Discours de Monsieur le Maire lors des obsèques de Madame
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Discours de Monsieur le Maire lors des obsèques de Madame
Cabinet du Maire Discours de Monsieur le Maire lors des obsèques de Madame Raymonde Le Franc Mesdames, Messieurs, Mes premiers mots iront à la famille de Raymonde Le Franc ainsi qu’à toutes celles et tous ceux, ses amis les plus proches, qui l’ont accompagnée dans ses dernières heures. Chers amis, vous avez perdu une parente, une amie très chère, et je veux vous dire à quel point je ressens profondément votre tristesse et ce vide immense qui est le vôtre aujourd’hui. Cette peine, elle est aussi la mienne. Elle est aussi la mienne tant j’avais noué avec Raymonde Le Franc des relations amicales et heureuses, toujours ravi de la voir, de l’écouter longuement m’évoquer ses souvenirs, ses envies de voir se concrétiser tel ou tel projet, et ses mille et unes attentions vis-à-vis de ses amis de La Salamandre ou de ses très chers amis de Constance et de Richmond. Aujourd’hui, nous sommes nombreux à avoir perdu une amie, mais au-delà c’est Fontainebleau qui a perdu l’un de ses enfants les plus chers. Nous la savions très fatiguée, et nous avions tous bien senti lors du 50ème anniversaire du jumelage avec Constance, en mai dernier, qu’elle avait jeté ses dernières forces dans l’organisation de cet événement tant attendu. Et ce fut une grande réussite, l’accomplissement d’un rêve, celui de voir deux villes, Constance et Fontainebleau, de deux pays hier ennemis, s’unir et s’engager ensemble dans une aventure humaine unique, forte et durable. Aujourd’hui, en cette heure, je sais que l’émotion est grande aussi sur les rives du lac de Constance, et je sais que nos amis allemands sont certainement avec nous par la pensée pour rendre à cette fervente européenne, convaincue et active, l’hommage vibrant qu’elle mérite. A Constance, d’ailleurs, elle me confiait sa joie et sa fierté d’être présente pour assister à la cérémonie de renouvellement du jumelage, 50 ans presque jour pour jour après avoir vu Paul Séramy et le Docteur Bruno Helme signer le serment unissant nos deux villes. Raymonde Le Franc en était l’un des derniers témoins vivants, elle était le trait d’union entre tous ceux qui depuis cinquante ans ont fait vivre cette amitié franco-allemande. Tous ceux qui étaient à nos côtés en mai dernier à Constance, se souviendront toujours des longues minutes d’applaudissements qu’elle a reçues, comme pour saluer ainsi le travail et la ténacité de l’une de celles qui resteront comme ayant été l’âme de ce jumelage. Seul le prononcé fait foi Page 1 sur 2 Le cinquantième anniversaire du jumelage a été l’ultime objectif qu’elle s’est assigné, la dernière œuvre d’une vie tout entière dédiée à Fontainebleau et aux Bellifontains. Cet engagement, ce fut d’abord une mobilisation précoce au service des veuves et des gueules cassées de 14-18, puis pour les mobilisés et prisonniers de la Seconde guerre mondiale. Ce fut aussi près de 44 ans de carrière à l’Hôtel de Ville, dont 26 ans, de 1959 à 1985, en tant qu’assistante de Paul Séramy, auquel elle vouait une admiration et un dévouement sans faille. En femme de l’ombre passionnée, elle a accompagné pendant presque toute sa carrière politique ce personnage parmi les plus emblématiques de l’histoire bellifontaine. Son engagement pour Fontainebleau, ce fut enfin 50 ans d’action au sein de l’Arcif et plus de 60 ans au Comité de Parrainage. Nous accompagnons aujourd’hui dans la mort une grande dame, qui a traversé les époques avec toujours le même allant, qui a affronté les épreuves de la vie avec toujours le même courage, la même élégance. Et lorsque je parle d’élégance, je fais bien sûr référence à la prestance de Madame Le Franc, qui malgré sa frêle allure dégageait un charisme hors du commun ; mais je veux aussi insister sur l’élégance morale de celle qui, jusqu’à son dernier souffle, aura toujours préféré la discrétion à l’ostentation, et aura sans cesse fait passer l’autre avant elle-même. Elle était un modèle d’engagement et d’altruisme. La disparition de Raymonde Le Franc est une perte immense pour Fontainebleau, mais c’est aussi sa vie que nous célébrons aujourd’hui, et qui pour chacun et chacune d’entre nous doit constituer une intarissable source d’admiration et d’inspiration, un formidable message d’espoir. Car voilà une femme qui aura sans cesse réinventé sa vie, et qui jusqu’à la fin lui aura donné du sens en se fixant de nouveaux buts. Il y a un poème d’Herman Hesse que je ne peux aujourd’hui que relier au souvenir de Raymonde Le Franc tant il me paraît refléter avec justesse ce qu’a été son existence : « Dès que nous pénétrons une sphère de l’existence, Que nous y sommes chez nous, nous risquons l’apathie ; Seul l’homme qui ne craint ni départ ni distance Echappe à l’habitude qui l’engourdit. Peut-être que la mort, à son heure arrivée, Nous mènera plein d’allant, vers des lieux incertains ; En nous, l’appel de la vie résonnera sans fin… » Raymonde Le Franc laissera dans l’histoire de notre Ville une marque indélébile. En nous, l’appel de sa vie résonnera sans fin. Seul le prononcé fait foi Page 2 sur 2