Problématique : Comment faire aimer et pratiquer la langue
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Problématique : Comment faire aimer et pratiquer la langue
Plan Problématique : Comment faire aimer et pratiquer la langue française dans un milieu créolophone ? Introduction I Etat des lieux 1 Enquête sur les temps de parole en classe 2 Enquête sur la pratique de la lecture offerte 3 Comparaison des évaluations nationales et locales 4 Ce que disent les textes officiels Transition : Face à ce constat, comment donner envie aux enfants d’aimer la langue sans avoir l’impression de l’imposer. Quel est notre rôle ? II Les axes de travail autour de la langue française 1 La langue orale 2 La production écrite 3 Dire, lire et écrire au cycle 2 Transition : A la réunion, contrairement aux primo-arrivants de la métropole, les enfants non francophones ne bénéficient pas d’une immersion totale dans la langue française puisqu’en dehors de la classe, la langue la plus couramment utilisée est le créole. III La pratique de la langue française Deux exemples pratiqués dans nos classes : 1 S' exprimer à partir d' une oeuvre plastique : production d’un conte, d’un album, d' une bande dessinée et d' une pièce de théâtre. 1 S' exprimer à partir d' albums : production de « sagesses d' enfants ». Conclusion 1 Question : Comment faire aimer et pratiquer la langue française dans un milieu francophone ? Codage : 1B – 3G – 3C – 4A – 4V – 44 – 45 Réponse 1 : Création d’un album avec un lexique créole /français Notions : français langue de scolarisation La maîtrise de la langue française orale et écrite est primordiale pour la scolarité et la vie quotidienne de l’enfant. Généralement, on accorde une grande importance à l’oral au cycle 1, puisque l’enfant est encore dans une phase d’apprentissage de sa langue maternelle et beaucoup moins dans les cycles suivants. A La Réunion, les enfants se trouvent confrontés à une double difficulté : ils doivent être capables de s’exprimer correctement et ils doivent le faire dans une langue, le français, qui n’est pas leur langue maternelle, et qui de surcroît en est très proche. Il semble donc indispensable de continuer à mettre en place dans les cycles suivants des situations favorisant l’expression orale en français. Quels constats peut-on faire dans nos classes en ce qui concerne la pratique de la langue ? Comment peut-on lier le travail autour de la langue orale à travers le dire, lire, écrire et quelles sont les difficultés à prendre en compte ? Enfin, nous donnerons des exemples de pratique de l’oral dans nos classes. I Etat des lieux A l’issue des évaluations CP/CE1, nous avons remarqué que les élèves de nos écoles (situées en REP à la Réunion) éprouvent beaucoup de difficultés à comprendre et à maîtriser la langue française. Etant donné que pour 80% d’entre eux, la langue pratiquée à la maison est le créole, nous avons cherché quelles étaient les situations dans lesquelles ils se trouvaient dans un environnement linguistique français. Deux situations : la télé et l’école. La télévision : difficile à quantifier. Ils sont de toute façon seulement en réception. A l’école : entre eux, pendant les récréations et le temps de la cantine, ils parlent créole. Restent les 23 heures 30 par semaine pendant lesquelles ils sont en classe. Combien de temps sont-ils en situation de réception et en situation de pratique de la langue ? Nous avons effectué deux enquêtes dans nos écoles. 2 1.1 Enquête sur la pratique de la lecture offerte (lecture d’albums, de contes, pour le plaisir) Cycle 2 (CP-CE1) (21 classes) 1 fois par jour 36% Cycle 3 (16 classes) 18% régulièrement 32 % Très rarement ou jamais 32% 18% 64% 1.2 Enquête sur les moments de parole dans les classes : 90% des classes pratiquent entre 3 et 6 heures par semaine. On peut considérer que certains enfants ne parlent quasiment jamais… Enquête sur les moments de parole dans les classes On essaie de comptabiliser tous les moments où les enfants s’expriment en français dans la classe. On a recensé quelques moments. Si vous les pratiquez, essayez de nous dire combien de temps cela prend dans vos classes dans la journée et sur la semaine. Vous pouvez rajouter d’autres moments dans la case « autres ». Temps par jour Temps par semaine Les rituels Quoi de neuf ou entretien du matin Bilan du soir Conseil ou réunion de régulation Débat d’interprétation (lecture d’images, littérature) Débat d’idées Débat sociocognitif (ORL, situation problème) Analyse de productions d’oeuvres Interaction entre enfants (travail de groupes, tutorat…) Autres Autres Commentaires : En conclusion, sur les 23h30 de classe par semaine, à peine un quart du temps est consacré à la pratique de l’oral, ce qui représente en moyenne 14 minutes par semaine par enfant. Le travail autour de l’oral fait en maternelle est peu poursuivi au primaire, ce qui est handicapant pour les enfants créolophones. D’autre part, dans les classes où on ne fait pas ou très rarement de lecture offerte, les seuls moments où les enfants baignent dans le français oral sont les moments de lecture oralisée (plus ou moins agréable) et les moments où l’enseignant parle. 3 1-3 Comparaison des évaluations nationales et locales CE2 en 2006 Evaluations nationales 75,27% 90,93% 62,83% 65,14% 70,67% Compréhension Reconnaissance des mots Production de textes Ecriture et orthographe Score global Evaluations locales 70% 88% 53% 61% 66% On peut observer que le plus grand écart entre les résultats nationaux et locaux se situe dans la production de textes. Nous pouvons donc en déduire que les élèves ne possèdent pas suffisamment de vocabulaire et de syntaxe pour être à l' aise dans l’écriture autonome. Il est donc important de les aider à acquérir cette maîtrise qui leur fait défaut par un travail poussé en langue orale. On remarque, dans nos classes, que ceux qui sont le plus à l' aise avec la langue française à l’oral produisent plus facilement des textes. Encore faut-il qu' ils aient rencontré un grand nombre d' histoires dans lesquelles ils pourront prendre des références. On rappelle donc la nécessité de les confronter dès la maternelle à une grande diversité de textes à travers la littérature de jeunesse. Face à ce constat, comment donner aux enfants l’envie d’aimer et de pratiquer la langue française ? Quel peut être notre rôle ? Plusieurs pistes : La lecture - constituer un réseau culturel commun à tous les élèves du cycle par la pratique des lectures offertes faire émerger le besoin de lecture (projet de lecteur) la lecture comme source de plaisir (cf. Giasson dans TFL) La langue orale - multiplier les situations de communication (voir enquête) développer le côté ludique et la mémorisation grâce au théâtre, aux comptines, poèmes, chants… aller et retour permanent entre les deux langues pour bien les distinguer (création d’un lexique créole/français) 4 La production d’écrits Double difficulté pour les enfants créolophones ! - ateliers d’écriture et jeux d’écriture (OULIPO) sont un bon moyen de jouer avec la langue et de s’en approprier la structure - partir de l’oral tel qu’il est pratiqué par les enfants (mélange créole français) pour arriver à un français oral puis écrit. 1- 4 Ce que disent les textes officiels : La maîtrise du langage oral doit être l' objet d' attentions particulières tout au long du cycle des apprentissages fondamentaux. Elle se renforce dans l' exercice des multiples situations de communication qui structurent la vie à l' école. L' enfant doit : prendre toute sa place dans le réseau des communications quotidiennes entrer dans le dialogue didactique continuer à apprendre à parler la langue française et à la comprendre parler sur des images Structurer et augmenter le vocabulaire disponible dire des textes II- Les axes de travail autour de la maîtrise de la langue 2-1 Le langage oral A l' école maternelle, l' enfant commence à s' approprier le patrimoine de la langue française. En parlant et en découvrant le monde de l' écrit, il se nourrit chaque jour de mots nouveaux. Dans un milieu créolophone, la plupart des enfants qui arrivent à la maternelle entendent pour beaucoup parler français pour la première fois. Aujourd' hui, le développement des nouvelles technologies (télévision, internet) permet aux enfants d' entendre la langue française mais ce n’est pas une vraie situation de communication. Il faut prendre en compte la distance qui existe entre une télévision qui émet et un enfant qui devient récepteur d' un message. On ne peut pas parler de communication car l' échange ne se fait que dans un sens. Il est donc primordial de favoriser cet échange dès le moment où l' enfant entre à l' école. Ce travail devant se poursuivre dans les autres cycles, l' enseignant mettra en place diverses situations qui vont enrichir le langage des élèves. Ces situations doivent s' articuler entre le langage écrit et le langage oral. On va travailler sur des situations : 5 a) de communication et d'expression orale : ces moments doivent dépasser les moments institutionnalisés (séquences de langage). L' enfant doit facilement "prendre la parole", "enchaîner ses propos", dans des situations de langage de situation et d' évocation. Le langage doit être un moyen de penser. Les exemples les plus pratiqués sont le débat et le quoi de neuf. a-1 Oser prendre la parole en classe Parler dans une classe suppose : • que l' on arrive à varier son discours face à des interlocuteurs différents c' est à dire le maître et ses pairs, • que l' on puisse adapter son dialogue en fonction des situations. • que l' on s' exprime avec aisance et que l' on ose, ce qui suppose un travail sur soi. Dans une classe, on a des leaders qui prennent souvent la parole ( que ce soit en français ou en créole) et des petits parleurs qui essaient de se faire oublier. Pour ceux- là, le fait d' être créolophones est une difficulté supplémentaire. Il faut qu' ils osent prendre la parole et qu' ils parlent en français. L' enseignant doit prendre en compte toutes les composantes de la prise de parole qui sont expliquées dans le tableau suivant : pragmatiques : comprendre l' enjeu de la situation, la tâche langagière requise par la situation, donner du sens à sa prise de parole, choisir les conduites discursives adaptées. discursives : maîtriser les conduites discursives requises par la situation, par exemple : narrative, explicative ou argumentative. linguistiques : maîtriser les formes linguistiques adaptées à la situation et requises par la conduite discursive choisie : syntaxe, lexique, intonation. métalinguistiques : contrôler son discours et mieux exprimer sa pensée. travail sur soi : oser prendre des risques par la prise de parole, maîtriser le volume de sa voix, son début, son geste et son regard. a-2 Les enjeux de la communication En travaillant l' oral dans plusieurs disciplines, cela permet de rencontrer différentes fonctions langagières : raconter, décrire et dénommer, expliquer, informer, exposer et expliciter, prescrire, convaincre, réfuter, justifier, demander, interroger. En fonction de la situation, le vocabulaire va varier. 6 Beaucoup d' objectifs dans la classe permettent de travailler sur ces différentes conduites discursives : expliquer une tâche en sciences, s' exprimer à partir de l' exposition des productions plastiques en arts visuels, lire une fiche technique en découverte du monde, se présenter, faire un portrait dans vivre ensemble, émettre des hypothèses dans la maîtrise de la langue résoudre un problème en mathématiques participer à un débat d' idées a-3 Le projet Mettre en place un projet a pour objectif de motiver, de créer un désir chez les élèves. Dans le cadre du travail sur la langue orale, associer l' oral à une autre discipline intégrée dans un projet est un moyen de motiver même les petits parleurs à s' exprimer. b) d'enrichissement et de structuration de la langue : Les exercices systématiques ne suffisent pas : il faut mettre en place des situations d' échanges verbaux soutenus, en petits groupes ou par deux. C' est à l' adulte de demander des explications, des précisions, même si, dès le départ, il a compris. Il faut favoriser les échanges et mettre l' enfant en confiance et toujours valoriser ce qu' il dit. c) d'enrichissement du vocabulaire : le vocabulaire usuel quotidien (très pauvre chez les enfants créolophones) et le vocabulaire adapté à la situation de communication. Par exemple, on utilisera le vocabulaire approprié à chaque « matière » ( vocabulaire spécifique : vocabulaire scientifique, mathématiques et vocabulaire littéraire). d) d'enrichissement de sa culture de l'écrit : Il faut accompagner l' enfant dans la découverte de textes de différents types : narratifs, injonctifs, descriptifs. Il faut leur en lire chaque jour, leur en donner comme textes de référence, leur en faire mémoriser. On ne doit pas se limiter à un seul type de textes de peur que se soit trop difficile pour les élèves. e) de dictée à l'adulte : cela a pour avantage de leur montrer la richesse de la langue qui leur permet de dire ce qu' ils veulent. On utilisera les pronoms et autres substituts, les enchaînements de phrases dépassant la juxtaposition, l' usage cohérent des temps verbaux, la mise en place de la situation dans l' espace et dans le temps et l' articulation des évènements. 2-2 La production écrite 7 Il faut, dès le cycle 1, aider l' enfant à découvrir, que l' écrit joue un rôle essentiel dans le quotidien. Il faut aussi l' aider à s' intéresser aux écrits sociaux et familiers. Il faut enfin l' initier aux espaces réservés aux livres. ( BCD, bibliothèques...) Pendant longtemps on a cru qu' il fallait que les enfants sachent lire pour pouvoir écrire. Les tendances actuelles disent plutôt qu' il faut proposer aux enfants, avant qu' ils ne sachent lire, des projets d' écriture pour lesquels ils devront se poser des questions sur les contraintes de la langue et sur les difficultés de la mise en mots. On peut, comme on l' a dit dans le paragraphe sur la maîtrise de langue, pratiquer la dictée à l' adulte en variant sa forme: dictée individuelle, dictée avec un petit groupe, dictée avec le groupe-classe. On passera par les étapes suivantes : • choisir le texte en fonction de l' usage qu' on veut en faire (conte, lettre, affiche...), • travailler sa structure générale et sa cohérence en montrant d' autres exemples du même genre, • travailler la mise en mots, (cohésion, enchaînements, cohérence du contenu du texte ...). Progressivement, l' enfant deviendra capable d' écrire seul. Il saura organiser son texte, en s' appuyant sur des images, sur les discussions avec ses camarades, sur les écrits de référence déjà produits. Au plan de l' orthographe, on mettra en place des chasses à l' erreur. C' est ainsi en écrivant et en rencontrant des erreurs que les enfants vont apprendre l' orthographe. Pour les aider au niveau du vocabulaire, ils auront à disposition des dictionnaires mais cela n' est pas toujours évident pour des CP, on peut donc leur demander de créer un lexique pour chaque album étudié en classe. Ils vont donc au fur et à mesure se constituer un répertoire de mots nouveaux ou déjà connus mais qui faisaient partie du vocabulaire passif. L' objectif lors de ces productions autonomes est qu' ils réinvestissent ce répertoire de mots pour que ces mots fassent partie de leur vocabulaire actif. 2-3 La compréhension de textes L' acte de lire suppose que l' on comprenne ce que l' on est en train de lire, cela ne va pas de soi pour tous les enfants. Il faut donc leur apprendre à comprendre. Il faut passer par plusieurs étapes : • lire tout d' abord le texte • les guider dans la compréhension 8 • s' assurer que tous les enfants aient compris le sens par une évaluation Dans le domaine du langage, comprendre, c' est décoder l' écriture, comprendre littéralement le texte et en extraire d' autres informations plus fines. Pour comprendre un texte, il faut : • • • • Garder en mémoire tous les mots d' une phrase pour en saisir le sens. Repérer les signes de ponctuation. Travailler à segmenter le texte en unités de sens large lors de la lecture à voix haute en travaillant la diction sur des textes court ou connus. Travailler sur les mots et leurs substituts. Ce point est surtout à travailler dans un milieu créolophone car les substituts sont peu utilisés. On remarque que les enfants ont du mal avec le pronom « elle » qui n' est pas utilisé en créole. Le « li » en créole est repris que ce soit pour un homme ou pour une femme. On voit la difficulté que les enfants ont pour comprendre que dans le texte « Le petit chaperon rouge », il, le méchant se rapporte au personnage du loup. On peut donc par la suite travailler sur la compréhension fine du texte. Tout ce travail doit apporter à l' enfant l' envie de lire. Conclusion : En conclusion, pour aider les enfants créolophones à comprendre et manipuler la langue française, il faut : • mettre en place de multiples situations de langage oral, • travailler de façon régulière sur la comparaison entre les deux langues, • impliquer les enfants dans des projets d' écriture, • les immerger dans un bain de langue quotidien. Bibliographie : Le site de TFL Enseigner l'oral à l'école primaire Groupe oral-Créteil. Hachette éducation 1999 Education enfantine N° 1023 Octobre 2000 Epreuvre orale d'entretien préprofessionnel Hatier concours 2002 9 Qu' apprend-on à l'école élémentaire ? Les nouveaux programmes du ministère de l' éducation nationale CNDP III. La pratique de la langue française 3.1 S’exprimer à partir d’une œuvre plastique Domaine : Maîtrise du langage et de la langue française Cycle 2 : CP-CE1 Séquence 1 : Analyser une oeuvre plastique Compétence : Analyser une image et rapporter une observation Objectifs : Apprendre à observer et décrire Organisation de la classe : en groupe Supports : des images, des photos, des affiches, des oeuvres plastiques .... Durée : 45 min pour chaque séance Déroulement : Séances 1- Créer une banque d' images 2- Travail autour de l' oeuvre d' art Activités Rôle de l' enseignant 1- On commence par demander aux enfants de rassembler des images qu' ils peuvent trouver dans la classe ou chez eux. On arrive donc à une collection de: images photos peinture affiches L' enseignant contribue à la collection en emmenant des images que les enfants n' auront pas chez eux comme les affiches et les peintures d' artistes. 2- Dans un deuxième temps, on va faire un catalogue en fonction des thèmes ou classement plastique ( couleur, matière, lumière...) On travaille les plans, les mises au point, les attitudes, les personnages et les expressions. On insistera sur le vocabulaire en faisant le parallèle entre le créole et le français. On fait acquérir aux élèves le vocabulaire lié à l' espace et au temps, aux expressions (joie, surprise, tristesse...) et le vocabulaire picturale. On les fait observer, copier, décrire et L' objectif est de faire de la langue raconter. orale en réinvestissant le On travaille sur les composants du vocabulaire vu précédemment. tableau. 10 Les activités que l' on peut proposer sont le jeu de Kim, le jeu des sept erreurs. On peut travailler à partir d' images séquentielles. 3- Création d' une fiche de On crée une fiche de lecture d' image On propose un cadre. lecture qui pourra être consultée pour chaque description d' image de façon autonome par les enfants. Fiche de lecture : Le décor Est-il intérieur ou extérieur ? Est-ce un paysage urbain ou rural ? Est-il abstrait ou réaliste ? Les personnages Est-ce un portrait ? Qui est le personnage le plus important ? Les gestes les gestes sont-ils doux ou violents ? Les regards Le sentiment qui s' en dégage ? Les objets On énumère tout ce que l' on voit et on essaie de trouver leur rôle. La lumière, la couleur Quelle est l' ambiance, quelle impression a t-on ? Prolongements possibles: produire une image à partir de photos ou de peinture. Evaluation: être capable de se servir de la fiche de lecture. 11 Domaine : Maîtrise du langage et de la langue française Cycle 2 : CP-CE1 Séquence 2 : Produire un album à partir d’une œuvre plastique Séance 1 : Observations et interprétations Compétence : Dégager une interprétation d’un tableau en s’appuyant sur les éléments qui le composent. Objectifs : Observer et interpréter des morceaux d’œuvres abstraites Organisation de la classe : en groupe Supports : un magnétophone et une œuvre de Chagall : Champs de Mars Durée : 45 min Déroulement : Dans un premier temps : Présentation de l' oeuvre et description du tableau Activités des enfants On présente le tableau aux élèves : auteur, titre et on lit un résumé sur l' auteur en montrant d' autres oeuvres de cet auteur. On les laisse décrire le tableau en leur demandant de se rappeler la fiche de lecture. Observations L' enseignant conduit l' analyse en se basant sur la grille d' analyse suivante. Grille d' analyse : Entrée en matière - Qui est l' auteur ? - Quel est le titre ? - Date et circonstance de la création ? - Nature de l' œuvre (peinture, gravure, photo...) ? Description Dire ce que l' on voit, inventorier: - les formes - les motifs - le cadrage - les couleurs - les matières. Interprétation Dire ce que l' on comprend: - en fonction du titre - en fonction des éléments de l' oeuvre Dire ce que l' on croit que l' artiste a voulu dire. Dans un deuxième temps : Imagination de l' histoire Activités des enfants Consigne : On va écrire une histoire à partir d’un tableau. Vous allez devoir observer et dire à quoi cela vous fait penser. Observations Les élèves font des hypothèses sur le pourquoi des éléments du tableau. 12 La maîtresse les incite à partir dans la création d’histoire en posant des questions sur le temps et l’espace… On découvre au fur et à mesure l’œuvre par petits morceaux pour arriver à la fin à une histoire complète. Pendant ce temps, on les enregistre pour la séance 2. Le rôle de l' enseignant est de structurer ce qu' ils disent en posant des questions. Ils ont tendance à faire attention et parlent moins créoles car ils savent qu' ils sont enregistrés. Séance 2 : Ecoute de l’enregistrement. Compétence : Restituer à l’oral l’histoire inventée. Objectifs : Passer d’un français oral à un français écrit Phases Activités des enfants 1- Ecoute de l’enregistrement On recense les mots non compris que ce soit du français ou du créole. Observations L' enseignant note les expressions créoles pour s' en servir lors de la traduction. Chaque groupe écoute ce que l' autre a fait et on arrive à seul texte en prenant les éléments qu' ils ont choisi. 2- Structuration de l’histoire (oral) On écrit l' histoire en dictée à l' adulte On raconte de nouveau l’histoire en français en mettant les connecteurs temporels. Séance 3 : Traduction du conte en créole Objectif : Distinguer à l’oral le français et le créole Activités des enfants 1- Traduction du conte: On reprend phrase par phrase et les élèves proposent une traduction pour les mots et les Observations On va s' appuyer sur la traduction que Monsieur Axel Gauvin a bien voulu faire du conte mais on va privilégier les propositions 13 expressions. On insiste sur les connecteurs temporels : exemple tout à coup qui devient « tout din coup » On travaille en trois groupes et chaque groupe a une partie du texte pour traduire (début, milieu et fin), à la fin les élèves vont donc découvrir la traduction des autres groupes. des enfants. Séance 4 : Mise en page de l' album et illustrations Chaque enfant illustre la phrase sur laquelle il a travaillé lors de la traduction. Séance 5 : Travail sur le lexique Mot en français: ............................ Mot en créole: ................................ ............................................................. ............................................................. A partir de ce tableau, chaque élève remplit avec l' expression ou le mot qu' il aura choisi, par la suite on rassemble toutes les feuilles pour créer un lexique pour chaque élève. Séance 6 : Mise en voix de l' album Pour la mise en voix du conte, on a profité de notre séjour au CALE de l' entre-deux pour rencontrer la conteuse Isabelle Cillon qui leur a raconté l' histoire des Trois petits cochons en créole. A partir de là, les élèves se sont rendus compte que pour raconter une histoire en créole il fallait acquérir un vocabulaire et une gestuelle propre au patrimoine de la Réunion. On a donc introduit les kriké kraké et les gestes. On a aussi travaillé sur une morale du conte. Evaluation : Aller lire l’album aux autres classes et lors de la fête de l' école aux parents Présenter le lexique 14 Domaine : Maîtrise du langage et de la langue française Cycle 2 CE1 Séquence 2 : Produire plusieurs écrits à partir d’une œuvre plastique Séance 1 : Observations et interprétations Objectif : observer et interpréter une œuvre d’art. Organisation de la classe : en groupes de 7/ 8 enfants Matériel : une œuvre, le champ de Mars de Chagall et un magnétophone. Durée : 45 mn . Analyse de l’œuvre Activités des enfants Observations Description du tableau à l’aide de la grille L’enseignant conduit l’analyse en se basant d’analyse ci-dessous. sur la grille, en restant sur l’observation. Comparaison avec d’autres tableaux du même peintre (ambiance, couleurs…) Grille d’analyse : Entrée en matière Qui est l’auteur ? Quel est le titre ? Date et circonstance de la création ? Nature de l’œuvre (peinture, gravure, photo…) Description Dire ce que l’on voit, inventorier : - les formes - les motifs - le cadrage - les couleurs - les matières Interprétation Dire ce que l’on comprend : - en fonction du titre - en fonction des éléments de l’œuvre Dire ce que l’on croit que l’artiste a voulu dire. . Imagination de l’histoire Activités des enfants Consigne : Nous avons bien observé le tableau. Maintenant, nous allons essayer de deviner l’histoire qui se passe dans ce tableau… La maîtresse aiguille la création en posant des questions destinées à structurer l’histoire. Toute la séance est enregistrée. Observations Il est amusant de noter que dès l’énoncé de la consigne, les enfants utilisent le « peut-être ». Les enfants parlent moins créole qu’habituellement parce qu’ils se savent enregistrés. 15 Séance 2 : Ecoute de l’enregistrement et premier jet d’écriture Objectif : produire un écrit en groupe Phases - Ecoute de l’enregistrement Activités des enfants Recensement des mots non compris (français ou créole). Observations La maîtresse note les expressions créoles en vue de la traduction. - Structuration de l’histoire On raconte l’histoire en utilisant les connecteurs. L’enseignante aide à la structuration en reprenant régulièrement la suite logique et temporelle. - Ecriture (premier jet) Travail de groupe en autonomie, un secrétaire. Séance 3 : Confrontation enregistrement/écrit et choix du genre Objectifs : comparer oral /écrit choisir un genre en fonction de… Phases - Lecture de l’écrit Activités des enfants Observations Premières corrections : Certains enfants ne se Cohérence du récit, respect de souviennent presque plus de l’histoire. l’histoire, d’autres sont très critiques par rapport à l’écrit. - Réécoute partielle de l’enregistrement pour les départager. Ecoute très attentive. Bien meilleure écoute que la première fois. Ils cherchent à avoir raison. - Correction rapide Activité orale : ils se mettent d’accord et dictent les corrections. Maîtresse secrétaire. - Choix d’un genre d’écrit : dialogue : théâtre, BD récit : album, roman écriture poétique : poème, fable. Discussion et argumentation. La maîtresse rappelle les spécificités, les contraintes, etc… Les genres choisis : album, BD, théâtre. Séance 4 : Ecriture finale Objectif : écrire en respectant les règles du genre choisi 16 Phases Observation d’exemples du genre choisi. Activités des enfants Observation et discussion. Observations La maîtresse récapitule les règles. Ecriture en groupe. Dictée au secrétaire. Les groupes album et théâtre ont pu le faire en autonomie. Le groupe BD a eu besoin de la présence de la maîtresse pour aider à la structuration : combien de vignettes, combien de bulles dans chaque vignette, etc… Présentation à l’ensemble de la classe. Critiques argumentées sur la cohérence et le respect du genre. M : récapitulation des changements à opérer. Séance 5 : Chasse à l’erreur Objectif : corriger le texte Phases Lecture duelle du texte dactylographié (le nombre d’erreurs est donné ainsi que les types d’erreurs). Activités des enfants Souligner les erreurs Proposer des corrections en utilisant les outils référents de la classe. Mise en commun. Débat socio-cognitif. Mise au propre. A tour de rôle, les enfants saisissent le texte. Observations M : récapitulation et validation des corrections sur grand format. Séance 6 : Traduction des écrits en créole Objectif : Distinguer à l’oral le français et le créole Activités des enfants - Traduction des écrits : On reprend phrase par phrase et les élèves proposent une traduction pour les mots et les expressions. On insiste sur les connecteurs temporels. Observations On va privilégier les propositions des enfants, tout en leur donnant des mots et des expressions créoles qu’ils utilisent peu. Le problème de l’écriture du créole se pose… Quelles graphies choisir ? - Présentation de la traduction à la classe. Beaucoup de rires… 17 Séance 7 : Mise en page des écrits et illustrations La bande dessinée : deux vignettes par enfant (format A4) avec le souci de garder un lien graphique entre les personnages. Illustration de la couverture. Puis scannage et réduction des vignettes, mise en page et mise en bulles. L’album : découpage du texte et choix des illustrations (collages) avec le souci de garder un lien graphique entre les personnages et les lieux. Illustration de la couverture. Puis scannage et réduction des illustrations, mise en page. La pièce de théâtre : illustration de la couverture et de quelques scènes. Mise en page. Séance 8 : Mise en voix - Travail sur la lecture à voix haute pour l’album en vue d’une lecture aux parents. Travail sur la présentation de la B.D (chaque vignette format A4 ) et lecture théâtralisée des bulles. Travail de mémorisation et de mise en scène pour le groupe théâtre. Evaluation : Présentation aux parents des produits finis avec explications, lectures et représentation. 2. S’exprimer à partir d’albums Objectif : inciter les enfants à exprimer émotions et pensées en mots, à argumenter dans le cadre de discussions philosophiques à partir de questions extraites des albums. S’interroger sur le monde à partir d’albums de jeunesse pour écrire des « sagesses d’enfants » Dire Lire Ecrire Trouver les mots qui vont S’interroger sur une Découvrir la notion de permettre de cerner un thème sagesse à travers l’écoute thématique : la cerner, à portée philosophique. d’un album Petit aigle de formaliser ses pensées, faire Chen Jiang Hong. appel à ses souvenirs, à son Participer à des échanges : vécu pour se forger une donner son avis, faire des Lecture d’albums : opinion. choix, argumenter sur ses Première de couverture choix, respecter la prise de hypothèses de lecture, rapport Noter par écrit ses réflexions parole et le point de vue des texte / image… sur divers thèmes autres. philosophiques (premier jet). Présenter son travail et faire part de ses réflexions devant un groupe. En dégager des « sagesses » : écriture, réécriture corrective. 18 Liste des albums : Petit aigle M’toto Blaise et le château d’Anne Hiversère La petite poule rousse Sophie la vache musicienne Solitude Yakouba Les mains de Jonas Madassa Bon appétit ! Monsieur Lapin Chen Jiang Hong Anne Wilsdorf Claude Ponti Byron Barton Geoffroy de Pennart Raphaël Thierry Thierry Dedieu Pili Mandelbaum Michel Séonnet Claude Boujon Thèmes extraits formulés sous forme de questionnement : Qu’est-ce que la sagesse ? Qu’est-ce que l’amitié ? Qu’est-ce que l’égoïsme ? Qu’est-ce que la différence ? Qu’est-ce que la solitude ? Qu’est-ce que la honte ? Qu’est-ce que la peur ? Qu’est-ce que le bonheur ? Qu’est-ce que le courage ? 19