contrôle des températures
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WERNER AND RAUHUT, CONTROLE DES TEMPERATURES, P. 1 CONTRÔLE DES TEMPÉRATURES Maik WERNER, Doris RAUHUT State Research Institute Geisenheim, Germany Extrait des Notes Techniques du CODE DE BONNE PRATIQUE DE VITICULTURE ET DE VINIFICATION BIOLOGIQUES, produit du projet EU FP6 STREP – ORWINE Effet de la température sur les moûts et les vins Comment le contrôle des températures peut-il aider à éviter les additifs ? Le contrôle des températures durant le processus de vinification est important pour la qualité finale du vin. Même s’il ne peut pas remplacer toutes ses fonctions, il peut partiellement suppléer l’effet du dioxyde de soufre (SO2). La température influence l’activité des enzymes présents à différents moments de la production de vin. Il y a déjà des enzymes sur le raisin et elles peuvent altérer les arômes par oxydation et influencer la dégradation de la vendange foulée durant la macération. Elles sont aussi responsables des processus métaboliques des micro-organismes tels que les bactéries, les levures et les champignons. Les espèces les plus importantes concernées en vinification sont : les bactéries acétiques, les bactéries lactiques, les levures et le champignon Botrytis cinerea. Leur activité est toujours influencée par la température. De là, le vigneron a la possibilité de contrôler ces facteurs en contrôlant les températures. Une augmentation de la température accélère les processus enzymatiques. Dans les systèmes biologiques, il n’y pas d’activité au-dessous de 0°C. Au-dessus, les réactions démarrent lentement et atteignent un maximum à environ 37°C. Les températures encore plus élevées changent la structure enzymatique et conduisent à une diminution et finalement à l’arrêt de l’activité enzymatique. Pour cela, chaque processus enzymatique a son propre optimum et le vigneron peut choisir entre ralentir et accélérer l’activité de certains micro-organismes en contrôlant la température. La vendange A la vendange et au broyage des raisins, les températures devraient être aussi basses que possible afin de minimiser l’activité des champignons (p. ex. Botrytis cinerea, Trichothecium roseum), des bactéries (p. ex. Gluconobacter, Acetobacter) et des levures indésirables (p. ex. des souches autres que Saccharomyces) pouvant se trouver sur les raisins. Dès que les raisins sont blessés, des sucres sont disponibles pour le métabolisme des micro-organismes. C’est pour cela que l’apport de dioxyde de soufre a l’effet d’inhiber leur activité et celles des enzymes. Le contrôle des températures est un instrument adéquat pour maîtriser ces réactions. La température devrait être basse durant toute la durée de la vendange : récolte des raisins, transport, broyage et macération (si appliquée). Ce n’est qu’en évitant la multiplication des champignons, bactéries et levures indésirables sur le raisin que l’on peut éviter la formation d’acides volatiles, de toxines et/ou d’éthanol à ce stade précoce de la production de vin. Les grappes broyées exposées au soleil et à de hautes températures perdent toujours en qualité. Si les raisins sont blessés ou infectés par des champignons, les levures indigènes présentes peuvent former de l’éthanol. Ensuite celui-ci peut être transformé en acide acétique par des bactéries acétiques. Comme une variété de micro-organismes n’est jamais seule, la gestion des raisins broyés influence toujours beaucoup de facteurs différents. Ribéreau-Gayon et al (2006) recommandent de récolter les raisins à des températures au-dessous de 20 °C. De plus, ils stipulent que les raisins récoltés doivent être aussi intacts que possible durant le transport. Ceci ne réduit pas seulement la croissance de micro-organismes mais aussi l’oxydation des moûts et la macération des rafles. WWW.INFOWINE.COM – REVUE INTERNET DE VITICULTURE ET OENOLOGIE, 2009, N. 12/2 WERNER AND RAUHUT, CONTROLE DES TEMPERATURES, P. 2 Traitement du moût Si l’on suit un traitement du moût réductif il faut éviter les processus d’oxygénation induits par des enzymes. Certaines enzymes (peroxydase, oxydase polyphénolique) sont capables de transférer l’oxygène aérien à certains composants du vin, ce qui provoque un amoindrissement de l’expression aromatique et des brunissements du moût. De faibles dosages de dioxyde de soufre et de basses températures peuvent inhiber cette activité. En général le moût blanc est très sensible à l’oxygénation puisque les aromes des moûts et vins blancs sont plus fragiles que ceux des moûts ou vins rouges. Pour la clarification, la sédimentation statique est une pratique commune. Les éléments solide en suspension dans les moûts sont souvent associés à des effets négatifs sur la qualité du vin ; il est donc recommandé de clarifier le moût pour atteindre un bas niveau de troubles, soit environ 200 NTU (Ribéreau-Gayon et al, 2006 ). De nouveau, les températures basses (< 20 °C) favorisent la sédimentation des solides. L’élimination des sédiments peut aussi réduire le nombre d’enzymes oxydatives (activité de l’oxydase). Cette réduction peut être atteinte en soutirant le sédiment ou par un traitement thermique. La chaleur dénature les enzymes et permet de réduire les dosages de dioxyde de soufre durant cette étape de vinification (Troost, 1988). Température de fermentation Comme l’activité des micro-organismes dépend toujours de la température du milieu, l’activité fermentative des levures Saccharomyces cerevisiae est influencée par la température du moût. Du point de vu du métabolisme, des températures entre 20-25 °C sont très favorables au déroulement de la fermentation alcoolique. Mais à ces températures, on risque une trop forte activité fermentative et la perte de composants aromatiques. La fermentation alcoolique devrait donc en général être réalisée à des températures entre 15-18°C afin d’accomplir une fermentation totale et sûre. Si les fermentations sont refroidies à 10°C ou plus bas, il faut employer des souches de levures sélectionnées pouvant réaliser la fermentation alcoolique à ces températures. Les fermentations spontanées avec des levures indigènes prennent d’habitude plus de temps, spécialement à basse température. Ces dernières inhibent la croissance de levures indigènes retardant ainsi le départ de la fermentation Stabilisation Même si la consommation d’énergie est plutôt élevée, la stabilisation au froid est un moyen de stabiliser le vin. Le refroidissement du vin à des températures proches du point de congélation génère deux principaux types de précipitation. Premièrement la précipitation de cristaux tartriques. Deuxièmement la précipitation des substances colloïdales telles que substances colorantes et les protéines instables. Ce traitement effectif prévient une précipitation ultérieure en bouteille à condition que le vin embouteillé ne soit pas refroidi à une température plus basse que celle du traitement. L’activité microbienne n’est pas réduite par une stabilisation froide. Les microorganismes doivent être éliminés par filtration stérile. Des stabilisations additionnelles sont atteintes par une dose adéquate de dioxyde de soufre avant la mise en bouteille ce qui préviendra les pertes d’aromes ou les changements de couleur durant le vieillissement en bouteille. De basses températures permanentes ralentiront le processus de vieillissement durant la garde. Références: Troost, G. (1988): Technologie des Weines (Handbuch der Lebensmitteltechnologie), 6 Auflage, Ulmer Verlag Stuttgart, p. 318 Ribéreau-Gayon, P., Dubourdieu, D., Donèche, B., Lonvaud, A. (2006): Handbook of Enology Volume 1, John Wiley and Sons, England, p. 407-408 WWW.INFOWINE.COM – REVUE INTERNET DE VITICULTURE ET OENOLOGIE, 2009, N. 12/2 WERNER AND RAUHUT, CONTROLE DES TEMPERATURES, P. 3 REMERCIEMENTS Les auteurs remercient la Commission des Communautés Européennes pour son support financier dans le cadre du Priority Area 1.2 (Organic Viticulture and Wine Processing) of the Sixth Framework Program for Research, Technological Development and Demonstration within the Integrated Project No. 022769 (Organic viticulture and wine-making: development of environment and consumer friendly technologies for organic wine quality improvement and scientifically based legislative framework). Les informations contenues dans ce rapport ne reflètent pas forcément l’opinion de la Commission et n’anticipent d’aucune manière la politique future de la Commission dans ce domaine. Les contenus de ce rapport sont de la seule responsabilité des auteurs. Les informations contenues, y compris toute forme d’expression d’opinion et toute projection ou prévision, ont été obtenues de sources, que les auteurs considèrent fiables, mais ne sont pas garanties être absolument exactes ou complètes. Les informations sont fournies sans obligation et en soutenant que toute personne les appliquant ou se laissant influencer par elles le fait à son entière responsabilité personnelle. CLAUSE DE NON RESPONSABILITÉ Les informations exposées dans cet ouvrage sont fournies de bonne foi. En concordance avec le meilleur savoir et jugement professionnel des auteurs, les informations sont précises et correctes à la date de parution. 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