CR_AP_Nuit_Debout_30042016

Transcription

CR_AP_Nuit_Debout_30042016
Compte rendu de l’Assemblée Populaire de Nuit
Debout
#61 mars 30 avril 2016
I.
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II.
Actualités et annonces
Communiqué des migrants de Stalingrad
Certains (environ 300) sont allés se réfugiés au lycée Jean Jaurès mais il
reste entre 400 et 600 migrants à Stalingrad dans des conditions
insalubres (pas d’eau…). Ils ont besoin de matériel (matelas/duvets…)
L’expulsion du lycée a été décidée le 61 mars (30/04) au soir par Valérie
Pécresse. Ils ont 72h pour évacuer les lieux. Appel à soutien le lundi 63
mars (02/05) à 17h, heure à laquelle la police doit venir les déloger.
Appel à la préparation d’un cortège “manifestif” pour le premier mai.
Départ 14H à Bastille, arrivée à République.
Le collectif Defcol, collectif juridique recueille des témoignages des
victimes de violences policières, n’hésitez pas à allez les voir.
[email protected]
Appel à mobilisation à assemblée nationale le 64 mars (03/05) à 13h à
Solférino
Appelle de la commission restauration : ramener les fins de marché
Retour des commissions
1. commission Enfants/Parents Debouts
Lieu d’accueil pour les parents et les enfants
Rendez-vous mercredi 65 mars (04/05) de 18h à 21h et dimanche de 16h à 20h
Appel aux autres commissions pour élaborer des projets en commun
2. commission Migration
Appel à soutenir les migrants du lycée Jean Jaurès: récolte de fonds et dons pour
sac de couchage, duvets, couvertures de survie…
3. Commission Animation
Propose un weekend thématique autour du travail.
Organisation du concert d’Orchestre Debout : 500 musiciens qui jouent Verdi
La semaine prochaine Nicolas Lambert proposera un spectacle triptyque lundi 63
mars, mardi 64 mars, mercredi 65 mars (02,03,04/05).
4. commission Féministe
Rappel des agressions sexuelles, viols qui ont eu lieu sur la place de la
République. Essaie de mettre en place des ripostes : affichages en direction des
prédateurs, des victimes et des témoins, appel à la vigilance de tout le monde,
mise en place d’un cahier à l’accueil et à la sérénité pour signaler les prédateurs,
distribution de sifflets pour avertir qu’on est victime d’une agression.
Tous les jours réunion mixte et non-mixte
Lecture d’un texte :
On me dit que des féministes se sont glissées sur la place… ?
Vous pouvez rester…
Le sketch s’arrête là.
Si j’osais filer le pastiche desprogiens, je vous dirais qu’on peut rire de tout, mais
pas avec n’importe qui, et que là justement, je n’ai plus envie de rire avec vous.
Du tout.
Le spectacle grotesque de vos incohérences politiques acculant à la désertion
des camarades par dizaines me cisaille les zygomatiques, voyez-vous.
Quand je vois des mecs prendre la parole en AG se gargarisant de leur propre
progressisme en exhortant au respect des « droits de l’Homme » tout en
rechignant à utiliser l’expression « droits humains », pourtant adoptée par la
plupart des pays du globe depuis belle lurette, je pouffe à peine.
Quand un mec de la coordination me coupe la parole pour m’expliquer
doctement que notre rôle est avant tout de faire de la PE-DA-GO-GIE, je ne
trouve ça qu’à moitié désopilant. Je n’ai pas envie de rire, parce qu’en tant que
prof et membre fondatrice d’une compagnie de théâtre d’éducation populaire, je
suis bien placée pour savoir que la pédagogie, c’est du travail, c’est un métier,
que j’ai certes choisi et que j’aime, mais qui n’en est pas moins éreintant, saturé
d’heures supp’ invisibles et non-rémunérées. Vos injonctions à la pédagogie
reviennent à nous refuser le droit légitime de prendre des RTT ou ne serait-ce
même que des fucking pauses, à nous qui nous cognons déjà des doubles voire
des triples journées de travail, vous savez, ce fameux travail dont les conditions
sont désormais tellement exécrables que nous en sommes venu.e.s à lancer… oh
wait, ce même mouvement dont vous vous réclamez ! Que la sombre ironie de la
chose vous échappe assombrit couramment la jovialité monacale de cette mine
réjouie dont je déplore en passant, mesdames et messieurs les jurés, de… Ah
oui, au temps pour moi, j’avais dit que je ne touchais plus à Desproges.
Quand notre rôle structurel à la Nuit debout ou nos réunions non-mixtes sont
remises en question par des membres actifs du mouvement, quand on persifle
en coulisses « mauvaise graine, gangrène, tu gênes », je ne suis pas
franchement saisie d’hilarité. Je n’ai pas envie de rire car ces tergiversations sont
autant de tapes fraternelles dans le dos des braillards qui nous embrouillent
pendant les réus non-mixtes et des complices silencieux qui les applaudissent
des yeux, autant de feux verts à ceux qui, ne venant à la Nuit debout que pour
(nous) coucher, louchent, touchent, violent.
Oui, violent.
Et ce n’est qu’à demi-bouche que je m’esclaffe quand une femme est victime de
viol sur la place de la République.
Et c’est à gorge ployée que je ris quand cette même femme dénonce en AG ce
dont elle a été victime et que le débat qui s’ensuit se focalise sur « la mauvaise
image que cela pourrait donner du mouvement », ne valant alors pas mieux que
ce mec qui, entre deux hématomes, musèle sa compagne d’un atomique « crie
moins fort, les voisins vont t’entendre ! », pas mieux que ce président de la
République qui, feignant de découvrir que ses soldats violent à tour de bras dans
les ex-colonies, ne se soucie que d'éviter à "l'image de la patrie" d'être maculée
de scandale, oui, dans ces moments-là, vous ne valez pas mieux que ça.
N’étions-nous pourtant pas tou.te.s d’accord à la base pour dire que
#onvautmieuxqueça?
Quand, pour lutter contre ces violences sexistes, le Pôle sérénité se contente
d’une initiative que ne manquerait probablement pas de saluer la police
Hongroise1, à savoir aller conseiller aux meufs de ne pas trop boire et de ne pas
rester seules pour « éviter de se faire violer », c’est jaune que je ris, jaune
comme la couleur de ceux qui trahissent leur cause.
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Tant qu’on y est, on devrait suggérer aux meufs qui veulent vraiment « éviter de
se faire violer » d’organiser des Nuits debout à deux ou trois copines, dans leur
chambre de bonne, autour d’une tisane drainante et de yaourts allégés ! Cela
aurait tout de même le mérite de lever le doute sur les véritables intentions de
celles qui continueraient de fréquenter la place de la République, ces pétasses
bonnes qu’à se faire culbuter entre deux pissotières auraient au moins la
décence de ne plus nous casser l’ambiance en AG avec des jérémiades de
gonzesses.
La culture du viol, c’est un peu votre perpétuelle « loi El Khomri » à vous, les
hommes cis hétéros.
Vous pensez toujours que ce sont nos réus non-mixtes ou les dénonciations de
vos violences qui nous divisent, qui fragilisent le mouvement ? Que nous ne
sommes que des nuisances sorores de la Nuit debout ?
Est-ce vraiment ce que vous pensez ?
Ou serait-ce qu’en vérité, vous nous préférez gisantes qu’agissantes, à genoux votre gland nous giclant à la glotte - que debout, à vos côtés ?
Je n’ai pas de meilleurs mots que la bloggeuse Crêpe Georgette pour décrire le
bâillon de mauvaise foi et d’égocentrisme qui se déploie quasi systématiquement
lorsqu’une femme parle de violences sexistes dans un espace mixte, y compris
militant : « […] Ce qui devient le plus important n'est pas le fait de trouver un
moyen de mettre fin aux agressions et au viol mais de ne pas blesser les
hommes qui écoutent. Cet homme n'a pas eu de parole de soutien ou de
réconfort face à ces femmes, il n'a pas souhaité en savoir plus sur la place des
femmes dans l'espace public, comment elles le vivent et comment les hommes
les y accueillent. Il a juste eu besoin qu'on lui dise qu'il était gentil.” 2
La plupart d’entre vous l’êtes, gentils, et j’en viens de plus en plus à me
demander si ce n’est pas justement là tout le problème. Vous êtes gentils, mais
pourtant vous nous coupez la parole en AG, vous êtes gentils mais pourtant vous
débarquez à 2h du mat’ chez une fille qui vous plaît pour « lui faire une
surprise », vous êtes gentils mais pourtant vous recommandez aux meufs de
surveiller leur consommation d’alcool tout en tendant une énième 8-6 à votre
pote déjà lourdingue à jeun, vous êtes gentils mais pourtant vous faites des
plaisanteries sur nos tenues vestimentaires réactivant notre peur de n’être
jamais rien d’autre que de la chair à chibre, vous êtes gentils mais pourtant vous
n’aimez pas trop qu’on vous dise « non », c’est vrai, après tout si c’est demandé
gentiment, je suis gentil j’ai dit allez steuplait avant de trépaner son sexe résigné
Honnêtement, auriez-vous l’audace de prendre la parole dans la foulée d’un
témoignage de licenciement abusif pour rappeler que « tous les patrons ne sont
pas comme ça » ? Parce que vous, quand vous venez à la Nuit debout, vous êtes
là pour demander plus de patrons gentils peut-être ? Non. Parce que là, vous
êtes du côté de la barrière qui a intérêt à voir qu’il s’agit d’un problème
systémique, qui a intérêt à concevoir plus qu’un label récompensant les
oppresseurs pour leurs louables efforts de gentillesse, qui a intérêt à se doter
d’outils théoriques et pratiques émancipateurs, transformateurs, radicaux.
Alors, puisque vous vous fichez de nos témoignages comme d’une guigne, peutêtre qu’un peu d’histoire vous donnera matière à réflexion :
« À la fin du XVe siècle, une contre-révolution était […] en route à tous les
niveaux de la vie politique et sociale. Tout d’abord, les autorités politiques
s’employèrent à assimiler les travailleurs masculins les plus jeunes et les plus
rebelles, au moyen d’une politique sexuelle qui leur procurait du sexe gratuit, et
déplaçait le conflit de classe sur le conflit avec les femmes prolétaires. […] les
résultats furent dévastateurs pour tous les travailleurs, car le viol de
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femmes pauvres soutenu par l’État sapait la solidarité de classe qui
avait été conquise dans la lutte antiféodale. Il n’est pas surprenant que
les autorités aient considéré les troubles générés par une telle politique
(les bagarres, la présence de bandes de jeunes rôdant dans les rues la nuit à la
recherche d’une aventure et perturbant la tranquillité publique) comme un
moindre prix à payer en échange de la diminution des tensions sociales,
obnubilées par leur peur des insurrections urbaines et par l’idée que les
pauvres, s’ils prenaient le dessus, prendraient leurs femmes et les mettraient en
commun.»
Alors, puisque vous vous fichez de nos témoignages comme d’une guigne, peutêtre qu’une citation certifiée Einstein vous donnera matière à réflexion :
«On ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré ».
Alors, si vous croyez un tant soit peu qu’il est temps pour ce vieux monde
malade d’abdiquer, cessez donc de lutter contre nous, mais avec nous, car c’est
ensemble, debout, que nous en viendrons à bout.
6. commission Restau Debout
Appel aux dons de pain, jus de fruits, aliments pour faire des sandwichs
Appel à faire les fin de marché pour récupérer les invendus et les ramener à la
cantine vers 16h/17h
7. commission Constitution
Composée de :
-citoyens constituants (associations)
-cahiers de doléances
-commission organisation d’une assemblée constituante tirée au sort
Page Facebook la nouvelle assemblée constituante
8. commission Internationale
Organisation du 15 mai : Global Debout, toutes les villes du monde sont invitées
à occuper les places.
Pour coordonner cette action, invitation à venir à Paris le 68 et 69 mars (07/05 et
08/05).
Appel au couchsurfing pour les héberger (s’inscrire sur la liste disponible à
l’accueil)
9. commission Démocratie sur la place
Discussion sue le futur système de vote et sur l’assemblée du 1er mai
L’assemblée du 1er mai sera thématique : elle portera sur la problématique du
travail et de la démocratie
III.
Interventions
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Incitation à apprendre l’Esperanto à la place de l’anglais et à l’utiliser au
sein de l’Europe pour plus d’égalité et pour faciliter la communication. Site
internet : laspa15.com
Perpignan debout : 300 personnes à Perpignan depuis jeudi, le mouvement
commence à prendre forme. Lecture d’un mot des militants de Perpignan.
Questionnement sur la structuration du mouvement Nuit Debout. La
problématique du désordre engendré par un trop grand nombre de
participant au mouvement. Il faudrait alors que les commissions et l’AG se
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concertent pour plus de cohérence. Proposition de création d’une
structuration et unité du mouvement.
Soutient aux casseurs par leurs actes qui sont aussi militants : destruction
publicités, banques…
Réaction : non au cassage des biens publics car c’est payé par les impôts
Intervention sur Nuit debout Berlin
Le mouvement prend sens car les berlinois ont eu énormément de
réformes sur le travail.
Intervention pour inciter à la lecture du Manifeste pour un monde solidaire
Proposition de tagguer les RG comme cela avait été fait en Espagne pour
les indignés
Intervention : préconisation des masques à gaz et boucliers et du liquide
ophtalmique, mieux que le sérum physiologique. Rappel que les gazs
lacrymogènes sont potentiellement cancérigènes à long terme.
Intervention : galerie Marcel Stron : envoyer une oeuvre à New York pour la
mettre sur la statut de la liberté
Proposition : Créer des activités pour la nuit.
Nuit Debout est présente dans la banlieue est de Paris : AG tous les
vendredis devant la mairie des Lilas. Proposition de mettre du feutre rouge
aux fenêtres pour montrer son soutien à Nuit Debout si l’on ne peut pas
venir
Témoignage d’une jeune fille qui s’est pris une balle de flashball dans le
visage pour dénoncer les violences policières
Mercredi 65 mars (04/05) débat sur l’autogestion à 15h en face du Go
sport
Rendez-vous le 63 mars (02/05) à 14h30 à république pour une action avec
le DAL en faveur des SDF