Dimanche des Rameaux – Année C Homélie du 24 mars 2013

Transcription

Dimanche des Rameaux – Année C Homélie du 24 mars 2013
Dimanche des Rameaux – Année C
Homélie du 24 mars 2013
Le Dimanche des rameaux est aussi celui « de la passion », si l’on s’en tient au titre du missel. Or, il
y a un point commun entre les deux récits, c’est une affaire de vêtements ! En effet, les gens nous disent les évangélistes - jetaient leurs vêtements sur le passage de Jésus entrant à
Jérusalem … tandis que quelques jours plus tard, au moment de la Passion, on est frappé par le
récit étrange de l’homme qui part tout nu, sans ses vêtements ! Comment ne pas penser à saint
François d’Assise, qui quitta ses vêtements devant son père qui lui reprochait de « jouer les
pauvres » avec des vêtements qu’il lui avait achetés …
Au fond, pourquoi met-on des vêtements ? Parce que notre corps est pour nous aujourd’hui
concrètement un objet de honte, alors qu’il est au départ l’instrument de notre communication
avec le monde extérieur, celui grâce auquel l’âme se trouve quelque part, celui qui nous permet
de transmettre la vie, celui qui nous permet de montrer notre courage ( je pense au jeûne du
carême, et à tous les dépassements de soi que l’on voit dans le sport ou le scoutisme ) … bref, le
corps est un don de Dieu, mais parce que le péché a introduit en nous une division, nous ne
sommes pas en paix avec notre corps et avec le corps des autres, et donc, nous recouvrons notre
corps avec un vêtement.
Le fait que les gens jettent leur vêtements sous le pas de Jésus a donc deux sens, je crois : le
premier est de faire un tapis de fortune, bien sûr, mais les foules brûlent ce qu’elles ont adoré ( la
roche tarpéienne est proche du capitole), et donc, les vêtements jetés aux pieds de Jésus
représentent l’abandon de nos péchés à la miséricorde de Dieu, pour que nos péchés deviennent
le tapis de la gloire Dieu, le prétexte pour que Dieu nous montre sa miséricorde, ce sur quoi Dieu
marche pour apporter le salut à nos corps et à nos âmes (Jérusalem)
Et de même, ce jeune homme qui part sans ses vêtements représente le pécheur qui abandonne
son péché devant le fils de Dieu.
Comment ne pas penser à Saint François d’Assise, puisque notre bien-aimé Pape a tourné nos
regards vers lui, lui qui abandonna ses vêtements lorsque son père voulait le retenir loin de la
consécration à Dieu et aux pauvres ? C’était en l’occurrence, et à l’époque, un acte de liberté, ce
qui n’est pas forcément transposable à notre époque …
Cependant, et je m’en tiendrai là pour aujourd’hui, il faut ajouter que le Nouveau Testament parle
souvent de « revêtir le Christ ». Pour le coup, il s’agit d’un vêtement, mais d’un autre, un nouveau
vêtement, un vêtement immaculé, un vêtement blanc, que nous mettons le jour du baptême
Colossiens 3, 1-9
Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d'en haut : c'est là qu'est le
Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d'en haut, et non pas vers celles de la
terre. En effet, vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu. Quand
paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire. Faites donc
mourir en vous ce qui appartient encore à la terre : débauche, impureté, passions, désirs mauvais,
et cet appétit de jouissance qui est un culte rendu aux idoles. Voilà ce qui provoque la colère de
Dieu, voilà quelle était votre conduite autrefois lorsque vous viviez dans ces désordres. Mais
maintenant, débarrassez-vous de tout cela : colère, emportement, méchanceté, insultes, propos
grossiers. Plus de mensonge entre vous ; débarrassez-vous des agissements de l'homme ancien
qui est en vous … voilà pour le « vieux vêtement » ! (Colossiens 3,10) et revêtez l'homme
nouveau, celui que le Créateur refait toujours neuf à son image pour le conduire à la vraie
connaissance … voilà pour le vêtement neuf !
« Revêtez le Seigneur Jésus Christ ! », dit saint Paul (Rm 13 14), « en effet, vous tous que le
baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ », ajoute-t-il (Ga 3 27).
P. Emmanuel d'Andigné