bactériémies pdt t Malades infectés par BMR pdt t Malades entrés Résultats de (ou sortis) pdt t microbiologie Laboratoire + ∑ Jrnées Données DIM EOHH DIM hospitalisation pdt t CVC infectés pdt t CVC posés pdt t ∑ ILC pdt t TI CVC CVC infectés ∑ jrs cathétérisme pdt t avant 1ère ILC TI ILC ∑ ILC pdt t ∑ jrs cathétérisme Fiche par CVC durée d’observation jours infection(s) nosocomiale(s) prévalence exprimée en malades prévalence exprimée en IN ratio exprimé en malades ratio exprimé en IN taux d’incidence exprimé en malades taux d’incidence exprimé en IN ratio exprimé en bactériémies ratio de malades infectés par BMR taux d’incidence des malades infectés à BMR taux d’incidence des bactériémies ratio de cathéters veineux centraux infectés ratio d’infections liées aux cathéters taux d’incidence de cathéters veineux centraux infectés taux d’incidence d’infections liées aux cathéters somme équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière résumé d’unité médicale département d’information médicale bactéries multirésistantes pendant 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Cliniciens, EOHH, Laboratoire Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 jr(s) jrnée(s) ensble : : : Page 31 jour(s) journée(s) ensemble 5.5 Retour d’information Le retour d’information rapide du personnel de soins est indispensable pour maintenir la motivation [MINISTÈREDELEMP1999]. Au total Surveillance épidémiologique des infections nosocomiales en cancérologie Standards - - La surveillance épidémiologique des infections nosocomiales et de l’écologie microbienne est obligatoire. Elle doit avoir quatre indications : ! mise en place d’un système d’alerte pour permettre une procédure d’intervention rapide, ! dépistage des problèmes infectieux majeurs, ! évaluation de l’efficacité de la lutte contre l’infection nosocomiale ! orientation thérapeutique pour l’antibioprophylaxie et l’antibiothérapie probabiliste. Elle nécessite des moyens logistiques, notamment l’informatisation des données du laboratoire de microbiologie. Les thèmes de la surveillance sont définis en fonction des priorités nationales et/ou choisis en fonction des risques majeurs identifiés dans le service ou l’établissement. Les résultats sont à communiquer aux secteurs d’activité concernés et à la direction. Recommandations - - Les thèmes prioritaires à surveiller en cancérologie sont les bactériémies, les infections du site opératoire, les infections liées aux cathéters, en particulier les infections chez le malade neutropénique ; les infections à bactéries multirésistantes (niveau de preuve B), Proposition de mise en œuvre (cf. tableau 9) (accord d’experts). Proposition de calendrier (accord d’experts) : ! initialement, puis tous les cinq ans, enquête de prévalence pour dépister les problèmes nosocomiaux majeurs et définir les actions prioritaires, puis évaluer les tendances évolutives ! en continu : * système d’alerte microbiologique, * évaluation globale de la prévention par le choix d’indicateur pertinent qui, en cancérologie, peut être l’infection nosocomiale, les bactériémies ou les infections à BMR, * relevé semestriel ou annuel de l’écologie microbienne et du profil de résistance aux antibiotiques, ! ponctuellement, enquête d’évaluation d’une action entreprise dans le cadre d’une démarche assurance qualité sur un thème retenu comme prioritaire au niveau national ou dans l’établissement. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 32 6. PREVENTION DES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN CANCEROLOGIE Les infections nosocomiales majeures en cancérologie sont (cf. chapitre Epidémiologie) : les bactériémies, les infections liées aux cathéters, les infections du site opératoire, les infections chez le malade neutropénique. La prévention de ces infections a été traitée de façon spécifique dans d’autres documents SOR [BIRON1999] [BUSSY1999] [LESIMPLE1999] [SENET1999]. Nous nous limiterons dans ce chapitre aux attitudes de prévention de la contamination croisée à adopter dans trois situations : pour l’ensemble des malades cancéreux, pour les malades cancéreux infectés, pour les malades cancéreux immunodéprimés. Auparavant, il convient de définir les bases rationnelles de la prévention des infections nosocomiales chez le patient cancéreux. 6.1 Bases rationnelles de la prévention des infections nosocomiales chez le patient cancéreux La connaissance des modes de contamination représente la base rationnelle de la prévention des infections nosocomiales chez le patient cancéreux. 6.1.1 Les principaux documents de référence Les documents de référence sont : - la Circulaire DGS/DH n° 98-249 du 20/04/98 relative à la prévention de la transmission d’agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé [ANON1998], - un guideline du CDC : Guidelines for Isolation Precautions in Hospitals, 1996 [GARNER1996], - le guide du CTIN : Recommandations pour les établissements de soins : isolement septique, 1998 [CONSEILSUPÉRIEU1998A]. 6.1.2 Les différents modes de contamination Des documents de référence, il ressort que les différents modes de contamination sont : - la contamination par les produits biologiques : sont considérés comme à risque, tous les produits biologiques d’origine humaine sauf la peau saine et la sueur. La contamination se fait par blessure, contact et/ou projection sur muqueuse ou peau lésée. Les germes concernés sont essentiellement les virus des hépatites, du SIDA et autres virus potentiellement présents, mais également tous les micro-organismes véhiculés par les produits biologiques ; - la contamination par les gouttelettes : il s’agit de fines gouttelettes (supérieures à 5 µm) émises lors de l’expiration, la parole, la toux, etc. chargées de la flore des voies aérodigestives supérieures. Elles ne restent pas longtemps en suspension dans l’air, contrairement aux particules à transmission aéroportée et, par conséquent, sont contaminantes sur une courte distance (inférieure à 1 m). Les germes concernés par cette transmission sont décris dans les guides du CTIN et du CDC [CONSEILSUPÉRIEU1998A] [GARNER1996] ; - la contamination par l’air : les supports de cette contamination sont des particules inférieures à 5 µm : résidus solides des gouttelettes déshydratées (Droplet nuclei) ou poussières d’origine cutanée, textile ou végétale. Les germes concernés sont résistants à la dessiccation, ce qui explique que l’air reste contaminant, même en l’absence du malade ; - la contamination par contact : elle a pour support le contact entre deux surfaces. Le contact direct met en jeu deux surfaces corporelles (peau ou muqueuse) entre sujet contact 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 - - Page 33 et sujet source porteur malade ou sain (personnel, visiteur ou autre patient). Le contact indirect fait intervenir un intermédiaire inanimé ou animé entre le sujet contact et le sujet source. Elle remplace les concepts de contamination entérique et cutané-plaie antérieurement décrits. La contamination manuportée est une composante majeure dans ce mode de transmission [NATIONALCENTERF1999B]. Les germes concernés par cette contamination sont décrits dans les guides du CTIN et du CDC [CONSEILSUPÉRIEU1998A] [GARNER1996] ; la contamination par les véhicules communs : elle concerne l’eau, l’alimentation, les médicaments. Ces voies de transmission ont un rôle moindre dans la survenue des IN, sauf chez le patient immunodéprimé (cf. chapitres Les précautions concernant l’eau et Prévention de la contamination par les aliments) ; la contamination par les vecteurs : c’est une contamination par les rongeurs et les insectes. Elle a un rôle très faible dans les hôpitaux européens. 6.1.3 Les trois attitudes de prévention A ces différents modes de contamination, correspondent des précautions appelées précautions standard (S) et des précautions particulières de type air (A), gouttelettes (G), contact (C) et véhicules communs (VC) [CONSEILSUPÉRIEU1998A] [GARNER1996]. Ces précautions permettent de définir des indications de prévention : - pour tous les malades : les précautions standard, - pour les malades infectés et porteurs de BMR : précautions septiques, - pour les malades immunodéprimés : l’isolement protecteur. Au total Bases rationnelles de la prévention des infections nosocomiales chez le patient cancéreux Standards La connaissance des modes de contamination représente la base rationnelle des attitudes de prévention à appliquer : - pour tous les malades : précautions standard, - pour les malades infectés : précautions septiques, - pour les malades immunodéprimés : isolement protecteur. 6.2 Attitudes de prévention à adopter vis-à-vis de l’ensemble des malades : précautions standard 6.2.1 Les documents de référence La définition, les objectifs, les indications, les cibles et les modalités des précautions standard sont clairement définis dans deux documents de référence : - la Circulaire DGS/DH n° 98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la transmission d’agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé [ANON1998] ; - le guide du CDC : Guidelines for Isolation Precautions in Hospitals, 1996 [GARNER1996]. 6.2.2 Définition, objectifs et germes cibles - Ce sont les précautions minimales, applicables en routine. Elles remplacent les précautions universelles définies en 1989 [ANON1989A]. Elles ont pour but la protection simultanée du personnel et du malade vis-à-vis des produits biologiques à risque (cf. chapitre Indications) contaminés par d’éventuels micro-organismes, particulièrement les virus du SIDA, des hépatites et autres virus [ANON1997]. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 - Page 34 Les précautions standard sont essentielles en cancérologie où le risque infectieux est fréquent, et par conséquent la charge de travail importante. En effet, leur application permet la mise en place d’une sécurité sanitaire au quotidien, en maîtrisant 90 % du risque biologique, même méconnu et en simplifiant les précautions particulières de l’isolement septique ou protecteur à rajouter si indication. 6.2.3 Modalités Les modalités des précautions standard sont définies par sept références réglementaires [ANON1998]. Celles-ci doivent être traduites en procédures et fiches techniques écrites (cf. tableau 10), qui, après validation par le CLIN, deviennent un référentiel interne connu et appliqué par tout le personnel hospitalier. Cette sécurité sanitaire de base est également liée à des choix d’établissement en termes d’architecture et d’équipements, particulièrement en cancérologie. On peut recommander (accord d’experts) : - pour maîtriser les risques infectieux méconnus survenant inopinément en cours d’hospitalisation (infection, neutropénie courte) de généraliser les chambres et sanitaires individuels en les dotant d’un système de dédouanement des personnes et du matériel pour permettre la mise en place rapide d’un isolement protecteur ou septique, - de différencier dans chaque unité les secteurs " souillés " (stockage du linge sale et des déchets, traitement du matériel de soins, de nursing, de ménage) des secteurs " propres " (linge propre, matériel propre, salle de soins, etc.) [POTTECHER1996], - de s’assurer de la conformité des équipements aux normes ou recommandations en vigueur, - de choisir des matériaux lisses, lavables, désinfectables. 6.2.4 Indications Elles sont à appliquer : en continu par tout le personnel, à tous les malades quel que soit leur statut sérologique ou immunologique [ANON1998], vis-à-vis de tous les produits biologiques considérés comme à risque, c’est-à-dire tous les produits d’origine humaine à l’exception de la peau saine et de la sueur [GARNER1996]. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 10. Attitudes de prévention à appliquer vis-à-vis de l’ensemble des malades : les précautions standard [ANON1998] Références Si contact avec du sang ou produit biologique Page 35 Modalités - Lavage et/ou désinfection des mains Port de gants. Les gants doivent être changés entre deux patients, deux activités Procédures Fiches techniques Après piqûre, blessure : lavage et antisepsie au niveau de Conduite à tenir en cas la plaie. d’accident exposant à un produit Après projection sur muqueuse (conjonctive) : rinçage biologique abondant. Après retrait des gants, entre deux patients, deux activités. Hygiène des mains Si risque de contact avec du sang, ou tout autre produit d’origine humaine, les muqueuses ou la peau lésée du patient, notamment à l’occasion de soins à risque, de piqûre (hémoculture, pose et dépose de voie veineuse, chambres implantables, prélèvements sanguins, etc) et lors de la manipulation de tubes de prélèvements biologiques, linge et matériels souillés, etc. OU Tenue vestimentaire - Lors des soins, lorsque les mains du soignant comportent des lésions. Port de surblouses, - Si les soins ou manipulations exposent à un risque de lunettes, masques projection ou d’aérosolisation de sang, ou tout autre produit d’origine humaine (aspiration, endoscopie, actes opératoires, autopsie, manipulation de matériel et linge souillés, etc.). Matériel souillé - Matériel piquant, tranchant à usage unique : ne pas recapuchonner les aiguilles, ne pas les désadapter à la main, déposer immédiatement après usage sans Recueil des objets piquants, manipulation ce matériel dans un conteneur adapté, situé coupants, tranchants au plus près du soin et dont le niveau maximal de remplissage est vérifié.. - Matériel réutilisable : manipuler avec précaution ce matériel souillé par du sang ou tout autre produit d’origine Procédures de recueil et humaine. d’entretien des dispositifs Vérifier que le matériel a subi une procédure médicaux recyclables d’entretien (stérilisation ou désinfection) appropriée avant d’être réutilisé. Surfaces souillées - Nettoyer puis désinfecter avec de l’eau de Javel à 12° chl fraîchement diluée au 1/10 (ou tout autre désinfectant Conduite à tenir en cas de approprié) les surfaces souillées par des projections ou surfaces souillées aérosolisation de sang, ou tout autre produit d’origine humaine. Transport de - Les prélèvements biologiques, le linge et les instruments - Circuit du linge prélèvements souillés par du sang ou tout autre produit d’origine - Circuit des déchets biologiques, linge et humaine doivent être évacués du service dans un - Circuit des prélèvements matériels souillés emballage étanche, fermé. biologiques 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 36 Au total Attitudes de prévention à adopter vis-à-vis de tous les malades Standards - Les produits biologiques à risque sont tous les produits d'origine humaine à l'exception de la peau saine. - Les précautions standard représentent l’attitude minimale obligatoire pour la prévention des infections nosocomiales. Elles sont à adopter en continu vis-à-vis de tous les malades quel que soit leur statut infectieux ou immunitaire, par tout le personnel et pour tous les produits biologiques à risque. - Leur objectif est de couvrir en continu le risque biologique connu et méconnu pour assurer la protection simultanée du personnel et des malades. - Elles doivent être traduites en procédures et fiches techniques écrites, puis validées par le CLIN. Recommandation Il est recommandé de lier les précautions standard à des choix en termes d’architecture et d’équipements (accord d’experts) : - généraliser les chambres et sanitaires individuels (accord d’experts), - différencier dans chaque unité les locaux souillés des locaux propres (accord d’experts), - s’assurer de la conformité des équipements aux normes ou recommandation existantes, - choisir des matériaux lisses, lavables et désinfectables. 6.3 Attitudes vis-à-vis des malades infectés ou colonisés par des micro-organismes " indésirables " : l’isolement septique 6.3.1 Documents de référence La définition, les objectifs, les indications, les cibles et les modalités de l’isolement septique sont clairement identifiés dans la littérature avec comme principaux référentiels : - le guide du CDC : Guidelines for Isolation Precautions in Hospitals, 1996 [GARNER1996], - le guide du CTIN : Recommandations pour les établissements de soins : Isolement septique, 1998 [CONSEILSUPÉRIEU1998A], - le guide du CTIN : Maîtrise de la diffusion des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, 1999 [COMITÉTECHNIQUE1999], e - La XVI Conférence de consensus de la Société de Réanimation de Langue Française : Prévention des infections à bactéries multirésistantes en réanimation, 1996 [SOCIÉTÉDERÉANIM1996], - Le guide C. CLIN Paris Nord : Fiches de recommandations. Maîtrise de la diffusion des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, 1997 [CENTREINTERRÉGI1997] 6.3.2 Définition et objectifs de l’isolement septique L’isolement septique est l’ensemble des précautions prises pour éviter la transmission croisée d’un micro-organisme " indésirable " d’un patient infecté ou colonisé à une autre personne (malade, personnel, visiteur). Cependant, cette notion d’" isolement " a évolué au profit de " précautions " particulières d’application plus aisée, et ceci grâce à la meilleure compréhension des modes de contamination et à la mise en place des précautions standard pour tous les malades. 6.3.3 Modalités des précautions septiques particulières Les précautions particulières de type air (A), gouttelettes (G) et contact (C) se rajoutent aux précautions standard dès qu’une infection est diagnostiquée (Guidelines CDC, Guide CTIN). 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 37 Elles interviennent isolément ou simultanément selon que le germe concerné présente un ou plusieurs modes de contamination. Leurs modalités sont évaluées [CONSEILSUPÉRIEU1998A] et doivent être traduites en procédures et fiches techniques écrites (cf. tableau 11) et validées par le CLIN. Tableau 11. Modalités des précautions spécifiques septiques PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRES SEPTIQUES AÉROPORTÉE GOUTTELETTES CONTACT Rajouter, aux précautions Rajouter, aux précautions Rajouter, aux précautions standard: standard: standard : • Signalisation • Notification si maladie à déclaration obligatoire Chambre et sanitaires individuels ou regroupement en cohorte Traitement de l’air : renouvellement 6 volumes / heure minimum, pression négative, filtration à l’extraction • • A • Signalisation • Notification si maladie à déclaration obligatoire Chambre et sanitaires individuels ou regroupement en cohorte • G • Signalisation • Notification si maladie à déclaration obligatoire Chambre et sanitaires individuels ou regroupement en cohorte Gants dès l’entrée dans la chambre Surblouse en cas de contact avec le malade ou son environnement Antisepsie des mains à l’ablation des gants Personnalisation des équipements et du matériel ou dédouanement (emballage ou désinfection) avant sortie de la chambre • • • • Porte maintenue fermée • • Masque pour toute personne en présence ou en l’absence du malade (de type P 1 en cas de tuberculose) [CONSEILSUPÉRIEU1998A] Limitation des sorties du malade Masque pour le malade lors des sorties • • • • • • • • • • Masque pour les sujets contact • pour des distances ≤ 1 m Limitation des sorties du malade Masque pour le malade lors des sorties C Limitation des déplacements PROCÉDURES ET FICHES TECHNIQUES Système de signalisation Dédouanement des personnes (tenue vestimentaire, hygiène des mains) Dédouanement du linge, des déchets, des dispositifs médicaux, etc. Traitement de l’air : installation, surveillance, maintenance 6.3.4 Indications L’indication et la levée des précautions particulières septiques reposent sur une prescription médicale. Les indications sont liées à l’appartenance du micro-organisme aux listes de référence et à son caractère de multirésistance aux antibiotiques (cf. figure 4). 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 38 6.3.5 Limites Les précautions septiques ont des limites qui sont : - le retard au diagnostic - la méconnaissance d’un portage sain, en particulier pour les BMR - le sentiment d’isolement psychologique du malade [REICH1999] - la surcharge de travail pour le personnel - le surcoût. Ces difficultés d’application soulignent l’importance : - d’une application rigoureuse des précautions standards qui permettent de limiter le risque septique méconnu [NATIONALCENTERF1999B] - de l’antibiothérapie bien conduite afin de réduire l’émergence de souches multiresistantes. Au total Attitudes de prévention à adopter vis-à-vis des malades infectés : l’isolement septique Standards - Les précautions particulières septiques sont validées tant pour leurs modalités (cf. tableau 11) que pour leurs indications qui se limitent aux germes figurant sur les listes de référence ou aux bactéries multirésistantes (cf. figure 4). - Elles ne remplacent pas, mais se rajoutent aux précautions standard qu’elles complètent. - Elles doivent être traduites en procédures et fiches techniques écrites, puis validées par le CLIN et donner lieu à une formation interne pour l’ensemble du personnel médical. - La signalisation des malades faisant l'objet de précautions septiques doit être réalisée lors des transferts internes ou externes à l'établissement. - Le dépistage des BMR doit être entrepris pour tout malade identifié par le CLIN comme suspect de colonisation. - Dans ce cas, les précautions de type contact se rajoutent d’emblée aux précautions standard et sont complétées par des précautions de type air (tuberculose pulmonaire ou laryngée contagieuse) ou gouttelettes (bronchopneumopathie et/ou infection ou colonisation des voies respiratoires aérodigestives supérieures). - La signalisation des malades infectés ou colonisés à BMR doit être réalisée lors de leurs transferts internes externes à l’établissement. - Une politique d’antibiothérapie et prophylaxie visant à diminuer l’émergence des BMR doit être menée dans l’etablissement. - Il n’y a pas d’indication de la chimiodécontamination pour les malades infectés ou colonisés à BMR 6.4 Attitude vis-à-vis des malades immunodéprimés : l’isolement protecteur 6.4.1 Bases rationnelles et niveau de validation de l'isolement protecteur en cancérologie A l’heure actuelle et malgré une littérature abondante [VERHOEF1993] [HANN1984] [CORDONNIER1989] [LEVINE1973] [YATES1973] [NAUSEEF1981] [RUSSELL1992] [RODRIGUEZ1978] [DANKERT1978] [BUCKNER1978] [BUCKNER1983] [BODEY1971] [BODEY1979] [BODEY1974] [BARNES1989] [SHERERTZ1987] [STORRING1977] [ROTSTEIN1985] [GRUPPOITALIANOM1991] [GURWITH1979] [LOHNER1979] [RIBASMUNDO1981] [SCHIMPFF1975] [SCHIMPFF1975A], l'isolement protecteur chez le malade cancéreux n'est pas validé ni pour ses indications, ni pour ses modalités [FENELON1995] [BOOGAERTS1995]. Ceci a pour conséquences une extrême diversité des pratiques et une incertitude des équipes médicales dans leurs choix stratégiques comme en témoignent les réponses à un questionnaire adressé à 35 équipes françaises d'oncologie ou d'oncohématologie. (cf. tableau 12). 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 12. Page 39 Estimation du niveau de validation de l'isolement protecteur en cancérologie en fonction du groupe à risque infectieux d’après une enquête menée dans 35 services français d’oncologie ou d’oncohématologie (données du groupe de travail, non publiées). Estimation en % du niveau de validation de l’isolement dans la littérature Neutropénie courte Neutropénie longue hors greffe Autogreffe de cellules souches périphériques Autogreffes de moelle Allogreffe 32,2 % (n = 31) 43,7 % (n = 16) 27,7 % (n = 5) 36,3 % (n = 11) 77,8 % (n = 9) Les trois bases rationnelles disponibles pour la mise en place de l’isolement protecteur chez le malade cancéreux sont : - le guide du CDC [GARNER1996] sur les modes de contamination, - le guide CDC sur la prévention des aspergilloses pulmonaires [CENTERSFORDISEA1994], - les recommandations de la conférence de consensus " Prévention du risque aspergillaire chez les patients immunodéprimés (hématologie, transplantation) " (21 mars 2000, Paris) [AGENCENATIONALE2000]. En l’absence de définition de score de risque infectieux [AGENCENATIONALE2000], ces bases sont insuffisantes à l’heure actuelle, aussi les précautions de l’isolement protecteur en cancérologie reposent essentiellement sur un accord d’experts pour les groupes R2, R3 et R4 identifiés (cf. chapitre épidémiologie : données épidémiologiques en cancérologie : les facteurs de risque d’IN en cancérologie) (cf. tableau 6). 6.4.2 Définition et objectifs L’isolement protecteur ou reverse isolation est l’ensemble des précautions prises pour prévenir uniquement la contamination croisée chez un malade immunodéprimé. Par conséquent, il ne représente qu’un moyen, parmi d’autres pour diminuer le risque infectieux global et ne peut, de ce fait, le maîtriser à lui seul (cf. tableau 13), ce qui explique, en partie, son absence de validation [FENELON1995] [BOOGAERTS1995]. Les autres aspects de la prévention ne seront pas abordés dans ce chapitre. Tableau 13. Place de l'isolement protecteur pour la prévention de l’infection nosocomiale chez le malade neutropénique [PIZZO1989] [PIZZO1991] [SCHIMPFF1975] [SCHIMPFF1975A]] - Diminution de la contamination croisée par l’isolement protecteur (reverse isolation). - Diminution de la contamination endogène par : ! l’antibioprophylaxie, ! la décontamination digestive, ! la désinfection cutanéo muqueuse, ! l’utilisation d’antiviraux et d’antifongiques. - Diminution des effractions cutanéomuqueuses par : ! la limitation de leurs indications et de leur durée, ! leur gestion aseptique. - Restauration ou stimulation de l’immunité par : ! l’utilisation de facteurs de croissance, ! la vaccination. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 40 Au total Attitude de prévention à adopter vis-à-vis des malades cancéreux immunodéprimés : niveau de validation de l’isolement protecteur Standards - Le seul objectif de l’isolement protecteur des malades cancéreux immunodéprimés est la réduction du risque de contamination croisée. - Il n’y a pas d’attitude standard, ni pour l’estimation du niveau de risque infectieux, ni pour les modalités et les indications de l’isolement protecteur. Recommandation En l’absence de validation de l’isolement protecteur, il appartient aux CLIN des établissements accueillant des malades cancéreux immunodéprimés de définir ses indications et ses modalités. Il est recommandé de prendre en compte, outre la neutropénie, le risque aspergillaire (cf. tableau 6) (accord d’experts). 6.4.3 Prévention du risque aéroporté au cours de l'isolement protecteur La prévention du risque de contamination aéroportée a pour cible essentielle les aspergillus sp. En effet, les aspergilloses invasives représentent la première cause de mortalité d’origine infectieuse dans les services d’oncohématologie. [AGENCENATIONALE2000]. 6.4.3.1 Estimation du risque aspergillaire Ce risque est intimement lié à l’environnement aérien et au malade. 6.4.3.1.1 Risque environnemental aérien Bien que l’air ne soit pas seul vecteur de contamination aspergillaire, un faisceau d’arguments est en faveur de son rôle prépondérant dans la contamination aspergillaire. - Dans plus de 80 % des cas, l'infection des voies aériennes - pneumopathie ou sinusite [ARNOW1991] [MEYER1973] [FISHER1981] [MOUY1984] [YOUNG1970] [BOCQUET1995] [VIOLLIER1986] [BODEY1992] [TALBOT1991] - précède l'aspergillose invasive, suggérant très fortement une contamination par inhalation de spores aéroportées. - Par ailleurs, de nombreux auteurs ont lié une augmentation de la colonisation des voies aérodigestives supérieures [HUMPHREYS1991] et la survenue de cas groupés d’aspergillose à une élévation de l’aérobiocontamination, notamment en période de travaux qui seraient responsables de plus des 2/3 des aspergilloses [DANIAU1998] [BOCQUET1995]. - Enfin, le traitement de l'air basé sur une pression positive et la filtration sur filtres HEPA (High Efficiency particulate Air) diminue, dans la majorité des séries, l'incidence des aspergilloses chez les malades à risque [BARNES1989] [MCWHINNEY1993] [BOCQUET1995] [SHERERTZ1987] [HEINEMANN1985] [WITHINGTON1998] [TABLAN1994]. Les mécanismes - Comment l’air se contamine-t-il ? Tout au long de l'année, la présence d'aspergillus sp est quasi constante dans l'air extérieur et en moindre concentration à l'intérieur des bâtiments [NOLARD1994] [LEENDERS1999] [RATH1997]. Les concentrations moyennes annuelles sont de l'ordre 3 de 1 à 20 CFU / m (cf. tableau 14). Cette contamination " de base " est la résultante d'échanges entre l'air et les réservoirs de spores. Elle peut être largement modifiée, comme en témoigne la corrélation entre l’élévation de l’aérobiocontamination aspergillaire 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 41 et les turbulences d’air, en particulier liées aux travaux [BUFFINGTON1994]. Ceux-ci sont considérés comme un risque majeur environnemental dans l’ensemble de la littérature [AISNER1976] [ARNOW1978] [HUMPHREYS1991] [LENTINO1982] [ARNOW1991] [NOLARDTINTIGNER1985] [BUFFINGTON1994].[STREIFEL1983]. La dépose de plafonds, le renouvellement des filtres des installations de traitement d'air [PETHERAM1976], les travaux des champs [DANIAU1998] constituent d’autres évènements potentialisant l’aérobiocontamination. En quelques secondes apparaît le " nuage aspergillaire " qui se caractérise par sa faible distance de propagation à partir de son point d'émission [NOLARD1994] et par sa très courte durée de vie : la concentration en spores est multipliée par 10 000 [RATH1997] [STREIFEL1983] pour être quasi nulle en une heure [LENTINO1982] à un jour [KENNEDY1996]. Cette rapide normalisation est le résultat de la sédimentation des spores sur les surfaces avoisinantes. Ce phénomène de nuage aspergillaire rend compte de l'intérêt limité des prélèvements d'air habituellement réalisés avec retard par rapport à la survenue des infections [RICHET1992]. Par contre, elle souligne l'importance des prélèvements de surfaces peu accessibles au nettoyage dans les recherches épidémiologiques au cours des aspergilloses [PETHERAM1976]. Tableau 14 : Concentrations d'aspergillus sp dans l'air Auteur Concentration aspergillaire de l'air en UFC / m RHAME 1991 [RHAME1991] 1-5 SOLOMON 1978 [SOLOMON1978] 6,25 HOSPENTHAL 1998 [HOSPENTHAL1998] - A flavus et A fumigatus - Aspergillus sp KENNEDY 1996 [KENNEDY1996] - A fumigatus - Aspergillus sp MULLINS 1984 [MULLINS1984] 2 10 11,3 - 13,5 BEYER 1994 [BEYER1994] 0,2 - 3,5 3 1,83 (IC = 95 % : 00 - 10,3) 2,38 (IC = 95 % : 00 - 17,72) - Les portes d’entrée Les conidies aéroportées pénètrent dans l’organisme par les voies respiratoires ou par sédimentation dans les plaies. La probabilité d’inhaler des conidies est très forte [BARTDELABESSE1999]. Elles sont inspirées dans les voies aérodigestives supérieures et peuvent atteindre les alvéoles pulmonaires du fait de leur petit diamètre. Chaque patient inhale de 2000 [LATGÉ1998] à 5000 [CHAZALET1998] génotypes différents par mois donnant lieu, chez le malade immunodéprimé, soit à une colonisation, soit à une infection [MCWHINNEY1993] [PATTERSON1997]. Par ailleurs, des cas groupés d'infections post-opératoires de plaie ont été décrits en chirurgie cardiaque [PETHERAM1976] et ophtalmologique [TABBARA1998] résultant de la sédimentation de spores aspergillaires préalablement mises en suspension dans l’air lors de travaux de remplacement de filtres. - Risque de contamination aéroportée en atmosphère contrôlée Même en atmosphère protégée, conforme aux recommandations du Center for Disease Control [TABLAN1994], des aspergilloses invasives sont décrites dans la littérature [BOCQUET1995]. Ces échecs sont dus aux limites des précautions vis-à-vis de la contamination aéroportée ou à leur défaillance : 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 42 ! Contamination des voies aérodigestives supérieures préexistante à l’isolement protecteur [VIOLLIER1986] [TALBOT1991] [PIENS1993] [MEUNIER1987] [MEYER1992] [MEYERS1990] [PERFECT1991] ! Sorties de l’enceinte protégée [RHAME1984] [RHAME1991] [SHERERTZ1987] [MEYERS1990] [PERFECT1991] [ARMSTRONG1984] [WALSH1989]. ! Défaillances de l’installation (filtres colmatés, étanchéité défectueuse des gaines [TABLAN1994]. ! Erreurs techniques lors des procédures d’entrée en zone contrôlée avec introduction de spores via les vêtements ou les objets. Par ailleurs, d’autres causes peuvent expliquer la survenue d’aspergilloses, notamment la contamination par les véhicules communs (eau, aliments) et par contact avec des objets porteurs de spores. 6.4.3.1.2 Risque lié aux malades Le risque aspergillaire concerne essentiellement les malades du groupe R4 et à un moindre degré ceux du groupe R3. Il est très faible pour le groupe R2 et quasi nul pour le groupe R1 (cf. tableau 6, cf. chapitre Epidémiologie : Données épidémiologiques en cancérologie : Les facteurs de risque d’IN en cancérologie) (accord d’experts). Cette proposition est à moduler en fonction de la corticothérapie. 6.4.3.1.3 Le seuil critique de contamination aspergillaire Actuellement, il n’existe pas de réponse consensuelle sur le niveau critique d’aspergillus sp dans l’air [VANDENBERGH1999], ceci pour plusieurs raisons : - Difficulté de mesurer un éventuel pic aspergillaire au moment précis de la contamination du malade. - Variabilité des résultats selon les laboratoires et les appareils de mesure en l’absence de standardisation des méthodes de prélèvement. - Variabilité du seuil en fonction de la sensibilité individuelle du malade, elle-même fonction de la profondeur de l’immunodépression. Par conséquent, en l’absence de réglementation et de recommandation, les seuils microbiologiques sont liés aux possibilités techniques (cf. tableau 15) [ASSOCIATIONPOUR1999]. Tableau 15. Seuils d’aérocontamination en fonction des techniques de traitement d’air [UNIONSYNDICALED1995] [ASSOCIATIONPOUR1999] PARAMÈTRES Indications habituelles Technique de traitement d’air Filtration en soufflage Pression Classe particulaire (0,5 µm) Française NFX 44.101 Classe particulaire (0,5 µm) Américaine FS 209 D Classe ISO Classe biologique AFNOR 3 Seuils microbiologiques (UFC / m ) - Niveau d’action - Niveau d’alerte - Niveau cible DOP : Haut risque - Salles d’op - Chambres stériles Plafond soufflant à déplacement d’air basse vitesse ≥ 99,99 DOP ≥ 15 Pascal 400.000 B 500 100 10 Très haut risque - Salles d’op (Classe 1 d’Altemeier) - Chambres stériles Flux laminaire ≥ 99,99 DOP ≥ 15 Pascal 4.000 10.000 100 7 B 20 5 B 5 M 1 1 <1 B 10 5 1 M 1 1 <1 Test au dioctylphtalate 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 B M UFC : : : Page 43 Bactéries Moisissures Unité formant colonie 6.4.3.2 Les objectifs de la prévention du risque aéroporté Les objectifs de la prévention du risque aéroporté sont variables selon le type de malade (cf. tableau 16) (accord d’experts) Tableau 16. Objectifs des précautions de type aéroporté au cours de l’isolement protecteur (accord d’experts) Objectifs R2 Groupes de risque R3 R4 Prévention vis-à-vis des germes à transmission A autres que aspergillus sp : varicelle, zona, tuberculose pulmonaire ou laryngée, rougeole et yersiniose + + + Prévention du risque aspergillaire - +/si travaux architecturaux corticothérapie, contexte épidémique + Permanent 6.4.3.3. Les modalités et indications (cf. tableau 17) - - Pour la prévention de l’aspergillose, les données de la littérature sur le traitement de l’air sont les suivantes : ! Est reconnue comme efficace, toute installation de traitement de l’air assurant au minimum : * une filtration sur filtres HEPA (High Efficiency Particulate Air) ≥ 99,97 % DOP (Dioctylphtalate), [CENTERSFORDISEA1994] [AGENCENATIONALE2000] * un flux d’air dirigé balayant le lit du patient [CENTERSFORDISEA1994], * une étanchéité parfaite du local [CENTERSFORDISEA1994], * une surpression positive de la chambre d’au moins 15 pascals [AGENCENATIONALE2000], * en cas de patient à très haut risque aspergillose et infecté à un micro-organisme (ex : tuberculose, varicelle, etc.), maintenir la pression positive dans la chambre et rajouter une extraction indépendante dans le sas [CENTERSFORDISEA1994], * un taux de brassage au minimum égal à 20 renouvellements/heure [AGENCENATIONALE2000], * une protection de la centrale et des gaines de climatisation [AGENCENATIONALE2000], ! Le bénéfice lié au flux laminaire n’est pas clairement établi [CENTERSFORDISEA1994] [AGENCENATIONALE2000]. Son intérêt serait simplement d’améliorer la vigilance de l’équipe et de compenser l’introduction accidentelle de spores aspergillaires lors d’erreurs dans les pratiques de dédouanement des objets ou des personnes. En effet, un taux de brassage de 200 à 600 volumes/heure assure une meilleure cinétique de biodécontamination en période d’activité. ! L'utilisation des appareils filtrants mobiles introduits dans la pièce n'est pas cliniquement validée. Par ailleurs, ils présentent le double inconvénient de ne pas filtrer l'air à son admission et de ne pas créer une pression positive. Malgré une certaine efficacité à réduire l’aérobiocontamination [PERRAUD1993], ils n’éliminent que partiellement la contamination externe. Ils sont intéressants pour régler une situation d’urgence (travaux) en l’absence de traitement d’air permanent. Ce procédé permet d’effacer le pic d’aspergilloses observées au cours de travaux mais en dehors des périodes de travaux, il ne diminue pas l’incidence des aspergilloses par rapport à l’hospitalisation dans un local sans traitement d’air [LOO1996]. De ces données, il ressort que : 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 44 ! pour l’ensemble des malades immunodéprimés (R2, R3, R4), la prévention du risque aéroporté autre qu’aspergillaire repose essentiellement sur l’isolement septique des autres malades atteints de ces infections, ! pour les malades du groupe R4, l’air devrait être traité en permanence selon les modalités minimales sans que le flux laminaire soit nécessaire (accord d’experts) [CENTERSFORDISEA1994] [AGENCENATIONALE2000], ! pour les malades du groupe R3, le traitement permanent de l’air n’est pas indispensable sauf en période de travaux et, dans ce cas, l’utilisation des appareils filtrants mobiles peut être recommandée (accord d’experts). Tableau 17. Indication et modalités des précautions de type air au cours de l’isolement protecteur (accord d’experts) Isolement protecteur en cancérologie Précautions Air A R2 R3 Rajouter aux précautions Rajouter aux précautions standard : standard : - chambres et sanitaires individuels - chambres et sanitaires - traitement occasionnel de l’air si individuels travaux architecturaux, contexte - limitation des sorties du épidémique, corticothérapie patient (appareils filtrants mobiles) - éviction des sujets - limitation des sorties du patient atteints de maladies - masque pour le patient lors de contagieuses A sorties - limitation des visites - éviction des sujets atteints de - précautions en cas de maladies contagieuses A travaux - limitation des visites [BOCQUET1993] - interdiction d’introduire des fleurs ou des plantes - précautions en cas de travaux [BOCQUET1993] R4 Rajouter aux précautions standard : - chambres et sanitaires individuels - traitement permanent de l’air dix jours avant la date présumée d’aplasie et jusqu’à sortie de l’agranulocytose [AGENCENATIONALE2000] (filtration absolue et pression positive - porte maintenue fermée - limitation des sorties du patient - sorties du patient avec masque et tenue stérile changée au retour* - éviction des sujets atteints de maladies contagieuses A - dédouanement des personnes (tenue stérile et masque dès l’entrée dans la chambre) et des objets (niveau de stérilité requis)* - limitation des visites - interdiction d’introduire des fleurs ou des plantes* - précautions en cas de travaux [BOCQUET1993] * : pour éviter l’introduction de spores aspergillaires et la contamination aspergillaire par contact 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 45 Au total Attitude de prévention à adopter vis-à-vis des malades cancéreux immunodéprimés : prévention du risque aéroporté Standards - La seule indication du traitement de l’air chez le malade cancéreux immunodéprimé est la prévention du risque aspergillaire. Il est nécessaire de stratifier les malades cancéreux en fonction du risque aspergillaire. Il n’y a pas de score de risque standards. Pas d’indication de traitement de l’air pour les patients du groupe R2. Option - Pour les groupes R3 et R4 l’indication de traitement de l’air peut être envisagée mais les données de la littérature sont trop imprécises pour en définir les modalités. Recommandations - - - - Il est recommandé de stratifier, avec l’aide du CLIN, les malades cancéreux immunodéprimés en quatre groupes de risque infectieux en fonction de la neutropénie et du risque aspergillaire, (cf. tableau 6) (accord d’experts). Les indications et modalités générales recommandées pour la prévention du risque aéroporté pour les patients du groupe R3 et R4 paraissent dans le tableau 17 (accord d’experts). En particulier, pour le traitement de l’air, il est recommandé de : Traiter l’air en permanence pour les malades à très haut risque aspergillaire (groupe R4). ! Dans ce cas, le caractère indispensable du flux laminaire dans la prévention de l’aspergillose n’est pas clairement prouvé, mais le système de traitement de l’air doit comporter au minimum (accord d’experts) : ! une filtration absolue au point de soufflage de l’air (efficacité de filtration ≥ 99,97 % au test DOP (Dioctylphtalate), ! un flux d’air dirigé balayant le lit du malade, ! une étanchéité parfaite du local, ! une pression positive de la chambre au minimum égale à 15 pascals, ! un taux de brassage au minimum égal à 20 renouvellements/heure, ! une protection de la centrale et des gaines de climatisation par 4 rangs de filtration Pour les malades à haut risque aspergillaire (groupe R3), le traitement de l’air par des appareils filtrants mobiles offre une sécurité supplémentaire. Pour éviter les échecs de la prévention aspergillaire, il est recommandé de (accord d’experts) : ! débuter les précautions de type aéroporté dix jours avant la date présumée d’aplasie (durée moyenne d’incubation de l’aspergillose) pour éviter une infection liée à la colonisation préalable des VADS et la poursuivre jusqu’à sortie de la neutropénie, ! contrôler l’efficacité du traitement de l’air, ! protéger les voies respiratoires du malade par un masque lors de ses sorties, ! rajouter la prévention de contamination aspergiallaire par contact en vérifiant l’observance des procédures, notamment dédouanement des personnes, du matériel, des aliments pour limiter l’introduction de spores présentes sur ces surfaces, et par voie digestive en excluant les aliments à haut risque de contamination aspergillaire et en assainissant l’ensemble de l’alimentation. 6.4.4 Les précautions de type gouttelettes (G) au cours de l’isolement protecteur Il n'y a pas d’attitude standard pour ces précautions qui relèvent de l’accord d’experts. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 46 6.4.4.1 Evaluer le risque Ce risque existe essentiellement pour les soins de proximité et il est croissant des groupes R1 à R4 mais il est mal évalué dans la littérature. 6.4.4.2 Objectifs Les objectifs retenus peuvent être les suivants (cf. tableau 18) (accord d’experts) : Tableau 18. Objectifs des précautions de type gouttelettes au cours de l’isolement protecteur (accord d’experts) Groupes de risque Objectifs R2 R3 R4 Protection vis-à-vis des germes pathogènes à transmission G (liste CDC – CTIN) + + + Protection du malade lors de soins invasifs vis-à-vis de tout germe transmis par gouttelettes + + + Protection du patient même en l’absence de soins invasifs de tous germes transmis par gouttelettes - + + Protection du patient et de son environnement de tous germes transmis par gouttelettes - - + 6.4.4.3 Modalités et indications Les modalités ont pour base celles des précautions G de l’isolement septique [GARNER1996] (cf. tableau 19). Tableau 19. Indications et modalités des précautions de type gouttelettes au cours de l’isolement protecteur (accord d’experts) Isolement protecteur en cancérologie Précautions gouttelettes G R2 Rajouter aux précautions standards : - chambres et sanitaires individuels - masque lors des soins invasifs - limitation des sorties du patient - limitation des visites - éviction des sujets source atteints de maladies contagieuses G R3 Rajouter aux précautions standard : - chambres et sanitaires individuels - masque pour tout geste ≤ 1 m - limitation des sorties du patient - sorties du patient avec masque - limitation des visites - éviction des sujets source atteints de maladies contagieuses G R4 Rajouter aux précautions standard : - chambres et sanitaires individuels - masque dès l’entrée dans la chambre - limitation des sorties du patient - sorties du patient avec masque - limitation des visites - éviction des sujets source atteints de maladies contagieuses G 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 47 Au total Attitude vis-à-vis des malades cancéreux immunodéprimés : prévention de la contamination par les gouttelettes Standard Le risque lié à la contamination par les gouttelettes (G) n'est pas évalué chez les malades cancéreux immunodéprimés, et il n'existe pas de standard pour les indications et les modalités des précautions G dans le cadre de l'isolement protecteur. Option Mettre en place l’isolement Gouttelettes avec l’aide du CLIN pour les groupes R2, R3, R4. Recommandation Les indications et modalités recommandées paraissent dans le tableau 19 (accord d’experts). 6.4.5 Les précautions de type contact (C) au cours de l’isolement protecteur En l’absence de références précises dans la littérature, les précautions de type contact au cours de l'isolement protecteur reposent sur un accord d’experts. 6.4.5.1 Risques liés au germe et au malade Les germes à prendre en compte sont, outre les pathogènes à transmission C [GARNER1996] [CONSEILSUPÉRIEU1998A], les germes habituels de l’environnement hospitalier, en particulier les BMR et aspergillus sp dont la transmission par contact avec des objets de soins, les mains ou des lits fluidisés est décrite dans la littérature [LOUDON1996] [PRYSTOWSKY1976] [PAPOULI1996] [BRETAGNE1997]. Ce risque est mal évalué dans le cadre de l’isolement protecteur mais probablement proportionnel au niveau d’immunodépression des patients. 6.4.5.2 Objectifs (cf. tableau 20) Tableau 20. Objectifs des précautions de type contact au cours de l’isolement protecteur (accords d'experts) Objectifs Protection vis-à-vis des germes pathogènes à transmission C (liste CDC) Protection du malade lors de soins invasifs vis-à-vis des germes hospitaliers Protection du patient et de son environnement même en l’absence de soins invasifs vis-à-vis des germes hospitaliers à l’exception d’aspergillus sp Protection du patient et de son environnement même en l’absence de soins invasifs vis-à-vis d’aspergillus sp (peau, cheveux, linges, etc.) R2 Groupes de risque R3 R4 + + + + + + - + + - +/- + 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 48 6.4.5.3 Modalités Les modalités sont basées sur celles des précautions C de l’isolement septique [GARNER1996] modifiées selon les objectifs proposés (cf. tableau 21). Tableau 21. Indications et modalités des précautions de type contact au cours de l’isolement protecteur (accord d’experts) Isolement protecteur en cancérologie Précautions contact C R2 Rajouter aux précautions standards : - chambres et sanitaires individuels - antisepsie des mains avant toute entrée dans la chambre - surblouse propre pour les soins de cathéters, de plaies, etc. - limitation des sorties du patient - interdiction d’introduire des fleurs ou des plantes (risque pseudomonas sp) *: ** : R3 Rajouter aux précautions standard : - chambres et sanitaires individuels - antisepsie des mains avant toute entrée dans la chambre - surblouse propre pour toute entrée dans la chambre* - personnalisation des équipements et du matériel (niveau propre* = désinfection de bas niveau) - limitation des sorties du patient (tenue de sortie propre*) - interdiction d’introduire des fleurs ou des plantes (risque pseudomonas sp et aspergillose sp) R4 Rajouter aux précautions standard : - chambres et sanitaires individuels - désinfection par voie aéroportée de niveau sporicide avant admission du patient - antisepsie des mains avant toute entrée dans la chambre - gants stériles dès l’entrée - tenue chirurgicale stérile (coiffe, sarrau, couvre chaussures) dès l’entrée** - personnalisation des équipements, du matériel et du linge (niveau stérile ou désinfection de haut niveau)** - limitation des sorties du patient (tenue de sortie stérile)** - interdiction d’introduire des fleurs ou des plantes (risque pseudomonas sp et aspergillus sp) Les procédures de traitement du linge, des équipements et du matériel doivent être maîtrisées afin de garantir un niveau de propreté satisfaisant. Dans le cas contraire, adopter le niveau stérile L’objectif poursuivi est la limitation du risque aspergillaire 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 49 Au total Attitude vis-à-vis des malades immunodéprimés : prévention de la contamination par contact Standard Il n'y a pas de standard pour l'évaluation du niveau de risque lié à la contamination par contact ni pour ses modalités et ses indications, dans le cadre de l'isolement protecteur chez le malade cancéreux immunodéprimé. Option Mettre en place l’isolement contact avec l’aide du CLIN. Recommandations - - Considérer le risque de contamination par contact proportionnel au niveau d'immunodépression des patients (cf. tableau 20) (accord d’experts). Les germes indésirables dans ce cas sont, outre les germes pathogènes à transmission C des listes du CDC et du CTIN, les germes habituels de l'environnement hospitalier, en particulier les bactéries multirésistantes et aspergillus sp pour le groupe R3 et particulièrement pour R4 (cf. tableau 20) (Accord d’experts). Chez les malades cancéreux et immunodéprimés, adopter les indications et modalités de mise en œuvre recommandées (cf. tableau 21) (accord d’experts). 6.4.6 Les précautions concernant l’eau La prévention de la contamination hydrique est une obligation réglementaire en milieu hospitalier [ANON1975] [ANON1988A] [ANON1989A] [ANON1995] [ANON1996A] [ANON1997A] [ANON1997B] [ANON1997C] [ANON1998] [ANON1999]. Cependant, dans le cadre de l’isolement protecteur, ses modalités et ses indications reposent essentiellement sur un accord d’experts, dans l’attente des conclusions d’un groupe de travail sur l’eau en secteur de soins, au CTIN. 6.4.6.1 Le risque de contamination hydrique Pour le malade cancéreux, l’eau est potentiellement contaminante par ingestion, aérosolisation ou contact. Le risque est lié au germe et au malade. Les espèces opportunistes d’origine hydrique habituellement impliquées chez le malade cancéreux neutropénique sont des bactéries (Pseudomonas aeruginosa, pseudomonas sp, Aeromonas hydrophila, mycobactéries atypiques, legionella sp, etc.) [DAILLOUX1992] [LAGRANGE1991] [OZKAYNAK1990] [SINNOTT1990], des parasites ou des virus. Le risque aspergillaire d’origine hydrique n’est pas clairement établi [AGENCENATIONALE2000]. Les seuils microbiologiques quantitatifs et qualitatifs critiques pour ces patients ne sont pas connus. Les données existantes relèvent uniquement d’accords d’experts [COMITÉTECHNIQUE1995] [ASSOCIATIONPOUR1999] et sont davantage liées aux possibilités techniques qu’à des risques véritablement identifiés. Néanmoins, pour les malades immunodéprimés, sont habituellement proposés deux types d’eaux dites « bactériologiquement maîtrisées » : « l’eau niveau I » ou « eau propre » et « l’eau niveau II » ou « eau ultrapropre » ou eau exempte de micro-organismes (cf. tableau 22). La dénomination et la définition de ces eaux reste à préciser [BLECH1998] habituellement sont recherchés, dans un volume de 100 ml, la flore mésophile totale et Pseudomonas aeruginosa, espèce sentinelle, témoin d’une contamination hospitalière. Les seuils proposés [COMITÉTECHNIQUE1995] sont parfois exprimés en niveaux cible, d’alerte et d’action [ASSOCIATIONPOUR1999] (cf. tableau 22). Cependant, il est recommandé, en l’absence de réglementation et de consensus, d’interpréter les résultats en termes de « tendances » et de déclencher l’alerte sur des valeurs 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 50 significativement supérieures à la moyenne habituellement observée sur le point d’usage surveillé. 6.4.6.2 Les indications de traitement de l'eau - Pour les gestes critiques, l’utilisation de l’eau stérile s’applique aux malades immunodéprimés comme à l’ensemble des malades. L’absence de réglementation et la méconnaissance des seuils critiques expliquent l’absence de consensus dans l’indication du traitement de l’eau du réseau chez les malades immunodéprimés. Celle-ci relève essentiellement d’un accord d’experts (cf. tableau 22). Les seules obligations sont d’adapter la qualité de l’eau à l’état de gravité du malade [ANON1975] et d’utiliser de l’eau bouillie ou embouteillée comme eau de boisson [ANON1997B] chez ces malades sans que soit précisé le niveau d’immunodépression (groupes à risque R2, R3, R4 ?). 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 22. Modalités et indications du traitement des eaux d'adduction (froide et chaude) en fonction du niveau d'immunodépression des malades (accord d’experts) Indications Type d’eau Seuils 1) Réglementation [ANON1989] Groupe R1 • • Flore aérobie revérifiable* ≤ 10² UFC / 100 ml Pseudomonas aeruginosa 0 UFC / 100 ml • Niveau d’alerte Niveau cible Intervention Niveau 1 : Eau « propre » • 3) ASPEC [ASSOCIATIONPOUR 1999] Niveau d’action Procédures de maintenance et d’entretien de l’eau du réseau Groupe R3 et R4 Eau bactériologiquement maîtrisée Niveau 2 : Eau « ultrapropre » Flore aérobie revérifiable* (valeur recommandée) ≤ 100 UFC / ml Eau chaude : legionella sp ≤ 103 UFC / l [DIRECTIONGÉNERA199 7] 2) COTOREHOS [COMITÉTECHNIQUE 1995] Modalités de traitement Groupe R2 Eau du réseau « destinée à la consommation humaine » • Surveillance Page 51 - - Détartrage périodique des points d’eau et des gicleurs de robinets - Entretien du réseau d’eau chaude [ANON1997A] Analyse microbiologique - Potabilité [ANON1989] - Recherche de legionella sp [ANON1999] Flore aérobie revérifiable * 10² UFC / 100 ml • Pseudomonas aeruginosa 10 UFC / 100 ml • Flore aérobie revérifiable* 10 UFC / 100 ml • Pseudomonas aeruginosa 1 UFC / 100 ml • Flore aérobie revérifiable* 1 UFC / 100 ml • Pseudomonas aeruginosa < 1 UFC / 100 ml Eaux froide et chaude : - l’eau du réseau non traitée permet parfois d’atteindre ces critères. - Sinon, chloration à 0,1 ou 0,2 mg/l (= 0,1 à 0,2 ppm) de chlore libre résiduel - Si les conduites sont anciennes, la chloration est souvent inefficace et il vaut mieux s’orienter vers la microfiltration (niveau 2) Eaux de boisson : bouillie ou embouteillée [ANON1997B] Renforcement des mesures « eau du réseau » Analyse microbiologique hospitalière périodique de la portion du réseau traitée (fréquence à définir par le CLIN) Si non conformité / potabilité Si non conformité aux critères niveau 1 Si non conformité / legionella sp • Flore aérobie revérifiable* ≤ 10 UFC / 100 ml • Pseudomonas aeruginosa 0 UFC / 100 ml • Flore aérobie revérifiable* 10 UFC / 100 ml • Pseudomonas aeruginosa 10 UFC / 100 ml • Flore aérobie revérifiable* 5 UFC / 100 ml • Pseudomonas aeruginosa 1 UFC / 100 ml • Flore aérobie revérifiable* < 1 UFC / 100 ml • Pseudomonas aeruginosa < 1 UFC / 100 ml Eaux froide et chaude : - préfiltration indispensable - Microfiltration par cartouche filtrante à 0,22 µm (filtration en surface) placée en position distale Eaux de boisson : bouillie ou embouteillée [ANON1997B] - Chloration et changement périodiques des préfiltres - Autroclavage ou chloration quotidiens des filtres (selon média filtrant) Analyse microbiologique hospitalière périodique de la portion du réseau traitée (fréquence à définir par le CLIN) Si non conformité aux critères niveau 2 * : après 24 heures à 37° et 72 heures à 22° 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 52 6.4.6.3 Modalités de traitement et surveillance de l'eau - - Les modalités de traitement des eaux d'adduction sont à peu près consensuelles [COMITÉTECHNIQUE1995] [BLECH1998] (cf. tableau 22) : les rayons ultraviolets sont à déconseiller car présentent des résultats aléatoires, la chloration permet d'atteindre un niveau 1 sous réserve que les conduites ne soient pas anciennes. L'obtention du niveau 2 relève de la microfiltration qui est la méthode la plus efficace. L'eau de boisson doit être bouillie ou embouteillée [ANON1997B]. Le traitement des siphons n'a d'intérêt que s'il est continu et la chloration donne habituellement de bons résultats [POTTECHER1992]. La surveillance de l'eau est sous la responsabilité du directeur de l’établissement [ANON1975] qui doit en définir les procédures avec l’aide du CLIN. 6.4.6.4 Les limites du traitement d’eau et de la surveillance La mise en œuvre de la prévention hydrique a des limites qui sont liées : - aux traitements : les virus et les pyrogènes ne sont retenus que par l’ultrafiltration [BLECH1998] - aux prélèvements : il est impossible de rechercher toutes les espèces microbiennes et pour chacune d’élus existe un seuil de détection. 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 53 Au total Attitude vis-à-vis des malades immunodéprimés : prévention de la contamination hydrique Standards - - La prévention et la surveillance de la contamination de l’eau est une obligation réglementaire en milieu hospitalier et doit être adaptée au niveau de risque infectieux. Il n'y a pas de standard pour les indications et les modalités du traitement de l'eau du réseau au cours de l'isolement protecteur en cancérologie. Pour les gestes critiques (gestes invasifs portant sur un tissu ou une cavité stérile), il est nécessaire d’utiliser de l’eau stérile, c’est-à-dire de l’eau stérile de l’industrie pharmaceutique conditionnée en flacons versables, répondant à la définition de stérilité de la pharmacopée européenne. L’eau de boisson servie aux malades immunodéprimés doit être embouteillée ou bouillie. Définir les modalités de surveillance microbiologique hospitalière de l’eau bactériologiquement maîtrisée avec l’aide du CLIN (Accord d’experts) Options - Les eaux « bactériologiquement maîtrisées » sont classées en : ! « eau propre (niveau 1) » ! « eau ultrapropre (niveau 2) » Les niveaux cible, d’alerte et d’intervention ne faisant pas l’objet d’un consensus sont à définir par le CLIN - Parmi les moyens de traitement de l’eau d’adduction, la microfiltration est le plus performant pour obtenir de l’eau ultrapropre (niveau 2). La chloration peut être suffisante pour obtenir de l’eau propre (niveau 1). L’utilisation des ultraviolets est à déconseiller. Recommandations - - Pour les eaux d'adduction, obtenir une eau de niveau 1 chez les malades appartenant au groupe de risque R2 et de niveau 2 pour ceux des groupes R3 et R4 (cf. tableau 22) (Accord d'experts). L'indication de l’eau bouillie ou embouteillée comme eau de boisson est réservée aux malades des groupes à risque R3 et R4 (accord d'experts). Traiter les eaux usées chez les malades des groupes R3 et R4 (Accord d'experts). Définir les modalités de surveillance microbiologique hospitalière de l'eau bactériologiquement maîtrisée avec l'aide du CLIN (Accord d’experts). 6.4.7 Prévention de la contamination par les aliments La prévention du risque lié à l’alimentation est une des références du manuel d’accréditation [AGENCENATIONALE1999] et il appartient à l’établissement d’adapter la prévention aux risques encourus. Cependant, s’il existe une législation sur l’alimentation en milieu hospitalier [ANON1997], les données de la littérature sont très divergentes sur l’alimentation des malades immunodéprimés, en particulier il n'y a de standard ni pour les seuils acceptables ni pour les modalités de traitement. 6.4.7.1 Le risque Le risque alimentaire est lié à l’état du malade par le biais de la translocation digestive, mais dépend également du germe. - Risque lié au malade Le tube digestif représente une population de 1014 micro-organismes et une surface d’échange avec le sang de l’ordre de 300 m² [TANCREDE1985A]. Cette barrière est franchissable, même en conditions normales : le passage des germes au 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 54 travers de la muqueuse digestive ou translocation est un phénomène physiologique et sans conséquence chez l’immunocompétent. En revanche, chez le patient cancéreux, ce risque est accru du fait de l’altération de l’intégrité anatomique, physiologique, microbiologique du tube digestif (cf. figure 5) et présente une réelle gravité en cas de neutropénie. Dans ce cas, la translocation digestive est la principale source de bactériémie à bactéries Gram négatives [TANCREDE1985]. Face à ce risque, une alimentation conventionnelle dont on sait qu’elle participe de façon non négligeable à la contamination digestive, représente un danger qui va croissant en fonction de la profondeur et de la durée de la neutropénie [TANCREDE1985] [TANCREDE1985A]. Le seuil dangereux par catégorie de patient à risque est mal précisé. - Risque lié aux micro-organismes La translocation digestive est rarissime pour les germes anaérobies [BODEY1978], modérée pour les Staphylococcus sp, Streptococcus sp et levures [JOLIVET1987] mais concerne surtout les bacilles à Gram négatif, normalement présents dans le tube digestif (entérobactéries) ou occasionnels et sélectionnés par une antibiothérapie préalable (Pseudomonas aeruginosa, Klebsiella sp, Enterobacter sp). Parmi tous ces germes, le Pseudomonas aeruginosa est le plus invasif [TANCREDE1985] [TANCREDE1985A] et responsable d’infections plus rapidement mortelles [ANDREMONT1996] [FERGIE1994]. Les aspergillus sp contaminent la plupart des aliments et particulièrement le poivre [DEBOCK1989] [BOUAKLINE1999], le thé [MARINKOVICH1989], les potages lyophylisés et les fruits [BOUAKLINE1999]. Bien moins fréquente que la voie aéroportée, la porte d’entrée digestive est connue [YOUNG1970] [RINALDI1983] [LOUDON1996] mais la pathogénie est imprécise : liée à une contamination des voies aérodigestives supérieures ou à une translocation ? 6.4.7.2 Les objectifs : définition des seuils microbiologiques qualitatifs et quantitatifs La stérilité des aliments au sens de la pharmacopée semble être l’objectif sécuritaire idéal pour les patients les plus fragiles, mais elle est extrêmement difficile à atteindre en dehors des conserves appertisées et des produits UHT. Certains auteurs ont proposé des seuils de contamination alimentaire " acceptables " (cf. tableau 23). Cependant, ils ne font pas l'objet de standard, et par ailleurs ne tiennent pas compte des niveaux d’immunodépression des malades. Tableau 23. Références [PIZZO1982] PIZZO1982 [GAUVREAUS TERN1989] GAUVREAU19 89 [SOMMELET19 92] SOMMELET19 92 Seuils critiques de contamination microbiologique des aliments pour des patients greffés Espèce Bacillus Staphylocoques à Coagulase négative - Germes mésophiles totaux et - absence de germe potentiellement pathogènes - Germes mésophiles totaux - absence de germe potentiellement pathogènes Seuil microbiologique critique (UFC / g alilment) < 500 < 500 < 1 000 < 100 Compte tenu de ces données, des seuils microbiologiques peuvent être recommandés : (accord d’experts) (cf. tableau 24). 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 24. Page 55 Proposition de seuils microbiologiques des aliments au cours de l’isolement protecteur en cancérologie (accord d’experts) Groupes de risque Objectifs et seuils microbiologiques - Conformité à la réglementation [ANON1980] et Absence de P. aeruginosa / g d’aliment - Flore mésophile totale < 100 UFC / g aliment - Absence de P. aeruginosa / g d’aliment - Absence d’Aspergillus sp / g d’aliment - Absence d’autres pathogènes / g d’aliment R2 R3 R4 + ////// ////// ////// ////// ////// ////// + + + + + + + + 6.4.7.3 Modalités Les moyens disponibles sont : le respect de la réglementation, l’exclusion des aliments fortement contaminés et l’assainissement des aliments. 6.4.7.3.1 Respect de la réglementation La démarche " Hazard Analysis Critical Control Point " (HACCP) définit les règles minimales à suivre dans la préparation des aliments pour l'ensemble des malades [ANON1997]. Elle est l’équivalent de la méthode ADPCM dans le domaine de la restauration (cf. chapitre L’assurance qualité). 6.4.7.3.2 Les exclusions alimentaires Certains aliments à forte contamination microbiologique sont à exclure : - pour les malades des groupes R3 et R4, l'eau de boisson du réseau est à remplacer par de l'eau bouillie ou embouteillée [ANON1997B] (cf. chapitre Prévention de la contamination par les aliments) ; - il y a consensus pour l’exclusion des laitages et fromages frais, des produits laitiers non stérilisés, des fruits et légumes crus à peau fine, des viandes crues, des charcuteries, des fruits de mer, du pain artisanal [AKER1983] [BENROMDHANE1992] [BRANDES1996] [CORREA1991] [DIXON1989] [HASHISAKA1990] [PIZZO1982] [VERMORELFAURE1993] mais d’autres produits sont l’objet d’avis divergents tels que fruits à peau épaisse, épices, poivre, thé, tisane, potages lyophilisés riches en spores aspergillaires [AKER1983] [BAUME1990] [BRANDES1996] [BRANDES1990] [DUCES1987] [ROSSI1985] [VERMORELFAURE1993], chocolats instantanés, bonbons [AUPEE1992] [BOUCHON1993] [ROSSI1985] [VAUTRAVERS1986]. Il serait souhaitable d'établir une liste standard des aliments exclus en fonction des seuils recommandés (cf. tableau 25). Une telle liste est proposée par certains auteurs américains [PIZZO1982] [GAUVREAUSTERN1989] mais pour des marques de produits non distribuées en France. 6.4.7.3.3 L’assainissement des aliments L'hétérogénéité des termes utilisés pour définir ce type d'aliments (alimentation " stérile, protégée, assainie, pauvre en germes ") manifeste l'absence de consensus sur les seuils microbiologiques. Le cahier des charges du procédé idéal pourrait être : - être efficace, c’est-à-dire atteindre le seuil critique fixé, - offrir un vaste choix d’aliments crus ou cuits, - permettre une disponibilité de l’aliment dans un délai très court pour répondre aux " envies " du patient sans contraintes horaires, - respecter les qualités organoleptiques, - respecter les propriétés nutritionnelles, 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 - Page 56 avoir un conditionnement unitaire, sous double emballage pour permettre une introduction aseptique dans la chambre du malade si besoin (groupe R4). La chaleur ou la radappertisation des aliments sont les principales méthodes à utiliser. - La chaleur Selon les équipes, sont utilisés l’autocuiseur [MIROUZE1987] [GEVAUDAN1987] [VAUTRAVERS1986] [AUPEE1992], l’autoclave à vapeur [VAUTRAVERS1986] ou le micro-ondes [NICOLLE1989] [LEJEUNE1989] [BOUDCHICHA1991]. Les études réalisées sont peu nombreuses, toutes n’analysent pas la réduction du titre microbien et aucune méthode testée ne permet de stériliser l'aliment. En revanche, on soulignera les bonnes performances du four à micro-ondes qui, pour des temps relativement courts, permet une réduction du titre de spores de deux à trois log. De nouvelles études devraient être entreprises faisant apparaître, pour les trois méthodes, des procédures standardisées, prenant en compte le type d'aliment, le volume, l’emballage et les paramètres physiques appliqués. - La radappertisation C’est une technique d’assainissement " à froid " des aliments. Elle est utilisée depuis plus de 20 ans par la NASA pour ses vols spatiaux [NICOLLE1989] et depuis 1969 par le Fred HUTCHINSON Cancer Research Center de Seattle pour les malades immunodéprimés [INTERNATIONALAT1995]. Il s’agit d’une réduction du nombre et/ou de l’activité de micro-organismes par l’emploi de rayons gamma, de rayons x ou de faisceaux d’électrons [VILLARET1984]. L’efficacité dépend de la dose absorbée par l’aliment et l’on utilise, pour l’alimentation des malades immunodéprimés, une dose de l’ordre de 40 K grays. Cette dose est supérieure aux 10 K grays maximums admis réglementairement, donc son application doit faire l’objet d’une demande spéciale. La radappertisation est actuellement un procédé sous-employé qui mérite étude et développement. 6.4.7.4 Indications Les indications des précautions alimentaires relèvent de l’accord d’experts (cf. tableau 26). L’indication simultanée d’une alimentation assainie et d’une décontamination digestive est habituellement recommandée [CORDONNIER1989] [HERBRECHT1992], mais cette question ne sera pas développée dans ce chapitre. Tableau 25. Indications et modalités des précautions de type VC-Alimentation au cours de l’isolement protecteur (accord d’experts) Isolement protecteur en cancérologie Précautions Alimentation VC R2 R3 R4 Rajouter aux précautions Rajouter aux précautions Rajouter aux précautions standard : standard : standard : - exclusions alimentaires - exclusions alimentaires - exclusions alimentaires (aliments crus, charcuteries, (aliments crus, charcuteries, (aliments crus, charcuteries, coquillages) coquillages) coquillages) - utilisation préférentielle - préparation des aliments selon - préparation des aliments selon d’aliments cuits préparés les bonnes pratiques les bonnes pratiques selon les bonnes pratiques (HACCP) avant (HACCP) avant (HACCP) assainissement assainissement (pas de décontamination - assainissement des aliments - assainissement des aliments digestive associée) - eau embouteillée ou bouillie - eau embouteillée ou bouillie [ANON1997B] [ANON1997B] (décontamination digestive (décontamination digestive associée) associée) 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 57 Au total Attitude vis-à-vis des malades immunodéprimés : prévention de la contamination par l’alimentation Standards - - - La prévention de la contamination liée à l'alimentation est une obligation réglementaire en milieu hospitalier et doit être adaptée au niveau de risque infectieux évalué par le CLIN. L’alimentation représente un risque important de bactériémie chez les malades cancéreux immunodéprimés. Ce risque est directement proportionnel à la majoration du phénomène de translocation digestive chez le malade cancéreux et à la profondeur et à la durée de la neutropénie. Il est variable selon le micro-organisme, mais particulièrement élevé pour Pseudomonas aeruginosa. Les seuils critiques qualitatif et quantitatif ne sont pas connus dans les groupes R2, R3, R4. Il n'y a pas de standard sur les modalités des précautions alimentaires au cours de l'isolement protecteur, en particulier sur la liste des aliments à exclure et sur les méthodes d'assainissement, mais l'application des bonnes pratiques d'hygiène alimentaire conformes à la réglementation sur la restauration hospitalière est le préalable indispensable à tout traitement complémentaire de l'alimentation des immunodéprimés. Il n'y a pas de standard sur les indications des précautions alimentaires en fonction du niveau d'immunodépression. Recommandations - Fixer les seuils qualitatif et quantitatif acceptables en fonction du niveau d'immunodépression (cf. tableau 25) (accord d’experts). Valider, sur ces valeurs seuils, la liste des aliments à exclure et les méthodes d'assainissement de l'alimentation (accord d’experts). Parmi ces méthodes, développer la radappertisation (accord d’experts). Adapter les indications et les modalités des précautions alimentaires au niveau d’immunodépression (cf. tableau 26) (accord d’experts). Définir les modalités de surveillance microbiologique des aliments avec l'aide du CLIN. L'isolement protecteur chez le malade cancéreux immunodéprimé : synthèse du chapitre « Attitude vis-à-vis des malades immunodéprimés : l’isolement protecteur » Standard Il n'y a pas de standard sur les indications et modalités de l'isolement protecteur chez le malade cancéreux immunodéprimé. Recommandation Cf. tableau 26 (accord d’experts). 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Tableau 26. Types de précautions AGC SAGC A VC C C C AC A VC AG C C C C C AGC AGC AGC Conduite de l'isolement protecteur immunodéprimé (accord d’experts) Modalités Sectorisation des malades Chambres et sanitaires individuels Traitement de l’air - Indications - Modalités ! Flux laminaire ! Filtration sur filtres à très haute efficacité et P> 0 ! Appareil filtrant mobile Traitement de l’eau - Indications - Modalités ! UV ! Chloration ! Filtration ! Filtration + chloration Personnalisation du matériel - Indications - Modalités ! Propre (désinfection de bas niveau) ! Stérile ou désinfecté (haut niveau) Linge - vaisselle - Niveau propre (désinfection de bas niveau) - Niveau stérile Désinfection par voie aérienne avant admission Elimination des fleurs et des plantes (Risque = Pseudomonas aeruginosa et Aspergillus sp) Précautions travaux Précautions alimentaires - Indications - Modalités ! Exclusions alimentaires ! Préparation selon les bonnes pratiques (HACCP) ! Aliments cuits à privilégier : simple cuisson ! " Assainissement " des aliments ! Décontamination digestive Masque - Uniquement pour les soins invasifs - Pour tous les soins de proximité < 1 mètre - Dès l’entrée Antisepsie des mains dès l’entrée Gants stériles - Uniquement pour les soins stériles (ex : sondage urinaire) - Dès l’entrée Surblouse - Propre uniquement pour les soins invasifs - Propre dès l’entrée - Stérile dès l’entrée Coiffe - Uniquement pour les soins invasifs - Uniquement pour les soins de proximité - Dès l’entrée Surchaussures Limitation des sorties du patient - Indications - Avec masque - Avec tenue propre - Avec tenue stérile Limitation des visites Eviction des sujets source atteints d’infections de type A G C chez Page 58 le malade cancéreux Indications R3 + + R4 + + + En cas de travaux + En permanence + Non validé + - +/- + + +/- + + + + +/- + + + - + - + + - + - + + + + + + + + + + + + + + - + + + + + + + + + + + + + + + + - - - + + - + - + + - + - + + +/+ + + + + + + + + + + + R2 + - 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 59 7. RECOMMANDATIONS DE LA FNCLCC 1. Les critères standardisés d’infection et de nosocomialité définis par le Center for Disease Control (CDC) et le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) ne sont pas toujours adaptés au patient cancéreux, en particulier neutropénique. Il est recommandé de redéfinir les critères d’infection et de nosocomialité pour la cancérologie en distinguant en plus des infections nosocomiales des infections « ambulatoires / iatrogènes » liées à un traitement ou à un dispositif médical (exemple : chimiothérapie ou manipulation d’un site implanté) chez un malade alternativement à domicile et à l’hôpital (Accord d’experts). 2. En cancérologie, le risque infectieux semble significativement plus élevé que dans les autres spécialités (Option). Cependant, l'épidémiologie des infections nosocomiales est insuffisamment connue (Standard) car : - elle repose essentiellement non pas sur des critères infectieux, mais sur des résultats obtenus à partir des laboratoires de microbiologie. - Elle concerne surtout les malades neutropéniques - il n’existe pas de stratification des malades basée sur un score de risque infectieux. Il est nécessaire de développer un réseau de surveillance épidémiologique des infections nosocomiales en cancérologie, intégrant une définition appropriée de ces infections et une stratification des malades basée sur un score de risque infectieux. Il est recommandé de distinguer 4 groupes de risque (R1, R2, R3, R4) (cf. tableau 6) (Accord d’expert). 3. La lutte contre l’infection nosocomiale est une obligation réglementaire et doit être prise en compte dans l’accréditation des établissements hospitaliers (standard). 4. Les objectifs de la lutte contre les infections nosocomiales sont définis réglementairement en termes de moyens et de résultats : mise en conformité des structures et procédures par rapport au manuel d’accréditation et aux recommandations ministérielles, et diminution des infections nosocomiales (Standard). Il est recommandé, en cancérologie, d’avoir comme objectifs prioritaires de la lutte contre les infections nosocomiales (Accord d’experts) : - de surveiller les bactériémies, les infections du site opératoire, les infections liées aux cathéters et les infections à bactéries multirésistantes ; - de mettre l’environnement hospitalier en conformité par rapport aux référentiels actuelles (réglementation ou décisions du CLIN) ; - d’entreprendre des actions pour la prévention des risques majeurs (infection du site opératoire, bactériémies, infections liées aux cathéters veineux centraux, infection chez le malade neutropénique, infections à bactéries multirésitantes) 5. Les moyens de la lutte contre les infections nosocomiales sont la connaissance des référentiels, la création de structures organisationnelles, la surveillance épidémiologique des infections nosocomiales, la surveillance de l’environnement, la réalisation d’audits, la rédaction de procédures, la formation du personnel et la mise en œuvre de la communication des résultats (Standard). 6. La stratégie de lutte contre les infections nosocomiales doit s’inscrire dans une démarche d’assurance qualité et d’évaluation (Standard). Il est nécessaire d’utiliser l'audit des structures et des procédures, et la surveillance des infections nosocomiales comme outils pour obtenir des indicateurs respectifs de moyens et de résultats dans la lutte contre l'infection nosocomiale (Standard). Il est recommandé d’élaborer un calendrier en distinguant les actions continues, urgentes ou programmées (Accord d’experts). 7. La surveillance épidémiologique des infections nosocomiales et de l’écologie microbienne est obligatoire. Elle doit avoir comme indications la mise en place d’un système d’alerte pour permettre une procédure d’intervention rapide, le dépistage des problèmes infectieux majeurs, l’évaluation de l’efficacité de la lutte contre les infections nosocomiales et l’orientation thérapeutique pour l’antibioprophylaxie et l’antibiothérapie probabiliste (Standard). Elle nécessite des moyens logistiques, notamment l’informatisation des données du laboratoire de microbiologie. Les thèmes de la surveillance sont à définir en fonction des priorités nationales et/ou choisis en fonction des risques majeurs identifiés dans le service ou 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 60 l’établissement (standard). Les résultats sont à communiquer aux secteurs d’activité concernés et à la direction (standard). En cancérologie, il est recommandé d’avoir comme thèmes de surveillance prioritaires les bactériémies, les infections du site opératoire, les infections liées aux cathéters, en particulier les infections chez le malade neutropénique et les infections à bactéries multirésistantes (niveau de preuve B), Le suivi du calendrier est recommandé (accord d’experts) : - initialement, puis tous les ans ou tous les cinq ans, enquête de prévalence pour dépister les problèmes nosocomiaux majeurs et définir les actions prioritaires, puis évaluer les tendances évolutives - en continu : ! système d’alerte microbiologique sur des micro-organismes cibles (ex : Bactéries multirésitantes), ! évaluation globale de la prévention par le choix d’indicateur pertinent qui, en cancérologie, peut être l’infection nosocomiale, les bactériémies ou les infections à BMR, ! relevé semestriel ou annuel de l’écologie microbienne et du profil de résistance aux antibiotiques, - ponctuellement, enquête d’évaluation d’une action entreprise dans le cadre d’une démarche assurance qualité sur un thème retenu comme prioritaire au niveau national ou dans l’établissement. 8. La connaissance des modes de contamination représente la base rationnelle des attitudes de prévention à appliquer chez le patient cancéreux. Les trois attitudes de prevention à appliquer sont pour tous les malades, les précautions standard, pour les malades infectés, précautions septiques et pour les malades immunodéprimés, l’isolement protecteur. 9. Les produits biologiques à risque sont tous les produits d'origine humaine à l'exception de la peau saine (standard). Les précautions standard représentent l’attitude minimale obligatoire pour la prévention des infections nosocomiales. Elles sont à adopter en continu vis-à-vis de tous les malades quel que soit leur statut infectieux ou immunitaire, par tout le personnel et pour tous les produits biologiques à risque. Leur objectif est de couvrir en continu le risque biologique connu et méconnu pour assurer la protection simultanée du personnel et des malades. Elles doivent être traduites en procédures et fiches techniques écrites, puis validées par le CLIN (Standard). Il est recommandé de lier les précautions standard à des choix en termes d’architecture et d’équipements (accord d’experts) : - généraliser les chambres et sanitaires individuels, - différencier dans chaque unité les locaux souillés des locaux propres, - s’assurer de la conformité des équipements aux normes ou recommandation existantes, - choisir des matériaux lisses lavables et désinfectables. 10.Les précautions particulières septiques sont validées tant pour leurs modalités que pour leurs indications qui se limitent aux germes figurant sur les listes de référence ou aux bactéries multirésistantes (Standard). Elles ne remplacent pas, mais complètent les précautions standard et doivent être traduites en procédures et fiches techniques écrites, puis être validées par le CLIN et donner lieu à une formation interne pour l’ensemble du personnel médical (Standard). La signalisation des malades faisant l'objet de précautions septiques doit être réalisée lors de ces transferts internes ou externes à l'établissement (Standard). Le dépistage des BMR doit être entrepris pour tout malade identifié par le CLIN comme suspect de colonisation. Dans ce cas, les précautions de type contact se rajoutent d’emblée aux précautions standard et sont complétées par des précautions de type air (tuberculose pulmonaire ou laryngée contagieuse) ou gouttelettes (bronchopneumopathie et/ou infection ou colonisation des voies respiratoires aérodigestives supérieures) (Standard). La signalisation des malades infectés ou colonisés à BMR doit être réalisée lors de leurs transferts internes et externes à l’établissement. Une politique d’antibiothérapie et prophylaxie visant à diminuer l’émergence des BMR doit être menée dans l’établissement (Standard). Il n’y a pas d’indication de la chimio-décontamination pour les malades infectés ou colonisés à BMR. Il est recommandé de signaler l'infection ou la présence de BMR. Supprimer la fin du paragraphe. 11.Le seul objectif de l’isolement protecteur des malades cancéreux immunodéprimés est la réduction du risque de contamination croisée. Il n’y a pas d’attitude standard, ni pour les scores 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 61 de risque infectieux, ni pour les modalités et les indications de l’isolement protecteur. En l’absence de validation de l’isolement protecteur, il appartient aux CLIN des établissements accueillant des malades cancéreux immunodéprimés de définir ses indications et ses modalités en prenant en compte, outre la neutropénie, le risque aspergillaire (accord d'experts). 12.Attitude de prévention à adopter vis-à-vis des malades cancéreux immunodéprimés : prévention du risque aéroporté La seule indication du traitement de l’air chez le malade cancéreux immunodéprimé est la prévention du risque aspergillaire (standard). Il n’y a pas d’indications du traitement de l’air pour les malades du groupe R2 (standard). Par contre, pour ceux des groupes R3 et R4, en l’absence de sore de risque précisément défini, l’indication du traitement de l’air est une option à soumettre à l’avis du CLIN Les indications et modalités générales recommandées pour la prévention du risque aéroporté pour les patients du groupe R3 et R4 paraissent dans le tableau 17 (accord d’experts) En particulier, pour le traitement de l’air, il est recommandé de : - Traiter l’air en permanence pour les malades à très haut risque aspergillaire (groupe R4). Dans ce cas, le caractère indispensable du flux laminaire dans la prévention de l’aspergillose n’est pas clairement prouvé, mais le système de traitement de l’air doit comporter au minimum (accord d’experts) : ! une filtration absolue au point de soufflage de l’air (efficacité de filtration ≥ 99,97 % au test DOP (Dioctylphtalate), ! un flux d’air dirigé balayant le lit du malade, ! une étanchéité parfaite du local, ! une pression positive de la chambre au minimum égale à quinze pascals ! un taux de brassage au minimum égal à vingt renouvellements/heure, ! une protection de la centrale et des gaines de climatisation par quatre rang de filtration - Pour éviter les échecs de la prévention aspergillaire, il est recommandé de (accord d'experts) : ! débuter les précautions de type aéroporté dix jours avant la date présumée d’aplasie (durée moyenne d’incubation de l’aspergillose) pour éviter une infection liée à la colonisation préalable des VADS et la poursuivre jusqu’à sortie de la neutropénie, ! contrôler l’efficacité du traitement de l’air, ! protéger les voies respiratoires du malade par un masque lors de ses sorties, ! rajouter la prévention de contamination aspergiallaire par contact en vérifiant l’observance des procédures, notamment dédouanement des personnes, du matériel, des aliments pour limiter l’introduction de spores présentes sur ces surfaces, et par voie digestive en excluant les aliments à haut risque de contamination aspergillaire et en assainissant l’ensemble de l’alimentation. 13.Attitude vis-à-vis des malades cancéreux immunodéprimés : prévention de la contamination par les gouttelettes Le risque lié à la contamination par les gouttelettes (G) n'est pas évalué chez les malades cancéreux immunodéprimés, et il n'existe pas de standard pour les indications et les modalités des précautions G dans le cadre de l'isolement protecteur. 14.Attitude vis-à-vis des malades immunodéprimés : prévention de la contamination par contact Il n'y a pas de standard pour l'évaluation du niveau de risque lié à la contamination par contact ni pour ses modalités et ses indications, dans le cadre de l'isolement protecteur chez le malade cancéreux immunodéprimé. Il est recommandé : - de considérer le risque de contamination par contact proportionnel au niveau d'immunodépression des patients (cf. tableau 20) (Accord d'experts). - Les germes indésirables dans ce cas sont, outre les germes pathogènes à transmission C des listes du CDC et du CTIN, les germes habituels de l'environnement hospitalier, en particulier les bactéries multirésistantes et aspergillus sp pour le groupe R3 et particulièrement pour R4 (cf. tableau 20) (cf. tableau 20) Accord d’experts). - d’adopter les indications et modalités de mise en œuvre recommandées chez les malades cancéreux et immunodéprimés (cf. tableau 21) (Accord d'experts). 15.Attitude vis-à-vis des malades immunodéprimés : prévention de la contamination hydrique 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 62 La prévention et la surveillance de la contamination de l’eau est une obligation réglementaire en milieu hospitalier et doit être adaptée au niveau de risque infectieux (standard). Il n'y a pas de standard pour les indications et les modalités du traitement de l'eau du réseau au cours de l'isolement protecteur en cancérologie. Pour les gestes critiques réalisés chez tous les malades des groupes R1, R2, R3 et R4 (gestes invasifs portant sur un tissu ou une cavité stérile), il est nécessaire d’utiliser de l’eau stérile, c’est-à-dire de l’eau stérile de l’industrie pharmaceutique conditionnée en flacons versables, répondant à la définition de stérilité de la pharmacopée européenne (Standard). Dans les autres cas, il est recommandé : - pour les eaux d'adduction, d’obtenir une eau de niveau 1 chez les malades appartenant au groupe de risque R2 et de niveau 2 pour ceux des groupes R3 et R4 (cf. tableau 22) (Accord d'experts). Parmi les moyens de traitement de l’eau d’adduction, la microfiltration est le plus performant pour obtenir de l’eau ultrapropre (niveau 2). La chloration peut être suffisante pour obtenir de l’eau propre (niveau 1). L’utilisation des ultraviolets est à déconseiller. - de réserver l'indication de l’eau bouillie ou embouteillée comme eau de boisson aux malades des groupes à risque R3 et R4 (Accord d'experts). - de traiter les eaux usées chez les malades des groupes R3 et R4 (Accord d'experts). - d’arrêter les modalités de surveillance microbiologique hospitalière de l'eau bactériologiquement maîtrisée avec l'aide du CLIN (Accord d’experts). en définissant des niveaux cible d’alerte et d’action La prévention de la contamination liée à l'alimentation est une obligation réglementaire en milieu hospitalier et doit être adaptée au niveau de risque infectieux évalué par le CLIN (Standard). L’alimentation représente un risque important de bactériémie chez les malades cancéreux immunodéprimés (Standard). Ce risque est directement proportionnel à la majoration du phénomène de translocation digestive chez le malade cancéreux et à la profondeur et à la durée de la neutropénie (Standard). Il est variable selon le micro-organisme, mais particulièrement élevé pour Pseudomonas aeruginosa Les seuils critiques qualitatif et quantitatif ne sont pas connus dans les groupes R2, R3, R4 (Standard). Il n'y a pas de standard sur les modalités des précautions alimentaires au cours de l'isolement protecteur, en particulier sur la liste des aliments à exclure et sur les méthodes d'assainissement, mais l'application des bonnes pratiques d'hygiène alimentaire conformes à la réglementation sur la restauration hospitalière est le préalable indispensable à tout traitement complémentaire de l'alimentation des immunodéprimés. Il n'y a pas de standard sur les indications des précautions alimentaires en fonction du niveau d'immunodépression. Il est recommandé de : - fixer les seuils qualitatif et quantitatif acceptables en fonction du niveau d'immunodépression (cf. tableau 25) (Accord d'experts). - valider, sur ces valeurs seuils, la liste des aliments à exclure et les méthodes d'assainissement de l'alimentation (Accord d'experts). - Parmi ces méthodes, développer la radappertisation (Accord d'experts). - Adapter les indications et les modalités des précautions alimentaires au niveau d’immunodépression (cf. tableau 26) (Accord d'experts). - Définir les modalités de surveillance microbiologique des aliments avec l'aide du CLIN. 8. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [ANON1975] Circulaire n° 429 du 8 avril 1975 relative aux problèmes d'hygiène publique dans les établissements hospitaliers. Bulletin Officiel du Ministère de la Santé (Santé - Action sociale) 1975;75/19 [ANON1980] Arrêté du 21 décembre 1979. Critères microbiologiques auxquels doivent satisfaire certaines denrées animales ou d'origine animale. 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Equation de recherche SilverPlatter Medline 1992-1997 : " cross-infection/all subheadings " = 4544 explode neoplams/all subheadings = 262920 oncology-service hospital/all subheadings = 157 #2 or 3 = 262978 #1 and 4 = 29 patient-isolation/all subheadings = 280 #1 and 6 = 76 #5 or #7 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 76 ARBRES DE DECISION DIAGNOSTIC D’INFECTION NOSOCOMIALE Arbre 1 Date des premiers signes d’infection / admission ≥ 48 h < 48 h Infection communautaire Infection nosocomiale autre établissement Infection nosocomiale Endogène Active Guérie Exogène Active Guérie 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 77 ORGANIGRAMME DES STRUCTURES QUI PARTICIPENT A LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES Arbre 2 CTIN Niveau national Niveau inter-régional PARIS-NORD Niveau établissement Niveau service 5 C - CLIN EST CLIN SUD-OUEST OUEST SUD-EST EQUIPE OPERATIONNELLE D’HYGIENE HOSPITALIERE REFERENTS 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 78 CALENDRIER DE LA LUTTE CONTRE L’INFECTION NOSOCOMIALE Arbre 3 Se structurer Actions continues Actions urgentes Mettre en place un système d’alerte et d’intervention Mettre en place un indicateur pertinent pour surveiller l ’infection nosocomiale au long cours Intervention en cas d’alerte Actions programmées annuelle ou pluriannuelles Dépister les problèmes majeurs : - infectieux (enquête de prévalence initiale puis tous les 5 ans sur les infections nosocomiales) - d’hygiène de l’environnement (audit des moyens et pratiques, contrôles d’environnement) Fixer des objectifs prioritaires annuels ou pluriannuels en termes : - de réduction d’infections nosocomiales (objectif de résultat) - de mise en conformité de moyens (objectif de moyens) Les transcrire en termes d’actions à entreprendre et de résultats à atteindre Traiter ces objectifs en démarche assurance qualité Evaluer l’observance et l’efficacité Surveiller au long cours 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 79 INDICATIONS DES PRECAUTIONS STANDARDS ET SEPTIQUES PARTICULIERES Arbre 4 non non Le malade est-il colonisé à BMR ? PRECAUTIONS S oui Le malade est-il infecté ? non oui Colonisation digestive ou cutanée ou urinaire Colonisation des VADS non oui Le microorganisme est-il BMR ? La maladie ou le germe appartiennentils à la liste de éfé ? oui oui oui PRECAUTIONS S+C PRECAUTIONS S+C+G PRECAUTIONS S non Infection digestive, cutanée ou urinaire oui PRECAUTIONS S+C PRECAUTIONS selon liste S+G/S+A/S+C La maladie ou le germe appartiennentils à la liste de éfé ? Tuberculose oui PRECAUTIONS S+C+A oui Bronchopneumopathie Infection des VADS oui PRECAUTIONS S+C+G 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 22.06.2000– draft 13 Page 80 PHYSIOPATHOLOGIE DE LA TRANSLOCATION DIGESTIVE Arbre 5 Chimiothérapie Herpès Tumeur Radiothérapie Chirurgie Antibiothérapie Nutrition artificielle (entérale ou parentérale) Altération de l’intégrité anatomique du tube digestif Altération de l’intégrité physiologique du tube digestif Altération de la flore de barrière protectrice du tube digestif Diminution péristaltisme Diminution sécrétions etc. Stase Sélection et multiplication de certaines espèces microbiennes Translocation digestive 26.06.2000 – " SOR pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales en cancérologie " - draft 14 Copyright © FNCLCC - Tous droits réservés