Colloque - Ministère de la Défense Nationale

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Colloque - Ministère de la Défense Nationale
Revue mensuelle de l’Armée nationale populaire
éditée par l’Établissement des publications militaires
N°596
Mars 2013 - Rabie El Thani 1434
L’édito d’El-djeich
A SÉCURITÉ et le développement sont deux
termes d’une équation
chimique dont l’inter
réaction et l’intégration,
dans les conditions
idoines et en quantité suffisante, sont source de
développement et de prospérité pour la société.
Aussi, on ne saurait concrétiser cette inter réaction avec un seul de ces deux éléments, bien
plus, il serait impossible de réaliser l’un sans
l’autre.
En conséquence, parier sur le développement et
la prospérité de l’individu et la promotion de son
niveau de vie, exigent la sécurité dans le sens le
plus large du terme. Sécurité qui ne se limiterait
2013
L
En conséquence, parier sur le développement et la prospérité de l’individu et la
promotion de son niveau de vie, exigent
la sécurité dans le sens le plus large du
terme. Sécurité qui ne se limiterait pas
aux seules frontières de l’Etat et à sa
sécurisation contre les menaces extérieures mais engloberait également
toutes les affaires intérieures de l’Etat.
En un mot, assurer la sécurité du citoyen,
de ses biens et de ses idées afin qu’il
puisse donner libre cours à sa créativité
et se consacrer à la production qui est la
source du développement. De ce fait, la
sécurité et le développement sont deux
facteurs directement proportionnels.
pas aux seules frontières de l’Etat et à sa sécurisation contre les menaces extérieures mais
engloberait également toutes les affaires intérieures de l’Etat. En un mot, assurer la sécurité
du citoyen, de ses biens et de ses idées afin qu’il
puisse donner libre cours à sa créativité et se
consacrer à la production qui est la source du
développement. De ce fait, la sécurité et le déve-
loppement sont deux facteurs directement proportionnels.
Partant de là, l’Algérie a accordé un intérêt particulier à cet aspect et a veillé, avec tous les
moyens disponibles, à instaurer la paix intérieure, au respect des règles de bon voisinage et à
la non-ingérence dans les affaires intérieures des
pays tout en étant déterminée à faire face, avec
fermeté, à toute menace, fut-elle interne ou
extérieure. Ceci, en se dotant de forces armées
modernes et développées, capables de relever
les défis, de protéger le pays et les citoyens et
d’instaurer la sécurité et la stabilité. L’ANP en a
fait la démonstration lors de l’agression terroriste qui a visé le complexe gazier dans le sud du
pays en intervenant fermement et de manière
décisive pour neutraliser, dans les délais les plus
courts, le groupe terroriste. Ce haut fait d’armes
a été salué par le Président Bouteflika dans son
message à l’occasion du double anniversaire de
la création de l’UGTA et de la nationalisation des
hydrocarbures en ces termes: «… Cependant,
nous sommes confrontés à d’autres défis. Notre
sécurité est mise en danger par la situation au
Mali à notre frontière sud et par les manifestations sporadiques d’un terrorisme que nous
n’avons de cesse de combattre. Ce qui s’est
passé dernièrement à In Amenas en est une
illustration édifiante, qui a mis en lumière la
cruauté des bandes terroristes, mais en même
temps le savoir-faire de notre armée, de nos
services de sécurité, qui ont su mettre fin à
cette agression contre l’une des installations les
plus importantes de notre pays. Je veux, à cette
occasion, rendre un hommage particulier aux
officiers, soldats et membres des services de
sécurité et ceux de la Protection civile, dont l’intervention a fait notre admiration et celle de
l’opinion internationale.»
Cet hommage appuyé traduit le respect et l’admiration dont jouit l’ANP auprès du peuple algérien. Une armée qui n’a de cesse, depuis deux
décennies, de consentir des sacrifices pour sauvegarder la République et qui continue de s’acquitter de son devoir et de se sacrifier pour que
cette République perdure dans un climat de paix,
de stabilité et de prospérité■
Sommaire N°596
Mars 2013 - Rabi’ el-Thani 1434.
L’édito d’El-Djeich
L’actu
06
Cohésion sociale
14
03
- Activités du ministre délégué auprès du MDN.
- Activités du chef d'état-major de l'ANP.
- Audiences du secrétaire général du MDN
- Délégations étrangères en Algérie.
- Réunions annuelles
- Code des pensions militaires: Modification adaptée à la réalité
sociale des catégories concernées
Reportage
16
- Service d’appareillage de l’Hôpital militaire universitaire spécialisé
Saïd-Aït-Messaoudene : Améliorer la qualité de vie des blessés
Colloque
23
- la formation et l’instruction au sein de l’ALN
La volonté de renforcer les rangs
Coups de projecteur
48
- 2012 :Bilan annuel de la Gendarmerie nationale
Dossier
52
- Défis et lutte des femmes: Elles sont:
- Martyres de la Révolution algérienne.
- Affectées et touchées par les conflits armés internes
- Championnes sportives.
Communication
62
- Unités de la Garde républicaine: Execution d’exercices spécialisés et
combinés
- 6e RM. Inauguration du Centre payeur régional
- Amia.Séminaire sur la formation des formateurs au
Droit international humanitaire
Santé
69
- Coeliochirurgie: la chirurgie de demain ?
Histoire
71
- Les origines historiques de la stratégie militaire
algérienne (1954-1962)
- V.L’initiative tactique
Sport
-
Championnat
Championnat
Championnat
Championnat
Championnat
Championnat
Détente
82
national
national
national
national
national
national
militaire
militaire
militaire
militaire
militaire
militaire
inter-écoles de karaté-do
de boxe
inter-écoles de volley-ball
inter-écoles de cross-country
de tir au pistolet
inter-écoles de marche commando
90
16
L
52
COMME Formation
E COLLOQUE organisé par la Direction de la
communication, de l’information et de l’orientation sur «La formation et l’instruction au sein de
l’Armée de Libération Nationale» a été une occasion pour les participants de prendre la mesure
du génie et de la stratégie des dirigeants de la
Révolution libératrice et de leur vision lointaine
dans la mise en œuvre des fondements sur lesquels allait reposer la République algérienne
indépendante.
Les différents témoignages et interventions, lors de ce
séminaire, ont mis en avant le caractère visionnaire de
ces héros et la vision prospective qui sous-tendait leur
action. Ces témoignage ont, encore une fois, permis de
faire ressortir la profonde conviction qu’ils avaient en la
justesse de leur cause, en l’inéluctabilité de la victoire et
en le recouvrement de la souveraineté et de la liberté.
Voilà pourquoi toutes leurs pensées et leurs plans
avaient des prolongements dans l’étape de l’édification
de la nouvelle Algérie libre et indépendante. Aussi, nous
ne pouvons qu’affirmer qu’à l’instant où ils ont pris la
décision de déclencher la Révolution, ces héros étaient
convaincus de son succès.
Ainsi, et en matière de formation et d’instruction, les dirigeants de la Révolution ont créé nombre d’écoles et de
centres de formations dans différentes spécialités comme
l’artillerie, les transmissions, le génie de combat…, au
niveau des bases de l’Est et de l’Ouest, comme ils ont
veillé à la formation de nombre de promotions d’officiers
dans les pays frères et amis dans l’arme de l’aviation et
de la marine. Ces cadres seront le premier noyau auquel
échoira plus tard la mission de la formation et de l’instruction au sein de l’Armée nationale populaire au lendemain de l’indépendance.
Cette base solide a été d’un grand secours, aux lendemains immédiats de l’indépendance, pour effacer les
séquelles de la colonisation à tous les niveaux, relancer
tous les domaines d’activité, les secteurs de souveraineté, consolider les fondements du développement en
tenant compte des exigences de sécurité, de défense, de
préservation des frontières, de l’adaptation et de faire
face aux différentes menaces en cette période. En cette
phase et dans cette conjoncture particulièrement délicate, l’Armée nationale populaire, héritière de l’Armée de
Libération nationale, a été un catalyseur et le maillon
principal dans la bataille de l’édification et de la reconstruction.
Il nous revient à nous, aujourd’hui, de nous inspirer du
génie visionnaire de nos prestigieux ainés afin d’avoir, à
notre tour, cette vision lointaine pour planifier et penser
l’avenir du pays à des horizons se projetant au-delà de
vingt, trente,…et même cent ans, pour mériter le qualificatif de dignes héritiers de nos ainés.
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Tirage: 30 000 exemplaires
F
Revue mensuelle de l’Armée nationale populaire, fondée en
novembre 1963. Editée par l’Etablissement des Publications
Militaires (EPM).
Direction de la Communication, de l’Information et de l’Orientation.
CHRONIQUE
23
L’actu
Un vif hommage est rendu aux officiers,
soldats et membres des services de sécurité
Je veux, à cette occasion, rendre un hommage particulier aux officiers, soldats et membres des services de sécurité et ceux de la
Protection civile, dont l’intervention a fait
notre admiration et celle de l’opinion internationale.
Je m’incline également à la mémoire des
travailleurs algériens et des étrangers qui
ont perdu leur vie lors de ce lâche attentat
et j’exprime notre admiration et notre gratitude à ceux d’entre eux qui, par leur sangfroid et leur attitude courageuse, ont permis
la sauvegarde des installations et de l’outil
de production.
❝
❝
Cependant, nous sommes confrontés
à d’autres défis. Notre sécurité est
mise en danger par la situation au
Mali, à notre frontière sud, et par les manifestations sporadiques d’un terrorisme que
nous n’avons de cesse de combattre. Ce qui
s’est passé dernièrement à In Amenas en est
une illustration édifiante, qui a mis en
lumière la cruauté des bandes terroristes,
mais en même temps le savoir-faire de notre
armée, de nos services de sécurité, qui ont
su mettre fin à cette agression contre l’une
des installations les plus importantes de
notre pays.
Extrait du message du président Abdelaziz Bouteflika à l’UGTA
6
Mars 2013 El-Djeich 596
Audiences du ministre délégué auprès du MDN
● Chine
e ministre délégué auprès du
Abdelmalek Guenaïzia, a reçu, le 28
février 2013, au siège du MDN,
M. Mazhiping, président de la société chinoise CATIC.
Les entretiens ont permis de procéder à l’examen de l’état d’avancement de la coopération militaire
bilatérale ainsi que d’étudier les
voies et moyens de son développement■
Ph. El-Djeich
Lministre de la Défense nationale,
● Allemagne
ans le cadre de la mise en place des
Dprojets industriels, initiés par le ministère de la Défense Nationale, Monsieur
Abdelmalek Guenaïzia, ministre délégué
Ph. El-Djeich
auprès du ministre de la Défense Nationale,
a reçu, le 7 mars 2013, en audience, une
importante délégation de la société
Daimler, conduite par le Monsieur Peter
Alexander trettin, Président et chef exécutif
de Daimler pour l’Europe, l’Afrique et Asie.
Cette délégation composée de directeurs
sectoriels (véhicules et moteurs) ainsi que
des chefs de projets Algérie, a inspecté
durant son séjour, les sites de Oued
Hamimine , Rouïba et Tiaret, ou seront ,
fabriqués respectivement les Moteurs, et
véhicules utilitaires, à compter de cette
année.
Pour rappel, ces projets réalisés, selon des formules
de partenariat industriel et commercial, entre des
opérateurs économiques du ministère de la Défense
Nationale et du Ministère de l’industrie, de la PME et
de la Promotion de l’investissement, ainsi que des
Fonds d’investissement Emiratis et du partenaire
technologique allemand, détenant la marques
Mercedes-Benz, visent à participer à la modernisation et la relance de l’industrie nationale à travers des
productions de standards de marque et label Daimler
et à la création d’emplois, accompagnée de formations professionnelle spécifique et continue■
El-Djeich 596 Mars 2013
7
L’actu
Activités du chef d'état-major de l'ANP
En visite de travail et d’inspection en 4e RM...
e chef d’état-major de l’ANP, le
Gaïd Salah, a effectué, le 19 février
2013, une visite de travail et d’inspection en 4e RM. A son arrivée à
l’aéroport d’In Amenas, le chef d’étatmajor a été accueilli par le commandant de la 4e RM, le général major
Cherif Aberrazak. Le chef d’étatmajor de l’ANP s’est rendu directement sur le site gazier de
Tigantourine où il a reçu des explications détaillées sur le déroulement
de l’opération exécutée avec succès
par les forces de l’ANP pour faire
échec à l’attaque terroriste qui avait
visé ce complexe en janvier. Le chef
d’état-major de l’ANP s’est, ensuite,
réuni avec les chefs d’unités du secteur opérationnel d’Illizi pour évoquer la situation sécuritaire actuelle
et la lutte antiterroriste. Dans ses
directives et instructions, il a exhorté
l’ensemble à redoubler d’efforts afin
d’éradiquer définitivement les groupes terroristes.
Le chef d’état-major de l’ANP s’est
Ph:DRCIO 4RM
Lgénéral de corps d’armée Ahmed
également réuni avec les cadres de
la région au siège du commandement de la 4e RM à Ouargla via la
technique de vidéoconférence. Après
avoir salué tous les présents, en leur
présentant ses vœux à l’occasion de
la nouvelle année et de la Journée
nationale du Chahid, le chef d’étatmajor de l’ANP a appelé l’ensemble à
faire preuve de responsabilité et de
vigilance au regard de la situation
régionale et des mutations stratégiques qui s’y opèrent avant de saluer
l’excellente performance de l’Armée
nationale populaire lors de l’opération de « Tigantourine » tout en mettant l’accent sur la nécessité de
déployer davantage d’efforts afin de
faire face à toutes les menaces auxquelles le pays est confronté.■
... et en 6e RM
ans le cadre de ses visites d’ins-
tes régions militaires, le chef d’étatmajor de l’ANP, le général de corps
d’armée Ahmed Gaïd Salah, s’est
rendu, le 20 février 2013, en 6e RM
où il a été accueilli par le commandant de cette région, le général
major Amar Athamnia.
Dans chacune des unités visitées,
le chef d’état-major a exhorté ses
cadres et personnels à davantage
d’efforts pour maintenir le niveau
de disponibilité opérationnelle afin
de mener à bien et avec dévouement les missions qui leur sont
assignées.
Au siège de la 6e RM, le chef d’étatmajor de l’ANP s’est réuni avec les
cadres de la région pour leur réitérer la détermination de l’ANP à exé8
Mars 2013 El-Djeich 596
Ph. DRCIO 6RM
Dpection au niveau des différen-
cuter ses missions constitutionnelles en toute loyauté, compétence et
mérite afin de préserver la sécurité
et la stabilité de notre pays et faire
honneur aux sacrifices de nos glorieux aînés■
Audience du secrétaire général du ministère de la Défense nationale
● Chine
e secrétaire général du MDN, le général major
du MDN, le président de la Société nationale chinoise
d’import-export des technologies aéronautiques,
M. Mazhiping.
Les entretiens entre les deux parties ont porté sur les
relations de coopération et les voies de son renforcement.
À titre indicatif, cette visite intervient après la tenue de la
troisième session de la sous-commission de l’aviation
chargée du suivi et du développement de la coopération
militaire dans le domaine de l’aéronautique, le mois précédent.■
Ph. El-Djeich
LMohamed Zenakhri, a reçu, le 25 février 2013, au siège
Délégations militaires étrangères en Algérie
● Allemagne
e Cercle national de l’Armée de Beni Messous a abrité,
des représentants de la Direction des Fabrications militaires
du MDN avec ceux du partenaire technologique allemand
Daimler.
Cette rencontre de deux jours intervient dans le cadre de la
finalisation des contrats de licence, d’assistance technique
et de formation relatifs aux projets « VLTT de Tiaret »,
«Véhicules Industriels de Rouiba » et « Moteurs de
Constantine ». Ces projets, tout en assurant la satisfaction
des besoins locaux par la réduction de l’importation, participeront à la relance de l’industrie automobile en tant qu’industrie structurante.
A ce titre, il est prévu d’atteindre un taux d’intégration de
30% durant les cinq premières années d’entrée en production des projets en question, notamment à travers la promotion du secteur de la sous-traitance ainsi que la création
de nouveaux emplois, l’amélioration de la qualification des
personnels à travers des formations de mise à niveau et de
spécialisation qui participeront à l’amélioration de la productivité.
Ph. El-Djeich
Lle27 février 2013, une réunion de travail qui a regroupé
Il est à rappeler que cette démarche sinscrit exécution des
orientations de Son Excellence, le président de la
République relatives au programme de relance de l’économie nationale et dans le cadre des efforts du MDN visant la
promotion de l’industrie militaire, en tant que vecteur de
développement du tissu industriel national■
● Grande-Bretagne
ans le cadre du renforcement des relations de coo-
Grande-Bretagne, une délégation militaire britannique
conduite par le général major James Honkhol, président de la Direction politique et de la planification pour
la région nord-africaine, a effectué une visite en
Algérie, le 27 février 2013.
Au Cercle national de l’Armée, le chef d’état-major des
Forces navales, le général major Mohamed Lakemech,
pour la partie algérienne et le général major James
Honkhol, côté britannique, ont coprésidé la deuxième
réunion annuelle périodique dans le but d’étudier et de
définir les différents domaines de coopération militaire
d’intérêts communs, ainsi que d’évaluer les efforts
fournis dans le domaine de la coopération bilatérale.
Ph. El-Djeich
Dpération militaire bilatérale entre l’Algérie et la
Les travaux ont été clôturés par la signature du procèsverbal.
A signaler que la première réunion de cette commission s’est tenue en janvier 2012■
El-Djeich 596 Mars 2013
9
L’actu
● Mauritanie
ans le cadre de la tenue de la septième session
algéro-mauritanien, une délégation militaire mauritanienne conduite par le chef du troisième Bureau de
l’état-major national, le colonel Ibrahim Fal Ould
Chibani, a effectué une visite en Algérie, du 16 au 19
février 2013.
Au Cercle national de l’Armée, les deux parties ont
tenu des séances de travail, coprésidées par le chef
de bureau des opérations de l’état-major de l’ANP, le
général Kadaoui Adda, pour la partie algérienne, et le
colonel Ibrahim Fal Ould Chibani, pour la partie mauritanienne, au cours desquelles il a été question des
voies et moyens de consolider la coopération entre
Ph. El-Djeich
Ddes réunions bilatérales du Dialogue militaire
les deux armées dans les différents domaines, notamment ceux de la formation, l’échange de visites et la
supervision technique■
● Autriche
on Excellence l’ambassadrice d’Autriche à Alger, Mme
SAloisia Worgetter, a effectué, le 25 février 2013, une
visite au Cercle national de l’Armée où elle a été accueillie par son directeur général, le colonel Farid Gasmi.
Lors de cette visite, Son Excellence l’ambassadrice a parcouru les différents pavillons et structures du cercle et
pris connaissance des prestations qu’il assure à ses
clients■
Lutte antiterroriste
Douze terroristes abattus à Chlef et à Boumerdès
ans le cadre de nouvelles opé-
Drations qualitatives, les unités
de l’ANP relevant de la 1re RM ont
réussi à mettre hors d’état de nuire,
les 22 et 23 février 2013, douze
terroristes dans les wilayas de Chlef
et de Boumerdès et la récupération
de treize armes ainsi que d’importantes quantités de munitions.
La première intervention menée au
lieu dit Boukâat Medjadji, commune
de Sabha, daïra de Boukadir, dans
la wilaya de Chlef, a permis l’élimination de quatre terroristes, la
récupération de trois fusils automatiques de type Kalachnikov, un fusil
10
Mars 2013 El-Djeich 596
semi-automatique de type
Seminov, des grenades, une quantité considérable de munitions et
neuf téléphones mobiles.
Avec la même détermination, les
unités de l’ANP engagées dans la
lutte antiterroriste ont abattu huit
criminels à Oued Boudouaou, commune de Timezrit, daïra des Issers,
dans la wilaya de Boumerdès.
Parmi les terroristes abattus, figurent trois criminels activement
recherchés. L’opération s’est soldée
par la récupération de six fusils
automatiques de type Kalachnikov,
deux fusils semi-automatiques
Seminov, un pistolet automatique,
un appareil de transmission, une
importante quantité de munitions
et la destruction de bombes artisanales.
A travers ces exploits successifs,
l’ANP réaffirme sa détermination à
mettre un terme aux agissements
des bandes criminelles et réitère
l’engagement irréversible de ses
unités opérationnelles à poursuivre
les groupuscules terroristes où
qu’ils se trouvent jusqu’à leur élimination définitive.
La corvette allemande « Oldenburg- F263 »
Accoste au port d’Alger
n application du programme
Eannuel de l’année 2013 et dans
Ph. El-Djeich
le cadre de l’exécution des activités
de coopération opérationnelle
entre l’ANP, représentée par ses
Forces navales et l’armée allemande représentée également par sa
Marine, la corvette allemande
Oldenburg-F263 a accosté au port
d’Alger, le 19 février 2013, pour
une escale de quatre jours.
A son arrivée, le commandant de
corvette allemande, le commandant Glover Hilko, a rendu une visite de courtoisie au commandant
de la Façade maritime Centre, le
général Mohamed Guelmami.
Le deuxième jour, un briefing
regroupant les représentants des
des forces navales des deux pays a
eu lieu en préparation de l’exercice
«Passex».
Durant cette escale, une visite à
bord de la corvette allemande a
été programmée au profit des officiers du Commandement des forces navales qui ont reçu des explications détaillées sur les caractéristiques et missions de cette corvette. Par ailleurs, les membres de
l’équipage de la corvette
Oldenburg-F263 ont effectué des
visites touristiques et culturelles au
Musée central de l’Armée et au
Bastion 23. Enfin, un match de
football a opposé l’équipe de la
corvette allemande à celle de nos
Forces navales.
Lors de son appareillage du port
d’Alger, le 22 février 2013, la corvette allemande a exécuté un exercice « Passex » en mer avec l’unité
navale « 338 » des Gardes-côtes.
Cet exercice a concerné des
manœuvres tactiques et des exercices de communication.
Cet exercice s’inscrit dans le cadre
d’une dynamique de coopération et
de partenariat destinée à assurer la
sécurité maritime
en général et à évaluer les capacités
d’intervention opérationnelle, de préparation et de coordination des équipages des forces
navales des deux
pays■
Fiche technique de la corvette allemande
« Oldenburg-F263 » :
Nom : OLDENBURG.
Numéro d’enseigne : F 263.
Type : 130.
Atelier de fabrication : Blohm et Voss, Hamburg.
Mise en service : le 13 août 2008.
Données tactiques et techniques :
Poids avec charge : 1840 tonnes.
Longueur : 88.8 mètres.
Largeur : 13.2 mètres.
Tirant d’eau: 4.8 mètres.
Vitesse : 26 nœuds.
Equipage : 56 personnes dont 11 officiers.
El-Djeich 596 Mars 2013
11
Réunions annuelles
Réunion annuelle de la Direction centrale du matériel
Un bilan positif
2013, au siège du MDN, la réunion annuelle des cadres du
matériel et ce, en présence du Directeur Central du Matériel,
le général major, Ali Akroum, des directeurs régionaux, des
commandants d’écoles, des cadres de la direction ainsi que
des représentants des différents commandements de forces.
Dans son allocution, le Ministre délégué auprès du Ministre de
la Défense Nationale, a insisté sur l’importance de la Direction
Centrale des Matériels en tant qu’arme de soutien en temps
de paix comme en temps de guerre. Il a aussi appelé à fournir plus d’effort afin de développer cette arme en mettant l’accent sur la formation qui est un pilier essentiel quant à la réalisation de ce but.
De son côté, le Directeur Central du Matériel a indiqué que
cette réunion a pour objet de dresser un bilan global de ce
qui a été réalisé dans le cadre de l’exercice 2012 et d’élaborer
Ph. El-Djeich
e Ministre délégué auprès du Ministre de la Défense
LNationale, M. Abdelmalek Guenaïzia, a présidé, le 06 mars
une feuille de route des activités pour l’année 2013.
Le bilan enregistré durant l’année 2012, démontre l’évolution
positive du soutien technique et matériel des unités de l’ANP,
de façon générale et du corps de bataille de façon particulière.
Ce développement est le fruit des efforts déployés en matière
de rationalisation de la gestion et de maintien de la disponibilité et ce, en s’appuyant sur une politique de gestion des ressources humaines tout en accordant la priorité au corps de
bataille terrestre, à la formation du personnel et à la modernisation des installations.■
Réunion annuelle de la Direction des services financiers
Bilan et perspectives
e directeur des services financiers du MDN, le général major
2013, au siège du MDN, la réunion annuelle des cadres de la
Direction des services financiers.
Cette rencontre, qui a regroupé les chefs de services des finances des commandements de forces, des départements organisation et logistique, approvisionnements, des directions et services centraux au MDN ainsi que les directeurs régionaux des
finances, a été l’occasion pour ces cadres de présenter et
d’évaluer le bilan des activités engagées durant l’exercice 2012.
Dans son allocution d’ouverture, le directeur des services financiers a exhorté les participants à la rationalisation des dépenses et à plus d’économie dans la gestion des deniers de l’État.
Il a également insisté sur la nécessité d’une bonne élaboration
des cahiers de charge, en vue de susciter la concurrence et
d’augmenter le nombre de partenaires nationaux et étrangers.
Ph. El-Djeich
LBoudjemaâ Boudouaouar, a présidé, les 19 et 20 février
A l’issue des travaux,, il a été procédé à la lecture des recommandations par l’inspecteur central de la Direction des services
financiers au MDN.
Le directeur des services financiers du MDN a, dans son allocution de clôture, convié ses cadres à communiquer d’avantage
et à se rapprocher des structures des finances pour un plus
grand échange d’informations, comme il a appelé à renforcer
les formations au profit des personnels ■
Réunion annuelle des cadres du service central des carburants
Evaluation des efforts engagés
a réunion annuelle d’évaluation de l’exercice 2012 du
2013, au siège du ministère de la Défense nationale, sous la
supervision du chef du service, le général Haouès Ziari.
Cette réunion qui a regroupé cadres du service central des
carburants, entre sous directeurs et chefs des services régionaux des six régions militaires ainsi que les chefs des services des différents commandements de forces a eu pour
objectif de dresser un bilan d’activité et de fonctionnement
du service central des carburants ainsi que de ses projections régionales et structures de rattachement, d’autant que
le dit service n’en est qu’à sa deuxième année de création. «
L’évaluation est un outil de référence dans la localisation des
points de force et de faiblesse dans toute mission…notre
réunion offre une opportunité de rencontre et d’échange
pour nos cadres. C’est également une occasion pour expo12
Mars 2013 El-Djeich 596
Ph. El-Djeich
LService central des carburants s’est tenue, le 5 mars
ser les efforts engagés à tous les niveaux, de les examiner,
d’en corriger la trajectoire, si nécessaire, et d’encourager la
généralisation des expériences concluantes afin de donner
un nouveau souffle au travail des intervenants dans le
domaine de l’approvisionnement en carburant », a affirmé le
chef du service central des carburants dans son allocution
d’ouverture.■
Le Moudjahid Ahmed Mahsas n’est plus
écédé le
D24 février
Ph.GR
2013 à l’âge
de 90 ans, le
Moudjahid
Ahmed
Mahsas,
membre du
Conseil de la
Nation est un
des symboles
de la
Révolution
Libératrice. Il
a été inhumé,
le 25 février 2013 au cimetière d’El-Alia,
en présence du président du Conseil de la
Nation, M. Abdelkader Bensalah, du président de l’Assemblée populaire nationale,
M. Larbi Ould Khelifa, du Premier ministre,
M. Abdelmalek Sellal, du président du
Conseil constitutionnel, M.Taïb Belaïz,
ainsi que de nombreux ministres, personnalités nationales, parents et proches.
Dans son oraison funèbre, M. El Hachemi
Djiar, membre du Conseil de la Nation, a
rappelé les qualités du défunt qu’il a décrit
comme étant une personnalité nationale
qui avait voué sa vie entière au service de
son pays durant la Révolution libératrice,
mais également après l’indépendance
durant la phase de l’édification, en occupant des postes de responsabilité montrant la même disponibilité au service de
la nation et du peuple. «L’Algérie a perdu
un des grands hommes de la première
génération de Novembre qui ont marqué
en lettres d’or l’étape la plus glorieuse de
l’histoire de l’Algérie contemporaine. Cet
homme, issu des profondeurs de la société, a porté haut l’étendard de la résistance populaire contre l’occupant et perpétué le message des ainés», a-t-il notamment déclaré.
é le 17 novembre 1923 à
Biographie
NBoudouaou (Boumerdès), Ahmed
Mahsas, alias Ali, est issu d’une
famille rurale. Militant de la première heure, il faisait montre d’un
patriotisme ardent dès l’âge de 16
ans lorsqu’il adhéra au Parti du
Peuple Algérien (PPA) en 1940. Il
est, une première fois, arrêté en
1941 pour son action au sein du
PPA dans le quartier de Belcourt à
Alger.
Chef de wilaya à Constantine et
membre du comité d’organisation
Condoléances du président Abdelaziz Bouteflika
“Le défunt Ahmed Mahsas a voué sa vie
au service de la cause nationale”
"Un des symboles du nationalisme qui ont balisé, aussi bien pour
leur génération que pour celles qui ont suivi, la voie de la liberté
et de l’indépendance après avoir consenti de lourds sacrifices et
mené un rude combat contre l’occupant, vient de s’éteindre", a
écrit le président de la République dans un message de condoléances à la famille du défunt.
Le chef de l’Etat a ajouté que "le moudjahid Ahmed Mahsas a
voué sa vie entière au service de la cause nationale en laquelle il
croyait profondément, en adhérant, très jeune, au Parti du peuple
algérien et au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques puis à l’Organisation spéciale, avant d’intégrer les rangs du
Front de libération nationale».
"Durant son parcours militant, le Moudjahid a enduré les affres de
la prison et de la torture mais sa détermination n’a pas été entamée. Le défunt formait des cellules secrètes et sensibilisait les
jeunes en vue de leur adhésion au mouvement national", souligne
encore le président Bouteflika. "Au sein de l’aile armée du MTLD,
le défunt activait, durant les années mille neuf cents quarante,
aux côtés du leader Ahmed Ben Bella", rappelle le président de la
République.
Le regretté, lit-on dans le message du président de la République,
"était de cette trempe d’hommes qui se sont dévoués à la Patrie
et son ardeur patriotique lui a valu d’être parmi ceux qui ont balisé la voie de l’action armée et d’émerger au sein du groupe des
artisans de la glorieuse révolution de Libération dans laquelle il a
joué un rôle éminent”.
"Au lendemain de la guerre, il était parmi les cadres qui ont mis
en place les institutions de l’Etat moderne dans lequel il a assumé de hautes fonctions au cours desquelles il a mis à contribution sa riche expérience", a encore relevé le chef de l’Etat.
En cette douloureuse épreuve le chef de l’Etat a adressé ses "vives
condoléances" à la famille du défunt "priant Dieu Tout Puissant de
lui prêter réconfort et d’accueillir le regretté en Son Vaste
Paradis".■
du PPA, il active au sein de
l’Organisation spéciale. En 1953,
Ahmed Mahsas fut à l’origine de la
création du premier noyau du Front
de Libération Nationale (FLN) en
France avant d’être désigné délégué
politico-militaire de l’Est algérien et
membre du Conseil National de la
Révolution Algérienne (CNRA).
Après l’indépendance, il occupera
plusieurs fonctions, dont notamment celui de ministre de
l’Agriculture et de la Réforme agraire. Elu député d’Alger, le 20 sep-
tembre 1964, Mahsas était également membre du bureau politique
et du comité central du FLN et
membre du Conseil de la
Révolution.
Ahmed Mahsas est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont "L’autogestion
en Algérie", "L’Algérie: la démocratie
et la Révolution" et "Le Mouvement
révolutionnaire en Algérie".
Il avait été nommé, en janvier dernier, au titre du tiers présidentiel,
au Conseil de la Nation■
El-Djeich 596 Mars 2013
13
No
uv
e
au
Cohésion Sociale
Code des pensions militaires
Modification adaptée
à la réalité sociale des catégories concernées
Il s’agit en fait d’une loi modifiant et complétant l’ordonnance portant code des pensions militaires de décembre 1976 visant à actualiser certaines dispositions relatives aux pensions militaires de manière à améliorer la situation sociale que vivent certaines catégories concernées.
A
DOPTÉ par le
conseil des ministres, le 17 septembre 2012, le projet
de loi sur les pensions militaire a
été promulgué en
février dernier par le
Président de la République.
Il s’agit en fait d’une loi
modifiant et complétant
l’ordonnance portant code
des pensions militaires de
décembre 1976 visant à
actualiser certaines dispositions relatives aux pensions
militaires de manière à
améliorer la situation sociale que vivent certaines catégories concernées.
Afin d’assurer une meilleure
prise en charge des droits
de l’ensemble des personnels, militaires et civils, la
loi, telle que complétée et
modifiée, innove en quatre
points essentiels dignes
d’être soulignés.
Ayant droit des personnels militaires et des
personnels civils assimilés décédés en activité
L’article 5 de l’ordonnance
de décembre 1976 relatif
au droit à la pension militaire est modifié et complété
par deux points (7et 8), le
premier ouvre droit à la
pension de retraite aux
ayants droit des militaires
et des personnels civils
assimilés décédés en activité, quelle que soit la durée
de leur service. Désormais
il n’est plus question de
satisfaire à l’obligation de
comptabiliser 15 années de
14
Mars 2013 El-Djeich 596
● Lamia Bendada
service ou plus. Ce point
concerne également les
ayants droit des militaires
et des civils assimilés décédés avant la date de la promulgation de la présente
loi.
Appelés et rappelés du
service national reconnus inaptes par le fait
du service. Le second
point concerne les militaires du service national
ainsi que les militaires rappelés reconnus inaptes
pour infirmité ou maladie
imputable au service, ou
aggravée par le fait du service. Ces derniers ont droit
à une pension militaire calculée en référence à la
solde des militaires de carrière et contractuels de
même grade. Il est à noter
que ces dépenses sont à la
charge de l’État, au regard
du fait que les éléments
appartenant à cette catégorie ne versaient pas de
cotisations à la Caisse des
retraites militaires.
Cette même disposition
(point 8) fait bénéficier les
ayants droit des militaires
du service national et des
militaires rappelés décédés
en activité d’une pension à
la retraite.
Retraités bénéficiant
d’une faible pension
Les dispositions de la précédente ordonnance
(1976) sont désormais
complétées par un nouvel
article, l’article 45 bis qui
se rapporte à une éven-
BON À SAVOIR
COMPARAISON ENTRE LES BAREMES DE L'lNVALIDITE
Barême des pensions d’invalidité applicable aux personnes ayant un taux d’invalidité de 10 à 50%
TAUX
ANCIEN BAREME NOUVEAU BAREME
ECART
10
285,00
14.400,00
14.115,00
20
570,00
14.400,00
13.830,00
30
855,00
14.400,00
13.545,00
40
1.140,00
14.400,00
13.260,00
50
1.425,00
14.400,00
12.975,00
Barême des pensions d’invalidité applicable aux personnes ayant un taux d’invalidité de 60 à 100%
TAUX
ANCIEN BAREME NOUVEAU BAREME
ECART
60
1.710,00
16.200,00
14.490,00
70
1.995,00
18.900,00
16.905,00
80
2.280,00
21.600,00
19.320,00
90
2.565,00
24.300,00
21.735,00
100
2.850,00
27.000,00
24.150,00
tuelle revalorisation des retraites par arrêté du ministre de la Défense nationale. Le
but étant de permettre au retraité bénéficiant d’une faible pension, la révision
périodique du montant de cette pension
afin d’améliorer les conditions de vie de
ces retraités et ce, en fonction de l’évolution du pouvoir d’achat et du niveau de
vie prévalant dans le pays.
Les dispositions de l’ancienne loi ne prévoient guère d’augmentation qu’en cas de
révision à la hausse de l’échelle indiciaire
ou de revalorisation du point indiciaire
sans compter les primes.
La pension d’invalidité imputable au
service. Autre point important, la pension
d’invalidité des personnels militaires, des
personnels civils assimilés et des militaires du service national est substantiellement revue à la hausse pour que le montant mensuel maximum de l’invalidité
(100%) corresponde à une fois et demie
Catégories concernées
● Ayant droit des personnels militaires et des personnels civils assimilés décédés
en activité.
● Appelés et rappelés du
service national reconnus
inaptes par le fait du service.
● Retraités bénéficiant d’une
faible pension.
● La pension d’invalidité
imputable au service.
(1,5) le salaire national minimum garanti
soit 27.000 DA, ( 1,5 x 18.000). Lorsque
le taux d’invalidité est supérieur à 50%, le
montant mensuel de la pension d’invalidité équivaut à ce taux indexé à la valeur
d’une fois et demie (1,5) le SNMG.
À titre d’exemple, lorsque la personne
invalide perçoit un taux d’invalidité de
70%, elle touche 70% des 27.000 DA soit
18.900 DA selon ce nouveau barème.
En revanche, lorsque le taux d’invalidité
est inferieur ou égal à 50%, la pension
d’invalidité doit être automatiquement alignée à hauteur de 80 % du SNMG soit
14.400 DA, sachant que le calcul de la
pension d’invalidité se chiffrait sur la base
d’un montant fixé en 1976 et gelé à ce
jour■
CE QU’IL Y A DE NOUVEAU DANS LA LOI MODIFIANT
ET COMPLÉTANT LE CODE DES PENSIONS MILITAIRES
E JOURNAL Officiel, dans son édition N° 12 du 27 février 2013, a publié la
Lloi n°13-03 modifiant et complétant le code des pensions militaires. Cette
loi intervient pour prendre en charge la situation sociale de certaines catégories de personnels militaires et civils assimilés admis à la retraite ou libérés pour inaptitude physique ainsi que leurs ayants droit.
S'agissant des personnels militaires ou civils assimilés
décédés ou blessés
durant la lutte anti terroriste, leur prise
en charge est assurée
dans le cadre d'un dispositif législatif et réglementaire mis en œuvre
depuis 1993. Toutefois,
l'amendement du code
des pensions militaires
leur permettra de bénéficier de l'augmentation
du montant de la pension d'invalidité revalorisée à la faveur des nouvelles dispositions.
La nouveauté que comportent les modifications apportées au code des pensions militaires consiste à ouvrir des droits au profit de :
● L'octroi d'une pension de réversion aux ayants droit des personnels militaires et civils assimilés décédés durant la période de service, quel que soit
le motif du décès, et n'ayant pas accompli quinze (15) années de service
effectif dans les rangs de I'Armée Nationale Populaire. Les dispositions de
cet article s'étendent aux ayants droit des personnels décédés antérieurement à la promulgation du nouvel amendement, ce qui constituera un
acquis social indéniable.
● Les mitttaires appelés du Service National ainsi que les
rappelés reconnus inaptes pour inaptitude physique ou
maladies imputables au service ou aggravées par le fait du
service, bénéficieront d'une pension de retraite qui sera calculée par référence au traitement servi aux militaires en activité du même grade.La pension
de retraite dont il s’agit sera cumulée avec la pension d’invalidité, ce qui
augmentera sensiblement les revenus de cette catégorie. Le bénéfice des
mêmes dispositions sera consacré également aux ayants droit des militaires
appelés et rappelés décédés pendant l’accomplissement de leur service.
● L'octroi d'une pension d'invalidité au profit des personnels militaires et
civils assimilés, des appelés et rappelés dans Ie cadre du service national,
libérés des effectifs pour inaptitude physique imputable au service, qui sera
calculée sur la base d'une fois et demi (1,5) de la valeur du Salaire National
Minimum Garanti et ce, de sorte que le montant de la pension d'invalidité
ne soil pas inférieur à 80% du SNMG et demeure évolutive à chaque révision
de ce dernier. Le code permet également l'instauration d'un nouveau mécanisme garantissant la possibilité de révision périodique des pensions de
retraite par arrêté du Ministre de la Défense Nationale.
Par ailleurs, il convient de noter que cette loi constitue un véritable acquis
social qui répond aux attentes des différentes catégories concernées, car il
s'agit là d'un devoir moral assumé par le Ministère de la Défense nationale
envers ses retraités qui, lors de l'accomplissement de leurservice ont donné
le meilleur d'eux même, souvent ausacrifice de leur santé et de leur vie.
A ce titre, le Ministère de la Défense Nationale invite les personnels concernés par ces nouvelles dispositions à se rapprocher des Bureaux Régionaux
des Pensions Militaires au niveau des Régions Militaires (Blida, Oran, Béchar,
Ouargla, Constantine et Tamanrasset ) pour d'éventuels
éclaircissements et déposer leurs dossiers administratifs.
Quant aux .documents administratifs militaires, notamment l'avis de radiation des contrôles, ils seront récupérés par les services concernés du
Ministère de la Défense Nationale■
Le Ministère de la Défense
Nationale invite les personnels
concernés par ces nouvelles
dispositions à se rapprocher
des Bureaux Régionaux des
Pensions Militaires pour d'éventuels éclaircissements
El-Djeich 596 Mars 2013
15
REPORTAGE
Service d’appareillage de l’Hôpital militaire universitaire spécialisé
Saïd-Aït-Messaoudene
Améliorer la qualité
de vie des blessés
Élevé au rang de service en
2005, le Service d’appareillage de l’Hôpital militaire universitaire spécialisé
Saïd-Aït-Messaoudène a
pour mission d’apporter
une aide technique aux per-
sonnes en situation de handicap physique par la
confection d’appareils
orthopédiques personnalisés. Une visite à ce service
nous a permis de réaliser
ce reportage.
● Djaouida B. - Photos : A. A. Malek
I
l ne fait pas de doute que
perdre un de ses
membres est une fatalité
pour toute personne dont
le destin est un jour
confronté à une telle
situation. Toutefois, et
même s’il est nettement
plus facile d’en parler que
de le vivre, l’action des praticiens
dans les domaines tels que l’orthopédie, la rééducation fonctionnelle mais également l’appareillage, est de nature à rendre
le sourire à ces personnes.
L’équipe d’El Djeich s’est rapprochée de certaines d’entre elles,
16
Mars 2013 El-Djeich 596
A son ouverture,
le Service d’appareillage avait pour
mission la prise en
charge, prioritairement, des blessés
en service commandé.
au niveau du Service d’appareillage de l’Hôpital militaire universitaire spécialisé, afin de vivre
leur quotidien et de s’informer
de l’activité de ce service depuis
sa mise en activité à la fin des
années 80. A cette époque, le
Service d’appareillage était une
unité au sein de ce qui été appelé le centre spécilisé d’appareillage et de rééduction, actuellement Hôpital militaire universitaire de Bouchaoui. Son activité
se limitait à la fabrication de prothèses.
En 2004, et compte tenu du
nombre important des blessés
durant la “décennie noire”, le
Commandement a décidé d’élargir cette unité en mettant en
place, durant la même année et
REPORTAGE
Prothèse myoélectrique pour amputation de l’avant-bras
à partir du noyau de cette unité,
le Service d’appareillage avec
pour mission la prise en charge,
prioritairement, des blessés en
service commandé. Dans ce but,
l’entrée en activité de ce nouveau service en 2005 a été
accompagnée de l’acquisition de
matériels et d’équipements spécialisés-complétés en 2007ainsi que de la formation de
techniciens d’appareillage
puisque que l’ex-unité d’appareillage ne comptait alors que
cinq techniciens. La dite formation s’est faite sous l’égide de
l’école nationale de la santé
La prise en charge
touche d’autres
catégories, à savoir
les blessés des accidents de la circulation ainsi que des
pathologies présentant des déficience
à appareiller
militaire au niveau de l’Hôpital
Aït-Messaoudene de Bouchaoui
dans ses deux phases théorique
et pratique. Deux promotions de
dix techniciens chacune sont
sorties respectivement en 2007
et 2011.
Un large champ d’activité. Le
champ d’activité du service s’est
vu, par la suite, élargi après sa
réhabilitation. Aujourd’hui, la
prise en charge touche d’autres
catégories, à savoir les blessés
des accidents de la circulation
ainsi que des pathologies présentant des déficience à appareiller parmi les personnels du
MDN, toutes catégories confondues et leurs ayants droit,
venant des divers services de
El-Djeich 596 Mars 2013
17
REPORTAGE
Rectification
d’une prothèse tibiale
« Notre souci est de
contribuer à la réhabilitation du malade
et à sa réinsertion
socio-professionnelle »
Rencontre
avec...
Le chef de
service
d’appareillage
de l’HMUS
18
Mars 2013 El-Djeich 596
« Dans notre champ de compétence,
notre rôle est d’apporter une aide
technique qui tient compte du type
de handicap et des doléances des
patients, par la confection d’appareils orthopédiques. Nous veillons, à
cet effet, à améliorer constamment la
qualité de nos produits sur les plans
fonctionnel et esthétique. Ceci à travers l’acquisition, par nos techniciens, des techniques d’appareillage
nouvelles à travers des stages de
recyclage et des formations de courte durée, en collaboration avec les
services d’appareillage nationaux et
des partenaires étrangers. Notre
souci est également l’acquisition de
composants de haute technologie
pour la fabrication de prothèses.
nous veillons à contribuer à la réhabilitation du malade et à sa réinsertion socio-professionnelle, car notre
objectif final est d’améliorer la qualité de vie de cette catégorie de
patients. A cette fin, nous prenons
en charge l’aspect psychologique au
niveau du service de médecine physique et réédaptation. Il convient de
dire également qu’il est impératif de
réussir l’intervention chirurgicale et
une bonne rééducation fonctionnelle
avant de passer à l’appareillage.»
Confection d’une
semelle orthopédique
REPORTAGE
Nappage d’une orthèse suro-pédieuse en
thermoplastique
l’Hôpital Aït- Messaoudene de
Bouchaoui ainsi que d’autres
hôpitaux militaires: «Notre clientèle est composée de patients
présentant des affections neurologique, traumatiques et rhumatologiques nécessitant la
confection d’aides techniques
pour la station debout et en
marche et autres activités de la
vie quotidienne», explique le
chef de service. «La prise en
charge des amputés des
membres inférieurs représente
80% de l’activité du service»,
affirme le docteur Ould Ali qui
nous a appris que le service
produit trois types d’appareils, à
savoir la prothèse, l’orthèse et la
semelle orthopédique. «Le service prend en charge les
enfants atteints de malformations . Nous fabriquons des
El-Djeich 596 Mars 2013
19
Ils ont dit
REPORTAGE
20
❝
Du côté des
patients, nous
avons recueilli
les propos
suivants :
Zarkaoui Mohamed,
sergent-chef contractuel, âgé de 39 ans,
venu de la wilaya de
Chlef nous raconte:
“J’ai été blessé à
Lakhdaria lors d’une
opération dans le
cadre de la lute antiterroriste. J’ai été évacué
en urgence vers
l’Hôpital central de
l’Armée de Aïn Naâdja
dans un état critique.
La gravité de ma blessure a nécessité l’amputation de ma jambe.
Par la suite, et après
que mon état se soit
stabilisé, j’ai été orienté vers cet hôpital où
j’ai été bien pris en
charge. À mon dernier
contrôle, mon médecin
m’a informé de la
nécessité d’une deuxième intervention chirurgicale afin de me soulager de mes
douleurs.”
Nous avons abordé
également un autre
sous-officier du Groupe
d’intervention spéciale,
N. Mokhtar, amputé
d’une main des suites
de l’explosion d’une
bombe artisanale aux
Aucalyptus qui s’est
fait poser une prothèse. Mokhtar raconte:
“Je suis venu pour un
contrôle de ma prothèse. J’avoue qu’au
début, les choses
étaient très difficiles
pour moi. J’ai bénéficié de soins ici en
Algérie et à l’étranger.
Maintenant je me sens
beaucoup mieux et je
me suis habitué à la
prothèse myo électrique.”
Quant à Merakchi, que
nous avons croisé
maintes fois à l’hôpi-
Mars 2013 El-Djeich 596
tal, nous avons cru
avoir affaire à un jeune
sportif avant de comprendre qu’il venait à
l’hôpital pour des
contrôles médicaux:
«J’ai été blessé en service commandé, dans
le cadre des opérations
de lutte antiterroriste.
J’ai été amputé de la
jambe gauche et j’ai
subi deux interventions
chirurgicales dont la
deuxième au niveau de
l’Hôpital central de
l’Armée. Quatre mois
plus tard, j’ai été
transféré dans cet
hôpital où j’ai été hospitalisé. J’y ai effectué
ma rééducation et j’ai
bénéficié d’une prothèse également. Je suis
très bien pris en charge, je reviens périodiquement pour des
contrôles médicaux ou
pour le renouvellement
de ma prothèse.» Il
convient de noter que
le jeune Merakchi, père
d’une petite fille
quelques années après
son accident, est
l’exemple même de la
volonté de surmonter
les moments durs de la
vie, de la confiance en
soi et en Dieu, mais
c’est également le
témoignage d’une
prise en charge médicale, technique et psychologique efficace et
réussie. «Quand j’ai
intégré les rangs de
l’ANP, on m’a appris
que je faisais partie
d’une armée qui était
l’héritière de l’Armée
de libération nationale.
Franchement, mon
souhait est de voir
tous les blessés dans
le cadre de la lutte
antiterroriste bénéficier
de la même prise en
charge que moi», a
conclu notre interlocuteur.
ceintures lombaires, des corsets sièges
et appareils de marche pour enfants
paralysés». Ceci en plus des semelles
de divers types comme les semelles de
correction pour enfants et de compensation et de confort pour adultes,
notamment pour les diabétiques,
explique notre interlocuteur avant de
nous inviter à faire une tournée dans le
service.
Une tournée dans le service
Dans la salle d’attente, plus d’une vingtaine de patients attendaient d’être examinés par les spécialistes du service.
«Aujourd’hui, c’est jour de réception
des malades du centre de convalescence des personnels blessés de Blida.
Nous avons, au titre du programme de
réception hebdomadaire: une journée
réservée au renouvellement des prothèses et orthèses, deux journées
BON À SAVOIR
Emplacement
d’une prothèse
de cuisse.
est tout d’abord orienté vers la
réservées aux malades du
consultation médicale, assurée
centre de convalescence des
par des médecins spécialistes
personnels blessés de Blida,
en rééducation et appareillage.
les autres jours de la semaine
sont réservés aux patients hos- Celle-ci déterminera le type de
prothèse, d’orthèse ou de
pitalisés au niveau du service
semelles à
de médecine
prescrire. Par la
physique et
suite, vient le
réadaptation de Le service produit
du technil’hôpital univertrois types d’appa- rôle
cien.»
sitaire spécialisé
reils, à savoir la
Saïd-Aïtla salle
Messaoudene”,
prothèse, l’orthèse Dans
de confection
nous explique
et la semelle
des aides
un des technitechniques.
ciens du service. orthopédique.
Notre tournée
Au box de
nous a guidés,
consultation, le
par la suite,
docteur Ould Ali
vers la salle de confection des
examinait ses patients: «Après
aides techniques, tous types
la réception du patient, celui-ci
confondus. En fonction du type
● Plus de 1000,
est le nombre de
prothèses, tous
types confondus,
réalisées par le
Service d’appareillage de
l’Hôpital militaire
universitaire
Saïd-AïtMessaoudène,
depuis sa mise en
service.
● Une prothèse de
cuisse avec matériel de dernière
génération revient
à troi millions de
DA. la basique
revient à
120000DA.
de handicap de chaque patient,
les techniciens procèdent à la
confection de l’aide technique
déterminée par le médecin
spécialiste. Pour la prothèse,
comme pour l’orthèse, l’étape
première est celle du moulage
qui consiste en la confection
d’un moule en plâtre. Celui-ci
déterminera la forme et les
mesures de la prothèse, de
l’orthèse ou du corset: «Cette
prothèse plâtrée provisoire
sert à la rééducation jusqu’à la
stabilisation du moignon»,
selon un technicien du service.
En seconde étape, cette prothèse plâtrée est remplacée par
une autre prothèse intermédiaire, en plastique. Notre
interlocuteur précise qu’à
chaque étape de confection,
l’aide technique est mise en
essai. Un contrôle est effectué
afin de décharger les zones
osseuses avant de confectionner la prothèse définitive. La
phase d’essai de la prothèse
intermédiaire, elle est d’une
El-Djeich 596 Mars 2013
21
Reportage
Evaluation de la manche avec une prothèse tibiale définitive
durée variable, de trois mois en Formation des techniciens :
un effort soumoyenne. Si les
tenu. Par
tests sont posiailleurs, et
tifs, la prothèse
Les personnels
compte tenu de
définitive est
confectionnée.En du service bénéfi- l’importance
cruciale qu’acdernière phase,
cient de formacorde la
le technicien
tions, de courte
Direction de
procède au revêdurée en appal’hôpital militaitement esthéreillage
re universitaire
tique de la prospécialisé Saïdthèse définitive.
Aïtil est notable que
Messaoudene à
le port de cette
la mise à niveau permanente de
dernière est soumis à un
ses personnels à l’image de
contrôle et à un suivi périodiques, sachant que la durée de ceux du service d’appareillage,
vie d’une prothèse est de quatre afin qu’il soient au diapason
des dernières innovation dans
à cinq ans.
22
Mars 2013 El-Djeich 596
le domaine, ces derniers bénéficient de formations de courte
durée en appareillage. «Ce sont
principalement des stages de
recyclage et de mise à jour qui
offrent l’avantage de permettre
à nos éléments d’acquérir une
expérience considérable en
fonction de l’évolution des
matériaux. grâce à cela, nous
avons réalisé quatre prothèses
myoélectriques », nous
explique le docteur Ould Ali. Par
ailleurs, le service a servi de
terrain de stage pratique au
profit des élèves techniciens
d’appareillage de l’école paramédicale civile■
Colloque
la formation et l’instruction au sein de l’ALN
La
volonté
de renforcer les rangs
- La formation… le choix stratégique
de la Révolution
29
- La formation dans les écoles arabes, de Chine et
de l’ex-URSS.
- La prise en charge financière et les difficultés de
formation.
- Formation et instruction
à la Base de l’Est
32
Le centre de «Badjaâ», premier noyau de formateurs.
- Les écoles de formation et les centres d’instruction.
- La création de l’École descadres à el Kef.
- La formation à l’École descadres.
- L’arme de l’Artillerie: la formation spécialisée
au centre de «Melleg».
- La formation à l’École des
artificiers.
- Formation et instruction
à laBase de l’ Ouest
37
Kebdani, El Laarayeche et Zeghenghen…
La formation dans l’arme des Transmissions.
Rencontre avec
M. Mohamed-Rachid Aïssat,
conseiller auprès du président de la République.
- Rencontre avec M. Mohamed Rachid
Aïssat, conseiller auprès du président de la République
44
El-Djeich 596 Mars 2013
23
Colloque
Colloque sur la formation et l’instruction au sein de l’ALN
Après le Congrès de la Soummam, quelque 15 écoles et centres de formation ont été implantés au niveau de la Base de l’Est et 12 au niveau de la
Base de l’Ouest*. C’est autour de cette thématique qu’a été organisé, sous
la supervision du ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, M. Abdelmalek Guenaïzia, et du général de corps d’armée, chef d’étatmajor de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, un colloque sur le thème de «La formation et l’instruction au sein de l’Armée de Libération nationale » organisé
par la direction de la Communication, de l’information et de l’Orientation,
du 12 au 13 février 2013, au Cercle national de l’Armée, devant un prestigieux panel de personnalités.
● Hamam G. Sihem Ph. Laroussi MD
24
Mars 2013 El-Djeich 596
L
A FORMATION a toujours été
la locomotive du développement de nos Forces armées.
De grands efforts ont été
déployés dans ce domaine et
à tous les échelons. Le Haut
Commandement de l’ANP veille en permanence à l’amélioration du niveau de l’enseignement, de la formation et
de la préparation de nos éléments à travers le renforcement de la base pédagogique au sein de
nos structures de formation, afin qu’elles
soient au diapason des évolutions enregistrées au sein des armées modernes. Il
s’agit également d’adapter notre système
de formation à nos spécificités dans le
souci de le moderniser, afin de répondre
aux défis de l’heure dans la perspective
de professionnalisation et de modernisation de nos Forces armées. Bien avant
l’indépendance, la formation était au
cœur des préoccupations des dirigeants
de la Révolution qui, au plus fort des
combats, ont ouvert des centres de formation et des écoles spécialisées. Le
Congrès de la Soummam (20 Août 1956)
a, pour sa part, insufflé une nouvelle
dynamique à la Révolution en opérant les
aménagements répondant aux impératifs
de la bataille, tant sur le plan structurel
qu’organisationnel. Aucun domaine n’a
été omis et la formation a constitué l’un
des axes principaux dans cette réorganisation. Une formation englobant toutes
les armes et spécialités: infanterie, artillerie, santé, transmissions, marine, aviation, commandos, commissariat politique... L’ouverture de nombreux centres
de formation et d’instruction, suivie par
l’ouverture des écoles de formation spécialisées, à partir de 1956, permettra la
formation de centaines de cadres militaires, particulièrement après l’afflux de jeunes étudiants algériens qui ont massivement répondu présents à l’appel à la
grève lancé par le Commandement révo-
La remise des diplômes à la première promotion
d’officiers aviateurs au siège du GPRA au Caire.
lutionnaire, le 19 Mai 1956. Après le
Congrès de la Soummam, quelque 15
écoles et centres de formation ont été
implantés au niveau de la Base de l’Est et
12 au niveau de la Base de l’Ouest. C’est
autour de cette thématique et sous la
supervision du ministre délégué auprès
du ministre de la Défense nationale,
Abdelmalek Guenaïzia, et du chef d’étatmajor de l’ANP, le général de corps d’armées, Ahmed Gaïd Salah, que s’est tenu
le colloque intitulé : « La formation et
l’instruction au sein de l’Armée de
Libération nationale » organisé par la
direction de la Communication, de
l’Information et de l’Orientation, les 12 et
13 février 2013, au Cercle national de
l’Armée.
Dans son allocution inaugurale, le chef
d’état-major de l’ANP a souligné l’intérêt
de « ce séminaire important portant sur
la recherche et l’étude d’un secteur vital
auquel la glorieuse Révolution libératrice
a accordé un intérêt particulier …»,
➥
Le commissaire politique en train de distribuer
le journal El moudjahid et un autre bulletin politico-militaire.
Le Dr Mohamed Seghir Nekkache (à droite),
l’initiateur de la première école de formation de médecins et infirmiers sur le sol tunisien.
El-Djeich 596 Mars 2013
25
Colloque
Allocution du chef d’état-major de l’ANP à l’occasion de l’ouverture du séminaire
portant sur «La formation et l’instruction au sein de l’ALN»
L’ANP continue d’être fidèle à ses promesses dans tous les
domaines précisément dans le domaine de la formation
Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux.
Monsieur le Ministre délégué auprès du
ministre de la Défense nationale,
Mes frères et compagnons d’armes,
Messieurs les officiers,
Honorable assistance,
Je dois, tout d’abord, exprimer ma gratitude de prendre part à ce
séminaire important portant sur la recherche et l’étude d’un secteur vital auquel la glorieuse Révolution libératrice a accordé un
intérêt particulier. De nombreux Moudjahidine et compagnons
d’armes assistent à ce séminaire et qui ont participé à l’épopée de
l’Armée de Libération Nationale en matière d’enseignement,
d’instruction et de formation, et nombreux sont ceux qui ont
œuvré sérieusement à enrichir le fonds documentaire à partir de
sources fiables et crédibles. Ce qui permettra, sans doute, d’atteindre les objectifs fixés concernant l’étude du processus de
d’édification de l’Armée de Libération Nationale et la compréhension du choix stratégique de la glorieuse Révolution libératrice
dans sa lutte contre le colonialisme français.
Le succès de la glorieuse Révolution libératrice sur le colonialisme français, soutenu par l’Alliance Atlantique, n’était pas seulement le résultat de la volonté et de la détermination des
Algériens, quels que soient les sacrifices consentis pour libérer le
pays du joug colonial et de ses pratiques barbares et racistes,
mais il reposait également sur les moyens mis en place par les
dirigeants de la Révolution afin d’assurer la victoire contre ses
ennemis.
Parmi les facteurs ayant suscité une réflexion rigoureuse, en sa
qualité de pierre angulaire de toute action révolutionnaire victorieuse, celui de l’accompagnement du processus révolutionnaire
par des éléments humains ayant une foi inébranlable dans les
valeurs de la Révolution, de ses nobles objectifs, psychologiquement motivés, chargés moralement et aptes professionnellement
aux différentes missions assignées et dans les diverses spécialités
militaires.
Telle était la vision éclairée et à long terme qui a habité l’esprit de
la première génération de Moudjahiddine et qui a été progressivement concrétisée sur le terrain, de façon étudiée et réaliste, par
des efforts successifs et complémentaires déployés durant toute
la période de la Révolution algérienne et ce, à travers :
Premièrement: dans l’attente de la mise sur pied d’un système
de formation et d’instruction propre à l’ALN, le Commandement
de la glorieuse révolution de Libération nationale a entrepris, au
niveau de toutes les wilayas, la création d’unités de combat
constituées de Moudjahidine animés d’une forte volonté et d’une
grande détermination, ayant foi en la justesse de la cause et en
la victoire inéluctable. L'entraînement de ces unités de combat
s’effectuait en fonction des moyens humains, matériels et de l’armement disponibles à l’époque. Dans cet esprit et à l’instar des
autres wilayas, deux bataillons, selon l’ancienne appellation, ont
été constitués au niveau de la Wilaya II, entre 1956 et 1957, com26
Mars 2013 El-Djeich 596
posé chacun de 400 à 450 Moudjahidine qui ont fait preuve, sur
le terrain, de hautes aptitudes au combat, d’une bonne préparation physique et psychologique ainsi que de leur capacité d’adaptation à la nature du théâtre des opérations et au mode de combat adopté et ce, à travers l’exécution avec succès de multiples
embuscades entre 1956 et 1957 au niveau de la Wilaya II, où l’ennemi a enregistré des pertes humaines et matérielles importantes.
Suivant la stratégie adoptée durant la révolution de Libération,
qui reposait essentiellement sur la guérilla caractérisée par un
mode d’action en petits groupes, les deux bataillons ont été dissous et divisés en sections déployées sur toutes les régions et
zones de la Wilaya II.
Deuxièmement: entamer le processus de mise en place d’un
système de formation et d’instruction au sein de l’ALN, à travers
la création de plusieurs centres d’instruction et écoles de formation dans les différentes spécialités au niveau des frontières Est et
Ouest. Pour cela, j’invite les Moudjahidine et les conférenciers à
mettre l’accent sur ces centres de formation durant ce séminaire,
en abordant ce thème sous plusieurs angles, à travers une étude
approfondie et détaillée du système d’instruction et de formation
au sein de l’ALN tout en tenant compte du fait que l’instruction et
la formation au sein de l’ALN ont constitué des structures vitales
qui ont doté la révolution de Libération de toute sa force et sa vie.
Ecoles des Cadets de la Nation avec les deux cycles moyen et
secondaire, dès le début de l'année scolaire 2009-2010. Ces écoles sont considérées comme le prolongement naturel des Écoles
des Cadets de la Révolution dont le premier noyau a été créé en
1961 près des frontières Est et Ouest.
Dans ce contexte, nous veillons à ce que les Ecoles des Cadets de
la Nation soient une partie indissociable du système de formation
et d’instruction de l’ANP, nous œuvrons ardemment à en faire un
réservoir de compétences multidisciplinaires et une importante
source qui alimentera nos forces armées et satisfera à leurs
besoins en élites militaires, dotées d’un très haut niveau de qualification, profondément conscientes de la nature des missions
qui leur sont assignées, très attachées à leur patrimoine culturel
et civilisationnel ainsi qu’aux constantes de leur identité nationale.
Nous considérons, aujourd’hui plus que jamais, que le renforcement permanent du lien entre l’Armée nationale populaire et les
aînés de l’Armée de Libération nationale, la diffusion de l’élan
d’enthousiasme dans ses rangs afin de s’imprégner des
hauts faits d’armes de notre glorieuse Révolution libératrice et de ses valeureux artisans, constituent une attitude
Nous considérons, aujourd’hui plus que jamais, que professionnelle, éducative et de formation qu’il est de
le renforcement permanent du lien entre l’Armée
notre devoir de concrétiser.
nationale populaire et les aînés de l’Armée de
Contribuer à valoriser les pages glorieuses de notre
Histoire nationale et lever le voile sur ses étapes marLibération nationale, la diffusion de l’élan d’enthousiasme dans ses rangs, afin de s’imprégner des quantes, y compris celle de la formation et de l’enseignement, constitue un effort qui restera gravé en lettres d’or
hauts faits d’armes de notre glorieuse Révolution
dans le parcours personnel de ceux qui y auront contribué
libératrice et de ses valeureux artisans, constituent dès lors que la préservation et la consolidation de la
une attitude professionnelle, éducative et de forma- mémoire collective des nations ne saurait se faire que par
tion qu’il est un devoir de concrétiser.
les plumes des plus fidèles des leurs, qui ont pleine
conscience de l’importance de cette mémoire et de son
puissant impact dans la constitution de la personnalité des
objectifs conformément au référent national basé sur les fon- générations actuelles et futures, sur l’enracinement du sens élevé
dements authentiques et les caractéristiques humanitaires que du sacrifice et le renforcement de leur volonté de préserver l’hérecèle notre patrimoine culturel et civilisationnel.
ritage de leur aînés qui se sont sacrifiés pour que l’Algérie et son
Telle fut la référence révolutionnaire qui correspondait parfaite- peuple, génération après génération, vivent dans la fierté, la
ment et pleinement aux rites et traditions du peuple algérien et dignité et la liberté.
à son patrimoine culturel et civilisationnel et, on a donc veillé à C’est une phase rayonnante de notre Histoire militaire et nationace que le système de formation de l’ALN se conforme à cette le que ce colloque se propose aujourd’hui de mettre en exergue
volonté.
par la mise en avant d’événements et de témoignages qui mériC’est à la lumière de cette vision clairvoyante que le Chahid est tent d’être médités et évoqués avec reconnaissance et respect. Il
tombé au champ d’honneur, que le Moudjahid a combattu, et que est impératif de faire de cette période, et de tant d’autres, les sentous ont été élevés, éduqués, qu’ils ont fait leur apprentissage et tinelles de notre Histoire nationale et un outil efficient au profit
acquis des compétences. C’est de son inspiration et de son des générations futures qui saisiront la signification, les dimenauthenticité que le système de formation de l’ALN a tracé la voie sions et la sacralité du message de Novembre.
de sa renaissance et concouru à son élargissement et à son déve- Enfin, en ces lieux privilégiés et à quelques jours de la comméloppement jusqu’au recouvrement de l’indépendance nationale. moration de la Journée nationale du Chahid, le 18 février, je me
C’est grâce à ce système de formation, et avant cela grâce à Dieu dois de rendre un hommage vibrant aux Martyrs de notre glorieuTout-Puissant évidemment, que l’ANP a hérité de ce riche et bril- se Révolution libératrice, en assurant que l’Algérie se portera toulant patrimoine historique, que l’ANP a fait le serment de préser- jours bien, quelles que soient les circonstances, tant qu'elle resver et d’enraciner ses principaux fondements dans les conscien- tera fidèle au serment prêté aux Martyrs et empruntera la même
ces et les esprits, et à le transmettre en héritage aux personnels voie pour réaliser leurs espoirs.
militaires, génération après génération.
Conformément à cette vision clairvoyante et à ce mode opératoiConformément à l’engagement contracté, l’ANP continue re adéquat, l’ANP continuera, avec l’aide de Dieu, et à la lumière
aujourd’hui à être fidèle à ses promesses dans tous les domaines, des orientations de Son Excellence, le président de la
précisément dans le domaine de la formation.
République, chef suprême des Forces armées, ministre de la
A regarder de près, aujourd’hui, le contenu du système de forma- Défense, de s’inspirer des épopées de l’Armée de Libération
tion de l’ANP, digne héritière de l’ALN, on constatera qu’ autant nationale, de se conformer aux valeurs éternelles qui l’animaient
l'ANP ambitionne de jouir du maximum de technologies moder- tout comme elle poursuivra sa voie sur le chemin de l’excellence
nes, de sciences et de savoir, autant elle accorde un intérêt professionnelle, qui lui permettra de relever tous les défis, pour
majeur à la dimension nationale et aux aspects historiques liés que l’Algérie vive dans la sécurité, la stabilité, dans le cadre d’une
aux valeurs de notre Révolution, notamment après la réforme glo- souveraineté préservée et occupe avec mérite la place qui lui
bale et profonde du système de formation de l'ANP introduite en revient. Nous prions Dieu le Tout-Puissant, pour que nos actes,
2007.
nos démarches soient couronnés de succès et nos aspirations et
C’est en complément du processus de formation et d’instruction nos espoirs exaucés. Avec la bénédiction de Dieu et au nom de
engagé par l’ANP, et conformément à la profondeur historique l’ensemble des présents, je proclame l’ouverture officielle des traque lui a conférée l’ALN, que s’inscrit l’initiative de Son vaux de ce colloque.
Excellence, le président de la République, chef suprême des
Sur vous le Salut de Dieu et Sa Bénédiction.
Forces armées, et ministre de la Défense nationale d’ouvrir des
Monsieur le Ministre délégué auprès
du ministrede la Défense nationale,
Mes frères et compagnons d’armes,
Messieurs les officiers,
Honorable assistance,
La création et le développement du système d’instruction et de
formation dans différentes spécialités au sein de l’ALN a été l’un
des traits caractéristiques de la révolution de Libération qui sont
la complémentarité et l’unité de pensée et d’action. La Révolution
algérienne n’était pas seulement une lutte pour libérer le pays du
joug colonial mais, par ses objectifs sublimes et sa dimension
nationale et humanitaire, elle était également porteuse d’un projet d’une société intégrée, dont le leitmotiv était de combattre
toutes les séquelles négatives et dangereuses aux plans religieux,
culturel, linguistique, économique et social, et même psychologique et moral, que le colonialisme français a voulu introduire au
sein de la société algérienne.
A cet effet, la préoccupation principale de notre glorieuse
Révolution libératrice était de tracer son parcours et de fixer ses
El-Djeich 596 Mars 2013
27
Colloque
➥
tant il «… permettra, sans doute,
d’atteindre les objectifs fixés concernant
l’étude du processus d’édification de
l’Armée de Libération nationale et la
compréhension du choix stratégique de
la glorieuse Révolution libératrice dans
sa lutte contre le colonialisme français».
Après avoir rappelé que le succès de la
glorieuse Révolution libératrice sur le
colonialisme français n’était pas seulement «le résultat de la volonté et de la
détermination des Algériens pour libérer
le pays du joug colonial», mais qu’il
reposait également «sur les moyens mis
en place par les dirigeants de la
Révolution afin d’assurer la victoire
contre ses ennemis», le chef d’état-major
de l’ANP a ajouté que l’esprit de la première génération de Moudjahidine «était
habité par une vision éclairée et à long
terme et qui a été progressivement
concrétisée sur le terrain, de façon étudiée et réaliste, par des efforts successifs et complémentaires déployés durant
toute la période de la Révolution algésion du président de la République, Chef
rienne». A ce propos, le chef d’étatsuprême des forces armées, Ministre de
major de l’ANP a souligné que «la créala défense Nationale depuis l’entame de
tion et le développement du système
l’année scolaire 2009-2010. Ces écoles
d’instruction et de formation dans diffésont le prolongement naturel des Ecoles
rentes spécialités au sein de l’ALN a été
des Cadets de la Révolution, créées en
un des traits caractéristiques de la com1961 (vous trouverez ci-après l’intégraliplémentarité et de l’unité de pensée et
té de l’allocution d’ouverture du chef
d’action» et qu’en ce sens, «la Révolution
d’état- major de l’ANP).
algérienne n’était pas seulement une
Pour sa part, le directeur de la
lutte pour libérer le pays du joug coloCommunication, de l’Information et de
nial mais, par ses objectifs sublimes et
l’Orientation/MDN, le général Boualem
sa dimension nationale et humanitaire,
Maddi, a loué dans son intervention «la
elle était également porteuse d’un projet
volonté d’hommes qui, grâce à leur
de société intégré».
dévouement et sacrifice, ont forgé et
C’est grâce à cette vision éclairée «que
formé des promotions successives» qui,
l’ANP a hérité de ce riche patrimoine hisà leur tour, allaient, «jour après jour et
torique et qu’elle s’est fait le serment de
année après année alimenter et renforpréserver et d’enraciner ses principaux
cer les rangs de la
fondements dans les
Révolution et ce,
consciences et les
La réouverture des depuis l’embraseesprits, et à le transment de la première
mettre en héritage aux
Ecoles des Cadets
étincelle». En ce
personnels militaires,
de la Nation, sur
sens, le Haut
génération après
Commandement
génération» a souligné
décision du présiaccorde un intérêt
le chef d’état-major de
dent de la
principal à l’étude et
l’ANP, et c’est donc
à l’analyse «des
tout naturellement que
République, est le
grands dossiers trai«le contenu du systèprolongement natu- tant de hauts faits
me de formation de
de la glorieuse
l’ANP, digne héritière
rel des Ecoles des
Révolution» en s’inde l’ALN» traduit l’amCadets de la
téressant à nombre
bition de cette derniède leurs aspects
re «de jouir du maxiRévolution, créées
«dont celui de la formum de technologies
mation et de l’insmodernes, de sciences en 1961.
truction au sein de
et de savoir», et
l’ALN ainsi que leurs axes principaux».
«accorde un intérêt majeur à la dimenL’objectif poursuivi par l’organisation de
sion nationale et aux aspects historiques
ce colloque est que cela constitue une
liés aux valeurs de notre Révolution,
occasion «de se pencher sur l’intérêt
notamment après la réforme globale et
porté à la formation dans les différentes
profonde du système de formation de
armes comme l’artillerie, les transmisl'ANP introduite en 2007». Il faut rappesions, la santé, l’aviation, la marine, la
ler, dans ce sillage, la réouverture des
formation politique, le renseignement.et
Ecoles des Cadets de la Nation sur déci28
Mars 2013 El-Djeich 596
autres
domaines.
C’est dire ici
qu’il faudrait
bien plus
qu’un colloque pour
arriver à en
cerner tous
les contours
et pour traduire tout le
génie des
Moudjahidine
de l’ALN et
leur foi en la
justesse de la
cause nationale». Dans
ce cadre, a jouté le DCIO, «le Haut
Commandement de l’ANP nous exhorte à
prendre en charge, à porter le plus
grand intérêt et à encourager les initiatives portant sur l’étude, l’enrichissement
et le débat sur l’histoire de la Révolution
libératrice et le dévouement de l’ALN, à
travers les différents dossiers et thèmes
proposés à l’étude et à la recherche pour
tirer profit de ses enseignements et nous
en inspirer pour développer notre système de formation moderne».
Les travaux de ce colloque ont été inaugurés par la projection d’un film documentaire réalisé par l’Etablissement
Militaire de Production Audiovisuelle
(EMPA), portant sur des témoignages inédits de Moudjahidine, cadres de l’ALN,
chargés de la formation et de l’instruction, à l’exemple de Mustapha
Hachmaoui et Khaldi Hasnaoui. Enfin, et
en marge des travaux, un studio d’enre
gistrement a été mis à la disposition
des différents intervenant pour recueillir leur témoignage ainsi qu’un atelier
photo■
La formation…
Choix stratégique de la Révolution
Le Commandement révolutionnaires s’est intéressé à la formation dans diverses
spécialités. Un intérêt traduit sur le terrain par l’ouverture d’écoles de formation
spécialisées et de qualification.
Les travaux de cette rencontre ont débuté par l’intervention du Pr Youcef
Menasria, directeur de l’Institut d’histoire
à l’université de Batna sur le thème de
«La formation, stratégie de la
Révolution». L’intervenant a mis l’accent
sur les facteurs qui ont poussé le
Commandement révolutionnaire à s’intéresser à la formation dans diverses spécialités. Un intérêt traduit sur le terrain
par l’ouverture d’écoles de formation
spécialisées et de qualification. Il a aussi
fait référence aux éléments ayant suivi
des formations dans les écoles des pays
frères et amis, de la prise en charge
financière et des difficultés rencontrées.
La formation: une nécessité en réponse aux exigences du combat
«La formation militaire pendant la
Révolution libératrice ne se limitait pas à
un domaine militaire précis et dans une
spécialité donnée. Elle a englobé d’autres domaines ayant un lien organique
avec l’action militaire complète. Il s’agissait de la formation militaire dans le
domaine de l’aviation, de l’infanterie, de
la marine, du renseignement avec toutes
ses spécialités et branches comme l’arme des transmissions et du chiffre, l’espionnage et le contre- espionnage, la
recherche, l’infiltration et la documentation. La formation a aussi concerné la
santé à travers la formation de médecins,
infirmiers, pharmaciens et chirurgiens
mais également la formation politique,
religieuse, culturelle, économique, l’action psychologique, la propagande et la
contre-propagande…. Si la Révolution a
compté, à son déclenchement, sur la
composante puisée dans la large base de
militants du mouvement national, en
particulier parmi ceux qui ont suivi une
formation militaire au sein de
l’Organisation Spéciale (OS) et sur des
Algériens qui ont eu une expérience dans
le domaine militaire suite à leur participation, dans les rangs de l’armée française à différentes campagnes (notamment
la Deuxième Guerre mondiale), ou des
plus importantes réalisations de la
recrues ayant participé à d’autres
Révolution.»
confrontations (guerres de Libération
On peut, ici, rappeler brièvement, les
arabes en Palestine, en Tunisie et au
efforts consacrés par le ministère des
Maroc), la Révolution a rapidement enreLiaisons générales et des
gistré des avancées considérables, ce qui
Communications dans la création des
a poussé ses dirigeants à penser à
Écoles des transmissions, d’écoute et de
moderniser ses différentes composantes
chiffrement, d’espionnage et de contreet à insuffler un sang nouveau dans les
espionnage grâce auxquelles les unités
rangs de l’ALN afin de développer les
de l’ALN étaient reliées par un réseau fiacapacités de cette dernière face à
ble en informations. La meilleure preuve
l’épreuve. De là est née l’idée de créer
de ces efforts est fournie par l’Ecole des
des écoles de formation spécialisées et
cadres qui a formé des hommes et femde qualification. Et c’est peut- être cette
mes dans différentes spécialités militaire,
aspiration qui a amené les premiers respolitique, diplomatie, communication et
ponsables de la Révolution à penser à la
renseignement. En formant des hommes
formation d’une équipe de plongeurs
qui sont venus renforcer ses directions
(hommes- grenouilles) qui auront pour
opérationnelles dans le domaine des
mission de faire passer les armes par la
transmissions mais aussi du renseignemer et de réaliser des opérations d’enment, de la vigilance et du contre-renseivergure contre les forces ennemies.
gnement, du chiffre, des liaisons, de la
Une autre nécessité pressante s’est
logistique et de l'armement général, le
imposée, suite à l’édification de barrages
ministère des Liaisons générales et des
électrifiés et minés le long des frontières
Communications est entré dans l’histoire
Est et Ouest dans le but de couper la
par son action. Une action que ceux qui y
Révolution de ses bases arrière, celle de
ont œuvré ont consiformer des experts en
gnée dans leurs écrits
explosifs, des artifiet mémoires à l’exemciers et des sapeurs
Cette aspiration qui
ple du Moudjahid
démineurs.
a
amené
les
premiers
Senoussi Sedra (Si
Dans son ouvrage
responsables de la
Moussa) dans son
intitulé « La
ouvrage intitulé «Les
Révolution algérienne Révolution à penser
et le Droit », le Pr
à la formation d’une ondes de choc», dans
il s’étale lonMohamed Bedjaoui
équipe de plongeurs lequel
guement sur la formafait référence aux dif(hommes- grenouiltion, les missions, les
férents services spétechniques utilisées et
cialisés de l’ALN en
les) qui auront pour
les méthodes d’enseiécrivant: «Les écoles
mission
de
faire
pasgnement. A côté de
de perfectionnement
ser les armes par la
cela, on peut parcoumilitaire, les services
rir des bulletins et
mer et de réaliser
de santé, les structudes publications (quores de renseignement, des opérations d’entidiens, hebdomadailes représentations
vergure
contre
les
res et mensuels) édipolitiques, les serviforces ennemies.
tés par le ministère de
ces sociaux sont des
l’Armement pour avoir
départements activant
une idée des différents domaines d’actichacun dans son domaine de spécialité
vité de ce ministère.
propre. Il existe également une structure
S’agissant des centres d’instruction créés
en charge du renseignement militaire
par la Révolution en territoire tunisien, ils
très développée qui permet à l’ALN
avaient une importance majeure, à l’insd’être en contact permanent avec toutes
tar du Centre d’instruction de Melleg, le
les unités de combat ainsi qu’avec l’exCentre de Djebel Châambi, le Centre de
térieur aussi. Ce réseau est l’une des
El-Djeich 596 Mars 2013
29
Colloque
Tadjerouin, le Centre de Djebel Berinou,
et le Centre de Garn Halfaia. Sur le territoire marocain, il y avait le Centre de
Kebdani, de Laârayeche, les Centres de
Khemisset 1 et 2 et le Centre de
Berkane.
Ces centres, en plus d’assurer une formation d’artificiers et de sapeurs démineurs, étaient ouverts aux Moudjahidine
qui pouvaient y suivre une instruction
assurée par des hommes ayant l’expérience de la guerre pour avoir combattu
sur nombre de terrains de combat dont
celui de l’Indochine. L’instruction était
axée sur les aspects militaires tels le
maniement des armes, l’organisation des
embuscades et autres. En outre, la formation politique n’était pas en reste car
elle participait à rehausser le moral des
troupes en rappelant l’histoire glorieuse
de notre pays comme elle les initiait au
sens du sacrifice pour la Patrie, à l’abnégation, à la discipline et à la patience.
en cardiologie, ORL...
Le chef de département militaire a
accordé un grand intérêt à la formation
morale des élèves candidats, il a veillé à
ce qu’ils aient un très bon moral et qu’ils
fassent preuve d’une discipline irréproLa formation dans les
chable, volontaires et fidèles à la Patrie
écoles des pays arabes,
et d’une grande détermination. Quant
en Chine et dans l’exaux branches de spécialités, il y avait 20
URSS.
postes en mécanique aéronautique pour
les étudiants dont l’âge variait entre 15
La Syrie, puis l’Egypte, ont successiveet 19 ans (durée de formation: 5 ans) et
ment ouvert les portes de leurs acadé105 postes pour les autres spécialités
mies militaires aux Algériens à partir de
comme l’aviation, académie militaire
1958-1959, comme
infanterie, marine au
l’a affirmé feu le coloprofit des candidats
La Syrie, puis
nel Krim Belkacem,
entre 19 et 22
responsable du
l’Egypte, ont succes- âgés
ans. Le 25 août 1958,
département militaire
sivement ouvert les
a été la date fixée
de la Révolution dans
portes de leurs aca- pour qu’ils rejoignent
une lettre datée du
le Caire. Au terme de
démies militaires
13 juillet 1958 et
la lettre, il a souligné
dans laquelle il appelaux Algériens à par- l’extrême attention
le à la nécessité de
tir de 1958-1959, il qu’il portait au choix
respecter les normes
y avait 20 postes en des candidats qui
techniques de sélecse faire avec
tion pour l’accession
mécanique aéronau- devait
sérieux et soin.
à ces écoles qui
tique et 105 postes
Le Commandement
avaient réservé 125
pour les autres spé- de la révolution s’intépostes spécialisés au
ressait également à la
cialités comme
profit d’étudiants
formation d’officiers
algériens en Syrie et
l’aviation.
algériens dans le
en Egypte. A cette fin,
domaine de l’aviation
il a chargé le Comité
de guerre (avions de combat et bombardes opérations militaires d’établir une
diers). En janvier 1960, ils étaient 5 élèliste des postulants spécifiant leurs spéves-officiers algériens détenteurs d’un
cialisation, âge et durée de formation.
brevet d’aviation et promus des acadéTout comme il a mis l’accent sur le
mies égyptiennes. Cependant, les autoriniveau d’enseignement des candidats
tés égyptiennes ont signifié aux diriqui devaient répondre à ces critères :
geants algériens, que les moyens en
- Etre titulaire du baccalauréat ou justileur possession ne leur permettaient pas
fier du niveau de fin d’études secondaide les orienter vers une formation dans
res ;
les spécialités du transport militaire. Et
- Maîtriser la langue arabe ainsi que l’anpar ce fait, 7 officiers algériens furent
glais, deux conditions essentielles pour
envoyés en formation à la Base aérienne
qu’ils soient sélectionnés en plus de la
(El Madha) du Caire dans le domaine
langue française qui était utile mais pas
des avions de transport durant cette
obligatoire ;
période.
- Etre en bonne condition physique et se
D’autre part, la Révolution a obtenu
soumettre à un test médical minutieux
30
Mars 2013 El-Djeich 596
l’aval de l’Irak pour que trois
officiers algériens puissent suivre une formation à
l’Académie aérienne. Les heureux élus
ont été : Temoulgui Djilali, Bekkouche
Badreddine et Boutella Tounsi permettant ainsi au Commandement algérien
d’exaucer ses vœux de former des éléments dans le domaine de l’aviation de
combat.
Les différents domaines de formation
convoités étaient l’aviation, la marine,
l’infanterie, le commando et la police.
Les élèves ont reçu une formation scientifique et militaire et promus au grade
de lieutenant, au bout de deux années
de formation.
Quant à la formation de sous-officiers
dans l’arme de la marine, 8 sous-officiers algériens ont passé leurs examens
avec succès à l’École navale
d’Alexandrie, durant le premier trimestre
de l’année 1960, dans diverses spécialités comme la mécanique, technicien en
armement et radar... D’un autre côté, le
nombre de ceux qui suivaient une formation à l’Académie de l’air de Damas,
en Syrie, était de 47 élèves, début 1960.
Les élèves suivaient leur formation dans
de bonnes conditions en général, ils
avançaient dans leurs études de manière
convenable et convaincante et entretenaient de bonnes relations avec l’encadrement et la direction des académies
des pays hôtes. Les mêmes conditions
prévalaient au sein des académies chinoises où une promotion d’élèves-officiers a rejoint l’Académie des télécommunications pour l’obtention d’un certificat d’ingénieurs dans l’arme des transmissions. Ce sont ces étudiants qui mettront en œuvre les services des postes et
des télécommunications post indépendance. Auparavant, et durant la
Révolution, ils ont participé à la création
de centres de télécommunications sur le
front du Mali, créés par le
Commandement révolutionnaire et qui
étaient dirigés par le Moudjahid
les frais d’habillement et de transport
de salaires mensuels et de pripar voie aérienne des élèves à destinames à l’occasion du mois sacré,
tion du Caire, Damas, Oman et Bagdad,
du transport et autres.
car c’était le seul moyen de transport.
Cependant, avec l’augmentation
Aussi, l’hébergement, les frais de rentrée
constante du nombre d’étuscolaire, de pré-inscription, les périodes
diants (au premier trimestre
1960, le nombre total des élèves courtes et longues de repos scolaire
répartis dans différents pays ara- étaient à la charge du bureau du représentant des élèves. En ce sens les élèves
bes ainsi qu’en Chine populaire
bénéficiaient également d’une prise en
était de 250) les charges financharge médicale, pour les soins. Les
cières ont forcément connu une
officiers stagiaires et les élèves partant
augmentation conséquente, renen vacances percevaient une rémunéradant la chose plus complexe
tion de soins.
d’autant que l’obtention de resTout ce qui avait trait au financement
sources financières devenait
des élèves était à la charge du ministère
plus difficile. Ceci outre le fait
de la Guerre, en coordination avec le
que certains de ces élèves – en
ministère des Finances pour satisfaire
vertu de leur faible niveau d’insaux besoins des élèves et régler tous les
truction – devaient suivre des
Acheminement des provisions, armes et munitions à dos d’âne.
problèmes les concernant en versant les
cours de soutien en langue
sommes nécessaires à chaque bureau
arabe et en anglais- un surplus
Abdelaziz Bouteflika, des centres de
en charge des affaires des élèves avant
de dépenses qui était à la charge des
communications du GPRA implantés au
le 20 de chaque mois à savoir les
autorités algériennes et du responsable
Ghana, en Guinée et au Mali, en plus de
bureaux du Caire, de Bagdad, de Damas
des élèves en Orient.
la création de centres d’instruction et de
Les élèves-officiers qui suivaient leur for- et de Amman, sachant que la somme
formation de techniciens cadres dans
globale versée annuellement pour la formation dans le domaine de l’aviation, de
l’armée guinéenne dans le domaine de
mation d’un officier algérien s’élevait
la police et de la marine au sein des
la maintenance et de l’utilisation des
autour de 125 mille francs français.
écoles et académies égyptiennes percepostes radios, par la suite. En outre, il y
Pour terminer, nous dirons que l’élève
vaient la même solde que celle versée à
eut des élèves qui ont rejoint
algérien a bénéficié d’une formation
un officier de l’ALN, durant leur stage.
l’Académie de Moscou en vue de subir
militaire complète. Cette formation lui a
Cette rémunération était de 25 livres
une formation dans les techniques navaconféré des aptitudes
égyptiennes auxquelles et d’autres une instruction dans l’arau combat élevées et
les s’ajoutaient 7
me des transmissions.
Tous
les
frais
des
élèune disponibilité à
livres comme prime
Parmi les écoles et académies ayant
accomplir les misd’hébergement. Autre ves-officiers au sein
accueilli des élèves algériens on citera :
preuve de l’intérêt
des académies et éco- sions et à s’acquitter
- l’Académie navale russe,
de ses responsabiliaccordé par les resles militaires au
- l’Académie de l’air russe,
tés, à accomplir son
ponsables de la
- l’Académie de l’air chinoise,
Proche- Orient étaient devoir envers la
Révolution à la for- l’Académie des télécommunications en
Patrie, à contribuer à
mation: ils veillaient à à la charge du minisChine,
sa libération, à son
assurer aux élèves les tère de la Guerre, en
- l’Académie de l’air d’Héliopolis, en
indépendance, à sa
meilleures condicoordination
avec
le
Egypte,
reconstruction et à
tions, particulière- l’Académie de l’air Ben Dis, en Egypte,
ministère des
son édification en
ment durant le mois
- l’Académie navale d’Alexandrie, Egypte,
de ramadan en leur
Finances pour satisfai- devenant cadre du
- l’Académie de police du Caire, Egypte,
présent et du futur.
octroyant une prime
re leurs besoins.
- l’Académie arabe de l’infanterie au
L’investissement dans
supplémentaire de 2
Caire, Egypte,
la formation est la
livres égyptiennes
- l’Académie de l’air de Damas, en Syrie,
meilleure voie à suivre
pour chaque élève.
- l’Académie de l’air d’Alep, en Syrie,
pour l’édification du pays. La meilleure
Quant à ceux qui se trouvaient dans les
- l’Académie militaire de l’air, en
preuve est qu’à l’orée de l’année 1960,
académies syriennes, ils percevaient une
Jordanie,
44 élèves officiers sont sortis de ces
bourse de 50 livres syriennes par mois.
- l’Académie militaire de l’air de
écoles de formation et ont été promus
Les frais d’habillement et de transport
Bagdad, en Irak
au grade de lieutenant. Ils se sont
durant les congés étaient à la charge du
- l’Académie tunisienne.
acquittés des missions qui leur ont été
bureau des affaires des élèves au
confiées durant la Révolution, nombre
Proche-Orient et en Chine.
La prise en charge finand’entre eux ont été à la tête d’unités et
Et, du fait que le budget alloué aux élècière et les difficultés de
de bataillons de l’ALN. De ce fait, on
ves-officiers en formation en Syrie était
la formation..
peut dire que le coût annuel de
de 2 500 livres syriennes, une somme
125 000 francs français alloué à chaque
insuffisante selon le responsable des
Le Commandement de la révolution a
élève officier est infime comparativeaffaires des étudiants dans les acadéassuré la prise en charge totale de la
ment au bénéfice engrangé par la
mies et écoles militaires au Procheformation des élèves- officiers au sein
Révolution: celui de disposer de cadres
Orient et en Chine, le capitaine Nouar
des académies et écoles militaires au
compétents, capables d’accomplir leur
avait demandé de relever cette envelopProche- Orient, depuis le début, que ce
devoir envers la nation avec dévouement
pe en la portant à 3 000 livres syriennes.
soit sur le plan financier, de l’habilleet abnégation■
Le bureau du représentant des élèves au
ment, de la restauration, de l’hébergeProche- Orient et en Chine assurait aussi
ment… Ceci sans oublier le versement
El-Djeich 596 Mars 2013
31
Colloque
Formation et instruction
Au niveau de la Base de l’Est
«L’objectif derrière la formation était de préparer un combattant qui sache manier tout
type d’arme, avoir une parfaite perception du terrain et de l’environnement qui l’entoure
pour exécuter efficacement les opérations de combat»
ferme agricole à proximité de la ville de
Béja, appartenant à un des réfugies algériens qui ont émigré vers la Tunisie. Ce
Dans son intervention, M.
donateur, répondant au nom de Hama,
Mustapha Hachmaoui a
avait l’accent du Sud-Est algérien. Cette
mis l’accent sur les cirferme agricole pouvait abriter jusqu’à 200
constances qui ont mené
personnes et était dotée de toutes les
à la création du premier
commodités nécessaires à la vie. A la tête
centre d’instruction à la
de ce centre a été désigné le lieutenant
Base de l’Est, celui de
Rabah Djedir, secondé par un autre lieuteBéja. En effet, l’intervenant M. Mustapha
nant, Youcef Khodja. A notre retour d’Irak,
a été un des formateurs
Hachmaoui
nous avons rejoint ce centre et chacun de
au sein de ce centre à l’isnous a été chargé de former un groupe.
sue de sa formation en Irak. Il souligne à
Le programme consistait à initier le djounce propos : « Malgré l’éloignement, l’Irak a
di aux principes de base du combat, au
offert l’opportunité de formation au profit
maniement des armes, à la topographie et
des enfants du Maghreb arabe, à comautres. Nous étions aidés par deux sousmencer par l’Emir Abdelkrim El Khattabi
officiers, à savoir: Ahmed Chaouche et
(leader de la Révolution du Rif) qui a
Amine Gherib. Fin 1956, est sortie une
envoyé nombre de promotions en formapremière promotion composée de 80
tion dans les écoles militaires irakiennes.
djoundi capables de
Après la première déléformer d’autres. Ils ont
gation envoyée à la fin
Le premier centre
rejoint l’Algérie munis
des années 50, 6 élèd’armes (deux pièces
d’instruction créé
ves parmi lesquels
d’armes pour chacun).
aux frontières algéfigurait un Algérien ont
Nous avons accueilli
suivi une formation qui ro-tunisiennes fut
une autre promotion
a duré trois années, il
implanté dans une
et à l’issue de sa fory eut une seconde proferme agricole à
mation, chacun des
motion de 30 élèves
proximité de la ville élèves a pris le comdont 22 Marocains, 6
Algériens (dont moide Béja. Cette ferme mandement d’un
groupe et pris le chemême) et 2 Tunisiens.
agricole pouvait
min de l’Algérie. Après
En Egypte, un bureau
abriter jusqu’à 200
cela, plusieurs centres
du FLN a été ouvert en
ont été ouverts à parpersonnes et était
décembre 1954 dirigé
tir de 1958 avec
dotée de toutes les
par feu Ahmed Ben
l’adhésion de nouBella. A la même pério- commodités nécesveaux officiers formade, 7 Algériens, à leur
saires à la vie.
teurs dont je citerai, à
tête feu Houari
titre d’exemple, le
Boumediene, y ont suivi une formation de
capitaine Benabdelmoumen, un officier
courte durée avant de rejoindre Nador, au
doté de hautes compétences qui a été
Maroc, le 3 avril 1955, à bord d’un yacht
désigné à la tête du Centre d’instruction
transportant une cargaison d’armes baptide Melleg. Autre fait, une grande attention
sé du nom de “Dina”. Par la suite, la Syrie
a été accordée à l’instruction à l’intérieur
et la Jordanie ont ouvert les portes de la
du pays, particulièrement durant les
formation militaire aux Algériens. A la fin
après- midi lorsque les conditions de
de leur formation, les promotions sortansécurité sont plus favorables.
tes ont toutes rejoint la Révolution, ce qui
Généralement, elle était à caractère théoria permis l’ouverture de plusieurs centres
que et différait d’une wilaya à l’autre.
de formation aux frontières Est et Ouest.
Ainsi, la Wilaya II a pris l’initiative de tenter
Le premier centre créé aux frontières algél’expérience en formant des groupes de
ro-tunisiennes fut implanté dans une
djounoud de différentes régions.
Le centre de Béja, le premier noyau de formateurs.
32
Mars 2013 El-Djeich 596
Cependant, la pression exercée par le
colonisateur a mis en échec cette tentative à ses débuts et nous nous sommes
reposés, dans le domaine de la formation
et de l’instruction sur les centres de formation aux frontières.”
La dimension africaine de la
Révolution
Les centres d’instruction de l’ALN, à l’exemple du centre de Melleg, de Zghenghen,
près de Nador, ont accueilli et formé des
officiers et hommes de rang issus de pays
africains dont l’Angola, le Cameroun, le
Mozambique et l’Afrique du Sud.
Les écoles de formation et
les centres d’instruction
Dans son intervention autour du thème «
Les Écoles de formation et les Centres
d’instruction de la Révolution», M. Khaldi
Hasnaoui a relaté son parcours dans le
domaine de la formation
du fait qu’il fut un des initiateurs de l’Ecole des
cadres au Kef, en Tunisie,
et du centre de Kebdani,
au Maroc. Il dira à cet
effet: « J’ai rejoint la
Révolution au début du
mois d’août 1955 dans les
M. Khaldi
environs de Tébessa en
Hasnaoui
Wilaya I (AurèsNememcha) à un âge précoce car je
n’avais pas encore 18 ans. La première
bataille à laquelle j’ai participé était la
bataille d’El Djorf, en août 1955. Durant
cette bataille, le groupe auquel j’appartenais a reçu l’ordre de rester en retrait et de
prendre d’assaut les lignes arrière de l’ennemi. Après plusieurs mois passés aux
côtés du regretté Moudjahid Lazher Cheriet
à Djebel El Abyadh, Oued Hellel, Garn El
Kebch, Dermoun, Boudjelal… et après
avoir participé à plusieurs batailles et
embuscades ; j’ai été convié par le commandant de la Zone 6 ( Irgou) pour prendre part à la réunion générale du
Commandement de la Wilaya I en avril
1956 et qui a regroupé les chefs de
régions et de zones proches du lieu de la
réunion, à Oued El djedida. Après une
semaine de conclave, et alors que nous
nous apprêtions à rallier nos zones respectives, tous les dirigeants de la Wilaya I se
bataille de Oued El
(de la boue et de la chaux), nous avons pu
Djedida avant mon
restaurer les lieux pour ensuite tracer le
départ en Egypte.
programme et aménager quelques salles
Lors d’une visité d’insde classe et réfectoires qui servaient même
pection effectuée par le
de dortoirs au début. Par devoir de
chef de la Wilaya I (Aurès- mémoire, j’insiste et atteste que l’École des
Nememcha), le regretté
cadres du Kef a été érigé, sur ordre de feu
Moudjahid Mohamed
le Moudjahid Lamouri Mohamed, Dieu ait
Lamouri, à toutes les uni- son âme, en Centre d’instruction de la
tés et centres d’instrucWilaya I avant d’être reconvertie, lors de la
tion dont la « ferme
deuxième session, en école nationale.
Mokrani » et après lui
Après avoir procédé au réaménagement
avoir présenté un bref
Une des visites d’inspection du Commandement du FLN à l’École des cadres.
des lieux, des infrastructures de vie, d’insexposé de nos activités, il
truction et de formation théorique et scienfut
séduit
par
l’idée
et
sont retrouvé pris dans les mailles de l’entifique, notre seul souci était de dresser le
suggéra la création d’un centre d’instruccerclement opéré par les troupes d’occuprogramme général, sa durée, les fiches
tion
au
niveau
de
chaque
wilaya
au
lieu
de
pation. L’affrontement devenait inéluctaile,
d’instruction et les conférences générales.
centres
dispersés
dans
chaque
zone,
ceci
la bataille a eu lieu et elle fut dantesque.
Ce travail a demandé de grands efforts.
dans un souci d’unifier le travail et de
Les pertes des deux côtés étaient imporCar chacun de nous devait synthétiser tout
regrouper
les
quelques
capacités
et
énertantes. Après trois jours de siège, nous
son savoir et ce qui devait être instruit en
gies dont nous disposions à l’époque. Le
avons pu faire une percée en pleine nuit.
langue arabe, désignée et d’un commun
chef de la Wilaya I était accompagné du
Par la suite, j’ai été chargé de faire parvenir
accord, comme langue officielle d’enseifrère
d’arme
Mohamed
Mellouh
que
j’avais
un courrier à Ben Bella, au Caire, en sa
gnement, à l’exception de certaines matièrencontré lors de mon séjour en Egypte.
qualité de représentant de la branche miliAvant de quitter la Zone VI et lors d’une
res techniques.
taire de la Révolution à l’étranger alors que
réunion organisée en présence du chef de
Nous avons réuni des ouvrages, conférenKhider était le représentant de la branche
zone, feu Salah Ben Ali, il s’est rapproché
ces, ébauches ainsi que des publications et
politique de la Révolution à l’étranger.
de moi pour me dire de me tenir prêt car
textes du FLN. Nous nous sommes centrés
Après avoir rempli ma mission dans les
j’allais être convoqué prochainement pour
sur les expériences acquises sur le terrain
meilleures conditions possibles, j’ai rejoint
rejoindre quelques compagnons, dans
par les différentes révoltes qui ont marqué
le Centre d’instruction des cadres d’Anchas
l’objectif de créer un centre d’instruction de
l’histoire de l’Algérie, des guerres mondiaoù feu le président Boumediene avait suivi
la wilaya. Il ajouta : “Le lieu d’implantation
les, la guerre du Vietnam, la guérilla et la
une formation militaire. J’ai suivi, par la
du centre est déjà défini, il se situe dans
suite, une autre session de formation dans
contre- guérilla. Nous avons adapté ces
une ferme à proximité de la ville du Kef.
l’École des transmissions située à Misr El
connaissances aux spécificités de notre
Tu trouveras là bas ton ami Abdallah et
djadida (Egypte).
Révolution et des moyens en notre possesvous serez rejoints par Benabbès Gheziel.”
Après l’agression tripartite contre l’Egypte,
sion. Il fallait avoir une
Quelques jours plus
les écoles et universités ont été fermées
connaissance
tard, j’ai rejoint, en
Lors d’une visite d’ins- parfaite
pour devenir des casernes en soutien à
du climat, de la topocompagnie
d’Adami
pection effectuée par
l’effort de guerre. Face à une telle situagraphie et prendre en
Bachir et un groupe de
tion, nous avons jugé utile de regagner
le chef de la Wilaya I
considération les
jeunes
venus
de
diffél’Algérie. Avec difficulté, nous avons pu
caractéristiques et les
(Aurès-Nememcha)
à
rentes
régions
de
la
rejoindre moi et mes compagnons la
méthodes de combat
Wilaya
I
(Aurèstoutes les unités et
Tunisie. Ma présence dans le Centre d’insde l’ennemi. Enfin,
Nememcha)
le
lieu
truction de Béja, en Tunisie, m’a permis de
centres d’instruction
l’enseignement et la
désigné.
Cinq
éléments
développer mes capacités en mettant en
dont la « ferme
promotion de l’esprit
ont été désignés de
pratique tout mon savoir théorique et en
patriotique, du sens du
chaque
wilaya
sauf
une
Mokrani
»,
il
suggéra
la
parcourant nombres d’ouvrages et de
civisme et des valeurs
pour des raisons
mémoires qui étaient en possession de
création d’un centre
morales figuraient en
conjoncturelles. Le
mes camarades. Ce qui m’a prédisposé à
d’instruction au niveau bonne place dans nos
frère
Benabbès
Gheziel
m’intéresser au domaine de la formation et
de chaque wilaya au
nous a rejoint en proprogrammes d’enseides activités organisées au niveau de la VIe
venance de l’intérieur.
gnement.
lieu de centres disperZone à Tébessa encouragé par le chef de
Il était chargé du grouNotre programme
zone, le Moudjahid Salah Ben Ali. Après
sés
dans
chaque
zone,
pe de protection du
s’articulait
l’acquisition d’une autre ferme baptisée la
dans un souci d’unifier général
colonel Nacer, un des
autour de plusieurs
« ferme Mokrani » du nom de son propriéchefs de la Wilaya IV et le travail et de regrouaxes dont :
taire, j’ai entamé la création d’un Centre
membre de l’étatd’instruction et de perfectionnement, le
- La promotion de l’esper les énergies.
major, lorsqu’il a regaréarmement de certaines unités de la zone
prit patriotique à tragné la Tunisie.
ainsi que d’autres unités qui étaient en
vers l’histoire,
dehors de la Zone VI. Le nouveau centre
- La formation militaire fondamentale,
La création de l’École des
se situait dans un endroit idéal, en pleine
technique et tactique,
cadres du Kef.
forêt à flanc du célèbre djebel Chaambi qui
.Automne 1957, l’état des lieux du nouveau - Une bonne condition physique à travers
deviendra par la suite l’un des plus imporle sport,
centre était déplorable car la ferme avait
tants lieux de retranchement des unités
- L’initiation à la guerre de guérilla et la
été abandonnée depuis un bon bout de
aux frontières Est. Ici, je marque un arrêt
contre-guérilla,
temps.
Les
écuries
étaient
sans
toiture,
pour rendre hommage à l’un de mes plus
- L’initiation au maniement de toutes sorsans
portes
et
sans
fenêtres.
Elle
était
fidèles compagnons, feu le Moudjahid
tes d’armes utilisées et susceptibles d’être
infestée d’insectes et de reptiles. Grâce à
Abdennacer Mechri qui m’a été d’une granutilisées, individuelles où collectives,
l’aide
de
Dieu,
au
dévouement
des
élèves
de aide et un véritable ami avec qui j’ai
- Le maniement des explosifs et des
et
au
peu
de
moyens
à
notre
disposition
partagé beaucoup de souvenirs comme la
mines,
El-Djeich 596 Mars 2013
33
Colloque
miers élèves promus de la Wilaya I, il y
- La pratique des premiers soins d’urgence
avait Bouatoura, Rabah Madhoui, Brahim
aux blessés et malades,
Bousseta, Abdelaziz Talbi, Toufik,
- La topographie et l’orientation à l’aide
Mohamed Tahar Allouani, Souii Omar,
des moyens techniques, naturels et de carOmar Laadjel, Tarzi Lemdjed, Toufik
tes géographiques.
Boughazi, Bouchaib, Mohamed Esseghir
Au début, il était difficile d’avoir tous les
Boualoudj, Hamdadou Cherif, Kaboul,
moyens nécessaire (cartes, fils barbelés,
Rabah Amar et d’autres.
certaines armes modernes, mines antiperLes seconde et troisième promotions
sonnel, mines antichars…). Nous avons
englobaient en l’occurrence Ahmed Gaïd
consacré tous nos efforts physiques et
Salah, Mohamed Betchine, Toufik, Ahmed
mentaux, à la réussite de notre noble misMetatla, Kemikem, Abdelmadjid Hamlaoui,
sion. Grâce à Dieu et à la volonté de tous
Djaafri.
et, de l’avis même du Commandement,
Dans ce cadre, je tiens à souligner que les
nous avons atteint notre objectif avec la
élèves des trois promotions n’étaient pas
sortie de la première promotion en prédes djounoud nouvellement recrutés mais
sence des états- majors et membres du
des Moudjahidine qui avaient une certaine
Comité de Coordination et d’Exécution
notoriété dans leur région, zone ou unité
(CCE). Après la sortie de la première prode l’ALN et autres organismes de la
motion en Wilaya I, une deuxième promoRévolution.
tion était en préparation. Cette fois, nous
avons été rejoints par deux groupes d’offiLa formation à l’École des
ciers. Le premier groupe était constitué
cadres.
des officiers : Mohamed Zerguini,
Abdelkader Chabou, Slimane Hoffman. Le
Dans son témoignage sur la formation à
second groupe, plus important en nombre,
l’École du Kef, en sa qualité d’ancien staétait constitué entre autre, à titre d’exemgiaire ayant fait partie de la première promotion formée dans cette école, le colonel
ple, Abdelmalek Guenaïzia, Mohamed
à la retraite Rabah Madhoui, a rappelé : «…
Allahoum et son frère Abdelmadjid,
De Kasserine nous nous sommes rendus à
Moussa Hamadeche, tombé au champ
l’École des cadres, dirigée à l’époque par
d’honneur, Abdennour Bekka, Mohamed
Benabbès Gheziel et où Si Hasnaoui offiBouzara et bien d’autres. Leur présence
ciait en tant que formateur. L’ensemble
parmi nous a produit un impact positif en
des éléments de la première promotion
renforçant, variant et spécialisant davantaétait issu de la Wilaya I à l’exception de 6
ge l’enseignement des matières militaires.
ou 7 d’entre eux qui venaient de la Wilaya
Dans un climat de travail caractérisé par la
VI. Après avoir achevé notre période d’insfraternité et l’enthousiasme, nous étions
truction chacun de nous a été chargé
mus par une volonté farouche guidée par
d’une mission précise. Me concernant, le
un objectif commun: la création d’une nou- commandant de l’école m’a chargé des
velle école qui sera baptisée “l’Ecole des
affaires administratives en plus de l’enseiCadres du Kef” (ECK).
gnement de certaines
matières telles que
Cette même école
Automne
1957,
l’état
l’ordre serré, le sport
deviendra, à partir de la
des lieux du nouveau et le tir.»
seconde promotion,
S’agissant du proune école nationale au centre à la ferme
gramme d’instruction,
sein de laquelle pluMokrani était déploM. Madani Bedjaoui
sieurs promotions de
rable. Grâce au
rapporte: «Nous avons
cadres de la Révolution
dévouement des élè- entamé officiellement
y seront formées pennotre formation le 1er
dant la Révolution libé- ves et au peu de
décembre 1957, je me
ratrice. Alors que nous moyens en notre dissouviens encore du
préparions la sortie de
premier cours théoriposition,
nous
avons
la seconde promotion
que que j’ai écrit. Le
pu
restaurer
les
lieux
et, en prévision de l’arcommandant de l’écorivée de la troisième,
pour ensuite tracer le le, Benabbès Gheziel,
des membres du CCE
programme et réamé- était en même temps
des cadres formaet de l’état-major sont
nagé quelques écuries un
teurs avec Abdellah
venus présider la céréen salles de classe et Adami et Khaled
monie de sortie de
Hasnaoui. Par la suite
cette promotion. Cette réfectoires qui serAbdelkader Chabou et
visite a fait germer,
vaient même de dor- Boualem sont arrivés.
dans leur esprit, l’idée
Nous avons suivi un
toirs au début.
d’ouvrir d’autres cenprogramme de formatres d’instruction et de
tion très riche et
formation à l’Ouest.
avons été initiés à pas
Ces promotions sortantes d’officiers et de
moins de 15 techniques de combat. Les
sous-officiers sont devenues par la suite, à
cours théoriques étaient suivis de cours
l’indépendance, les premiers formateurs et
pratiques et d’application sur l’armement
encadreurs au sein de l’ANP et même au
disponible en ce temps-là. Nous avons
sein des entreprises civiles. Parmi les preappris comment rendre le salut en présen34
Mars 2013 El-Djeich 596
tant les armes et sans armes. L’instruction
comportait des cours sur le salut avec et
sans armes, le règlement intérieur de la
caserne, le comportement à l’extérieur…
Nous étudions les différentes armes et
leurs spécificités, les gaz toxiques et
armes chimiques, le napalm et différents
types de mines, sans oublier les cours de
combat et d’autodéfense. Nous avons
aussi appris les chants patriotiques destinés à remonter le moral des troupes, suivi
les différents discours enflammés des responsables lors de leurs visites à l’école.
Ceci en plus des cours de premier soins et
secours.»
L’arme de l’artillerie : la formation spécialisée au Centre
de Melleg.
«L’objectif derrière la formation était de
préparer un combattant qui sache manier
tout type d’arme, avoir une parfaite perception du terrain et de l’environnement
qui l’entoure pour exécuter efficacement
les opérations de combat». C’est en ces
termes que le colonel à la retraite
Mahmoud Mellaoui a clôturé son témoignage sur la formation, la préparation et la
création de l’arme de l’artillerie au centre
de Melleg, non sans avoir auparavant évoqué son expérience acquise sur le terrain
en tant que formateur dans l’artillerie spécialité “mortier de 120 millimètres”. Le
colonel à la retraite Mahmoud Mellaoui est
également revenu sur les conditions qui on
mené à la création de cet important édifice
dédié à la formation qui a formé les
Moudjahidine sur le maniement de ce type
d’arme (le mortier) : «Permettez-moi de
partager avec vous quelques-unes de mes
expériences journalières que je garde
encore en mémoire. C’est en faisant appel
à ces expériences vécues que je vais axer
mon témoignage. Je mettrai l’accent sur
la formation, la préparation et la création
de l’arme de l’artillerie à Melleg. Il représentait l’un des plus importants centres de
formation aux frontières Est de par sa
superficie et les différents écrits et témoignages recueillis auprès des Moudjahidine
dont celui du colonel Tahar Zbiri et du
général major à la retraite Khaled Nezar”.
Sur ce point, le colonel Tahar Zbiri rapporte, dans ses mémoires publiées sous le
titre «Mémoires du dernier chef historique
des Aurès 1929-1962»: « C’est au regard
des besoins de l’ALN en djounoud et officiers formés et compétents pour l’encadrement des unités combattantes sur le
terrain, qu’une première école a été créée
à Melleg. En effet, chaque commandant
de compagnie et son adjoint, chaque chef
de section et son adjoint et chaque chef
de groupe et son adjoint devaient passer
par ces écoles et, à l’issue de leur formation, ils étaient affectés de nouveau à leurs
unités pour l’encadrement.»
Le général major à la retraite Khaled Nezar
a, quant à lui, souligné dans ses mémoires
que «le Centre de Melleg pouvait accueillir jusqu’à 5 000 djoundi ou militaires en
stage. Il était placé sous le commande-
La dimension continentale de l’ALN.
Le chef de centre
Melleg,
Benabdelmoumèn,
en compagnie du
président angolais
Agostinho Neto et
d’un groupe d’officiers angolais qui
terminait son instruction au niveau
du centre.
ment de Benabdelmoumen et comptait
des spécialistes en artillerie, en mortier et
mitrailleuses de tous types».
Avant de parler de la création de l’arme de
l’artillerie et de la formation spécialisée au
Centre de Melleg, Mahmoud Mellaoui est
revenu sur la période qu’il a vécue à partir
de 1960 que ce soit au Centre de Melleg, à
Zeitoun ou dans la zone (mintaqua) Nord.
« Je me rappelle des chefs de groupe et
de l’encadrement à Melleg. Je me souviens des Moudjahidine chargés de l’instruction. Le centre était dirigé par Si
Benabdelmoumen, son adjoint était Si
Rachid Midouni, il y avait également le
regretté Khaled Ahmed, Djamel
Mokhneche, le regretté Mohamed
Ouslimen, Si Mohamed Touati et Maameri.
Quant aux encadreurs, il y avait Si Hadadi
Ahmed, Baba Ahmed, Abdelkader Oudina,
Rabah Sahraoui, Omar Zahour. J’étais l’un
des instructeurs du Centre de Melleg en
coordination avec les chefs de groupe.
J’accomplissais ma mission sous les
ordres de Ahmed Mekhalfa spécialité mortier et armes lourdes. Après l’acquisition à
Melleg d’un mortier de 120 mm, de
canons de 85 mm et de 220 mm Hauser,
j’ai été désigné, avec Omar Zemoura
comme chefs de section de la première
batterie qui était commandée par le
regretté Ramdane Ferrahi. J’ai été nommé
chef de la première Section mortier de
120 mm. Nous avons été sélectionnés
comme instructeurs pour la création des
batteries et pour former les éléments sur
les mortiers et canons. En tant que formateurs, nous avons suivi une session de formation de courte durée de 15 jours.
Durant cette période, nous étions initiés à
l’arme du mortier (matériel et munition),
au montage et démontage, au tir, à l’utilisation des munitions. En somme, tout ce
qu’un instructeur doit savoir pour pouvoir
utiliser ensuite l’arme de manière efficace.
Nous avons reçu des cours en géographie
par le Moudjahid Si Mohamed Liassine, qui
est devenu, à l’indépendance, ministres au
sein du Gouvernement de la République
algérienne démocratique et populaire. Il
nous a appris comment utiliser une carte
géographique. C’était une personne
dévouée et très intelligente. Il nous a
enseigné le français et un peu d’amazigh.
Il nous a appris comment repérer les cibles
de tirs avec exactitude à l’aide d’une carte.
Après 15 jours d’instruction, nous avons
commencé à former les groupes. Ensuite,
après environ un mois, nous avons monté
la première batterie en Zone Nord où se
positionnait la 3e Compagnie sous le commandement de M. Abdelmalek Guenaïzia.
Nous étions chargés de faire de la reconnaissance, accompagnés par Zine El
Abidine Hachichi, Mohamed Naamen et
Aïssa Bekhouche. Nous avons, ensuite, pris
la direction du Commandement de la zone
nord où nous avons été accueillis par son
commandant, Abderrahmane Ben Salem.
Après avoir été briefé sur le programme,
Kamel Abderrahim a été chargé de nous
accompagner dans notre visite guidée à
travers la Zone Nord. Nous avons ainsi fait
le tour de la 5e Compagnie, de la 12e
Compagnie, du 17e et du 27e Bataillons,
de la 25e Compagnie, du 56e Bataillon
positionné à Aïn El Kerma, puis du 15e
Bataillon où nous avons passé une semaine au sein de chaque compagnie. A chaque fois, nous effectuions, avec le chef de
compagnie, une opération de reconnaissance des lieux à proximité de la ligne
Morrice. Nous avons préparé les sites de
tirs et creusé des abris, en automne 1961.
Nous avons, par la suite, camouflé les
positions de tir tout en restant opérationnels en attendant de recevoir les ordres
d’exécution de tir.
Mais la saison hivernale qui a suivi a été
particulièrement rigoureuse cette année-là,
ce qui n’a pas manqué d’endommager ces
abris où étaient cachés les munitions. C’est
pour cela que nous avons été de nouveau
chargés, avec l’aide de la 25e Compagnie,
de rénover ces refuges. Après cela, nous
avons été chargés de transporter les mortiers jusqu’à la région de Groun Aïcha à
dos d’âne. Nous avons atteint les points de
tir où chaque djoundi portait deux batteries
de mortier. La nuit du 3 mars 1961, plus
précisément à 20 h30, nous avons pilonné
les bases ennemies occasionnant de nombreuses pertes dans ses rangs. Ce fait est
évoqué par le général major à la retraite
Khaled Nezar dans ses mémoires: « Une
section batterie de mortier de calibre 120
mm a pris position à Bouhadjar où je suis
resté jusqu’à la date du 13 mars 1962…
Un soir, la compagnie ennemie située à
Bouhadjar a été bombardée par des batteries de calibre 120 mm et de 75 mm où
tout est partie en fumée. Au deuxième
jour de cette opération, j’ai lu un rapport
établi par nos services d’écoute faisant
état de la mort de 37 soldats de l’armée
coloniale.»
La formation à l’École des
artificiers.
Dans son témoignage sur la formation en
matière d’explosifs, M. Salah Farès, un des
initiateurs de l’école des
artificiers et explosifs,
implantée à la Base de
l’Est, à Oued Melleg, a axé
son intervention sur les
circonstances qui ont
mené à la création de
cette école ainsi que l’établissement du programme M. Salah Farès
de formation. Il dit à ce
sujet : « Chacun sait qu’en 1956 la
Révolution libératrice a enregistré une
avancée considérable en matière d’acquisition d’armements en plus des progrès
enregistrés dans le domaine de la formation avec la sortie de différentes écoles de
cadres compétents qui sont venus renforcer les rangs de l’ALN. Par cela, la
Révolution allait quelque peu rétablir
l’équilibre des forces et enregistrer une
certaine efficacité sur le terrain des combats ».
Il a ajouté : « Au début, la Révolution a eu
recours à des armes classiques avant que
les choses n’évoluent progressivement. Il
en fut de même pour les opérations militaires qui, en s’appuyant essentiellement
sur de nouvelles méthodes technico-tactiques plus évoluées, ont permis à la
Révolution de porter de rudes coups à l’armée ennemie dans toutes les wilayas ».
Résultat des coups portés aux troupes
d’occupation, les autorités coloniales ont
décidé de recourir à la construction des
lignes Challe et Morrice, en 1956, le long
des frontières Est et Ouest. L’objectif étant
de boucler les frontières en semant des
mines et en posant des fils barbelés et
électrifiés, afin d’empêcher les déplacements des Moudjahidine ainsi que l’approvisionnement des combattants de l’intérieur en armes. A l’époque, je me trouvais
en Wilaya II lorsque j’ai été convoqué par le
Commandement de l’ALN qui m’a intimé
l’ordre de me rendre en Tunisie. A mon
arrivée à Ghardimaou, le frère Ali Mendjli
m’a envoyé chez Krim Belkacem qui m’a
remis, en présence de Lakhdar Ben
Tobbal, le document portant création d’une
école d’artificiers à Oued Melleg, près de
Sakiet Sidi Youcef, un document que je
garde encore de nos jours. Le document
transmis par Krim Belkacem, du Comité de
Coordination et d’Exécution est comme
suit:
« Mémorandum n° 1064, collège de formation des artificiers.
Le collège de formation des artificiers
entame son activité à compter du 10
El-Djeich 596 Mars 2013
35
Colloque
membres ont été arrêtés par les forces
février 1958. Les élèves ayant passé l’exafrançaises avant d’atteindre leur destinamen médical et qui sont admis, doivent se
tion.
présenter, sous couvert des commandePar la suite, je me suis rendu dans la
ments de wilayas, auprès du représentant
wilaya II avant d’être convoqué par Krim
de la base du Kef, Rajaï Salah, qui se charBelkacem qui m’a chargé de la création de
gera de leur transfert.
cette école en me disant : « je veux que ce
Le cadre lieutenant Fares Mahmoud : ressoit une école de haut niveau et comme tu
ponsable des affaires administratives et de
as suivi une formation dans les explosifs,
la discipline au collège.
nous nous devons de neutraliser définitiveLes responsables de l’enseignement : nos
ment les lignes Challe et Morrice»
frères venus de Syrie.
Il a ajouté : « Nous avons procédé à la
Destinataires : copie d’origine la base n° 1,
réfection de l’école et procédé à l’équipela base de l’Est, wilaya 1, wilaya 2, 3, 4, 5,
ment de ses structures et salles de classe.
6, la section armement et responsable du
Nous avons chargé des formateurs algécollège.
riens et syriens spécialisés en matière d’exConcernant sa désignation pour cette misplosifs, de l’instruction. Nous avons comsion « cela est, en grande partie, revenu à
mencé à accueillir les stagiaires orientés
la formation sur les explosifs que j’ai suivie
vers notre école après avoir subi une predans une école militaire égyptienne, dans
mière formation dans les différents centres
la ville Anchas. J’ai été choisi par le
d’instruction répertoriés aux frontières
Commandement de l’ALN pour être à la
algéro-tunisiennes à
tête de cette école
Zitouna et Sakiet Sidi
puisque j’ai suivi une
Ces promotions sorYoucef et Ain Mellag et
formation d’artificier en
Egypte dans l’une des
tantes d’officiers et de autres. La formation
écoles militaires située
sous-officiers de l’Éco- s’articulait autour de
trois facteurs princidans la ville d’Anchas.
le des Cadres sont
paux, à savoir le facA la fin de l’année
devenues, par la suite, teur moral, physique et
1955, j’ai été convol’initiation au maniequé, en compagnie
à l’indépendance, les
ment des armes et
d’Adam Mohamed
premiers formateurs
Tahar, Miloud Chorfi et
et encadreurs au sein explosifs.
Selon l’interlocuteur : «
Mohamed Boutarfa,
de l’ANP et même au
Cette école a formé
par Abbas Laghrour
des cadres compétents
qui nous a informés de
sein des entreprises
qui ont pu faire échec
notre mission.
civiles.
aux lignes Challe et
Nous nous sommes
Morice grâce à une forrendus en Tunisie où
mation militaire qui les qualifier à gérer les
nous avons été accueillis par le représenquestions liées au combat et à la lutte. Je
tant du FLN, Mouloud Kacem Naït
n’oublierai pas, dans ce cadre, de remerBelkacem avant de prendre la route à
cier M. Abdelmalek Guenaïzia, Ministre
pieds vers la Libye en passant par le
délégué auprès du Ministre de la Défense
Sahara. Dés notre arrivée, nous avons été
nationale qui a illuminé le chemin de ces
arrêté et emprisonnés bien que nous eusstagiaires, ainsi que Khaled Nezzar,
sions décliné notre identité de moudjahidiAbdelmadjid Allahoum et bien d’autres
ne. Deux jours plus tard, Ali Mahsas, repréhauts cadres compétents qui ont pu faire
sentant du FLN, nous a rendu visite en
de ces moudjahidine et djounoud, des
compagnie du chef Ahmed Ben Bella et
cadres qualifiés capables de porter des
nous ont libérés. Durant cette période, Ben
coups à l’ennemi et déjouer tous ses plans,
Bella a été victime d’une tentative d’agresen formant des groupes spécialisés dans la
sion dans un hôtel en Libye perpétrée par
neutralisation des mines implantées le
un italien qui était secrétaire au niveau du
long des frontières et capables de créer
ministère de l’agriculture mais Ben Bella a
des brèches dans les lignes électrifiées et
su le corriger et l’agresseur a du s’enfuir.
barbelées. D’ailleurs, un chef militaire
Nous l’avons longtemps recherché mais en
ennemi a même déclaré que nous somvain. Plus tard, il a été capturé par les
mes entrain de nous battre contre nous
autorités libyennes aux frontières.
même au regard de ce que ces groupes
De là, nous avons pris la direction du Caire
ont montré comme force et courage à
où nous avons été accueillis par
combattre l’occupant »
Abderrahmane Kiouane, représentant du
Avant de conclure son témoignage,
FLN. Nous avons été dirigés vers une école
Monsieur Salah Fares a tenu à souligner : «
militaire dans la ville d’Anchas, en compaNous avons donné à ces hommes la force
gnie de Ahmed Ben Ahmed Abdelghani.
et nous avons pu, grâce à Dieu, former des
Sur place, chacun de nous a choisi une
cadres et une armée qui ont accompli
spécialité. Pour ma part, j’ai opté pour les
cette opération avec succès. Pour conclure,
explosifs. A l’issue de la formation, nous
permettez-moi de rendre hommage au
avons pris le chemin du retour par la voie
Ministre délégué auprès du Ministre de la
maritime jusqu’à Tunis alors qu’un autre
Défense Nationale et au Chef d’état-major
groupe s’est dirigé vers le Maroc mais ses
36
Mars 2013 El-Djeich 596
de l’ANP et à toutes les directions de l’ANP,
notamment celle de la communication, de
l’information et de l’orientation pour l’organisation de ce séminaire. Nous avons vraiment besoin de telles rencontres pour
nous remémorer, avec nos frères et amis,
les souvenirs de la lutte »
Le Colonel à la retraite, Abderrahmane
Zighoud. Dans son témoignage, le
Colonel à la retraite
Abderrahmane Zighoud a
parlé de l’instruction au
sein de l’école des artificiers, les critères de formation ainsi que les encadreurs instructeurs, en
ces termes: « j’ai été choisi, avec un groupe de
M.Abderrahmane
moudjahidine, par le comZighoud
mandement de l’ALN pour
une mission consistant à nous rendre en
Tunisie afin de ramener des armes pour
approvisionner la wilaya II. Nous avons pris
la route au mois de décembre 1957 en
compagnie d’Ahmed Gaïd Salah et nous
avons dû surmonter de nombreux obstacles avant de parvenir en territoire tunisien.
En Tunisie, ceux d’entre nous disposant
d’un certain niveau ont été sélectionnés
pour suivre une formation dans différentes
spécialités militaires dans diverses écoles
afin qu’ils puissent, à leur tour, former les
éléments de l’ALN”.
S’agissant de la formation qu’il a suivie, le
colonel à la retraite ajoute: “J’ai rejoins
l’école des artificiers où la formation était
assurée par des cadres militaires syriens.
Les cours étaient dispensés dans les deux
langues arabe et anglaise. Après le départ
de ces encadreurs, Abdelmalek Guenaïzia
et Khaled Nezzar ont pris le relais. Ces derniers ont établi un programme d’entrainement englobant toutes les normes du
génie de combat. La priorité était donnée
aux moyens d’opérer des brèches dans le
dispositif des lignes Challe et Morice.Grâce
aux efforts de ses instructeurs, l’Ecole a pu
former des éléments disposant de hautes
qualifications en génie de combat et qui
ont pris en charge la formation au sein
des unités de l’Armée de Libération
Nationale”.
Abordant la question relative au programme de formation au sein de l’école, il souligne que ce dernier consistait à “initier les
instructeurs à tout ce qui avait trait aux
mines et explosifs dont les caractéristiques
techniques des mines antipersonnel et des
mines antichars, les champs de mines et
les moyens de les éviter. Un intérêt particulier a été également accordé à l’aspect
moral et physique des éléments ainsi
qu’à la manière de tendre des embuscades, comment creuser des tranchées et
enfin l’entrainement sur le parcours du
combattant■
Formation et instruction
Au niveau de la Base de l’Ouest
l’accent a été mis sur les programmes et domaines de formation, des Centres d’instruction implantés dans la Base Ouest pour répondre aux besoins de l’ALN dans des
spécialités imposées par la nature et les conditions de la lutte contre l’ennemi.
Kebdani, Laârayech, Zeghenghen… :
Sur les centres de formation créés au
niveau de la Base Ouest, M. Khaldi
Hasnaoui qui a été un des premiers formateurs au sein de plusieurs centres de
la région souligne que «suite à une décision du Commandement politique et
militaire, représenté par le CCE et l’étatmajor, cinq formateurs, dont moi-même,
Mohamed Zerguini, Abdelkader Chabou,
Mohamed Allahoum et Ibrahim Bousseta,
nous avons été désignés pour nous rendre au Maroc. Nous sommes arrivés dans
le Rif marocain - région où le héros
Abdelkrim El Khatabi avait mené la lutte
contre l’armée d’occupation espagnole-,
plus précisément à Kebdani. Il y avait là
une magnifique caserne désertée par
l’armée espagnole, située à l’écart de
toute zone urbaine et répondant parfaitement à tout type d'entraînement et à
l’exécution de grandes manœuvres militaires. En très peu de temps tout était
prêt : les dortoirs pour les djounoud et
encadreurs, les cuisines, salles de cours,
les programmes de formation, les fiches
d’instruction, les conférences, la reconnaissance des lieux pour délimiter les
zones pour les exercices de combat, les
marches de nuit, le tir...
A l’arrivée des élèves, nous avons entamé le travail en groupe et en totale coordination. Au début, nous avons dressé un
état des lieux de nos expériences respectives pour éviter tout obstacle pouvant
constituer un frein à nos efforts et résultats. Les promotions se sont succédé et
le niveau d’instruction ne cessait de
s’améliorer avec le temps, et de se
diversifier avec l’introduction de nouveaux cycles et spécialités. Ce centre est
devenu l’une des plus importantes écoles de l’ALN et a vu la sortie de plusieurs
promotions de l’été 1958 à 1962, soit
des milliers de djounoud et de dizaines
d’officiers et sous-officiers de tous
niveaux et spécialités. En ce sens, le
staff d’encadreurs au Centre de Kebdani
ne se limitait pas au groupe venu
d’Orient. Il y avait, également des formateurs venus de tous horizons, je citerai à titre d’exemple : Noureddine
Bouamama, El Ghouti Djaballah, Djamel
la retraite Mohamed Taleb est venu
Laarayech, Abdelhamid Latrèche,
conforter l’intervention de son prédécesMustapha Sayes, Mounir MS, Mahmoud
seur en mettant l’accent sur les programOuartsi, Kenen, Mahmoud Mami, Bachir
mes et domaines de formation, des
Rouis, Bouchnak, Mohamed El Hadjen,
Centres d’instruction implantés dans la
Mohamed Lamari, Ahmed Ben Cherif qui
Base Ouest pour répondre aux besoins
est retourné en Orient en compagnie de
de l’ALN dans des spécialités imposées
Zerguini et Chabou.
par la nature et les conditions de la lutte
Le Centre de Kebdani n’était pas le seul
contre l’ennemi. Il souligne qu’ «à cette
centre à l’Ouest dans lequel j’ai assuré la
période, la formation s’articulait autour
mission de formateur où d’initiateur. Il y
d’un programme qui était en vigueur
avait, entre autres, le Centre d’instrucdans tous les pays. Le programme
tion de Berkane (CIB) dans les monts de
s’échelonnait sur deux étapes principaBeni Zenassen où j’ai officié en tant
les. La première axée sur la formation
qu’instructeur puis commandant, le
commune de base, de 45 jours, suivie
Centre d’instruction de Laarayech que
par une formation supplémentaire de 60
j’ai eu à diriger en remplacement de Si
jours. La formation s’articulait autour du
Djamel et le Centre de Zeghenghen (CIZ)
maniement des armes tels les canons et
où j’ai été chargé de l’instruction avant
mortiers, les explosifs, les mines, le
d’être promu, en compagnie du frère
lance-flammes, le sport, les arts de
Mahmoud Ouartsi, responsable de la
combat et la guérilla. La formation des
Base Ben M’hidi à Oujda à la fin de l’anfedayine consistait à
née 1961. Par la suite,
leur apprendre comet avec l’annonce du
Le programme de
ment dresser des
cessez-le-feu, j’ai rejoint
embuscades, le déplaclandestinement Oran
formation qui était
en terrain non
pour superviser les préen vigueur dans tous cement
sécurisé, les déplaceparatifs du scrutin en
le pays s’échelonnait ments sous le feu
compagnie du
nourri de l’ennemi, le
Moudjahid Bakhti
sur deux étapes
la reconNemiche que Dieu ait
principales. La pre- camouflage,
naissance, l’offensive
son âme.
sur les centres enneEn conclusion, et à titre
mière axée sur la
mis, le calcul des disde récapitulatif de mon
formation
commune
tances de tir et déterhumble expérience, je
dirai que la diversité des de base, de 45 jours, mination des cibles,
méthodes, des sources,
suivie par une forma- opérer des brèches
les lignes barbedes sensibilités idéolotion supplémentaire dans
lées et des passages
giques et spirituelles et
dans les champs de
de la connaissance de
de 60 jours..
mines.
chacun des encadreurs
Le premier centre a
chargés de la formation
été ouvert en 1957, en un lieu appelé
au sein des centres et écoles ont été
Moulouya au Maroc et était dirigé par le
mutuellement bénéfiques pour chacun
Moudjahid Abdellah Larbaoui. La formad’entre nous, en ce sens que cela a
tion au début se limitait à l’enseignedonné lieu à un mélange des idées et
ment théorique dont le maniement des
des expériences. Et le génie de la
armes, les explosifs, minage et déminaRévolution a su exploiter toutes les resge. En août 1958, un deuxième a été
sources, particulièrement humaines - de
ouvert dans une ancienne caserne désafpar leur expérience et compétence
fectée de l’armée espagnole appelée Dar
scientifique et technique- pour concrétiEl Kebdani à Nador, sous la responsabiser les objectifs suprêmes de la révolulité de Mohamed Zerguini. En janvier
tion du 1er Novembre.»
1959, des changements ont été opérés
Par la suite, le témoignage du colonel à
El-Djeich 596 Mars 2013
37
Colloque
Allocution du chef d’état-major de l’ANP,
à l’occasion de la clôture officielle du colloque sur
« La formation et l’instruction au sein de l’ALN »
Les 12 et 13 février 2013
“Autant les Algériens ont le droit d’être fiers de leur histoire, autant ils sont tenus de consentir plus d’efforts
pour la retranscrire et rappeler ses pages glorieuses.”
Au nom de Dieu le Clément et Miséricordieux
Monsieur le Ministre délégué auprès du ministre de la
Défense nationale,
Mes chers frères compagnons d’armes,
Messieurs les officiers,
Honorables invités,
Cet important colloque historique qui a porté sur
les options stratégiques de la Révolution libératrice en matière d’entraînement et de formation
de l’ALN, a bénéficié d’une totale prise en charge
de la part des autorités suprêmes du pays qui
s’emploient, sous l’égide du président de la
République, chef suprême des Forces armées et
sein, ces centres sont devenus une desau niveau du commandement du centre
tination privilégiée pour les stagiaires
et de ses missions. En effet, le centre a
étrangers venus du Cameroun, du
été transformé en direction générale de
Mozambique, d’Angola et d’Afrique du
l’Instruction au Maroc et placé sous le
Sud. Officiellement, nous avons enregiscommandement de M. Mohamed
tré parmi nos stagiaires, en 1960, des
Allahoum, dit Antar, et son adjoint
Camerounais, des Mozambicains, des
Abdelhamid Bouders. Parmi les encaAngolais et des Suddreurs, il y avait
Africains.
Ramdane Djamel,
Ainsi et, du 1er janvier
Ouartsi Mahmoud, Saïs
Au niveau de la
à juin 1961, et
Mustapha, Oulhadji
Base Ouest, le cen- 1960
selon le rapport adresMohamed et Moufok
tre de Kebdani
sé par le directeur
Noureddine. Après cela,
général chargé de
un deuxième centre
n’était pas le seul
l’instruction à l’étatd’instruction a été
centre à l’Ouest. Il major, 6 694 stagiaiouvert à Berkane, dans
res ont été formés
une ferme agricole
y avait, entre
dans ces centres.
appartenant à un
autres,
le
centre
Après le cessez-le-feu,
Algérien répondant au
d’instruction de
en avril 1962, le
nom de Mustapha
Belhadj.
Berkane, le centre Centre de Berkane fut
rouvert pour la formaSuccessivement, un troid’instruction de
tion des conducteurs
sième centre a été
d’engins et camions
ouvert en plus d’une
Laarayech et le
jusqu’à la fin juin de la
École de formation des
centre
de
même année. Quant
aides-soignants et infirZeghenghen
au Centre de
miers en juin 1959 à
Zeghenghen l’objectif
Laarayech. En janvier
derrière l’ouverture de
1961, un grand Centre
ce dernier était de former des combatd’instruction fut ouvert à Zeghenghen, à
tants et d’entreposer l’armement lourd.»
Nador, qui a regroupé tous les centres
précédemment cités à l’exception de Dar
El Kebdani. A la même période, un autre
La formation dans l’arme
Centre d’instruction (El Nouacer) a vu le
des Transmissions.
jour, situé entre la ville de Nador et
Melilla sous la direction de Mahmoud
Dans son intervention sur la création et
Mammi, pour la formation des hommesle développement de l’arme des
grenouilles, la conduite des embarcaTransmissions, le colonel à la retraite
tions semi-rigides. Compte tenu du haut
Amar Mameri a articulé son intervention
niveau d’instruction dispensé en leur
38
Mars 2013 El-Djeich 596
sur les étapes majeures qui ont marqué
le parcours de cette arme. Il a entre
autres mis en avant ces hommes qui ont
eu le mérite de créer l’arme des
Transmissions, de l’écoute et le service
du chiffre. Il dira en substance : « de par
mon expérience, la formation dans le
domaine des transmissions a débuté en
1956 au Maroc dans la ville d’Oujda. A
Nador a été créé le premier Centre de
formation technique en matière de
transmissions, à ma connaissance en
août 1956. Le premier groupe composé
de 30 stagiaires fut formé tel qu’il est
mentionné dans l’ouvrage d’Abdelkrim
Hassani qui dresse une liste nominale
des stagiaires formés dont moi-même et
Ali Tlidji connu sous le nom de guerre
de Si Omar. En 1958, plusieurs centres
ont été ouverts successivement au
niveau du front Est. Nous avons suivi
une formation intensive et de qualité,
durant une période ne dépassant pas
quatre mois. Parmi nos instructeurs il y
avait des spécialistes radio dont Rachid
Hakiki qui accompagnait la délégation
algérienne lors de ses déplacements. Il
détenait des codes à l’aide desquels il
pouvait communiquer avec le GPRA à
Tunis ou avec les centres, particulièrement celui de la Base Didouche Mourad
à Tripoli en Lybie qui était chargée de la
collecte, l’étude et l’analyse des informations grâce aux services mis en place
par Abdelhafid Boussouf. La formation
en matière de transmissions se faisait à
l’extérieur des frontières algériennes.
Parmi les Moudjahidine formés dans
cette spécialité, certains ont regagné le
pays munis d’appareils de transmis-
ministre de la Défense nationale, Abdelaziz
Bouteflika, à donner au volet historique toute
l’attention requise dans tous les domaines y
compris ceux de l’enseignement et de la formation. En effet, mettre en relief le caractère
judicieux et audacieux de cet enjeu vital pour
lequel la révolution de Libération nationale a
opté et s’atteler à le gagner en toute circonstance et quels que soient les défis, constitue la
finalité première de ce colloque. Bien plus,
c’est le passage obligé qui mènera vers la
concrétisation des objectifs arrêtés, représentés précisément par l’examen rigoureux du parcours de l’édification de l’ALN, la compréhension du choix stratégique de la Révolution libératrice pour combattre l’occupant, la constitution d’un fonds documentaire basé sur de références crédibles ainsi que le transfert de l’expérience de la Révolution aux générations de
l’Indépendance, en général, et à l’ANP, en particulier.
sions. Grâce à Messaoud Zeggar, la
Révolution a pu acquérir 50 unités de
transmission de nouvelle génération (de
type C9), de fabrication américaine
ramenées d’Allemagne avant d’être distribuées aux unités. C’était un appareil
léger pouvant être porté par deux personnes, émettant en ondes courtes et
d’une très grande efficacité. Chaque
wilaya a été renforcée par un spécialiste radio et un réparateur radio. Ce dernier suivait une formation d’une durée
de quatre mois. Je fus un des bénéficiaires de cette formation dans un centre implanté près de la capitale tunisienne avec la cinquième promotion de
réparateurs radio. Les quatre premières
promotions ont été formées à Nador, au
Maroc. La cinquième promotion était
composée de 65 stagiaires disposés à
devenir des encadreurs. Parmi eux, certains ont encadré les éléments qui
allaient constituer l’APS (une formation
technique). Par la suite, la formation
des promotions se faisait en alternance:
la sixième session fut ainsi formée au
Maroc et la septième en Tunisie et ainsi
de suite jusqu’à la fin de 1961. Au total,
13 promotions ont été formées. Le service du Chiffre fut créé par Abdelhafid
Boussouf sous la responsabilité du
regretté Abdelkader Bouzid, connu sous
le nom de guerre d’Abou El feth.
Boussouf fut le premier à lancer les
opérations d’écoute de l’ennemi, avant
même la création de l’arme des
Transmissions, la dotation de l’ALN en
équipements nécessaires et la formation des personnels dans le domaine.
Le spécialiste radio pouvait déchiffrer
Enfin, il convient de dire qu’autant les
Algériens ont le droit d’être fiers de l’histoire
de leur glorieuse révolution de Libération,
autant ils sont tenus, chacun en ce qui le
concerne, de consentir plus d’efforts pour sauvegarder, retranscrire et rappeler ses pages
glorieuses. Ici intervient de plus en plus la responsabilité des frères Moudjahidine et des historiens patriotes sur lesquels nous comptons
pour qu’ils conjuguent leurs efforts afin de
contribuer efficacement à la concrétisation de
ces nobles objectifs nationaux.
Nous remercions nos frères Moudjahidine et les
historiens ainsi que tous les participants qui
ont contribué à l’enrichissement des travaux de
cet important colloque historique et ont participé à la concrétisation de ces résultats importants.
Enfin, honorables participants, permettez-moi
d’annoncer la clôture de ce colloque
historique■
URSS (17 février 1962, soit un mois
jusqu’à 1200 mots/minute. L’arme des
avant le cessez-le-feu), j’ai été désigné,
Transmissions a formé près de 800 perà l’indépendance, directeur régional des
sonnes, toutes spécialités confondues
Transmissions en 3e RM. Par la suite,
dont 180 sont tombées au champ
j’ai gravi les
d’honneur. Cinq seséchelons de la
sions ont été formées
hiérarchie jusdans la spécialité
En janvier 1961, un
occuper le
réparateur radio, 4 ou
grand centre d’instruc- qu’à
poste de direc5 sessions de chiftion fut ouvert à
teur central des
freurs et de régulaZeghenghen à Nador
transmissions
teurs. Et c’est à ces
derniers que revient le qui a regroupé tous les du ministère de
Défense
mérite de la création
centres précédemment la
nationale.”
des réseaux de transcités, à l’exception de
Pour sa part, le
missions à l’intérieur
de l’Algérie et même
Dar El Kebdani, du 1er colonel à la
retraite
certains réseaux dans
janvier 1960 à juin
Abdelaziz Chkiri
les pays arabes tels
1961, et selon le rapsouligne, touTunis, Benghazi, en
jours à propos
Irak et même, selon
port adressé par le
de la formation
certaines sources, une directeur général chardans l’arme des
station en Chine.
Transmissions
Parmi les pays qui ont gé de l’instruction à
l’état-major, 6 694 sta- que «la formaformé des Algériens
tion a débuté en
dans l’arme des
giaires ont été formés
Egypte à partir
Transmissions, je cite
dans ces centres.
de décembre
l’Egypte et l’Ex- URSS.
1955, à l’École
L’arme des
des Transmissions d’Al Abbassia, sous
Transmissions a été créée et s’est dévela supervision du représentant militaire
loppée grâce l’expérience des Algériens.
de l’ALN au Caire, le Moudjahid regretté
Et si les combats sur le terrain constiAhmed Ben Bella. Par chance; nous
tuaient la priorité, les dirigeants de la
avons suivi notre formation au sein de
Révolution ont également pensé à précette école dans une promotion comparer l’après-indépendance comme le
mune avec nos frères tunisiens, nous
montre l’envoi de plusieurs promotions
étions 17 élèves stagiaires. La formaen formation à l’étranger dans les plus
tion qui comportait des cours théoriprestigieuses académies militaires
ques et pratiques a duré jusqu’au mois
comme ingénieurs dans l’arme des
de mars, mais la pratique était la clé de
transmissions. Il en est pour preuve
la formation»■
qu’à l’issue de ma formation en exEl-Djeich 596 Mars 2013
39
Colloque
Formation et instruction
D’autres spécialités aussi importantes...
Les aviateurs
Le colonel à la retraite
Mohamed-Tahar
Bouzghoub a évoqué
dans son intervention la
formation des premiers
aviateurs, l’idée née,
durant la Révolution, de
Tahar
former des aviateurs,
Bouzghoub
les pays qui ont ouvert
les portes de leurs écoles et académies
à la formation d’Algériens dans diverses
spécialités. Des aviateurs qui étaient
opérationnels à la sortie de leur formation. « Cette rencontre est pour moi une
A partir de 1958 le FLN a entamé la création de structures de formation, d’instruction en
occasion de partager avec vous quelplus de l’envoi de sessions vers les pays frères et amis et verra la promotion d’élèves offiques souvenirs, qui remontent à plus
ciers algériens diplômés des prestigieuses écoles et instituts dans divers spécialités.
d’un demi-siècle. Evoquer la question
de la formation d’aviateur m’amène à
m’interroger encore, après plus de 50
Cette grève, massivement suivie, a
l’ALN, en l’occurrence le regretté colonel
années, sur le secret de la grandeur de
donné lieu à un afflux d’étudiants qui
Larbi Omar de la mission de préparer la
notre Révolution qui, moins de deux
ont rejoint les rangs de l’ALN et permis
formation militaire à l’étranger. Dans un
années après son déclenchement, s’est
à la Révolution d’envoyer de nombreupremier temps, ce dernier a installé ses
mue en une véritable organisation polises promotions en formation constiquartiers à Tunis, avant de se fixer au
tique et militaire efficace ayant un
tuées d’étudiants ayant le niveau scienCaire où il a créé la direction des Écoles
objectif clairement défini : la libération
tifique exigé par ces écoles. Parmi ces
militaires et commencé à nouer le
de l’Algérie sous l’égide d’une direction
promotions, il y avait celles destinées à
contact avec noméclairée, dotée d’une
suivre une formation en aviation. Le
bre de pays arabes
vision lointaine et prête A propos de la forpremier pays à accueillir la première
et frères. Ces derà combattre et à résismation en transmis- niers ont répondu
promotion de jeunes Algériens a été la
ter.
Syrie, dans le domaine de l’infanterie au
favorablement à la
sions,
les
quatre
preLa question de la formasein de l’Académie de réserve d’Alep en
doléance pour la
mières
promotions
tion des aviateurs et
1957. Ici j’insiste pour dire que la proformation
ont été formées à
techniciens en aviation
motion constituée de 6 aviateurs qui a
d’Algériens au sein
nous ramène au
Nador au Maroc. La de leurs écoles et
rejoint l’Académie de l’Air en Syrie faiCongrès de la
cinquième promosait partie de cette promotion formée
académies militaiSoummam où a émergé
tion été composée de res dans différentes dans l’arme de l’Infanterie. Je faisais
et s’est cristallisée la
partie de cette première promotion en
telles
65 stagiaires prédis- spécialités
stratégie des dirigeants
compagnie du regretté Abderrezak
que l’armée de
de la Révolution dont
posés à devenir des Terre, l’Aviation et la Bouhara que Dieu ait son âme. Par
l’action libératrice était
encadreurs. Parmi
conséquent, la Syrie était un des preMarine. Par la suite,
sous-tendue par une
miers pays à ouvrir les portes de la forc’est le commaneux certains ont
vision prospective, qui
mation aux Algériens dans divers
dant Rabah Nouar
impliquait la réorganisa- encadré les éléments
domaines dont celui de l’aviation à traqui lui succéda à la
tion des structures de la qui allaient constivers l’Institut technique de formation
direction des Ecoles
Révolution et l’élaboratuer l’APS (une for- militaires. Cette
des techniciens de l’Air. Cet institut a
tion de stratégies visant
accueilli la première promotion d’aviastructure a été égamation
technique).
l’élargissement de la
teurs et de techniciens, la même année,
lement renforcée
confrontation avec l’ensoit en 1957. Par la suite, il y eut d’aupar l’apport du
nemi à l’ensemble du territoire national
tres promotions qui ont été formées
Moudjahid El Hadj Adjroud. Les deux
et la recherche des meilleurs voies et
dans le domaine de l’aviation dans les
ont reçu pour mission la formation
moyens conduisant à la victoire finale.
d’aviateurs militaires dans divers spécia- pays indépendants, à commencer par la
Une des décisions du Congrès de la
Syrie puis l’Egypte, la Chine populaire,
lités, particulièrement l’aviation de comSoummam a été la nécessité d’assurer
l’Irak et l’ex-URSS. La première promobat.
tous les moyens nécessaires au front de
tion formée en Egypte a rejoint ce pays
Concernant le critère du niveau requis
combat et la formation des cadres à la
par ces écoles pour les candidats postu- en 1958 et était composée de 8 aviamaîtrise et à l’utilisation des armes
teurs en deux sessions (5 puis 3 avialant à une formation, la période coïncisophistiquées. Dans cette optique, le
teurs) et 18 techniciens en aéronautidait avec le déclenchement de la Grève
CCE a chargé un des commandants de
que. En 1959, les promotions se sont
des étudiants algériens du 19 Mai 1956.
40
Mars 2013 El-Djeich 596
La première promotion d’élèves-officiers dans les forces navales( Alexandrie 1959- Egypte) de droite à gauche : 1 Chikh Feth Allah professeur en langue arabe, 2…, 3 le Capitaine Kamel Farid, 4…, 5 le général Mekki Commandant d’école, 6…, 7 directeur des études Ali
Hacen Ali,8 …, 9 Adel Aiynet (responsable des élèves algériens à l’académie). Ceux debout de droite à gauche : 1…2..3Fethi Lakhder, 4
Yahia Cherif, 5 Hocine Rahel, 6…, 7 Ben Moussat Mohamed, 8 Slimen Touati…, 9…, 10 Ali Touzin, 11 Touati Abdel Slem.
multipliées : l’Irak a accueilli 17 aviateurs
en trois sessions, l’Egypte a reçu 2 aviateurs et 21 techniciens en aéronautique,
la Syrie a formé une nouvelle promotion
constituée de 5 aviateurs spécialisés dans
le domaine de la défense aérienne. Quant
à la Chine, elle a accueilli des promotions
spécialisées composées de 4 aviateurs de
chasse, 3 aviateurs commandants d’escadron et 6 aviateurs qui avaient déjà suivi
une première formation en Syrie. Ces
derniers ont été envoyés en Chine pour
suivre une spécialisation.
En 1960, l’Egypte a accueilli une promotion de 4 aviateurs et 10 techniciens.
L’année 1961 a enregistré une augmentation du nombre des promotions d’aviateurs, pilotes et techniciens : 5 aviateurs
et 5 pilotes ont été formés en Egypte, 4
aviateurs en Syrie, 7 aviateurs et 12 techniciens en aéronautique en ex- URSS. La
dernière promotion formée durant la
Révolution libératrice a été formée en
Tchécoslovaquie, elle était composée de
15 techniciens en aéronautique. De ce
fait, le nombre total d’éléments formés
dans le domaine de l’aviation, toutes spécialités confondues, durant la guerre de
Libération nationale, a atteint selon mes
chiffres 135, répartis comme suit : pilotes
de combat 18, pilotes de bombardiers
14, pilotes de transport aérien 21, pilotes
de ligne 3, soit un total de 56. La seconde catégorie celle des techniciens compte : les techniciens des spécialités communes et divers 62, les techniciens spécialité hélicoptères 12, défense aérienne
5, soit un total de 135.
Avec les préparatifs aux opérations de vol
et de transport aérien, nous avons atteint
le degré de préparation au combat et
nous étions prêts à toute éventualité en
1961. Pendant ce temps, nos aviateurs
poursuivaient leur entrainement dans certains pays arabes, à l’exemple de l’Irak
(où j’étais au sein d’un escadron aérien
de nuit composé de Mig 17), de la Chine
1er novembre 1962, afin qu’ils
puissent participer au premier
défilé commémorant l’anniversaire du déclenchement de la
Révolution de l’Algérie indépendante. Mais par malchance,
les mauvaises conditions climatiques prévalant en Lybie,
nous ont empêché de participer à l’événement. Cependant,
le lendemain, 2 novembre
nous avons pu survoler le ciel
de la capitale. Nous décollions
des pistes de l’aéroport de Dar
El Beida car les bases aériennes n’avaient pas encore été
rétrocédées à l’Etat algérien.
Les marins
et de l’ex-URSS.
Dans son témoignage sur la formation
La formation des pilotes et techniciens
dans la marine, le colonel à la retraite
d’hélicoptères a été couronnée par l’acAbdallah Hanane a souligné que le corps
quisition de 5 hélicoptères. L’opération
de la marine est passé par trois phases
de réception de ces appareils au Maroc a
principales qui ont contribué à sa création
été supervisée par le colonel Boussouf et
et son développement. La marine algéses adjoints, en attendant leur montage
rienne a été créée en 1956 pour contriet leur équipement. Ils étaient destinés
buer à l’élargissement du champ d’action
aux missions de soutien logistique des
de la Révolution libératrice et d’étendre
unités de l’ALN sur
les opérations militaile territoire natiores aux actions contre
nal. Mais, cette dis- Le nombre total d’éléles unités navales de
ponibilité au comments formés dans le
l’ennemi. Dans cette
bat de nos aviadomaine de l’aviation,
perspective, ajouté
teurs à partir de
ajoute l’interlocuteur :
toutes spécialités
1961, coïncidait
« il devenait impératif
avec l’évolution
confondues durant la
de former les hompositive des négoguerre de Libération
mes grenouilles qui
ciations entre les
nationale a atteint 135 permettraient à
dirigeants de la
l’Armée de Libération
Révolution et la
stagiaires formés
Nationale d’ouvrir un
partie française, ce d’abord en Syrie ; par
nouveau front de
qui ne leur a pas
la suite il y eut d’autres combat en mer, et
permis de particiconférer ainsi au compromotions qui ont été
per au combat et
bat libérateur un écho
d’apporter le souformées dans d’autre
médiatique de part
tien logistique
pays comme l’Egypte, la l’attaque des navires
envisagé à travers
Chine Populaire, l’Irak, ennemis et le sabotades opérations de
ge de ses installations
largage aérien des
l’ex-URSS et la
navales. Dans ce
armes, munitions
Tchécoslovaquie.
cadre, le
et ravitaillement.
Commandement de
C’est ainsi qu’à l’inl’ALN a envoyé un groupe de 11 persondépendance, le premier noyau de l’instines à Alexandrie en Egypte afin de suivre
tution de l’arme de l’aviation s’est constiune formation d’une année dans la spétué, sous le commandement de Saïd Ait
cialité des hommes grenouilles.
Messaoudene, la formation des unités
Mais, l’exécution de ce genre d’opérations
aériennes mères comprenant l’unité de
est extrêmement difficile car elle exige la
transport aérien (composée de 4 avions
possession d’unités de transport comme
de type Antonov dont trois avaient été
les sous-marins, les zodiaques et les héliofferts par la Chine et un par l’ex-URSS),
coptères ainsi qu’un soutien fort par les
l’unité d’avions de combat B6, des avions
pays voisins. En l’absence de ces condide type Mig 15 offerts par l’Egypte au
tions à l’époque, nous n’avons pas pu
nombre de 6. Pour récupérer ces 6
exécuter ce type d’opérations.
avions, nous avons envoyé des pilotes et
Durant leur formation en Egypte, les statechniciens en Egypte en octobre 1962 et
giaires algériens ont participé à des opéleur retour était attendu avant la date du
El-Djeich 596 Mars 2013
41
Colloque
rations de déminage des ports égyptiens,
héritage de l’agression tripartite. A l’issue
de leur formation, ils ont rejoint les rangs
de l’ALN. Au début des années 1960, le
Commandement de l’ALN a décidé de
créer une école de formation d’hommes
grenouilles et a fait appel à 5 éléments de
ce groupe pour l’encadrement. Grâce à
ces éléments, parmi lesquels figuraient
Abdallah Cherbal, Ahmed Chibane et
Damerdji., la première école a ouvert ses
portes au Maroc.
La deuxième étape a consisté en la formation d’équipes de commandants de
navires et ce, en réponse aux exigences
du combat, après que les autorités françaises aient resserré l’étau sur les frontières terrestres. A cet effet, les dirigeants de
Les éléments du Comissariat politique prêts à transmettre l’information
la Révolution ont vu que la formation de
en effectuant des couvertures médiatiques.
commandants de bord et d’équipages de
bâtiments navals devenait une nécessité
majeure pour faciliter l’approvisionnement
ments de la formation au sein des forces
responsables civils pour diriger ces orgaen armes des combattants de l’intérieur
navales algériennes, et dans l’opération
nisations. En l’absence d’éléments encad’armes via la mer. Environ 20 personnes
de réception des installations navales, de
dreurs, le commissaire politique avait
ont été formées et encadrées dans diffél’encadrement et de l’armement de deux
pour mission d’organiser et de sensibilirentes spécialités dont les transmissions,
navires dragueurs de mine ainsi que la
ser le peuple, de prendre en charge les
l’électricité, les torpilles….
mise en place de l’administration navale.
veuves, les orphelins, de résoudre les
La troisième phase est venue répondre
problèmes auxquels étaient confrontés
L’aspect moral
aux exigences de la vision prospective qui
les citoyens et de les éloigner de l’admianimait les dirigeants de la Révolution
et politique
nistration coloniale. Il est nécessaire de
qui ont pensé à la formation des cadres
signaler que l’élément civil a constitué le
Concernant la création du commissariat
de l’Algérie indépendante, de là a démarpoint fort de la Révolution, son principal
politique et les missions qui lui ont été
ré l’idée de former des officiers formapourvoyeur et son informateur.
assignées
durant
la
Révolution
ainsi
que
teurs de la marine algérienne libre. La
Le Commandement de l’ALN a crée plula
formation
des
cadres
spécialistes
en
première promotion d’officiers de la marisieurs centres d’instruction ainsi que des
journalisme,
le
capitaine
à
la
retraite
ne algérienne, composée de 10 officiers
centres de formation pour les cadres
Ferhat
Belkacem
a
apporté
son
témoistagiaires, a été formée à l’Ecole Navale
politiques. Quant à l’information à
gnage en soulignant que : « la grève
égyptienne, dont Mohamed Benmoussa,
l’étranger, une chaine radiophonique intides
étudiants
a
donné
lieu
à
un
afflux
Tahar Kaddour et Yahia Chérif.
tulée « Sawt el Arab » émettant à partir
massif
de
cadres
intellectuels
dans
les
A l’issue de leur formation, les officiers
du Caire en Egypte transmettait sur ses
rangs de la Révolution. Afin de tirer profit
promus ont rejoint les
ondes des programmes de propagande
de
cette
masse
intellecunités de la marine
et des informations pour sensibiliser le
tuelle,
le
égyptienne et ont
La commission de Commandement de
monde arabe et le peuple algérien en
ensuite été envoyé en
particulier.
la
santé
a
permis
l’ALN
a
envoyé
un
grand
Union Soviétique afin
A la fin de l’année 1960, grâce aux
nombre important de
de poursuivre une forune meilleure
moyens matériels et humains disponices étudiants pour se
mation sur certains
orientation
des
bles, l’état major général de la Révolution
former
dans
différentes
types de navires, et
a crée le commissariat politique. Ce derspécialités militaires
dans plusieurs spéciali- patients ainsi que
nier a mis en place des mécanismes
le lancement de la dans les pays arabes.
tés telles que le commodernes en matière d’information, de
Quelques
années
plus
mandement du navire,
formation paramésensibilisation, d’orientation, de détection
tard, l’Algérie avait ses
les torpilles, dragueur
dicale et le soutien premières promotions
pour contrecarrer les méthodes ignobles
de mines...
de l’ennemi dans sa guerre psychologià la Révolution en d’officiers spécialisés
J’ai fait partie de la
que contre l’ALN et ses dirigeants en partroisième promotion
dans l’arme des blindés,
médicaments et
ticulier.
qui comptait trois élèl’artillerie
de
campagne,
médecins volontaiAvec l’aide d’amis yougoslaves, nous
ves officiers, j’ai rejoint
l’artillerie antiaérienne,
avons pu créer un service de cinéma, de
l’Ecole Navale égyptien- res ayant traversé
l’infanterie, les explosifs,
photographie, un laboratoire de déveloples lignes Challe et l’aviation, les hommes
ne à la fin de 1959. La
pement de photos et ouvert une modesformation a duré 3
grenouilles et enfin les
Morrice.
te école chargée de la formation des
années. La 4ème protransmissions.
techniciens et des photographes. Nous
motion comptait deux
S’agissant de la formaavons travaillé en coordination avec le
élèves officiers alors
tion politique, le Commandement de
que la 5ème promotion en comprenait
Ministère de l’Information pour tous les
l’ALN, et dès le début de la Révolution, a
huit.
travaux de propagande et d’information
désigné des commissaires politiques
A l’indépendance, l’Algérie disposait ainsi
destinés à l’opinion publique internatiodans toutes les régions et zones sous le
un nombre important de cadres de la
commandement d’un adjoint politique au nale, dans l’objectif de lever le voile sur
marine, qui allaient jouer un rôle imporcommandant de la wilaya. A leur tour, les les pratiques odieuses et barbares de
tant dans la mise sur pied des fondel’ennemi à savoir: le génocide, la torture
commissaires politiques ont chargé des
42
Mars 2013 El-Djeich 596
Partie du personnel de l’hôpital de Bouzouri (villa Narcisse) de G à D: Debout : Rahim,
Bouatoura Mériem, Malika Kharchi, Ziza Massika, La petite Naghra, Khadra Baaziz,
Ammar dit le rouge (rouquin). Accroupi: Lamri
et les déplacements de populations.
Parmi les cadres formés à l’époque, je
citerai le photographe officiel du gouvernement Kouaci Mohamed, Djamel
Chanderli, (a mémorisé la première photographie des moudjahiddine de la
wilaya II avant de partir en Tunisie) ainsi
que Lakhdar Hamina avec lesquels de
nombreux travaux communs nous ont
réunis. En cette occasion, je tiens à leurs
exprimer mes sincères remerciements,
ma gratitude et toute ma reconnaissance
pour tout ce qu’ils ont consenti au service de la cause nationale.
Par ailleurs, nous avons créé une unité
d’écoute pour contrôler les nouvelles
chaines radio. Un bulletin d’information
était quotidiennement transmis à l’état
major. Le commissaire politique était
chargé de la presse étrangère et des
relations extérieures car nous avons été
chargés de recevoir tous les journalistes
et de leur fournir les informations nécessaires comme nous organisions des
déplacements vers les différentes unités
et sections de combat.
Nous avons accueilli de nombreux journalistes en provenance d’Egypte tels que
Hocine Chaâbane, Saâd Zaghloul Fouad,
Amel Fehmi, Aismat Abdelhamid, Ahmed
Saïd, le jeune écrivain Youcef Idriss ainsi
que des journalistes venant de
Thaïlande, du Liban, des Etats Unis
d’Amérique, de Suisse, quatre de
Suède... Nous avons également reçu
l’Ambassadeur de Yougoslavie. Avant l’indépendance, nous avons réussi à réaliser
le premier film documentaire sur l’ALN.»
Santé militaire
Dans son témoignage le
Dr Mohamed Toumi, a axé
son intervention sur la
création des services de
santé militaire et les avancées enregistrées durant
la Révolution libératrice
Dr Mohamed
prenant comme exemple
Toumi
les services de santé de la
Wilayat II. Sur ce sujet il déclare que: «dès
le début, les dirigeants de la révolution
avaient pris conscience du rôle du service
de la santé au sein de l’Armée de
Libération Nationale. En vertu du peu de
moyens, les débuts du système de santé
au sein de l’ALN ont été très difficiles. La
première phase de création (de novembre
1954 jusqu’à la grève des étudiants du 19
mai 1956) été caractérisée par un déficit
en matière des ressources humaines et
matérielles et un manque en capacités.
Dans ces circonstances les cas graves
étaient transférés, après les premiers
soins, vers les bases arrière de la révolution. L’importance en ces temps là était
accordée à la formation paramédicale
pour réponde le plus vite possible aux
besoins urgents exprimés par toutes les
wilayas. De ce fait, des écoles ont été
ouvertes aux frontières algéro-tunisiennes
à l’exemple de la medersa de Zaouia et
celle de Bekria àTunis.
Pour réponde à cet impératif, ont faisait
appel à l’intérieur du pays aux médecins
algériens et ce, malgré leur petit nombre,
en plus de médecins d’origine française
sympathisants de la révolution. Nous faisions appel à ces derniers avec la plus
grande précaution car ils étaient surveillés
par les autorités françaises. Nous avions
également le soutien des citoyens sachant
prodiguer les premiers soins et nous fai-
sions aussi recours à la médecine traditionnelle.
Après la grève des étudiants du 19 mai
1956 et jusqu’à l’indépendance ; les rangs
de l’ALN en médecins ont été renforcés du
fait de l’arrivée des étudiants universitaires qui suivaient des spécialités en médecine et des élèves du secondaire. Ces derniers ont participé au renforcement du
système de santé en moyens humains
d’encadrement aussi bien à l’intérieur qu’à
l’étranger. Le résultat a été que les bases
arrière ont enregistré un saut qualitatif
dans le domaine de l’organisation et de la
coordination. A la base de l’Est, le Dr
Mohamed Seghir Nekkache a pris sur lui la
mission d’impulser le système de santé.
Pour sa part, Ahmed Mehsas y a constitué
la commission de la santé qui avait mission de dresser les contours d’une politique sanitaire en vue de réponde aux
besoins de la Révolution. J’ai été désigné à
la tête de cette commission qui comptait
comme membres les Dr Chawki Mustapha,
Tedjini Hadem, Djamel Derdour, Franz
Fanon, Mohamed Seghir Nekkache et le
professeur Fetoui. J’ai également constitué
la sous-commission sociale constituée de
Chentouf Mamia et Mustapha Khira.
La commission de la santé a permis une
meilleure orientation des patients ainsi
que le lancement de la formation paramédicale et le soutien à la révolution en
médicaments et médecins volontaires
ayant traversé les lignes Challe et Maurice.
A mon arrivée dans la Wilaya II, à la fin de
l’année 1957, le responsable de la santé
était le Dr Lamine Khène, qui était secondé par des collaborateurs chevronnés. Le
conseil médical répondait à tous les
besoins de la révolution en matière de
santé, de recrutement et de formation des
éléments aussi bien à l’intérieur qu’à
l’étranger, à travers des sessions organisées en cours théoriques et pratiques suivies d’une formation complémentaire et de
l’instruction militaire. Par ailleurs, le système sanitaire durant la révolution répondait
tout autant à l’impératif de soins qu’à la
prévention (vaccination contre la variole,
soins contre la malaria, lutte contre la malnutrition, conseils et informations sanitaires pour les moudjahidines…), il était fait
recours également à la médecine traditionnelle par les plantes médicinales.
Pour clore son témoignage, le Dr
Mohamed Toumi souligne encore une fois
que la grève du 19 mai 1956 été un tournant décisif pour la révolution en ce sens
qu’il a contribué aux avancées enregistrées
au niveau organisationnel en dépit du
manque de moyens et de matériels. Et de
rappeler que les services de santé de l’ALN
ont joué un rôle essentiel en matière de
prise en charge sanitaire des populations
civiles et posés les fondements de la santé
publique gratuite de l’Algérie
indépendante■
(*) El Djeïch Hors série, Juillet 2012
El-Djeich 596 Mars 2013
43
Colloque
Rencontre avec
M. Mohamed Rachid Aïssat,
conseiller auprès du président de la République
Afin de contribuer au « Devoir de Mémoire » en œuvrant à
l’enrichissement de notre patrimoine historique sur la glorieuse Révolution, plus particulièrement concernant le volet de
l’instruction et de la formation au sein de l’ALN, la revue “El
Djeich” s’est adressée à M. Mohamed Rachid Aïssat, conseiller auprès du président de la République, qui a bien voulu
nous donner un aperçu sur la qualité de l’enseignement,
notamment la formation des premières promotions des
cadres de l’ALN durant les premières années de la Révolution libératrice.
●Interview de L.Bendada
La politique de formation
au sein de l’ALN
● L’ALN veillait à ce que les cadres de la
Révolution soient bien formés. A cet effet,
elle avait créé des écoles et des centres
d’instruction destinés à pourvoir l’ALN en
cadres de qualité, intellectuellement outillés
et militairement formés. Que pouvez-vous
nous dire sur les efforts consentis dans ce
domaine, sachant que vous étiez un officier
de l’ALN?
●●« Dans sa politique de formation, l’ALN
avait axé ses efforts sur deux domaines que
sont la formation politique et la formation militaire, afin de répondre aux impératifs de l’époque, d’une part et, de se préparer pour l’aprèsindépendance, d’autre part. La nécessité a fait
qu’on jette les bases d’une formation solide
fondée sur des spécialités militaires avec
44
Mars 2013 El-Djeich 596
En janvier 1958,
j’avais alors 18 ans,
j’ai été désigné avec
cinq autres de mes
camarades (chacun de
nous représentait une
des six wilayas), pour
suivre une formation
de parachutisme au
Caire, en Égypte.
Cette formation m’a
permis de devenir instructeur parachutiste.
deux volets: théorique et pratique. Il
était également question d’une formation dans les différents domaines
vitaux répondant aux exigences de
la construction et de l’édification de
notre pays.
A l’époque, et concernant la formation à l’étranger, le Commandement
de l’ALN avait bénéficié du soutien
des pays arabes et amis. A ce propos, je peux citer les noms de nombreux compagnons d’armes qui ont
bénéficié d’une formation spécialisée dans plusieurs domaines
comme l’aviation et autres, en Irak,
en Egypte ainsi qu’en Jordanie et
en Syrie, sans oublier ces promotions qui ont suivi une formation
DOCUMENT
Messages du président de la République
Abdelaziz Bouteflika
●Double anniversaire du 24 Février
Ces dates qui jalonnent notre Histoire
●4e Congrès de l’Organisation de la Femme Arabe (OFA)
L’entreprenariat et le management féminins
●A l’occasion de la journée mondiale de la femme
Permettre à la femme de contribuer au développement économique
et à la sécurité du pays.
●51e anniversaire de la fête de la Victoire (19mars)
Prélude d’un nouveau processus historique .
El-Djeich 596 Mars 2013
1
A l’occasion des double anniversaire du 24Février le
Le président Bouteflika, a adressé un message à
L’UGTA dont voici le texte intégrale
Ces dates qui jalonnent notre Histoire
Le 24 Février 1956 et le 24 Février 1971 comptent parmi ces dates qui jalonnent notre Histoire et qui marquent, chacune, une étape dans l’évolution de
notre pays vers plus de prospérité, plus de progrès et plus de maturité.
aujourd’hui,
de ces deux
événements
nous invite
d’abord à un
retour sur
notre Histoire
pour nous rappeler les circonstances
dans lesquelles ils se sont
produits et
rendre hommage à tous
ceux et toutes
celles qui y
ont apporté
leur contribution et consenti des sacrifices pour lesquels nous
leur devons
une reconnaissance éternelle
2
Ces deux dates sont
associées à des événements de très haute
importance pour
l’Algérie. La première est
liée à la Naissance de
l’UGTA, qui a donné à la
cause ouvrière un outil
pour la défense des
droits des travailleurs,
mais également, la possibilité pour eux de participer activement et souvent efficacement à la vie
politique, économique et
sociale de notre pays.
La seconde est celle de
la Nationalisation des
hydrocarbures, qui a permis la récupération de
nos richesses naturelles
et leur utilisation pour le
développement du pays
et pour le bien-être de
nos compatriotes.
La commémoration,
aujourd’hui, de ces deux
événements nous invite
d’abord à un retour sur
notre Histoire pour nous
rappeler les circonstances dans lesquelles ils se
sont produits et rendre
hommage à tous ceux et
toutes celles qui y ont
apporté leur contribution
et consenti des sacrifices
pour lesquels nous leur
devons une reconnaissance éternelle. Leurs
Mars 2013 El-Djeich 596
initiateurs ont montré
une lucidité et un courage qui leur donnent droit
à toute notre admiration.
Si nous nous tournons
maintenant vers le présent, il est facile à tout
observateur de constater
que notre pays change
quotidiennement de visage. Les infrastructures
dont nous sommes en
train de le doter permettront, dans un proche
avenir, l’essor de notre
économie et une meilleure exploitation de nos
ressources.
Cependant, nous sommes confrontés à d’autres défis. Notre sécurité
est mise en danger par
la situation au Mali à
notre frontière sud et par
les manifestations sporadiques d’un terrorisme
que nous n’avons de
cesse de combattre. Ce
qui s’est passé dernièrement à In Amenas en est
une illustration édifiante,
qui a mis en lumière la
cruauté des bandes terroristes, mais en même
temps le savoir-faire de
notre armée, de nos services de sécurité, qui ont
su mettre fin à cette
agression contre l’une
des installations les plus
importantes de notre
pays.
Je veux, à cette occasion, rendre un hommage particulier aux officiers, soldats et membres des services de
sécurité et ceux de la
Protection civile, dont
l’intervention a fait notre
admiration et celle de
l’opinion internationale.
Je m’incline également
à la mémoire des travailleurs algériens et des
étrangers qui ont perdu
leur vie lors de ce lâche
attentat et j’exprime
notre admiration et
notre gratitude à ceux
d’entre eux qui, par leur
sang-froid et leur attitude courageuse, ont permis la sauvegarde des
installations et de l’outil
de production.
A cet égard, je ne peux
pas passer sous silence
les scandales récemment relevés par la
presse et qui touchent la
gestion de Sonatrach.
Ces informations soulèvent notre révolte et
notre réprobation, mais
je fais confiance à la justice de notre pays pour
tirer au clair l’écheveau
de ces informations,
pour situer les responsabilités et appliquer
avec rigueur et fermeté
les sanctions prévues
par notre législation.
A l’occasion de cette
commémoration, nous
devons enfin nous tourner vers l’avenir et les
défis qu’il nous réserve.
Nos sacrifices et nos
efforts seront encore
nécessaires pour aller
de l’avant et satisfaire
les ambitions que nous
nourrissons pour
l’Algérie.
Les travailleurs seront,
par évidence, les meilleurs artisans de ce
développement. Nous
disposons de tous les
éléments pour cela et
nous saurons en tirer
tous les fruits en répondant à l’exigence de l’efficacité dans la gestion
et la préservation de
l’outil de production, en
sachant maintenir et
consolider notre unité et
en plaçant l’intérêt de
notre pays au-dessus de
tous les égoïsmes.
Notre véritable capital
réside dans notre jeunesse, que nous devons
préparer à assumer sa
responsabilité de
demain pour laquelle
nous devons tout faire
pour lui léguer un pays
apaisé et capable de
tenir son rang au sein
de la communauté
internationale.
Je veux, enfin, adresser
à vous tous, et plus particulièrement aux travailleurs et aux travailleuses
ainsi qu’à leurs familles,
mes vœux de succès et
de prospérité au
moment où nous commémorons la création
de leur organe syndical,
l’UGTA■
À l’occasion
de la commémoration du
24 Février,
Nous devons
enfin nous
tourner vers
l’avenir et les
défis qu’il nous
réserve. Nos
sacrifices et
nos efforts
seront encore
nécessaires
pour aller de
l’avant et satisfaire les ambitions que nous
nourrissons
pour l’Algérie.
El-Djeich 596 Mars 2013
3
4e Congrès de l’Organisation de la femme arabe
l’entreprenariat
et le management féminins
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un
message, lu en son nom par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la
présidence de la République, devant les participants aux travaux du
4e Congrès de l’Organisation de la femme arabe.
L’entrepreuna
riat féminin
est une réalité
économique
qu’il importe
de prendre en
considération
dans le processus de
construction
économique
en faisant en
sorte que la
femme puisse
assumer d’autres rôles
dans la vie
nationale et
arabe qui
seraient
empreints
d’efficacité et
de créativité.
4
Mars 2013 El-Djeich 596
"Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
"Permettez-moi, tout d’abord,
de vous souhaiter la bienvenue parmi nous et un agréable séjour dans votre second
pays, l’Algérie qui abrite le 4e
Congrès de l’Organisation de
la femme arabe (OFA) consacré à l’entrepreunariat et au
management féminins dans
le monde arabe et placé sous
le thème “Leadership et
développement”. Un thème
qui nous rappelle le combat
permanent de la femme pour
prendre son destin en main
et participer activement à la
bataille du développement
national.
C’est un réel motif de joie
qu’un tel thème soit abordé
en Algérie, pays qui a toujours été à l’avant-garde des
efforts pour permettre à la
femme de retrouver la place
qui lui sied et de renouer
avec son rôle prépondérant
dans la société sur tous les
fronts et à tous les niveaux.
Mesdames et Messieurs,
De par son importance et sa
thématique, le congrès est la
preuve même que l’entrepreunariat féminin est une
réalité économique qu’il
importe de prendre en considération dans le processus
de construction économique
en faisant en sorte que la
femme puisse assumer d’autres rôles dans la vie nationale et arabe qui seraient
empreints d’efficacité et de
créativité.
Ce congrès vient couronner
un combat de plusieurs
décennies où il n’a pas été
facile pour les femmes arabes, dans des sociétés quasiment fermées, de se frayer
un chemin pour pouvoir s’imposer aujourd’hui dans la réalité socio-économique grâce
à leur potentiel et à leur
volonté de faire partie intégrante du processus de développement dans leurs pays
respectifs.
Ce faisant, la femme arabe
franchit aujourd’hui une étape
majeure hautement significative. Car après avoir fait ses
preuves dans les domaines
économique et technologique, investi tous les secteurs
et réalisé des acquis sociopolitiques, nous pouvons
aujourd’hui attester de la
capacité de la femme arabe à
transcender les difficultés et
autres entraves rencontrées
grâce à sa volonté et à sa
persévérance.
Le Rapport sur le développement humain arabe de 2009
montre que le taux de participation des femmes à l’activité
économique dans les pays
arabes était de 26,7 %. Le
rapport de 2005 intitulé “Vers
la liberté de la femme dans le
monde arabe” avait dressé un
tableau sombre de la situation économique de la
femme dans la région en raison de l’étroitesse du marché
de l’emploi, de ses faibles
taux d’expansion par la création de nouveaux emplois et
de la ségrégation entre les
hommes et les femmes en
matière d’emploi.
Cependant, les mutations
opérées depuis cette époque
ont confirmé le signal positif
relevé dans le rapport en ce
qui concerne l’augmentation
du nombre de femmes d’affaires et le rôle joué par les
politiques économiques dans
l’autonomisation des femmes,
à laquelle l’Organisation de la
femme arabe a œuvré.
Les précédents congrès de
l’OFA se sont penchés sur
cette dure réalité. Le 1er
Congrès, tenu au Royaume
de Bahreïn en 2006, avait
exhorté les pays arabes à
prendre toutes les mesures
nécessaires pour renforcer le
rôle de la femme dans la vie
économique et la soutenir
face aux défis de la mondialisation.
Le congrès a souligné également la nécessité d’assurer
les dispositifs de soutien en
direction de la femme afin de
lui permettre de concilier
entre ses obligations familiales et son rôle dans le développement économique.
Sous le slogan "La femme
arabe, partenaire essentiel du
processus de développement
durable", le troisième
Congrès tenu en République
tunisienne avait, lui, appelé à
l’institution d’un forum périodique des femmes artisans
arabes et la consolidation des
liens entre les entreprises et
les expériences des femmes
arabes pour la commercialisation de leurs produits.
Mesdames, Messieurs,
Ainsi, la méthode de travail
s’est clairement élucidée pour
surmonter cette réalité et en
corriger le processus tout en
veillant à la réalisation d’études exhaustives pour cerner
les dysfonctionnements quant
à la répartition géographique
des projets dans chaque
pays, leur état d’avancement
et la nature des parties en
charge de l’exécution et du
financement ainsi que les
catégories de femmes ciblées
par les projets.
Les recherches et études
mentionnées dans le rapport
régional de l’organisation ont
révélé que les projets en
direction de la femme arabe
se répartissent sur quatre
principaux domaines. Il s’agit
en l’occurrence des services
avec 42,6%, de l’industrie
avec 22,2%, de l’agriculture
avec 18,1% et d’autres projets avec 17,2%. Cependant,
la périodicité de ces projets
diffère d’un pays à l’autre
même si dans leur ensemble,
ces derniers restent récur-
rents avec un taux de 48,6%
avec des disparités entre les
pays et les différents secteurs.
Mesdames et Messieurs,
Votre présence à ce congrès
honore l’Algérie qui s’emploiera, à cette occasion, à en
faire avec la collaboration de
tous les pays arabes, un
moment d’appréciation et
d’évaluation.
Notre pays a réuni tous les
moyens et pris toutes les dispositions dans le but de parachever le processus de promotion de la femme afin de
lui permettre d’occuper la
place qui lui sied tant au plan
politique qu’économique. Les
lois sont venues, de ce fait,
donner leur fruit à travers
l’augmentation de la participation de la femme à la vie
politique avec 31,81% à
l’Assemblée populaire nationale (APN) lors des dernières
élections législatives 2012.
D’autre part, les programmes
et mécanismes mis en place
par l’Etat pour faciliter l’accession de la femme à l’entrepreunariat et à l’encourager au travail, à la production
et à l’investissement dans
tous les secteurs, ont permis
la création de 2.951 microentreprises par les femmes
grâce à l’appui de l’Agence
nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ) en
2011. Et dans le cadre des
micro-crédits, 451.608 projets ont été financés jusqu’à
fin 2012 dont 273.504 projets en direction des femmes
soit un taux de 61%.
Aujourd’hui, les résultats sont
plus que remarquables sur le
terrain au regard du nombre
de femmes algériennes
entrepreneurs, industrielles et
innovatrices dans tous les
domaines productifs et avec
une compétence avérée.
Nous nous enorgueillissons
de voir ce résultat réalisé par
la femme algérienne ainsi
que la femme arabe qui s’est,
elle aussi, affirmée dans les
domaines de l’industrie, des
métiers, des affaires, des
médias, de l’éducation, de
l’agriculture, du tourisme et
divers autres services. Des
Les études
mentionnées
dans le rapport régional
de l’organisation ont révélé que les
projets en
direction de
la femme
arabe se
répartissent
sur quatre
principaux
domaines. Il
s’agit en l’occurrence des
services avec
42,6%, de
l’industrie
avec 22,2%,
de l’agriculture avec 18,1%
et d’autres
projets avec
17,2%.
El-Djeich 596 Mars 2013
5
Notre pays a
pris toutes les
dispositions
dans le but de
parachever le
processus de
promotion de
la femme tant
au plan politique qu’économique. Les
lois sont
venues, de ce
fait, donner
leur fruit à
travers l’augmentation de
la participation de la
femme à la
vie politique
avec 31,81% à
l’Assemblée
populaire
nationale
(APN) lors des
dernières élections législatives 2012.
6
Mars 2013 El-Djeich 596
domaines où, par le passé, la
présence de la femme était
chose exclue.
C’est certes là un message
fort au monde entier quant
aux perspectives prometteuses qui se dessinent pour
l’avenir des femmes arabes.
Cette réussite qui sera, sans
nul doute, soulignée dans vos
expériences et recherches qui
seront présentées lors de ce
congrès n’est nullement le
fait du hasard ou d’actions
isolées mais l’aboutissement
de la conjugaison de plusieurs facteurs qui ont pris
forme à travers des expériences et tentatives multiples
couronnées en dernier lieu,
par un succès franc.
Cela n’est pas nouveau pour
notre monde arabe. Il va
sans dire qu’il est question
d’un départ sous une autre
forme après que l’oubli eut
voilé, des décennies durant,
le rôle économique de la
femme.
Notre monde arabe, et en
dehors des périodes de stagnation, de déclin et de colonisation abjecte, n’est jamais
resté en marge de la formation de la femme pour qu’elle
investisse le monde du travail
et de la production.
Historiquement, la femme
arabe a, de tout temps, grandi dans un milieu marqué
par l’amour du travail, la gestion dans le domaine des
affaires et la volonté de produire et d’investir. Elle s’est
distinguée, à travers toute
son histoire séculaire, par
cette culture de la production, de l’industrie ou du
commerce confortée en cela,
par les valeurs immuables de
nos sociétés qui prônent le
savoir et le travail dans leur
double dimension morale et
matérielle tant chez la femme
que chez l’homme. Ces
valeurs encouragent l’homme
à produire pour subvenir aux
divers besoins de la vie.
En Algérie, la femme produisait d’abord à domicile, dans
son champ ou dans son environnement direct ou indirect.
Elle participait à la production
agricole, artisanale et ménagère outre son rôle de mère
et de femme au foyer.
En milieu rural, elle ne vivait
que de sa production propre
dans une cohésion parfaite
aux côtés de l’homme pour
assurer l’autosuffisance aussi
infime soit-elle.
Forte d’une expérience avérée
et très enthousiaste à l’idée
de participer efficacement au
processus de développement
aussi bien dans les villes que
dans les campagnes, la
femme algérienne apporte
aujourd’hui une précieuse
contribution à l’ensemble des
secteurs de production et des
services en sus de sa participation à la gestion des affaires publiques aux niveaux
local et national.
Il va sans dire que l’assise
culturelle dont nous disposons, nos traditions positives,
notre expérience historique
riche et diversifiée, mais
aussi nos potentialités financières, matérielles et organisationnelles nous qualifient
dûment pour asseoir un socle
solide à même d’assurer à la
femme un départ fort prometteur dans ce domaine, un
départ que nous voulons
accroître, orienter et pérenniser jusqu’à la réalisation des
objectifs escomptés.
Autant d’atouts qui font
défaut chez beaucoup de
peuples, lesquels ont longtemps souffert avant de
reconnaître à la femme le
droit au travail. Que dire alors
du leadership en entrepreunariat, thème de votre
congrès.
En optant aujourd’hui pour
ces choix, nous entendons
corriger ce dysfonctionnement qui a prévalu par le
passé et fait obstacle à la
moitié de la société l’empêchant de contribuer de
manière effective à l’édification de son pays.
La conjoncture actuelle vous
est favorable grâce aux nouvelles technologies qui facilitent la communication et l’accès à l’information, grâce à
l’enseignement et à la formation qui ont ouvert de nouvelles perspectives, mais aussi
grâce à la volonté politique
qui a ouvert la voie à la
femme.
Rien ne vous empêche désormais d’amorcer un nouveau
départ sur la voie de l’affir-
mation de soi vers la consolidation des capacités de nos
pays et de notre nation.
Vous ne devez pas vous
contenter des succès réalisés.
Œuvrez à la diffusion de l’esprit d’entrepreunariat féminin
au sein de nos sociétés pour
transformer les opportunités
offertes en production de
biens et de services et initier
des affaires. Faites-en une
stratégie et une vision prospective pour nos sociétés à
même d’aller vers la complémentarité entre hommes et
femmes dans la consécration
du développement global
dans nos pays.
Une stratégie et une vision
complémentaire vers lesquelles doivent converger vos travaux en cette conjoncture où
le monde arabe connaît de
profondes mutations tendant
à relever le défi économique
et à lutter contre le chômage
qui touche en premier lieu, la
femme.
Mesdames, Messieurs,
La présentation, lors de ce
congrès, d’expériences réussies dans divers volets industriels, les technologies de
pointe, l’information, l’éducation, l’enseignement, les professions libérales féminines,
le bâtiment, le tourisme,
l’agriculture et autres, conforte vos succès et offre des
modèles de réussite à toute
femme désirant s’affirmer en
suivant la même voie pour
contribuer à l’édification de
son pays.
De telles expériences suffisent, à elles seules, pour
prouver votre présence effective et efficace sur le terrain
et inciter les autres à vous
suivre.
C’est dans cet esprit que
nous voulons apporter notre
soutien aux travaux de
recherche et aux études académiques et de terrain susceptibles de développer l’entrepreunariat féminin en
assurant la disponibilité de
données, d’études quantitatives et de statistiques pointues qui aideraient à mieux
cerner cet entrepreunariat et
les entraves qui se dressent
face à son évolution, fussentelles d’ordre réglementaire,
technologique ou financier.
Il sied également de définir
des politiques nationales et
arabes pour mieux suivre
l’évolution continue de l’entrepreunariat féminin et en
cerner les perspectives afin
de l’orienter à bon escient et
le doter des moyens et outils
qui lui font défaut.
C’est, en effet, à ce niveau-là
que se situe l’importance
grandissante des médias en
termes de sensibilisation
quant à l’intérêt de l’entrepreunariat pour la femme, de
vulgarisation de l’entrepreunariat féminin et de création
de réseaux spécialisés.
C’est dans cet esprit que les
mutations opérées à ce titre
au profit de la femme doivent
être incluses dans les exigences des grandes mutations
survenues aux niveaux arabe
et international, notamment
en ce qui a trait à la nature et
aux nouvelles formes de production ainsi qu’au rôle des
nouvelles technologies en la
matière.
Nous sommes, par conséquent, appelés à inscrire la
stratégie de l’entrepreunariat
féminin dans ce nouveau
contexte régional et international.
Si les peuples et les nations
progressent, c’est par le
savoir, les sciences, le travail
et la production de leurs
hommes et femmes. Il en va
de même pour nous : si
nous voulons progresser,
nous n’avons d’autres choix
que de le faire dans le cadre
de ces exigences.
Même si vous faites montre
d’une forte volonté politique
pour parvenir à cette fin,
vous vous devez, toutefois,
de réunir les conditions
objectives pour ce faire. Ces
conditions sont à votre portée et vous en êtes responsables.
Je vous souhaite plein succès
dans vos travaux qui seront,
je n’en doute pas, couronnés
par des recommandations
scientifiques et pratiques qui
contribueront de manière
effective à conforter la place
de la femme arabe.■
L’assise culturelle dont
nous disposons, nos traditions positives, notre
expérience
historique
riche, mais
aussi nos
potentialités
financières,
matérielles et
organisationnelles nous
qualifient
dûment pour
asseoir un
socle solide à
même d’assurer à la
femme un
départ fort
prometteur
dans ce
domaine, un
départ que
nous voulons
accroître,
orienter et
pérenniser
jusqu’à la réalisation des
objectifs
escomptés.
Je vous remercie de votre
aimable attention’’.
El-Djeich 596 Mars 2013
7
A l’occasion de la Journée mondiale de la femme
Permettre à la femme de contribuer
au développement économique et à la sécurité du pays.
Nous devons
nous rappeler
que la meilleure assurance sur l’avenir
repose sur
l’intelligence
des femmes et
des hommes
de ce pays et
sur leur capacité d’adaptation afin de
favoriser le
changement.
La réussite de
ce changement nécessite cependant
une profonde
transformation des mentalités et des
comportements de tous
les Algériens.
8
Mars 2013 El-Djeich 596
Le président de la
République, Abdelaziz
Bouteflika, a adressé le
7 mars 2013 à Alger un message aux Algériennes à l’occasion de la Journée mondiale
de la femme
En faisant du 8 mars la
Journée mondiale de la
femme, la communauté internationale a voulu souligner le
rôle de la femme au sein de
nos sociétés et la nécessité
de vaincre les préjugés qui
ont pu et qui, aujourd’hui
encore, peuvent retarder
l’évolution du statut de la
femme vers plus d’égalité
dans les responsabilités politiques, sociales, économiques
et culturelles.
La femme algérienne a toujours été, au moment voulu,
un exemple d’abnégation et
de patriotisme.
A l’instar de ses frères, elle
s’est mise tout naturellement
au service de la révolution et
de l’édification de l’Algérie
nouvelle. Son engagement
participe de ce dévouement
qu’elle a exprimé dans une
quête renouvelée d’accompagner les efforts de son pays et
de les soutenir.
Cet engagement est d’autant
plus remarquable que l’implication de la femme algérienne dans le processus de rénovation nationale et de reconstruction n’a pas toujours été
appréciée à sa juste valeur.
Cependant, elle a dû se forger
les armes et le discernement
serein pour son combat en
donnant toute la mesure à
ses capacités non seulement
pour réaliser ses projets individuels mais aussi pour s’élever au niveau des enjeux et
défis de notre temps en
concourant à d’autres accomplissements au sein de la
communauté nationale.
Cela mérite toute notre considération et nous conforte
dans le sentiment que le
combat contre toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes doit être
poursuivi avec résolution pour
donner sens aux droits de la
femme à travers la réalisation
de programmes incluant la
dimension humaine en tant
que finalité de notre développement global.
Depuis des décennies, le
développement humain est
une priorité de l’Algérie qui a
fait de la promotion de la
femme l’un des vecteurs de la
solidarité nationale et intergénérationnelle.
Aujourd’hui, le défi à relever
est plus subtil car au-delà de
la volonté politique il faut lui
apporter des réponses crédibles pour permettre à la
femme de contribuer encore
plus au développement économique et à la sécurité du
pays.
Certes, l’ancrage constitutionnel des droits politiques des
femmes a favorisé l’égal accès
des femmes et des hommes
aux mandats électoraux et
fonctions électives. Leur présence à l’Assemblée populaire
nationale, au Conseil de la
nation et au sein du gouvernement donne en effet une
visibilité à la participation des
femmes à la gestion des affaires de l’Etat et met en évidence l’importance de leur rôle
dans le nouveau paysage politique et le modelage des nouveaux profils de la société.
Malgré ces acquis et d’autres
dans les domaines de la
santé, de l’instruction, du travail, de la culture et de la justice, nous ne saurions cependant nier la nécessité impérieuse de lever d’autres obstacles pour réduire la vulnérabilité de la femme à toutes sortes de contraintes et diminuer
sa dépendance en favorisant
sa participation, pleine et
entière, aux projets qui organiseront la société de demain.
Nous devons nous rappeler
que la meilleure assurance
sur l’avenir repose sur l’intelligence des femmes et des
hommes de ce pays et sur
leur capacité d’adaptation afin
de favoriser le changement.
La réussite de ce changement
nécessite cependant une profonde transformation des
mentalités et des comportements de tous les Algériens.
Une vaste campagne d’information mobilisant la société
civile et mettant en valeur les
compétences des femmes et
leur engagement, permettrait
de faire évoluer les esprits et
les conceptions concernant le
rôle et la place de la femme
au sein de la société.
Dans les pays du Sud comme
ceux du Nord, l’égalité devrait
résulter de la conviction que
les femmes et les hommes
ont la même capacité de
concevoir et de réaliser, de
faire des projets et d’exercer
leur citoyenneté.
Cependant, même si
aujourd’hui les femmes tiennent sans fléchir leur rang,
seule une vision à long terme
permettra au peuple de vaincre ses inhibitions et ses hésitations pour passer à de
vraies ambitions nationales
assumant les responsabilités
qu’elles impliquent pour
garantir tous les droits de la
femme et construire une
société plus épanouie et plus
solidaire.
Saisir l’importance de cet
enjeu, c’est aussi appréhender
le véritable sens de l’approfondissement des réformes
que nous avons engagées
dans les domaines de l’éducation, de la justice, des structures et missions de l’Etat, de la
recherche, de la culture, des
finances, de l’aménagement
du territoire, de l’environnement, de l’agriculture et de
l’industrie en vue de l’instauration d’un système productif
basé sur la création des
richesses.
Notre volonté de créer un
espace politique qui favorise
la participation et l’intégration
et contribue au renforcement
du lien social répond aux
nécessités économiques les
plus impérieuses et aux exigences sociales les plus légitimes du peuple algérien.
Sa finalité est la satisfaction
des besoins de la population,
l’amélioration des conditions
de vie notamment celles des
couches les plus défavorisées,
la réduction des inégalités, la
protection des libertés individuelles, la consolidation de la
justice sociale et de la bonne
gouvernance.
C’est ainsi que nous pourrons
créer les conditions permettant aux femmes de participer
au processus de prise de décision et d’occuper la place qui
leur revient dans la société en
tant qu’actrices responsables
et à même de contribuer au
redressement national tout en
façonnant leur propre futur.
Cela passe par le combat
contre les graves carences et
distorsions de notre organisation économique et institutionnelle exacerbée par un
terrorisme transnational que
nous continuons à combattre
dans ses nouvelles formes et
manifestations résultant de
son imbrication avec le crime
organisé.
Les mutations à l’œuvre dans
notre pays commandent dès
lors une nouvelle mobilisation des forces vives dont l’effort doit converger autour des
grands défis posés à l’Algérie.
Cela appelle évidemment des
changements dans les
méthodes et les pratiques
ainsi que de nouvelles modalités d’engagement de tous
les algériens à la mesure des
exigences de notre contexte
géopolitique et de notre
conjoncture historique qui
est, à maints égards, cruciale.
Les combats d’hier pour l’indépendance nationale et la
reconstruction et celui qui est
mené aujourd’hui pour la
consolidation de l’Etat de
droit et le rayonnement international de notre pays constituent des moments différents
d’un même engagement des
Algériennes et des Algériens
au service de la patrie.
C’est la raison pour laquelle
la célébration de la Journée
mondiale de la femme est
pour nous une occasion de
rappeler que la participation
des femmes au progrès général de la société est une chance pour accroître les capacités
d’action de l’Algérie et favoriser son développement
durable■
Cependant,
même si
aujourd’hui
les femmes
tiennent sans
fléchir leur
rang, seule
une vision à
long terme
permettra au
peuple de
vaincre ses
inhibitions et
ses hésitations pour
passer à de
vraies ambitions nationales assumant
les responsabilités qu’elles impliquent
pour garantir
tous les droits
de la femme
et construire
une société
plus épanouie
et plus solidaire.
El-Djeich 596 Mars 2013
9
51e anniversaire de la fête de la Victoire (19mars)
Prélude d’un nouveau processus historique
Le président de la République a adressé un message aux participants au séminaire national sur "L’évolution de l’Armée de libération nationale (ALN) durant la
Révolution du 1er novembre 1954" à l’occasion de la célébration du 51e anniversaire de la fête de la Victoire.
Le 19 mars
1962 était
une halte
charnière
dans l’histoire
de l’Algérie. Il
renferme en
soi, un sens
profond et un
patrimoine
précieux de
leçons
10
"Mesdames, Messieurs,
C’est avec déférence et humilité que nous nous remémorons au moment où nous célébrons le cinquante et
unième anniversaire de l’annonce du cessez-le-feu et de
la victoire éclatante, cette génération de femmes et
d’hommes braves et vaillants, la glorieuse génération de
novembre.
Si ce n’est cette génération dont le cœur débordait de
foi et de conviction inébranlable, de loyauté infaillible,
de détermination ferme et d’unité impénétrable, le jour
du 19 mars n’aurait jamais répandu son éclat.
Aujourd’hui, il est donc de notre devoir de laisser parler
notre grande émotion pour dire toute notre gratitude à
tous ceux qui ont combattu, corps et âme, malgré les
rudes épreuves, jusqu’à débarrasser la patrie et les
hommes de ce colonialisme abject et sauver les enfants
de leur Nation d’un enfer fait d’une oppression horrible,
de tortures insoutenables et de souffrances atroces.
C’est là une occasion non pas seulement pour se rappeler les souvenirs du passé et renouer avec notre histoire
et lutte mais pour procéder à une autoévaluation et une
consolidation des liens d’appartenance, de réflexion et
de considération.
Le 19 mars 1962 était une halte charnière dans l’histoire de l’Algérie. Il renferme en soi, un sens profond et un
patrimoine précieux de leçons et enseignements dont
devra inlassablement s’abreuver la nouvelle génération.
En ce jour exceptionnel, la Nation a réalisé un objectif
longtemps poursuivi qui, de fait, n’a d’égal que le degré
de souffrances subies et de sacrifices consentis conformément au plan tracé par la guerre de libération quant
à l’unité du territoire national, à l’indépendance qui
englobe une souveraineté totale de l’Etat algérien et à
l’unité du peuple qui a contraint le colonialisme à le
reconnaître en tant que Nation harmonieusement unie
Mars 2013 El-Djeich 596
et unifiée au regard de son appartenance civilisationnelle.
La victoire mémorable dont nous commémorons,
aujourd’hui, l’anniversaire n’était autre que le prélude
d’un nouveau processus historique en l’occurrence le
combat pour la construction du pays qui puisera l’intégralité de son essence dans cet esprit qui a marqué le
processus de recouvrement de la souveraineté nationale pour soustraire le pays de l’occupation étrangère.
Cet esprit a prouvé son importance lorsqu’il a préservé cette victoire de toute tentative visant à se l’accaparer. Il a été plus qu’essentiel pour la réalisation des
objectifs qui tendaient à éliminer les séquelles du
colonialisme.
Une autre mission tout aussi cruciale que la lutte pour
la libération. La sauvegarde de cet esprit, en maintenant vif son rudiment, est désormais, tout comme par
le passé, une nécessité impérieuse, et la nature de
l’effort national en cours de réalisation en appelle à un
sens élevé de nationalisme sachant que la préservation de l’intérêt du pays n’est nullement un slogan de
consommation mais un impératif vital et décisif.
Toute Algérienne et tout Algérien a le droit de choisir
la voie qui lui permet de s’affirmer. Il incombe également à l’Etat de le protéger et de lui garantir la liberté
d’appartenance et le droit d’expression de ses convictions profondes. Mais dès lors qu’il est question de la
patrie, de son devenir, de sa sécurité, de sa sacralité
et de sa souveraineté, nous sommes alors tous appelés à adopter une seule et même position. Une position qui ne va pas à l’encontre du renouveau ou de la
réforme et qui n’est pas forcément liée à un modèle
précis parmi les divers types de gouvernance, d’organisation institutionnelle ou de système de relations
sociales.
Et s’il est du droit des citoyens de travailler et de se
différencier selon leur vœu, il est cependant un seuil
que nul ne peut surpasser. Il s’agit bien évidemment
de la patrie à laquelle nous devons tous une allégeance inconditionnelle.
Par le passé, l’ampleur de la victoire réalisée au prix
de lourds sacrifices et grâce à un sens patriotique
généreux nous a aidés à surmonter les difficultés et
tourments y compris ceux rencontrés durant la décennie de la haine et de la destruction. Ce même patrimoine béni est parvenu à transformer l’absence
d’équilibre en une énergie forte qui a permis au pays
de retrouver la voie menant vers l’oasis de la quiétude, de la réconciliation, de la cohésion et de l’unité.
Celui-ci a permis de renouer enfin, avec le processus
de développement et de relance sur des bases fortes
et solides et avec les moyens idoines qui vont de pair
L’ampleur de
la victoire
réalisée au
prix de lourds
sacrifices et
grâce à un
sens patriotique généreux
nous a aidés
à surmonter
les difficultés
et tourments
y compris
ceux rencontrés durant la
décennie de
la haine
El-Djeich 596 Mars 2013
11
avec la conception mise au point par les hommes et
femmes courageux qui ont réalisé cette éclatante
victoire.
Ces dernières années, nous n’avons ménagé aucun
effort pour rattraper le retard et réunir les conditions
favorisant l’amorce effective d’une nouvelle étape
d’édification. En témoignent les grandes infrastructures de base que nous avons mises en place, nos réalisations en matière de construction, de routes, de
mobilisation des ressources en eau, d’enseignement,
de santé, etc. et nos acquis dans la préservation des
capacités de l’Etat et la protection de ses ressources.
Autant de réalisations rendues possibles grâce à
l’abnégation des enfants de ce pays qui travaillent
avec conscience, responsabilité et loyauté.
Cependant, nous ne devons pas nous laisser aller à
l’autosatisfaction et au sentiment d’avoir accompli
tout ce à quoi nous aspirions. Car le développement
est un processus perpétuel.
Des erreurs et des lacunes ont émaillé la réalisation
de certains projets : nombre de ces défaillances
peuvent être expliquées par diverses raisons alors
que pour d’autres un examen minutieux s’impose à
l’effet de demander des comptes à ceux qui ont failli
à leur mission, quels que soient leurs postes.
Animé d’une volonté nationale sincère, notre pays
s’emploie à mobiliser tous ses moyens, à protéger
ses ressources et à diversifier ses sources de revenu.
Dans cet effort, l’Algérie a besoin, avant tout, des
compétences de ses enfants.
Des compétences qui ne se limitent pas au savoirfaire technique et à la maîtrise du domaine d’activité,
mais qui impliquent aussi l’accomplissement des
devoirs découlant de la responsabilité avec loyauté,
intégrité et probité et en plaçant toujours l’intérêt du
pays au-dessus de toute autre considération.
Les grands projets engagés dans les différentes
régions du pays requièrent toutes ces compétences
loyales capables de les mener à bon port avec un
minimum de pertes. Ces projets sont réalisés avec
les richesses de la nation et pour la nation et une
telle démarche implique une lourde responsabilité.
S’agissant des tentatives d’enrichissement illicite et
au préjudice des deniers publics et des droits de la
communauté nationale, la loi s’appliquera dans
toute sa rigueur car l’Etat est déterminé à imposer le
sérieux et l’intégrité dans le travail et n’hésitera pas à
demander des comptes à toute personne coupable
aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les
droits spoliés.
La justice jouit aujourd’hui de la compétence qui la
conforte dans son action. Nos devoirs imposent à
l’Etat d’être fort et d’exercer pleinement son pouvoir
dans le respect des lois de la République de manière
à rassurer sur ses capacités à protéger la vie, les
biens et la dignité des citoyens.
Gloire à nos valeureux martyrs.
12
Mars 2013 El-Djeich 596
Nos devoirs
imposent à
l’Etat d’être
fort et d’exercer pleinement son pouvoir dans le
respect des
lois de la
République de
manière à rassurer sur ses
capacités à
protéger la
vie, les biens
et la dignité
des citoyens.
attendu de nous dans notre affrontement avec l’occupant et
militaire dans plusieurs armes des forces terrestres comme
pour faire triompher la Révolution.
l’arme du génie de combat, de l’artillerie, des commandos et
Par la suite, j’ai rejoint le 4e Bataillon à la base de l’Est où
bien d’autres. D’autre part, la Chine a formé nos cadres dans
j’étais instructeur militaire, puis, j’ai été affecté au commanplusieurs spécialités de l’aviation et de la marine.
dement des opérations dans la zone sud des frontières algéLa durée de formation variait selon la spécialité mais elle
ro-tunisiennes où j’ai occupé le poste de secrétaire général
répondait, dans l’ensemble, aux besoins de l’ALN et corresde ce commandement. »
pondait aux exigences du théâtre de bataille. S’agissant de la
formation militaire, il y avait une formation de courte durée.
● Dans quelles circonstances avez-vous rejoint l’ALN ?
Certains jeunes étaient formés en topographie, en génie de
●● « J’étais élève au lycée lorsque l’UGEMA, sur instruction
combat, au close-combat. D’autres suivaient des formations
du FLN avait décrété, le 19 Mai 1956, la grève historique des
militaires de longue durée dans l’arme de l’aviation, de l’artilétudiants algériens. Cet appel a été massivement suivi au
lerie de campagne et de la marine. C’étaient des stages qui
point qu’immédiatement après, la police française s’est lancée
nécessitaient des études approfondies ainsi que des entraîneà nos trousses afin de nous contraindre à reprendre nos
ments intenses.
cours. Au bout de quelques mois, nous avons décidé de
Je signalerai ici que la formation dans certaines spécialités
rejoindre la lutte armée dans les rangs de l’ALN en faisant fi
comme le renseignement et les télécommunications était
des menaces de l’administration coloniale et préférant mourir
assurée par des responsables et des cadres de l’ALN en perau champ d’honneur pour que notre peuple puisse vivre en
sonne eu égard au caractère sensible de ces domaines.
toute liberté et en toute dignité.
En ce qui me concerne, en janvier 1958, j’avais alors 18 ans,
Je voudrais souligner à ce propos un point d’une extrême
j’ai été désigné avec cinq autres de mes camarades (chacun
de nous représentait une des six wilayas), pour suivre une for- importance. A cette période précise, au plus fort du combat
libérateur, toutes les catégories de la société aspiraient à
mation de parachutisme au Caire, en Égypte. Cette formation
rejoindre les maquis pour combattre l’occupant. Cet élan
m’a permis de devenir instructeur parachutiste. Nous avons
suivi un entrainement intensif de sauts en parachute effectués populaire a apporté à la Révolution un soutien moral et matériel multiforme et montre que le combat ne pouvait nécessaide jour et de nuit et avec usage d’armes. Le but de cette forrement se réduire au seul fait de porter les
mation était, aux yeux du
armes.
Commandement de l’ALN, d’acheminer
A
notre
retour
du
Et il est de la prime importance de rappedes armes vers les wilayas de l’intérieur. A
ler, toujours dans ce même contexte, le
l’issue de notre formation, nous avons été stage de parachutisrôle important du sport comme moyen de
affectés à la base de l’Est.
me, nous avons
lutte au service de la Révolution, mais égaIl convient de souligner qu’au terme de
rejoint l’École des
lement de la littérature, de la musique et
notre formation, le Commandement de
cadres implantée
des autres arts et sciences. Ils ont porté
l’ALN nous a informé de l’impossibilité
l’écho de la Révolution à l’étranger à trad’accomplissement de la mission qui était aux frontières algévers des concerts animés par des chanattendue de nous en utilisant les avions
ro-tunisiennes.
teurs, des poètes, des conférences, des
cargo d’un pays frère pour le parachutage
Les éléments de
expositions de peinture, de sculpture, de
des armes et des munitions, par crainte
couture et de mosaïque, des tournois de
d’une éventuelle riposte et de représailles l’ALN ont reçu une
football et de boxe... Ainsi, on peut dire
de l’ennemi français contre ce pays frère,
formation de haut
que chaque Algérien avait un cœur qui ne
à l’image de ce qui s’est passé lors de
niveau assurée par
battait que pour la Révolution.
l’agression tripartite.
Pour en revenir aux conditions de mon
En 1958, donc, à notre retour du stage de des encadreurs algéadhésion au combat armé, j’ai trouvé, avec
parachutisme, nous avons rejoint l’école
riens.
mes compagnons étudiants, toutes les facides cadres implantée aux frontières algélités de la part du Commandement de l’ALN
ro-tunisiennes.
qui a chaleureusement accueilli les étudiants grévistes sans
Les éléments de l’ALN ont reçu une formation de haut niveau
avoir à les soumettre à l’accomplissement d’une des condiassurée par des encadreurs algériens parmi lesquels il y avait
tions qu’il imposait à toute nouvelle recrue voulant intégrer
des éléments qui ont déserté les rangs de l’armée française
les rangs de la Révolution, à savoir : une action d’éclat contre
pour rejoindre la Révolution après le Congrès de la
les symboles des forces colonialistes. J’étais parmi ceux qui
Soummam, en 1956. A l’Ecole des cadres comme dans les
ont donc eu cette dérogation, peut-être au vu de mon jeune
centres d’instruction, les éléments de l’ALN étaient initiés au
âge et aussi, j’ai même été gratifié d’un geste en guise de
maniement des armes, apprenaient comment tendre une
récompense pour mon engagement dans la Révolution.
embuscade, effectuer une reconnaissance et bien d’autres
Au début, j’ai rejoint les rangs de l’ALN dans la Wilaya III dans
matières militaires pratiques et techniques. C’étaient des
la région de la Soumman et de l’Akfadou. Après quoi, les rescours très utiles pour nous car nous savions ce qui était
El-Djeich 596 Mars 2013
45
Colloque
tégie visait également à déjouer et à faire échec aux manœuponsables de l’ALN m’ont envoyé en Tunisie en compagnie
vres françaises de partition du pays.
d’un groupe de seize éléments.
Dans un deuxième temps, l’action a consisté à enclencher la
Nous avons pris le départ, le 10 octobre 1957, depuis les
machine diplomatique algérienne, à charge pour cette dernièmonts de l’Akfadou et nous sommes arrivés à la frontière
re de susciter un vaste élan de sympathie à la Révolution
algéro-tunisienne, le 20 décembre, soit après 70 jours de
auprès de l’opinion publique internationale et également pour
marche et dans des conditions difficiles. A notre arrivée à la
l’informer des pratiques coloniales.
frontière, nous avons dû redescendre vers le Sud afin de
Enfin, cette stratégie visait à ébranler les fondements de l’Etat
contourner les lignes Challe et Morrice sachant que les tracolonialiste avec des grèves et des
vaux du barrage électrifié et des champs de
manifestations populaires en
mines dans leur partie nord étaient à leurs
Nous avons reçu une
Algérie et à l’intérieur du territoire
débuts.
formation de haut
ennemi.
Il y avait une très bonne organisation, aussi
bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. A chaque
niveau dans plusieurs Telle a été la riposte à l’action colophase, d’un point à l’autre et dans ce long
centres et écoles grâce niale et à ses pratiques odieuses
qui avait mobilisé toutes ses capacipériple, nous étions accompagnés d’un
tés militaires pour les jeter dans la
excellent guide qui connaissait bien le terrain à la compétence, l’expérience des instrucbataille, bénéficiant même du souet qui savait donc choisir les itinéraires sûrs.
tien inconditionnel de ses alliés de
Nous marchions de nuit pour éviter d’être
teurs et des encal’époque, qui a pesé de tout son
repérés par l’ennemi et nous avons traversé
dreurs et grâce aussi
poids politique et diplomatique
plusieurs montagnes en passant par Bordj
au soutien matériel et dans le monde, fait usage de son
Bou Arreridj, Sétif, Barika, Batna, Khenchela
moral dont a bénéficié expérience en matière de conspiraet Tébessa avant d’atteindre la frontière.
tions et de manœuvres, eu recours
Nous étions à la fleur de l’âge, animés par
la Révolution de la
pratiques génocidaires et extercette volonté de lutte et chargés du sentipart des pays frères et aux
minatrices, aux méthodes les plus
ment patriotique, révoltés contre toute
amis.
barbares de torture et au chantage.
forme de tyrannie et d’asservissement. Nos
L’occupant n’a épargné aucun effort
cœurs aspiraient à une Algérie libre et indépendante et notre jeune âge, en ces circonstances, ne pouvait pour perpétuer l’occupation de l’Algérie, pas même les
entraver cette volonté, bien plus, l’enthousiasme de la jeunes- méthodes prohibées par la communauté internationale et qui
consistaient à terroriser et asservir notre peuple et l’empêcher
se nous incitai davantage à rejoindre les rangs de l’ALN et la
ainsi de concrétiser ses aspirations à la liberté et à l’indépenlutte armée.
dance.
A ce titre je me rappelle ces jeunes enfants de l’Algérie révolL’ALN a obtenu des victoires éclatantes sur le champ de
tée comme le petit Omar Yacef, un gosse de 12 ans qui actibataille et les combattants ont résisté aux grandes opérations
vait au niveau de la zone autonome d’Alger comme guidemenées par les troupes d’occupation à l’exemple des opéraéclaireur dans les rues de la capitale, faisait le guet pour Ben
tions « Jumelles » et « Pierres précieuses ». Le peuple
M’hidi et convoyait des armes et du courrier entre les
algérien, dans toutes ses composantes, a apporté un puissant
Moudjahidine ainsi que d’autres tâches comme la surveillansoutien à la Révolution à travers les manifestations qui ont
ce. En dépit de son jeune âge, on lui a confié des missions
embrasé les rues de la capitale mais également toutes les vildifficiles et sensibles. Ceci parce qu’il avait été entrainé à la
vigilance, au strict respect du timing, à la rapidité d’exécution, les du pays à l’exemple d’Oran, Constantine, Annaba… Si
l’ALN a été le fer de lance de la Révolution et son héros, il
d’une part, et à ne pas éveiller les soupçons de la police et
convient de dire également que le peuple algérien dans sa
des soldats des troupes d’occupation, d’autre part.
totalité a combattu l’occupant, chacun dans son domaine et
Je pense que l’arrivée des jeunes étudiants algériens au
selon ses possibilités, sans oublier la femme dont la contribumaquis a imprimé un souffle nouveau à la Révolution. Outre
tion à la Révolution a été non moins importante.»
cet aspect, les rangs de l’ALN ont été renforcés par le capital
expérience apporté par ces officiers, sous-officiers et djou● Quelle a été la qualité de la formation militainoud algériens qui ont déserté de l’armée française pour
re au regard des faibles qualifications des
rejoindre le combat libérateur.
Moudjahidine à cette époque? Quel était le
Le serment prêté par l’ALN était tranchant: « La victoire ou la
mort au champ d’honneur». Aussi, a-t-elle veillé, avec lucidité niveau de formation des stagiaires des premières promotions ?
et perspicacité à ouvrir les portes à tous les Algériens pour
qu’ils apportent leur contribution au succès de la Révolution.
●● « Les méthodes de formation et d’instruction au sein de
Dans un premier temps, le Commandement de la Révolution
l’ALN ont connu une évolution à un rythme accéléré. Ainsi, et
a œuvré à desserrer l’étau sur les villes et le nord du pays à
au début des années soixante, le combattant algérien, bénéfitravers une stratégie consistant à ouvrir un front sur le terriciait d’une formation comparable à celle des soldats des
toire français et un autre aux frontières sud, ce dernier sous
armées classiques. Nous avons pu créer plusieurs centres
la direction du commandant Abdelaziz Bouteflika. Cette strad’instruction, former des cadres compétents dignes d’assumer
46
Mars 2013 El-Djeich 596
préservation du legs de Novembre et du serment fait par
des responsabilités, constituer des bataillons dans différennos valeureux Martyrs. »
tes armes de combat aux frontières Est et Ouest ainsi
qu’une structure : l’état-major général de l’ALN qui a accor● Selon vous quel a été l’apport de l’élite intellectuelle
dé un intérêt soutenu à l’instruction et la formation des
du pays durant la Révolution?
cadres et des djounoud.
●● « L’élite intellectuelle a apporté sa contribution effective
Nous avons reçu une formation de haut niveau dans pluau combat libérateur autant par la plume et le mot que par
sieurs centres et écoles grâce à la compétence, l’expérience
le fusil, au même titre que d’autres Algériens car la
des instructeurs et des encadreurs et grâce aussi au soutien
Révolution a pu faire exploser ces dons chez les Algériennes
matériel et moral dont a bénéficié la Révolution de la part
et les Algériens. Ici, me viennent à l’esprit les noms de nomdes pays frères et amis.
breux Algériens que l’Histoire a immortalisés par leurs
Notre armée a constitué, par la suite, le noyau autour
contributions à la Révolution.
duquel s’est construite l’Armée nationale populaire. Une
Je dis, une fois de plus, que la Révolution algérienne a été
armée pleinement disponible pour la bataille de l’édification
l’œuvre de tout un peuple, toutes catégories confondues.
et ce, grâce à une particularité que j’avais précédemment
Dans les villes et villages, dans les djebels ou dans les vassoulignée en affirmant qu’une vision prospective avait caractes étendues désertiques, tout le monde a pris part à cette
térisé la Révolution à son déclenchement.
Le Commandement de la Révolution avait, en effet, déjà une Révolution selon ses capacités. C’est ce qui fait toute la
grandeur de la glorieuse Révolution libératrice. Une
perception des missions de l’armée étalée dans le temps :
Révolution qui a rassemblé tous les Algériens de tous les
l’étape immédiate, la phase transitoire, c'est-à-dire en cas
âges et des deux sexes. Lorsque le FLN a appelé à une coorde prolongement du conflit (en ce sens, les programmes
dination des efforts au service de l’indépendance, il y eut
étaient adaptés aux besoins de l’ALN et aux impératifs du
l’adhésion massive des étudiants algériens à l’intérieur et à
combat) et la phase de l’après-guerre. Dans cette dernière,
l’étranger. Ensuite, il y eut la réponse à l’appel du Congrès
une formation de longue durée en prévision de la phase
de la Soummam en 1956, (qui n’a pas été rendu public) aux
post indépendance était prise en compte, afin d’asseoir les
Algériens servant dans l’armée française de rejoindre l’ALN
fondements de l’Etat algérien moderne.
en gardant leurs grades afin de tirer
L’ALN a ainsi constitué la source où les
bénéfice de leur expérience. Il en fut
instances et institutions nationales moderde même des sportifs et des artistes
Lorsque
le
FLN
a
nes qu’elles soient civiles ou militaires, à
qui ont annoncé leur adhésion à la
l’intérieur ou à l’étranger, avaient puisé
appelé à une coorRévolution et œuvré à l’exécution des
leur personnels d’encadrement. En fait,
plans du FLN. Des noms ont émergé
dination des
l’expérience et la pratique du terrain capidonnant lieu à des consécrations, des
talisées par nos officiers et djounoud les
efforts au service
images, des idées, des médailles. Les
qualifiait pour s’acquitter d’une mission,
de l’indépendanchansons, les poèmes, les livres et
celle de combler le vide occasionné par le
bien d’autres œuvres intellectuelles et
départ massif des fonctionnaires de l’admice, il y eut l’adhéartistiques ont été inspirées par l’esnistration française dans le but de contresion
massive
des
prit de la Révolution. Leurs auteurs
carrer les efforts menant à l’institution de
ont été des tribunes et des protecteurs
l’Etat algérien moderne. Les artisans du
étudiants algéqui se sont fait les défenseurs du droit
1er Novembre 1954 ont su faire échec aux
riens
à
l’intérieur
par le droit. La preuve en est que
plans de l’ex-puissance coloniale qui
nombre d’entre eux sont tombés au
et
à
l’étranger.
consistaient à plonger l’Algérie dans les
champ d’honneur.
méandres de l’anarchie et du désordre.
Grâce à la Révolution, qui a inspiré
Les Moudjahidine ont répondu présents
plusieurs écrivains, historiens et idéopour combler ce vide, suppléer ces comlogues
étrangers
des
quatre
coins du globe, ces derniers
pétences, armés de leur élan patriotique et leur dévouement
sont devenus les défenseurs de cette Révolution, ils ont
sincère relevant ainsi, une fois de plus, le défi après avoir
relevé celui du recouvrement de la souveraineté et de l’indé- acquis une renommée internationale et sont entrés dans
l’Histoire pour avoir soutenu une cause juste et noble.
pendance nationales.
En toute modestie, je tiens à dire que la Révolution algérienEt, parce que l’ALN était prête pour l’étape de l’après-indéne, avec son aura et ses acquis, figure parmi les plus granpendance, c’est donc tout naturellement qu’elle a opéré sa
des révolutions dans le monde. Elle a été et ne cessera
reconversion en Armée nationale populaire. Une Armée
d’être un exemple et un phare pour tous les peuples opprinationale qui a réussi, par la suite, à déjouer toutes les
més sur terre aspirant à la liberté, en Afrique, en Asie et parconvoitises, sauvegarder l’intégrité du pays, qui est devenue
tout dans le monde.
aujourd’hui une puissance régionale avec laquelle il faut
En évoquant notre Révolution, notre lutte et nos martyrs, je
compter. Une Armée qui n’a jamais trahi les valeurs et prinne peux que m’incliner à leur mémoire à leurs pieds»■
cipes qui l’animent, ceux d’être une Armée populaire et une
institution républicaine au service de la Nation, garante de la
El-Djeich 596 Mars 2013
47
Ph.DR
COUPS DE PROJECTEUR
2012 Bilan annuel de la Gendarmerie nationale
COMBATTRE LA CRIMI
SOUS TOUTES SES FOR
« l’Algérie est confrontée à de multiples menaces au niveau
des frontières. Les bandes frontalières sont minées par le crime
organisé qui prend de l’ampleur, c’est pourquoi la
Gendarmerie a adapté les moyens nécessaires pour lutter
contre certains fléaux comme la drogue, le trafic d’armes, la
contrebande, l’immigration clandestine… ».
● Hamida Adjaj
48
Mars 2013 El-Djeich 596
INALITÉ
RMES
L
8.196 mandats de justice. Le colonel
E COMMANDEMENT de la genBenaâmane a indiqué qu’en comparant
darmerie nationale a organisé,
cette activité à celle de l’année 2011
le 27 février 2013, au siège du
(72.357 affaires), il en ressort une hausCommandement, une conférense de 1,70% en matière d’affaires traice de presse consacrée à la
tées et 4,01 % de personnes arrêtées
présentation du bilan de la poli(77.050 personnes en 2012).
ce judiciaire des unités de la
De son côté, le chef de division de la
Gendarmerie nationale durant
Police judiciaire (DPJ), a précisé que
l’année 2012, en présence du
36.443 affaires ont été constatées
chef de division de la Police
durant l’année 2012 en matière de crijudiciaire, du directeur de l’Institut
minalité de droit commun, ce qui repréNational de Criminologie et de
sente 49,52% de l’activité globale, soit
Criminalistique (INCC) et d’officiers de la
une baisse de 4,25 % par rapport à l’ansécurité publique.
née 2011 (38,061).
Dans son allocution d’ouverture, le coloEn ce qui concerne les affaires ayant
nel, responsable de la sécurité publique
trait aux atteintes contre les biens, ces
à la Gendarmerie nationale, a souligné
les efforts déployés par la
Gendarmerie nationale dans la
lutte contre la criminalité,
sous toutes ses facettes, particulièrement au Sud et aux
frontières avant d’ajouter que
« l’Algérie est confrontée à de
multiples menaces au niveau
des frontières. Les bandes
frontalières sont minées par
le crime organisé qui prend
de l’ampleur, c’est pourquoi la
Gendarmerie a adapté ses
moyens pour lutter contre
certains fléaux comme la
drogue, le trafic d’armes, la
contrebande, l’immigration
clandestine… ».
Face à cette situation, le
Commandement de la genEvaluationde l’activité de la police judiciaire
darmerie nationale (CGN) a
des unités de la GN en 2012
procédé à la mise à jour des
dernières représentent
dispositifs mis en place et
20,21%, soit 18.298
leur adaptation aux nouvelles formes de criminali- La priorité de l’action affaires de criminalité
droit commun ayant
té. « Devant les nouveaux
de la chaîne de police de
impliqué 12.119 perdéfis, la Gendarmerie a
judiciaire, particuliè- sonnes. Les wilayas les
opté pour la revalorisation de la Police judiciai- rement les unités spé- plus touchées sont
Alger (1.641), Oran
re, la mobilisation conticialisées, concerne
(1.166), Blida (981),
nue de ses troupes, la
essentiellement le
Tipasa (643), Sétif
réadaptation de la chaîne
trafic de stupéfiants, (624) et Batna (600)
criminalistique, l’élaborale trafic d’armes et
Les affaires d’atteinte
tion des analyses sur le
contre les personnes
phénomène, les profils
de munitions, les
représentent 41,01%
des délinquants et la
faux et le trafic de
la criminalité de
concentration de la crimivéhicules, la migra- de
droit commun, soit
nalité », a-t-il souligné.
tion irrégulière, la
une diminution de
Le responsable de la
délinquance écono- 1,23% par rapport à
sécurité publique à la
Gendarmerie nationale a
mique et financière, 2011 impliquant
17.921 personnes et
souligné que la Police
et la contrebande
1.901 affaires ayant
judiciaire de la
trait aux atteintes
Gendarmerie nationale a
contre la famille et les bonnes mœurs
traité 73.590 procédures durant l’année
dont 2.630 mis en cause.
2012, comprenant 4.221 crimes, 59.290
Concernant les cas d’enlèvement, le chef
délits, 1.883 contraventions et exécuté
El-Djeich 596 Mars 2013
49
COUPS DE PROJECTEUR
de la sécurité publique a précisé que le plus grand
nombre de kidnappings a été
enregistré (42 cas en 2012 et
147 cas en 5 ans, auxquels
s’ajoutent 53 tentatives). Les
kidnappings ne sont pas
l’œuvre de réseaux organisés, mais des cas isolés, a-til affirmé, avant d’ajouter
qu’aucun cas de prélèvement
d’organe n’a été découvert.
La lutte contre le crime organisé constitue la priorité de
l’action de la chaîne de Police
judiciaire, particulièrement
les unités spécialisées. Elle
concerne essentiellement le
trafic de stupéfiants, le trafic
d’armes et de munitions, les
faux et le trafic de véhicules,
la migration irrégulière, la
délinquance économique et
financière, et la contrebande.
Dans ce sillage, un autre
intervenant a souligné que
les affaires traitées en matière de criminalité organisée
sont au nombre de 12 407
affaires, ce qui représente
16,86 % de la criminalité
globale, une hausse de
4,10% est enregistrée par
rapport à l’année 2011. Les
statistiques ont permis de
révéler que les wilayas
d’Alger (5,26%), de Tlemcen
(5,09%), d’Oran (4,36%), de
Sétif (4,06%), Batna (3,90%)
et Mila (3,51%) restent les
plus touchées par la criminalité sous toutes ses formes.
120 affaires ont été également traitées concernant les
atteintes à l’économie nationale, 343 affaires liées au
trafic de véhicules ayant
impliqué 476 personnes et la
mise en fourrière de 234
véhicules, 3.147 affaires de
trafic de stupéfiants avec une
hausse de 12,84 % avec
4.951 mis en cause dont 64
,15 % sont âgés de moins de
30 ans, 4.506 affaires de
contrebande ont également
été recensées impliquant
1.731 personnes arrêtées.
Les enquêteurs de la
Gendarmerie nationale ont,
notamment, traité 1032
affaires de fausse monnaie,
soit une baisse de 4,71% par
rapport à 2011 (138
affaires)■
50
Mars 2013 El-Djeich 596
Bilan 2012
●
●
Numéro vert «10-55»
Sécurité routière
● Mimouna Bahet
e Commandement de la gendarmerie
Lnationale a animé, le 13 février 2013,
au siège du Centre d’information et de
coordination routière de l’Institut national
de criminalistique et de criminologie de
Bouchaoui, une conférence de presse
pour présenter le bilan annuel dans le
domaine de la sécurité routière et du
numéro vert «10-55».
Le terrorisme des routes en croissance constante. L’augmentation du
phénomène des accidents routiers, appelé communément «le terrorisme des
routes» est l’une des plus grandes préoccupations du siècle. Sa gravité constitue
un véritable défi dans plusieurs pays,
occasionnant la mort de millions de personnes et faisant des milliers de handicapés et des dommages matériels colossaux, sans oublier l’hémorragie financière
qui coûte très cher au Trésor public.
A l’instar des autres pays du monde,
l’Algérie souffre de ce phénomène qui
devient de plus en plus inquiétant et qui
préoccupe, en particulier, les responsables et les citoyens. Notre pays est classé en troisième position dans le monde
en matière d’accidents de la route, et ne
cesse de se développer avec la hausse,
d’année en année, du parc national de
véhicules qui compte actuellement
6.367.876 véhicules de différents types.
Le bilan des accidents routiers de l’année
2012 a connu une hausse de 9.89% et
une baisse remarquable de 2,45% du
nombre de décès, selon le bilan annuel
présenté par la division de la sécurité
routière du Commandement de la GN,
qui fait état de 27.499 accidents contre
25.023 en 2011, soit une augmentation
de 2476 accidents avec 3737 décès et
48875 blessés.
Comme il est indiqué ci-dessus, le
nombre des personnes décédées a
connu un recul en comparaison de l’année 2011, contrairement au nombre des
accidents routiers et de blessés qui ont
augmenté.
S’agissant des causes principales de ces
accidents, il y a : l’excès de vitesse
( 30.91%, ) les dépassements dangereux
(2.90 %,) le non-respect de la distance de
sécurité (7.55%,), les manœuvres dangereuses (5.56%), le non-respect de la
signalisation (3.75%), le refus de priorité
(3.19%) et la conduite en état d’ivresse
(0.63%).
A travers ces statistiques, il en résulte
que le facteur humain est la cause principale des accidents routiers suivi de l’état
des véhicules, de l’état des routes et de
l’environnement, d’une manière générale.
Ces accidents ont couté au Trésor public
100 milliards de dinars en une seule
année (2012).
Il convient de signaler que la tranche
d’âge la plus impliquée dans ces accidents est celle des 25 - 30 ans (14732
accidents), soit 36.03% du total des accidents, survenus principalement entre dixhuit heures et minuit, avec un taux d’accident particulièrement élevé les jeudi et
samedi.
Parmi les wilayas qui ont connu un taux
élevé d’accidents en 2012: Alger arrive en
tête avec 1456 accidents, suivie de Sétif
(1298 accidents), Batna (1109 accidents)
puis Oran (1079 accidents).
Ce fléau, devenu réellement inquiétant,
nécessite des études et des recherches
dans le domaine de la protection routière
et un renforcement des efforts entre les
différents acteurs afin de réduire l’insécurité routière.
A cet effet, l’action de sensibilisation des
unités de la Gendarmerie nationale reste
prioritaire, avant de passer à l’action
répressive si cela est nécessaire, en
attendant l’application de nouvelles
mesures telles que le permis de conduire
à points, l’installation d’appareils de
contrôle et de surveillance et l’installation
d’appareils d’enregistrement de la vitesse
sur les véhicules de transports de marchandises de plus de 3500 kg, ainsi que
les moyens de transport de voyageurs de
plus de 15 sièges.
des interventions des éléments de la Gendarmerie
Le numéro vert «10-55» , vers l’enracinement
nationale, 813 interventions ont permis d’obtenir des
d’une nouvelle culture sécuritaire. 2.773.094
résultats immédiats en matière de lutte contre le
appels ont été reçus au niveau des centres d’opéracrime et l’arrestation de nombreux criminels en un
tions des 48 Groupements territoriaux de la
temps record et ce, grâce aux appels des citoyens.
Gendarmerie nationale au numéro vert «10-55»,
C’est donc une nouvelle culdeux années après sa mise en serviture sécuritaire via les
ce. En conséquence, des résultats
2.773.094
appels
de
moyens de communication
efficaces ont été obtenus en matière
citoyens ont été reçus modernes qui commence à
de sécurité routière, de lutte contre
l’atteinte à l’ordre public, la contreau niveau des centres s’enraciner dans l’esprit du
citoyen algérien qui contribande, le terrorisme, et autres interd’opérations des 48
buera certainement à préveventions suite à l’exploitation de 148
groupements territonir et à combattre la crimina362 appels comportant des inforsous toutes ses formes et
mations utiles.
riaux de la gendarme- lité
au renforcement des actions
Il est à rappeler que le numéro vert
rie nationale au
de proximité de la
«10-55» a été mis en service le 5
février 2011, pour encourager l’acnuméro vert « 10-55». Gendarmerie nationale dans
but de garantir une
tion de proximité de la Gendarmerie
C’est donc une nouvel- le
meilleure qualité du service
nationale, prendre en charge les
le culture sécuritaire
public en faisant du citoyen
préoccupations et doléances sécuriacteur de sa propre sécutaires du citoyen en lui offrant l’aide,
via les moyens de com- un
rité. En d’autres termes, il
et l’inciter à protéger sa vie et celle
munication modernes s’agit de l’impliquer et de le
de son entourage, par un simple
coup de fil à ce numéro gratuit via
qui commence à s’en- rassurer en étant à son écouet en lui apportant l’aide
le téléphone fixe ou mobile.
raciner dans l’esprit te
nécessaire en temps opporLes résultats ont été très positifs
du citoyen algérien et tun.
comme l’attestent les responsables
de ce service, en particulier la direcqui contribuera à pré- Le tableau ci-dessous présente un bilan global sur
tion télématique du
venir et à combattre la l’utilité du numéro vert «10Commandement de la GN dont les
efforts ont porté leurs fruits d’autant
criminalité sous toutes 55», deux années après sa
mise en service■
que cette dernière est de création
ses formes
récente. La preuve en est que lors
Bilan du numéro vert “10-55”. Période du 05/02/2011 au 04/02/2013
Désignation
Total des appels
reçus
1re année
2e année
Total
Jour
847808
1 001 269
1 876 077
Nuit
462069
434 948
897 017
Total
1336 877
1 436 217
2 773 094
Nombre d’appels reçus pour essai et confirmation
de la disponibilité du service du 10-55
1 298 599 1 326 105
2 624 704
Accidents de la route
9 278
22 403
31 681
Menaces contre les personnes et les biens
4 303
7 133
11 436
Demande d’aide (situation des routes, recrutement,
autres)
12 547
68 185
80 732
Autres domaines (contrebande, trafic de stupéfiants,
terrorisme, atteinte à l’ordre public, obstruction de la
voie publique, …)
12 150
12 363
24 513
Total
38 278
110 084
148 362
Nombre d’interventions sur le terrain des unités
compétentes de la Gendarmerie nationale
8364
37426
45827
Nombre d’interventions avec résultats immédiats
(répression du crime et arrestations)
347
466
813
Nombre d’appels transférés à d’autres services
(Police, Protection civile et Santé)
8 617
47565
56184
Nombre d’appels
exploités (informations utiles)
El-Djeich 596 Mars 2013
51
Cercle National de l’Armée
Un espace de rencontre, d’échange
et de communication.
BP. : 310, Rostomia. Alger
Route de Cheraga-Beni Messous-Alger
Tel: 021 93 99 99. Fax: 021 93 98 98
e-mail : [email protected]
52
Mars 2013 El-Djeich 596
Le
DOSSIER
d’El Djeich
Défis et lutte des femmes
Elles sont
● Martyres de la Révolution
algérienne.
● Affectées et touchées
par les conflits armés internes
● Championnes sportives
El-Djeich 596 Mars 2013
53
Le
DOSSIER
d’El Djeich
Ph. DR
LES FEMMES MARTYRES
DE L’ALGÉRIE
La Chahida Meriem Badj
Les hommages et la reconnaissance sont toujours accordés au
Martyr pour tous les sacrifices
consentis dans la défense du
pays, dans la lutte pour la liberté
et la dignité. Parmi ces Martyrs
qui se sont sacrifiés pour que
vive l’Algérie, des femmes sont
tombées au champ d’honneur
durant la glorieuse révolution de
Novembre 1954. Aussi, à l’occa-
54
Mars 2013 El-Djeich 596
La Chahida Moussaoui Messaouda
sion de la Journée mondiale de
la Femme, nous avons choisi de
relater le parcours de certaines
d’entre elles car le devoir de
mémoire nous incite à nous arrêter face à l’ampleur des sacrifices que la femme algérienne a
consentis, notamment pendant
cette phase cruciale de l’histoire
de l’Algérie.
Chaïb Dzaïr, première
femme martyre de la
Révolution libératrice
haïb Dzaïr est née le 6 février
wilaya de Guelma, dans une famille modeste d’agriculteurs et d’éleveurs. C’est dans ces conditions
que la jeune fille a grandi et a été
élevée, elle aidait sa famille à
gérer le foyer et effectuait également quelques tâches propres au
monde rural.
Au déclenchement de la
Révolution, nombre d’Algériens
ont rejoint le combat libérateur,
chacun selon ses capacités. Le
père de la jeune Chaïb Dzaïr fut
l’un d’entre eux. Il était déjà en
contact permanent avec des militants du mouvement national dont
le Martyr Badji Mokhtar qui venait
fréquemment à la ferme «Mechta
Dali Ben Chouaf», dans la région
de Souk Ahras dans le cadre des
préparatifs de la Révolution. La
jeune Dzaïr, très éveillée et intelligente, s’était vite rendu compte
que des hommes, étrangers à la
région, venaient souvent rendre
visite à son père. Par quelques
bribes de conversation qu’elle arrivait à écouter, elle sut que son
père était en contact avec des militants et que, quelque chose était
en train de se préparer.
Une fois la Révolution déclenchée,
la ferme « Mechta » est vite devenue un point de rassemblement
pour l’ALN. C’est en cette occasion
que la jeune fille rencontra, pour
la première fois, le Martyr Badji
Mokhtar dont tout le monde parlait. Elle va attentivement le dévisager pour tenter de comprendre
pourquoi les autorités coloniales le
pourchassaient et consacraient
d’importants moyens de propagande pour le discréditer. Elle
était heureuse de le servir, lui et
ses hommes et veillait, avec son
père Mohammed Chaïb, à leur
assurer confort et sécurité.
Très tôt dans la matinée du 18
novembre 1954, la maisonnée
s’était réveillée au service des
moudjahidines. La jeune Dzaïr
s’était levée et vaquait à ses occupations, remplissant son devoir
d’hôtesse pendant qu’à quelques
pas de la ferme, des moudjahidi-
La
Chahida Moussaoui
Messaouda : héroïne
des Révolutions algérienne et tunisienne
oussaoui Messaouda, connue
Msous le nom de guerre
“Mansoura Mahdjouba”, est née en
1902, à Jijel. Elle a été élevée au
sein d’une famille rompue, depuis
des lustres, aux traditions de militantisme nationaliste. En raison
des exactions et des humiliations
qu’exerçait l’administration coloniale à l’égard des Algériens, le
père de Messaouda avait décidé de
quitter sa ville natale et de se réfugier avec toute sa famille en
Tunisie, en 1935.
Elle a commencé son parcours
militant pendant la Deuxième
Guerre mondiale au sein du parti
tunisien, le Néo Destour. Sa ferveur pour la cause du Maghreb
Arabe l’avait poussée à rejoindre la
résistance tunisienne en décembre
1952, au moment où la situation
en Tunisie s’est embrasée, suite à
l’assassinat du syndicaliste Ferhat
Hachad.
Lorsque la résistance tunisienne a
gagné le sud du pays sous le commandement de Lazhar Cheraïti,
revenu de la guerre en Palestine,
Messaouda s’est engagée dans la
lutte et a même pris part à certaines des batailles opposant les
combattants de la Révolution tunisienne aux soldats de l’armée françaises à djebel Sidi Aïch, djebel
Bouchebka, djebel Erdif, Tamarza
Après l’arrêt des combats, Mahdjouba fut
accueillie en héroïne à
Tunis par Habib
Bourguiba qui l’a honorée et reçue pour un
moment au sein de sa
famille. Il lui demanda
ce qu’elle voulait ; elle
sollicita l’obtention
d’un lieu qui servirait à
la formation des infirmiers et pourrait abriter
les malades et blessés
algériens, une requête
qui fut satisfaite.
DOSSIER
C1938 à Bouchegouf dans la
nes assuraient la garde des lieux.
Aux environs de six heures du
matin, un avion de reconnaissance
survola la ferme puis disparut. Le
père de Dzaïr avisa Badji Mokhtar.
Les moudjahidines se sont alors
préparés pour faire face à la situation et à l’offensive ennemie qui
fut intense. Dzaïr a immédiatement apporté son aide à ses frères
moudjahidines, jusqu’à ce qu’elle
soit atteinte par un obus. Touchée
à la tête, elle tomba au champ
d’honneur aux côtés du Chahid
Badji Mokhtar en accomplissant
son devoir sacré, devenant ainsi la
première femme Martyre de la
révolution du 1er Novembre 1954,
alors qu’elle n’était âgée que de
16 ans.
et djebel Bouhlal, selon le témoignage de l’un des adjoints de
Cheraïti, Kaci Sassi, qui a salué
son courage durant cette période,
qui a affirmé que cette jeune fille
algérienne a été « la seule à
rejoindre les révolutionnaires au
nom du Grand Maghreb Arabe »
Après l’arrêt des combats,
Mahdjouba fut accueillie en héroïne à Tunis par Habib Bourguiba
qui l’a honorée et reçue pour un
moment au sein de sa famille. A
Bourguiba qui lui enjoignait de
demander ce qu’elle voulait, elle
sollicita l’obtention d’un lieu qui
servirait à la formation des infirmiers et pourrait abriter les malades et blessés algériens, une
requête qui fut satisfaite.
Les étudiants algériens vont affluer
au centre qui se trouvait à
Halfaouine, sous la direction du
docteur Mohamed-SeghirNekkache. A cette époque,
Mahdjouba était en contact permanent avec le Martyr Lazhar Cheriet
jusqu’en mars 1956, où elle rejoint
la lutte armée dans les Aurès sans
que sa famille ne le sache et portera le nom de “Mansoura”. Elle
activa sous le commandement du
Martyr Lazhar Cheriet et a été
chargée de soigner les blessés.
Par la suite, elle a formé les jeunes
filles ayant nouvellement rejoint le
maquis aux soins. De temps à un
autre, selon le témoignage de sa
défunte sœur et moudjahida Leïla,
El-Djeich 596 Mars 2013
55
Le
DOSSIER
d’El Djeich
A la fois infirmière, éducatrice et morchida, la chahida Meriem Badj se déplaçait entre le centre médical, les unités des moudjahidines et les domiciles des
algériens pour soigner les blessés, les moudjahidines
malades, les soldats ainsi que les citoyens et leurs
enfants.
elle effectuait des allers et retours,
entre le maquis et un des hôpitaux
chargé de soigner des blessés algériens situé à Tunis. Deux ans plus
tard, Mansoura est tombée au
champ d’honneur, les armes à la
main. Pour lui rendre hommage, les
moudjahidines ont hissé les deux
emblèmes nationaux, algérien et
tunisien, aux frontières Est du pays.
La Chahida Meriem Badj
Militante et martyre
essaouda Badj, surnom-
Mmée “Meriem”, est née le 7
mai 1933 à Chlef au sein d’une
famille aisée. Elle a grandi parmi
quatre sœurs et un frère unique ;
elle avait suivi un enseignement primaire et moyen dans sa ville natale
avant de s’installer à Blida pour des
études secondaires au lycée «Fath».
A son échec au Baccalauréat, elle a
rejoint le Centre de formation des
infirmiers de l’hôpital Aït-Idir d’Alger
où elle a obtenu son diplôme d’infirmière. Pendant cette période de formation, elle a intégré un groupe de
scouts musulmans de la Casbah. A
travers les activités auxquelles elle a
pris part au sein de ce mouvement,
la jeune Meriem est profondément
affectée en constatant la situation
déplorable dans laquelle vivaient les
Algériens. Ce qui fera naître en elle
le sentiment de révolte et de rébellion contre l’injustice et la discrimination qu’exerçait le colonisateur
français à l’égard de ses compatriotes.
Le déclenchement de la
Révolution et son adhésion à
l’Armée de libération. Au déclenchement de la glorieuse Révolution
libératrice, la chahida Meriem Badj
n’a pas hésité un instant et active
dans les milieux militants de la
Révolution dans la clandestinité la
plus totale, puisque sa propre famille et ses amis les plus proches
n’étaient pas au courant de ses activités.
56
Mars 2013 El-Djeich 596
Cette clandestinité a duré près de
deux ans avant que Meriem ne
réponde à l’appel à la Grève générale lancé aux étudiants par le FLN,
le 19 Mars 1956. Vers la fin juin,
Meriem déserte les bancs des études
et, guidée par des militants, rejoint
le maquis de Tamezguida (entre
Mouzaïa, El Afroun et Médéa) où elle
a activé en tant qu’infirmière dans la
section médicale de la Zone IV,
sous la direction du colonel Hassan
Youcef Khatib.
A la fois infirmière, éducatrice et
morchida, la Chahida Meriem Badj
se déplaçait entre le centre médical,
les unités des moudjahidines et les
domiciles des Algériens pour soigner
les blessés, les moudjahidines malades, les soldats ainsi que les
citoyens et leurs enfants. Elle ne se
contentait pas de cela puisqu’elle
prodiguait également quelques
conseils aux femmes concernant
leurs enfants et les incitait à apporter leur soutien à la Révolution.
Sa contribution dans l’adhésion
des étudiants dans les rangs de
la Révolution.
Comme beaucoup d’autres étudiants
qui avaient rejoint les rangs de
rangs de l’ALN. Cet afflux massif a
permis l’ouverture de nombreux
centres médicaux.
Sa participation à l’extension du secteur de la santé :
-Le parcours de la Chahida a été
jalonné de nombreux déplacements
entre les régions et zones de la
Révolution qu’elle effectua avec ses
compagnons d’armes dans le but de
renforcer le secteur médical de la
Révolution. Elle travailla sous la
direction du colonel Youcef Khatib
au Centre de Boukhelfoun, dans les
environs de Boukram, avant d’être
affectée, en sa compagnie, en Zone
III, le 15 décembre 1956. La destination était le Centre médical de
Baâdouia, daïra de Miliana, à Djebel
Zaccar où fut créé le premier Centre
médical dans la région du Zaccar.
Au début de l’année 1957, elle a
rejoint les environs de Ténès pour
poursuivre ses missions, mais elle
retourna dans la région du Zaccar
au mois de février avant de se rendre, avec le colonel Youcef Khatib et
le moudjahid Ben Helima à Tiaret,
en Zone VII de la Wilaya V. Ils y
créèrent le premier Centre médical
de la région. En plus de soigner les
malades, civils et militaires, ils ont
initié les étudiants ayant rejoint la
Révolution au métier d’infirmiers.
Après deux mois de travail acharné,
ils prennent la direction, avec la
Chahida Amrane Yamina, nouvellement formée au Centre de Tiaret,
de l’Ouarsenis. A la fin de l’année
1957, âgée alors de 27 ans,
Messaouada Badj, dénommée
“Meriem”, en route vers le Maroc en
compagnie d’un groupe de moudja-
Les moudjahidines se sont préparés pour faire face à
l’offensive ennemie qui a été intense. Dzaïr a immédiatement apporté son aide à ses frères moudjahiddines, jusqu’à ce qu’elle soit atteinte par un obus. elle
tomba au champ d’honneur au côté du chahid Badji
Mokhtar, devenant ainsi la première femme martyre
de la révolution du 1er Novembre 1954 alors qu’elle
n’était âgée que de 16 ans.
l’ALN, la Chahida Meriem Badj a
adressé des lettres aux étudiants des
instituts et lycées, les incitant à
poursuivre la grève générale. Ces
appels ont encouragé de nombreux
étudiants, particulièrement des infirmiers et médecins, à rejoindre les
hidines est tombé au champ d’honneur au cours d’une bataille engagée contre les forces coloniales laissant son nom inscrit au panthéon
des Martyrs et une histoire faite d’exploits qui ont grandement contribué
au succès de la révolution de
Novembre.
LA FEMME ET LES CONFLITS ARMÉS INTERNES
UNE SOUFFRANCE INFINIE
MALGRÉ LES EFFORTS DE LA
COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Trente-huit années se sont écoulées depuis l’adoption, par l’Organisation
des Nations Unies, de la journée du 8 Mars en tant que Journée mondiale de
la Femme. Cette journée est devenue ainsi une tribune où sont soutenus ses
droits et celles des autres femmes opprimées du monde entier, où ses réalisations sont célébrées.
URANT cette période, la
femme a investi de nombreux domaines qui lui
étaient jadis étrangers. En
effet, sa participation et ses
domaines d’intérêt se sont
élargis pour ne plus se limiter à l’édification de la société et à l’éducation des générations.
Cependant, le rôle de la
femme a tendance à diminuer du fait de l’insécurité et
de l’absence de stabilité dues aux guerres et aux conflits internes ou internationaux. Bien que les conflits armés
internes n’ont rien à voir avec les guerres interétatiques du point de vue de
leur espace géographique et de leur
intensité, leurs conséquences et leur
impact sur la société en général et sur
la femme en particulier font qu’il n’y a
pas une grande différence entre eux.
(l’Union) et les onze
Etats confédérés du
Sud, un conflit qui a
fait environ 970 000
morts. Ces conflits
peuvent avoir des
implications politiques
et territoriales nourries par des puissances étrangères visant
à destabiliser la sécurité et la stabilité du
pays et peut également être un mélange
de tous ces facteurs.
Le conflit armé interne
Avant d’aborder les conséquences des
conflits armés internes sur la femme,
nous en rappellerons d’abord la définition.
Le Comité international de la CroixRouge définit les conflits armés internes
comme étant des situations où un
affrontement armé oppose les forces
Ph. DR
D
Des chiffres et
des séquelles.
armées gouvernementales aux forces
d’un ou plusieurs groupes armés ou de
tels groupes entre eux et qui se produit
sur le territoire d’un Etat légitime.
Les conflits armés internes prennent
plusieurs formes dont les guerres civiles
qui remontent au temps des anciennes
civilisations et des anciens Etats. Leur
nature diffère d’un pays à un autre et
peut ainsi être confessionnelle, (comme
ce fut le cas au Liban qui a causé la
perte d’environ 130 mille personnes),
de type sécessionniste comme la guerre
de sécession aux Etats-Unis (18611865) entre le gouvernement fédéral
Des statistiques indiquent que plus de
50 guerres civiles ont éclaté dans diverses régions du monde, depuis 1955,
occasionnant un nombre important de
morts, de blessés et de réfugiés laissant
les sociétés dans une grande souffrance
du fait des crises qui en résultent aux
niveaux politique, économique, social et
culturel.
Par ailleurs, ces guerres sont particulièrement éprouvantes pour les femmes.
Ainsi, selon les statistiques des Nations
Unies, il y eut environ 5 000 000 de
viols en 15 ans dans la seule région des
El-Djeich 596 Mars 2013
57
Le
DOSSIER
Grand-Lacs (République du Congo
démocratique, Rwanda, Ouganda et
Burundi).
Dans le même contexte, le Comité international de la Croix-Rouge a dénoncé le
problème de la violence sexuelle lors
des conflits armés. La conseillère du
CICR, Nadine Puechguirbal, a déclaré
lors d’un entretien accordé à l’occasion
de la Journée mondiale de la Femme
que : « quelle que soit la cause qui préside à la violence sexuelle, il reste que
c’est une action répugnante et inacceptable à cause de la souffrance inimaginable qu’elle génère, il est indispensable de juger les criminels ».
Le phénomène du viol lors des conflits
armés internes est devenu une arme de
pression et une tactique de guerre
contre l’adversaire. Les femmes sont
ainsi volontairement attaquées dans le
but de porter atteinte à la dignité des
peuples en touchant à leur honneur et à
leur race, à l’exemple des autorités
israéliennes responsables de multiples
pratiques destinées à souiller et à porter
atteinte à l’identité palestinienne sans
oublier les décès de femmes palestiniennes, enceintes, au niveau des check
point, en faisant tout pour les empêcher
de se rendre dans les hôpitaux.
Des modèles de souffrance
Depuis les années 1970, à ce jour, le
phénomène du terrorisme est lié aux
conflits armés internes, et on peut
même dire que c’est devenu une des
formes de ces conflits, ou en tout cas
un facteur de leur déclenchement,
notamment lorsqu’il est lié au trafic d’armes. Ces armes sont utilisées contre la
femme, considérée comme le maillon
faible de la société, aux côtés des personnes âgées et des enfants. A titre
d’exemple, les statistiques en Colombie
indiquent que 60 à 70% des femmes
sont exposées à un type de violence au
cours de leur vie à cause de la prolifération des armes au sein de la société, où
l’idée qu’un homme se doit de posséder
une arme pour pouvoir se défendre et
défendre sa propre famille est largement
répandue. Ces armes donc qui, à l’origine avaient pour mission d’assurer la
sécurité, ont augmenté en réalité la violence au sein de la société pour se
retourner contre les jeunes filles et les
femmes lors des conflits, en ce sens
que, souvent, cet homme armé devient
un violeur qui, le plus souvent, échappe
à tout jugement.
Les témoignages des femmes ayant survécu à la guerre civile en Sierra Leone
(1991 - 2002) reflètent l’ampleur de la
souffrance subie par environ 64 mille
femmes violées sous la menace d’armes. L’une de ces victimes témoigne :
«Ils ont pointé leurs pistolets sur nos
58
Mars 2013 El-Djeich 596
Ph. DR
d’El Djeich
gorges et nos poitrines afin d’être sûrs
qu’on allait exécuter leurs ordres.»
En outre, ces armes sont également utilisées afin d’interdire aux femmes de
bénéficier de leurs droits élémentaires
dans leur vie quotidienne, dans différents domaines d’activités, ce qui va
entraîner des répercussions graves sur
ces victimes. C’est ce qui ressort d’une
étude effectuée par des chercheurs
américains qui se sont penchés sur les
séquelles dont souffrent les personnes
exposées aux guerres. Ces chercheurs
sont parvenus à déceler des centaines
psychique de la victime, malgré la diversité des armes utilisées par les uns et
les autres, ils ont tous un point commun: les images de la mort et de la destruction qui ont un impact négatif sur
l’être humain, en particulier sur la
femme. La peur de la mort, d’être défigurée, blessée ou d’être exposée à des
actions de violence sont parmi les
séquelles les plus importantes et, la
peur permanente conduit à un état
d’hystérie qui aura pour conséquence le
délire et la dépression.
Du fait de ces conflits internes, la femme
s’isole de son environ60 à 70% des femmes sont expo- nement social, ce qui
se répercutera négativesées à un type de violence au
ment sur sa principale
cours de leur vie à cause de la
mission qui est l’éducaprolifération des armes au sein
tion et la formation des
générations futures,
de la société, où l’idée qu’un
ainsi une
homme se doit de posséder une entrainant
déstabilisation imporarme pour pouvoir se défendre et tante des sociétés sur le
défendre sa propre famille est
long terme qui se prolongera même en
largement répandue.
période post conflit
malgré l’aide octroyée à
de symptômes, à des degrés différents,
ces femmes par les programmes des
qui apparaissent sur les personnes tels
Nations Unies, les organisations régionaque la fatigue, la migraine, des douleurs
les et les Organisations Non
articulaires et musculaires, des brûlures
Gouvernementales (ONG).
dues aux explosions ainsi que des malaLes efforts consentis par
dies graves et cancéreuses de différents
la communauté internatiotypes et les maladies sexuellement
nale.Sur cette base les conférences
transmissibles comme le sida, ceci au
internationales dénonçant les souffranplan physique. Au plan moral et psychices et les violences infligées aux femque, ces conflits ont un impact sur le
mes, se sont multipliées et ce, depuis
que l’Organisation des Nations Unies a
décrété la journée du 8 Mars comme
étant la Journée mondiale de la Femme
en 1975. Les décisions et résolutions
adoptées en ce sens se sont succédé,
notamment avec l’adoption de la
Convention sur l'élimination de toutes
les formes de discrimination à l’égard
des femmes de 1979 et l’adoption, par
la Conférence mondiale des droits de
l’homme, tenue à Vienne en 1993, d’un
programme d’action dans le cadre de la
prévention des atteinte aux droits fondamentaux des femmes dans les
conflits armés. Les Nations Unies ont
également adopté la Déclaration sur
l'élimination de la violence contre les
femmes au mois de décembre de la
même année, la 4e Conférence mondiale sur les femmes, tenue en Chine
en septembre 1995, a abordé les répercussions d’un conflit armé interne ou
d’une occupation sur la femme et leurs
aggravations essentiellement à cause
des conséquences économiques, sociales et des chocs psychologiques qui
seront portés toute la vie par les victimes.
D’autre part, le Secrétaire général des
Nations Unies a lancé une campagne
mondiale et globale de lutte contre la
violence exercée sur la femme dont la
violence sexuelle lors des conflits
armés, en mars 2008. Dans le même
contexte, l'Institut international de Doha
pour les études sur la famille et le développement a organisé un congrès en
2010 ayant pour thème « Soutenir la
dans l’article 1 alinéa 2 stipule que «le
présent Protocole ne s'applique pas aux
situations de tensions internes, de troubles intérieurs, comme les émeutes, les
actes isolés et sporadiques de violence
et autres actes analogues, qui ne sont
pas considérés comme des conflits
armés», bien que ces troubles et ces
tensions internes sont souvent accompagnés de dépassement collectifs,
d’augmentation du nombre de prisonniers vivant dans des conditions inhumaines.
Par conséquent, et de ce point de vue,
la protection de la femme relève de l’article 3-bis des accords de Genève de
1949, qui a adopté une démarche
audacieuse qui consiste à élaborer des
lois sur les conflits armés internes et sur
les guerres civiles. Mais, malgré tout cet
arsenal juridique, ces lois ne sont pas
appliquées dans la réalité à cause des
obstacles rencontrés par les tribunaux
et des conflits d’intérêts entre les Etats.
A cet effet, le Rwanda et la Yougoslavie
sont les deux seuls cas uniques qui ont
donné lieu à la constitution de tribunaux
internationaux, mais l’action de ces derniers a été entravée par des contraintes
financières. Ainsi, l’enveloppe financière
famille dans le monde contemporain »
à la disposition du tribunal pour le
dont l’objet de discussion a été l’impact
Rwanda était bien insuffisante pour
des conflits armés sur la famille, les
prendre en charge les 120 mille personproblèmes psychiques qui en résultent,
nes attendant d’être jugées. A ce stade,
sans pour autant apporter une quelconseulement 3% des quelque 100 affaires
que amélioration à la situation.
en cours ont été jugées.
A l’instar des efforts fournis par les
Ainsi, la justice actuelle reste puissante,
organisations gouvernementales et
il en est pour preuve Israël qui continue
non-gouvernementales pour la protecde tuer, d’expulser, de violer, de se rention de la femme lors des conflits, le
dre coupables des pires exactions à
droit international humanitaire a, pour
l’encontre du peuple palestinien et de la
sa part, veillé à offrir davantage de
femme palestinienne plus particulièreplace à la protection de la femme lors
ment, en toute impunité.
des conflits armés internationaux. Plus
La sécurité de la femme
ne peut se concrétiser que
Plus de 560 articles dans les
dans le cadre d’une sociéen paix comme il ne
accords de Genève de 1949 et té
saurait y avoir de société
leurs deux protocoles addition- vivant en paix en l’absend’un système politique
nels de 1977 imposent la pro- ce
démocratique qui, à son
tection des femmes et des hom- tour, est tributaire du respect de l’égalité des droits
mes en tant que civils.
entre les femmes et les
hommes. Il est nécessaire
d’affirmer que la sécurité
de 560 articles dans les accords de
humaine, que ce soit à l’intérieur d’un
Genève de 1949 et leurs deux protocoEtat ou sur le plan international ne peut
les additionnels de 1977 imposent la
exister sans que la sécurité de la femme
protection des femmes et des hommes
ne soit garantie non pas seulement
en tant que civils. Parmi ces articles,
parce qu’elle est le pilier de la société et
plus de 40 articles concernent les femle fondement de sa pérennité mais
mes en particulier. Néanmoins, les réféparce qu’elle est avant tout un être
rents juridiques ayant trait à la protechumain à qui l’on doit garantir le droit à
tion de la femme lors des conflits interune vie digne■
nes sont peu nombreux par rapport à
ceux appliqués pour les conflits armés
interétatiques. En cela, le protocole 2
El-Djeich 596 Mars 2013
59
Le
DOSSIER
d’El Djeich
SPORT
Championnes sportives entre maternité et exploit
es mères sportives, de tous âges et natio-
inscrire leur nom en lettres d’or dans ce
domaine. Elles se sont affirmées par leur présence constante dans les compétitions
majeures où elles réalisent de grandes performances. Sportives et mères à la fois, elles
doivent souvent concilier entre leurs responsabilités parentales et ce désir de s’illustrer,
devenant ainsi, à force de volonté, un exemple pour les femmes du monde et un symbole de patience et de défi. A l’occasion de la
célébration de la Journée mondiale de la
femme, nous avons a choisi de présenter certaines d’entre elles.
La femme est entrée dans le sport par la
grande porte à travers la performance, les
succès et les exploits. Cette consécration n’est
pas le fruit du hasard, la femme a dû lutter
pendant des siècles pour briser le poids des
traditions qui lui était imposé. Il fut un temps
où elle était même exclue des arènes et
confinée au rôle de simple spectatrice. Mais
l’histoire du sport conserve des récits de femmes qui ont osé braver ces interdits, à commencer par Fierens, qui a défié la mort jusqu’aux athlètes féminines contemporaines, à
l’exemple de Paula Radcliffe et de bien d’autres qui ont prouvé au monde que la femme
sportive a choisi de prendre sa destinée en
main et que ce ne sont pas ses responsabilités en tant que mère ou épouse qui allaient
l’empêcher d’affronter les obstacles.
Fierens défie la mort. Le pas franchi par la femme et mère Fierens, qui n’a
pas hésité à défier la mort, a été un précédent
pour briser le mur de certaines coutumes et
traditions dans la Grèce ancienne. Ainsi, lors
des premiers Jeux olympiques antiques, en
776 avant Jésus-Christ, la femme n’avait
même pas le droit d’assister aux épreuves de
ces jeux comme simple spectatrice. Toute
femme qui y contrevenait était condamnée à
mort. Mais la mère Fierens a osé défier la
mort et à pénétré l’enceinte, déguisée et se
faisant passer pour l’assistant du boxeur
Pisser Wross qui n’était autre que son fils.
Lorsque ce dernier remporta le titre, sa mère
n’a pu se maîtriser et cacher sa joie, ses cris
de liesse l’ont trahie et le public découvrit
ainsi que l’assistant du pugiliste n’était autre
qu’une femme. On l’emmena dans l’intention
de la précipiter dans le vide pour avoir défié
les traditions en usage, mais les sages en
décidèrent autrement et lui accordèrent le
droit de vivre parce qu’elle était la fille, l’épouse et la mère d’un champion olympique.
Depuis, des Jeux olympiques féminins ont été
60
Mars 2013 El-Djeich 596
Ph. DR
Dnalités, ont investi le monde du sport pour
organisés connus sous le nom de festival
Herta. Au 17e siècle, les femmes font leur
apparition sur les rings et, aujourd’hui, elles
ont le droit de participer aux différentes compétitions sportives ou d’y assister.
La légende Ingrid.
Après des siècles
de pratique sportive par la femme, de nombreuses interrogations sur les effets positifs
ou négatifs de cette pratique persistent. Ainsi,
les transformations corporelles que subit la
femme sportive pendant la grossesse sontelles de nature à améliorer ou à diminuer sa
performance
après
l’accouchement ?
L’impact mental et psychique de cet accouchement serait-il un facteur décisif pour la
performance de l’athlète? Entre partisans et
opposants à la pratique féminine du sport,
certaines études cherchent à déterminer cet
impact, à l’exemple de celle menée par l’université de Massey (Nouvelle-Zélande) sur certaines sportives et dont les résultats ont été
communiqués à l’occasion d’un congrès
organisé en 2006 sur la gestion du sport.
L’étude est arrivée à la conclusion que le
nombre des mères ayant participé à des compétitions de haut niveau a augmenté lors de
la décennie sans toutefois s’arrêter aux chiffres.
D’autres études ont confirmé que l’accouchement améliore les capacités de course chez
les dames, le phénomène est appelé « la
légende Ingrid » du nom de la marathonienne norvégienne Ingrid Kristiansen, qui a remporté le marathon d’Houston (Etats-Unis) en
1983, cinq mois après avoir accouché.
Les mères sportives créent
l’événement. Nombreuses sont les
athlètes femmes qui ont ébloui le monde
dans les plus grands événements sportifs. Les
Jeux olympiques, depuis la première participation féminine, présentent une occasion et
une scène privilégiée pour les championnes
et les sportives de s’illustrer. L’athlète hollandaise Fanny Blankers Koen, est un exemple
pour les championnes olympiques. Six mois
après avoir accouché, elle a remporté, à 30
ans, quatre médailles d’or aux Olympiades de
Londres (1948). On l’a surnommée alors « la
femme volante ». Depuis, la femme sportive
crée l’événement à chaque compétition olympique. Ainsi, l’Éthiopienne Derartu Tulu a
remporté l’or au 10000 m lors des
Olympiades de Barcelone (1992) puis en
2000, douze ans après son premier sacre et
également un accouchement.
Les Jeux de Pékin de 2008 ont été un grand
rendez-vous pour un nombre de mères et
championnes qui ont étonné et ému le public
en prouvant que le sport n’empêchait pas la
femme de construire un foyer et de réaliser
son rêve d’être mère. Il demeure un moyen
pour qu’elle conserve sa ligne et sa santé y
compris psychique. Le fait d’enfanter ne met
pas un terme au parcours des sportives mais
les aide plutôt à se surpasser. La marathonienne britannique Paula Radcliffe et recordwoman de sa discipline a déclaré à la presse, lors de sa participation à ce grand rendezvous, qui exige une grande préparation et des
capacités physiques exceptionnelles, qu’elle
avait commencé à se préparer 12 jours après
avoir mis au monde sa fille en janvier 2007.
La première sportive mère à être médaillée
en vermeil a été la judoka chinoise Xian Dong
Mei (32 ans). Cette championne avait quitté sa
famille pour réaliser son rêve olympique à
Pékin. Elle a réussi le pari de devenir la première mère chinoise à être consacrée championne olympique. Après ce succès, elle n’a
eu d’autre souci que de retourner à la
maison: «Ma fille me manque énormément, lorsque les Jeux olympiques prendront fin, je retournerai vite
à la maison pour compenser cette
absence qui m’a éloigné de ma fille
pour un temps.»
Le fait d’avoir eu sa fille en 2007 ne l’a
pas empêchée de se préparer bien et
en temps voulu pour les Jeux olympiques organisés par son pays, mais elle
n’échappera pas aux virulentes critiques des médias qui l’ont qualifiée de
femme sans cœur pour avoir délaissé sa fille, alors nourrisson, pour pouvoir participer à cet événement sportif…
Oksana Chusovitina, 33 ans, est la
seule gymnaste qui a pris part à cinq
Olympiades, tout d’abord avec le
Kazakhstan, son pays, puis avec
l’Allemagne où elle a immigré pour
sauver la vie de son fils à qui on avait
diagnostiqué une leucémie en 2002
alors qu’il était à peine âgé de 3 ans.
Avant les Olympiades de Pékin, la
gymnaste avait déclaré à la presse:
«Mon fils est toute ma vie. Je sais que
chaque mère dit ça mais notre relation est tout à fait particulière.
Lorsqu’il était malade, j’ai l’impression de m’effondrer. C’est lui qui me
pousse en avant.»
Si Radcliffe et bien d’autres sportives
ont pu réaliser ou frôler le rêve olympique en 2008, en revanche la tenniswoman Lindsay Davenport, championne olympique à Atlanta (1996) a
préféré se retirer de la compétition, au
motif d’une blessure au genou et se
contenter de disputer les doubles avec
sa compatriote Lesly Hoper. Lyndsay
Davenport est l’une des rares joueuses de tennis qui ont continué la compétition après avoir accouché, elle est
retournée sur les courts trois mois à
peine après avoir donné la vie à son
premier enfant. A son retour, elle a
déclaré à la presse: «Je ne pensais
pas revenir de si tôt après l’accouchement et la grossesse qui a été pénible. Je suis toute enthousiasmée en
attendant de voir ce que ça donne.”
La joueuse de tennis remportera quatre autres titres du grand Chelem pour
en totaliser 55.
En escrime, l’épéiste italienne
Valentina Vezzali est également un
autre symbole de défi. Le fait d’être
mère ne l’a pas empêchée de briller, il
l’a poussée à donner le meilleur d’elle-même aux Olympiades où elle a
remporté son troisième titre consécutif à Pékin dans l’épreuve du fleuret.
L’escrimeuse avait déjà gagné à
Sydney (2000) et Athènes (2004). Avec
six podiums et 32 médailles en tout,
dont 5 titres mondiaux, elle est de loin
l’athlète la plus titrée de sa discipline.
«Mon fils m’avait demandé de ramener une médaille de Pékin sans préciser sa couleur, la voilà en or», avaitelle déclaré après sa victoire.
L’Australienne Janna Rawlinson est
aussi une mère championne, elle a de
nouveau remporté le titre de championne du monde en athlétisme (400
m haies) en 2007, 8 mois après son
accouchement.
La nageuse américaine Dara Torres a
pratiquement défié toutes les
contraintes qu’impose la discipline
(puissance, physique et endurance)
pour marquer sa cinquième participation, à Pékin, à l’âge de 41 ans. A la
surprise générale, elle a fini par remporter deux médailles d’argent et
exprimé son bonheur d’être devenue
un exemple pour toute les mères
sportives: «Ce que j’ai fait, c’est leur
montrer qu’elles peuvent réaliser ça»,
a t- elle déclaré suite à cet exploit. Elle
est également devenue un exemple
de défi et de respect pour ses homologues hommes en devenant la
nageuse la plus âgée à décrocher une
médaille olympique.
La judoka japonaise Ryoko Tani,
médaillée à deux reprises des Jeux
olympiques, s’impose comme un
exemple et une source d’inspiration
pour les femmes travailleuses dans
pays dominés par une société d’hommes et ce, depuis qu’elle a marqué
son retour en force à la compétition
en 2007, après un arrêt de deux ans
après son acouchement fin 2005. Elle
affirmé que sa famille l’avait incitée et
encouragée à poursuivre son parcours couronné d’une médaille de
bronze à Pékin. «Il ne m’était pas possible d’entamer un nouveau défi sans
le soutien de ma famille. Je me suis
trouvée sur le tatami avec ce sentiment qui envahit toute mère présente en ces lieux.»
En tir, la chinoise Duli est surnommée
«la mère olympique qui a le plus
réussi» pour avoir su concilier entre le
sport et sa vie privée. «La mère olympique la plus déterminée» est le surnom donné à la Malaisienne Taïpi qui
avait tenu à participer aux Jeux de
Londres (2012) alors qu’elle était
enceinte de huit mois.
Derrière les coulisses
Après avoir évoqué ces championnes
sportives qui ont encouragé leurs
enfants à suivre la même voie, d’autres femmes n’ont pas eu la chance
de pratiquer un sport ou d’être sur un
podium, mais elles en sont fan et
encouragent leurs enfants à en pratiquer, leur assurant suivi et moyens.
Et c’est à elles que revient le mérite
des performances réalisées par un
nombre
de
nos
champions.■✐A.Malika
ELLES ONT DIT
Des sportives algériennes et leurs vies de mamans. En
évoquant les sportives algériennes, de nombreux noms,
qui se sont illustrés dans différentes manifestations et
disciplines, nous viennent à l’esprit. Pour en savoir
davantage sur cette femme sportive et ses responsabilités de maman, la revue El-Djeïch s’est rapprochée de
certaines d’entre elles pour qu’elles nous racontent leur
parcours et comment elles arrivent à concilier sport et
vie de famille.
Mme Khaloufi Souad, ancienne sportive et entraîneur
« J’ai commencé à pratiquer le tennis de table en étant très jeune et
j’étais sociétaire de nombreuses
équipes sportives avant de rejoindre
l’équipe nationale. Au cours de mon
parcours, j’ai obtenu plusieurs titres,
ce qui m’a beaucoup motivée. Ma
famille et surtout ma mère m’ont
énormément encouragée pour pratiquer ce sport. Ma mère nous encourageait, moi et
mes sœurs, à en pratiquer. Combien mon bonheur
était grand lorsque je voyais le sourire de ma mère à
chaque fois que j’entrais toute contente d’avoir
gagné. Grâce au sport, j’ai appris beaucoup de choses et j’ai rencontré mon époux, sportif également,
et nous avons construit une famille. J’ai continué à
pratiquer mon sport de prédilection en tant que
joueuse puis comme entraineur. Bien que je m’arrêtais pendant un an après chaque accouchement, je
revenais toujours en force et avec une plus grande
détermination pour pratiquer et entrainer. Je tiens à
ce que mes enfants pratiquent une discipline sportive
dès le plus jeune âge car c’est avant tout une éducation de soi ».
Mme Djelaïlia Hayet, athlète et entraîneur
« J’ai aimé l’athlétisme et je le pratique depuis mon
jeune âge. J’ai bénéficie du soutien et des encouragements de ma
famille tout au long de mon parcours sportif, en tant qu’athlète
puis comme entraineur. Aussi, j’ai
rencontré peu d’obstacles lors de
mes débuts. Concernant ma vie, je
me suis mariée à un athlète de la
même discipline et je suis mère de
trois enfants. Etre mère constitue
une grande responsabilité et le
monde du sport exige efforts physiques et concentration, ce qui n’est pas sans accroître les difficultés pour la femme, sans oublier les
pressions auxquelles elle pourrait être soumise. Mais
quand on désire quelque chose il faut en consentir le
prix. La patience, la persévérance et ne pas désespérer sont les armes de tout sportif. Ainsi, s’agissant de
mon parcours sportif, j’ai eu à consentir beaucoup
de sacrifices, sans renoncer à mon rêve d’être mère.
Pour concilier entre le sport et les responsabilités de
mère, il faut une grande volonté et j’ai réussi le pari
grâce au soutien de mon époux qui m’a encouragée
à surmonter les obstacles. Mon parcours sportif en
tant qu’athlète est terminé, aujourd’hui j’assume mon
rôle d’entraineur et je tiens à ce que mes trois
enfants fassent du sport, mon rêve est qu’ils puissent
réaliser des résultats honorables et, pourquoi pas,
les voir un jour devenir des champions».
El-Djeich 596 Mars 2013
61
COMMUNICATION
Unités de la Garde républicaine
Execution d’exercices spécialisés et combinés
onformément à la directive
combat pour l’année 20122013 du chef d’état-major de
l’ANP, le commandant de la
Garde républicaine, le général
major Ahmed Moulay Meliani, a
supervisé, le 5 février 2013, au
Centre hippique de la GR, des
exercices spécifiques et combinés exécutés par des unités de
surveillance, de protection, de
cavalerie et d’escorte et des
honneurs.
Le 56e Régiment de surveillance et de protection a réalisé un
exercice spécifique et combiné
comportant des exhibitions de
la section cynotechnique à travers les exercices de dressage,
de fouille, de patrouille et d’arrestation d’un suspect à l’aide
de chiens de bergers belges
malinois, une race dotée de
certaines particularités comme
la souplesse, la rapidité et l’intelligence, ce qui permet de
renforcer la surveillance et la
protection des sites du commandement.
Les différentes formations du
11e Régiment de cavalerie et
d’escorte ont exécuté un autre
exercice spécialisé et combiné
qui a fait ressortir le degré de
développement, la cohérence,
la maîtrise des chevaux ainsi
que la mission de présentation
des honneurs lors des diverses
visites officielles des souverains
et chefs d’Etat.
Pour sa part, le 1er Régiment
des honneurs a présenté un
exercice spécialisé et combiné
comportant l’interprétation de
morceaux musicaux du patrimoine national, ainsi que différents mouvements chorégra-
62
Mars 2013 El-Djeich 596
Ph.GR
Cannuelle de préparation au
phiques et avec des armes au
rythme du tambour avec une
grande précision, harmonie et
cohérence.
À l’issue de l’exhibition, le commandant de la Garde républicaine a donné des instructions
et directives afin de développer
le niveau de performance, tout
en appelant l’ensemble à poursuivre les efforts dans le même
esprit de continuité et de
volonté afin d’honorer la Garde
républicaine, en particulier, et
l’ANP, de façon générale, dans
les différentes manifestations
nationales et internationales■
6e RM. Inauguration du Centre payeur régional
e commandant de la 6e RM, le général
le 2 janvier 2013, au siège du
Commandement de la 6e RM, l'inauguration du nouveau siège du Centre régional
de paiement, en présence du chef d'étatmajor et du chef du Centre régional de
paiement.
A cette occasion, le commandant de la 6e
RM a a tenu une réunion avec les cadres du
Centre, les exhortant à intensifier les efforts
et la coordination entre les différentes
directions, services et unités. Le
Commandant de la 6è RM a également
donné des instructions pour accorder l'attention nécessaire et appropriée à la ressource humaine■
Formation
Ph. DRCIO 6RM
Lmajor Amar Athamnia, a supervisé,
AMIA.Séminaire sur la formation des
formateurs au Droit international humanitaire
e façon générale, le Droit interna-
protéger les victimes des conflits
armés internationaux et non-internationaux, réduite l’impact de ces derniers sur les personnes, civiles ou
militaires, et préserver les biens et
l’environnement naturel en général.
L’Algérie, en ce sens, n’a pas tardé à
adopter ces textes internationaux qui
préservent les droits de l’homme et
sa dignité et, pour cela, elle a entrepris d’adapter sa législation nationale
à ces textes et commencé à appliquer leurs principes et fondements.
Pour sa part, l’ANP a contribué à la
concrétisation du contenu de ces
conventions internationales, à travers
l’initiation de ses éléments au DIH et
en introduisant cette matière dans les
programmes pédagogiques de ses
écoles de formation.
Dans ce cadre, et en application du
calendrier des séminaires, l’Amia a
organisé, les 25 et 26 février 2013, un
séminaire intitulé : « La formation
des formateurs au droit international
humanitaire » au profit des officiers
stagiaires de la session d’état-major,
des encadreurs et des élèves-officiers
de l’académie, animé par des professeurs et des docteurs spécialistes de
la question et ce, afin d’enrichir leurs
connaissances sur le DIH.
Après l’allocution d’ouverture prononcée par le commandant de l’Amia, le
Ph. El-Djeich
Dtional humanitaire (DIH) vise à
général Ali Sidane, ce séminaire a
débuté par une première intervention
qui a abordé les fondements, principes et histoire du DIH, ainsi que ses
origines et les étapes de son développement corrélativement avec l’évolution du concept de la guerre jusqu’à
l’adoption de la conventions de
Genève de 1949 et de ses deux protocoles additionnels de 1977.
Ce séminaire a évoqué également en
détail, les chartes internationales et
les principes de base régissant l’usage
des différentes armes ainsi que les
restrictions imposées à leur usage
ainsi que les règles de la guerre.
« Les situations stratégiques imposant l’application du droit international humanitaire » a été le thème de
l’intervention du Dr Bensalem Réda
qui a procédé à une énumération de
ces situations où les principes du DIH
sont appliqués. Ces
cas englobent tous
les types de conflits
armés internationaux
et locaux, (en particulier les agressions
étrangères contre
des Etats), mais également les opérations
de maintien de la
paix des Nations
Unies et les catastrophes naturelles. A cet
effet, le conférencier
n’a pas manqué de
relever la politique du deux poids
deux mesures appliquée dans plusieurs cas, avantageant certains Etats
au détriment d’autres en matière
d’imposition du respect des principes
des droits de l’homme et des fondements du DIH.
Et parce que les opérations de maintien de la paix menées sous l’égide de
l’Onu sont considérées comme des
situations où les fondements du DIH
sont appliqués, la question a été évoquée lors de ce séminaire pour rappelant aux officiers stagiaires de la session d’état-major les généralités, la
nature et les objectifs de ce type
d’opérations soumises à la légalité
internationale et à la neutralité.
Le séminaire a pris fin par l’adoption
de recommandations et de propositions qui rappellent la nécessité de
El-Djeich 596 Mars 2013
63
«« Il est devenu obligatoire pour
chaque Etat adhérant à la communauté internationale d’appliquer les principes du droit international humanitaire et ce, par
l’enseignement et la formation
des cadres militaires et civils et
en les initiant aux textes internationaux dans ce domaine et c’est
tout l’objet de ce séminaire. Les forces armées
sont les premières à intervenir en cas de guerre
ou de conflit armé et, de ce fait, elles sont les
premières concernées par ces règles et ces dispositifs qui s’inscrivent tous dans le cadre de l’humanisation de la guerre et afin de protéger les
victimes des conflits armés. D’autre part, l’on
constate que la nature et la forme de la guerre
est en constante évolution. De ce fait, il est
nécessaire, pour le droit international humanitaire, d’être au diapason des évolutions et des nouvelles formes de conflits et de s’adapter à leurs
différentes causes immédiates et profondes»
Centre d’instruction de la Gendarmerie
nationale de Touggourt
Sortie de la 9e promotion de
gendarmes auxiliaires
Ph. DRCIO 4RM
Le Pr Oubadji Mohamed,
spécialiste du DIH :
4e RM
ILS ONT DIT
COMMUNICATION
e commandant de la 4e RM, le général major Chérif
Le Dr Ben Salem Réda, de la faculté
des sciences politiques et
des relations internationales
:
« Le droit international humanitaire
est intervenu afin de circonscrire
les guerres et les conflits armés et
limiter leurs conséquences dévastatrices par la mise en place d’un
ensemble de lois et de conditions que les Etat se doivent de respecter. A ce propos, il convient de mettre
en exergue certaines phases de l’histoire de l’Algérie,
comme par exemple le fait que l’Emir Abdelkader ait
mis en œuvre certaines conditions et règles dans la
guerre qu’il menait contre le colonisateur et que
reflète le bon traitement réservé aux prisonniers et la
protection des victimes de guerre parmi les plus défavorisés. De même, la religion musulmane a joué un
rôle de précurseur dans ce domaine en définissant
des règles régissant les guerres dans le but de limiter
leurs conséquences.
Et, dès lors que le droit international humanitaire est
destiné en premier aux forces armées, il est
aujourd’hui nécessaire d’inculquer et de sensibiliser
les éléments militaires aux principes et aux bases de
ce droit afin que les opérations de combat sur le terrain se déroulent de façon conforme aux conditions
définies par la communauté internationale ».
poursuivre l’œuvre de sensibilisation des éléments de
l’ANP aux principes du DIH, de faire participer les
cadres, les spécialistes et les professeurs universitaires au cursus de formation dans ce domaine et de
continuer à ouvrir des espaces d’échange d’expériences et d’expertises en organisant ce genre de journées d’études et séminaires■.
64
Mars 2013 El-Djeich 596
LAbderezak a supervisé, le 31 janvier 2013, au Centre
d’instruction de la Gendarmerie nationale de
Touggourt, la cérémonie de sortie de la neuvième promotion des élèves gendarmes auxiliaires, en présence
des cadres régionaux.
Lors de cette cérémonie, plusieurs exhibitions d’arts
martiaux ont été présentées par les élèves sortants qui
ont démontré un haut niveau de formation et de préparation opérationnelle■
Une formation au profit des médecins
et spécialistes psychologues
uivant le programme annuel des activités pour
Sl’année 2012/2013, établi par la Direction régio-
nale des services de la Santé militaire /4e RM, la
salle de conférence du cercle de garnison a abrité,
du 17 au 24 février 2013, une session de formation
au profit des médecins et spécialistes psychologues
relevant de la 4e RM, portant sur les distorsions
intentionnelles au sein de l’ANP.
La cérémonie d’ouverture de cette session a été
présidée par le procureur militaire de la République
de Ouargla qui, dans son allocution, a mis l’accent
sur la nécessité de renforcer la formation en psychologie et en médecine légale au profit des médecins des unités ainsi que la formation des médecins
militaires dans le domaine des activités collectives,
de psychiatrie et les différentes méthodes de psychothérapie■
15e journée de la médecine aéronautique et de la sécurité aérienne
onformément à la directive annuelle de
préparation au combat pour l’année
2012 -2013, le service de santé du
Commandement des Forces Aériennes a
organisé le 27 février 2013 au cercle de la
garnison de la 4e RM les travaux de la 15e
journée de la médecine aéronautique et de
la sécurité aérienne.
L’ouverture de cette journée d’étude a été
présidée par le Commandant Air de la 4e
RM, en présence du Directeur du Centre
National d’Expertise Médicale des
Personnels Navigants, le Commandant de
Ph. DRCIO 4RM
C
la base aérienne d’Ouargla, les directeurs
régionaux de la 5e RM ainsi que des médecins dans différentes spécialités.
Les interventions présentées ont porté sur
la prise en charge médicale des navigants,
permettant d’enrichir les connaissances
des participants dans le domaine de la
médecine aéronautique et de la sécurité
aérienne, et sur l’importance de préserver
une vie saine pour les militaires de façon
générale et les navigants en particulier afin
d’assurer une performance optimale et ce,
à travers l’échange d’expérience acquise
dans ce domaine, en traitant des développements enregistré dans la médecine aéronautique, la participation des services de la
santé au soutien médical des unités des
forces aériennes ainsi que d’acquérir plus
de connaissances qui permettent de
concrétiser une cohérence et une coopération efficace entre les différents services
ayant une relation directe ou indirecte à la
sécurité aérienne.
A la fin, le Directeur du Centre National
d’Expertise Médicale a incité à adopter les
recommandations de cette journée afin de
sensibiliser les navigants, quant à l’importance de la médecine aéronautique et de la
sécurité aérienne■
3e RM
Séminaire: « Les techniques de gestion et de comp-
tabilité interne du corps de troupe »
a Direction régionale de
Ll’Intendance de la 3e RM a
organisé, le 27 janvier 2013, au
cercle de la garnison, un séminaire sectoriel intitulé « Les techniques de gestion et de comptabilité interne du corps de troupe».
La cérémonie d’ouverture a été
présidée par le directeur régional
de l’Intendance en présence des
commandants des unités nouvellement installées, des chefs de
service commun des commandements régionaux et des officiers
d’administration de l’ensemble
des postes de responsabilité des
différentes armes.
L’objectif de ce séminaire est de
mettre en exergue l'importance
des techniques de gestion et de
comptabilité dans les tâches
assignées aux différents responsables et la nécessité d’une
application effective des textes
juridiques dans la gestion administrative interne du corps de
troupe.
Plusieurs conférences ont été
présentées pardes chefs de service de la direction qui ont porté
sur les techniques de gestion et
de comptabilité et l’exploitation
du fonds documentaire interne
du corps de troupe■
6e RM
12e forum de la
sûreté aérienne
onformément à la directive annuelle de préparation au com-
Cbat pour l’année 2012 -2013, le commandement Air de la
6e RM a organisé, le 7 février 2013, à la base aérienne de
Tamanrasset «le 12e forum de la sûreté aérienne»
Ont participé à cette réunion, les cadres du commandement Air
de la 6e RM, médecins, techniciens, navigants, pilotes et cadres
de la 6e RM.
Après l'ouverture officielle du forum par le chef d'état-major de
la 6e RM au nom du commandant de la 6e RM, les activités du
forum se sont poursuivies sous la supervision du commandant
Air.
Les intervenants ont traité les thèmes suivants:
● la participation des services communs au cours des activités
aériennes.
● les mesures de sécurité prises au cours du parachutage des
troupes dans les zones désertiques.
● le facteur de l’altitude pour tester la vision de l’équipage.
● Gérer des dangers lors des activités aériennes.
● les conditions de gestion du kérosène au niveau de la piste
d'atterrissage.
En marge de ce forum, un exposé a été présenté sur certains
équipements disponibles au niveau du commandement Air de
la 6e RM. Ainsi, le chef de service prévention, intervention et
sauvetage du commandement Air de la région a présenté un
exercice démonstratif de protection et de lutte contre les incendies qui a permis la mise en œuvre de moyens et mesures de
sécurité prises par les services en cas d'accident■
DRCIO/6e RM
El-Djeich 596 Mars 2013
65
COMMUNICATION
6e RM
Exercice de média training
ans le cadre de la directive annuelle de prépara-
Dtion des forces et conformément au programme
de formation de la Direction de la communication,
de l’information et de l’orientation au ministère de la
Défense nationale, la base aérienne de Tamanrasset
a abrité, du 24 au 26 février 2013, le déroulement
d’un exercice de média training au profit des cadres
de la communication ainsi que des responsables
chargés de ces missions dans les unités de la 6e
RM. L’ouverture de cette manifestation a été présidée par le commandant Air de la 6e RM, en présence de nombreux cadres de la région.
Cet exercice englobe deux aspects théorique et pratique. Les participants ont reçu des explications
approfondies sur les principaux concepts de la crise,
son traitement médiatique ainsi que les techniques
essentielles du journaliste professionnel.
Le programme pratique comporte également des
entraînements sur la façon de gérer une crise à tra-
vers la création et la gestion d’un centre d’information spécialisé suivant les normes académiques■
DRCIO/6eRM.
Campagne de reboisement
« un arbre pour chaque Chahid »
ans le cadre de la célébration
cinquantenaire de l’indépendance et en application du programme national de la campagne
de reboisement «un arbre pour
chaque
Chahid»
tracé
par
l’Organisation
nationale
de
l’Environnement et de l’Echange
touristique en coordination avec la
Direction générale des Forêts et le
ministère de la Défense nationale,
les éléments de l’ANP, soutenus
par les divers corps de sécurité,
ont planté plus de 1500 arbres au
niveau de la commune
de
Tamanrasset et 5000 autres au
niveau du territoire de la 6e RM.
Cette opération, à portée historique et environnementale, vise à
lier le passé glorieux riche d’épopées héroïques du peuple algérien
dans sa lutte pour recouvrer sa
Ddu
66
Mars 2013 El-Djeich 596
souveraineté nationale à ce programme environnemental qui symbolise l’espoir en un avenir prospère, visant au renforcement de la
biodiversité et à offrir une vie saine
et paisible dans un environnement
salubre.
A titre indicatif, cette opération vise
à planter un million et demi d’arbres à travers les différentes
régions du pays. Elle a été entamée au mois de novembre 2012
au niveau des diverses régions
militaires■ DRCIO 6e RM
ESG. Conférence du directeur de l’Onu et des
Congrès régionaux au ministère des Affaires
étrangères, M. Mohamed Belaoura
« La politique algérienne vis-à-vis
des organisations internationales »
INESG. Conférence de directeur
de l’Institut européen de la
Méditerranée M. Andreu Bassols
“La coopération sous-régionale
dans l’espace méditerranéen”
ans le cadre de la série de conférences inscrites au programme
Dpédagogique de l’Ecole
ous le thème : «La coopération sous-régio-
Ph. El-Djeich
Supérieure de Guerre visant à enrichir les connaissances des cadres
de l’Ecole et des différentes autres
écoles militaires, le Directeur de
l’Organisation des Nations Unies et
des Conférences Régionales au
Ministère des Affaires Etrangères,
M Mohamed Belaoura a animé le
27 février 2013, une conférence intitulée « la politique algérienne avec
les organisations internationales ».
Le conférencier a entamé son intervention en rappelant les grands axes
de la politique étrangère algérienne,
qui prennent leur source de la
matrice de la Révolution et de ses
principes, et qui en constituent la référence. En ce sens, la diplomatie algérienne est partie intégrante du combat libérateur et de ses
épreuves. Une révolution qui ne s’est pas seulement appuyée sur le
combat armé mais également sur la lutte à l’échelle politique et
diplomatique en vue d’internationaliser la question algérienne et
porter à la connaissance de l’opinion publique internationale le juste
et légitime combat du peuple algérien pour le recouvrement de son
indépendance et de sa souveraineté nationales.
Les principes guidant la politique extérieure de l’Algérie, à l’indépendance, s’inspirent donc de ce combat, dont le principe du droit des
peuples à l’autodétermination, le soutien inconditionnel aux peuples
en lutte contre la domination coloniale et ce, tant à l’échelle régionale qu’internationale, à travers différentes instances et organisations comme la Ligue des Etats arabes, le mouvement des non-alignés, l’Organisation des Nations-Unies ainsi que l’Organisation de
l’unité africaine puis l’Union africaine. Parmi les autres principes cardinaux de la politique étrangère de l’Algérie, celui de la non ingérences dans les affaires intérieures des Etats et la revendication d’un
nouvel ordre mondial dans le cadre du mouvement des non-alignés
dont l’Algérie est devenue un des principaux acteurs ainsi que son
action constante en faveur de la solution pacifique des conflits,
comme en témoignent ses nombreuses médiations couronnées de
succès.
Le conférencier a également évoqué les diverses étapes qu’a
connues la diplomatie algérienne, en relation avec les mutations qui
ont marqué la scène internationale dont la période (bipolarisme,
multilatéralisme, unilatéralisme et l’avènement des pays émergents
qui entendent avoir un rôle sur la scène internationale).
Ces mutations, n’ont pas empêché la diplomatie algérienne de poursuivre sont action en s’appuyant sur les mêmes principes, au niveau
régional et international, en continuant de soutenir le combat légitime des peuples opprimés pour leur indépendance et la revendication d’un développement équitable pour tous. Tout comme elle a
été la première à appeler à une réforme de la Ligue arabe et sa voix
continue de s’élever pour réclamer une refonte du Conseil de
Sécurité de l’Organisation des Nations Unies.■
Snale dans l’espace méditerranéen», s’est
tenue une conférence, animée par l’expert
espagnol M. Andreu Bassols, directeur de
l’Institut Européen de la Méditerranée (IEMED),
sis à Barcelone, organisée par l’Institut
National d’Etudes de Stratégie globale (INESG),
le 12 février 2013, à l’hôtel Hilton.à Alger
L’expert espagnol, qui est à la tête de l’IEMED
depuis juin 2011, estime que «dans un monde
globalisé et extrêmement compétitif, la
Méditerranée est absente comme sujet géostratégique international ». Il ajoute qu’« on ne
parle pas souvent du potentiel économique et
politique du Bassin méditerranéen et du développement des relations culturelles. Nous
avons une énorme opportunité de l’idée de la
Méditerranée que nous pouvons vendre à
l’Europe. Il est nécessaire de créer une zone
de libre-échange».
Pour le conférencier, l’émergence de l’Europe
de l’Est et de l’Amérique latine est souvent
évoquée mais on ne fait jamais référence au
potentiel économique, social, culturel et politique de la Méditerranée. « Le Bassin méditerranéen doit être un espace important pour
consolider les relations entre l’Afrique du Nord
et l’Union européenne » afin de trouver la
place qu’il mérite dans ce monde en transition
dans tous les domaines ainsi que la nécessité
d’établir un cadre de coopération multilatéral,
a-t-il affirmé. Après avoir fait référence aux
nombreux efforts consentis depuis 1995 dans
le but de développer « une relation pas toujours facile, comme le Processus de
Barcelone, l’Union pour la Méditerranée (UPM),
le cadre informel du “5+5” et le Forum des
pays méditerranéens», il déplore un manque
de volonté pour mettre en place la plateforme
nécessaire et concrétiser les aspirations attendues de toutes ces initiatives. M. Andreu Bassols
a estimé que l’Algérie a toujours joué un rôle
important dans le Bassin méditerranéen grâce à
ses importantes potentialités. L’expert espagnol
a clôturé son intervention en lançant un appel à
tous les acteurs et responsables du Bassin
méditerranéen pour renforcer le partenariat
politique, économique, social, culturel ainsi
que dans le domaine de la logistique, du
transfert de technologie, de la recherche scientifique et autres domaines en veillant à préserver la stabilité de la région car, selon lui, la
méditerranée est aujourd’hui au centre de l’intérêt mondial et il n’ya pas d’autre alternative■
El-Djeich 596 Mars 2013
67
Communication
Conférence sur la préparation mentale ou psychologique d’un sportif
L’esprit gouverne le corps
e Centre de Regroupement et de
Militaires de Ben Aknoun a organisé, le
28 février, une conférence sur « La
préparation mentale ou psychologique
d’un sportif », animée par M’hamed
Bitouri, docteur en psychologie.
Une conférence qui a vu la participation du chef de service des Sports militaires, des responsables du sport militaire, des sélectionneurs nationaux,
des sportifs et des invités en l’occurrence Abdelhamid Zouba, Mohamed
Maouche et Mohamed Soukhane.
La préparation mentale permet au
sportif d’acquérir et de développer un
mental gagnant, d’être à 100% de ses
capacités lors des compétitions et
d’élever son niveau de performance.
Elle lui permet de clarifier son objectif
en mettant en place une stratégie de
réussite. La préparation mentale est un
des domaines sportifs, au même titre
que la préparation physique, technique, l’hygiène de vie, et la tactique…
la préparation mentale nécessite,
autant, un entrainement quotidien et
un réel engagement du sportif ou de
l’équipe.
L’objectif de cette préparation est de
savoir comment l’athlète atteint l’excellence sportive. La préparation mentale
permet au sportif de reproduire les critères d’excellence sportive en travaillant sur les pensées, les attitudes, la
gestion des émotions, l’environnement
et de centrer le sportif sur l’action
Pour une première, ce fut une réussite
et la salle de conférence du Centre de
Regroupement et de Préparation des
Equipes Sportives Militaires de Ben
Aknoun affichait complet pour une
journée innovante qui permettait la
rencontre de tous les responsables
sportifs militaires et les sportifs autour
d’une conférence-débat axée sur le
thème « La préparation mentale ou
psychologique d’un sportif »
M’hamed Bitouri, docteur en psychologie, a évoqué durant cette conférence
les diverses pistes de réflexion sur la
thématique « Préparation mentale
chez le sportif ». Les techniques à
développer, le discours à avoir face aux
sportifs, le positionnement des entraineurs (relation entraineur /sportif),
savoir être à l’écoute et respecter les
sportifs, les bénéfices d’une préparation mentale, les compétences d’un
68
Mars 2013 El-Djeich 596
Ph. DR
LPréparation des Equipes Sportives
préparateur mental et le développement d’habilité mentale chez le sportif.
Lors de cette conférence, des sportifs
de haut niveau, Lyes Yacoubi (judo),
Houda Chaâbi (tir sportif), Larbi Guerni
(judo), Mohamed Amine Ouadahi
(boxe), Walid Khafif (judo), ayant tous
porté le maillot national et connu des
sacres, ont alimentés le débat en
dévoilant leurs expériences, lesquelles
restent dénuées des outils que peut
leur apporter les techniques de la psychologie du sport, ils ont eu à gérer
leurs stress et leurs émotions, défaites
et performances avec leurs propres
façons de faire. Les responsables du
sport militaires, les entraineurs et les
sportifs présents dans la salle ont
apprécié cet échange très constructif.
La force mentale diffère d’un sportif à
un autre, a souligné en préambule le
conférencier: « Chacun a sa propre
personnalité (mental de gagner, mauvaise acceptation de la défaite, optimiste, pessimiste, insatisfait...etc.)”.
L’intervenant a toute fois rassuré «malgré toutes les pensées négatives qui
surgissent dans nos têtes, nous pouvons nous entrainer pour être plus
forts et en tirer bénéfice en exerçant
ses capacités mentales quel que soit
son sport et quel que soit son niveau
sportif »
Autre rapport développé sur la psychologie du sport, il y’a cette relation qui
concerne l’entraineur et le sportif.
Selon l’orateur, l’entraineur a pour mission de préparer mentalement ses
sportifs aux compétitions, soulignant
que la méthode de
l’entraineur lui est
propre, en fonction
de sa personnalité,
de la discipline à
laquelle il se consacre et de son expérience. La qualité de
la relation entre
l’entraineur et le
sportif, estime M.
Bitouri, permet également d’obtenir un
rapport privilégié,
qui soit une valeur
ajoutée à la prise en
charge psychologique du sportif
Néanmoins, l’entraineur peut aussi s’appuyer sur un cadre
de références spécifiques, une méthodologie rigoureuse et des outils pragmatiques qui permettent au sportif de
fonctionner au maximum de ses possibilités, d’optimiser son potentiel.
Un des volets examinés par ce thème,
on retiendra les bénéfices d’une préparation mentale pour le sportif. Cela
consiste à gérer le stress, à mettre
entre parenthèse un souci, à améliorer
les troubles du sommeil, à corriger un
geste technique, augmenter les possibilités de concentration, de visualisation, de mémorisation, de gérer une
période ou le sportif est blessé, pour
ne citer que ces effets sur la longue
liste des avantages. De nombreux
aspects psychologiques liés à l’esprit
sportif ont été développés par l’intervenant, l’aspect qui a retenu notre attention, est « Les techniques de préparation mentale « il s’agit par exemple de
l’utilisation de la sophrologie ; des
techniques de méditation ; de techniques cognitives comportementales ; du
BIO feed-back (rétro-action biologique)
le stress training, l’arrêt de la pensée,
des techniques complètement étrangères aux habitudes locales et qui méritent certainement d’être introduites
dans les milieux sportifs ainsi que les
spécialistes qui vont avec, à savoir les
psychologues du sport, sachant,
comme a tenu à conclure M. Bitouri,
que le sportif est avant tout un être
humain■
SANTÉ
Coeliochirurgie
la chirurgie de demain ?
Conscient de ces enjeux, le service de Chirurgie pédiatrique de l’Hôpital
central de l’Armée Dr-Mohamed-Seghir-Nekkache a commencé à intervenir
sur les premiers cas de coeliochirurgie chez l’enfant dès 2011, et à ce jour
plus de 150 cas ont pu être traités sans aucune complication.
A COELIOCHIRURGIE est
une technique chirurgicale
qui permet d'aborder l'intérieur de l'abdomen sans
cicatrice.
La cavité abdominale est
gonflée par du gaz CO2 permettant de soulever sa
paroi.
A travers des trocarts très fins chez
l’enfant (entre 03 mm et 05mm)
sont introduits différents instruments (ciseau, pince, écarteur,…)
permettant de pratiquer l’intervention voulue. Un trocart optique, relié
à une source lumineuse et à une
caméra, permet la vision de l’intervention sur un écran.
On peut ainsi opérer à travers un
écran téléviseur, une caméra filmant
l’ensemble du champ opératoire.
En chirurgie abdominale, on dit
indifféremment laparoscopie, coelioscopie ou chirurgie vidéo assistée.
On parle de thoracoscopie quand il
s’agit d’interventions sur le thorax
et de rétropéritonéoscopie quand
l’abord est postérieur, c'est-à-dire
l’espace virtuel situé derrière l’abdomen, pour aborder la région retro
péritonéale, essentiellement l’appareil urinaire.
HISTORIQUE
La coeliochirurgie est née vers les
années 1970 par la réalisation de la
première cholécystectomie pour
lithiase vésiculaire chez l’adulte.
Durant les deux premières décades
elle s’est étendue progressivement
de la chirurgie digestive à d’autres
spécialités chirurgicales : chirurgie
Ph.DR
L
ProfesseurColonel
A.KHELIFAOUI*
gynécologique, chirurgie urologique, chirurgie thoracique.
Chez l’enfant, il a fallu attendre
La coeliochirurgie est
une technique chirurgicale qui permet d'aborder l'intérieur de l'abdomen sans cicatrice.
On peut ainsi opérer à
travers un écran téléviseur, une caméra filmant l’ensemble du
champ opératoire.
presque 30 ans, c'est-à-dire jusqu’au début de ce siècle, pour que
son indication soit devenue anodine
grâce aux progrès de l’anesthésie et
à la miniaturisation du matériel.
Les avantages de la coeliochirurgie par rapport à une chirurgie classique sont multiples :
● Délabrement musculo-aponévrotique minimal,
● Esthétique (chirurgie « sans cicatrice »),
● Risque infectieux moindre :
absence d'ouverture et de fermeture
de la paroi,
● Suites post-opératoires moins
douloureuses, lever précoce, durée
de séjour diminuée, retour rapide à
une activité normale.
El-Djeich 596 Mars 2013
69
SANTÉ
On peut ainsi opérer
à travers un écran
téléviseur, une
caméra filmant l’ensemble du champ
opératoire.
Ph.DR
Mise en
place du
trocart
optique
Aucun cas de mortalité.
80% des enfants ont moins de six
ans d’âge dont plus de 50% ont
moins de deux ans grâce à une très
bonne coopération avec l’équipe
d’anesthésie.
En dehors de pathologies mineures
(appendicectomie, testicule non
palpable,..) qui sont réalisées dans
d’autres structures, notre service a
pu réaliser des interventions beaucoup plus complexes qui restent les
premiers cas dans notre pays, et
pour certaines affections les premiers cas dans le Maghreb.
70
Mars 2013 El-Djeich 596
Début
d’anesthésie
chez le petit
enfant.
Ph.DR
Quelques prérequis sont indispensables pour pratiquer cette
technique .
● Environnement technologique
(colonne de coeliochirurgie et instruments spécifiques)
● Apprentissage des chirurgiens
aux interventions par simulateur ou
sur écran, sans relief, gestes inversés.
Bien que la coeliochirurgie ne peut
être appliquée, pour le moment, à
toutes les interventions chirurgicales chez l’enfant, de grands progrès
sont enregistrés puisque dans quelques rares grands centres de
renommée mondiale ces interventions sont réalisées à la naissance.
Conscient de ces enjeux, le service
de Chirurgie pédiatrique de
l’Hôpital central de l’Armée DrMohamed-Seghir-Nekkache a commencé à intervenir sur ses premiers
cas dès 2011, et à ce jour plus de
150 cas ont pu être traités sans
aucune complication.
Le service est ainsi devenu pionnier
et précurseur dans des interventions plus lourdes qu’elle soit :
● en chirurgie abdominale : reflux
gastro-œsophagien, lithiase vésiculaire, splénectomie.
● en chirurgie thoracique : kyste
hydatique, biopsie, éventration.
● en chirurgie urologique : néphrectomie, jonction pyélo-urétèrale,
reflux vésico-urétèral.
Depuis les résultats ont été publiés
dans des sociétés savantes faisant
du service de Chirurgie pédiatrique
un centre de référence nationale.
Grâce à une très bonne équipe
d’anesthésie, le service de
Chirurgie pédiatrique a pu réaliser
dans notre pays les premières
interventions de coeliochirurgie
chez l’enfant. Cette technique si
elle est considérée par certains
comme une chirurgie complémentaire, il est fort probable que dans
peu de temps elle va devenir simplement la nouvelle façon de pratiquer la chirurgie.
* Chef de service de Chirurgie pédiatrique –
Hôpital central de l’Armée Dr-MohamedSeghir-Nekkache
HISTOIRE
eci est une étude histo-
Crique militaire extraite
d’une première recherche historique «La guerre de guérilla», qui a reçu le deuxième
prix national 2007 de la
meilleure étude historique ; et
d’une deuxième étude historique portant sur «L’étatmajor de l’ALN», qui a reçu le
premier prix national, en
2008, de la meilleure étude
historique, lors du concours
national organisé par le
Centre national des études et
recherches sur le Mouvement
national et la Révolution du 1er
Novembre 1954.
● Lt-colonel
Salah Guerfi
Professeur d’histoire
militaire, chef de département de muséologie
(Musée central de
l’Armée)
“L’école coloniale de l’histoire n’a
eu de cesse de travestir et d’étouffer les vérités, de tenter de substituer une histoire falsifiée et tronquée à une histoire objective et
intègre. Pour cela, elle a adopté le
style de l’ambiguïté et du mensonge provoquant ainsi de graves
dommages à notre histoire.
Dommages qui ont contribué à la
déformation de nombreuses vérités, à semer le doute et à ancrer
la méfiance dans les esprits
faibles.“
Président Abdelaziz Bouteflika,
in éditorial N°168 (juillet 2006)
de la revue Premier Novembre
LES ORIGINES HISTORIQUES
DE LA STRATÉGIE MILITAIRE
ALGÉRIENNE (1954 - 1962)
Livre II (L’état-major de la Révolution)
IV.L’initiative tactique
ES états-majors locaux des zones
« Des fellaghas dissimulés dans les
avaient l’initiative tactique et l’effet
épais buissons qui bordent la route
de surprise en recourant à une
ouvraient le feu sur nous. Accélérez à
méthode consistant à épuiser et à
fond, hurla M. Raymond (…) un feu
disperser les unités coloniales
d’enfer nous prenait maintenant à
comme on peut le constater en
revers » (2)
zone 4 dont les états-majors ont
En zone 4, les états-majors locaux ontlancé une série de frappes d’usure
mené une série d’opérations d’usure à
avec la destruction des fermes des
l’exemple de l’embuscade tendue à
colons à Ain Bassame et la résistance
Guerouma, près de Palestro
face à la force envoyée pour intervenir
(Lakhdaria) contre une patrouille de
( éléments de la gendarmerie et les
l’infanterie coloniale. Le commandeunités du 49e bataillon des tirailleurs).
ment militaire colonial pour sa part,
Ils ont attaqué égalen’avait d’autre choix
ment le poste de la
que de lancer des
En zone 4 … les
gendarmerie et des
opérations de
unités du groupement états-majors ont
« recherche dans le
mobile de la police de
triangle « Lakhdaria lancé une série de
campagne près de
Sour-El-GhozlaneMaillot (M’chedallah)
Mansourah» qui ont
frappes d’usure
par deux frappes sucdonné lieu à plucessives en une seule comme la destrucsieurs accrochages
nuit coïncidant avec
tion des fermes des qui se sont concenle 3 mars 1956, Ces
trés en particulier à
actions ont poussé les colons à Ain
Kadiria et Souk-Es
Bassam et la résis- Sabt.
autorités coloniales à
annoncer l’élargisseLes troupes d’occutance face à la
ment de la zone
pation n’ont pu
force envoyée pour concrétiser leur
concernée par le
couvre feu qui englo- intervenir (éléments objectif d’anéantir la
be désormais
Révolution et d’infléMénerville (Thénia) et de la gendarmerie
chir la détermination
une partie de la
et les unités du 49è des révolutionnaires
Mitidja, dont Bouira,
parce qu’elles
bataillon des
Chebli, Larbâa,
n’avaient pas le
Fondouk ( Khémis El- tirailleurs).
monopole de l’initiatikhechna et Rovigo
ve et que le dispositif
(Bougara) (1).
de combat comporPreuve de l’initiative prise par les
tait de nombreuses lacunes, particuliègroupes révolutionnaires la série d’atrement dans le domaine de la formataques comme l’embuscade de Mihoub
tion et des dispositions morales. C’était
près de Tablat, tendue au gouverneur
comme si on avait à faire à des pomde Tablat Pierre Raymond qui était
piers rompus par la fatigue du fait des
venu en personne inaugurer un des
courses quotidiennes pour éteindre le
centres « des Affaires Algériennes »,
brasier pour peu de résultats sur le
le 10 mars 1956, et qui a été surpris
terrain. La mauvaise situation militaire
par l’attaque exécutée par les étatsles a poussé à ne pas déclarer la mort
majors locaux avec brio.
du capitaine Crotoff . Ce qui est enco-
L
El-Djeich 596 Mars 2013
71
HISTOIRE
re plus étrange est le fait que la presse a également
à l’instar de la ferme Camilieri au Sud-ouest de Tizipassé sous silence la mort d’un grand officier de renseiOuzou, et la manufacture du tabac “Bastos“ prés de
gnement connu dans le milieu militaire européen avec
Bordj Ménaïel. La réaction coloniale a été d’étendre le
certains éléments du régiment de choc dans une embuscouvre feu jusqu’à la région de Dellys à partir de 8h du
cade près de Tabergda dans les monts des
soir jusqu’à 5h du matin.
Nemamcha.(3)
L’ennemi a tenté de lancer des opérations conjointes
En l’absence d’une vision stratégique claire et efficace
(Terrestre et Aérienne) dans le but d’encercler les
dans l’emploi des forces, la stratégie du tournant décisif
groupes révolutionnaires dans la montagne de
tant invoquée par les chefs de la colonisation est deveBouandès, près de Guergour, au Nord de Sétif. Mais la
nue dans la réalité un slogan creux, destiné à la consomnature accidentée du relief a joué en faveur des révolumation locale, afin de faire diversion auprès de l’opinion
tionnaires en ce qu’elle leur offrait comme abris sûrs
publique française pour jeter le voile sur l’échec des
pendant le bombardement aérien. De même, leur posigrandes opérations de ratissages et de parachutage. Il en tionnement judicieux leur a permis de prendre à revers
a été de même des pouvoirs spéciaux que les autorités
les éléments du 1e régiment de commandos parachucoloniales avaient tenté d’intégrer comme carte maitrestistes qui avait été héliporté dans le but d’appuyer les
se dans le conflit militaire en Algérie et qui n’était autre
unités du 2è dragon commandées par le colonel Bouchet
qu’une tentative désespérées de détourner l’attention sur
qui ont été surprises par le feu nourri et précis des révol’état véritable de la situation stratégique et la tragique
lutionnaires.
réalité de la colonisation en Algérie.
« Au moment où les parachutistes traversaient l’oued,
Les pouvoirs spéciaux placés sous la coupe de Guy
une violente fusillade éclata. Dissimulés dans d’épais
Mollet ont vite fait de dépêcher en urgence les troupes
buissons (les H.L.L) ouvraient le feu à 50m (..) ce fut penactivant en Indochine vers l’Algérie tout en procédant au
dant trois quarts d’heure un combat furieux (…) à la tomdéploiement de nouveaux régiments à travers tout le terbée de la nuit les fellagas décrochèrent» (8)
ritoire national, notamment dans le secteur oranais ou
L’initiative des états-majors de la zone 3 a permis de lanont été positionnés les légions du cinquième régiment
cer une attaque similaire en intensité à l’opération
d’infanterie(4). L’augmentation du nombre de ces forces
menée par les forces coloniales dans la région de Tizi
a porté les effectifs de l’Armée française en Algérie à
Rached et exécutée par la 27e division alpine en coopéenviron 250 mille (5)hommes. Mais
ration avec le 13e régiment
pendant que l’ennemi procédait au
sénégalais venant de la région de
renforcement de ses forces, les
Larbaâ Nath Irathen où l’effort
Le
premier
coup
est
groupes révolutionnaires ont porté
essentiel de l’ennemi s’est
celui de la ferme
deux coups retentissants à l’arméeconcentré sur la zone comprise
coloniale et aux forces chargées de
entre Bilias-Ighil Ounchiale et
Dejoule,
précédemment
la « pacification en Algérie. Le preIghil Hadj Ali. Les révolutionévoquée, à l’Ouest de
mier coup est celui de la ferme
naires ont affronté une unité
Dejoule, précédemment évoquée, à
ennemie à Tixter près de Maillot
Souk-Ahras, lorsqu’un
l’Ouest de Souk-Ahras, lorsqu’un
et une autre prés de Draa Elgroupe relevant de la
groupe relevant de la compagnie
Mizane tout en combattant des
des tirailleurs algériens ont opéré
éléments contre révolutionnaires
compagnie des
une désertion collective après avoir
Akbou et Boghni ainsi que le
tirailleurs Algériens ont à20e
éliminé des soldats français et leurs
bataillon d’infanterie à Ait
opéré une désertion
auxiliaires pour ensuite s’accrocher
Amor Ouali et Djebla près de
avec les éléments du 3e régiment
Bejaia (9).
collective après avoir
colonial de parachutistes qui a
Les états-majors de la zone 3 ont
tué des soldats français pris l’initiative de lancer une opéentrepris de les pourchasser sur
ordre du général Beaufre en person- et leurs auxiliaires
ration d’épuisement contre les
ne.(6). La deuxième frappe a eu lieu
éléments du 11e régiment d’inavant de s’accrocher
en territoire de la zone 3 où l’état
fanterie coloniale qui était sur le
major local sous le commandement avec les éléments du 3e point de quitter son lieu de poside Mohamedi Saïd, dit Si Nacer a
tionnement à Taourirt Ighil pour
régiment colonial de
mené la célèbre bataille d’Ait
se rendre à Asif El Hammam.
parachutistes qui a
Houari qui a eu lieu le 12 mars(7),
Les troupes coloniales, prises par
Cette attaque a été appuyée par une entrepris de les poursurprise dans la région d’Ighil
autre attaque de l’Armée de
Gueroum n’ont pu que difficilechasser …
Libération Nationale le lendemain
ment briser l’étau avant de se
sur un autre site dans le cadre des
replier vers la région de Taksebt.
opérations d’usure des unités enneLe génie des états-majors locaux
mies qui se préparaient à lancer une opération de ratiss’est également illustré dans l’attaque lancée par les
sage au centre d’Alger le 13 mars.
révolutionnaires contre une patrouille de garde dans la
Par ailleurs, les états-majors de la zone3 (Kabylie) ont
commune d’Ighil Ali , causant ainsi d’énormes pertes
planifié plusieurs opérations audacieuses contre les
dans les rangs de l’ennemi qui a été obligé d’évacuer en
agents au service de l’occupant dont Brighetti de Flogny,
urgence certains blessés, ceci d’autant que le convoi
représentant de l’administration coloniale dans la région
ayant évacué les blessés, a été attaqué à son retour de
de Michelet (Ain El Hammam) ainsi que des opérations
Tazmalt enregistrant de nouveaux morts et des blessés
de sabotage des infrastructures économique de l’ennemi
dans ses rangs(10).
72
Mars 2013 El-Djeich 596
En riposte à ces actions, le commandement colonial a
l’accrochage de Bab-Taza, près de Maghnia où les révolumis en œuvre deux choses essentielles en application du
tionnaires ont abattu le capitaine René Cozette (15).
plan « Lacoste » et ce, à la veille de l’entrée en vigueur
La prééminence de l’initiative tactique de l’ALN, particuliède la loi sur les pouvoirs spéciaux (16 mars 1956) dans
rement dans la région de Beni Saf et de Nedroma, a
le but de, premièrement, procéder au regroupement des
contraint Lacoste, accompagné du commandant des
forces coloniales dispersées et, deuxièmement, planifier
forces, le général Lorillot ainsi que du colonel
une contre-attaque.(11).
Ducourneau, chef d’état-major, à se rendre dans la
L’idée principale de la stratégie coloniale était de concrérégion de Tlemcen afin de se réunir avec les commantiser un double objectif : étouffer la Révolution algériendants des grandes unités et pour étudier la situation miline et assurer un développement économique. Il ne fait
taire sur le terrain surtout que la zone frontalière allant
pas de doute que le double objectif était empreint de
de la mer jusqu’aux montagnes de Tlemcen, était deveduplicité, en ce sens qu’il exprimait la volonté de prolonnue très dangereuse et commençait à poser de grands
ger l’effort de guerre par des capacités et des moyens
défis sécuritaires difficiles à relever sur le terrain(16).
que sa machine économique ne pouvait supporter vu
Dans la région de Beni Saf, les états-majors locaux ont
l’effet d’épuisement continu. Lacoste a compté sur l’intellancé des attaques contre des convois ennemis comptant
ligence de Max Lejeune, secrétaire d’état à la guerre. Ce
chacun plus de sept camions, faisant ainsi échouer les
dernier a exposé l’idée de réorganiser le commandeopérations de largage aérien(17). Dans la région de
ment territorial afin de faciliter les opérations militaires,
Nedroma, il y eut l’embuscade de Zaouia qui a mis hors
en divisant le territoire algérien en trois parties : Est
de combat une unité des Zouaves et les légions qui
(Constantine), Ouest (Oran) et Centre (Alger) concordant
avaient tenté de lui venir en aide (18).
avec le positionnement de trois bataillons d’armée.
L’initiative tactique des états-majors locaux de la zone 5
Il tenta, par le biais de cette action, de créer des zones
en particulier visait essentiellement à empêcher les
nommées « territoires opérationnels » dont l’échelle hié- troupes ennemies de recevoir les approvisionnements et
rarchique reposerait sur « l’unité de commandement ».
le soutien logistique, en provenance de Tlemcen vers
Les décisions de ce commandement unifié devant se tra- Nedroma et Beni Saf. Par ailleurs, les états-majors ont
duire sur le terrain à travers la concrétisation d’un but
réussi à faire de nombreux prisonniers comme le déclare
essentiel, celui d’anéantir la révolution.
la presse coloniale :
La machine politique, conduite par
«Elle se vit entourée de nombreux
Guy Mollet avait essayé, à la même
H.L.L, dévoilant les rochers, évalués à
période, de négocier secrètement avec Dans la région de
plus de 300, équipés d’armes automale commandement révolutionnaire suite
une embuscade était tendue
Beni Saf, les états- tiques,
à la multiplication des opérations de
dans le but de capturer la petite troupe,
guerre menées par les groupes révolu- majors locaux ont
la manœuvre avait été bien prépationnaires (plus de 2500 opérations,
lancé des attaques rée»(19)
durant le mois de mars 1956 seuleLes soupçons de l’ennemi l’ont poussé
ment). Ceci, même si l’ennemi comptait contre des convois
à écarter le commandement militaire
planifier une frappe par traitrise contre
21e régiment de tirailleurs algériens
ennemis comptant du
le commandement de la zone 1 à tra(21e RTA) de peur que ses éléments ne
vers l’opération « Cantate» conduite par chacun plus de
prennent la fuite et rejoignent la
le général Parlange, commandant du
sept camions, fai- Révolution, en le remplaçant par le (5e
Sud constantinois et le général
En dépit de cela, les forces ennesant ainsi échouer REI).
Vanuxem, responsable de la zone des
mies ont essuyé, le 19 mars, de
Aurès-Nemamcha depuis novembre
les opérations de grosses pertes et un hélicoptère de
1954 qui contribua à la planification de
type (H-19) a été abattu. Ainsi, les
largage aérien.
cette opération avant de rejoindre le
efforts des militaires français dans la
cabinet militaire de Lacoste, vers la mirégion de Nedroma dans l’extrême
mars(12).
Ouest jusqu’aux opérations de la péninsule de Collo et de
Lacoste était porteur de nouveaux projets avec lesquels il
celles de la région de la Calle, à l’Est, auront été inutiles.
comptait rassurer les français résidant en Algérie sur leur
Les bombardements anarchiques, au canon de 90 mm
avenir en déclarant que « Tout le monde est convaincu
effectués par les forces navales coloniales dans la région
que le sort de la France se joue en Algérie » avant de
de la Calle, au motif d’un possible regroupement de
lancer à l’opinion publique, des chiffres sur le nombre
révolutionnaires et le débarquement de commandos
d’avions qu’il avait demandé, les moyens de transports
marins auront été vains et traduisent l’échec cuisant de la
qu’il devrait réquisitionner, le pont aérien en cours pour
doctrine d’emploi de ces forces.
le transport de forces supplémentaires à partir de la
« Malgré la mise à terre des commandos marine par
France et du Sénégal vers l’Algérie en plus de deux divizodiac, ces deux opérations (Collo et la Calle) n’obtinrent
sions mécanisées rapides, la mobilisation de la marine et
pas des résultats à la mesure de l’exploitation médiatique
des garde-côtes qui coordonneraient leur action avec
qui en fut faite »(20).
celle des unités de Commandos(13). Ces dernières ont
Dans l’extrême Est, il y eut une opération (terrestretenté de boucler les frontières, surtout celles de l’Ouest,
navale- aérienne) appuyée par des tirs à partir du bâticommandées par Boussouf qui a alimenté le secteur orament de guerre G. Leygues (21), dans la région de
nais en armes depuis Maghnia jusqu’à Nedroma où se
Guergour il y eut l’opération de débarquement de
déroulaient des batailles et des accrochages acharnés
troupes par hélicoptères, concentrée essentiellement
dont les plus importantes étaient celles déclenchée à
autour de la zone d’action du 3e RPC entre le 24 et 27
l’Ouest de Sebdou, au Sud-Ouest de Tlemcen ainsi que
mars, alors que la région des Aurès-Nemamcha, était le
dans la région de Bab-El-Assa(14). Il y eut également
théâtre d’un accrochage entre les révolutionnaires et les
El-Djeich 596 Mars 2013
73
HISTOIRE
troupes d’occupation à Oued Hilal, Djebel Labiadh, Arris
avril, chargées d’opérer une intervention rapide à partir
suivis d’opérations d’usure contre les centres d’El-Djorf,
de la frontière Ouest jusqu’à la frontière Est (30), avec
de Chéria et de Negrine(22).
l’appui des formations en attente, débarquées en Algérie,
La dernière semaine du mois de mars a été très dure
conformément à la démarche du conseil des ministres
pour la Révolution et les révolutionnaires, en ce sens
français qui lui sont allouées quant à un renforcement de
que, le deuxième bureau ennemi, par le biais du 11e
l’effort de guerre.
régiment de choc, relevant du SDECE (service de docuCeci, bien que ces nouvelles formations allaient souffrir
mentation extérieure et contre-espionnage service de
d'un manque d’encadrement (officiers et sous-officiers)
documentation extérieure et contre-espionnage ), était
parce que nombre d'entre eux ont perdu la vie en
arrivé à faire exploser un appareil radio piégé au siège
Indochine et au Moyen-Orient. Pour les remplacer il a été
du commandement du héros Ben Boulaid, qui a provofait appel à des formations de la marine DBFM( Demi briqué la mort du commandant de la zone des Aurèsgade de fusiliers marins), qui ont été déployées dans les
Nemamcha (23) et la blessure de nombreux éléments de
zones montagneuses, près des côtes, comme à Souahlia
son état-major dont Mustapha Boussetta et Bouchaib Ali
aux frontières Ouest, où s’est déroulée la célèbre bataille
(24).
de Djebel Fellaoucène, planifiée et menée par les étatsEn revanche, des documents ennemis reconnaissent la
majors locaux de la zone 5. L’embrasement a gagné les
résistance acharnée des moudjahidine face à l’une des
versants des monts Nador, prés de Nedroma, plus préciplus célèbres unités de la Légion étrangère et de parasément dans la Zaouia de Sidi Ben Amer, où les troupes
chutistes, que le commandement de la dixième région
du cinquième régiment étranger d'infanterie (5eREI), ont
avait envoyé à ce moment-là, afin de liquider la zone
essuyé l’attaque des éléments révolutionnaires qui, à l’oc1 à El-Djorf (25).
casion, ont eu recours à des procédés tactiques d’un
Depuis le déclenchement de l’accrochage, le 5 avril 1956, niveau très élevé et efficace.
les troupes d’occupation ont essuyé maints revers face à
« L'engagement a pris de l'ampleur, les rebelles, sortant
400 Moudjahid, ce qui a poussé le
un peu de partout, ayant pris
général Vanuxem à se rendre sur les
position aux alentours du
lieux, au centre d’El-Djorf afin d’évaluer
douar Zechalda, situé dans la
la situation militaire et d'enquêter per« C'est une véritable bataille – vallée comprise entre les versonnellement, sur les causes qui ont
sants des deux djebels
la plus importante depuis le
fait que l'embuscade menée par les
(Fellaoucène et Nador). Une
révolutionnaires, soit une tragédie pour début de la rébellion - depuis
certaine confusion se produisit
l’occupant (26), ainsi que l’accrochage
du côté des légionnaires».(31)
3
jours,
sans
interruption
(...)
violent, du 8 avril, face à environ 100
Par la suite, l’ennemi a procédé
un feu violent d'armes automa- au renforcement de ses forces
moudjahid entre Khenchela et
Khenguet Sidi Naji (27), et l’opération
aériennes, en battant le rappel
tiques,… très nombreux et
de grande envergure, la première du
des avions “Mistral”, de la base
solidement retranchés dans les de Bizerte (Tunisie) vers la
genre, lancée dans les régions d’El
Djorf et de Guentis (28). Les combats
base de Teleghma prés de
éboulis de rochers, armés de
se sont poursuivis jusqu'au 10 avril,
avec l’intention du complusieurs fusils mitrailleurs et Sétif,
date de la fin de la deuxième bataille
mandement colonial d’utiliser
d’El Djorf, considérée par la presse
mitrailleuses de 30 et de mor- leur puissance de frappe dans
ennemie comme la plus importante
région de Guergour, le 13
tiers (...) l’un des camions fut la
depuis le début de la Révolution:
avril 1956 en soutien aux opéfrappé presque à bout portant rations d’encerclement et de
« C'est une véritable bataille – la plus
importante depuis le début de la rébel- (...) nos pertes avaient été
bouclage lancées par les unités
lion - depuis 3 jours, sans interruption
coloniales dans la au Nordsévères (...) un chasseur «thun- Ouest de Batna. Il en a été de
(...) un feu violent d'armes automatiques…, très nombreux et solidement derbalt» a été contraint à un
même pour l'aviation stationretranchés dans les éboulis de rochers,
née à la base de Tafraoui,
armés de plusieurs fusils mitrailleurs et atterrissage forcé, un Morane « dans la région d'Oran, qui a
mitrailleuses de 30 et de mortiers (...)
500 » et 03 hélico ont été tou- appuyé, le 15 avril, des cenl’un des camions fut frappé presque à
taines de soldat ennemis, ayant
chés, de nombreux points
bout portant (...) nos pertes avaient été
bouclé Djebel El-Bouzidi(32),
sévères (...) un chasseur «thunderbalt» d'impact ont été relevés sur la
ceci jusqu’aux affrontements
a été contraint à un atterrissage forcé,
qui allaient avoir lieu à Djebel
plupart
des
appareils
ayant
un Morane « 500 » et 3 hélico ont été
El-Rafaa prés de Corneille
touchés, de nombreux points d'impact participé à l'action»
(Merouana) à Batna et l'atont été relevés sur la plupart des appataque contre les centres milireils ayant participé à l'action». (29)
taires de Meskiana (Tabergda),
Il n’y a rien d’étrange à cette reconnaissance, qui est
(Dofana) et (Chemorrah) et la région d’Arris.(33)
confirmée avec l'arrivée sur le terrain à El-Djorf de l’autoCes événements ont coïncidé avec la décision du gouverrité politique coloniale représentée par Dupuch, accomnement Guy Mollet, à partir de 17 avril, de rappeler trois
pagnée du commandement militaire représenté par le
promotions, soit des milliers de soldats et la création de
général Noiret, commandant de l'Est Algérien, pour
nouveaux centres militaires, en prévision du lancement
constater la situation. Les actions héroïques de l’étatd’une opération militaire d’envergure baptisée
major local coïncidaient avec l’arrivée de la cinquième
« Arquebuse », en petite Kabylie, en soutien à de nomdivision blindée, qui a suivi la septième division, le 10
breuses opérations, déclenchées, sur information, par le
74
Mars 2013 El-Djeich 596
11e régiment d’infanterie coloniale contre les localités
d’Ighrem et Ouled Amor Ouzegane, dans la région de
Bejaia et par le 29e bataillon au douar Azrou N’bachar au
sud-ouest de Bejaia. Mais les frappes lancées par les
états-majors locaux ont rétabli le rapport de force dans
leur affrontement face aux éléments qui menaient les
opérations “K16” et “K17” supervisées par le général
Simon (chef de la Zone Est d’Alger). Ces mêmes étatsmajors ont tendu, avec succès quatre embuscades contre
des convois à Tigzirt, au Sud d’Ighil Ben Azouz et au
sud de Tizi Ouzou et riposté à une tentative d’encerclement menée par le 1e RIC ( 1er Régiment d’infanterie
coloniale) et le 8è Régiment de Spahis entre Sétif et
Tocqueville ( Ras El-oued), faisant plusieurs victimes,
parmi lesquelles le capitaine Jean Marie Bordes (34) .
Alors que les préparatifs de la cérémonie officielle de
réception de la 5è Division blindée (5eD.B) commandée
par le général Rethove, et qui devait se dérouler sous la
supervision de Robert Lacoste et de Max Lejeune. Les
états-majors locaux de la zone, pour mettre fin à l’arrogance coloniale ont adopté une nouvelle initiative tactique à travers une embuscade tendue le 18 avril aux
troupes ennemies dans la région
de Nedroma – Sbabna dans le
secteur Oranais qui s’est soldée
par la mise hors de combat de
nombreux éléments du régiment
d'artillerie coloniale (12militaires
abattus et deux autres blessés).
Ceci, outre l'attaque, menée entre
Hafir et Moutas, à environ 20 km
au sud de Tlemcen, contre un
détachement de l'ennemi (35).
Les autorités militaires coloniales
n’avaient d’autre alternative,
comme d’habitude, que de riposter à travers des opérations de
ratissage et les bombardements
aériens par le biais des avions
Mistral venant d'Oran. Ces opérations des révolutionnaires intervenaient en réponse à celles
menées par l'ennemi, qui avait,
quelques jours auparavant (15
Avril) éliminé quelques symboles
de la Révolution dans une zone
où l’ennemi avait réussi à élargir
la zone interdite en y incluant des
parties relevant de la région de
Maghnia et Tlemcen :
« À l’intérieur de la zone (interdite), le séjour et la circulation de
toute personne sont interdites (….). La circulation de jour
comme de nuit est totalement interdite (….) même pas
les piétons (….) reste subordonnée à la délivrance d’un
laissez-passer délivré par le chef de la S.A.S» (36)
Au moment ou les héros du secteur oranais poursuivaient leurs actions en attaquent, le 7 mai, des fermes
des colons, la Zone 2 (nord constantinois) avait, depuis le
mois de mars, frappé de grands coups dans les environs
de Roknia et Jemmapes (Azzaba) , où les opérations
d’usure se sont multipliées. A Ain Kechra deux embuscades ont été tendues aux troupes ennemies à l’issue
desquelles 15 militaires ont été neutralisés (entre morts
et blessés), à leur tête un officier (37).
De même, la région de Collo, une attaque de grande
envergure a conduit l’ennemi à intervenir à partir de la
mer à l’aide du croiseur « G.Leygues » qui a bombardé
cette région et l’héliportage du commando marine
“Trépel” dans une zone qui s’est étendue jusqu’à
Djebel Edough près de Annaba (38).
Les efforts déployés par les héros du nord constantinois
ont conforté la Révolution algérienne à travers des opérations d’usure contre des centres de l’ennemi à
Guelma, El Harrouch et Sidi Mezghich, suivies
d’autres attaques déclenchées par les états-majors
locaux dans les environs de Jijel, Taher et El Milia, dont
la plus importante a été celle qui a eu lieu près de
Grarem au sud ouest de Mila pour faire face à une opération ennemie lancée à la mi-avril.
« La pression des fellaghas a transformé ce hameau (…)
en un véritable camp retranché » (39).
Plusieurs attaques d’usure ont été effectuées sur les
centres et les unités ennemis en zone 3, en particulier à
Oued Amizour, Sidi Aich, Adekar et El Kseur dans la
région de Bejaia (40). Dans cette même zone 3, l’ennemi
a reçu un rude coup au moral lorsque, ayant armé
quelques algériens, ces derniers ont rejoint les rangs de
la révolution avec armes et bagages,
provocant un grand choc au sein des
services de renseignement du gouverneur Soustelle (41). Pour effacer cet
affront, ce dernier a fait intervenir
l’aviation qui a procédé, les 9 et 10
mai 1956 au bombardement des localités d’El Qalâa et Belial près
d’Akbou (Bejaia), qui ont fait de nombreuses victimes au sein des populations civiles dont des femmes et des
enfants sans oublier les maisons
complètement détruites. Les dégâts
ont été encore plus lourds dans la
région des Bibans en Kabylie suite aux
bombardements des localités de
Bouguitoune et Ouled Rached qui
ont été soufflées par des bombes
pesant 500 kg ou encore les villages
de Théniet Lakhmis, Sidi Messaoud
, quant au village de Tifrak il a été
complètement rasé par 170 bombes
(42).
Les bombardements à Bouda Lekbir,
Bouda Esseghir, Ouchanene, El
Maîne, ont fait des centaines de
morts et blessés ainsi que des
dizaines de maisons ravagées par les
avions “Corsair”.
Les actes glorieux et héroïques en
zone 4 sont le fruit de l’initiative tactique engagée
«depuis le mois de mars» contre les mines et les usines
d’explosifs près de Ménerville ainsi que de la grande
embuscade dans la région de Palestro “Lakhdaria” (43)
qui a donné lieu à la bataille de Beni khalfoun, le 21
mars, lors de laquelle l’ennemi a fait usage de canons
sans recul de 37mm et de75 mm , mais la présence de
poteaux électriques haute tension ont empêché l’aviation
de l’ennemi d’intervenir. La zone 4e a bénéficié de la
cargaison d’armes subtilisée par l’aspirant Henri Maillot,
des dépôts du 57è BTA ( Bataillon des tirailleurs algériens) et acheminée vers le maquis. Ceci, au moment
même où les combattants de l’ALN venaient d’enregistrer
la perte d’un des dirigeants de la Révolution activant
Au moment ou les héros du
secteur oranais menaient
leurs d’attaque, le 7mai
contre les fermes des
colons, la Zone 2 (nord
constantinois) avait déjà
frappé un grand coup en
mars, dans les environs de
Roknia et Azzaba
(Jemappes), où les opérations d’usure se sont multipliées. A Ain Kachra deux
embuscades ont été tendues aux troupes ennemies
à l’issue desquelles 15 militaires ont été neutralisés
(entre morts et blessés), à
leur tête un officier.
El-Djeich 596 Mars 2013
75
HISTOIRE
dans la région de la Mitidja et l’Atlas blidéen en la personne de Souidani Boudjemâa. Pour venger sa mort, les
états-majors révolutionnaires ont lancé des attaques et
des embuscades dans les environs de Tablat qui se
sont soldées par la mise hors de combat de nombreux
soldats ennemis (44).
Au vu des lourdes pertes humaines essuyées, mais également matérielles (05 bus de transport détruits en
moins de 15 jours) (45), la réaction de l’occupant a été
d’étendre le couvre-feu à la région de Tablat et Bir
Ghbalou et en interdisant la circulation sur l’axe routier
Larbâa - Bir Ghbalou .
La puissante initiative tactique des états majors révolutionnaires de la zone 4 dans la région des Bibans
consistait à planifier une riposte immédiate et urgente à
l’ennemi, qui est intervenue en moins d’une semaine,
plus précisément le 18 mai 1956, dans la région de
Palestro (Lakhdaria), à travers la grande embuscade tendue par le commando « Ali Khodja » (46) conformément au concept de l’initiative tactique des fondements
de la guérilla révolutionnaire :
Références
76
Mars 2013 El-Djeich 596
« Les maquisards réalisent une embuscade conforme
aux manuels de guérilla » (47).
Les unités coloniales activant au niveau de la zone
d’Alger ont été profondément ébranlées en apprenant
l’élimination d’une section du 9è RIC (48) dans une
opération qui a duré seulement 20 minutes. L’écho de
ce retentissant revers a provoqué un vent de panique
chez les colons et la peur s’est installée dans le cœur
des européens résidants dans les environs d’Alger qui
ont vu dans l’embuscade de Palestro (Lakhdaria) un
avertissement annonçant la fin de l'arrogance du colonialisme. Car si les hauts faits d’armes des
Moudjahidine dans les Aurès, à l’Est et à l’Ouest du pays
se déroulaient assez loin de la capitale, l’embuscade de
Palestro (Lakhdaria) était très proche des centres de
décision des têtes pensantes de la colonisation qui
étaient désormais à portée des frappes révolutionnaires
qui, par leur puissance et leur efficacité, montrent que
les révolutionnaire disposent de l’initiative tactique qui
leur permet de frapper où et quant ils veulent!■
Traduit par: Mohamed Cherif Belouettar
HISTOIRE
re
i
o
m
Mé
La communication et la coordination entre les zones,
régions et wilayas durant la Révolution
À la mémoire des agents de liaison
ans le cadre de la commé-
Dmoration du 50e anniversai-
re du recouvrement de la souveraineté nationale, un colloque
a été organisé, le 2 février
2013, autour de « La communication et la coordination entre
les zones, régions et wilayas
historiques ». Ce colloque a été
animé par des Moudjahidine et
des professeurs d’université.
Le Moudjahid Mahmoud El-Bey
a donné, au début de ce forum,
un bref aperçu sur les hommes
chargés de la communication et
a rappelé que les dirigeants de
la Révolution libératrice avaient,
très tôt, pris conscience de l’importance de la communication,
considérée comme un facteur capital dans le processus de diffusion de
l’information en temps opportun. À
cet effet, la Révolution avait formé
un groupe d’éléments pour l’exécution de ce genre de missions, à
l’exemple du Moudjahid Omar Ben
Taleb, qui était chargé de transmettre les informations aux dirigeants de la Révolution et du
Moudjahid Ahmed Kebaïli, qui fut
arrêté après la découverte de ses
activités par les autorités coloniales.
L’intervenant a rappelé qu’au début
de la Révolution, la section communication n’était pas suffisamment
organisée mais, après le Congrès de
la Soummam, qui a donné une
dimension organisée aux structures
de la Révolution en général, le chef
de wilaya, par exemple, a été doté
d’un coordinateur et de trois
adjoints dont un responsable de l’information et de la communication
chargé de superviser la communication entre les wilayas, zones,
régions et sections, du choix des
lieux destinés au stockage des
armes, du ravitaillement et des
documents secrets.
Par ailleurs, les hommes chargés de
78
Mars 2013 El-Djeich 596
Une partie
des
congressistes de la
Soummam,
en août
1956
la communication, en coordination
avec les commissaires politiques,
préparaient les opérations de déplacement des unités de l’Armée de
libération nationale d’une région à
Les dirigeants de la
Révolution choisissaient les meilleurs
éléments, surtout ceux
ayant une bonne
connaissance du terrain (itinéraires, routes
et voies de communication) pour l’acheminement du courrier sur
de longues distances.
une autre.
En ce qui concerne le choix des
hommes chargés de la communication, le Moudjahid Mahmoud El-Bey,
a déclaré que les dirigeants de la
Révolution choisissaient les
meilleurs éléments, surtout ceux
ayant une bonne connaissance du
terrain (itinéraires, routes et voies
de communication) pour l’acheminement du courrier sur de longues
distances.
De son côté, la Moudjahida Akila
Ouareth a abordé le rôle efficace
des hommes en charge de la communication au sein de la Fédération
de France du FLN tout en évoquant
les missions attribuées aux femmes
comme la collecte des dons faits par
les membres de la communauté
algérienne résidant à l’étranger au
profit de la Révolution, le transfert
de ces fonds ainsi que les armes,
les tracts et les documents destinés
aux dirigeants de la Révolution outre
la mission de mettre les
Moudjahidine à l’abri et la prise en
charge des familles des prisonniers.
À l’issue de ce colloque, de nombreux Moudjahidine des Wilayas III
et IV ont apporté leurs témoignages
sur les missions qui leur avaient été
assignées dans le domaine de l’information et de la communication.
Il est à rappeler que ce colloque a
été organisée par l’association
«Machaâl Echahid»■
52e anniversaire de la mort du Chahid Ali Souïai
Parcours d’un valeureux héros des Aurès
e parcours militant et révolu-
Ltionnaire du martyr Ali Souïai a
Ali Souïai,
l’homme qui a
défié la ligne
Morrice, électrifiée et minée,
pour acheminer les armes
et munitions
destinées aux
combattants
de l’ALN.
Ph.DR
constitué le thème d’une conférence à l’occasion de la commémoration du 52e anniversaire de
sa disparition. Cette conférence
a été animée par les compagnons du martyr en présence de
personnalités nationales, de
professeurs et d’étudiants.
Dans son témoignage sur le
parcours du martyr, le moudjahid Tahar Zbiri, qui a été un des
responsables de la Wilaya I, a
indiqué que le martyr Ali Souïai
est considéré comme l’un des
principaux dirigeants de la
wilaya. Ce grand patriote révolutionnaire, doté d’intelligence et
de clairvoyance, convaincu de la
justesse de la cause nationale,
était toujours aux premiers
rangs des combattants. A ce
propos, il a tenu à souligner la
détermination du martyr Ali
Souaï à franchir la ligne Morrice,
électrifiée et minée, pour acheminer les armes et munitions
destinées aux combattants de
l’ALN à l’intérieur, à partir de la
Libye et de la Tunisie.
Les différents intervenants ont
évoqué les dernières heures de
la vie du martyr. Ses compagnons, Taher Abdeslam et
Madani Bedjaoui, n’ont pas tari
d’éloges sur les qualités et les
exploits de ce Moudjahid.
En outre, le Moudjahid Tahar
Zbiri a longuement parlé des
derniers moments qu’il a vécus
en compagnie du martyr lors de
la bataille qui s’est déroulée
dans la forêt de Beni Melloul,
commune de Lemssara, située
dans la wilaya de Khenchela.
C’est au cours de cet accrochage qui a duré plusieurs heures
(de deux heures du matin jusqu’au lendemain soir), que Ali
C’est au cours de l'accrochage qui s’est
déroulé dans la forêt de
Beni Melloul, dans la
wilaya de Khenchela et
qui a duré plusieurs
heures (de deux heure
du matin jusqu’au lendemain soir), que Ali Souaï
a été grièvement blessé
au genou. Incapable de
bouger, il choisit de rester sur place et de mourir les armes à la main.
Souïai a été grièvement blessé au
genou. Incapable de bouger, il
choisit de rester sur place et de
mourir les armes à la main.
Après l’encerclement de la zone
par l’armée coloniale, il est arrêté et exécuté. Sa dépouille a été
ensuite transportée à Tébessa,
sa ville natale, où elle a été
exposée aux habitants de la
ville.
Le martyr Ali Souïai est né en
mars 1932 à Tébessa, issu
d’une famille pauvre et militante. Il a été l’élève de cheikh
Larbi Tebessi. Il rejoint
l’Organisation Spéciale puis un
bataillon de Moudjahidine dans
la région de Souk Ahras en
1955. Il est tombé au champ
d’honneur en février 1961.
Cette conférence a été organisée, le 9 février 2013, par l’association “Machaâl Echahid”, au
Forum du quotidien
El Moudjahid■
El-Djeich 596 Mars 2013
79
HISTOIRE
e
r
oi
m
é
M
Aïssat Idir
Le fondateur de l’UGTA
de l’Union Générale des Travailleurs
Algériens (UGTA) et afin de rendre
hommage au grand chahid Aïssat
Idir, une conférence sur le parcours
syndical du chahid et sa contribution
à la Révolution libératrice a été organisée, le 23 février 2013.
En présence du Secrétaire Général
de l’UGTA, M. Abdelmadjid Sidi Saïd,
la conférence a été animée par le
chercheur et historien Mohamed
Abbes et le syndicaliste et ancien
secrétaire général adjoint de l’UGTA
et ex-secrétaire général de la
Fédération des Travailleurs Retraités
(FNTR), M. Abdelmadjid Azzi. Le premier a dressé un portrait du père du
syndicalisme algérien, Aïssat Idir
dont il a retracé son parcours. Né le
11 juin 1915 à Djamaâ Saharidj ( Tizi
Ouzou), il perdit sa mère à l’âge de
six (06) ans. Il partit chez son oncle à
Tunis puis revint durant l’été 1939
pour être embauché comme chef
comptable dans les Ateliers
Industriels de l’Air. En 1942, il adhère au Parti du Peuple Algérien (PPA)
alors qu’il habitait à Belcourt. Il se
retrouva au cœur du milieu nationaliste avec de jeunes militants tels que
Mohamed Belouizdad et Ahmed
Mahsas. Il collabora dans des journaux du mouvement national comme
El Watan en 1944 (journal du PPA
édité clandestinement) « L’Action
algérienne » et « El Oumma ». Il participa aux manifestations du 1er mai
1945 à Alger et adhère au syndicalisme. Avec la création du Mouvement
pour le Triomphe des Libertés
Démocratiques (MTLD), qui était la
nouvelle forme légale du PPA (interdit), beaucoup de commissions spécialisées ont été créées dont la
Commission Centrale des Affaires
Sociales et Syndicales en 1949. Lors
de la vague d’arrestation après la
découverte des activités de
l’Organisation Spéciale (OS), suspecté par les autorités coloniales d’activer au sein du mouvement nationaliste, il est arrêté. A sa libération il
est licencié des Ateliers Industriels de
l’Air. Il travailla ensuite pour la Caisse
80
Mars 2013 El-Djeich 596
d’allocations familiales du secteur du
bâtiment et des travaux publics en
1950. L’année suivante, au mois de
mai, il est désigné
membre du Comité
central du MTLD, et
est arrêté par les
autorités coloniales
une seconde fois et
ne sera libéré que le
22 Décembre 1954.
Après sa libération
en mai 1955, il prit
contact avec Abane
Ramdane qui le chargea d’encadrer les
travailleurs algériens.
Le 24 février 1956 le congrès constitutif de l’UGTA a regroupé cent (100)
délégués et a porté à la tête du
secrétariat Aïssat Idir avec Mustapha
Rabah Djarmen, Attallah Benaïssa,
Abdelmadjid Ali Yahia et Boualem
Bourouiba, tandis que le comité exécutif regroupait 21 membres. A l’occasion de la fête des travailleurs, le
1er mai 1956, les syndicalistes ont
organisé une marche interdite par le
Ministre délégué en Algérie, Robert
Lacoste qui a ordonné l’emprisonnement d’Aïssat Idir, le 24 du même
mois. Incarcéré à Berrouaghia, transféré à Bossuet (l’actuelle Dhaya ;
région dans la wilaya de Sidi Bel
Abbès) avant d’être emprisonné à
Barberousse (Serkadji) en mai 1958.
Membre du CNRA (Conseil National
de la Révolution Algérienne), il a été
innocenté par le tribunal militaire le
13 janvier 1959 mais cette liberté a
été de très courte durée puisque il
est interpellé à sa sortie de tribunal
et emmené au centre de Birtraria où
il est séquestré par les paras du
Général Massu qui le soupçonnaient
d’appartenir au CCE (Comité de
Coordination et d’Exécution). Sous
l’effet de la torture, il décèda et, sa
mort a été annoncée le 26 juillet
1959.
Quant au syndicaliste Abdelmadjid
Azzi, il est revenu sur les conditions
de la création de l’UGTA et l’évolution
Ph.DR
ans le cadre de la célébration du
D57ème anniversaire de la création
du syndicalisme algérien. Pour son expérience du milieu syndicla, Abane Ramdane
chargea Aissat Idir ,
de constituer un syndicat qui regroupera
tous les travailleurs
algérien, sous l’égide
du FLN. La réunion
constitutive a eu lieu
à Bologhine (ex SaintEugène) et c’est l’avocat Ali Boumendjel
qui s’est chargé de
l’obtention de l’agrément. L’enjeu de la
création de l’UGTA
était double : sur le
plan intérieur qui
consistait à montrer la capacité de
mobilisation du FLN et sur le plan
extérieur gagner de nouveaux appuis
au combat libérateur à travers la
lutte syndicale, puisque avec l’appui
de nombreuses organisations syndicales dont celles de la Tunisie et du
Maroc, l’UGTA a sollicité son adhésion à la Confédération
Internationale des Syndicalistes
Libres (CISL), un acte qui a eu une
grand audience à l’échelle internationale.
Quelques mois après la création de
la centrale syndicale algérienne, le
siège de l’UGTA a été la cible d’un
attentat à la bombe perpétré par les
services de renseignement français
qui voulaient avoir un œil sur l’activité de l’union après les échecs des
demandes de mandats de perquisition réglementaires. La découverte
d’importants documents a donné lieu
à la persécution des militants de
l’UGTA qui ont été contraints d’abandonner l’action légale pour entrer
dans la clandestinité.
La conférence, organisée par l’association Mechaâl Echahid en collaboration avec le Forum de la Mémoire
du quotidien El-Moudjahid, a été clôturée par le témoignage du moudjahid Mohamed Ghafir dit Moh Clichy,
membre de la Fédération de France
du FLN■
Journée nationale du Chahid et mémoire
des Chouhada du mois de mars
«La nécessité d’inculquer la conscience historique»
« Pourquoi le 18 Février est la
Journée nationale du Chahid ? »
tel a été le thème débattu lors de
la conférence intitulée « La
Journée nationale du Chahid »
qui coïncide avec le 18 février de
chaque année. Des membres de
l’Organisation nationale des
moudjahidine ont assisté à cette
rencontre ainsi que des représentants de la famille révolutionnaire et des enfants de chouhada.
Ce forum a été animé par le
docteurMohamed-Arezki Ferrad
et le docteur Salim Kelala qui ont
évoqué l’origine et les motifs qui
ont poussé la famille révolutionnaire à faire de cette date la
Journée nationale du Chahid en
mettant l’accent sur la nécessité
d’enraciner la prise de conscience historique aux générations
d’aujourd’hui.
Dans la première intervention,
Mohamed-Arezki Ferrad a rappelé que c’est en 1989, lors de la
tenue du congrès de
l’Organisation nationale des
enfants de chouhada que la décision a été prise de faire du 18
Février la Journée du Chahid.
Une décision entérinée, en 1991,
par l’Assemblée populaire nationale. Depuis, l’Algérie célèbre la
Journée nationale du Chahid,
considérée comme un événement historique et une occasion
pour se recueillir à la mémoire
de ces héros, hommes et
femmes, qui ont consenti le
sacrifice suprême pour l’indépendance de l’Algérie. Par ailleurs,
le docteur a insisté sur la nécessité d’enraciner la conscience
historique dans l’esprit des
jeunes d’aujourd’hui dans le but
de consolider l’harmonie et la
continuité inter-générations et
consacrer ainsi certaines valeurs
et principes comme l’amour
inconditionnel de la Patrie et le
sens du sacrifice au service du
pays.
Le docteur Salim Kelala s’est,
pour sa part, étendu sur la portée de la Journée nationale du
chahid considérant cette date
comme un repère contre l’oubli
car les sacrifices consentis par le
peuple algérien, toutes catégories confondues, ne sauraient, en
aucun cas, être effacés de la
mémoire des générations
futures. L’intervenant a, ensuite,
évoqué les sacrifices des veuves
de chouhada, leur rôle important
durant la Révolution, elles qui
ont éduqué leurs enfants, en leur
inculquant les principes et les
valeurs de la Révolution libératrice, l’amour de la Patrie et l’abnégation pour le triomphe de la
Révolution et pour que la Patrie
recouvre sa fierté et sa dignité.
Mustapha Ben Boulaid, Ben M’Hidi le colonel
Lotfi,le colonel Amirouche et les autres
ans le cadre des festivités commémorant le 50e anniversaire du
D
recouvrement de la souveraineté nationale, une cérémonie a
été organisée, le 2 mars 2013, sur le mois de mars, mois des
Chouhada, en hommage aux sacrifices consentis par ces derniers
pour que l’Algérie vive libre et indépendante et ce, en présence de
nombreux moudjahidine, de chercheurs, d’étudiants ainsi que des
scouts musulmans algériens.
Dans son intervention, le Dr Lahcen Zeghidi, professeur d’histoire à
l’université d’Alger, a mis l’accent sur l’importance du mois de
mars dans l’histoire de notre glorieuse révolution de Libération, en
ce qu’il rappelle le lourd tribut payé par la Nation sur l’autel de la
liberté. Les Martyrs tombés au champ d’honneur en ce mois sont
nombreux dont les plus illustres d’entre eux, à l’exemple de Larbi
Ben M’hidi, Mustapha Ben Boulaïd, le colonel Lotfi, le colonel
Amirouche, le colonel Si L’Haouès, ou encore l’écrivain Mouloud
Feraoun, l’avocat Ali Boumendjel et bien d’autres.
Le conférencier est revenu sur le parcours de certains Chouhada
qui ont versé le tribut du sang pour libérer le pays du colonialisme,
donnant le plus bel exemple du sacrifice et de la bravoure. Il a,
ensuite, affirmé que les événements les plus importants de la révolution de Libération, que ce soit au niveau politique, ou militaire
ont eu lieu au mois de mars, ajoutant que chaque jour de ce mois
mériterait de devenir journée nationale, tant il a été le théâtre de
multiples événements de grande portée avec ses Martyrs et les
héroïques batailles qu’ils ont menées et qui resteront toujours un
exemple pour nous et pour l’humanité.
En outre, le Dr Zeghidi a révélé les résultats d’une étude qu’il a
menée, portant sur les événements les plus importants enregistrés
durant le mois des Chouhada. La conclusion est que l’ensemble
des jours du mois de mars ont été marqués par des événements
politiques et militaires importants citant, entre autres, « la naissance du Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action et celui
également qui a consacré le triomphe de la Révolution, le 19 Mars
1962, que nous célébrons aujourd’hui comme la fête de la Victoire
». Par la même occasion, le conférencier a incité les étudiants et
les jeunes en général à la nécessaire lecture de l’histoire des aînés,
riche en exploits, afin de s’en inspirer.
Il est à signaler que cette conférence a été organisée par l’association Machaâl Chahid en collaboration avec le quotidien El
Moudjahid et ce, dans le cadre du « forum de la mémoire»■
El-Djeich 596 Mars 2013
81
SM IPL I O
R T
T A I R E
Championnat national militaire inter-écoles de karaté-do
Un championnat réussi
Le Centre de regroupement et de préparation des équipes sportives militaires de Ben Aknoun a
accueilli, du 3 au 6 février 2013, le championnat national militaire inter-écoles de karaté-do. La
compétition a regroupé 13 équipes dans le tableau Messieurs et 4 dans celui des Dames, soit 100
karatékas dont 23 filles, sous la supervision technique d’une équipe d’arbitres de la Fédération
algérienne de karaté (FAK).
Kata : Le titre à l’EATS (par équipe) et Oualid Benhlima, EST (individuel)
Dans l’épreuve du kata, qui signifie
« forme », et qui consiste en une
démonstration purement technique suivie d’enchainements codifiés, les athlètes engagés ont présenté des exhibitions empreintes
d’harmonie et de finesse.
L’épreuve par équipe a souri à
l’École d’application des Troupes
spéciales de Biskra /4e RM qui a
exécuté un kata supérieur «Kocho
yocho». La médaille d’argent est
revenue à l’équipe de l’EMP Bordj
El Bahri, alors que l’ESGN /Issers
et l’ESOFN /2e RM se sont partagé
la troisième marche du podium.
Le titre individuel est revenu, en
toute logique, à l’EOA Oualid
Benhlima de l’EST /Koléa, qui a
émerveillé l’assistance en exécutant en finale un kata supérieur.
Kumité : L’EAAB/Batna en
force
La finale du kumité (combat) par
équipe a opposé l’EAAB/Batna à
l’AMIA /Cherchell. Chaque équipe
étant représentée par cinq karatékas et un remplaçant en cas de
blessure. Après un duel acharné,
l’EAAB /Batna s’est imposée, en
présentant une équipe qui a mis le
feu à la salle du CRPESM. Les
représentants de l’EAAB/Batna ont
remporté l’épreuve par trois victoires à deux. L’ESGN /Issers et EATS
82
Mars 2013 El-Djeich 596
Ph. El-Djeich
Messieurs
Ils ont dit
Youcef Laarabi
/EAAB/Batna, vainqueur en kumité dans
la catégorie des -67 kg :
« Je suis parvenu à préserver mon titre, cela n’a
pas été facile tant la
concurrence adverse était
particulièrement relevée,
surtout en demi-finale où
j’ai affronté un rude adversaire en la personne de Zouhir Messiad de l’AMIA
/Cherchell, mais j’ai réussi à faire la différence grâce à ma détermination et une
grande concentration mentale et je suis
content de ce sacre, quoi est le troisième
consécutif. Dans l’épreuve kumité, nous
nous n’attendions pas à un pareil succès.
Notre objectif était de décrocher le meilleur
résultat par équipe, c’est fait !!! Les deux
médailles de Kamreddine Bouarioua et
Ayache Zekiou sont formidables. Remporter
les titres individuels et par équipe ne peut
être que réjouissant. Nous avons assisté à
un championnat de bonne facture et je
vous dirai tout simplement que les performances réalisées par mon équipe sont de
bon augure. »
Moufida Anissa Meddah /ESNT
Tamentefoust, lauréate dans la catégorie
des -61 kg : « Premièrement, je tiens à
saluer toutes les karatékas de l’ESNT qui
ont participé à leur premier championnat,
je pense que nous avons bien honoré notre
école. Trois médailles en
vermeil, trois en argent
et une en bronze, pour
une première participation c’est une performance. Je suis vraiment
enchantée d’avoir gagné
le titre dans la catégorie
des moins de 61 kg.
Maintenant, il faut aller
de l’avant et songer à
donner un nouveau souffle au sport militaire féminin et, pourquoi pas, voir la gent
féminine représentée dans plusieurs disciplines sportives.
Certes, le niveau de ce championnat a été
moyen chez les filles, aujourd’hui le tout est
de continuer à s’entrainer afin d’améliorer
notre niveau, et avec la détermination, nous
pouvons progresser sérieusement. Au final
je tiens à féliciter tout les participants et un
grand bravo aux lauréats. »
/Biskra se partageant
pour leur part la troisième place.
Quant aux épreuves
individuelles, nous
avons pu assister à
d’excellents combats
en finales. Avec 3 tires
sur les cinq mis en
jeu, œuvre de
Kamreddine Bouarioua
(- 60kg), Youcef
Laarabi (-67 kg) et
Ayache Zekiou, l’EAAB
est sortie grande
triomphatrice de ce
championnat. Les
deux autres titres ont
été remportés par
Yasser Hadjidj dans la
catégorie des moins
de 75 kg et Khelifa
Bougana en + de 84
kg tous deux de
l’EATS/Biskra.
Dames : Pour sa
première apparition,
l’ESNT/Tamentefoust
brille.
L’école phare de ce
championnat est assurément celle de
l’ESNT, qui pour sa
première apparition a
glané plusieurs titres
L’épreuve de kata au
programme de la première journée a
consacré l’équipe de
l’ESN /Tamentefoust,
qui a gratifié l’assistance par l’exécution
d’un kata supérieur «
Join » alors que
Ismane Lagane de
l’EMP s’est adjugée le
titre en individuel en
exécutant avec finesse
un kata supérieur
appelé « Basaî- Daî »
La finale du kumité
par équipe, où chaque
équipe n’était représentée par 3 karaté-
kas, eu égard à la participation réduite des
concurrentes, la chance a souri à
l’ESGN/Issers qui a
remporté le titre. Il
faut souligner qu’à l’issue du dernier combat, les deux formations étaient ex quo (1
nul et une victoire),
mais l’ESGN a été
déclarée vainqueur
aux points, étant
donné que la dernière
représentante de
l’ESNT avait simulé
une blessure lors de
ce même dernier combat de la finale. Les
juges lui ont infligé la
règle des 10 secondes
(loi Kiken ),ce qui permit à son adversaire
de l’emporter avec 8
pts à son actif.
Dans L’épreuve de
kumité individuel, les
karatékas en lice se
sont disputées les premières marches du
podium dans cinq
catégories de poids.
Avec deux titres sur les
cinq mis en jeu
(Moufida Anissa
Meddah en -61 kg et
Khouloud Guemoud
en -68 kg),l’ESNT /
Tamentefoust a été la
grande révélation de
ce championnat. Les
autres titres ont été
l’apanage de la représentante de
l’ENPEI/Rouiba Fadila
Zaidi en- 50 kg,
Soumia Djendi
(ESGN/Issers en 55kg) et, enfin, Fatima
Benguerba de l’EMP /
Bordj El Bahri dans la
catégorie des plus de
68 kg.
El-Djeich 596 Mars 2013
83
Ph. El-Djeich
SM IPL I O
R T
T A I R E
Championnat national militaire de boxe
L’équipe de la 1re RM se distingue
La salle omnisports de la 1re RM a abrité, du 28 janvier au 2 février 2013, le déroulement du championnat national militaire de boxe qui a vu la participation de 19 équipes représentant les différents commandements de forces, régions et écoles militaires. Le commandant Air de la 1re RM, a supervisé la cérémonie d’ouverture de cette manifestation sportive.
a compétition s’est déroulée sous la supervision
Ltechnique de la Fédération algérienne de Boxe. 109
boxeurs se sont mesurés dans 10 catégories de poids.
La salle omnisports a été prise d’assaut par un public
de connaisseurs qui s’est déplacé en masse pour suivre le championnat et apprécier les exploits des jeunes
talents prometteurs dans cette discipline.
Les pugilistes de la 1re RM ont glané le titre avec mérite, en s’adjugeant six des dix titres mis en jeu (- 46 kg,
- 56 kg, - 60 kg,- 64 kg,- 81 kg, + 91 kg). Les titres
restants ont été l’œuvre des représentants du CFDAT,
de la 5e RM, du Commandement de la Garde républicaine et de la 2e RM, respectivement dans les catégories des -52 kg, - 69 kg, -75 kg, - 91 kg.
A cette occasion qui coïncide avec la Journée nationale du
Chahid, le général major Ahmed Moulay Meliani, commandant de la Garde républicaine a honoré, le 18 février 2013,
les athlètes de la garde républicaine qui se sont distingués
dans cette compétition en remportant une médaille d’or et
trois d’argent.
Résultat des finales
-49 kg: le caporal contractuel Belhaik M’hamed/1re RM
bat le djoundi contractuel Abdelhadi Mourad /2e RM (11
points à 8).
-52 kg: le sergent contractuel Bousalah Hocine/CFDAT
bat le caporal contractuel El Barka A/Hakim/6e RM (17
points à 9).
-56 kg: le caporal contractuel Cheikh Abdelatif/1re RM bat
le djoundi contractuel Flilissa Yakoub/4e RM (30 points à
21).
-60 kg: le caporal contractuel Beldjoudi Fouad/1re RM bat
le caporal-chef contractuel Younes Yahia Chérif/12e DIM
(22 points à 13).
-64 kg: le caporal contractuel Boudiaf Ahmed/1re RM bat
le caporal chef contractuel Boubraout Abdelkader/ Garde
républicaine (33 points à 23).
84
Mars 2013 El-Djeich 596
-69 kg: le djoundi contractuel Belhout Houcine/5e RM bat
le caporal-chef contractuel Berague Sid Ali/Garde républicaine (18 points à 13).
-75 kg: le sergent contractuel Kherbach Mohamed/1re RM
bat le djoundi contractuel Bendjelel Abderrahmane /1re
RM (18 points à 14).
-81 kg: le caporal contractuel Fetih Nabil/1re RM bat le
caporal-chef Contractuel Khetaf Belkacem /CGR (23
points à 16).
– 91 kg: le caporal contractuel Houna Bouziane /2e RM
bat le caporal contractuel Chakmoune Abdelhadi /6e RM
(22 points à 11).
+91 kg: le caporal-chef contractuel Benguerni Hamza/1re
RM bat le caporal-chef contractuel Boudia Benaissa/2e RM
(16 points à 8).
Championnat national militaire inter-écoles de volley-ball
Victoire de l’ESGN et révélation de l’EATS
’Ecole Supérieure de la
Concurrence et ambition de
glaner le titre. Ce championnat
a donné lieu à des rencontres très
disputées entre les équipes qui
ont démontré un bon niveau. Bien
que les tactiques de jeu étaient
différentes, elles partageaient toutes la même ambition, celle d’atteindre la finale et de glaner le
titre mis en jeu. Malgré les efforts
consentis, des équipes qui se sont
distinguées lors des précédents
championnats à l’exemple de
l’équipe de l’Ecole Supérieure
Navale, de l’Ecole d’Application de
la Défense Contre-aéronefs,
champion sortant, de l’Ecole
Militaire Polytechnique, de l’Ecole
Préparatoire aux Etudes
d’Ingéniorat, et de l’Ecole
Supérieure de l’Administration
Militaire, n’ont pu accéder aux
demi-finales. Cet avant-dernier
tour a mis aux prises l’EATS et
l’Amia d’un côté, et l’ESGN avec
l’Ecole Supérieure de la Défense
Aérienne du Territoire (ESDAT), de
l’autre. Après leur victoire respectives sur l’AMIA (2 sets à 1) et sur
l’ESDAT (2 sets-0)), l’EATS et
l’ESGN ont gagné avec mérite leur
place en finale.
Une belle finale et que le meilleur l’emporte. Après la victoire
de l’ESDAT sur l’Amia dans le
match de classement pour la première place (2 sets-0), la finale a
donné lieu à une rencontre très
disputée et interminable entre
l’équipe de l’EATS et l’équipe de
l’ESGN comme le montre l’écart
très serré du score de chacun des
quatre sets disputés.
L’élève-officier d’active Kennouch
Seif Eddine, de l’ESGN, a été désigné meilleur joueur de ce championnat. ■ R. Ratiba
Impressions
des Issers a abrité, du 11 au 13
février 2013, le championnat
national militaire inter-écoles de
volley-ball qui a vu la participation
de 11 écoles militaires, sous la
supervision technique d’arbitres
de la Fédération algérienne de
volley- ball. Le titre est revenu à
l’équipe de l’ESGN en finale après
sa victoire sur l’équipe de l’Ecole
d’Application des Troupes
Spéciales (EATS), qui a été la
grande révélation de ce tournoi,
sur le score de 3 sets à 1.
Lors de la cérémonie d’ouverture,
le commandant de l’ESGN, a souligné que le but de l’organisation
de ces manifestations sportives
est «de développer les capacités
militaires» et «de rehausser le
niveau de disponibilité des jeunes
élèves des écoles militaires, ainsi
que le niveau de préparation
physique et morale des sportifs
en plus de consolider les liens de
fraternité entre les participants».
Après les matchs de poule du premier jour et les demi-finales du
second, la troisième journée a été
consacrée au match pour la troisième place et à la finale.
Ph. El-Djeich
LGendarmerie Nationale (ESGN)
Mansour Abdelkader,
entraîneur de l’ESGN :
« Ce championnat a été
l’occasion
pour nous
de jauger
le niveau
et les
capacités
des
joueurs
des autres
équipes, et nous avons
rencontré un adversaire
redoutable, l’équipe de
l’EATS en l’occurrence,
qui a développé un jeu
de qualité, ce qui a
conféré à cette finale un
grand suspens.»
El-Djeich 596 Mars 2013
85
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T A I R E
Championnat national militaire inter-écoles de cross-country
Epreuve très disputée
’Ecole d’Application de l’Infanterie
Lde Cherchell (EAI) a abrité le 29
janvier 2013, le championnat national militaire inter-écoles de crosscountry, qui a vu la participation de
182 concurrents et 27 concurrentes
représentant 18 écoles militaires. La
cérémonie d’ouverture a été présidée
par le commandant de
l’école,L’épreuve a été très disputée
entre les concurrents des différentes
catégories en dépit de la difficulté du
parcours.
10000 m Messieurs
L’épreuve courue à un rythme élevé a
souri à Chahma Mohamed de l’École
supérieure de Renseignement et de
Sécurité qui s’est imposé à Djilali
Mourad, de l’Ecole d’Application de
l’Arme des Blindés, alors que la troisième place est revenue à Dahlas
Mohamed de l’Ecole d’Application
des Troupes Spéciales.
5000 m Messieurs
Dans cette épreuve, c’est l’élève de
l’EATS, Chawki Hakim qui s’est particulièrement distingué en remportant
la première place, suivi par Medjahed
Mohamed et Bouâkreb Djamel
Eddine de l’ESRS.
4000 m Dames
Cette épreuve a été très disputée
entre les élèves de l’ESGNet de l’ESN,
cette dernière finissant par l’emporter
grâce à l’élève Farès Lydia, suivie en
deuxième position de l’élève Hellal
Souad de l’ESGN.
Classement par équipes
10000 m Messieurs
1- Ecole d’Application de l’Infanterie de Cherchell
2- Ecole d’Application des Troupes Spéciales
3- Ecole d’Application de l'Artillerie de Campagne.
5000 m Messieurs
1- Ecole Supérieure de Renseignement et de Sécurité.
2- Ecole d’Application des Matelots.
3- Ecole d’Application des Troupes Spéciales
4000 m dames
1- Ecole Supérieure Navale.
2- Académie Militaire Interarmes de Cherchell.
3- Ecole Supérieure du Matériel.
Championnat national militaire de tir au pistolet
Un haut niveau de performance
e champ de tir électronique de la
L3e RM a abritén les 14 et 15 jan-
vier 2013, le championnat national
militaire de tir au pistolet qui a vu
la participation de 21 équipes
représentant les différents commandements de forces, régions et
écoles militaires.
Cette manifestation, caractérisée
par une forte concurrence a été
l’occasion pour les tireurs de
démontrer leur degré de performances et de traduire sur le terrain
leurs aptitudes, leur disponibilité au
combat ainsi que le haut niveau
d’entraînement des éléments au
sein des différentes unités de l’ANP.
Cette manifestation est également
une occasion d’échanger les expériences sur cette discipline sportive
militaire comme l’a souligné le chef
d’état-major de la 3e RM, lors de
l’ouverture de cette manifestation
sportive.
86
Mars 2013 El-Djeich 596
L’épreuve du tir au pistolet automatique ( 9 mm) a été très disputée,
notamment au tour final, témoignant ainsi du niveau sensiblement
équivalent des concurrents en lice.
Ce championnat a également vu la
participation de la catégorie Dames
dont la compétition par équipe a
mis aux prises seulement deux
équipes, le titre revenant finalement à l’équipe de la 1re RM qui
s’est imposée face celle de la
2e RM.
Dans la catégorie Messieurs, l’équipe de la Direction générale de la
Sécurité et de la Protection présidentielle a remporté la médaille
d’or devant l’équipe de la 3e RM
(médaille d’argent) et celle du
Groupe d’Intervention Spécial
(médaille de bronze).
Les résultats individuels
Messieurs :
1- Sergent-chef Samai Hichem, 5e RM.
2- Caporal-chef Ouachek Ahmed, 3e RM.
3- Caporal-chef Kherbache Ramdane, CGN.
Dames :
1- Sergent-chef Tahir Amina, 1re RM.
2- Sergent-chef Mohamed Hassan Amina,1re RM.
3- Sergent-chef Moukafe Karima, 1re RM.
Championnat national militaire inter-écoles de marche commando
L’Ecole d’Application des Troupes Spéciales remporte le titre
'Ecole d’Application d’Artillerie de Campagne
Lde la 1e RM a abrité, du 20 au 22 janvier
2013, le championnat national militaire interécoles de marche commando. La cérémonie
d’ouverture a été présidée par le commandant
de l'école. 96 sportifs représentants 12 écoles
militaires ont participé à cette manifestation.
Sur un parcours de 12 km, très sélectif et dans
des conditions atmosphériques difficiles, la course, particulièrement disputée, grâce au rythme
élevé imprimé par les élèves de l’Ecole
d’Application de l’Infanterie et ceux de l’Ecole
d’Application des Troupes Spéciales. Finalement,
c’est l’EATS qui s’est imposée dans l’épreuve
individuelle et par équipes.
RÉSULTATS
Classement individuel:
11 – caporal chef Lahelas Mohamed Redha EATS avec un
temps de 39 mn et 24 sec.
2 – sergent contractuel Boutarek Mohamed (40 mn et 30 sec).
3- caporal contractuel Ziane Abdelkader de l'Ecole
d’Application de Transport et de Circulation avec un temps de
40 mn et 59 sec.
Classement par équipes:
1 - L’Ecole d’Application des Troupes Spéciales
2 – L’Ecole d’Application de l’Infanterie
3 – L’Ecole d’Application de l'Artillerie de Campagne.■
3e RM. Deuxième édition du championnat
national militaire de basket-ball
a 3e RM a abrité, du 10 au 13
Lfévrier 2013, la deuxième ses-
sion du championnat national
militaire de basket-ball pour le
compte de la saison 2012/ 2013
et ce, avec la participation des six
régions militaires ainsi que le
Commandement de la gendarmerie nationale. L’arbitrage s’est
effectué sous la supervision d’un
staff de la Fédération algérienne
de basket-ball.
Une rude concurrence entre les
équipes a été enregistrée durant
ces éliminatoires. Le premier jour
du championnat a regroupé les
équipes de la 1re et de la 3e RM.
Cette rencontre s’est terminée par
le score de 79 contre 69 points,
alors que la deuxième rencontre a
réuni l’équipe de la 4e RM et celle
de la GN, qui s’est terminée par le
score de 60 contre 42 points et la
victoire de l’équipe de la 5e RM
contre celle de la 3e RM par 98
points contre 69.
Quant au deuxième jour du championnat, celui-ci a connu la qualification de l’équipe de la GN qui a
joué contre l’équipe de la 5e RM
et a obtenu un résultat de 60
points contre 50, ainsi que l’équipe de la 1re RM qui s’est disputée
face à la 4e RM avec 72 points
contre 69.
La concurrence a été intense
entre les deux équipes de la 3e et
de 2e RM qui s’est achevée sur le
score de 83 contre 67 points.
Le dernier jour du championnat
national de basket-ball a connu le
déroulement de trois matchs
entre l’équipe de la 5e RM, qui
s’est inclinée face à l’équipe de la
1re RM sur le score de 66 contre
99 points, ainsi que la victoire de
l’équipe de la 4e RM sur l’équipe
de la 2e RM sur le score de 69
contre 60 points.
Tandis que le dernier match éliminatoire a vu la victoire de
l’équipe du Commandement dde
la GN sur son adversaire de la 6e
RM avec le score de 68 contre 38
points■
El-Djeich 596 Mars 2013
87
SM IPL I O
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4e RM. 2ème tournoi du championnat national de handball
E complexe sportif régio-
4émeRM a abrité, du 10 au
14 février 2013, le 2ème
tournoi de handball. Ont
participé à ce tournoi les
équipes représentant les six
régions militaires et le
Commandement de la
Gendarmerie Nationale.
Dans son allocution d’ouverture, le Commandant Air de
la 4éme RM a mis l’accent
sur le fair-play et le respect
de l’éthique sportive.
Cette compétition s’est
déroulée sous la supervision
d’arbitres de la Fédération
Algérienne de Hand Ball et a
vu la consécration de l’équipe de la 4ème RM qui sur
les trois rencontres disputées en a remporté deux et
concédé un nul lors de la
troisième.
Ph.DRCIO 4RM
Lnal militaire de la
Les résultats
1ER JOUR
1RM BAT 3RM 21 À 13
4RM BAT CGN 24 À 23
5RM BAT 6RM 31 À28
2È JOUR
CGN - 5RM
27 / 23
4RM - 1RM
3RM - 2RM
28) / 28
28/ 21
3È JOUR
4RM - 2RM
1RM - 5RM
CGN - 6RM
22/13
25/13
33/ 22
Journée nationale du cross
« L’amitié à travers le sport »
A l’instar des autres armées du
préserver la condition
physique.
Lmonde, l’ANP, a organisé, le 14
février 2013 et pour la huitième
année consécutive, la Journée
nationale du cross de «L’amitié à
travers le sport» et ce, conformément à la décision prise en 2006
par le Conseil international du Sport
militaire instituant l’organisation de
cette manifestation au mois de
février de chaque année, une date
qui coïncide avec la création du
CISM en 1948.
La compétition du cross de
«L’amitié à travers le sport», est
devenue une tradition ancrée au
sein de l’ANP et que le Service des
Sports Militaires veille à organiser
au niveau des commandements de
forces, des différentes régions, éco88
Mars 2013 El-Djeich 596
Ecole Supérieure
Navale
les et unités militaires. Outre que
c’est une occasion pour les athlètes
de se retrouver et de nouer des
relations d’amitié, elle constitue
également un moyen de faire étalage de leurs aptitudes et contribue à
A l’ESN, la cérémonie
d’ouverture a été présidé par le chef de
service des Sports
Militaires à l’état-major
de l’ANP, le général
Meguedad Benziane,
en présence du commandant de l’ESN.
L’épreuve a connu une forte participation des différentes tranches
d’âges et grades. Courrue sur une
distance de 5000 m, elle a été
dominée par l’élève sous-officier
contractuel Raba Zinedine, suivi de
EOA Haouache
Fatima(ESN) « Je
suis très contente
d’avoir obtenu la
première place dans
cette course et je
remercie tous ceux
qui ont organisé
cette manifestation sportive qui
entre dans le cadre de la multiplication des opportunités à tisser des
liens d’amitié car le sport ne se
limite pas aux prix et aux trophées
mais il englobe les valeurs d’entre
aide et de solidarité »
l’élève-officier d’active Zemit Abdenour, alors que
la troisième place est revenue à l’élève-officier
d’active Abbaoui Sid-Ahmed.
Concernant la catégorie Dames, la course a vu le
triomphe de l’EOA Haouache Fatima. La seconde
place est revenue à l’élève sous-officier contractuelle, Adda Ziane Kheira, suivie, pour la troisième
place, par l’EOA Farsi Lydia.
QG du MDN
Le commandant du QG du MDN, qui a présidé la
cérémonie d’ouverture de la manifestation, a souligné dans son allocution l’importance d’une telle
manifestation qui réunit tous les sportifs et contribue à répandre l’amitié et la fraternité ainsi que le
fair-play.
Cette compétition, qui a vu la participation de 460
concurrents, de toutes catégories d’âges, s’est
déroulée sur un parcours de 10 km dans une
ambiance caractérisée par une rude concurrence
qui a donné les résultats suivants :
- Caporal contractuel, Nabil Achi, du Service des
Sports
du QG,
-Djoundi contractuel, Athmane-Cherif Brahim, du
Groupement d’Escorte et de Protocole,
- Caporal-chef contractuel, Belmahi Maâmar,
du Groupement d’Administration et Soutien■
Ph.DRCIO 5RM
Impressions
ESOC Raba
Zinedine, Ecole
Supérieure Navale: «
Je suis très content
d’avoir décroché la
première place et ce,
grâce aux efforts et à
la préparation que
j’ai fait. Je peux dire, en cette occasion, que cette manifestation sportive constitue un véritable test pour
chaque militaire afin d’évaluer ses
capacités physiques »
5e RM. La quatrième compétition
navale inter-façades
Domination totale des athlètes
de l’Ecole d’Application des Matelots
a Base Navale principale de Jijel a abrité, du 03
Lau 08 février 2013, la quatrième compétition
navale inter-façades maritimes. Cette édition vient
enrichir l’agenda du sport militaire en général et
les disciplines sportives maritimes en particulier et
destinées aux éléments des unités des Forces
navales.
Les trois façades maritimes étaient représentées
par huit équipes dans cette édition qui s’est déroulée sous la supervision du Commandant de la
Façade Maritime Est.
Trois épreuves étaient au programme :
1- Epreuve de sauvetage 75 m : l’épreuve
de sauvetage qui s’est déroulée en bassin semiolympique, a été remportée par le soldat contractuel, Souilah Farid, de l’Ecole d’Application des
Matelots, qui a parcouru la distance en 1m 30s et
50centièmes.
2- Les épreuves de natation ont donné
les résultats suivants:
- 100 m nage libre : le soldat contractuel Zenasni
Abdelhafid, de l’Ecole d’Application des Matelots,
s’est imposé dans un temps de 1 mn 06 s et 13
centièmes.
- 200 m mixte : victoire du sergent contractuel
Annane Mohamed Amine, du QG, en 3 mn 12 s et
06 centièmes.
- 100 m brasse : la première place est revenue au
sergent chef Kainaâ Réda, de la base navale
d’Alger, en 1 mn 32 s et 20 centièmes.
- Relais 4x100 m : a vu la victoire de l’Ecole
d’Application des Matelots, dans un temps de 4 mn
44 s et 34 centièmes.
3- Epreuve de techniques navales :
Dans l’épreuve de techniques navales, qui a pour
objectif de tester les capacités d’endurance de
l’athlète, la première place est revenue au caporal
chef Boumalha Adlane, de la Base principale de
Jijel, en 4 m 25 s et 60 centièmes, suivi du capoEl-Djeich 596 Mars 2013
89
Détente
SPORT MILITAIRE
MOTS CROISÉS
I
II
III
IV
Grille N° 89
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
1
2
3
4
5
6
7
8
Ph.DRCIO 5RM
9
10
Horizontalement
1-Extraordinaire. 2- A mettre pour rétablir l’ordre.
Image sainte. 3- Divination par les songes.
4- Exécuter à la hâte. 5- Bordure – Il faudrait toujours
le joindre à l’agréable. 6- Pou cela - Féconda artificiellement. 7- Filin – importune vivement. 8- Canard sauvage – d’un auxiliaire – couleur. 9- D’une liasse Signal. 10– Saison – Démonstratif – Bison.
Verticalement
Ph.DRCIO 5RM
1-Reproduction presque instantanée. 2- Condition
d’une personne qui conserve le titre et les prérogatives honorifiques d’une charge. 3- Choisir – Pronom.
4- Elles sont soporifiques. 5- Marque l’indignation –
Faux. 6- Relatif aux plantes qui se rétractent au toucher. 7- Déviation. 8- Désaccord – Pénétrée. 9- Elle
porte des fleurs à cinq éperons – Filet. 10– Monnaies
– Couteau à greffer. 11 – Agent de liaison – Eventée.
SOLUTIONS
Horizontalement
1- Ecole d’Application des Matelots avec 47 pts
2- Base Navale Principale de Mers El Kébir avec
31 pts
3- Ecole des Sous-officiers des Forces Navales
avec 31 pts
90
Mars 2013 El-Djeich 596
Verticalement
1-PHOTOCOPIE. 2-HONORARIAT. 3-ELIRE - IL - E.
4-NARCEINES. 5-O- OH - N- TOC. 6-MIMEUSE - NE
7-ECARTEMENT. 8-NON- IMBUE. 9-ANCELIE - RU.
10-LEI- ENTOIR. 11-E -ET- AEREE.
Le classement final s’établit comme
suit:
1-PHENOMENALE. 2-HOLA - ICONE. 3-ONIROMANCIE. 4-TORCHER- E - T. 5-OREE - UTILE. 6-CA-INSEMINA. 7-ORIN - EMBETE. 8-PILET- EU - OR. 9-IASONNERIE 10-ETE - CET - URE.
ral-chef Raoudj Sid-Ahmed alors que la troisième place a été attribuée au caporal-chef
Bouhdiche Abdeslam.
4- Epreuve de voile :
En dépit de conditions météorologiques défavorables, l’épreuve a donné lieu à une belle
empoignade entre les équipes en présence.
Après le succés de la première édition du prix de l’Armée Nationale
Populaire, l’ANP organise la deuxième édition de ce concours scientifique. La participation est ouverte à l’ensemble des personnels militaires et civils en
activité du Ministère de la Défense
Nationale.
Les demandes de participation, jointes d’énoncés succincts des
travaux proposés, doivent être déposées au niveau du secrétariat de la commission du prix, Direction de la Communication de
l’Information et de l’Orientation,
Ministère de la Défense Nationale.
Tél/Fax: 021 91 23 98
E-mail: [email protected]