Queiroz l`école et ses sociologies

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Queiroz l`école et ses sociologies
L'école et ses sociologies
Jean-Manuel de Queiroz
Domaines et approches – 2ème édition 2011
Intro :
Nous pensons tous savoir ce qu'est l'école mais en dépit des apparences, la construction purement
sociologique de l'école demeure relativement inconnue.
Il ne faut pas confondre l'école avec les institutions des civilisations anciennes qui n'ont rien à voir avec ce que
nous appelons aujourd'hui « école » et qui est une invention moderne. Durkheim, même s'il a l'intuition d'une
nouveauté radicale en évoquant l'émergence de « l'école à proprement parler » n'échappe pas à cet archaïsme.
La socialisation, dans la définition que donne Philippe Ariès est centrée sur l'apprentissage. L'école s'oppose au
mode de socialisation pratique, c'est à dire imitatrice que l'on retrouve dans toutes les sociétés.
L'enfance est une interprétation culturelle des premières années de la vie qui naît selon Philippe Arriès, au
XVIème siècle. L'école signifie « rapport pédagogique » c'est une relation sociale inédite entre le maître
et l'écolier régit par des règles impersonnelles qui les unissent.
L'école est liée au nouveau type de pouvoir (appelé régulation institutionnelle) qui n'est en fait que l'état détaché
des mythes et des religions, rationalisé. Elle est aussi liée à un nouveau type de socialisation.
Enfin l'école tel qu'on la connaît actuellement est le résultat d'un long processus non-linéaire.
I. Révolution scolaire et inégalité
La sociologie de l'éducation s'est focalisée sur les inégalités mais on peut discerner derrière elles un
bouleversement plus profond de la société dont elles sont l'indice et l'instrument.
1.
La révolution scolaire
On découvre l'école inégale au moment ou celle ci se démocratise, pour comprendre cela il faut prendre en
compte le bouleversement de l'institution depuis la WW2 ou la primarisation de masse donnait à la France une
image de pays fortement scolarisé mais peu diplômé.
1
Réforme et offre institutionnelles.
Quelque dates :
obligation scolaire : 12ans → 14ans (1936) → 16ans (1967, réforme Berthoin).
Création des collège d'enseignement secondaires par la réforme Fouchet et 1963.
Réforme Haby 1975 = véritable tronc commun moyen.
Suppression des circuits courts (à partir de la 5e), classe de 2nd unique, 80% au bac → uniformisation du
système scolaire et des conditions d'accès aux niveaux → démocratisation QUANTITATIVE.
1
L'explosion scolaire
L'explosion de la scolarisation se montre d'abord par l'augmentation du nombre d'années moyennes passées à
l'école, tant en amont qu'en aval. Depuis 1900 on passe d'une situation ou le non-diplôme et la norme à
l'inverse totale. Actuellement, moins de 1,5% des élèves du second degré en sortent sans diplôme.
La « démographisation » de l'école (pour distinguer d'une véritable démocratisation) se caractérise par un
remaniement morphologique profond de l'institution, c'est à dire de son publique. Les écart entre classes
sociales se réduisent (tous les enfants en âge vont au collège).
1.
Le maintien des inégalités
Les inégalités sont diminuées par un temps passé à l'école plus long, mais cela est contrarié par d'autres formes
d'inégalités. Les inégalités se maintiennent mais change de forme et de lieu.
1
Des trajectoires inégales
Dans les années 1960, les classes maternelles sont fréquentées par les classes supérieurs et moyennes urbaines,
mais depuis 1991, 99% des enfants y vont. Les inégalités se dessines en primaire avec les redoublements.
Selon Baudelot et Establet, cela constitue une véritable sélection anticipée, la réussite au baccalauréat par
exemple étant corrélée à ces redoublements. Dans les secondaire on retrouve aussi des inégalités avec par
exemple un taux d'entrée en terminale de 59% pour les groupes favorisés et de seulement 20% pour les
défavorisés. On trouve aussi une répartition qui n'est pas due au hasard dans les différents filières (générale/
technologique).
Il faut ici faire attention aux effets de structure, concernant les enfants de familles immigrées par exemple, on
remarque un taux de réussite plus faible que pour l'ensemble de la population, mais s'il on compare ces résultats
toutes choses égales par ailleurs, on remarque que les enfants d'immigrés réussissent aussi bien (ou aussi mal).
Ce n'est donc pas tant l'origine ethnique qui compte mais plutôt la position socioprofessionnel du père. Les
enquêtes mettent en lumière que le facteur le plus déterminant de la réussite scolaire est le facteur culturel plus
que le facteur économique (les enfants de prof par exemple réussissent mieux que ceux de chefs d'entreprises).
Pour y voir plus clair dans les multiples facteur de réussite scolaire, on peut proposer deux exercices de
classification :
▪
Distinguer des catégories de variables
1.
-celles qui tiennent au public scolarisé
1.
-celles qui tiennent au modalité de l'action de l'école elle même
2.
-à l'intérieur du mécanisme du tri scolaire, distinguer le
socioscolaire de l'intrascolaire.
▪
Chercher l'existence de variables indépendantes du milieu social
1
Théorie de inégalités
Deux types d'opposition :
▪
L'école à elle même un rôle inégalisateur lié à la domination conflictuelle des classes
→ « conflictualistes » // Les inégalités ont une cause externe lié à l'existence des
classes sous forme de scarification → « externalistes »
▪
C'est groupes sont divisés en deux niveaux :
→ les conflictualistes pensent pour certain que l'école est l'appareil idéologique des
classes
supérieures (L'école capitaliste en France Baudelot et Establet, 1971) et ceux pour
qui l'école
ne fabrique pas mais dissimule les inégalités : théorie de « leurre » (La
reproduction,
Bourdieu et Passeron, 1970).
→ les externalistes rapportent pour certain les inégalités à des subcultures de classes
et des
différences de valeurs et ceux qui considèrent les choix comme rationnels (Boudon).
Ce classement oppose une « droite » et une « gauche » sociologique qui pose un obstacle à la croissance des
connaissances.
Bourdieu et Passeron : domination et reproduction
1.
Interaction entre un facteur interne à l'école et un facteur externe = principe de chances très inégales,
l'école transforme les inégalités préexistante en réussite ou échec scolaire ou le « capital culturel » est
déterminant. Concept d'« inégale distance ».
2.
Cette sélection possède un caractère particulier : la sélection sociale de l'école apparaît comme un
résultat social du processus pédagogique, chacun n'a que ce qu'il mérite.
3.
La structure des classes sociales se décale vers le haut mais en gardant toujours les même écarts
relatifs, c'est la reproduction. Cela est accompagné d'inégalités au sein même des personnes ayant le
même diplôme, notamment par le capital social.
Boudon : un théorie « externaliste »
1.
Les inégalités scolaires sont inclues dans des inégalités sociales plus larges, ce qui l'amène à étudier la
mobilité sociale. A « comment arrive-t-on à une telle place dans la structure sociale », il répond :
« l'allocation des positions sociales » résulte de la distribution scolaire (résulte d'une volonté
personnelle) et de la distribution sociale (échappe à la volonté individuelle)
2.
Les faits sociaux sont le résultats des actions individuelles qui sont rationnelles (homo sociologicus).
A chaque carrefour du cursus scolaire (il en distingue 8) l'individu pèse le pour et le contre et fait le
choix le plus rentable (cela peut dépendre de la situation sociale).
3.
Paradoxe d'Anderson (1961) : la position sociale d'un individu est faiblement liée au fait que son
niveau d'instruction soit plus élevé que celui de son père. Cela est très important car de cette manière il
peut y avoir réduction des inégalités scolaire sans réduction des inégalités sociales.
1
Bilan critique et approfondissement théorique
On peut retenir certain concept présentés si dessus dans adhérer à leur théorie globale. L'homme boudonien
prend des choix personnels mais sous la contrainte de sa classe. L'homme bourdieusien est prédéterminé par son
habitus de classe mais laisse l'histoire ouverte à ses changements. En conclusion on peut dire que les deux
théories malgré leur opposition inconciliable de la vision de la société, sont très proches quand il s'agit
de l'école. Il y a deux processus de reproduction : l'école (auto produit, auto recrute ses agents → résistance au
changement) et la représentation de la structure sociale. Contrairement à ce qu'indiquait La reproduction 1970
ces deux processus ne coïncident que dans certaines qu'en certaines conjonctures. Ainsi il n'existe pas de
principe reproductif bien huilé et bien maîtrisé.
L’interactionnisme symbolique et l’ethnométhodologie ont permis d'avancer dans le sens d'une analyse plus
concrète de l'école.
Bilan
IL y a bien mobilité sociale mais l'immobilité sociale reste importante et la source principale de la mobilité
réside dans la transformation morphologique d'un groupe social. Un diplôme plus élevé que celui du père
n'implique pas forcément une position sociale plus élevée (la thèse de Boudon est vérifié).
Le facteur culturel est important dans la réussite scolaire (Bourdieu).
1.
Le Changement
1
« Le niveau monte »
Il est souvent dénoncé un nivellement par le bas, mais ce constat, aussi vieux que l'école elle même, est une
illusion d'optique (Baudelot, Establet), le niveau moyen s'est élevé.
▪
En 20 ans (1971-1991), le test effectué par l'armée a relevé une augmentation de 18%
du niveau.
▪
Les compétences des élèves en calcul à la sortie de la primaire sont stables, en
orthographe le niveau moyen est meilleur que celui d'il y a un siècle, en lecture les
résultats sont bons par rapport aux moyennes internationales.
La productivité de l'école en matière de transmission des savoirs s'est donc améliorée.
1
Le mode de socialisation scolaire
La « pédagogisation » est de plus en plus importante pour la socialisation de la jeunesse. Elle est d'abord due à
la prolongation de la scolarité mais aussi à une entrée dans le système scolaire de toutes les formations, même
les formation techniques.
▪
Le critère du diplôme devient la mesure légitime de la valeur sociale. Bourdieu
avait montré dans La Distinction comment le capital scolaire influençait la manière
de s'habiller par exemple, mais aussi les goûts artistiques.
▪
Les traits scolaires pénètrent dans les pratiques éducatives en dehors de l'école,
tout instant doit devenir un apprentissage. Les pratiques familiales d'éveil aux
dispositions scolaires le montrent bien. Ces pratiques divergent d'un milieu social à
l'autre où les rapports aux livres par exemple sont différents.
II. Les mécanismes du tri scolaire
L'école est un grand mécanisme de tri. La question est : comment les inégalités extérieures à l'école se
transforment-elles en inégalités intérieures à l'institution scolaire ? Deux types de réponses divergent
fondamentalement, pour certain l'école n'est pour rien dans ces inégalités, pour d'autres c'est elle qui les forme.
1.
La culture scolaire
La culture scolaire bénéficie d'une sorte légitimité naturelle, elle est pourtant selon Bourdieu est
Passeron un « arbitraire culturel ».
1
Durkheim précurseur
Durkheim est le premier à avoir considéré la culture scolaire comme objet sociologique (L'évolution
pédagogique en France 1938). Sa thèse est la suivante :
▪
L'évolution scolaire caractérise une laïcisation, un « devenir profane » de la
société et un développement de la division du travail.
▪
Il essaye d'expliquer le contenu du système éducatif pour chaque époque, il souligne
par exemple à la renaissance la formation d'un société « polie ».
C'est donc par les bouleversements économiques et sociaux que Durkheim explique les évolutions de
l'école.
1
La sociologie du curriculum
Cette sociologie se centre sur l'examen de la fabrication sociale des savoirs scolaires. C'est donc une sociologie
de la connaissance : les savoirs scolaires évoluent, sont modifiés en fonction de la vision du monde et des
rapports de force. Mais aussi une sociologie du pouvoir : les connaissances ont une fonction de pouvoir
pouvant contribuer à maintenir les hiérarchies sociales existantes.
Le curriculum scolaire est une construction : seule une infirme partie des connaissances sont retenues pour
être enseignée, de plus les considération épistémologiques n'influencent que très peu ce choix, celui ci se faisant
plutôt de manière politique, morale ou économique.
En plus de ces contraintes morales, économiques et politiques, le contenu des curricula doit être accessible,
pour cela il est soumis à un travail de simplification, en supprimant par exemple le caractère relatif ou
provisoire des savoirs.
Le curriculum remplit des fonction latentes : l'apprentissage d'un certain fonctionnement de la société par
exemple, le curriculum réponds donc à certains besoins de la société. L'apprentissage de l'organisation du temps
par exemple et d'une forme de rationalité. On peut aussi considérer que l'école est l’apprentissage de la
hiérarchie et donc la légitimation de celle ci (Freinet).
Les différences se font aussi dans les manières d'enseigner dès les classes d'éveil et celles-ci varient selon
l'origine du public. La place des élèves dans la hiérarchie sociale est anticipée, aux élèves d'origine aisées on
enseignera le fonctionnement de l'entreprise par exemple dans les classes dominées par des enfants d'ouvriers,
on parlera plus de la nature de l'entreprise, des difficultés des salariés etc...
1.
Le language
L'opinion commune affirme que le langage jouerait un rôle déterminant dans la réussite scolaire. Mais il ne faut
pas tomber dans la monocausalité, au détriment des autres facteurs.
1
Sociolinguistique et performances scolaires
Langage et socialisation
Brasil Bernstein et son équipe a mis en lumière la manière dont la langue influait dans la différentiation des
élèves. Pour lui, le langage est un simple moyen de communication à isoler de la totalité sociale mais
apprendre à parler est un véritable est un véritable mode de socialisation : « on pourrait dire que les
individus apprennent leurs rôles sociaux à travers la communication » (1975, p. 193).
Il distingue deux grands systèmes de parole :
•
Le langage formel relève d'un code élaboré, il est très peu prévisible, il universalise et dépend peu de
la situation.
•
Le langage commun, relève d'un code restreint et est donc très prévisible, il particularise et dépend du
contexte car s'adresse toujours à une communauté partageant suffisamment de présupposés (toutes les
références du discours n'ont pas à être expliquées.
Bernstein définit en suite deux types de familles : la famille positionnelle qui définit l'enfant par son statut
(âge et sexe) où ce qui se fait et ce qui ne se fait pas n'est pas expliqué (système fermé) et la famille à
orientation personnelle plus typique des classes moyennes ou supérieures où l'enfant est unique, il n'a pas de
statut formel (système ouvert).
Et pour lier ces deux notions : « Un système de rôles ouverts tend à encourager l'expression de significations
nouvelles et l'exploration d'un domaine conceptuel complexe, tandis qu'un système de rôle fermé décourage
l'invention et limite le domaine conceptuel exploré » (1975, p. 199).
Langage et conflit culturel
Cette théorie a été critiquée par William Labov, un des fondateurs de la sociolinguistique très connu pour son
étude des variations linguistiques dans les différentes classes sociales de New-York (Le parler ordinaire 1978).
Il était facile de lire Bernstein de le sens de la compensation (donner aux enfants démunis ce qui leur manque)
et certaines thèses racistes aux US s'affirmaient bernsteiniennes mais toutes ces interprétations ont toujours été
récusées par l'auteur.
Labov observe que les locuteurs des ghettos ont un vocabulaire très pauvre quand ils parlent devant le
psychologue de l'école mais qu'entre eux, leur vocabulaire est aussi riche et complexe que l'anglo-américain.
-Bernstein : refus de séparer les idiomes d'une socialisation particulière, la langue comme propriété de
la structure sociale, insistance dès lors sur le particularisme populaire et risque d'une dérive « déficitaire »
-Labov : superficialité des différences idiomatiques, mais exploitation et accentuation de ces variations
par les institutions et notamment l'école.
1
L'écrit comme forme sociale
L'« échec » scolaire s'enracine dès l'école primaire dans des difficultés d'apprentissage de la lecture et de
l'écriture. Bernard Lahire reprend deux questions théoriques : qu'est ce que l'écriture ? Et qu'est ce que le
langage à l'école ?
L'écriture un savoir réflexif
L'écriture n'est pas une simple technique, ce n'est pas seulement enregistrer, redoubler et fixer la parole, elle
participe d'une « convention du rapport au langage et au monde ». Le langage introduit la pensée d'un
dimension de réflexivité.
L'écriture est une forme de pouvoir
Le passage des sociétés avec écriture n'est pas dissociable d'un nouveau type de pouvoir, et d'un forme de
domination. Les maîtres de l'écriture deviennent aussi les maître tout court.
L'oral scolaire relève de la forme écrite
C'est un oral artificiel qui ne fonctionne pas comme l'oral parlé ordinaire. L'ensemble du scolaire est investit par
un rapport social scriptural, la scène scolaire est le lieu d'un conflit culturel historique, dont les effets demeurent
différenciateurs.
1.
Pédagogie, attentes et communication
1
L'« effet maître »
La manière dont un maître s'y prend comprend un ensemble de traits qui confèrent à chaque enseignants son
style propre. Mais ce cette manière, n'y a-t-il pas des enseignants plus efficaces que d'autres ? La réponse
est oui. Cet effet n'est évidemment que partiel et n'annule pas l'association régulière des performances à l'origine
sociale. Mais il est tout de même important, on retrouve même une certaine bonification des élèves deux ans
après.
C'est véritablement l'art d'enseigner qui est en cause, c'est à dire la capacité à obtenir des élèves un
investissement maximal.
1
Pédagogie « traditionnelle » et « moderniste »
Il y a deux orientations qui recouvrent des pratiques diverses suivant les disciplines et le niveau
d'enseignement.
•
Traditionnelle : peu libérale, dirigiste voire autoritaire, stricte discipline...
•
Moderniste : valorise la recherche personnelle, plus ludique, plus soucieuse des caractéristique
psychologique de l'enfant...
Pédagogie visible et invisible
Basil Bernstein différencie deux types d'organisation : une traditionnelle qui suppose un code sériel avec des
programmes définis et une pédagogie plus centrée sur la personne qui utilise au contraire un code intégré. Ces
deux codes correspondent aux deux codes linguistiques et aux modes de socialisation qu'ils expriment. Un
élève de famille positionnelle se verra alors favorisé dans un contexte traditionnel et inversement.
Distance et proximité aux familles
Eric Plaisance montre que le modèle « productif » cède du terrain dès 1955 au modèle « expressif » qui va
ensuite devenir dominant. Or ce modèle productif est très proche des conception les plus populaires de l'enfant
et de ce que l'école doit en faire.
Dans les collège et les lycée, la modernisation peut être associées aux nouveaux moyens techniques (attention,
cette modernisation n'est pas bénéfique pour tout le monde).
Ainsi les méthodes et les moyens d'enseignement seront d'autant plus efficaces qu'il seront conformes à l'idée
que se fait la famille de l'enseignement.
1
Le rôle des attentes
L'effet Pygmalion
L'attente particulière des maîtres sur certain élèves permet une progression plus importante de ces
derniers. L'étude de Rosenthal et Jacobson mettait cela en évidence en désignant au hasard des élèves d'une
classe est en expliquant au professeur qu'ils étaient les plus amène de réussir, à la fin de l'année, on observait un
progression plus importante de ces élèves.
Typification extérieures
Les attentes différentielles peuvent se fonder sur l'apparence physique, ainsi, Zimmerman montre que
l'apparence, les expressions, et la beauté physique (« hexis corporelle ») influencent les attentes des professeurs.
1
Les interactions communicationnelles
Dans son étude des effets de rangs, Sylvain Broccholini observe que le classement des élèves correspond en
général à une certaine attitude. Moins l'élève est bien classé moins il se sent autoriser à prendre la parole, à
donner une réponse ou à réclamer de l'aide. De plus, il existe une structure de communication particulière à
l'enseignement ; pour apprendre efficacement, l'élève doit d'abord comprendre cette structure. Cependant la
encore les interactions recoupent les autres facteurs de réussite ou d'échec scolaire mais il faut quand même faire
attention aux effets d'étiquetage, de l'impact démesuré qu'un classement objectif peut avoir sur un élève.
1.
Évaluation, rangs et classements
1
« La fabrication de l'excellence scolaire »
Tel est le titre d'une étude de Philippe Perrenoud ou il montre non pas que l'école produit de toute pièce des
inégalités mais que par l'évaluation elle construit une représentation légitime qui passe pour la réalité. Le choix
des éléments distinctifs (age...), la prise en compte des qualités sociales et morales mais aussi de fonctions
sociales (contexte institutionnel, notes par exemple) fabriquent les représentations légitimes.
1
L'expérience du classement
Un élève habitué à être bien classé, entre par identification dans une spirale de succès et inversement. Le rôle du
classement est mis en évidence lorsqu'il y a rupture brusque après le passage dans une classe supérieure par
exemple. Cette rupture est d'ailleurs vécue différemment selon les élèves.
1
Un « effet instructionnel » dominant
Jean-Pierre Terrail (2002) regroupe les grandes catégories causales de sélection et explique que :
•
les élèves populaires renoncent plus vite à une orientation longue c'est parce qu'ils sont plus
souvent invités à s'opposer aux injonctions scolaires que les autres (par leur condisciples de
milieu social).
•
Les mécanismes d'étiquetages ne rendent pas bien compte des performances inégales, c'est
plutôt la propension des enseignants à moduler leur programme en fonction de leur public qui
compte.
Il conclut que les enseignants anticipent les difficultés d'abstraction à un raisonnement logique, ce sont donc les
enseignants qui constituent les difficultés et les inégalités scolaires.
III. Familles et élèves
1.
Les stratégies familiales
Selon Ariès : dans la famille ancienne l'enfant est une possession, le passage à la scolarisation le libère. Il faut
en fait distinguer deux périodes de l'histoire scolaire, la première ou la distinction sociale se passe de l'école,
pendant cette période, le stratège c'est l'état. Dans la seconde période, le capital dominant devient le capital
scolaire.
1
Le stratège c'est l'Etat
L' « enfant » est inventé par la famille conjugale du XVIIIème siècle en lui donnant un statut particulier ;
l'importance de la scolarisation marque le début de l' « enfant roi ». La famille commence alors à se
définir par l'affection plus que par la possession. Cela marque la fin d'un attitude stratégique, l'école marquerait
la libération de l'enfance. Initié par la bourgeoisie (essentiellement parisienne), le lègue de la socialisation
familiale à la socialisation scolaire aura parfois du mal à s'installer en province. Dans un premier temps, les
études ne préparent que très peu à un métier, selon Durkheim, l'apprentissage est « humaniste » et non
« réaliste ».
L'école façonne un type d'individualité ou l'enfant est amené à séparer deux sphères : le privé et le public, le
premier régit par l'affect et le second par des lois de distance et de personnalité.
1
L'école comme intérêt familiale
La domination du capital scolaire s'est progressivement imposée jusqu'à complètement changer les règles du jeu
depuis une quarantaine d'années : la famille ne désigne plus son héritier, il faut maintenant se battre
scolairement pour garder la place acquit par les parents (Bourdieu, La Noblesse d'Etat). On peut alors parler de
différentes stratégies d'éducation.
Les stratégies de conversion
Pour ceux qui ont déjà beaucoup à conserver, un capital économique important par exemple pour les fils
d'industriels, il existe une arme décisive qui ne peut être financé que par les plus riche : le pensionnat privé, très
prestigieux et très coûteux qui assure une bonne socialisation.
Pour les familles au patrimoine culturel fort, la conversion s'apparente plutôt à une stratégie
« d'initiés » (Bourdieu). Elle suppose une connaissance du système scolaire qui permet dès la maternelle de
préparer l'entrée dans les classes préparatoires et les prestigieuses écoles.
Les stratégies de reconversion
Parfaitement illustré par le roman de Annie Ernaux où Denise, fille de petit banquier devient agrégée de lettre
du fait du sacrifice de ses parents et se retrouve donc sans élever son capital économique, dans une classe de
petite bourgeoisie intellectuelle. La stratégie de reconversion est souvent une sortie des valeurs traditionnelle de
la famille.
Les stratégies de conversion et d'amélioration
Robert Ballion étudie l'attitude consumériste des classes moyennes (les plus aptes à utiliser l'institution scolaire
comme moyen d'ascension). Il distingue deux cas : celui des écoles privés où une bonne partie de la clientèle
résonne en coût avantage et celui des collèges où une fois passé le problème de la localisation est fait un choix
du « bon » collège.
Les stratégies d'acquisition et d’ascension
Pour les familles démunies économiquement et culturellement, le principal capital est humain et
l'investissement quand il se fait est un suivit particulier de l'enfant. L'école est vue comme seule chose qu'on ai
quand on est pauvre. Les sociologues de l'éducation parlent alors de « mobilisation ».
1.
Comprendre les familles populaires
2.
Toutes les familles ne sont cependant pas capable de mettre en place un plan de bataille pour la réussite scolaire.
Il n'existe qu'une petite frange de « mobilisés », d'autant plus que l'entente entre les professeurs et les familles
populaires est souvent difficile.
1
Des perceptions négatives réciproques
Quand l'univers familial est trop éloigné de l'univers scolaire, le lien avec l'école devient problématique,
vivant dans des mondes très différents, parents et enseignants ont du mal à se comprendre. Alain Léger
avait déjà montré que les enseignants véhiculaient une image négative des milieux populaires ; le même constat
est reconduit actuellement ou la pauvreté économique est associée à une pauvreté culturelle, à un déficit qu'il
faut donc rattraper.
Pour les parents populaires, la défiance s'installe dans le cas ou l'élève ne réussit pas. Les parents les plus
éloignés du système scolaire peuvent d'ailleurs être ceux qui s'en remettent le plus facilement au enseignants,
considérés comme spécialistes dans leur matière. Par ailleurs, la majorité des « familles HLM » ne se retrouvent
pas dans la méthode pédagogique.
1
Une logique populaire
Le principe de réalité
Contrairement à la psychanalyse, en sociologie, chaque groupe social à son principe de réalité.
L'univers pédagogique n'a pas forcément pour les parents un sens immédiatement lisible et semble
parfois être une absurdité. On peut comparer cette réaction à la réaction populaire parfois vive face à des
formes d'art contemporain. Les parents installent alors une forme de recadrage de l'enseignement scolaire. De ce
recadrage naît une construction instrumentale du travail se méfiant par exemple de l'enseignement d'autre chose
que des acquis fondamentaux. Dans cette voix, les notes sont souvent vues comme une récompense et les
sorties éducatives ou les voyages comme du temps perdu.
Le principe d'ambivalence
La culture populaire, dominée est vouée par position à osciller entre refus et soumission. De ce fait, bien des
comportements contradictoires et inintelligible peuvent être expliqués quand on pense à cette situation
impossible où ils s'enracinent.
Familles partenaires ?
Dominique Glasman montre que parlant des groupes sociaux les mieux dotés, les enseignants parleront de
« parents » mais que pour les groupes sociaux les moins bien dotés, ceux-ci parleront de « familles ». S'il on se
rappelle que l'école publique a été construite dans la séparation du public et du privé, cette légère différence peut
paraître étonnante ; elle correspond en effet à une distinction à la fois mentale et sociale qui introduit un doute
sur la valeur du partenariats enseignants/parents. Dans les premiers principes de l'école républicaine, les parents
sont vus comme des alliés certes, mais qu'il faut tenir à distance car toujours capable d'inculquer des mauvais
habitus (au sens aristotélicien), de langage par exemple.
1
Les socialisations familiales
Les exceptions contre la statistique ?
L'enquête de Zaïhia Zeroulou sur la scolarisation des familles immigrées algériennes, complétée par celle de
Bernard Lahire sur les tableaux familiaux nous montre qu'il existe en effet des exceptions à la statistique, des
réussites exceptionnelles dans des milieux populaires, cachés par une moyennes trompeuse. Ces réussites sont
dues à un contexte familial particulier souvent en relation étroite avec l'institution scolaire, mais aussi à
l'investissement de l'enfant.
Les pratiques socialisatrices
La famille est importante dans la transmission des valeurs, l'enquête de Annick Percheron par exemple
montrera l'impact des conceptions familiales sur les enfants, notamment politiques. Les performances
scolaire sont souvents mises en relation avec les pratiques socialisatrices et les scolarité écourtés ou difficiles
sont souvent imputées à une « mauvaise éducation » (La famille. L'état des savoirs. François de Singly éd).
De là on peut en conclure que plus l'écart entre socialisation familiale et socialisation scolaire est importante
plus les risques d'échec sont important. Les modes de socialisation qui ne permettent pas à l'enfant de prévoir
les conséquences de sa conduite son néfastes à une « bonne » scolarité.
1.
Les élèves comme acteurs sociaux
La sociologie anglo-saxone, préfère à un style français parfois déterministe, une étude plus compréhensive
prenant comme objet l'élève. Ceci amène à montrer que la socialisation scolaire n'est pas uniquement le
fait des cours mais aussi de toute la vie qui les entoure. Les conclusions qui en sont tirées sont que l'école
amène tout le monde à être acteur (même ceux qui y sont le moins préparés) par une mutation
« individualiste ». Ce qui fera dire à François Dubet que l'école de « socialise plus ».
1
L'univers enfantin
La cours de récréation
L'étude de Julie Dalande sur les cours de récréation atteste l'existence d'un véritable culture enfantine. Cette
culture, certes influencée par lcelle des adultes pose ses propres règles comme de véritables petites sociétés. Le
regard de l'ethnologue permet de montrer qu'il existe des ressources socialisatrices que les enfants tirent de leur
propre fond.
Compétences politiques
Mais ce qui est observable dans la cours de récréation l'est aussi dans la classe, c'est ce que Thévenaut et
Boltanski nomment les « épreuves ». Ces dans la double activité sociale d'élèves et de paires que les élèves
élaborent leurs compétences. Ces compétences méritent d'être qualifiées de politiques, elle permettent entre autre
de hiérarchiser différents principes de légitimité.
1
Collégiens et lycéens
2
Le métier de collégien
On peut employer le terme de métier car le collégien va devoir travailler beaucoup pour intégrer les
normes d'une école n'ayant plus rien à voir avec celle de de son enfance. Mais les formes que peuvent
prendre l'expérience du collégien naissent de la friction entre norme scolaires et normes juvéniles, de leurs
conciliations et de leurs articulations. Olivier Cousin et George Felouzis distinguent le « bon élève » qui fait ce
qu'il faut, l' « intello » qui s'affiche du côté de l'ordre scolaire, le « frimeur » inverse du précédent et enfin le
frontalier qui dispose d'un grande aisance de maniement des différentes normes.
Complexité de l'expérience lycéenne
François Dubet analyse par une approche interne « travail que les acteurs réalisent sur eux mêmes » et synthétise
en une « expérience » les différents aspects de la vie lycéenne. Il distingue les « vrais lycéens », les « bons
lycéens », les « nouveaux lycéens » et les « futurs ouvriers ». Le sentiment global des élèves est d'être méprisé
par l'institution, il cherchent alors une sociabilité extérieure pour trouver une authenticité personnelle.
Rapport au savoir, rapport au travail
Pour les adolescents de milieu populaire en particulier, la culture scolaire est une négation de la culture
d'origine, l'apprentissage scolaire est alors un défit ou il faut rompre avec les origines et maintenir une
continuité dans son histoire.
Anne Barrère montre les inégalités de travail entre différents élèves, elle distingue les « bosseurs » et les
« fumistes » qui se sentent correctement notés et les « touristes » et les « forçats » qui pour les premiers
obtiennent de bonnes notes sans beaucoup travailler et les second qui travaillent beaucoup sons obtenir de
bonnes notes.
Filles et garçons
Pour cette variable, l'origine sociale n'a pas d'influence, ce sont toujours les filles qui réussissent le mieux, dans
toutes les catégories sociales et à tous les niveaux scolaire. S'il on entrecroise cela avec les modèles sociaux,
l'élève idéal serait la fille de cadre et le pire le fils d'ouvriers. Les modèles stéréotypés de sexe se retrouvent par
contre dans l'orientation majoritairement défavorable au filles.
IV. Les contextes locaux
Toute enquête locale de relève pas d'une problématique de localité car est parfois généralisée. L'étude du local
passe par la comparaison entre différents contextes locaux. Cela n’atténue en rien les inégalités, et au contraire
en découvre de nouvelles notamment par « l'effet établissement ».
1.
Forme scolaire et logique d’État
1
Jusqu'à la seconde guerre mondiale : l’État éducateur
L'expulsion de jésuite de France en 1762 marque symboliquement le prise en main de l'école par le pouvoir
politique. La conception de l'école repose alors sur une double séparation entre classes et entre sexe. Mais aussi
sur le rejet de deux réalité : la réalité économique et le réalité locale. Cela s'explique par la recherche d'une
uniformisation de l'enseignement et donc une lute contre les particularismes locaux par exemple.
1
Une transition : l’État développeur (1960-1980)
On voit naître une nouvelle façon de penser l'enseignement : d'une manière économique, on parle
d'investissement et d'efficacité. Le mode de gestion évolue aussi, on passe d'une affectation des élèves en amont
en fonction d'un projet politique à une affectation en aval à partir des nouvelles structures d'emplois et de
débouchées. Il s'agit désormais de former, de répartir et d'insérer la jeunesse en fonction des besoins
économiques.
Arrivé à ce point on peut : dire que l'objet « inégalité scolaire » en cache un autre, et énoncer le double paradoxe
qui structure cette sociologie des inégalités.
▪
Paradoxe de l'école « démocratique » : les inégalités naissent avec l'école, elle les
révèle.
▪
Paradoxe de la sociologie « critique » : celle-ci critique les inégalités sans se
demander pourquoi l'école devrait égaliser les chances ou plutôt comment ce fait-il
que nous ayons pu croire qu'elle le devait.
1
Le nouveau cours : l’État régulateur
Malgré les nombreux discours ministériels sur la gestion de la diversité, l'école bute fasse à l'hétérogénéité du
public qu'elle accueille. L’État devient alors simple régulateur et délègue son pouvoir au instances locales. Cela
s'intègre dans un mouvement général de décentralisation (loi Defferre, 1982, 1983, 1985) mais aussi dans un
mouvement d'établissement « entreprise », autrement dit d'un lègue de la gestion des inégalités à l'échelle de
l'établissement.
1.
L'établissement et son contexte : unité d'analyse
1
Les contextes d'établissement
Les variations de contextes territoriaux
On cherche ici à comprendre les interactions entre l'école et son milieu et leurs effets négatifs ou positifs. Les
ZEP servent souvent de laboratoires de recherche. Alain léger et Maryse Tripier observent dans différents
banlieues parisiennes qu'on retrouve l’enchaînement suivant : départ des ouvriers les plus aisées, stigmatisation
de la zone comme quartier à problème et quartier d'immigré. Cela met en avant deux problèmes centraux.
▪
Le problème de la perception sociale : toute intervention apparaît sur un
terrain dont l'image est déjà structurée ce qui rend difficile la coopération
effective. Certains chefs d'établissement se retrouvent même parfois à cacher le fait
que leur école soit en ZEP. Le problème de perception sociale peut aussi naître au
sein de l'établissement, il se caractérise par exemple par un refus des enseignants face
à une aide extérieure.
▪
Le second problème et celui de la définition commune d’objectifs. La
discrimination positive est une négation de l'égalité des chances.
Les variables contextuelles d'établissement
Une seconde famille de recherche s'éloigne des théories globales, elle permet de mieux identifier les facteurs de
l'efficacité scolaire en prenant en compte les variables contextuelles. On observe par exemple des variables
systématiques dans la notation des élèves. A niveau égal, ils sont notés différemment selon les collèges.
Cela a un intérêt conséquent s'il on prend en compte que les notes sont à la base de l'orientation.
Un autre élément que celui de la réussite scolaire permet d’appréhender la valeur d'un établissement : le taux de
survie. C'est à dire le nombre d'élève que l'établissement arrive à amener ou non à un niveau donné. On
peut par exemple étudier le taux de survie en enseignement général après la 3ème.
Les limites de la recherche
Les recherches précédentes n'expliquent pas les raisons des présences différentielles. Pour cela on peut faire
l'hypothèse d'un effet de composition. Un élève modeste dans un collège bourgeois aura alors plus de chance de
faire une orientation « noble » que s'il avait été dans un collège « modeste ».
1
L' « effet d'établissement »
Les styles d'établissement
Il n'y a pas selon Dominique Paty d'uniformité dans les établissements, il en différencie deux types :
▪
Les collèges dynamiques par l'engagement d'une équipe professoral ou d'un
principal, ceux là donne une forte image est ont une véritable entité
▪
Les collèges organisés en classe, donc divisés. On y trouve les collèges huppé qui
n'ont de toute manière aucune réputation à gagner mais aussi à l'inverse les collèges
des « zones ».
L'enseignement privé et l'effet secteur
L'enquête de Gabriel Langouët et de Alain Léger apporte les éléments suivants : 37% des élèves ont effectué
une part de leur enseignement dans le privé mais la majorité sont des usagers temporaires, le phénomène
de « zapping » s'accroissant.
De plus, l'enseignement public est bénéfique aux fils d'agriculteurs et l'enseignement privé aux enfants
d'ouvriers mais plus encore d'employés. Cela peut être du à la façon dont les école privés interprètent la vie
scolaire.
Le rôle de la « mobilisation »
On entend par définition le passage pour un professeur d'une définition individuelle de son métier à une
définition collective et d'une conception individuelle de la classe à une norme d'établissement. La mobilisation
de l'établissement n'est pas sans effet sur la réussite scolaire, il atténue la rigueur sélective tandis qu'en son
absence la sélection joue sans entrave contre le milieu populaire.
1
La théorie des arrangements locaux
Jean-Louise Derouet propose une « localité scolaire contemporaine » qui apparaît arbitrairement après
1968 et qui marque le passage de l'égalité des chances aux compromis locaux. La variété des positions,
l'instabilité et la multiplication des principes d'égalité des chances. Toutes les positions se disputant la remise
en cohérence d'un monde scolaire défait.
L'espace des différents modèles peut se définir ainsi :
▪
L'école doit rester juste, mais cette justice se diversifie fondé sois sur la
communauté (l'école est une famille) sois sur l’efficacité (l'école est une entreprise)
ou encore sur la compétitivité (l'école est un marché).
▪
A cela vient s'ajouter deux autres éléments propres à l'enfant et à sa nature
double : la violence et l'amour. La violence se retrouve dans le vécu des inégalités
comme insolvables et l'amour dans la créativité enfantine.
La tache du sociologue de l'éducation devient alors de critiquer les modèles reproductivistes.
Au terme de ce chapitre on peut dire que les résultats locaux ne contredisent pas le macro-sociologique, le local
n'abolit pas le global.
Conclusion : Il faut apprendre à repenser l'école qui n'est pas uniquement cette « boite noire » que l'on veut
souvent nous décrire.