extrait du rapport - Ecole de la Deuxième Chance

Transcription

extrait du rapport - Ecole de la Deuxième Chance
Pour l’amélioration de la formation professionnelle
« RÉUSSIR LES TRANSITIONS »
Paris
7 / 2 / 2014
RAPPORT
à
Michel SAPIN
Ministre du Travail, de l’Emploi,
professionnelle et du Dialogue social
Jean-Patrick GILLE
Député de l’Indre, Rapporteur à l’Assemblée nationale du
Projet de loi relatif à la formation professionnelle, à l’emploi
et à la démocratie sociale
Claude JEANNEROT
Sénateur du Doubs, Rapporteur au Sénat du Projet de loi
relatif à la formation professionnelle, à l’emploi et à la
démocratie sociale
Michel YAHIEL
Conseiller chargé du travail, de l'emploi et de la protection
sociale au Cabinet du Président de la République
Mireille Le CORRE
Conseillère travail, emploi, dialogue social au Cabinet du
Premier ministre
de
la
Formation
2 SOMMAIRE
RÉSUMÉ DU RAPPORT
……………………………….
3
Résumé des 18 propositions
……………………………….
6
Signataires
……………………………….
8
Liste des personnalités
auditionnées
……………………………….
9
RAPPORT
……………………………….
10
……………………………….
11
1. Des progrès significatifs
……………………………….
12
2. Mais encore des
incohérences
……………………………….
14
……………………………….
17
……………………………….
28
Introduction
3. 18 Propositions argumentées
ANNEXES
Biographies des personnalités
auditionnées
……………………………….
29
50
Repères « 1792 – 2014 »
Contributions d’organisations
……………………………….
73
Contributions individuelles
……………………………….
79
21 
Arguments
MOBILISER LES JEUNES SANS
QUALIFICATION , LES « NEET(*) » ET LES
DECROCHEURS PAR DES DISPOSITIFS
ADAPTES
La sortie du système scolaire d’un nombre important de jeunes sans
qualification est une question récurrente qui avait déjà été soulevée dès
1980 par Jacques Chaban-Delmas, alors Président de l’Assemblée
nationale : « Nous ne pouvons pas nous accommoder , ne serait-ce
qu’implicitement, de ce fait essentiel et scandaleux, véritable plaie au
flanc de notre société : tous les ans, un quart environ de classe d’âge
entre dans la vie sans formation » (Source : Actes du Colloque « Formation
80 : Bilan et propositions »).
Selon l’INSEE, en France, le taux de chômage des sans-diplômes est
environ deux fois plus élevé que celui des diplômés. L’objectif fixé par
l’exposé des motifs du projet de loi est de parvenir à 500 000 jeunes en
contrat d’apprentissage par an d’ici 2017 contre 430 000 en 2013. C’est
nettement en dessous du défi à relever. D’autant que le nombre
d’entrées en contrats d’apprentissage et en contrats de
professionnalisation a baissé de 7,18% en 2013 par rapport à 2012
(source : bilan mensuel de la Dares)
(*) La mobilisation concerne également les jeunes qualifiés de « NEET »
(Neither employed nor in education or training) : jeunes ni en emploi, ni en
éducation ou en formation ). Début 2013, ce groupe représenterait 1.9
millions de jeunes de 15 à 29 ans, soit 17%. Parmi eux, 900 000 ne
recherchent pas d’emploi et sont « à la dérive ». ( Source : Dares et
Conseil d’analyse économique – Note avril 2013).
L’éducation nationale fait de gros efforts pour « raccrocher » les
« décrocheurs ». Selon la Direction générale de l'enseignement scolaire
du ministère de l’éducation nationale, si aucune action n’était menée, le
nombre d’élèves ayant décroché augmenterait de 700 000 en cinq ans
(140 000 décrocheurs de plus par an). De nombreux dispositifs sont mis
en œuvre, tels que les réseaux formation qualification emploi
(FOQUALE), les établissements scolaires publics innovants avec des
pédagogies alternatives, les micro-lycées.
Mais, « Ramener les jeunes vers une formation classique », comme
c’est suggéré actuellement est une solution pour un nombre limité de
jeunes compte tenu que la plupart ont été en échec. Il convient donc
d’avoir recours à des modalités pédagogiques adaptées avec des
partenaires expérimentés.
Les partenariats avec les associations complémentaires à l’école
permettent des solutions appropriées. Il s’agit de :
-
La Ligue de l’enseignement,
les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (CEMEA),
la Fédération nationale des Francas,
la Fédération générale des associations départementales des pupilles de
l’enseignement public,
la Fédération des œuvres éducatives et de vacances de l’éducation nationale,
l’Union nationale des centres sportifs de plein air,
la Fondation d’Auteuil (les orphelins apprentis d’Auteuil),
l’Institut de formation, de l’animation et de conseil.
D’autre dispositifs alternatifs aussi efficaces devraient être plus sollicités Il
22 s’agit de :
-
Les Ateliers pédagogiques personnalisés (APP) : ils apportent une réponse
originale et personnalisée à tous les salariés et demandeurs d’emploi qui ont besoin
d’une remise à niveau. Ce sont des espaces de formation labellisés situés au sein de
différentes structures telles que les Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI), les
Greta ou encore des associations et organismes de formation privés. Ils assurent des
formations de courte durée pour adultes, pour se remettre à niveau, acquérir des
savoirs de base sur des contenus de culture générale et d'apprentissage
technologique, et se perfectionner dans une langue étrangère ou encore préparer un
concours. Les APP répondent de façon individualisée aux demandes de formation
émanant d'un public diversifié par une pédagogie personnalisée.
-
Les Ecoles de la deuxième chance visent les jeunes de moins de 26 ans,
sortis de l'école sans diplôme, ni formation professionnelle, les écoles de la
deuxième chance (E2C) permettent aussi aux jeunes, par alternance avec des
entreprises partenaires, de construire leur projet professionnel avec l'équipe
pédagogique qui les accompagnent.
-
Les Compagnons du Devoir et du Tour de France se sont fixés quatre
objectifs pour les jeunes : Offrir aux jeunes un parcours d'expériences
professionnelles variées en France et à I'international, Valider sa formation par une
licence, Participer régulièrement à des défis pour apprendre ensemble et autrement.
Exemples : l’un des meilleurs apprentis, les Olympiades des Métiers, réaliser son
chef-d’œuvre, participer à des projets comme le Défi Innover ensemble et
Développer l’esprit « d’entreprendre » et de progrès dans nos métiers.
-
Les Maisons familiales rurales sont des centres de formation, sous statut
associatif et sous contrat avec l'Etat ou les Régions, qui a pour objectifs la formation
par alternance et l'éducation des jeunes et des adultes ainsi que leur insertion
sociale et professionnelle. Elles forment chaque année plus de 70 000 jeunes et
adultes, principalement de la 4ème à la Licence pro. Depuis leur création, en 1937,
elles pratiquent une pédagogie de l'alternance avec des semaines de formation en
entreprise et des semaines de formation à l'école. Une Maison familiale compte en
moyenne 150 élèves, souvent internes. Ces derniers participent à la vie de
l'établissement, apprennent à se prendre en charge et organisent des activités en
dehors du temps scolaire. Ils sont majoritairement inscrits dans des classes sous
statut scolaire dépendant du ministère de l'Agriculture (51 000 élèves). D'autres
choisissent une formation en contrat d'apprentissage pour préparer des diplômes de
l'Education nationale ou du ministère de l'Agriculture (12 000 apprentis) ou en contrat
de professionnalisation. Plus de 9 000 adultes, qui souhaitent se perfectionner dans
leur métier ou se réorienter, suivent une formation continue ou une validation des
acquis de l'expérience (VAE) dont la durée est variable selon le niveau du diplôme
-
L’insertion par l'activité économique (IAE) permet à des personnes sans
emploi, rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, de
bénéficier de contrats de travail en vue de faciliter leur insertion professionnelle. Elle
met en œuvre des modalités spécifiques d'accueil et d'accompagnement. Les actions
mises en place dans les Structures d'Insertion par l'Activité Economique (SIAE)
relèvent de la reprise d'habitudes de travail (en chantier d'insertion ou en association
intermédiaire par exemple), et peuvent être complétées par d'autres types d'actions
d'insertion plus professionnalisantes (en entreprise d'insertion ou groupements
d'employeurs pour l'insertion et la qualification par exemple) avant la signature d'un
contrat sur le marché ordinaire. Quatre types de Structures de l'Insertion par l'Activité
Economique (SIAE) existent, conventionnées par l'Etat pour mettre en œuvre ce
dispositif : l'Atelier et Chantier d'Insertion (ACI) permettent l'insertion professionnelle
à travers des activités d'utilité sociale (espaces verts, recyclage, nettoyage,
bâtiment...) ; l'Entreprise d'Insertion (EI) permet l'insertion professionnelle par la
production dans tous les types d'activité économique ; l'Association Intermédiaire (AI)
a pour objectif l'insertion professionnelle par la mise à disposition de personnel
auprès de particuliers, d'associations et de collectivités et, de manière limitée, en
entreprise ; l'Entreprise de Travail Temporaire d'Insertion (ETTI) a pour objectif
l'insertion professionnelle par la mise à disposition de personnel dans le respect de la
législation du travail temporaire. Des expériences d’alternance entre l’IAE et les APP
sont mises en œuvre.
-
Les « Fablabs, « Laboratoire de fabrication », sont des lieux mis à la disposition
d’une communauté et dotés des équipements technologiques ou mécaniques.
Parfois créés par financement participatif, parfois soutenus par des institutions
publiques ou des établissements de l’enseignement supérieur, ils pourraient être des
23 vecteurs de revalorisation des territoires en fédérant des communautés autour de
projets technologiques concrets dans lesquels les apprenants sont réellement les
acteurs du projet. La formation dans les FABLABS s'appuie sur des projets et
l'apprentissage par les pairs. De la même manière qu’une mairie construit et anime
une bibliothèque, elle peut créer un FABLAB qui serait mis à disposition d’une
communauté apprenante issue des collèges, lycéens, universités, et écoles de la
ville.
-
Les écoles de production sont des établissements d'enseignement technique
pour des jeunes de 14 à 18 ans1. Leur principale spécificité est de former en mettant
le jeune en situation réelle de production pendant les deux tiers du temps de
formation au sein d'une "école-entreprise". Une troisième voie à côté de celle de la
formation scolaire à plein temps en lycée professionnel et de celle de
l'apprentissage. Parmi les dispositifs actuels de formation des jeunes, l’école de
production n'est ni un lycée professionnel, ni un centre de formation par
apprentissage, mais participe des deux à la fois : elle permet d'apprendre en
produisant (principe de l'apprentissage) et sans devoir alterner entre l'école et
l'entreprise. L'élève-apprenti reste au sein de "l'école-entreprise" pour la formation
pratique et théorique. C'est un apprentissage intégré. Ces écoles sont des
établissements privés, à but non lucratif, déclarés au rectorat de l’académie. À ce
titre elles préparent aux diplômes d'état : CAP et Bac Pro, participent à l'élaboration
des sujets d'examens et sont elles-mêmes lieux d'examen. Les écoles de production
sont regroupées au sein de la Fédération nationale des écoles de production
(FNEP).
PROPOSITION n°2 : PRENDRE APPUI SUR LE RESEAU NATIONAL
DES 450 MISSIONS LOCALES, DONT LE FINANCEMENT DEVRAIT
ÊTRE STABILISÉ
PROPOSITION n°3 : MOBILISER LES JEUNES DEMANDEURS
D’EMPLOI, LES DECROCHEURS ET LES « NEET » (NI EN
FORMATION, NI EN EMPLOI) EN UTILISANT LES DISPOSITIFS
ALTERNATIFS : ATELIERS PEDAGOGIQUES PERSONNALISES,
MAISONS FAMILIALES RURALES, ECOLES DE LA DEUXIEME
CHANCE, COMPAGNONS DU DEVOIR, ECOLES DE PRODUCTION,
STRUCTURES D’INSERTION PAR L’ACTIVITE ECONOMIQUE

Arguments
POUR UN ELECTROCHOC
DE SIMPLIFICATION
Le projet de loi propose une simplification du système de collecte,
d’affectation et de mobilisation des fonds pour le rendre plus transparent,
plus lisible et plus simple d’accès pour les entreprises. A un système
dans lequel coexistaient trois contributions dont les taux variaient pour
les trois catégories de taille d’entreprise définies (moins de 10 salariés ;
un à 20 salariés ; plus de 20 salariés) et pour lesquelles les entreprises,
hormis les petites, devaient verser leurs contributions à au moins deux
organismes collecteurs, est substitué un système où une contribution
unique est versée à un unique organisme collecteur paritaire, avec des
taux qui ne varient qu’en fonction du passage ou non du seuil de 10
salariés.
Mais le défi à relever est de rendre le système plus lisible prioritairement
pour les bénéficiaires. Le « Conseil en évolution professionnelle » prévu