Colloque - Ministère de la Défense Nationale
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Colloque - Ministère de la Défense Nationale
Revue mensuelle de l’Armée nationale populaire éditée par l’Établissement des publications militaires N°596 Mars 2013 - Rabie El Thani 1434 L’édito d’El-djeich A SÉCURITÉ et le développement sont deux termes d’une équation chimique dont l’inter réaction et l’intégration, dans les conditions idoines et en quantité suffisante, sont source de développement et de prospérité pour la société. Aussi, on ne saurait concrétiser cette inter réaction avec un seul de ces deux éléments, bien plus, il serait impossible de réaliser l’un sans l’autre. En conséquence, parier sur le développement et la prospérité de l’individu et la promotion de son niveau de vie, exigent la sécurité dans le sens le plus large du terme. Sécurité qui ne se limiterait 2013 L En conséquence, parier sur le développement et la prospérité de l’individu et la promotion de son niveau de vie, exigent la sécurité dans le sens le plus large du terme. Sécurité qui ne se limiterait pas aux seules frontières de l’Etat et à sa sécurisation contre les menaces extérieures mais engloberait également toutes les affaires intérieures de l’Etat. En un mot, assurer la sécurité du citoyen, de ses biens et de ses idées afin qu’il puisse donner libre cours à sa créativité et se consacrer à la production qui est la source du développement. De ce fait, la sécurité et le développement sont deux facteurs directement proportionnels. pas aux seules frontières de l’Etat et à sa sécurisation contre les menaces extérieures mais engloberait également toutes les affaires intérieures de l’Etat. En un mot, assurer la sécurité du citoyen, de ses biens et de ses idées afin qu’il puisse donner libre cours à sa créativité et se consacrer à la production qui est la source du développement. De ce fait, la sécurité et le déve- loppement sont deux facteurs directement proportionnels. Partant de là, l’Algérie a accordé un intérêt particulier à cet aspect et a veillé, avec tous les moyens disponibles, à instaurer la paix intérieure, au respect des règles de bon voisinage et à la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays tout en étant déterminée à faire face, avec fermeté, à toute menace, fut-elle interne ou extérieure. Ceci, en se dotant de forces armées modernes et développées, capables de relever les défis, de protéger le pays et les citoyens et d’instaurer la sécurité et la stabilité. L’ANP en a fait la démonstration lors de l’agression terroriste qui a visé le complexe gazier dans le sud du pays en intervenant fermement et de manière décisive pour neutraliser, dans les délais les plus courts, le groupe terroriste. Ce haut fait d’armes a été salué par le Président Bouteflika dans son message à l’occasion du double anniversaire de la création de l’UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures en ces termes: «… Cependant, nous sommes confrontés à d’autres défis. Notre sécurité est mise en danger par la situation au Mali à notre frontière sud et par les manifestations sporadiques d’un terrorisme que nous n’avons de cesse de combattre. Ce qui s’est passé dernièrement à In Amenas en est une illustration édifiante, qui a mis en lumière la cruauté des bandes terroristes, mais en même temps le savoir-faire de notre armée, de nos services de sécurité, qui ont su mettre fin à cette agression contre l’une des installations les plus importantes de notre pays. Je veux, à cette occasion, rendre un hommage particulier aux officiers, soldats et membres des services de sécurité et ceux de la Protection civile, dont l’intervention a fait notre admiration et celle de l’opinion internationale.» Cet hommage appuyé traduit le respect et l’admiration dont jouit l’ANP auprès du peuple algérien. Une armée qui n’a de cesse, depuis deux décennies, de consentir des sacrifices pour sauvegarder la République et qui continue de s’acquitter de son devoir et de se sacrifier pour que cette République perdure dans un climat de paix, de stabilité et de prospérité■ Sommaire N°596 Mars 2013 - Rabi’ el-Thani 1434. L’édito d’El-Djeich L’actu 06 Cohésion sociale 14 03 - Activités du ministre délégué auprès du MDN. - Activités du chef d'état-major de l'ANP. - Audiences du secrétaire général du MDN - Délégations étrangères en Algérie. - Réunions annuelles - Code des pensions militaires: Modification adaptée à la réalité sociale des catégories concernées Reportage 16 - Service d’appareillage de l’Hôpital militaire universitaire spécialisé Saïd-Aït-Messaoudene : Améliorer la qualité de vie des blessés Colloque 23 - la formation et l’instruction au sein de l’ALN La volonté de renforcer les rangs Coups de projecteur 48 - 2012 :Bilan annuel de la Gendarmerie nationale Dossier 52 - Défis et lutte des femmes: Elles sont: - Martyres de la Révolution algérienne. - Affectées et touchées par les conflits armés internes - Championnes sportives. Communication 62 - Unités de la Garde républicaine: Execution d’exercices spécialisés et combinés - 6e RM. Inauguration du Centre payeur régional - Amia.Séminaire sur la formation des formateurs au Droit international humanitaire Santé 69 - Coeliochirurgie: la chirurgie de demain ? Histoire 71 - Les origines historiques de la stratégie militaire algérienne (1954-1962) - V.L’initiative tactique Sport - Championnat Championnat Championnat Championnat Championnat Championnat Détente 82 national national national national national national militaire militaire militaire militaire militaire militaire inter-écoles de karaté-do de boxe inter-écoles de volley-ball inter-écoles de cross-country de tir au pistolet inter-écoles de marche commando 90 16 L 52 COMME Formation E COLLOQUE organisé par la Direction de la communication, de l’information et de l’orientation sur «La formation et l’instruction au sein de l’Armée de Libération Nationale» a été une occasion pour les participants de prendre la mesure du génie et de la stratégie des dirigeants de la Révolution libératrice et de leur vision lointaine dans la mise en œuvre des fondements sur lesquels allait reposer la République algérienne indépendante. Les différents témoignages et interventions, lors de ce séminaire, ont mis en avant le caractère visionnaire de ces héros et la vision prospective qui sous-tendait leur action. Ces témoignage ont, encore une fois, permis de faire ressortir la profonde conviction qu’ils avaient en la justesse de leur cause, en l’inéluctabilité de la victoire et en le recouvrement de la souveraineté et de la liberté. Voilà pourquoi toutes leurs pensées et leurs plans avaient des prolongements dans l’étape de l’édification de la nouvelle Algérie libre et indépendante. Aussi, nous ne pouvons qu’affirmer qu’à l’instant où ils ont pris la décision de déclencher la Révolution, ces héros étaient convaincus de son succès. Ainsi, et en matière de formation et d’instruction, les dirigeants de la Révolution ont créé nombre d’écoles et de centres de formations dans différentes spécialités comme l’artillerie, les transmissions, le génie de combat…, au niveau des bases de l’Est et de l’Ouest, comme ils ont veillé à la formation de nombre de promotions d’officiers dans les pays frères et amis dans l’arme de l’aviation et de la marine. Ces cadres seront le premier noyau auquel échoira plus tard la mission de la formation et de l’instruction au sein de l’Armée nationale populaire au lendemain de l’indépendance. Cette base solide a été d’un grand secours, aux lendemains immédiats de l’indépendance, pour effacer les séquelles de la colonisation à tous les niveaux, relancer tous les domaines d’activité, les secteurs de souveraineté, consolider les fondements du développement en tenant compte des exigences de sécurité, de défense, de préservation des frontières, de l’adaptation et de faire face aux différentes menaces en cette période. En cette phase et dans cette conjoncture particulièrement délicate, l’Armée nationale populaire, héritière de l’Armée de Libération nationale, a été un catalyseur et le maillon principal dans la bataille de l’édification et de la reconstruction. Il nous revient à nous, aujourd’hui, de nous inspirer du génie visionnaire de nos prestigieux ainés afin d’avoir, à notre tour, cette vision lointaine pour planifier et penser l’avenir du pays à des horizons se projetant au-delà de vingt, trente,…et même cent ans, pour mériter le qualificatif de dignes héritiers de nos ainés. AVERTISSEMENT ● Les contributions externes publiées dans la revue El Djeïch, contenant des opinions, analyses ou rapportant des faits historiques ne sauraient refléter la ligne éditoriale de la revue et n’engagent de ce fait que leurs auteurs. Rue, Bachir-Attar - 1er Mai . Alger (Algérie) Tel: (021) 65 44 02 / Fax: (021) 65 44 32 / Courriel : [email protected] Tirage: 30 000 exemplaires F Revue mensuelle de l’Armée nationale populaire, fondée en novembre 1963. Editée par l’Etablissement des Publications Militaires (EPM). Direction de la Communication, de l’Information et de l’Orientation. CHRONIQUE 23 L’actu Un vif hommage est rendu aux officiers, soldats et membres des services de sécurité Je veux, à cette occasion, rendre un hommage particulier aux officiers, soldats et membres des services de sécurité et ceux de la Protection civile, dont l’intervention a fait notre admiration et celle de l’opinion internationale. Je m’incline également à la mémoire des travailleurs algériens et des étrangers qui ont perdu leur vie lors de ce lâche attentat et j’exprime notre admiration et notre gratitude à ceux d’entre eux qui, par leur sangfroid et leur attitude courageuse, ont permis la sauvegarde des installations et de l’outil de production. ❝ ❝ Cependant, nous sommes confrontés à d’autres défis. Notre sécurité est mise en danger par la situation au Mali, à notre frontière sud, et par les manifestations sporadiques d’un terrorisme que nous n’avons de cesse de combattre. Ce qui s’est passé dernièrement à In Amenas en est une illustration édifiante, qui a mis en lumière la cruauté des bandes terroristes, mais en même temps le savoir-faire de notre armée, de nos services de sécurité, qui ont su mettre fin à cette agression contre l’une des installations les plus importantes de notre pays. Extrait du message du président Abdelaziz Bouteflika à l’UGTA 6 Mars 2013 El-Djeich 596 Audiences du ministre délégué auprès du MDN ● Chine e ministre délégué auprès du Abdelmalek Guenaïzia, a reçu, le 28 février 2013, au siège du MDN, M. Mazhiping, président de la société chinoise CATIC. Les entretiens ont permis de procéder à l’examen de l’état d’avancement de la coopération militaire bilatérale ainsi que d’étudier les voies et moyens de son développement■ Ph. El-Djeich Lministre de la Défense nationale, ● Allemagne ans le cadre de la mise en place des Dprojets industriels, initiés par le ministère de la Défense Nationale, Monsieur Abdelmalek Guenaïzia, ministre délégué Ph. El-Djeich auprès du ministre de la Défense Nationale, a reçu, le 7 mars 2013, en audience, une importante délégation de la société Daimler, conduite par le Monsieur Peter Alexander trettin, Président et chef exécutif de Daimler pour l’Europe, l’Afrique et Asie. Cette délégation composée de directeurs sectoriels (véhicules et moteurs) ainsi que des chefs de projets Algérie, a inspecté durant son séjour, les sites de Oued Hamimine , Rouïba et Tiaret, ou seront , fabriqués respectivement les Moteurs, et véhicules utilitaires, à compter de cette année. Pour rappel, ces projets réalisés, selon des formules de partenariat industriel et commercial, entre des opérateurs économiques du ministère de la Défense Nationale et du Ministère de l’industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, ainsi que des Fonds d’investissement Emiratis et du partenaire technologique allemand, détenant la marques Mercedes-Benz, visent à participer à la modernisation et la relance de l’industrie nationale à travers des productions de standards de marque et label Daimler et à la création d’emplois, accompagnée de formations professionnelle spécifique et continue■ El-Djeich 596 Mars 2013 7 L’actu Activités du chef d'état-major de l'ANP En visite de travail et d’inspection en 4e RM... e chef d’état-major de l’ANP, le Gaïd Salah, a effectué, le 19 février 2013, une visite de travail et d’inspection en 4e RM. A son arrivée à l’aéroport d’In Amenas, le chef d’étatmajor a été accueilli par le commandant de la 4e RM, le général major Cherif Aberrazak. Le chef d’étatmajor de l’ANP s’est rendu directement sur le site gazier de Tigantourine où il a reçu des explications détaillées sur le déroulement de l’opération exécutée avec succès par les forces de l’ANP pour faire échec à l’attaque terroriste qui avait visé ce complexe en janvier. Le chef d’état-major de l’ANP s’est, ensuite, réuni avec les chefs d’unités du secteur opérationnel d’Illizi pour évoquer la situation sécuritaire actuelle et la lutte antiterroriste. Dans ses directives et instructions, il a exhorté l’ensemble à redoubler d’efforts afin d’éradiquer définitivement les groupes terroristes. Le chef d’état-major de l’ANP s’est Ph:DRCIO 4RM Lgénéral de corps d’armée Ahmed également réuni avec les cadres de la région au siège du commandement de la 4e RM à Ouargla via la technique de vidéoconférence. Après avoir salué tous les présents, en leur présentant ses vœux à l’occasion de la nouvelle année et de la Journée nationale du Chahid, le chef d’étatmajor de l’ANP a appelé l’ensemble à faire preuve de responsabilité et de vigilance au regard de la situation régionale et des mutations stratégiques qui s’y opèrent avant de saluer l’excellente performance de l’Armée nationale populaire lors de l’opération de « Tigantourine » tout en mettant l’accent sur la nécessité de déployer davantage d’efforts afin de faire face à toutes les menaces auxquelles le pays est confronté.■ ... et en 6e RM ans le cadre de ses visites d’ins- tes régions militaires, le chef d’étatmajor de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, s’est rendu, le 20 février 2013, en 6e RM où il a été accueilli par le commandant de cette région, le général major Amar Athamnia. Dans chacune des unités visitées, le chef d’état-major a exhorté ses cadres et personnels à davantage d’efforts pour maintenir le niveau de disponibilité opérationnelle afin de mener à bien et avec dévouement les missions qui leur sont assignées. Au siège de la 6e RM, le chef d’étatmajor de l’ANP s’est réuni avec les cadres de la région pour leur réitérer la détermination de l’ANP à exé8 Mars 2013 El-Djeich 596 Ph. DRCIO 6RM Dpection au niveau des différen- cuter ses missions constitutionnelles en toute loyauté, compétence et mérite afin de préserver la sécurité et la stabilité de notre pays et faire honneur aux sacrifices de nos glorieux aînés■ Audience du secrétaire général du ministère de la Défense nationale ● Chine e secrétaire général du MDN, le général major du MDN, le président de la Société nationale chinoise d’import-export des technologies aéronautiques, M. Mazhiping. Les entretiens entre les deux parties ont porté sur les relations de coopération et les voies de son renforcement. À titre indicatif, cette visite intervient après la tenue de la troisième session de la sous-commission de l’aviation chargée du suivi et du développement de la coopération militaire dans le domaine de l’aéronautique, le mois précédent.■ Ph. El-Djeich LMohamed Zenakhri, a reçu, le 25 février 2013, au siège Délégations militaires étrangères en Algérie ● Allemagne e Cercle national de l’Armée de Beni Messous a abrité, des représentants de la Direction des Fabrications militaires du MDN avec ceux du partenaire technologique allemand Daimler. Cette rencontre de deux jours intervient dans le cadre de la finalisation des contrats de licence, d’assistance technique et de formation relatifs aux projets « VLTT de Tiaret », «Véhicules Industriels de Rouiba » et « Moteurs de Constantine ». Ces projets, tout en assurant la satisfaction des besoins locaux par la réduction de l’importation, participeront à la relance de l’industrie automobile en tant qu’industrie structurante. A ce titre, il est prévu d’atteindre un taux d’intégration de 30% durant les cinq premières années d’entrée en production des projets en question, notamment à travers la promotion du secteur de la sous-traitance ainsi que la création de nouveaux emplois, l’amélioration de la qualification des personnels à travers des formations de mise à niveau et de spécialisation qui participeront à l’amélioration de la productivité. Ph. El-Djeich Lle27 février 2013, une réunion de travail qui a regroupé Il est à rappeler que cette démarche sinscrit exécution des orientations de Son Excellence, le président de la République relatives au programme de relance de l’économie nationale et dans le cadre des efforts du MDN visant la promotion de l’industrie militaire, en tant que vecteur de développement du tissu industriel national■ ● Grande-Bretagne ans le cadre du renforcement des relations de coo- Grande-Bretagne, une délégation militaire britannique conduite par le général major James Honkhol, président de la Direction politique et de la planification pour la région nord-africaine, a effectué une visite en Algérie, le 27 février 2013. Au Cercle national de l’Armée, le chef d’état-major des Forces navales, le général major Mohamed Lakemech, pour la partie algérienne et le général major James Honkhol, côté britannique, ont coprésidé la deuxième réunion annuelle périodique dans le but d’étudier et de définir les différents domaines de coopération militaire d’intérêts communs, ainsi que d’évaluer les efforts fournis dans le domaine de la coopération bilatérale. Ph. El-Djeich Dpération militaire bilatérale entre l’Algérie et la Les travaux ont été clôturés par la signature du procèsverbal. A signaler que la première réunion de cette commission s’est tenue en janvier 2012■ El-Djeich 596 Mars 2013 9 L’actu ● Mauritanie ans le cadre de la tenue de la septième session algéro-mauritanien, une délégation militaire mauritanienne conduite par le chef du troisième Bureau de l’état-major national, le colonel Ibrahim Fal Ould Chibani, a effectué une visite en Algérie, du 16 au 19 février 2013. Au Cercle national de l’Armée, les deux parties ont tenu des séances de travail, coprésidées par le chef de bureau des opérations de l’état-major de l’ANP, le général Kadaoui Adda, pour la partie algérienne, et le colonel Ibrahim Fal Ould Chibani, pour la partie mauritanienne, au cours desquelles il a été question des voies et moyens de consolider la coopération entre Ph. El-Djeich Ddes réunions bilatérales du Dialogue militaire les deux armées dans les différents domaines, notamment ceux de la formation, l’échange de visites et la supervision technique■ ● Autriche on Excellence l’ambassadrice d’Autriche à Alger, Mme SAloisia Worgetter, a effectué, le 25 février 2013, une visite au Cercle national de l’Armée où elle a été accueillie par son directeur général, le colonel Farid Gasmi. Lors de cette visite, Son Excellence l’ambassadrice a parcouru les différents pavillons et structures du cercle et pris connaissance des prestations qu’il assure à ses clients■ Lutte antiterroriste Douze terroristes abattus à Chlef et à Boumerdès ans le cadre de nouvelles opé- Drations qualitatives, les unités de l’ANP relevant de la 1re RM ont réussi à mettre hors d’état de nuire, les 22 et 23 février 2013, douze terroristes dans les wilayas de Chlef et de Boumerdès et la récupération de treize armes ainsi que d’importantes quantités de munitions. La première intervention menée au lieu dit Boukâat Medjadji, commune de Sabha, daïra de Boukadir, dans la wilaya de Chlef, a permis l’élimination de quatre terroristes, la récupération de trois fusils automatiques de type Kalachnikov, un fusil 10 Mars 2013 El-Djeich 596 semi-automatique de type Seminov, des grenades, une quantité considérable de munitions et neuf téléphones mobiles. Avec la même détermination, les unités de l’ANP engagées dans la lutte antiterroriste ont abattu huit criminels à Oued Boudouaou, commune de Timezrit, daïra des Issers, dans la wilaya de Boumerdès. Parmi les terroristes abattus, figurent trois criminels activement recherchés. L’opération s’est soldée par la récupération de six fusils automatiques de type Kalachnikov, deux fusils semi-automatiques Seminov, un pistolet automatique, un appareil de transmission, une importante quantité de munitions et la destruction de bombes artisanales. A travers ces exploits successifs, l’ANP réaffirme sa détermination à mettre un terme aux agissements des bandes criminelles et réitère l’engagement irréversible de ses unités opérationnelles à poursuivre les groupuscules terroristes où qu’ils se trouvent jusqu’à leur élimination définitive. La corvette allemande « Oldenburg- F263 » Accoste au port d’Alger n application du programme Eannuel de l’année 2013 et dans Ph. El-Djeich le cadre de l’exécution des activités de coopération opérationnelle entre l’ANP, représentée par ses Forces navales et l’armée allemande représentée également par sa Marine, la corvette allemande Oldenburg-F263 a accosté au port d’Alger, le 19 février 2013, pour une escale de quatre jours. A son arrivée, le commandant de corvette allemande, le commandant Glover Hilko, a rendu une visite de courtoisie au commandant de la Façade maritime Centre, le général Mohamed Guelmami. Le deuxième jour, un briefing regroupant les représentants des des forces navales des deux pays a eu lieu en préparation de l’exercice «Passex». Durant cette escale, une visite à bord de la corvette allemande a été programmée au profit des officiers du Commandement des forces navales qui ont reçu des explications détaillées sur les caractéristiques et missions de cette corvette. Par ailleurs, les membres de l’équipage de la corvette Oldenburg-F263 ont effectué des visites touristiques et culturelles au Musée central de l’Armée et au Bastion 23. Enfin, un match de football a opposé l’équipe de la corvette allemande à celle de nos Forces navales. Lors de son appareillage du port d’Alger, le 22 février 2013, la corvette allemande a exécuté un exercice « Passex » en mer avec l’unité navale « 338 » des Gardes-côtes. Cet exercice a concerné des manœuvres tactiques et des exercices de communication. Cet exercice s’inscrit dans le cadre d’une dynamique de coopération et de partenariat destinée à assurer la sécurité maritime en général et à évaluer les capacités d’intervention opérationnelle, de préparation et de coordination des équipages des forces navales des deux pays■ Fiche technique de la corvette allemande « Oldenburg-F263 » : Nom : OLDENBURG. Numéro d’enseigne : F 263. Type : 130. Atelier de fabrication : Blohm et Voss, Hamburg. Mise en service : le 13 août 2008. Données tactiques et techniques : Poids avec charge : 1840 tonnes. Longueur : 88.8 mètres. Largeur : 13.2 mètres. Tirant d’eau: 4.8 mètres. Vitesse : 26 nœuds. Equipage : 56 personnes dont 11 officiers. El-Djeich 596 Mars 2013 11 Réunions annuelles Réunion annuelle de la Direction centrale du matériel Un bilan positif 2013, au siège du MDN, la réunion annuelle des cadres du matériel et ce, en présence du Directeur Central du Matériel, le général major, Ali Akroum, des directeurs régionaux, des commandants d’écoles, des cadres de la direction ainsi que des représentants des différents commandements de forces. Dans son allocution, le Ministre délégué auprès du Ministre de la Défense Nationale, a insisté sur l’importance de la Direction Centrale des Matériels en tant qu’arme de soutien en temps de paix comme en temps de guerre. Il a aussi appelé à fournir plus d’effort afin de développer cette arme en mettant l’accent sur la formation qui est un pilier essentiel quant à la réalisation de ce but. De son côté, le Directeur Central du Matériel a indiqué que cette réunion a pour objet de dresser un bilan global de ce qui a été réalisé dans le cadre de l’exercice 2012 et d’élaborer Ph. El-Djeich e Ministre délégué auprès du Ministre de la Défense LNationale, M. Abdelmalek Guenaïzia, a présidé, le 06 mars une feuille de route des activités pour l’année 2013. Le bilan enregistré durant l’année 2012, démontre l’évolution positive du soutien technique et matériel des unités de l’ANP, de façon générale et du corps de bataille de façon particulière. Ce développement est le fruit des efforts déployés en matière de rationalisation de la gestion et de maintien de la disponibilité et ce, en s’appuyant sur une politique de gestion des ressources humaines tout en accordant la priorité au corps de bataille terrestre, à la formation du personnel et à la modernisation des installations.■ Réunion annuelle de la Direction des services financiers Bilan et perspectives e directeur des services financiers du MDN, le général major 2013, au siège du MDN, la réunion annuelle des cadres de la Direction des services financiers. Cette rencontre, qui a regroupé les chefs de services des finances des commandements de forces, des départements organisation et logistique, approvisionnements, des directions et services centraux au MDN ainsi que les directeurs régionaux des finances, a été l’occasion pour ces cadres de présenter et d’évaluer le bilan des activités engagées durant l’exercice 2012. Dans son allocution d’ouverture, le directeur des services financiers a exhorté les participants à la rationalisation des dépenses et à plus d’économie dans la gestion des deniers de l’État. Il a également insisté sur la nécessité d’une bonne élaboration des cahiers de charge, en vue de susciter la concurrence et d’augmenter le nombre de partenaires nationaux et étrangers. Ph. El-Djeich LBoudjemaâ Boudouaouar, a présidé, les 19 et 20 février A l’issue des travaux,, il a été procédé à la lecture des recommandations par l’inspecteur central de la Direction des services financiers au MDN. Le directeur des services financiers du MDN a, dans son allocution de clôture, convié ses cadres à communiquer d’avantage et à se rapprocher des structures des finances pour un plus grand échange d’informations, comme il a appelé à renforcer les formations au profit des personnels ■ Réunion annuelle des cadres du service central des carburants Evaluation des efforts engagés a réunion annuelle d’évaluation de l’exercice 2012 du 2013, au siège du ministère de la Défense nationale, sous la supervision du chef du service, le général Haouès Ziari. Cette réunion qui a regroupé cadres du service central des carburants, entre sous directeurs et chefs des services régionaux des six régions militaires ainsi que les chefs des services des différents commandements de forces a eu pour objectif de dresser un bilan d’activité et de fonctionnement du service central des carburants ainsi que de ses projections régionales et structures de rattachement, d’autant que le dit service n’en est qu’à sa deuxième année de création. « L’évaluation est un outil de référence dans la localisation des points de force et de faiblesse dans toute mission…notre réunion offre une opportunité de rencontre et d’échange pour nos cadres. C’est également une occasion pour expo12 Mars 2013 El-Djeich 596 Ph. El-Djeich LService central des carburants s’est tenue, le 5 mars ser les efforts engagés à tous les niveaux, de les examiner, d’en corriger la trajectoire, si nécessaire, et d’encourager la généralisation des expériences concluantes afin de donner un nouveau souffle au travail des intervenants dans le domaine de l’approvisionnement en carburant », a affirmé le chef du service central des carburants dans son allocution d’ouverture.■ Le Moudjahid Ahmed Mahsas n’est plus écédé le D24 février Ph.GR 2013 à l’âge de 90 ans, le Moudjahid Ahmed Mahsas, membre du Conseil de la Nation est un des symboles de la Révolution Libératrice. Il a été inhumé, le 25 février 2013 au cimetière d’El-Alia, en présence du président du Conseil de la Nation, M. Abdelkader Bensalah, du président de l’Assemblée populaire nationale, M. Larbi Ould Khelifa, du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, du président du Conseil constitutionnel, M.Taïb Belaïz, ainsi que de nombreux ministres, personnalités nationales, parents et proches. Dans son oraison funèbre, M. El Hachemi Djiar, membre du Conseil de la Nation, a rappelé les qualités du défunt qu’il a décrit comme étant une personnalité nationale qui avait voué sa vie entière au service de son pays durant la Révolution libératrice, mais également après l’indépendance durant la phase de l’édification, en occupant des postes de responsabilité montrant la même disponibilité au service de la nation et du peuple. «L’Algérie a perdu un des grands hommes de la première génération de Novembre qui ont marqué en lettres d’or l’étape la plus glorieuse de l’histoire de l’Algérie contemporaine. Cet homme, issu des profondeurs de la société, a porté haut l’étendard de la résistance populaire contre l’occupant et perpétué le message des ainés», a-t-il notamment déclaré. é le 17 novembre 1923 à Biographie NBoudouaou (Boumerdès), Ahmed Mahsas, alias Ali, est issu d’une famille rurale. Militant de la première heure, il faisait montre d’un patriotisme ardent dès l’âge de 16 ans lorsqu’il adhéra au Parti du Peuple Algérien (PPA) en 1940. Il est, une première fois, arrêté en 1941 pour son action au sein du PPA dans le quartier de Belcourt à Alger. Chef de wilaya à Constantine et membre du comité d’organisation Condoléances du président Abdelaziz Bouteflika “Le défunt Ahmed Mahsas a voué sa vie au service de la cause nationale” "Un des symboles du nationalisme qui ont balisé, aussi bien pour leur génération que pour celles qui ont suivi, la voie de la liberté et de l’indépendance après avoir consenti de lourds sacrifices et mené un rude combat contre l’occupant, vient de s’éteindre", a écrit le président de la République dans un message de condoléances à la famille du défunt. Le chef de l’Etat a ajouté que "le moudjahid Ahmed Mahsas a voué sa vie entière au service de la cause nationale en laquelle il croyait profondément, en adhérant, très jeune, au Parti du peuple algérien et au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques puis à l’Organisation spéciale, avant d’intégrer les rangs du Front de libération nationale». "Durant son parcours militant, le Moudjahid a enduré les affres de la prison et de la torture mais sa détermination n’a pas été entamée. Le défunt formait des cellules secrètes et sensibilisait les jeunes en vue de leur adhésion au mouvement national", souligne encore le président Bouteflika. "Au sein de l’aile armée du MTLD, le défunt activait, durant les années mille neuf cents quarante, aux côtés du leader Ahmed Ben Bella", rappelle le président de la République. Le regretté, lit-on dans le message du président de la République, "était de cette trempe d’hommes qui se sont dévoués à la Patrie et son ardeur patriotique lui a valu d’être parmi ceux qui ont balisé la voie de l’action armée et d’émerger au sein du groupe des artisans de la glorieuse révolution de Libération dans laquelle il a joué un rôle éminent”. "Au lendemain de la guerre, il était parmi les cadres qui ont mis en place les institutions de l’Etat moderne dans lequel il a assumé de hautes fonctions au cours desquelles il a mis à contribution sa riche expérience", a encore relevé le chef de l’Etat. En cette douloureuse épreuve le chef de l’Etat a adressé ses "vives condoléances" à la famille du défunt "priant Dieu Tout Puissant de lui prêter réconfort et d’accueillir le regretté en Son Vaste Paradis".■ du PPA, il active au sein de l’Organisation spéciale. En 1953, Ahmed Mahsas fut à l’origine de la création du premier noyau du Front de Libération Nationale (FLN) en France avant d’être désigné délégué politico-militaire de l’Est algérien et membre du Conseil National de la Révolution Algérienne (CNRA). Après l’indépendance, il occupera plusieurs fonctions, dont notamment celui de ministre de l’Agriculture et de la Réforme agraire. Elu député d’Alger, le 20 sep- tembre 1964, Mahsas était également membre du bureau politique et du comité central du FLN et membre du Conseil de la Révolution. Ahmed Mahsas est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont "L’autogestion en Algérie", "L’Algérie: la démocratie et la Révolution" et "Le Mouvement révolutionnaire en Algérie". Il avait été nommé, en janvier dernier, au titre du tiers présidentiel, au Conseil de la Nation■ El-Djeich 596 Mars 2013 13 No uv e au Cohésion Sociale Code des pensions militaires Modification adaptée à la réalité sociale des catégories concernées Il s’agit en fait d’une loi modifiant et complétant l’ordonnance portant code des pensions militaires de décembre 1976 visant à actualiser certaines dispositions relatives aux pensions militaires de manière à améliorer la situation sociale que vivent certaines catégories concernées. A DOPTÉ par le conseil des ministres, le 17 septembre 2012, le projet de loi sur les pensions militaire a été promulgué en février dernier par le Président de la République. Il s’agit en fait d’une loi modifiant et complétant l’ordonnance portant code des pensions militaires de décembre 1976 visant à actualiser certaines dispositions relatives aux pensions militaires de manière à améliorer la situation sociale que vivent certaines catégories concernées. Afin d’assurer une meilleure prise en charge des droits de l’ensemble des personnels, militaires et civils, la loi, telle que complétée et modifiée, innove en quatre points essentiels dignes d’être soulignés. Ayant droit des personnels militaires et des personnels civils assimilés décédés en activité L’article 5 de l’ordonnance de décembre 1976 relatif au droit à la pension militaire est modifié et complété par deux points (7et 8), le premier ouvre droit à la pension de retraite aux ayants droit des militaires et des personnels civils assimilés décédés en activité, quelle que soit la durée de leur service. Désormais il n’est plus question de satisfaire à l’obligation de comptabiliser 15 années de 14 Mars 2013 El-Djeich 596 ● Lamia Bendada service ou plus. Ce point concerne également les ayants droit des militaires et des civils assimilés décédés avant la date de la promulgation de la présente loi. Appelés et rappelés du service national reconnus inaptes par le fait du service. Le second point concerne les militaires du service national ainsi que les militaires rappelés reconnus inaptes pour infirmité ou maladie imputable au service, ou aggravée par le fait du service. Ces derniers ont droit à une pension militaire calculée en référence à la solde des militaires de carrière et contractuels de même grade. Il est à noter que ces dépenses sont à la charge de l’État, au regard du fait que les éléments appartenant à cette catégorie ne versaient pas de cotisations à la Caisse des retraites militaires. Cette même disposition (point 8) fait bénéficier les ayants droit des militaires du service national et des militaires rappelés décédés en activité d’une pension à la retraite. Retraités bénéficiant d’une faible pension Les dispositions de la précédente ordonnance (1976) sont désormais complétées par un nouvel article, l’article 45 bis qui se rapporte à une éven- BON À SAVOIR COMPARAISON ENTRE LES BAREMES DE L'lNVALIDITE Barême des pensions d’invalidité applicable aux personnes ayant un taux d’invalidité de 10 à 50% TAUX ANCIEN BAREME NOUVEAU BAREME ECART 10 285,00 14.400,00 14.115,00 20 570,00 14.400,00 13.830,00 30 855,00 14.400,00 13.545,00 40 1.140,00 14.400,00 13.260,00 50 1.425,00 14.400,00 12.975,00 Barême des pensions d’invalidité applicable aux personnes ayant un taux d’invalidité de 60 à 100% TAUX ANCIEN BAREME NOUVEAU BAREME ECART 60 1.710,00 16.200,00 14.490,00 70 1.995,00 18.900,00 16.905,00 80 2.280,00 21.600,00 19.320,00 90 2.565,00 24.300,00 21.735,00 100 2.850,00 27.000,00 24.150,00 tuelle revalorisation des retraites par arrêté du ministre de la Défense nationale. Le but étant de permettre au retraité bénéficiant d’une faible pension, la révision périodique du montant de cette pension afin d’améliorer les conditions de vie de ces retraités et ce, en fonction de l’évolution du pouvoir d’achat et du niveau de vie prévalant dans le pays. Les dispositions de l’ancienne loi ne prévoient guère d’augmentation qu’en cas de révision à la hausse de l’échelle indiciaire ou de revalorisation du point indiciaire sans compter les primes. La pension d’invalidité imputable au service. Autre point important, la pension d’invalidité des personnels militaires, des personnels civils assimilés et des militaires du service national est substantiellement revue à la hausse pour que le montant mensuel maximum de l’invalidité (100%) corresponde à une fois et demie Catégories concernées ● Ayant droit des personnels militaires et des personnels civils assimilés décédés en activité. ● Appelés et rappelés du service national reconnus inaptes par le fait du service. ● Retraités bénéficiant d’une faible pension. ● La pension d’invalidité imputable au service. (1,5) le salaire national minimum garanti soit 27.000 DA, ( 1,5 x 18.000). Lorsque le taux d’invalidité est supérieur à 50%, le montant mensuel de la pension d’invalidité équivaut à ce taux indexé à la valeur d’une fois et demie (1,5) le SNMG. À titre d’exemple, lorsque la personne invalide perçoit un taux d’invalidité de 70%, elle touche 70% des 27.000 DA soit 18.900 DA selon ce nouveau barème. En revanche, lorsque le taux d’invalidité est inferieur ou égal à 50%, la pension d’invalidité doit être automatiquement alignée à hauteur de 80 % du SNMG soit 14.400 DA, sachant que le calcul de la pension d’invalidité se chiffrait sur la base d’un montant fixé en 1976 et gelé à ce jour■ CE QU’IL Y A DE NOUVEAU DANS LA LOI MODIFIANT ET COMPLÉTANT LE CODE DES PENSIONS MILITAIRES E JOURNAL Officiel, dans son édition N° 12 du 27 février 2013, a publié la Lloi n°13-03 modifiant et complétant le code des pensions militaires. Cette loi intervient pour prendre en charge la situation sociale de certaines catégories de personnels militaires et civils assimilés admis à la retraite ou libérés pour inaptitude physique ainsi que leurs ayants droit. S'agissant des personnels militaires ou civils assimilés décédés ou blessés durant la lutte anti terroriste, leur prise en charge est assurée dans le cadre d'un dispositif législatif et réglementaire mis en œuvre depuis 1993. Toutefois, l'amendement du code des pensions militaires leur permettra de bénéficier de l'augmentation du montant de la pension d'invalidité revalorisée à la faveur des nouvelles dispositions. La nouveauté que comportent les modifications apportées au code des pensions militaires consiste à ouvrir des droits au profit de : ● L'octroi d'une pension de réversion aux ayants droit des personnels militaires et civils assimilés décédés durant la période de service, quel que soit le motif du décès, et n'ayant pas accompli quinze (15) années de service effectif dans les rangs de I'Armée Nationale Populaire. Les dispositions de cet article s'étendent aux ayants droit des personnels décédés antérieurement à la promulgation du nouvel amendement, ce qui constituera un acquis social indéniable. ● Les mitttaires appelés du Service National ainsi que les rappelés reconnus inaptes pour inaptitude physique ou maladies imputables au service ou aggravées par le fait du service, bénéficieront d'une pension de retraite qui sera calculée par référence au traitement servi aux militaires en activité du même grade.La pension de retraite dont il s’agit sera cumulée avec la pension d’invalidité, ce qui augmentera sensiblement les revenus de cette catégorie. Le bénéfice des mêmes dispositions sera consacré également aux ayants droit des militaires appelés et rappelés décédés pendant l’accomplissement de leur service. ● L'octroi d'une pension d'invalidité au profit des personnels militaires et civils assimilés, des appelés et rappelés dans Ie cadre du service national, libérés des effectifs pour inaptitude physique imputable au service, qui sera calculée sur la base d'une fois et demi (1,5) de la valeur du Salaire National Minimum Garanti et ce, de sorte que le montant de la pension d'invalidité ne soil pas inférieur à 80% du SNMG et demeure évolutive à chaque révision de ce dernier. Le code permet également l'instauration d'un nouveau mécanisme garantissant la possibilité de révision périodique des pensions de retraite par arrêté du Ministre de la Défense Nationale. Par ailleurs, il convient de noter que cette loi constitue un véritable acquis social qui répond aux attentes des différentes catégories concernées, car il s'agit là d'un devoir moral assumé par le Ministère de la Défense nationale envers ses retraités qui, lors de l'accomplissement de leurservice ont donné le meilleur d'eux même, souvent ausacrifice de leur santé et de leur vie. A ce titre, le Ministère de la Défense Nationale invite les personnels concernés par ces nouvelles dispositions à se rapprocher des Bureaux Régionaux des Pensions Militaires au niveau des Régions Militaires (Blida, Oran, Béchar, Ouargla, Constantine et Tamanrasset ) pour d'éventuels éclaircissements et déposer leurs dossiers administratifs. Quant aux .documents administratifs militaires, notamment l'avis de radiation des contrôles, ils seront récupérés par les services concernés du Ministère de la Défense Nationale■ Le Ministère de la Défense Nationale invite les personnels concernés par ces nouvelles dispositions à se rapprocher des Bureaux Régionaux des Pensions Militaires pour d'éventuels éclaircissements El-Djeich 596 Mars 2013 15 REPORTAGE Service d’appareillage de l’Hôpital militaire universitaire spécialisé Saïd-Aït-Messaoudene Améliorer la qualité de vie des blessés Élevé au rang de service en 2005, le Service d’appareillage de l’Hôpital militaire universitaire spécialisé Saïd-Aït-Messaoudène a pour mission d’apporter une aide technique aux per- sonnes en situation de handicap physique par la confection d’appareils orthopédiques personnalisés. Une visite à ce service nous a permis de réaliser ce reportage. ● Djaouida B. - Photos : A. A. Malek I l ne fait pas de doute que perdre un de ses membres est une fatalité pour toute personne dont le destin est un jour confronté à une telle situation. Toutefois, et même s’il est nettement plus facile d’en parler que de le vivre, l’action des praticiens dans les domaines tels que l’orthopédie, la rééducation fonctionnelle mais également l’appareillage, est de nature à rendre le sourire à ces personnes. L’équipe d’El Djeich s’est rapprochée de certaines d’entre elles, 16 Mars 2013 El-Djeich 596 A son ouverture, le Service d’appareillage avait pour mission la prise en charge, prioritairement, des blessés en service commandé. au niveau du Service d’appareillage de l’Hôpital militaire universitaire spécialisé, afin de vivre leur quotidien et de s’informer de l’activité de ce service depuis sa mise en activité à la fin des années 80. A cette époque, le Service d’appareillage était une unité au sein de ce qui été appelé le centre spécilisé d’appareillage et de rééduction, actuellement Hôpital militaire universitaire de Bouchaoui. Son activité se limitait à la fabrication de prothèses. En 2004, et compte tenu du nombre important des blessés durant la “décennie noire”, le Commandement a décidé d’élargir cette unité en mettant en place, durant la même année et REPORTAGE Prothèse myoélectrique pour amputation de l’avant-bras à partir du noyau de cette unité, le Service d’appareillage avec pour mission la prise en charge, prioritairement, des blessés en service commandé. Dans ce but, l’entrée en activité de ce nouveau service en 2005 a été accompagnée de l’acquisition de matériels et d’équipements spécialisés-complétés en 2007ainsi que de la formation de techniciens d’appareillage puisque que l’ex-unité d’appareillage ne comptait alors que cinq techniciens. La dite formation s’est faite sous l’égide de l’école nationale de la santé La prise en charge touche d’autres catégories, à savoir les blessés des accidents de la circulation ainsi que des pathologies présentant des déficience à appareiller militaire au niveau de l’Hôpital Aït-Messaoudene de Bouchaoui dans ses deux phases théorique et pratique. Deux promotions de dix techniciens chacune sont sorties respectivement en 2007 et 2011. Un large champ d’activité. Le champ d’activité du service s’est vu, par la suite, élargi après sa réhabilitation. Aujourd’hui, la prise en charge touche d’autres catégories, à savoir les blessés des accidents de la circulation ainsi que des pathologies présentant des déficience à appareiller parmi les personnels du MDN, toutes catégories confondues et leurs ayants droit, venant des divers services de El-Djeich 596 Mars 2013 17 REPORTAGE Rectification d’une prothèse tibiale « Notre souci est de contribuer à la réhabilitation du malade et à sa réinsertion socio-professionnelle » Rencontre avec... Le chef de service d’appareillage de l’HMUS 18 Mars 2013 El-Djeich 596 « Dans notre champ de compétence, notre rôle est d’apporter une aide technique qui tient compte du type de handicap et des doléances des patients, par la confection d’appareils orthopédiques. Nous veillons, à cet effet, à améliorer constamment la qualité de nos produits sur les plans fonctionnel et esthétique. Ceci à travers l’acquisition, par nos techniciens, des techniques d’appareillage nouvelles à travers des stages de recyclage et des formations de courte durée, en collaboration avec les services d’appareillage nationaux et des partenaires étrangers. Notre souci est également l’acquisition de composants de haute technologie pour la fabrication de prothèses. nous veillons à contribuer à la réhabilitation du malade et à sa réinsertion socio-professionnelle, car notre objectif final est d’améliorer la qualité de vie de cette catégorie de patients. A cette fin, nous prenons en charge l’aspect psychologique au niveau du service de médecine physique et réédaptation. Il convient de dire également qu’il est impératif de réussir l’intervention chirurgicale et une bonne rééducation fonctionnelle avant de passer à l’appareillage.» Confection d’une semelle orthopédique REPORTAGE Nappage d’une orthèse suro-pédieuse en thermoplastique l’Hôpital Aït- Messaoudene de Bouchaoui ainsi que d’autres hôpitaux militaires: «Notre clientèle est composée de patients présentant des affections neurologique, traumatiques et rhumatologiques nécessitant la confection d’aides techniques pour la station debout et en marche et autres activités de la vie quotidienne», explique le chef de service. «La prise en charge des amputés des membres inférieurs représente 80% de l’activité du service», affirme le docteur Ould Ali qui nous a appris que le service produit trois types d’appareils, à savoir la prothèse, l’orthèse et la semelle orthopédique. «Le service prend en charge les enfants atteints de malformations . Nous fabriquons des El-Djeich 596 Mars 2013 19 Ils ont dit REPORTAGE 20 ❝ Du côté des patients, nous avons recueilli les propos suivants : Zarkaoui Mohamed, sergent-chef contractuel, âgé de 39 ans, venu de la wilaya de Chlef nous raconte: “J’ai été blessé à Lakhdaria lors d’une opération dans le cadre de la lute antiterroriste. J’ai été évacué en urgence vers l’Hôpital central de l’Armée de Aïn Naâdja dans un état critique. La gravité de ma blessure a nécessité l’amputation de ma jambe. Par la suite, et après que mon état se soit stabilisé, j’ai été orienté vers cet hôpital où j’ai été bien pris en charge. À mon dernier contrôle, mon médecin m’a informé de la nécessité d’une deuxième intervention chirurgicale afin de me soulager de mes douleurs.” Nous avons abordé également un autre sous-officier du Groupe d’intervention spéciale, N. Mokhtar, amputé d’une main des suites de l’explosion d’une bombe artisanale aux Aucalyptus qui s’est fait poser une prothèse. Mokhtar raconte: “Je suis venu pour un contrôle de ma prothèse. J’avoue qu’au début, les choses étaient très difficiles pour moi. J’ai bénéficié de soins ici en Algérie et à l’étranger. Maintenant je me sens beaucoup mieux et je me suis habitué à la prothèse myo électrique.” Quant à Merakchi, que nous avons croisé maintes fois à l’hôpi- Mars 2013 El-Djeich 596 tal, nous avons cru avoir affaire à un jeune sportif avant de comprendre qu’il venait à l’hôpital pour des contrôles médicaux: «J’ai été blessé en service commandé, dans le cadre des opérations de lutte antiterroriste. J’ai été amputé de la jambe gauche et j’ai subi deux interventions chirurgicales dont la deuxième au niveau de l’Hôpital central de l’Armée. Quatre mois plus tard, j’ai été transféré dans cet hôpital où j’ai été hospitalisé. J’y ai effectué ma rééducation et j’ai bénéficié d’une prothèse également. Je suis très bien pris en charge, je reviens périodiquement pour des contrôles médicaux ou pour le renouvellement de ma prothèse.» Il convient de noter que le jeune Merakchi, père d’une petite fille quelques années après son accident, est l’exemple même de la volonté de surmonter les moments durs de la vie, de la confiance en soi et en Dieu, mais c’est également le témoignage d’une prise en charge médicale, technique et psychologique efficace et réussie. «Quand j’ai intégré les rangs de l’ANP, on m’a appris que je faisais partie d’une armée qui était l’héritière de l’Armée de libération nationale. Franchement, mon souhait est de voir tous les blessés dans le cadre de la lutte antiterroriste bénéficier de la même prise en charge que moi», a conclu notre interlocuteur. ceintures lombaires, des corsets sièges et appareils de marche pour enfants paralysés». Ceci en plus des semelles de divers types comme les semelles de correction pour enfants et de compensation et de confort pour adultes, notamment pour les diabétiques, explique notre interlocuteur avant de nous inviter à faire une tournée dans le service. Une tournée dans le service Dans la salle d’attente, plus d’une vingtaine de patients attendaient d’être examinés par les spécialistes du service. «Aujourd’hui, c’est jour de réception des malades du centre de convalescence des personnels blessés de Blida. Nous avons, au titre du programme de réception hebdomadaire: une journée réservée au renouvellement des prothèses et orthèses, deux journées BON À SAVOIR Emplacement d’une prothèse de cuisse. est tout d’abord orienté vers la réservées aux malades du consultation médicale, assurée centre de convalescence des par des médecins spécialistes personnels blessés de Blida, en rééducation et appareillage. les autres jours de la semaine sont réservés aux patients hos- Celle-ci déterminera le type de prothèse, d’orthèse ou de pitalisés au niveau du service semelles à de médecine prescrire. Par la physique et suite, vient le réadaptation de Le service produit du technil’hôpital univertrois types d’appa- rôle cien.» sitaire spécialisé reils, à savoir la Saïd-Aïtla salle Messaoudene”, prothèse, l’orthèse Dans de confection nous explique et la semelle des aides un des technitechniques. ciens du service. orthopédique. Notre tournée Au box de nous a guidés, consultation, le par la suite, docteur Ould Ali vers la salle de confection des examinait ses patients: «Après aides techniques, tous types la réception du patient, celui-ci confondus. En fonction du type ● Plus de 1000, est le nombre de prothèses, tous types confondus, réalisées par le Service d’appareillage de l’Hôpital militaire universitaire Saïd-AïtMessaoudène, depuis sa mise en service. ● Une prothèse de cuisse avec matériel de dernière génération revient à troi millions de DA. la basique revient à 120000DA. de handicap de chaque patient, les techniciens procèdent à la confection de l’aide technique déterminée par le médecin spécialiste. Pour la prothèse, comme pour l’orthèse, l’étape première est celle du moulage qui consiste en la confection d’un moule en plâtre. Celui-ci déterminera la forme et les mesures de la prothèse, de l’orthèse ou du corset: «Cette prothèse plâtrée provisoire sert à la rééducation jusqu’à la stabilisation du moignon», selon un technicien du service. En seconde étape, cette prothèse plâtrée est remplacée par une autre prothèse intermédiaire, en plastique. Notre interlocuteur précise qu’à chaque étape de confection, l’aide technique est mise en essai. Un contrôle est effectué afin de décharger les zones osseuses avant de confectionner la prothèse définitive. La phase d’essai de la prothèse intermédiaire, elle est d’une El-Djeich 596 Mars 2013 21 Reportage Evaluation de la manche avec une prothèse tibiale définitive durée variable, de trois mois en Formation des techniciens : un effort soumoyenne. Si les tenu. Par tests sont posiailleurs, et tifs, la prothèse Les personnels compte tenu de définitive est confectionnée.En du service bénéfi- l’importance cruciale qu’acdernière phase, cient de formacorde la le technicien tions, de courte Direction de procède au revêdurée en appal’hôpital militaitement esthéreillage re universitaire tique de la prospécialisé Saïdthèse définitive. Aïtil est notable que Messaoudene à le port de cette la mise à niveau permanente de dernière est soumis à un ses personnels à l’image de contrôle et à un suivi périodiques, sachant que la durée de ceux du service d’appareillage, vie d’une prothèse est de quatre afin qu’il soient au diapason des dernières innovation dans à cinq ans. 22 Mars 2013 El-Djeich 596 le domaine, ces derniers bénéficient de formations de courte durée en appareillage. «Ce sont principalement des stages de recyclage et de mise à jour qui offrent l’avantage de permettre à nos éléments d’acquérir une expérience considérable en fonction de l’évolution des matériaux. grâce à cela, nous avons réalisé quatre prothèses myoélectriques », nous explique le docteur Ould Ali. Par ailleurs, le service a servi de terrain de stage pratique au profit des élèves techniciens d’appareillage de l’école paramédicale civile■ Colloque la formation et l’instruction au sein de l’ALN La volonté de renforcer les rangs - La formation… le choix stratégique de la Révolution 29 - La formation dans les écoles arabes, de Chine et de l’ex-URSS. - La prise en charge financière et les difficultés de formation. - Formation et instruction à la Base de l’Est 32 Le centre de «Badjaâ», premier noyau de formateurs. - Les écoles de formation et les centres d’instruction. - La création de l’École descadres à el Kef. - La formation à l’École descadres. - L’arme de l’Artillerie: la formation spécialisée au centre de «Melleg». - La formation à l’École des artificiers. - Formation et instruction à laBase de l’ Ouest 37 Kebdani, El Laarayeche et Zeghenghen… La formation dans l’arme des Transmissions. Rencontre avec M. Mohamed-Rachid Aïssat, conseiller auprès du président de la République. - Rencontre avec M. Mohamed Rachid Aïssat, conseiller auprès du président de la République 44 El-Djeich 596 Mars 2013 23 Colloque Colloque sur la formation et l’instruction au sein de l’ALN Après le Congrès de la Soummam, quelque 15 écoles et centres de formation ont été implantés au niveau de la Base de l’Est et 12 au niveau de la Base de l’Ouest*. C’est autour de cette thématique qu’a été organisé, sous la supervision du ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, M. Abdelmalek Guenaïzia, et du général de corps d’armée, chef d’étatmajor de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, un colloque sur le thème de «La formation et l’instruction au sein de l’Armée de Libération nationale » organisé par la direction de la Communication, de l’information et de l’Orientation, du 12 au 13 février 2013, au Cercle national de l’Armée, devant un prestigieux panel de personnalités. ● Hamam G. Sihem Ph. Laroussi MD 24 Mars 2013 El-Djeich 596 L A FORMATION a toujours été la locomotive du développement de nos Forces armées. De grands efforts ont été déployés dans ce domaine et à tous les échelons. Le Haut Commandement de l’ANP veille en permanence à l’amélioration du niveau de l’enseignement, de la formation et de la préparation de nos éléments à travers le renforcement de la base pédagogique au sein de nos structures de formation, afin qu’elles soient au diapason des évolutions enregistrées au sein des armées modernes. Il s’agit également d’adapter notre système de formation à nos spécificités dans le souci de le moderniser, afin de répondre aux défis de l’heure dans la perspective de professionnalisation et de modernisation de nos Forces armées. Bien avant l’indépendance, la formation était au cœur des préoccupations des dirigeants de la Révolution qui, au plus fort des combats, ont ouvert des centres de formation et des écoles spécialisées. Le Congrès de la Soummam (20 Août 1956) a, pour sa part, insufflé une nouvelle dynamique à la Révolution en opérant les aménagements répondant aux impératifs de la bataille, tant sur le plan structurel qu’organisationnel. Aucun domaine n’a été omis et la formation a constitué l’un des axes principaux dans cette réorganisation. Une formation englobant toutes les armes et spécialités: infanterie, artillerie, santé, transmissions, marine, aviation, commandos, commissariat politique... L’ouverture de nombreux centres de formation et d’instruction, suivie par l’ouverture des écoles de formation spécialisées, à partir de 1956, permettra la formation de centaines de cadres militaires, particulièrement après l’afflux de jeunes étudiants algériens qui ont massivement répondu présents à l’appel à la grève lancé par le Commandement révo- La remise des diplômes à la première promotion d’officiers aviateurs au siège du GPRA au Caire. lutionnaire, le 19 Mai 1956. Après le Congrès de la Soummam, quelque 15 écoles et centres de formation ont été implantés au niveau de la Base de l’Est et 12 au niveau de la Base de l’Ouest. C’est autour de cette thématique et sous la supervision du ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, et du chef d’étatmajor de l’ANP, le général de corps d’armées, Ahmed Gaïd Salah, que s’est tenu le colloque intitulé : « La formation et l’instruction au sein de l’Armée de Libération nationale » organisé par la direction de la Communication, de l’Information et de l’Orientation, les 12 et 13 février 2013, au Cercle national de l’Armée. Dans son allocution inaugurale, le chef d’état-major de l’ANP a souligné l’intérêt de « ce séminaire important portant sur la recherche et l’étude d’un secteur vital auquel la glorieuse Révolution libératrice a accordé un intérêt particulier …», ➥ Le commissaire politique en train de distribuer le journal El moudjahid et un autre bulletin politico-militaire. Le Dr Mohamed Seghir Nekkache (à droite), l’initiateur de la première école de formation de médecins et infirmiers sur le sol tunisien. El-Djeich 596 Mars 2013 25 Colloque Allocution du chef d’état-major de l’ANP à l’occasion de l’ouverture du séminaire portant sur «La formation et l’instruction au sein de l’ALN» L’ANP continue d’être fidèle à ses promesses dans tous les domaines précisément dans le domaine de la formation Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux. Monsieur le Ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Mes frères et compagnons d’armes, Messieurs les officiers, Honorable assistance, Je dois, tout d’abord, exprimer ma gratitude de prendre part à ce séminaire important portant sur la recherche et l’étude d’un secteur vital auquel la glorieuse Révolution libératrice a accordé un intérêt particulier. De nombreux Moudjahidine et compagnons d’armes assistent à ce séminaire et qui ont participé à l’épopée de l’Armée de Libération Nationale en matière d’enseignement, d’instruction et de formation, et nombreux sont ceux qui ont œuvré sérieusement à enrichir le fonds documentaire à partir de sources fiables et crédibles. Ce qui permettra, sans doute, d’atteindre les objectifs fixés concernant l’étude du processus de d’édification de l’Armée de Libération Nationale et la compréhension du choix stratégique de la glorieuse Révolution libératrice dans sa lutte contre le colonialisme français. Le succès de la glorieuse Révolution libératrice sur le colonialisme français, soutenu par l’Alliance Atlantique, n’était pas seulement le résultat de la volonté et de la détermination des Algériens, quels que soient les sacrifices consentis pour libérer le pays du joug colonial et de ses pratiques barbares et racistes, mais il reposait également sur les moyens mis en place par les dirigeants de la Révolution afin d’assurer la victoire contre ses ennemis. Parmi les facteurs ayant suscité une réflexion rigoureuse, en sa qualité de pierre angulaire de toute action révolutionnaire victorieuse, celui de l’accompagnement du processus révolutionnaire par des éléments humains ayant une foi inébranlable dans les valeurs de la Révolution, de ses nobles objectifs, psychologiquement motivés, chargés moralement et aptes professionnellement aux différentes missions assignées et dans les diverses spécialités militaires. Telle était la vision éclairée et à long terme qui a habité l’esprit de la première génération de Moudjahiddine et qui a été progressivement concrétisée sur le terrain, de façon étudiée et réaliste, par des efforts successifs et complémentaires déployés durant toute la période de la Révolution algérienne et ce, à travers : Premièrement: dans l’attente de la mise sur pied d’un système de formation et d’instruction propre à l’ALN, le Commandement de la glorieuse révolution de Libération nationale a entrepris, au niveau de toutes les wilayas, la création d’unités de combat constituées de Moudjahidine animés d’une forte volonté et d’une grande détermination, ayant foi en la justesse de la cause et en la victoire inéluctable. L'entraînement de ces unités de combat s’effectuait en fonction des moyens humains, matériels et de l’armement disponibles à l’époque. Dans cet esprit et à l’instar des autres wilayas, deux bataillons, selon l’ancienne appellation, ont été constitués au niveau de la Wilaya II, entre 1956 et 1957, com26 Mars 2013 El-Djeich 596 posé chacun de 400 à 450 Moudjahidine qui ont fait preuve, sur le terrain, de hautes aptitudes au combat, d’une bonne préparation physique et psychologique ainsi que de leur capacité d’adaptation à la nature du théâtre des opérations et au mode de combat adopté et ce, à travers l’exécution avec succès de multiples embuscades entre 1956 et 1957 au niveau de la Wilaya II, où l’ennemi a enregistré des pertes humaines et matérielles importantes. Suivant la stratégie adoptée durant la révolution de Libération, qui reposait essentiellement sur la guérilla caractérisée par un mode d’action en petits groupes, les deux bataillons ont été dissous et divisés en sections déployées sur toutes les régions et zones de la Wilaya II. Deuxièmement: entamer le processus de mise en place d’un système de formation et d’instruction au sein de l’ALN, à travers la création de plusieurs centres d’instruction et écoles de formation dans les différentes spécialités au niveau des frontières Est et Ouest. Pour cela, j’invite les Moudjahidine et les conférenciers à mettre l’accent sur ces centres de formation durant ce séminaire, en abordant ce thème sous plusieurs angles, à travers une étude approfondie et détaillée du système d’instruction et de formation au sein de l’ALN tout en tenant compte du fait que l’instruction et la formation au sein de l’ALN ont constitué des structures vitales qui ont doté la révolution de Libération de toute sa force et sa vie. Ecoles des Cadets de la Nation avec les deux cycles moyen et secondaire, dès le début de l'année scolaire 2009-2010. Ces écoles sont considérées comme le prolongement naturel des Écoles des Cadets de la Révolution dont le premier noyau a été créé en 1961 près des frontières Est et Ouest. Dans ce contexte, nous veillons à ce que les Ecoles des Cadets de la Nation soient une partie indissociable du système de formation et d’instruction de l’ANP, nous œuvrons ardemment à en faire un réservoir de compétences multidisciplinaires et une importante source qui alimentera nos forces armées et satisfera à leurs besoins en élites militaires, dotées d’un très haut niveau de qualification, profondément conscientes de la nature des missions qui leur sont assignées, très attachées à leur patrimoine culturel et civilisationnel ainsi qu’aux constantes de leur identité nationale. Nous considérons, aujourd’hui plus que jamais, que le renforcement permanent du lien entre l’Armée nationale populaire et les aînés de l’Armée de Libération nationale, la diffusion de l’élan d’enthousiasme dans ses rangs afin de s’imprégner des hauts faits d’armes de notre glorieuse Révolution libératrice et de ses valeureux artisans, constituent une attitude Nous considérons, aujourd’hui plus que jamais, que professionnelle, éducative et de formation qu’il est de le renforcement permanent du lien entre l’Armée notre devoir de concrétiser. nationale populaire et les aînés de l’Armée de Contribuer à valoriser les pages glorieuses de notre Histoire nationale et lever le voile sur ses étapes marLibération nationale, la diffusion de l’élan d’enthousiasme dans ses rangs, afin de s’imprégner des quantes, y compris celle de la formation et de l’enseignement, constitue un effort qui restera gravé en lettres d’or hauts faits d’armes de notre glorieuse Révolution dans le parcours personnel de ceux qui y auront contribué libératrice et de ses valeureux artisans, constituent dès lors que la préservation et la consolidation de la une attitude professionnelle, éducative et de forma- mémoire collective des nations ne saurait se faire que par tion qu’il est un devoir de concrétiser. les plumes des plus fidèles des leurs, qui ont pleine conscience de l’importance de cette mémoire et de son puissant impact dans la constitution de la personnalité des objectifs conformément au référent national basé sur les fon- générations actuelles et futures, sur l’enracinement du sens élevé dements authentiques et les caractéristiques humanitaires que du sacrifice et le renforcement de leur volonté de préserver l’hérecèle notre patrimoine culturel et civilisationnel. ritage de leur aînés qui se sont sacrifiés pour que l’Algérie et son Telle fut la référence révolutionnaire qui correspondait parfaite- peuple, génération après génération, vivent dans la fierté, la ment et pleinement aux rites et traditions du peuple algérien et dignité et la liberté. à son patrimoine culturel et civilisationnel et, on a donc veillé à C’est une phase rayonnante de notre Histoire militaire et nationace que le système de formation de l’ALN se conforme à cette le que ce colloque se propose aujourd’hui de mettre en exergue volonté. par la mise en avant d’événements et de témoignages qui mériC’est à la lumière de cette vision clairvoyante que le Chahid est tent d’être médités et évoqués avec reconnaissance et respect. Il tombé au champ d’honneur, que le Moudjahid a combattu, et que est impératif de faire de cette période, et de tant d’autres, les sentous ont été élevés, éduqués, qu’ils ont fait leur apprentissage et tinelles de notre Histoire nationale et un outil efficient au profit acquis des compétences. C’est de son inspiration et de son des générations futures qui saisiront la signification, les dimenauthenticité que le système de formation de l’ALN a tracé la voie sions et la sacralité du message de Novembre. de sa renaissance et concouru à son élargissement et à son déve- Enfin, en ces lieux privilégiés et à quelques jours de la comméloppement jusqu’au recouvrement de l’indépendance nationale. moration de la Journée nationale du Chahid, le 18 février, je me C’est grâce à ce système de formation, et avant cela grâce à Dieu dois de rendre un hommage vibrant aux Martyrs de notre glorieuTout-Puissant évidemment, que l’ANP a hérité de ce riche et bril- se Révolution libératrice, en assurant que l’Algérie se portera toulant patrimoine historique, que l’ANP a fait le serment de préser- jours bien, quelles que soient les circonstances, tant qu'elle resver et d’enraciner ses principaux fondements dans les conscien- tera fidèle au serment prêté aux Martyrs et empruntera la même ces et les esprits, et à le transmettre en héritage aux personnels voie pour réaliser leurs espoirs. militaires, génération après génération. Conformément à cette vision clairvoyante et à ce mode opératoiConformément à l’engagement contracté, l’ANP continue re adéquat, l’ANP continuera, avec l’aide de Dieu, et à la lumière aujourd’hui à être fidèle à ses promesses dans tous les domaines, des orientations de Son Excellence, le président de la précisément dans le domaine de la formation. République, chef suprême des Forces armées, ministre de la A regarder de près, aujourd’hui, le contenu du système de forma- Défense, de s’inspirer des épopées de l’Armée de Libération tion de l’ANP, digne héritière de l’ALN, on constatera qu’ autant nationale, de se conformer aux valeurs éternelles qui l’animaient l'ANP ambitionne de jouir du maximum de technologies moder- tout comme elle poursuivra sa voie sur le chemin de l’excellence nes, de sciences et de savoir, autant elle accorde un intérêt professionnelle, qui lui permettra de relever tous les défis, pour majeur à la dimension nationale et aux aspects historiques liés que l’Algérie vive dans la sécurité, la stabilité, dans le cadre d’une aux valeurs de notre Révolution, notamment après la réforme glo- souveraineté préservée et occupe avec mérite la place qui lui bale et profonde du système de formation de l'ANP introduite en revient. Nous prions Dieu le Tout-Puissant, pour que nos actes, 2007. nos démarches soient couronnés de succès et nos aspirations et C’est en complément du processus de formation et d’instruction nos espoirs exaucés. Avec la bénédiction de Dieu et au nom de engagé par l’ANP, et conformément à la profondeur historique l’ensemble des présents, je proclame l’ouverture officielle des traque lui a conférée l’ALN, que s’inscrit l’initiative de Son vaux de ce colloque. Excellence, le président de la République, chef suprême des Sur vous le Salut de Dieu et Sa Bénédiction. Forces armées, et ministre de la Défense nationale d’ouvrir des Monsieur le Ministre délégué auprès du ministrede la Défense nationale, Mes frères et compagnons d’armes, Messieurs les officiers, Honorable assistance, La création et le développement du système d’instruction et de formation dans différentes spécialités au sein de l’ALN a été l’un des traits caractéristiques de la révolution de Libération qui sont la complémentarité et l’unité de pensée et d’action. La Révolution algérienne n’était pas seulement une lutte pour libérer le pays du joug colonial mais, par ses objectifs sublimes et sa dimension nationale et humanitaire, elle était également porteuse d’un projet d’une société intégrée, dont le leitmotiv était de combattre toutes les séquelles négatives et dangereuses aux plans religieux, culturel, linguistique, économique et social, et même psychologique et moral, que le colonialisme français a voulu introduire au sein de la société algérienne. A cet effet, la préoccupation principale de notre glorieuse Révolution libératrice était de tracer son parcours et de fixer ses El-Djeich 596 Mars 2013 27 Colloque ➥ tant il «… permettra, sans doute, d’atteindre les objectifs fixés concernant l’étude du processus d’édification de l’Armée de Libération nationale et la compréhension du choix stratégique de la glorieuse Révolution libératrice dans sa lutte contre le colonialisme français». Après avoir rappelé que le succès de la glorieuse Révolution libératrice sur le colonialisme français n’était pas seulement «le résultat de la volonté et de la détermination des Algériens pour libérer le pays du joug colonial», mais qu’il reposait également «sur les moyens mis en place par les dirigeants de la Révolution afin d’assurer la victoire contre ses ennemis», le chef d’état-major de l’ANP a ajouté que l’esprit de la première génération de Moudjahidine «était habité par une vision éclairée et à long terme et qui a été progressivement concrétisée sur le terrain, de façon étudiée et réaliste, par des efforts successifs et complémentaires déployés durant toute la période de la Révolution algésion du président de la République, Chef rienne». A ce propos, le chef d’étatsuprême des forces armées, Ministre de major de l’ANP a souligné que «la créala défense Nationale depuis l’entame de tion et le développement du système l’année scolaire 2009-2010. Ces écoles d’instruction et de formation dans diffésont le prolongement naturel des Ecoles rentes spécialités au sein de l’ALN a été des Cadets de la Révolution, créées en un des traits caractéristiques de la com1961 (vous trouverez ci-après l’intégraliplémentarité et de l’unité de pensée et té de l’allocution d’ouverture du chef d’action» et qu’en ce sens, «la Révolution d’état- major de l’ANP). algérienne n’était pas seulement une Pour sa part, le directeur de la lutte pour libérer le pays du joug coloCommunication, de l’Information et de nial mais, par ses objectifs sublimes et l’Orientation/MDN, le général Boualem sa dimension nationale et humanitaire, Maddi, a loué dans son intervention «la elle était également porteuse d’un projet volonté d’hommes qui, grâce à leur de société intégré». dévouement et sacrifice, ont forgé et C’est grâce à cette vision éclairée «que formé des promotions successives» qui, l’ANP a hérité de ce riche patrimoine hisà leur tour, allaient, «jour après jour et torique et qu’elle s’est fait le serment de année après année alimenter et renforpréserver et d’enraciner ses principaux cer les rangs de la fondements dans les Révolution et ce, consciences et les La réouverture des depuis l’embraseesprits, et à le transment de la première mettre en héritage aux Ecoles des Cadets étincelle». En ce personnels militaires, de la Nation, sur sens, le Haut génération après Commandement génération» a souligné décision du présiaccorde un intérêt le chef d’état-major de dent de la principal à l’étude et l’ANP, et c’est donc à l’analyse «des tout naturellement que République, est le grands dossiers trai«le contenu du systèprolongement natu- tant de hauts faits me de formation de de la glorieuse l’ANP, digne héritière rel des Ecoles des Révolution» en s’inde l’ALN» traduit l’amCadets de la téressant à nombre bition de cette derniède leurs aspects re «de jouir du maxiRévolution, créées «dont celui de la formum de technologies mation et de l’insmodernes, de sciences en 1961. truction au sein de et de savoir», et l’ALN ainsi que leurs axes principaux». «accorde un intérêt majeur à la dimenL’objectif poursuivi par l’organisation de sion nationale et aux aspects historiques ce colloque est que cela constitue une liés aux valeurs de notre Révolution, occasion «de se pencher sur l’intérêt notamment après la réforme globale et porté à la formation dans les différentes profonde du système de formation de armes comme l’artillerie, les transmisl'ANP introduite en 2007». Il faut rappesions, la santé, l’aviation, la marine, la ler, dans ce sillage, la réouverture des formation politique, le renseignement.et Ecoles des Cadets de la Nation sur déci28 Mars 2013 El-Djeich 596 autres domaines. C’est dire ici qu’il faudrait bien plus qu’un colloque pour arriver à en cerner tous les contours et pour traduire tout le génie des Moudjahidine de l’ALN et leur foi en la justesse de la cause nationale». Dans ce cadre, a jouté le DCIO, «le Haut Commandement de l’ANP nous exhorte à prendre en charge, à porter le plus grand intérêt et à encourager les initiatives portant sur l’étude, l’enrichissement et le débat sur l’histoire de la Révolution libératrice et le dévouement de l’ALN, à travers les différents dossiers et thèmes proposés à l’étude et à la recherche pour tirer profit de ses enseignements et nous en inspirer pour développer notre système de formation moderne». Les travaux de ce colloque ont été inaugurés par la projection d’un film documentaire réalisé par l’Etablissement Militaire de Production Audiovisuelle (EMPA), portant sur des témoignages inédits de Moudjahidine, cadres de l’ALN, chargés de la formation et de l’instruction, à l’exemple de Mustapha Hachmaoui et Khaldi Hasnaoui. Enfin, et en marge des travaux, un studio d’enre gistrement a été mis à la disposition des différents intervenant pour recueillir leur témoignage ainsi qu’un atelier photo■ La formation… Choix stratégique de la Révolution Le Commandement révolutionnaires s’est intéressé à la formation dans diverses spécialités. Un intérêt traduit sur le terrain par l’ouverture d’écoles de formation spécialisées et de qualification. Les travaux de cette rencontre ont débuté par l’intervention du Pr Youcef Menasria, directeur de l’Institut d’histoire à l’université de Batna sur le thème de «La formation, stratégie de la Révolution». L’intervenant a mis l’accent sur les facteurs qui ont poussé le Commandement révolutionnaire à s’intéresser à la formation dans diverses spécialités. Un intérêt traduit sur le terrain par l’ouverture d’écoles de formation spécialisées et de qualification. Il a aussi fait référence aux éléments ayant suivi des formations dans les écoles des pays frères et amis, de la prise en charge financière et des difficultés rencontrées. La formation: une nécessité en réponse aux exigences du combat «La formation militaire pendant la Révolution libératrice ne se limitait pas à un domaine militaire précis et dans une spécialité donnée. Elle a englobé d’autres domaines ayant un lien organique avec l’action militaire complète. Il s’agissait de la formation militaire dans le domaine de l’aviation, de l’infanterie, de la marine, du renseignement avec toutes ses spécialités et branches comme l’arme des transmissions et du chiffre, l’espionnage et le contre- espionnage, la recherche, l’infiltration et la documentation. La formation a aussi concerné la santé à travers la formation de médecins, infirmiers, pharmaciens et chirurgiens mais également la formation politique, religieuse, culturelle, économique, l’action psychologique, la propagande et la contre-propagande…. Si la Révolution a compté, à son déclenchement, sur la composante puisée dans la large base de militants du mouvement national, en particulier parmi ceux qui ont suivi une formation militaire au sein de l’Organisation Spéciale (OS) et sur des Algériens qui ont eu une expérience dans le domaine militaire suite à leur participation, dans les rangs de l’armée française à différentes campagnes (notamment la Deuxième Guerre mondiale), ou des plus importantes réalisations de la recrues ayant participé à d’autres Révolution.» confrontations (guerres de Libération On peut, ici, rappeler brièvement, les arabes en Palestine, en Tunisie et au efforts consacrés par le ministère des Maroc), la Révolution a rapidement enreLiaisons générales et des gistré des avancées considérables, ce qui Communications dans la création des a poussé ses dirigeants à penser à Écoles des transmissions, d’écoute et de moderniser ses différentes composantes chiffrement, d’espionnage et de contreet à insuffler un sang nouveau dans les espionnage grâce auxquelles les unités rangs de l’ALN afin de développer les de l’ALN étaient reliées par un réseau fiacapacités de cette dernière face à ble en informations. La meilleure preuve l’épreuve. De là est née l’idée de créer de ces efforts est fournie par l’Ecole des des écoles de formation spécialisées et cadres qui a formé des hommes et femde qualification. Et c’est peut- être cette mes dans différentes spécialités militaire, aspiration qui a amené les premiers respolitique, diplomatie, communication et ponsables de la Révolution à penser à la renseignement. En formant des hommes formation d’une équipe de plongeurs qui sont venus renforcer ses directions (hommes- grenouilles) qui auront pour opérationnelles dans le domaine des mission de faire passer les armes par la transmissions mais aussi du renseignemer et de réaliser des opérations d’enment, de la vigilance et du contre-renseivergure contre les forces ennemies. gnement, du chiffre, des liaisons, de la Une autre nécessité pressante s’est logistique et de l'armement général, le imposée, suite à l’édification de barrages ministère des Liaisons générales et des électrifiés et minés le long des frontières Communications est entré dans l’histoire Est et Ouest dans le but de couper la par son action. Une action que ceux qui y Révolution de ses bases arrière, celle de ont œuvré ont consiformer des experts en gnée dans leurs écrits explosifs, des artifiet mémoires à l’exemciers et des sapeurs Cette aspiration qui ple du Moudjahid démineurs. a amené les premiers Senoussi Sedra (Si Dans son ouvrage responsables de la Moussa) dans son intitulé « La ouvrage intitulé «Les Révolution algérienne Révolution à penser et le Droit », le Pr à la formation d’une ondes de choc», dans il s’étale lonMohamed Bedjaoui équipe de plongeurs lequel guement sur la formafait référence aux dif(hommes- grenouiltion, les missions, les férents services spétechniques utilisées et cialisés de l’ALN en les) qui auront pour les méthodes d’enseiécrivant: «Les écoles mission de faire pasgnement. A côté de de perfectionnement ser les armes par la cela, on peut parcoumilitaire, les services rir des bulletins et mer et de réaliser de santé, les structudes publications (quores de renseignement, des opérations d’entidiens, hebdomadailes représentations vergure contre les res et mensuels) édipolitiques, les serviforces ennemies. tés par le ministère de ces sociaux sont des l’Armement pour avoir départements activant une idée des différents domaines d’actichacun dans son domaine de spécialité vité de ce ministère. propre. Il existe également une structure S’agissant des centres d’instruction créés en charge du renseignement militaire par la Révolution en territoire tunisien, ils très développée qui permet à l’ALN avaient une importance majeure, à l’insd’être en contact permanent avec toutes tar du Centre d’instruction de Melleg, le les unités de combat ainsi qu’avec l’exCentre de Djebel Châambi, le Centre de térieur aussi. Ce réseau est l’une des El-Djeich 596 Mars 2013 29 Colloque Tadjerouin, le Centre de Djebel Berinou, et le Centre de Garn Halfaia. Sur le territoire marocain, il y avait le Centre de Kebdani, de Laârayeche, les Centres de Khemisset 1 et 2 et le Centre de Berkane. Ces centres, en plus d’assurer une formation d’artificiers et de sapeurs démineurs, étaient ouverts aux Moudjahidine qui pouvaient y suivre une instruction assurée par des hommes ayant l’expérience de la guerre pour avoir combattu sur nombre de terrains de combat dont celui de l’Indochine. L’instruction était axée sur les aspects militaires tels le maniement des armes, l’organisation des embuscades et autres. En outre, la formation politique n’était pas en reste car elle participait à rehausser le moral des troupes en rappelant l’histoire glorieuse de notre pays comme elle les initiait au sens du sacrifice pour la Patrie, à l’abnégation, à la discipline et à la patience. en cardiologie, ORL... Le chef de département militaire a accordé un grand intérêt à la formation morale des élèves candidats, il a veillé à ce qu’ils aient un très bon moral et qu’ils fassent preuve d’une discipline irréproLa formation dans les chable, volontaires et fidèles à la Patrie écoles des pays arabes, et d’une grande détermination. Quant en Chine et dans l’exaux branches de spécialités, il y avait 20 URSS. postes en mécanique aéronautique pour les étudiants dont l’âge variait entre 15 La Syrie, puis l’Egypte, ont successiveet 19 ans (durée de formation: 5 ans) et ment ouvert les portes de leurs acadé105 postes pour les autres spécialités mies militaires aux Algériens à partir de comme l’aviation, académie militaire 1958-1959, comme infanterie, marine au l’a affirmé feu le coloprofit des candidats La Syrie, puis nel Krim Belkacem, entre 19 et 22 responsable du l’Egypte, ont succes- âgés ans. Le 25 août 1958, département militaire sivement ouvert les a été la date fixée de la Révolution dans portes de leurs aca- pour qu’ils rejoignent une lettre datée du le Caire. Au terme de démies militaires 13 juillet 1958 et la lettre, il a souligné dans laquelle il appelaux Algériens à par- l’extrême attention le à la nécessité de tir de 1958-1959, il qu’il portait au choix respecter les normes y avait 20 postes en des candidats qui techniques de sélecse faire avec tion pour l’accession mécanique aéronau- devait sérieux et soin. à ces écoles qui tique et 105 postes Le Commandement avaient réservé 125 pour les autres spé- de la révolution s’intépostes spécialisés au ressait également à la cialités comme profit d’étudiants formation d’officiers algériens en Syrie et l’aviation. algériens dans le en Egypte. A cette fin, domaine de l’aviation il a chargé le Comité de guerre (avions de combat et bombardes opérations militaires d’établir une diers). En janvier 1960, ils étaient 5 élèliste des postulants spécifiant leurs spéves-officiers algériens détenteurs d’un cialisation, âge et durée de formation. brevet d’aviation et promus des acadéTout comme il a mis l’accent sur le mies égyptiennes. Cependant, les autoriniveau d’enseignement des candidats tés égyptiennes ont signifié aux diriqui devaient répondre à ces critères : geants algériens, que les moyens en - Etre titulaire du baccalauréat ou justileur possession ne leur permettaient pas fier du niveau de fin d’études secondaide les orienter vers une formation dans res ; les spécialités du transport militaire. Et - Maîtriser la langue arabe ainsi que l’anpar ce fait, 7 officiers algériens furent glais, deux conditions essentielles pour envoyés en formation à la Base aérienne qu’ils soient sélectionnés en plus de la (El Madha) du Caire dans le domaine langue française qui était utile mais pas des avions de transport durant cette obligatoire ; période. - Etre en bonne condition physique et se D’autre part, la Révolution a obtenu soumettre à un test médical minutieux 30 Mars 2013 El-Djeich 596 l’aval de l’Irak pour que trois officiers algériens puissent suivre une formation à l’Académie aérienne. Les heureux élus ont été : Temoulgui Djilali, Bekkouche Badreddine et Boutella Tounsi permettant ainsi au Commandement algérien d’exaucer ses vœux de former des éléments dans le domaine de l’aviation de combat. Les différents domaines de formation convoités étaient l’aviation, la marine, l’infanterie, le commando et la police. Les élèves ont reçu une formation scientifique et militaire et promus au grade de lieutenant, au bout de deux années de formation. Quant à la formation de sous-officiers dans l’arme de la marine, 8 sous-officiers algériens ont passé leurs examens avec succès à l’École navale d’Alexandrie, durant le premier trimestre de l’année 1960, dans diverses spécialités comme la mécanique, technicien en armement et radar... D’un autre côté, le nombre de ceux qui suivaient une formation à l’Académie de l’air de Damas, en Syrie, était de 47 élèves, début 1960. Les élèves suivaient leur formation dans de bonnes conditions en général, ils avançaient dans leurs études de manière convenable et convaincante et entretenaient de bonnes relations avec l’encadrement et la direction des académies des pays hôtes. Les mêmes conditions prévalaient au sein des académies chinoises où une promotion d’élèves-officiers a rejoint l’Académie des télécommunications pour l’obtention d’un certificat d’ingénieurs dans l’arme des transmissions. Ce sont ces étudiants qui mettront en œuvre les services des postes et des télécommunications post indépendance. Auparavant, et durant la Révolution, ils ont participé à la création de centres de télécommunications sur le front du Mali, créés par le Commandement révolutionnaire et qui étaient dirigés par le Moudjahid les frais d’habillement et de transport de salaires mensuels et de pripar voie aérienne des élèves à destinames à l’occasion du mois sacré, tion du Caire, Damas, Oman et Bagdad, du transport et autres. car c’était le seul moyen de transport. Cependant, avec l’augmentation Aussi, l’hébergement, les frais de rentrée constante du nombre d’étuscolaire, de pré-inscription, les périodes diants (au premier trimestre 1960, le nombre total des élèves courtes et longues de repos scolaire répartis dans différents pays ara- étaient à la charge du bureau du représentant des élèves. En ce sens les élèves bes ainsi qu’en Chine populaire bénéficiaient également d’une prise en était de 250) les charges financharge médicale, pour les soins. Les cières ont forcément connu une officiers stagiaires et les élèves partant augmentation conséquente, renen vacances percevaient une rémunéradant la chose plus complexe tion de soins. d’autant que l’obtention de resTout ce qui avait trait au financement sources financières devenait des élèves était à la charge du ministère plus difficile. Ceci outre le fait de la Guerre, en coordination avec le que certains de ces élèves – en ministère des Finances pour satisfaire vertu de leur faible niveau d’insaux besoins des élèves et régler tous les truction – devaient suivre des Acheminement des provisions, armes et munitions à dos d’âne. problèmes les concernant en versant les cours de soutien en langue sommes nécessaires à chaque bureau arabe et en anglais- un surplus Abdelaziz Bouteflika, des centres de en charge des affaires des élèves avant de dépenses qui était à la charge des communications du GPRA implantés au le 20 de chaque mois à savoir les autorités algériennes et du responsable Ghana, en Guinée et au Mali, en plus de bureaux du Caire, de Bagdad, de Damas des élèves en Orient. la création de centres d’instruction et de Les élèves-officiers qui suivaient leur for- et de Amman, sachant que la somme formation de techniciens cadres dans globale versée annuellement pour la formation dans le domaine de l’aviation, de l’armée guinéenne dans le domaine de mation d’un officier algérien s’élevait la police et de la marine au sein des la maintenance et de l’utilisation des autour de 125 mille francs français. écoles et académies égyptiennes percepostes radios, par la suite. En outre, il y Pour terminer, nous dirons que l’élève vaient la même solde que celle versée à eut des élèves qui ont rejoint algérien a bénéficié d’une formation un officier de l’ALN, durant leur stage. l’Académie de Moscou en vue de subir militaire complète. Cette formation lui a Cette rémunération était de 25 livres une formation dans les techniques navaconféré des aptitudes égyptiennes auxquelles et d’autres une instruction dans l’arau combat élevées et les s’ajoutaient 7 me des transmissions. Tous les frais des élèune disponibilité à livres comme prime Parmi les écoles et académies ayant accomplir les misd’hébergement. Autre ves-officiers au sein accueilli des élèves algériens on citera : preuve de l’intérêt des académies et éco- sions et à s’acquitter - l’Académie navale russe, de ses responsabiliaccordé par les resles militaires au - l’Académie de l’air russe, tés, à accomplir son ponsables de la - l’Académie de l’air chinoise, Proche- Orient étaient devoir envers la Révolution à la for- l’Académie des télécommunications en Patrie, à contribuer à mation: ils veillaient à à la charge du minisChine, sa libération, à son assurer aux élèves les tère de la Guerre, en - l’Académie de l’air d’Héliopolis, en indépendance, à sa meilleures condicoordination avec le Egypte, reconstruction et à tions, particulière- l’Académie de l’air Ben Dis, en Egypte, ministère des son édification en ment durant le mois - l’Académie navale d’Alexandrie, Egypte, de ramadan en leur Finances pour satisfai- devenant cadre du - l’Académie de police du Caire, Egypte, présent et du futur. octroyant une prime re leurs besoins. - l’Académie arabe de l’infanterie au L’investissement dans supplémentaire de 2 Caire, Egypte, la formation est la livres égyptiennes - l’Académie de l’air de Damas, en Syrie, meilleure voie à suivre pour chaque élève. - l’Académie de l’air d’Alep, en Syrie, pour l’édification du pays. La meilleure Quant à ceux qui se trouvaient dans les - l’Académie militaire de l’air, en preuve est qu’à l’orée de l’année 1960, académies syriennes, ils percevaient une Jordanie, 44 élèves officiers sont sortis de ces bourse de 50 livres syriennes par mois. - l’Académie militaire de l’air de écoles de formation et ont été promus Les frais d’habillement et de transport Bagdad, en Irak au grade de lieutenant. Ils se sont durant les congés étaient à la charge du - l’Académie tunisienne. acquittés des missions qui leur ont été bureau des affaires des élèves au confiées durant la Révolution, nombre Proche-Orient et en Chine. La prise en charge finand’entre eux ont été à la tête d’unités et Et, du fait que le budget alloué aux élècière et les difficultés de de bataillons de l’ALN. De ce fait, on ves-officiers en formation en Syrie était la formation.. peut dire que le coût annuel de de 2 500 livres syriennes, une somme 125 000 francs français alloué à chaque insuffisante selon le responsable des Le Commandement de la révolution a élève officier est infime comparativeaffaires des étudiants dans les acadéassuré la prise en charge totale de la ment au bénéfice engrangé par la mies et écoles militaires au Procheformation des élèves- officiers au sein Révolution: celui de disposer de cadres Orient et en Chine, le capitaine Nouar des académies et écoles militaires au compétents, capables d’accomplir leur avait demandé de relever cette envelopProche- Orient, depuis le début, que ce devoir envers la nation avec dévouement pe en la portant à 3 000 livres syriennes. soit sur le plan financier, de l’habilleet abnégation■ Le bureau du représentant des élèves au ment, de la restauration, de l’hébergeProche- Orient et en Chine assurait aussi ment… Ceci sans oublier le versement El-Djeich 596 Mars 2013 31 Colloque Formation et instruction Au niveau de la Base de l’Est «L’objectif derrière la formation était de préparer un combattant qui sache manier tout type d’arme, avoir une parfaite perception du terrain et de l’environnement qui l’entoure pour exécuter efficacement les opérations de combat» ferme agricole à proximité de la ville de Béja, appartenant à un des réfugies algériens qui ont émigré vers la Tunisie. Ce Dans son intervention, M. donateur, répondant au nom de Hama, Mustapha Hachmaoui a avait l’accent du Sud-Est algérien. Cette mis l’accent sur les cirferme agricole pouvait abriter jusqu’à 200 constances qui ont mené personnes et était dotée de toutes les à la création du premier commodités nécessaires à la vie. A la tête centre d’instruction à la de ce centre a été désigné le lieutenant Base de l’Est, celui de Rabah Djedir, secondé par un autre lieuteBéja. En effet, l’intervenant M. Mustapha nant, Youcef Khodja. A notre retour d’Irak, a été un des formateurs Hachmaoui nous avons rejoint ce centre et chacun de au sein de ce centre à l’isnous a été chargé de former un groupe. sue de sa formation en Irak. Il souligne à Le programme consistait à initier le djounce propos : « Malgré l’éloignement, l’Irak a di aux principes de base du combat, au offert l’opportunité de formation au profit maniement des armes, à la topographie et des enfants du Maghreb arabe, à comautres. Nous étions aidés par deux sousmencer par l’Emir Abdelkrim El Khattabi officiers, à savoir: Ahmed Chaouche et (leader de la Révolution du Rif) qui a Amine Gherib. Fin 1956, est sortie une envoyé nombre de promotions en formapremière promotion composée de 80 tion dans les écoles militaires irakiennes. djoundi capables de Après la première déléformer d’autres. Ils ont gation envoyée à la fin Le premier centre rejoint l’Algérie munis des années 50, 6 élèd’armes (deux pièces d’instruction créé ves parmi lesquels d’armes pour chacun). aux frontières algéfigurait un Algérien ont Nous avons accueilli suivi une formation qui ro-tunisiennes fut une autre promotion a duré trois années, il implanté dans une et à l’issue de sa fory eut une seconde proferme agricole à mation, chacun des motion de 30 élèves proximité de la ville élèves a pris le comdont 22 Marocains, 6 Algériens (dont moide Béja. Cette ferme mandement d’un groupe et pris le chemême) et 2 Tunisiens. agricole pouvait min de l’Algérie. Après En Egypte, un bureau abriter jusqu’à 200 cela, plusieurs centres du FLN a été ouvert en ont été ouverts à parpersonnes et était décembre 1954 dirigé tir de 1958 avec dotée de toutes les par feu Ahmed Ben l’adhésion de nouBella. A la même pério- commodités nécesveaux officiers formade, 7 Algériens, à leur saires à la vie. teurs dont je citerai, à tête feu Houari titre d’exemple, le Boumediene, y ont suivi une formation de capitaine Benabdelmoumen, un officier courte durée avant de rejoindre Nador, au doté de hautes compétences qui a été Maroc, le 3 avril 1955, à bord d’un yacht désigné à la tête du Centre d’instruction transportant une cargaison d’armes baptide Melleg. Autre fait, une grande attention sé du nom de “Dina”. Par la suite, la Syrie a été accordée à l’instruction à l’intérieur et la Jordanie ont ouvert les portes de la du pays, particulièrement durant les formation militaire aux Algériens. A la fin après- midi lorsque les conditions de de leur formation, les promotions sortansécurité sont plus favorables. tes ont toutes rejoint la Révolution, ce qui Généralement, elle était à caractère théoria permis l’ouverture de plusieurs centres que et différait d’une wilaya à l’autre. de formation aux frontières Est et Ouest. Ainsi, la Wilaya II a pris l’initiative de tenter Le premier centre créé aux frontières algél’expérience en formant des groupes de ro-tunisiennes fut implanté dans une djounoud de différentes régions. Le centre de Béja, le premier noyau de formateurs. 32 Mars 2013 El-Djeich 596 Cependant, la pression exercée par le colonisateur a mis en échec cette tentative à ses débuts et nous nous sommes reposés, dans le domaine de la formation et de l’instruction sur les centres de formation aux frontières.” La dimension africaine de la Révolution Les centres d’instruction de l’ALN, à l’exemple du centre de Melleg, de Zghenghen, près de Nador, ont accueilli et formé des officiers et hommes de rang issus de pays africains dont l’Angola, le Cameroun, le Mozambique et l’Afrique du Sud. Les écoles de formation et les centres d’instruction Dans son intervention autour du thème « Les Écoles de formation et les Centres d’instruction de la Révolution», M. Khaldi Hasnaoui a relaté son parcours dans le domaine de la formation du fait qu’il fut un des initiateurs de l’Ecole des cadres au Kef, en Tunisie, et du centre de Kebdani, au Maroc. Il dira à cet effet: « J’ai rejoint la Révolution au début du mois d’août 1955 dans les M. Khaldi environs de Tébessa en Hasnaoui Wilaya I (AurèsNememcha) à un âge précoce car je n’avais pas encore 18 ans. La première bataille à laquelle j’ai participé était la bataille d’El Djorf, en août 1955. Durant cette bataille, le groupe auquel j’appartenais a reçu l’ordre de rester en retrait et de prendre d’assaut les lignes arrière de l’ennemi. Après plusieurs mois passés aux côtés du regretté Moudjahid Lazher Cheriet à Djebel El Abyadh, Oued Hellel, Garn El Kebch, Dermoun, Boudjelal… et après avoir participé à plusieurs batailles et embuscades ; j’ai été convié par le commandant de la Zone 6 ( Irgou) pour prendre part à la réunion générale du Commandement de la Wilaya I en avril 1956 et qui a regroupé les chefs de régions et de zones proches du lieu de la réunion, à Oued El djedida. Après une semaine de conclave, et alors que nous nous apprêtions à rallier nos zones respectives, tous les dirigeants de la Wilaya I se bataille de Oued El (de la boue et de la chaux), nous avons pu Djedida avant mon restaurer les lieux pour ensuite tracer le départ en Egypte. programme et aménager quelques salles Lors d’une visité d’insde classe et réfectoires qui servaient même pection effectuée par le de dortoirs au début. Par devoir de chef de la Wilaya I (Aurès- mémoire, j’insiste et atteste que l’École des Nememcha), le regretté cadres du Kef a été érigé, sur ordre de feu Moudjahid Mohamed le Moudjahid Lamouri Mohamed, Dieu ait Lamouri, à toutes les uni- son âme, en Centre d’instruction de la tés et centres d’instrucWilaya I avant d’être reconvertie, lors de la tion dont la « ferme deuxième session, en école nationale. Mokrani » et après lui Après avoir procédé au réaménagement avoir présenté un bref Une des visites d’inspection du Commandement du FLN à l’École des cadres. des lieux, des infrastructures de vie, d’insexposé de nos activités, il truction et de formation théorique et scienfut séduit par l’idée et sont retrouvé pris dans les mailles de l’entifique, notre seul souci était de dresser le suggéra la création d’un centre d’instruccerclement opéré par les troupes d’occuprogramme général, sa durée, les fiches tion au niveau de chaque wilaya au lieu de pation. L’affrontement devenait inéluctaile, d’instruction et les conférences générales. centres dispersés dans chaque zone, ceci la bataille a eu lieu et elle fut dantesque. Ce travail a demandé de grands efforts. dans un souci d’unifier le travail et de Les pertes des deux côtés étaient imporCar chacun de nous devait synthétiser tout regrouper les quelques capacités et énertantes. Après trois jours de siège, nous son savoir et ce qui devait être instruit en gies dont nous disposions à l’époque. Le avons pu faire une percée en pleine nuit. langue arabe, désignée et d’un commun chef de la Wilaya I était accompagné du Par la suite, j’ai été chargé de faire parvenir accord, comme langue officielle d’enseifrère d’arme Mohamed Mellouh que j’avais un courrier à Ben Bella, au Caire, en sa gnement, à l’exception de certaines matièrencontré lors de mon séjour en Egypte. qualité de représentant de la branche miliAvant de quitter la Zone VI et lors d’une res techniques. taire de la Révolution à l’étranger alors que réunion organisée en présence du chef de Nous avons réuni des ouvrages, conférenKhider était le représentant de la branche zone, feu Salah Ben Ali, il s’est rapproché ces, ébauches ainsi que des publications et politique de la Révolution à l’étranger. de moi pour me dire de me tenir prêt car textes du FLN. Nous nous sommes centrés Après avoir rempli ma mission dans les j’allais être convoqué prochainement pour sur les expériences acquises sur le terrain meilleures conditions possibles, j’ai rejoint rejoindre quelques compagnons, dans par les différentes révoltes qui ont marqué le Centre d’instruction des cadres d’Anchas l’objectif de créer un centre d’instruction de l’histoire de l’Algérie, des guerres mondiaoù feu le président Boumediene avait suivi la wilaya. Il ajouta : “Le lieu d’implantation les, la guerre du Vietnam, la guérilla et la une formation militaire. J’ai suivi, par la du centre est déjà défini, il se situe dans suite, une autre session de formation dans contre- guérilla. Nous avons adapté ces une ferme à proximité de la ville du Kef. l’École des transmissions située à Misr El connaissances aux spécificités de notre Tu trouveras là bas ton ami Abdallah et djadida (Egypte). Révolution et des moyens en notre possesvous serez rejoints par Benabbès Gheziel.” Après l’agression tripartite contre l’Egypte, sion. Il fallait avoir une Quelques jours plus les écoles et universités ont été fermées connaissance tard, j’ai rejoint, en Lors d’une visite d’ins- parfaite pour devenir des casernes en soutien à du climat, de la topocompagnie d’Adami pection effectuée par l’effort de guerre. Face à une telle situagraphie et prendre en Bachir et un groupe de tion, nous avons jugé utile de regagner le chef de la Wilaya I considération les jeunes venus de diffél’Algérie. Avec difficulté, nous avons pu caractéristiques et les (Aurès-Nememcha) à rentes régions de la rejoindre moi et mes compagnons la méthodes de combat Wilaya I (Aurèstoutes les unités et Tunisie. Ma présence dans le Centre d’insde l’ennemi. Enfin, Nememcha) le lieu truction de Béja, en Tunisie, m’a permis de centres d’instruction l’enseignement et la désigné. Cinq éléments développer mes capacités en mettant en dont la « ferme promotion de l’esprit ont été désignés de pratique tout mon savoir théorique et en patriotique, du sens du chaque wilaya sauf une Mokrani », il suggéra la parcourant nombres d’ouvrages et de civisme et des valeurs pour des raisons mémoires qui étaient en possession de création d’un centre morales figuraient en conjoncturelles. Le mes camarades. Ce qui m’a prédisposé à d’instruction au niveau bonne place dans nos frère Benabbès Gheziel m’intéresser au domaine de la formation et de chaque wilaya au nous a rejoint en proprogrammes d’enseides activités organisées au niveau de la VIe venance de l’intérieur. gnement. lieu de centres disperZone à Tébessa encouragé par le chef de Il était chargé du grouNotre programme zone, le Moudjahid Salah Ben Ali. Après sés dans chaque zone, pe de protection du s’articulait l’acquisition d’une autre ferme baptisée la dans un souci d’unifier général colonel Nacer, un des autour de plusieurs « ferme Mokrani » du nom de son propriéchefs de la Wilaya IV et le travail et de regrouaxes dont : taire, j’ai entamé la création d’un Centre membre de l’étatd’instruction et de perfectionnement, le - La promotion de l’esper les énergies. major, lorsqu’il a regaréarmement de certaines unités de la zone prit patriotique à tragné la Tunisie. ainsi que d’autres unités qui étaient en vers l’histoire, dehors de la Zone VI. Le nouveau centre - La formation militaire fondamentale, La création de l’École des se situait dans un endroit idéal, en pleine technique et tactique, cadres du Kef. forêt à flanc du célèbre djebel Chaambi qui .Automne 1957, l’état des lieux du nouveau - Une bonne condition physique à travers deviendra par la suite l’un des plus imporle sport, centre était déplorable car la ferme avait tants lieux de retranchement des unités - L’initiation à la guerre de guérilla et la été abandonnée depuis un bon bout de aux frontières Est. Ici, je marque un arrêt contre-guérilla, temps. Les écuries étaient sans toiture, pour rendre hommage à l’un de mes plus - L’initiation au maniement de toutes sorsans portes et sans fenêtres. Elle était fidèles compagnons, feu le Moudjahid tes d’armes utilisées et susceptibles d’être infestée d’insectes et de reptiles. Grâce à Abdennacer Mechri qui m’a été d’une granutilisées, individuelles où collectives, l’aide de Dieu, au dévouement des élèves de aide et un véritable ami avec qui j’ai - Le maniement des explosifs et des et au peu de moyens à notre disposition partagé beaucoup de souvenirs comme la mines, El-Djeich 596 Mars 2013 33 Colloque miers élèves promus de la Wilaya I, il y - La pratique des premiers soins d’urgence avait Bouatoura, Rabah Madhoui, Brahim aux blessés et malades, Bousseta, Abdelaziz Talbi, Toufik, - La topographie et l’orientation à l’aide Mohamed Tahar Allouani, Souii Omar, des moyens techniques, naturels et de carOmar Laadjel, Tarzi Lemdjed, Toufik tes géographiques. Boughazi, Bouchaib, Mohamed Esseghir Au début, il était difficile d’avoir tous les Boualoudj, Hamdadou Cherif, Kaboul, moyens nécessaire (cartes, fils barbelés, Rabah Amar et d’autres. certaines armes modernes, mines antiperLes seconde et troisième promotions sonnel, mines antichars…). Nous avons englobaient en l’occurrence Ahmed Gaïd consacré tous nos efforts physiques et Salah, Mohamed Betchine, Toufik, Ahmed mentaux, à la réussite de notre noble misMetatla, Kemikem, Abdelmadjid Hamlaoui, sion. Grâce à Dieu et à la volonté de tous Djaafri. et, de l’avis même du Commandement, Dans ce cadre, je tiens à souligner que les nous avons atteint notre objectif avec la élèves des trois promotions n’étaient pas sortie de la première promotion en prédes djounoud nouvellement recrutés mais sence des états- majors et membres du des Moudjahidine qui avaient une certaine Comité de Coordination et d’Exécution notoriété dans leur région, zone ou unité (CCE). Après la sortie de la première prode l’ALN et autres organismes de la motion en Wilaya I, une deuxième promoRévolution. tion était en préparation. Cette fois, nous avons été rejoints par deux groupes d’offiLa formation à l’École des ciers. Le premier groupe était constitué cadres. des officiers : Mohamed Zerguini, Abdelkader Chabou, Slimane Hoffman. Le Dans son témoignage sur la formation à second groupe, plus important en nombre, l’École du Kef, en sa qualité d’ancien staétait constitué entre autre, à titre d’exemgiaire ayant fait partie de la première promotion formée dans cette école, le colonel ple, Abdelmalek Guenaïzia, Mohamed à la retraite Rabah Madhoui, a rappelé : «… Allahoum et son frère Abdelmadjid, De Kasserine nous nous sommes rendus à Moussa Hamadeche, tombé au champ l’École des cadres, dirigée à l’époque par d’honneur, Abdennour Bekka, Mohamed Benabbès Gheziel et où Si Hasnaoui offiBouzara et bien d’autres. Leur présence ciait en tant que formateur. L’ensemble parmi nous a produit un impact positif en des éléments de la première promotion renforçant, variant et spécialisant davantaétait issu de la Wilaya I à l’exception de 6 ge l’enseignement des matières militaires. ou 7 d’entre eux qui venaient de la Wilaya Dans un climat de travail caractérisé par la VI. Après avoir achevé notre période d’insfraternité et l’enthousiasme, nous étions truction chacun de nous a été chargé mus par une volonté farouche guidée par d’une mission précise. Me concernant, le un objectif commun: la création d’une nou- commandant de l’école m’a chargé des velle école qui sera baptisée “l’Ecole des affaires administratives en plus de l’enseiCadres du Kef” (ECK). gnement de certaines matières telles que Cette même école Automne 1957, l’état l’ordre serré, le sport deviendra, à partir de la des lieux du nouveau et le tir.» seconde promotion, S’agissant du proune école nationale au centre à la ferme gramme d’instruction, sein de laquelle pluMokrani était déploM. Madani Bedjaoui sieurs promotions de rable. Grâce au rapporte: «Nous avons cadres de la Révolution dévouement des élè- entamé officiellement y seront formées pennotre formation le 1er dant la Révolution libé- ves et au peu de décembre 1957, je me ratrice. Alors que nous moyens en notre dissouviens encore du préparions la sortie de premier cours théoriposition, nous avons la seconde promotion que que j’ai écrit. Le pu restaurer les lieux et, en prévision de l’arcommandant de l’écorivée de la troisième, pour ensuite tracer le le, Benabbès Gheziel, des membres du CCE programme et réamé- était en même temps des cadres formaet de l’état-major sont nagé quelques écuries un teurs avec Abdellah venus présider la céréen salles de classe et Adami et Khaled monie de sortie de Hasnaoui. Par la suite cette promotion. Cette réfectoires qui serAbdelkader Chabou et visite a fait germer, vaient même de dor- Boualem sont arrivés. dans leur esprit, l’idée Nous avons suivi un toirs au début. d’ouvrir d’autres cenprogramme de formatres d’instruction et de tion très riche et formation à l’Ouest. avons été initiés à pas Ces promotions sortantes d’officiers et de moins de 15 techniques de combat. Les sous-officiers sont devenues par la suite, à cours théoriques étaient suivis de cours l’indépendance, les premiers formateurs et pratiques et d’application sur l’armement encadreurs au sein de l’ANP et même au disponible en ce temps-là. Nous avons sein des entreprises civiles. Parmi les preappris comment rendre le salut en présen34 Mars 2013 El-Djeich 596 tant les armes et sans armes. L’instruction comportait des cours sur le salut avec et sans armes, le règlement intérieur de la caserne, le comportement à l’extérieur… Nous étudions les différentes armes et leurs spécificités, les gaz toxiques et armes chimiques, le napalm et différents types de mines, sans oublier les cours de combat et d’autodéfense. Nous avons aussi appris les chants patriotiques destinés à remonter le moral des troupes, suivi les différents discours enflammés des responsables lors de leurs visites à l’école. Ceci en plus des cours de premier soins et secours.» L’arme de l’artillerie : la formation spécialisée au Centre de Melleg. «L’objectif derrière la formation était de préparer un combattant qui sache manier tout type d’arme, avoir une parfaite perception du terrain et de l’environnement qui l’entoure pour exécuter efficacement les opérations de combat». C’est en ces termes que le colonel à la retraite Mahmoud Mellaoui a clôturé son témoignage sur la formation, la préparation et la création de l’arme de l’artillerie au centre de Melleg, non sans avoir auparavant évoqué son expérience acquise sur le terrain en tant que formateur dans l’artillerie spécialité “mortier de 120 millimètres”. Le colonel à la retraite Mahmoud Mellaoui est également revenu sur les conditions qui on mené à la création de cet important édifice dédié à la formation qui a formé les Moudjahidine sur le maniement de ce type d’arme (le mortier) : «Permettez-moi de partager avec vous quelques-unes de mes expériences journalières que je garde encore en mémoire. C’est en faisant appel à ces expériences vécues que je vais axer mon témoignage. Je mettrai l’accent sur la formation, la préparation et la création de l’arme de l’artillerie à Melleg. Il représentait l’un des plus importants centres de formation aux frontières Est de par sa superficie et les différents écrits et témoignages recueillis auprès des Moudjahidine dont celui du colonel Tahar Zbiri et du général major à la retraite Khaled Nezar”. Sur ce point, le colonel Tahar Zbiri rapporte, dans ses mémoires publiées sous le titre «Mémoires du dernier chef historique des Aurès 1929-1962»: « C’est au regard des besoins de l’ALN en djounoud et officiers formés et compétents pour l’encadrement des unités combattantes sur le terrain, qu’une première école a été créée à Melleg. En effet, chaque commandant de compagnie et son adjoint, chaque chef de section et son adjoint et chaque chef de groupe et son adjoint devaient passer par ces écoles et, à l’issue de leur formation, ils étaient affectés de nouveau à leurs unités pour l’encadrement.» Le général major à la retraite Khaled Nezar a, quant à lui, souligné dans ses mémoires que «le Centre de Melleg pouvait accueillir jusqu’à 5 000 djoundi ou militaires en stage. Il était placé sous le commande- La dimension continentale de l’ALN. Le chef de centre Melleg, Benabdelmoumèn, en compagnie du président angolais Agostinho Neto et d’un groupe d’officiers angolais qui terminait son instruction au niveau du centre. ment de Benabdelmoumen et comptait des spécialistes en artillerie, en mortier et mitrailleuses de tous types». Avant de parler de la création de l’arme de l’artillerie et de la formation spécialisée au Centre de Melleg, Mahmoud Mellaoui est revenu sur la période qu’il a vécue à partir de 1960 que ce soit au Centre de Melleg, à Zeitoun ou dans la zone (mintaqua) Nord. « Je me rappelle des chefs de groupe et de l’encadrement à Melleg. Je me souviens des Moudjahidine chargés de l’instruction. Le centre était dirigé par Si Benabdelmoumen, son adjoint était Si Rachid Midouni, il y avait également le regretté Khaled Ahmed, Djamel Mokhneche, le regretté Mohamed Ouslimen, Si Mohamed Touati et Maameri. Quant aux encadreurs, il y avait Si Hadadi Ahmed, Baba Ahmed, Abdelkader Oudina, Rabah Sahraoui, Omar Zahour. J’étais l’un des instructeurs du Centre de Melleg en coordination avec les chefs de groupe. J’accomplissais ma mission sous les ordres de Ahmed Mekhalfa spécialité mortier et armes lourdes. Après l’acquisition à Melleg d’un mortier de 120 mm, de canons de 85 mm et de 220 mm Hauser, j’ai été désigné, avec Omar Zemoura comme chefs de section de la première batterie qui était commandée par le regretté Ramdane Ferrahi. J’ai été nommé chef de la première Section mortier de 120 mm. Nous avons été sélectionnés comme instructeurs pour la création des batteries et pour former les éléments sur les mortiers et canons. En tant que formateurs, nous avons suivi une session de formation de courte durée de 15 jours. Durant cette période, nous étions initiés à l’arme du mortier (matériel et munition), au montage et démontage, au tir, à l’utilisation des munitions. En somme, tout ce qu’un instructeur doit savoir pour pouvoir utiliser ensuite l’arme de manière efficace. Nous avons reçu des cours en géographie par le Moudjahid Si Mohamed Liassine, qui est devenu, à l’indépendance, ministres au sein du Gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire. Il nous a appris comment utiliser une carte géographique. C’était une personne dévouée et très intelligente. Il nous a enseigné le français et un peu d’amazigh. Il nous a appris comment repérer les cibles de tirs avec exactitude à l’aide d’une carte. Après 15 jours d’instruction, nous avons commencé à former les groupes. Ensuite, après environ un mois, nous avons monté la première batterie en Zone Nord où se positionnait la 3e Compagnie sous le commandement de M. Abdelmalek Guenaïzia. Nous étions chargés de faire de la reconnaissance, accompagnés par Zine El Abidine Hachichi, Mohamed Naamen et Aïssa Bekhouche. Nous avons, ensuite, pris la direction du Commandement de la zone nord où nous avons été accueillis par son commandant, Abderrahmane Ben Salem. Après avoir été briefé sur le programme, Kamel Abderrahim a été chargé de nous accompagner dans notre visite guidée à travers la Zone Nord. Nous avons ainsi fait le tour de la 5e Compagnie, de la 12e Compagnie, du 17e et du 27e Bataillons, de la 25e Compagnie, du 56e Bataillon positionné à Aïn El Kerma, puis du 15e Bataillon où nous avons passé une semaine au sein de chaque compagnie. A chaque fois, nous effectuions, avec le chef de compagnie, une opération de reconnaissance des lieux à proximité de la ligne Morrice. Nous avons préparé les sites de tirs et creusé des abris, en automne 1961. Nous avons, par la suite, camouflé les positions de tir tout en restant opérationnels en attendant de recevoir les ordres d’exécution de tir. Mais la saison hivernale qui a suivi a été particulièrement rigoureuse cette année-là, ce qui n’a pas manqué d’endommager ces abris où étaient cachés les munitions. C’est pour cela que nous avons été de nouveau chargés, avec l’aide de la 25e Compagnie, de rénover ces refuges. Après cela, nous avons été chargés de transporter les mortiers jusqu’à la région de Groun Aïcha à dos d’âne. Nous avons atteint les points de tir où chaque djoundi portait deux batteries de mortier. La nuit du 3 mars 1961, plus précisément à 20 h30, nous avons pilonné les bases ennemies occasionnant de nombreuses pertes dans ses rangs. Ce fait est évoqué par le général major à la retraite Khaled Nezar dans ses mémoires: « Une section batterie de mortier de calibre 120 mm a pris position à Bouhadjar où je suis resté jusqu’à la date du 13 mars 1962… Un soir, la compagnie ennemie située à Bouhadjar a été bombardée par des batteries de calibre 120 mm et de 75 mm où tout est partie en fumée. Au deuxième jour de cette opération, j’ai lu un rapport établi par nos services d’écoute faisant état de la mort de 37 soldats de l’armée coloniale.» La formation à l’École des artificiers. Dans son témoignage sur la formation en matière d’explosifs, M. Salah Farès, un des initiateurs de l’école des artificiers et explosifs, implantée à la Base de l’Est, à Oued Melleg, a axé son intervention sur les circonstances qui ont mené à la création de cette école ainsi que l’établissement du programme M. Salah Farès de formation. Il dit à ce sujet : « Chacun sait qu’en 1956 la Révolution libératrice a enregistré une avancée considérable en matière d’acquisition d’armements en plus des progrès enregistrés dans le domaine de la formation avec la sortie de différentes écoles de cadres compétents qui sont venus renforcer les rangs de l’ALN. Par cela, la Révolution allait quelque peu rétablir l’équilibre des forces et enregistrer une certaine efficacité sur le terrain des combats ». Il a ajouté : « Au début, la Révolution a eu recours à des armes classiques avant que les choses n’évoluent progressivement. Il en fut de même pour les opérations militaires qui, en s’appuyant essentiellement sur de nouvelles méthodes technico-tactiques plus évoluées, ont permis à la Révolution de porter de rudes coups à l’armée ennemie dans toutes les wilayas ». Résultat des coups portés aux troupes d’occupation, les autorités coloniales ont décidé de recourir à la construction des lignes Challe et Morrice, en 1956, le long des frontières Est et Ouest. L’objectif étant de boucler les frontières en semant des mines et en posant des fils barbelés et électrifiés, afin d’empêcher les déplacements des Moudjahidine ainsi que l’approvisionnement des combattants de l’intérieur en armes. A l’époque, je me trouvais en Wilaya II lorsque j’ai été convoqué par le Commandement de l’ALN qui m’a intimé l’ordre de me rendre en Tunisie. A mon arrivée à Ghardimaou, le frère Ali Mendjli m’a envoyé chez Krim Belkacem qui m’a remis, en présence de Lakhdar Ben Tobbal, le document portant création d’une école d’artificiers à Oued Melleg, près de Sakiet Sidi Youcef, un document que je garde encore de nos jours. Le document transmis par Krim Belkacem, du Comité de Coordination et d’Exécution est comme suit: « Mémorandum n° 1064, collège de formation des artificiers. Le collège de formation des artificiers entame son activité à compter du 10 El-Djeich 596 Mars 2013 35 Colloque membres ont été arrêtés par les forces février 1958. Les élèves ayant passé l’exafrançaises avant d’atteindre leur destinamen médical et qui sont admis, doivent se tion. présenter, sous couvert des commandePar la suite, je me suis rendu dans la ments de wilayas, auprès du représentant wilaya II avant d’être convoqué par Krim de la base du Kef, Rajaï Salah, qui se charBelkacem qui m’a chargé de la création de gera de leur transfert. cette école en me disant : « je veux que ce Le cadre lieutenant Fares Mahmoud : ressoit une école de haut niveau et comme tu ponsable des affaires administratives et de as suivi une formation dans les explosifs, la discipline au collège. nous nous devons de neutraliser définitiveLes responsables de l’enseignement : nos ment les lignes Challe et Morrice» frères venus de Syrie. Il a ajouté : « Nous avons procédé à la Destinataires : copie d’origine la base n° 1, réfection de l’école et procédé à l’équipela base de l’Est, wilaya 1, wilaya 2, 3, 4, 5, ment de ses structures et salles de classe. 6, la section armement et responsable du Nous avons chargé des formateurs algécollège. riens et syriens spécialisés en matière d’exConcernant sa désignation pour cette misplosifs, de l’instruction. Nous avons comsion « cela est, en grande partie, revenu à mencé à accueillir les stagiaires orientés la formation sur les explosifs que j’ai suivie vers notre école après avoir subi une predans une école militaire égyptienne, dans mière formation dans les différents centres la ville Anchas. J’ai été choisi par le d’instruction répertoriés aux frontières Commandement de l’ALN pour être à la algéro-tunisiennes à tête de cette école Zitouna et Sakiet Sidi puisque j’ai suivi une Ces promotions sorYoucef et Ain Mellag et formation d’artificier en Egypte dans l’une des tantes d’officiers et de autres. La formation écoles militaires située sous-officiers de l’Éco- s’articulait autour de trois facteurs princidans la ville d’Anchas. le des Cadres sont paux, à savoir le facA la fin de l’année devenues, par la suite, teur moral, physique et 1955, j’ai été convol’initiation au maniequé, en compagnie à l’indépendance, les ment des armes et d’Adam Mohamed premiers formateurs Tahar, Miloud Chorfi et et encadreurs au sein explosifs. Selon l’interlocuteur : « Mohamed Boutarfa, de l’ANP et même au Cette école a formé par Abbas Laghrour des cadres compétents qui nous a informés de sein des entreprises qui ont pu faire échec notre mission. civiles. aux lignes Challe et Nous nous sommes Morice grâce à une forrendus en Tunisie où mation militaire qui les qualifier à gérer les nous avons été accueillis par le représenquestions liées au combat et à la lutte. Je tant du FLN, Mouloud Kacem Naït n’oublierai pas, dans ce cadre, de remerBelkacem avant de prendre la route à cier M. Abdelmalek Guenaïzia, Ministre pieds vers la Libye en passant par le délégué auprès du Ministre de la Défense Sahara. Dés notre arrivée, nous avons été nationale qui a illuminé le chemin de ces arrêté et emprisonnés bien que nous eusstagiaires, ainsi que Khaled Nezzar, sions décliné notre identité de moudjahidiAbdelmadjid Allahoum et bien d’autres ne. Deux jours plus tard, Ali Mahsas, repréhauts cadres compétents qui ont pu faire sentant du FLN, nous a rendu visite en de ces moudjahidine et djounoud, des compagnie du chef Ahmed Ben Bella et cadres qualifiés capables de porter des nous ont libérés. Durant cette période, Ben coups à l’ennemi et déjouer tous ses plans, Bella a été victime d’une tentative d’agresen formant des groupes spécialisés dans la sion dans un hôtel en Libye perpétrée par neutralisation des mines implantées le un italien qui était secrétaire au niveau du long des frontières et capables de créer ministère de l’agriculture mais Ben Bella a des brèches dans les lignes électrifiées et su le corriger et l’agresseur a du s’enfuir. barbelées. D’ailleurs, un chef militaire Nous l’avons longtemps recherché mais en ennemi a même déclaré que nous somvain. Plus tard, il a été capturé par les mes entrain de nous battre contre nous autorités libyennes aux frontières. même au regard de ce que ces groupes De là, nous avons pris la direction du Caire ont montré comme force et courage à où nous avons été accueillis par combattre l’occupant » Abderrahmane Kiouane, représentant du Avant de conclure son témoignage, FLN. Nous avons été dirigés vers une école Monsieur Salah Fares a tenu à souligner : « militaire dans la ville d’Anchas, en compaNous avons donné à ces hommes la force gnie de Ahmed Ben Ahmed Abdelghani. et nous avons pu, grâce à Dieu, former des Sur place, chacun de nous a choisi une cadres et une armée qui ont accompli spécialité. Pour ma part, j’ai opté pour les cette opération avec succès. Pour conclure, explosifs. A l’issue de la formation, nous permettez-moi de rendre hommage au avons pris le chemin du retour par la voie Ministre délégué auprès du Ministre de la maritime jusqu’à Tunis alors qu’un autre Défense Nationale et au Chef d’état-major groupe s’est dirigé vers le Maroc mais ses 36 Mars 2013 El-Djeich 596 de l’ANP et à toutes les directions de l’ANP, notamment celle de la communication, de l’information et de l’orientation pour l’organisation de ce séminaire. Nous avons vraiment besoin de telles rencontres pour nous remémorer, avec nos frères et amis, les souvenirs de la lutte » Le Colonel à la retraite, Abderrahmane Zighoud. Dans son témoignage, le Colonel à la retraite Abderrahmane Zighoud a parlé de l’instruction au sein de l’école des artificiers, les critères de formation ainsi que les encadreurs instructeurs, en ces termes: « j’ai été choisi, avec un groupe de M.Abderrahmane moudjahidine, par le comZighoud mandement de l’ALN pour une mission consistant à nous rendre en Tunisie afin de ramener des armes pour approvisionner la wilaya II. Nous avons pris la route au mois de décembre 1957 en compagnie d’Ahmed Gaïd Salah et nous avons dû surmonter de nombreux obstacles avant de parvenir en territoire tunisien. En Tunisie, ceux d’entre nous disposant d’un certain niveau ont été sélectionnés pour suivre une formation dans différentes spécialités militaires dans diverses écoles afin qu’ils puissent, à leur tour, former les éléments de l’ALN”. S’agissant de la formation qu’il a suivie, le colonel à la retraite ajoute: “J’ai rejoins l’école des artificiers où la formation était assurée par des cadres militaires syriens. Les cours étaient dispensés dans les deux langues arabe et anglaise. Après le départ de ces encadreurs, Abdelmalek Guenaïzia et Khaled Nezzar ont pris le relais. Ces derniers ont établi un programme d’entrainement englobant toutes les normes du génie de combat. La priorité était donnée aux moyens d’opérer des brèches dans le dispositif des lignes Challe et Morice.Grâce aux efforts de ses instructeurs, l’Ecole a pu former des éléments disposant de hautes qualifications en génie de combat et qui ont pris en charge la formation au sein des unités de l’Armée de Libération Nationale”. Abordant la question relative au programme de formation au sein de l’école, il souligne que ce dernier consistait à “initier les instructeurs à tout ce qui avait trait aux mines et explosifs dont les caractéristiques techniques des mines antipersonnel et des mines antichars, les champs de mines et les moyens de les éviter. Un intérêt particulier a été également accordé à l’aspect moral et physique des éléments ainsi qu’à la manière de tendre des embuscades, comment creuser des tranchées et enfin l’entrainement sur le parcours du combattant■ Formation et instruction Au niveau de la Base de l’Ouest l’accent a été mis sur les programmes et domaines de formation, des Centres d’instruction implantés dans la Base Ouest pour répondre aux besoins de l’ALN dans des spécialités imposées par la nature et les conditions de la lutte contre l’ennemi. Kebdani, Laârayech, Zeghenghen… : Sur les centres de formation créés au niveau de la Base Ouest, M. Khaldi Hasnaoui qui a été un des premiers formateurs au sein de plusieurs centres de la région souligne que «suite à une décision du Commandement politique et militaire, représenté par le CCE et l’étatmajor, cinq formateurs, dont moi-même, Mohamed Zerguini, Abdelkader Chabou, Mohamed Allahoum et Ibrahim Bousseta, nous avons été désignés pour nous rendre au Maroc. Nous sommes arrivés dans le Rif marocain - région où le héros Abdelkrim El Khatabi avait mené la lutte contre l’armée d’occupation espagnole-, plus précisément à Kebdani. Il y avait là une magnifique caserne désertée par l’armée espagnole, située à l’écart de toute zone urbaine et répondant parfaitement à tout type d'entraînement et à l’exécution de grandes manœuvres militaires. En très peu de temps tout était prêt : les dortoirs pour les djounoud et encadreurs, les cuisines, salles de cours, les programmes de formation, les fiches d’instruction, les conférences, la reconnaissance des lieux pour délimiter les zones pour les exercices de combat, les marches de nuit, le tir... A l’arrivée des élèves, nous avons entamé le travail en groupe et en totale coordination. Au début, nous avons dressé un état des lieux de nos expériences respectives pour éviter tout obstacle pouvant constituer un frein à nos efforts et résultats. Les promotions se sont succédé et le niveau d’instruction ne cessait de s’améliorer avec le temps, et de se diversifier avec l’introduction de nouveaux cycles et spécialités. Ce centre est devenu l’une des plus importantes écoles de l’ALN et a vu la sortie de plusieurs promotions de l’été 1958 à 1962, soit des milliers de djounoud et de dizaines d’officiers et sous-officiers de tous niveaux et spécialités. En ce sens, le staff d’encadreurs au Centre de Kebdani ne se limitait pas au groupe venu d’Orient. Il y avait, également des formateurs venus de tous horizons, je citerai à titre d’exemple : Noureddine Bouamama, El Ghouti Djaballah, Djamel la retraite Mohamed Taleb est venu Laarayech, Abdelhamid Latrèche, conforter l’intervention de son prédécesMustapha Sayes, Mounir MS, Mahmoud seur en mettant l’accent sur les programOuartsi, Kenen, Mahmoud Mami, Bachir mes et domaines de formation, des Rouis, Bouchnak, Mohamed El Hadjen, Centres d’instruction implantés dans la Mohamed Lamari, Ahmed Ben Cherif qui Base Ouest pour répondre aux besoins est retourné en Orient en compagnie de de l’ALN dans des spécialités imposées Zerguini et Chabou. par la nature et les conditions de la lutte Le Centre de Kebdani n’était pas le seul contre l’ennemi. Il souligne qu’ «à cette centre à l’Ouest dans lequel j’ai assuré la période, la formation s’articulait autour mission de formateur où d’initiateur. Il y d’un programme qui était en vigueur avait, entre autres, le Centre d’instrucdans tous les pays. Le programme tion de Berkane (CIB) dans les monts de s’échelonnait sur deux étapes principaBeni Zenassen où j’ai officié en tant les. La première axée sur la formation qu’instructeur puis commandant, le commune de base, de 45 jours, suivie Centre d’instruction de Laarayech que par une formation supplémentaire de 60 j’ai eu à diriger en remplacement de Si jours. La formation s’articulait autour du Djamel et le Centre de Zeghenghen (CIZ) maniement des armes tels les canons et où j’ai été chargé de l’instruction avant mortiers, les explosifs, les mines, le d’être promu, en compagnie du frère lance-flammes, le sport, les arts de Mahmoud Ouartsi, responsable de la combat et la guérilla. La formation des Base Ben M’hidi à Oujda à la fin de l’anfedayine consistait à née 1961. Par la suite, leur apprendre comet avec l’annonce du Le programme de ment dresser des cessez-le-feu, j’ai rejoint embuscades, le déplaclandestinement Oran formation qui était en terrain non pour superviser les préen vigueur dans tous cement sécurisé, les déplaceparatifs du scrutin en le pays s’échelonnait ments sous le feu compagnie du nourri de l’ennemi, le Moudjahid Bakhti sur deux étapes la reconNemiche que Dieu ait principales. La pre- camouflage, naissance, l’offensive son âme. sur les centres enneEn conclusion, et à titre mière axée sur la mis, le calcul des disde récapitulatif de mon formation commune tances de tir et déterhumble expérience, je dirai que la diversité des de base, de 45 jours, mination des cibles, méthodes, des sources, suivie par une forma- opérer des brèches les lignes barbedes sensibilités idéolotion supplémentaire dans lées et des passages giques et spirituelles et dans les champs de de la connaissance de de 60 jours.. mines. chacun des encadreurs Le premier centre a chargés de la formation été ouvert en 1957, en un lieu appelé au sein des centres et écoles ont été Moulouya au Maroc et était dirigé par le mutuellement bénéfiques pour chacun Moudjahid Abdellah Larbaoui. La formad’entre nous, en ce sens que cela a tion au début se limitait à l’enseignedonné lieu à un mélange des idées et ment théorique dont le maniement des des expériences. Et le génie de la armes, les explosifs, minage et déminaRévolution a su exploiter toutes les resge. En août 1958, un deuxième a été sources, particulièrement humaines - de ouvert dans une ancienne caserne désafpar leur expérience et compétence fectée de l’armée espagnole appelée Dar scientifique et technique- pour concrétiEl Kebdani à Nador, sous la responsabiser les objectifs suprêmes de la révolulité de Mohamed Zerguini. En janvier tion du 1er Novembre.» 1959, des changements ont été opérés Par la suite, le témoignage du colonel à El-Djeich 596 Mars 2013 37 Colloque Allocution du chef d’état-major de l’ANP, à l’occasion de la clôture officielle du colloque sur « La formation et l’instruction au sein de l’ALN » Les 12 et 13 février 2013 “Autant les Algériens ont le droit d’être fiers de leur histoire, autant ils sont tenus de consentir plus d’efforts pour la retranscrire et rappeler ses pages glorieuses.” Au nom de Dieu le Clément et Miséricordieux Monsieur le Ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Mes chers frères compagnons d’armes, Messieurs les officiers, Honorables invités, Cet important colloque historique qui a porté sur les options stratégiques de la Révolution libératrice en matière d’entraînement et de formation de l’ALN, a bénéficié d’une totale prise en charge de la part des autorités suprêmes du pays qui s’emploient, sous l’égide du président de la République, chef suprême des Forces armées et sein, ces centres sont devenus une desau niveau du commandement du centre tination privilégiée pour les stagiaires et de ses missions. En effet, le centre a étrangers venus du Cameroun, du été transformé en direction générale de Mozambique, d’Angola et d’Afrique du l’Instruction au Maroc et placé sous le Sud. Officiellement, nous avons enregiscommandement de M. Mohamed tré parmi nos stagiaires, en 1960, des Allahoum, dit Antar, et son adjoint Camerounais, des Mozambicains, des Abdelhamid Bouders. Parmi les encaAngolais et des Suddreurs, il y avait Africains. Ramdane Djamel, Ainsi et, du 1er janvier Ouartsi Mahmoud, Saïs Au niveau de la à juin 1961, et Mustapha, Oulhadji Base Ouest, le cen- 1960 selon le rapport adresMohamed et Moufok tre de Kebdani sé par le directeur Noureddine. Après cela, général chargé de un deuxième centre n’était pas le seul l’instruction à l’étatd’instruction a été centre à l’Ouest. Il major, 6 694 stagiaiouvert à Berkane, dans res ont été formés une ferme agricole y avait, entre dans ces centres. appartenant à un autres, le centre Après le cessez-le-feu, Algérien répondant au d’instruction de en avril 1962, le nom de Mustapha Belhadj. Berkane, le centre Centre de Berkane fut rouvert pour la formaSuccessivement, un troid’instruction de tion des conducteurs sième centre a été d’engins et camions ouvert en plus d’une Laarayech et le jusqu’à la fin juin de la École de formation des centre de même année. Quant aides-soignants et infirZeghenghen au Centre de miers en juin 1959 à Zeghenghen l’objectif Laarayech. En janvier derrière l’ouverture de 1961, un grand Centre ce dernier était de former des combatd’instruction fut ouvert à Zeghenghen, à tants et d’entreposer l’armement lourd.» Nador, qui a regroupé tous les centres précédemment cités à l’exception de Dar El Kebdani. A la même période, un autre La formation dans l’arme Centre d’instruction (El Nouacer) a vu le des Transmissions. jour, situé entre la ville de Nador et Melilla sous la direction de Mahmoud Dans son intervention sur la création et Mammi, pour la formation des hommesle développement de l’arme des grenouilles, la conduite des embarcaTransmissions, le colonel à la retraite tions semi-rigides. Compte tenu du haut Amar Mameri a articulé son intervention niveau d’instruction dispensé en leur 38 Mars 2013 El-Djeich 596 sur les étapes majeures qui ont marqué le parcours de cette arme. Il a entre autres mis en avant ces hommes qui ont eu le mérite de créer l’arme des Transmissions, de l’écoute et le service du chiffre. Il dira en substance : « de par mon expérience, la formation dans le domaine des transmissions a débuté en 1956 au Maroc dans la ville d’Oujda. A Nador a été créé le premier Centre de formation technique en matière de transmissions, à ma connaissance en août 1956. Le premier groupe composé de 30 stagiaires fut formé tel qu’il est mentionné dans l’ouvrage d’Abdelkrim Hassani qui dresse une liste nominale des stagiaires formés dont moi-même et Ali Tlidji connu sous le nom de guerre de Si Omar. En 1958, plusieurs centres ont été ouverts successivement au niveau du front Est. Nous avons suivi une formation intensive et de qualité, durant une période ne dépassant pas quatre mois. Parmi nos instructeurs il y avait des spécialistes radio dont Rachid Hakiki qui accompagnait la délégation algérienne lors de ses déplacements. Il détenait des codes à l’aide desquels il pouvait communiquer avec le GPRA à Tunis ou avec les centres, particulièrement celui de la Base Didouche Mourad à Tripoli en Lybie qui était chargée de la collecte, l’étude et l’analyse des informations grâce aux services mis en place par Abdelhafid Boussouf. La formation en matière de transmissions se faisait à l’extérieur des frontières algériennes. Parmi les Moudjahidine formés dans cette spécialité, certains ont regagné le pays munis d’appareils de transmis- ministre de la Défense nationale, Abdelaziz Bouteflika, à donner au volet historique toute l’attention requise dans tous les domaines y compris ceux de l’enseignement et de la formation. En effet, mettre en relief le caractère judicieux et audacieux de cet enjeu vital pour lequel la révolution de Libération nationale a opté et s’atteler à le gagner en toute circonstance et quels que soient les défis, constitue la finalité première de ce colloque. Bien plus, c’est le passage obligé qui mènera vers la concrétisation des objectifs arrêtés, représentés précisément par l’examen rigoureux du parcours de l’édification de l’ALN, la compréhension du choix stratégique de la Révolution libératrice pour combattre l’occupant, la constitution d’un fonds documentaire basé sur de références crédibles ainsi que le transfert de l’expérience de la Révolution aux générations de l’Indépendance, en général, et à l’ANP, en particulier. sions. Grâce à Messaoud Zeggar, la Révolution a pu acquérir 50 unités de transmission de nouvelle génération (de type C9), de fabrication américaine ramenées d’Allemagne avant d’être distribuées aux unités. C’était un appareil léger pouvant être porté par deux personnes, émettant en ondes courtes et d’une très grande efficacité. Chaque wilaya a été renforcée par un spécialiste radio et un réparateur radio. Ce dernier suivait une formation d’une durée de quatre mois. Je fus un des bénéficiaires de cette formation dans un centre implanté près de la capitale tunisienne avec la cinquième promotion de réparateurs radio. Les quatre premières promotions ont été formées à Nador, au Maroc. La cinquième promotion était composée de 65 stagiaires disposés à devenir des encadreurs. Parmi eux, certains ont encadré les éléments qui allaient constituer l’APS (une formation technique). Par la suite, la formation des promotions se faisait en alternance: la sixième session fut ainsi formée au Maroc et la septième en Tunisie et ainsi de suite jusqu’à la fin de 1961. Au total, 13 promotions ont été formées. Le service du Chiffre fut créé par Abdelhafid Boussouf sous la responsabilité du regretté Abdelkader Bouzid, connu sous le nom de guerre d’Abou El feth. Boussouf fut le premier à lancer les opérations d’écoute de l’ennemi, avant même la création de l’arme des Transmissions, la dotation de l’ALN en équipements nécessaires et la formation des personnels dans le domaine. Le spécialiste radio pouvait déchiffrer Enfin, il convient de dire qu’autant les Algériens ont le droit d’être fiers de l’histoire de leur glorieuse révolution de Libération, autant ils sont tenus, chacun en ce qui le concerne, de consentir plus d’efforts pour sauvegarder, retranscrire et rappeler ses pages glorieuses. Ici intervient de plus en plus la responsabilité des frères Moudjahidine et des historiens patriotes sur lesquels nous comptons pour qu’ils conjuguent leurs efforts afin de contribuer efficacement à la concrétisation de ces nobles objectifs nationaux. Nous remercions nos frères Moudjahidine et les historiens ainsi que tous les participants qui ont contribué à l’enrichissement des travaux de cet important colloque historique et ont participé à la concrétisation de ces résultats importants. Enfin, honorables participants, permettez-moi d’annoncer la clôture de ce colloque historique■ URSS (17 février 1962, soit un mois jusqu’à 1200 mots/minute. L’arme des avant le cessez-le-feu), j’ai été désigné, Transmissions a formé près de 800 perà l’indépendance, directeur régional des sonnes, toutes spécialités confondues Transmissions en 3e RM. Par la suite, dont 180 sont tombées au champ j’ai gravi les d’honneur. Cinq seséchelons de la sions ont été formées hiérarchie jusdans la spécialité En janvier 1961, un occuper le réparateur radio, 4 ou grand centre d’instruc- qu’à poste de direc5 sessions de chiftion fut ouvert à teur central des freurs et de régulaZeghenghen à Nador transmissions teurs. Et c’est à ces derniers que revient le qui a regroupé tous les du ministère de Défense mérite de la création centres précédemment la nationale.” des réseaux de transcités, à l’exception de Pour sa part, le missions à l’intérieur de l’Algérie et même Dar El Kebdani, du 1er colonel à la retraite certains réseaux dans janvier 1960 à juin Abdelaziz Chkiri les pays arabes tels 1961, et selon le rapsouligne, touTunis, Benghazi, en jours à propos Irak et même, selon port adressé par le de la formation certaines sources, une directeur général chardans l’arme des station en Chine. Transmissions Parmi les pays qui ont gé de l’instruction à l’état-major, 6 694 sta- que «la formaformé des Algériens tion a débuté en dans l’arme des giaires ont été formés Egypte à partir Transmissions, je cite dans ces centres. de décembre l’Egypte et l’Ex- URSS. 1955, à l’École L’arme des des Transmissions d’Al Abbassia, sous Transmissions a été créée et s’est dévela supervision du représentant militaire loppée grâce l’expérience des Algériens. de l’ALN au Caire, le Moudjahid regretté Et si les combats sur le terrain constiAhmed Ben Bella. Par chance; nous tuaient la priorité, les dirigeants de la avons suivi notre formation au sein de Révolution ont également pensé à précette école dans une promotion comparer l’après-indépendance comme le mune avec nos frères tunisiens, nous montre l’envoi de plusieurs promotions étions 17 élèves stagiaires. La formaen formation à l’étranger dans les plus tion qui comportait des cours théoriprestigieuses académies militaires ques et pratiques a duré jusqu’au mois comme ingénieurs dans l’arme des de mars, mais la pratique était la clé de transmissions. Il en est pour preuve la formation»■ qu’à l’issue de ma formation en exEl-Djeich 596 Mars 2013 39 Colloque Formation et instruction D’autres spécialités aussi importantes... Les aviateurs Le colonel à la retraite Mohamed-Tahar Bouzghoub a évoqué dans son intervention la formation des premiers aviateurs, l’idée née, durant la Révolution, de Tahar former des aviateurs, Bouzghoub les pays qui ont ouvert les portes de leurs écoles et académies à la formation d’Algériens dans diverses spécialités. Des aviateurs qui étaient opérationnels à la sortie de leur formation. « Cette rencontre est pour moi une A partir de 1958 le FLN a entamé la création de structures de formation, d’instruction en occasion de partager avec vous quelplus de l’envoi de sessions vers les pays frères et amis et verra la promotion d’élèves offiques souvenirs, qui remontent à plus ciers algériens diplômés des prestigieuses écoles et instituts dans divers spécialités. d’un demi-siècle. Evoquer la question de la formation d’aviateur m’amène à m’interroger encore, après plus de 50 Cette grève, massivement suivie, a l’ALN, en l’occurrence le regretté colonel années, sur le secret de la grandeur de donné lieu à un afflux d’étudiants qui Larbi Omar de la mission de préparer la notre Révolution qui, moins de deux ont rejoint les rangs de l’ALN et permis formation militaire à l’étranger. Dans un années après son déclenchement, s’est à la Révolution d’envoyer de nombreupremier temps, ce dernier a installé ses mue en une véritable organisation polises promotions en formation constiquartiers à Tunis, avant de se fixer au tique et militaire efficace ayant un tuées d’étudiants ayant le niveau scienCaire où il a créé la direction des Écoles objectif clairement défini : la libération tifique exigé par ces écoles. Parmi ces militaires et commencé à nouer le de l’Algérie sous l’égide d’une direction promotions, il y avait celles destinées à contact avec noméclairée, dotée d’une suivre une formation en aviation. Le bre de pays arabes vision lointaine et prête A propos de la forpremier pays à accueillir la première et frères. Ces derà combattre et à résismation en transmis- niers ont répondu promotion de jeunes Algériens a été la ter. Syrie, dans le domaine de l’infanterie au favorablement à la sions, les quatre preLa question de la formasein de l’Académie de réserve d’Alep en doléance pour la mières promotions tion des aviateurs et 1957. Ici j’insiste pour dire que la proformation ont été formées à techniciens en aviation motion constituée de 6 aviateurs qui a d’Algériens au sein nous ramène au Nador au Maroc. La de leurs écoles et rejoint l’Académie de l’Air en Syrie faiCongrès de la cinquième promosait partie de cette promotion formée académies militaiSoummam où a émergé tion été composée de res dans différentes dans l’arme de l’Infanterie. Je faisais et s’est cristallisée la partie de cette première promotion en telles 65 stagiaires prédis- spécialités stratégie des dirigeants compagnie du regretté Abderrezak que l’armée de de la Révolution dont posés à devenir des Terre, l’Aviation et la Bouhara que Dieu ait son âme. Par l’action libératrice était encadreurs. Parmi conséquent, la Syrie était un des preMarine. Par la suite, sous-tendue par une miers pays à ouvrir les portes de la forc’est le commaneux certains ont vision prospective, qui mation aux Algériens dans divers dant Rabah Nouar impliquait la réorganisa- encadré les éléments domaines dont celui de l’aviation à traqui lui succéda à la tion des structures de la qui allaient constivers l’Institut technique de formation direction des Ecoles Révolution et l’élaboratuer l’APS (une for- militaires. Cette des techniciens de l’Air. Cet institut a tion de stratégies visant accueilli la première promotion d’aviastructure a été égamation technique). l’élargissement de la teurs et de techniciens, la même année, lement renforcée confrontation avec l’ensoit en 1957. Par la suite, il y eut d’aupar l’apport du nemi à l’ensemble du territoire national tres promotions qui ont été formées Moudjahid El Hadj Adjroud. Les deux et la recherche des meilleurs voies et dans le domaine de l’aviation dans les ont reçu pour mission la formation moyens conduisant à la victoire finale. d’aviateurs militaires dans divers spécia- pays indépendants, à commencer par la Une des décisions du Congrès de la Syrie puis l’Egypte, la Chine populaire, lités, particulièrement l’aviation de comSoummam a été la nécessité d’assurer l’Irak et l’ex-URSS. La première promobat. tous les moyens nécessaires au front de tion formée en Egypte a rejoint ce pays Concernant le critère du niveau requis combat et la formation des cadres à la par ces écoles pour les candidats postu- en 1958 et était composée de 8 aviamaîtrise et à l’utilisation des armes teurs en deux sessions (5 puis 3 avialant à une formation, la période coïncisophistiquées. Dans cette optique, le teurs) et 18 techniciens en aéronautidait avec le déclenchement de la Grève CCE a chargé un des commandants de que. En 1959, les promotions se sont des étudiants algériens du 19 Mai 1956. 40 Mars 2013 El-Djeich 596 La première promotion d’élèves-officiers dans les forces navales( Alexandrie 1959- Egypte) de droite à gauche : 1 Chikh Feth Allah professeur en langue arabe, 2…, 3 le Capitaine Kamel Farid, 4…, 5 le général Mekki Commandant d’école, 6…, 7 directeur des études Ali Hacen Ali,8 …, 9 Adel Aiynet (responsable des élèves algériens à l’académie). Ceux debout de droite à gauche : 1…2..3Fethi Lakhder, 4 Yahia Cherif, 5 Hocine Rahel, 6…, 7 Ben Moussat Mohamed, 8 Slimen Touati…, 9…, 10 Ali Touzin, 11 Touati Abdel Slem. multipliées : l’Irak a accueilli 17 aviateurs en trois sessions, l’Egypte a reçu 2 aviateurs et 21 techniciens en aéronautique, la Syrie a formé une nouvelle promotion constituée de 5 aviateurs spécialisés dans le domaine de la défense aérienne. Quant à la Chine, elle a accueilli des promotions spécialisées composées de 4 aviateurs de chasse, 3 aviateurs commandants d’escadron et 6 aviateurs qui avaient déjà suivi une première formation en Syrie. Ces derniers ont été envoyés en Chine pour suivre une spécialisation. En 1960, l’Egypte a accueilli une promotion de 4 aviateurs et 10 techniciens. L’année 1961 a enregistré une augmentation du nombre des promotions d’aviateurs, pilotes et techniciens : 5 aviateurs et 5 pilotes ont été formés en Egypte, 4 aviateurs en Syrie, 7 aviateurs et 12 techniciens en aéronautique en ex- URSS. La dernière promotion formée durant la Révolution libératrice a été formée en Tchécoslovaquie, elle était composée de 15 techniciens en aéronautique. De ce fait, le nombre total d’éléments formés dans le domaine de l’aviation, toutes spécialités confondues, durant la guerre de Libération nationale, a atteint selon mes chiffres 135, répartis comme suit : pilotes de combat 18, pilotes de bombardiers 14, pilotes de transport aérien 21, pilotes de ligne 3, soit un total de 56. La seconde catégorie celle des techniciens compte : les techniciens des spécialités communes et divers 62, les techniciens spécialité hélicoptères 12, défense aérienne 5, soit un total de 135. Avec les préparatifs aux opérations de vol et de transport aérien, nous avons atteint le degré de préparation au combat et nous étions prêts à toute éventualité en 1961. Pendant ce temps, nos aviateurs poursuivaient leur entrainement dans certains pays arabes, à l’exemple de l’Irak (où j’étais au sein d’un escadron aérien de nuit composé de Mig 17), de la Chine 1er novembre 1962, afin qu’ils puissent participer au premier défilé commémorant l’anniversaire du déclenchement de la Révolution de l’Algérie indépendante. Mais par malchance, les mauvaises conditions climatiques prévalant en Lybie, nous ont empêché de participer à l’événement. Cependant, le lendemain, 2 novembre nous avons pu survoler le ciel de la capitale. Nous décollions des pistes de l’aéroport de Dar El Beida car les bases aériennes n’avaient pas encore été rétrocédées à l’Etat algérien. Les marins et de l’ex-URSS. Dans son témoignage sur la formation La formation des pilotes et techniciens dans la marine, le colonel à la retraite d’hélicoptères a été couronnée par l’acAbdallah Hanane a souligné que le corps quisition de 5 hélicoptères. L’opération de la marine est passé par trois phases de réception de ces appareils au Maroc a principales qui ont contribué à sa création été supervisée par le colonel Boussouf et et son développement. La marine algéses adjoints, en attendant leur montage rienne a été créée en 1956 pour contriet leur équipement. Ils étaient destinés buer à l’élargissement du champ d’action aux missions de soutien logistique des de la Révolution libératrice et d’étendre unités de l’ALN sur les opérations militaile territoire natiores aux actions contre nal. Mais, cette dis- Le nombre total d’éléles unités navales de ponibilité au comments formés dans le l’ennemi. Dans cette bat de nos aviadomaine de l’aviation, perspective, ajouté teurs à partir de ajoute l’interlocuteur : toutes spécialités 1961, coïncidait « il devenait impératif avec l’évolution confondues durant la de former les hompositive des négoguerre de Libération mes grenouilles qui ciations entre les nationale a atteint 135 permettraient à dirigeants de la l’Armée de Libération Révolution et la stagiaires formés Nationale d’ouvrir un partie française, ce d’abord en Syrie ; par nouveau front de qui ne leur a pas la suite il y eut d’autres combat en mer, et permis de particiconférer ainsi au compromotions qui ont été per au combat et bat libérateur un écho d’apporter le souformées dans d’autre médiatique de part tien logistique pays comme l’Egypte, la l’attaque des navires envisagé à travers Chine Populaire, l’Irak, ennemis et le sabotades opérations de ge de ses installations largage aérien des l’ex-URSS et la navales. Dans ce armes, munitions Tchécoslovaquie. cadre, le et ravitaillement. Commandement de C’est ainsi qu’à l’inl’ALN a envoyé un groupe de 11 persondépendance, le premier noyau de l’instines à Alexandrie en Egypte afin de suivre tution de l’arme de l’aviation s’est constiune formation d’une année dans la spétué, sous le commandement de Saïd Ait cialité des hommes grenouilles. Messaoudene, la formation des unités Mais, l’exécution de ce genre d’opérations aériennes mères comprenant l’unité de est extrêmement difficile car elle exige la transport aérien (composée de 4 avions possession d’unités de transport comme de type Antonov dont trois avaient été les sous-marins, les zodiaques et les héliofferts par la Chine et un par l’ex-URSS), coptères ainsi qu’un soutien fort par les l’unité d’avions de combat B6, des avions pays voisins. En l’absence de ces condide type Mig 15 offerts par l’Egypte au tions à l’époque, nous n’avons pas pu nombre de 6. Pour récupérer ces 6 exécuter ce type d’opérations. avions, nous avons envoyé des pilotes et Durant leur formation en Egypte, les statechniciens en Egypte en octobre 1962 et giaires algériens ont participé à des opéleur retour était attendu avant la date du El-Djeich 596 Mars 2013 41 Colloque rations de déminage des ports égyptiens, héritage de l’agression tripartite. A l’issue de leur formation, ils ont rejoint les rangs de l’ALN. Au début des années 1960, le Commandement de l’ALN a décidé de créer une école de formation d’hommes grenouilles et a fait appel à 5 éléments de ce groupe pour l’encadrement. Grâce à ces éléments, parmi lesquels figuraient Abdallah Cherbal, Ahmed Chibane et Damerdji., la première école a ouvert ses portes au Maroc. La deuxième étape a consisté en la formation d’équipes de commandants de navires et ce, en réponse aux exigences du combat, après que les autorités françaises aient resserré l’étau sur les frontières terrestres. A cet effet, les dirigeants de Les éléments du Comissariat politique prêts à transmettre l’information la Révolution ont vu que la formation de en effectuant des couvertures médiatiques. commandants de bord et d’équipages de bâtiments navals devenait une nécessité majeure pour faciliter l’approvisionnement ments de la formation au sein des forces responsables civils pour diriger ces orgaen armes des combattants de l’intérieur navales algériennes, et dans l’opération nisations. En l’absence d’éléments encad’armes via la mer. Environ 20 personnes de réception des installations navales, de dreurs, le commissaire politique avait ont été formées et encadrées dans diffél’encadrement et de l’armement de deux pour mission d’organiser et de sensibilirentes spécialités dont les transmissions, navires dragueurs de mine ainsi que la ser le peuple, de prendre en charge les l’électricité, les torpilles…. mise en place de l’administration navale. veuves, les orphelins, de résoudre les La troisième phase est venue répondre problèmes auxquels étaient confrontés L’aspect moral aux exigences de la vision prospective qui les citoyens et de les éloigner de l’admianimait les dirigeants de la Révolution et politique nistration coloniale. Il est nécessaire de qui ont pensé à la formation des cadres signaler que l’élément civil a constitué le Concernant la création du commissariat de l’Algérie indépendante, de là a démarpoint fort de la Révolution, son principal politique et les missions qui lui ont été ré l’idée de former des officiers formapourvoyeur et son informateur. assignées durant la Révolution ainsi que teurs de la marine algérienne libre. La Le Commandement de l’ALN a crée plula formation des cadres spécialistes en première promotion d’officiers de la marisieurs centres d’instruction ainsi que des journalisme, le capitaine à la retraite ne algérienne, composée de 10 officiers centres de formation pour les cadres Ferhat Belkacem a apporté son témoistagiaires, a été formée à l’Ecole Navale politiques. Quant à l’information à gnage en soulignant que : « la grève égyptienne, dont Mohamed Benmoussa, l’étranger, une chaine radiophonique intides étudiants a donné lieu à un afflux Tahar Kaddour et Yahia Chérif. tulée « Sawt el Arab » émettant à partir massif de cadres intellectuels dans les A l’issue de leur formation, les officiers du Caire en Egypte transmettait sur ses rangs de la Révolution. Afin de tirer profit promus ont rejoint les ondes des programmes de propagande de cette masse intellecunités de la marine et des informations pour sensibiliser le tuelle, le égyptienne et ont La commission de Commandement de monde arabe et le peuple algérien en ensuite été envoyé en particulier. la santé a permis l’ALN a envoyé un grand Union Soviétique afin A la fin de l’année 1960, grâce aux nombre important de de poursuivre une forune meilleure moyens matériels et humains disponices étudiants pour se mation sur certains orientation des bles, l’état major général de la Révolution former dans différentes types de navires, et a crée le commissariat politique. Ce derspécialités militaires dans plusieurs spéciali- patients ainsi que nier a mis en place des mécanismes le lancement de la dans les pays arabes. tés telles que le commodernes en matière d’information, de Quelques années plus mandement du navire, formation paramésensibilisation, d’orientation, de détection tard, l’Algérie avait ses les torpilles, dragueur dicale et le soutien premières promotions pour contrecarrer les méthodes ignobles de mines... de l’ennemi dans sa guerre psychologià la Révolution en d’officiers spécialisés J’ai fait partie de la que contre l’ALN et ses dirigeants en partroisième promotion dans l’arme des blindés, médicaments et ticulier. qui comptait trois élèl’artillerie de campagne, médecins volontaiAvec l’aide d’amis yougoslaves, nous ves officiers, j’ai rejoint l’artillerie antiaérienne, avons pu créer un service de cinéma, de l’Ecole Navale égyptien- res ayant traversé l’infanterie, les explosifs, photographie, un laboratoire de déveloples lignes Challe et l’aviation, les hommes ne à la fin de 1959. La pement de photos et ouvert une modesformation a duré 3 grenouilles et enfin les Morrice. te école chargée de la formation des années. La 4ème protransmissions. techniciens et des photographes. Nous motion comptait deux S’agissant de la formaavons travaillé en coordination avec le élèves officiers alors tion politique, le Commandement de que la 5ème promotion en comprenait Ministère de l’Information pour tous les l’ALN, et dès le début de la Révolution, a huit. travaux de propagande et d’information désigné des commissaires politiques A l’indépendance, l’Algérie disposait ainsi destinés à l’opinion publique internatiodans toutes les régions et zones sous le un nombre important de cadres de la commandement d’un adjoint politique au nale, dans l’objectif de lever le voile sur marine, qui allaient jouer un rôle imporcommandant de la wilaya. A leur tour, les les pratiques odieuses et barbares de tant dans la mise sur pied des fondel’ennemi à savoir: le génocide, la torture commissaires politiques ont chargé des 42 Mars 2013 El-Djeich 596 Partie du personnel de l’hôpital de Bouzouri (villa Narcisse) de G à D: Debout : Rahim, Bouatoura Mériem, Malika Kharchi, Ziza Massika, La petite Naghra, Khadra Baaziz, Ammar dit le rouge (rouquin). Accroupi: Lamri et les déplacements de populations. Parmi les cadres formés à l’époque, je citerai le photographe officiel du gouvernement Kouaci Mohamed, Djamel Chanderli, (a mémorisé la première photographie des moudjahiddine de la wilaya II avant de partir en Tunisie) ainsi que Lakhdar Hamina avec lesquels de nombreux travaux communs nous ont réunis. En cette occasion, je tiens à leurs exprimer mes sincères remerciements, ma gratitude et toute ma reconnaissance pour tout ce qu’ils ont consenti au service de la cause nationale. Par ailleurs, nous avons créé une unité d’écoute pour contrôler les nouvelles chaines radio. Un bulletin d’information était quotidiennement transmis à l’état major. Le commissaire politique était chargé de la presse étrangère et des relations extérieures car nous avons été chargés de recevoir tous les journalistes et de leur fournir les informations nécessaires comme nous organisions des déplacements vers les différentes unités et sections de combat. Nous avons accueilli de nombreux journalistes en provenance d’Egypte tels que Hocine Chaâbane, Saâd Zaghloul Fouad, Amel Fehmi, Aismat Abdelhamid, Ahmed Saïd, le jeune écrivain Youcef Idriss ainsi que des journalistes venant de Thaïlande, du Liban, des Etats Unis d’Amérique, de Suisse, quatre de Suède... Nous avons également reçu l’Ambassadeur de Yougoslavie. Avant l’indépendance, nous avons réussi à réaliser le premier film documentaire sur l’ALN.» Santé militaire Dans son témoignage le Dr Mohamed Toumi, a axé son intervention sur la création des services de santé militaire et les avancées enregistrées durant la Révolution libératrice Dr Mohamed prenant comme exemple Toumi les services de santé de la Wilayat II. Sur ce sujet il déclare que: «dès le début, les dirigeants de la révolution avaient pris conscience du rôle du service de la santé au sein de l’Armée de Libération Nationale. En vertu du peu de moyens, les débuts du système de santé au sein de l’ALN ont été très difficiles. La première phase de création (de novembre 1954 jusqu’à la grève des étudiants du 19 mai 1956) été caractérisée par un déficit en matière des ressources humaines et matérielles et un manque en capacités. Dans ces circonstances les cas graves étaient transférés, après les premiers soins, vers les bases arrière de la révolution. L’importance en ces temps là était accordée à la formation paramédicale pour réponde le plus vite possible aux besoins urgents exprimés par toutes les wilayas. De ce fait, des écoles ont été ouvertes aux frontières algéro-tunisiennes à l’exemple de la medersa de Zaouia et celle de Bekria àTunis. Pour réponde à cet impératif, ont faisait appel à l’intérieur du pays aux médecins algériens et ce, malgré leur petit nombre, en plus de médecins d’origine française sympathisants de la révolution. Nous faisions appel à ces derniers avec la plus grande précaution car ils étaient surveillés par les autorités françaises. Nous avions également le soutien des citoyens sachant prodiguer les premiers soins et nous fai- sions aussi recours à la médecine traditionnelle. Après la grève des étudiants du 19 mai 1956 et jusqu’à l’indépendance ; les rangs de l’ALN en médecins ont été renforcés du fait de l’arrivée des étudiants universitaires qui suivaient des spécialités en médecine et des élèves du secondaire. Ces derniers ont participé au renforcement du système de santé en moyens humains d’encadrement aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger. Le résultat a été que les bases arrière ont enregistré un saut qualitatif dans le domaine de l’organisation et de la coordination. A la base de l’Est, le Dr Mohamed Seghir Nekkache a pris sur lui la mission d’impulser le système de santé. Pour sa part, Ahmed Mehsas y a constitué la commission de la santé qui avait mission de dresser les contours d’une politique sanitaire en vue de réponde aux besoins de la Révolution. J’ai été désigné à la tête de cette commission qui comptait comme membres les Dr Chawki Mustapha, Tedjini Hadem, Djamel Derdour, Franz Fanon, Mohamed Seghir Nekkache et le professeur Fetoui. J’ai également constitué la sous-commission sociale constituée de Chentouf Mamia et Mustapha Khira. La commission de la santé a permis une meilleure orientation des patients ainsi que le lancement de la formation paramédicale et le soutien à la révolution en médicaments et médecins volontaires ayant traversé les lignes Challe et Maurice. A mon arrivée dans la Wilaya II, à la fin de l’année 1957, le responsable de la santé était le Dr Lamine Khène, qui était secondé par des collaborateurs chevronnés. Le conseil médical répondait à tous les besoins de la révolution en matière de santé, de recrutement et de formation des éléments aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger, à travers des sessions organisées en cours théoriques et pratiques suivies d’une formation complémentaire et de l’instruction militaire. Par ailleurs, le système sanitaire durant la révolution répondait tout autant à l’impératif de soins qu’à la prévention (vaccination contre la variole, soins contre la malaria, lutte contre la malnutrition, conseils et informations sanitaires pour les moudjahidines…), il était fait recours également à la médecine traditionnelle par les plantes médicinales. Pour clore son témoignage, le Dr Mohamed Toumi souligne encore une fois que la grève du 19 mai 1956 été un tournant décisif pour la révolution en ce sens qu’il a contribué aux avancées enregistrées au niveau organisationnel en dépit du manque de moyens et de matériels. Et de rappeler que les services de santé de l’ALN ont joué un rôle essentiel en matière de prise en charge sanitaire des populations civiles et posés les fondements de la santé publique gratuite de l’Algérie indépendante■ (*) El Djeïch Hors série, Juillet 2012 El-Djeich 596 Mars 2013 43 Colloque Rencontre avec M. Mohamed Rachid Aïssat, conseiller auprès du président de la République Afin de contribuer au « Devoir de Mémoire » en œuvrant à l’enrichissement de notre patrimoine historique sur la glorieuse Révolution, plus particulièrement concernant le volet de l’instruction et de la formation au sein de l’ALN, la revue “El Djeich” s’est adressée à M. Mohamed Rachid Aïssat, conseiller auprès du président de la République, qui a bien voulu nous donner un aperçu sur la qualité de l’enseignement, notamment la formation des premières promotions des cadres de l’ALN durant les premières années de la Révolution libératrice. ●Interview de L.Bendada La politique de formation au sein de l’ALN ● L’ALN veillait à ce que les cadres de la Révolution soient bien formés. A cet effet, elle avait créé des écoles et des centres d’instruction destinés à pourvoir l’ALN en cadres de qualité, intellectuellement outillés et militairement formés. Que pouvez-vous nous dire sur les efforts consentis dans ce domaine, sachant que vous étiez un officier de l’ALN? ●●« Dans sa politique de formation, l’ALN avait axé ses efforts sur deux domaines que sont la formation politique et la formation militaire, afin de répondre aux impératifs de l’époque, d’une part et, de se préparer pour l’aprèsindépendance, d’autre part. La nécessité a fait qu’on jette les bases d’une formation solide fondée sur des spécialités militaires avec 44 Mars 2013 El-Djeich 596 En janvier 1958, j’avais alors 18 ans, j’ai été désigné avec cinq autres de mes camarades (chacun de nous représentait une des six wilayas), pour suivre une formation de parachutisme au Caire, en Égypte. Cette formation m’a permis de devenir instructeur parachutiste. deux volets: théorique et pratique. Il était également question d’une formation dans les différents domaines vitaux répondant aux exigences de la construction et de l’édification de notre pays. A l’époque, et concernant la formation à l’étranger, le Commandement de l’ALN avait bénéficié du soutien des pays arabes et amis. A ce propos, je peux citer les noms de nombreux compagnons d’armes qui ont bénéficié d’une formation spécialisée dans plusieurs domaines comme l’aviation et autres, en Irak, en Egypte ainsi qu’en Jordanie et en Syrie, sans oublier ces promotions qui ont suivi une formation DOCUMENT Messages du président de la République Abdelaziz Bouteflika ●Double anniversaire du 24 Février Ces dates qui jalonnent notre Histoire ●4e Congrès de l’Organisation de la Femme Arabe (OFA) L’entreprenariat et le management féminins ●A l’occasion de la journée mondiale de la femme Permettre à la femme de contribuer au développement économique et à la sécurité du pays. ●51e anniversaire de la fête de la Victoire (19mars) Prélude d’un nouveau processus historique . El-Djeich 596 Mars 2013 1 A l’occasion des double anniversaire du 24Février le Le président Bouteflika, a adressé un message à L’UGTA dont voici le texte intégrale Ces dates qui jalonnent notre Histoire Le 24 Février 1956 et le 24 Février 1971 comptent parmi ces dates qui jalonnent notre Histoire et qui marquent, chacune, une étape dans l’évolution de notre pays vers plus de prospérité, plus de progrès et plus de maturité. aujourd’hui, de ces deux événements nous invite d’abord à un retour sur notre Histoire pour nous rappeler les circonstances dans lesquelles ils se sont produits et rendre hommage à tous ceux et toutes celles qui y ont apporté leur contribution et consenti des sacrifices pour lesquels nous leur devons une reconnaissance éternelle 2 Ces deux dates sont associées à des événements de très haute importance pour l’Algérie. La première est liée à la Naissance de l’UGTA, qui a donné à la cause ouvrière un outil pour la défense des droits des travailleurs, mais également, la possibilité pour eux de participer activement et souvent efficacement à la vie politique, économique et sociale de notre pays. La seconde est celle de la Nationalisation des hydrocarbures, qui a permis la récupération de nos richesses naturelles et leur utilisation pour le développement du pays et pour le bien-être de nos compatriotes. La commémoration, aujourd’hui, de ces deux événements nous invite d’abord à un retour sur notre Histoire pour nous rappeler les circonstances dans lesquelles ils se sont produits et rendre hommage à tous ceux et toutes celles qui y ont apporté leur contribution et consenti des sacrifices pour lesquels nous leur devons une reconnaissance éternelle. Leurs Mars 2013 El-Djeich 596 initiateurs ont montré une lucidité et un courage qui leur donnent droit à toute notre admiration. Si nous nous tournons maintenant vers le présent, il est facile à tout observateur de constater que notre pays change quotidiennement de visage. Les infrastructures dont nous sommes en train de le doter permettront, dans un proche avenir, l’essor de notre économie et une meilleure exploitation de nos ressources. Cependant, nous sommes confrontés à d’autres défis. Notre sécurité est mise en danger par la situation au Mali à notre frontière sud et par les manifestations sporadiques d’un terrorisme que nous n’avons de cesse de combattre. Ce qui s’est passé dernièrement à In Amenas en est une illustration édifiante, qui a mis en lumière la cruauté des bandes terroristes, mais en même temps le savoir-faire de notre armée, de nos services de sécurité, qui ont su mettre fin à cette agression contre l’une des installations les plus importantes de notre pays. Je veux, à cette occasion, rendre un hommage particulier aux officiers, soldats et membres des services de sécurité et ceux de la Protection civile, dont l’intervention a fait notre admiration et celle de l’opinion internationale. Je m’incline également à la mémoire des travailleurs algériens et des étrangers qui ont perdu leur vie lors de ce lâche attentat et j’exprime notre admiration et notre gratitude à ceux d’entre eux qui, par leur sang-froid et leur attitude courageuse, ont permis la sauvegarde des installations et de l’outil de production. A cet égard, je ne peux pas passer sous silence les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent la gestion de Sonatrach. Ces informations soulèvent notre révolte et notre réprobation, mais je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l’écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation. A l’occasion de cette commémoration, nous devons enfin nous tourner vers l’avenir et les défis qu’il nous réserve. Nos sacrifices et nos efforts seront encore nécessaires pour aller de l’avant et satisfaire les ambitions que nous nourrissons pour l’Algérie. Les travailleurs seront, par évidence, les meilleurs artisans de ce développement. Nous disposons de tous les éléments pour cela et nous saurons en tirer tous les fruits en répondant à l’exigence de l’efficacité dans la gestion et la préservation de l’outil de production, en sachant maintenir et consolider notre unité et en plaçant l’intérêt de notre pays au-dessus de tous les égoïsmes. Notre véritable capital réside dans notre jeunesse, que nous devons préparer à assumer sa responsabilité de demain pour laquelle nous devons tout faire pour lui léguer un pays apaisé et capable de tenir son rang au sein de la communauté internationale. Je veux, enfin, adresser à vous tous, et plus particulièrement aux travailleurs et aux travailleuses ainsi qu’à leurs familles, mes vœux de succès et de prospérité au moment où nous commémorons la création de leur organe syndical, l’UGTA■ À l’occasion de la commémoration du 24 Février, Nous devons enfin nous tourner vers l’avenir et les défis qu’il nous réserve. Nos sacrifices et nos efforts seront encore nécessaires pour aller de l’avant et satisfaire les ambitions que nous nourrissons pour l’Algérie. El-Djeich 596 Mars 2013 3 4e Congrès de l’Organisation de la femme arabe l’entreprenariat et le management féminins Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message, lu en son nom par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, devant les participants aux travaux du 4e Congrès de l’Organisation de la femme arabe. L’entrepreuna riat féminin est une réalité économique qu’il importe de prendre en considération dans le processus de construction économique en faisant en sorte que la femme puisse assumer d’autres rôles dans la vie nationale et arabe qui seraient empreints d’efficacité et de créativité. 4 Mars 2013 El-Djeich 596 "Excellences, Honorables invités, Mesdames et Messieurs, "Permettez-moi, tout d’abord, de vous souhaiter la bienvenue parmi nous et un agréable séjour dans votre second pays, l’Algérie qui abrite le 4e Congrès de l’Organisation de la femme arabe (OFA) consacré à l’entrepreunariat et au management féminins dans le monde arabe et placé sous le thème “Leadership et développement”. Un thème qui nous rappelle le combat permanent de la femme pour prendre son destin en main et participer activement à la bataille du développement national. C’est un réel motif de joie qu’un tel thème soit abordé en Algérie, pays qui a toujours été à l’avant-garde des efforts pour permettre à la femme de retrouver la place qui lui sied et de renouer avec son rôle prépondérant dans la société sur tous les fronts et à tous les niveaux. Mesdames et Messieurs, De par son importance et sa thématique, le congrès est la preuve même que l’entrepreunariat féminin est une réalité économique qu’il importe de prendre en considération dans le processus de construction économique en faisant en sorte que la femme puisse assumer d’autres rôles dans la vie nationale et arabe qui seraient empreints d’efficacité et de créativité. Ce congrès vient couronner un combat de plusieurs décennies où il n’a pas été facile pour les femmes arabes, dans des sociétés quasiment fermées, de se frayer un chemin pour pouvoir s’imposer aujourd’hui dans la réalité socio-économique grâce à leur potentiel et à leur volonté de faire partie intégrante du processus de développement dans leurs pays respectifs. Ce faisant, la femme arabe franchit aujourd’hui une étape majeure hautement significative. Car après avoir fait ses preuves dans les domaines économique et technologique, investi tous les secteurs et réalisé des acquis sociopolitiques, nous pouvons aujourd’hui attester de la capacité de la femme arabe à transcender les difficultés et autres entraves rencontrées grâce à sa volonté et à sa persévérance. Le Rapport sur le développement humain arabe de 2009 montre que le taux de participation des femmes à l’activité économique dans les pays arabes était de 26,7 %. Le rapport de 2005 intitulé “Vers la liberté de la femme dans le monde arabe” avait dressé un tableau sombre de la situation économique de la femme dans la région en raison de l’étroitesse du marché de l’emploi, de ses faibles taux d’expansion par la création de nouveaux emplois et de la ségrégation entre les hommes et les femmes en matière d’emploi. Cependant, les mutations opérées depuis cette époque ont confirmé le signal positif relevé dans le rapport en ce qui concerne l’augmentation du nombre de femmes d’affaires et le rôle joué par les politiques économiques dans l’autonomisation des femmes, à laquelle l’Organisation de la femme arabe a œuvré. Les précédents congrès de l’OFA se sont penchés sur cette dure réalité. Le 1er Congrès, tenu au Royaume de Bahreïn en 2006, avait exhorté les pays arabes à prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer le rôle de la femme dans la vie économique et la soutenir face aux défis de la mondialisation. Le congrès a souligné également la nécessité d’assurer les dispositifs de soutien en direction de la femme afin de lui permettre de concilier entre ses obligations familiales et son rôle dans le développement économique. Sous le slogan "La femme arabe, partenaire essentiel du processus de développement durable", le troisième Congrès tenu en République tunisienne avait, lui, appelé à l’institution d’un forum périodique des femmes artisans arabes et la consolidation des liens entre les entreprises et les expériences des femmes arabes pour la commercialisation de leurs produits. Mesdames, Messieurs, Ainsi, la méthode de travail s’est clairement élucidée pour surmonter cette réalité et en corriger le processus tout en veillant à la réalisation d’études exhaustives pour cerner les dysfonctionnements quant à la répartition géographique des projets dans chaque pays, leur état d’avancement et la nature des parties en charge de l’exécution et du financement ainsi que les catégories de femmes ciblées par les projets. Les recherches et études mentionnées dans le rapport régional de l’organisation ont révélé que les projets en direction de la femme arabe se répartissent sur quatre principaux domaines. Il s’agit en l’occurrence des services avec 42,6%, de l’industrie avec 22,2%, de l’agriculture avec 18,1% et d’autres projets avec 17,2%. Cependant, la périodicité de ces projets diffère d’un pays à l’autre même si dans leur ensemble, ces derniers restent récur- rents avec un taux de 48,6% avec des disparités entre les pays et les différents secteurs. Mesdames et Messieurs, Votre présence à ce congrès honore l’Algérie qui s’emploiera, à cette occasion, à en faire avec la collaboration de tous les pays arabes, un moment d’appréciation et d’évaluation. Notre pays a réuni tous les moyens et pris toutes les dispositions dans le but de parachever le processus de promotion de la femme afin de lui permettre d’occuper la place qui lui sied tant au plan politique qu’économique. Les lois sont venues, de ce fait, donner leur fruit à travers l’augmentation de la participation de la femme à la vie politique avec 31,81% à l’Assemblée populaire nationale (APN) lors des dernières élections législatives 2012. D’autre part, les programmes et mécanismes mis en place par l’Etat pour faciliter l’accession de la femme à l’entrepreunariat et à l’encourager au travail, à la production et à l’investissement dans tous les secteurs, ont permis la création de 2.951 microentreprises par les femmes grâce à l’appui de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ) en 2011. Et dans le cadre des micro-crédits, 451.608 projets ont été financés jusqu’à fin 2012 dont 273.504 projets en direction des femmes soit un taux de 61%. Aujourd’hui, les résultats sont plus que remarquables sur le terrain au regard du nombre de femmes algériennes entrepreneurs, industrielles et innovatrices dans tous les domaines productifs et avec une compétence avérée. Nous nous enorgueillissons de voir ce résultat réalisé par la femme algérienne ainsi que la femme arabe qui s’est, elle aussi, affirmée dans les domaines de l’industrie, des métiers, des affaires, des médias, de l’éducation, de l’agriculture, du tourisme et divers autres services. Des Les études mentionnées dans le rapport régional de l’organisation ont révélé que les projets en direction de la femme arabe se répartissent sur quatre principaux domaines. Il s’agit en l’occurrence des services avec 42,6%, de l’industrie avec 22,2%, de l’agriculture avec 18,1% et d’autres projets avec 17,2%. El-Djeich 596 Mars 2013 5 Notre pays a pris toutes les dispositions dans le but de parachever le processus de promotion de la femme tant au plan politique qu’économique. Les lois sont venues, de ce fait, donner leur fruit à travers l’augmentation de la participation de la femme à la vie politique avec 31,81% à l’Assemblée populaire nationale (APN) lors des dernières élections législatives 2012. 6 Mars 2013 El-Djeich 596 domaines où, par le passé, la présence de la femme était chose exclue. C’est certes là un message fort au monde entier quant aux perspectives prometteuses qui se dessinent pour l’avenir des femmes arabes. Cette réussite qui sera, sans nul doute, soulignée dans vos expériences et recherches qui seront présentées lors de ce congrès n’est nullement le fait du hasard ou d’actions isolées mais l’aboutissement de la conjugaison de plusieurs facteurs qui ont pris forme à travers des expériences et tentatives multiples couronnées en dernier lieu, par un succès franc. Cela n’est pas nouveau pour notre monde arabe. Il va sans dire qu’il est question d’un départ sous une autre forme après que l’oubli eut voilé, des décennies durant, le rôle économique de la femme. Notre monde arabe, et en dehors des périodes de stagnation, de déclin et de colonisation abjecte, n’est jamais resté en marge de la formation de la femme pour qu’elle investisse le monde du travail et de la production. Historiquement, la femme arabe a, de tout temps, grandi dans un milieu marqué par l’amour du travail, la gestion dans le domaine des affaires et la volonté de produire et d’investir. Elle s’est distinguée, à travers toute son histoire séculaire, par cette culture de la production, de l’industrie ou du commerce confortée en cela, par les valeurs immuables de nos sociétés qui prônent le savoir et le travail dans leur double dimension morale et matérielle tant chez la femme que chez l’homme. Ces valeurs encouragent l’homme à produire pour subvenir aux divers besoins de la vie. En Algérie, la femme produisait d’abord à domicile, dans son champ ou dans son environnement direct ou indirect. Elle participait à la production agricole, artisanale et ménagère outre son rôle de mère et de femme au foyer. En milieu rural, elle ne vivait que de sa production propre dans une cohésion parfaite aux côtés de l’homme pour assurer l’autosuffisance aussi infime soit-elle. Forte d’une expérience avérée et très enthousiaste à l’idée de participer efficacement au processus de développement aussi bien dans les villes que dans les campagnes, la femme algérienne apporte aujourd’hui une précieuse contribution à l’ensemble des secteurs de production et des services en sus de sa participation à la gestion des affaires publiques aux niveaux local et national. Il va sans dire que l’assise culturelle dont nous disposons, nos traditions positives, notre expérience historique riche et diversifiée, mais aussi nos potentialités financières, matérielles et organisationnelles nous qualifient dûment pour asseoir un socle solide à même d’assurer à la femme un départ fort prometteur dans ce domaine, un départ que nous voulons accroître, orienter et pérenniser jusqu’à la réalisation des objectifs escomptés. Autant d’atouts qui font défaut chez beaucoup de peuples, lesquels ont longtemps souffert avant de reconnaître à la femme le droit au travail. Que dire alors du leadership en entrepreunariat, thème de votre congrès. En optant aujourd’hui pour ces choix, nous entendons corriger ce dysfonctionnement qui a prévalu par le passé et fait obstacle à la moitié de la société l’empêchant de contribuer de manière effective à l’édification de son pays. La conjoncture actuelle vous est favorable grâce aux nouvelles technologies qui facilitent la communication et l’accès à l’information, grâce à l’enseignement et à la formation qui ont ouvert de nouvelles perspectives, mais aussi grâce à la volonté politique qui a ouvert la voie à la femme. Rien ne vous empêche désormais d’amorcer un nouveau départ sur la voie de l’affir- mation de soi vers la consolidation des capacités de nos pays et de notre nation. Vous ne devez pas vous contenter des succès réalisés. Œuvrez à la diffusion de l’esprit d’entrepreunariat féminin au sein de nos sociétés pour transformer les opportunités offertes en production de biens et de services et initier des affaires. Faites-en une stratégie et une vision prospective pour nos sociétés à même d’aller vers la complémentarité entre hommes et femmes dans la consécration du développement global dans nos pays. Une stratégie et une vision complémentaire vers lesquelles doivent converger vos travaux en cette conjoncture où le monde arabe connaît de profondes mutations tendant à relever le défi économique et à lutter contre le chômage qui touche en premier lieu, la femme. Mesdames, Messieurs, La présentation, lors de ce congrès, d’expériences réussies dans divers volets industriels, les technologies de pointe, l’information, l’éducation, l’enseignement, les professions libérales féminines, le bâtiment, le tourisme, l’agriculture et autres, conforte vos succès et offre des modèles de réussite à toute femme désirant s’affirmer en suivant la même voie pour contribuer à l’édification de son pays. De telles expériences suffisent, à elles seules, pour prouver votre présence effective et efficace sur le terrain et inciter les autres à vous suivre. C’est dans cet esprit que nous voulons apporter notre soutien aux travaux de recherche et aux études académiques et de terrain susceptibles de développer l’entrepreunariat féminin en assurant la disponibilité de données, d’études quantitatives et de statistiques pointues qui aideraient à mieux cerner cet entrepreunariat et les entraves qui se dressent face à son évolution, fussentelles d’ordre réglementaire, technologique ou financier. Il sied également de définir des politiques nationales et arabes pour mieux suivre l’évolution continue de l’entrepreunariat féminin et en cerner les perspectives afin de l’orienter à bon escient et le doter des moyens et outils qui lui font défaut. C’est, en effet, à ce niveau-là que se situe l’importance grandissante des médias en termes de sensibilisation quant à l’intérêt de l’entrepreunariat pour la femme, de vulgarisation de l’entrepreunariat féminin et de création de réseaux spécialisés. C’est dans cet esprit que les mutations opérées à ce titre au profit de la femme doivent être incluses dans les exigences des grandes mutations survenues aux niveaux arabe et international, notamment en ce qui a trait à la nature et aux nouvelles formes de production ainsi qu’au rôle des nouvelles technologies en la matière. Nous sommes, par conséquent, appelés à inscrire la stratégie de l’entrepreunariat féminin dans ce nouveau contexte régional et international. Si les peuples et les nations progressent, c’est par le savoir, les sciences, le travail et la production de leurs hommes et femmes. Il en va de même pour nous : si nous voulons progresser, nous n’avons d’autres choix que de le faire dans le cadre de ces exigences. Même si vous faites montre d’une forte volonté politique pour parvenir à cette fin, vous vous devez, toutefois, de réunir les conditions objectives pour ce faire. Ces conditions sont à votre portée et vous en êtes responsables. Je vous souhaite plein succès dans vos travaux qui seront, je n’en doute pas, couronnés par des recommandations scientifiques et pratiques qui contribueront de manière effective à conforter la place de la femme arabe.■ L’assise culturelle dont nous disposons, nos traditions positives, notre expérience historique riche, mais aussi nos potentialités financières, matérielles et organisationnelles nous qualifient dûment pour asseoir un socle solide à même d’assurer à la femme un départ fort prometteur dans ce domaine, un départ que nous voulons accroître, orienter et pérenniser jusqu’à la réalisation des objectifs escomptés. Je vous remercie de votre aimable attention’’. El-Djeich 596 Mars 2013 7 A l’occasion de la Journée mondiale de la femme Permettre à la femme de contribuer au développement économique et à la sécurité du pays. Nous devons nous rappeler que la meilleure assurance sur l’avenir repose sur l’intelligence des femmes et des hommes de ce pays et sur leur capacité d’adaptation afin de favoriser le changement. La réussite de ce changement nécessite cependant une profonde transformation des mentalités et des comportements de tous les Algériens. 8 Mars 2013 El-Djeich 596 Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé le 7 mars 2013 à Alger un message aux Algériennes à l’occasion de la Journée mondiale de la femme En faisant du 8 mars la Journée mondiale de la femme, la communauté internationale a voulu souligner le rôle de la femme au sein de nos sociétés et la nécessité de vaincre les préjugés qui ont pu et qui, aujourd’hui encore, peuvent retarder l’évolution du statut de la femme vers plus d’égalité dans les responsabilités politiques, sociales, économiques et culturelles. La femme algérienne a toujours été, au moment voulu, un exemple d’abnégation et de patriotisme. A l’instar de ses frères, elle s’est mise tout naturellement au service de la révolution et de l’édification de l’Algérie nouvelle. Son engagement participe de ce dévouement qu’elle a exprimé dans une quête renouvelée d’accompagner les efforts de son pays et de les soutenir. Cet engagement est d’autant plus remarquable que l’implication de la femme algérienne dans le processus de rénovation nationale et de reconstruction n’a pas toujours été appréciée à sa juste valeur. Cependant, elle a dû se forger les armes et le discernement serein pour son combat en donnant toute la mesure à ses capacités non seulement pour réaliser ses projets individuels mais aussi pour s’élever au niveau des enjeux et défis de notre temps en concourant à d’autres accomplissements au sein de la communauté nationale. Cela mérite toute notre considération et nous conforte dans le sentiment que le combat contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes doit être poursuivi avec résolution pour donner sens aux droits de la femme à travers la réalisation de programmes incluant la dimension humaine en tant que finalité de notre développement global. Depuis des décennies, le développement humain est une priorité de l’Algérie qui a fait de la promotion de la femme l’un des vecteurs de la solidarité nationale et intergénérationnelle. Aujourd’hui, le défi à relever est plus subtil car au-delà de la volonté politique il faut lui apporter des réponses crédibles pour permettre à la femme de contribuer encore plus au développement économique et à la sécurité du pays. Certes, l’ancrage constitutionnel des droits politiques des femmes a favorisé l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. Leur présence à l’Assemblée populaire nationale, au Conseil de la nation et au sein du gouvernement donne en effet une visibilité à la participation des femmes à la gestion des affaires de l’Etat et met en évidence l’importance de leur rôle dans le nouveau paysage politique et le modelage des nouveaux profils de la société. Malgré ces acquis et d’autres dans les domaines de la santé, de l’instruction, du travail, de la culture et de la justice, nous ne saurions cependant nier la nécessité impérieuse de lever d’autres obstacles pour réduire la vulnérabilité de la femme à toutes sortes de contraintes et diminuer sa dépendance en favorisant sa participation, pleine et entière, aux projets qui organiseront la société de demain. Nous devons nous rappeler que la meilleure assurance sur l’avenir repose sur l’intelligence des femmes et des hommes de ce pays et sur leur capacité d’adaptation afin de favoriser le changement. La réussite de ce changement nécessite cependant une profonde transformation des mentalités et des comportements de tous les Algériens. Une vaste campagne d’information mobilisant la société civile et mettant en valeur les compétences des femmes et leur engagement, permettrait de faire évoluer les esprits et les conceptions concernant le rôle et la place de la femme au sein de la société. Dans les pays du Sud comme ceux du Nord, l’égalité devrait résulter de la conviction que les femmes et les hommes ont la même capacité de concevoir et de réaliser, de faire des projets et d’exercer leur citoyenneté. Cependant, même si aujourd’hui les femmes tiennent sans fléchir leur rang, seule une vision à long terme permettra au peuple de vaincre ses inhibitions et ses hésitations pour passer à de vraies ambitions nationales assumant les responsabilités qu’elles impliquent pour garantir tous les droits de la femme et construire une société plus épanouie et plus solidaire. Saisir l’importance de cet enjeu, c’est aussi appréhender le véritable sens de l’approfondissement des réformes que nous avons engagées dans les domaines de l’éducation, de la justice, des structures et missions de l’Etat, de la recherche, de la culture, des finances, de l’aménagement du territoire, de l’environnement, de l’agriculture et de l’industrie en vue de l’instauration d’un système productif basé sur la création des richesses. Notre volonté de créer un espace politique qui favorise la participation et l’intégration et contribue au renforcement du lien social répond aux nécessités économiques les plus impérieuses et aux exigences sociales les plus légitimes du peuple algérien. Sa finalité est la satisfaction des besoins de la population, l’amélioration des conditions de vie notamment celles des couches les plus défavorisées, la réduction des inégalités, la protection des libertés individuelles, la consolidation de la justice sociale et de la bonne gouvernance. C’est ainsi que nous pourrons créer les conditions permettant aux femmes de participer au processus de prise de décision et d’occuper la place qui leur revient dans la société en tant qu’actrices responsables et à même de contribuer au redressement national tout en façonnant leur propre futur. Cela passe par le combat contre les graves carences et distorsions de notre organisation économique et institutionnelle exacerbée par un terrorisme transnational que nous continuons à combattre dans ses nouvelles formes et manifestations résultant de son imbrication avec le crime organisé. Les mutations à l’œuvre dans notre pays commandent dès lors une nouvelle mobilisation des forces vives dont l’effort doit converger autour des grands défis posés à l’Algérie. Cela appelle évidemment des changements dans les méthodes et les pratiques ainsi que de nouvelles modalités d’engagement de tous les algériens à la mesure des exigences de notre contexte géopolitique et de notre conjoncture historique qui est, à maints égards, cruciale. Les combats d’hier pour l’indépendance nationale et la reconstruction et celui qui est mené aujourd’hui pour la consolidation de l’Etat de droit et le rayonnement international de notre pays constituent des moments différents d’un même engagement des Algériennes et des Algériens au service de la patrie. C’est la raison pour laquelle la célébration de la Journée mondiale de la femme est pour nous une occasion de rappeler que la participation des femmes au progrès général de la société est une chance pour accroître les capacités d’action de l’Algérie et favoriser son développement durable■ Cependant, même si aujourd’hui les femmes tiennent sans fléchir leur rang, seule une vision à long terme permettra au peuple de vaincre ses inhibitions et ses hésitations pour passer à de vraies ambitions nationales assumant les responsabilités qu’elles impliquent pour garantir tous les droits de la femme et construire une société plus épanouie et plus solidaire. El-Djeich 596 Mars 2013 9 51e anniversaire de la fête de la Victoire (19mars) Prélude d’un nouveau processus historique Le président de la République a adressé un message aux participants au séminaire national sur "L’évolution de l’Armée de libération nationale (ALN) durant la Révolution du 1er novembre 1954" à l’occasion de la célébration du 51e anniversaire de la fête de la Victoire. Le 19 mars 1962 était une halte charnière dans l’histoire de l’Algérie. Il renferme en soi, un sens profond et un patrimoine précieux de leçons 10 "Mesdames, Messieurs, C’est avec déférence et humilité que nous nous remémorons au moment où nous célébrons le cinquante et unième anniversaire de l’annonce du cessez-le-feu et de la victoire éclatante, cette génération de femmes et d’hommes braves et vaillants, la glorieuse génération de novembre. Si ce n’est cette génération dont le cœur débordait de foi et de conviction inébranlable, de loyauté infaillible, de détermination ferme et d’unité impénétrable, le jour du 19 mars n’aurait jamais répandu son éclat. Aujourd’hui, il est donc de notre devoir de laisser parler notre grande émotion pour dire toute notre gratitude à tous ceux qui ont combattu, corps et âme, malgré les rudes épreuves, jusqu’à débarrasser la patrie et les hommes de ce colonialisme abject et sauver les enfants de leur Nation d’un enfer fait d’une oppression horrible, de tortures insoutenables et de souffrances atroces. C’est là une occasion non pas seulement pour se rappeler les souvenirs du passé et renouer avec notre histoire et lutte mais pour procéder à une autoévaluation et une consolidation des liens d’appartenance, de réflexion et de considération. Le 19 mars 1962 était une halte charnière dans l’histoire de l’Algérie. Il renferme en soi, un sens profond et un patrimoine précieux de leçons et enseignements dont devra inlassablement s’abreuver la nouvelle génération. En ce jour exceptionnel, la Nation a réalisé un objectif longtemps poursuivi qui, de fait, n’a d’égal que le degré de souffrances subies et de sacrifices consentis conformément au plan tracé par la guerre de libération quant à l’unité du territoire national, à l’indépendance qui englobe une souveraineté totale de l’Etat algérien et à l’unité du peuple qui a contraint le colonialisme à le reconnaître en tant que Nation harmonieusement unie Mars 2013 El-Djeich 596 et unifiée au regard de son appartenance civilisationnelle. La victoire mémorable dont nous commémorons, aujourd’hui, l’anniversaire n’était autre que le prélude d’un nouveau processus historique en l’occurrence le combat pour la construction du pays qui puisera l’intégralité de son essence dans cet esprit qui a marqué le processus de recouvrement de la souveraineté nationale pour soustraire le pays de l’occupation étrangère. Cet esprit a prouvé son importance lorsqu’il a préservé cette victoire de toute tentative visant à se l’accaparer. Il a été plus qu’essentiel pour la réalisation des objectifs qui tendaient à éliminer les séquelles du colonialisme. Une autre mission tout aussi cruciale que la lutte pour la libération. La sauvegarde de cet esprit, en maintenant vif son rudiment, est désormais, tout comme par le passé, une nécessité impérieuse, et la nature de l’effort national en cours de réalisation en appelle à un sens élevé de nationalisme sachant que la préservation de l’intérêt du pays n’est nullement un slogan de consommation mais un impératif vital et décisif. Toute Algérienne et tout Algérien a le droit de choisir la voie qui lui permet de s’affirmer. Il incombe également à l’Etat de le protéger et de lui garantir la liberté d’appartenance et le droit d’expression de ses convictions profondes. Mais dès lors qu’il est question de la patrie, de son devenir, de sa sécurité, de sa sacralité et de sa souveraineté, nous sommes alors tous appelés à adopter une seule et même position. Une position qui ne va pas à l’encontre du renouveau ou de la réforme et qui n’est pas forcément liée à un modèle précis parmi les divers types de gouvernance, d’organisation institutionnelle ou de système de relations sociales. Et s’il est du droit des citoyens de travailler et de se différencier selon leur vœu, il est cependant un seuil que nul ne peut surpasser. Il s’agit bien évidemment de la patrie à laquelle nous devons tous une allégeance inconditionnelle. Par le passé, l’ampleur de la victoire réalisée au prix de lourds sacrifices et grâce à un sens patriotique généreux nous a aidés à surmonter les difficultés et tourments y compris ceux rencontrés durant la décennie de la haine et de la destruction. Ce même patrimoine béni est parvenu à transformer l’absence d’équilibre en une énergie forte qui a permis au pays de retrouver la voie menant vers l’oasis de la quiétude, de la réconciliation, de la cohésion et de l’unité. Celui-ci a permis de renouer enfin, avec le processus de développement et de relance sur des bases fortes et solides et avec les moyens idoines qui vont de pair L’ampleur de la victoire réalisée au prix de lourds sacrifices et grâce à un sens patriotique généreux nous a aidés à surmonter les difficultés et tourments y compris ceux rencontrés durant la décennie de la haine El-Djeich 596 Mars 2013 11 avec la conception mise au point par les hommes et femmes courageux qui ont réalisé cette éclatante victoire. Ces dernières années, nous n’avons ménagé aucun effort pour rattraper le retard et réunir les conditions favorisant l’amorce effective d’une nouvelle étape d’édification. En témoignent les grandes infrastructures de base que nous avons mises en place, nos réalisations en matière de construction, de routes, de mobilisation des ressources en eau, d’enseignement, de santé, etc. et nos acquis dans la préservation des capacités de l’Etat et la protection de ses ressources. Autant de réalisations rendues possibles grâce à l’abnégation des enfants de ce pays qui travaillent avec conscience, responsabilité et loyauté. Cependant, nous ne devons pas nous laisser aller à l’autosatisfaction et au sentiment d’avoir accompli tout ce à quoi nous aspirions. Car le développement est un processus perpétuel. Des erreurs et des lacunes ont émaillé la réalisation de certains projets : nombre de ces défaillances peuvent être expliquées par diverses raisons alors que pour d’autres un examen minutieux s’impose à l’effet de demander des comptes à ceux qui ont failli à leur mission, quels que soient leurs postes. Animé d’une volonté nationale sincère, notre pays s’emploie à mobiliser tous ses moyens, à protéger ses ressources et à diversifier ses sources de revenu. Dans cet effort, l’Algérie a besoin, avant tout, des compétences de ses enfants. Des compétences qui ne se limitent pas au savoirfaire technique et à la maîtrise du domaine d’activité, mais qui impliquent aussi l’accomplissement des devoirs découlant de la responsabilité avec loyauté, intégrité et probité et en plaçant toujours l’intérêt du pays au-dessus de toute autre considération. Les grands projets engagés dans les différentes régions du pays requièrent toutes ces compétences loyales capables de les mener à bon port avec un minimum de pertes. Ces projets sont réalisés avec les richesses de la nation et pour la nation et une telle démarche implique une lourde responsabilité. S’agissant des tentatives d’enrichissement illicite et au préjudice des deniers publics et des droits de la communauté nationale, la loi s’appliquera dans toute sa rigueur car l’Etat est déterminé à imposer le sérieux et l’intégrité dans le travail et n’hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés. La justice jouit aujourd’hui de la compétence qui la conforte dans son action. Nos devoirs imposent à l’Etat d’être fort et d’exercer pleinement son pouvoir dans le respect des lois de la République de manière à rassurer sur ses capacités à protéger la vie, les biens et la dignité des citoyens. Gloire à nos valeureux martyrs. 12 Mars 2013 El-Djeich 596 Nos devoirs imposent à l’Etat d’être fort et d’exercer pleinement son pouvoir dans le respect des lois de la République de manière à rassurer sur ses capacités à protéger la vie, les biens et la dignité des citoyens. attendu de nous dans notre affrontement avec l’occupant et militaire dans plusieurs armes des forces terrestres comme pour faire triompher la Révolution. l’arme du génie de combat, de l’artillerie, des commandos et Par la suite, j’ai rejoint le 4e Bataillon à la base de l’Est où bien d’autres. D’autre part, la Chine a formé nos cadres dans j’étais instructeur militaire, puis, j’ai été affecté au commanplusieurs spécialités de l’aviation et de la marine. dement des opérations dans la zone sud des frontières algéLa durée de formation variait selon la spécialité mais elle ro-tunisiennes où j’ai occupé le poste de secrétaire général répondait, dans l’ensemble, aux besoins de l’ALN et corresde ce commandement. » pondait aux exigences du théâtre de bataille. S’agissant de la formation militaire, il y avait une formation de courte durée. ● Dans quelles circonstances avez-vous rejoint l’ALN ? Certains jeunes étaient formés en topographie, en génie de ●● « J’étais élève au lycée lorsque l’UGEMA, sur instruction combat, au close-combat. D’autres suivaient des formations du FLN avait décrété, le 19 Mai 1956, la grève historique des militaires de longue durée dans l’arme de l’aviation, de l’artilétudiants algériens. Cet appel a été massivement suivi au lerie de campagne et de la marine. C’étaient des stages qui point qu’immédiatement après, la police française s’est lancée nécessitaient des études approfondies ainsi que des entraîneà nos trousses afin de nous contraindre à reprendre nos ments intenses. cours. Au bout de quelques mois, nous avons décidé de Je signalerai ici que la formation dans certaines spécialités rejoindre la lutte armée dans les rangs de l’ALN en faisant fi comme le renseignement et les télécommunications était des menaces de l’administration coloniale et préférant mourir assurée par des responsables et des cadres de l’ALN en perau champ d’honneur pour que notre peuple puisse vivre en sonne eu égard au caractère sensible de ces domaines. toute liberté et en toute dignité. En ce qui me concerne, en janvier 1958, j’avais alors 18 ans, Je voudrais souligner à ce propos un point d’une extrême j’ai été désigné avec cinq autres de mes camarades (chacun de nous représentait une des six wilayas), pour suivre une for- importance. A cette période précise, au plus fort du combat libérateur, toutes les catégories de la société aspiraient à mation de parachutisme au Caire, en Égypte. Cette formation rejoindre les maquis pour combattre l’occupant. Cet élan m’a permis de devenir instructeur parachutiste. Nous avons suivi un entrainement intensif de sauts en parachute effectués populaire a apporté à la Révolution un soutien moral et matériel multiforme et montre que le combat ne pouvait nécessaide jour et de nuit et avec usage d’armes. Le but de cette forrement se réduire au seul fait de porter les mation était, aux yeux du armes. Commandement de l’ALN, d’acheminer A notre retour du Et il est de la prime importance de rappedes armes vers les wilayas de l’intérieur. A ler, toujours dans ce même contexte, le l’issue de notre formation, nous avons été stage de parachutisrôle important du sport comme moyen de affectés à la base de l’Est. me, nous avons lutte au service de la Révolution, mais égaIl convient de souligner qu’au terme de rejoint l’École des lement de la littérature, de la musique et notre formation, le Commandement de cadres implantée des autres arts et sciences. Ils ont porté l’ALN nous a informé de l’impossibilité l’écho de la Révolution à l’étranger à trad’accomplissement de la mission qui était aux frontières algévers des concerts animés par des chanattendue de nous en utilisant les avions ro-tunisiennes. teurs, des poètes, des conférences, des cargo d’un pays frère pour le parachutage Les éléments de expositions de peinture, de sculpture, de des armes et des munitions, par crainte couture et de mosaïque, des tournois de d’une éventuelle riposte et de représailles l’ALN ont reçu une football et de boxe... Ainsi, on peut dire de l’ennemi français contre ce pays frère, formation de haut que chaque Algérien avait un cœur qui ne à l’image de ce qui s’est passé lors de niveau assurée par battait que pour la Révolution. l’agression tripartite. Pour en revenir aux conditions de mon En 1958, donc, à notre retour du stage de des encadreurs algéadhésion au combat armé, j’ai trouvé, avec parachutisme, nous avons rejoint l’école riens. mes compagnons étudiants, toutes les facides cadres implantée aux frontières algélités de la part du Commandement de l’ALN ro-tunisiennes. qui a chaleureusement accueilli les étudiants grévistes sans Les éléments de l’ALN ont reçu une formation de haut niveau avoir à les soumettre à l’accomplissement d’une des condiassurée par des encadreurs algériens parmi lesquels il y avait tions qu’il imposait à toute nouvelle recrue voulant intégrer des éléments qui ont déserté les rangs de l’armée française les rangs de la Révolution, à savoir : une action d’éclat contre pour rejoindre la Révolution après le Congrès de la les symboles des forces colonialistes. J’étais parmi ceux qui Soummam, en 1956. A l’Ecole des cadres comme dans les ont donc eu cette dérogation, peut-être au vu de mon jeune centres d’instruction, les éléments de l’ALN étaient initiés au âge et aussi, j’ai même été gratifié d’un geste en guise de maniement des armes, apprenaient comment tendre une récompense pour mon engagement dans la Révolution. embuscade, effectuer une reconnaissance et bien d’autres Au début, j’ai rejoint les rangs de l’ALN dans la Wilaya III dans matières militaires pratiques et techniques. C’étaient des la région de la Soumman et de l’Akfadou. Après quoi, les rescours très utiles pour nous car nous savions ce qui était El-Djeich 596 Mars 2013 45 Colloque tégie visait également à déjouer et à faire échec aux manœuponsables de l’ALN m’ont envoyé en Tunisie en compagnie vres françaises de partition du pays. d’un groupe de seize éléments. Dans un deuxième temps, l’action a consisté à enclencher la Nous avons pris le départ, le 10 octobre 1957, depuis les machine diplomatique algérienne, à charge pour cette dernièmonts de l’Akfadou et nous sommes arrivés à la frontière re de susciter un vaste élan de sympathie à la Révolution algéro-tunisienne, le 20 décembre, soit après 70 jours de auprès de l’opinion publique internationale et également pour marche et dans des conditions difficiles. A notre arrivée à la l’informer des pratiques coloniales. frontière, nous avons dû redescendre vers le Sud afin de Enfin, cette stratégie visait à ébranler les fondements de l’Etat contourner les lignes Challe et Morrice sachant que les tracolonialiste avec des grèves et des vaux du barrage électrifié et des champs de manifestations populaires en mines dans leur partie nord étaient à leurs Nous avons reçu une Algérie et à l’intérieur du territoire débuts. formation de haut ennemi. Il y avait une très bonne organisation, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. A chaque niveau dans plusieurs Telle a été la riposte à l’action colophase, d’un point à l’autre et dans ce long centres et écoles grâce niale et à ses pratiques odieuses qui avait mobilisé toutes ses capacipériple, nous étions accompagnés d’un tés militaires pour les jeter dans la excellent guide qui connaissait bien le terrain à la compétence, l’expérience des instrucbataille, bénéficiant même du souet qui savait donc choisir les itinéraires sûrs. tien inconditionnel de ses alliés de Nous marchions de nuit pour éviter d’être teurs et des encal’époque, qui a pesé de tout son repérés par l’ennemi et nous avons traversé dreurs et grâce aussi poids politique et diplomatique plusieurs montagnes en passant par Bordj au soutien matériel et dans le monde, fait usage de son Bou Arreridj, Sétif, Barika, Batna, Khenchela moral dont a bénéficié expérience en matière de conspiraet Tébessa avant d’atteindre la frontière. tions et de manœuvres, eu recours Nous étions à la fleur de l’âge, animés par la Révolution de la pratiques génocidaires et extercette volonté de lutte et chargés du sentipart des pays frères et aux minatrices, aux méthodes les plus ment patriotique, révoltés contre toute amis. barbares de torture et au chantage. forme de tyrannie et d’asservissement. Nos L’occupant n’a épargné aucun effort cœurs aspiraient à une Algérie libre et indépendante et notre jeune âge, en ces circonstances, ne pouvait pour perpétuer l’occupation de l’Algérie, pas même les entraver cette volonté, bien plus, l’enthousiasme de la jeunes- méthodes prohibées par la communauté internationale et qui consistaient à terroriser et asservir notre peuple et l’empêcher se nous incitai davantage à rejoindre les rangs de l’ALN et la ainsi de concrétiser ses aspirations à la liberté et à l’indépenlutte armée. dance. A ce titre je me rappelle ces jeunes enfants de l’Algérie révolL’ALN a obtenu des victoires éclatantes sur le champ de tée comme le petit Omar Yacef, un gosse de 12 ans qui actibataille et les combattants ont résisté aux grandes opérations vait au niveau de la zone autonome d’Alger comme guidemenées par les troupes d’occupation à l’exemple des opéraéclaireur dans les rues de la capitale, faisait le guet pour Ben tions « Jumelles » et « Pierres précieuses ». Le peuple M’hidi et convoyait des armes et du courrier entre les algérien, dans toutes ses composantes, a apporté un puissant Moudjahidine ainsi que d’autres tâches comme la surveillansoutien à la Révolution à travers les manifestations qui ont ce. En dépit de son jeune âge, on lui a confié des missions embrasé les rues de la capitale mais également toutes les vildifficiles et sensibles. Ceci parce qu’il avait été entrainé à la vigilance, au strict respect du timing, à la rapidité d’exécution, les du pays à l’exemple d’Oran, Constantine, Annaba… Si l’ALN a été le fer de lance de la Révolution et son héros, il d’une part, et à ne pas éveiller les soupçons de la police et convient de dire également que le peuple algérien dans sa des soldats des troupes d’occupation, d’autre part. totalité a combattu l’occupant, chacun dans son domaine et Je pense que l’arrivée des jeunes étudiants algériens au selon ses possibilités, sans oublier la femme dont la contribumaquis a imprimé un souffle nouveau à la Révolution. Outre tion à la Révolution a été non moins importante.» cet aspect, les rangs de l’ALN ont été renforcés par le capital expérience apporté par ces officiers, sous-officiers et djou● Quelle a été la qualité de la formation militainoud algériens qui ont déserté de l’armée française pour re au regard des faibles qualifications des rejoindre le combat libérateur. Moudjahidine à cette époque? Quel était le Le serment prêté par l’ALN était tranchant: « La victoire ou la mort au champ d’honneur». Aussi, a-t-elle veillé, avec lucidité niveau de formation des stagiaires des premières promotions ? et perspicacité à ouvrir les portes à tous les Algériens pour qu’ils apportent leur contribution au succès de la Révolution. ●● « Les méthodes de formation et d’instruction au sein de Dans un premier temps, le Commandement de la Révolution l’ALN ont connu une évolution à un rythme accéléré. Ainsi, et a œuvré à desserrer l’étau sur les villes et le nord du pays à au début des années soixante, le combattant algérien, bénéfitravers une stratégie consistant à ouvrir un front sur le terriciait d’une formation comparable à celle des soldats des toire français et un autre aux frontières sud, ce dernier sous armées classiques. Nous avons pu créer plusieurs centres la direction du commandant Abdelaziz Bouteflika. Cette strad’instruction, former des cadres compétents dignes d’assumer 46 Mars 2013 El-Djeich 596 préservation du legs de Novembre et du serment fait par des responsabilités, constituer des bataillons dans différennos valeureux Martyrs. » tes armes de combat aux frontières Est et Ouest ainsi qu’une structure : l’état-major général de l’ALN qui a accor● Selon vous quel a été l’apport de l’élite intellectuelle dé un intérêt soutenu à l’instruction et la formation des du pays durant la Révolution? cadres et des djounoud. ●● « L’élite intellectuelle a apporté sa contribution effective Nous avons reçu une formation de haut niveau dans pluau combat libérateur autant par la plume et le mot que par sieurs centres et écoles grâce à la compétence, l’expérience le fusil, au même titre que d’autres Algériens car la des instructeurs et des encadreurs et grâce aussi au soutien Révolution a pu faire exploser ces dons chez les Algériennes matériel et moral dont a bénéficié la Révolution de la part et les Algériens. Ici, me viennent à l’esprit les noms de nomdes pays frères et amis. breux Algériens que l’Histoire a immortalisés par leurs Notre armée a constitué, par la suite, le noyau autour contributions à la Révolution. duquel s’est construite l’Armée nationale populaire. Une Je dis, une fois de plus, que la Révolution algérienne a été armée pleinement disponible pour la bataille de l’édification l’œuvre de tout un peuple, toutes catégories confondues. et ce, grâce à une particularité que j’avais précédemment Dans les villes et villages, dans les djebels ou dans les vassoulignée en affirmant qu’une vision prospective avait caractes étendues désertiques, tout le monde a pris part à cette térisé la Révolution à son déclenchement. Le Commandement de la Révolution avait, en effet, déjà une Révolution selon ses capacités. C’est ce qui fait toute la grandeur de la glorieuse Révolution libératrice. Une perception des missions de l’armée étalée dans le temps : Révolution qui a rassemblé tous les Algériens de tous les l’étape immédiate, la phase transitoire, c'est-à-dire en cas âges et des deux sexes. Lorsque le FLN a appelé à une coorde prolongement du conflit (en ce sens, les programmes dination des efforts au service de l’indépendance, il y eut étaient adaptés aux besoins de l’ALN et aux impératifs du l’adhésion massive des étudiants algériens à l’intérieur et à combat) et la phase de l’après-guerre. Dans cette dernière, l’étranger. Ensuite, il y eut la réponse à l’appel du Congrès une formation de longue durée en prévision de la phase de la Soummam en 1956, (qui n’a pas été rendu public) aux post indépendance était prise en compte, afin d’asseoir les Algériens servant dans l’armée française de rejoindre l’ALN fondements de l’Etat algérien moderne. en gardant leurs grades afin de tirer L’ALN a ainsi constitué la source où les bénéfice de leur expérience. Il en fut instances et institutions nationales moderde même des sportifs et des artistes Lorsque le FLN a nes qu’elles soient civiles ou militaires, à qui ont annoncé leur adhésion à la l’intérieur ou à l’étranger, avaient puisé appelé à une coorRévolution et œuvré à l’exécution des leur personnels d’encadrement. En fait, plans du FLN. Des noms ont émergé dination des l’expérience et la pratique du terrain capidonnant lieu à des consécrations, des talisées par nos officiers et djounoud les efforts au service images, des idées, des médailles. Les qualifiait pour s’acquitter d’une mission, de l’indépendanchansons, les poèmes, les livres et celle de combler le vide occasionné par le bien d’autres œuvres intellectuelles et départ massif des fonctionnaires de l’admice, il y eut l’adhéartistiques ont été inspirées par l’esnistration française dans le but de contresion massive des prit de la Révolution. Leurs auteurs carrer les efforts menant à l’institution de ont été des tribunes et des protecteurs l’Etat algérien moderne. Les artisans du étudiants algéqui se sont fait les défenseurs du droit 1er Novembre 1954 ont su faire échec aux riens à l’intérieur par le droit. La preuve en est que plans de l’ex-puissance coloniale qui nombre d’entre eux sont tombés au et à l’étranger. consistaient à plonger l’Algérie dans les champ d’honneur. méandres de l’anarchie et du désordre. Grâce à la Révolution, qui a inspiré Les Moudjahidine ont répondu présents plusieurs écrivains, historiens et idéopour combler ce vide, suppléer ces comlogues étrangers des quatre coins du globe, ces derniers pétences, armés de leur élan patriotique et leur dévouement sont devenus les défenseurs de cette Révolution, ils ont sincère relevant ainsi, une fois de plus, le défi après avoir relevé celui du recouvrement de la souveraineté et de l’indé- acquis une renommée internationale et sont entrés dans l’Histoire pour avoir soutenu une cause juste et noble. pendance nationales. En toute modestie, je tiens à dire que la Révolution algérienEt, parce que l’ALN était prête pour l’étape de l’après-indéne, avec son aura et ses acquis, figure parmi les plus granpendance, c’est donc tout naturellement qu’elle a opéré sa des révolutions dans le monde. Elle a été et ne cessera reconversion en Armée nationale populaire. Une Armée d’être un exemple et un phare pour tous les peuples opprinationale qui a réussi, par la suite, à déjouer toutes les més sur terre aspirant à la liberté, en Afrique, en Asie et parconvoitises, sauvegarder l’intégrité du pays, qui est devenue tout dans le monde. aujourd’hui une puissance régionale avec laquelle il faut En évoquant notre Révolution, notre lutte et nos martyrs, je compter. Une Armée qui n’a jamais trahi les valeurs et prinne peux que m’incliner à leur mémoire à leurs pieds»■ cipes qui l’animent, ceux d’être une Armée populaire et une institution républicaine au service de la Nation, garante de la El-Djeich 596 Mars 2013 47 Ph.DR COUPS DE PROJECTEUR 2012 Bilan annuel de la Gendarmerie nationale COMBATTRE LA CRIMI SOUS TOUTES SES FOR « l’Algérie est confrontée à de multiples menaces au niveau des frontières. Les bandes frontalières sont minées par le crime organisé qui prend de l’ampleur, c’est pourquoi la Gendarmerie a adapté les moyens nécessaires pour lutter contre certains fléaux comme la drogue, le trafic d’armes, la contrebande, l’immigration clandestine… ». ● Hamida Adjaj 48 Mars 2013 El-Djeich 596 INALITÉ RMES L 8.196 mandats de justice. Le colonel E COMMANDEMENT de la genBenaâmane a indiqué qu’en comparant darmerie nationale a organisé, cette activité à celle de l’année 2011 le 27 février 2013, au siège du (72.357 affaires), il en ressort une hausCommandement, une conférense de 1,70% en matière d’affaires traice de presse consacrée à la tées et 4,01 % de personnes arrêtées présentation du bilan de la poli(77.050 personnes en 2012). ce judiciaire des unités de la De son côté, le chef de division de la Gendarmerie nationale durant Police judiciaire (DPJ), a précisé que l’année 2012, en présence du 36.443 affaires ont été constatées chef de division de la Police durant l’année 2012 en matière de crijudiciaire, du directeur de l’Institut minalité de droit commun, ce qui repréNational de Criminologie et de sente 49,52% de l’activité globale, soit Criminalistique (INCC) et d’officiers de la une baisse de 4,25 % par rapport à l’ansécurité publique. née 2011 (38,061). Dans son allocution d’ouverture, le coloEn ce qui concerne les affaires ayant nel, responsable de la sécurité publique trait aux atteintes contre les biens, ces à la Gendarmerie nationale, a souligné les efforts déployés par la Gendarmerie nationale dans la lutte contre la criminalité, sous toutes ses facettes, particulièrement au Sud et aux frontières avant d’ajouter que « l’Algérie est confrontée à de multiples menaces au niveau des frontières. Les bandes frontalières sont minées par le crime organisé qui prend de l’ampleur, c’est pourquoi la Gendarmerie a adapté ses moyens pour lutter contre certains fléaux comme la drogue, le trafic d’armes, la contrebande, l’immigration clandestine… ». Face à cette situation, le Commandement de la genEvaluationde l’activité de la police judiciaire darmerie nationale (CGN) a des unités de la GN en 2012 procédé à la mise à jour des dernières représentent dispositifs mis en place et 20,21%, soit 18.298 leur adaptation aux nouvelles formes de criminali- La priorité de l’action affaires de criminalité droit commun ayant té. « Devant les nouveaux de la chaîne de police de impliqué 12.119 perdéfis, la Gendarmerie a judiciaire, particuliè- sonnes. Les wilayas les opté pour la revalorisation de la Police judiciai- rement les unités spé- plus touchées sont Alger (1.641), Oran re, la mobilisation conticialisées, concerne (1.166), Blida (981), nue de ses troupes, la essentiellement le Tipasa (643), Sétif réadaptation de la chaîne trafic de stupéfiants, (624) et Batna (600) criminalistique, l’élaborale trafic d’armes et Les affaires d’atteinte tion des analyses sur le contre les personnes phénomène, les profils de munitions, les représentent 41,01% des délinquants et la faux et le trafic de la criminalité de concentration de la crimivéhicules, la migra- de droit commun, soit nalité », a-t-il souligné. tion irrégulière, la une diminution de Le responsable de la délinquance écono- 1,23% par rapport à sécurité publique à la Gendarmerie nationale a mique et financière, 2011 impliquant 17.921 personnes et souligné que la Police et la contrebande 1.901 affaires ayant judiciaire de la trait aux atteintes Gendarmerie nationale a contre la famille et les bonnes mœurs traité 73.590 procédures durant l’année dont 2.630 mis en cause. 2012, comprenant 4.221 crimes, 59.290 Concernant les cas d’enlèvement, le chef délits, 1.883 contraventions et exécuté El-Djeich 596 Mars 2013 49 COUPS DE PROJECTEUR de la sécurité publique a précisé que le plus grand nombre de kidnappings a été enregistré (42 cas en 2012 et 147 cas en 5 ans, auxquels s’ajoutent 53 tentatives). Les kidnappings ne sont pas l’œuvre de réseaux organisés, mais des cas isolés, a-til affirmé, avant d’ajouter qu’aucun cas de prélèvement d’organe n’a été découvert. La lutte contre le crime organisé constitue la priorité de l’action de la chaîne de Police judiciaire, particulièrement les unités spécialisées. Elle concerne essentiellement le trafic de stupéfiants, le trafic d’armes et de munitions, les faux et le trafic de véhicules, la migration irrégulière, la délinquance économique et financière, et la contrebande. Dans ce sillage, un autre intervenant a souligné que les affaires traitées en matière de criminalité organisée sont au nombre de 12 407 affaires, ce qui représente 16,86 % de la criminalité globale, une hausse de 4,10% est enregistrée par rapport à l’année 2011. Les statistiques ont permis de révéler que les wilayas d’Alger (5,26%), de Tlemcen (5,09%), d’Oran (4,36%), de Sétif (4,06%), Batna (3,90%) et Mila (3,51%) restent les plus touchées par la criminalité sous toutes ses formes. 120 affaires ont été également traitées concernant les atteintes à l’économie nationale, 343 affaires liées au trafic de véhicules ayant impliqué 476 personnes et la mise en fourrière de 234 véhicules, 3.147 affaires de trafic de stupéfiants avec une hausse de 12,84 % avec 4.951 mis en cause dont 64 ,15 % sont âgés de moins de 30 ans, 4.506 affaires de contrebande ont également été recensées impliquant 1.731 personnes arrêtées. Les enquêteurs de la Gendarmerie nationale ont, notamment, traité 1032 affaires de fausse monnaie, soit une baisse de 4,71% par rapport à 2011 (138 affaires)■ 50 Mars 2013 El-Djeich 596 Bilan 2012 ● ● Numéro vert «10-55» Sécurité routière ● Mimouna Bahet e Commandement de la gendarmerie Lnationale a animé, le 13 février 2013, au siège du Centre d’information et de coordination routière de l’Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui, une conférence de presse pour présenter le bilan annuel dans le domaine de la sécurité routière et du numéro vert «10-55». Le terrorisme des routes en croissance constante. L’augmentation du phénomène des accidents routiers, appelé communément «le terrorisme des routes» est l’une des plus grandes préoccupations du siècle. Sa gravité constitue un véritable défi dans plusieurs pays, occasionnant la mort de millions de personnes et faisant des milliers de handicapés et des dommages matériels colossaux, sans oublier l’hémorragie financière qui coûte très cher au Trésor public. A l’instar des autres pays du monde, l’Algérie souffre de ce phénomène qui devient de plus en plus inquiétant et qui préoccupe, en particulier, les responsables et les citoyens. Notre pays est classé en troisième position dans le monde en matière d’accidents de la route, et ne cesse de se développer avec la hausse, d’année en année, du parc national de véhicules qui compte actuellement 6.367.876 véhicules de différents types. Le bilan des accidents routiers de l’année 2012 a connu une hausse de 9.89% et une baisse remarquable de 2,45% du nombre de décès, selon le bilan annuel présenté par la division de la sécurité routière du Commandement de la GN, qui fait état de 27.499 accidents contre 25.023 en 2011, soit une augmentation de 2476 accidents avec 3737 décès et 48875 blessés. Comme il est indiqué ci-dessus, le nombre des personnes décédées a connu un recul en comparaison de l’année 2011, contrairement au nombre des accidents routiers et de blessés qui ont augmenté. S’agissant des causes principales de ces accidents, il y a : l’excès de vitesse ( 30.91%, ) les dépassements dangereux (2.90 %,) le non-respect de la distance de sécurité (7.55%,), les manœuvres dangereuses (5.56%), le non-respect de la signalisation (3.75%), le refus de priorité (3.19%) et la conduite en état d’ivresse (0.63%). A travers ces statistiques, il en résulte que le facteur humain est la cause principale des accidents routiers suivi de l’état des véhicules, de l’état des routes et de l’environnement, d’une manière générale. Ces accidents ont couté au Trésor public 100 milliards de dinars en une seule année (2012). Il convient de signaler que la tranche d’âge la plus impliquée dans ces accidents est celle des 25 - 30 ans (14732 accidents), soit 36.03% du total des accidents, survenus principalement entre dixhuit heures et minuit, avec un taux d’accident particulièrement élevé les jeudi et samedi. Parmi les wilayas qui ont connu un taux élevé d’accidents en 2012: Alger arrive en tête avec 1456 accidents, suivie de Sétif (1298 accidents), Batna (1109 accidents) puis Oran (1079 accidents). Ce fléau, devenu réellement inquiétant, nécessite des études et des recherches dans le domaine de la protection routière et un renforcement des efforts entre les différents acteurs afin de réduire l’insécurité routière. A cet effet, l’action de sensibilisation des unités de la Gendarmerie nationale reste prioritaire, avant de passer à l’action répressive si cela est nécessaire, en attendant l’application de nouvelles mesures telles que le permis de conduire à points, l’installation d’appareils de contrôle et de surveillance et l’installation d’appareils d’enregistrement de la vitesse sur les véhicules de transports de marchandises de plus de 3500 kg, ainsi que les moyens de transport de voyageurs de plus de 15 sièges. des interventions des éléments de la Gendarmerie Le numéro vert «10-55» , vers l’enracinement nationale, 813 interventions ont permis d’obtenir des d’une nouvelle culture sécuritaire. 2.773.094 résultats immédiats en matière de lutte contre le appels ont été reçus au niveau des centres d’opéracrime et l’arrestation de nombreux criminels en un tions des 48 Groupements territoriaux de la temps record et ce, grâce aux appels des citoyens. Gendarmerie nationale au numéro vert «10-55», C’est donc une nouvelle culdeux années après sa mise en serviture sécuritaire via les ce. En conséquence, des résultats 2.773.094 appels de moyens de communication efficaces ont été obtenus en matière citoyens ont été reçus modernes qui commence à de sécurité routière, de lutte contre l’atteinte à l’ordre public, la contreau niveau des centres s’enraciner dans l’esprit du citoyen algérien qui contribande, le terrorisme, et autres interd’opérations des 48 buera certainement à préveventions suite à l’exploitation de 148 groupements territonir et à combattre la crimina362 appels comportant des inforsous toutes ses formes et mations utiles. riaux de la gendarme- lité au renforcement des actions Il est à rappeler que le numéro vert rie nationale au de proximité de la «10-55» a été mis en service le 5 février 2011, pour encourager l’acnuméro vert « 10-55». Gendarmerie nationale dans but de garantir une tion de proximité de la Gendarmerie C’est donc une nouvel- le meilleure qualité du service nationale, prendre en charge les le culture sécuritaire public en faisant du citoyen préoccupations et doléances sécuriacteur de sa propre sécutaires du citoyen en lui offrant l’aide, via les moyens de com- un rité. En d’autres termes, il et l’inciter à protéger sa vie et celle munication modernes s’agit de l’impliquer et de le de son entourage, par un simple coup de fil à ce numéro gratuit via qui commence à s’en- rassurer en étant à son écouet en lui apportant l’aide le téléphone fixe ou mobile. raciner dans l’esprit te nécessaire en temps opporLes résultats ont été très positifs du citoyen algérien et tun. comme l’attestent les responsables de ce service, en particulier la direcqui contribuera à pré- Le tableau ci-dessous présente un bilan global sur tion télématique du venir et à combattre la l’utilité du numéro vert «10Commandement de la GN dont les efforts ont porté leurs fruits d’autant criminalité sous toutes 55», deux années après sa mise en service■ que cette dernière est de création ses formes récente. La preuve en est que lors Bilan du numéro vert “10-55”. Période du 05/02/2011 au 04/02/2013 Désignation Total des appels reçus 1re année 2e année Total Jour 847808 1 001 269 1 876 077 Nuit 462069 434 948 897 017 Total 1336 877 1 436 217 2 773 094 Nombre d’appels reçus pour essai et confirmation de la disponibilité du service du 10-55 1 298 599 1 326 105 2 624 704 Accidents de la route 9 278 22 403 31 681 Menaces contre les personnes et les biens 4 303 7 133 11 436 Demande d’aide (situation des routes, recrutement, autres) 12 547 68 185 80 732 Autres domaines (contrebande, trafic de stupéfiants, terrorisme, atteinte à l’ordre public, obstruction de la voie publique, …) 12 150 12 363 24 513 Total 38 278 110 084 148 362 Nombre d’interventions sur le terrain des unités compétentes de la Gendarmerie nationale 8364 37426 45827 Nombre d’interventions avec résultats immédiats (répression du crime et arrestations) 347 466 813 Nombre d’appels transférés à d’autres services (Police, Protection civile et Santé) 8 617 47565 56184 Nombre d’appels exploités (informations utiles) El-Djeich 596 Mars 2013 51 Cercle National de l’Armée Un espace de rencontre, d’échange et de communication. BP. : 310, Rostomia. Alger Route de Cheraga-Beni Messous-Alger Tel: 021 93 99 99. Fax: 021 93 98 98 e-mail : [email protected] 52 Mars 2013 El-Djeich 596 Le DOSSIER d’El Djeich Défis et lutte des femmes Elles sont ● Martyres de la Révolution algérienne. ● Affectées et touchées par les conflits armés internes ● Championnes sportives El-Djeich 596 Mars 2013 53 Le DOSSIER d’El Djeich Ph. DR LES FEMMES MARTYRES DE L’ALGÉRIE La Chahida Meriem Badj Les hommages et la reconnaissance sont toujours accordés au Martyr pour tous les sacrifices consentis dans la défense du pays, dans la lutte pour la liberté et la dignité. Parmi ces Martyrs qui se sont sacrifiés pour que vive l’Algérie, des femmes sont tombées au champ d’honneur durant la glorieuse révolution de Novembre 1954. Aussi, à l’occa- 54 Mars 2013 El-Djeich 596 La Chahida Moussaoui Messaouda sion de la Journée mondiale de la Femme, nous avons choisi de relater le parcours de certaines d’entre elles car le devoir de mémoire nous incite à nous arrêter face à l’ampleur des sacrifices que la femme algérienne a consentis, notamment pendant cette phase cruciale de l’histoire de l’Algérie. Chaïb Dzaïr, première femme martyre de la Révolution libératrice haïb Dzaïr est née le 6 février wilaya de Guelma, dans une famille modeste d’agriculteurs et d’éleveurs. C’est dans ces conditions que la jeune fille a grandi et a été élevée, elle aidait sa famille à gérer le foyer et effectuait également quelques tâches propres au monde rural. Au déclenchement de la Révolution, nombre d’Algériens ont rejoint le combat libérateur, chacun selon ses capacités. Le père de la jeune Chaïb Dzaïr fut l’un d’entre eux. Il était déjà en contact permanent avec des militants du mouvement national dont le Martyr Badji Mokhtar qui venait fréquemment à la ferme «Mechta Dali Ben Chouaf», dans la région de Souk Ahras dans le cadre des préparatifs de la Révolution. La jeune Dzaïr, très éveillée et intelligente, s’était vite rendu compte que des hommes, étrangers à la région, venaient souvent rendre visite à son père. Par quelques bribes de conversation qu’elle arrivait à écouter, elle sut que son père était en contact avec des militants et que, quelque chose était en train de se préparer. Une fois la Révolution déclenchée, la ferme « Mechta » est vite devenue un point de rassemblement pour l’ALN. C’est en cette occasion que la jeune fille rencontra, pour la première fois, le Martyr Badji Mokhtar dont tout le monde parlait. Elle va attentivement le dévisager pour tenter de comprendre pourquoi les autorités coloniales le pourchassaient et consacraient d’importants moyens de propagande pour le discréditer. Elle était heureuse de le servir, lui et ses hommes et veillait, avec son père Mohammed Chaïb, à leur assurer confort et sécurité. Très tôt dans la matinée du 18 novembre 1954, la maisonnée s’était réveillée au service des moudjahidines. La jeune Dzaïr s’était levée et vaquait à ses occupations, remplissant son devoir d’hôtesse pendant qu’à quelques pas de la ferme, des moudjahidi- La Chahida Moussaoui Messaouda : héroïne des Révolutions algérienne et tunisienne oussaoui Messaouda, connue Msous le nom de guerre “Mansoura Mahdjouba”, est née en 1902, à Jijel. Elle a été élevée au sein d’une famille rompue, depuis des lustres, aux traditions de militantisme nationaliste. En raison des exactions et des humiliations qu’exerçait l’administration coloniale à l’égard des Algériens, le père de Messaouda avait décidé de quitter sa ville natale et de se réfugier avec toute sa famille en Tunisie, en 1935. Elle a commencé son parcours militant pendant la Deuxième Guerre mondiale au sein du parti tunisien, le Néo Destour. Sa ferveur pour la cause du Maghreb Arabe l’avait poussée à rejoindre la résistance tunisienne en décembre 1952, au moment où la situation en Tunisie s’est embrasée, suite à l’assassinat du syndicaliste Ferhat Hachad. Lorsque la résistance tunisienne a gagné le sud du pays sous le commandement de Lazhar Cheraïti, revenu de la guerre en Palestine, Messaouda s’est engagée dans la lutte et a même pris part à certaines des batailles opposant les combattants de la Révolution tunisienne aux soldats de l’armée françaises à djebel Sidi Aïch, djebel Bouchebka, djebel Erdif, Tamarza Après l’arrêt des combats, Mahdjouba fut accueillie en héroïne à Tunis par Habib Bourguiba qui l’a honorée et reçue pour un moment au sein de sa famille. Il lui demanda ce qu’elle voulait ; elle sollicita l’obtention d’un lieu qui servirait à la formation des infirmiers et pourrait abriter les malades et blessés algériens, une requête qui fut satisfaite. DOSSIER C1938 à Bouchegouf dans la nes assuraient la garde des lieux. Aux environs de six heures du matin, un avion de reconnaissance survola la ferme puis disparut. Le père de Dzaïr avisa Badji Mokhtar. Les moudjahidines se sont alors préparés pour faire face à la situation et à l’offensive ennemie qui fut intense. Dzaïr a immédiatement apporté son aide à ses frères moudjahidines, jusqu’à ce qu’elle soit atteinte par un obus. Touchée à la tête, elle tomba au champ d’honneur aux côtés du Chahid Badji Mokhtar en accomplissant son devoir sacré, devenant ainsi la première femme Martyre de la révolution du 1er Novembre 1954, alors qu’elle n’était âgée que de 16 ans. et djebel Bouhlal, selon le témoignage de l’un des adjoints de Cheraïti, Kaci Sassi, qui a salué son courage durant cette période, qui a affirmé que cette jeune fille algérienne a été « la seule à rejoindre les révolutionnaires au nom du Grand Maghreb Arabe » Après l’arrêt des combats, Mahdjouba fut accueillie en héroïne à Tunis par Habib Bourguiba qui l’a honorée et reçue pour un moment au sein de sa famille. A Bourguiba qui lui enjoignait de demander ce qu’elle voulait, elle sollicita l’obtention d’un lieu qui servirait à la formation des infirmiers et pourrait abriter les malades et blessés algériens, une requête qui fut satisfaite. Les étudiants algériens vont affluer au centre qui se trouvait à Halfaouine, sous la direction du docteur Mohamed-SeghirNekkache. A cette époque, Mahdjouba était en contact permanent avec le Martyr Lazhar Cheriet jusqu’en mars 1956, où elle rejoint la lutte armée dans les Aurès sans que sa famille ne le sache et portera le nom de “Mansoura”. Elle activa sous le commandement du Martyr Lazhar Cheriet et a été chargée de soigner les blessés. Par la suite, elle a formé les jeunes filles ayant nouvellement rejoint le maquis aux soins. De temps à un autre, selon le témoignage de sa défunte sœur et moudjahida Leïla, El-Djeich 596 Mars 2013 55 Le DOSSIER d’El Djeich A la fois infirmière, éducatrice et morchida, la chahida Meriem Badj se déplaçait entre le centre médical, les unités des moudjahidines et les domiciles des algériens pour soigner les blessés, les moudjahidines malades, les soldats ainsi que les citoyens et leurs enfants. elle effectuait des allers et retours, entre le maquis et un des hôpitaux chargé de soigner des blessés algériens situé à Tunis. Deux ans plus tard, Mansoura est tombée au champ d’honneur, les armes à la main. Pour lui rendre hommage, les moudjahidines ont hissé les deux emblèmes nationaux, algérien et tunisien, aux frontières Est du pays. La Chahida Meriem Badj Militante et martyre essaouda Badj, surnom- Mmée “Meriem”, est née le 7 mai 1933 à Chlef au sein d’une famille aisée. Elle a grandi parmi quatre sœurs et un frère unique ; elle avait suivi un enseignement primaire et moyen dans sa ville natale avant de s’installer à Blida pour des études secondaires au lycée «Fath». A son échec au Baccalauréat, elle a rejoint le Centre de formation des infirmiers de l’hôpital Aït-Idir d’Alger où elle a obtenu son diplôme d’infirmière. Pendant cette période de formation, elle a intégré un groupe de scouts musulmans de la Casbah. A travers les activités auxquelles elle a pris part au sein de ce mouvement, la jeune Meriem est profondément affectée en constatant la situation déplorable dans laquelle vivaient les Algériens. Ce qui fera naître en elle le sentiment de révolte et de rébellion contre l’injustice et la discrimination qu’exerçait le colonisateur français à l’égard de ses compatriotes. Le déclenchement de la Révolution et son adhésion à l’Armée de libération. Au déclenchement de la glorieuse Révolution libératrice, la chahida Meriem Badj n’a pas hésité un instant et active dans les milieux militants de la Révolution dans la clandestinité la plus totale, puisque sa propre famille et ses amis les plus proches n’étaient pas au courant de ses activités. 56 Mars 2013 El-Djeich 596 Cette clandestinité a duré près de deux ans avant que Meriem ne réponde à l’appel à la Grève générale lancé aux étudiants par le FLN, le 19 Mars 1956. Vers la fin juin, Meriem déserte les bancs des études et, guidée par des militants, rejoint le maquis de Tamezguida (entre Mouzaïa, El Afroun et Médéa) où elle a activé en tant qu’infirmière dans la section médicale de la Zone IV, sous la direction du colonel Hassan Youcef Khatib. A la fois infirmière, éducatrice et morchida, la Chahida Meriem Badj se déplaçait entre le centre médical, les unités des moudjahidines et les domiciles des Algériens pour soigner les blessés, les moudjahidines malades, les soldats ainsi que les citoyens et leurs enfants. Elle ne se contentait pas de cela puisqu’elle prodiguait également quelques conseils aux femmes concernant leurs enfants et les incitait à apporter leur soutien à la Révolution. Sa contribution dans l’adhésion des étudiants dans les rangs de la Révolution. Comme beaucoup d’autres étudiants qui avaient rejoint les rangs de rangs de l’ALN. Cet afflux massif a permis l’ouverture de nombreux centres médicaux. Sa participation à l’extension du secteur de la santé : -Le parcours de la Chahida a été jalonné de nombreux déplacements entre les régions et zones de la Révolution qu’elle effectua avec ses compagnons d’armes dans le but de renforcer le secteur médical de la Révolution. Elle travailla sous la direction du colonel Youcef Khatib au Centre de Boukhelfoun, dans les environs de Boukram, avant d’être affectée, en sa compagnie, en Zone III, le 15 décembre 1956. La destination était le Centre médical de Baâdouia, daïra de Miliana, à Djebel Zaccar où fut créé le premier Centre médical dans la région du Zaccar. Au début de l’année 1957, elle a rejoint les environs de Ténès pour poursuivre ses missions, mais elle retourna dans la région du Zaccar au mois de février avant de se rendre, avec le colonel Youcef Khatib et le moudjahid Ben Helima à Tiaret, en Zone VII de la Wilaya V. Ils y créèrent le premier Centre médical de la région. En plus de soigner les malades, civils et militaires, ils ont initié les étudiants ayant rejoint la Révolution au métier d’infirmiers. Après deux mois de travail acharné, ils prennent la direction, avec la Chahida Amrane Yamina, nouvellement formée au Centre de Tiaret, de l’Ouarsenis. A la fin de l’année 1957, âgée alors de 27 ans, Messaouada Badj, dénommée “Meriem”, en route vers le Maroc en compagnie d’un groupe de moudja- Les moudjahidines se sont préparés pour faire face à l’offensive ennemie qui a été intense. Dzaïr a immédiatement apporté son aide à ses frères moudjahiddines, jusqu’à ce qu’elle soit atteinte par un obus. elle tomba au champ d’honneur au côté du chahid Badji Mokhtar, devenant ainsi la première femme martyre de la révolution du 1er Novembre 1954 alors qu’elle n’était âgée que de 16 ans. l’ALN, la Chahida Meriem Badj a adressé des lettres aux étudiants des instituts et lycées, les incitant à poursuivre la grève générale. Ces appels ont encouragé de nombreux étudiants, particulièrement des infirmiers et médecins, à rejoindre les hidines est tombé au champ d’honneur au cours d’une bataille engagée contre les forces coloniales laissant son nom inscrit au panthéon des Martyrs et une histoire faite d’exploits qui ont grandement contribué au succès de la révolution de Novembre. LA FEMME ET LES CONFLITS ARMÉS INTERNES UNE SOUFFRANCE INFINIE MALGRÉ LES EFFORTS DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE Trente-huit années se sont écoulées depuis l’adoption, par l’Organisation des Nations Unies, de la journée du 8 Mars en tant que Journée mondiale de la Femme. Cette journée est devenue ainsi une tribune où sont soutenus ses droits et celles des autres femmes opprimées du monde entier, où ses réalisations sont célébrées. URANT cette période, la femme a investi de nombreux domaines qui lui étaient jadis étrangers. En effet, sa participation et ses domaines d’intérêt se sont élargis pour ne plus se limiter à l’édification de la société et à l’éducation des générations. Cependant, le rôle de la femme a tendance à diminuer du fait de l’insécurité et de l’absence de stabilité dues aux guerres et aux conflits internes ou internationaux. Bien que les conflits armés internes n’ont rien à voir avec les guerres interétatiques du point de vue de leur espace géographique et de leur intensité, leurs conséquences et leur impact sur la société en général et sur la femme en particulier font qu’il n’y a pas une grande différence entre eux. (l’Union) et les onze Etats confédérés du Sud, un conflit qui a fait environ 970 000 morts. Ces conflits peuvent avoir des implications politiques et territoriales nourries par des puissances étrangères visant à destabiliser la sécurité et la stabilité du pays et peut également être un mélange de tous ces facteurs. Le conflit armé interne Avant d’aborder les conséquences des conflits armés internes sur la femme, nous en rappellerons d’abord la définition. Le Comité international de la CroixRouge définit les conflits armés internes comme étant des situations où un affrontement armé oppose les forces Ph. DR D Des chiffres et des séquelles. armées gouvernementales aux forces d’un ou plusieurs groupes armés ou de tels groupes entre eux et qui se produit sur le territoire d’un Etat légitime. Les conflits armés internes prennent plusieurs formes dont les guerres civiles qui remontent au temps des anciennes civilisations et des anciens Etats. Leur nature diffère d’un pays à un autre et peut ainsi être confessionnelle, (comme ce fut le cas au Liban qui a causé la perte d’environ 130 mille personnes), de type sécessionniste comme la guerre de sécession aux Etats-Unis (18611865) entre le gouvernement fédéral Des statistiques indiquent que plus de 50 guerres civiles ont éclaté dans diverses régions du monde, depuis 1955, occasionnant un nombre important de morts, de blessés et de réfugiés laissant les sociétés dans une grande souffrance du fait des crises qui en résultent aux niveaux politique, économique, social et culturel. Par ailleurs, ces guerres sont particulièrement éprouvantes pour les femmes. Ainsi, selon les statistiques des Nations Unies, il y eut environ 5 000 000 de viols en 15 ans dans la seule région des El-Djeich 596 Mars 2013 57 Le DOSSIER Grand-Lacs (République du Congo démocratique, Rwanda, Ouganda et Burundi). Dans le même contexte, le Comité international de la Croix-Rouge a dénoncé le problème de la violence sexuelle lors des conflits armés. La conseillère du CICR, Nadine Puechguirbal, a déclaré lors d’un entretien accordé à l’occasion de la Journée mondiale de la Femme que : « quelle que soit la cause qui préside à la violence sexuelle, il reste que c’est une action répugnante et inacceptable à cause de la souffrance inimaginable qu’elle génère, il est indispensable de juger les criminels ». Le phénomène du viol lors des conflits armés internes est devenu une arme de pression et une tactique de guerre contre l’adversaire. Les femmes sont ainsi volontairement attaquées dans le but de porter atteinte à la dignité des peuples en touchant à leur honneur et à leur race, à l’exemple des autorités israéliennes responsables de multiples pratiques destinées à souiller et à porter atteinte à l’identité palestinienne sans oublier les décès de femmes palestiniennes, enceintes, au niveau des check point, en faisant tout pour les empêcher de se rendre dans les hôpitaux. Des modèles de souffrance Depuis les années 1970, à ce jour, le phénomène du terrorisme est lié aux conflits armés internes, et on peut même dire que c’est devenu une des formes de ces conflits, ou en tout cas un facteur de leur déclenchement, notamment lorsqu’il est lié au trafic d’armes. Ces armes sont utilisées contre la femme, considérée comme le maillon faible de la société, aux côtés des personnes âgées et des enfants. A titre d’exemple, les statistiques en Colombie indiquent que 60 à 70% des femmes sont exposées à un type de violence au cours de leur vie à cause de la prolifération des armes au sein de la société, où l’idée qu’un homme se doit de posséder une arme pour pouvoir se défendre et défendre sa propre famille est largement répandue. Ces armes donc qui, à l’origine avaient pour mission d’assurer la sécurité, ont augmenté en réalité la violence au sein de la société pour se retourner contre les jeunes filles et les femmes lors des conflits, en ce sens que, souvent, cet homme armé devient un violeur qui, le plus souvent, échappe à tout jugement. Les témoignages des femmes ayant survécu à la guerre civile en Sierra Leone (1991 - 2002) reflètent l’ampleur de la souffrance subie par environ 64 mille femmes violées sous la menace d’armes. L’une de ces victimes témoigne : «Ils ont pointé leurs pistolets sur nos 58 Mars 2013 El-Djeich 596 Ph. DR d’El Djeich gorges et nos poitrines afin d’être sûrs qu’on allait exécuter leurs ordres.» En outre, ces armes sont également utilisées afin d’interdire aux femmes de bénéficier de leurs droits élémentaires dans leur vie quotidienne, dans différents domaines d’activités, ce qui va entraîner des répercussions graves sur ces victimes. C’est ce qui ressort d’une étude effectuée par des chercheurs américains qui se sont penchés sur les séquelles dont souffrent les personnes exposées aux guerres. Ces chercheurs sont parvenus à déceler des centaines psychique de la victime, malgré la diversité des armes utilisées par les uns et les autres, ils ont tous un point commun: les images de la mort et de la destruction qui ont un impact négatif sur l’être humain, en particulier sur la femme. La peur de la mort, d’être défigurée, blessée ou d’être exposée à des actions de violence sont parmi les séquelles les plus importantes et, la peur permanente conduit à un état d’hystérie qui aura pour conséquence le délire et la dépression. Du fait de ces conflits internes, la femme s’isole de son environ60 à 70% des femmes sont expo- nement social, ce qui se répercutera négativesées à un type de violence au ment sur sa principale cours de leur vie à cause de la mission qui est l’éducaprolifération des armes au sein tion et la formation des générations futures, de la société, où l’idée qu’un ainsi une homme se doit de posséder une entrainant déstabilisation imporarme pour pouvoir se défendre et tante des sociétés sur le défendre sa propre famille est long terme qui se prolongera même en largement répandue. période post conflit malgré l’aide octroyée à de symptômes, à des degrés différents, ces femmes par les programmes des qui apparaissent sur les personnes tels Nations Unies, les organisations régionaque la fatigue, la migraine, des douleurs les et les Organisations Non articulaires et musculaires, des brûlures Gouvernementales (ONG). dues aux explosions ainsi que des malaLes efforts consentis par dies graves et cancéreuses de différents la communauté internatiotypes et les maladies sexuellement nale.Sur cette base les conférences transmissibles comme le sida, ceci au internationales dénonçant les souffranplan physique. Au plan moral et psychices et les violences infligées aux femque, ces conflits ont un impact sur le mes, se sont multipliées et ce, depuis que l’Organisation des Nations Unies a décrété la journée du 8 Mars comme étant la Journée mondiale de la Femme en 1975. Les décisions et résolutions adoptées en ce sens se sont succédé, notamment avec l’adoption de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979 et l’adoption, par la Conférence mondiale des droits de l’homme, tenue à Vienne en 1993, d’un programme d’action dans le cadre de la prévention des atteinte aux droits fondamentaux des femmes dans les conflits armés. Les Nations Unies ont également adopté la Déclaration sur l'élimination de la violence contre les femmes au mois de décembre de la même année, la 4e Conférence mondiale sur les femmes, tenue en Chine en septembre 1995, a abordé les répercussions d’un conflit armé interne ou d’une occupation sur la femme et leurs aggravations essentiellement à cause des conséquences économiques, sociales et des chocs psychologiques qui seront portés toute la vie par les victimes. D’autre part, le Secrétaire général des Nations Unies a lancé une campagne mondiale et globale de lutte contre la violence exercée sur la femme dont la violence sexuelle lors des conflits armés, en mars 2008. Dans le même contexte, l'Institut international de Doha pour les études sur la famille et le développement a organisé un congrès en 2010 ayant pour thème « Soutenir la dans l’article 1 alinéa 2 stipule que «le présent Protocole ne s'applique pas aux situations de tensions internes, de troubles intérieurs, comme les émeutes, les actes isolés et sporadiques de violence et autres actes analogues, qui ne sont pas considérés comme des conflits armés», bien que ces troubles et ces tensions internes sont souvent accompagnés de dépassement collectifs, d’augmentation du nombre de prisonniers vivant dans des conditions inhumaines. Par conséquent, et de ce point de vue, la protection de la femme relève de l’article 3-bis des accords de Genève de 1949, qui a adopté une démarche audacieuse qui consiste à élaborer des lois sur les conflits armés internes et sur les guerres civiles. Mais, malgré tout cet arsenal juridique, ces lois ne sont pas appliquées dans la réalité à cause des obstacles rencontrés par les tribunaux et des conflits d’intérêts entre les Etats. A cet effet, le Rwanda et la Yougoslavie sont les deux seuls cas uniques qui ont donné lieu à la constitution de tribunaux internationaux, mais l’action de ces derniers a été entravée par des contraintes financières. Ainsi, l’enveloppe financière famille dans le monde contemporain » à la disposition du tribunal pour le dont l’objet de discussion a été l’impact Rwanda était bien insuffisante pour des conflits armés sur la famille, les prendre en charge les 120 mille personproblèmes psychiques qui en résultent, nes attendant d’être jugées. A ce stade, sans pour autant apporter une quelconseulement 3% des quelque 100 affaires que amélioration à la situation. en cours ont été jugées. A l’instar des efforts fournis par les Ainsi, la justice actuelle reste puissante, organisations gouvernementales et il en est pour preuve Israël qui continue non-gouvernementales pour la protecde tuer, d’expulser, de violer, de se rention de la femme lors des conflits, le dre coupables des pires exactions à droit international humanitaire a, pour l’encontre du peuple palestinien et de la sa part, veillé à offrir davantage de femme palestinienne plus particulièreplace à la protection de la femme lors ment, en toute impunité. des conflits armés internationaux. Plus La sécurité de la femme ne peut se concrétiser que Plus de 560 articles dans les dans le cadre d’une sociéen paix comme il ne accords de Genève de 1949 et té saurait y avoir de société leurs deux protocoles addition- vivant en paix en l’absend’un système politique nels de 1977 imposent la pro- ce démocratique qui, à son tection des femmes et des hom- tour, est tributaire du respect de l’égalité des droits mes en tant que civils. entre les femmes et les hommes. Il est nécessaire d’affirmer que la sécurité de 560 articles dans les accords de humaine, que ce soit à l’intérieur d’un Genève de 1949 et leurs deux protocoEtat ou sur le plan international ne peut les additionnels de 1977 imposent la exister sans que la sécurité de la femme protection des femmes et des hommes ne soit garantie non pas seulement en tant que civils. Parmi ces articles, parce qu’elle est le pilier de la société et plus de 40 articles concernent les femle fondement de sa pérennité mais mes en particulier. Néanmoins, les réféparce qu’elle est avant tout un être rents juridiques ayant trait à la protechumain à qui l’on doit garantir le droit à tion de la femme lors des conflits interune vie digne■ nes sont peu nombreux par rapport à ceux appliqués pour les conflits armés interétatiques. En cela, le protocole 2 El-Djeich 596 Mars 2013 59 Le DOSSIER d’El Djeich SPORT Championnes sportives entre maternité et exploit es mères sportives, de tous âges et natio- inscrire leur nom en lettres d’or dans ce domaine. Elles se sont affirmées par leur présence constante dans les compétitions majeures où elles réalisent de grandes performances. Sportives et mères à la fois, elles doivent souvent concilier entre leurs responsabilités parentales et ce désir de s’illustrer, devenant ainsi, à force de volonté, un exemple pour les femmes du monde et un symbole de patience et de défi. A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, nous avons a choisi de présenter certaines d’entre elles. La femme est entrée dans le sport par la grande porte à travers la performance, les succès et les exploits. Cette consécration n’est pas le fruit du hasard, la femme a dû lutter pendant des siècles pour briser le poids des traditions qui lui était imposé. Il fut un temps où elle était même exclue des arènes et confinée au rôle de simple spectatrice. Mais l’histoire du sport conserve des récits de femmes qui ont osé braver ces interdits, à commencer par Fierens, qui a défié la mort jusqu’aux athlètes féminines contemporaines, à l’exemple de Paula Radcliffe et de bien d’autres qui ont prouvé au monde que la femme sportive a choisi de prendre sa destinée en main et que ce ne sont pas ses responsabilités en tant que mère ou épouse qui allaient l’empêcher d’affronter les obstacles. Fierens défie la mort. Le pas franchi par la femme et mère Fierens, qui n’a pas hésité à défier la mort, a été un précédent pour briser le mur de certaines coutumes et traditions dans la Grèce ancienne. Ainsi, lors des premiers Jeux olympiques antiques, en 776 avant Jésus-Christ, la femme n’avait même pas le droit d’assister aux épreuves de ces jeux comme simple spectatrice. Toute femme qui y contrevenait était condamnée à mort. Mais la mère Fierens a osé défier la mort et à pénétré l’enceinte, déguisée et se faisant passer pour l’assistant du boxeur Pisser Wross qui n’était autre que son fils. Lorsque ce dernier remporta le titre, sa mère n’a pu se maîtriser et cacher sa joie, ses cris de liesse l’ont trahie et le public découvrit ainsi que l’assistant du pugiliste n’était autre qu’une femme. On l’emmena dans l’intention de la précipiter dans le vide pour avoir défié les traditions en usage, mais les sages en décidèrent autrement et lui accordèrent le droit de vivre parce qu’elle était la fille, l’épouse et la mère d’un champion olympique. Depuis, des Jeux olympiques féminins ont été 60 Mars 2013 El-Djeich 596 Ph. DR Dnalités, ont investi le monde du sport pour organisés connus sous le nom de festival Herta. Au 17e siècle, les femmes font leur apparition sur les rings et, aujourd’hui, elles ont le droit de participer aux différentes compétitions sportives ou d’y assister. La légende Ingrid. Après des siècles de pratique sportive par la femme, de nombreuses interrogations sur les effets positifs ou négatifs de cette pratique persistent. Ainsi, les transformations corporelles que subit la femme sportive pendant la grossesse sontelles de nature à améliorer ou à diminuer sa performance après l’accouchement ? L’impact mental et psychique de cet accouchement serait-il un facteur décisif pour la performance de l’athlète? Entre partisans et opposants à la pratique féminine du sport, certaines études cherchent à déterminer cet impact, à l’exemple de celle menée par l’université de Massey (Nouvelle-Zélande) sur certaines sportives et dont les résultats ont été communiqués à l’occasion d’un congrès organisé en 2006 sur la gestion du sport. L’étude est arrivée à la conclusion que le nombre des mères ayant participé à des compétitions de haut niveau a augmenté lors de la décennie sans toutefois s’arrêter aux chiffres. D’autres études ont confirmé que l’accouchement améliore les capacités de course chez les dames, le phénomène est appelé « la légende Ingrid » du nom de la marathonienne norvégienne Ingrid Kristiansen, qui a remporté le marathon d’Houston (Etats-Unis) en 1983, cinq mois après avoir accouché. Les mères sportives créent l’événement. Nombreuses sont les athlètes femmes qui ont ébloui le monde dans les plus grands événements sportifs. Les Jeux olympiques, depuis la première participation féminine, présentent une occasion et une scène privilégiée pour les championnes et les sportives de s’illustrer. L’athlète hollandaise Fanny Blankers Koen, est un exemple pour les championnes olympiques. Six mois après avoir accouché, elle a remporté, à 30 ans, quatre médailles d’or aux Olympiades de Londres (1948). On l’a surnommée alors « la femme volante ». Depuis, la femme sportive crée l’événement à chaque compétition olympique. Ainsi, l’Éthiopienne Derartu Tulu a remporté l’or au 10000 m lors des Olympiades de Barcelone (1992) puis en 2000, douze ans après son premier sacre et également un accouchement. Les Jeux de Pékin de 2008 ont été un grand rendez-vous pour un nombre de mères et championnes qui ont étonné et ému le public en prouvant que le sport n’empêchait pas la femme de construire un foyer et de réaliser son rêve d’être mère. Il demeure un moyen pour qu’elle conserve sa ligne et sa santé y compris psychique. Le fait d’enfanter ne met pas un terme au parcours des sportives mais les aide plutôt à se surpasser. La marathonienne britannique Paula Radcliffe et recordwoman de sa discipline a déclaré à la presse, lors de sa participation à ce grand rendezvous, qui exige une grande préparation et des capacités physiques exceptionnelles, qu’elle avait commencé à se préparer 12 jours après avoir mis au monde sa fille en janvier 2007. La première sportive mère à être médaillée en vermeil a été la judoka chinoise Xian Dong Mei (32 ans). Cette championne avait quitté sa famille pour réaliser son rêve olympique à Pékin. Elle a réussi le pari de devenir la première mère chinoise à être consacrée championne olympique. Après ce succès, elle n’a eu d’autre souci que de retourner à la maison: «Ma fille me manque énormément, lorsque les Jeux olympiques prendront fin, je retournerai vite à la maison pour compenser cette absence qui m’a éloigné de ma fille pour un temps.» Le fait d’avoir eu sa fille en 2007 ne l’a pas empêchée de se préparer bien et en temps voulu pour les Jeux olympiques organisés par son pays, mais elle n’échappera pas aux virulentes critiques des médias qui l’ont qualifiée de femme sans cœur pour avoir délaissé sa fille, alors nourrisson, pour pouvoir participer à cet événement sportif… Oksana Chusovitina, 33 ans, est la seule gymnaste qui a pris part à cinq Olympiades, tout d’abord avec le Kazakhstan, son pays, puis avec l’Allemagne où elle a immigré pour sauver la vie de son fils à qui on avait diagnostiqué une leucémie en 2002 alors qu’il était à peine âgé de 3 ans. Avant les Olympiades de Pékin, la gymnaste avait déclaré à la presse: «Mon fils est toute ma vie. Je sais que chaque mère dit ça mais notre relation est tout à fait particulière. Lorsqu’il était malade, j’ai l’impression de m’effondrer. C’est lui qui me pousse en avant.» Si Radcliffe et bien d’autres sportives ont pu réaliser ou frôler le rêve olympique en 2008, en revanche la tenniswoman Lindsay Davenport, championne olympique à Atlanta (1996) a préféré se retirer de la compétition, au motif d’une blessure au genou et se contenter de disputer les doubles avec sa compatriote Lesly Hoper. Lyndsay Davenport est l’une des rares joueuses de tennis qui ont continué la compétition après avoir accouché, elle est retournée sur les courts trois mois à peine après avoir donné la vie à son premier enfant. A son retour, elle a déclaré à la presse: «Je ne pensais pas revenir de si tôt après l’accouchement et la grossesse qui a été pénible. Je suis toute enthousiasmée en attendant de voir ce que ça donne.” La joueuse de tennis remportera quatre autres titres du grand Chelem pour en totaliser 55. En escrime, l’épéiste italienne Valentina Vezzali est également un autre symbole de défi. Le fait d’être mère ne l’a pas empêchée de briller, il l’a poussée à donner le meilleur d’elle-même aux Olympiades où elle a remporté son troisième titre consécutif à Pékin dans l’épreuve du fleuret. L’escrimeuse avait déjà gagné à Sydney (2000) et Athènes (2004). Avec six podiums et 32 médailles en tout, dont 5 titres mondiaux, elle est de loin l’athlète la plus titrée de sa discipline. «Mon fils m’avait demandé de ramener une médaille de Pékin sans préciser sa couleur, la voilà en or», avaitelle déclaré après sa victoire. L’Australienne Janna Rawlinson est aussi une mère championne, elle a de nouveau remporté le titre de championne du monde en athlétisme (400 m haies) en 2007, 8 mois après son accouchement. La nageuse américaine Dara Torres a pratiquement défié toutes les contraintes qu’impose la discipline (puissance, physique et endurance) pour marquer sa cinquième participation, à Pékin, à l’âge de 41 ans. A la surprise générale, elle a fini par remporter deux médailles d’argent et exprimé son bonheur d’être devenue un exemple pour toute les mères sportives: «Ce que j’ai fait, c’est leur montrer qu’elles peuvent réaliser ça», a t- elle déclaré suite à cet exploit. Elle est également devenue un exemple de défi et de respect pour ses homologues hommes en devenant la nageuse la plus âgée à décrocher une médaille olympique. La judoka japonaise Ryoko Tani, médaillée à deux reprises des Jeux olympiques, s’impose comme un exemple et une source d’inspiration pour les femmes travailleuses dans pays dominés par une société d’hommes et ce, depuis qu’elle a marqué son retour en force à la compétition en 2007, après un arrêt de deux ans après son acouchement fin 2005. Elle affirmé que sa famille l’avait incitée et encouragée à poursuivre son parcours couronné d’une médaille de bronze à Pékin. «Il ne m’était pas possible d’entamer un nouveau défi sans le soutien de ma famille. Je me suis trouvée sur le tatami avec ce sentiment qui envahit toute mère présente en ces lieux.» En tir, la chinoise Duli est surnommée «la mère olympique qui a le plus réussi» pour avoir su concilier entre le sport et sa vie privée. «La mère olympique la plus déterminée» est le surnom donné à la Malaisienne Taïpi qui avait tenu à participer aux Jeux de Londres (2012) alors qu’elle était enceinte de huit mois. Derrière les coulisses Après avoir évoqué ces championnes sportives qui ont encouragé leurs enfants à suivre la même voie, d’autres femmes n’ont pas eu la chance de pratiquer un sport ou d’être sur un podium, mais elles en sont fan et encouragent leurs enfants à en pratiquer, leur assurant suivi et moyens. Et c’est à elles que revient le mérite des performances réalisées par un nombre de nos champions.■✐A.Malika ELLES ONT DIT Des sportives algériennes et leurs vies de mamans. En évoquant les sportives algériennes, de nombreux noms, qui se sont illustrés dans différentes manifestations et disciplines, nous viennent à l’esprit. Pour en savoir davantage sur cette femme sportive et ses responsabilités de maman, la revue El-Djeïch s’est rapprochée de certaines d’entre elles pour qu’elles nous racontent leur parcours et comment elles arrivent à concilier sport et vie de famille. Mme Khaloufi Souad, ancienne sportive et entraîneur « J’ai commencé à pratiquer le tennis de table en étant très jeune et j’étais sociétaire de nombreuses équipes sportives avant de rejoindre l’équipe nationale. Au cours de mon parcours, j’ai obtenu plusieurs titres, ce qui m’a beaucoup motivée. Ma famille et surtout ma mère m’ont énormément encouragée pour pratiquer ce sport. Ma mère nous encourageait, moi et mes sœurs, à en pratiquer. Combien mon bonheur était grand lorsque je voyais le sourire de ma mère à chaque fois que j’entrais toute contente d’avoir gagné. Grâce au sport, j’ai appris beaucoup de choses et j’ai rencontré mon époux, sportif également, et nous avons construit une famille. J’ai continué à pratiquer mon sport de prédilection en tant que joueuse puis comme entraineur. Bien que je m’arrêtais pendant un an après chaque accouchement, je revenais toujours en force et avec une plus grande détermination pour pratiquer et entrainer. Je tiens à ce que mes enfants pratiquent une discipline sportive dès le plus jeune âge car c’est avant tout une éducation de soi ». Mme Djelaïlia Hayet, athlète et entraîneur « J’ai aimé l’athlétisme et je le pratique depuis mon jeune âge. J’ai bénéficie du soutien et des encouragements de ma famille tout au long de mon parcours sportif, en tant qu’athlète puis comme entraineur. Aussi, j’ai rencontré peu d’obstacles lors de mes débuts. Concernant ma vie, je me suis mariée à un athlète de la même discipline et je suis mère de trois enfants. Etre mère constitue une grande responsabilité et le monde du sport exige efforts physiques et concentration, ce qui n’est pas sans accroître les difficultés pour la femme, sans oublier les pressions auxquelles elle pourrait être soumise. Mais quand on désire quelque chose il faut en consentir le prix. La patience, la persévérance et ne pas désespérer sont les armes de tout sportif. Ainsi, s’agissant de mon parcours sportif, j’ai eu à consentir beaucoup de sacrifices, sans renoncer à mon rêve d’être mère. Pour concilier entre le sport et les responsabilités de mère, il faut une grande volonté et j’ai réussi le pari grâce au soutien de mon époux qui m’a encouragée à surmonter les obstacles. Mon parcours sportif en tant qu’athlète est terminé, aujourd’hui j’assume mon rôle d’entraineur et je tiens à ce que mes trois enfants fassent du sport, mon rêve est qu’ils puissent réaliser des résultats honorables et, pourquoi pas, les voir un jour devenir des champions». El-Djeich 596 Mars 2013 61 COMMUNICATION Unités de la Garde républicaine Execution d’exercices spécialisés et combinés onformément à la directive combat pour l’année 20122013 du chef d’état-major de l’ANP, le commandant de la Garde républicaine, le général major Ahmed Moulay Meliani, a supervisé, le 5 février 2013, au Centre hippique de la GR, des exercices spécifiques et combinés exécutés par des unités de surveillance, de protection, de cavalerie et d’escorte et des honneurs. Le 56e Régiment de surveillance et de protection a réalisé un exercice spécifique et combiné comportant des exhibitions de la section cynotechnique à travers les exercices de dressage, de fouille, de patrouille et d’arrestation d’un suspect à l’aide de chiens de bergers belges malinois, une race dotée de certaines particularités comme la souplesse, la rapidité et l’intelligence, ce qui permet de renforcer la surveillance et la protection des sites du commandement. Les différentes formations du 11e Régiment de cavalerie et d’escorte ont exécuté un autre exercice spécialisé et combiné qui a fait ressortir le degré de développement, la cohérence, la maîtrise des chevaux ainsi que la mission de présentation des honneurs lors des diverses visites officielles des souverains et chefs d’Etat. Pour sa part, le 1er Régiment des honneurs a présenté un exercice spécialisé et combiné comportant l’interprétation de morceaux musicaux du patrimoine national, ainsi que différents mouvements chorégra- 62 Mars 2013 El-Djeich 596 Ph.GR Cannuelle de préparation au phiques et avec des armes au rythme du tambour avec une grande précision, harmonie et cohérence. À l’issue de l’exhibition, le commandant de la Garde républicaine a donné des instructions et directives afin de développer le niveau de performance, tout en appelant l’ensemble à poursuivre les efforts dans le même esprit de continuité et de volonté afin d’honorer la Garde républicaine, en particulier, et l’ANP, de façon générale, dans les différentes manifestations nationales et internationales■ 6e RM. Inauguration du Centre payeur régional e commandant de la 6e RM, le général le 2 janvier 2013, au siège du Commandement de la 6e RM, l'inauguration du nouveau siège du Centre régional de paiement, en présence du chef d'étatmajor et du chef du Centre régional de paiement. A cette occasion, le commandant de la 6e RM a a tenu une réunion avec les cadres du Centre, les exhortant à intensifier les efforts et la coordination entre les différentes directions, services et unités. Le Commandant de la 6è RM a également donné des instructions pour accorder l'attention nécessaire et appropriée à la ressource humaine■ Formation Ph. DRCIO 6RM Lmajor Amar Athamnia, a supervisé, AMIA.Séminaire sur la formation des formateurs au Droit international humanitaire e façon générale, le Droit interna- protéger les victimes des conflits armés internationaux et non-internationaux, réduite l’impact de ces derniers sur les personnes, civiles ou militaires, et préserver les biens et l’environnement naturel en général. L’Algérie, en ce sens, n’a pas tardé à adopter ces textes internationaux qui préservent les droits de l’homme et sa dignité et, pour cela, elle a entrepris d’adapter sa législation nationale à ces textes et commencé à appliquer leurs principes et fondements. Pour sa part, l’ANP a contribué à la concrétisation du contenu de ces conventions internationales, à travers l’initiation de ses éléments au DIH et en introduisant cette matière dans les programmes pédagogiques de ses écoles de formation. Dans ce cadre, et en application du calendrier des séminaires, l’Amia a organisé, les 25 et 26 février 2013, un séminaire intitulé : « La formation des formateurs au droit international humanitaire » au profit des officiers stagiaires de la session d’état-major, des encadreurs et des élèves-officiers de l’académie, animé par des professeurs et des docteurs spécialistes de la question et ce, afin d’enrichir leurs connaissances sur le DIH. Après l’allocution d’ouverture prononcée par le commandant de l’Amia, le Ph. El-Djeich Dtional humanitaire (DIH) vise à général Ali Sidane, ce séminaire a débuté par une première intervention qui a abordé les fondements, principes et histoire du DIH, ainsi que ses origines et les étapes de son développement corrélativement avec l’évolution du concept de la guerre jusqu’à l’adoption de la conventions de Genève de 1949 et de ses deux protocoles additionnels de 1977. Ce séminaire a évoqué également en détail, les chartes internationales et les principes de base régissant l’usage des différentes armes ainsi que les restrictions imposées à leur usage ainsi que les règles de la guerre. « Les situations stratégiques imposant l’application du droit international humanitaire » a été le thème de l’intervention du Dr Bensalem Réda qui a procédé à une énumération de ces situations où les principes du DIH sont appliqués. Ces cas englobent tous les types de conflits armés internationaux et locaux, (en particulier les agressions étrangères contre des Etats), mais également les opérations de maintien de la paix des Nations Unies et les catastrophes naturelles. A cet effet, le conférencier n’a pas manqué de relever la politique du deux poids deux mesures appliquée dans plusieurs cas, avantageant certains Etats au détriment d’autres en matière d’imposition du respect des principes des droits de l’homme et des fondements du DIH. Et parce que les opérations de maintien de la paix menées sous l’égide de l’Onu sont considérées comme des situations où les fondements du DIH sont appliqués, la question a été évoquée lors de ce séminaire pour rappelant aux officiers stagiaires de la session d’état-major les généralités, la nature et les objectifs de ce type d’opérations soumises à la légalité internationale et à la neutralité. Le séminaire a pris fin par l’adoption de recommandations et de propositions qui rappellent la nécessité de El-Djeich 596 Mars 2013 63 «« Il est devenu obligatoire pour chaque Etat adhérant à la communauté internationale d’appliquer les principes du droit international humanitaire et ce, par l’enseignement et la formation des cadres militaires et civils et en les initiant aux textes internationaux dans ce domaine et c’est tout l’objet de ce séminaire. Les forces armées sont les premières à intervenir en cas de guerre ou de conflit armé et, de ce fait, elles sont les premières concernées par ces règles et ces dispositifs qui s’inscrivent tous dans le cadre de l’humanisation de la guerre et afin de protéger les victimes des conflits armés. D’autre part, l’on constate que la nature et la forme de la guerre est en constante évolution. De ce fait, il est nécessaire, pour le droit international humanitaire, d’être au diapason des évolutions et des nouvelles formes de conflits et de s’adapter à leurs différentes causes immédiates et profondes» Centre d’instruction de la Gendarmerie nationale de Touggourt Sortie de la 9e promotion de gendarmes auxiliaires Ph. DRCIO 4RM Le Pr Oubadji Mohamed, spécialiste du DIH : 4e RM ILS ONT DIT COMMUNICATION e commandant de la 4e RM, le général major Chérif Le Dr Ben Salem Réda, de la faculté des sciences politiques et des relations internationales : « Le droit international humanitaire est intervenu afin de circonscrire les guerres et les conflits armés et limiter leurs conséquences dévastatrices par la mise en place d’un ensemble de lois et de conditions que les Etat se doivent de respecter. A ce propos, il convient de mettre en exergue certaines phases de l’histoire de l’Algérie, comme par exemple le fait que l’Emir Abdelkader ait mis en œuvre certaines conditions et règles dans la guerre qu’il menait contre le colonisateur et que reflète le bon traitement réservé aux prisonniers et la protection des victimes de guerre parmi les plus défavorisés. De même, la religion musulmane a joué un rôle de précurseur dans ce domaine en définissant des règles régissant les guerres dans le but de limiter leurs conséquences. Et, dès lors que le droit international humanitaire est destiné en premier aux forces armées, il est aujourd’hui nécessaire d’inculquer et de sensibiliser les éléments militaires aux principes et aux bases de ce droit afin que les opérations de combat sur le terrain se déroulent de façon conforme aux conditions définies par la communauté internationale ». poursuivre l’œuvre de sensibilisation des éléments de l’ANP aux principes du DIH, de faire participer les cadres, les spécialistes et les professeurs universitaires au cursus de formation dans ce domaine et de continuer à ouvrir des espaces d’échange d’expériences et d’expertises en organisant ce genre de journées d’études et séminaires■. 64 Mars 2013 El-Djeich 596 LAbderezak a supervisé, le 31 janvier 2013, au Centre d’instruction de la Gendarmerie nationale de Touggourt, la cérémonie de sortie de la neuvième promotion des élèves gendarmes auxiliaires, en présence des cadres régionaux. Lors de cette cérémonie, plusieurs exhibitions d’arts martiaux ont été présentées par les élèves sortants qui ont démontré un haut niveau de formation et de préparation opérationnelle■ Une formation au profit des médecins et spécialistes psychologues uivant le programme annuel des activités pour Sl’année 2012/2013, établi par la Direction régio- nale des services de la Santé militaire /4e RM, la salle de conférence du cercle de garnison a abrité, du 17 au 24 février 2013, une session de formation au profit des médecins et spécialistes psychologues relevant de la 4e RM, portant sur les distorsions intentionnelles au sein de l’ANP. La cérémonie d’ouverture de cette session a été présidée par le procureur militaire de la République de Ouargla qui, dans son allocution, a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la formation en psychologie et en médecine légale au profit des médecins des unités ainsi que la formation des médecins militaires dans le domaine des activités collectives, de psychiatrie et les différentes méthodes de psychothérapie■ 15e journée de la médecine aéronautique et de la sécurité aérienne onformément à la directive annuelle de préparation au combat pour l’année 2012 -2013, le service de santé du Commandement des Forces Aériennes a organisé le 27 février 2013 au cercle de la garnison de la 4e RM les travaux de la 15e journée de la médecine aéronautique et de la sécurité aérienne. L’ouverture de cette journée d’étude a été présidée par le Commandant Air de la 4e RM, en présence du Directeur du Centre National d’Expertise Médicale des Personnels Navigants, le Commandant de Ph. DRCIO 4RM C la base aérienne d’Ouargla, les directeurs régionaux de la 5e RM ainsi que des médecins dans différentes spécialités. Les interventions présentées ont porté sur la prise en charge médicale des navigants, permettant d’enrichir les connaissances des participants dans le domaine de la médecine aéronautique et de la sécurité aérienne, et sur l’importance de préserver une vie saine pour les militaires de façon générale et les navigants en particulier afin d’assurer une performance optimale et ce, à travers l’échange d’expérience acquise dans ce domaine, en traitant des développements enregistré dans la médecine aéronautique, la participation des services de la santé au soutien médical des unités des forces aériennes ainsi que d’acquérir plus de connaissances qui permettent de concrétiser une cohérence et une coopération efficace entre les différents services ayant une relation directe ou indirecte à la sécurité aérienne. A la fin, le Directeur du Centre National d’Expertise Médicale a incité à adopter les recommandations de cette journée afin de sensibiliser les navigants, quant à l’importance de la médecine aéronautique et de la sécurité aérienne■ 3e RM Séminaire: « Les techniques de gestion et de comp- tabilité interne du corps de troupe » a Direction régionale de Ll’Intendance de la 3e RM a organisé, le 27 janvier 2013, au cercle de la garnison, un séminaire sectoriel intitulé « Les techniques de gestion et de comptabilité interne du corps de troupe». La cérémonie d’ouverture a été présidée par le directeur régional de l’Intendance en présence des commandants des unités nouvellement installées, des chefs de service commun des commandements régionaux et des officiers d’administration de l’ensemble des postes de responsabilité des différentes armes. L’objectif de ce séminaire est de mettre en exergue l'importance des techniques de gestion et de comptabilité dans les tâches assignées aux différents responsables et la nécessité d’une application effective des textes juridiques dans la gestion administrative interne du corps de troupe. Plusieurs conférences ont été présentées pardes chefs de service de la direction qui ont porté sur les techniques de gestion et de comptabilité et l’exploitation du fonds documentaire interne du corps de troupe■ 6e RM 12e forum de la sûreté aérienne onformément à la directive annuelle de préparation au com- Cbat pour l’année 2012 -2013, le commandement Air de la 6e RM a organisé, le 7 février 2013, à la base aérienne de Tamanrasset «le 12e forum de la sûreté aérienne» Ont participé à cette réunion, les cadres du commandement Air de la 6e RM, médecins, techniciens, navigants, pilotes et cadres de la 6e RM. Après l'ouverture officielle du forum par le chef d'état-major de la 6e RM au nom du commandant de la 6e RM, les activités du forum se sont poursuivies sous la supervision du commandant Air. Les intervenants ont traité les thèmes suivants: ● la participation des services communs au cours des activités aériennes. ● les mesures de sécurité prises au cours du parachutage des troupes dans les zones désertiques. ● le facteur de l’altitude pour tester la vision de l’équipage. ● Gérer des dangers lors des activités aériennes. ● les conditions de gestion du kérosène au niveau de la piste d'atterrissage. En marge de ce forum, un exposé a été présenté sur certains équipements disponibles au niveau du commandement Air de la 6e RM. Ainsi, le chef de service prévention, intervention et sauvetage du commandement Air de la région a présenté un exercice démonstratif de protection et de lutte contre les incendies qui a permis la mise en œuvre de moyens et mesures de sécurité prises par les services en cas d'accident■ DRCIO/6e RM El-Djeich 596 Mars 2013 65 COMMUNICATION 6e RM Exercice de média training ans le cadre de la directive annuelle de prépara- Dtion des forces et conformément au programme de formation de la Direction de la communication, de l’information et de l’orientation au ministère de la Défense nationale, la base aérienne de Tamanrasset a abrité, du 24 au 26 février 2013, le déroulement d’un exercice de média training au profit des cadres de la communication ainsi que des responsables chargés de ces missions dans les unités de la 6e RM. L’ouverture de cette manifestation a été présidée par le commandant Air de la 6e RM, en présence de nombreux cadres de la région. Cet exercice englobe deux aspects théorique et pratique. Les participants ont reçu des explications approfondies sur les principaux concepts de la crise, son traitement médiatique ainsi que les techniques essentielles du journaliste professionnel. Le programme pratique comporte également des entraînements sur la façon de gérer une crise à tra- vers la création et la gestion d’un centre d’information spécialisé suivant les normes académiques■ DRCIO/6eRM. Campagne de reboisement « un arbre pour chaque Chahid » ans le cadre de la célébration cinquantenaire de l’indépendance et en application du programme national de la campagne de reboisement «un arbre pour chaque Chahid» tracé par l’Organisation nationale de l’Environnement et de l’Echange touristique en coordination avec la Direction générale des Forêts et le ministère de la Défense nationale, les éléments de l’ANP, soutenus par les divers corps de sécurité, ont planté plus de 1500 arbres au niveau de la commune de Tamanrasset et 5000 autres au niveau du territoire de la 6e RM. Cette opération, à portée historique et environnementale, vise à lier le passé glorieux riche d’épopées héroïques du peuple algérien dans sa lutte pour recouvrer sa Ddu 66 Mars 2013 El-Djeich 596 souveraineté nationale à ce programme environnemental qui symbolise l’espoir en un avenir prospère, visant au renforcement de la biodiversité et à offrir une vie saine et paisible dans un environnement salubre. A titre indicatif, cette opération vise à planter un million et demi d’arbres à travers les différentes régions du pays. Elle a été entamée au mois de novembre 2012 au niveau des diverses régions militaires■ DRCIO 6e RM ESG. Conférence du directeur de l’Onu et des Congrès régionaux au ministère des Affaires étrangères, M. Mohamed Belaoura « La politique algérienne vis-à-vis des organisations internationales » INESG. Conférence de directeur de l’Institut européen de la Méditerranée M. Andreu Bassols “La coopération sous-régionale dans l’espace méditerranéen” ans le cadre de la série de conférences inscrites au programme Dpédagogique de l’Ecole ous le thème : «La coopération sous-régio- Ph. El-Djeich Supérieure de Guerre visant à enrichir les connaissances des cadres de l’Ecole et des différentes autres écoles militaires, le Directeur de l’Organisation des Nations Unies et des Conférences Régionales au Ministère des Affaires Etrangères, M Mohamed Belaoura a animé le 27 février 2013, une conférence intitulée « la politique algérienne avec les organisations internationales ». Le conférencier a entamé son intervention en rappelant les grands axes de la politique étrangère algérienne, qui prennent leur source de la matrice de la Révolution et de ses principes, et qui en constituent la référence. En ce sens, la diplomatie algérienne est partie intégrante du combat libérateur et de ses épreuves. Une révolution qui ne s’est pas seulement appuyée sur le combat armé mais également sur la lutte à l’échelle politique et diplomatique en vue d’internationaliser la question algérienne et porter à la connaissance de l’opinion publique internationale le juste et légitime combat du peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance et de sa souveraineté nationales. Les principes guidant la politique extérieure de l’Algérie, à l’indépendance, s’inspirent donc de ce combat, dont le principe du droit des peuples à l’autodétermination, le soutien inconditionnel aux peuples en lutte contre la domination coloniale et ce, tant à l’échelle régionale qu’internationale, à travers différentes instances et organisations comme la Ligue des Etats arabes, le mouvement des non-alignés, l’Organisation des Nations-Unies ainsi que l’Organisation de l’unité africaine puis l’Union africaine. Parmi les autres principes cardinaux de la politique étrangère de l’Algérie, celui de la non ingérences dans les affaires intérieures des Etats et la revendication d’un nouvel ordre mondial dans le cadre du mouvement des non-alignés dont l’Algérie est devenue un des principaux acteurs ainsi que son action constante en faveur de la solution pacifique des conflits, comme en témoignent ses nombreuses médiations couronnées de succès. Le conférencier a également évoqué les diverses étapes qu’a connues la diplomatie algérienne, en relation avec les mutations qui ont marqué la scène internationale dont la période (bipolarisme, multilatéralisme, unilatéralisme et l’avènement des pays émergents qui entendent avoir un rôle sur la scène internationale). Ces mutations, n’ont pas empêché la diplomatie algérienne de poursuivre sont action en s’appuyant sur les mêmes principes, au niveau régional et international, en continuant de soutenir le combat légitime des peuples opprimés pour leur indépendance et la revendication d’un développement équitable pour tous. Tout comme elle a été la première à appeler à une réforme de la Ligue arabe et sa voix continue de s’élever pour réclamer une refonte du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies.■ Snale dans l’espace méditerranéen», s’est tenue une conférence, animée par l’expert espagnol M. Andreu Bassols, directeur de l’Institut Européen de la Méditerranée (IEMED), sis à Barcelone, organisée par l’Institut National d’Etudes de Stratégie globale (INESG), le 12 février 2013, à l’hôtel Hilton.à Alger L’expert espagnol, qui est à la tête de l’IEMED depuis juin 2011, estime que «dans un monde globalisé et extrêmement compétitif, la Méditerranée est absente comme sujet géostratégique international ». Il ajoute qu’« on ne parle pas souvent du potentiel économique et politique du Bassin méditerranéen et du développement des relations culturelles. Nous avons une énorme opportunité de l’idée de la Méditerranée que nous pouvons vendre à l’Europe. Il est nécessaire de créer une zone de libre-échange». Pour le conférencier, l’émergence de l’Europe de l’Est et de l’Amérique latine est souvent évoquée mais on ne fait jamais référence au potentiel économique, social, culturel et politique de la Méditerranée. « Le Bassin méditerranéen doit être un espace important pour consolider les relations entre l’Afrique du Nord et l’Union européenne » afin de trouver la place qu’il mérite dans ce monde en transition dans tous les domaines ainsi que la nécessité d’établir un cadre de coopération multilatéral, a-t-il affirmé. Après avoir fait référence aux nombreux efforts consentis depuis 1995 dans le but de développer « une relation pas toujours facile, comme le Processus de Barcelone, l’Union pour la Méditerranée (UPM), le cadre informel du “5+5” et le Forum des pays méditerranéens», il déplore un manque de volonté pour mettre en place la plateforme nécessaire et concrétiser les aspirations attendues de toutes ces initiatives. M. Andreu Bassols a estimé que l’Algérie a toujours joué un rôle important dans le Bassin méditerranéen grâce à ses importantes potentialités. L’expert espagnol a clôturé son intervention en lançant un appel à tous les acteurs et responsables du Bassin méditerranéen pour renforcer le partenariat politique, économique, social, culturel ainsi que dans le domaine de la logistique, du transfert de technologie, de la recherche scientifique et autres domaines en veillant à préserver la stabilité de la région car, selon lui, la méditerranée est aujourd’hui au centre de l’intérêt mondial et il n’ya pas d’autre alternative■ El-Djeich 596 Mars 2013 67 Communication Conférence sur la préparation mentale ou psychologique d’un sportif L’esprit gouverne le corps e Centre de Regroupement et de Militaires de Ben Aknoun a organisé, le 28 février, une conférence sur « La préparation mentale ou psychologique d’un sportif », animée par M’hamed Bitouri, docteur en psychologie. Une conférence qui a vu la participation du chef de service des Sports militaires, des responsables du sport militaire, des sélectionneurs nationaux, des sportifs et des invités en l’occurrence Abdelhamid Zouba, Mohamed Maouche et Mohamed Soukhane. La préparation mentale permet au sportif d’acquérir et de développer un mental gagnant, d’être à 100% de ses capacités lors des compétitions et d’élever son niveau de performance. Elle lui permet de clarifier son objectif en mettant en place une stratégie de réussite. La préparation mentale est un des domaines sportifs, au même titre que la préparation physique, technique, l’hygiène de vie, et la tactique… la préparation mentale nécessite, autant, un entrainement quotidien et un réel engagement du sportif ou de l’équipe. L’objectif de cette préparation est de savoir comment l’athlète atteint l’excellence sportive. La préparation mentale permet au sportif de reproduire les critères d’excellence sportive en travaillant sur les pensées, les attitudes, la gestion des émotions, l’environnement et de centrer le sportif sur l’action Pour une première, ce fut une réussite et la salle de conférence du Centre de Regroupement et de Préparation des Equipes Sportives Militaires de Ben Aknoun affichait complet pour une journée innovante qui permettait la rencontre de tous les responsables sportifs militaires et les sportifs autour d’une conférence-débat axée sur le thème « La préparation mentale ou psychologique d’un sportif » M’hamed Bitouri, docteur en psychologie, a évoqué durant cette conférence les diverses pistes de réflexion sur la thématique « Préparation mentale chez le sportif ». Les techniques à développer, le discours à avoir face aux sportifs, le positionnement des entraineurs (relation entraineur /sportif), savoir être à l’écoute et respecter les sportifs, les bénéfices d’une préparation mentale, les compétences d’un 68 Mars 2013 El-Djeich 596 Ph. DR LPréparation des Equipes Sportives préparateur mental et le développement d’habilité mentale chez le sportif. Lors de cette conférence, des sportifs de haut niveau, Lyes Yacoubi (judo), Houda Chaâbi (tir sportif), Larbi Guerni (judo), Mohamed Amine Ouadahi (boxe), Walid Khafif (judo), ayant tous porté le maillot national et connu des sacres, ont alimentés le débat en dévoilant leurs expériences, lesquelles restent dénuées des outils que peut leur apporter les techniques de la psychologie du sport, ils ont eu à gérer leurs stress et leurs émotions, défaites et performances avec leurs propres façons de faire. Les responsables du sport militaires, les entraineurs et les sportifs présents dans la salle ont apprécié cet échange très constructif. La force mentale diffère d’un sportif à un autre, a souligné en préambule le conférencier: « Chacun a sa propre personnalité (mental de gagner, mauvaise acceptation de la défaite, optimiste, pessimiste, insatisfait...etc.)”. L’intervenant a toute fois rassuré «malgré toutes les pensées négatives qui surgissent dans nos têtes, nous pouvons nous entrainer pour être plus forts et en tirer bénéfice en exerçant ses capacités mentales quel que soit son sport et quel que soit son niveau sportif » Autre rapport développé sur la psychologie du sport, il y’a cette relation qui concerne l’entraineur et le sportif. Selon l’orateur, l’entraineur a pour mission de préparer mentalement ses sportifs aux compétitions, soulignant que la méthode de l’entraineur lui est propre, en fonction de sa personnalité, de la discipline à laquelle il se consacre et de son expérience. La qualité de la relation entre l’entraineur et le sportif, estime M. Bitouri, permet également d’obtenir un rapport privilégié, qui soit une valeur ajoutée à la prise en charge psychologique du sportif Néanmoins, l’entraineur peut aussi s’appuyer sur un cadre de références spécifiques, une méthodologie rigoureuse et des outils pragmatiques qui permettent au sportif de fonctionner au maximum de ses possibilités, d’optimiser son potentiel. Un des volets examinés par ce thème, on retiendra les bénéfices d’une préparation mentale pour le sportif. Cela consiste à gérer le stress, à mettre entre parenthèse un souci, à améliorer les troubles du sommeil, à corriger un geste technique, augmenter les possibilités de concentration, de visualisation, de mémorisation, de gérer une période ou le sportif est blessé, pour ne citer que ces effets sur la longue liste des avantages. De nombreux aspects psychologiques liés à l’esprit sportif ont été développés par l’intervenant, l’aspect qui a retenu notre attention, est « Les techniques de préparation mentale « il s’agit par exemple de l’utilisation de la sophrologie ; des techniques de méditation ; de techniques cognitives comportementales ; du BIO feed-back (rétro-action biologique) le stress training, l’arrêt de la pensée, des techniques complètement étrangères aux habitudes locales et qui méritent certainement d’être introduites dans les milieux sportifs ainsi que les spécialistes qui vont avec, à savoir les psychologues du sport, sachant, comme a tenu à conclure M. Bitouri, que le sportif est avant tout un être humain■ SANTÉ Coeliochirurgie la chirurgie de demain ? Conscient de ces enjeux, le service de Chirurgie pédiatrique de l’Hôpital central de l’Armée Dr-Mohamed-Seghir-Nekkache a commencé à intervenir sur les premiers cas de coeliochirurgie chez l’enfant dès 2011, et à ce jour plus de 150 cas ont pu être traités sans aucune complication. A COELIOCHIRURGIE est une technique chirurgicale qui permet d'aborder l'intérieur de l'abdomen sans cicatrice. La cavité abdominale est gonflée par du gaz CO2 permettant de soulever sa paroi. A travers des trocarts très fins chez l’enfant (entre 03 mm et 05mm) sont introduits différents instruments (ciseau, pince, écarteur,…) permettant de pratiquer l’intervention voulue. Un trocart optique, relié à une source lumineuse et à une caméra, permet la vision de l’intervention sur un écran. On peut ainsi opérer à travers un écran téléviseur, une caméra filmant l’ensemble du champ opératoire. En chirurgie abdominale, on dit indifféremment laparoscopie, coelioscopie ou chirurgie vidéo assistée. On parle de thoracoscopie quand il s’agit d’interventions sur le thorax et de rétropéritonéoscopie quand l’abord est postérieur, c'est-à-dire l’espace virtuel situé derrière l’abdomen, pour aborder la région retro péritonéale, essentiellement l’appareil urinaire. HISTORIQUE La coeliochirurgie est née vers les années 1970 par la réalisation de la première cholécystectomie pour lithiase vésiculaire chez l’adulte. Durant les deux premières décades elle s’est étendue progressivement de la chirurgie digestive à d’autres spécialités chirurgicales : chirurgie Ph.DR L ProfesseurColonel A.KHELIFAOUI* gynécologique, chirurgie urologique, chirurgie thoracique. Chez l’enfant, il a fallu attendre La coeliochirurgie est une technique chirurgicale qui permet d'aborder l'intérieur de l'abdomen sans cicatrice. On peut ainsi opérer à travers un écran téléviseur, une caméra filmant l’ensemble du champ opératoire. presque 30 ans, c'est-à-dire jusqu’au début de ce siècle, pour que son indication soit devenue anodine grâce aux progrès de l’anesthésie et à la miniaturisation du matériel. Les avantages de la coeliochirurgie par rapport à une chirurgie classique sont multiples : ● Délabrement musculo-aponévrotique minimal, ● Esthétique (chirurgie « sans cicatrice »), ● Risque infectieux moindre : absence d'ouverture et de fermeture de la paroi, ● Suites post-opératoires moins douloureuses, lever précoce, durée de séjour diminuée, retour rapide à une activité normale. El-Djeich 596 Mars 2013 69 SANTÉ On peut ainsi opérer à travers un écran téléviseur, une caméra filmant l’ensemble du champ opératoire. Ph.DR Mise en place du trocart optique Aucun cas de mortalité. 80% des enfants ont moins de six ans d’âge dont plus de 50% ont moins de deux ans grâce à une très bonne coopération avec l’équipe d’anesthésie. En dehors de pathologies mineures (appendicectomie, testicule non palpable,..) qui sont réalisées dans d’autres structures, notre service a pu réaliser des interventions beaucoup plus complexes qui restent les premiers cas dans notre pays, et pour certaines affections les premiers cas dans le Maghreb. 70 Mars 2013 El-Djeich 596 Début d’anesthésie chez le petit enfant. Ph.DR Quelques prérequis sont indispensables pour pratiquer cette technique . ● Environnement technologique (colonne de coeliochirurgie et instruments spécifiques) ● Apprentissage des chirurgiens aux interventions par simulateur ou sur écran, sans relief, gestes inversés. Bien que la coeliochirurgie ne peut être appliquée, pour le moment, à toutes les interventions chirurgicales chez l’enfant, de grands progrès sont enregistrés puisque dans quelques rares grands centres de renommée mondiale ces interventions sont réalisées à la naissance. Conscient de ces enjeux, le service de Chirurgie pédiatrique de l’Hôpital central de l’Armée DrMohamed-Seghir-Nekkache a commencé à intervenir sur ses premiers cas dès 2011, et à ce jour plus de 150 cas ont pu être traités sans aucune complication. Le service est ainsi devenu pionnier et précurseur dans des interventions plus lourdes qu’elle soit : ● en chirurgie abdominale : reflux gastro-œsophagien, lithiase vésiculaire, splénectomie. ● en chirurgie thoracique : kyste hydatique, biopsie, éventration. ● en chirurgie urologique : néphrectomie, jonction pyélo-urétèrale, reflux vésico-urétèral. Depuis les résultats ont été publiés dans des sociétés savantes faisant du service de Chirurgie pédiatrique un centre de référence nationale. Grâce à une très bonne équipe d’anesthésie, le service de Chirurgie pédiatrique a pu réaliser dans notre pays les premières interventions de coeliochirurgie chez l’enfant. Cette technique si elle est considérée par certains comme une chirurgie complémentaire, il est fort probable que dans peu de temps elle va devenir simplement la nouvelle façon de pratiquer la chirurgie. * Chef de service de Chirurgie pédiatrique – Hôpital central de l’Armée Dr-MohamedSeghir-Nekkache HISTOIRE eci est une étude histo- Crique militaire extraite d’une première recherche historique «La guerre de guérilla», qui a reçu le deuxième prix national 2007 de la meilleure étude historique ; et d’une deuxième étude historique portant sur «L’étatmajor de l’ALN», qui a reçu le premier prix national, en 2008, de la meilleure étude historique, lors du concours national organisé par le Centre national des études et recherches sur le Mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954. ● Lt-colonel Salah Guerfi Professeur d’histoire militaire, chef de département de muséologie (Musée central de l’Armée) “L’école coloniale de l’histoire n’a eu de cesse de travestir et d’étouffer les vérités, de tenter de substituer une histoire falsifiée et tronquée à une histoire objective et intègre. Pour cela, elle a adopté le style de l’ambiguïté et du mensonge provoquant ainsi de graves dommages à notre histoire. Dommages qui ont contribué à la déformation de nombreuses vérités, à semer le doute et à ancrer la méfiance dans les esprits faibles.“ Président Abdelaziz Bouteflika, in éditorial N°168 (juillet 2006) de la revue Premier Novembre LES ORIGINES HISTORIQUES DE LA STRATÉGIE MILITAIRE ALGÉRIENNE (1954 - 1962) Livre II (L’état-major de la Révolution) IV.L’initiative tactique ES états-majors locaux des zones « Des fellaghas dissimulés dans les avaient l’initiative tactique et l’effet épais buissons qui bordent la route de surprise en recourant à une ouvraient le feu sur nous. Accélérez à méthode consistant à épuiser et à fond, hurla M. Raymond (…) un feu disperser les unités coloniales d’enfer nous prenait maintenant à comme on peut le constater en revers » (2) zone 4 dont les états-majors ont En zone 4, les états-majors locaux ontlancé une série de frappes d’usure mené une série d’opérations d’usure à avec la destruction des fermes des l’exemple de l’embuscade tendue à colons à Ain Bassame et la résistance Guerouma, près de Palestro face à la force envoyée pour intervenir (Lakhdaria) contre une patrouille de ( éléments de la gendarmerie et les l’infanterie coloniale. Le commandeunités du 49e bataillon des tirailleurs). ment militaire colonial pour sa part, Ils ont attaqué égalen’avait d’autre choix ment le poste de la que de lancer des En zone 4 … les gendarmerie et des opérations de unités du groupement états-majors ont « recherche dans le mobile de la police de triangle « Lakhdaria lancé une série de campagne près de Sour-El-GhozlaneMaillot (M’chedallah) Mansourah» qui ont frappes d’usure par deux frappes sucdonné lieu à plucessives en une seule comme la destrucsieurs accrochages nuit coïncidant avec tion des fermes des qui se sont concenle 3 mars 1956, Ces trés en particulier à actions ont poussé les colons à Ain Kadiria et Souk-Es Bassam et la résis- Sabt. autorités coloniales à annoncer l’élargisseLes troupes d’occutance face à la ment de la zone pation n’ont pu force envoyée pour concrétiser leur concernée par le couvre feu qui englo- intervenir (éléments objectif d’anéantir la be désormais Révolution et d’infléMénerville (Thénia) et de la gendarmerie chir la détermination une partie de la et les unités du 49è des révolutionnaires Mitidja, dont Bouira, parce qu’elles bataillon des Chebli, Larbâa, n’avaient pas le Fondouk ( Khémis El- tirailleurs). monopole de l’initiatikhechna et Rovigo ve et que le dispositif (Bougara) (1). de combat comporPreuve de l’initiative prise par les tait de nombreuses lacunes, particuliègroupes révolutionnaires la série d’atrement dans le domaine de la formataques comme l’embuscade de Mihoub tion et des dispositions morales. C’était près de Tablat, tendue au gouverneur comme si on avait à faire à des pomde Tablat Pierre Raymond qui était piers rompus par la fatigue du fait des venu en personne inaugurer un des courses quotidiennes pour éteindre le centres « des Affaires Algériennes », brasier pour peu de résultats sur le le 10 mars 1956, et qui a été surpris terrain. La mauvaise situation militaire par l’attaque exécutée par les étatsles a poussé à ne pas déclarer la mort majors locaux avec brio. du capitaine Crotoff . Ce qui est enco- L El-Djeich 596 Mars 2013 71 HISTOIRE re plus étrange est le fait que la presse a également à l’instar de la ferme Camilieri au Sud-ouest de Tizipassé sous silence la mort d’un grand officier de renseiOuzou, et la manufacture du tabac “Bastos“ prés de gnement connu dans le milieu militaire européen avec Bordj Ménaïel. La réaction coloniale a été d’étendre le certains éléments du régiment de choc dans une embuscouvre feu jusqu’à la région de Dellys à partir de 8h du cade près de Tabergda dans les monts des soir jusqu’à 5h du matin. Nemamcha.(3) L’ennemi a tenté de lancer des opérations conjointes En l’absence d’une vision stratégique claire et efficace (Terrestre et Aérienne) dans le but d’encercler les dans l’emploi des forces, la stratégie du tournant décisif groupes révolutionnaires dans la montagne de tant invoquée par les chefs de la colonisation est deveBouandès, près de Guergour, au Nord de Sétif. Mais la nue dans la réalité un slogan creux, destiné à la consomnature accidentée du relief a joué en faveur des révolumation locale, afin de faire diversion auprès de l’opinion tionnaires en ce qu’elle leur offrait comme abris sûrs publique française pour jeter le voile sur l’échec des pendant le bombardement aérien. De même, leur posigrandes opérations de ratissages et de parachutage. Il en tionnement judicieux leur a permis de prendre à revers a été de même des pouvoirs spéciaux que les autorités les éléments du 1e régiment de commandos parachucoloniales avaient tenté d’intégrer comme carte maitrestistes qui avait été héliporté dans le but d’appuyer les se dans le conflit militaire en Algérie et qui n’était autre unités du 2è dragon commandées par le colonel Bouchet qu’une tentative désespérées de détourner l’attention sur qui ont été surprises par le feu nourri et précis des révol’état véritable de la situation stratégique et la tragique lutionnaires. réalité de la colonisation en Algérie. « Au moment où les parachutistes traversaient l’oued, Les pouvoirs spéciaux placés sous la coupe de Guy une violente fusillade éclata. Dissimulés dans d’épais Mollet ont vite fait de dépêcher en urgence les troupes buissons (les H.L.L) ouvraient le feu à 50m (..) ce fut penactivant en Indochine vers l’Algérie tout en procédant au dant trois quarts d’heure un combat furieux (…) à la tomdéploiement de nouveaux régiments à travers tout le terbée de la nuit les fellagas décrochèrent» (8) ritoire national, notamment dans le secteur oranais ou L’initiative des états-majors de la zone 3 a permis de lanont été positionnés les légions du cinquième régiment cer une attaque similaire en intensité à l’opération d’infanterie(4). L’augmentation du nombre de ces forces menée par les forces coloniales dans la région de Tizi a porté les effectifs de l’Armée française en Algérie à Rached et exécutée par la 27e division alpine en coopéenviron 250 mille (5)hommes. Mais ration avec le 13e régiment pendant que l’ennemi procédait au sénégalais venant de la région de renforcement de ses forces, les Larbaâ Nath Irathen où l’effort Le premier coup est groupes révolutionnaires ont porté essentiel de l’ennemi s’est celui de la ferme deux coups retentissants à l’arméeconcentré sur la zone comprise coloniale et aux forces chargées de entre Bilias-Ighil Ounchiale et Dejoule, précédemment la « pacification en Algérie. Le preIghil Hadj Ali. Les révolutionévoquée, à l’Ouest de mier coup est celui de la ferme naires ont affronté une unité Dejoule, précédemment évoquée, à ennemie à Tixter près de Maillot Souk-Ahras, lorsqu’un l’Ouest de Souk-Ahras, lorsqu’un et une autre prés de Draa Elgroupe relevant de la groupe relevant de la compagnie Mizane tout en combattant des des tirailleurs algériens ont opéré éléments contre révolutionnaires compagnie des une désertion collective après avoir Akbou et Boghni ainsi que le tirailleurs Algériens ont à20e éliminé des soldats français et leurs bataillon d’infanterie à Ait opéré une désertion auxiliaires pour ensuite s’accrocher Amor Ouali et Djebla près de avec les éléments du 3e régiment Bejaia (9). collective après avoir colonial de parachutistes qui a Les états-majors de la zone 3 ont tué des soldats français pris l’initiative de lancer une opéentrepris de les pourchasser sur ordre du général Beaufre en person- et leurs auxiliaires ration d’épuisement contre les ne.(6). La deuxième frappe a eu lieu éléments du 11e régiment d’inavant de s’accrocher en territoire de la zone 3 où l’état fanterie coloniale qui était sur le major local sous le commandement avec les éléments du 3e point de quitter son lieu de poside Mohamedi Saïd, dit Si Nacer a tionnement à Taourirt Ighil pour régiment colonial de mené la célèbre bataille d’Ait se rendre à Asif El Hammam. parachutistes qui a Houari qui a eu lieu le 12 mars(7), Les troupes coloniales, prises par Cette attaque a été appuyée par une entrepris de les poursurprise dans la région d’Ighil autre attaque de l’Armée de Gueroum n’ont pu que difficilechasser … Libération Nationale le lendemain ment briser l’étau avant de se sur un autre site dans le cadre des replier vers la région de Taksebt. opérations d’usure des unités enneLe génie des états-majors locaux mies qui se préparaient à lancer une opération de ratiss’est également illustré dans l’attaque lancée par les sage au centre d’Alger le 13 mars. révolutionnaires contre une patrouille de garde dans la Par ailleurs, les états-majors de la zone3 (Kabylie) ont commune d’Ighil Ali , causant ainsi d’énormes pertes planifié plusieurs opérations audacieuses contre les dans les rangs de l’ennemi qui a été obligé d’évacuer en agents au service de l’occupant dont Brighetti de Flogny, urgence certains blessés, ceci d’autant que le convoi représentant de l’administration coloniale dans la région ayant évacué les blessés, a été attaqué à son retour de de Michelet (Ain El Hammam) ainsi que des opérations Tazmalt enregistrant de nouveaux morts et des blessés de sabotage des infrastructures économique de l’ennemi dans ses rangs(10). 72 Mars 2013 El-Djeich 596 En riposte à ces actions, le commandement colonial a l’accrochage de Bab-Taza, près de Maghnia où les révolumis en œuvre deux choses essentielles en application du tionnaires ont abattu le capitaine René Cozette (15). plan « Lacoste » et ce, à la veille de l’entrée en vigueur La prééminence de l’initiative tactique de l’ALN, particuliède la loi sur les pouvoirs spéciaux (16 mars 1956) dans rement dans la région de Beni Saf et de Nedroma, a le but de, premièrement, procéder au regroupement des contraint Lacoste, accompagné du commandant des forces coloniales dispersées et, deuxièmement, planifier forces, le général Lorillot ainsi que du colonel une contre-attaque.(11). Ducourneau, chef d’état-major, à se rendre dans la L’idée principale de la stratégie coloniale était de concrérégion de Tlemcen afin de se réunir avec les commantiser un double objectif : étouffer la Révolution algériendants des grandes unités et pour étudier la situation miline et assurer un développement économique. Il ne fait taire sur le terrain surtout que la zone frontalière allant pas de doute que le double objectif était empreint de de la mer jusqu’aux montagnes de Tlemcen, était deveduplicité, en ce sens qu’il exprimait la volonté de prolonnue très dangereuse et commençait à poser de grands ger l’effort de guerre par des capacités et des moyens défis sécuritaires difficiles à relever sur le terrain(16). que sa machine économique ne pouvait supporter vu Dans la région de Beni Saf, les états-majors locaux ont l’effet d’épuisement continu. Lacoste a compté sur l’intellancé des attaques contre des convois ennemis comptant ligence de Max Lejeune, secrétaire d’état à la guerre. Ce chacun plus de sept camions, faisant ainsi échouer les dernier a exposé l’idée de réorganiser le commandeopérations de largage aérien(17). Dans la région de ment territorial afin de faciliter les opérations militaires, Nedroma, il y eut l’embuscade de Zaouia qui a mis hors en divisant le territoire algérien en trois parties : Est de combat une unité des Zouaves et les légions qui (Constantine), Ouest (Oran) et Centre (Alger) concordant avaient tenté de lui venir en aide (18). avec le positionnement de trois bataillons d’armée. L’initiative tactique des états-majors locaux de la zone 5 Il tenta, par le biais de cette action, de créer des zones en particulier visait essentiellement à empêcher les nommées « territoires opérationnels » dont l’échelle hié- troupes ennemies de recevoir les approvisionnements et rarchique reposerait sur « l’unité de commandement ». le soutien logistique, en provenance de Tlemcen vers Les décisions de ce commandement unifié devant se tra- Nedroma et Beni Saf. Par ailleurs, les états-majors ont duire sur le terrain à travers la concrétisation d’un but réussi à faire de nombreux prisonniers comme le déclare essentiel, celui d’anéantir la révolution. la presse coloniale : La machine politique, conduite par «Elle se vit entourée de nombreux Guy Mollet avait essayé, à la même H.L.L, dévoilant les rochers, évalués à période, de négocier secrètement avec Dans la région de plus de 300, équipés d’armes automale commandement révolutionnaire suite une embuscade était tendue Beni Saf, les états- tiques, à la multiplication des opérations de dans le but de capturer la petite troupe, guerre menées par les groupes révolu- majors locaux ont la manœuvre avait été bien prépationnaires (plus de 2500 opérations, lancé des attaques rée»(19) durant le mois de mars 1956 seuleLes soupçons de l’ennemi l’ont poussé ment). Ceci, même si l’ennemi comptait contre des convois à écarter le commandement militaire planifier une frappe par traitrise contre 21e régiment de tirailleurs algériens ennemis comptant du le commandement de la zone 1 à tra(21e RTA) de peur que ses éléments ne vers l’opération « Cantate» conduite par chacun plus de prennent la fuite et rejoignent la le général Parlange, commandant du sept camions, fai- Révolution, en le remplaçant par le (5e Sud constantinois et le général En dépit de cela, les forces ennesant ainsi échouer REI). Vanuxem, responsable de la zone des mies ont essuyé, le 19 mars, de Aurès-Nemamcha depuis novembre les opérations de grosses pertes et un hélicoptère de 1954 qui contribua à la planification de type (H-19) a été abattu. Ainsi, les largage aérien. cette opération avant de rejoindre le efforts des militaires français dans la cabinet militaire de Lacoste, vers la mirégion de Nedroma dans l’extrême mars(12). Ouest jusqu’aux opérations de la péninsule de Collo et de Lacoste était porteur de nouveaux projets avec lesquels il celles de la région de la Calle, à l’Est, auront été inutiles. comptait rassurer les français résidant en Algérie sur leur Les bombardements anarchiques, au canon de 90 mm avenir en déclarant que « Tout le monde est convaincu effectués par les forces navales coloniales dans la région que le sort de la France se joue en Algérie » avant de de la Calle, au motif d’un possible regroupement de lancer à l’opinion publique, des chiffres sur le nombre révolutionnaires et le débarquement de commandos d’avions qu’il avait demandé, les moyens de transports marins auront été vains et traduisent l’échec cuisant de la qu’il devrait réquisitionner, le pont aérien en cours pour doctrine d’emploi de ces forces. le transport de forces supplémentaires à partir de la « Malgré la mise à terre des commandos marine par France et du Sénégal vers l’Algérie en plus de deux divizodiac, ces deux opérations (Collo et la Calle) n’obtinrent sions mécanisées rapides, la mobilisation de la marine et pas des résultats à la mesure de l’exploitation médiatique des garde-côtes qui coordonneraient leur action avec qui en fut faite »(20). celle des unités de Commandos(13). Ces dernières ont Dans l’extrême Est, il y eut une opération (terrestretenté de boucler les frontières, surtout celles de l’Ouest, navale- aérienne) appuyée par des tirs à partir du bâticommandées par Boussouf qui a alimenté le secteur orament de guerre G. Leygues (21), dans la région de nais en armes depuis Maghnia jusqu’à Nedroma où se Guergour il y eut l’opération de débarquement de déroulaient des batailles et des accrochages acharnés troupes par hélicoptères, concentrée essentiellement dont les plus importantes étaient celles déclenchée à autour de la zone d’action du 3e RPC entre le 24 et 27 l’Ouest de Sebdou, au Sud-Ouest de Tlemcen ainsi que mars, alors que la région des Aurès-Nemamcha, était le dans la région de Bab-El-Assa(14). Il y eut également théâtre d’un accrochage entre les révolutionnaires et les El-Djeich 596 Mars 2013 73 HISTOIRE troupes d’occupation à Oued Hilal, Djebel Labiadh, Arris avril, chargées d’opérer une intervention rapide à partir suivis d’opérations d’usure contre les centres d’El-Djorf, de la frontière Ouest jusqu’à la frontière Est (30), avec de Chéria et de Negrine(22). l’appui des formations en attente, débarquées en Algérie, La dernière semaine du mois de mars a été très dure conformément à la démarche du conseil des ministres pour la Révolution et les révolutionnaires, en ce sens français qui lui sont allouées quant à un renforcement de que, le deuxième bureau ennemi, par le biais du 11e l’effort de guerre. régiment de choc, relevant du SDECE (service de docuCeci, bien que ces nouvelles formations allaient souffrir mentation extérieure et contre-espionnage service de d'un manque d’encadrement (officiers et sous-officiers) documentation extérieure et contre-espionnage ), était parce que nombre d'entre eux ont perdu la vie en arrivé à faire exploser un appareil radio piégé au siège Indochine et au Moyen-Orient. Pour les remplacer il a été du commandement du héros Ben Boulaid, qui a provofait appel à des formations de la marine DBFM( Demi briqué la mort du commandant de la zone des Aurèsgade de fusiliers marins), qui ont été déployées dans les Nemamcha (23) et la blessure de nombreux éléments de zones montagneuses, près des côtes, comme à Souahlia son état-major dont Mustapha Boussetta et Bouchaib Ali aux frontières Ouest, où s’est déroulée la célèbre bataille (24). de Djebel Fellaoucène, planifiée et menée par les étatsEn revanche, des documents ennemis reconnaissent la majors locaux de la zone 5. L’embrasement a gagné les résistance acharnée des moudjahidine face à l’une des versants des monts Nador, prés de Nedroma, plus préciplus célèbres unités de la Légion étrangère et de parasément dans la Zaouia de Sidi Ben Amer, où les troupes chutistes, que le commandement de la dixième région du cinquième régiment étranger d'infanterie (5eREI), ont avait envoyé à ce moment-là, afin de liquider la zone essuyé l’attaque des éléments révolutionnaires qui, à l’oc1 à El-Djorf (25). casion, ont eu recours à des procédés tactiques d’un Depuis le déclenchement de l’accrochage, le 5 avril 1956, niveau très élevé et efficace. les troupes d’occupation ont essuyé maints revers face à « L'engagement a pris de l'ampleur, les rebelles, sortant 400 Moudjahid, ce qui a poussé le un peu de partout, ayant pris général Vanuxem à se rendre sur les position aux alentours du lieux, au centre d’El-Djorf afin d’évaluer douar Zechalda, situé dans la la situation militaire et d'enquêter per« C'est une véritable bataille – vallée comprise entre les versonnellement, sur les causes qui ont sants des deux djebels la plus importante depuis le fait que l'embuscade menée par les (Fellaoucène et Nador). Une révolutionnaires, soit une tragédie pour début de la rébellion - depuis certaine confusion se produisit l’occupant (26), ainsi que l’accrochage du côté des légionnaires».(31) 3 jours, sans interruption (...) violent, du 8 avril, face à environ 100 Par la suite, l’ennemi a procédé un feu violent d'armes automa- au renforcement de ses forces moudjahid entre Khenchela et Khenguet Sidi Naji (27), et l’opération aériennes, en battant le rappel tiques,… très nombreux et de grande envergure, la première du des avions “Mistral”, de la base solidement retranchés dans les de Bizerte (Tunisie) vers la genre, lancée dans les régions d’El Djorf et de Guentis (28). Les combats base de Teleghma prés de éboulis de rochers, armés de se sont poursuivis jusqu'au 10 avril, avec l’intention du complusieurs fusils mitrailleurs et Sétif, date de la fin de la deuxième bataille mandement colonial d’utiliser d’El Djorf, considérée par la presse mitrailleuses de 30 et de mor- leur puissance de frappe dans ennemie comme la plus importante région de Guergour, le 13 tiers (...) l’un des camions fut la depuis le début de la Révolution: avril 1956 en soutien aux opéfrappé presque à bout portant rations d’encerclement et de « C'est une véritable bataille – la plus importante depuis le début de la rébel- (...) nos pertes avaient été bouclage lancées par les unités lion - depuis 3 jours, sans interruption coloniales dans la au Nordsévères (...) un chasseur «thun- Ouest de Batna. Il en a été de (...) un feu violent d'armes automatiques…, très nombreux et solidement derbalt» a été contraint à un même pour l'aviation stationretranchés dans les éboulis de rochers, née à la base de Tafraoui, armés de plusieurs fusils mitrailleurs et atterrissage forcé, un Morane « dans la région d'Oran, qui a mitrailleuses de 30 et de mortiers (...) 500 » et 03 hélico ont été tou- appuyé, le 15 avril, des cenl’un des camions fut frappé presque à taines de soldat ennemis, ayant chés, de nombreux points bout portant (...) nos pertes avaient été bouclé Djebel El-Bouzidi(32), sévères (...) un chasseur «thunderbalt» d'impact ont été relevés sur la ceci jusqu’aux affrontements a été contraint à un atterrissage forcé, qui allaient avoir lieu à Djebel plupart des appareils ayant un Morane « 500 » et 3 hélico ont été El-Rafaa prés de Corneille touchés, de nombreux points d'impact participé à l'action» (Merouana) à Batna et l'atont été relevés sur la plupart des appataque contre les centres milireils ayant participé à l'action». (29) taires de Meskiana (Tabergda), Il n’y a rien d’étrange à cette reconnaissance, qui est (Dofana) et (Chemorrah) et la région d’Arris.(33) confirmée avec l'arrivée sur le terrain à El-Djorf de l’autoCes événements ont coïncidé avec la décision du gouverrité politique coloniale représentée par Dupuch, accomnement Guy Mollet, à partir de 17 avril, de rappeler trois pagnée du commandement militaire représenté par le promotions, soit des milliers de soldats et la création de général Noiret, commandant de l'Est Algérien, pour nouveaux centres militaires, en prévision du lancement constater la situation. Les actions héroïques de l’étatd’une opération militaire d’envergure baptisée major local coïncidaient avec l’arrivée de la cinquième « Arquebuse », en petite Kabylie, en soutien à de nomdivision blindée, qui a suivi la septième division, le 10 breuses opérations, déclenchées, sur information, par le 74 Mars 2013 El-Djeich 596 11e régiment d’infanterie coloniale contre les localités d’Ighrem et Ouled Amor Ouzegane, dans la région de Bejaia et par le 29e bataillon au douar Azrou N’bachar au sud-ouest de Bejaia. Mais les frappes lancées par les états-majors locaux ont rétabli le rapport de force dans leur affrontement face aux éléments qui menaient les opérations “K16” et “K17” supervisées par le général Simon (chef de la Zone Est d’Alger). Ces mêmes étatsmajors ont tendu, avec succès quatre embuscades contre des convois à Tigzirt, au Sud d’Ighil Ben Azouz et au sud de Tizi Ouzou et riposté à une tentative d’encerclement menée par le 1e RIC ( 1er Régiment d’infanterie coloniale) et le 8è Régiment de Spahis entre Sétif et Tocqueville ( Ras El-oued), faisant plusieurs victimes, parmi lesquelles le capitaine Jean Marie Bordes (34) . Alors que les préparatifs de la cérémonie officielle de réception de la 5è Division blindée (5eD.B) commandée par le général Rethove, et qui devait se dérouler sous la supervision de Robert Lacoste et de Max Lejeune. Les états-majors locaux de la zone, pour mettre fin à l’arrogance coloniale ont adopté une nouvelle initiative tactique à travers une embuscade tendue le 18 avril aux troupes ennemies dans la région de Nedroma – Sbabna dans le secteur Oranais qui s’est soldée par la mise hors de combat de nombreux éléments du régiment d'artillerie coloniale (12militaires abattus et deux autres blessés). Ceci, outre l'attaque, menée entre Hafir et Moutas, à environ 20 km au sud de Tlemcen, contre un détachement de l'ennemi (35). Les autorités militaires coloniales n’avaient d’autre alternative, comme d’habitude, que de riposter à travers des opérations de ratissage et les bombardements aériens par le biais des avions Mistral venant d'Oran. Ces opérations des révolutionnaires intervenaient en réponse à celles menées par l'ennemi, qui avait, quelques jours auparavant (15 Avril) éliminé quelques symboles de la Révolution dans une zone où l’ennemi avait réussi à élargir la zone interdite en y incluant des parties relevant de la région de Maghnia et Tlemcen : « À l’intérieur de la zone (interdite), le séjour et la circulation de toute personne sont interdites (….). La circulation de jour comme de nuit est totalement interdite (….) même pas les piétons (….) reste subordonnée à la délivrance d’un laissez-passer délivré par le chef de la S.A.S» (36) Au moment ou les héros du secteur oranais poursuivaient leurs actions en attaquent, le 7 mai, des fermes des colons, la Zone 2 (nord constantinois) avait, depuis le mois de mars, frappé de grands coups dans les environs de Roknia et Jemmapes (Azzaba) , où les opérations d’usure se sont multipliées. A Ain Kechra deux embuscades ont été tendues aux troupes ennemies à l’issue desquelles 15 militaires ont été neutralisés (entre morts et blessés), à leur tête un officier (37). De même, la région de Collo, une attaque de grande envergure a conduit l’ennemi à intervenir à partir de la mer à l’aide du croiseur « G.Leygues » qui a bombardé cette région et l’héliportage du commando marine “Trépel” dans une zone qui s’est étendue jusqu’à Djebel Edough près de Annaba (38). Les efforts déployés par les héros du nord constantinois ont conforté la Révolution algérienne à travers des opérations d’usure contre des centres de l’ennemi à Guelma, El Harrouch et Sidi Mezghich, suivies d’autres attaques déclenchées par les états-majors locaux dans les environs de Jijel, Taher et El Milia, dont la plus importante a été celle qui a eu lieu près de Grarem au sud ouest de Mila pour faire face à une opération ennemie lancée à la mi-avril. « La pression des fellaghas a transformé ce hameau (…) en un véritable camp retranché » (39). Plusieurs attaques d’usure ont été effectuées sur les centres et les unités ennemis en zone 3, en particulier à Oued Amizour, Sidi Aich, Adekar et El Kseur dans la région de Bejaia (40). Dans cette même zone 3, l’ennemi a reçu un rude coup au moral lorsque, ayant armé quelques algériens, ces derniers ont rejoint les rangs de la révolution avec armes et bagages, provocant un grand choc au sein des services de renseignement du gouverneur Soustelle (41). Pour effacer cet affront, ce dernier a fait intervenir l’aviation qui a procédé, les 9 et 10 mai 1956 au bombardement des localités d’El Qalâa et Belial près d’Akbou (Bejaia), qui ont fait de nombreuses victimes au sein des populations civiles dont des femmes et des enfants sans oublier les maisons complètement détruites. Les dégâts ont été encore plus lourds dans la région des Bibans en Kabylie suite aux bombardements des localités de Bouguitoune et Ouled Rached qui ont été soufflées par des bombes pesant 500 kg ou encore les villages de Théniet Lakhmis, Sidi Messaoud , quant au village de Tifrak il a été complètement rasé par 170 bombes (42). Les bombardements à Bouda Lekbir, Bouda Esseghir, Ouchanene, El Maîne, ont fait des centaines de morts et blessés ainsi que des dizaines de maisons ravagées par les avions “Corsair”. Les actes glorieux et héroïques en zone 4 sont le fruit de l’initiative tactique engagée «depuis le mois de mars» contre les mines et les usines d’explosifs près de Ménerville ainsi que de la grande embuscade dans la région de Palestro “Lakhdaria” (43) qui a donné lieu à la bataille de Beni khalfoun, le 21 mars, lors de laquelle l’ennemi a fait usage de canons sans recul de 37mm et de75 mm , mais la présence de poteaux électriques haute tension ont empêché l’aviation de l’ennemi d’intervenir. La zone 4e a bénéficié de la cargaison d’armes subtilisée par l’aspirant Henri Maillot, des dépôts du 57è BTA ( Bataillon des tirailleurs algériens) et acheminée vers le maquis. Ceci, au moment même où les combattants de l’ALN venaient d’enregistrer la perte d’un des dirigeants de la Révolution activant Au moment ou les héros du secteur oranais menaient leurs d’attaque, le 7mai contre les fermes des colons, la Zone 2 (nord constantinois) avait déjà frappé un grand coup en mars, dans les environs de Roknia et Azzaba (Jemappes), où les opérations d’usure se sont multipliées. A Ain Kachra deux embuscades ont été tendues aux troupes ennemies à l’issue desquelles 15 militaires ont été neutralisés (entre morts et blessés), à leur tête un officier. El-Djeich 596 Mars 2013 75 HISTOIRE dans la région de la Mitidja et l’Atlas blidéen en la personne de Souidani Boudjemâa. Pour venger sa mort, les états-majors révolutionnaires ont lancé des attaques et des embuscades dans les environs de Tablat qui se sont soldées par la mise hors de combat de nombreux soldats ennemis (44). Au vu des lourdes pertes humaines essuyées, mais également matérielles (05 bus de transport détruits en moins de 15 jours) (45), la réaction de l’occupant a été d’étendre le couvre-feu à la région de Tablat et Bir Ghbalou et en interdisant la circulation sur l’axe routier Larbâa - Bir Ghbalou . La puissante initiative tactique des états majors révolutionnaires de la zone 4 dans la région des Bibans consistait à planifier une riposte immédiate et urgente à l’ennemi, qui est intervenue en moins d’une semaine, plus précisément le 18 mai 1956, dans la région de Palestro (Lakhdaria), à travers la grande embuscade tendue par le commando « Ali Khodja » (46) conformément au concept de l’initiative tactique des fondements de la guérilla révolutionnaire : Références 76 Mars 2013 El-Djeich 596 « Les maquisards réalisent une embuscade conforme aux manuels de guérilla » (47). Les unités coloniales activant au niveau de la zone d’Alger ont été profondément ébranlées en apprenant l’élimination d’une section du 9è RIC (48) dans une opération qui a duré seulement 20 minutes. L’écho de ce retentissant revers a provoqué un vent de panique chez les colons et la peur s’est installée dans le cœur des européens résidants dans les environs d’Alger qui ont vu dans l’embuscade de Palestro (Lakhdaria) un avertissement annonçant la fin de l'arrogance du colonialisme. Car si les hauts faits d’armes des Moudjahidine dans les Aurès, à l’Est et à l’Ouest du pays se déroulaient assez loin de la capitale, l’embuscade de Palestro (Lakhdaria) était très proche des centres de décision des têtes pensantes de la colonisation qui étaient désormais à portée des frappes révolutionnaires qui, par leur puissance et leur efficacité, montrent que les révolutionnaire disposent de l’initiative tactique qui leur permet de frapper où et quant ils veulent!■ Traduit par: Mohamed Cherif Belouettar HISTOIRE re i o m Mé La communication et la coordination entre les zones, régions et wilayas durant la Révolution À la mémoire des agents de liaison ans le cadre de la commé- Dmoration du 50e anniversai- re du recouvrement de la souveraineté nationale, un colloque a été organisé, le 2 février 2013, autour de « La communication et la coordination entre les zones, régions et wilayas historiques ». Ce colloque a été animé par des Moudjahidine et des professeurs d’université. Le Moudjahid Mahmoud El-Bey a donné, au début de ce forum, un bref aperçu sur les hommes chargés de la communication et a rappelé que les dirigeants de la Révolution libératrice avaient, très tôt, pris conscience de l’importance de la communication, considérée comme un facteur capital dans le processus de diffusion de l’information en temps opportun. À cet effet, la Révolution avait formé un groupe d’éléments pour l’exécution de ce genre de missions, à l’exemple du Moudjahid Omar Ben Taleb, qui était chargé de transmettre les informations aux dirigeants de la Révolution et du Moudjahid Ahmed Kebaïli, qui fut arrêté après la découverte de ses activités par les autorités coloniales. L’intervenant a rappelé qu’au début de la Révolution, la section communication n’était pas suffisamment organisée mais, après le Congrès de la Soummam, qui a donné une dimension organisée aux structures de la Révolution en général, le chef de wilaya, par exemple, a été doté d’un coordinateur et de trois adjoints dont un responsable de l’information et de la communication chargé de superviser la communication entre les wilayas, zones, régions et sections, du choix des lieux destinés au stockage des armes, du ravitaillement et des documents secrets. Par ailleurs, les hommes chargés de 78 Mars 2013 El-Djeich 596 Une partie des congressistes de la Soummam, en août 1956 la communication, en coordination avec les commissaires politiques, préparaient les opérations de déplacement des unités de l’Armée de libération nationale d’une région à Les dirigeants de la Révolution choisissaient les meilleurs éléments, surtout ceux ayant une bonne connaissance du terrain (itinéraires, routes et voies de communication) pour l’acheminement du courrier sur de longues distances. une autre. En ce qui concerne le choix des hommes chargés de la communication, le Moudjahid Mahmoud El-Bey, a déclaré que les dirigeants de la Révolution choisissaient les meilleurs éléments, surtout ceux ayant une bonne connaissance du terrain (itinéraires, routes et voies de communication) pour l’acheminement du courrier sur de longues distances. De son côté, la Moudjahida Akila Ouareth a abordé le rôle efficace des hommes en charge de la communication au sein de la Fédération de France du FLN tout en évoquant les missions attribuées aux femmes comme la collecte des dons faits par les membres de la communauté algérienne résidant à l’étranger au profit de la Révolution, le transfert de ces fonds ainsi que les armes, les tracts et les documents destinés aux dirigeants de la Révolution outre la mission de mettre les Moudjahidine à l’abri et la prise en charge des familles des prisonniers. À l’issue de ce colloque, de nombreux Moudjahidine des Wilayas III et IV ont apporté leurs témoignages sur les missions qui leur avaient été assignées dans le domaine de l’information et de la communication. Il est à rappeler que ce colloque a été organisée par l’association «Machaâl Echahid»■ 52e anniversaire de la mort du Chahid Ali Souïai Parcours d’un valeureux héros des Aurès e parcours militant et révolu- Ltionnaire du martyr Ali Souïai a Ali Souïai, l’homme qui a défié la ligne Morrice, électrifiée et minée, pour acheminer les armes et munitions destinées aux combattants de l’ALN. Ph.DR constitué le thème d’une conférence à l’occasion de la commémoration du 52e anniversaire de sa disparition. Cette conférence a été animée par les compagnons du martyr en présence de personnalités nationales, de professeurs et d’étudiants. Dans son témoignage sur le parcours du martyr, le moudjahid Tahar Zbiri, qui a été un des responsables de la Wilaya I, a indiqué que le martyr Ali Souïai est considéré comme l’un des principaux dirigeants de la wilaya. Ce grand patriote révolutionnaire, doté d’intelligence et de clairvoyance, convaincu de la justesse de la cause nationale, était toujours aux premiers rangs des combattants. A ce propos, il a tenu à souligner la détermination du martyr Ali Souaï à franchir la ligne Morrice, électrifiée et minée, pour acheminer les armes et munitions destinées aux combattants de l’ALN à l’intérieur, à partir de la Libye et de la Tunisie. Les différents intervenants ont évoqué les dernières heures de la vie du martyr. Ses compagnons, Taher Abdeslam et Madani Bedjaoui, n’ont pas tari d’éloges sur les qualités et les exploits de ce Moudjahid. En outre, le Moudjahid Tahar Zbiri a longuement parlé des derniers moments qu’il a vécus en compagnie du martyr lors de la bataille qui s’est déroulée dans la forêt de Beni Melloul, commune de Lemssara, située dans la wilaya de Khenchela. C’est au cours de cet accrochage qui a duré plusieurs heures (de deux heures du matin jusqu’au lendemain soir), que Ali C’est au cours de l'accrochage qui s’est déroulé dans la forêt de Beni Melloul, dans la wilaya de Khenchela et qui a duré plusieurs heures (de deux heure du matin jusqu’au lendemain soir), que Ali Souaï a été grièvement blessé au genou. Incapable de bouger, il choisit de rester sur place et de mourir les armes à la main. Souïai a été grièvement blessé au genou. Incapable de bouger, il choisit de rester sur place et de mourir les armes à la main. Après l’encerclement de la zone par l’armée coloniale, il est arrêté et exécuté. Sa dépouille a été ensuite transportée à Tébessa, sa ville natale, où elle a été exposée aux habitants de la ville. Le martyr Ali Souïai est né en mars 1932 à Tébessa, issu d’une famille pauvre et militante. Il a été l’élève de cheikh Larbi Tebessi. Il rejoint l’Organisation Spéciale puis un bataillon de Moudjahidine dans la région de Souk Ahras en 1955. Il est tombé au champ d’honneur en février 1961. Cette conférence a été organisée, le 9 février 2013, par l’association “Machaâl Echahid”, au Forum du quotidien El Moudjahid■ El-Djeich 596 Mars 2013 79 HISTOIRE e r oi m é M Aïssat Idir Le fondateur de l’UGTA de l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) et afin de rendre hommage au grand chahid Aïssat Idir, une conférence sur le parcours syndical du chahid et sa contribution à la Révolution libératrice a été organisée, le 23 février 2013. En présence du Secrétaire Général de l’UGTA, M. Abdelmadjid Sidi Saïd, la conférence a été animée par le chercheur et historien Mohamed Abbes et le syndicaliste et ancien secrétaire général adjoint de l’UGTA et ex-secrétaire général de la Fédération des Travailleurs Retraités (FNTR), M. Abdelmadjid Azzi. Le premier a dressé un portrait du père du syndicalisme algérien, Aïssat Idir dont il a retracé son parcours. Né le 11 juin 1915 à Djamaâ Saharidj ( Tizi Ouzou), il perdit sa mère à l’âge de six (06) ans. Il partit chez son oncle à Tunis puis revint durant l’été 1939 pour être embauché comme chef comptable dans les Ateliers Industriels de l’Air. En 1942, il adhère au Parti du Peuple Algérien (PPA) alors qu’il habitait à Belcourt. Il se retrouva au cœur du milieu nationaliste avec de jeunes militants tels que Mohamed Belouizdad et Ahmed Mahsas. Il collabora dans des journaux du mouvement national comme El Watan en 1944 (journal du PPA édité clandestinement) « L’Action algérienne » et « El Oumma ». Il participa aux manifestations du 1er mai 1945 à Alger et adhère au syndicalisme. Avec la création du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD), qui était la nouvelle forme légale du PPA (interdit), beaucoup de commissions spécialisées ont été créées dont la Commission Centrale des Affaires Sociales et Syndicales en 1949. Lors de la vague d’arrestation après la découverte des activités de l’Organisation Spéciale (OS), suspecté par les autorités coloniales d’activer au sein du mouvement nationaliste, il est arrêté. A sa libération il est licencié des Ateliers Industriels de l’Air. Il travailla ensuite pour la Caisse 80 Mars 2013 El-Djeich 596 d’allocations familiales du secteur du bâtiment et des travaux publics en 1950. L’année suivante, au mois de mai, il est désigné membre du Comité central du MTLD, et est arrêté par les autorités coloniales une seconde fois et ne sera libéré que le 22 Décembre 1954. Après sa libération en mai 1955, il prit contact avec Abane Ramdane qui le chargea d’encadrer les travailleurs algériens. Le 24 février 1956 le congrès constitutif de l’UGTA a regroupé cent (100) délégués et a porté à la tête du secrétariat Aïssat Idir avec Mustapha Rabah Djarmen, Attallah Benaïssa, Abdelmadjid Ali Yahia et Boualem Bourouiba, tandis que le comité exécutif regroupait 21 membres. A l’occasion de la fête des travailleurs, le 1er mai 1956, les syndicalistes ont organisé une marche interdite par le Ministre délégué en Algérie, Robert Lacoste qui a ordonné l’emprisonnement d’Aïssat Idir, le 24 du même mois. Incarcéré à Berrouaghia, transféré à Bossuet (l’actuelle Dhaya ; région dans la wilaya de Sidi Bel Abbès) avant d’être emprisonné à Barberousse (Serkadji) en mai 1958. Membre du CNRA (Conseil National de la Révolution Algérienne), il a été innocenté par le tribunal militaire le 13 janvier 1959 mais cette liberté a été de très courte durée puisque il est interpellé à sa sortie de tribunal et emmené au centre de Birtraria où il est séquestré par les paras du Général Massu qui le soupçonnaient d’appartenir au CCE (Comité de Coordination et d’Exécution). Sous l’effet de la torture, il décèda et, sa mort a été annoncée le 26 juillet 1959. Quant au syndicaliste Abdelmadjid Azzi, il est revenu sur les conditions de la création de l’UGTA et l’évolution Ph.DR ans le cadre de la célébration du D57ème anniversaire de la création du syndicalisme algérien. Pour son expérience du milieu syndicla, Abane Ramdane chargea Aissat Idir , de constituer un syndicat qui regroupera tous les travailleurs algérien, sous l’égide du FLN. La réunion constitutive a eu lieu à Bologhine (ex SaintEugène) et c’est l’avocat Ali Boumendjel qui s’est chargé de l’obtention de l’agrément. L’enjeu de la création de l’UGTA était double : sur le plan intérieur qui consistait à montrer la capacité de mobilisation du FLN et sur le plan extérieur gagner de nouveaux appuis au combat libérateur à travers la lutte syndicale, puisque avec l’appui de nombreuses organisations syndicales dont celles de la Tunisie et du Maroc, l’UGTA a sollicité son adhésion à la Confédération Internationale des Syndicalistes Libres (CISL), un acte qui a eu une grand audience à l’échelle internationale. Quelques mois après la création de la centrale syndicale algérienne, le siège de l’UGTA a été la cible d’un attentat à la bombe perpétré par les services de renseignement français qui voulaient avoir un œil sur l’activité de l’union après les échecs des demandes de mandats de perquisition réglementaires. La découverte d’importants documents a donné lieu à la persécution des militants de l’UGTA qui ont été contraints d’abandonner l’action légale pour entrer dans la clandestinité. La conférence, organisée par l’association Mechaâl Echahid en collaboration avec le Forum de la Mémoire du quotidien El-Moudjahid, a été clôturée par le témoignage du moudjahid Mohamed Ghafir dit Moh Clichy, membre de la Fédération de France du FLN■ Journée nationale du Chahid et mémoire des Chouhada du mois de mars «La nécessité d’inculquer la conscience historique» « Pourquoi le 18 Février est la Journée nationale du Chahid ? » tel a été le thème débattu lors de la conférence intitulée « La Journée nationale du Chahid » qui coïncide avec le 18 février de chaque année. Des membres de l’Organisation nationale des moudjahidine ont assisté à cette rencontre ainsi que des représentants de la famille révolutionnaire et des enfants de chouhada. Ce forum a été animé par le docteurMohamed-Arezki Ferrad et le docteur Salim Kelala qui ont évoqué l’origine et les motifs qui ont poussé la famille révolutionnaire à faire de cette date la Journée nationale du Chahid en mettant l’accent sur la nécessité d’enraciner la prise de conscience historique aux générations d’aujourd’hui. Dans la première intervention, Mohamed-Arezki Ferrad a rappelé que c’est en 1989, lors de la tenue du congrès de l’Organisation nationale des enfants de chouhada que la décision a été prise de faire du 18 Février la Journée du Chahid. Une décision entérinée, en 1991, par l’Assemblée populaire nationale. Depuis, l’Algérie célèbre la Journée nationale du Chahid, considérée comme un événement historique et une occasion pour se recueillir à la mémoire de ces héros, hommes et femmes, qui ont consenti le sacrifice suprême pour l’indépendance de l’Algérie. Par ailleurs, le docteur a insisté sur la nécessité d’enraciner la conscience historique dans l’esprit des jeunes d’aujourd’hui dans le but de consolider l’harmonie et la continuité inter-générations et consacrer ainsi certaines valeurs et principes comme l’amour inconditionnel de la Patrie et le sens du sacrifice au service du pays. Le docteur Salim Kelala s’est, pour sa part, étendu sur la portée de la Journée nationale du chahid considérant cette date comme un repère contre l’oubli car les sacrifices consentis par le peuple algérien, toutes catégories confondues, ne sauraient, en aucun cas, être effacés de la mémoire des générations futures. L’intervenant a, ensuite, évoqué les sacrifices des veuves de chouhada, leur rôle important durant la Révolution, elles qui ont éduqué leurs enfants, en leur inculquant les principes et les valeurs de la Révolution libératrice, l’amour de la Patrie et l’abnégation pour le triomphe de la Révolution et pour que la Patrie recouvre sa fierté et sa dignité. Mustapha Ben Boulaid, Ben M’Hidi le colonel Lotfi,le colonel Amirouche et les autres ans le cadre des festivités commémorant le 50e anniversaire du D recouvrement de la souveraineté nationale, une cérémonie a été organisée, le 2 mars 2013, sur le mois de mars, mois des Chouhada, en hommage aux sacrifices consentis par ces derniers pour que l’Algérie vive libre et indépendante et ce, en présence de nombreux moudjahidine, de chercheurs, d’étudiants ainsi que des scouts musulmans algériens. Dans son intervention, le Dr Lahcen Zeghidi, professeur d’histoire à l’université d’Alger, a mis l’accent sur l’importance du mois de mars dans l’histoire de notre glorieuse révolution de Libération, en ce qu’il rappelle le lourd tribut payé par la Nation sur l’autel de la liberté. Les Martyrs tombés au champ d’honneur en ce mois sont nombreux dont les plus illustres d’entre eux, à l’exemple de Larbi Ben M’hidi, Mustapha Ben Boulaïd, le colonel Lotfi, le colonel Amirouche, le colonel Si L’Haouès, ou encore l’écrivain Mouloud Feraoun, l’avocat Ali Boumendjel et bien d’autres. Le conférencier est revenu sur le parcours de certains Chouhada qui ont versé le tribut du sang pour libérer le pays du colonialisme, donnant le plus bel exemple du sacrifice et de la bravoure. Il a, ensuite, affirmé que les événements les plus importants de la révolution de Libération, que ce soit au niveau politique, ou militaire ont eu lieu au mois de mars, ajoutant que chaque jour de ce mois mériterait de devenir journée nationale, tant il a été le théâtre de multiples événements de grande portée avec ses Martyrs et les héroïques batailles qu’ils ont menées et qui resteront toujours un exemple pour nous et pour l’humanité. En outre, le Dr Zeghidi a révélé les résultats d’une étude qu’il a menée, portant sur les événements les plus importants enregistrés durant le mois des Chouhada. La conclusion est que l’ensemble des jours du mois de mars ont été marqués par des événements politiques et militaires importants citant, entre autres, « la naissance du Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action et celui également qui a consacré le triomphe de la Révolution, le 19 Mars 1962, que nous célébrons aujourd’hui comme la fête de la Victoire ». Par la même occasion, le conférencier a incité les étudiants et les jeunes en général à la nécessaire lecture de l’histoire des aînés, riche en exploits, afin de s’en inspirer. Il est à signaler que cette conférence a été organisée par l’association Machaâl Chahid en collaboration avec le quotidien El Moudjahid et ce, dans le cadre du « forum de la mémoire»■ El-Djeich 596 Mars 2013 81 SM IPL I O R T T A I R E Championnat national militaire inter-écoles de karaté-do Un championnat réussi Le Centre de regroupement et de préparation des équipes sportives militaires de Ben Aknoun a accueilli, du 3 au 6 février 2013, le championnat national militaire inter-écoles de karaté-do. La compétition a regroupé 13 équipes dans le tableau Messieurs et 4 dans celui des Dames, soit 100 karatékas dont 23 filles, sous la supervision technique d’une équipe d’arbitres de la Fédération algérienne de karaté (FAK). Kata : Le titre à l’EATS (par équipe) et Oualid Benhlima, EST (individuel) Dans l’épreuve du kata, qui signifie « forme », et qui consiste en une démonstration purement technique suivie d’enchainements codifiés, les athlètes engagés ont présenté des exhibitions empreintes d’harmonie et de finesse. L’épreuve par équipe a souri à l’École d’application des Troupes spéciales de Biskra /4e RM qui a exécuté un kata supérieur «Kocho yocho». La médaille d’argent est revenue à l’équipe de l’EMP Bordj El Bahri, alors que l’ESGN /Issers et l’ESOFN /2e RM se sont partagé la troisième marche du podium. Le titre individuel est revenu, en toute logique, à l’EOA Oualid Benhlima de l’EST /Koléa, qui a émerveillé l’assistance en exécutant en finale un kata supérieur. Kumité : L’EAAB/Batna en force La finale du kumité (combat) par équipe a opposé l’EAAB/Batna à l’AMIA /Cherchell. Chaque équipe étant représentée par cinq karatékas et un remplaçant en cas de blessure. Après un duel acharné, l’EAAB /Batna s’est imposée, en présentant une équipe qui a mis le feu à la salle du CRPESM. Les représentants de l’EAAB/Batna ont remporté l’épreuve par trois victoires à deux. L’ESGN /Issers et EATS 82 Mars 2013 El-Djeich 596 Ph. El-Djeich Messieurs Ils ont dit Youcef Laarabi /EAAB/Batna, vainqueur en kumité dans la catégorie des -67 kg : « Je suis parvenu à préserver mon titre, cela n’a pas été facile tant la concurrence adverse était particulièrement relevée, surtout en demi-finale où j’ai affronté un rude adversaire en la personne de Zouhir Messiad de l’AMIA /Cherchell, mais j’ai réussi à faire la différence grâce à ma détermination et une grande concentration mentale et je suis content de ce sacre, quoi est le troisième consécutif. Dans l’épreuve kumité, nous nous n’attendions pas à un pareil succès. Notre objectif était de décrocher le meilleur résultat par équipe, c’est fait !!! Les deux médailles de Kamreddine Bouarioua et Ayache Zekiou sont formidables. Remporter les titres individuels et par équipe ne peut être que réjouissant. Nous avons assisté à un championnat de bonne facture et je vous dirai tout simplement que les performances réalisées par mon équipe sont de bon augure. » Moufida Anissa Meddah /ESNT Tamentefoust, lauréate dans la catégorie des -61 kg : « Premièrement, je tiens à saluer toutes les karatékas de l’ESNT qui ont participé à leur premier championnat, je pense que nous avons bien honoré notre école. Trois médailles en vermeil, trois en argent et une en bronze, pour une première participation c’est une performance. Je suis vraiment enchantée d’avoir gagné le titre dans la catégorie des moins de 61 kg. Maintenant, il faut aller de l’avant et songer à donner un nouveau souffle au sport militaire féminin et, pourquoi pas, voir la gent féminine représentée dans plusieurs disciplines sportives. Certes, le niveau de ce championnat a été moyen chez les filles, aujourd’hui le tout est de continuer à s’entrainer afin d’améliorer notre niveau, et avec la détermination, nous pouvons progresser sérieusement. Au final je tiens à féliciter tout les participants et un grand bravo aux lauréats. » /Biskra se partageant pour leur part la troisième place. Quant aux épreuves individuelles, nous avons pu assister à d’excellents combats en finales. Avec 3 tires sur les cinq mis en jeu, œuvre de Kamreddine Bouarioua (- 60kg), Youcef Laarabi (-67 kg) et Ayache Zekiou, l’EAAB est sortie grande triomphatrice de ce championnat. Les deux autres titres ont été remportés par Yasser Hadjidj dans la catégorie des moins de 75 kg et Khelifa Bougana en + de 84 kg tous deux de l’EATS/Biskra. Dames : Pour sa première apparition, l’ESNT/Tamentefoust brille. L’école phare de ce championnat est assurément celle de l’ESNT, qui pour sa première apparition a glané plusieurs titres L’épreuve de kata au programme de la première journée a consacré l’équipe de l’ESN /Tamentefoust, qui a gratifié l’assistance par l’exécution d’un kata supérieur « Join » alors que Ismane Lagane de l’EMP s’est adjugée le titre en individuel en exécutant avec finesse un kata supérieur appelé « Basaî- Daî » La finale du kumité par équipe, où chaque équipe n’était représentée par 3 karaté- kas, eu égard à la participation réduite des concurrentes, la chance a souri à l’ESGN/Issers qui a remporté le titre. Il faut souligner qu’à l’issue du dernier combat, les deux formations étaient ex quo (1 nul et une victoire), mais l’ESGN a été déclarée vainqueur aux points, étant donné que la dernière représentante de l’ESNT avait simulé une blessure lors de ce même dernier combat de la finale. Les juges lui ont infligé la règle des 10 secondes (loi Kiken ),ce qui permit à son adversaire de l’emporter avec 8 pts à son actif. Dans L’épreuve de kumité individuel, les karatékas en lice se sont disputées les premières marches du podium dans cinq catégories de poids. Avec deux titres sur les cinq mis en jeu (Moufida Anissa Meddah en -61 kg et Khouloud Guemoud en -68 kg),l’ESNT / Tamentefoust a été la grande révélation de ce championnat. Les autres titres ont été l’apanage de la représentante de l’ENPEI/Rouiba Fadila Zaidi en- 50 kg, Soumia Djendi (ESGN/Issers en 55kg) et, enfin, Fatima Benguerba de l’EMP / Bordj El Bahri dans la catégorie des plus de 68 kg. El-Djeich 596 Mars 2013 83 Ph. El-Djeich SM IPL I O R T T A I R E Championnat national militaire de boxe L’équipe de la 1re RM se distingue La salle omnisports de la 1re RM a abrité, du 28 janvier au 2 février 2013, le déroulement du championnat national militaire de boxe qui a vu la participation de 19 équipes représentant les différents commandements de forces, régions et écoles militaires. Le commandant Air de la 1re RM, a supervisé la cérémonie d’ouverture de cette manifestation sportive. a compétition s’est déroulée sous la supervision Ltechnique de la Fédération algérienne de Boxe. 109 boxeurs se sont mesurés dans 10 catégories de poids. La salle omnisports a été prise d’assaut par un public de connaisseurs qui s’est déplacé en masse pour suivre le championnat et apprécier les exploits des jeunes talents prometteurs dans cette discipline. Les pugilistes de la 1re RM ont glané le titre avec mérite, en s’adjugeant six des dix titres mis en jeu (- 46 kg, - 56 kg, - 60 kg,- 64 kg,- 81 kg, + 91 kg). Les titres restants ont été l’œuvre des représentants du CFDAT, de la 5e RM, du Commandement de la Garde républicaine et de la 2e RM, respectivement dans les catégories des -52 kg, - 69 kg, -75 kg, - 91 kg. A cette occasion qui coïncide avec la Journée nationale du Chahid, le général major Ahmed Moulay Meliani, commandant de la Garde républicaine a honoré, le 18 février 2013, les athlètes de la garde républicaine qui se sont distingués dans cette compétition en remportant une médaille d’or et trois d’argent. Résultat des finales -49 kg: le caporal contractuel Belhaik M’hamed/1re RM bat le djoundi contractuel Abdelhadi Mourad /2e RM (11 points à 8). -52 kg: le sergent contractuel Bousalah Hocine/CFDAT bat le caporal contractuel El Barka A/Hakim/6e RM (17 points à 9). -56 kg: le caporal contractuel Cheikh Abdelatif/1re RM bat le djoundi contractuel Flilissa Yakoub/4e RM (30 points à 21). -60 kg: le caporal contractuel Beldjoudi Fouad/1re RM bat le caporal-chef contractuel Younes Yahia Chérif/12e DIM (22 points à 13). -64 kg: le caporal contractuel Boudiaf Ahmed/1re RM bat le caporal chef contractuel Boubraout Abdelkader/ Garde républicaine (33 points à 23). 84 Mars 2013 El-Djeich 596 -69 kg: le djoundi contractuel Belhout Houcine/5e RM bat le caporal-chef contractuel Berague Sid Ali/Garde républicaine (18 points à 13). -75 kg: le sergent contractuel Kherbach Mohamed/1re RM bat le djoundi contractuel Bendjelel Abderrahmane /1re RM (18 points à 14). -81 kg: le caporal contractuel Fetih Nabil/1re RM bat le caporal-chef Contractuel Khetaf Belkacem /CGR (23 points à 16). – 91 kg: le caporal contractuel Houna Bouziane /2e RM bat le caporal contractuel Chakmoune Abdelhadi /6e RM (22 points à 11). +91 kg: le caporal-chef contractuel Benguerni Hamza/1re RM bat le caporal-chef contractuel Boudia Benaissa/2e RM (16 points à 8). Championnat national militaire inter-écoles de volley-ball Victoire de l’ESGN et révélation de l’EATS ’Ecole Supérieure de la Concurrence et ambition de glaner le titre. Ce championnat a donné lieu à des rencontres très disputées entre les équipes qui ont démontré un bon niveau. Bien que les tactiques de jeu étaient différentes, elles partageaient toutes la même ambition, celle d’atteindre la finale et de glaner le titre mis en jeu. Malgré les efforts consentis, des équipes qui se sont distinguées lors des précédents championnats à l’exemple de l’équipe de l’Ecole Supérieure Navale, de l’Ecole d’Application de la Défense Contre-aéronefs, champion sortant, de l’Ecole Militaire Polytechnique, de l’Ecole Préparatoire aux Etudes d’Ingéniorat, et de l’Ecole Supérieure de l’Administration Militaire, n’ont pu accéder aux demi-finales. Cet avant-dernier tour a mis aux prises l’EATS et l’Amia d’un côté, et l’ESGN avec l’Ecole Supérieure de la Défense Aérienne du Territoire (ESDAT), de l’autre. Après leur victoire respectives sur l’AMIA (2 sets à 1) et sur l’ESDAT (2 sets-0)), l’EATS et l’ESGN ont gagné avec mérite leur place en finale. Une belle finale et que le meilleur l’emporte. Après la victoire de l’ESDAT sur l’Amia dans le match de classement pour la première place (2 sets-0), la finale a donné lieu à une rencontre très disputée et interminable entre l’équipe de l’EATS et l’équipe de l’ESGN comme le montre l’écart très serré du score de chacun des quatre sets disputés. L’élève-officier d’active Kennouch Seif Eddine, de l’ESGN, a été désigné meilleur joueur de ce championnat. ■ R. Ratiba Impressions des Issers a abrité, du 11 au 13 février 2013, le championnat national militaire inter-écoles de volley-ball qui a vu la participation de 11 écoles militaires, sous la supervision technique d’arbitres de la Fédération algérienne de volley- ball. Le titre est revenu à l’équipe de l’ESGN en finale après sa victoire sur l’équipe de l’Ecole d’Application des Troupes Spéciales (EATS), qui a été la grande révélation de ce tournoi, sur le score de 3 sets à 1. Lors de la cérémonie d’ouverture, le commandant de l’ESGN, a souligné que le but de l’organisation de ces manifestations sportives est «de développer les capacités militaires» et «de rehausser le niveau de disponibilité des jeunes élèves des écoles militaires, ainsi que le niveau de préparation physique et morale des sportifs en plus de consolider les liens de fraternité entre les participants». Après les matchs de poule du premier jour et les demi-finales du second, la troisième journée a été consacrée au match pour la troisième place et à la finale. Ph. El-Djeich LGendarmerie Nationale (ESGN) Mansour Abdelkader, entraîneur de l’ESGN : « Ce championnat a été l’occasion pour nous de jauger le niveau et les capacités des joueurs des autres équipes, et nous avons rencontré un adversaire redoutable, l’équipe de l’EATS en l’occurrence, qui a développé un jeu de qualité, ce qui a conféré à cette finale un grand suspens.» El-Djeich 596 Mars 2013 85 SM IPL I O R T T A I R E Championnat national militaire inter-écoles de cross-country Epreuve très disputée ’Ecole d’Application de l’Infanterie Lde Cherchell (EAI) a abrité le 29 janvier 2013, le championnat national militaire inter-écoles de crosscountry, qui a vu la participation de 182 concurrents et 27 concurrentes représentant 18 écoles militaires. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le commandant de l’école,L’épreuve a été très disputée entre les concurrents des différentes catégories en dépit de la difficulté du parcours. 10000 m Messieurs L’épreuve courue à un rythme élevé a souri à Chahma Mohamed de l’École supérieure de Renseignement et de Sécurité qui s’est imposé à Djilali Mourad, de l’Ecole d’Application de l’Arme des Blindés, alors que la troisième place est revenue à Dahlas Mohamed de l’Ecole d’Application des Troupes Spéciales. 5000 m Messieurs Dans cette épreuve, c’est l’élève de l’EATS, Chawki Hakim qui s’est particulièrement distingué en remportant la première place, suivi par Medjahed Mohamed et Bouâkreb Djamel Eddine de l’ESRS. 4000 m Dames Cette épreuve a été très disputée entre les élèves de l’ESGNet de l’ESN, cette dernière finissant par l’emporter grâce à l’élève Farès Lydia, suivie en deuxième position de l’élève Hellal Souad de l’ESGN. Classement par équipes 10000 m Messieurs 1- Ecole d’Application de l’Infanterie de Cherchell 2- Ecole d’Application des Troupes Spéciales 3- Ecole d’Application de l'Artillerie de Campagne. 5000 m Messieurs 1- Ecole Supérieure de Renseignement et de Sécurité. 2- Ecole d’Application des Matelots. 3- Ecole d’Application des Troupes Spéciales 4000 m dames 1- Ecole Supérieure Navale. 2- Académie Militaire Interarmes de Cherchell. 3- Ecole Supérieure du Matériel. Championnat national militaire de tir au pistolet Un haut niveau de performance e champ de tir électronique de la L3e RM a abritén les 14 et 15 jan- vier 2013, le championnat national militaire de tir au pistolet qui a vu la participation de 21 équipes représentant les différents commandements de forces, régions et écoles militaires. Cette manifestation, caractérisée par une forte concurrence a été l’occasion pour les tireurs de démontrer leur degré de performances et de traduire sur le terrain leurs aptitudes, leur disponibilité au combat ainsi que le haut niveau d’entraînement des éléments au sein des différentes unités de l’ANP. Cette manifestation est également une occasion d’échanger les expériences sur cette discipline sportive militaire comme l’a souligné le chef d’état-major de la 3e RM, lors de l’ouverture de cette manifestation sportive. 86 Mars 2013 El-Djeich 596 L’épreuve du tir au pistolet automatique ( 9 mm) a été très disputée, notamment au tour final, témoignant ainsi du niveau sensiblement équivalent des concurrents en lice. Ce championnat a également vu la participation de la catégorie Dames dont la compétition par équipe a mis aux prises seulement deux équipes, le titre revenant finalement à l’équipe de la 1re RM qui s’est imposée face celle de la 2e RM. Dans la catégorie Messieurs, l’équipe de la Direction générale de la Sécurité et de la Protection présidentielle a remporté la médaille d’or devant l’équipe de la 3e RM (médaille d’argent) et celle du Groupe d’Intervention Spécial (médaille de bronze). Les résultats individuels Messieurs : 1- Sergent-chef Samai Hichem, 5e RM. 2- Caporal-chef Ouachek Ahmed, 3e RM. 3- Caporal-chef Kherbache Ramdane, CGN. Dames : 1- Sergent-chef Tahir Amina, 1re RM. 2- Sergent-chef Mohamed Hassan Amina,1re RM. 3- Sergent-chef Moukafe Karima, 1re RM. Championnat national militaire inter-écoles de marche commando L’Ecole d’Application des Troupes Spéciales remporte le titre 'Ecole d’Application d’Artillerie de Campagne Lde la 1e RM a abrité, du 20 au 22 janvier 2013, le championnat national militaire interécoles de marche commando. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le commandant de l'école. 96 sportifs représentants 12 écoles militaires ont participé à cette manifestation. Sur un parcours de 12 km, très sélectif et dans des conditions atmosphériques difficiles, la course, particulièrement disputée, grâce au rythme élevé imprimé par les élèves de l’Ecole d’Application de l’Infanterie et ceux de l’Ecole d’Application des Troupes Spéciales. Finalement, c’est l’EATS qui s’est imposée dans l’épreuve individuelle et par équipes. RÉSULTATS Classement individuel: 11 – caporal chef Lahelas Mohamed Redha EATS avec un temps de 39 mn et 24 sec. 2 – sergent contractuel Boutarek Mohamed (40 mn et 30 sec). 3- caporal contractuel Ziane Abdelkader de l'Ecole d’Application de Transport et de Circulation avec un temps de 40 mn et 59 sec. Classement par équipes: 1 - L’Ecole d’Application des Troupes Spéciales 2 – L’Ecole d’Application de l’Infanterie 3 – L’Ecole d’Application de l'Artillerie de Campagne.■ 3e RM. Deuxième édition du championnat national militaire de basket-ball a 3e RM a abrité, du 10 au 13 Lfévrier 2013, la deuxième ses- sion du championnat national militaire de basket-ball pour le compte de la saison 2012/ 2013 et ce, avec la participation des six régions militaires ainsi que le Commandement de la gendarmerie nationale. L’arbitrage s’est effectué sous la supervision d’un staff de la Fédération algérienne de basket-ball. Une rude concurrence entre les équipes a été enregistrée durant ces éliminatoires. Le premier jour du championnat a regroupé les équipes de la 1re et de la 3e RM. Cette rencontre s’est terminée par le score de 79 contre 69 points, alors que la deuxième rencontre a réuni l’équipe de la 4e RM et celle de la GN, qui s’est terminée par le score de 60 contre 42 points et la victoire de l’équipe de la 5e RM contre celle de la 3e RM par 98 points contre 69. Quant au deuxième jour du championnat, celui-ci a connu la qualification de l’équipe de la GN qui a joué contre l’équipe de la 5e RM et a obtenu un résultat de 60 points contre 50, ainsi que l’équipe de la 1re RM qui s’est disputée face à la 4e RM avec 72 points contre 69. La concurrence a été intense entre les deux équipes de la 3e et de 2e RM qui s’est achevée sur le score de 83 contre 67 points. Le dernier jour du championnat national de basket-ball a connu le déroulement de trois matchs entre l’équipe de la 5e RM, qui s’est inclinée face à l’équipe de la 1re RM sur le score de 66 contre 99 points, ainsi que la victoire de l’équipe de la 4e RM sur l’équipe de la 2e RM sur le score de 69 contre 60 points. Tandis que le dernier match éliminatoire a vu la victoire de l’équipe du Commandement dde la GN sur son adversaire de la 6e RM avec le score de 68 contre 38 points■ El-Djeich 596 Mars 2013 87 SM IPL I O R T T A I R E 4e RM. 2ème tournoi du championnat national de handball E complexe sportif régio- 4émeRM a abrité, du 10 au 14 février 2013, le 2ème tournoi de handball. Ont participé à ce tournoi les équipes représentant les six régions militaires et le Commandement de la Gendarmerie Nationale. Dans son allocution d’ouverture, le Commandant Air de la 4éme RM a mis l’accent sur le fair-play et le respect de l’éthique sportive. Cette compétition s’est déroulée sous la supervision d’arbitres de la Fédération Algérienne de Hand Ball et a vu la consécration de l’équipe de la 4ème RM qui sur les trois rencontres disputées en a remporté deux et concédé un nul lors de la troisième. Ph.DRCIO 4RM Lnal militaire de la Les résultats 1ER JOUR 1RM BAT 3RM 21 À 13 4RM BAT CGN 24 À 23 5RM BAT 6RM 31 À28 2È JOUR CGN - 5RM 27 / 23 4RM - 1RM 3RM - 2RM 28) / 28 28/ 21 3È JOUR 4RM - 2RM 1RM - 5RM CGN - 6RM 22/13 25/13 33/ 22 Journée nationale du cross « L’amitié à travers le sport » A l’instar des autres armées du préserver la condition physique. Lmonde, l’ANP, a organisé, le 14 février 2013 et pour la huitième année consécutive, la Journée nationale du cross de «L’amitié à travers le sport» et ce, conformément à la décision prise en 2006 par le Conseil international du Sport militaire instituant l’organisation de cette manifestation au mois de février de chaque année, une date qui coïncide avec la création du CISM en 1948. La compétition du cross de «L’amitié à travers le sport», est devenue une tradition ancrée au sein de l’ANP et que le Service des Sports Militaires veille à organiser au niveau des commandements de forces, des différentes régions, éco88 Mars 2013 El-Djeich 596 Ecole Supérieure Navale les et unités militaires. Outre que c’est une occasion pour les athlètes de se retrouver et de nouer des relations d’amitié, elle constitue également un moyen de faire étalage de leurs aptitudes et contribue à A l’ESN, la cérémonie d’ouverture a été présidé par le chef de service des Sports Militaires à l’état-major de l’ANP, le général Meguedad Benziane, en présence du commandant de l’ESN. L’épreuve a connu une forte participation des différentes tranches d’âges et grades. Courrue sur une distance de 5000 m, elle a été dominée par l’élève sous-officier contractuel Raba Zinedine, suivi de EOA Haouache Fatima(ESN) « Je suis très contente d’avoir obtenu la première place dans cette course et je remercie tous ceux qui ont organisé cette manifestation sportive qui entre dans le cadre de la multiplication des opportunités à tisser des liens d’amitié car le sport ne se limite pas aux prix et aux trophées mais il englobe les valeurs d’entre aide et de solidarité » l’élève-officier d’active Zemit Abdenour, alors que la troisième place est revenue à l’élève-officier d’active Abbaoui Sid-Ahmed. Concernant la catégorie Dames, la course a vu le triomphe de l’EOA Haouache Fatima. La seconde place est revenue à l’élève sous-officier contractuelle, Adda Ziane Kheira, suivie, pour la troisième place, par l’EOA Farsi Lydia. QG du MDN Le commandant du QG du MDN, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la manifestation, a souligné dans son allocution l’importance d’une telle manifestation qui réunit tous les sportifs et contribue à répandre l’amitié et la fraternité ainsi que le fair-play. Cette compétition, qui a vu la participation de 460 concurrents, de toutes catégories d’âges, s’est déroulée sur un parcours de 10 km dans une ambiance caractérisée par une rude concurrence qui a donné les résultats suivants : - Caporal contractuel, Nabil Achi, du Service des Sports du QG, -Djoundi contractuel, Athmane-Cherif Brahim, du Groupement d’Escorte et de Protocole, - Caporal-chef contractuel, Belmahi Maâmar, du Groupement d’Administration et Soutien■ Ph.DRCIO 5RM Impressions ESOC Raba Zinedine, Ecole Supérieure Navale: « Je suis très content d’avoir décroché la première place et ce, grâce aux efforts et à la préparation que j’ai fait. Je peux dire, en cette occasion, que cette manifestation sportive constitue un véritable test pour chaque militaire afin d’évaluer ses capacités physiques » 5e RM. La quatrième compétition navale inter-façades Domination totale des athlètes de l’Ecole d’Application des Matelots a Base Navale principale de Jijel a abrité, du 03 Lau 08 février 2013, la quatrième compétition navale inter-façades maritimes. Cette édition vient enrichir l’agenda du sport militaire en général et les disciplines sportives maritimes en particulier et destinées aux éléments des unités des Forces navales. Les trois façades maritimes étaient représentées par huit équipes dans cette édition qui s’est déroulée sous la supervision du Commandant de la Façade Maritime Est. Trois épreuves étaient au programme : 1- Epreuve de sauvetage 75 m : l’épreuve de sauvetage qui s’est déroulée en bassin semiolympique, a été remportée par le soldat contractuel, Souilah Farid, de l’Ecole d’Application des Matelots, qui a parcouru la distance en 1m 30s et 50centièmes. 2- Les épreuves de natation ont donné les résultats suivants: - 100 m nage libre : le soldat contractuel Zenasni Abdelhafid, de l’Ecole d’Application des Matelots, s’est imposé dans un temps de 1 mn 06 s et 13 centièmes. - 200 m mixte : victoire du sergent contractuel Annane Mohamed Amine, du QG, en 3 mn 12 s et 06 centièmes. - 100 m brasse : la première place est revenue au sergent chef Kainaâ Réda, de la base navale d’Alger, en 1 mn 32 s et 20 centièmes. - Relais 4x100 m : a vu la victoire de l’Ecole d’Application des Matelots, dans un temps de 4 mn 44 s et 34 centièmes. 3- Epreuve de techniques navales : Dans l’épreuve de techniques navales, qui a pour objectif de tester les capacités d’endurance de l’athlète, la première place est revenue au caporal chef Boumalha Adlane, de la Base principale de Jijel, en 4 m 25 s et 60 centièmes, suivi du capoEl-Djeich 596 Mars 2013 89 Détente SPORT MILITAIRE MOTS CROISÉS I II III IV Grille N° 89 V VI VII VIII IX X XI 1 2 3 4 5 6 7 8 Ph.DRCIO 5RM 9 10 Horizontalement 1-Extraordinaire. 2- A mettre pour rétablir l’ordre. Image sainte. 3- Divination par les songes. 4- Exécuter à la hâte. 5- Bordure – Il faudrait toujours le joindre à l’agréable. 6- Pou cela - Féconda artificiellement. 7- Filin – importune vivement. 8- Canard sauvage – d’un auxiliaire – couleur. 9- D’une liasse Signal. 10– Saison – Démonstratif – Bison. Verticalement Ph.DRCIO 5RM 1-Reproduction presque instantanée. 2- Condition d’une personne qui conserve le titre et les prérogatives honorifiques d’une charge. 3- Choisir – Pronom. 4- Elles sont soporifiques. 5- Marque l’indignation – Faux. 6- Relatif aux plantes qui se rétractent au toucher. 7- Déviation. 8- Désaccord – Pénétrée. 9- Elle porte des fleurs à cinq éperons – Filet. 10– Monnaies – Couteau à greffer. 11 – Agent de liaison – Eventée. SOLUTIONS Horizontalement 1- Ecole d’Application des Matelots avec 47 pts 2- Base Navale Principale de Mers El Kébir avec 31 pts 3- Ecole des Sous-officiers des Forces Navales avec 31 pts 90 Mars 2013 El-Djeich 596 Verticalement 1-PHOTOCOPIE. 2-HONORARIAT. 3-ELIRE - IL - E. 4-NARCEINES. 5-O- OH - N- TOC. 6-MIMEUSE - NE 7-ECARTEMENT. 8-NON- IMBUE. 9-ANCELIE - RU. 10-LEI- ENTOIR. 11-E -ET- AEREE. Le classement final s’établit comme suit: 1-PHENOMENALE. 2-HOLA - ICONE. 3-ONIROMANCIE. 4-TORCHER- E - T. 5-OREE - UTILE. 6-CA-INSEMINA. 7-ORIN - EMBETE. 8-PILET- EU - OR. 9-IASONNERIE 10-ETE - CET - URE. ral-chef Raoudj Sid-Ahmed alors que la troisième place a été attribuée au caporal-chef Bouhdiche Abdeslam. 4- Epreuve de voile : En dépit de conditions météorologiques défavorables, l’épreuve a donné lieu à une belle empoignade entre les équipes en présence. Après le succés de la première édition du prix de l’Armée Nationale Populaire, l’ANP organise la deuxième édition de ce concours scientifique. La participation est ouverte à l’ensemble des personnels militaires et civils en activité du Ministère de la Défense Nationale. Les demandes de participation, jointes d’énoncés succincts des travaux proposés, doivent être déposées au niveau du secrétariat de la commission du prix, Direction de la Communication de l’Information et de l’Orientation, Ministère de la Défense Nationale. Tél/Fax: 021 91 23 98 E-mail: [email protected]